contemplation d’ une scène évangélique :

Pierre marche sur les eaux dans

Evangelicae Historiae Imagines

« Evangelicae Historiae Imagines »

est un recueil de gravures (153) publié à Anvers en 1594, soit près de 15 ans après la mort du jésuite Jérôme Nadal qui l’avait commandé. Il a été édité par Martin Nutus, successeur du célèbre imprimeur Christophe Plantin.

C’est le recueil le plus ancien de ce type qui nous est parvenu : tout l’évangile est dessiné et offert à la méditation.

Peu de temps avant sa mort, Ignace de Loyola avait pressé Jérôme Nadal (jésuite né en 1506) de concevoir un guide illustré pour apprendre aux novices jésuites la méditation. Ce dernier commanda les illustrations à plusieurs artistes, se réservant la rédaction des légendes

Ces légendes sont très originales : non seulement elles comportent le titre de la scène évangélique, mais également toute une série d’annotations qui expliquent par des renvois de lettres insérées dans l’image (A, B, C,….) telle ou telle partie de la scène représentée, ou plus exactement du lieu où elle se déroule (ce qui s’appelle la «composition de lieu» dans les Exercices spirituels).

Le recueil suit l’ordre des contemplations données par Ignace dans son livret des Exercices. Il en devient ainsi un complément. Il aide le retraitant à se plonger entièrement dans la scène qu’il contemple. Il s’y rend présent comme s’il y était.

 

Ce recueil paru

en 1593

Raphaël Nadal, tennisman né sur

l’île de Majorque le 3Juin 1986

Jérome Nadal Jésuite né à Palma de Majorque le 11 août 1507

Puis, ordonnant à la foule de s'asseoir sur l'herbe, il prit les cinq

pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il

prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les

disciples les donnèrent à la

foule

Mt 14,19

il les donna aux disciples, et les disciples les

donnèrent à la foule

Mt 14,19

Nous voyons une foule assemblée et debout dont un membre tend la main au petit groupe qui s’approche d’eux , probablement les disciples qui leur apporte le pain que Jésus vient de multiplier.

«Aussitôt Jésusobligea

ses disciples à monter dans la barque et à le

précéder surl'autre rive, pendant qu'il renverrait les

foules » Mt 14,22 Nous voyons Jésus qui invite Pierre (dessiné toujours en activité : marche alerte) et un peu réprobateur à la demande de Jésus invitant les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive .

«Quand il les eut renvoyés, il se rendit dans la montagne, à l'écart, pour prier. Le soir venu, il était

là, seul.» Mt 14,23

Jésus est seul dans la montagne et il prie son Père.

«La barque était déjà à une bonne

distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le

vent était contraire».

Mt 14,24

Il est demandé au retraitant de regarder la mer déchaînée près de Génézareth

Deux apôtres rament fortement car le vent était contraire à la progression du navire.

«Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer ». Mt 14,25

Il est demandé au retraitant de voir Jésus marcher sur les eaux.

«

En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils disaient : « C'est un fantôme », et la peur leur fit pousser des cris. »

Mt 14,26

«

Nous sommes invités à regarder les disciples, perturbés en voyant « un fantôme » marcher sur les eaux, ils regardent tous dans la même direction à l’exception de deux celui qui manœuvre la voile et celui qui barre.

«

En comptant , il y a 13 personnages, les disciples étant au nombre de 12 un est donc représenté deux fois et comme la lettre G est placée juste au-dessus d’un personnage qui ressemble fort à Pierre qui est au début comme les autres étonné, tenant la rame mais ne ramant plus : il est déjà saisi par quelque chose ou par quelqu’un !

En grossissant, l’étonnement de Pierre est encore plus visible, le graveur le dessine dans l’ombre.

Comme cette gravure doit avoir pour dimension 6cmx5 cm, on peut dire que les graveurs: les frères Wiericx sont au sommet de leur art !

Sur cette portion, nous voyons Pierre prêt à sauter de

la barque et à marcher à la suite de son Seigneur sur la mer. Là,Pierre est en pleine

lumière.

Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c'est moi ;

n'ayez pas peur ! » Pierre prit alors la parole :

« Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers

toi sur l'eau».

Mt 14,27-28

Jésus lui dit : « Viens ! »

Pierre descendit de la barque et marcha sur

les eaux pour aller

vers Jésus. Mt 14,29

Nous voyons Pierre

descendre de la barque, avec

grande confiance en Jésus puis aussitôt le

graveur nous le montre

s’enfoncer dans

l’eau.

«Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur ; et, comme il commençait à s’enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! »

Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »

«Ayant traversé le lac, ils abordèrent à Génésareth.

Les gens de cet endroit

reconnurent Jésus ; ils firent avertir toute la région, et on

lui amena tous les malades. »

Mt 14,34-35

La barque a traversé le lac et est arrivée à Génézareth. La

mer est redevenue

calme .Jésus est

reconnu et des malades

s’agenouillent pour qu’Il les

guérisse.

Les images de Nadal sont

directement liées à ce que demande

Ignace dans la pratique des

exercices notamment dans les préambules à toute méditation

ou contemplation «Faire une

composition en se représentant le

lieu ( Ex 111-112 livret

des Exercices)

La gravure demandée par

Nadal nous permet de

contempler le Christ dans cette

action et en même temps nous fait regarder Pierre

pour nous permettre de voir

comment le priant, peut être affecté par cette

contemplation.

Dans le livret des exercices rédigé

par Ignace, « trois points » sont

explicités à propos de ce texte donné au retraitant lors du 9° jour de la 2°

semaine des

exercices (ex 161)

Premier pointPremier point Tandis que le Christ notre Seigneur était sur la montagne, il fit en sorte que ses

disciples s’en aillent vers la

barque ; et, après avoir renvoyé la

foule, il commença à prier seul.

Contempler comment le Christ marchait sur la mer

selon Ignace

Deuxième pointDeuxième point

La barque était battue par les flots, le Christ vient vers

elle en marchant sur l’eau et les disciples

pensaient que

c’était un fantôme.

 

CONTEMPLER COMMENT LE CHRIST MARCHAIT SUR LA MER

Troisième pointTroisième point Le Christ leur

dit :  »C’est moi, ne craignez pas» Saint

Pierre sur son ordre, vint à lui en

marchant sur l’eau ; pris de doute, il commença à

s’enfoncer, mais le Christ notre

seigneur le délivra et le reprit pour son

manque de foi. Ensuite, comme il

montait dans la barque, le vent

s’arrêta. 

CONTEMPLER COMMENT LE CHRIST MARCHAIT

SUR LA MER

Celui qui médite sur un texte prend d’abord connaissance de l’ensemble de l’histoire racontée dans le passage de l’écriture .

Puis comme le dit Ignace

«Laisser réfléchir en soi afin de tirer profit de cette vue »

Il ne s’agit pas de réfléchir au sens « raisonner » mais de laisser réfléchir en soi , comme dans un miroir, répercuter en soi, laisser advenir ce qui est de l’ordre de l’affect et de l’expérience.

Une telle image peut nous inviter aussi a solliciter notre «ouïe» intérieur . ainsi avec notre imagination, nous pouvons entendre les paroles qui s’échangent entre le Christ et Pierre.

Montage conçu par l’équipe de formation spirituelle diocésaine

pour la Halte spirituelle Avent 2014

www.formationspi54.com