Convention d’étude : Biodiversité du golf de Vidauban et...

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1 - Service du Patrimoine Naturel Convention d’étude : Biodiversité du golf de Vidauban et du Bois de Bouis Synthèse du partenariat 2011-2016 Rapport SPN Mars 2016 ROUX Amélie, GOURDAIN Philippe, HERARD Katia Direction de la Recherche, de l’Expertise et de la Valorisation Direction Déléguée au Développement Durable, à la Conservation de la Nature et à l’Expertise

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Service du Patrimoine Naturel

Convention d’étude : Biodiversité du golf de Vidauban

et du Bois de Bouis

Synthèse du partenariat 2011-2016

Rapport SPN Mars 2016

ROUX Amélie, GOURDAIN Philippe, HERARD Katia

Direction de la Recherche, de l’Expertise et de la Valorisation

Direction Déléguée au Développement Durable, à la Conservation de la Nature et à l’Expertise

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Le Service du Patrimoine Naturel (SPN)

Inventorier - Gérer - Analyser - Diffuser

Au sein de la direction de la recherche, de l’expertise et de la valorisation (DIREV), le Service du Patrimoine Naturel développe la mission d'expertise confiée au Muséum national d'Histoire naturelle pour la connaissance et la conservation de la nature. Il a vocation à couvrir l'ensemble de la thématique biodiversité (faune/flore/habitat) et géodiversité au niveau français (terrestre, marine, métropolitaine et ultra-marine). Il est chargé de la mutualisation et de l'optimisation de la collecte, de la synthèse et de la diffusion d'informations sur le patrimoine naturel.

Placé à l'interface entre la recherche scientifique et les décideurs, il travaille de façon partenariale avec l'ensemble des acteurs de la biodiversité afin de pouvoir répondre à sa mission de coordination scientifique de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (code de l'environnement : L411-5).

Un objectif : contribuer à la conservation de la Nature en mettant les meilleures connaissances à disposition et en développant l'expertise.

En savoir plus : http://www.spn.mnhn.fr

Directeur : Jean-Philippe SIBLET Adjoint au directeur en charge des programmes de connaissance : Laurent PONCET Adjoint au directeur en charge des programmes de conservation : Julien TOUROULT

   

Porté par le SPN, cet inventaire est l'aboutissement d'une démarche qui associe scientifiques, collectivités territoriales, naturalistes et associations de protection de la nature en vue d'établir une synthèse sur le patrimoine naturel en France. Les données fournies par les partenaires sont organisées, gérées, validées et diffusées par le MNHN. Ce système est un dispositif clé du SINP et de l'Observatoire National de la Biodiversité.

Afin de gérer cette importante source d'informations, le Muséum a construit une base de données permettant d'unifier les données à l’aide de référentiels taxonomiques, géographiques et administratifs. Il est ainsi possible d'accéder à des listes d'espèces par commune, par espace protégé ou par maille de 10x10 km. Grâce à ces systèmes de référence, il est possible de produire des synthèses quelle que soit la source d'information.

Ce système d'information permet de mutualiser au niveau national ce qui était jusqu'à présent éparpillé à la fois en métropole comme en outre-mer et aussi bien pour la partie terrestre que pour la partie marine. C’est une contribution majeure pour la connaissance, l'expertise et l'élaboration de stratégies de conservation efficaces du patrimoine naturel.

En savoir plus : http://inpn.mnhn.fr

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Convention  SPN‐MNHN/Fondation  d’Entreprise  du  Golf  de  Vidauban  pour l’Environnement (FEGVE)   Présentation de l’étude 

Ce rapport fait la synthèse des cinq années (2011 à 2016) du partenariat entre le SPN‐MNHN et la 

Fondation d’Entreprise du Golf de Vidauban pour l’Environnement (FEGVE). 

 

Etude réalisée pour La Fondation d’entreprise du golf de Vidauban pour l’Environnement (FEGVE) 

Etude suivie par : 

Catherine Fournil, FEGVE 

 

Etude réalisée par 

Muséum National d’Histoire Naturelle Service du Patrimoine Naturel MNHN ‐ Laboratoire d'écologie générale Service du Patrimoine Naturel 4 Avenue du Petit Château 91800 BRUNOY E‐mail: [email protected][email protected][email protected].  Auteurs : 

Amélie ROUX, chargée de mission « Biodiversité » 

Philippe GOURDAIN, responsable de la cellule Conventions d’études Biodiversité 

Katia HÉRARD, responsable du pôle Espaces 

 

 

 

 

Responsables scientifiques : 

Katia HÉRARD et Philippe GOURDAIN 

 

 

 

Référence du rapport conseillée : 

Roux A., Gourdain P. et Herard K., 2016. Convention d’étude : Biodiversité du golf de Vidauban et du 

bois de Bouis ‐ Synthèse du partenariat 2011‐2016. SPN‐MNHN. 42 p. 

 

 

 

 

 

1ère de couverture : Mosaïque d’habitats typiques de  la plaine des Maures sur  la propriété du Bois 

de Bouis (bandeau) et Parcours de Golf de Vidauban. © P. Gourdain 

4ème de couverture : Mosaïque d’habitats de la plaine des Maures sur la propriété du Bois de Bouis 

(bandeau) et Parcours de Golf de Vidauban © P. Gourdain. 

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SOMMAIRE

Un partenariat engagé pour un site d’exception .................................................................................... 7 

Un contexte naturel exceptionnel ......................................................................................................... 10 

La Plaine des Maures ......................................................................................................................... 10 

Le domaine du Bois du Bouis ............................................................................................................ 11 

Objectifs 1 et 2 : comprendre le fonctionnement de l’écosystème « Plaine des Maures » et identifier 

les enjeux de biodiversité ...................................................................................................................... 13 

Les inventaires naturalistes ............................................................................................................... 13 

Des milieux naturels remarquables ............................................................................................... 14 

Une Flore et une Faune exceptionnelles ....................................................................................... 17 

Des suivis écologiques ................................................................................................................... 25 

Objectifs 3 et 4  :  comprendre  les  effets du  golf  et de  la  gestion.  Puis  assurer  la  conservation des 

enjeux et/ou restaurer certains milieux naturels/fonctions ................................................................. 28 

Exemple d’actions réalisées (ou en cours) en faveur de la biodiversité : ......................................... 31 

Autres actions importantes préconisées : ......................................................................................... 33 

Objectif 5 : évaluer l’efficacité des mesures de gestion ........................................................................ 34 

Objectif 6 : acquérir des connaissances sur des thématiques spécifiques (R&D) ................................. 35 

Objectif 7 : communiquer, diffuser les connaissances, valoriser les résultats,… .................................. 37 

Communication et diffusion des connaissances ............................................................................... 37 

Valorisation des résultats .................................................................................................................. 38 

Conclusion et perspectives .................................................................................................................... 39 

Références bibliographiques .............................................................................................................. 40 

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Tabledesclichés

Cliché 1. Illustration des mosaïques de milieux naturels d’une richesse exceptionnelle et bordant de 

façon  immédiate  le parcours de golf : au premier plan, milieu humide temporaire caractérisé par  la 

présence massive  de  Pâquerette  annuelle  (Bellis  annua) et  affleurement  de  dalles  rocheuses  ;  au 

second plan, maquis haut à bruyère arborescente ; au dernier plan, peuplement à Pins mésogéens © 

Gourdain. P .............................................................................................................................................. 8 

Cliché 2. Dalle rocheuse affleurante sur le domaine du Bois de Bouis © Gourdain. P ......................... 10 

Clichés 3. Différentes configurations de mares et de ruisseaux temporaires sur le domaine de Bouis © 

Gourdain. P ............................................................................................................................................ 11 

Cliché 4.  Les prairies à Sérapias  font parties des habitats d’intérêt  communautaire  recensés  sur  le 

domaine du Bois de Bouis © Gourdain. P ............................................................................................. 14 

Clichés 5. Mares temporaires sur le golf de Vidauban (à gauche) et Isoètes sp (à droite) © Gourdain. P

 ............................................................................................................................................................... 16 

Cliché  6. Végétation  des  pelouses  siliceuses méditerranéennes. Au  centre,  la  Paronyque  en  cyme 

(Chaetonychia cymosa) © Gourdain. P ................................................................................................. 17 

Clichés 7. Quelques exemples d'espèces observées pendant  les  inventaires de 2011  à 2016  sur  le 

domaine du Bois de Bouis © Gourdain. P ............................................................................................. 23 

Cliché 8. Clôture ceinturant le parcours de golf. Une Tortue coincée dans le grillage est visible sur ce 

cliché. © Rault P‐A................................................................................................................................. 29 

Cliché 9. Travaux de débroussaillages à vocation de Défense Forestière Contre les Incendies (DFCI) © 

Rault P‐A ................................................................................................................................................ 29 

Cliché  10.  Ecrevisse  de  Louisiane  observée  dans  un  plan  d’eau  sur  la  partie  nord  du  parcours © 

Gourdain. P ............................................................................................................................................ 29 

Cliché 11. Cistude d'Europe (Emys orbicularis) sur l'un des bassins du golf © Rault P‐A ..................... 30 

Cliché 12. Test réussi de végétalisation des berges d'un bassin © Rault. P‐A ...................................... 31 

Cliché 13. Vue sur une zone ressemée en fétuques (Fescue grass) en mars 2016 © Gourdain. P ....... 32 

Cliché 14. Exemple de quadrat pour le suivi de la végétation © Rault P‐A .......................................... 32 

Cliché 15. Travaux de modification des systèmes d’irrigation du parcours de golf. © Gourdain. P..... 35 

Cliché 16. Installation d’un enregistreur acoustique ............................................................................ 36 

Cliché 17. Poster sur la Tortue d'Hermann ........................................................................................... 37 

Cliché 18. Cordulie méridionale  (Somatochlora meridionalis) photographiée  sur  le Bois de Bouis © 

Gourdain. P ............................................................................................................................................ 38 

 

   

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Tabledesfigures

Figure 1. Cartographie du domaine du Bois de Bouis et des principaux zonages réglementaires liés à 

la biodiversité ........................................................................................................................................ 11 

Figure 2. Cartographie localisant les habitats à enjeux de conservation du domaine du Bois de Bouis

 ............................................................................................................................................................... 15 

Figure 3. Cartographie localisant les habitats à très fort enjeu de conservation ................................. 15 

Figure 4. Carte de répartition des espèces floristiques protégées au sein du domaine du Bois de Bouis

 ............................................................................................................................................................... 18 

Figure 5.  Les principaux  résultats des  inventaires menés  sur  les groupes d’espèces habituellement 

peu étudiés ............................................................................................................................................ 22 

Figure  6.  Evolution  du  nombre  de  taxons  contactés  entre  2011  et  2016,  pour  les  six  principaux 

groupes faunistiques ............................................................................................................................. 23 

Figure 7. Evolution du nombre de taxons contactés sur le domaine .................................................... 24 

Figure 8. Carte des habitats préférentiels pour la Tortue d’Hermann .................................................. 26 

Figure 9. Les 14 secteurs où ont été déployés l'IQE et l'IPE sur le domaine du Bois de Bouis ............. 27 

Figure 10. Mosaïque alvéolaire préconisée lors des débroussaillements à objectifs DFCI ©CEN PACA, 

2014 ....................................................................................................................................................... 33 

   

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Unpartenariatengagepourunsited’exception

 Au  travers  du  partenariat  engagé  depuis  2011,  pour  une  durée  de  cinq  ans,  avec  le  Service  du 

Patrimoine Naturel du MNHN, la fondation d’entreprise du golf de Vidauban pour l’environnement a 

souhaité  concrétiser  les  nombreuses  actions  initiées, dès  2007  en  faveur de  la biodiversité  sur  le 

domaine de Bouis.  

Ce partenariat répond à des besoins de la fondation tout en s’inscrivant dans une logique propre au 

Muséum, que ce soit en matière de gestion du site et de sa biodiversité, en matière de valorisation 

des avancées accomplies et en termes de production de données. 

La convention d’étude a consisté à  identifier et  intégrer  les enjeux de biodiversité sur  le site, à  les 

prendre  en  compte  dans  l’usage  du  site  pour  le  jeu  et  à  orienter  la  gestion  en  faveur  de  la 

biodiversité,  que  ce  soit  au  niveau  du  parcours  de  golf  ou  en  dehors  (Cf.  schéma :  démarche  de 

travail mise en œuvre au cours de la convention FEGVE/SPN‐MNHN).  

Afin  de  répondre  à  ces  objectifs,  une  connaissance  fine  des  enjeux  écologiques  a  constitué  un 

préalable  indispensable  qui  a  permis  par  la  suite  au  SPN  d’élaborer  des  préconisations  et 

d’accompagner la fondation lors de la réalisation d’actions concrètes de gestion. La richesse naturelle 

de ce site lui a permis également de se positionner comme un  véritable laboratoire à ciel ouvert. La 

qualité  exceptionnelle  du  site  a  ainsi  permis  au  Service  du  Patrimoine  Naturel  de  tester  des 

indicateurs  de  biodiversité  (Indice  de  Qualité  Ecologique,  etc.),  d’élaborer  des  méthodologies 

d’évaluation pour  les mares temporaires et  les habitats forestiers et de mener des études fines sur 

des espèces ou des groupes d’espèces encore peu étudiés  jusqu’à maintenant.  L’ensemble de  ces 

travaux ont permis de mieux comprendre les interdépendances des espèces entre elles et avec leur 

écosystème,  mais  aussi  d‘identifier  les  paramètres  qui  jouent  un  rôle  essentiel  dans  le 

fonctionnement de certains habitats naturels. 

Le  site  a  ainsi  contribué  à  faire progresser  certaines démarches portées par  la  recherche dans  le 

domaine de la conservation du patrimoine naturel.  

Comme  toute  activité  humaine,  la  pratique  du  golf,  la  construction  ou  l’entretien  des  terrains 

génèrent  des  impacts  environnementaux.  Même  si  les  « parcours »  en  eux  même  sont  peu 

accueillants pour  la biodiversité,  ils s’insèrent dans des étendues plus vastes constituées de milieux 

naturels en mosaïques qui  révèlent des potentialités d’accueil  importantes pour  la biodiversité.  Il 

s’agit alors de gérer ces espaces en adoptant des pratiques favorables visant à éviter ou  limiter  les 

impacts négatifs. 

Le parcours du Bois de Bouis fut implanté à l’origine sur un espace de grande valeur écologique. Il a 

pour  cette  raison  fait  l’objet  de  relations  conflictuelles  avec  des  riverains  et  des  associations  de 

protection de la nature. Il n’est pas question ici de juger du passé, ni des relations entre acteurs sur le 

territoire de la Plaine des Maures. Les travaux et les échanges initiés dans le cadre de la convention 

entre le Muséum et la FEGVE ont néanmoins été l’occasion de nourrir des démarches entre acteurs 

sur des bases différentes et constructives. 

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La prise en compte de  la biodiversité est  l’affaire de tous et plus  largement de  la SARL Le Prince de 

Provence, de son personnel, de  l’association du Golf de Vidauban et de ses  joueurs, en  lien avec  la 

Réserve Naturelle Nationale de  la Plaine des Maures. L’idée est désormais de structurer une action 

cohérente et bénéfique à la nature en favorisant la collaboration des différentes parties prenantes, 

que ce soit la FEGVE et plus largement la SARL le Prince de Provence, la réserve naturelle de la Plaine 

des Maures et le SPN du Muséum. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cliché 1. Illustration des mosaïques de milieux naturels d’une richesse exceptionnelle et bordant de façon immédiate le parcours de golf : au premier plan, milieu humide temporaire caractérisé par la présence massive de Pâquerette annuelle (Bellis annua) et affleurement de dalles rocheuses ; au second plan, maquis haut à bruyère arborescente ; au dernier plan, peuplement à Pins mésogéens © Gourdain. P 

 

 

 

 

 

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Uncontextenaturelexceptionnel

LaPlainedesMaures 

La  Plaine  des  Maures  se  situe  au  sein  du  Bassin  Méditerranéen,  un  des  34  points  chauds  de 

biodiversité dans le monde (Conservation internationale (ONG), février 2015). Cette région concentre 

une  grande  richesse  d’espèces  dont  un  grand  nombre  sont  endémiques,  d’où  l’importance  de 

protéger cet espace. 

La Plaine des Maures s’étend sur près de 13 000 hectares, cloisonnée entre au Nord et à l’Ouest, les 

collines calcaires au pied desquelles les activités anthropiques et l’urbanisation se sont développées 

et au Sud et à l’Est, le Massif des Maures, succession de petits reliefs de piémont. 

Les paysages et les milieux naturels de cette plaine ont été façonnés par les conditions climatiques et 

édaphiques particulières ainsi que par  les activités humaines  (agriculture, viticulture, pastoralisme, 

etc.) et les incendies. 

Le climat particulier de la région explique en partie la grande diversité d’habitats naturels, source de 

l’exceptionnelle richesse floristique et faunistique. Ce climat est de type méditerranéen à tendance 

semi‐aride. 

Cliché 2. Dalle rocheuse affleurante sur le domaine du Bois de Bouis © Gourdain. P 

Un  autre  élément  expliquant  la  présence  de  cette  biodiversité  exceptionnelle  est  la  structure 

géologique et  la nature des sols. La Plaine des Maures est une dépression alluviale datant de  l’âge 

Permien  (299 à 251 millions d’années) dont  la spécificité repose sur ses sols siliceux, compacts, de 

faibles pentes favorisant un écoulement superficiel des eaux  (cf. Cliché 2 et Clichés 3). Par endroit, 

des  dalles  rocheuses  affleurent  (vestige  du  socle  Permien)  leur  érosion  donne  des  sables  et  des 

argiles, support d’une biodiversité particulière. 

Ce  substrat  très  spécifique  combiné  au  climat méditerranéen  permet  l’existence  d’un  réseau  de 

mares et de ruisselets temporaires, habitats à forts enjeux pour la biodiversité. 

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 Clichés 3. Différentes configurations de mares et de ruisseaux temporaires sur le domaine de Bouis © Gourdain. P 

 

LedomaineduBoisduBouis 

Le domaine du Bois de Bouis s’étend sur près de 830 hectares à l’Est de la Plaine des Maures, 

sur les premiers contreforts du massif du même nom. 

L’ensemble du domaine est  concerné par divers  zonages  réglementaires et d’inventaires  (Réserve 

naturelle  nationale,  Natura  2000,  ZNIEFF,  etc.),  qui  sont  liés  à  l’importance  du  site  pour  la 

biodiversité locale et sa conservation. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Figure 1. Cartographie du domaine du Bois de Bouis et des principaux zonages réglementaires liés à la biodiversité 

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Au Nord de ce domaine, 126 hectares clôturés sont dédiés au parcours de golf. Sur ces 126 hectares, 

45  hectares  sont  consacrés  au  jeu  (green,  fairway,  rough  et  bunker)  et  3.5  hectares  aux 

infrastructures (le hameau). Le reste du parcours, soit 77.5 hectares, constitue des espaces naturels 

intégrés notamment au sein du périmètre Natura 2000 de la Plaine des Maures. 

Ce parcours atypique n’est donc pas  seulement un  lieu pour pratiquer  le  golf,  c’est également et 

surtout un espace de nature présentant une haute valeur écologique que ce soit pour les paysages, 

les  animaux  ou  les  plantes  qu’il  abrite.  De  ce  fait,  ce  golf  a  un  rôle  important  à  jouer  dans  la 

conservation de la biodiversité et la gestion des milieux naturels qu’il héberge. 

La biodiversité exceptionnelle du  site est également un  véritable atout pour  l’activité golfique.  Sa 

préservation et sa valorisation :  

‐ Contribuent  très  largement  à  la  qualité  paysagère  du  lieu.  La  majorité  des  joueurs 

recherchent un cadre agréable pour pratiquer leur loisir, 

‐ Participent à  l’évolution constante du  lieu. En fonction des saisons,  le parcours change. Les 

joueurs ont le plaisir de découvrir un parcours différent à chaque saison. Cela fait perdurer le 

plaisir de jouer en ce lieu. 

‐ Constituent une source d’inspiration et confère une identité unique au golf. Le logo du club, 

à l’effigie de la Tortue d’Hermann en est le témoin.  

 

Ce golf est un site vitrine, pour  le monde du golf au niveau national. En particulier,  la relation que 

peut  entretenir  un  golf  avec  son  environnement  naturel  intrinsèque  et  périphérique,  est  ici 

largement considérée. Le Bois de Bouis pourrait devenir un modèle de référence sur  la manière de 

prendre en compte et de préserver la biodiversité. 

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Objectifs 1et 2 : comprendre le fonctionnement del’ecosysteme «Plaine des Maures» et identifier lesenjeuxdebiodiversite

Les réponses à ces objectifs passent nécessairement par l’acquisition de connaissances sur la faune, 

la flore, les habitats naturels et anthropisés, et les relations qu’ils entretiennent entre eux.  

Cette  démarche  d’amélioration  des  connaissances  a  vocation  à  générer  une  meilleure 

compréhension du fonctionnement écologique global du site. Ainsi, en disposant par exemple d’une 

cartographie des milieux naturels (cf. Figure 2 et Figure 3), il est possible d’analyser les potentialités 

de  dispersion  des  espèces,  la  localisation  des  noyaux  de  populations  et  la  viabilité  ou  non  des 

espèces  à  se maintenir  sur  le  territoire  (Cf.  Rault,  PA.  et  al.  2015).  Ces  analyses  vont  permettre 

d’identifier  les  enjeux  de  biodiversité  du  site  et  de mieux  comprendre  les mécanismes  qui  sous‐

tendent leur maintien sur le long terme.  Une fois les enjeux clairement identifiés, il sera possible de 

répondre aux autres objectifs (Cf. schéma 1.  Démarche de travail) : 

Objectif 3 : comprendre les effets du golf et de la gestion globale du domaine de Bouis ; 

Objectif 4 : assurer la conservation des enjeux et restaurer certains milieux naturels et/ou 

fonctions si nécessaire ; 

Objectif 5 : évaluer l’efficacité des mesures de gestion ; 

Objectif 6 : mener des travaux de recherche et développement ; 

Objectif 7 : communiquer  (communications orientées vers  les scientifiques et  l’industrie du 

golf), valoriser les résultats, diffuser les connaissances, etc. 

 

 

L’acquisition des connaissances s’est organisée selon deux approches distinctes : 

des inventaires naturalistes orientés, 

des suivis écologiques ciblés. 

Lesinventairesnaturalistes 

Le  contexte  exceptionnel  du  site  et  les  connaissances,  considérées  comme  encore  partielles,  ont 

poussé la fondation et le SPN à poursuivre les inventaires menés dès 2007 sur des groupes d’espèces 

classiques : oiseaux, plantes vasculaires, amphibiens, reptiles, etc. Les partenaires ont souhaité aller 

plus loin en réalisant des inventaires sur des groupes d’espèces pour lesquels il n’y avait que peu ou 

pas  de  données  disponibles  sur  le  domaine  du  Bois  de  Bouis  voire  sur  la  Plaine  des  Maures : 

hétéroptères, arachnides, collemboles, etc. 

Quelques exemples de l’intérêt de ces inventaires peuvent être donnés ici :  

la présence de certaines espèces rares et protégées par  la  loi, comme  les  Isoètes (cf. cliché 

p.15), est dépendante de  la qualité physico‐chimique des eaux de surfaces. La connaissance 

de ces populations permet d’identifier s’il existe des incidences potentielles liées à la gestion 

du parcours, et d’améliorer les pratiques le cas échéant ; 

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65 habitats dominants 

430 hectares recouverts de mosaïques d’habitats 

Plusieurs habitats d’intérêt communautaire 

les arachnides  sont des prédateurs de nombreux  invertébrés.  Ils  sont considérés à ce  titre 

comme  des  bio‐indicateurs  et  ils  permettent  de  limiter  le  développement  de  certains 

ravageurs  (Marc P. et al., 1999). En menant un  suivi de  ce groupe,  il est aussi possible de 

démontrer l’effet positif de certaines mesures de gestion ou de restauration écologique ; 

D’autres communautés renseignent sur  les qualités du sol et  jouent un rôle  important dans 

certains  cycles  biochimiques  (dégradation  de  la matière  organique,  etc.).  C’est  le  cas  des 

collemboles. 

 

Desmilieuxnaturelsremarquables 

La  connaissance  des milieux  naturels,  leur  localisation mais  aussi  leur  état  écologique,  sont  des 

éléments  indispensables  à  l’aménagement,  à  la  gestion  et  au  suivi d’un  site.  Ils  permettent  de 

comprendre l’organisation spatiale et l’évolution des habitats naturels (Dakki M. et al. 2005). 

En  outre,  cela  permet  également  de  faciliter  les  prospections  et  d’orienter  les  inventaires 

scientifiques et suivis à mettre en œuvre.  

Au  cours de  ces 5  ans, un  important  travail de  cartographie 

des habitats naturels a été  réalisé. Ce  travail d’identification 

des habitats naturels du domaine du Bois de Bouis a permis 

d’identifier 65 habitats dominants et de constater que plus de 

la moitié du site (430 hectares) est recouverte de mosaïques 

d’habitats.  Une  mosaïque  d’habitats  correspond  à  une 

superposition de plusieurs habitats sur une même surface. C’est une des caractéristiques de la Plaine 

des Maures et une des sources de la grande diversité d’espèces que l’on peut y rencontrer. 

 

Cliché 4. Les prairies à Sérapias font parties des habitats d’intérêt communautaire recensés sur le domaine du Bois de Bouis © Gourdain. P 

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Figure 2. Cartographie localisant les habitats à enjeux de conservation du domaine du Bois de Bouis 

 

Figure 3. Cartographie localisant les habitats à très fort enjeu de conservation 

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Certains  habitats  identifiés  présentent  un  grand  intérêt  patrimonial.  C’est  le  cas  notamment  des 

habitats  liés  au  réseau de mares et de  cours d’eau  temporaires  caractéristiques de  la Plaine des 

Maures. Plusieurs de ces habitats sont d’intérêt communautaire comme les pelouses à Sérapias (Cf. 

Cliché 4) ou les mares temporaires méditerranéennes (Cf. Cliché 3 et 5).  

Les mares temporaires méditerranéennes correspondent à des plans ou des écoulements d’eau très 

peu profonds et de  faible  superficie  (cf. photos  ci‐après), alimentés par  les eaux de  ruissellement 

issues des précipitations printanières et automnales (RNN de la Plaine des Maures. 2015). Ces milieux 

sont  soumis  à  de  fortes  contraintes  environnementales  résultant  de  l’alternance  de  périodes 

inondées  et  exondées  [hors  d’eau]  (Grillas  et  al.  2004),  conduisant  à  l’installation  d’espèces 

spécifiques possédant des  stratégies adaptatives  complexes  telles que :  l’Isoète de Durieu  (Isoetes 

duriaei),  l’Isoète voilé  (Isoetes velata),  la Renoncule de Revelière  (Ranunculus  revelieri),  la Cicendie 

filiforme  (Cicendia  filiformis),  etc.  La  bonne  qualité  physico‐chimique  de  l’eau  (eau  faiblement 

chargée  en  éléments  organiques et  autres  éléments  dissous  :  phosphates,  nitrates,  etc.)  est  une 

composante indispensable pour le maintien de ces espèces. 

 

Clichés 5. Mares temporaires sur le golf de Vidauban (à gauche) et Isoètes sp (à droite) © Gourdain. P 

 

Les espèces patrimoniales que l’on peut rencontrer dans ces milieux ne sont pas toujours d’un aspect 

« extravagant ».  Certaines  peuvent  facilement  passer  inaperçues  aux  yeux  des  profanes  comme 

l’Isoète de Durieu typique des mares temporaires. 

Ce sont des habitats à forts enjeux pour la région PACA de par leurs exceptionnelles richesses, leurs 

localisations  sur  de  faibles  surfaces  et  leurs  fortes  sensibilités  aux  perturbations  et modifications 

anthropiques (urbanisation, déprise agricole, etc.) et/ou naturelles (modifications hydrologiques etc.) 

(Salles  et  Coucoureux.  2012).  En  l’absence  de  gestion,  ils  sont  également  tributaires  d’une 

dynamique qui tend à favoriser la colonisation par les ligneux. Ils doivent donc faire l’objet d’une 

attention toute particulière. 

Certains  habitats  recensés  représentent  également  un  grand  intérêt  pour  la  faune.  C’est  le  cas 

notamment des pelouses siliceuses méditerranéennes  (cf. Cliché 6) qui  fournissent des ressources 

assez  importantes pour  la faune herbivore, telle que  la Tortue d’Hermann (Testudo hermanni), tout 

en  accueillant des espèces de plantes patrimoniales  comme  la Paronyque en  cyme  (Chaetonychia 

cymosa) et la Canche de Provence (Aira provincialis). 

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709 espèces floristiques dont 29 

espèces patrimoniales 

1225 espèces faunistiques dont au 

moins 4 espèces nouvelles pour la 

science 

 Cliché 6. Végétation des pelouses siliceuses méditerranéennes. Au centre, la Paronyque en cyme (Chaetonychia cymosa) © Gourdain. P 

 

La  forte  hétérogénéité  des  habitats  présents,  que  ce  soit  en  termes  de  diversité,  mais  aussi 

d’organisation  spatiale  (mosaïque)  et  structurale  (végétation  herbacée,  arbustive,  arborée), 

permet  l’installation d’une biocénose (ensemble d’espèces de faune et de flore) très riche, variée 

et spécifique du site. 

 

UneFloreetuneFauneexceptionnelles 

La  convention  d’étude  a  été  l’occasion  de  mener  un 

inventaire d’envergure de  la biodiversité en mobilisant  les 

compétences de nombreux experts naturalistes sur un site 

bénéficiant d’un  contexte  riche mais ou  les  connaissances 

apparaissent  encore  limitées.  Ces  inventaires  ont  ainsi  

permis de révéler la présence d’espèces non référencées à 

ce  jour  dans  le  Var,  voire  en  France  et  pour  certaines 

considérées comme nouvelles pour la science. 

 

Concernant  la Flore, parmi  les 709 espèces de plantes  recensées  sur  le domaine du Bois de Bouis 

durant  les  cinq années de  convention, 29  sont des espèces patrimoniales  c’est‐à‐dire des espèces 

rares, menacées,  remarquables,  en  limite  d’aires  de  répartition  ou  à  petites  aires  de  répartition. 

Certaines d’entre elles sont protégées par la législation au niveau national ou régional. 

Beaucoup de ces espèces patrimoniales sont spécifiques des habitats  liés au réseau de mares et de 

cours d’eau temporaires et/ou intermittents. Ces espèces sont dites spécialistes c’est‐à‐dire qu’elles 

n’utilisent  que  ce  type  d’habitat.  Cette  caractéristique  fait  qu’elles  sont  très  sensibles  à  toute 

altération  ou  disparition  de  leur  habitat  (Jeanmougin M  et  al.  2014).  Si  elles  sont  présentes  cela 

indique que  leur habitat est fonctionnel et de bonne qualité. A  l’inverse, si elles sont absentes cela 

indique un potentiel dysfonctionnement au sein  leur habitat. La conservation de ces espèces passe 

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par  la conservation de  leur habitat. Si  l’habitat se trouve altéré, ces espèces disparaîtront au profit 

d’espèces généralistes beaucoup plus banales (Jeanmougin M et al. 2014). 

 

 La Renoncule de Revelière  (Ranunculus  revelieri) est une petite FOCUS :

renoncule amphibie  inféodée aux mares temporaires méditerranéennes. 

Elle  est  extrêmement  dépendante  de  cet  habitat  qui  lui‐même  est 

extrêmement  dépendant  des  précipitations.  Si  les  pluies  sont 

insuffisantes,  la phase de  submersion des dépressions que  forment  ces 

mares temporaires ne sera pas suffisamment longue pour permettre à la 

renoncule de Revelière de se développer. 

 

Préserver  les habitats naturels  c’est préserver  les espèces patrimoniales qui en dépendent mais  

aussi la qualité paysagère unique du lieu. 

Figure 4. Carte de répartition des espèces floristiques protégées au sein du domaine du Bois de Bouis 

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Paronyque en cyme(Chaetonychia cymosa) Protégée au niveau 

régional, Quasi‐menacée (NT) en France 

Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora) Protégée au niveau 

national, Vulnérable (VU) en France 

Isoète de Durieu (Isoëtes duriei) 

Protégée au niveau national 

Sérapias méconnu (Serapias neglecta) Protégée au niveau 

national, Quasi‐menacée (NT) en France 

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 Le domaine du Bois de Bouis accueille une population importante d’Isoète de Durieu (Isoetes FOCUS :

duriei)  (Cf.  carte  de  répartition).  Cette  espèce  est  protégée  au  niveau  national.  Elle  se  rencontre 

seulement dans neuf départements  français.  Le  site  est d’une  importance majeure pour  l’espèce. 

Même si cela peut paraître étrange au vue de son abondance sur  le site. C’est tout  le paradoxe de 

certaines espèces  rares : elles peuvent être abondantes  localement et extrêmement  rares partout 

ailleurs.  

 

 

 

Concernant la Faune, le partenariat entre la FEGVE et le SPN‐MNHN a permis de mobiliser plusieurs 

experts  sur des groupes d’espèces encore peu étudiés et pour  lesquels  il existe peu voire aucune 

donnée au sein de la Plaine des Maures, tels que : 

Les  arachnides :  groupe  d’espèces  comprenant  les  araignées,  les  scorpions  et  les 

pseudoscorpions ;  

Les collemboles : organismes microscopiques vivants dans le sol ; 

Les diptères de la famille des empididae : mouches prédatrices ou nectarivores ; 

Les hyménoptères : groupe d’espèces comprenant les abeilles, les guêpes et les fourmis ; 

Les  coléoptères :  insectes possédant  des  élytres  dures  formant  une  carapace  (coccinelles, 

scarabées, carabes, lucanes, etc.) ; 

Les orthoptères : groupe d’espèces comprenant les sauterelles, les grillons et les criquets ; 

Les hémiptères se divisant en deux sous‐ordres :  les hétéroptères comprenant  les punaises 

et les homoptères comprenant les cigales et les pucerons. 

 

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  les  collemboles  sont  des  décomposeurs.  Ils  consomment  la  matière  organique  morte FOCUS :

(végétaux et animaux morts, excréments). En consommant cette matière organique, ils participent à 

la formation de l’humus des sols, source d’éléments nutritifs pour les plantes. Ils sont donc essentiels 

au bon  fonctionnement des écosystèmes et participent donc à donner à  l’environnement  local  sa 

spécificité. 

 

 

 Empididae Orthoptère

 Arachnide Collemboles

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Figure 5. Les principaux résultats des inventaires menés sur les groupes d’espèces habituellement peu étudiés 

 

Exemple  de  résultats  d’inventaires : 

Camptorhinus  statua  (Rossi,  1790),  un 

charançon  d’un  centimètre  qui  ressemble  à  s’y 

méprendre  à un bout d’écorce  colonisé par  les 

lichens, est une très rare espèce des boisements 

matures  de  chêne.  Un  individu  a  été  contacté 

sur  la  station  de  piégeage  du  golf.  Si  l’on  veut 

conserver de telles espèces sur le site, la gestion 

sylvicole doit être adaptée. Des chênes mâtures, 

voire  sénescents  doivent  être  conservés.  C’est 

un élément à prendre en  compte dans  le plan 

de gestion sylvicole de la propriété. 

 

Les groupes d’espèces habituellement étudiés ont également fait l’objet d’inventaires dans l’optique 

de compléter  les connaissances déjà acquises avant 2011. Ces  inventaires ont permis d’augmenter 

d’environ  un  tiers  le  nombre  de  taxons  contactés  pour  les  oiseaux,  les  odonates  (libellules),  les 

amphibiens et les rhopalocères (papillons de jour). 

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Rainette méridionale   (Hyla meridionalis)

Cordulie méridionale  (Somatochlora meridionalis)

 

Figure 6. Evolution du nombre de taxons contactés entre 2011 et 2016, pour les six principaux groupes faunistiques 

   

     

Clichés 7. Quelques exemples d'espèces observées pendant les inventaires de 2011 à 2016 sur le domaine du Bois de Bouis © Gourdain. P 

 

Diane   (Zerynthia polyxena)

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0

500

1000

1500

2000

2500

496

2104

2011

2016

 

  

  La  Diane  et  la  Proserpine  sont  deux  espèces  de  papillons  protégées,  dépendantes  des FOCUS :

aristoloches (plantes) pour leur développement larvaire.  Elles utilisent les substances toxiques de la 

plante  pour  se  prémunir  contre  les  prédateurs.  Pour  protéger  ces  espèces,  il  faut  protéger  les 

stations des plantes hôtes de la larve. Il faut recenser ces plantes pour savoir où elles se trouvent et 

quelles sont les conditions dont elles ont besoin pour se maintenir. 

 

Entre  2011  et  2016,  le  nombre  de  taxons 

contactés sur le domaine du Bois de Bouis a 

été multiplié par plus de 4, passant de 496 

à  2104.  Ces  chiffres  montrent  que  les 

inventaires menés pendant cinq ans ont été 

conséquents et efficaces. Ils ont permis :  

‐  de  répondre  à  un  des  objectifs  du 

partenariat entre la FEGVE et le SPN qui est 

d’accroître les connaissances sur la faune et 

la flore du site. Cet objectif correspond à un 

des trois axes de missions de la fondation. 

‐  de mieux  comprendre  le  fonctionnement 

des écosystèmes et d’identifier  les secteurs 

à  enjeux  de  biodiversité.  Ces  éléments 

participent à  comprendre  les effets du golf 

et de  la gestion  (objectif 3) et à préconiser 

des  actions  de  gestion  et  d’aménagements 

écologiques ciblées (objectif 4). 

Ces inventaires ont également permis d’enrichir de 8900 données l’Inventaire National du Patrimoine 

Naturel  (INPN).  33  nouvelles  mentions  d’espèces  ont  été  ajoutées  à  l’INPN  et  241  pour  le 

département du Var (Montagne D et Rault PA. 2015). 

 

Figure 7. Evolution du nombre de taxons contactés sur le domaine du Bois de Bouis au cours des cinq dernières années 

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Dessuivisécologiques

La réalisation d’un diagnostic initial de la biodiversité a constitué une première étape dans la prise en 

compte  de  la  biodiversité  sur  le  parcours  de  golf  de  Vidauban  et  le  site  du  Bois  de  Bouis.  Les 

inventaires déjà effectués ne permettent pas de mesurer tous les éléments de biodiversité mais sont 

nécessaires pour nous permettre de mieux connaître :  

La  qualité  écologique  du  site  : Quelle  est  la  qualité  des  habitats ? Quelle  est  la  capacité 

d’accueil du site (connectivité, fonctionnalité écologique, etc.) ? 

Les pressions qui pèsent sur la biodiversité remarquable du site ; 

Les  interactions  entre  la  gestion  d’un  parcours  de  golf  et  la  dynamique  de  certaines 

populations. 

Le pas de temps relativement  long de  la convention  (5 ans) a permis d’initier des travaux de suivis 

écologiques pour aller plus loin et répondre à des questionnements complémentaires.  

Une  étude  importante  a  ainsi  été  réalisée  sur  trois  ans,  portant  sur  l’évaluation  de  l’état  de 

conservation de la Tortue d’Hermann au sein du parcours de golf (cf. Rault P‐A., 2015).  

Plusieurs mesures de l’Indicateur de Qualité Ecologique (IQE. Cf. Delzons et al. 2013) ont également 

été  réalisées  sur  différents  secteurs  du  domaine  dans  le  but  d’évaluer  la  biodiversité  et  la 

fonctionnalité écologique de ces secteurs, dans une optique de mise en œuvre et de suivi de mesures 

de gestion et d’aménagements écologiques. 

L’évaluation de l’état de conservation de la Tortue d’Hermann dans l’enceinte du parcours 

de golf. 

Le Service du Patrimoine Naturel a initié, dès 2012, une importante étude sur l’évaluation de l’état de 

conservation des populations de tortues d’Hermann au sein du parcours, faisant suite à une première 

étude  menée  par  la  Société  d’Histoire  Naturelle  Alcide‐d’Orbigny  visant  à  établir  un  état  de 

référence. 

La Tortue d’Hermann  (Testudo hermanni) se rencontre dans des  formations semi‐ouvertes de  type 

mosaïques de maquis et milieux naturels ouverts. C’est une espèce protégée et classée vulnérable en 

France métropolitaine (en danger (EN) dans le Var) (UICN. 2015). 

L’étude  avait  pour  objectif  de  caractériser  le  potentiel  du  site  pour  l’espèce  afin  de  mieux 

appréhender l’impact du parcours de golf et d’accompagner la structure dans ses choix de gestion en 

faveur de l’espèce.  

L’étude a permis : 

‐ d’évaluer l’intérêt du site pour l’espèce (estimation des effectifs),  ‐ de préciser la structure démographique des populations,  ‐ d’évaluer la qualité des habitats et la capacité d'accueil du site (connectivité, fonctionnalité),  ‐ d’identifier les pressions s'exerçant sur cette population et de définir des mesures appropriées pour 

les réduire. 

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Au cours des trois années d’étude, 145 tortues ont ainsi été marquées. Les résultats ont permis de 

montrer  l’existence  de  deux  populations  viables malgré  l’existence  de  la  clôture  isolant  les  deux 

parties du parcours : une population dans la partie Sud du parcours dont l’effectif est estimé autour 

de 56 individus et une population dans la partie Nord du parcours dont l’effectif est estimé autour de 

103 individus.  

L’étude a permis d’identifier  les secteurs et habitats sélectionnés préférentiellement par  les tortues 

d’Hermann tel que le maquis haut dont le couvert végétal offre une protection aux individus et dont 

les espèces végétales sont une source de nourriture essentielle. 

 

Figure 8. Carte des habitats préférentiels pour la Tortue d’Hermann 

 

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L’évaluation de l’état écologique du site à partir de l’Indicateur de Qualité Ecologique (IQE) 

L’Indicateur de Qualité Ecologique et sa version simplifiée l’Indicateur de Potentialité Ecologique (IQE 

et IPE) ont été développés par le SPN. Cet outil permet d’évaluer la biodiversité et la fonctionnalité 

écologique  des  sites  dans  une  optique  de mise  en œuvre  et  de  suivi  de mesures  de  gestion  et 

d’aménagement écologique. 

Il était donc intéressant de déployer cet outil sur le domaine de Bouis afin : 

d’évaluer dans un premier  temps  la qualité écologique de différents secteurs du domaine. 

14  secteurs  ont  été  expertisés  (parcours  et  hors  parcours)  dont  un  qui  avait  fait  l’objet 

d’importants travaux de débroussaillement en 2013,  

de disposer d’un état initial en vue de la mise en place de suivis dans le temps, 

d’alimenter les retours d’expériences sur cet outil en contexte de forte naturalité. 

 

Figure 9. Les 14 secteurs où ont été déployés l'IQE et l'IPE sur le domaine du Bois de Bouis 

 

Les résultats ont confirmés la haute valeur patrimoniale globale du site que ce soit pour les habitats 

ou pour les espèces de faune et de flore qu’il abrite. Mais l’indicateur a aussi permis de révéler des 

facteurs ayants des incidences directes ou indirectes sur ce patrimoine naturel tel qu’un phénomène 

de  « pollution  lumineuse »  localisé  au  niveau  du  hameau,  l’artificialisation  du  site  qui  a  un  effet 

« barrière »  pour  de  nombreuses  espèces,  la  mise  en  œuvre  localement  de  forts  travaux  de 

débroussaillages,  etc. Des  aménagements  et  des mesures  de  gestion  ont  donc  été  préconisés  et 

répertoriés dans  les  rapports d’expertises produits par  le  SPN  (cf. Rault P‐A et Delzons O., 2014). 

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Objectifs 3et 4 : comprendre les effets du golf et de lagestion. Puis assurer la conservation des enjeux et/ourestaurercertainsmilieuxnaturels/fonctions

Les  inventaires  et  les  suivis mis  en œuvre  pour  comprendre  le  fonctionnement  de  l’écosystème, 

donnent également des clés de lectures pour identifier les éléments positifs et négatifs du golf et de 

la gestion appliquée au sein du domaine. Cependant, des connaissances approfondies de  la gestion 

proprement dite du golf, sont aussi nécessaire pour atteindre les objectifs 3 et 4.  

Le  parcours  de  golf  a  sans  nul  doute  des  effets  positifs  et  négatifs  sur  la  biodiversité  du  site. 

Historiquement, celui‐ci a été installé, au moins en partie, sur des milieux naturels remarquables. Les 

résultats des inventaires et suivis engagés dès 2012 ont montrés que la partie close du Bois de Bouis 

comprenait encore une large part d’habitats naturels. Sur les 126 ha du parcours de golf, 34 ha sont 

recouverts d’une mosaïque de 29 habitats naturels différents. On y recense la présence des cortèges 

d’espèces  remarquables,  rares  et menacées,  inféodées  à  ces milieux  (Tortue  d’Hermann, Gratiole 

officinale, etc.).  

 

En  revanche,  la partie  close du domaine montre  aussi une proportion plus  importante que  sur  le 

reste du  site, d’espèces banales et d’espèces exotiques dont certaines  sont  invasives  (Herbe de  la 

Pampa, Ecrevisse de Louisiane, etc.).  Leur présence est souvent liée à des perturbations des milieux 

(remaniement des  sols,  etc.). Par  ailleurs,  les  effets diffus  liés  à  la  gestion du parcours  (usage de 

fongicides, d’intrants azotés, etc.) sont encore mal décrits.  

 

Quelques exemples d’impacts constatés : 

 

Plusieurs éléments fragmentant le paysage ont été recensés. C’est le cas de la clôture qui entoure le 

parcours. Elle peut  limiter  les déplacements de certaines espèces mais aussi générer des mortalités 

directes  (cf.  Cliché  8).  Celle‐ci  a  cependant  aussi  un  effet  bénéfique  vraisemblable  pour  les 

populations de Tortues d’Hermann qui sont ainsi relativement isolées de certains prédateurs ; 

Les  surfaces  artificialisées  tel  que  le  hameau,  les  zones  de  jeu,  etc.  sont  globalement  peu 

accueillantes  pour  la  biodiversité.  La  pollution  lumineuse  liée  à  l’éclairage  du  hameau  perturbe 

également  les  comportements  de  certaines  espèces,  notamment  des  espèces  nocturnes  (cf.  par 

exemple Siblet. 2008). 

 

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 Cliché 8. Clôture ceinturant le parcours de golf. Une Tortue coincée dans le grillage est visible sur ce cliché. © Rault P‐A. 

 

Le débroussaillement mécanique réalisé dans le cadre des opérations de Défense Forestière Contre 

les  Incendies  (DFCI)  a  également  eu des  incidences  globalement défavorables  à  la biodiversité  en 

supprimant des habitats accueillants certaines espèces remarquables. Le passage d’engins et la mise 

à  nu  des  sols  (cf.  Erreur !  Source  du  renvoi  introuvable.)  accentuent  localement  les  risques 

d’érosions, d’autant plus que  les évènements de pluies orageuses peuvent  s’avérer violents  sur  la 

plaine des Maures. 

 

    

Cliché 9. Travaux de débroussaillages à vocation de Défense Forestière Contre les Incendies (DFCI) © Rault P‐A 

Cliché 10. Ecrevisse de Louisiane observée dans un plan d’eau sur la partie nord du parcours © Gourdain. P 

 

D’autres éléments du parcours ont clairement des incidences positives pour la biodiversité.  

Les zones de jeu entretenues quotidiennement ne présentent pas d’intérêt majeur pour la faune ou 

la flore locale, contrairement aux étangs et lacs artificiels présents sur le parcours. En effet, l’eau est 

un facteur limitant dans cet environnement à tendance semi‐aride. Dans la Plaine des Maures, il n’y a 

que  très peu de mares ou étangs en eau  toute  l’année.  Sur  le parcours,  ces milieux  représentent 

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donc une aubaine pour les espèces liées aux milieux aquatiques, telles que les odonates (libellules et 

demoiselles),  les amphibiens ou encore  certains  reptiles et notamment  la Cistude d’Europe  (Emys 

orbicularis)  (cf.  Cliché  11).  Les  concentrations  de  cette  dernière  peuvent  même  être  assez 

impressionnantes compte‐tenu de la superficie de certains bassins qu’elles occupent. 

 Cliché 11. Cistude d'Europe (Emys orbicularis) sur l'un des bassins du golf © Rault P‐A 

 

Suite au diagnostic écologique mené et à  l’application de  l’Indicateur de Qualité Ecologique  sur  le 

parcours de golf (cf. Rault P‐A., et Delzons O., 2014), plusieurs recommandations ont été émises pour 

limiter les effets négatifs observés.   

Un des objectifs majeurs de  la convention est d’assurer  la conservation des enjeux de biodiversité 

et/ou de restaurer certains milieux naturels ou fonctions écologiques quand cela semble possible.  

Cet objectif se concrétise par la réalisation d’un plan de gestion écologique pour le domaine du Bois 

de Bouis. Ce document  structurant a  vocation à  constituer une  interface entre  le plan de gestion 

écologique  de  la  réserve  naturelle  de  la  Plaine  des  Maures  et  la  gestion  du  parcours  de  golf 

proprement  dit.  Il  doit  permettre  d’orienter  et  d’accompagner  le  site  dans  la  mise  en  œuvre 

d’actions favorables à  la biodiversité. Ce document se veut à  la fois concordant et complémentaire 

avec  d’autres  documents  de  gestion  existants  qui  s’appliquent  au  site :  le  plan  simple  de 

gestion sylvicole du Bois de Bouis (Monta Ch. ASL Subéraie Varoise, 2015), le plan de gestion de la 

Réserve Naturelle Nationale de la plaine des Maures (cf. Guicheteau D., 2015), les contrats Natura 

2000 (Guicheteau D., ONF Agence départementale du Var. 2005 et 2006) actuellement en place sur 

le  secteur  « Plaine  des Maures »  site  FR  930  1622  (Plaine  et Massif  des Maures)  au  titre  de  la 

directive Habitats et le site« Plaine des Maures » site FR 931 0110 au titre de la directive Oiseaux. 

 

De nombreuses préconisations (actions, suivis, …) ont ainsi pu être élaborées et hiérarchisées selon 

l’importance  des  enjeux  et  le  degré  d’urgence  à  les  mettre  en  œuvre.  Certaines  de  ces 

recommandations se sont traduites par des actions mises en œuvre (ou en cours) sur le site pendant 

la période de la convention. 

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Exempled’actionsréalisées(ouencours)enfaveurdelabiodiversité: 

Quelques exemples d’actions engagées en faveur de la biodiversité peuvent être cités ici :  

 

Aménagement des points d’eau existants 

Un test de végétalisation des berges a été réalisé par le jardinier référent en matière de biodiversité, 

sur un des bassins du parcours  (point n°12). Pour ce  faire, un grillage avec une buté a été disposé 

perpendiculairement au bord de l’étang afin de maintenir des pierres. Ces pierres servent de support 

pour accueillir de la terre. Des pieds de Typha sp., prélevé à proximité, y ont été plantés. L’expérience 

est  concluante  serait  à  généraliser  dans  la  mesure  du  possible.  Cela  participe  à  renforcer  la 

fonctionnalité des bassins pour  les espèces aquatiques (végétation constituant un habitat favorable 

au développement des  larves de  libellules, etc.), et à constituer des échappatoires pour  les espèces 

terrestres qui pourraient y tomber (mammifères, reptiles, etc.). 

 Cliché 12. Test réussi de végétalisation des berges d'un bassin © Rault. P‐A 

 

Remodelage des zones de jeu 

Une  partie  des  roughs  a  été  semée  en  fétuques  (Fescue  grass).  Ces  zones  seront  fauchées 

tardivement  (septembre/octobre),  une  fois  par  an  pour  permettre  aux  espèces  présentes  de 

terminer  leur cycle de reproduction.  Il s’agit d’une avancée positive en matière de prise en compte 

de la biodiversité, facilitant la gestion, et qui peut comporter un intérêt à la fois golfique et paysager.  

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Cliché 13. Vue sur une zone ressemée en fétuques (Fescue grass) en mars 2016 © Gourdain. P 

 

Préservation des habitats patrimoniaux 

Un suivi de la dynamique de végétation de certains habitats patrimoniaux a été mis en œuvre dans le 

but d’évaluer  la vitesse d’embroussaillement. Les résultats de ce suivi vont permettre d’adapter au 

mieux les mesures de conservation. 

 

Cliché 14. Exemple de quadrat pour le suivi de la végétation © Rault P‐A 

 

 

 

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Autresactionsimportantespréconisées: 

De nombreuses préconisations ont été  consignées dans des  rapports d’expertises en premier  lieu 

desquels le rapport IQE effectué sur le parcours (cf. Rault et Delzons., 2015).  

Par ailleurs, depuis début 2016, un tableau de suivi des actions engagées sur le Bois de Bouis est mis 

en œuvre en  lien avec  l’ensemble des acteurs du site. Il permet à  la fois d’anticiper  les  interactions 

avec  la  biodiversité  et  d’accompagner  au  mieux  la  gestion  du  site  par  des  recommandations 

adaptées.  

 

D’autres  préconisations  ont  portées  sur  la  façon  dont  les 

débroussaillements à objectifs DFCI sont menés sur le Bois de 

Bouis  (ces  recommandations  ont  été  incluses  dans  le  plan 

simple de gestion forestier de la propriété), sur la gestion et la 

valorisation des déchets verts  (déchets de  tonte, etc.),  sur  la 

réduction  des  traitements  phytosanitaires,  etc.  Ces 

recommandations  appellent  des  questionnements  et  des 

perspectives  complémentaires  pour  aller  plus  loin  dans  les 

recommandations  favorables  à  la  biodiversité.  Ces  éléments 

sont proposés dans  le chapitre « conclusion et perspectives » 

figurant à la fin de la présente note.  

 

Figure 10. Mosaïque alvéolaire préconisée lors des débroussaillements à objectifs DFCI ©CEN PACA, 2014 

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Objectif5:evaluerl’efficacitedesmesuresdegestion

Cet objectif d’évaluation de  l’efficacité des mesures mises en œuvre  s’inscrit dans une  logique de 

prolongement des actions engagées. A ce titre, il n’a pas fait l’objet de développement spécifique au 

cours  de  cette  convention mais  revêt  un  caractère  essentiel  dans  l’atteinte  des  objectifs  globaux 

visés. 

La réalisation d’un diagnostic initial de la biodiversité constitue en effet une première étape dans la 

prise  en  compte  de  la  biodiversité  pour  des  actions  de  gestion  et  de  conservation  ultérieures. 

Cependant, le diagnostic initial ne permet pas de mesurer tous les éléments de biodiversité. Surtout, 

les suivis de la biodiversité, basés sur des méthodologies standardisées, permettent d’identifier si les 

mesures  de  gestion  et  de  conservation  appliquées  sur  la  base  du  diagnostic  initial,  ont  eu  des 

répercussions positives ou non. Ils permettent d’identifier les évolutions de biodiversité et les effets 

des différentes actions induites sur le territoire d’étude.  

Plus spécifiquement, un suivi complémentaire des populations de Tortue d’Hermann reconduit tous 

les 5 à 10 ans  permettrait de se rendre compte de l’efficacité des actions de gestion dans l’optique 

de toujours mieux préserver cette espèce. Cette action pourrait être menée en partenariat avec  la 

Réserve Naturelle Nationale de la Plaine des Maures qui utilise déjà des techniques de pointe pour le 

suivi des populations de cette Tortue. 

 

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Objectif 6: acquerir des connaissances sur desthematiquesspecifiques(R&D)

La convention prévoyait également que l’expertise du SPN puisse être mobilisée ponctuellement afin 

d’accompagner  la  Fondation  sur  des  questionnements  ou  projets  en  lien  avec  les  thématiques 

abordées au cours de ce partenariat.  

 

AccompagnementpourlaDFCI

Le  SPN‐MNHN accompagne  la  FEGVE dans  le projet de  suivi de  l’action pastorale à  vocation DFCI 

(Défense  de  la  Forêt  Contre  les  Incendies)  sur  le  domaine  du  Bois  de  Bouis  en  lien  avec  la 

biodiversité. 

En 2015, un projet d’étude mené  conjointement entre  le CBNMED et  le SPN‐MNHN a débuté. Ce 

projet a pour objectifs la caractérisation et l’évaluation de l’expression de la biodiversité en situation 

de gestion sylvo‐pastorale par un troupeau ovin dans un contexte paysager hétérogène dans  le but 

d’optimiser l’efficacité de la gestion du site. 

Ce projet vise à :  

Construire  une  démarche  d’évaluation  des  effets  du  pastoralisme,  en  identifiant  les 

variables les plus adaptées au suivi de ces effets en lien avec les enjeux de conservation de la 

nature ; 

Définir  les  types  de  gestion  les  plus  favorables  à  la  préservation  de  la  biodiversité  du 

domaine, en  réalisant un état  initial et des  suivis  sur deux  secteurs du domaine ayant  fait 

l’objet de traitement à vocation DFCI différents (mécanique et pastoral). Ce travail a débuté 

l’année passée avec la réalisation de plusieurs quadrats de végétation. 

Constituer une base de connaissances scientifiques permettant d’alimenter les orientations 

de gestion. 

C’est aussi un centre d’intérêt fort de la Réserve Naturelle qui suit ce projet avec attention.  

 

Accompagnementlorsdetravaux

La démarche de modernisation du golf avec mise 

en place d’un système de drainage et  irrigation a 

été  suivie  par  le  SPN‐MNHN  afin  d’assurer  un 

respect  de  la  biodiversité  en  place,  voire  une 

amélioration à venir des conditions d’accueil. Des 

suivis  sont envisagés par  la  suite pour confirmer 

l’apport  positif  de  certaines  modifications,  en 

particulier pour les invertébrés (papillons, etc.) et 

la  flore. Une  telle démarche pourrait  constituer 

Cliché 15. Travaux de modification des systèmes d’irrigation du parcours de golf. © Gourdain. P 

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une référence en matière d’aménagement et de gestion écologique d’un golf.  

L’ampleur  des  travaux  scientifiques menés  sur  le  domaine  de  Bouis  implique  la mobilisation  de 

savoirs et de savoir‐faire très larges. Aussi, la mise en œuvre de ces travaux ne peut passer que par la 

collaboration  avec  des  experts  de  différents  services  du Muséum  d’une  part mais  aussi  d’autres 

structures scientifiques.  

 

Le  SPN  a  voulu  valoriser  l’intérêt  naturel  du  site  en  l’inscrivant  dans  une  optique  de  « site 

expérimental » visant à  tester et à améliorer des méthodologies scientifiques qui vont  répondre à 

des enjeux et des objectifs de portée nationale voire internationale ou à contribuer à des projets de 

recherche et développement. 

 

Evaluationde l’étatdeconservationdeshabitatsd’intérêtcommunautaire(Travauxdupôle‘Conservation‘duSPN)

Le SPN‐MNHN est chargé par  le Ministère de  l’Ecologie, du Développement Durable et de  l’Energie 

d’élaborer des méthodes pour  évaluer  l’état  de  conservation des habitats  d’intérêt dans  les  sites 

Natura 2000.   Le domaine de Bouis a contribué à  l’élaboration de  la méthode d’évaluation de  l’état 

de  conservation  des  mares  temporaires  méditerranéennes.  Cette  méthode  sera  diffusée  et 

généralisée sur l’ensemble du territoire métropolitain. La Plaine des Maures a été choisie comme site 

pilote  car  c’est  le berceau d’un  réseau  important de mares  temporaires  regroupées en  réseau de 

ruisseaux temporaires. (cf. Charles, M et Viry, D. 2015). Certaines mares temporaires du domaine ont 

ainsi été suivies pour identifier les principaux facteurs nécessaires pour évaluer l’état de conservation 

de  cet  habitat.  La  méthode  produite  servira  de  référence  pour  la  conservation  d’un  milieu 

emblématique de la Plaine des Maures.  

 

Thèse sur l’exploration acoustique des communautés des maresméditerranéennes (Camille Desjonquères, ISYEB, UMR 7205 CNRSMNHNUPMCEPHE)

Les  zones  humides  méditerranéennes  sont  des  écosystèmes  remarquables  par  leur  richesse biologique.  Leur hétérogénéité  implique un dynamisme  remarquable des  communautés  animales, notamment  des  insectes  aquatiques.  Mais  quelle  est  la  composition  de  ces  communautés  et comment varie‐t‐elle dans l'espace et le temps ?  

Pour  répondre  à  ces  questions  fondamentales,  un échantillonnage acoustique a été réalisé sur deux mares du  domaine  de  Bouis  et  3  mares  à  proximité  de  ce domaine,  dans  le  cadre  de  la  thèse  de  Camille Desjonquères  intitulée  «  Diversité  et  structure  des communautés  acoustiques  subaquatiques  des  zones humides en milieu tempéré ».  

Cette  étude  de  terrain  a  permis  d'obtenir  une  base  de données  unique  et  très  volumineuse.  L’analyse  des données collectées est actuellement en cours.  Cliché 16. Installation d’un enregistreur acoustique 

sur une des mares du golf © Desjonquères. C 

 

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Objectif 7: communiquer, diffuser les connaissances,valoriserlesresultats,…

Communicationetdiffusiondesconnaissances 

Différents types de communication ont été menés au cours de la convention, visant un public varié : 

 

Des communications  scientifiques  (conseil  scientifique de  la  réserve naturelle de  la Plaine 

des Maures, publications scientifiques, etc.) ; 

Des  communications  vers  les  acteurs  du  territoire :  élus,  associations,  etc.  (dialogues  de 

Vidauban en 2013) ; 

Des  communications  plus  larges  dans  le  monde  du  golf  (séminaire  « golf  et 

environnement » organisé par la Ligue de Golf d’Alsace en 2015, etc.) ; 

Vers les Personnels du golf (poster de présentation des travaux, etc.) ; 

Vers les membres du golf (panneaux d’information, site internet, etc.) ; 

Communications orientées vers les scolaires et le grand public (site Internet). 

Ces communications ont deux objectifs : 

 

Présenter  la  démarche  de  travail  mise  en  œuvre  et  les  principaux  résultats  et  actions 

engagés ; 

Sensibiliser les différentes parties prenantes sur les enjeux de biodiversité locaux. 

Les moyens de communication utilisés sont multiples : 

Des  communications  orales  lors  des  assemblées  générales  de  la  FEGVE,  du  conseil 

scientifique de la RNN et de la réunion plénière du Service du Patrimoine Naturel ;  

Les dialogues de Vidauban ;  

Un séminaire sur le thème « Golf et environnement » ;  

Des ateliers d’éveil à l’environnement pour les scolaires ;  

Deux formations pour le personnel du golf : 

‐ Une  première  formation  s’est  déroulée  le  29  juin  2012  et  avait  pour  objectifs 

d’apporter  des  éléments  de  compréhension  de  ce  qu’est  la  biodiversité  et  de 

présenter l’intérêt de la convention ; 

‐ Une seconde formation plus technique, réalisée en 

partenariat  avec  la  LPO,  s’est  déroulée  en  deux 

sessions : le 5 novembre 2013 et le 20 mars 2014 ;  

Des panneaux d’informations : 

‐ Deux  panneaux  d’information  portant  sur 

« l’interaction et la cohérence entre la biodiversité 

et l’activité golfique » ; 

‐ Un  panneau  d’information  à  destination  des 

golfeurs installé à l’entrée du clubhouse ; 

Cliché 17. Poster sur la Tortue d'Hermann

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‐ Trois  nouveaux  panneaux  d’information  seront  prochainement  installés  près  du 

cabanon.  

Un poster sur la Tortue d’Hermann à destination des golfeurs ;  

Des articles et des fiches espèces sur le site internet et dans la newsletter de la Fondation. 

 Les données récoltées au cours des 5 ans de convention ont FOCUS :

été diffusées  sur  l’INPN  (Inventaire National du Patrimoine Naturel) 

(Cf. page 23). 

  

Valorisationdesrésultats Les  travaux  d’inventaires  ont  fait  l’objet  de  valorisations  par  des  publications  scientifiques  ou contributions à des travaux plus larges1.  

Un article sur « Les Araignées du Golf de Vidauban et du Domaine du Bois de Bouis (Var‐France) » est en  cours de  rédaction. Une  autre publication  sur  la découverte de nouvelles  stations de Cordulie méridionale  (Somatochlora meridionalis)  dans  le Var  et  les Alpes‐Maritimes  est  parue  en  octobre 20152 (cf. ci‐dessous). 

 

Cliché 18. Cordulie méridionale (Somatochlora meridionalis) photographiée sur le Bois de Bouis © Gourdain. P 

                                                            1 BOSMANS R., HERVE Ch. 2015. Tmarus horvathi Kulczyński, 1895, synonyme plus récent de Tmarus punctatissimus (Simon, 1870) (Araneae, Thomisidae), avec de nouvelles données sur la distribution de l’espèce. Revue arachnologique, série 2, n° 2, mai 2015 ‐ pp. 38‐40. 2 Rault, P.‐A., Gourdain, Ph., Guicheteau, D., George, G. & Braud, Y. 2015. Découverte de nouvelles stations de Cordulie méridionale Somatochlora meridionalis Nielsen, 1935 dans le Var et les Alpes‐Maritimes. Nature de Provence, publication web, octobre 2015, 1‐4. http://www.cen‐paca.org/index.php?rub=5&pag=5_01_1faune0 

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Conclusionetperspectives

Au terme de 5 années d’études, la convention entre la FEGVE et le SPN‐MNHN a permis d’engager de 

nombreux  travaux  afin  de  favoriser  la  conservation  de  la  biodiversité  ou  améliorer  la  capacité 

d’accueil du site. Elle a fait émerger des pistes d’études et des questionnements complémentaires. 

Elle  a  aussi  et  surtout  permis  de  constituer  une  base  scientifique  solide  pour  comprendre  la 

biodiversité du site et mettre en œuvre des choix de gestion adaptés à  la fois à  la conservation des 

enjeux et adaptés à la gestion du parcours de golf.  

Cette première convention a permis également de favoriser  le dialogue entre  les différents acteurs 

de ce territoire et de redonner au site une place essentielle dans la compréhension et le maintien des 

enjeux de biodiversité de ce territoire. 

A  ce  stade,  les  résultats  scientifiques  obtenus méritent d’être  plus  largement  repris  et  poursuivis 

dans le cadre de la gestion de l’activité golfique du site.  

Afin de poursuivre l’engagement du site dans une politique globale de prise en compte des enjeux de 

biodiversité, différents axes de réflexions peuvent d’ores et déjà être identifiés. 

Ainsi  la valorisation des acquis scientifiques et des données récoltées pourraient être engagées via 

des  restitutions  in  situ mais également plus  largement  vers  les  acteurs du  territoire  (associations, 

collectivité…). Différents modes de  restitution peuvent  être  envisagés, que  ce  soit  sous  forme de 

plaquettes, d’expositions thématiques sur le site du golf, d’accueil d’un public scolaire, etc… 

La  gestion  exemplaire du  site doit  se poursuivre  en  se basant  sur une meilleure  connaissance du 

fonctionnement  de  compartiments  biologiques  peu  étudiés  au  cours  de  ces  premiers  travaux,  en 

s’intéressant notamment  au  suivi de  la qualité de  l’eau en  lien  avec  les nouveaux aménagements 

réalisés sur le site, au fonctionnement du sol et des systèmes aquatiques. 

L’inscription  du  site  dans  des  domaines  scientifiques  innovants  tel  que  l’utilisation  de  l’ADN 

environnemental pour la détection d’espèces aquatiques pourrait ainsi être envisagé et permettre de 

souligner un soutien à des thématiques de recherche. 

La réussite d’une convention telle que celle passée entre la FEGVE et le MNHN passe bien sûr par une 

appropriation des  résultats par  les acteurs directs du  site, c’est à dire  le personnel du golf et  leur 

implication  quotidienne.  Des  démarches  de  sciences  participatives  pourraient  ainsi  être mise  en 

œuvre sur le golf. Plus globalement, des échanges réguliers entre personnels du site et Muséum, au 

travers par exemple de participations à des  réunions  techniques, est un  souhait exprimé de  façon 

bilatérale ; ceci pour œuvrer dans une direction commune qui conjugue les impératifs de gestion et 

d’entretien  d’un  parcours  de  golf  avec  la  conservation  et  la  valorisation  d’un  site  au  patrimoine 

naturel d’exception.   

   

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Resume

Au  travers du partenariat engagé depuis 2011, pour une durée de  cinq  ans, 

avec  le Service du Patrimoine Naturel du MNHN,  la fondation d’entreprise du 

golf de Vidauban pour l’environnement a souhaité concrétiser les nombreuses 

actions initiées, dès 2007 en faveur de la biodiversité sur le domaine de Bouis.  

Ce partenariat répond à des besoins de  la fondation tout en s’inscrivant dans 

une logique propre au Muséum, que ce soit en matière de gestion du site et de 

sa  biodiversité,  en  matière  de  valorisation  des  avancées  accomplies  et  en 

termes de production de données. 

La  convention  d’étude  a  consisté  à  identifier  et  intégrer  les  enjeux  de 

biodiversité sur le site, à les prendre en compte dans l’usage du site pour le jeu 

et à orienter  la gestion en faveur de  la biodiversité, que ce soit au niveau du 

parcours de golf ou en dehors. 

Le  présent  rapport  est  la  synthèse  de  ces  cinq  années  de  partenariat.  Il 

présente  la  démarche  de  travail mise  en œuvre  au  cours  des  cinq  ans,  les 

principaux résultats et analyses des  travaux menés et  les perspectives qui en 

découlent.