Condensations dans les logements - Accueil · Travaux de bâtiment - Exécution des installations...

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l’étanchéité à l’air est un critère fon- damental. La ventilation des pièces doit être parfaitement dimensionnée et adaptée au logement afin d’éviter un blocage de la vapeur d’eau à l’intérieur du loge- ment. Le mauvais positionnement du pare- vapeur entraîne également un blocage de vapeur d’eau. Les facteurs aggravants traditionnels Une surproduction de vapeur d’eau (suroccupation du logement, vapeur de cuisson, lessives et séchages…). Un chauffage insuffisant dans les piè- ces principales ou ponctuellement interrompu. L’obstruction volontaire ou non (encrassement) des orifices d’entrée ou d’extraction d’air. L’arrêt volontaire ou non (panne) de la VMC. Le branchement d’une hotte aspi- rante sur une extraction. La mise en œuvre, dans le cadre d’une rénovation, d’un revêtement étanche à la vapeur d’eau en façade. Le remplacement de menuiseries extérieures sans mise en place d’un système de ventilation. Veiller à la continuité de l’isolation thermique, ou traiter les points singu- 3. Les bonnes pratiques Condensations dans les logements Fiche E.1 Condensations dans les logements Équipements Fiche E.1 Auréoles et taches de moisissures sont les principaux signes de condensation dans les logements, visibles dans les endroits faiblement ventilés: cueillies de plafonds, encoignures des cloisons, parois des penderies, … Passé un certain stade de gravité, ces dommages sont souvent confondus par les occupants avec des fuites ou des infiltrations. Ils sont susceptibles d’avoir de sérieuses répercussions sur le plan de la santé et du confort des occupants, mais aussi au niveau de la conservation du bâti. Reproduction interdite sans autorisation des éditeurs ©2011 Agence Qualité Construction, Fondation Excellence SMA L’air ambiant contient de la vapeur d’eau en quantité variable. Elle provient de l’évaporation des eaux terrestres, de la respiration animale et végétale, ainsi que des activités humaines (cuisson, douche…). À tout moment, l’air exté- rieur ou l’air d’un local contient une certaine quantité de vapeur d’eau, appelé humidité relative (HR). À une température et une pression donnée l’air ne peut contenir qu’une quantité limitée d’eau sous forme de vapeur. Cette quantité maximale croît avec la température. L’ensemble de ces valeurs limites peut être obtenue par simple lecture sur le diagramme de Mollier. La condensation est la transformation en eau liquide de la quantité excéden- taire de vapeur d’eau contenue dans un air saturé (HR = 100 %). Les condensations superficielles Elles peuvent s’observer sur les zones froides tels que sur les simples vitrages des menuiseries, sur les parois opaques (murs), les sols (carrelages, par exem- ple) ou les dallages sur terre-plein. Essentiellement hivernal, ce phéno- mène est lié à la tendance de la paroi à laisser passer vers l’extérieur les calo- ries d’un local chauffé. On l’évalue sous la forme d’un coefficient de transmis- sion thermique (K) qui dépend de l’épaisseur de la paroi et des matériaux qui la constituent. Lorsqu’une paroi a une mauvaise résis- tance thermique (coefficient K élevé), c’est le cas des simples vitrages, la tem- pérature surfacique peut être très infé- rieure à celle de l’air ambiant. L’air au contact de cette surface se refroidit, et une partie de la vapeur d’eau qu’il contient se condense en eau liquide. Cette surface deviendra donc rapide- ment le siège de condensations, voire de ruissellements dès que la tempéra- ture extérieure sera très inférieure. En revanche, lorsqu’une paroi a une bonne résistance thermique (coeffi- cient K faible), la température surfa- cique du mur est voisine de celle de l’air ambiant. Il y a peu de risques que l’air ne se condense à proximité de cette surface. Les condensations à l’intérieur d’une paroi La pression de vapeur d’eau étant généralement plus importante à l’inté- rieur qu’à l’extérieur, celle-ci migre au travers des parois depuis l’intérieur vers l’extérieur. De plus les matériaux de construction (béton, terre cuite, plâtre…) présentent un certain degré de résistance à la diffusion de vapeur d’eau, ils permettent à une quantité plus ou moins importante de vapeur d’eau de passer. En l’absence de frein-vapeur côté inté- rieur, la vapeur d’eau se diffuse au tra- vers de la paroi. Sous l’effet de l’abaissement de la température, elle va se condenser au droit du point de rosée. L’eau ainsi formée peut provo- quer des dommages (humidification des isolants…). Dans le cadre de la construction de bâtiments performants type BBC, 2. Le diagnostic 1. Le constat -5 0 5 12 90 % 100 % 80 % 70 % 60 % 50 % 40 % 30 % 20 % 10 % 5,4 14,7 20 25 Température en °C Grammes deau par kg dair sec Courbes de degrés hygrométriques (HR) Saturation (H R = 100 % ) « Point de rosée » Condensation Zone de brouillard Zone de lair humide Diagramme de Mollier

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l’étanchéité à l’air est un critère fon-damental.

• La ventilation des pièces doit êtreparfaitement dimensionnée et adaptéeau logement afin d’éviter un blocage dela vapeur d’eau à l’intérieur du loge-ment.

• Le mauvais positionnement du pare-vapeur entraîne également un blocagede vapeur d’eau.

Les facteurs aggravants traditionnels• Une surproduction de vapeur d’eau(suroccupation du logement, vapeur decuisson, lessives et séchages…).

• Un chauffage insuffisant dans les piè-ces principales ou ponctuellementinterrompu.

• L’obstruction volontaire ou non(encrassement) des orifices d’entréeou d’extraction d’air.

• L’arrêt volontaire ou non (panne) dela VMC.

• Le branchement d’une hotte aspi-rante sur une extraction.

• La mise en œuvre, dans le cadred’une rénovation, d’un revêtementétanche à la vapeur d’eau en façade.

• Le remplacement de menuiseriesextérieures sans mise en place d’unsystème de ventilation.

• Veiller à la continuité de l’isolationthermique, ou traiter les points singu-

3. Les bonnes pratiques

Condensations dans les logements

Fiche E.1

Condensations dans les logements

Équipements

Fiche E.1

Auréoles et taches demoisissures sont les principauxsignes de condensation dans leslogements, visibles dans lesendroits faiblement ventilés :cueillies de plafonds, encoignuresdes cloisons, parois despenderies, …

Passé un certain stade de gravité,ces dommages sont souventconfondus par les occupants avecdes fuites ou des infiltrations. Ilssont susceptibles d’avoir desérieuses répercussions sur leplan de la santé et du confortdes occupants, mais aussi auniveau de la conservation du bâti.

Reproduction interdite sans autorisation des éditeurs©2011 Agence Qualité Construction,Fondation Excellence SMA

L’air ambiant contient de la vapeurd’eau en quantité variable. Elle provientde l’évaporation des eaux terrestres, dela respiration animale et végétale, ainsique des activités humaines (cuisson,douche…). À tout moment, l’air exté-rieur ou l’air d’un local contient unecertaine quantité de vapeur d’eau,appelé humidité relative (HR). À unetempérature et une pression donnéel’air ne peut contenir qu’une quantitélimitée d’eau sous forme de vapeur.Cette quantité maximale croît avec latempérature. L’ensemble de ces valeurslimites peut être obtenue par simplelecture sur le diagramme de Mollier.

La condensation est la transformationen eau liquide de la quantité excéden-taire de vapeur d’eau contenue dansun air saturé (HR = 100 %).

Les condensations superficiellesElles peuvent s’observer sur les zonesfroides tels que sur les simples vitragesdes menuiseries, sur les parois opaques(murs), les sols (carrelages, par exem-ple) ou les dallages sur terre-plein.Essentiellement hivernal, ce phéno-mène est lié à la tendance de la paroi àlaisser passer vers l’extérieur les calo-ries d’un local chauffé. On l’évalue sousla forme d’un coefficient de transmis-sion thermique (K) qui dépend del’épaisseur de la paroi et des matériauxqui la constituent.

Lorsqu’une paroi a une mauvaise résis-tance thermique (coefficient K élevé),

c’est le cas des simples vitrages, la tem-pérature surfacique peut être très infé-rieure à celle de l’air ambiant. L’air aucontact de cette surface se refroidit, etune partie de la vapeur d’eau qu’ilcontient se condense en eau liquide.Cette surface deviendra donc rapide-ment le siège de condensations, voirede ruissellements dès que la tempéra-ture extérieure sera très inférieure.

En revanche, lorsqu’une paroi a unebonne résistance thermique (coeffi-cient K faible), la température surfa-cique du mur est voisine de celle del’air ambiant. Il y a peu de risques quel’air ne se condense à proximité decette surface.

Les condensationsà l’intérieur d’une paroiLa pression de vapeur d’eau étantgénéralement plus importante à l’inté-rieur qu’à l’extérieur, celle-ci migre autravers des parois depuis l’intérieurvers l’extérieur. De plus les matériauxde construction (béton, terre cuite,plâtre…) présentent un certain degréde résistance à la diffusion de vapeurd’eau, ils permettent à une quantitéplus ou moins importante de vapeurd’eau de passer.

En l’absence de frein-vapeur côté inté-rieur, la vapeur d’eau se diffuse au tra-vers de la paroi. Sous l’effet del’abaissement de la température, elle vase condenser au droit du point derosée. L’eau ainsi formée peut provo-quer des dommages (humidificationdes isolants…).

Dans le cadre de la construction debâtiments performants type BBC,

2. Le diagnostic

1. Le constat

-5 0 5 12

90 %

100

%

80 %

70 %

60 %

50 %

40 %

30 %

20 %

10 %

5,4

14,7

20 25

Températureen °C

Grammes d’eau par kg d’air sec

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Condensation

Zone debrouillard

Zone del’air humide

Diagramme de Mollier

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Condensations dans les logements

• En neuf, apporter un soin particu-lier concernant :- le dimensionnement du système deventilation ;- les complexes d’isolation à mettre enœuvre (les conditions climatiques,l’orientation des façades entrent en jeu,par exemple) ;- les points de vigilance et de contrôleà opérer lors des différentes étapes dela construction.

• Arrêté du 24 mars 1982,modifié par l’arrêté du 28 octobre 1983,relatif aux dispositions relatives à l’aération des logements.

• DTU 68-2 :Travaux de bâtiment - Exécution des installations de ventilation mécanique.

• DTU 40.35 :Couverture en plaques nervurées issues de tôles d’acier revêtues.

• Réglementation thermique 2005.

• Réglementation thermique 2012.

Agence Qualité Construction29, rue de Miromesnil75008 Paris

Fondation Excellence SMA114, avenue Émile Zola75739 Paris Cedex 15

Reproduction interdite sans autorisation des éditeurs©2011 Agence Qualité Construction,Fondation Excellence SMA

4. À consulter

Pour en savoir pluswww.qualiteconstruction.comwww.smabtp.fr

Mise

en

page

s: M

iche

l Hou

eix

L’essentiel

• Maîtriser les ponts thermiques.

• Mettre en place un complexe

d’isolation tenant compte de la

nature des matériaux existants,

en réhabilitation.

• Dans tous les cas, assurer une

ventilation permanente et contrô-

lée.

Équipements

Fiche E.1

liers (jonctions plafonds/murs, aboutsde planchers, prises de courant, passa-ges de câbles, percements en façade,coffres de volets coulants, etc.), afind’éviter l’apparition de ponts ther-miques et l’apparition éventuelle decondensations superficielles.

• Bien prendre en compte la naturedes matériaux du mur existant lorsde travaux d’amélioration ou de réno-vation énergétique. Selon le cas, lamise en place d’un pare-vapeur ou d’unfrein-vapeur se révélera nécessairepour prévenir la condensation interne.

• Assurer un renouvellement de l’airsuffisant

Ce point est particulièrement sensiblepour les bâtiments étanches à l’air(BBC).

L’efficacité d’une installation de renou-vellement d’air doit faire l’objet d’uneétude et d’un calcul préalable :

- nature de l’installation (simple ou dou-ble flux) ;

- puissance du groupe VMC suivant lenombre de pièces du logement ;

- type, dimension et position des bou-ches d’extraction d’air vicié ;

- adaptation du système de ventilationau mode de chauffage (appareils àcombustion).

• Prévoir un revêtement de façadeayant une bonne perméabilité à lavapeur d’eau : vérifier la compatibilitédu revêtement d’imperméabilisationde la façade avec le complexe isola-tion/ventilation.

• Informer l’occupant des bonnesconditions d’usage :- maintenir en permanence une tem-

pérature suffisante dans toutes lespièces, y compris dans les pièces inoc-cupées ;

- veiller au bon entretien des installa-tions de ventilation.

T = 20 °C

T = 0 °C

Ambiance intérieure15 °C

HR = 60 %

Migration de vapeur d’eau Migration d’eau (capillarité)

Q de vapeur d’eau

Ambiance extérieure0 °C

HR = 100 %

Parement intérieur15 °C

dont les parements sont soumis à des conditions différentes

Parement extérieur2 °C

T = 12 °C

T = 2 °C

T = 15 °C

... de condensationProcessus...

Condensations internes dans un mur

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