Contrôle de Gestion (Méthode ABC)

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;lk CONTROLE DE GESTION LA METHODE ABC (Activity Based Costing) Réalisation : Balla KEITA Enseignement : Professeur F. KHIHEL Sommaire Introduction 1. Généralités de la méthode 2. Principes du calcul des coûts à base d’activité 3. Méthodologie de la mise en œuvre du modèle 4. Exemple : cas de la Société ABC Conclusion Bibliographie UNIVERSITE HASSAN II - MOHAMMEDIA FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES MOHAMMEDIA Master Ingénierie Comptable Fiscale et Financière Semestre 2 : Année universitaire 2013-2014

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CONTROLE DE GESTION

LA METHODE ABC (Activity Based Costing)

Réalisation : Balla KEITA

Enseignement : Professeur F. KHIHEL

Sommaire

Introduction

1. Généralités de la méthode

2. Principes du calcul des coûts à base d’activité

3. Méthodologie de la mise en œuvre du modèle

4. Exemple : cas de la Société ABC

Conclusion

Bibliographie

UNIVERSITE HASSAN II - MOHAMMEDIA

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES

ECONOMIQUES ET SOCIALES

MOHAMMEDIA

Master Ingénierie Comptable Fiscale et Financière

Semestre 2 : Année universitaire 2013-2014

Page 2: Contrôle de Gestion (Méthode ABC)

INTRODUCTION

Origine

Apparue dans les années 80 aux Etats-Unis par le groupement CAM-I, destiné à la recherche

sur la gestion au sens large de l’entreprise, la méthode ABC vise à améliorer l’exploration des

charges indirectes de plus en plus importantes dans l’ensemble des coûts. En effet aujourd’hui

les frais indirects représentent rarement moins de 30 à 40% du total des charges.

Dans cette optique, la comptabilité par activité ou méthode ABC a vu le jour pour pallier aux

insuffisances que présentaient les méthodes traditionnelles de calcul des coûts.

Problématique

Face aux nombreuses critiques subies par les méthodes traditionnelles, de nouvelles méthodes

de calcul de coût, notamment la comptabilité à base d’activité ou méthode ABC sont apparue à

la fin des années 1980, suite aux travaux de Johnson et Kaplan (1987). Cette méthode est

souvent présentée comme une innovation majeure permettant de calculer des coûts plus justes

et représentatifs de la réalité industrielle.

Cependant, cette présentation suscite certaines interrogations relatives aux apports de cette

méthode et à sa faible diffusion. Pourquoi, cette méthode, censée résoudre les problèmes

d’inefficience des systèmes traditionnels de calcul des coûts et améliorer les performances, reste

très faiblement adoptée par les entreprises ?

1. Généralités de la méthode

1.1. Contextes

L’étude d’un « nouveau » modèle de comptabilité ne peut se faire sans avoir, au préalable, situer

le contexte dans lequel il émerge. Les causes de l’apparition de la méthode ABC peuvent être

présentées comme suit :

L’automatisation des processus de production : avec le développement de

l'automatisation des processus de production, la part des coûts de revient consacrée à la

fabrication, dont les charges directes, diminue régulièrement.

Le recours à la sous-traitance : avec le recours à la sous-traitance, les

approvisionnements en matières premières brutes diminuent au profit des achats de

composants et de sous-ensembles destinés à être assemblés ou montés.

L’émergence de certaines fonctions : certaines fonctions ont vu leur importance

croître telles que les activités marketing, ingénierie, télédistribution, gestion des ventes,

publicité et leur coût ont fortement augmenté.

La réduction de la durée du cycle de vie des produits : les exigences des

consommateurs et leur recherche d'identification conduisent les entreprises à

différencier les produits proposés et à concevoir de nouveaux produits d'où une

réduction de la durée du cycle de vie des produits. Les séries mises en fabrication sont

plus courtes. Par contre, les activités de logistique, de transport, d'informatique, de

recherche qualité se sont beaucoup développées. Leurs coûts ont très fortement

progressé.

L’évolution de l'activité globale de l'entreprise : le produit physique réel fabriqué et

vendu, n'est plus qu'un élément parmi l'activité globale de l'entreprise, faite désormais

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et de plus en plus, de services à la clientèle, de maintenance, de qualité, de juste à temps,

de sur mesure, de livraison rapide, de garantie prolongée, générateurs de valeurs.

Le travail en flux tendus : les entreprises travaillent de plus en plus en flux tendus d'où

la disparition des problèmes liés au stockage des matières premières et des produits

finis.

L’évolution des charges de personnel : pour les charges de personnel, on assiste à un

double phénomène : l'automatisation remplace la main d'œuvre et la main d'œuvre

indirecte se substitue à la main d'œuvre directe.

1.2. Objectifs de la comptabilité ABC

Les objectifs essentiels de la comptabilité ABC visent à :

Calculer des coûts de revient « pertinents » ;

Affiner les relations : activités et coûts de revient ;

Evaluer les coûts des « cycles de vie » des activités.

1.3. Caractéristiques

La méthode ABC se caractérise par :

La définition d’une activité1 de l’entreprise ;

le choix d’un inducteur2 pour mesurer le coût de l’activité ;

l’exécution d’un processus3 pour la réalisation des produits ou services ;

l'abandon de la référence au produit pour privilégier la référence à l'activité ;

la réduction de la place consacrée à la fonction production ;

la prise en compte de la valeur créée par certaines activités.

2. Principes du calcul des coûts à base d’activité

2.1. Concept du modèle

Le modèle à base d’activité, appelé méthode ABC (Activity Based Costing) offre une solution

alternative au modèle des centres d’analyse. Il s’attache à redéfinir le traitement des charges

indirectes et propose une analyse novatrice en découpant l’entreprise en activités. L’objectif de

cette méthode est d’instaurer une meilleure traçabilité des charges indirectes.

Principe :

La méthode ABC met l'accent sur l'explication des causes des coûts des activités

plus que sur le calcul des coûts des produits ;

elle ne prévoit pas de centres auxiliaires, les coûts de tous les centres étant imputés

aux coûts des produits sans répartition secondaire ;

elle opère des regroupements d'activités selon des processus transversaux qui

dépassent les limites des centres de responsabilité.

Le premier principe est tout d'abord de recenser toutes les activités génératrices de valeurs puis

ensuite d'évaluer pour chacune d'elles, le coût correspondant. La méthode ABC se concentre

1 Une activité se définit comme un ensemble de tâches élémentaires. 2 L'inducteur est l'unité de mesure de l'activité. 3 Un processus est un ensemble d'activités nécessaires pour fournir un produit ou un service.

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essentiellement sur les coûts des activités qui seront affectés par la suite aux coûts des produits

fabriqués et vendus.

2.2. Les niveaux d’analyse

La méthode ABC distingue trois niveaux d'analyse :

Le niveau élémentaire de la tâche :

La tâche est le premier niveau dans la description des travaux. Elle ne donne pas lieu à un calcul

de coût.

Exemple : décharger un camion, trier des pièces comptables, rédiger un courrier, fraiser, sont

des tâches.

Le niveau intermédiaire de l'activité :

La méthode ABC est centrée sur le coût des activités. Une activité est un ensemble de tâches

ordonnées et liées entre elles dans un but donné.

Exemples :

1) Le déchargement du camion, la comparaison entre le bon de livraison et le bon de

commande, le contrôle de la quantité et de la qualité des matières reçues, le rangement

des matières dans le magasin sont quatre tâches dont l'ensemble constitue l'activité de

réception des livraisons.

2) Le fraisage, le rabotage et le perçage sont trois tâches dont l'ensemble constitue l'activité

d'usinage.

3) La collecte des pièces comptables, leur tri, la passation des écritures, la consultation des

comptes, l'édition des balances sont cinq tâches dont l'ensemble constitue l'activité de

comptabilité.

Le niveau supérieur du processus :

Les suites d'activités concourant à un but commun forment un processus auquel participent

plusieurs divisions (ateliers et services). L'entreprise est vue comme un réseau de processus

transversaux.

Un processus engendre des coûts mais aussi de la valeur (c'est à dire le prix que les clients sont

disposés à payer). L'objet des processus est de réaliser les biens et services qui donneront

satisfaction aux clients. On distingue :

Les activités fortement créatives de valeur : des coûts élevés, mais néanmoins maîtrisés,

peuvent être admis pour ces activités privilégiées ;

les activités ayant peu d'incidence sur la valeur, dont les coûts doivent être comprimés ;

ces activités seront supprimées, si possible. L'action sur les processus vise à augmenter

le rapport valeur/coût, aussi bien par l'amélioration de la valeur que par la limitation du

coût.

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2.3. Maîtrise des coûts

Les activités consomment les ressources

L'analyse à base d'activités facilite la maîtrise des coûts. Elle repose sur le fait que ce sont les

activités qui consomment les ressources (les ressources consommées étant qualifiées de charges

dans le système comptable). Pour agir sur le coût du produit, il faut :

Identifier les activités ajoutant de la valeur au produit (en vue de supprimer les activités

sans incidence sur la valeur) ;

Identifier les facteurs générateurs des coûts des activités (ou inducteurs de coûts).

La consommation de ressources (ou charges) par une activité peut résulter d'une pluralité de

facteurs qui ne sont pas tous quantifiables. La relation entre les ressources consommées et les

activités réalisées est donc directe. L'objectif fondamental de la comptabilité à base d'activités

est d'informer sur les générateurs de coûts quantifiables.

Exemple :

Les produits consomment les activités

Les produits consomment les activités et ce n'est qu'indirectement, par l'intermédiaire des

activités, que le coût des ressources est incorporé aux produits. On choisit pour chaque activité

une unité de mesure de l'activité ou inducteur d'activité (sorte d'unité d'oeuvre) par

l'intermédiaire duquel le coût de l'activité est imputé aux produits.

Conséquences de la maîtrise des coûts

La maîtrise des coûts à travers la comptabilité à base d’activité a pour objectifs :

L’abandon de la distinction entre centres principaux et centres auxiliaires :

La méthode ABC considère que toutes les activités sont « principales » (au sens des centres

principaux du P.C.G) pour la détermination des coûts des produits. Il n'y a pas de déversement

en cascade des coûts des centres auxiliaires vers les centres principaux (et encore moins de

prestations croisées).

La relation entre les coûts et les causes qui les déclenchent n'est donc pas brouillée par les

calculs de répartition. En outre, la méthode ABC ne se limite pas à l'analyse des activités de

production. Elle porte la même attention aux activités de support, aux activités

d'approvisionnement et aux activités de marketing et de distribution. Or, la plupart de ces

activités sont fortement créatrices de valeur pour le produit.

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L’importance des charges indirectes :

La méthode ABC est une méthode d'analyse des charges indirectes. Par ailleurs, les charges

directes (prix d'achat des matières premières et composants, éventuellement main-d’œuvre),

dans la mesure où elles subsistent, sont affectées directement au coût des produits.

L’élimination de l'incidence des stocks d'approvisionnements et de produits

intermédiaires :

L'analyse des processus transversaux allant de la conception du produit à l'après-vente, en

passant par l'approvisionnement des composants, la production et la distribution, pourrait se

heurter à l'existence de stocks intermédiaires qui nuiraient à la continuité du processus. Cette

difficulté disparaît dans les entreprises travaillant en flux tendus où le stockage est

systématiquement évité.

3. Méthodologie de la mise en œuvre du modèle

La méthode ABC préconise une analyse transversale, et non plus fonctionnelle (ou verticale)

de l’entreprise. L'approche transversale de l'entreprise consiste à découper l'entreprise par

activités et non par fonctions. Cette démarche prend appui sur le concept de chaîne de valeur

de M. Porter. Il faut donc repérer toutes les activités qui concourent à améliorer la valeur du

produit ou du service. Chaque activité contribue à la valeur du produit ou du service.

3.1. Les différentes étapes de la méthode

Les principales étapes de la mise en œuvre de la méthode ABC sont les suivantes :

Identification des activités de l'entreprise,

Affectation des ressources (charges indirectes) aux activités,

Identification des inducteurs d’activités,

Calcul des coûts unitaires des inducteurs,

Imputation aux produits des coûts des groupements d'activités.

3.1.1. L’identification des activités de l’entreprise

Il s’agit de recenser l’ensemble des activités de l’entreprise. Cette analyse est faite à partir de

la documentation existant dans l’entreprise et par enquête auprès des personnels des différents

niveaux hiérarchiques.

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3.1.2. L’affection des ressources aux activités

Les ressources sont les charges consommées par chaque activité ; elles sont directes par rapport

aux activités définies.

3.1.3. L’identification des inducteurs d’activités

Il s’agit de rechercher les facteurs expliquant le mieux la consommation de ressources. Un

inducteur et un indicateur de volume d’activité. Il traduit une relation de causalité entre la

consommation des ressources et les activités.

Exemple :

Activités Inducteurs d’activité

Réceptionner les approvisionnements

Contrôler les approvisionnements

Stocker

Transformer des matières

Distribuer des commandes

Publicité

Nombre d’approvisionnements reçus

Nombre d’approvisionnements contrôlés

Nombre de références

Temps de fabrication

Nombre de lots expédiés

Nombre de lots expédiés

Les activités qui ont le même inducteur peuvent être regroupées dans un centre.

3.1.4. Le calcul du coût unitaire des inducteurs

Le coût de l’inducteur est déterminé selon la formule suivante :

3.1.5. Imputation aux produits des coûts des groupements d'activités

Le coût complet (ou coût de revient du produit) est obtenu en cumulant :

les charges directes ;

les charges indirectes des centres de regroupement qui sont imputées au prorata des

inducteurs d'activité.

Une fois le coût de l’inducteur obtenu, ce dernier s’imputer aux coûts des produits.

3.2. Différences entre le modèle des centres d’analyse et la méthode ABC

En se basant sur le principe de la continuité, les entreprises, dans le calcul de leurs coûts de

revient utilisent des méthodes d’évaluation (méthode des centres d’analyse, méthode à base

d’activité appelée méthode ABC) dans un but bien précis. Ces méthodes cherchent un mode

d’évaluation des produits (biens et services) réalisés par les entreprises. Les valeurs des coûts

des produits calculées servent de point de repère et de comparaison par rapport à des valeurs

données par le marché.

Les coûts de revient des produits constituent des instruments utiles pour les dirigeants

notamment pour le calcul de résultats prévisionnels, et comme base pour les négociations sur

Page 8: Contrôle de Gestion (Méthode ABC)

le prix de vente. Dans cette optique, ces coûts par produit doivent incorporés la totalité des

charges de l’entreprise aux coûts des produits d’où la dénomination de « coûts complets ».

Tableau de comparaison des méthodes de calcul des coûts

Méthode des centres d’analyse Méthode ABC

Traitement des charges indirectes

Les charges indirectes transitent dans des

centres d’analyse pour être ensuite imputées

aux produits à l’aide d’unités d'œuvre (U.O).

Les charges indirectes sont regroupées dans

les activités et le coût de chaque activité est

déterminé. Ce coût est ensuite répartis entres

les produits à l’aide d’inducteurs.

Centre d’analyse et activité

Un centre d’analyse correspond le plus

souvent à une division comptable,

comprenant des activités non homogènes.

Une activité correspond à un ensemble de

tâches homogènes. Le fonctionnement de

l’entreprise est appréhendé à travers une

véritable « carte de ses activités ».

Unité d’œuvre et inducteur

L’unité d’œuvre est souvent liée à un volume

de production.

L’inducteur de coût traduit une relation de

causalité entre l’activité et la ressource

consommée (ou charge).

3.3. Limites de la méthode ABC

3.3.1. Avantages du modèle

Une aide à la maîtrise des coûts et à la prise de décision :

Le découpage en activités permet de mieux répartir les charges indirectes. Il n’y a plus

une clef unique par centre mais plusieurs, donc, une meilleure affectation des ressources

aux activités et des activités aux produits.

Les inducteurs d’activité apportent une première approche de la performance de chaque

activité. La mise en place d’inducteurs de performance (inducteur de délai, de qualité,

de coût, etc.) enrichit cette analyse.

La méthode ABC impute aux coûts des objets les ressources réellement consommées ;

les productions en grande série ne sont plus pénalisées par les petites séries, tout aussi

coûteuses en maintenance, réglage et planification, contrôle…

3.3.2. Limites de la méthode

La principale limite du modèle à base d’activités réside dans sa complexité. La qualité du

modèle dépend de la façon dont il est défini : définition des activités, définition des inducteurs,

regroupement des inducteurs, etc.

La méthode ABC ne garantit pas la « vérité des coûts réels ». Le choix des inducteurs d'activités

peut paraître arbitraire et discutable comme le sont les choix des unités d'œuvre dans la méthode

traditionnelle. Cependant, cette méthode permet d'améliorer l’analyse des coûts et de cerner la

progression de certaines charges afin de sauvegarder la compétitivité de l'entreprise.

Page 9: Contrôle de Gestion (Méthode ABC)

4. Exemple : cas de la Société ABC

4.1. Enoncé du cas

La société ABC est une entreprise industrielle. Son mode de production très automatisé s’appuie

sur un système de GPAO (Gestion de Production Assisté par Ordinateur).

La direction de la production s’attache au respect des programmes de fabrication en termes de

qualité, quantités et dates de réalisation. Au niveau du contrôle de gestion, on surveille le suivi

des engagements financiers traduits dans les budgets, ce qui, au quotidien, se traduit par

l’obligation de toujours produire au moindre coût.

Le système de comptabilité analytique repose sur des centres d’analyse qui sont aussi des

centres de responsabilité.

Les responsables de la société ABC pensent de plus en plus que ce système est mal adapté à

leur mode de production : la répartition des charges indirectes ne leur paraît pas respecter les

causalités réelles entre les productions et les charges qu’elles induisent ; certains anciens

produits voient ainsi leur coût anormalement alourdi au profit de productions nouvelles dont le

coût paraît largement sous-estimé.

Monsieur Said, contrôleur de gestion de la société ABC, a suivi un séminaire sur la nouvelle

méthode des comptabilités dites par activités (ou méthode ABC).

A une réunion de la direction générale, il présente une simulation sur les résultats que donnerait

l’application de ces nouveaux concepts au centre de montage de l’entreprise.

Il conclut sa présentation par un exposé général sur :

l’inadaptation des méthodes classiques de calcul des coûts à des systèmes de production

automatisés

les solutions que peut apporter la comptabilité par activités.

Travail à faire :

Vous êtes invité à reprendre cette présentation en vous appuyant sur les données des annexes 1

à 5 en procédant aux travaux suivants :

1) Calculer le montant des frais de montage à imputer aux produits dans le système

classique de comptabilité analytique.

2) Calculer le montant des frais de montage à imputer aux produits en prenant pour base

les activités indiquées dans l’annexe 4. Analyser les écarts obtenus.

3) Calculer le montant des frais de montage imputés aux produits en prenant pour base les

activités mises en évidence dans l’annexe 5. Etudier l’origine des écarts obtenus avec

les résultats de la question précédente.

4) En vous fondant sur les résultats précédents, donner une conclusion sur les

améliorations que la comptabilité par activités peut apporter à la connaissance des coûts

dans l’entreprise.

Page 10: Contrôle de Gestion (Méthode ABC)

Annexe 1 : Extrait des gammes opératoires des produits assemblés dans le centre

montage

Produit Poste de travail Taille série Nombre d’heures

machines

Nombre d’heures

de main d’œuvre

A

B

C

D

E

Machine manuelle

Machine automatique

Machine automatique

Machine manuelle

Machine manuelle

20 000

5 000

10 000

2 000

1 000

0,004

0,015

0,025

0,02

0,005

0,025

0,015

0,005

0,04

0,015

Annexe 2 : Prévisions de production en volume

Produit Volume de production

prévisionnel

A

B

C

D

E

600 000

400 000

150 000

200 000

50 000

Annexe 3 : Imputation des charges indirectes dans le système actuel

Les charges indirectes du centre s’élèvent à 15 250 000 F.

L’unité d’œuvre est l’heure de main d’œuvre directe.

Annexe 4 : Analyse sommaire des charges par activité

Dans une première analyse, un pointage des charges du centre conduit à répartir les

15 250 000 en deux parties :

6 558 000 imputables à l’activité manuelle

8 692 000 imputables à l’activité automatisée.

Pour la première activité, “ l’inducteur de coût ” est l’heure de main d’œuvre directe ; pour la

seconde, il s’agit de l’heure machine.

Annexe 5 : Analyse détaillée des activités

Une analyse plus fine des activités réelles du centre Montage conduit à répartir ses charges en

trois catégories :

Page 11: Contrôle de Gestion (Méthode ABC)

4 270 000 relèvent de l’activité manuelle

6 478 000 relèvent de l’activité automatisée

4 502 000 sont imputables au lancement des séries de fabrication

Pour cette troisième activité, l’inducteur de coût est la série lancée.

4.2. Corrigé du cas de la Société ABC

1) Imputation des frais de montage dans le cadre d’une comptabilité analytique

classique

Calcul du nombre d’unités d’œuvre (heures de main d’œuvre directe)

Produit Temps unitaire Production Total

A

B

C

D

E

0,025

0,015

0,005

0,04

0,015

600 000

400 000

150 000

200 000

50 000

15 000

6 000

750

8 000

750

Total

Total des charges

Coût de l’unité d’œuvre

30 500

15 250 000

500

On en déduit l’imputation à chaque produit en multipliant le coût de l’unité d’œuvre par les

temps respectifs

A B C D E

12,5 7,50 2,50 20,00 7,50

2) Imputation sur la base des activités de l’annexe 4

A l’activité manuelle est associé l’inducteur de coût : heure de main d’œuvre directe

A l’activité automatique est associé l’inducteur de coût : heure machine

Page 12: Contrôle de Gestion (Méthode ABC)

Calcul du coût des inducteurs

Produit Temps unitaire

de MOD

Temps unitaire

machine

Production Temps

MOD

Temps

machine

A

B

C

D

E

0,025

0,015

0,005

0,04

0,015

0,004

0,015

0,025

0,020

0,005

600 000

400 000

150 000

200 000

50 000

15 000

6 000

750

8 000

750

2 400

6 000

3 750

4 000

250

Volume inducteur

Charges

Coût de l’inducteur

30 500

6 558 000

215,02

16 400

8 692 000

530,00

En multipliant le coût des inducteurs par les temps unitaires, on en déduit l’imputation des

inducteurs aux produits

Produit Inducteur

MOD

Inducteur heure

machine

Imputation

unitaire totale

A

B

C

D

E

5,38

3,23

1,08

8,60

3,23

2,12

7,95

13,25

10,6

2,65

7,50

11,18

14,33

19,20

5,88

Comparaison entre les deux méthodes

Produit Ancienne Nouvelle

A

B

C

D

E

12,50

7,50

2,50

20,00

7,50

7,50

11,18

14,33

19,20

5,88

Avec la nouvelle méthode, les produits A, D, E à fabrication manuelle voient leur imputation

de charges indirectes réduites. Au contraire, B et C qui consomment davantage d’heures

machine voient leur contribution alourdie.

Page 13: Contrôle de Gestion (Méthode ABC)

L’ancienne méthode qui répartissait tout en fonction des heures de main d’œuvre directe

conduisait ainsi à “ subventionner ” les produits faibles consommateurs de main d’œuvre directe

par les autres.

L’hypothèse d’homogénéité des activités sur laquelle repose la méthode classique de la

comptabilité analytique n’est pas réalisée dans l’atelier Montage.

3) Calcul des imputations en prenant en compte les trois activités

Produit Temps MOD Temps machine Nombre de séries

A

B

C

D

E

15 000

6 000

750

8 000

750

2 400

6 000

3 750

4 000

250

30

80

15

100

50

Volume de l’inducteur

Charges

Coût de l’inducteur

30 500

4 270 000

140,00

16 400

6 478 000

395,00

275

4 502 000

16 370,91

On en déduit l’imputation aux produits en multipliant les temps unitaires par le coût des

inducteurs

Produit MOD Heures

machine

Nombre de

séries Total

A

B

C

D

E

3,50

2,10

0,70

5,60

2,10

1,58

5,93

9,88

7,90

1,98

0,82

3,27

1,64

8,19

16,37

5,90

11,30

12,21

21,69

20,45

Page 14: Contrôle de Gestion (Méthode ABC)

4) Comparaison des résultats

Produit Méthode 1 Méthode 2

A

B

C

D

E

7,50

11,18

14,33

19,20

5,88

5,90

11,30

12,21

21,69

20,45

La deuxième méthode diminue le coût des articles fabriqués en grandes séries (A et C) et

augmente celui des petites séries.

CONCLUSION

La méthode ABC est une méthode d’évaluation qui permet de comprendre la formation des

coûts, les causes de leurs variations. Cette méthode met l’accent sur le processus de fabrication

et non directement sur le coût des produits. Elle prend en compte les coûts engendrés par une

organisation spécifique ou les coûts de la qualité.

La méthode consiste, pour un processus donné (et donc un résultat à atteindre), à choisir des

inducteurs de coûts pertinents pour chacune des activités du processus, afin d’obtenir un modèle

de calcul permettant d’analyser la performance du processus en faisant varier les hypothèses.

Les résultats obtenus permettent d’aider à la prise de décision quant au fonctionnement du

processus. Ensuite, les impacts des décisions prises pourront être suivis dans le temps à l’aide

d’indicateurs de performance définis par rapport aux objectifs assignés aux processus.

La comptabilité de gestion s'intègre ainsi davantage dans la stratégie globale de l'entreprise.

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages :

Thierry Jacquot, Richard Milkoff : « Comptabilité de gestion : analyse et maîtrise

des coûts », Pearson Education France, 2007

Wilfried Niessen, Anne Chanteux : « Les tableaux de bord et business plan »,

Edipro, 2005.

Sites Internet :

Académie de Lyon : La comptabilité d’activité (www2.ac-lyon.fr)

Centre de Ressources en Economie et Gestion (CREG) : La comptabilité par

activité (www.creg.ac-versailles.fr)

Kit de gestion pour l'Ingénieur : La comptabilité à base d’activité

(http://www.unit.eu)

La chaîne Comptalia TV : La méthode ABC (www.comptalia.tv)

LICP : Le modèle à base d’activité (www.licp.fr)