Les nouveaux salariés du BTP en région Nord - Pas de Calais

- Synthèse de l’enquête -

PRÉFET DE LA RÉGIONNORD - PAS-DE-CALAIS

Contrat d’objectifs sectorielBâtiment Travaux Publics

Le CPRDFP en région Nord - Pas de CalaisL’ensemble des acteurs de la formation du Nord - Pas de Calais a souhaité se saisir du cadre législatif et réglementaire d’élaboration d’un Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles (CPRDFP) pour revisiter en profondeur et faire évoluer collectivement le paysage régional de la formation professionnelle. Le CPRDFP a ainsi été signé en mai 2011. Il est depuis entré dans une phase d’opérationnalisation de ses orientations avec notamment la négociation et la signature de Contrats d’Objectifs Sectoriels (COS) entre les pouvoirs publics et les branches professionnelles.

Le Contrat d’Objectifs Sectoriel BTP et l’observation Signé le 9 juillet 2012 par l’État, la Région, Pôle emploi et les organisations professionnelles du BTP, le COS Bâtiment et Travaux Publics a inscrit comme première priorité d’observer l’activité, les emplois, les qualifications, les formations et les métiers afin d’orienter au mieux les signataires dans la définition de leurs objectifs relatifs au secteur. Dans ce cadre, les partenaires du COS BTP ont engagé la réalisation d’une enquête sur les entrants dans le secteur ayant pour objectif d’améliorer la connaissance de la relation emploi-formation (« déperdition » des formés dans le BTP, formation des entrants), et de recueillir l’opinion des salariés sur leurs perspectives de carrière.

Cette enquête a mobilisé un partenariat important avec un cofinancement du C2RP, de la Caisse Congés et Intempéries BTP et du Comité de Concertation et de Coordination de l’Apprentissage du BTP, accompagnés sur le pilotage par la Cellule Économique Régionale, la Commission Paritaire Régionale Emploi-formation, le Centre Associé Céreq de Lille, la Direccte, Pôle emploi, la Région et le Rectorat.

À l’été 2013, les 13 734 entrants dans une entreprise du BTP de la région, c’est-à-dire ayant signé un contrat entre le 1er avril 2011 et 31 mars 2012, ont été interrogés par l’intermédiaire d’un questionnaire composé de 4 parties : identité, formation, emploi, opinion sur le secteur.

L’analyse des résultats a été effectuée en tenant compte du décalage entre le passage de l’enquête et le moment où le fichier a été constitué, soit un an. Cela explique le fait que dans l’analyse des résultats, certains des interviewés aient pu quitter la profession entre les deux périodes.

Réalisée pour la première fois en région Nord - Pas de Calais, cette enquête, en améliorant la connaissance des entrants dans le BTP, éclaire la relation entre la formation suivie et l’emploi exercé. Elle permet aussi à la profession de mieux définir les priorités de sa politique de formation. La reconduction de la démarche, voire son adaptation à d’autres secteurs, est souhaitable compte tenu de la qualité des résultats obtenus.

Cette synthèse présente les principaux résultats. Le rapport complet de l’enquête est disponible en ligne sur le site de l’OREF : www.oref.c2rp.fr et sous format papier auprès du C2RP.

L’entrant « type » est un homme de 33 ans, en emploi au moment de l’enquête, dans un métier de production et ayant suivi une formation du BTP de niveau V (CAP-BEP).

Entré par goût du métier dans le secteur, il est bien intégré et souhaite y rester.

La profession reste peu féminisée : 11% seulement des entrants sont des femmes. Elles se concentrent majoritairement dans les métiers administratifs.

Crédit FFB

AU MOMENT DE L’ENQUÊTE 71% DES ENTRANTS SONT TOUJOURS EN EMPLOI

Pour les entrants « en emploi », 41 % ont entre 25 et 34 ans, 61 % sont en CDI et 24 % en CDD.

La recherche d’emploi concerne 22 % des entrants au moment de l’enquête et plus souvent les hommes que les femmes (23 % des hommes et 15 % des femmes sont en recherche d’emploi)

AU MOMENT DE L’ENQUÊTE 71% DES ENTRANTS SONT TOUJOURS EN EMPLOI

Près de 38 % d’entre eux ont déclaré être passés par un proche ou une connaissance et 25 % avoir contacté l’entreprise eux-mêmes. À souligner que parmi les 38 %, plus de la moitié a un membre de sa famille dans le BTP. Même si les passages par une annonce ou par l’intérim ne représentent respectivement que 13 % et 10 % des démarches, il s’agit tout de même de deux recrutements sur dix.

Une partie des recrutements (9 %) est liée à des démarches effectuées par les entreprises en embauchant suite à la réalisation d’un stage, d’un contrat de professionnalisation en entreprise ou d’un CDD.

PARMI LES ENTRANTS, 40% ÉTAIENT AU CHÔMAGE AVANT LEUR DERNIER EMPLOI

Parmi eux, 86 % étaient inscrits à Pôle emploi, dont un quart aura bénéficié d’une formation professionnelle par cet intermédiaire. Parmi ces formés, six sur dix estiment que la formation les a aidés à trouver du travail.

LA RÉPARTITION DES ENTRANTS EN TERMES DE CATÉGORIES DE MÉTIERS EST IDENTIQUE À CELLE DE L’ENSEMBLE DES SALARIÉS DU SECTEUR

En termes d’âge, les catégories « Technique et encadrement de chantier » et « production » présentent quasiment la même répartition : un quart de moins de 25 ans, un tiers entre 25 et 34 ans et presque 40 % des salariés ont 35 ans et plus.

En revanche la proportion de salariés de « 35 ans et plus » est de 54 % pour la catégorie « Administratif et commercial ».

En emploi71%

En recherche d'emploi

22%

En formation5%

Autres2%

81%

12%

7% Production

Administratif etcommercial

Technique etencadrement de chantier

La dimension « culture de métier » est primordiale pour comprendre le fonctionnement du marché de l’emploi du secteur

Ainsi, 44 % de la population interrogée a suivi une formation du BTP, 29 % n’a suivi aucune formation et 27 % a suivi une formation dans un domaine extérieur au BTP.

La fonction d’« encadrement » dans l’entreprise valorise une compétence acquise par une formation de base dans le métier (74 % des entrants ont en effet une formation BTP) alliée à une solide expérience. Il n’est pas prévu, dans les conventions collectives du secteur, d’accès direct à cette fonction pour un jeune diplômé.

Les niveaux IV (Bac, BP) peuvent accéder au bout de 12 à 18 mois à un emploi correspondant à une haute qualification de compagnon ou de chef d’équipe. Or 30 % des entrants dans la profession ont un niveau IV. Sera-t-il possible pour le secteur d’offrir à tous ces profils un poste correspondant au diplôme ?

Au moment de l’enquête, 29 % des entrants entre avril 2011 et mars 2012 ont donc déjà quitté le secteur pour différentes raisons :

Principales raisons PartJe n’ai pas trouvé d’emploi dans une entreprise du BTP 18%Je n’ai jamais eu l’intention de rester dans le BTP 16%Autres raisons 13%J’ai découvert un métier plus intéressant 11%Je ne suis pas assez bien payé 9%Je ne peux pas évoluer 9%J’ai été déçu par les conditions de travail 8%

LE LIEN ENTRE L’EMPLOI ET LA SPÉCIALITÉ DE FORMATION VARIE EN FONCTION DES GROUPES DE MÉTIERS

LES DIFFICULTÉS D’ACCÈS À L’EMPLOI SONT LES RAISONS MAJEURES QUI ONT POUSSÉ 29% DES ENTRANTS À QUITTER LE SECTEUR

- Licenciement, rupture contrat (35%)

- Changement de secteur (27%)

- Retraite/ pré-retraite (20%)

- Reprise d’études (non significatif)

- Autres raisons (non significatif){

46%

62%

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7%

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Maçon

Electricien

Peintre

Menuisier

Couvreur

Plâtrier

Conduite et mécanique

Plombier-chauffagiste

Encadrement de…

Formation au métier Formation connexe Autres BTP Hors BTP Aucune formation

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La profession perd ainsi une partie des efforts qu’elle réalise pour former et insérer ces salariés. Les raisons invoquées varient selon le type de formation :

• Chez les formés au BTP, ce sont les difficultés d’accès à l’emploi qui sont le plus souvent citées (respectivement 22 % et 33 % des réponses).

• Pour les personnes ayant suivi une formation hors BTP, ils déclarent vouloir quitter ou avoir quitté le BTP sans n’avoir jamais eu l’intention d’y rester (26 % d’entre eux) alors que cette position ne représente que 10 % à 12 % chez les autres.

• Lorsque les salariés n’ont suivi aucune formation, ils sont 19% à exprimer d’autres raisons parmi lesquelles on trouve : retraite / pré-retraite, changement de secteur, licenciement, rupture de contrat, reprise d’études.

Le taux est supérieur si l’entrant a suivi une formation BTP. Dans ce cas, ils sont 67 % à déclarer vouloir rester.

Les non formés sont également bien intégrés dans le secteur puisque 52% d’entre eux déclarent vouloir rester. Ils auront probablement besoin d’une formation spécifique pour sécuriser leur emploi dans le secteur.

Par ailleurs, la fonction dans l’entreprise agit aussi sur la volonté de rester ou non dans la profession. En effet, 68 % des entrants ayant exercé un métier de la catégorie « technique et encadrement de chantier » souhaitent rester contre 58 % dans la catégorie des métiers de production et 59 % dans les métiers administratifs et commerciaux.

PARMI LES ENTRANTS DANS LE SECTEUR, 59% SOUHAITENT Y RESTER

Après de nombreuses années d’actions pour améliorer son image, le secteur du BTP insère des catégories de population variées, certes majoritairement masculines, mais avec des caractéristiques que l’on peut souligner :

• Un quart des entrants ont moins de 25 ans.• Plus d’un quart n’ont pas de formation (soit 29 % des entrants, dont plus de la moitié souhaite rester dans la profession ; à

noter qu’il faudra les former pour sécuriser leur emploi).• PlusdelamoitiédesentrantsayantsuiviuneformationspécifiqueBTPontunniveauV.• Plus d’un quart ont un niveau IV de formation. En favorisant le niveau d’études et donc les connaissances générales,

certains chefs d’entreprise parient sur la capacité d’apprentissage du salarié.

Le métier s’apprend surtout sur le chantier. De plus, connaître le secteur de l’intérieur (recrutement par réseau familial ou proche, valorisation de l’expérience professionnelle) reste facilitateur d’insertion dans les professions du Bâtiment et des Travaux Publics.

58%

68%

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Production(11 089)

Technique et encadrement de chantier(1 012)

Administratif et commercial(1 633)

Oui Ne sait pas J'ai déjà quitté le BTP Non

C2RP - Pôle ObserverImmeuble « le Vendôme » - 50 rue Gustave Delory - 59000 LilleSophie SELLIER - Mail : ssellier@c2rp.fr - Tél. 03 20 90 73 43www.c2rp.fr