CONFÉRENCE RÉGIONALE CONCLUSIONS DE LA … · One Left Behind » ; ... et de l’Assainissement...

3
CONFÉRENCE RÉGIONALE Réduction des inégalités de genre dans le secteur WASH 18 19 JUIN Dakar, Sénégal CONCLUSIONS DE LA CONFERENCE CONCLUSIONS DE LA CONFERENCE REGIONALE SUR LA REDUCTION DES INEGALITES DANS LE SECTEUR WASH EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE. Nous, représentantes et représentants des ministères, institutions des Nations-Unies, parlementaires, universitaires, chercheurs, professionnels des médias, organisations de la société civile, communautés d’Afrique de l’Ouest et du Centre (particulièrement du Cameroun, du Niger et du Sénégal) ainsi que nos partenaires techniques et financiers impliqués dans la lutte pour la réduction des inégalités de genre dans le secteur WASH, avons tenu, du 18 au 19 Juin 2018, une conférence régionale à Dakar, au Sénégal. La conférence régionale s’est tenue à l’initiative du Conseil de concertation pour l’eau et l’assainissement (WSSCC) et de l’entité des Nations-Unies pour l’Egalité de Genre et l’Autonomisation des Femmes (ONU Femmes). Elle s’inscrit dans le cadre du programme conjoint «Genre, Hygiène et Assainissement » dont la problématique de la gestion de l’hygiène menstruelle constitue le point d’entrée. Le Gouvernement du Sénégal, sous la tutelle du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a servi de pays-hôte. La conférence régionale de Dakar 2018 a impliqué, au premier chef, les Ministères de de l’Hydraulique et de l’Assainissement, de la Femme et de la Famille, de la Santé, de l’Environnement, de l’Education, de la Décentralisation des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans une démarche multisectorielle, inclusive et novatrice. La conférence a enregistré vingt (20) pays participants (francophones et anglophones), notamment : Benin, Cameroun, Niger, Nigeria, Burundi, Djibouti, Canada, Ghana, Sénégal, Burkina Faso, USA, Libéria, Royaume Uni, République Centre Africaine, Suisse, Sierra Leone, Tanzanie, Suède, Togo, Zimbabwe. La conférence régionale de Dakar a servi, par ailleurs, de cadre de partage des conclusions de l’évaluation finale du Programme Conjoint Genre, Hygiène et Assainissement, des innovations réalisées au cours des dernières années, et enfin des résultats de travaux de recherche qui ont permis d’informer et d’éclairer les politiques publiques. Plus important encore, la conférence régionale de Dakar a offert aux représentantes et représentants du Cameroun, du Niger et du Sénégal, aux autres pays invités, et aux partenaires impliqués l’opportunité de procéder, ensemble et en toute objectivité, à un état des lieux critique sur les avancées en matière de réduction des inégalités de genre dans le secteur WASH, tout comme les barrières et obstacles majeurs identifiés tout au long du processus. Sur fond de panels multisectoriels et transversaux animés par d’éminentes personnalités, les participantes et participants à la conférence ont largement mutualisé leurs propres expériences sur les mécanismes et stratégies de prise en compte des besoins des femmes et des filles, dans les politiques nationales et budgets relatifs au secteur WASH en Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Des thématiques d’importance prioritaire ont été discutées lors de la conférence régionale de Dakar, notamment l’état des connaissances sur la GHM, son l’intégration dans les curricula de formation, les approches communautaires en faveur de l’accès des femmes et filles aux services WASH, la GHM en situation humanitaire, la redevabilité des états et le suivi des indicateurs WASH, et les initiatives locales novatrices. Une exposition a également été organisée mettant en lumière des innovations du monde et de la région qui œuvrent en faveur de la réduction des inégalités de genre dans le secteur. La conférence régionale de Dakar se réjouit des résultats et acquis significatifs atteints par le Programme Conjoint Genre Hygiène et Assainissement, de surcroit sur une courte durée. Il s’agit essentiellement: de l’intégration effective des besoins des femmes et des filles, (singulièrement en matière d’hygiène menstruelle), dans les politiques nationales et l’élaboration des budgetsau Cameroun, Niger et Sénégal. Au Sénégal, la GHM est explicite dans la lettre de politique sectorielle, dans la programmation, dans les manuels guide; de la réponse adéquate et efficace aux besoins d’information, de formation et de prise en charge de la GHM. Des recherches ont été menées au Cameroun (3), Niger (1) et Sénégal (3) afin de «briser le silence» dans divers contextes (urbain, rural, humanitaire, milieu carcéral, sédentaire, nomade, …) ; Dakar, le 19 juin 2018

Transcript of CONFÉRENCE RÉGIONALE CONCLUSIONS DE LA … · One Left Behind » ; ... et de l’Assainissement...

Page 1: CONFÉRENCE RÉGIONALE CONCLUSIONS DE LA … · One Left Behind » ; ... et de l’Assainissement Son Excellence Mr Mansour Faye, ... Technique du Ministre Mr Diatta a félicité

C O N F É R E N C E R É G I O N A L E

Réduction des inégalitésde genre dans le secteur WASH

1819JUINDakar, Sénégal

CONCLUSIONS DE LA CONFERENCE

CONCLUSIONS DE LA CONFERENCE REGIONALE SUR LA REDUCTION DES INEGALITES DANS LE SECTEUR WASH EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE.

Nous, représentantes et représentants des ministères, institutions des Nations-Unies, parlementaires, universitaires, chercheurs, professionnels des médias, organisations de la société civile, communautés d’Afrique de l’Ouest et du Centre (particulièrement du Cameroun, du Niger et du Sénégal) ainsi que nos partenaires techniques et financiers impliqués dans la lutte pour la réduction des inégalités de genre dans le secteur WASH, avons tenu, du 18 au 19 Juin 2018, une conférence régionale à Dakar, au Sénégal. La conférence régionale s’est tenue à l’initiative du Conseil de concertation pour l’eau et l’assainissement (WSSCC) et de l’entité des Nations-Unies pour l’Egalité de Genre et l’Autonomisation des Femmes (ONU Femmes).

Elle s’inscrit dans le cadre du programme conjoint « Genre, Hygiène et Assainissement » dont la problématique de la gestion de l’hygiène menstruelle constitue le point d’entrée. Le Gouvernement du Sénégal, sous la tutelle du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a servi de pays-hôte.

La conférence régionale de Dakar 2018 a impliqué, au premier chef, les Ministères de de l’Hydraulique et de l’Assainissement, de la Femme et de la Famille, de la Santé, de l’Environnement, de l’Education, de la Décentralisation des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans une démarche multisectorielle, inclusive et novatrice.

La conférence a enregistré vingt (20) pays participants  (francophones et anglophones), notamment : Benin, Cameroun, Niger, Nigeria, Burundi, Djibouti, Canada, Ghana, Sénégal, Burkina Faso, USA, Libéria, Royaume Uni, République Centre Africaine, Suisse, Sierra Leone, Tanzanie, Suède, Togo, Zimbabwe.

La conférence régionale de Dakar a servi, par ailleurs, de cadre de partage des conclusions de l’évaluation finale du Programme Conjoint Genre, Hygiène et Assainissement, des innovations réalisées au cours des dernières années, et enfin des résultats de travaux de recherche qui ont permis d’informer et d’éclairer les politiques publiques.

Plus important encore, la conférence régionale de Dakar a offert aux représentantes et représentants du Cameroun, du Niger et du Sénégal, aux autres pays invités, et aux partenaires impliqués l’opportunité de procéder, ensemble et en toute objectivité, à un état des lieux critique sur les avancées en matière de réduction des inégalités de genre dans le secteur WASH, tout comme les barrières et obstacles majeurs identifiés tout au long du processus.

Sur fond de panels multisectoriels et transversaux animés par d’éminentes personnalités, les participantes et participants à la conférence ont largement mutualisé leurs propres expériences sur les mécanismes et stratégies de prise en compte des besoins des femmes et des filles, dans les politiques nationales et budgets relatifs au secteur WASH en Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Des thématiques d’importance prioritaire ont été discutées lors de la conférence régionale de Dakar, notamment l’état des connaissances sur la GHM, son l’intégration dans les curricula de formation, les approches communautaires en faveur de l’accès des femmes et filles aux services WASH, la GHM en situation humanitaire, la redevabilité des états et le suivi des indicateurs WASH, et les initiatives locales novatrices. Une exposition a également été organisée mettant en lumière des innovations du monde et de la région qui œuvrent en faveur de la réduction des inégalités de genre dans le secteur.

La conférence régionale de Dakar se réjouit des résultats et acquis significatifs atteints par le Programme Conjoint Genre Hygiène et Assainissement, de surcroit sur une courte durée. Il s’agit essentiellement :

de l’intégration effective des besoins des femmes et des filles, (singulièrement en matière d’hygiène menstruelle), dans les politiques nationales et l’élaboration des budgets au Cameroun, Niger et Sénégal. Au Sénégal, la GHM est explicite dans la lettre de politique sectorielle, dans la programmation, dans les manuels guide ;

de la réponse adéquate et efficace aux besoins d’information, de formation et de prise en charge de la GHM. Des recherches ont été menées au Cameroun (3), Niger (1) et Sénégal (3) afin de « briser le silence » dans divers contextes (urbain, rural, humanitaire, milieu carcéral, sédentaire, nomade, …) ;

Dakar, le 19 juin 2018

de l’accès accru à la bonne information pour un changement de comportement. C’est ainsi que plusieurs milliers de femmes, filles homme et garçons ont été sensibilisées au Cameroun, Niger, Sénégal;

de l’implication et de l’engagement des décideurs, des partenaires techniques et financiers, de la société civile et des communautés à la base pour la promotion de la GHM, singulièrement au sein des entités des Nations Unies sous la bannière « No One Left Behind » ;

de l’émergence d’un cadre propice dans lequel les femmes et les jeunes filles jouissent de leur droit à des services d’Eau, Hygiène et Assainissement (WASH) ;

de l’impact socioéconomique sur la vie et l’autonomisation des femmes et des filles via le design d’infrastructures sensibles à la GHM dans les établissements scolaires, les marchés, les lieux publics... A cet effet, le Sénégal a développé un prototype de toilette qui a été utilisé au Cameroun dans le cadre humanitaire. Le Niger les a également utilisés pour construire des toilettes pilotes dans les lieux publics ;

de la démarche collaborative, multisectorielle, inclusive et apprenante entre différentes parties prenantes au triple plan institutionnel, opérationnel et communautaire. C’est ainsi que le Niger, le Sénégal et le Cameroun ont mis sur pied des plateformes multisectorielles : celles du Niger regroupe une dizaine de ministères sectoriels et des partenaires techniques et financiers qui travaillent dans le secteur WASH ; la plateforme du Sénégal inclut cinq (5) ministères sectoriels;

d’initiatives locales dans la région, notamment au Cameroun, au Niger et au Sénégal visant à renforcer l’accès des femmes et des filles à des produits hygiéniques sûrs pour gérer les menstruations.

En dépit des avancées enregistrées, la conférence reste toutefois préoccupée par un certain nombre de défis majeurs relatifs aux inégalités de genre dans l’accès à WASH en Afrique de l’Ouest et du Centre à relever, notamment :

La nécessaire poursuite des actions en vue de l’opérationnalisation de l’intégration de la Gestion de l’Hygiène Menstruelle dans les plans de mise en œuvre des politiques publiques et budgets des différents pays, et au sein des secteurs. Au-delà des documents de politique, cette intégration devrait se traduire dans les programmes phares et les budgets des ministères sectoriels ;

le financement peu élevé du sous-secteur de l’hygiène et de l’assainissement et l’insuffisance d’infrastructures hydrauliques et sanitaires adaptées et répondant aux besoins des femmes et des filles ;

le besoin de continuer la recherche afin de comprendre, puis de répondre aux besoins de groupes traditionnellement négligés. Il s’agit par exemple des personnes à mobilité réduite ou vivant avec un handicap, des femmes et des filles en milieu carcéral, des femmes et les filles en milieu hospitalier (post partum, fistules et violences en milieu hospitalier), des personnes âgées (incontinence);

le coût encore élevé des serviettes hygiéniques de fabrication industrielle et les difficultés d’accès des populations rurales aux serviettes réutilisables ;

le déficit de fonds pour la confection et la distribution des kits d’hygiène;

la gestion efficiente des ouvrages et infrastructures publics, notamment les latrines.

Nous, participantes et participants à la conférence régionale de Dakar formulons les recommandations suivantes :

renforcer la mise à l’échelle du programme expérimental dont les résultats méritent d’être consolidés et élargis à d’autres pays, acteurs et groupes cibles qui en ont exprimé la demande effective;

poursuivre la collaboration intersectorielle afin de réduire puis d’éliminer les inégalités dans l’accès aux services WASH,

assurer l’intégration et la prise en charge effectives d’indicateurs GHM dans les politiques publiques et budgets des différents pays, singulièrement dans les ministères et services pertinents (au niveau central et décentralisé)

davantage cibler les jeunes garçons pour améliorer leur degré de perception des menstrues dans les écoles ;

intégrer les aspects culturels dans les activités de sensibilisation ;

partager les meilleures pratiques et prototypes de latrines et toilettes GHM, y compris les prescriptions techniques et modalités de réalisation ;

harmoniser les actions et modalités d’intervention sur les questions de GHM autour d’une vision commune ;

davantage impliquer les médias dans la mise en œuvre des projets et programmes de développement post 2015, particulièrement sur la réduction des inégalités dans le secteur WASH ;

renforcer la capacité des médias par rapport aux objectifs de développement durable (ODD) en général, particulièrement les ODD 5 et 6 ;

établir un fonds de soutien aux initiatives locales et pour les entreprises sociales œuvrant dans la GHM.

Procédant à la clôture de la conférence régionale, au nom du Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement Son Excellence Mr Mansour Faye, Mr le Premier Conseiller Technique du Ministre Mr Diatta a félicité les participants pour la qualité des travaux tout en les exhortant à prendre activement part aux préparations du Forum de l’Eau 2021 qui se déroulera à Dakar. Mr Diatta a invité les participants à renforcer les sensibilisations et les actions en faveur de l’accès des femmes et des filles aux services WASH, y compris pour la gestion de l’hygiène menstruelle, afin que d’ici 2021, 2021 communautés soient effectivement sensibilisées à la GHM. Les résultats de ces actions en faveur des communautés devront être présentés lors du Forum de l’Eau en 2021.

Fait à Dakar le 19 Juin 2018

Page 2: CONFÉRENCE RÉGIONALE CONCLUSIONS DE LA … · One Left Behind » ; ... et de l’Assainissement Son Excellence Mr Mansour Faye, ... Technique du Ministre Mr Diatta a félicité

CONCLUSIONS DE LA CONFERENCE REGIONALE SUR LA REDUCTION DES INEGALITES DANS LE SECTEUR WASH EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE.

Nous, représentantes et représentants des ministères, institutions des Nations-Unies, parlementaires, universitaires, chercheurs, professionnels des médias, organisations de la société civile, communautés d’Afrique de l’Ouest et du Centre (particulièrement du Cameroun, du Niger et du Sénégal) ainsi que nos partenaires techniques et financiers impliqués dans la lutte pour la réduction des inégalités de genre dans le secteur WASH, avons tenu, du 18 au 19 Juin 2018, une conférence régionale à Dakar, au Sénégal. La conférence régionale s’est tenue à l’initiative du Conseil de concertation pour l’eau et l’assainissement (WSSCC) et de l’entité des Nations-Unies pour l’Egalité de Genre et l’Autonomisation des Femmes (ONU Femmes).

Elle s’inscrit dans le cadre du programme conjoint « Genre, Hygiène et Assainissement » dont la problématique de la gestion de l’hygiène menstruelle constitue le point d’entrée. Le Gouvernement du Sénégal, sous la tutelle du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a servi de pays-hôte.

La conférence régionale de Dakar 2018 a impliqué, au premier chef, les Ministères de de l’Hydraulique et de l’Assainissement, de la Femme et de la Famille, de la Santé, de l’Environnement, de l’Education, de la Décentralisation des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans une démarche multisectorielle, inclusive et novatrice.

La conférence a enregistré vingt (20) pays participants  (francophones et anglophones), notamment : Benin, Cameroun, Niger, Nigeria, Burundi, Djibouti, Canada, Ghana, Sénégal, Burkina Faso, USA, Libéria, Royaume Uni, République Centre Africaine, Suisse, Sierra Leone, Tanzanie, Suède, Togo, Zimbabwe.

La conférence régionale de Dakar a servi, par ailleurs, de cadre de partage des conclusions de l’évaluation finale du Programme Conjoint Genre, Hygiène et Assainissement, des innovations réalisées au cours des dernières années, et enfin des résultats de travaux de recherche qui ont permis d’informer et d’éclairer les politiques publiques.

Plus important encore, la conférence régionale de Dakar a offert aux représentantes et représentants du Cameroun, du Niger et du Sénégal, aux autres pays invités, et aux partenaires impliqués l’opportunité de procéder, ensemble et en toute objectivité, à un état des lieux critique sur les avancées en matière de réduction des inégalités de genre dans le secteur WASH, tout comme les barrières et obstacles majeurs identifiés tout au long du processus.

Sur fond de panels multisectoriels et transversaux animés par d’éminentes personnalités, les participantes et participants à la conférence ont largement mutualisé leurs propres expériences sur les mécanismes et stratégies de prise en compte des besoins des femmes et des filles, dans les politiques nationales et budgets relatifs au secteur WASH en Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Des thématiques d’importance prioritaire ont été discutées lors de la conférence régionale de Dakar, notamment l’état des connaissances sur la GHM, son l’intégration dans les curricula de formation, les approches communautaires en faveur de l’accès des femmes et filles aux services WASH, la GHM en situation humanitaire, la redevabilité des états et le suivi des indicateurs WASH, et les initiatives locales novatrices. Une exposition a également été organisée mettant en lumière des innovations du monde et de la région qui œuvrent en faveur de la réduction des inégalités de genre dans le secteur.

La conférence régionale de Dakar se réjouit des résultats et acquis significatifs atteints par le Programme Conjoint Genre Hygiène et Assainissement, de surcroit sur une courte durée. Il s’agit essentiellement :

de l’intégration effective des besoins des femmes et des filles, (singulièrement en matière d’hygiène menstruelle), dans les politiques nationales et l’élaboration des budgets au Cameroun, Niger et Sénégal. Au Sénégal, la GHM est explicite dans la lettre de politique sectorielle, dans la programmation, dans les manuels guide ;

de la réponse adéquate et efficace aux besoins d’information, de formation et de prise en charge de la GHM. Des recherches ont été menées au Cameroun (3), Niger (1) et Sénégal (3) afin de « briser le silence » dans divers contextes (urbain, rural, humanitaire, milieu carcéral, sédentaire, nomade, …) ;

C O N F É R E N C E R É G I O N A L E

Réduction des inégalitésde genre dans le secteur WASH

1819JUINDakar, Sénégal

CONCLUSIONS DE LA CONFERENCE

de l’accès accru à la bonne information pour un changement de comportement. C’est ainsi que plusieurs milliers de femmes, filles homme et garçons ont été sensibilisées au Cameroun, Niger, Sénégal;

de l’implication et de l’engagement des décideurs, des partenaires techniques et financiers, de la société civile et des communautés à la base pour la promotion de la GHM, singulièrement au sein des entités des Nations Unies sous la bannière « No One Left Behind » ;

de l’émergence d’un cadre propice dans lequel les femmes et les jeunes filles jouissent de leur droit à des services d’Eau, Hygiène et Assainissement (WASH) ;

de l’impact socioéconomique sur la vie et l’autonomisation des femmes et des filles via le design d’infrastructures sensibles à la GHM dans les établissements scolaires, les marchés, les lieux publics... A cet effet, le Sénégal a développé un prototype de toilette qui a été utilisé au Cameroun dans le cadre humanitaire. Le Niger les a également utilisés pour construire des toilettes pilotes dans les lieux publics ;

de la démarche collaborative, multisectorielle, inclusive et apprenante entre différentes parties prenantes au triple plan institutionnel, opérationnel et communautaire. C’est ainsi que le Niger, le Sénégal et le Cameroun ont mis sur pied des plateformes multisectorielles : celles du Niger regroupe une dizaine de ministères sectoriels et des partenaires techniques et financiers qui travaillent dans le secteur WASH ; la plateforme du Sénégal inclut cinq (5) ministères sectoriels;

d’initiatives locales dans la région, notamment au Cameroun, au Niger et au Sénégal visant à renforcer l’accès des femmes et des filles à des produits hygiéniques sûrs pour gérer les menstruations.

En dépit des avancées enregistrées, la conférence reste toutefois préoccupée par un certain nombre de défis majeurs relatifs aux inégalités de genre dans l’accès à WASH en Afrique de l’Ouest et du Centre à relever, notamment :

La nécessaire poursuite des actions en vue de l’opérationnalisation de l’intégration de la Gestion de l’Hygiène Menstruelle dans les plans de mise en œuvre des politiques publiques et budgets des différents pays, et au sein des secteurs. Au-delà des documents de politique, cette intégration devrait se traduire dans les programmes phares et les budgets des ministères sectoriels ;

le financement peu élevé du sous-secteur de l’hygiène et de l’assainissement et l’insuffisance d’infrastructures hydrauliques et sanitaires adaptées et répondant aux besoins des femmes et des filles ;

le besoin de continuer la recherche afin de comprendre, puis de répondre aux besoins de groupes traditionnellement négligés. Il s’agit par exemple des personnes à mobilité réduite ou vivant avec un handicap, des femmes et des filles en milieu carcéral, des femmes et les filles en milieu hospitalier (post partum, fistules et violences en milieu hospitalier), des personnes âgées (incontinence);

le coût encore élevé des serviettes hygiéniques de fabrication industrielle et les difficultés d’accès des populations rurales aux serviettes réutilisables ;

le déficit de fonds pour la confection et la distribution des kits d’hygiène;

la gestion efficiente des ouvrages et infrastructures publics, notamment les latrines.

Nous, participantes et participants à la conférence régionale de Dakar formulons les recommandations suivantes :

renforcer la mise à l’échelle du programme expérimental dont les résultats méritent d’être consolidés et élargis à d’autres pays, acteurs et groupes cibles qui en ont exprimé la demande effective;

poursuivre la collaboration intersectorielle afin de réduire puis d’éliminer les inégalités dans l’accès aux services WASH,

assurer l’intégration et la prise en charge effectives d’indicateurs GHM dans les politiques publiques et budgets des différents pays, singulièrement dans les ministères et services pertinents (au niveau central et décentralisé)

davantage cibler les jeunes garçons pour améliorer leur degré de perception des menstrues dans les écoles ;

intégrer les aspects culturels dans les activités de sensibilisation ;

partager les meilleures pratiques et prototypes de latrines et toilettes GHM, y compris les prescriptions techniques et modalités de réalisation ;

Dakar, le 19 juin 2018

harmoniser les actions et modalités d’intervention sur les questions de GHM autour d’une vision commune ;

davantage impliquer les médias dans la mise en œuvre des projets et programmes de développement post 2015, particulièrement sur la réduction des inégalités dans le secteur WASH ;

renforcer la capacité des médias par rapport aux objectifs de développement durable (ODD) en général, particulièrement les ODD 5 et 6 ;

établir un fonds de soutien aux initiatives locales et pour les entreprises sociales œuvrant dans la GHM.

Procédant à la clôture de la conférence régionale, au nom du Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement Son Excellence Mr Mansour Faye, Mr le Premier Conseiller Technique du Ministre Mr Diatta a félicité les participants pour la qualité des travaux tout en les exhortant à prendre activement part aux préparations du Forum de l’Eau 2021 qui se déroulera à Dakar. Mr Diatta a invité les participants à renforcer les sensibilisations et les actions en faveur de l’accès des femmes et des filles aux services WASH, y compris pour la gestion de l’hygiène menstruelle, afin que d’ici 2021, 2021 communautés soient effectivement sensibilisées à la GHM. Les résultats de ces actions en faveur des communautés devront être présentés lors du Forum de l’Eau en 2021.

Fait à Dakar le 19 Juin 2018

Page 3: CONFÉRENCE RÉGIONALE CONCLUSIONS DE LA … · One Left Behind » ; ... et de l’Assainissement Son Excellence Mr Mansour Faye, ... Technique du Ministre Mr Diatta a félicité

CONCLUSIONS DE LA CONFERENCE REGIONALE SUR LA REDUCTION DES INEGALITES DANS LE SECTEUR WASH EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE.

Nous, représentantes et représentants des ministères, institutions des Nations-Unies, parlementaires, universitaires, chercheurs, professionnels des médias, organisations de la société civile, communautés d’Afrique de l’Ouest et du Centre (particulièrement du Cameroun, du Niger et du Sénégal) ainsi que nos partenaires techniques et financiers impliqués dans la lutte pour la réduction des inégalités de genre dans le secteur WASH, avons tenu, du 18 au 19 Juin 2018, une conférence régionale à Dakar, au Sénégal. La conférence régionale s’est tenue à l’initiative du Conseil de concertation pour l’eau et l’assainissement (WSSCC) et de l’entité des Nations-Unies pour l’Egalité de Genre et l’Autonomisation des Femmes (ONU Femmes).

Elle s’inscrit dans le cadre du programme conjoint « Genre, Hygiène et Assainissement » dont la problématique de la gestion de l’hygiène menstruelle constitue le point d’entrée. Le Gouvernement du Sénégal, sous la tutelle du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a servi de pays-hôte.

La conférence régionale de Dakar 2018 a impliqué, au premier chef, les Ministères de de l’Hydraulique et de l’Assainissement, de la Femme et de la Famille, de la Santé, de l’Environnement, de l’Education, de la Décentralisation des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans une démarche multisectorielle, inclusive et novatrice.

La conférence a enregistré vingt (20) pays participants  (francophones et anglophones), notamment : Benin, Cameroun, Niger, Nigeria, Burundi, Djibouti, Canada, Ghana, Sénégal, Burkina Faso, USA, Libéria, Royaume Uni, République Centre Africaine, Suisse, Sierra Leone, Tanzanie, Suède, Togo, Zimbabwe.

La conférence régionale de Dakar a servi, par ailleurs, de cadre de partage des conclusions de l’évaluation finale du Programme Conjoint Genre, Hygiène et Assainissement, des innovations réalisées au cours des dernières années, et enfin des résultats de travaux de recherche qui ont permis d’informer et d’éclairer les politiques publiques.

Plus important encore, la conférence régionale de Dakar a offert aux représentantes et représentants du Cameroun, du Niger et du Sénégal, aux autres pays invités, et aux partenaires impliqués l’opportunité de procéder, ensemble et en toute objectivité, à un état des lieux critique sur les avancées en matière de réduction des inégalités de genre dans le secteur WASH, tout comme les barrières et obstacles majeurs identifiés tout au long du processus.

Sur fond de panels multisectoriels et transversaux animés par d’éminentes personnalités, les participantes et participants à la conférence ont largement mutualisé leurs propres expériences sur les mécanismes et stratégies de prise en compte des besoins des femmes et des filles, dans les politiques nationales et budgets relatifs au secteur WASH en Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Des thématiques d’importance prioritaire ont été discutées lors de la conférence régionale de Dakar, notamment l’état des connaissances sur la GHM, son l’intégration dans les curricula de formation, les approches communautaires en faveur de l’accès des femmes et filles aux services WASH, la GHM en situation humanitaire, la redevabilité des états et le suivi des indicateurs WASH, et les initiatives locales novatrices. Une exposition a également été organisée mettant en lumière des innovations du monde et de la région qui œuvrent en faveur de la réduction des inégalités de genre dans le secteur.

La conférence régionale de Dakar se réjouit des résultats et acquis significatifs atteints par le Programme Conjoint Genre Hygiène et Assainissement, de surcroit sur une courte durée. Il s’agit essentiellement :

de l’intégration effective des besoins des femmes et des filles, (singulièrement en matière d’hygiène menstruelle), dans les politiques nationales et l’élaboration des budgets au Cameroun, Niger et Sénégal. Au Sénégal, la GHM est explicite dans la lettre de politique sectorielle, dans la programmation, dans les manuels guide ;

de la réponse adéquate et efficace aux besoins d’information, de formation et de prise en charge de la GHM. Des recherches ont été menées au Cameroun (3), Niger (1) et Sénégal (3) afin de « briser le silence » dans divers contextes (urbain, rural, humanitaire, milieu carcéral, sédentaire, nomade, …) ;

de l’accès accru à la bonne information pour un changement de comportement. C’est ainsi que plusieurs milliers de femmes, filles homme et garçons ont été sensibilisées au Cameroun, Niger, Sénégal;

de l’implication et de l’engagement des décideurs, des partenaires techniques et financiers, de la société civile et des communautés à la base pour la promotion de la GHM, singulièrement au sein des entités des Nations Unies sous la bannière « No One Left Behind » ;

de l’émergence d’un cadre propice dans lequel les femmes et les jeunes filles jouissent de leur droit à des services d’Eau, Hygiène et Assainissement (WASH) ;

de l’impact socioéconomique sur la vie et l’autonomisation des femmes et des filles via le design d’infrastructures sensibles à la GHM dans les établissements scolaires, les marchés, les lieux publics... A cet effet, le Sénégal a développé un prototype de toilette qui a été utilisé au Cameroun dans le cadre humanitaire. Le Niger les a également utilisés pour construire des toilettes pilotes dans les lieux publics ;

de la démarche collaborative, multisectorielle, inclusive et apprenante entre différentes parties prenantes au triple plan institutionnel, opérationnel et communautaire. C’est ainsi que le Niger, le Sénégal et le Cameroun ont mis sur pied des plateformes multisectorielles : celles du Niger regroupe une dizaine de ministères sectoriels et des partenaires techniques et financiers qui travaillent dans le secteur WASH ; la plateforme du Sénégal inclut cinq (5) ministères sectoriels;

d’initiatives locales dans la région, notamment au Cameroun, au Niger et au Sénégal visant à renforcer l’accès des femmes et des filles à des produits hygiéniques sûrs pour gérer les menstruations.

En dépit des avancées enregistrées, la conférence reste toutefois préoccupée par un certain nombre de défis majeurs relatifs aux inégalités de genre dans l’accès à WASH en Afrique de l’Ouest et du Centre à relever, notamment :

La nécessaire poursuite des actions en vue de l’opérationnalisation de l’intégration de la Gestion de l’Hygiène Menstruelle dans les plans de mise en œuvre des politiques publiques et budgets des différents pays, et au sein des secteurs. Au-delà des documents de politique, cette intégration devrait se traduire dans les programmes phares et les budgets des ministères sectoriels ;

le financement peu élevé du sous-secteur de l’hygiène et de l’assainissement et l’insuffisance d’infrastructures hydrauliques et sanitaires adaptées et répondant aux besoins des femmes et des filles ;

le besoin de continuer la recherche afin de comprendre, puis de répondre aux besoins de groupes traditionnellement négligés. Il s’agit par exemple des personnes à mobilité réduite ou vivant avec un handicap, des femmes et des filles en milieu carcéral, des femmes et les filles en milieu hospitalier (post partum, fistules et violences en milieu hospitalier), des personnes âgées (incontinence);

le coût encore élevé des serviettes hygiéniques de fabrication industrielle et les difficultés d’accès des populations rurales aux serviettes réutilisables ;

le déficit de fonds pour la confection et la distribution des kits d’hygiène;

la gestion efficiente des ouvrages et infrastructures publics, notamment les latrines.

Nous, participantes et participants à la conférence régionale de Dakar formulons les recommandations suivantes :

renforcer la mise à l’échelle du programme expérimental dont les résultats méritent d’être consolidés et élargis à d’autres pays, acteurs et groupes cibles qui en ont exprimé la demande effective;

poursuivre la collaboration intersectorielle afin de réduire puis d’éliminer les inégalités dans l’accès aux services WASH,

assurer l’intégration et la prise en charge effectives d’indicateurs GHM dans les politiques publiques et budgets des différents pays, singulièrement dans les ministères et services pertinents (au niveau central et décentralisé)

davantage cibler les jeunes garçons pour améliorer leur degré de perception des menstrues dans les écoles ;

intégrer les aspects culturels dans les activités de sensibilisation ;

partager les meilleures pratiques et prototypes de latrines et toilettes GHM, y compris les prescriptions techniques et modalités de réalisation ;

C O N F É R E N C E R É G I O N A L E

Réduction des inégalitésde genre dans le secteur WASH

1819JUINDakar, Sénégal

CONCLUSIONS DE LA CONFERENCE

harmoniser les actions et modalités d’intervention sur les questions de GHM autour d’une vision commune ;

davantage impliquer les médias dans la mise en œuvre des projets et programmes de développement post 2015, particulièrement sur la réduction des inégalités dans le secteur WASH ;

renforcer la capacité des médias par rapport aux objectifs de développement durable (ODD) en général, particulièrement les ODD 5 et 6 ;

établir un fonds de soutien aux initiatives locales et pour les entreprises sociales œuvrant dans la GHM.

Procédant à la clôture de la conférence régionale, au nom du Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement Son Excellence Mr Mansour Faye, Mr le Premier Conseiller Technique du Ministre Mr Diatta a félicité les participants pour la qualité des travaux tout en les exhortant à prendre activement part aux préparations du Forum de l’Eau 2021 qui se déroulera à Dakar. Mr Diatta a invité les participants à renforcer les sensibilisations et les actions en faveur de l’accès des femmes et des filles aux services WASH, y compris pour la gestion de l’hygiène menstruelle, afin que d’ici 2021, 2021 communautés soient effectivement sensibilisées à la GHM. Les résultats de ces actions en faveur des communautés devront être présentés lors du Forum de l’Eau en 2021.

Fait à Dakar le 19 Juin 2018

Dakar, le 19 juin 2018