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Conférence débat du 9 décembre 2011 au salon Agribex « Jeune ET agriculteur ». Réalités d’aujourd’hui, défis pour demain » Présents : Voir la liste des participants en fin de compte‐rendu Animateur : Nele Vanslembrouck (Vlaams Ruraal Netwerk), Xavier Delmon (CAR) Rapporteurs : Vanderhaeghen Julien et Cécile Schalenbourg (CAR), Vlaams Ruraal Netwerk A. Présentation des points de vue des organisations professionnelles partenaires de la Conférence-débat : Intervention de Groene Kring, d’ABS jongeren, de la FJA et de la Fugea. Groene Kring – Marijke Jorens Importance de créer la rencontre sur les thématiques telles qu’abordées lors de la conférence Il est important, pour Groene Kring, de mettre en place des formations professionnelles sur des thèmes tels que : la gestion, les compétences professionnelles, le changement générationnel Nous sommes à un moment de changement de générations auquel s’ajoute des dimensions (croissance d’échelle, intensité de capitalisation) nécessitant un accompagnement du tandem cédant/repreneur afin de favoriser une augmentation du nombre de reprises Positionnement au plan politique de Groene Kring : o Informer des changements o Lobby pour soutenir les JA Intérêt pour le GT « Terres » : transfert des terres et règlements sur le fumier FJA – Gary Vanvinckenroye La FJA se réjouit de l’initiative prise par les réseaux Wallon et Flamand de se faire rencontrer des jeunes agriculteurs du sud et du nord du pays. Elle espère que les propositions qui sortiront de cette rencontre et des travaux réalisés par les réseaux seront utiles au développement de mesures adaptées aux besoins des jeunes dans le prochain programme de développement rural 2014‐2020 ! Après avoir établi des liens étroits avec les jeunes agriculteurs germanophones, la FJA doit saisir l’opportunité de cette rencontre pour retisser des relations fortes avec les membres du Groene Kring, mais aussi avec les membres des Réseau Wallon et flamand de Développement Rural. Rappel d’un premier constat inquiétant : le nombre de jeunes agriculteurs ne cessent de diminuer en Région Wallonne mais également en Flandre comme dans l’ensemble des pays européens . Aujourd’hui, bien moins de 1000 jeunes de moins de 35 ans exercent le

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Conférence débat du 9 décembre 2011 au salon Agribex

« Jeune ET agriculteur ». Réalités d’aujourd’hui, défis pour demain »

 Présents : Voir la liste des participants en fin de compte‐rendu Animateur : Nele Vanslembrouck (Vlaams Ruraal Netwerk), Xavier Delmon (CAR) Rapporteurs : Vanderhaeghen Julien et Cécile Schalenbourg (CAR), Vlaams Ruraal Netwerk   

A. Présentation des points de vue des organisations professionnelles partenaires de la  Conférence­débat :  Intervention  de  Groene  Kring,  d’ABS  jongeren,  de  la  FJA  et  de  la Fugea. 

  

Groene Kring – Marijke Jorens • Importance de créer la rencontre sur les thématiques telles qu’abordées lors de la 

conférence • Il est important, pour Groene Kring, de mettre en place des formations professionnelles  

sur des thèmes tels que : la gestion, les compétences professionnelles, le changement générationnel 

• Nous sommes à un moment de changement de générations auquel s’ajoute des dimensions (croissance d’échelle, intensité de capitalisation) nécessitant  un accompagnement du tandem cédant/repreneur afin de favoriser une augmentation du nombre de reprises 

• Positionnement au plan politique de  Groene Kring : o Informer des changements o Lobby pour soutenir les JA 

• Intérêt pour le GT « Terres » : transfert des terres et règlements sur le fumier  

FJA – Gary Vanvinckenroye

• La  FJA  se  réjouit  de  l’initiative  prise  par  les  réseaux  Wallon  et  Flamand  de  se  faire rencontrer  des  jeunes  agriculteurs  du  sud  et  du  nord  du  pays.  Elle  espère  que  les propositions  qui  sortiront  de  cette  rencontre  et  des  travaux  réalisés  par  les  réseaux seront  utiles  au  développement  de mesures  adaptées  aux  besoins  des  jeunes  dans  le prochain programme de développement rural 2014‐2020 !  

• Après avoir établi des liens étroits avec les jeunes agriculteurs germanophones,  la FJA doit  saisir  l’opportunité  de  cette  rencontre  pour  retisser  des  relations  fortes  avec  les membres du Groene Kring, mais aussi avec les membres des Réseau Wallon et flamand de Développement Rural. 

• Rappel d’un premier constat inquiétant : le nombre de jeunes agriculteurs ne cessent de diminuer en Région Wallonne mais également en Flandre comme dans  l’ensemble des pays européens . Aujourd’hui, bien moins de 1000 jeunes de moins de 35 ans exercent le 

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métier d’agriculteur en région wallonne. Le constat est  identique en Europe puisqu’on recense seulement 6% des chefs d’exploitation qui ont moins de 35 ans. Cependant, il ne faut pas perdre de vue,  qu’à  côté des  jeunes  agriculteurs,  plusieurs milliers de  jeunes sont aidants,  ouvriers,  salariés agricoles,  ou  travaillent dans  le  secteur agricole  !  ».  La problématique des jeunes dans le secteur agricole a donc toute son importance. 

• Auparavant  la  plupart  des  jeunes  reprenaient  l’exploitation  familiale,  aujourd’hui,  le métier à évolué, mais on constate que de moins en moins de jeunes peuvent ou veulent reprendre l’exploitation de leurs parents. C’est pourquoi, pour la Fédération des Jeunes Agriculteurs,  il  est  important  de  mettre  en  place  une  réelle  politique  d’installation européenne mais aussi régionale. 

• Même si dans les propositions de la Commission à propos de la future PAC une attention particulière a été portée vers les jeunes agriculteurs, la FJA est déçue que, dans ce texte, rien n’apporte aux agriculteurs la garantie d’un revenu suffisant et stable au long de leur carrière professionnelle.  

• Néanmoins,  ce  texte  offre  une  grande  panoplie  de  mesures  dans  le  second  pilier consacré au développement  rural.  Il  est donc nécessaire, qu’ensemble, nous puissions tirés pleinement profit de ces mesures afin de permettre aux agriculteurs de rester des acteurs incontournables du développement rural.  

• A  propos  du  futur  Plan  Wallon  de  Développement  Rural  2014‐2020,  pour  la  FJA, plusieurs priorités sont importantes :  o Maintien  du  plafond  des  aides  à  l’installation  et  renforcement  des  aides  à 

l’investissement ; o En  terme de  formation,  saisir  toutes  les  opportunités  financières  et  pratiques  afin 

d’avoir  une  formation  de  qualité,  innovante  et  répondant  aux  besoins  réels  des agriculteurs ; 

o Mise  en  place  et  soutien  de  groupements  de  producteurs,  création  de  CUMA, groupements  d’employeurs,  service  de  remplacement,…favorisant  le  travail  en commun ; 

o Le  développement  d’un  service  de  conseils  à  la  gestion  dans  les  domaines  de l’économie, de l’environnement et des performances énergétiques des exploitations ; 

o Et enfin une meilleure valorisation du métier d’agriculteur. • La  FJA  travaille  également  sur  un  chantier qu’elle  juge  essentielle  :  Comment  faire 

évoluer  les  « mentalités » ?  Si  par  définition,  un  indépendant  aime  conserver  une certaine  forme  de  liberté  dans  ses  choix,  rien  ne  l’oblige  à  s’isoler.  Il  convient  de démontrer qu’ensemble,  il est possible de voir  l’avenir avec plus de sérénité. Cela doit rester le leitmotiv d’un réseau ! 

• Les jeunes agriculteurs de la FJA ne voudraient pour rien au monde changer de métier, malgré ses difficultés et ses contraintes. Il est composé de moments de bonheur et d’un grand sentiment de liberté propre à notre profession.  

  

Jong ABS – Xavier Desmet • Pistes de diversification : activités de délassement en milieu rural • Importance d’une bonne formation agricole • Centre Agraire National (NAC) • Nécessité d’anticiper les reprises d’entreprises.  • Attention, car la nouvelle PAC risque de déboucher sur diminution des subventions, des 

critères environnementaux plus exigeants. Attention notamment à la mise en jachère de 7% des terres (verdissement) 

• Accompagnement des jeunes agriculteurs, important sur les thèmes suivants : 

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o Outils financiers  o Aides aux starters o Revenu minimal obligatoire (12 .000 €) : difficile à réaliser en situation de crise o Aide aux groupements 

• Nécessité de se préparer à la nouvelle PAC o Réduction des primes o Fragilisation des revenus o Diminution des entreprises familiales 

• Jong ABS est Partisan de l'achat groupé d'équipements (groupes de coopération), mais des accords solides sont nécessaires  

• Quel est le rôle, la place de l’agriculture dans un monde ou les entreprises sont tenues de se développer sans cesse, obligeant parfois les agriculteurs à travailler à l'extérieur, d’entreprendre du travail à temps partiel en dehors de leur entreprise, ou dans le pire des cas, de faire absorber par une autre entreprise  

  

FUGEA – Philippe Duvivier • La FUGEA défend de l'agriculture paysanne à taille humaine, rémunératrice, autonome, 

saine, de qualité, respectueuse de l'environnement, liée au sol et respectant le principe de souveraineté alimentaire  

• Reconnue comme organisation de jeunesse par la par la Wallonie et Bruxelles‐Capitale, la FUGEA soutient l'installation de jeunes agriculteurs dans le milieu rural. Elle favorise la formation professionnelle continue notamment par l'organisation de cours (la FUGEA est reconnue centre de formation), de conférences et de visites de terrain.  

• La formation des jeunes agriculteurs est notamment nécessaire pour : o Renforcer leurs compétences  o Leur permettre de faire face aux nouveaux contextes 

• Pour  la  FUGEA,  il  est  important  de  faire  le  point  sur  la  situation  actuelle  et  les perspectives  à  envisager  pour  le  futur :  Au  recensement  agricole  de  mai  2010,  il  ne restait que 638 chefs d'exploitation de moins de 35 ans en Wallonie. 

• La  reprise  des  fermes  est  un  problème  à  considérer  très  sérieusement  quand  on  sait qu'il y a eu une baisse de 20% des exploitations agricoles dans l'UE entre 2003 et 2010.  

• Nécessité de rechercher de solutions  en matière de : o Diversification o Recherche d’autonomie (énergie / alimentaire) o Transformation o Circuits courts 

• Pour le FUGEA il y a nécessité de soutenir la création de fermes à taille humaine et d’accroître le nombre de petites exploitations afin de réduire les charges financières qui pèsent sur les jeunes agriculteurs  

• La conférence est l'occasion d'aborder 3 thématiques essentielles qui touchent l'installation: les formations, les différentes formes de coopération entre agriculteurs et la reprise d'exploitation en tant que telle. 

• Au plan européen, la FUGEA est membre de Via Campesina  

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B. Premier thème de débat : Compétences des jeunes agriculteurs et formation pour demain/Opleiding en vorming, competenties voor de toekomst 

 Introduction  du  thème  via  la  projection  du  film  du  RwDR  sur  Raphaël  Grodent  : http://youngandfarmer.blogspot.com/2011/22/wallonia.html  Questions traitées lors du débat :  

− De quelles compétences les jeunes agriculteurs et producteurs ont‐ils besoin ? Comment peuvent‐elles être renforcées ? 

− A quels défis les jeunes agriculteurs et producteurs seront‐ils confrontés dans l'avenir ? − Quelle est l'importance d'une bonne formation agricole? − Quels sujets devraient être apportés en complément d'une bonne préparation pour une 

reprise d'entreprise ? − Avez‐vous participé à une  formation complémentaire sur  la gestion (par exemple, des 

ateliers, une école de formation, un cours complémentaire) ? − Quels sont les avantages/désavantages des stages? 

 Résumé des débats :  

• Jan Arnouts (Agriculteur, Groene Kring) : Au niveau de la PAC, si l’on pense à un marché plus libre, il faudra travailler sur la gestion des risques et la formation professionnelle. Il y  a  des  opportunités  à  développer, mais  comment  intervenir  comme  agriculteur ?  La sécurité de l’activité agricole doit être améliorée. 

• Koen  Vanloogstreaten (VR  Centrum) ou  Van  den  Noortgate  (VAC):  Quand  des  jeunes viennent chez nous, ils ont une bonne connaissance des techniques agricoles. Cependant il y a un manque de maitrise des aspects juridiques et financiers (plan de reprise). C’est là  qu’est  le  problème.  La  formation  doit  travailler  là‐dessus  pour  que  les  jeunes disposent  des  outils  nécessaires.  Cependant  quand  nous  organisons  des  formations, personne  ne  vient.  Le  sujet  n’attire  pas  ou  n’intéresse  pas  les  agriculteurs.  Mais  les agriculteurs doivent savoir que le marché mondial les influence, cela a aussi un impact pour eux. Ils comptent trop sur leur banque ou conseiller d'affaires. 

• Alexandre Balle  (Agriculteur) :  Je  suis  interpellé  par  les  assurances  qu’il  faut  prendre face  aux  dérégulations  du marché.  Plusieurs  élus  avaient  promis  de  travailler  sur  les ventes à perte. Ce que l’on veut c’est un prix correct pour nos produits, nous ne voulons pas apprendre à spéculer. Il faudrait interdire les ventes à perte. 

•  Koen  Van  den  Noortgate  (VAC) :  La  connaissance  financière  doit  faire  partie  d’une vision du développement durable. 

• Bart Van der Straeten (Groene Kring) : Dans le cas de la  reprise d’une ferme, il faut aller trouver  les  banques.  La  mission  d’un  jeune  entrepreneur  est  d’aller  trouver  les différentes parties prenantes. Mais le marché est changeant,  la politique est également changeante.  Cela  a  un  impacte  aussi  au  point  de  vue  financier.  Cela  pose  un  réel problème car il faut toujours s’adapter.  

• Grégory  Etienne  (FJA) :  Chacun  veut  une  PAC  forte  et  pas  un  libre  marché. Malheureusement,  le  contexte est  là et  il  faut bien y  faire  face. Raphaël Grodent parle DES  métiers  de  l’agriculteur.  Finalement  il  est  responsable  d’une  PME.  Il  y  a  de nombreuses  compétences à  renforcer :  sociales,  économiques,  etc.  Seulement  il  y  en a peu  qui  suivent  des  formations  post‐installation.  Et  une  fois  installé,  c’est  là  que  les difficultés  arrivent.  Il  y  a  des  besoins  en  temps.  Il  faut  développer  de  nouvelles coopérations. 

• François  Gilbert  (master  en  agronomie  de  l'ULG) :  J’effectue  un  travail  d’étude  sur  la diminution des exploitations agricoles. Mon avis rejoint celui de la FUGEA. Actuellement 

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est‐ce que seuls les fils d’agriculteurs peuvent reprendre une ferme ? Est‐ce que d’autres y ont accès ? Il faut informer pour également donner une chance d’accès à la terre aux personnes  qui  ne  sont  pas  issus  du milieu  agricole.  Ainsi  qu’augmenter  l’image  et  la connaissance du métier. 

• Jonathan  Chartier  (FUGEA  ‐  formation) :  Nous  formons  différents  types  de  publics (citadins ou ruraux).  Il y a donc une difficulté dans  l’organisation de  la  formation. Les connaissances  de  base  de  chacun  ne  sont  pas  les  mêmes.  Nous  avons  recourt  à  des services extérieurs, cela a un coût. Lors des en formations, nous essayons de donner un maximum  de  clés  utiles  pour  les  apprenants  afin  qu’ils  puissent  devenir  autonomes dans leurs fermes. Donc, se former en théorique et mettre cette dernière en pratique. Il est  important  d'apprendre  des  matières  qui  ne  sont  pas  spécifiquement  liées  à l'agriculture, telles que la comptabilité. 

• Mieke Calus (KUL ou KATHO) : Dans notre formation à Roulers, il y a beaucoup de cours économiques.  D’après  une  étude  réalisée  sur  une  base  de  données  comptables,  pour qu’une reprise soit réussie, il faut des jeunes mais également des plus âgés pour que cela marche. Les parents et les enfants doivent aller dans le même sens.  

 C. Deuxième  thème de  débat :  Coopération  entre  agriculteurs  / Samenwerking  tussen landbouwers  Introduction  du  thème  via  la  projection  du  film du  Vlaams  Ruraal  Netwerk  sur  le « Coopération  entre  agriculteurs » : http://youngandfarmer.blogspot.com/2011/12/flanders­to­start­farming­activity.html  Questions traitées au débat :  

− Coopérer,  une  façon  de  faciliter  l'installation,  de  réduire  les  coûts,  d'améliorer  la viabilité de l'entreprise ? 

− Quelles  sont  les  formes possibles  (coopératives,  groupes d'achat  d'équipement, …)  de collaboration et quels sont leurs avantages et leurs inconvénients ? 

− Par quels moyens procurer des conseils individuels auprès des acteurs externes? − Dans  quels  secteurs  une  reprise  peut‐elle  être  soutenue  par  un  accompagnement 

externe ? − La presse professionnelle joue‐t‐elle un rôle d'appui dans les reprises ? − Avec quels organismes publics êtes‐vous entré en contact lors de la mise en oeuvre de 

votre reprise?  

Résumé des débats :  

• Christophe Malfait  (jeune  agriculteur) : Nous  connaissons bien notre métier mais  peu l’économique. La coopérative mélange  les compétences. De plus  les petits agriculteurs n’ont  pas  grand  chose  à  dire.  Actuellement,  la  distribution  consiste  en  un  gros  bloc orienté contre les intérêts de l'agriculteur pris individuellement. Il est difficile d’obtenir un bon prix. Pour moi, la coopérative serait intéressante pour la vente.  

• Gwenaëlle Martin (Fugea) : L’Union Européenne a une réglementation stricte en matière de  concurrence. Il y a donc des limites au regroupement car c’est considéré comme une entente entre agriculteurs. L’UE travaille sur ce sujet afin de pouvoir augmenter la taille des regroupements pour la commercialisation. C’est difficile pour les agriculteurs de ne pas pouvoir s’organiser face aux grosses multinationales. 

• Damien Delmotte (FJA) : Il y a eu un regroupement en France pour les pommes de terre. Ca a marché pendant 2 mois pour avoir un meilleur prix. Mais les marchands sont partis voir ailleurs. On ne sait rien faire face à cela.  

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• Christophe Malfait (jeune agriculteur) : En Belgique, les petits pois ont un prix plus bas qu’en France. Il faudrait réaliser des regroupements pour mieux négocier les prix.  

• Cindy Delercq (Agricultrice que l’on voit dans le film) : Je croie en la coopération. Tout dépend de  l’objectif  final. Dans  les supermarchés, on  leur répond : « Vous n’êtes qu’un seul  fournisseur »,  alors  les  acheteurs  vont  voir  ailleurs.  Les  supermarchés  préfèrent travailler avec plusieurs fournisseurs, pour avoir des prix plus bas. 

• Jeanne Verlinden (MAP) : Chez Action Paysanne, la coopération et le regroupement des agriculteurs sont des questions clés. Les politiques nous ont rendu individualistes, tout est  en  concurrence.  La  coopérative  permet  le  travail  sur  d’autres  enjeux :  sociaux, économiques,  etc.  La  coopération  permet  de  s’autonomiser  et  de  travailler  avec  les consommateurs avec de nouvelles valeurs.  

• Lucas  Van Dessel  (Groene  Kring) :  Il  y  a  un  proverbe  flamand  qui  dit  que  « coopérer c’est  multiplier ».  Il  faut  donc  soit  produire  ensemble,  soit  trouver  les  débouchés ensemble. Il faut profiter de la PAC, on ne peut y arriver seul dans nos exploitations face aux  limites  imposées  par  l’UE.  Il  faut  unir  nos  forces,  coopérer,  pour  trouver  les débouchés de vente. Les hard discounters ont peur des agriculteurs unis, qui sont forts ensemble.  

• Koen Van den Noortgate ou Vanvoogstreaten : L’Europe prévoit des ouvertures.  Il  faut faire  attention  aux  erreurs  du  passé.  On  doit  également  rester  critiques  envers  nous‐mêmes  (les  Flamands).  Les  discounters  ont  compris  comment  nous  monter  les  uns contre les autres. On doit faire face à nous‐mêmes et nous auto‐critiquer. 

• Cindy Delcercq (Agricultrice du film) : La coopération n'est pas toujours évidente. Il n’y a  pas  que  la  vente.  Il  y  a  les  regroupements  pour  acheter  le  matériel  (emballages, aliments, etc). Là aussi il y a des possibilités.  

• François Gilbert (étudiant) : Je note et étudie le fait que les petits producteurs essaient de rattraper  les gros producteurs. Dans  les coopératives,  il  faut également veiller à ce que  les  agriculteurs  restent  actifs  lorsque  celle‐ci  s’agrandit.  L’organisme  FerBel  a réalisé un marketing intéressant : « Chaque producteur est un relais commercial ». Cela invite à la participation de chacun. Miser sur le producteur. 

 D. Troisième thème de débat : Reprise d’une exploitation agricole, définition et mise en oeuvre d’un projet personnel d’installation/Bedrijfsovername en installatie   Introduction du thème via la projection du film du RwDR sur Anne­Françoise Georges : http://youngandfarmer.blogspot.com/2011/12/wallonia­female­entrepreneurship­and­to.html  Questions traitées lors des débat :   

− Quelle  information /  éducation /  formation /  accompagnement  sont nécessaires pour favoriser la reprise d’exploitation ? 

− Comment le processus d'acquisition et d'installation peut‐il (mieux) être accompagné? − Interventions  VLIF  ( ?)  :  avantages  et  inconvénients  de  la  situation  actuelle  et 

perspectives pour la PAC après 2013? − Sur base de quels facteurs avez‐vous décidé de reprendre l'entreprise? − L'acquisition, a‐t‐elle été ouvertement discutée au sein de la famille (intégralement – en 

partie) ? − Comment  les  différences  entre  la  vision  du  cédant  et  du  cessionnaire  ont‐elles  été 

résolues? − Est‐ce  qu'une  intervention  de  la  VLIF  a  été  nécessaire  (aide  au  démarrage  et  /  ou  à 

l'investissement)? 

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− Avez‐vous  eu  des  problèmes  au  cours  de  la  transmission  et  /  ou  du  traitement  du dossier VLIF? 

  Résumé des débats :  

• François  Gilbert  (étudiant):  Il  y  a  maintenant  une  nouveauté  avec  la  coopérative tripartite  où  l’on  retrouve  des  citadins  qui  investiraient  chez  les  agriculteurs  plutôt qu’une banque.  Il y a  la contrainte du  foncier et  le  lien qui se crée avec  l’alimentation (D’où vient ma nourriture ? » ‐ cf. Terre en Vue).  

•  Cindy Declercq (Agricultrice du film): En effet cela existe. J’y crois mais pas à une très grande  échelle.  Difficile  pour  les  consommateurs  de  faire  le  lien  avec  des  très  gros producteurs,  ils  n’y  investiront  pas.  Le  consommateur  travaillera  avec  les  petits producteurs, là il y a du lien à créer. 

• Philippe  Duvivier  (FUGEA) :  Il  y  a  10  ans,  on  avait  le  plaisir  de  reprendre  une exploitation. Les sommes sont passées de 500.000 à 1.000.000 d’euros en 10 ans pour la reprise d’une  ferme.  Si  on  reprend,  on pousse  à  investir,  à  foncer dans  le  lait  ou  tout autre secteur. Maintenant on est obligé d’assumer très longtemps le coût de la reprise et des  investissements.  On  perd  le  goût  du  travail  car  il  y  a  une  logique  industrielle. Malheureusement, on y est obligé. Difficile pour les jeunes d’y trouver du plaisir. 

• Quentin  Goffinet  (Agriculteur  bio) :  Les  jeunes  agriculteurs  peuvent  se  mettre  en association avec les parents pour contracter de nouveaux emprunts. Qu'est‐ce qui est le plus  choquant  :  la  reprise  de  terres  par  des  citadins  pour  produire ou  que  toutes  les terres soient hypothéquées par les banques.  

•  Alexandre  Balle  (Agriculteur  bio) :  Au  niveau  de  la  formation,  dans  les  écoles  et  les universités, on prône  le surinvestissement. Toujours plus !  Il y a un problème de base lors de la formation. Au niveau des aides, il y a tendance à vouloir toujours plus que ce dont  on  a  besoin.  Et  point  de  vue  des  banques,  ils  préfèrent  le  travail  industriel  et incitent donc à augmenter les capacités, un travail séparé de la vente (court‐circuitage des circuits courts). 

• François Lejeune (Agriculteur à Liège) : Les fermes qui sont encore là sont celles qui ont investi, entrepris. Il faut vouloir gagner sa vie. Il faut faire ses calculs de rentabilité avant investissements. Les banquiers ne sont pas les meilleurs conseillers.  

•  Lucas Van Dessel  (Groene Kring) :  Je  suis optimiste.  Il  y  a différentes  exploitations et chacune tourne à son rythme. Le modèle actuel est basé sur la croissance. On est sur le principe « s’arrêter, c’est reculer ». C’est la même chose pour une entreprise agricole. Il y a  encore  du  travail  pour  les  agriculteurs,  les  marchés  de  niche  et  les  productions primaires  peuvent  cohabiter.  Les  besoins  alimentaires  augmentent.  Les marchés  sont libéralisés, il y a des creux mais aussi des pointes. Les jeunes agriculteurs restent quand même optimistes. 

• Youri Bartel (SPW) : Je m’occupe des dossiers d’installation des jeunes agriculteurs. La formation est très importante. Idem au niveau de la réflexion. Par contre je note qu’il y a beaucoup de demandes de dérogations pour passer outre de la formation d’agriculteurs.  

• Grégory Etienne (FJA) : Le stage est actuellement une obligation. Il y a une réflexion sur l’accompagnement de celui‐ci. Il faut un accompagnement global, social  et administratif pour  les  projets  d’installation.  Et  définir  un  projet  de  vie.  Notre  projet  de  conseil  et d’accompagnement personnalisé des jeunes agriculteurs est proche de ce qui existe en France. Un conseil :  si  vous  souhaitez vous  lancer, ne  restez pas  seul  et ne  foncez pas tête  baissée.  Le  projet  doit  être  celui  du  jeune.  Les  tailles  des  exploitations  sont différentes et chacun fonctionne, il faut donc veiller à bien construire son projet.  

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• Jeanne Verlinden (MAP) : Dans notre village, il reste 15 fermes, mais il ne reste plus que 2 agriculteurs pour toutes  les tenir. C’est significatif. On reste  ici dans des schémas de reprises  de  fermes.  Je  travaille  avec  les  néo‐ruraux  qui  veulent  se  lancer  dans l’installation. La PAC est décalée de la réalité de terrain selon moi. Terre en Vue est une solution qui peut changer le système.  

• Jan  Arnouts  (éleveur) :  J’ai  repris  en  avril  une  entreprise  (éleveur  de  porcs).  On  ne reprend pas toujours celle de ses parents. J’ai l’ai reprise de quelqu’un d’autre. J’ai donc dû  trouver  les  moyens  financiers.  Il  me  fallait  un  plan  financier  réaliste. Malheureusement,  on  n’a  pas  toujours  le  background  du  secteur  pour  réussir  son installation.  Il  y a beaucoup de possibilités d’investissements  si  l’on est organisé pour créer  son entreprise. Les problèmes sont  liés aux  investissements du matériels  (actifs immobilisés).  Cela  fait  des  années  que  nous  demandons  que  l’on  arrête  les investissements dans les actifs immobilisés. L’Etat a les ficelles en mains, si l’on propose une prime,  c’est  celle‐ci  qui  devrait  la  gérer.  Les  jeunes  agriculteurs  ne devraient  pas investir là‐dedans.  

• Koen  An  den  Noortgate  :  Ceci  est  connu  comme  la  « patate  chaude »  de  la  PAC:  les investissements basés sur du vent: les droits de production et ainsi de suite. Ils ont été objets d'investissements majeurs en Flandre. Nous avons demandé depuis des années que cela cesse. Faire de cet exercice un droit réel aboutit à une diminution importante des  coûts.  Ceci  doit  être  pris  en  main  par  le  gouvernement.  En  Flandre,  il  vous  faut investir dans l'acquisition des droits de fumier, les taxes sur la reprise. 

• Xavier  Smets  ou  Harris  (ABS) :  La  PAC  est  trop  changeante.  Il  y  a  un  manque  de continuité.  Il  est  donc  difficile  de  gérer  son  entreprise.  Modification  des  quotas,  des droits d'émission, des quotas de vaches allaitantes,   etc.  Je voudrais une politique plus durable  également,  à  20  ans.  Il  est  impossible  de  gérer  avec  une  politique  trop changeante.  J’ai  l’impression  que  la  nouvelle  PAC  favorise  l’écologie  plutôt  que  la production alimentaire. Il faut laisser 7% en friches, or le prix des terrains est de 65.000 euros/hectare  aujourd’hui.  La  conditionnalité  est  augmentée  au  détriment  de  la production  alimentaire.  Nous  devons  donc  beaucoup  importer  alors  que  les  normes environnementales ne sont pas aussi fortes par exemple en Amérique du Sud. Il y a une concurrence face à nous. 

• Philippe  Duvivier  (FUGEA) :  Le  problème  de  la  reprise  dépend  du  secteur :  Il  y  a  les industriels  et  l’agriculture  de  niche.  Cette  dernière  devient  de  plus  en  plus rémunératrice.  Les  situations  sont  différentes.  Les  exploitations  différenciées permettent  de  faire  face  aux  crises.  Si  j’avais  tout misé  sur  la  spéculation  laitière,  en 2008 j’aurais beaucoup plus souffert. Je n’investis donc plus dans la spéculation car on ne sait pas où on va. De plus on est guidé vers quelque chose que l’on ne veut pas.  Au niveau politique, lors de la crise, on a laissé cours au libre échange, sans prix fixe. Mais pour  les  agriculteurs,  il  faut  un  prix  fixe.  Concernant  la  nouvelle  PAC,  une  politique devrait être développée qui puisse élaborer une feuille de route réaliste sur sept ans.  

  E. Recommandations formulées par les participants en regard des thèmes discutés  

• FJA :  Augmenter  la  « prévisibilité »  des  activités  agricoles.  L’agriculteur  veut  un  prix stable pour savoir comment investir et calculer ses revenus. 

• Koen  Van  den  Noortgate  (Un  agriculteur) :  Les  actifs  immatériels  fixes  doivent  être supprimés.  Les  quotas  sont  en  train  d’être  abolis,  mais  en  Europe  il  n’y  a  aucune prospection  ou  gestion  du marché.  Cela  devient  trop  du  court  terme.  Par  exemple.  la crise  de  porc,  tout  le  monde  l’a  vu  venir,  mais  personne  n'a  réagi.  On  a  besoin  de 

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perspectives de marché :  émettre  le  signaux nécessaires au agriculteurs par  l’Europe ; veiller/anticiper.  

• Lucas  Van  Dessel  (Groene  Kring) :  Travailler  sur  les  formations  et  compétences nécessaires  au  métier.  Il  faut  engager  les  agriculteurs  à  suivre  ces  formations (continues),  soutenir  économiquement  ces  formations.  Pour  la  PAC,  nous  sommes heureux des opportunités, mais il faut augmenter le soutien des moins de 35 ans par les différentes  mesures  du  PDR.  Il  faut  travailler  sur  le  1er  et  2e  pilier.  Groene  Kring soutiendra les propos si ils sont adaptés. 

• Jonathan  Chartier  (FUGEA) :  Problème  du  crédit  à  l’installation.  Le  jeune  n’a  pas  de garantie à offrir. Il y a un manque d’ouverture des banques face aux secteurs alternatifs de vente (vente directe, etc). On pousse à l’achat de quotas, etc. 

• Marijke Jordens (Groene Kring ): Dans la PAC, on insiste sur les moyens présents. Il faut les mettre en route pour les agriculteurs actifs. Il faut veiller à bien cibler et à aider les jeunes.  

• François Gilbert  (étudiant):  Il  faut  faire  le  lien entre  le  réchauffement  climatique et  la croissance.  Il  n’y  a  aucun  lien  entre  la  croissance  et une diminution des  changements climatiques. La  croissance amènerait plutôt une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Et finalement de quel droit, l’Europe devrait nourrir le monde.  

• Dimitri  Burniaux (agriculteur)  :  L’homme  a  toujours  eu  besoin  d’énergie  et d’alimentation :  c’est  positif  pour  l’agriculteur.  On  parle  peut‐être  de  tout  ceci  20  ans trop  tôt.  Mais  les  efforts  devront  être  fait  pour  soutenir  l’agriculture.  L’évolution technologique  a  fait  diminuer  le  nombre  d’agriculteurs.  Mais  chaque  agriculteur  en moins,  c’est  un  chômeur  en  plus.  En  diversifiant  ses  activités  aujourd’hui  une  petite ferme peut produire presque autant qu’un gros producteur.  

   

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