Conflans Sainte-Honorine

Pourquoi avoir choisi cette petite ville située à une trentaine de kilomètres de Paris, au Nord-Ouest ? Qu’a-t’elle donc de particulier ? La principale raison c’est qu’elle est considérée comme la capitale française de la Batellerie. Tous les ans, au mois de Juin, est célébrée une fête intitulée « Pardon national de la batellerie ». A cette occasion, un flambeau allumé sur la tombe du soldat inconnu à Paris, descend la Seine accompagné d’un cortège de bateaux jusqu’à Conflans afin d’allumer une grande vasque disposée devant le monument aux morts de la batellerie situé au Pointil, confluent de l’Oise et de la Seine. Le nom de Conflans vient justement du mot latin Confluens. Le village reçut le nom de Sainte- Honorine après 1200 alors que les reliques de la sainte s’y trouvaient depuis 876.

Le Confluent de la Seine et l’Oise, appelé Pointil.

L’Oise La SeineLe monument aux morts

Le monument aux morts de la batellerie

vu en gros plan.

La bateau-chapelle est un chaland en ciment. Il fut construit en 1919 par l’Etat pour pallier aux besoins de transport de charbon. Il fut exploité jusqu’en 1932 sous le nom de Langemark, village des Flandres belges où les gaz de combat furent utilisés, pour la première fois, en 1915. Acheté en 1935 par l’Entraide sociale batelière, il devint le siège de l’aumônerie nationale de la Batellerie. Il servit temporairement de bateau-hôpital pendant la guerre. Il est amarré devant le château de Théméricourt, construit en 1667 et acheté en 1921 par l’Enfance Batelière afin d’abriter un internat permettant la scolarisation des enfants de bateliers. L’ébénisterie de la chapelle placée sous le patronage de Saint Nicolas, est l’œuvre de Paul Croixmarie.

Bateau-Chapelle des bateliers appelé « Je sers »

A l’entrée de la chapelle, une statue de Ste Thérèse de Lisieux accueille le visiteur. Le lieu de

culte se situe dans la soute du chaland.

Le château de Théméricourt

La mairie de Conflans est le troisième lieu choisi pour y être implantée définitivement. En 1882, Simon Ambroise Chapellier fait un legs pour construire une nouvelle mairie afin de libérer entièrement la place du port où se trouve alors le bâtiment navire-écoles. La municipalité opte, en 1893, pour un terrain situé vers la gare. Le 19 Juillet 1896 est inauguré le groupe mairie-écoles construit d’après les plans de l’architecte Bourgeois. Depuis 1932, la grille d’origine se trouve au bas de l’escalier monumental du parc du Prieuré. Surmonté d’un campanile déposé en 1975, l’ensemble était, en 1896, d’une grande modernité et très important pour une commune de 2700 habitants.

La mairie et, en arrière-plan, les écoles.

L’école située derrière le bâtiment de la mairie est reliée à cette dernière par une passerelle

vitrée. C’est l’ensemble mairie-écoles construit en 1895.

La tour MontjoieEn 876, un château de bois

accueillait les reliques de Sainte Honorine pour

échapper aux Vikings. Vers 1080, Bouchard de

Montmorency incendia le château. Sauvées, in extremis, les reliques

furent transportées au Prieuré. Reconstruit en

pierre, le donjon actuel est composé de trois niveaux

dont deux habités. Privé de toiture au XVIème siècle, il

demeura le siège de la Baronnie jusqu’à la

Révolution. Les façades ouest et sud avaient une architecture très rare

pour l’époque.

Cette tour datant du Moyen-Age est classée Monument Historique. On y accède soit par cette rampe soit par

des escaliers.

Vue sur l’Oise depuis la tour Montjoie

La gendarmerie fluviale

Ci-dessous, vue depuis la tour Montjoie sur le Vieux-Conflans.

Ci-dessus, une maison pleine de charme de

la place Saint-Maclou.

L’église paroissiale de Conflans est dédiée à Saint-Maclou, évêque d’Aleth (de Saint-lo) mort vers 640. La partie la plus ancienne, sous le clocher, remonte au XIIème siècle et comporte des chapiteaux romans. Agrandie à plusieurs reprises, elle possède une nef et des bas-côtés couverts de voûtes lambrissées en forme de carène de navire renversé. Après la Révolution, les reliques de Sainte Honorine sont déposées dans une chapelle de cette église. Dans cette chapelle, un vitrail évoque l’arrivée de ces reliques à Conflans en 876 ainsi que leur translation dans le nouveau prieuré en 1086. On peut voir également le gisant de Mathieu IV de Montmorency et la pierre tombale polychrome de son fils, Jean 1er.

Eglise Saint-Maclou

La maison de quartier située dans la vieille ville. Dans l’angle de l’édifice,

une statue de Sainte Honorine

veillant sur la place.

Le château du Prieuré abrite le musée de la Batellerie.

Le château et son parc occupent à peu près l’emplacement du domaine de l’ancien prieuré bénédictin fondé en 1080 pour la vénération des reliques de sainte Honorine. Ce prieuré qui dépendait de l’abbaye normande de Bec-Hellouin, fut vendu comme bien national à la Révolution. Parmi les divers propriétaires privés du château figurent Samuel Lhéritier, général d’Empire et Jules Gévelot, député de l’Orne et industriel du XIXème siècle, fabricant de munitions qui portent son nom. C’est à ce dernier qu’on doit l’aspect néo-renaissance de la façade du château, ainsi que le porche et l’aile en retour. Une partie de la place devant la façade à été vendue par la commune, en 1869, à Jules Gévelot qui en fit un jardin. L’ensemble, parc et château, a été acquis par la commune en 1931.

Porte d’entrée du

musée.

Détail de l’une des tours du musée avec ses vitraux

bleus.

Rosace au-

dessus d’une porte

latérale.

Sous le porche de l’entrée du musée, est exposé un avant de coque de Berrichon, « l’Océanor », matricule BG.1543.Longueur : 27,50 mLargeur : 2,60 mHauteur : 2,00 mChargement : 100 tonnes

Don de François Barbeau.

Le pavillon de la diapositive suivante porte le nom de Joseph Bouyssel, instituteur à Conflans, mort en 1940 dans le maquis du Gers. Il fut construit vers 1820 par Samuel Lhéritier, propriétaire du domaine, pour servir de grange. Le chevet de l’église du prieuré, consacrée en 1086, s’élevait devant son emplacement. Cette église s’étendait dans la direction du porche d’entrée du parc sur une longueur de 50 m. Elle possédait deux tourelles circulaires encadrant le portail et une grande tour-clocher à la croisée du transept. L’église fut démolie en 1751 et remplacée par une autre, beaucoup plus petite, au même endroit. Celle-ci, vendue comme bien national en 1795, fut à son tour démantelée au début du XIXème siècle.

Bâtiment Joseph Bouyssel

Parc du musée de la Batellerie qui est

ouvert au public. La grille est celle de

l’entrée donnant dans la rue principale.

Deux travées du barrage de Chatou dans les Yvelines

achevé en 1932. Ce barrage a remplacé celui de Bezons

construit en 1840.

L’écluse de Janville dans l’Oise.

Intérieur de cabine de péniche du début de la première moitié du XXème siècle. Le charbon

était emmagasiné jusqu’au-dessous de l’habitat pour ne pas perdre de place.

Ci-dessus, vitrine de chalands fabriqués vers

1930 en Europe.

Ci-contre, un bateau à aubes.

Barque de Patron du Rhône. Cette barque marchait en tête du « train des bateaux assemblés » pour la remonte du fleuve.

Remarquer le mât de halage très court et très puissant ainsi que le grand gouvernail.

Ci-dessus, chargement de bois pour être acheminé par

voie fluviale.

Ci-dessous, un canoë canadien à voile de 1930, à droite un canoë fabriqué en

France.

Croix funéraire ou de pont

Ancre marine

Conception et réalisation :Liliane Cavallari.

Photos personnelles.

Informations prises sur place et sur le net.

Musique : The River of no return de Thiomkin

Novembre 2007

lilymage1@gmail.com