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L'analyse du mois France : conjoncture et prévisions 2017 Monde : conjoncture et prévisions 2017 Conjoncture et prévisions pour l’entreprise n°219 – Septembre 2016 Directeur de la publication Laurent Faibis, Président de Xerfi Comité de rédaction Alexandre Boulegue (Rédacteur en chef) Alexandre Mirlicourtois (Directeur de la conjoncture et de la prévision) Alberto Balboni (Responsable économie internationale) Arnaud Dessimond (Responsable analyse sectorielle) Pierre Paturel (Responsable analyse sectorielle) Comité éditorial Laurent Faibis (Président de Xerfi), José Bautista Garcia (Chargé d’études Xerfi Global), Thibault Lieurade (Journaliste économique Xerfi Canal), Kathryn Mc Farland (Directrice Déléguée de Xerfi Global), Pascale Mollo (Chef de projet publications études, presse), Olivier Passet (Directeur des synthèses économiques), Alessandro Schiliro (Chargé d’études Xerfi Global) Site www.Xerfi.com e-mail etudes@Xerfi.fr Adresse 13-15 rue de Calais 75009 Paris Téléphone 01 53 21 81 51 Fax 01 42 81 42 14

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L'analyse du mois

France : conjoncture et prévisions 2017

Monde : conjoncture et prévisions 2017

Conjoncture et prévisions pour l’entreprise

n°219 – Septembre 2016

Directeur de la publication Laurent Faibis, Président de Xerfi

Comité de rédaction

Alexandre Boulegue (Rédacteur en chef) Alexandre Mirlicourtois (Directeur de la conjoncture et de la prévision) Alberto Balboni (Responsable économie internationale) Arnaud Dessimond (Responsable analyse sectorielle) Pierre Paturel (Responsable analyse sectorielle)

Comité éditorial

Laurent Faibis (Président de Xerfi), José Bautista Garcia (Chargé d’études Xerfi Global), Thibault Lieurade (Journaliste économique Xerfi Canal), Kathryn Mc Farland (Directrice Déléguée de Xerfi Global), Pascale Mollo (Chef de projet publications études, presse), Olivier Passet (Directeur des synthèses économiques), Alessandro Schiliro (Chargé d’études Xerfi Global)

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TABLE DES MATIÈRES

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1. L’ANALYSE DU MOIS 8

1.1. LA SITUATION DES ENTREPRISES 9

L’indicateur Xerfi Risk 9

Le climat des affaires 10

L’industrie manufacturière 11

La construction 12

Les services 13

Le commerce 14

1.2. L’ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES 15

La demande des ménages 15

La conjoncture dans les pays avancés 16

La conjoncture dans les BRIC 17

Les cours des matières premières 18

Les taux de change 19

Le contexte financier 20

2. FRANCE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2017 21

2.1. LES INDICATEURS CLÉS 22

Le PIB 22

La consommation des ménages 23

Le pouvoir d’achat des ménages 24

Le taux de chômage 25

L’inflation 26

L’investissement en machines et équipements 27

Le commerce extérieur de la France 28

2.2 LES INDICATEURS OPÉRATIONNELS 29

Le cours euro / dollar 29

Le cours du pétrole 30

Les cours des métaux 31

Les cours des matières premières agricoles 32

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TABLE DES MATIÈRES

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2.3. LES ÉCLAIRAGES SECTORIELS 33

L’industrie manufacturière 33

Les industries alimentaires 34

L’industrie automobile 35

Le commerce de détail 36

La production du BTP 37

Les transports et l’entreposage 38

L’hébergement et la restauration 39

3. MONDE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2017 40

3.1 LA ZONE EURO 41

L’Allemagne 41

L’Italie 42

L’Espagne 43

3.2 LE RESTE DU MONDE 44

Le Royaume-Uni 44

Les États-Unis 45

Le Brésil 46

La Chine 47

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LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS

ZONE EURO : DE L’INCERTITUDE A L’INQUIÉTUDE

À peine relancée, l’économie européenne patine déjà et la demande

intérieure flanche. Faute d’élan, le second semestre s’annonce périlleux.

Les derniers indicateurs disponibles montrent en effet une dégradation de

la conjoncture (même en Allemagne). Ce qui laisse peu d’espoir sur la

capacité de la zone euro à accélérer de nouveau. Il va falloir en outre

digérer d’ici la fin de l’année l’épuisement des effets bénéfiques (à la fois

pour les ménages et les entreprises) du contre-choc pétrolier. Sans ressort

interne, l’Europe devra s’en remettre (une fois de plus) à sa capacité à

trouver à l’extérieur le dynamisme qui lui manque. Cela semble très

aléatoire, compte tenu de la faiblesse de la croissance mondiale. C’est un

constat amer, la zone euro n’est plus capable d’accélérer seule et

accrocher 1,5% de croissance en 2016 devient une prouesse.

BREXIT : LE CALME AVANT LA TEMPÊTE

La question pour l’économie britannique n’est pas de savoir si elle va

souffrir du Brexit, mais plutôt à quel point. Bien entendu, à court terme, la

dynamique ne s’est pas brutalement interrompue : le revenu des

ménages, la faible inflation et le faible coût du crédit demeurent dans les

tuyaux et continuent à alimenter la consommation. Et c’est précisément

ce que restituent les indicateurs de conjoncture les plus récents. Mais le

décrochage de la livre et plus encore les premières alertes très concrètes

sur le marché de l’immobilier (si indispensable au bon fonctionnement de

l’économie britannique via les effets de richesse) montrent bien qu’il n’y

pas de miracle à attendre et que le Brexit ne fait que commencer.

BEAUCOUP DE DOUTES SUR LA REPRISE FRANÇAISE

Les doutes sur la vitalité de la reprise n’ont pas été levés cet été. Le

rebond du climat des affaires ne s’est pas confirmé en août et le détail des

enquêtes de conjoncture montre une dégradation générale des

perspectives d’activité. Après un zéro pointé au 2e trimestre, il ne faut

donc pas s’attendre à beaucoup mieux pour le troisième. Autre signe qui

ne trompe pas : les stocks s’allègent. Non pas que les chefs d’entreprise

aient été pris à contre-pied par une remontée brutale des commandes,

mais bien parce que les craintes sur l’activité à venir les poussent à puiser

dans leurs réserves plutôt que de produire. Et cette prudence va se

retrouver dans l’investissement et les embauches. À cela s’ajoutent deux

éléments à prendre en compte d’ici la fin de l’année : la fin des effets

bénéfiques du contre-choc pétrolier et l’approche des présidentielles qui

rend les entreprises frileuses.

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LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS

C’EST LA FIN DU CONTRE-CHOC PÉTROLIER

Le contre-choc pétrolier est terminé. À près de 41 euros le baril au

deuxième trimestre, le prix du pétrole s’est envolé de 31% par rapport à la

moyenne des 3 premiers mois de l’année. Le coup est rude, car c’est bien

la baisse du pétrole qui jusqu’ici avait été au cœur de l’augmentation du

pouvoir d’achat des ménages. Très directement via la baisse des prix des

carburants et de celui de la cuve de fioul, mais aussi indirectement en

intégrant les effets de second tour, le pétrole et ses dérivés étant des

composants essentiels d’un nombre important de biens. De leur côté, les

entreprises avaient jusqu’ici bénéficié de la baisse de leurs coûts de

production pour reconstituer leurs marges, investir davantage ou baisser

leurs prix pour gagner en compétitivité. Cette parenthèse s’est

maintenant refermée et va mécaniquement peser sur la croissance.

LE CYCLE MANUFACTURIER S’EST RETOURNÉ

La dynamique manufacturière flanche en zone euro comme en France et

le pari d’un cycle vertueux auto-entretenu paraît compromis. C’est la

conséquence très directe du manque de soutien de la demande interne.

Les carnets de commandes sont peu garnis et les entreprises ont réduit la

voilure en puisant dans leurs stocks. Le mouvement est d’autant plus

brutal qu’avec le Brexit c’est un saut dans l’inconnu et les entreprises

plongent dans le brouillard. Le plus probable est donc une période

d’attentisme généralisé avec, à la clé, le gel des investissements, la mise

en veille des projets et le report des embauches. Or, tous ces

comportements se diffusent de proche en proche à l’ensemble du tissu

productif et provoquent un phénomène d’amplification.

LA CONSTRUCTION NEUVE EST ENFIN REPARTIE

Les Français investissent de nouveau dans la construction neuve et s’ils

sont aussi actifs, c’est que les taux d’intérêt sont historiquement bas.

Jamais en effet depuis la Seconde Guerre mondiale le coût de l’argent n’a

été aussi faible en France, et c’est bien le principal soutien de la demande.

D’après les calculs de l’Observatoire Crédit logement / CSA, la baisse des

taux observée depuis décembre 2011 équivaut à une chute des prix de

22%. Cela conduit mécaniquement à une nette amélioration de la

solvabilité des ménages. Une amélioration générale, car tous les prêts

sont concernés par la baisse des taux, même ceux aux durées les plus

longues. Autrement dit, les jeunes, les ménages modestes (qui bénéficient

en plus du renforcement du prêt à taux zéro) sont aussi concernés. Pour

les candidats à l’achat, l’affaire est donc trop belle pour la laisser filer et

cet effet « d’aubaine » devrait jouer les prolongations jusqu’en 2017.

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LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS

FORTE BAISSE DU RISQUE DE DÉFAILLANCE

Enfin une bonne nouvelle, le risque de défaillance, mesuré par notre

indicateur Xerfi-Risk, est en nette baisse et le point du mois d’août

amplifie le mouvement qui se dessinait depuis plusieurs mois.

L’amélioration de la santé financière des entreprises depuis plusieurs

trimestres et l’accélération de l’activité jusqu’au printemps ont été

salvatrices et ont limité le risque de sinistralité malgré les mouvements

sociaux (grèves, blocage des raffineries, etc.). Si jusqu’ici tout va bien, les

interrogations sur la fin de l’année sont néanmoins nombreuses, avec,

notamment, les conséquences de la remontée du coût de l’énergie (fin du

contre-choc pétrolier), de l’épuisement des effets liés au CICE et d’une

activité qui flanche à nouveau.

LE SECTEUR AUTOMOBILE FRANÇAIS POURSUIT SA RECONQUÊTE

L’industrie automobile française a rarement été à pareille fête. Portés par

la reprise des ventes en Europe, les constructeurs tricolores ont tout

d’abord affiché d’excellents résultats financiers au premier semestre, à

l’image de PSA dont le résultat net a été multiplié par 2 en un an. La

restructuration et la modernisation des usines françaises portent ensuite

clairement leurs fruits. Après avoir bondi de 8% en 2015, la production

française d’automobiles va encore augmenter de 5% en 2016. Une

croissance à mettre principalement au crédit de Renault. Ses sites ont

regagné en compétitivité et peuvent accueillir la production de nouveaux

modèles « maison » (Trafic, Espace, Talisman, etc.) mais également des

commandes d’autres constructeurs. Fin 2016, l’usine Renault de Flins

débutera à ce titre la fabrication de plus de 130 000 Nissan Micra par an.

LE FINANCEMENT DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT EN PÉRIL

Entre la baisse des dotations des collectivités, l’abandon de l’écotaxe et

certaines mesures politiques limitant les ressources des autorités

organisatrices (Passe Navigo à tarif unique, seuil du versement transport,

etc.), le financement de nombreux investissements d’infrastructures et

équipements de transport est menacé. C’est le cas de grands projets tels

que le Grand Paris Express, le Canal Seine-Nord ou le tunnel Lyon-Turin

mais également de chantiers locaux de plus petite envergure. Or, ce type

de projets a un effet d’entraînement décisif pour les secteurs des travaux

publics et l’industrie. Alstom en fait actuellement la cruelle expérience.

Alors que le groupe a déjà annoncé la fermeture de son usine de Belfort,

le sort de celle de Valenciennes reste suspendu à la décision de la SNCF et

du STIF de passer commande pour 274 rames de RER nouvelle génération.

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LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS

LA PHARMACIE FRANÇAISE DE NOUVEAU ATTRACTIVE ?

Lilly, GSK, AstraZeneca, Novo Nordisk, Novartis, etc. : les investissements

productifs de membres du top 20 de la pharma mondiale se succèdent ces

dernières années en France. Résultat, la production nationale de

médicaments a bondi de 15% en 2015 et demeure sur de bons rails pour

2016 et 2017 après plusieurs années en demi-teinte. Ce dynamisme

marque-t-il le retour de l’industrie pharmaceutique nationale au premier

rang européen ? Clairement non. Ces investissements restent en effet

concentrer sur des sites déjà établis et mono-produits. Insuffisant pour

relancer l’attractivité du territoire, affaibli par de nombreuses

désaffections de laboratoires ces dernières années, un retard

préjudiciable dans le domaine des biotechnologies et un marché

domestique du médicament en dépression depuis 5 ans. Ainsi, sur 130

nouvelles molécules autorisées en Europe entre 2012 et 2014, la France a

capté la fabrication de seulement 8 d’entre-elles.

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1. L’ANALYSE DU MOIS

L’ANALYSE DU MOIS

1.1. LA SITUATION DES ENTREPRISES 9 L’indicateur Xerfi Risk 9 Le climat des affaires 10 L’industrie manufacturière 11 La construction 12 Les services 13 Le commerce 14 1.2. L’ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES 15 La demande des ménages 15 La conjoncture dans les pays avancés 16 La conjoncture dans les BRIC 17 Les cours des matières premières 18 Les taux de change 19 Le contexte financier 20

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Xerfi Previsis | Septembre 2016 9 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)

1.1. La situation des entreprises

L’INDICATEUR XERFI RISK

Nette inflexion des défaillances en août

Après un début d’année sans baisse notable, les défaillances d’entreprises refluent enfin. C’est ce que confirme notre indicateur Xerfi Risk pour l’ensemble de l’économie qui est globalement orienté à la baisse depuis le mois d’avril et qui s’est nettement infléchi en août. Une inflexion qui a été généralisée à tous les grands secteurs de l’économie (y compris à l’industrie manufacturière qui avait échappé à la timide amélioration du deuxième trimestre) et qui contribue largement à la baisse flatteuse de l’indicateur sur les 8 premiers mois de l’année (-2,3 points en glissement annuel). Le chemin est néanmoins encore long pour revenir aux niveaux d’avant-crise : la note Xerfi Risk campe encore au-dessus des 70 en moyenne annuelle, un niveau où la probabilité de défaut est jugée très significative. La construction en est l’une des principales responsables : les défaillances dans le secteur ont peu reculé sur les 8 premiers mois (note en repli de 1,2 point), si bien que son indicateur de risque de défaillances reste environ 30 points au-dessus de sa moyenne de 2007.

Indicateur Xerfi Risk de l’ensemble de l’économie (*) Unité : note mensuelle de risque

Source : Xerfi, dernière donnée disponible 08/2016

Indicateur Xerfi Risk de l’industrie manufacturière Unité : note mensuelle de risque

Indicateur Xerfi Risk de la construction Unité : note mensuelle de risque

Source : Xerfi, dernière donnée disponible 08/2016 Source : Xerfi, dernière donnée disponible 08/2016

Méthodologie : l’indicateur Xerfi Risk est une note correspondant à une probabilité de défaillance des entreprises de l’économie française. L’échelle de notation est la suivante : entre 0 et 20, les entreprises ont une probabilité de défaillance quasi nulle ; entre 21 et 40, la probabilité de défaut reste acceptable ; entre 41 et 60, la probabilité de défaut est moyenne ; entre 61 et 80, la probabilité de défaut est très significative ; entre 81 et 100, la probabilité de défaillance se situe à un niveau très alarmant.

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1.1. La situation des entreprises

LE CLIMAT DES AFFAIRES

Rentrée difficile

Le rebond de juillet ne s’est pas confirmé en août et les perspectives sont médiocres pour septembre. L’activité prévue par les industriels est en baisse, idem pour les commerçants et les entrepreneurs du bâtiment. Elle se maintiendrait dans les services mais le solde relatif est en dessous de sa moyenne de long terme. Un autre signe qui ne trompe pas : les stocks s’allègent, non pas que les chefs d’entreprise aient été pris à contre-pied par une remontée brutale des commandes, mais bien parce que les craintes sur l’activité à venir les pousse à jouer la montre, et donc à puiser dans leurs réserves plutôt que de produire. Cette prudence va se retrouver dans l’investissement et les embauches. Après avoir calé au 2

e trimestre, la

croissance française est sans élan et les enquêtes de conjoncture du mois d’août donnent l’impression d’une économie au point mort. Quant à l’indicateur de retournement (qui vise à détecter le plus tôt possible le moment où la conjoncture pour l’ensemble de l’économie change d’orientation), il reste dans la zone indiquant « une situation conjoncturelle incertaine ».

Le climat des affaires en France Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne)

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

Le climat des affaires en France Unité : indice synthétique du climat des affaires (100=moyenne)

Mars 16 Avril 16 Mai 16 Juin 16 Juillet 16 Août 16

Climat des affaires 101 101 102 100 102 101

Climat des affaires dans l'industrie 102 105 104 102 103 101

Climat des affaires dans le bâtiment 92 95 95 95 95 95

Climat des affaires dans les services 100 99 101 98 101 101

Climat des affaires dans le commerce 101 100 104 102 104 103

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

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Climat des affaires Moyenne de long terme

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1.1. La situation des entreprises

L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE

De plus en plus dur

Les indicateurs récents sont décevants. Le climat des affaires est retombé en août à son plus bas niveau depuis juin 2015. Le message est clair, la reprise de juillet a fait « pschitt », l’industrie française cale à nouveau et « l’effet rattrapage » (après un mois de juin plombé par les grèves et une météo détestable) a fait long feu. Compte tenu de l’acquis de croissance à fin juin de la production manufacturière (-0,8 point), la contribution de l’industrie à la croissance au troisième trimestre a donc toutes les chances d’être négative. Surtout, les indicateurs concernant les prochains mois se détériorent : 1) Les perspectives personnelles de production se dégradent de nouveau et passent sous leur moyenne de long terme. 2) Les carnets de commandes se dégarnissent. 3) Les tensions sur les prix s’accentueraient à nouveau. 4) Les stocks se sont allégés, les industriels préférant vider leurs entrepôts plutôt que de produire plus. Tout cela n’est pas de très bon augure, un sentiment confirmé par la chute de l’indicateur de retournement dans la zone indiquant une conjoncture défavorable.

Le climat des affaires dans l'industrie Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne)

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

Les perspectives d'activité dans l'industrie Unité : solde d'opinion des industriels, en %

Les perspectives d'évolution des prix dans l'industrie Unité : solde d'opinion des industriels, en %

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016 Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

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1.1. La situation des entreprises

LA CONSTRUCTION

La reprise coince

Il n’y a rien à faire, le bâtiment ne parvient pas à passer la vitesse supérieure. Cela fait maintenant 5 mois que le climat des affaires reste figé à 95. En restant écartée de 5 points de sa moyenne de long terme, l’arlésienne de la reprise peine à passer un cap. D’ailleurs, l’indicateur de retournement (qui vise à détecter le plus tôt possible les inflexions de la conjoncture) est retombé dans la zone d’incertitude en août. Cela peut paraître paradoxal compte tenu de l’engouement actuel des Français pour la pierre, lesquels comptent bien mettre à profit la faiblesse actuelle des taux. C’est toutefois le marché de l’ancien qui profite le plus de cet engouement, moins le neuf. Surtout, la construction neuve de logements ne peut à elle seule soutenir le marché. Or, il manque à l’appel la construction neuve de locaux professionnels et le gros marché de l’entretien-rénovation. C’est bien pourquoi, les carnets de commandes restent globalement dégarnis et que les entrepreneurs sont redevenus pessimistes pour les prochains mois.

Le climat des affaires dans le bâtiment Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne)

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

Les perspectives d'activité dans le bâtiment Unité : solde d'opinion en %

Les perspectives d'activité dans les travaux publics Unité : solde d'opinion en %

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016 Source : Insee, dernière donnée disponible T3 2016

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Climat des affaires dans le bâtiment Moyenne de long terme = 100

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1.1. La situation des entreprises

LES SERVICES

Sur le fil du rasoir

Après être péniblement remonté au-dessus de sa moyenne de longue période en juillet, le climat des affaires s’est stabilisé en août et les perspectives d’activité sont proches de leur niveau moyen. Cette vision panoramique masque néanmoins de profondes disparités, notamment celle du violent décrochage de la branche hébergement-restauration, signe d’une saison touristique ratée. Parmi les secteurs d’activité les plus dynamiques figurent les professionnels de l’immobilier qui profitent pleinement du boum actuel des transactions dans l’ancien (la barre des 840 000 transactions devrait être franchie, ce qui serait un record). À noter que les pressions sur les prix qui s’étaient légèrement relâchées ces deux derniers mois (le solde relatif restant néanmoins en dessous de sa moyenne de long terme) devraient à nouveau s’accentuer selon les chefs d’entreprise. L’indicateur de retournement demeure en zone d’incertitude conjoncturelle pour le deuxième mois consécutif, traduisant les hésitations actuelles de l’activité.

Le climat des affaires dans les services Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne)

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

Les perspectives d'activité dans les services Unité : solde d'opinion, en %

Les perspectives de prix dans les services Unité : solde d'opinion, en %

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016 Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

80

85

90

95

100

105

2013 2014 2015 2016

Climat des affaires dans les services Moyenne de long terme = 100

-10

-8

-6

-4

-2

0

2

14 15 16

-14

-12

-10

-8

-6

-4

-2

0

14 15 16

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1.1. La situation des entreprises

LE COMMERCE

Alerte sur les prochains mois

Ce n’est un secret pour personne, les soldes ont été un demi-échec et n’ont pas permis d’effacer un mois de juin calamiteux (mauvaise météo et répercussions des grèves sur l’activité). La dynamique commerciale s’est donc essoufflée au fil des mois et les trois indicateurs concernant les prochains mois se sont détériorés (ventes prévues, intentions de commandes, perspectives générales d’activité). Autre signe d’un environnement conjoncturel moins favorable, les stocks se sont alourdis et la pression sur les prix demeure très vive. C’est donc une image bien terne qui est renvoyée par les commerçants sur leur situation et leurs anticipations. Il ne faut pas non plus trop noircir le tableau, car le climat des affaires (à 103) campe au-dessus de sa moyenne de long terme, tout comme les principaux soldes d’opinions. Le commerce ne sombre pas mais, après avoir connu une croissance rapide, il se retrouve aujourd’hui sans élan.

Le climat des affaires dans le commerce Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne)

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

Les perspectives d'activité dans le commerce Unité : solde d'opinion, en %

Les perspectives de prix dans le commerce Unité : solde d'opinion, en %

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016 Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

70

75

80

85

90

95

100

105

110

2013 2014 2015 2016

Climat des affaires dans le commerce Moyenne de long terme = 100

-25

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

14 15 16

Commerce de détailCommerce automobile

-25

-20

-15

-10

-5

0

5

10

14 15 16

Commerce de détailCommerce automobile

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1.2. L’environnement des entreprises

LA DEMANDE DES MÉNAGES

Quatrième mois de baisse

La consommation des ménages en biens (50% des dépenses totales des ménages) a de nouveau chancelé en juillet (-0,2% sur juin) poussant le recul depuis mars à 1,8%. Après un deuxième trimestre plombé (+0,1% seulement), le troisième trimestre s’annonce encore plus délicat : l’acquis de croissance (c’est-à-dire avec l’hypothèse que les achats se stabilisent à leur niveau actuel en août et en septembre) ressort à -1%, hypothéquant déjà le résultat à espérer. Dans le détail, après avoir flambé au printemps, les dépenses en biens d’équipement du logement refluent avec la chute des ventes de téléviseurs (contrecoup des achats anticipés avec l’Euro 2016) mais également dans l’automobile. Autre mauvaise nouvelle, ce passage à vide pourrait durer comme l’indique la diminution du nombre de ménages jugeant opportun de faire des achats importants (le solde correspondant se maintient néanmoins en dessous de sa moyenne de long terme). Tout comme le commerce de détail est sans élan, la consommation est sans ressort et il est difficile de croire que les ménages vont accélérer le rythme de leurs dépenses. D’autant plus que l’on se dirige rapidement maintenant vers la fin des effets bénéfiques du contre-choc pétrolier.

La confiance des ménages Unité : indice synthétique de confiance des ménages (moyenne = 100)

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

La consommation en biens des ménages Unité : % des variations annuelles

Le taux de chômage Unité : taux en %

Source : Insee, dernière donnée disponible 07/2016 Source : Eurostat, dernière donnée disponible 06/2016

70

75

80

85

90

95

100

105

2013 2014 2015 2016

La confiance des ménages Moyenne de long terme = 100

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

4%

14 15 16

9,4

9,6

9,8

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10,2

10,4

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10,8

14 15 16

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1.2. L’environnement des entreprises

LA CONJONCTURE DANS LES PAYS AVANCÉS

Le climat des affaires se redresse dans la zone euro… avant les mauvais chiffres du 2e trimestre

Le climat des affaires dans la zone euro s’est redressé entre avril et juillet, affichant ce dernier mois un point haut depuis octobre 2015. Le constat d’une reprise tirée par la demande domestique au 1

er trimestre a

conforté la confiance des industriels, dont les investissements se sont inscrits en accélération. Un autre facteur positif pour le climat des affaires a été l’affaiblissement de l’euro, qui avait atteint début mai son plus haut niveau sur huit mois vis-à-vis du dollar (à 1,15). Cependant, la publication en août des chiffres de PIB du 2

e trimestre (faisant état d’un ralentissement généralisé de la croissance dans la zone euro) se traduira

probablement par une nouvelle dégradation du climat des affaires au cours des mois à venir.

Aux États-Unis, le climat des affaires s’améliore depuis janvier (sept mois consécutifs de hausse), mais il reste au-dessous de la moyenne de long terme, qui indique son « niveau normal ». Au Royaume-Uni, il s’est également redressé entre mars et juin, après une très longue période de baisse, mais le résultat inattendu du référendum sur le Brexit du 23 juin a interrompu cette dynamique et devrait se traduire par un recul encore plus net du climat des affaires d’ici la fin d’année.

Le climat des affaires en zone euro Unité : indice synthétique de climat des affaires (moyenne = 100)

Source : OECD, dernière donnée disponible 06/2016

Le climat des affaires aux États-Unis Unité : indice synthétique de climat des affaires (moyenne = 100)

Le climat des affaires au Royaume-Uni Unité : indice synthétique de climat des affaires (moyenne = 100)

Source : OECD, dernière donnée disponible 07/2016 Source : OECD, dernière donnée disponible 07/2016

98

99

100

101

2013 2014 2015 2016

Climat des affaires en zone euro Moyenne de long terme = 100

98

99

100

101

102

13 14 15 16

Climat des affaires aux Etats-Unis

Moyenne de long terme = 100

99

100

101

102

103

13 14 15 16

Climat des affaires au Royaume-Uni

Moyenne de long terme = 100

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1.2. L’environnement des entreprises

LA CONJONCTURE DANS LES BRIC

Le climat des affaires se redresse légèrement au Brésil et en Russie

Le climat des affaires a légèrement rebondi au cours du printemps et de l’été dans les grandes économies émergentes, bien que la conjoncture y reste mauvaise. Au Brésil, le PIB file droit vers un nouveau plongeon de plus de 3% en 2016, avec une inflation toujours proche de la barre des 10%. En Russie, la croissance restera négative en 2016. Quant à la Chine, si le taux de croissance « officiel » reste collé à l’objectif du gouvernement (entre 6,5% et 7% de croissance annuelle sur la période 2016-2020), d’autres indicateurs comme les importations ou l’expansion des crédits témoignent d’un ralentissement bien plus marqué de l’activité depuis la fin 2014.

Au Brésil et en Russie, le rebond de la confiance des industriels est allé de pair avec la remontée du cours du pétrole (descendu en janvier à son plus bas niveau depuis début 2004), mais ce dernier s’est stabilisé au-dessous des 50 dollars depuis début juin. Au Brésil, la nomination en mai du président par intérim Michel Temer (à la suite de la suspension de Dilma Rousseff de l’exercice de ses pouvoirs) a également contribué à remonter le moral des industriels, qui anticipent désormais une politique budgétaire et monétaire plus favorable aux investissements des entreprises. En Chine, le climat des affaires s’est légèrement amélioré entre février et mai, avant de se dégrader à nouveau en juin et juillet. Cet indicateur évolue au-dessous de sa moyenne de long terme depuis plus de cinq ans.

Le climat des affaires en Chine Unité : indice synthétique de climat des affaires (100 = moyenne)

Sources : OECD, Insee, dernière donnée disponible 07/2016

Le climat des affaires en Russie Unité : indice synthétique de climat des affaires (100 = moyenne)

Le climat des affaires au Brésil Unité : indice synthétique de climat des affaires (100 = moyenne)

Source : OECD, dernière donnée disponible 07/2016 Source : OECD, dernière donnée disponible 07/2016

97,5

98,0

98,5

99,0

99,5

100,0

100,5

2013 2014 2015 2016

Climat des affaires en Chine Moyenne de long terme = 100

98

99

100

101

102

103

13 14 15 16

Climat des affaires Russie

Moyenne de long terme = 100

96

97

98

99

100

101

102

13 14 15 16

Climat des affaires Bresil

Moyenne de long terme = 100

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1.2. L’environnement des entreprises

LES COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES

Le Brent au-dessous des 50 dollars depuis la mi-juin

Le cours du baril de Brent a affiché une tendance nettement haussière entre fin janvier et début juin. Il s’est hissé au-delà des 51 dollars le 8 juin, touchant ainsi son niveau le plus élevé depuis début octobre de l’année dernière. D’importantes interruptions de la production au Nigeria, en Libye et au Canada (incendies dans l’état de l’Alberta) ont soutenu le prix de l’or noir au printemps dernier, tandis que les reculs de la production (notamment de pétrole de schiste) et des stocks aux États-Unis ont contribué, d’une manière plus structurelle, à la remontée des cours du pétrole depuis le début de 2016.

Cette tendance haussière s’est interrompue depuis la mi-juin, le cours du Brent oscillant depuis cette date au-dessous des 50 dollars. Côté offre, la situation s’est normalisée avec la reprise de la production au Canada, au Nigeria et en Libye. Entre-temps, les États-Unis se sont élevés à la première position mondiale des pays détenteurs de réserves pétrolières, confirmant ainsi les anticipations d’une production nord-américaine prête à répartir à la hausse si les cours remontaient durablement au-delà des 50 dollars. Enfin, les deux dernières réunions de pays producteurs du 17 avril à Doha et du 2 juin à Vienne n’ont pas fait émerger un accord sur un gel de la production. En ce qui concerne la demande, le Brexit s’est traduit par une révision à la baisse des prévisions de croissance en Europe et par de nouvelles craintes sur l’économie mondiale, contribuant ainsi à renforcer les anticipations d’un excès d’offre durable sur le marché mondial du pétrole.

Le cours des matières premières Unité : indice GSCI, fin de mois (panier de matières premières 100 = 1970)

Source : Feri, dernière donnée disponible 07/2016

Le cours du pétrole brut « Brent » (Rotterdam) Unité : prix en dollars us / baril Pays-Bas

Le cours du cuivre (Londres) Unité : prix en dollars US par tonne

Source : Feri, dernière donnée disponible 07/2016 Source : Feri, dernière donnée disponible 07/2016

200

300

400

500

600

700

800

2012 2013 2014 2015 2016

20

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60

80

100

120

140

12 13 14 15 16

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

12 13 14 15 16

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1.2. L’environnement des entreprises

LES TAUX DE CHANGE

Stabilisation du taux de change de l’euro à 1,12 dollar au cours de l’été

Le taux de change euro / dollar s’est stabilisé à 1,12 dollar pour un euro depuis juin, après avoir atteint 1,13 dollar les deux mois précédents, soit le plus haut niveau de la devise européenne depuis février 2015. Le ralentissement de la croissance américaine et le constat d’une reprise plus solide dans la zone euro au 1

er trimestre 2016 se sont traduits par un renforcement temporaire de l’euro vis-à-vis du dollar. Fin juin, le

Brexit est venu relancer les craintes sur la croissance et la cohésion des pays de la zone euro, entraînant ainsi une nouvelle dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar.

Les données de croissance du deuxième trimestre publiées en août, faisant état d’un net ralentissement de la croissance dans la zone euro, vont très probablement alimenter une nouvelle dépréciation de l’euro au cours des prochains mois. En effet, bien que les chiffres du PIB américain aient été également décevants, les perspectives de croissance pour le second semestre sont mieux orientées aux États-Unis qu’en Europe, ce qui laisse entrevoir la possibilité d’une hausse de taux directeur par la Reserve fédérale américaine d’ici la fin d’année.

Le cours euro / dollar Unité : dollar pour 1 euro

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

Le cours euro / livre sterling Unité : livre sterling pour 1 euro

Le cours euro / yen Unité : yen pour 1 euro

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016 Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

1,0

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

2012 2013 2014 2015 2016

0,60

0,65

0,70

0,75

0,80

0,85

0,90

12 13 14 15 16

80

100

120

140

160

12 13 14 15 16

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1.2. L’environnement des entreprises

LE CONTEXTE FINANCIER

Les trésoreries se tendent

Cela fait maintenant trois mois qu’une majorité de trésoriers qualifient comme difficile la situation de leur trésorerie d’exploitation. Certes, il ne s’agit que d’une courte majorité (solde d’opinion à -0,7) mais la tendance prise n’est pas la bonne. En cause au début de l’été : les matières premières et les évolutions de changes. Si la recherche de financement reste plutôt aisée, une légère inflexion s’est produite lors de la dernière enquête. Dans un environnement de taux d’intérêt nominaux très bas (l’Euribor 3 mois est négatif et bat ses records), la détention de cash demeure toujours privilégiée sur les autres placements. À noter, la forte progression de trésoriers désireux de mettre en place de nouvelles lignes de précaution.

La trésorerie des grands groupes (*) Unité : solde d'opinion

(*) Flux de trésorerie d’exploitation (données cvs) / Source : AFTE, dernière donnée disponible 07/2016

Les critères d'octroi des crédits aux entreprises Unité : solde d'opinion des banques

Les taux d'intérêt à 3 mois (Euribor) Unité : taux en %

Source : BDF, dernière donnée disponible 07/2016 Source : Euribor EBF, dernière donnée disponible

07/2016

-15

-10

-5

0

5

10

15

2013 2014 2015 2016

-15

-10

-5

0

5

10

15

20

14 15 16

-0,3

-0,2

-0,1

0,0

0,1

0,2

0,3

0,4

14 15 16

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Xerfi Previsis | Septembre 2016 21 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)

2. FRANCE : CONJONCTURE ET PREVISIONS 2017

FRANCE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2017

2.1. LES INDICATEURS CLÉS 23 Le PIB 23 La consommation des ménages 24 Le pouvoir d’achat des ménages 25 Le taux de chômage 26 L’inflation 27 L’investissement en machines et équipements 28 Le commerce extérieur de la France 29 Le cours euro / dollar 30 2.2. LES INDICATEURS OPÉRATIONNELS 31 Le cours du pétrole 31 Les cours des métaux 32 Les cours des matières premières agricoles 33 2.3. LES ÉCLAIRAGES SECTORIELS 34 L’industrie manufacturière 34 Les industries alimentaires 35 L’industrie automobile 36 Le commerce de détail 37 La production du BTP 38 Les transports et l’entreposage 39 L’hébergement et la restauration 40

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2.1. Les indicateurs clés

LE PIB

Violent trou d’air

Les mouvements sociaux de juin, le traumatisme des attentats et la météo ont joué comme autant d’éléments perturbateurs et leurs effets ont été bien palpables dans le coup d’arrêt de la croissance au deuxième trimestre. Mais cette accumulation ne remettait pas en cause le fait que la France s’orientait vers un solide mouvement de reprise européenne. Elle ne fermait pas la porte non plus au fait qu’une partie de la déperdition de croissance du deuxième trimestre pouvait être rattrapée les mois suivants, comme le montrent les trajectoires observées lors de chocs similaires en France ou à l’étranger.

Or, le scénario de l’effet de rattrapage ne tient plus. Il faut en convenir, c’est a minima un trou d’air dans lequel s’enfonce l’économie française et difficile à ce stade de voir comment celle-ci pourrait échapper à une panne plus durable : essoufflement du cycle manufacturier, nouvelle vague générale de déstockage, décrochage de la consommation. Même la construction, dont on pouvait considérer qu’elle était engagée dans une dynamique propre, étanche aux aléas du moment, montre des signes de faiblesse, notamment du côté des dépenses d’entretien-rénovation ou des travaux publics. On cherche de surcroît en vain l’évènement qui pourrait contrecarrer ce trou d’air et déclencher un sursaut de l’économie, alors que la locomotive allemande commence elle-même à patiner. La cagnotte pétrolière est également en voie d’épuisement, compliquant le rebond de la consommation. Ce n’est donc pas la désinflation importée qui replacera la demande intérieure sur ses rails. Quant aux taux d’intérêt, à leur plancher, il est difficile d’imaginer qu’ils produisent autre chose que ce qu’ils ont produit jusqu’ici. À cela s’ajoute l’approche des élections présidentielles qui rendra les entreprises frileuses, surtout que l’issue du scrutin est très incertaine. Il convient en outre d’ajouter le climat social avec le risque de nouvelles manifestations à répétition contre la loi Travail. Sans secteurs leaders capables de tirer l’ensemble de l’activité, la croissance va coincer autour de 1,2% cette année, sans réelle possibilité d’accélération en 2017.

Le PIB de la France Unité : % des variations annuelles

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

Le scénario macro-économique pour la France en 2015 Unité : % des variations annuelles

2014 2015 2016 (e) 2017 (p)

PIB 0,7% 1,2% 1,2% 1,1%

Consommation 0,7% 1,5% 1,6% 1,7%

Conso. publique 1,2% 1,4% 1,6% 2,0%

Investissement -0,4% 0,9% 2,1% 0,8%

Construction -2,3% -0,8% 0,5% 0,9%

Equipement 1,9% 2,1% 6,3% 0,7%

Importation 4,8% 6,4% 2,6% 2,5%

Exportations 3,4% 6,0% 0,3% 1,2%

Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Xerfi

1,9%

2,1%

0,2%

0,6% 0,7%

1,2% 1,2% 1,1%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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Xerfi Previsis | Septembre 2016 23 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)

2.1. Les indicateurs clés

LA CONSOMMATION DES MÉNAGES

Baisse de régime avec la fin du contre-choc pétrolier

Après une sérieuse alerte au second trimestre (0% de croissance), la consommation reste en berne et il ne faut pas s’attendre à un quelconque rebond à court terme. Certes le coup de frein était attendu après un début d’année marqué par un alignement exceptionnel des astres : baisse des prix des carburants, hausse du pouvoir d’achat, retour à des températures plus normales (après une fin d’année 2015 marquée par une exceptionnelle douceur et le décrochage des dépenses d’énergie), boum des achats de téléviseurs lié au passage à la TNT HD et à la perspective de l’Euro 2016. Plus que la baisse de régime, c’est donc la violence du mouvement qui a surpris. Surtout, l’évolution des dépenses en biens (50% des dépenses totales des ménages) recule depuis avril, hypothéquant le résultat à espérer au 3

e trimestre. Il est donc difficile dans ces

conditions de se montrer très optimiste pour la fin de l’année. Ce qui ramène la hausse de la consommation à 1,6% sur l’ensemble de l’année.

Le contexte évoluera peu en 2017. La progression du pouvoir d’achat peinera notamment à changer de braquet, la hausse de l’emploi restant encore trop timide pour entraîner avec elle une croissance soutenue de la masse salariale. Surtout, avec un cours du brut autour de 50 dollars le baril, les effets du contre-choc pétrolier vont progressivement s’épuiser avant de disparaître totalement. Or, cette cagnotte « pétrolière » a été l’un des éléments clés de la progression de la consommation fin 2015-début 2016.

La consommation des ménages Unité : % des variations annuelles en volume

Source : Feri, dernière donnée disponible 06/2016

La consommation des ménages Unité : % des variations annuelles en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

2012 2013 2014 2015 2016

-0,2%

0,6% 0,7%

1,5% 1,6%

1,7%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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2.1. Les indicateurs clés

LE POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES

Proche de 1%, pas beaucoup plus

En hausse de 1,8% en 2015, le pouvoir d’achat a enregistré sa plus forte hausse depuis 2007. Toutefois, pour affiner l’analyse, il faut intégrer l’évolution du nombre de ménages et, pour être encore plus précis, intégrer aussi l’évolution de leur composition. Pour mesurer ce phénomène, l’INSEE calcule un pouvoir d’achat par unité de consommation. La hausse est alors plus modeste (+1,3%), mais la tendance ne change pas. Pour aller plus haut en 2016, il faut regarder si l’ensemble des principaux moteurs vont pousser plus fort. Dans le sillage de la chute des prix du pétrole, l’inflation a totalement disparu en France l’an dernier. Si elle va rester contenue, l’effet du contre-choc pétrolier va néanmoins disparaître. Côté salaires, plus précisément du salaire moyen par tête (qui intègre les effets structurels, comme l’évolution des qualifications et du temps partiel, et les effets conjoncturels : primes, heures supplémentaires), la progression sera plus modérée cette année, comme l’indique déjà la plus faible revalorisation du SMIC au 1

er janvier qu’un an plus tôt. Quant à la

fiscalité, les mesures prises poussent vers la neutralité. Reste le 4e moteur, l’emploi. Certes, les différentes

mesures d’aides ont renforcé la richesse de la croissance en emplois mais il faut s’attendre à un rude coup sur le niveau des créations après le Brexit. Le bilan de ces évolutions est un pouvoir d’achat par unité de consommation en hausse. Mais à 1% seulement, la progression ralentit. Pour 2017, l’épuisement des effets liés au contre-choc pétrolier va ramener l’inflation vers 1%. En outre, compte tenu de la faiblesse de la croissance, les créations d’emplois ne suffiront pas à enclencher une forte progression de la masse salariale. En revanche, la période pré-électorale et les premiers mois qui suivent une élection sont toujours propices à des cadeaux fiscaux. De quoi donner un coup de pouce au pouvoir d’achat qui s’apprécierait ainsi de 1,2%.

Pouvoir d'achat des ménages (par UC) Unité : % des variations annuelles

Source : Insee, dernière donnée disponible T4 2015

Pouvoir d'achat des ménages (par UC) Unité : % des variations annuelles

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

-2%

-1%

0%

1%

2%

2011 2012 2013 2014 2015 2016

-0,8%

-0,2%

0,9%

1,3%

1,0% 1,2%

-1,0%

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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2.1. Les indicateurs clés

LE TAUX DE CHÔMAGE

L’amélioration remise en cause

Face à la très forte volatilité du nombre d’inscrits à Pôle Emploi de catégorie A, il est préférable d’élargir le champ à l’ensemble des catégories A, B et C. Pris dans cette acception plus large, le nombre de chômeurs était à son pic historique en décembre 2015 (5,78 millions) et a reflué jusqu’en avril (-88 000) avant de brutalement remonter en mai (+32 000). Ce qui ne semblait qu’un simple accident (dû en partie aux mouvements sociaux) prend désormais une toute autre résonance après le Brexit, surtout que les chiffres de juillet montrent bien que la dynamique s’est inversée. En nette accélération, les créations d’emplois dans la sphère marchande devaient en effet poursuivre sur leur lancée, l’activité montant en régime d’autant que les différentes mesures d’aides ont enrichi la croissance en emplois. Or, ce scénario est maintenant remis en cause et les créations d’emplois par les entreprises vont être beaucoup plus limitées que prévu initialement, ce qui va mécaniquement peser sur l’évolution de la courbe du chômage. Dans ce contexte, l’emploi aidé risque d’être juste une rustine, même si le timing de sa montée en puissance est parfait grâce au coup de pouce de l’apprentissage. En fait, c’est l’ensemble de l’alternance (apprentissage et professionnalisation) qui est sur une pente ascendante. C’est un élément clé car le reflux du nombre d’emplois en alternance avait jusqu’ici totalement absorbé la montée en régime des emplois d’avenir. Aujourd’hui, toutes les composantes de l’emploi aidé sont au diapason (sauf les contrats uniques d’insertion). Et lorsque l’on additionne l’ensemble des statuts dans les secteurs marchands et non marchands, l’emploi aidé est à nouveau en hausse. Autant d’éléments qui devraient permettre de stabiliser le taux de chômage autour de 10%. Mais ce n’est pas suffisant pour inverser définitivement la courbe du chômage.

Le taux de chômage Unité : taux en %

Source : Eurostat, dernière donnée disponible 06/2016

Le nombre de chômeurs Unité : % des variations annuelles

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

8,8

9,2

9,6

10,0

10,4

10,8

2012 2013 2014 2015 2016

6,9%

5,8%

0,3% 0,7%

-2,1%

2,4%

-3%

-1%

1%

3%

5%

7%

9%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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2.1. Les indicateurs clés

L’INFLATION

Légère remontée de l’inflation importée

En moyenne, l’inflation sera restée bloquée à +0,2% en moyenne sur l’ensemble de 2016, c’est-à-dire quasiment à son plancher historique (+0,1% en 2015). Cela fait maintenant 3 ans que la hausse des prix campe sous le plancher des 1%. À l’origine de la faible inflation en 2016, les prix de l’énergie qui auront reculé de près de 4% dans le sillage du plongeon des prix des produits pétroliers (-7%), contribuant ainsi fortement à la modération générale. D’autant qu’il faut aussi intégrer les effets indirects, le pétrole et ses dérivés étant des composants essentiels d’un nombre important de biens. L’inflation zéro (ou presque) est donc d’abord liée à un facteur exogène : la baisse des prix de produits énergétiques importés. Or, les prix du pétrole sont sur le point de repasser au-dessus de leur niveau de la fin 2015 (marquée par une forte chute du brut). En d’autres termes, la contribution de l’énergie au taux d’inflation va tendre rapidement vers zéro et si le cours se maintient au voisinage de 45-50 dollars le baril, sa contribution deviendra positive. Cela conduit droit à une accélération de l’inflation en 2017 (légèrement supérieure à 1% selon notre scénario). Une

accélération donc, mais pas d’emballement car deux facteurs poussent à la modération :

- la croissance mondiale en général (et celle des pays émergents en particulier) restera modeste, ce qui écarte semble-t-il tout scénario de hausse brutale des cours des matières premières ces prochains mois ;

- la pression sur les prix reste forte en France (comme en Europe) et les hausses, notamment dans le BtoB, ne passent pas, sauf à l’accompagner d’un bond de la qualité du produit ou du service vendu.

L'inflation Unité : % des variations annuelles

Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2016

L'inflation Unité : % des variations annuelles

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

3,0%

2011 2012 2013 2014 2015 2016

1,9%

0,9%

0,5%

0,1% 0,2%

1,1%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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2.1. Les indicateurs clés

L’INVESTISSEMENT EN MACHINES ET ÉQUIPEMENTS

À peine relancé, l’investissement va achopper

La mécanique de la relance de l’investissement s’est grippée au 2e trimestre. Les interrogations sur la

prolongation ou non du dispositif de suramortissement (mécanisme de déduction fiscale sur les investissements productifs) avaient poussé beaucoup d'entreprises à anticiper leurs investissements entraînant mécaniquement un contrecoup au deuxième trimestre. Pourtant, il semble que le mal soit plus profond. Quatre facteurs étaient en effet à l’œuvre jusqu’ici :

- un effet d’aubaine lié au dispositif de suramortissement qui permet de déduire du bénéfice fiscal 40% des sommes engagées sur des investissements productifs ;

- la nécessité de maintenir en l’état ou simplement de mettre à niveau l’appareil productif après des années de sous-investissement ;

- la mise sous tension de l’appareil de production. Certes, les taux d’utilisation des capacités n’ont toujours pas retrouvé leur moyenne de long terme mais ils ont gagné 1,2 point, signe que l’accélération de l’activité pousse à investir (et à embaucher), d’autant que les perspectives sont bonnes ;

- la remontée des marges qui donne les moyens financiers aux entreprises de changer de braquet.

C’est au niveau du 3e point que le Brexit casse la dynamique d’ensemble. Face à l’inconnue, les chefs

d’entreprise vont jouer la prudence. Certes, les taux d’intérêt sont à un plancher, mais ils vont surtout amplifier la phase en cours de restructuration et de consolidation des secteurs et des marchés. Compte tenu de l’acquis de croissance, la performance moyenne sur 2016 sera exceptionnelle (plus de 6% de hausse, la plus forte progression depuis 2010), repoussant à 2017 l’impact dans les chiffres (moins de 1% de hausse).

L'investissement en machines et équipements Unité : % des variations annuelles

Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2016

L'investissement en machines et équipements Unité : % des variations annuelles

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

-6%

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

8%

10%

2012 2013 2014 2015 2016

2,5%

-3,4%

1,9% 2,1%

6,3%

0,7%

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

8%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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2.1. Les indicateurs clés

LE COMMERCE EXTÉRIEUR DE LA FRANCE

Le déficit manufacturier plombe les comptes extérieurs de la France

La baisse de la facture énergétique n’a pas suffi, pendant les six premiers mois de cette année, à faire baisser le déficit commercial français. Bien au contraire, celui-ci s’est creusé d’un peu plus d’un milliard d’euros, passant de 22,9 milliards au second semestre 2015 à 24 milliards d’euros au 1

er semestre 2016. Pourtant, le

déficit énergétique s’est réduit de 4 milliards, conséquence logique d’un cours du Brent de 14% inférieur à sa moyenne du second semestre 2015. Cependant, cette amélioration côté énergie a été largement neutralisée par l’élargissement du déficit manufacturier, dû à une baisse des exportations, notamment de celles du secteur aérospatial vers la Chine et les pays du Moyen-Orient, dont la demande de biens d’équipement recule en raison de la chute des recettes pétrolières.

Sur l’ensemble de cette année, il faut donc s’attendre à une dégradation du déficit commercial (qui atteindra 47 milliards d’euros selon nos prévisions) malgré une réduction du déficit énergétique. En effet, une nette détérioration du solde commercial de l’industrie manufacturière sera inévitable, en raison aussi de l’essoufflement de l’effet positif de la dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar entre mai 2014 et mars 2015 et d’une probable forte baisse au second semestre des flux vers le Royaume-Uni. L’effet positif de la baisse du cours du pétrole sur la facture énergétique disparaîtra totalement en 2017 et le déficit commercial hexagonal dépassera alors largement la barre des 50 milliards d’euros.

Le solde commercial de la France Unité : milliard d'euros

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

Les exportations et importations de la France Unité : % des variations annuelles

Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

- 61,8 - 58,7

- 45,7 - 47,0 - 53,0

-80

-70

-60

-50

-40

-30

-20

-10

0

2013 2014 2015 2016e 2017p

-1,3%

0,1%

4,3%

-0,9%

2,5%

-2,3%

-0,6%

1,2%

-0,5%

3,5%

-3%

-1%

1%

3%

5%

2013 2014 2015 2016e 2017p

Exportations Importations

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2.2 Les indicateurs opérationnels

LE COURS EURO / DOLLAR

Le Brexit devrait entraîner une réappréciation du dollar vis-à-vis de l’euro

Le taux de change de l’euro vis-à-vis du dollar s’est stabilisé autour de 1,10 dollar pour un euro. Les politiques monétaires officiellement menées des deux côtés de l’Atlantique semblent pourtant militer pour une dépréciation de l'euro vis-à-vis du billet vert. La Banque centrale européenne s’est engagée à prolonger son programme d’assouplissement quantitatif, tandis que la Réserve fédérale américaine, qui a déjà arrêté son programme de rachat d’actifs depuis octobre 2014, semble prête à s’engager dans un processus de hausse graduelle de ses taux directeurs. Or, la poursuite de ces politiques a été remise en cause par le cycle économique dans les deux zones. En effet, le différentiel de croissance entre les États-Unis et la zone euro s’est réduit en 2015 jusqu’à s’inverser au 1

er trimestre 2016, avec une hausse de PIB plus nette dans la zone

euro qu’aux États-Unis. Dans ce contexte, seule la confirmation d’une croissance plus soutenue de ce côté-ci de l’Atlantique pourrait renforcer davantage l’euro au cours des mois à venir. Mais cette configuration est devenue très improbable à la suite du vote britannique en faveur du Brexit, qui aura un impact négatif sur la confiance des industriels européens, leurs investissements et, in fine, la croissance de la zone euro (d’autant plus que celle-ci a déjà freiné bien avant le Brexit, comme l’indiquent les données allemandes, italiennes et françaises du 2

e trimestre). En outre, un choc économique majeur comme le Brexit devrait favoriser le dollar

en tant que devise refuge. Il faut donc s’attendre à une réappréciation du billet vert vis-à-vis de l’euro d’ici la fin de l’année et en 2017. Le taux de change s’établira en moyenne à 1,06 dollar pour un euro en 2017, mais approchera de la parité en fin d’année.

Le cours euro / dollar Unité : dollar pour un euro

Source : Insee, dernière donnée disponible 08/2016

Le cours euro / dollar Unité : % des variations annuelles

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

1,0

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

2012 2013 2014 2015 2016

3,3%

0,1%

-16,5%

-1,9% -2,4%

-20%

-15%

-10%

-5%

0%

5%

2013 2014 2015 2016e 2017p

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Xerfi Previsis | Septembre 2016 30 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)

2.2. Les indicateurs opérationnels

LE COURS DU PÉTROLE

Le Brent ne remontera pas au-delà des 50 dollars en 2017, mais la manne pétrolière est finie

La forte chute des cours du pétrole observée depuis mi-2014 s’explique par l’essor de la production dite « non conventionnelle » en Amérique du Nord, dans un contexte de faiblesse de la demande mondiale et de fort ralentissement des grandes économies émergentes. Contrairement à d’autres périodes de baisse des prix, les pays producteurs (notamment ceux de l’OPEP) n’ont pas coupé leur production mais ont voulu, à l'inverse, maintenir coûte que coûte leurs parts de marché.

Dans ce contexte, le prix du Brent a atteint en janvier 2016 un point bas en 12 ans : 30,8 dollars le baril. À ce niveau de prix, les anticipations d’une baisse significative de la production mondiale ont entraîné un rebond des cours entre février et juin. Néanmoins, le marché mondial reste dans une situation d'excès d'offre. Le cours du Brent devrait ainsi se stabiliser à environ 42 dollars en moyenne sur 2016 (soit une baisse de 19% par rapport au cours moyen de 2015) pour remonter très légèrement en 2017 vers les 50 dollars. Sur l'ensemble de 2016, cela aura apporté un nouveau coup de pouce au pouvoir d'achat des ménages. Mais ce coup de pouce disparaîtra complètement cet automne, avec un cours désormais stabilisé à son niveau d’il y a un an. Il se transformera même en une ponction de pouvoir d’achat au 1

er trimestre de l’année prochaine,

compte tenu des cours très faibles (compris entre 30 et 40 dollars) atteints entre janvier et mars de cette année.

Le cours du pétrole brut « Brent » (Rotterdam) Unité : dollar

Source : Feri, dernière donnée disponible 07/2016

Le cours du pétrole brut « Brent » (Rotterdam) Unité : % des variations annuelles

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

20

40

60

80

100

120

140

2012 2013 2014 2015 2016

0,7%

-2,7% -9,0%

-47,0%

-19,2%

11,4%

-60%

-50%

-40%

-30%

-20%

-10%

0%

10%

20%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

Page 31: Conjoncture et prévisions · Adresse 13-15 rue de Calais 75009 Paris Téléphone 01 53 21 81 51 Fax 01 42 81 42 14 . ... La uestion pou l’économie bitanniue n’est pas de savoi

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2.2. Les indicateurs opérationnels

LES COURS DES MÉTAUX

De nouvelles baisses attendues sur l’ensemble de l’année 2016

L’indice synthétique des métaux a chuté de plus de 30% entre mai 2015 et janvier 2016. La chute des cours a été généralisée à tous les principaux métaux industriels, dans un contexte de capacités de production sous-utilisées, de stocks pléthoriques et d’une demande qui ralentit du côté des grandes économies émergentes (la Chine représente à elle seule la moitié environ de la demande mondiale de cuivre, d'aluminium, etc.). Dans ce contexte, les anticipations d’un recul important des investissements et de la production se sont traduites par un rebond des cours entre février et juillet, soutenu par des achats spéculatifs. Cependant cette tendance n’était pas justifiée par les fondamentaux des marchés, compte tenu du niveau record des stocks mondiaux et de la faiblesse durable de la demande chinoise. D’ailleurs, les prix du cuivre, du nickel et du minerai de fer sont à nouveau orientés à la baisse depuis fin juillet. Ainsi, pour tous les principaux métaux industriels, nous prévoyons un recul de prix en 2016, suivi d’un léger redressement en 2017, après 2-3 ans de fortes baisses qui ont fini par provoquer une réduction des capacités de production.

Le cours du cuivre (Londres) Unité : prix en dollars US par tonne

Source : Feri, dernière donnée disponible 07/2016

Les cours des principaux métaux Unité : dollars / tonne

2014 2015 2016 (e) 2017 (p)

Acier 633,5 460,1 443,1 460,1

Cuivre 6 836,2 5 443,2 4 778,8 5 029,9

Fer 96,9 55,2 52,4 51,5

Zinc 2 161,6 1 930,9 1 926,2 2 018,2

Nickel 16 856,3 11 824,5 9 324,5 9 927,9

Aluminium 1 865,3 1 662,8 1 585,8 1 631,2

Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

Les cours des principaux métaux Unité : % des variations annuelles

2014 2015 2016 (e) 2017 (p)

Acier -2,2% -27,4% -3,7% 3,8%

Cuivre -6,8% -20,4% -12,2% 5,3%

Fer -28,5% -43,0% -5,1% -1,7%

Zinc 13,1% -10,7% -0,2% 4,8%

Nickel 12,3% -29,9% -21,1% 6,5%

Aluminium 1,1% -10,9% -4,6% 2,9%

Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

2012 2013 2014 2015 2016

Page 32: Conjoncture et prévisions · Adresse 13-15 rue de Calais 75009 Paris Téléphone 01 53 21 81 51 Fax 01 42 81 42 14 . ... La uestion pou l’économie bitanniue n’est pas de savoi

Xerfi Previsis | Septembre 2016 32 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)

2.2. Les indicateurs opérationnels

LES COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES AGRICOLES

Une tendance de fond toujours baissière malgré les aléas climatiques

L’année dernière, le recul de l’indice synthétique « Goldman Sachs Commodity Index » a été interrompu par deux épisodes de forte hausse : en juin-juillet, en raison des craintes sur les récoltes européennes de céréales (qui finalement se sont avérées bien meilleures que prévu) et en septembre-octobre, en raison des anticipations d’un phénomène El Niño particulièrement sévère qui pourrait affecter fortement les récoltes en 2016 (notamment en Australie, en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud). Cette année, des fortes pluies en Argentine, menaçant les récoltes de soja et de maïs, ont provoqué un envol de l'indice entre mars et mi-juin, mais l’indice synthétique est retombé fin août à son niveau de la fin 2015.

En effet, au-delà des aléas climatiques, dont les effets sur les récoltes sont incertains au niveau global, la tendance de fond des cours agricoles reste baissière. L’indice GSCI agricole a été pratiquement divisé par deux par rapport à son dernier point haut, atteint en juillet 2012. La chute a été quasi-générale (seul le cacao y a échappé). La faiblesse du cours du pétrole joue un rôle important dans la modération des prix agricoles, via la baisse des coûts des carburants (représentant plus de 10% des coûts de production dans l’agriculture) et des fertilisants et l’influence négative sur les prix du bioéthanol.

Le cours du blé (Chicago) Unité : prix en cents US par boisseau de 60 livres

Source : Feri, dernière donnée disponible 07/2016

Les cours des principales matières premières agricoles Unité : % des variations annuelles

2014 2015 2016 (e) 2017 (p)

Blé -14,0% -13,7% -12,1% 2,8%

Maïs -28,3% -9,4% -4,0% 1,3%

Soja -11,3% -25,4% 4,2% 2,6%

Sucre -6,4% -19,6% 30,3% -3,0%

Cacao 25,1% 2,8% -2,4% 1,8%

Café 40,9% -25,2% -1,6% 4,4%

Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

300

400

500

600

700

800

900

1 000

2012 2013 2014 2015 2016

Page 33: Conjoncture et prévisions · Adresse 13-15 rue de Calais 75009 Paris Téléphone 01 53 21 81 51 Fax 01 42 81 42 14 . ... La uestion pou l’économie bitanniue n’est pas de savoi

Xerfi Previsis | Septembre 2016 33 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)

2.3. Les éclairages sectoriels

L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE

Léger décrochage de la production manufacturière en 2016

Pénalisée par un trou d’air enregistré au 1er

trimestre, puis par la dégradation du climat social ou encore les conséquences du Brexit, la production manufacturière reculera légèrement en 2016. Elle sera notamment affectée par la baisse des exportations (due en partie aux retards de livraisons d’avions Airbus), par les difficultés de l’industrie agroalimentaire et par le tassement progressif du rebond de l’industrie automobile. Plusieurs éléments restent cependant favorables à l’activité des industriels français et permettront de limiter le recul de la production : cours de l’euro assez bas, taux d’intérêt à un plancher, augmentation de la consommation en France et en Europe et hausse des mises en chantier de logements.

En 2017, la production de l’industrie française renouera avec la croissance, mais celle-ci sera limitée (+0,8%). Dans un contexte macroéconomique globalement dégradé, le redressement de l’activité de l’industrie agroalimentaire, la hausse des cadences de production d’Airbus en France ou encore la croissance de l’industrie automobile compteront parmi les principaux piliers de l’augmentation de la production manufacturière.

La production de l'industrie manufacturière Unité : % des variations annuelles en volume

Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2016

La production de l'industrie manufacturière Unité : % des variations annuelles en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

-6%

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

2012 2013 2014 2015 2016

-2,8%

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1,6%

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0,8%

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2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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2.3. Les éclairages sectoriels

LES INDUSTRIES ALIMENTAIRES

Recul marqué de l’activité en 2017

Le premier semestre 2016 a été très difficile pour les industriels de l’agroalimentaire. L’acquis de croissance après six mois est négatif (-2,4%), avec des mois de mai et juin particulièrement difficiles. Certains moteurs semblent s'essouffler sur la période récente : baisse de la demande dans certains marchés et remontée de l'euro face au dollar qui pénalisent les ventes à l'export en particulier. Par ailleurs, les mouvements sociaux du printemps et de l’été ont affecté la production dans certains secteurs. La crise du lait (les producteurs français ne cessent de perdre des parts de marché) a notamment eu d’importantes répercutions. Par ailleurs, les récoltes de fruits et légumes, ainsi que de céréales, sont au plus bas cette année en France, ce qui pénalise les transformateurs français. Enfin, certains opérateurs, notamment les viticulteurs, seront pénalisés par la forte baisse des cours de la livre qui a suivi le vote du Brexit.

En 2017, compte tenu d’un environnement macroéconomique peu favorable, la production de l’industrie agroalimentaire ne progressera que de 0,4% (dans l’hypothèse de l’absence de mouvements sociaux), se stabilisant ainsi à bas niveau.

La production des industries alimentaires (y compris boissons) Unité : % des variations annuelles en volume

Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2016

La production des industries alimentaires (y compris boissons) Unité : % des variations annuelles en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

-8%

-6%

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

2012 2013 2014 2015 2016

-0,1%

-2,3%

0,3%

0,9%

-1,1%

0,4%

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2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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2.3. Les éclairages sectoriels

L’INDUSTRIE AUTOMOBILE

Le rebond de l’industrie se poursuit en 2016 et en 2017

La hausse de la production d’automobiles en France en 2016 (+5,0%) sera de nouveau principalement à mettre au crédit de Renault. L’usine de Sandouville débutera ainsi en 2016 la fabrication de la Fiat Scudo et de l’Opel Vivaro. L’activité du site de Douai sera également en nette hausse grâce notamment à la montée en puissance de l’assemblage du nouvel Espace et au lancement de la production du Talisman. Par ailleurs, Renault débutera fin 2016 la fabrication de la Nissan Micra dans son usine de Flins. L’activité de production de PSA en France ne devrait en revanche pas connaître une telle montée en puissance, le groupe prévoyant une baisse de sa production à Poissy et étant davantage exposé au marché britannique. En 2017, l’assemblage de véhicules automobiles restera en croissance, tiré par la demande du marché européen et par la montée en puissance de la production en France de voitures pour des constructeurs étrangers.

La reprise de la production des équipementiers automobiles établis en France se poursuivra en 2016 (+3,0%) comme en 2017 (+2,5%). Très internationalisés (plus de la moitié de leur chiffre d’affaires est réalisée à l’export), les professionnels du secteur bénéficieront à la fois du rebond de la production française d’automobiles et du plus grand nombre de véhicules assemblés en Europe. Malgré cela, les restructurations se poursuivent dans le secteur avec notamment la fermeture des usines Delphi de Perigny (17) et Faurecia de Nompatelize (88) au cours de l’année 2016.

La production de l'industrie automobile Unité : % des variations annuelles en volume

Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2016

La production de l'industrie automobile Unité : % des variations annuelles en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

-20%

-10%

0%

10%

20%

2012 2013 2014 2015 2016

-12,2%

-5,1%

3,6%

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2,5%

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2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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2.3. Les éclairages sectoriels

LE COMMERCE DE DÉTAIL

Ralentissement de la croissance des commerçants à l’horizon 2017

La croissance du chiffre d’affaires des commerçants ralentira sensiblement en 2016 (+2,0% contre +3,3% en 2015). La consommation restera bien orientée, soutenue par le maintien de taux d’intérêt à un niveau plancher (rendant le crédit à la consommation attractif). Les ménages continueront par ailleurs à profiter à plein des prix bas (garantissant un surplus de pouvoir d’achat) et dépenseront leur cagnotte constituée grâce au recul du prix du pétrole. Cependant, l’activité des commerçants a été affectée par la baisse des arrivées de touristes étrangers en France, notamment les Asiatiques, ainsi que par les mouvements sociaux du 2

e trimestre qui ont pesé sur la consommation des ménages lors du blocage des raffineries fin mai et

début juin.

En 2017, l’activité des commerçants en valeur continuera de ralentir (+1,6%). La hausse des dépenses des ménages en produits et biens sera notamment freinée par l’augmentation des prix de l’énergie, en particulier des carburants.

Le chiffre d'affaires du commerce de détail (hors autos et motos) Unité : % des variations annuelles en volume

Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2016

Le chiffre d'affaires du commerce de détail (hors autos et motos) Unité : % des variations annuelles en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

-2%

0%

2%

4%

6%

2012 2013 2014 2015 2016

1,2% 1,2%

1,7%

3,3%

2,0%

1,6%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

3,0%

3,5%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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2.3. Les éclairages sectoriels

LA PRODUCTION DU BTP

BTP : la vraie reprise sera pour 2017

L'activité dans le BTP ne progressera que très faiblement en valeur en 2016. Cette évolution apparaît quelque peu décevante au regard des espoirs de reprise rapide au premier semestre. D'un point de vue conjoncturel, la mauvaise météo au printemps a freiné la progression de nombreux chantiers. Le secteur reste également pénalisé par de fortes pressions tarifaires. Pour autant, si le niveau d'activité reste encore bas, les perspectives sont encourageantes. Le redressement des mises en chantier de logements au premier semestre (+5,6% par rapport à la même période en 2015) et de la construction non résidentielle augurent un surcroit d'activité dans le neuf. Le niveau très élevé des transactions de logements anciens, portées par le niveau très bas des taux d'intérêt habitat, soutiendra quant à lui les travaux d'entretien rénovation ces prochains mois. Enfin, les travaux publics sortent progressivement de la crise, avec une amélioration des prises de commandes. Mais là encore, le niveau d'activité reste encore très inférieur à celui de moyenne période. Au niveau de l'emploi, l'intérim tend à progresser mais les effectifs salariés devraient dans le meilleur des cas se stabiliser en 2016. Ces évolutions somme toute contrastées conduiront à une faible hausse du chiffre d'affaires en 2016, puis à une progression un peu plus marquée en 2017.

Le chiffre d'affaires de la construction Unité : % des variations annuelles en valeur

Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2016

Le chiffre d'affaires de la construction Unité : % des variations annuelles en valeur

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

-6%

-4%

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2%

4%

6%

2012 2013 2014 2015 2016 2017

1,6%

0,2%

-2,2% -1,9%

0,4%

1,3%

-3%

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1%

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3%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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2.3. Les éclairages sectoriels

LES TRANSPORTS ET L’ENTREPOSAGE

Ralentissement de la croissance pour le segment des marchandises en 2016

Le chiffre d’affaires des transports et de l’entreposage augmentera de 1,5% en 2016 après +1,8% en 2015. Ce ralentissement s’inscrira dans le sillage de la baisse de l’activité manufacturière dans le pays et du moindre dynamisme du commerce de détail. Concernant l'évolution des prix des prestations, la tendance déflationniste observée en 2015 se poursuivra dans le sillage du recul des prix du carburant (une indexation « gazole » est appliquée aux contrats).

Malgré le recul du nombre de touristes étrangers, le chiffre d’affaires des spécialistes du transport de passagers sera orienté à la hausse en 2016, notamment en raison d’un contexte économique plus favorable (stabilisation puis recul du taux de chômage, hausse du pouvoir d’achat, etc.). Le transport par autocar bénéficiera de l’essor de l’offre longue distance tandis que le compartiment urbain et suburbain affichera un regain de fréquentation soutenu par le développement de l’offre de bus à haut niveau de service (BHNS) et de tramways. Dans la lignée de 2015, le transport aérien, maritime et fluvial de passagers enregistrera une solide croissance en 2016.

En 2017, le chiffre d’affaires des spécialistes du transport et de l’entreposage ne progressera que de 1,3%, soit son plus faible taux de croissance depuis 2013. L’activité sera notamment freinée par la dégradation de la conjoncture dans le secteur du commerce.

Le chiffre d'affaires dans les transports et l'entreposage Unité : % des variations annuelles en valeur

Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2016

Le chiffre d'affaires dans les transports et l'entreposage Unité : % des variations annuelles en valeur

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

-2%

0%

2%

4%

6%

8%

2012 2013 2014 2015 2016

2,6%

1,0%

1,4%

1,8%

1,5% 1,3%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

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2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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Xerfi Previsis | Septembre 2016 39 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)

2.3. Les éclairages sectoriels

L’HÉBERGEMENT ET LA RESTAURATION

La croissance de l’activité marque le pas dans l’hébergement-restauration

Après un rebond marqué en 2015 (+1,4%), la croissance du chiffre d’affaires en volume des activités d’hébergement et de restauration ralentira dès 2016 (+1,1%). Un résultat très décevant compte tenu notamment de la hausse du pouvoir d’achat des ménages et de l’organisation de l’Euro en France en 2016. Environ 2,5 millions de personnes se sont rendues dans les différentes villes organisatrices et nombreux sont les hôtels dont le taux d’occupation a dépassé 90% pour cette période. En plus d’alimenter la fréquentation des établissements, cet évènement a également permis aux exploitants concernés d’afficher des tarifs nettement supérieurs au printemps. Les établissements situés dans les villes recevant les 51 matchs programmés ont ainsi relevé leurs prix de 40% à 60%. Mais les effets positifs de l’organisation de l’Euro ont été contrebalancés, en particulier en Île-de-France et dans le Sud, par la baisse globale de la fréquentation touristique étrangère, conséquence de la multiplication des attentats dans le pays et du climat d’insécurité qui s’est installé.

En 2017, l’activité en volume des hôteliers et restaurateurs progressera de 0,9%. Si les arrivées de touristes étrangers ne devraient pas rebondir significativement, les opérateurs pourront cependant compter sur une demande domestique solide.

Le chiffre d'affaires de l'hébergement et de la restauration Unité : % des variations annuelles en volume

Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2016

Le chiffre d'affaires de l'hébergement et de la restauration Unité : % des variations annuelles en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Insee

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

2012 2013 2014 2015 2016

3,5%

-1,2% -1,0%

-0,4%

1,4% 1,1%

0,9%

-2%

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0%

1%

2%

3%

4%

2011 2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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Xerfi Previsis | Septembre 2016 40 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)

3. MONDE : CONJONCTURE ET PREVISIONS 2017

MONDE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2017

3.1. LA ZONE EURO 41 L’Allemagne 41 L’Italie 42 L’Espagne 43 3.2. LE RESTE DU MONDE 44 Le Royaume-Uni 44 Les États-Unis 45 Le Japon 46 Le Brésil 47

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3.1 La zone euro

L’ALLEMAGNE

La croissance ralentit au deuxième trimestre mais reste au-dessus de la moyenne de la zone euro

Le PIB allemand n’a progressé que de 0,4% au deuxième trimestre, après un bond spectaculaire entre janvier et mars (+0,7%). Malgré un recul de la production industrielle (-1% après une hausse de près de 2% au 1

er trimestre), un plongeon des investissements et un ralentissement des exportations en valeur, la

croissance du PIB est restée positive et supérieure à la moyenne de la zone euro (+0,3%). Et ce grâce à la consommation des ménages et aux dépenses publiques, qui ont continué de soutenir la croissance, comme au 1

er trimestre. Cette tendance devrait se poursuivre au second semestre, même si les ménages réduiront

légèrement la voilure sur leurs dépenses compte tenu de l’épuisement de l’impact positif du faible cours du pétrole sur le pouvoir d’achat. Mais avec un taux de chômage à 4,2% de la population active (minimum historique pour l’Allemagne réunifiée) et des salaires en accélération, le pouvoir d’achat et la consommation des ménages resteront dynamiques au second semestre 2016 et en 2017. À l’inverse, les investissements pâtiront de l’incertitude générée par le Brexit et par le ralentissement des débouchés à l’exportation, en particulier dans les pays émergents. Ces derniers sont en effet des marchés cruciaux pour les biens d’équipement et l’industrie automobile allemands. Après une légère accélération en 2016 (+1,7%), la croissance devrait ainsi ralentir en 2017 (+1,1% selon nos prévisions).

Le PIB de l'Allemagne Unité : % de variation annuelle en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

Le scénario macro-économique pour l'Allemagne en 2015 Unité : % des variations annuelles en volume

2014 2015 2016 (e) 2017 (p)

PIB 1,6% 1,5% 1,7% 1,2%

Consommation 1,0% 1,9% 1,3% 1,3%

Conso. publique 1,2% 2,8% 3,7% 2,3%

Investissement 3,4% 1,1% 2,1% 2,0%

Construction 1,9% -0,2% 2,4% 2,5%

Equipement 5,4% 2,8% 1,5% 0,9%

Importations 4,0% 5,0% 2,9% 3,2%

Exportations 4,0% 4,6% 2,9% 2,1%

Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

0,7% 0,6%

1,6% 1,5%

1,7%

1,2%

0,4%

0,8%

1,2%

1,6%

2,0%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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Xerfi Previsis | Septembre 2016 42 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)

3.1 La zone euro

L’ITALIE

Coup de frein de la croissance au deuxième trimestre

La reprise de l’économie italienne s’affaiblit. Le PIB a stagné au second trimestre, après cinq trimestres consécutifs de hausse. En glissement annuel, c’est-à-dire par rapport au 2

e trimestre 2015, le compteur de la

croissance s’est arrêté à 0,7%, marquant un net ralentissement par rapport aux deux trimestres précédents, lorsqu’il affichait plus de 1%. Côté offre, la contre-performance de l’industrie (recul de 0,5% de la production en volume, après une hausse de même ampleur au trimestre précédent) a pesé sur la croissance du PIB entre avril et juin. Côté demande, la consommation des ménages, qui a été avec les investissements l’un des moteurs de cette reprise depuis début 2015, a ralenti assez nettement au printemps, à en croire la baisse des ventes de détail et une confiance des ménages qui recule depuis le début de l’année, après avoir atteint en janvier un pic depuis près de 15 ans.

Malgré le ralentissement du 1er

trimestre, la demande domestique sera le principal moteur de la croissance en 2016 et en 2017, bénéficiant de la croissance retrouvée de l’emploi et de la reprise du cycle d’investissement industriel. La croissance du PIB devrait approcher 1% en 2016 et atteindre ce seuil en 2017 (des taux qui n’ont pas été atteints depuis 2010). En revanche, les exportations sont attendues en baisse cette année et en faible hausse en 2017, pénalisées d’une part par le ralentissement de la demande de biens d’équipement et de consommation des grandes économies émergentes et, d’autre part, par l’essoufflement progressif des effets de la dépréciation de l’euro de 2014-2015.

Le PIB de l'Italie Unité : % des variations en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

Le scénario macroéconomique pour l'Italie Unité : % des variations annuelles en volume

2014 2015 2016 (e) 2017 (p)

PIB -0,3% 0,6% 0,8% 1,0%

Consommation 0,6% 0,9% 1,0% 1,4%

Conso. publique -1,0% -0,7% 0,9% 1,2%

Investissement -3,3% 0,6% 1,5% 2,5%

Construction -4,8% -0,9% 0,5% 2,5%

Equipement -1,7% 2,1% 2,6% 2,5%

Importations 3,0% 5,8% 0,6% 3,7%

Exportations 2,9% 4,1% -0,7% 1,6%

Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

-2,9%

-1,8%

-0,3%

0,6% 0,8% 1,0%

-4%

-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

Page 43: Conjoncture et prévisions · Adresse 13-15 rue de Calais 75009 Paris Téléphone 01 53 21 81 51 Fax 01 42 81 42 14 . ... La uestion pou l’économie bitanniue n’est pas de savoi

Xerfi Previsis | Septembre 2016 43 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)

3.1 La zone euro

L’ESPAGNE

Croissance vigoureuse mais ralentissement en vue

Avec une hausse de son PIB de 0,8% au 2e trimestre, l'Espagne demeure la grande économie la plus

dynamique de la zone euro. Mieux encore, elle résiste, pour le moment, au ralentissement général de l’économie européenne, en gardant son rythme de croisière des trois trimestres précédents. Initialement tirée par la demande extérieure, la croissance s'est diffusée à la demande domestique depuis la fin de 2014, avec une forte accélération de la consommation des ménages et des investissements industriels.

Cependant, un ralentissement de la croissance est attendu au second semestre. Le Brexit en sera en partie responsable, car d’une part, l’Espagne est un important fournisseur de l’économie britannique (qui absorbe 8% de ses exportations) et, d’autre part, l’incertitude générée par le référendum britannique pèsera sur le climat des affaires et, plus particulièrement, sur les investissements des entreprises. Cet évènement exacerbe en effet les incertitudes déjà présentes depuis octobre 2015 sur la scène politique espagnole. Des incertitudes qui n’ont pas été effacées par les élections législatives de fin juin, à la suite desquelles le parti populaire de Mariano Rajoy ne dispose toujours pas de la majorité requise pour former un gouvernement. Ainsi, la croissance devrait se maintenir à un peu plus de 3% en 2016, sur l’ensemble de l’année, mais elle devrait ralentir assez nettement en 2017 (à 2% selon nos prévisions), compte tenu aussi d’un moindre soutien des dépenses publiques et d’une consommation des ménages en perte de vitesse.

Le PIB de l'Espagne Unité : % des variations annuelles en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

Le scénario macroéconomique pour l'Espagne Unité : % des variations annuelles en volume

2014 2015 2016 (e) 2017 (p)

PIB 1,4% 3,2% 3,1% 2,0%

Consommation 1,2% 3,1% 3,3% 1,9%

Conso. publique 0,0% 2,7% 0,6% 0,4%

Investissement 3,5% 6,4% 4,0% 3,2%

Construction -0,2% 5,3% 2,4% 2,5%

Equipement 10,6% 10,2% 7,0% 3,1%

Importations 6,4% 7,5% 5,5% 4,1%

Exportations 5,1% 5,4% 5,6% 4,2%

Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

-2,6%

-1,7%

1,4%

3,2% 3,1%

2,0%

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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3.2 Le reste du monde

LE ROYAUME-UNI

Vers une baisse des investissements et de la consommation au second semestre et en 2017

La victoire inattendue du Brexit au referendum du 23 juin dernier aura un impact négatif sur l’économie britannique au second semestre, via des fortes baisses des investissements et de la consommation. Cela se traduira très probablement par une petite récession – ou, au mieux, une stagnation du PIB – d’ici la fin de l’année. Ce coup de frein aura un effet somme toute limité sur la croissance annuelle de 2016, compte tenu aussi de la très bonne performance du PIB au second trimestre (+0,6%). En revanche, en 2017, les statistiques afficheront plus brutalement le fléchissement de l’économie britannique, avec une croissance en deçà de 0,5% selon nos prévisions, soit la pire performance de l’économie britannique depuis la crise de 2009. Le décrochage de la livre entre le 23 juin et fin août (-12% face au dollar et -10% vis-à-vis de l’euro) affectera les activités financières de la City et le pouvoir d’achat des ménages, en renchérissant les importations, tandis que son effet positif sur les exportations sera plus tardif et probablement limité, car le Royaume-Uni exporte des biens et des services haut de gamme (donc peu sensibles aux prix). La consommation des ménages pâtira aussi d’un effet de richesse négatif lié aux prix immobiliers, qui se dirigent vers des baisses substantielles. La politique budgétaire ne sera pas en mesure de soutenir la croissance. Bien au contraire, le Royaume-Uni se dirige vers une période d’austérité, dans l’objectif de limiter les importations et éviter un dérapage du déficit courant. En effet, le financement de ce déficit ne posait pas de problèmes tant que le Royaume-Uni faisait partie de l’UE, car l’économie britannique était capable d’attirer des flux financiers du monde entier grâce à la City. Mais, aujourd’hui, de nombreux investisseurs étrangers vont mettre leurs projets au Royaume-Uni en stand-by, en attendant que la relation avec l’Union européenne soit redéfinie.

Le PIB du Royaume-Uni Unité : % de variation annuelle en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

Le scénario macro-économique pour le Royaume-Uni en 2015 Unité : % des variations annuelles en volume

2014 2015 2016 (e) 2017 (p)

PIB 3,1% 2,2% 1,7% 0,3%

Consommation 2,2% 2,5% 2,1% -0,2%

Conso. publique 2,3% 1,4% 1,0% 0,4%

Investissement 6,7% 3,3% 0,5% -1,1%

Construction 11,5% 4,1% 1,9% -0,7%

Equipement 5,4% 3,1% 0,1% -1,2%

Importations 2,5% 5,8% 2,7% 0,2%

Exportations 1,5% 4,8% 2,2% 1,8%

Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

1,3%

1,9%

3,1%

2,2%

1,7%

0,3%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

3,0%

3,5%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

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3.2 Le reste du monde

LES ÉTATS-UNIS

Vers une accélération de la croissance au second semestre 2016 et en 2017

La croissance américaine est restée modérée au second trimestre (0,3% après 0,2% sur les deux trimestres précédents), avec néanmoins une note positive dans l’accélération de la consommation des ménages. La force du dollar pèse sur les exportations, tandis que la chute du prix du pétrole puis son maintien à bas niveau pèsent sur la performance du secteur de l’énergie avec des conséquences en cascade : chute des profits des entreprises de l’énergie, réduction de leurs investissements, affaiblissement général du secteur manufacturier. Mécaniquement, la croissance américaine se recentre sur ses moteurs traditionnels, à savoir la consommation des ménages et l’investissement dans la construction (ce dernier a affiché une forte baisse entre avril et juin, mais après une envolée en début d’année).

Nos prévisions pour les deux prochains trimestres et pour 2017 tablent néanmoins sur une accélération de l’économie américaine. Un premier indice positif est que cela fait maintenant cinq trimestres que les entreprises déstockent, ce qui va se traduire tôt ou tard par de la croissance en plus. Autres facteurs d’optimisme, les créations d’emploi ont été très fortes. De surcroît, avec un taux de chômage tombé à moins de 5%, la progression des salaires changera tôt ou tard de braquet, contribuant ainsi à soutenir les dépenses des ménages. Tout cela plaide pour une accélération de la croissance au second semestre. Ainsi, malgré un très mauvais début d’année, la croissance du PIB devrait atteindre 1,5% en 2016, pour accélérer à 2,5% l’année prochaine.

Le PIB des États-Unis Unité : % des variations annuelles en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

Le scénario macro-économique pour les États-Unis Unité : % des variations annuelles en volume

2014 2015 2016 (e) 2017 (p)

PIB 2,4% 2,6% 1,5% 2,5%

Consommation 2,9% 3,2% 2,8% 3,0%

Conso. publique -0,9% 1,8% 0,9% 1,3%

Investissement 5,5% 4,0% 0,6% 3,7%

Construction 3,5% 11,7% 5,4% 3,2%

Equipement 6,0% 2,1% -0,7% 3,8%

Importations 4,4% 4,6% 1,3% 4,1%

Exportations 4,3% 0,1% -0,3% 2,0%

Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

2,2%

1,7%

2,4%

2,6%

1,5%

2,5%

1,0%

1,4%

1,8%

2,2%

2,6%

3,0%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

Page 46: Conjoncture et prévisions · Adresse 13-15 rue de Calais 75009 Paris Téléphone 01 53 21 81 51 Fax 01 42 81 42 14 . ... La uestion pou l’économie bitanniue n’est pas de savoi

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3.2 Le reste du monde

LE BRÉSIL

Le recul du PIB et de la consommation des ménages se poursuivra en 2017

Au second trimestre, le PIB brésilien s’est de nouveau contracté (-0,6% par rapport à T1 et sixième trimestre consécutif de recul du PIB). Bien que l’inflation ait légèrement ralenti par rapport au pic atteint en janvier (passant de 10,7% sur un an à 8,7% en juillet), l'économie brésilienne est toujours noyée dans la stagflation, une situation qui combine récession et inflation élevée. Selon Xerfi, le PIB devrait reculer de plus de 3% en 2016, tandis que les prix à la consommation devraient augmenter de plus de 9% sur l’ensemble de l’année, affectant un peu plus le pouvoir d’achat et la consommation des ménages (le principal moteur de la croissance brésilienne au cours des années 2000). Cette récession devrait se poursuivre en 2017, même si le rythme de la baisse du PIB ralentira dans notre scenario. En plus de la récession actuelle, le Brésil traverse une crise politique depuis 2015, lorsqu’un processus de destitution a débuté à l’encontre de l’ancienne présidente Dilma Rousseff. Celle-ci a été finalement destituée par le Sénat en août, mais le gouvernement du nouveau président Michel Temer fait face à une forte opposition dans la société civile, en raison notamment des coupes annoncées dans les dépenses publiques. Son principal objectif est de rétablir la confiance des investisseurs étrangers afin de relancer les investissements, qui s’effondrent depuis près de deux ans. Ces derniers sont asphyxiés par des taux d’intérêt réels (c’est-à-dire hors inflation) parmi les plus hauts au monde. La Banque centrale a maintenu en effet son taux directeur à 14,25%, malgré le ralentissement de l’inflation depuis février, de peur de relancer la spirale des prix.

Le PIB du Brésil Unité : % des variations annuelles en volume

Estimation et prévision Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

Le scénario macroéconomique pour le Brésil Unité : % des variations annuelles en volume

2014 2015 2016 (e) 2017 (p)

PIB 0,1% -3,8% -3,2% -1,5%

Consommation 1,3% -4,0% -5,2% -2,0%

Conso. publique 1,2% -1,0% -2,2% -1,9%

Investissement -4,5% -14,1% -13,8% -4,5%

Exportations -1,0% 6,1% 8,1% 6,9%

Importations -1,0% -14,3% -13,5% 0,5%

Estimations et prévisions Xerfi (dernière mise à jour le 01/09/2016) / Source : Feri

1,9%

3,0%

0,1%

-3,8% -3,2%

-1,5%

-5%

-3%

-1%

1%

3%

5%

2012 2013 2014 2015 2016e 2017p

Page 47: Conjoncture et prévisions · Adresse 13-15 rue de Calais 75009 Paris Téléphone 01 53 21 81 51 Fax 01 42 81 42 14 . ... La uestion pou l’économie bitanniue n’est pas de savoi

Xerfi Previsis | Septembre 2016 47 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle)

3.2 Le reste du monde

LA CHINE La dette s’envole, sur fond d’une transition compliquée vers une économie de consommation

Le compteur officiel de la croissance chinoise indique toujours un chiffre proche de la cible (entre 6,5% et 7%), alors qu’elle est certainement plus proche de 3% en rythme annuel. D’ailleurs, en dehors de Chine, de moins en moins d’économistes s’obstinent à nier la brutalité du ralentissement de la deuxième économie mondiale. Un décrochage de la croissance en Chine n’a rien d’étonnant. Cela fait maintenant près de 45 ans que le PIB progresse de plus de 9% par an, en moyenne, et il faut remonter en 1976 pour trouver trace d’un accroc. Mais pourquoi maintenant ? Parce que passer d’un modèle de croissance extraverti basé sur des entreprises industrielles ultra-compétitives, spécialisées sur des biens de consommation standardisés d’entrée ou de milieu de gamme, à un modèle plus autocentré, qui fait la part belle à la consommation et à la montée en gamme de la production, ne se fait pas du jour au lendemain. Il s’agit là de deux modèles opposés qui soulèvent des problèmes redoutables de transition.

Par exemple, la Chine a longtemps profité de la sous-évaluation du yuan et de ses bas salaires pour inonder le monde de ses produits et attirer les capitaux étrangers en quête d’une base de production à bas coût. À l’inverse, la transition vers son nouveau modèle exige un yuan plus fort et des salaires plus élevés, pour consommer plus et rémunérer des travailleurs plus compétents et plus exigeants. C’est aussi essentiel pour maintenir la paix sociale et assurer la pérennité du régime. Le problème est que la hausse des coûts salariaux a été très supérieure aux gains de productivité et, par conséquent, la Chine s’est en partie disqualifiée par rapport à ses voisins immédiats (vietnamien, indien, philippin et même thaïlandais). Cette perte de compétitivité a eu lieu aussi vis-à-vis du Mexique et de nombreux pays africains avec, à la clé, la délocalisation de sites de production. Résultat, les entreprises sont maintenant confrontées à une crise de leurs débouchés externes, sans que la demande intérieure n’ait pris véritablement le relais.

La consommation reste le maillon faible, comme l’indiquent des ventes de détail en ralentissement depuis trois trimestres. Elle le restera tant que les ménages devront sur-épargner en raison du sous-développement des institutions sociales : les ménages urbains chinois épargnent 35% de leurs revenus contre 15% pour les Français. La prise de relais par la demande domestique implique donc une transformation profonde de l’économie chinoise, qui s’étalera probablement sur plusieurs années de croissance ralentie, avec peut-être des épisodes de récession. Ces derniers seront d’autant plus probables que le système financier chinois est instable. La croissance de la dette (publique et privée, incluant celle détenue par le secteur bancaire informel, ou shadow banking) a été très rapide depuis la crise de 2008-2009, passant de 155% du PIB en 2008 à près de 260% aujourd’hui, tandis que le montant des créances douteuses a été multiplié par 3 depuis 2012 et s’élève désormais à 1 300 milliards de yuans. Or, aucun pays ayant connu une telle frénésie de la dette n’a pu échapper à des épisodes de rationnement du crédit débouchant in fine sur une récession.

Importations de la Chine en valeur Unité : variation en % (moyenne des 12 derniers

mois par rapport aux 12 mois précédents)

Taux directeur Unité : taux en %

Source : General Administration of Customs of the

People's Republic of China. Dernière donnée : 07/2016

Source : Banque de Chine,

dernière donnée disponible 07/2016

-20%

-15%

-10%

-5%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

12 13 14 15 16

4,0

4,5

5,0

5,5

6,0

6,5

13 14 15 16