Contacts Sans Frontière - 2009 - Juillet-Août-Septembre

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Au niveau mondial, le phénomène de la gémellité attire, notamment parce que les jumeaux ne représentent que 1,9 % de la population totale. Dans la mesure où AFS Vivre Sans Frontière en compte plusieurs paires parmi ses participants, nous avons voulu décou- vrir comment s’envisage une année passée dans un autre pays en même temps que son jumeau. Pour cela, nous avons interviewé Thibault et Jean- Pascal Lebon (Périgord), récemment rentrés du Canada, ainsi que Léa et Tom Krikorian (Ile de France), en partance respectivement pour les États-Unis et la Chine. Révélant des personnalités très originales, ils ont partagé avec nous leurs liens communs, leur vision de cette aventure ainsi que celle de leurs parents. Bonne lecture, dou- blement passionnante…! Indépendants mais proches Jean-Pascal et Thibault, 17 ans, profitent de la vie en général, apprécient les bons moments entre amis et la musique, qui plus est depuis leur retour après une année passée simultanément au Canada. Jean-Pascal s’est intégré à l’environnement sauvage de Yellowknife (territoires du Nord-Ouest) où, dans une région définie comme plutôt nordique, il a pu expérimenter des sports tels que la motoneige et le quad, ce qui l’a changé de ses habitudes françaises ! A l’autre extrémité du Canada, Thibault a eu la chance de profiter d’une vie urbaine, à Brampton (Ontario). Tous les deux ont été attirés par le Canada pour ses abondantes tempêtes de neige ! Thibault, au départ, était en quête de nouveauté et désirait découvrir une culture anglophone autre que les États-Unis. L’ensemble de son séjour a été plaisant, mis à part les couvre-feux établis par sa famille d’accueil ! Puisque vivre séparés l’un de l’autre, surtout en tant que jumeaux, requiert un effort supplémentaire, Jean-Pascal et Thibault désiraient passer cette année à l’étranger en même temps dans le but d’accélérer les retrouvailles. Séjourner dans le même pays a permis aux deux explorateurs de vivre des sensations comparables et ainsi de pouvoir partager leur expérience. Edito Doublement mobiles ! C’est cette apostrophe qui sert de thème à la campagne de sensibilisation que lance AFS Vivre Sans Frontière en septembre. Ceci à l’occasion des « AFS Days » auxquels AFS Vivre Sans Frontière participe aux côtés de tous ses partenaires européens et qui coïncident avec la Journée européenne des langues, le 26 septembre. Ces journées sont l’occasion pour AFS, dans toute l’Europe, de mettre en avant ses activi- tés. Et, en France, nous avons décidé de saisir cette occasion pour interpeller le gouverne- ment sur les freins à la mobilité lycéenne et en appeler à une valorisation des séjours d’études effectués à l’étranger pendant le secondaire. Savez-vous que, selon un sondage IFOP de novembre 2008, 71% des lycéens interrogés seraient prêts, s’ils en avaient la possibilité, à partir étudier en dehors de la France ? Les jeunes sont prêts et les discours, tant de l’UE que du gouvernement, sont très volon- taristes. Mais, dans les faits, et comme le sou- ligne le rapport de Richard Descoings* sur la réforme du lycée : « le système fonctionne de telle façon aujourd’hui que l’ouverture des élèves et leur expérience à l’étranger sont souvent considérées dans l’indifférence, voire sont découragées ». C’est pourquoi nous lancerons le 26 sep- tembre une pétition en ligne et organiserons un événement surprise à Paris afin d’attirer l’attention sur cette question des freins à la mobilité des élèves. En parallèle, des événements seront animés en région par nos bénévoles afin de célébrer les « AFS Days ». Nous pourrons, à cette occasion, compter sur la participation active de nos adhérents et sympathisants. D’ici là, je vous laisse à la lecture de ce numé- ro de votre journal qui fait la part belle à des jeunes - et des moins jeunes ! - qui se sont « bougés » pour leur mobilité ! Anne Collignon > Présidente AFS Vivre Sans Frontière Par Evelyne Provencher, bénévole au Siège d’AFS Vivre Sans Frontière Thibault et Jean-Pascal Lebon SOM MAIRE 1 > PAROLES d’AFSers p. 1 - 2 Doublement mobiles ! 3 > LES TRUCS des AFSers p. 3 Manon Boyer, itinéraire d’une multi-boursière 4 > LA VIE de l’association p. 4 Raymond Aubrac : une leçon de vie p. 5 Jeunes Ambassadeurs, des jeunes qui se « bougent » ! p. 6 Les lauréats du Bac 2009 L’actualité des programmes accueil et départ p. 7 Le « Cercle des Amis d’AFS » est né ! 8 > LA PAROLE aux lecteurs p. 8 Merci AFS ! 8 > BREVES ! © SIPA/Fabiano * Directeur de Sciences Po Paris, chargé en janvier 2009 par M. Nicolas Sarkozy de mener une concer- tation en vue de la réforme du lycée.

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Journal trimestriel à destination des bénévoles de notre association AFS Vivre Sans Frontière

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Page 1: Contacts Sans Frontière - 2009 - Juillet-Août-Septembre

Au niveau mondial, le phénomène de lagémellité attire, notamment parce queles jumeaux ne représentent que 1,9 %

de la population totale. Dans la mesure où AFSVivre Sans Frontière en compte plusieurs pairesparmi ses participants, nous avons voulu décou-vrir comment s’envisage une année passée dansun autre pays en même temps que son jumeau.Pour cela, nous avons interviewé Thibault et Jean-Pascal Lebon (Périgord), récemment rentrés duCanada, ainsi que Léa et Tom Krikorian (Ile deFrance), en partance respectivement pour lesÉtats-Unis et la Chine. Révélant des personnalitéstrès originales, ils ont partagé avec nous leursliens communs, leur vision de cette aventure ainsique celle de leurs parents. Bonne lecture, dou-blement passionnante…!

Indépendants mais proches

Jean-Pascal et Thibault, 17 ans, profitent de la vie en général, apprécient lesbons moments entre amis et la musique, qui plus est depuis leur retour aprèsune année passée simultanément au Canada.Jean-Pascal s’est intégré à l’environnement sauvage de Yellowknife (territoiresdu Nord-Ouest) où, dans une région définie comme plutôt nordique, il a puexpérimenter des sports tels que la motoneige et le quad, ce qui l’a changé deses habitudes françaises !A l’autre extrémité du Canada, Thibault a eu la chance de profiter d’une vieurbaine, à Brampton (Ontario). Tous les deux ont été attirés par le Canadapour ses abondantes tempêtes de neige ! Thibault, au départ, était en quêtede nouveauté et désirait découvrir une culture anglophone autre que lesÉtats-Unis. L’ensemble de son séjour a été plaisant, mis à part les couvre-feuxétablis par sa famille d’accueil ! Puisque vivre séparés l’un de l’autre, surtouten tant que jumeaux, requiert un effort supplémentaire, Jean-Pascal etThibault désiraient passer cette année à l’étranger en même temps dans le butd’accélérer les retrouvailles. Séjourner dans le même pays a permis aux deuxexplorateurs de vivre des sensations comparables et ainsi de pouvoir partagerleur expérience.

Edito

Doublementmobiles ! ”

C’est cette apostrophe qui sert de thème à lacampagne de sensibilisation que lance AFSVivre Sans Frontière en septembre.

Ceci à l’occasion des « AFS Days » auxquelsAFS Vivre Sans Frontière participe aux côtésde tous ses partenaires européens et quicoïncident avec la Journée européenne deslangues, le 26 septembre.

Ces journées sont l’occasion pour AFS, danstoute l’Europe, de mettre en avant ses activi-tés. Et, en France, nous avons décidé de saisircette occasion pour interpeller le gouverne-ment sur les freins à la mobilité lycéenne eten appeler à une valorisation des séjoursd’études effectués à l’étranger pendant lesecondaire.

Savez-vous que, selon un sondage IFOP denovembre 2008, 71% des lycéens interrogésseraient prêts, s’ils en avaient la possibilité, àpartir étudier en dehors de la France ?Les jeunes sont prêts et les discours, tant del’UE que du gouvernement, sont très volon-taristes. Mais, dans les faits, et comme le sou-ligne le rapport de Richard Descoings* sur laréforme du lycée : « le système fonctionne detelle façon aujourd’hui que l’ouverture desélèves et leur expérience à l’étranger sontsouvent considérées dans l’indifférence, voiresont découragées ».

C’est pourquoi nous lancerons le 26 sep-tembre une pétition en ligne et organiseronsun événement surprise à Paris afin d’attirerl’attention sur cette question des freins à lamobilité des élèves.En parallèle, des événements seront animésen région par nos bénévoles afin de célébrerles « AFS Days ».Nous pourrons, à cette occasion, compter surla participation active de nos adhérents etsympathisants.

D’ici là, je vous laisse à la lecture de ce numé-ro de votre journal qui fait la part belle à desjeunes - et des moins jeunes ! - qui se sont« bougés » pour leur mobilité !

Anne Collignon > PrésidenteAFS Vivre Sans Frontière

Par Evelyne Provencher, bénévole au Siège d’AFS VivreSans Frontière

Thibault et Jean-Pascal Lebon

SOM MAIRE

1 > PAROLESd’AFSers

p. 1 - 2 Doublement mobiles !

3 > LES TRUCSdes AFSers

p. 3 Manon Boyer, itinéraire d’unemulti-boursière

4 > LA VIEde l’association

p. 4 Raymond Aubrac :une leçon de vie

p. 5 Jeunes Ambassadeurs, desjeunes qui se « bougent » !

p. 6 Les lauréats du Bac 2009L’actualité des programmesaccueil et départ

p. 7 Le « Cercle des Amis d’AFS »est né !

8 > LA PAROLEaux lecteurs

p. 8 Merci AFS !

8 > BREVES

!

© SIPA/Fabiano

* Directeur de Sciences Po Paris, chargé en janvier2009 par M. Nicolas Sarkozy de mener une concer-tation en vue de la réforme du lycée.

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2Trimestriel : Juillet - Août - Septembre 2009

Doublementmobiles ! ”(Suite)

Au-delà des apparences, ce qui est fasci-nant est sans doute d’analyser la dimen-sion psychologique ainsi que leur percep-tion individuelle de la relation qu’ilsentretiennent.Thibault, pour sa part, considère la rela-tion comme assez indépendante : chacunpeut vivre sa vie séparément, un aspectqui s’est d’ailleurs renforcé au Canada.Parallèlement, il conserve une grandeproximité avec son frère et évoque uncharmant exemple : dès que Jean-Pascalrigole de ses blagues, il ressent un bienfou et c’est le plus important pour lui. Lefait qu’il en rie veut dire qu’il a réussi sablague !Jean-Pascal, de son côté, a ressenti unéloignement très prononcé au Canada,un manque très fort envers Thibault. Lesdeux, avant de partir, se demandaients’ils réussiraient à aller au bout de cetteannée sans s’ennuyer l’un de l’autre. Lapériode d’adaptation passée, le plaisir dedécouvrir les us et coutumes canadiens apris le dessus. Pour se préparer à la sépa-ration, Thibault aurait préféré passerdavantage de temps en famille, chosequ’il a regrettée plus tard. Au Canada, lesjumeaux ont opté, occasionnellement,pour la communication via MSN,Facebook, l’e-mail, le téléphone etallaient même jusqu’à se faire parvenirdes colis surprises !

Comment leurs parents ont-ils vécu(émotionnellement et financièrement) lefait de voir partir leurs deux fils à l’étran-ger?Tout naturellement, pour eux, c’est uneexpérience unique qu’ils ont offerte àleurs enfants, une année riche en émo-tions, en échanges culturels et l’ouvertu-re sur de nouveaux horizons. Absolument positifs, ils défendent bienle fait que c’est un projet étudié à l’avan-ce et qui, certes, demande des sacrificesmais dont les résultats en valent la peine.

Thibault et Jean-Pascal, profitez bien devotre retour au bercail et que le Canadagrandeur nature demeure longtempsdans vos mémoires !

Remarquables dissimilitudes

Tom et Léa Krikorian, quant à eux, s’ins-tallent pour l’année scolaire 2009-2010,lui en Chine, elle aux États-Unis. Cettepaire jumeau/jumelle, originaire deMarseille et installée depuis l’an dernieren Île-de-France, est passionnée de jeux

vidéo, cinéma et culture. Chez lesKrikorian, partir avec AFS est une coutu-me familiale qui a débuté avec leur père,parti aux États-Unis en 1971, suivi par sesdeux aînées Julia et Morgane. Cela a,semble-t-il, été un succès puisque durantl’absence des deux aventurières, la famil-le Krikorian a, à son tour, reçu deuxjeunes filles. Tom et Léa ont entrepris derallumer cette flamme ; pour eux, c’étaitl’âge et le moment idéaux pour mener ceprojet à terme, et nécessairementensemble, « ayant eu le malheur de naîtrele même jour », dirait Léa ! Pour Léa, les États-Unis détenaient la pôleposition parmi les destinations, du fait desa curiosité pour la culture et le système

scolaire américains, où développer denouvelles compétences devient possiblegrâce à tous ces clubs. Là-bas, elle séjour-nera dans une petite ville nommée Berea,située en banlieue de Cleveland. Tom, lui,a le goût du dépaysement et des nou-veautés. Pékin l’accueillera dans cetteChine qu’il désire considérer pour cequ’elle a vraiment à offrir et non pour ceque les médias tentent de lui donnercomme image, soit un pays invivable.

Pour cette paire de jumeaux, les dissimili-tudes sont plutôt remarquables !

Tom et Léa se considèrent assez indépen-dants dans leur relation de jumeaux, etnantis d’un cercle d’amis très proches. Ilsdégagent une belle confiance face à l’an-née qui s’annonce ! Ils sauront s’investirdans leur nouvel environnement plutôtque de passer trop de temps sur internetet entretenir de trop fortes relations à dis-tance.

Et pour la chasse aux rêves ? Tom espère,suite à des études en informatique, faireun grand tour du monde et visiter unemultitude de pays. Léa, quant à elle, envi-sage de mener une vie assez mobile, decontinuer à découvrir de nombreux payset - pourquoi pas - étudier à l’étranger ?M. et Mme Krikorian ont appris, avec lesannées, à prendre un peu plus de recul etsavent désormais que cette coupure ausein de la famille n’est pas définitive.Rapidement, une fois les enfants en routepour l’aventure, le temps s’accélère. Et cefameux retour au bercail, imaginent-ils,devrait être assez exceptionnel : voir reve-nir les jumeaux, devenus plus adultes,plus autonomes et déterminés dans leurs

choix de vie, invoquer leur plaisir partagéde se retrouver, de raconter leurs aven-tures, de montrer leurs photos. Ils s’atten-dent déjà à un moment très exaltant !Léa et Tom, bonne chance à vous deux etque de belles surprises se présentent toutau long de l’année !

Merci à vous quatre d’avoir partagé votrepersonnalité exceptionnelle, vos ambi-tions et votre esprit voyageur !

Un élément supplémentaire caractérisenos jumeaux, contrairement aux autresparticipants AFS : ils peuvent à toutmoment se référer à une personne iden-tique à eux, reliée quelque part dans lemonde, expérimentant une aventuresimilaire et avec qui ils communiquentinstinctivement. Avantage doublementunique !

PAROLES D’AFSers

!

Tom et Le

a Kriko

rian

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3Trimestriel : Juillet - Août - Septembre 2009

Manon Boyer, participante 1 an Pérou, estoriginaire de Ceyssat à côté de Clermont-Ferrand ; et elle est bien l’exemple d’unejeune fille qui s’est « bougée » pour sa mobi-

lité ! Pour financer son projet, elle a mis toutesles chances de son côté en allant rencontrer diffé-rents élus locaux et organisations. Voici le récit deses démarches couronnées de succès : comme le ditsi bien Manon, « Quand on veut on peut ! ».

Manon, peux-tu nous dire comment tut'es lancée dans ton projet de séjourAFS ?

Partons du tout début : ma famille et moi,nous accueillons des jeunes étrangersdepuis maintenant 3 ans. Il était doncprévisible que l'envie de découvrir lesmêmes sensations que ces jeunes devien-ne un jour plus concrète pour moi. Ceséjour AFS ne restait qu'un vague désirpuisque ma famille n'avait pas les moyensnécessaires pour financer un tel program-me de l'autre côté de la planète, jusqu'aujour où AFS Auvergne a mis en place leconcours « Citoyens du monde ». Ceconcours avait pour but de faire découvrirles destinations les moins demandées etd'octroyer une bourse à un jeune pourqu'il puisse partir. Je me suis lancée, j'aiconstitué mon dossier pour partir uneannée au Pérou (un peu dans le dos demes parents, certes...) et j'ai remportécette bourse de 1500 euros !Avec l'aide de mes parents, leur motiva-tion et leur soutien, j'ai ensuite commen-cé à rechercher des aides financières pourconcrétiser mon projet.

La première personne que tu as rencon-trée est un élu du Conseil Général du Puyde Dôme, c'est bien ça ?

Oui, j'ai envoyé un dossier pour nous pré-senter mon projet et moi, et pour parlerd'AFS. J'ai obtenu un rendez-vous avecM. Jean-Marc Boyer, Maire de Laqueuille.Nous sommes donc allées, ma mère etmoi, lui parler des Incas. J'étais horrible-ment stressée à l'idée de rencontrer unhomme haut placé et de devoir lui expo-ser mon projet sans bafouiller et en étantconvaincante. Le soutien de ma mèreétait indispensable. Etant bénévole del'association, elle a su m'aider à en parler.Les valeurs et les objectifs de l'associationAFS sont essentiels, il était donc trèsimportant d'expliquer son fonctionne-ment. On avait préparé quelques papiersqui résumaient bien les objectifs de l'as-sociation ainsi que quelques exemplairesde Contacts Sans Frontière... Selon moi, c'est ma conviction et laconfiance en l'association qui ont persua-dé M. Boyer de participer à mon projet, etpeut-être aussi son originalité : ce n'estpas tous les jours qu'une gamine de 16

ans vient réclamer de l'aide pour partirsur les traces des Incas... A la fin du ren-dez-vous, M. Boyer m'a annoncé qu'ilsouhaitait aider à la concrétisation demon projet en échange de carnets devoyage et d'expositions à présenter àmon retour aux écoles du canton. Il adonc octroyé 500 euros à AFS Auvergne.

Mais tu ne t'es pas arrêtée là et tu asenchaîné avec un autre rendez-vous...

Oui, j'ai ensuite rencontré M. AlainMercier, Conseiller Régional, qui a luiaussi été séduit par cette aventure. Il m'amise en contact avec Mme CatherinePinet, Responsable du Service de l'Aide àla Mobilité Internationale des Jeunes,mais les lignes de financement existantesconcernaient surtout les étudiants del'enseignement supérieur, et j'étais tropjeune pour entrer dans les dispositifs clas-siques. Les choses devraient vraimentchanger car la mobilité internationaleconcerne aussi les lycéens !Comme cette première tentative n'étaitpas concluante, M. Mercier a présentémon dossier devant les 14 Maires de laCommunauté de Communes de RochefortMontagne, qui a octroyé 500 euros à AFSAuvergne.A chaque fois nous avons rencontré despersonnes très à l'écoute et prêtes à nousaider pour faire changer les choses : c'estl'esprit AFS qui agissait !

Après les élus de ton territoire, tu t'esencore adressée à différents clubs dont lasection du club Soroptimist de Riom jecrois ?

Oui, nous avons pris contact avec ces per-sonnes par connaissances et un jour la tré-sorière du club Soroptimist nous a donnérendez-vous. Après une heure de ques-tions de toutes sortes (« Mme Boyer, com-ment avez-vous accepté de laisser partirvotre fille si loin pendant un an ? »,« Manon, sais-tu que Lima est une villepeu fréquentable ? »), nous sommesreparties avec l'impression d'avoir perdunotre temps ; seule la Présidente du clubsemblait avoir un peu apprécié ce qu'onavait dit mais rien de certain... Ensuite ils'est avéré qu'en commission, lesmembres du club avaient décidé de medonner 300 euros pour mon projet.

Quelles autres démarches as-tu encoreentreprises pour compléter ta bourse ?

Ayant choisi le Pérou, une destinationprioritaire selon les critères de laCommission des Bourses d'AFS Vivre SansFrontière, j'ai aussi obtenu une boursenationale de 1500 euros !Je tiens à remercier les habitants de machère commune car, si les membres duConseil Municipal n'ont pas souhaité sou-tenir mon dossier, plusieurs amis et habi-tants au courant de mon projet ont sou-haité m'aider : certains par l'achat devalises, d'autres par de l'argent, etc.Avec ces différentes aides et la participa-tion de ma famille il ne me restait plusqu'à compléter grâce à des petits boulotset j'ai fait différentes choses : vente demuguet, baby-sitting, manutention etsecrétariat dans une imprimerie.Pour finir, j'ai tenté ma chance auprès dujournal local La Montagne en citant tousmes « sponsors ». Je leur ai demandé dumatériel afin de tenir à jour un blog avecphotos et, devinez quoi....? Alors que toutle monde me disait qu'ils n'aident person-ne, j'ai eu droit à un ordinateur portableet un appareil photo numérique !

Manon Boyer, itinéraired’une multi-boursière ”

Propos recueillis par Natacha Sengler, responsable des partenariatset de la collecte de fonds

LES « TRUCS » DES AFSers

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Manon Boyer

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4Trimestriel : Juillet - Août - Septembre 2009

Raymond Aubrac n’avait plusentendu parler d’AFS depuis desdécennies. C’est son ami Jean-Mathieu Boris, parachutiste ren-contré à Alger au printemps 1944et lui aussi boursier de l’AmericanField Service, qui lui conseille dereprendre contact avec l’associa-tion. Ce qu’il a fait il y a peu detemps.

Avec humour, il nous dit qu’étantné en 1914, il faut lui parler unpeu fort parce que son oreilledroite n’entend pas bien, maisque son oreille gauche non plus.

L’année AFS, à cette époque,consiste en une bourse de deuxmille dollars offerte par l'Ame-rican Field Service pour passerune année dans l'université deson choix. En France, il est étu-diant aux Ponts et chaussées. AuxEtats-Unis, il étudiera au Mas-sachusetts Institute of Techno-logy (MIT), et à l'Université deHarvard, qui travaillent en binô-me. Il raconte son année etmontre en quoi elle a été déter-minante dans le parcours de savie qui, comme chacun sait, a étépassionnante. La raison pourlaquelle il a eu envie de partir en1937 ? C’est la même que sa pré-sence à cette rencontre aujour-d'hui : la curiosité.

Comme il l’a fait lui-même pen-dant son année aux Etats-Unis, ilconseille aux jeunes partantsd’écrire un journal (traductionjeune : tenir un blog, par exem-ple et en garder les textes). Celal’a aidé à conforter ses souvenirs.La réaction des copains de l'uni-versité en France ? Ca leur sem-blait complètement farfelu de

partir un an... Ce que lui a appor-té cette expérience AFS ? « Cetteannée a contribué à me construi-re, elle a favorisé mes déplace-ments tout au long de ma vie, j’aipassé douze ans à Rome, cinq ansau Maroc, j’ai vécu à Londres, etc. »Là-bas, il fait des conférences surtout, sur le racisme, sur la poésie,des sujets qu’il ne connaissaitpas... Il est invité partout.

Après avoir fait partie de laRésistance, été fait prisonnier ets’être évadé, lors du printemps1944, Raymond Aubrac estnommé Commissaire de laRépublique à Marseille. Son rôleest notamment d’aider au ravi-taillement et au débarquementd’hommes, de marchandises etde munitions. Il n'y a plus aucunhangar, le port a été lourdementbombardé, tout est à ciel ouvert.L'Etat-major américain, qui a éta-bli l'une des plus grandes basesde ravitaillement d'Europe dansla région, participe au décharge-ment des cargos qui arriventchaque jour. Raymond Aubracressent une profonde gratitudeenvers AFS : il parle le même lan-gage que les Américains à qui il aaffaire, il sait comment aborderles problèmes avec eux.

Pour la Résistance, comme pourson année aux Etats-Unis : « ilfaut être optimiste pour s’enga-ger dans ce type d’aventure ; sion n’est pas optimiste, on ne faitrien. On a le devoir d’être opti-miste, si on baisse la tête, on estsûr d’être perdant ».

Pendant la guerre du Vietnam, ilest amené de nouveau à jouer unrôle.

En 1946 il avait rencontré ethébergé Ho Chi Minh chez lui, àSoisy-sous-Montmorency ; leshommes politiques et les journa-listes le savaient.

En 1967, il est appelé d'urgence àParis par le comité permanent"Pugwash"*, créé par JosephRotblat et Bertrand Russel (physi-cien) pour discuter des problèmesde la guerre du Vietnam. Lecomité, créé à la suite de la paru-tion du manifeste de Russel etEinstein, en 1945, essaie de trou-ver des solutions aux menaces desécurité mondiale que constituela guerre du Vietnam. Le comitévoudrait se mettre en contactavec Ho Chi Minh. De Gaulle faitappeler Raymond Aubrac, quideviendra alors le messager entrele comité - composé de Sovié-tiques, d’Américains, d’Anglais etde Français - et le Vietnam, pen-dant environ quatre ans. Encontact, entre autres, avec Ho ChiMinh, Kissinger et Kurt Wald-heim, il contribuera à l’arrêt desbombardements par les Amé-ricains.

Les mines tuent des innocentschaque jour au Vietnam. Ray-mond Aubrac a dû, lors du débar-quement à Marseille, s’occuperdu déminage, qui a été facilitéparce que les plans de laWehrmacht avaient été retrou-vés. Il écrit à Robert Mac Namarapour lui demander s’il peut trans-mettre le plan de mines prévupour le Vietnam, afin d’accélérerle travail de déminage. Robert

Mac Namara consent à fournir lesplans à la diplomatie françaisequi les transmet au Vietnam.

Raymond Aubrac précise quel’année AFS a favorisé son enga-gement politique parce que,pour prendre une décision, il fautcomprendre qui on est. L’annéeAFS contribue à se connaître -parce qu’on est isolé et qu’onpeut ainsi voir le monde tel qu’ilest - et à prendre des décisions. Ils’est engagé parce qu’il est opti-miste, que la peur peut êtrenéfaste.

En fait, à ma demande, il confir-mera que l’année AFS a aussifavorisé sa rencontre avec Lucie.Il vient de rentrer de son annéeAFS aux Etats-Unis ; Lucie, elle,vient d’obtenir une bourse pourfaire son doctorat aux Etats-Unis.Elle a besoin de renseignements ;elle le contacte et ils se rencon-trent. Cette rencontre sera, biensûr, parmi les plus importantes desa vie.

Pour aller plus loin :- Un article détaillé est accessible

sur le site d’AFS Ile de France : www.afs-idf.com

- A l i re : Où la mémoires’attarde, Raymond Aubrac,éditions Odile Jacob, 1996

* Le mouvement Pugwash est une organi-sation internationale avec des branchesnationales. Le comité, qui a eu par la suitele prix Nobel de la paix grâce à son actionpour l’arrêt des bombardements, est uncomité discret (et non pas secret).Il existe un groupe Pugwash (indépen-dant) pour les jeunes avec des antennesdans plusieurs pays.

AFS

FRANCE

Une assistance attentive aux propos de Raymond Aubrac

Dimanche 31 mai 2009, Raymond Aubrac est venus’adresser aux AFSers d’Ile de France. Aux côtés dePatricio Fernandez, d’AFS Ile de France et de MichèleNepveu, Secrétaire générale d’AFS Vivre Sans

Frontière, une cinquantaine de bénévoles, de particiantset leurs parents sont assis dans le jardin de Fontenay-

sous-Bois. Tous écoutent cet homme exceptionnel nousraconter en quoi son année AFS a influé sur le cours de sa vie.

LA VIE DE L’ASSOCIATION

Raymond Aubrac :une leçon de vie ”

l’écho des

RÉGIONS

AFS dans le

MONDE

Raymond Aubrac

Par Claudine Covo, responsable départ Paris d’AFS Ile de France

!

Raymond Aubrac (à droite) en compagniede Patricio Fernandez d’AFS Ile de France

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5Trimestriel : Juillet - Août - Septembre 2009

Jeudi 9 juillet. 13h30. Des jeunes lycéens arrivent au compte goutteau Forum International d’Accueil de Paris.Ils ont su, lors des entretiens de sélection quelques semaines aupa-ravant, séduire le jury de par leur originalité. Ces jeunes sont enga-gés, impliqués et intéressés par le monde qui les entoure. Ils sontdélégués de classe, il fait partie du Conseil Municipal des Jeunes, elleest membre du Conseil de la Vie Lycéenne, ils aident à la collecte devêtements au profit d’associations, elle entraîne des enfants au bas-ket, il lutte contre le racisme et les incivilités sur les terrains de sport,elle a créé une mini-entreprise sensibilisant à l’écologie, elle aide despersonnes âgées au quotidien, etc.

La recherche des candidats pour ce programme a pu se faire grâce àl’aide de nos bénévoles dans les quatre régions concernées par leprogramme (Ile de France, Rhône-Alpes, Aquitaine et Limousin) etl’excellente synergie créée avec nos deux partenaires et financeurs :l’ambassade des Etats-Unis et l’Acsé (Agence Nationale pour laCohésion Sociale et l’Egalité des Chances). Les rectorats des diffé-rentes académies ont également été impliqués. Les critères pris encompte étaient : la modestie des revenus de la famille, le mérite sco-laire, l’engagement citoyen et l’aptitude à parler l’anglais.

Après une rapide présentation du programme, les jeunes ont puposer des questions sur des thèmes qu’ils n’avaient pas l’habituded’aborder en classe, et notamment le sujet des discriminations ausein des entreprises. « Comment faites-vous pour sensibiliser lesentreprises sur des sujets comme les discriminations ? Quels sont vosarguments ? Et si les entreprises ne respectent pas certaines règles,comment les punir ? ». Les questions fusaient de toutes parts !

Une présentation (in English, of course !) de l’histoire des Etats-Uniset de ce qui s’y fait en matière d’égalité fut l’occasion, pour quelquesJeunes Ambassadeurs, de prendre conscience de l’importance del’anglais au sein de ce programme. Certains, comme Candy et Bryan,ont impressionné leurs camarades : « Ouah ! Vous êtes tropbilingues ! Vous m’aiderez à travailler mon anglais ? ».

Un atelier intitulé « L’arbre des attentes » leur a permis d’exprimerleurs raisons de participer au programme, leur ressenti actuel et leurscraintes et attentes.

Pendant que les jeunes construisaient leur « arbre », la Secrétaired’Etat à la Politique de la Ville, Fadela Amara, est entrée dans la salleet les jeunes se sont rapidement installés autour d’elle. Ils ont parléde leurs motivations et de la fabuleuse opportunité que représentece programme pour eux : « Jamais mes parents n’auraient eu lesmoyens financiers de m’envoyer deux semaines aux Etats-Unis ! ».Le débat s’est poursuivi sur les questions de diversité, de place desjeunes dans la société actuelle et Fadela Amara leur a fait prendreconscience de l’importance de leur rôle en tant que représentants deleur quartier et de notre pays et de la nécessité pour eux d’être« ambassadeurs de leur propre vie ». Puis elle est partie prendre son avion, laissant dans la salle des jeunesmanifestement ravis de ce contact : « C’est génial, Mme Amara a prisle temps de venir nous rencontrer et elle ne nous a pas pris de haut».

Pendant le weekend, les Jeunes Ambassadeurs ont également ren-contré Jonathan Hayoun, vice-président de l’UEJF (Union desEtudiants Juifs de France), accompagné de deux représentants deSOS Racisme. A trois, ils ont animé un atelier sur les préjugés et lesstéréotypes, qui s’est avéré être l’un des ateliers favoris des jeunes. La morale de cet atelier ? « On a tous des préjugés et c’est ancré ennous… ». Face à cela, beaucoup, comme Nadia, savent que « les pré-jugés sont là mais qu’il faut les combattre, notamment en réussissantet en montrant que nous aussi on peut rejoindre les grandesécoles ! ». Nadia fait partie du programme d’ouverture sociale« Négocia mieux l’avenir » qui accompagne des lycéens prometteursdont la situation familiale et sociale constitue un frein pour l’accès àl’enseignement supérieur.

Les Jeunes Ambassadeurs ont également beaucoup apprécié letémoignage de Djamel Attalah, qui a participé à la « Marche pourl’égalité et contre le racisme » de 1983 (dite « Marche des Beurs »).Djamel Attalah a terminé en donnant son avis sur le programmeJeunes Ambassadeurs : « C’est ce type d’initiatives qu’il faut multi-plier ! Ça fait avancer. L’Education nationale devrait favoriser davan-tage ces programmes ! ».

Les 27 « Jeunes Ambassadeurs »2009 étaient réunis à Paris débutjuillet avant de partir à la décou-verte de l’Amérique d’Obama du

24 octobre au 9 novembre. A cetteoccasion, i ls ont rencontré Fadela Amara,Secrétaire d’Etat en charge de la Politique de laVille, qui a marqué son intérêt pour ce programme.

Jeunes Ambassadeurs 2009 :des jeunes qui se bougent ! ”

Par Cinta Chevignard, stagiaire en charge du programme Jeunes

Ambassadeurs au siège d’AFS VSF

LA VIE DE L’ASSOCIATION

AFS

FRANCE

l’écho des

RÉGIONS

AFS dans le

MONDE

!

Nadia, Karim, Mehdy et Wedi, Jeunes Ambassadeurs 2009

Discussion entre Fadela Amara et les jeunes

Un article détaillé est accessible sur le site www.afs-fr.org

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LA VIE DE L’ASSOCIATION

AFS

FRANCE

AFS dans le

MONDE

Trimestriel : Juillet - Août - Septembre 20096

Comme chaque année, plusieurs de nos participants étrangersayant séjourné en France pour une année scolaire ont passé etréussi les épreuves du Bac. Cette année, nous avons dénombré

6 lauréats à qui nous adressons toutes nos félicitations.Par Caroline Barjon

Andrea PASQUALI, ItalieLycée Emile Duclaux, Aurillac, Académie deClermont-FerrandBac S, mention Très Bien

Vibeke SCHMIDT, DanemarkLycée Claude et Pierre Virlogeux, Riom,Académie de Clermont-FerrandBac ES, mention Bien

Alejandro RECALDE, ArgentineLycée de Chamalières, Académie de Clermont-FerrandBac ES

Dakin STRAUB, Etats-UnisLycée Marcellin Berthelot, Châtellerault,Académie de PoitiersBac L classe européenne

Alejandra TIJO, ColombieLycée Bernard Palissy, Agen, Académie deBordeaux Bac S

Larissa GUIDA, BrésilLycée Boissy d’Anglas, Annonay, Académie deGrenobleBac L

Par ailleurs, 32 jeunes ont présenté lesépreuves avancées du Bac et l’on dénombrequelques très bons résultats, parmi lesquels :

Victoria COSATO, BrésilLycée d’Arsonval, Brive la Gaillarde, Académiede Limoges18/20 à l’oral de français

Miyu ENDO, JaponLycée d’Arsonval, Brive la Gaillarde, Académiede Limoges17/20 à l’oral de français

James SAWYER, Etats-UnisLycée Lakanal, Sceaux, Académie de Versailles15/20 à l’oral de français

Lucinda ROBINSON, Etats-UnisLycée George Sand, Domont, Académie deVersailles15/20 à l’oral de français

Marie DAHM, AllemagneLycée Marguerite de Navarre, Bourges,Académie d’Orléans Tours13/20 à l’oral de français, 17/20 en mathéma-tiques et 18/20 en sciences

Sarah SCHULTZ, AllemagneLycée Jules Verne, Cergy le Haut, Académie deVersailles13/20 à l’oral de français, 16/20 en enseigne-ment scientifique, 17/20 en mathématiques etinformatique

Marit FIKSDAL, NorvègeLycée du Bois d’Amour, Poitiers, Académie dePoitiers12/20 à l'oral de français

Runa AARSET, NorvègeLycée Jean Lurçat, Bruyères, Académie deNancy-Metz16/20 à l’oral de français, 15/20 en sciences dela vie et de la terre, 15/20 en travaux pratiquesécrits

Caterina BARTEZZAGHI, ItalieInstitution Saint Louis, Saumur, Académie deNantes12/20 à l’écrit de français, 15/20 à l’oral defrançais

Les lauréats duBAC 2009 ”

l’écho des

RÉGIONS

L’actualité des programmes

etaccueil départ ”Par Caroline Barjon

!

Côté départ

323 participants pour la saison en coursIls sont 323 à être partis dans le cadre d’unprogramme débutant pendant l’été 2009.Parmi eux, 177 ont choisi le programme d’uneannée scolaire sur une palette de 29 destina-tions. Quant au programme d’échange detrois et deux mois avec le Canada, il connaîtune forte augmentation avec 85 participantscette année. Le séjour de 2 mois d’été a, quantà lui, séduit 47 jeunes, d’autant plus qu’il estproposé cette année sur deux nouvelles desti-nations, en plus de la Nouvelle-Zélande etl’Argentine : le Costa Rica et l’Afrique du Sud.Le programme d’initiation au développementconcerne, lui, 10 participants dont 5 pour

l’Australie. Concernant les départs de la ses-sion hiver, il reste encore quelques places pourpartir début 2010 pour une année scolaire.

Les nouveautés 2010Rentrée rime avec nouveauté et il est possiblede s’inscrire dès maintenant sur de nouveauxprogrammes !Du nouveau dans les programmes trimestriels :• un programme trimestriel avec l’Australieest ouvert, de même qu’un échange de 3 moisavec l’Allemagne (dans le BadenWürttemberg)• le programme de 3 mois en Europe compor-tera désormais un camp d’une semaine àBruxelles qui réunira l’ensemble des partici-pants européens pour un séminaire sur lacitoyenneté européenne. Par ailleurs, la Russieet la Suisse sont désormais disponibles sur ceprogramme.Ouverture du programme semestriel :Il est désormais possible de choisir de passersix mois dans l’une des destinations suivantes :Allemagne, Australie, Autriche, Chine etVenezuela. Ce séjour offre la possibilité depasser deux semestres dans deux pays diffé-rents (exemple : Chine + Australie ou Autriche+ Australie).

Des nouveaux programmes pour les plus de 18ans :• Le programme assistant de langue proposeaux jeunes de 18 à 30 ans d’enseigner le fran-çais et/ou l’anglais pour 6 mois ou un an. Lesdestinations proposées sont la Chine, leMexique et la Thaïlande• Le programme universitaire est ouvert sur laBolivie, l’Inde, le Pérou et les Philippines.D’une durée de 1 an, il s’adresse à des étu-diants et des élèves de terminale de 18-20 ans,avec accueil en famille.

Côté accueil

272 lycéens originaires d’une quarantaine depays font leur rentrée en France ! 208 vien-nent pour une année entière, 39 pour 6 moiset 25 pour 3 mois. Nous remercions toutes lesfamilles qui leur ouvrent leurs portes et tousles établissements scolaires qui vont les scola-riser. Si vous aussi souhaitez accueillir, nousrecrutons dès à présent des familles pournotre programme d’accueil de deux mois endécembre-janvier. Si vous êtes intéressé, n’hé-sitez pas à contacter Angélique Madelénat :[email protected], tél : 01 45 1403 13

Départ pour le séjour de 2 mois au Costa Rica

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AFS

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AFS dans le

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7Trimestriel : Juillet - Août - Septembre 2009

Depuis 60 ans qu'AFS existe en France, des ini-tiatives ont régulièrement vu le jour pour consti-tuer un groupe ou un club d'anciens et d'amisd’AFS. Ceci afin de soutenir les activités d’AFS,

maintenir les liens, constituer un réseau de relations,organiser des manifestations, un peu à la manière desassociations d'anciens élèves de grandes écoles.

Le " Cercle des Amisd'AFS " est né ! ”

Par Jean-Michel Sicre, participant 1 an aux Etats-Unis en 1962

C'est ainsi que, depuis 1999, est organisé, chaque premierdimanche de décembre, le déjeuner de la Saint-Nicolas. Sonsuccès depuis 10 ans prouve la force des valeurs communes àtous ceux qui, à un moment de leur vie, ont fait l'expérienceAFS. Des réunions ponctuelles et des groupes informels (ceuxde telle année ou rentrants de telle destination) se sont aussiorganisés et ont transmis leurs informations mises à jour. Ainsi,avec l’aide efficace des uns et des autres, un fichier informa-tique a commencé à se constituer et à s'étoffer peu à peu, enplus de la base de données d’AFS Vivre Sans Frontière.

Restait la préoccupation de structurer durablement les liensentre les bénévoles actifs qui font vivre les programmes et ceuxqui ne sont plus (ponctuellement ou non) dans l’opération-nel. L’idée d’une association spécifique a été envisagée, commeil en existe déjà dans certains pays (Allemagne, Italie,Danemark, etc.). Il semblait évident au premier abord quecette association pouvait avoir une place dans la FédérationAFS Vivre Sans Frontière. Mais la Fédération, par ses statuts,regroupe des associations « opérationnelles » qui disposentlors de l’assemblée générale nationale, d’un nombre de voixproportionnel au nombre de leurs adhérents.

Une association d’anciens et d’amis d’AFS ne pouvait donc pasêtre affiliée à la Fédération telle qu’elle est définie par sesactuels statuts. Elle n'a d'ailleurs pas pour vocation de s'immis-cer dans le fonctionnement opérationnel d’AFS en France.

Un petit groupe s’est alors attaché à proposer des statuts pourcréer une association de loi 1901, indépendante mais en lienavec AFS Intercultural Programs (le siège international d’AFS àNew York) et bien sûr avec la Fédération AFS Vivre SansFrontière.

Cette association, dénommée "Cercle des Amis d’AFS", a offi-ciellement vu le jour le 29 mai dernier. Ses buts sont de :- rassembler en France l'ensemble des personnes qui, à un titreou un autre, ont été associées aux programmes et aux activitésd’AFS,- apporter à la Fédération AFS Vivre Sans Frontière un soutien

ponctuel grâce à l'expertise de ses membres,- coopérer avec la Fédération pour mieux faire connaître AFSen France,- entretenir la mémoire d’AFS et de son histoire et faire par-tager ses valeurs,- organiser, pour ses membres, des activités et manifestations,culturelles ou autres, présentant un lien avec AFS.

Le Bureau du "Cercle" est provisoirement constitué de :Jean-Michel Sicre (1 an aux Etats-Unis en 1962), Président.Michel Debaig (1 an aux Etats-Unis en 1961), Trésorier.Maximilien Marxer (1 an à Hong-Kong en 2002), Secrétairegénéral.

Dès à présent le Cercle des Amis d’AFS souhaite informer leréseau d’AFS Vivre Sans Frontière que sa première Assembléegénérale aura lieu le samedi 5 décembre 2009. Elle se déroule-ra dans un lieu d’exception : le Collège des Bernardins, à Pariset devrait être précédée d’un séminaire, entre 14h et 18h, surle thème du dialogue interculturel et inter-religieux dans lecadre des échanges internationaux de jeunes. Enfin, un cock-tail dînatoire festif s’ensuivra pour remplacer le Déjeuner de laSaint-Nicolas (qui aurait dû avoir lieu le dimanche 6 décembre).

Nous invitons d'ores et déjà tous les anciens, amis et sympa-thisants d'AFS à rejoindre le Cercle et à réserver la date du 5décembre.

Pour plus d'informations, consulter les statuts, ou pour adhé-rer, rendez-vous sur le site web du Cercle :www.cercleafs.fr

l’écho des

RÉGIONS

Jean-Michel Sicre

Page 8: Contacts Sans Frontière - 2009 - Juillet-Août-Septembre

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BREVES

Directrice de la publication :Anne CollignonRédaction : Caroline BarjonMaquette : Serge GarciaImpression : ImprimerieCompédit Beauregard S.A.Tirage : 3000 exemplairesAFS Vivre Sans Frontière46, rue du Cdt Jean-Duhail94132 Fontenay-sous-Bois CedexTél : 01 45 14 03 10Fax : 01 48 73 38 32E-mail : [email protected] Web : www.afs-fr.org

AFS Vivre Sans Frontière estune association de loi 1901,reconnue d’utilité publique.

N° d'ISSN : 1953-762X

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Trimestriel : Juillet - Août - Septembre 2009

Un livre pour faire lepoint sur les mobilitésacadémiques

L’ouvrage collectif Echanges etmobilités académiques, quelbilan ? paru en 2008 sous ladirection de Fred Dervin etMichael Byram offre des élé-ments de réponse aux questionsque l’on peut se poser sur lamobilité des jeunes : qui sedéplace ? Qu’est-ce que çaapporte ? Face aux écueils, uneformation n’est-elle pas néces-saire ? Malheureusement, celivre est essentiellement consa-

cré aux mobilités universitairesmais il propose dans un de seschapitres une comparaisonentre la mobilité des étudiantsErasmus et celle d’élèves dusecondaire.Cet ouvrage est publié chezl’Harmattan.

Projet Kaleidoscope

Nos participants à un program-me d’une année scolaire débu-tant en 2010 auront la possibili-té de participer au ProjetKaleidoscope. Il s’agit d’un pro-jet de recherche mené dans 48pays du réseau AFS par des cher-cheurs de l’université d’Essex.Il consistera à interviewer avant,pendant et après leur séjour, viades questionnaires en ligne, nosparticipants sur les thématiquessuivantes : comment se faitl'adaptation à une nouvelle cul-ture ? Quelles sont les apportsen dehors de la compétence cul-turelle ? En quoi cette expérien-ce influence-t-elle la personnali-té ? Quelle est l'importance des

"amitiés interculturelles" ? Etc.Pour en savoir plus :www.kaleidoproject.org

Dans le dernier numéro de Contacts Sans Frontière, nous avonspublié les témoignages de familles d’accueil françaises, parmi les-quels celui d’Hélène Sautereau, mère d’accueil du jeune Cem, de

Turquie. En réponse à ce témoignage, nous avons reçu en mai dernierun message - en français - de Canan Kurtoglu, maman de Cem, que nous

publions ici.

Je suis la mère de ce timide mais courageux« chat » de Turquie…Le témoignage d’Hélène Sautereau, est trèscorrect en faisant la description de sonregard qui disait « tu vois, je l’ai fait, j’ysuis ».C’est vrai, il l’a fait et il a vécu son rêve avecun grand enthousiasme. AFS est une occasion à laquelle nousn’avons jamais pensé car nous avons atten-du avec patience pendant sept années pourque Cem vienne.Et cette année, nous avons pris le risque dene pas le voir pendant un an pour lui don-ner un bon avenir et nous l’avons confié àla famille Sautereau, aux professeurs et àvous-même.Cem a posé sa candidature sans que noussoyons au courant. Malgré le fait qu’il aiteu l’occasion de vivre dans plusieurs pays, ila volontairement choisi la France.

Son niveau en français était insuffisant,même après une scolarisation de trois ans ;maintenant il parle couramment cettelangue et même l’anglais qu’il a pratiquéavec d’autres élèves de ce programmed’échange culturel.Je pense que l’éducation ne doit pas êtrejugée uniquement par l’école, les cours etles notes obtenues. Je crois que l’apprentis-sage d’une langue doit se faire au sein dupays où elle est parlée.Et, de plus, il a été hébergé par une familledistinguée et extrêmement attentionnée,en un seul mot une famille exceptionnelle.Il a un frère du même âge, merveilleux, quil’attendait.Vraiment Cem a réalise son rêve, il est trèsheureux. Je suis certaine que l’année qu’il a passéeavec vous va lui permettre d'acquérir desvaleurs positives pour son avenir.

Je vous remercie, vous AFS, pour l’attentionque vous avez envers les jeunes, bien qu’ilsnous manquent beaucoup…

Merci AFS ! ”LA PAROLE AUX LECTEURS

Par Canan Kurtoglu, maman de Cem, qui a passé un an enFrance en 2008-2009

Mehmet, Canan et Cem Kurtoglu

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