Contacts Sans Frontière - 2009 - Avril-Mai-Juin

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C’est la saison où se prend, pour un cer- tain nombre de familles, la décision d’ac- cueillir un participant AFS à la rentrée. A cette occasion, Contacts sans Frontière a col- lecté des témoignages non dénués d’humour de familles d’accueil. Elles y évoquent des souvenirs, tout frais ou plus anciens, de cette expérience qui, très souvent, se prolonge bien longtemps après le retour du jeune lycéen dans son pays. Tu peux m’aider pour ma valise ? Par Hélène Henry-Sautereau, AFS Ile de France Cem est arrivé ! C’est bête à dire, mais il est exactement comme sur ses photos ! Il a l’air fatigué et un peu inquiet. Peut-être qu’il pense que nous aussi (hélas !) on ressemble à nos photos…Nous quittons la gare d’Auray. Dans la voiture, un silence palpable s’installe. L’annonce d’un prochain bon déjeuner ne change rien à l’affaire. Nos paroles flottent dans l’air sans aucun effet. À la maison, il visite comme un petit animal perdu qui cherche une trace familière. Enfin, il se lance dans une phrase soi- gneusement préparée : « Il n’y a pas la télévision ? » Éclat de rire général. « Non , il n’y a pas la télévision en Bretagne ! » Là, Cem se demande si toute cette aventure n’est pas une erreur totale. On le rassure un peu : « Nous avons la télévision à Paris… » Un peu plus tard, il a préparé une autre phrase « Tu peux m’aider pour ma valise ? ». Je suis un peu surprise. Bien sûr, je peux t’aider. Dans sa peti- te chambre toute simple, je découvre un énorme monolithe sombre, assu- rément en provenance de Jupiter et je comprends qu’il ne sache pas qu’en faire. J’ouvre ce sarcophage inconnu. Tout est parfaite- ment bien rangé et plié à la perfection. À chaque vêtement retiré, j’ai le sentiment confus d’être un archéologue indiscret dévidant des bandelettes. En défaisant les gestes si tendres de la maman de Cem, je ressens tout l’immense amour pour son fils qu’elle a mis dans son atten- tion à faire cette valise pour lui, pour son voyage vers l’inconnu. Je me sens soudain émue. Elle m’a passé « le témoin » ! Pendant ce temps, Cem est comme un chat qui a sauté sur un mur trop haut. Son regard dit « tu vois, je l’ai fait, j’y suis » mais je sais qu’il compte et recompte ses pattes et que ce qu’il voit du haut de son mur ne le rassure pas complètement. Quelques heures plus tard, il arrive affolé dans le salon, son dictionnaire franco-turc à la main et nous dit « il y a des torpilles dans ma chambre ». Heu…….En fait il est tombé sur la réserve de pétards du 14 juillet ! Le 14 juillet, il n’est pas au courant et vraiment, les pétards, il trouve cela bizarre. On est partis pour le culturel… Cem n’a pas été très emballé par la Bretagne. C’est vrai qu’après ses vacances au bord de la Mer Egée, il n’y a pas photo… « Est-ce qu’il y a vraiment des gens qui se baignent ici ? », m’a t-il demandé sans rire. Je dois dire qu’il n’avait pas tort de poser la question pour cet été 2008 ! En fait, Cem aime les grandes villes et Paris, ça lui va bien. Un jour il nous a dit : « ici c’est la liberté ». Ce mot chéri nous est allé droit au cœur : c’est le plus beau des compliments qu’on puisse faire à un Français, n’est-ce pas ? Alors, Cem, le culturel, je crois qu’il comprend bien ! Edito Souvenirs de familles Le printemps de l’accueil Notre Assemblée Générale nationale s’est tenue fin avril à Rennes où elle a rassemblé 130 membres de notre association. De nom- breux participants AFS accueillis en Bretagne se sont joints à la fête bretonne du samedi soir en compagnie de leurs familles d’accueil, pour un grand moment de convivialité (voir article en page 4). L’accueil est justement au centre de ce numé- ro de votre journal, consacré en grande par- tie au récit d’expériences d’accueil vécues par nos adhérents. Témoignages d’hier et d’aujourd’hui, qui évoquent les tâtonnements de la période d’« apprivoisement », les quiproquos, l’ap- prentissage de la différence culturelle et l’après, quand la relation affective patiem- ment construite devient un lien pour le reste de la vie. En ce printemps 2009, notre campagne de recrutement de familles d’accueil est en cours pour les 300 lycéens étrangers qui arriveront en France à la rentrée. Et l’aide de chaque adhérent sera précieuse pour mener à bien ce recrutement. Aussi, vous trouverez dans ce numéro de votre jour- nal un appel à accueillir écrit par la famille Aoustet, en Ardèche, qui, je l’espère, vous aidera à convaincre une famille autour de vous de se lancer dans cette merveilleuse expérience. J’ai par ailleurs le plaisir de vous présenter le rapport d’activité de notre association pour 2008, qui fut une année très riche, au cours de laquelle des activités exceptionnelles ont été mises en place : un colloque, un rassem- blement de bénévoles européens, une jour- née du dialogue interculturel (reconduite en 2009), le programme « Jeunes Ambas- sadeurs » (également reconduit en 2009, voir l’interview en page 7). Ces activités nous ont permis de nous ouvrir à de nouveaux publics, mais aussi de faire rayonner la France au sein du réseau interna- tional AFS. Nous pouvons être fiers de ces réalisations et je remercie toutes les personnes qui y ont été associées ! Anne Collignon > Présidente AFS Vivre Sans Frontière Anne Collignon au milieu des bénévoles d’AFS Bretagne lors de l’Assemblée Générale d’AFS Vivre Sans Frontière SOM MAIRE 1 > LA VIE de l’association p. 1 - 3 Souvenirs de familles p. 3 L’actualité des programmes accueil et départ p. 4 L’Assemblée Générale d’AFS Vivre Sans Frontière en Bretagne 2 > INTER Cultures p. 5 La grande partie cachée de l’iceberg 6 > PAROLES d’AFS’ers p. 6 Destination Brésil 7 > INTERVIEW p. 7 L’Acsé, partenaire de Jeunes Ambassadeurs 2009 8 > CARNET 8 > BREVES Cem entouré de sa famille d’accueil : Gérard, Gaspard et Hélène

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Le journal trimestriel de notre association AFS Vivre Sans Frontière, à destination des bénévoles

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Page 1: Contacts Sans Frontière - 2009 - Avril-Mai-Juin

C’est la saison où se prend, pour un cer-tain nombre de familles, la décision d’ac-cueillir un participant AFS à la rentrée.

A cette occasion, Contacts sans Frontière a col-lecté des témoignages non dénués d’humour defamilles d’accueil. Elles y évoquent des souvenirs,tout frais ou plus anciens, de cette expériencequi, très souvent, se prolonge bien longtempsaprès le retour du jeune lycéen dans son pays.

Tu peux m’aider pour ma valise ?Par Hélène Henry-Sautereau, AFS Ile de France

Cem est arrivé ! C’est bête à dire, mais il est exactement commesur ses photos ! Il a l’air fatigué et un peu inquiet. Peut-être qu’ilpense que nous aussi (hélas !) on ressemble à nos photos…Nousquittons la gare d’Auray. Dans la voiture, un silence palpables’installe. L’annonce d’un prochain bon déjeuner ne change rienà l’affaire. Nos paroles flottent dansl’air sans aucun effet. À la maison, ilvisite comme un petit animal perduqui cherche une trace familière.Enfin, il se lance dans une phrase soi-gneusement préparée : « Il n’y a pasla télévision ? » Éclat de rire général.« Non , il n’y a pas la télévision enBretagne ! » Là, Cem se demande sitoute cette aventure n’est pas uneerreur totale. On le rassure un peu :« Nous avons la télévision à Paris… »

Un peu plus tard, il a préparé uneautre phrase « Tu peux m’aider pourma valise ? ». Je suis un peu surprise.Bien sûr, je peux t’aider. Dans sa peti-te chambre toute simple, je découvreun énorme monolithe sombre, assu-rément en provenance de Jupiter etje comprends qu’il ne sache pas qu’en faire. J’ouvre ce sarcophage inconnu. Tout est parfaite-ment bien rangé et plié à la perfection. À chaque vêtement retiré, j’ai le sentiment confusd’être un archéologue indiscret dévidant des bandelettes. En défaisant les gestes si tendres dela maman de Cem, je ressens tout l’immense amour pour son fils qu’elle a mis dans son atten-tion à faire cette valise pour lui, pour son voyage vers l’inconnu. Je me sens soudain émue. Ellem’a passé « le témoin » !

Pendant ce temps, Cem est comme un chat qui a sauté sur un mur trop haut. Son regard dit « tu vois, je l’ai fait, j’y suis » mais je sais qu’il compte et recompte ses pattes et que ce qu’il voitdu haut de son mur ne le rassure pas complètement.

Quelques heures plus tard, il arrive affolé dans le salon, son dictionnaire franco-turc à la mainet nous dit « il y a des torpilles dans ma chambre ». Heu…….En fait il est tombé sur la réservede pétards du 14 juillet ! Le 14 juillet, il n’est pas au courant et vraiment, les pétards, il trouvecela bizarre. On est partis pour le culturel…

Cem n’a pas été très emballé par la Bretagne. C’est vrai qu’après ses vacances au bord de la MerEgée, il n’y a pas photo… « Est-ce qu’il y a vraiment des gens qui se baignent ici ? », m’a t-ildemandé sans rire. Je dois dire qu’il n’avait pas tort de poser la question pour cet été 2008 !

En fait, Cem aime les grandes villes et Paris, ça lui va bien. Un jour il nous a dit : « ici c’est laliberté ». Ce mot chéri nous est allé droit au cœur : c’est le plus beau des compliments qu’onpuisse faire à un Français, n’est-ce pas ?

Alors, Cem, le culturel, je crois qu’il comprend bien !

Ed

ito

Souvenirsde familles ”

Le printemps de l’accueil

Notre Assemblée Générale nationale s’esttenue fin avril à Rennes où elle a rassemblé130 membres de notre association. De nom-breux participants AFS accueillis en Bretagnese sont joints à la fête bretonne du samedisoir en compagnie de leurs familles d’accueil,pour un grand moment de convivialité (voirarticle en page 4).

L’accueil est justement au centre de ce numé-ro de votre journal, consacré en grande par-tie au récit d’expériences d’accueil vécues parnos adhérents.

Témoignages d’hier et d’aujourd’hui, quiévoquent les tâtonnements de la périoded’« apprivoisement », les quiproquos, l’ap-prentissage de la différence culturelle etl’après, quand la relation affective patiem-ment construite devient un lien pour le restede la vie.

En ce printemps 2009, notre campagne derecrutement de familles d’accueil est en courspour les 300 lycéens étrangers qui arriveronten France à la rentrée.

Et l’aide de chaque adhérent sera précieusepour mener à bien ce recrutement. Aussi,vous trouverez dans ce numéro de votre jour-nal un appel à accueillir écrit par la familleAoustet, en Ardèche, qui, je l’espère, vousaidera à convaincre une famille autour devous de se lancer dans cette merveilleuseexpérience.

J’ai par ailleurs le plaisir de vous présenter lerapport d’activité de notre association pour2008, qui fut une année très riche, au coursde laquelle des activités exceptionnelles ontété mises en place : un colloque, un rassem-blement de bénévoles européens, une jour-née du dialogue interculturel (reconduite en2009), le programme « Jeunes Ambas-sadeurs » (également reconduit en 2009, voirl’interview en page 7).

Ces activités nous ont permis de nous ouvrirà de nouveaux publics, mais aussi de fairerayonner la France au sein du réseau interna-tional AFS.

Nous pouvons être fiers de ces réalisations etje remercie toutes les personnes qui y ont étéassociées !

Anne Collignon > PrésidenteAFS Vivre Sans Frontière

Anne Collignon au milieu des bénévolesd’AFS Bretagne lors de l’Assemblée Générale

d’AFS Vivre Sans Frontière

SOM MAIRE

1 > LA VIEde l’association

p. 1 - 3 Souvenirs de famillesp. 3 L’actualité des programmes

accueil et départp. 4 L’Assemblée Générale

d’AFS Vivre Sans Frontièreen Bretagne

2 > INTERCultures

p. 5 La grande partie cachéede l’iceberg

6 > PAROLESd’AFS’ers

p. 6 Destination Brésil

7 > INTERVIEW

p. 7 L’Acsé, partenaire de JeunesAmbassadeurs 2009

8 > CARNET

8 > BREVES

Cem entouré de sa famille d’accueil :Gérard, Gaspard et Hélène

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2Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2009

Souvenirsde familles ”(Suite)

« Pieds nus, or not pieds nus » ?Par Valérie Suignard, AFS Aube

Fiona (jeune Néo-Zélandaise de 16 ans) estvenue en plein hiver 1992 pour 2 mois. Ellequittait la Nouvelle-Zélande sous le soleilestival, et malgré les consignes données parles responsables AFS, elle a débarqué gareSaint Lazare en mini-jupe et en espadrilles !Ma mère a été un peu interloquée et lui ademandé si elle avait (dans sa grosse valise)quelques pantalons chauds et des chaus-sures fermées. Fiona l’a rassurée en luirépondant : « oui, bien sûr ! »

Au déballage de la valise, le constat a éténettement moins enthousiaste : peu devêtements chauds, et une paire de tennis.Rien de dramatique, sauf que Fiona mesureplus de 1 mètre 80 et chausse du 43…Cequi, dans notre belle ville provinciale(Troyes, en Champagne) n’est pas très cou-rant. Elle a été très surprise de ne pas trou-ver de chaussures à sa taille dans les rayonsfemmes des boutiques. Une fois chausséeet rhabillée, nous sommes allés à la mon-tagne faire du ski ; et là, surprise : Fiona n’arien trouvé de mieux que de vouloir aller,au saut du lit, en collants, sans rien auxpieds et dans la neige, chercher des crois-sants au kiosque en bas du chalet ! Ca par-tait d’un bon sentiment, mais mon père aeu un mal de chien à lui faire enfiler unepaire de chaussures et mettre un anorak !

Elle a récidivé à Paris, dans le jardin desTuileries : elle se promenait pieds nus sur lespelouses, et avait beaucoup de mal àremettre ses chaussures sur les trottoirs !

Doit-on en déduire que tous les Néo-Zélandais sont des va-nu-pieds ?

Quand sait-on que l’on faitvraiment partie d’une famille ?Par Catherine Maurice, AFS Bourgogne-Franche Comté

Tout le monde est assis autour de la table.Mes filles, Emeline et Anne-Charlotte,Manon, la meilleure amie d’Emeline etManuel, mon fils argentin. Je pose la casserole sur la table, en disant :« servez-vous ! ».Emeline attrape la cuillère, se sert et la faitpasser à son voisin. Manuel nous fait remar-quer qu’Emeline s’est servie en premier,alors qu’on aurait du faire servir notre invi-tée, Manon.Je lui réponds que, depuis le temps queManon vient à la maison, elle fait partie de

la famille. Manuel se met à bougonner : « Elle fait partie de la famille ! Elle fais par-tie de la famille ! C’est moi qui fais partiede la famille ! » Et il se retourne vers Manon et lui deman-de : « Sais-tu où se trouve la réserve de papierquand il n’y en a plus dans les toilettes ? » Et Manon savait ! Alors Manu a reconnuqu’elle faisait bien partie de la famille !

Au secours, ils reviennent !Par Benoit Roche, AFS Vienne-Charente

Pour parodier une ancienne campagne depub bien connue, je dirais aux futuresfamilles d’accueil : « Au secours, ils revien-nent ! ». En effet, nous avons accueilli troisfois avec mon compagnon (et oui, la « famille » peut se décliner de nombreusesfaçons différentes) et à chaque fois ce futun bonheur. Et nos « fils » reviennent : unété nous avons eu les trois à la maison, sanscompter les copines et les copains, la mai-son avait un air d’auberge de jeunesseinternationale ! D’ailleurs Adam a confec-tionné, pour l’occasion, une belle pancarte :« Benoit’s house, Auberge de Jeunesse »

Adam, mon « fils australien » est revenupasser quinze jours en France récemment,après nous avoir rendu visite plusieurs foisdéjà depuis 1999-2000, où il a passé uneannée chez nous. Il a travaillé deux ans àLondres, fait de longues escapades dans lespays d’Asie (son passeport ressemble à unpasseport de trafiquants d’armes). Il est

ensuite revenu en Australie pour monter sapropre boîte d’informatique qui marchemaintenant très bien. Adam est toujoursaussi fou et charmant mais bien plus réflé-chi aussi. J’espère pouvoir aller le voir enAustralie, l’idée est dans l’air…

Quant à Andrew, mon « fils américain »(accueilli en 1996-1997), il s’est marié le 20septembre avec Carolyn. Très bon chanteur,il faisait partie aux Etats-Unis de groupesvocaux de renom et nous avions créé pourNoël 1996 une chanson à quatre voix surAFS avec tous les autres jeunes accueillisdans la région. Il est maintenant ingénieurdu son d’un groupe de chanteurs a capellaet fait des tournées dans le monde entier.Malheureusement, son groupe, Naturally 7,n’est pas connu en France et ses périples nepassent pas par l’hexagone (mais on peutl’écouter sur le site www.n7house.de)…

Christophe (ou Christopher, accueilli en2001-2002), mon fils allemand, voudraitcontinuer des études en France, il est trèsartiste lui aussi. Et tous ont fait partie de mes spectaclesmédiévaux car je suis metteur en scène despectacles.

Alors, chères futures familles d’accueil,vous êtes prévenues, si l’accueil se déroulebien, ce n’est pas seulement une année deréelle émotion et de joie que vous risquezde subir, mais de nombreuses autres annéesaprès…Et c’est génial !

Mon P.I.D.* à moiPar Annie Mathieu, AFS Vosges

Je m’étais toujours dit qu’en cours de car-rière, je m’arrêterais au moins six mois….Les RTT et la possibilité de cumuler uncompte épargne temps sont tombées à picet j’ai finalement pris 6 mois de congé sab-

Anne-Charlotte, Manuel et Emeline

Christopher et Adam

LA VIE DE L’ASSOCIATION

AFS

FRANCE

AFS dans le

MONDE

l’écho des

RÉGIONS

* Programme d’Initiation au Développement ; il s’agit d’un programme proposé par AFS à de jeunes adultes et qui consiste à effectuer 6 mois de volonta-riat à l’étranger.

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LA VIE DE L’ASSOCIATION

AFS

FRANCE

AFS dans le

MONDE

l’écho des

RÉGIONS

3Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2009

batique rémunéré par ce compte épargnetemps, d’octobre à avril.

Alors comment occuper ces six mois ? Fairede l’humanitaire ? « Ils » ont reculé devantma candidature…! AFS en P.I.D. ?…. Je suisbien trop vieille !

Alors j’ai tout de même « utilisé » AFS pen-dant trois mois pour aller rendre visite àmes filles d’accueil et à leurs familles enAmérique Latine.

Au Mexique :Je suis allée vivre un mois chez Faridi, auMexique. J’ai fait la connaissance de sasœur qui était beaucoup plus disponiblepour visiter le pays avec moi. Elles ontappliqué les règles AFS : je n’ai jamais eu ledroit de voyager seule ! Bien entendu j’airendu visite à ses parents qui habitent dansle Chiapas, et Guillermo, le papa, m’aaccompagnée pour visiter Mexico. J’ai com-mencé à apprendre l’espagnol mais, en fait,j’ai beaucoup parlé en français avec Faridiqui était ravie de pouvoir reparler français !

Au Paraguay et en Argentine :Puis mon mari m’a rejointe à Buenos Aireset nous avons passé un mois ensemble au

Paraguay, dans la famille de Sandra, pourles fêtes de fin d’année… Au chaud, reçuscomme des rois ! Les réveillons de Noël etdu Nouvel An dans le jardin, avec lesfamilles de nos amis, c’était féérique ! Noussommes allés ensuite tous les deux enArgentine pour quelques jours, et là, monespagnol encore bien approximatif m’a étébien utile.

En Equateur :J’ai poursuivi mon voyage seule, versl’Equateur, où je suis restée un mois dans lafamille d’accueil de ma fille. J’ai partagé lequotidien (jardiné avec Maria, fait la cuisi-ne, fait les courses) et j’ai eu du temps pouraller « escalader » le Cotopaxi ou visiter lacampagne, qui est vraiment superbe. Et j’airéussi à discuter (à la fin du mois) de tout,de politique, de religion, de philosophie !

Toutes ces familles, je les connaissais un peu« virtuellement » mais c’était merveilleuxde les rencontrer et de partager leur vie.Maintenant nous ne sommes pas que desamis mais une grande famille ! J’ai aussi pu comprendre encore mieux lespetites « manies » de mes filles d’accueil etles difficultés qu’elles ont rencontrées chezmoi. Je me suis rendu compte aussi de la

volonté qu’a eue ma fille pour s’adapter àune nouvelle vie, un nouveau climat, unenouvelle famille ! Les premiers jours, enaltitude, on a froid (oui oui, en Equateur ilfait froid !) et mal à la tête !

Ce que j’avais rêvé de faire en étant jeunea été rendu possible plus tard ! Même quin-quagénaire !

Merci AFS !

Annie Mathieu (à droite) avec son mari, Sandraet ses parents

Côté départIls seront en principe 180 à s’envoler cet étépour vivre une année scolaire pas commeles autres vers une trentaine de pays.Côté séjours courts, 154 candidats au totalse préparent au départ et nous enregis-trons un succès croissant sur ces pro-grammes : 90 candidats pour l’échange 3mois Canada, 13 pour l’échange 2 moisCanada et 47 pour le séjour de 2 mois d’été(en Nouvelle-Zélande, Argentine, Afriquedu Sud et Costa Rica).Quant au programme d’initiation au déve-loppement, ils sont 15 inscrits pour la ses-sion d’été.

Côté accueilPlus de 200 lycéens originaires d’une qua-rantaine de pays attendent avec impatien-ce de savoir quelle famille leur fera passerune année inoubliable ! D’autres viennentégalement pour un semestre ou un tri-mestre et nous espérons que les témoi-gnages que contient ce numéro sauronsvous convaincre ou l’un de vos proches quele jeu en vaut la chandelle !Pour obtenir plus de renseignements sur lesjeunes que nous accueillons et sur lesmodalités de l’accueil, n’hésitez pas àcontacter votre coordinateur AFS local ouAngélique Madelénat, au Siège national : [email protected],01 45 14 03 13.

L’actualité des programmes

etaccueil départ ”Par Caroline Barjon

Bientôt un nouveau site web pour AFSSurveillez votre écran d’ordinateur d’ici lafin du mois de mai. Le site d’AFS Vivre Sans Frontière fait peauneuve : nouvelle maquette, nouvelle ergo-nomie, nouvelles rubriques, nombreusesvidéos, pages locales de nos associations,etc. Les nouveautés seront au rendez-vous !

Page 4: Contacts Sans Frontière - 2009 - Avril-Mai-Juin

4Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2009

Une participation collective desbénévoles et jeunes accueillis enBretagne

Comme le souligne Christine Giovannoni, pré-sidente d’AFS Bretagne, l’implication collecti-ve des bénévoles, qui se sont réunis à plusieursreprises pour préparer cet événement, a étédéterminante dans sa réussite. Aidée desjeunes participants AFS accueillis cette annéeen Bretagne, la douzaine de bénévoles mobi-lisée sur l’A.G. n’a pas ménagé sa peine : ilsont assuré l’installation et la décoration de lasalle pour la fête et réalisé fresques et pan-neaux. Et surtout - et c’est à ces petits signesque l’on voit le plus d’un échange comme ceuxproposés par AFS - les jeunes ont assuré lesvisites guidées du centre historique de Rennes,après avoir « répété », le week-end précédent,avec une guide conférencière ! Ces derniersont également ramassé les pommes qui ontservi à la réalisation du jus de pomme servipendant la soirée, en partenariat avec l’asso-ciation franco-brésilienne « les Amis duJuraçal ».Pendant le week-end, Christine Giovannoni apar ailleurs tenu à remercier Michel Campel,bénévole AFS de longue date, qui a relancéAFS en Bretagne il y a quatre ans, ainsi que lesbénévoles qui se sont investis depuis dans ledéveloppement de l’association. Elle a remer-cié également tous les bénévoles et, plus spé-cialement, Sylvie et Gérard Bouchet, qui ontœuvré activement à la préparation de cetteA.G. en Bretagne.

Soirée bretonne et petites attentions

Sur place, tous les participants à l’assem-blée se sont vu remettre en cadeau un saccontenant des petites crêpes bretonnesainsi que des guides touristiques et livressur la Bretagne. Quant à la soirée, qui a ras-semblé 130 personnes, elle a débuté parune marche emmenée par les jeunes musi-

ciens du groupe de musique formés auCercle Celtique de Rennes, ainsi que pardeux Bretonnes plus vraies que nature !

Crêpes, galettes, andouille, coquilles saint-jacques, cidre et jus de pomme étaient aumenu et des danses bretonnes ont permis àtous de se dégourdir les jambes. Desuperbes lots, offerts par des entreprises etdes artistes locaux ont été mis en jeu pourla tombola. Et, malgré une surenchère dequelques bénévoles d’AFS Ile de Francepour essayer de gagner le premier lot, c’estfinalement une famille d’accueil bretonnequi a remporté le trophée AFS, une plaquegravée et découpée dans du métal.

Des débats riches et de nouveauxvenus au Conseil d’Administration

Le dimanche matin avait lieu la partie stu-dieuse de l’événement, avec la tenue de

l’Assemblée Générale de la fédération AFSVivre Sans Frontière en présence de repré-sentants de 23 de nos 27 associationslocales. Les débats ont été particulièrementriches et un vote sur le renouvellementd’une partie des membres du Conseild’Administration a permis d’élire de nou-veaux venus : Olivier Polge de Combretd’AFS Collines du Rhône, Guy Marin d’AFSBretagne, Anne Gérardi d’AFS Ile deFrance. Et Guy Maugier, également d’AFSIle de France, qui remplacera BrunoNawracala au poste de trésorier national.Bruno a effectivement annoncé sa volontéde se retirer de ses fonctions et nous leremercions, ainsi que les autres membressortants pour tous le travail accompli cesdernières années.

Merci à tous les bénévoles d’AFS Bretagnede nous avoir offert ce grand moment deconvivialité et de travail conjugués !

De nombreux sponsors ont soutenu cetteA.G.

Il faut souligner le travail de partenariats et derecherche de fonds réalisé par AFS Bretagne à cetteoccasion. Une subvention du Conseil régional a permisd’inviter les participants AFS et leurs familles d’accueilà la soirée. Et des partenariats avec de nombreusesentreprises ont permis d’obtenir lots et cadeaux :livres, DVD, sacs, stylos, traversée en bateau, etc.

AFS

FRANCE

Les accordéonistes du groupe de musique bretonne Le centre de la Hublais

Claire Lebarbé et Zoé Kergomard

Une assemblée studieuse

Cercle de danse bretonne

L’A s s e m b l é e G é n é r a l ed’AFS Vivre Sans Frontières’est déroulée les 25 et 26avril 2009 dans le cadre

champêtre du centre de laHublais, à Cesson Sévigné, près de Rennes. Les bénévoles d’AFS Bretagne avaient mis les petits plats dansles grands pour accueillir tous les participants autour de trois temps forts : des visites dans Rennes, unesoirée bretonne et l’assemblée générale en elle-même. Au plus fort de la fête, le samedi soir, l’événementà réuni 130 personnes.

LA VIE DE L’ASSOCIATION

L’Assemblée Générale d’AFS VivreSans Frontière en Bretagne ”

l’écho des

RÉGIONS

AFS dans le

MONDE

Par Caroline Barjon, avec Christine Giovannoni, présidente d’AFS Bretagne

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5Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2009

J’ai lu avec grand intérêt l’article de ChamilMahieddin sur le colloque « Movingbeyond Mobility », qui s’est déroulé àBerlin en octobre dernier. En tant qu’anthropologue, Chamil Mahieddinconsidère le Modèle de Développement dela Sensibilité Interculturelle (MDSI) deMilton Bennett comme « culturaliste » etfondé sur des notions, désormais écartées,développées par des anthropologues audébut du XXème siècle. Je ne suis pasconvaincue par le portrait que fait ChamilMahieddin du MDSI. Et je ne vois pas dansles travaux de Bennett d’affirmation selonlaquelle les gens agissent comme des« robots culturels », ni que la culture condi-tionne l’adoption d’une forme particulièrede comportement, de valeurs, de schémasde pensée ou d’attitude.

Bennett serait le premier à être d’accordavec l’idée selon laquelle la « culture » nedoit pas être pensée comme statique oucomme une série de caractéristiques ou devaleurs. Je l’ai questionné plusieurs fois surles raisons pour lesquelles il pense que lemodèle de « l’iceberg » (1) ne devrait pasêtre utilisé. Selon lui, ce modèle donne l’im-pression que la culture est une chose solideet statique. Mon argument est qu’aucunemétaphore n’est parfaite et qu’il y a unintérêt à considérer cette grande partiecachée de l’iceberg. De même, je trouveque le MDSI est un outil qui permet à AFSd’identifier quelques-uns des besoins édu-catifs de nos participants ; il nous permetégalement de voir comment accroître leurprise de conscience et leur compréhensionde leurs propres « diverses diversités »,comme dirait Fred Dervin, et de celles desautres.

Tout particulièrement, lorsque nous étu-dions les profils de nos participants en utili-sant le MDSI, nous arrivons à une conclu-sion semblable à celle de Dervin. Seloncette conclusion, nos participants retire-raient un énorme bénéfice de la réflexionsur ce qu’ils sont en train de vivre et d’ap-prendre, par la rédaction d’un journal inti-me ou d’un blog, qui sont des exemplesd’encouragement à la réflexion.

Je suis cependant influencée par l’éduca-tion que j’ai reçue aux Etats-Unis, où j’ai puobserver une tendance à encourager leschoses utiles, même si elles présentent desdéfauts dans leur théorie ou leur concept.De temps à autre, il m’arrive de m’émer-veiller devant un concept élégant et bientourné mais il m’est difficile de ne pas vou-loir mettre ce concept en pratique, pourrésoudre un problème, par exemple. C’esttrès américain, n’est-ce pas ? Ces sortes demodèles culturels dans notre manière depenser sont repérables, bien sûr, mais celane veut pas dire que ces modèles vontdéterminer ma façon de penser ou de mecomporter en toute situation.

Nos participants et leurs parents ont ten-dance à rechercher ce que Dervin etMahieddin considèrent comme une« grammaire des cultures ». Ceci prend, enprincipe, la forme d’une liste de choses àfaire et à ne pas faire, de conseils destinésà éviter d’offenser sans le vouloir une per-sonne d’une autre culture. Bien sûr, ceslistes ont leurs limites évidentes mais égale-ment leur utilité pour nos participants quise retrouvent, lors de leur séjour à l’étran-ger, face à des modèles de comportementde groupe, des réactions et des attitudestout à fait différents de ceux qui prévalentdans leur propre environnement. Cesmodèles sont observables de manière trèslarge et de façon généralisée et, jusqu’à uncertain point, on peut préparer quelqu’unà rencontrer des modèles aussi différents,en lui en donnant quelques exemples. Leproblème surgit lorsqu’une personne secrée un peu rapidement des règles rigidesen fonction de ces exemples et nerecherche que la façon « correcte » de secomporter à l’étranger, sans chercher àcomprendre les gens qui vivent là. C’est ledanger que souligne à raison ChamilMahieddin et je suis convaincue queBennett serait d’accord.Les travaux de Dervin donnent quelquesaperçus intéressants sur une situation toutà fait typique pour bon nombre d’étudiants

qui séjournent à l’étranger et finissent iso-lés dans une enclave avec d’autres étu-diants étrangers. Il donne notammentquelques suggestions pour aider ces étu-diants à mieux bénéficier de leur expérien-ce à l’étranger en termes de compréhen-sion de leur propre culture et de la culturedu pays d’accueil ; il propose par ailleursune nouvelle manière de parler des diffé-rents aspects de cette expérience. Son tra-vail est unique et mérite notre attention.Dervin a travaillé sur le concept des « cinqsavoirs » de Byram (2) qui définit différentstypes de connaissances, d’aptitudes ou d’in-telligence nécessaires pour établir descontacts avec des personnes d’autres cul-tures. Ce travail de Byram a gagné en noto-riété et AFS travaille actuellement avec unchercheur néo-zélandais, Leo Hitchcock, surun projet fondé sur les compétences deByram.

Comme Chamil Mahieddin, je partage l’es-poir qu’AFS continuera à développer cetteforme de dialogue et je remercie ContactsSans Frontière de publier ces articles.

(1) Il s’agit d’un des modèles de représentationde la culture les plus connus. Il illustre le fait quecertaines composantes de la culture sont visiblestandis que d’autres échappent à la perceptionimmédiate.

(2) Michael Byram est professeur en sciences del'éducation à l'Université de Durham (Royaume-Uni). Il est également Conseiller spécial de laDivision des Politiques linguistiques au Conseil del'Europe, à Strasbourg. Il définit ainsi ses « cinqsavoirs » : savoir comprendre, savoir apprendre,savoir faire, savoir être, savoir s’engager.

Quelques références pour aller plus loin :

HANSEL B. (2007 2ème édition) The Exchange StudentSurvival Kit. Boston, Intercultural Press

HANSEL B. (2008) AFS Long Term Impact Study, Report2 : Looking at Intercultural Sensitivity, Anxiety andExperience with Other Cultures, disponible surwww.afs.org/research

Blog de Betsy HANSEL : www.interculturaleyes.org

BYRAM M. (2006) Living and studying abroad,Multilingual Matters

BYRAM M. (2008) From foreign language educationto education for intercultural citizenship, MultilingualMatters

BYRAM M. et DERVIN F. (2008) Echanges et mobilitésacadémiques : quel bilan ? Paris, L’Harmattan

Nous avons publié dans le numéro de janvier deContacts Sans Frontière, l’article « So intercultu-rally incorrect » de Chamil Mahieddin, ancien par-

ticipant AFS et étudiant en anthropologie sociale etculturelle. Chamil y exposait les limites du Modèle de

Développement de la Sensibilité Interculturelle développé parMilton Bennett et utilisé par notre organisation dans l’évaluation de l’apport d’une année scolaire àl’étranger. Betsy Hansel, Directrice de l’éducation et de la recherche interculturelles d’AFS InterculturalPrograms, a souhaité réagir à cet article et nous publions ici son texte.

La grande partiecachée de l’iceberg ”

Par Betsy Hansel (traduit de l’anglais par Michèle Nepveu,

Secrétaire générale d’AFS Vivre Sans Frontière)

INTER-CULTURES

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Trimestriel : Avril - Mai - Juin 20096

PAROLES D’AFS’ERS

Quelques différences culturelles

Sans chichisComme le fait remarquer Diane Durand, quipasse une année dans le Mato Grosso do Sul(près du Paraguay), on fait moins de manièresau Brésil qu’en France. C’est ce qu’elle a apprisen déjeunant avec des amis : « J'étais à tableavec des amis et j'ai eu le malheur de plier maserviette en papier en deux et de me tampon-ner doucement les lèvres pour m'essuyer labouche. Une amie à surpris mon geste et m'aimitée, tous les autres s'y sont mis aussi et,pour finir, on m'a expliqué qu'il ne fallait pasêtre si maniérée. Que la prochaine fois jedevrais rouler ma serviette en boule, la passerrageusement sur ma bouche et que je pouvais,en plus, si j'avais chaud, m'essuyer le visageavec ».

La fête des 15 ansAlizée Roger, qui goûte les délices de ce paysà Salvador de Bahia, pointe, elle, la fête des 15ans chez les filles et la débauche de moyensqui va avec : « Ici on considère que 15 ansreprésente une phase dans l’évolution de lajeune demoiselle (elle devient « adulte »..). Etpour ceux qui en ont les moyens, c’est un anni-versaire absolument gigantesque. J’ai vu plusde 200 personnes conviées avec bar, garçonsdéfilant entre toutes les tables avec plateauxde petits fours et canapés, table de mixage oùdeux DJ’s se partagent le son, quatre écransplasma pour faire défiler les photos de la« fêtée», un photographe professionnel. Et,pour finir en beauté, les invités recevaient, à lasortie, des tongs (« Ipanema », la qualité endessous des « havaianas ») roses ou blanchesavec sur le fond le nom écrit en caractères grasde la jeune « fêtée »...

Montrer son corps Marion Trifot, qui vit à João Pessao, dans leNordeste, « une région où le hamac, le cous-cous et le tapioca sont typiques », insiste sur ladifférence vestimentaire chez les femmes :« Ici, il faut montrer son corps. Plus les femmessont pulpeuses, plus elles sont courtisées ».

Les pratiques religieuses Alizée met également en avant une manièredifférente de pratiquer la religion : « Mesparents d’accueil ne sont pas religieux maiscroient en Dieu et se réunissent tous lesdimanches soirs pour faire une étude de“l’évangile” durant un peu plus d’une heure.D’après moi, cela s’apparente plus à uneréflexion philosophique sur l’univers, sesdimensions divines et sur les relations de l’êtrehumain avec une “force intelligente supérieu-re”. C’est parfois très poussé mais intéressant.J’en suis presque venue à croire en la possibleexistence d’une énergie divine ».

A propos de la l’Année de la France etdes Français

Moulin Rouge et « Vie en rose »A écouter Diane Durand, il semblerait quel’image véhiculée par la télévision renvoie àdes références très stéréotypées : « Comme maville est petite, aucun événement n'est prévupour le moment. On ressent plutôt l'Année dela France au Brésil en regardant le carnaval deRio de Janeiro ou São Paulo quand les charsqui défilent dans les rues portent les noms de"Moulin Rouge" ou "La vie en rose" ».

Avec l’aide de l’Alliance françaiseD’après Marion, « ici beaucoup de personnesaiment déjà la France et sa langue. Et ayantune Alliance Française dans ma ville, il y abeaucoup d´événements organisés : si je neme trompe pas, tous les jeudis il y a un filmfrançais contemporain diffusé dans le centreculturel de la ville. Et il y a des fêtes aussi. J'enai entendu parler car ma sœur brésilienneapprend le français ».

Salvador relativement « oubliée »Selon Alizée, « l’Année de la France au Brésiln’est pas très divulguée. Du moins, à Salvador,car j’ai cru comprendre que Rio de Janeiro etSão Paulo étaient mieux nanties au niveauévénements et Salvador relativement “ou-bliée”. Le peu dont j’ai, pour l’instant, enten-du parler c’est que l’événement d’ouverture aeu lieu et que la plupart des événements sedérouleront dans le « Pelourinho » (le vieuxcentre ville) : marches, présentations théâtrales, cinématographiques, etc. A partça, je n’en ai pas entendu parler, ni à la télévi-sion, ni au lycée... Ça n’a pas l’air encore très diffusé... »

Un pays admiré mais des Français mal perçusCôté perception des Français dans l’entouragede nos participantes, il semblerait que nousayons quelques progrès à faire au niveau del’image véhiculée….Alizée dit avoir souvent entendu parler d’ar-rogance et de mépris. Par ailleurs, « physique-ment parlant, ils ont l’image du Français àmoustache, vêtu d’un pull à rayures blanches

et bleues, d’un béret rouge et tenant en maingauche une palette de peinture…Quoiquecette image soit bien stéréotypée, après yavoir un peu pensé… Ma mamy fait des expo-sitions de peinture, mon papy a un voilier,mon père est peintre de profession et il fait dela voile et, moi, quand j’avais 10 ans, je merendais tous les mercredis après-midi au coursde peinture…La France est, elle, un pays que, dans l’en-semble, les Brésiliens admirent (pour son his-toire, la langue, la Tour Eiffel, les ChampsElysées, etc.)Ils trouvent à notre langue toutes sortes dequalificatifs : sexy, très jolie, douce, en “bec”(le “u” prononcé à la française), et chic (reve-nu très souvent) au point que la majorité desgrands restaurants brésiliens ont un nom fran-çais ou au moins le fameux dessert qu’ilsappellent “petit gâteau” (dont la prononcia-tion est craquante...) qui est une sorte de fon-dant au chocolat accompagné d’une boule deglace vanille. Les gâteaux français se résumentdonc au “petit gâteau” ».

Et l’école dans tout ça ?

Comme l’explique Alizée, « ici, en dessous del’Equateur, les cours débutent en février (aprèsle carnaval) et vont jusqu’en novembre, oùcommencent les vacances d’été. Moi qui suisarrivée en août, j’ai donc terminé le derniertrimestre de l’année de première pour débu-ter celle de terminale après avoir eu deux moisde vacances. Les journées d’école se déroulentde la manière suivante : les élèves sont priésde venir avec le tee-shirt uniforme, un jean etdes chaussures qui ne soient pas “havaianas”,donnent leur carte d’étudiant à l’entrée, sedirigent vers la salle qui est attribuée à leurclasse (à l’inverse du système français, où cesont les élèves qui changent de classe, ici cesont les professeurs), assistent aux deux pre-mières heures de cours, ont une pause de(théoriquement) dix minutes, retournent encours pour deux heures, ont une deuxièmepause de, cette fois, vingt minutes puis deuxdernières heures de cours et sortent à 12h30.Les cours sont dispensés avec un micro et lesprofesseurs terminent en blaguant avec lesélèves ».

Nous mettons, le cap, dans ce numéro de Contacts SansFrontière, sur le Brésil, à l’occasion de l’Année de la Franceau Brésil. Inaugurée le 21 avril à grands renforts de feuxd’artifices, cette manifestation entend dépoussiérer l’imagede la France, rompre avec les clichés. Ceci à l’aide de plusde 600 événements, qui visent à mettre en avant la France

moderne, scientifique, multiethnique, curieuse de l’étranger.A en croire Alizée, Marion et Diane, que nous avons interrogées

pendant leur année scolaire sur place, les stéréotypes semblent encore bien ancrés, même si la Franceest connue et aimée au Brésil. « Accrochez votre ceinture, le choc culturel ne fera pas de blessés »,comme l’écrit Alizée…

DestinationBrésil ”

Propos recueillis par Caroline Barjon, Photos Alizée Roger

Costumes de carnaval

Séance de « free hugs » (« câlins gratuits ») surla plage

Page 7: Contacts Sans Frontière - 2009 - Avril-Mai-Juin

7Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2009

INTERVIEW

Après une première édition très réussie en2008, notre association travaille à la version2009 du programme Jeunes Ambassadeurs*,

init ié par l ’ambassade des Etats-Unis enFrance. Cette année, le programme est financé

non seulement par le Département d’Etat américain,mais également par l’Acsé, (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances). Le programme concernera 26 lycéens des régions Ile-de-France, Aquitaine, Limousin et Rhône-Alpes, quipasseront deux semaines aux Etats-Unis pendant les congés scolaires d’automne. Une collaboration étroi-te s’est installée entre AFS Vivre Sans Frontière et l’Acsé et, afin de mieux connaître ce nouveau parte-naire, Contacts Sans Frontière a interviewé Blanche Guillemot, directrice adjointe de l’Acsé.

L’Acsé, partenaire de

Jeunes Ambassadeurs 2009 ”Interview de Blanche Guillemot, directrice adjointe de l’AcséPropos recueillis par Caroline Barjon.

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Pourquoi l’Acsé s’est-elle engagée surce dispositif ?

L’Acsé s’est engagée sur ce dispositif pour plu-sieurs raisons. La première tient à l’objectif dece programme : repérer, soutenir et valoriserdes parcours d’excellence de jeunes issus demilieux populaires habitant les quartiers de lapolitique de la ville. Ce programme s’adresse àdes jeunes lycéens particulièrement méritantssélectionnés à la fois pour leur réussite scolairemais aussi, deuxième critère tout aussi impor-tant, pour leur engagement associatif, engage-ment au service d’une cause d’intérêt général.

Ce programme permet également de consoli-der, dans les régions concernées, un partenariatfort entre les services de l’Etat - dont lesRectorats, les Consulats américains - et les béné-voles d’AFS. L’implication des acteurs locauxprésents en région permet une action « remon-tante » dynamique et motivante pour tous ceuxqui travaillent au plus près du « terrain ». Enfin,le fait que les jeunes soient formés, avant leurdépart aux Etats-Unis, sur des enjeux aussiimportants que les principes de la Républiquefrançaise, la manière de concevoir l’égalité deschances pour tous, quelle que soit son origine,en France et aux Etats Unis, doit leur permettred’assurer une fonction de représentation dansle cadre de rencontres institutionnelles et asso-ciatives durant le séjour. Cette fonction dereprésentation (représenter sa région, son paysà l’étranger) a été un élément déterminant del’engagement de l’établissement puisqu’elleimpose une appropriation par les jeunes d’uncertain nombre de connaissances relatives àl’histoire du « modèle républicain français », etles amène à s’interroger sur leur identité et leurengagement.

A leur retour, et du fait de la mise en place d’unsystème de parrainage en lien avec des associa-tions de leur quartier, de leur ville, un travailcollectif pourra être engagé dans chacune desrégions ayant participé au programme, pourrendre compte et partager cette expérienceavec d’autres jeunes de leur région.

Ce travail, réalisé en amont et en aval du séjour,a été déterminant dans l’engagement de l’Acséaux côtés de l’Ambassade des Etats-Unis, grâceà laquelle les jeunes bénéficieront d’un séjourde grande qualité en lien avec les objectifs et lesthèmes retenus pour cette seconde édition : lacompréhension des valeurs de la Républiquefrançaise, la perception de l’égalité des chancesde part et d’autre de l’Atlantique, la promotionde l’engagement associatif.

Quand et pourquoi a été créée l’Acsé ?Quels sont ses objectifs et ses missions ?

L’Acsé a été créée par la loi du 31 mars 2006 surl’égalité des chances pour renforcer l’action del’Etat en faveur des habitants des quartiers de lapolitique de la ville et pour promouvoir l’égali-té des chances et la diversité. C’est un établisse-ment public placé sous la responsabilité duministre en charge de la politique de la ville,Brice Hortefeux et de la secrétaire d’Etat,Fadela Amara. L’Acsé pilote l’essentiel des cré-dits spécifiques consacrés par l’Etat à ces priori-tés. A ces deux missions principales s’ajoutent laresponsabilité du service civique et la gestiondu fonds interministériel de prévention de ladélinquance.

L’Acsé est un établissement public national àcaractère administratif, qui dispose d’un budgetd’intervention d’environ 500 millions d’eurospour 2009. L’agence finance plus de 12 000organismes privés et publics pour mener les mis-sions confiées par l’Etat. Les préfets sont lesdélégués de l’Acsé dans les régions et les dépar-tements ; ils animent les mesures prévues par laDynamique Espoir banlieues, les programmesmenés dans le cadre des contrats urbains decohésion sociale, le développement d’actions deprévention des discriminations pour promou-voir l’égalité et mettent en œuvre les orienta-tions fixées par le comité interministériel deprévention de la délinquance.

Pouvez-vous nous donner quelquesexemples de projets sur lesquels l’Acséintervient ?

L’Acsé développe des programmes destinés auxhabitants des quartiers de la politique de laville. Education, formation, accès à l’emploi et àl’activité économique, santé, promotion de ladiversité ou encore développement du liensocial sont des thèmes privilégiés du program-me de l’Acsé.

En matière d’éducation, notre programme deréussite éducative touche plus de 160 000enfants ou jeunes ; il consiste à offrir un accom-pagnement personnalisé aux enfants et à leursparents, il associe de nombreux professionnels,en matière éducative et de santé notamment.D’autres mesures ont été mises en place dans lecadre de la Dynamique Espoir banlieues, à titreexpérimental, comme le « busing » qui permetà des enfants de CM 1 et CM 2 habitant desquartiers populaires, de suivre leur scolaritédans une autre école que celle de leur quartier.Nous développons aussi des projets facilitantl’accès aux grandes écoles et aux filières d’excel-lence comme le dispositif « les cordées de laréussite ».

En matière d’accès à l’emploi et au développe-ment économique, l’Acsé aide au financementdes écoles de la deuxième chance, destinées auxjeunes sans qualification, avec pour objectif decréer 12 000 places d’ici 2012. L’agence soutientaussi des actions de parrainage, comme « Nosquartiers ont du talent » ou des forums emploiet métiers, par exemple. L’Acsé accompagne ledéploiement de la charte de la diversité parlaquelle quelque 2 000 entreprises s’engagentpour promouvoir la diversité culturelle et socia-le au sein de leur effectif. Le « job dating »,promu par l’IMS, a concerné de nombreusesvilles de France pour la promotion de l’em-bauche des jeunes des quartiers.

La lutte contre les discriminations liées à l’origi-ne et la promotion de la diversité touche denombreux programmes de l’Acsé. Prévenir lesdiscriminations à l’emploi dans les secteurspublics et privés nous amène à consolider denombreux partenariats avec les partenairessociaux, les entreprises et la fonction publique.L’Acsé finance plus de 80 plans territoriaux delutte contre les discriminations à l’emploi et aulogement.

Les actions culturelles sont aussi de véritablesatouts pour promouvoir la diversité. L’Acséfinance également, en lien avec le CentreNational de la Cinématographie, le fonds« Images de la diversité » qui soutient 110œuvres cinématographiques et audiovisuellesillustrant la part de la diversité dans la culturecommune. Citons par exemple, « Entre lesmurs » de Laurent Cantet, Palme d’Or à Cannesen 2008, ou actuellement au cinéma, « La pre-mière étoile ».

www.lacse.fr* Date limite de candidature : 27 mai 2009. Toutes les informations sur

http://french.france.usembassy.gov

Page 8: Contacts Sans Frontière - 2009 - Avril-Mai-Juin

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CARNET

BREVES

Directrice de la publication :Anne CollignonRédaction : Caroline BarjonMaquette : Serge GarciaImpression : ImprimerieCompédit Beauregard S.A.Tirage : 4000 exemplairesAFS Vivre Sans Frontière46, rue du Cdt Jean-Duhail94132 Fontenay-sous-Bois CedexTél : 01 45 14 03 10Fax : 01 48 73 38 32E-mail : [email protected] Web : www.afs-fr.org

AFS Vivre Sans Frontière estune association de loi 1901,reconnue d’utilité publique.

N° d'ISSN : 1953-762X

Par Arlette BESSY, ancienne bénévole d’AFS Rhône

Monique AMBROSINI nous a quittés le 25 décembre 2008. Elle n’a pas souhaité prévenir ses nombreux amis d’AFS de la maladie quila frappait. Pourtant, Monique et AFS, c’était une histoire fusionnelle. Une histoire qui se conjuguait en famille : Jo, son mari, grâceà qui aucun contact ne restait sans réponse et ses enfants, engagés au sein d’AFS, au niveau local ou national.

Monique a œuvré au sein d’AFS en Dauphiné Savoie avant de rejoindre l’association dans le Rhône, où elle a occupé les fonctionsde présidente, responsable accueil, responsable des relations avec les écoles et des relations presses, souvent en cumulant plusieursfonctions et toujours partante pour les visites à domicile et les week-ends.

Elle a su animer et développer AFS dans le Rhône : sa longue expérience lui per-mettait de toujours avoir l’anecdote qui permettait de rassurer les parents et quiaidait les jeunes à mieux comprendre les règles auxquelles ils étaient soumis.

Femme engagée, Monique défendait ses positions pied à pied. Nous avions ainsiquelques discussions animées au sein de l’association et, certains s’en souvien-nent sûrement, elle a porté haut ses convictions lors des assemblées généralesnationales. Cette force de caractère et son savoir-faire relationnel lui ont permisde trouver des familles d’accueil et de décrocher des inscriptions dans les lycées.Chaque année, une douzaine de jeunes étaient ainsi accueillis au sein de famillesde la région lyonnaise.

Après s’être tant investie, Monique a souhaité prendre du recul et, assurément,elle a manqué à AFS.

Par son action, elle a soutenu et transmis les valeurs d’AFS. Elle a permis à denombreuses familles et de nombreux jeunes de vivre une expérience inou-bliable.

Nous lui devons un grand merci pour son engagement : elle a su transmettre saflamme à beaucoup d’entre nous.

Hommage à Monique Ambrosini

Monique Ambrosini et son petit-fils, Pierre.

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Ce N° de Contacts Sans Frontière contient un exemplaire du rapport d’activité 2008et un document sur l’accueil

Trimestriel : Avril - Mai - Juin 2009

Une vidéo sur leséchanges de bénévolesAFS

Au cours de l’année passée, dif-férents échanges entre béné-voles des associations localesAFS en France ont eu lieu.Ces échanges ont consisté àenvoyer des animateurs d’uneassociation locale AFS dans uneautre association locale AFSpour participer à un week-end(sélection, préparation) afind’échanger savoir-faire et bon-nes pratiques. Nos associations AFS en Ile deFrance, PACA, Languedoc-Roussillon, Auvergne, Bretagne,Alsace et Vienne-Charente ont

pris part à ces échanges qui per-mettent d’envisager son fonc-tionnement avec un oeil nou-veau. Joshua Fitoussi, bénévole d’AFSPACA, a réalisé une vidéo del’échange entre AFS Ile deFrance et AFS PACA. Cette vidéo est consultable surle site www.dailymotion.com entapant vidéo échange PACA IDF.

Le prochain « VolunteerSummer Summit » auralieu à Istanbul

Après une première édition trèsréussie à Vigy, en Moselle, du« Volunteer Summer Summit »(ou université d’été des béné-voles AFS européens), la deuxiè-me édition aura lieu à Istanbul,du 30 juillet au 3 août.www.efilsummersummit.org/2009