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30 mars 2016 1/19 Conjoncture bâtiment à la fin mars 2016 La reprise de l’activité se dessine très progressivement dans le bâtiment depuis la fin 2015, comme en témoigne globalement l’amélioration du côté des matériaux mis en œuvre par le secteur, notamment ceux très utilisés dans le gros-œuvre, la hausse des carnets de commandes, là encore singulièrement dans le gros-œuvre, ou l’accélération des crédits à l’investissement. Toutefois, cette reprise n’est pas générale. D’une part, elle concerne principalement le neuf. Plus précisément, dans un contexte de stabilisation à haut niveau de la commande locative sociale, la forte hausse des ventes de logements du secteur privé commence à faire sentir ses effets. De fait, elles ont progressé de 13 % en glissement annuel sur douze mois à fin janvier 2016 (février 2015→janvier 2016 / février 2014→janvier 2015) dans l’individuel diffus d’après le Markemetron. Bien que les données Sit@del2 peinent à retracer les conséquences de ces évolutions, en particulier sur le segment de l’individuel, leur réalité reste toutefois incontestable. Pour mémoire, la FFB prévoit environ 380 000 logements mis en chantier en 2016, soit une hausse de 10 %. A contrario, côté non résidentiel neuf, les informations tirées de Sit@el2 laissent entrevoir une reprise un peu plus rapide que prévue. Ainsi, hors locaux agricoles et hôtellerie, en glissement annuel sur trois et six mois à fin février 2016, les surfaces autorisées s’inscrivent en hausse de 9 % et les surfaces commencées ressortent globalement stables, alors que les prévisions FFB pour 2016 tablent sur un recul de 1 % à 2 % des surfaces mises en chantier. En revanche, aucun véritable signe d’amélioration ne se distingue pour l’amélioration- entretien, qui comptait pour 56 % de l’activité bâtiment en 2015. D’autre part, la reprise ne bénéfice pas à toutes les zones géographiques, même si la scission entre métropoles et reste du territoire se nuance. Au-delà de la situation particulièrement difficile des territoires d’outre-mer, qui appelle une accélération du plan signé en mars 2015, les zones moins tendues, donc moins sensibles aux évolutions de la construction neuve, restent souvent à l’écart de la reprise. Le redressement graduel de l’activité ne permet pas encore d’amélioration de la situation de l’appareil de production. Certes, les défaillances marquent le pas dans le bâtiment et l’intérim affiche une dynamique retrouvée depuis l’automne. Mais, en termes d’emploi total, 2015 se solde par un score un peu plus mauvais qu’espéré, avec 36 100 postes de travail en moins (- 3 %). Quant aux prix des marchés signés par les entreprises et à leur situation de trésorerie, ils restent très en deçà de leur valeur de moyen terme. Pour autant, de nombreux facteurs laissent espérer une amélioration de la situation ici aussi, au tournant 2016-2017. Le faible niveau des taux d’intérêt, la reprise sur le marché de l’ancien, pour des opérations un peu plus importantes, plaident notamment pour un renforcement progressif de l’activité. Si tel était bien le cas, ce qui implique que toute la filière (banques, assureurs-crédits, fournisseurs et entreprises) accepte de jouer le jeu de la confiance et de prendre un peu plus de risques, la croissance économique française pourrait s’en trouver « dopée ». De fait, les prévisions pour 2016 des grands instituts tablent sur une légère baisse de l’investissement des ménages. Pour sa part, la FFB table sur une franche reprise, qui relèverait alors la croissance générale du PIB de 0,2 point de pourcentage en 2016.

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Conjoncture bâtiment à la fin mars 2016

La reprise de l’activité se dessine très progressivement dans le bâtiment depuis la fin 2015, comme en témoigne globalement l’amélioration du côté des matériaux mis en œuvre par le secteur, notamment ceux très utilisés dans le gros-œuvre, la hausse des carnets de commandes, là encore singulièrement dans le gros-œuvre, ou l’accélération des crédits à l’investissement. Toutefois, cette reprise n’est pas générale. D’une part, elle concerne principalement le neuf. Plus précisément, dans un contexte de stabilisation à haut niveau de la commande locative sociale, la forte hausse des ventes de logements du secteur privé commence à faire sentir ses effets. De fait, elles ont progressé de 13 % en glissement annuel sur douze mois à fin janvier 2016 (février 2015→janvier 2016 / février 2014→janvier 2015) dans l’individuel diffus d’après le Markemetron. Bien que les données Sit@del2 peinent à retracer les conséquences de ces évolutions, en particulier sur le segment de l’individuel, leur réalité reste toutefois incontestable. Pour mémoire, la FFB prévoit environ 380 000 logements mis en chantier en 2016, soit une hausse de 10 %. A contrario, côté non résidentiel neuf, les informations tirées de Sit@el2 laissent entrevoir une reprise un peu plus rapide que prévue. Ainsi, hors locaux agricoles et hôtellerie, en glissement annuel sur trois et six mois à fin février 2016, les surfaces autorisées s’inscrivent en hausse de 9 % et les surfaces commencées ressortent globalement stables, alors que les prévisions FFB pour 2016 tablent sur un recul de 1 % à 2 % des surfaces mises en chantier. En revanche, aucun véritable signe d’amélioration ne se distingue pour l’amélioration-entretien, qui comptait pour 56 % de l’activité bâtiment en 2015. D’autre part, la reprise ne bénéfice pas à toutes les zones géographiques, même si la scission entre métropoles et reste du territoire se nuance. Au-delà de la situation particulièrement difficile des territoires d’outre-mer, qui appelle une accélération du plan signé en mars 2015, les zones moins tendues, donc moins sensibles aux évolutions de la construction neuve, restent souvent à l’écart de la reprise. Le redressement graduel de l’activité ne permet pas encore d’amélioration de la situation de l’appareil de production. Certes, les défaillances marquent le pas dans le bâtiment et l’intérim affiche une dynamique retrouvée depuis l’automne. Mais, en termes d’emploi total, 2015 se solde par un score un peu plus mauvais qu’espéré, avec 36 100 postes de travail en moins (- 3 %). Quant aux prix des marchés signés par les entreprises et à leur situation de trésorerie, ils restent très en deçà de leur valeur de moyen terme. Pour autant, de nombreux facteurs laissent espérer une amélioration de la situation ici aussi, au tournant 2016-2017. Le faible niveau des taux d’intérêt, la reprise sur le marché de l’ancien, pour des opérations un peu plus importantes, plaident notamment pour un renforcement progressif de l’activité. Si tel était bien le cas, ce qui implique que toute la filière (banques, assureurs-crédits, fournisseurs et entreprises) accepte de jouer le jeu de la confiance et de prendre un peu plus de risques, la croissance économique française pourrait s’en trouver « dopée ». De fait, les prévisions pour 2016 des grands instituts tablent sur une légère baisse de l’investissement des ménages. Pour sa part, la FFB table sur une franche reprise, qui relèverait alors la croissance générale du PIB de 0,2 point de pourcentage en 2016.

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I. Un contexte macro-économique plus favorable

Les données sur la situation économique mondiale confirment la réalité d’une reprise générale des pays industrialisés en 2015-2016, mais d’une reprise qui patine entre 1 % et, grand maximum, 2 % en rythme annuel selon les pays (voir graphique 1). Plus globalement, pour 2016, COE-Rexecode maintient sa prévision d’une croissance stable à 3 % de l’économie mondiale, malgré les vents contraires qu’affrontent les marchés financiers.

Graphique 1 : redressement progressif des PIB (en volume)

Source : calculs FFB d’après Eurostat et OCDE.

En France, 2015 se solde sur une hausse de 1,2 %, tirée par la consommation des ménages (+ 1,4 %) et l’investissement des sociétés non-financières (+ 2 %) (cf. graphique 2).

Graphique 2 : France - Évolutions du PIB et de ses principales composantes

Source : FFB d’après Insee.

Selon les éléments récemment diffusés par l’Insee, 2016 pourrait connaître une très légère accélération de la croissance, notamment grâce à une dynamique renforcée coté

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consommation des ménages et investissement des entreprises. Bien évidemment, les hypothèses d’inflation très faible et de taux d’intérêts se maintenant à bas niveau conditionnent un tel scénario, qui conduirait à enregistrer, dès la fin du premier semestre, une croissance équivalente à celle observée sur l’ensemble de 2015. Toutefois, ce scénario, globalement partagé par la plupart des experts, repose sur l’hypothèse d’une « simple » moindre baisse des dépenses d’investissement en logement des ménages. C’est effectivement ce que dessinent les tendances en matière d’amélioration-entretien du logement et les statistiques les plus récentes sur les mises en chantier dans le neuf. Toutefois, sur ce dernier marché, comme détaillé dans la suite de cette note, l’approche par les ventes de logements neufs débouche sur une dynamique bien mieux orientée. Sur cette base, toutes choses égales par ailleurs, la croissance française en 2016 pourrait tendre vers 1,4 %, soit 0,2 point de pourcentage de plus que le consensus de place, et la construction retrouver son rôle de moteur de l’économie nationale. Bien évidemment, une telle accélération reste conditionnée par un contexte institutionnel bien orienté (maintien en l’état du dispositif « Pinel », du PTZ « nouvelle formule » -avec longs différés-, du cumul CITE – éco-prêt à taux zéro, renforcement du programme « Habiter mieux », etc.), par des taux d’intérêts à bas niveau et par un maintien du volume des crédits, malgré les menaces que font peser les derniers projets de réforme proposés par le Comité de Bâle (notamment suppression des taux fixes et sur-pondération des contreparties en fonds propres pour le crédit immobilier). II. Progressive amélioration de l’activité dans le bâtiment

II.1 Reprise en cours dans le neuf1

Pour le logement neuf, l’année 2015 et le début 2016 affichent une stabilité des opérations sous maitrise d’ouvrage locative sociale, mais surtout une vive progression des volumes commercialisés dans l’individuel comme dans le collectif. De fait, pour ce qui concerne l’individuel diffus, le Markemetron (CGI Bat - Caron marketing) retrace une hausse de 11 % des ventes sur l’année 2015, malgré un net tassement sur le dernier trimestre, puis une accélération de tendance depuis le début de 2016, avec + 13 % en glissement annuel sur 12 mois à fin janvier 2016 (cf. graphique 3). A noter que les cahots récents s’expliquent très probablement par la dernière réforme du PTZ, qui a repoussé les prises de décisions en début d’année 2016.

1 En 2015, le logement neuf et le non résidentiel neuf comptaient respectivement pour 28 % et 16 %

de l’activité bâtiment.

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Graphique 3 : évolutions des ventes de maisons dans l’individuel pur (France métropolitaine)

Source : CGI Bat - Caron marketing, Markemetron (changement de méthodologie en 2006). Sur ce segment, le délai entre la vente et la mise en chantier ressort généralement entre six et neuf mois. Le redressement des ventes s’étant amorcé début 2015, la reprise des travaux associés a donc dû intervenir vers la fin de cette même année. Quant aux ventes dans le collectif, elles s’affichent en hausse de près de 18 % sur l’ensemble de 2015 (voir tableau 1), malgré un tassement au dernier trimestre là encore (+ 8 % « seulement »). Et cette reprise, qui s’est amorcée dès la fin 2014, conduit à un redressement des mises en ventes des promoteurs, soit de la pré-commercialisation de nouvelles opérations (+ 7 % sur l’ensemble de l’année).

Tableau 1 : évolutions des ventes des promoteurs (En nombre de logements, France métropolitaine)

Glissements annuels (en %) à fin 2015

Individuel groupé

Apparte-ments

Ensemble

Sur 1 trimestre (T4 2015/T4 2014) Mises en ventes +14,9 +7,6 +8,2 Ventes +6,9 +8,2 +8,1

Sur 4 trimestres mois (T1-T4 2015) / (T1-T4 2014) Mises en ventes -1,4 +8,0 +7,2 Ventes +11,0 +18,6 +17,9

Source : calculs FFB d’après ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer (MEEM) / Commissariat général au Développement durable (CGDD) – Service de l’observation et statistiques (SOeS) – Enquête sur la commercialisation des logements neufs (ECLN).

Pour ce segment comme pour l’individuel, la progression du volume de logements vendus s’observe sur tout le territoire métropolitain (cf. graphique 4).

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Graphique 4 : évolutions des ventes des promoteurs en 2015

Source : calculs FFB d’après MEEM/CGDD/SOeS –ECLN.

Compte tenu de délais de production habituels dans le collectif et du fait que la croissance des ventes s’observe dès le quatrième trimestre de 2014, la reprise des commandes adressées au bâtiment était attendue début 2016. Et de fait, les données officielles retracent bien cette inflexion, en l’anticipant même un peu (cf. tableau 2). Ainsi, pour le collectif, à fin février 2016, on relève qu’en termes de mises en chantier, les glissements annuels sur trois, six, neuf et douze mois affichent des hausses de 6 %. Quant aux permis autorisés, ils connaissent une nette accélération, passant de + 11 % en glissement annuel sur douze mois à + 28 % sur trois mois2.

2 Certes, ces évolutions portent sur un champ qui inclut des constructions neuves sur existant.

Toutefois de tels permis renvoient souvent à de nouveaux logements, mais surtout leur part varie très peu par le passé : entre 2004 et 2014, elle s’inscrit entre 9 % et 13 % de l’ensemble.

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Tableau 2 : évolutions sur le marché du logement neuf à fin février 2016 (En nombre de logements en DRE, y compris construction sur existant, France entière)

Glissements annuels (en %)

Individuel Collectif Ensemble

Sur 3 mois (déc. 2015→fév. 2016) / (déc. 2014→fév. 2015) Autorisations +3,2 +28,3 +16,6 Mises en chantier -1,9 +5,9 +2,7

Sur 6 mois (sept. 2015→fév. 2016) / (sept. 2014→fév. 2015) Autorisations +3,1 +22,1 +13,4 Mises en chantier -1,1 +5,5 +2,7

Sur 9 mois (juin 2015→fév. 2016) / (juin 2014→fév. 2015) Autorisations +5,1 +15,0 +10,5 Mises en chantier -1,5 +6,5 +3,0

Sur 12 mois (mars 2015→fév. 2016) / (mars 2014→fév. 2015) Autorisations +2,0 +10,7 +6,8 Mises en chantier -3,4 +6,0 +1,9

Source : FFB d’après MEEM/CGDD/SOeS – Sit@del2. A contrario, on peine à retrouver les mouvements attendus dans l’individuel. Les mises en chantier restent déprimées, y compris sur la période récente avec - 2 % en glissement annuel sur trois mois à fin février 2016. Quant aux permis, ils s’améliorent mollement, avec + 3 % sur la même période, et sans véritable accélération depuis le début 2015. Cette absence d’amélioration dans l’individuel étonne d’autant plus que les données disponibles sur les PTZ accordés confirment plutôt la tendance à la reprise que laissent espérer les ventes (voir graphique 5). Dans l’individuel neuf, la hausse ressort à 41 % en rapportant les trois premiers trimestres de 2015 aux mêmes trimestres de 2014.

Graphique 5 : nombre de PTZ accordés (France entière)

Source : Société de gestion du FGAS.

Il en va de même des prises de garanties (de livraison ou d’achèvement) à titre onéreux par les constructeurs de maisons individuelles, en forte croissance depuis la mi-2015. Plus largement, la production de crédit immobilier en faveur des ménages a connu une nette accélération en 2015, de 27 % hors renégociations selon les données de Crédit logement. Mais c’est le logement neuf qui affiche la plus vive progression, soit une envolée de 35 % sur

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l’année selon l’Observatoire de la production de crédits immobiliers (voir graphique 6). Même en tenant compte des inévitables décalages, ce rythme d’évolution n’est guère compatible avec une hausse globale (individuel et collectif) des mises en chantier limitée à 2 % en glissement annuel sur douze mois à fin janvier 2016 et à 3 % sur les trois derniers mois. Graphique 6 : évolutions de la production de crédit en volume, hors renégociations

(niveaux annuels glissants)

Source : Michel Mouillart, Observatoire de la production de crédits immobiliers. Par ailleurs, on observe depuis la fin de l’été 2015 une amélioration progressive des intentions des ménages d’investir dans le logement et d’engager de grosses dépenses d’aménagement du logement (cf. graphique 7).

Graphique 7 : évolutions du moral des ménages

Source : Insee, Enquête de conjoncture auprès des ménages. In fine, la tendance réelle semble donc bien correspondre à une reprise soutenue sur le segment du logement neuf. Les données Sit@del2 décrivent une évolution certes moins

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Intentions d'achats de logements (dans un délai de 2 ans)

Dépenses d'aménagement du logement

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marquée, mais qui se diffuse progressivement sur une large partie du territoire3 et n’est plus l’apanage des seuls territoires disposant de grosses métropoles (voir graphique 8). Certes, Île-de-France, PACA et Aquitaine relèvent bien d’une telle situation, mais Rhône-Alpes et Alsace s'inscrivent en recul. Par ailleurs, les régions Bretagne, Pays-de-la-Loire, Centre ou Auvergne affichent elles aussi une amélioration.

Graphique 8 : glissement annuel (en %) sur douze mois à fin février 2016 des logements autorisés

(En nombre de logements en DRE, y compris construction sur existant)

Source : FFB d’après MEEM/CGDD/SOeS – Sit@del2.

Pour le non résidentiel neuf, les données Sit@del2, toujours en « date de prise en compte » par le système statistique (DPC), rendent l’analyse plus fragile. Les tendances s’améliorent toutefois un peu là aussi, du moins depuis l’automne 2015 (cf. tableau 3). De fait, en glissement annuel sur douze mois à fin février 2016, hors locaux agricoles et hôtellerie, les surfaces autorisées reculent de 7% et celles mises en chantier stagnent ; mais en glissement annuel sur six et trois mois, les premières progressent de 9 % (les secondes affichent toujours une quasi-stabilité). Plus en détail, à peu près tous les segments participent de cette tendance à l’amélioration, avec une mention particulière pour le marché des bureaux et celui des locaux commerciaux. Quant aux bâtiments industriels et assimilés, ils connaissent une amélioration très progressive, avec des surfaces mises en chantier en repli à l’aune des glissements annuels sur douze et neuf mois (respectivement – 2 % et – 5 %), puis une hausse s’accentuant sur six et trois mois (respectivement + 1 % et + 3 %). Cette accélération s’avère assez conforme aux intentions d’investir déclarées par les industriels à l’Insee (cf. graphique 9).

3 Voir aussi les analyses régionales et inter-régionales détaillées proposées par le réseau des Cellules

économiques régionales de la construction (CERC) et son GIE : http://cerc-actu.com/.

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Tableau 3 : évolutions sur le marché du non résidentiel neuf à fin février 2016 (milliers de m² de SP en DPC, y compris construction sur existant, France entière)

Glissements annuels (en %)

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Sur 3 mois (déc. 2015→fév. 2016) / (déc. 2014→fév. 2015) Autorisations -2,1 +32,0 +17,1 -14,6 +19,9 +8,8 +12,5 Mises en chantier +2,6 +3,8 +3,2 -11,1 +5,3 -0,1 +1,6

Sur 6 mois (sept. 2015→fév. 2016) / (sept. 2014→fév. 2015) Autorisations +13,5 +20,3 +8,9 -5,1 +15,6 +8,6 +11,7 Mises en chantier +0,7 +8,9 -4,7 +6,1 -2,3 +1,3 +0,9

Sur 9 mois (juin 2015→fév. 2016) / (juin 2014→fév. 2015) Autorisations +8,5 +13,3 +2,0 -7,9 +14,7 +3,1 +7,0 Mises en chantier -4,8 -2,4 -7,5 -1,4 -4,5 -4,6 -4,2

Sur 12 mois (mars 2015→fév. 2016) / (mars 2014→fév. 2015) Autorisations -4,6 +8,8 +0,7 -12,2 +8,2 +0,1 +3,3 Mises en chantier -2,3 -12,3 -6,6 -7,6 -4,3 -7,2 -6,4

Attention : depuis mars 2009, Sit@del2 comprend une rubrique « artisanat » pour des bâtiments auparavant recensés pour l’essentiel dans le champ « bâtiments industriels » et pour le complément au sein des « commerces ». Nous avons préféré conserver la nomenclature passée, en affectant 80 % des locaux artisanaux aux « bâtiments industriels » et 20 % aux « commerces ».

Source : FFB d’après MEEM/CGDD/SOeS – Sit@del2.

Graphique 9 : évolutions des montants (en € courants) d’investissement prévus dans l'industrie

Source : FFB d’après Insee. Sur l’ensemble du non résidentiel privé, on peut encore signaler que l’accélération récente trouve aussi sa contrepartie dans celle de l’encours des crédits à l’investissement des sociétés non financières, qui affiche une hausse de 5 % en glissement annuel sur un an à fin février 2016 (voir graphique 10).

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Graphique 10 : évolution des encours de crédit des sociétés non financières auprès des établissements de crédit français

Source : Banque de France. Enfin, les bâtiments administratifs affichent des mouvements très chahutés. Ainsi, la nette embellie de la fin 2015 a cédé la place à une nouvelle baisse depuis, principalement sous l’effet d’un mois de février 2016 calamiteux (sur un an, - 22 % pour les surfaces autorisées et – 32 % pour les surfaces commencées). Toutefois, la baisse de l’investissement public local de 10 % retracée par la comptabilité nationale pour 2015 ne laisse guère espérer de vive amélioration en 2016, du moins en termes de production. Comme pour le logement, les données officielles indiquent une diffusion progressive de la tendance à l’amélioration sur le territoire (cf. graphique 11).

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Investissement Trésorerie Non affecté

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Graphique 11 : glissement annuel (en %) sur douze mois à fin février 2016 des surfaces non résidentielles autorisées

(En m² en DPC, y compris construction sur existant)

Source : FFB d’après MEEM/CGDD/SOeS – Sit@del2.

Deux éléments complémentaires viennent corroborer l’amorce d’une reprise en cours de l’activité dans le neuf. Il s’agit tout d’abord du carnet de commandes des entreprises qui, dans le gros-œuvre principalement bien que pas seulement, connaissent une croissance quasi-continue depuis le début de 2015 (cf. graphique 12).

Graphique 12 : évolutions des carnets de commandes dans le bâtiment

Sources : Insee (plus de 10 salariés) et FFB (artisans). Il s’agit ensuite des volumes des matériaux de construction mis en œuvre, principalement dans le gros-œuvre (cf. graphique 13). Par exemple, en glissement annuel sur trois mois à fin février 2016, on relève que la consommation de ciment et la production de béton prêt à

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

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Plus de 10 salariés - TCE Plus de 10 salariés - GO Artisans

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l’emploi affichent des hausses respectives de 4 % et 3 %, alors que la consommation apparente des produits plats en acier carbone ressort stable.

Graphique 13 : évolutions des volumes des matériaux de construction mobilisés

Sources : Sfic, Unicem, FFTB, FFDM. II.2 Des espoirs qui restent à concrétiser en amélioration-entretien4

Du côté de l’amélioration-entretien, nous manquons toujours d’indicateurs d’activité fiables et complets. A défaut, les soldes d’opinion proposés par l’Insee affichent, au-delà des variations saisonnières, une tendance se dégradant un peu moins sur le dernier trimestre 2015, mais restant toutefois nettement en-deçà de la moyenne de long terme (cf. graphique 14). Cette amélioration relative s’avère d’ailleurs conforme à l’évolution du des crédits immobiliers pour travaux seuls ou celle des dépenses d’aménagement du logement prévues par les ménages (voir graphiques 6 et 7 supra).

4 En 2015, les travaux en amélioration-entretien du logement et du non résidentiel neuf comptaient

respectivement pour 33 % et 23 % de l’activité bâtiment.

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Consommation de ciment en vrac hors liants géotechniques (en k-tonnes)Production de béton prêt à l'emploi (en m3)Consommation apparente des aciers carbone (en tonnes) - Produits longsLivraisons en France de briques de structure (en tonnes)Livraisons en France de tuiles et accessoires (en tonnes)

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Graphique 14 : tendances de l’activité passée en amélioration-entretien

Source : Insee, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment.

Cependant, rien n’assure que l’inflexion récente soit pérenne. De fait, les perspectives d’activité déclarées par les chefs d’entreprise pour le premier trimestre s’inscrivent à nouveau en net recul (cf. graphique 15). Visiblement, ni l’essor des ventes dans l’ancien, ni les mesures en faveur de la transition énergétique ne parviennent à véritablement redynamiser le marché pour l’heure. Il est vrai que, sur ce dernier sous-segment, la baisse du coût de l’énergie pèse négativement et lourdement.

Graphique 15 : perspectives d’activité en amélioration-entretien

Source : Insee, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment.

On peut d’ailleurs noter que le recul de l’amélioration-entretien s’observe notamment sur le marché du locatif privé. La logique de l’investissement voudrait que des travaux soient régulièrement engagés, au moins pour maintenir la valeur du capital. Force est cependant de constater que la part de relocations après travaux a fortement reculé en 2014 et 2015, pour atteindre son plus bas historique depuis a fin des années 1990 au-moins (voir graphique 16).

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Artisans - Logement Artisans - Non résidentiel Plus de 10 salariés

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Graphique 16 : part des relocations (en %) avec travaux

Source : Clameur.

En termes d’activité bâtiment, la reprise qui s’est amorcée dans le neuf, et singulièrement le logement neuf, restera pénalisée par l’atonie, voire le nouveau recul de l’amélioration-entretien sur le début 2016. D’ailleurs, les données de l’enquête mensuelle de la FFB auprès des entreprises de plus de 10 salariés témoignent bien d’un recul généralisé des heures travaillées sur le territoire : sur l’ensemble de 2015, la baisse ressort à -5 % en France métropolitaine, sans amélioration véritable sur la période récente.

III. Un appareil de production qui pâtit encore de la situation de crise

III.1 Emploi : des espoirs, mais pas encore d’amélioration concrète

Pour mémoire, la crise 2008-2015 dans le bâtiment se caractérise notamment par une situation qu’on peine à comprendre avec un chute d’activité de 21%, hors effet prix, mais un repli des effectifs limité à 11 %, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein (ETP) (voir graphique 17). Il faudrait même réduire l’ampleur de cette dernière évolution pour tenir compte de l’essor du détachement sur les années récentes. Faute de données fiables sur ce champ, on ne peut guère aller plus loin que cette mention.

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Moyenne 1998-2015

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Graphique 17 : évolutions comparées de l’activité et de l’emploi dans le bâtiment

Source : FFB.

Compte tenu de ce paradoxe et en lien avec une amélioration très graduelle de l’activité, l’emploi dans le secteur reste, pour l’heure, sur une tendance baissière. Pour l’ensemble de 2015, les données de Pôle emploi affichent, en sommant effectifs salariés et postes d’intérim ETP, un recul net d’environ 36 100, soit - 3 % (voir tableau 4). Il s’agit de la plus forte chute relevée depuis l’entrée dans la Grande récession de 2008. Elle s’explique tant par le vif repli des effectifs salariés (- 34 600, soit - 3 %) que par celui des postes d’intérim ETP (- 1 500, soit - 2 %).

Tableau 4 : l’emploi total dans le bâtiment (France entière)

Effectifs (CVS, en milliers)

2014 2015

t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4 Effectifs salariés 1 100 1 091 1 080 1 069 1 061 1 054 1 047 1 041Intérim (ETP) 79 73 71 68 71 72 70 72Ensemble 1 179 1 164 1 151 1 137 1 131 1 126 1 117 1 113

Source : FFB d’après ministère du Travail/Dares et GIE des CERC.

Ces évolutions masquent toutefois un mouvement en deux temps, soit une très forte chute au premier semestre (- 43 400 postes au total), suivie d’une baisse plus contenue au deuxième semestre (- 28 800 postes). On relève même une amélioration soutenue de l’intérim en ETP depuis le quatrième trimestre 2015, qui semble se prolonger sur le début de 2016 (cf. graphiques 18 et 19). Pour ces raisons, la FFB maintient ses prévisions quant à l’emploi pour l’ensemble de l’année, soit une stabilisation globale en 2016, solde d’un repli plus mesuré des effectifs salariés (- 10 000) et d’une progression encore soutenue de l’intérim (+ 10 000 en ETP).

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2015

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2016

(p)

Production (milliards d'euros 2007)

Effectifs yc intérim (milliers)

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Graphique 18 : évolutions de l’emploi (en milliers) dans le bâtiment

Source : FFB, d’après Ministère du Travail.

Graphique 19 : tendance prévue des effectifs dans le bâtiment

Source : Insee.

III.2 Entreprises : résilience, au prix de ressources qui s’épuisent

L’année 2015 et le début de 2016 ont aussi connu de véritables ruptures de tendances en termes de démographie d’entreprises dans la construction. De fait, sur 2015, selon les données officielles, on observe un net tassement du recul des créations hors micro-entrepreneurs (- 3 %) et une stabilité des défaillances (cf. graphique 20).

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Artisans Plus de 10 salariés

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Graphique 20 : évolutions des créations et défaillances dans la construction

Sources : Insee (créations) et Banque de France (défaillances).

De plus, compte tenu : d’une taille d’entreprises créées de 0,8 salarié en moyenne ; d’une taille d’entreprises défaillantes (qui donnent toutefois lieu à redressement dans

environ un quart des cas) de 2,6 salariés (voir graphique 21) ; d’un nombre d’entreprises créées hors micro-entrepreneurs 2,7 fois supérieur au nombre

d’entreprises défaillantes ; le résultat net en termes d’effectifs ressort quasi-nul. Autrement dit, les créations hors micro-entrepreneurs ont compensé les défaillances.

Graphique 21 : évolution des défaillances dans le bâtiment

Source : Altares.

Cette résilience a eu pour corollaire la signature de marchés à des prix trop bas, qui risquent de s’avérer mortifères dans les mois qui viennent (cf. graphique 22). Il faut cependant noter une légère inflexion, principalement dans le gros-œuvre d’ailleurs, depuis la fin 2015.

Graphique 22 : évolutions des perspectives de prix dans le bâtiment

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Créations totales

Créations hors auto/micro-entrepreneurs

Défaillances en date de jugement

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0 1 à 5 6 à 9 10 à 19 20 à 49 50 et plus

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Taille de l'effectif salarié

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(Entreprises de plus de 10 salariés, France métropolitaine)

Source : Insee.

En conséquence, les entreprises de construction restent encore largement à l’écart du mouvement de restauration des marges qui s’observe dans les autres secteurs depuis 2014 (voir graphique 23).

Graphique 23 : évolutions des marges5 par grandes branches en France

Source : calculs FFB d’après Insee, Comptes nationaux trimestriels.

Enfin, malgré une moindre dégradation depuis la fin 2015, la trésorerie des entreprises reste tendue (voir graphique 24). Il s’agit d’une véritable difficulté, alors que la reprise, si elle se confirme, nécessitera la mobilisation de ressources propres plus importantes dans l’attente du règlement des situations de travaux. L’une des conditions de cette reprise réside donc bien dans la mobilisation de toute la filière : sans prise de risque plus importante des

5 Le taux de marge macro-économique est calculé en rapportant l’Excédent brut d’exploitation (EBE)

corrigé selon la méthode de Krueger (on y ajoute un tiers des revenus mixtes de la branche pour tenir compte des entreprises dont le chef est non salarié) à la valeur ajoutée (VA).

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2015

Industries manufacturièresServices marchands (hors immobilier, finance et assurance, y compris commerce)Construction

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banquiers, des assureurs-crédits, mais aussi des fournisseurs, elle pourrait se trouver contrecarrée par l’absence de solution de préfinancement des chantiers.

Graphique 24 : évolution des trésoreries dans le bâtiment (Entreprises de plus de 10 salariés, France métropolitaine)

Source : Insee.

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