Concrete in Residential Areas and Walking Paths Fr

1 LE BTON DANS LES RUES ET LES VOIES VERTES | CONCEPTION ARMATURES MISE EN UVRE

Le bton dans Les rueset Les voies vertes

VOIRIESENBTONDANSLESQUARTIERSETLOTISSEMENTS VOIRIESENBTONDANSLESESPACESRURAUXETPROMENADES

inFrastruCture | DCEMBRE 2011

(94) Ef2 (G1)

BBSfB


Les routes, chemins et places ont, de tous temps, reprsent davantage que des moyens de commu-nication au service de lhomme. Ils taient souvent lillustration concrte et durable des comptences artistiques et artisanales dun peuple. Songeons aux superbes voies de lAntiquit, aux places et avenues majestueuses des villes.

Les routes avaient leur caractre propre. La nature et le matriau des revtements variaient de rgion en rgion. La fin du 19e sicle allait bouleverser le paysage routier. En effet, larrive de lautomobile allait stimuler le dveloppement rapide du rseau, entranant derrire lui la ncessit de nouveaux matriaux en remplacement des anciens pavs. Les routes se virent donc goudronnes, asphaltes ou btonnes. Cette volution avait omis de tenir compte de deux fonctions essentielles de toute route :

la rue est un espace de vie o les gens doivent pouvoir se rencontrer et les enfants pouvoir jouer ; la rue est une zone offrant une ouverture aux terrains qui la bordent en reliant les villes, les villages ou les quartiers.

Ces fonctions ne sont pas rserves aux seules voitures ; la rue doit aussi tre amnage en fonction du piton, du cycliste, du cavalier.

A partir des annes 80, les concepteurs ont redonn la rue sa signification de lieu de rencontre. Cest de cette poque que datent les premiers pitonniers. Zones pitonnes, limitations du trafic, amlio-ration de lenvironnement, trois facteurs qui furent lorigine de la renaissance des pavs et des dalles. Alors quau cours des dcennies prcdentes, ils taient presque exclusivement utiliss pour le revtement de trottoirs, demplacement ou daires de parking, les pavs recouvrent aujourdhui des rues entires. Par lutilisation de pavs et dalles, on a surtout voulu exprimer la dsaffection des voiries traditionnelles. Dans les rues commerantes, le matriau de pavage cre lambiance ; dans les zones trafic limit, il incite le conducteur rester vigilant. Celui-ci doit dabord se demander sil peut effectivement rouler sur cette aire et ensuite partager cet espace avec les autres usagers de la route.

Photos couverture : IBGE

A. Nullens


Les produits prfabriqus en bton ne sont pas les seules solutions lheure du choix de la nature du revtement. Un revtement en bton de ciment coul en place est depuis de nombreuses annes galement considr. Les principaux avantages sont : la grande durabilit du revtement et des frais dentretien pratiquement nuls ; la facult de rpartir uniformment les charges, ce qui rend superflue lutilisation de fondations coteuses en cas de trafic faible ; labsence totale de dformation (racines darbres, ornires, ) ; linsensibilit laction des cycles de gel-dgel (gonflement du sol) cause de la rigidit des dalles ; la rsistance des artes des dalles ne ncessitant pas de prvoir lutilisation de bandes de contrebutage ; la surface de roulement pratiquement inusable pour autant que le bton soit correc-tement compos et quil ait t mis en uvre selon les rgles de lart.

Une fois les travaux dinfrastructure termins, les nouvelles voiries sont gn-ralement intgres au rseau communal :

cela signifie que les communes auront en assurer lentretien et quelles doivent veiller ce que cette charge soit la plus lgre possible. Les revtements en bton ont donc toute leur place pour la construction de voiries rurales et faible trafic.De plus, tout comme les lments prfa-briqus, le bton coul en place permet galement dobtenir des teintes varies par lajout dun colorant. Les revtements peuvent tre brosss ou recevoir un traitement de surface rvlant les gravillons (btons lavs). La technique du bton imprim est une possibilit supplmentaire.Lobjectif de cette publication nest pas de revenir sur la conception ou la mise en uvre dtaille de voies lentes comme par exemple des pistes cyclables ou sur les revtements en bton color lav, mais de montrer quelques exemples originaux de rues et de voies vertes o le bton par la conception ou sa composition montre toute ses qualits et notamment une excellente intgration paysagre. Nous renvoyons le lecteur vers nos bulletins I-1 et I-3 pour la conception et la mise en uvre respectivement de pistes cyclables en bton et de revtements en bton color.

Vu sa durabilit et les frais dentretien pratiquement nuls, il nest pas tonnant quon ait choisi le bton pour la construction des routes rurales et de remembrement et ce depuis les annes 50. En Belgique, le pourcentage de routes rurales en bton se situe entre 50 et 60 %.

Le choix des produits en bton permet une grande crativit grce aux nombreuses variations de formes et de couleurs. La rue est ainsi devenue un espace de jeux et de rencontre.


Lattention accorde un environnement de vie agrable, dtendu, et la prise de conscience croissante du dveloppement durable sont deux des facteurs qui ont pouss, au cours des dernires annes, revenir aux revtements en bton coul en place pour le ramnage-ment des rues et des places, ou encore pour la cration de nouveaux lotissements. Quelques exemples illustreront notre propos.

1.1. OSTENDE / MARIAkERkE

Projet : Autonoom Gemeentebedrijf Stads-vernieuwing Oostende (AGSO)en coll. avec Grontmij Vlaanderen

Les travaux de ramnagement du quartier Nieuwe Koers Oostende-Mariakerke ont dbut en 2010. Ce projet concerne le rempla-cement des gouts et de la voirie dans une srie de rues (entre autres Schermplanten- straat, Wilgenlaan, Esdoornlaan). Plusieurs rues ont t pourvues dune piste cyclo-pitonne parallle la bande de circulation. Les emplacements de parking et les accs ont t raliss en dalles de bton triangulaires. Tous les revtements sont raliss en bton lav base de graviers siliceux de mer : la voie de circulation et la piste cyclo-pitonne en bton monolithique, les dalles partir dlments prfabriqus. Aux carrefours, un bton imprim a t utilis. Le choix des granulats et du dessin du bton imprim font rfrence lesthtique de la plage de la Mer du Nord toute proche.

photo: LR

E

1.VOIRIESENBTONDANSLESQUARTIERSETLOTISSEMENTS

A. Nullens


1.VOIRIESENBTONDANSLESQUARTIERSETLOTISSEMENTS

Avant-projet

Profil en travers type

Grontm

ij Vlaanderen (traduction: FEBELCEM)


Un nouveau projet dhabitation Kouter a t conu dans le prolongement du quartier existant De Biesten Eke-Nazareth. Ce projet comprend la cration de nouvelles rues et la construction de maisons passives. Les revtements ont t raliss en bton gris clair bross transversalement pour les rues et en bton lav noir et rouge pour les carrefours et les casse-vitesse. Outre sa longue dure de vie sans entretien, le bton offre lavantage dtre robuste et de rsister la circulation dengins de chantier lourds pendant la phase de construction intensive des nouvelles habitations.

Projet : Grontmij Vlaanderen et Fris in het Landschap

Comme lexprime le bureau de conception, ce projet a pour ambition de dvelopper un quartier dhabitation agrment despaces publics attrayants de nature optimiser la qualit de vie dans le quartier et aux alentours, tout en donnant au quartier Clement un aspect distinctif au sein de la ville de Saint-Nicolas.

Le projet porte sur la construction denviron 695 habitations et dun parc de 4,2 ha sur une superficie totale de prs de 29 ha. Les crateurs du projet ont opt pour un espace public durable empreinte cologique rduite au minimum. Cette volont se traduit entre autres par les caractristiques suivantes : un mode de construction compact pour les habitations basse-nergie ;

une structure verte concentre ;

un trafic fluide avec limitation du nombre de vhicules ;

une gestion des eaux par des fosss urbains, quand cest possible, le recours des revtements drainants.

Revtement de route dans le quartier De Biesten, ralis in 1990.

Nouveau lotissement Kouter.

1.2 NAzARETh-EkE DE BIESTEN ET kOUTER

1.3 SINT-NIkLAAS qUARTIER CLEMENT

A. Nullens


Pour ce qui est de la voirie, deux voies de pntration principales sont prvues, compltes par des ruelles donnant accs aux habitations et par des places latrales , o la qualit de vie prime. Dans le but de limiter la circulation automobile, le plan prvoit une voie rserve aux bus et un rseau de pistes cyclables, de voies pitonnes et de jeux. Le tableau ci-dessus rsume les matriaux choisis pour les divers types de revtements routiers.

Dans ce projet, le bton est le matriau de revtement omniprsent, tant sous forme monolithique que sous forme de petits lments, pour la voirie comme pour les bordures et les filets deau. Ainsi, les critres de qualit de lespace de vie et de durabilit sont respects.La construction du projet dbutera en 2012 pour se prolonger jusquen 2022 environ.

TYPE DE ROUTE REVTEMENT TRAITEMENT DE SURFACE

Voies de pntration principales et voies rserves aux bus

Voie de circulation Bton coul en place avec enduit bitumeux pour la piste cyclable Bross transversalement couleur grise

Voies pitonnes Pavs en bton 22 x 22 x 8/10 cmRuelles

Voie de circulation Bton coul en place Lav color Filet deau Pavs en bton Fosss Pavs en bton

Places latrales

Bton coul en place ralis en bandes distinctes avec bande de sparation en pavs de bton drainant

Lav color

Piste cyclable et pitonne Bton coul en place Bross transversalement couleur grise

Grontm

ij Vlaanderen

Profil transversal type : ruelle avec foss


2.VOIRIESENBTONDANSLESESPACESRURAUXETDEPROMENADES

Les chemins avec bandes de roulement sont particulirement indiqus comme voiries soumises au trafic agricole mais aussi comme chemin de promenade. Le revtement en bton est uniquement pos hauteur des frayes des vhicules. La bande se trouvant entre les frayes reste non revtue. Ces chemins sintgrent donc parfaitement dans le paysage.

Ces voiries en bton sont utilises en Belgique depuis la fin des annes 1990. Nanmoins de nombreux cantons suisses les ont largement adoptes depuis les annes 1980 avec la prise de conscience cologique de la population.

Les chemins bi-bandes sont raliss sur une fondation en empierrement de 20 25 cm dpaisseur. La fondation est pose sur toute la largeur de la route. La largeur des bandes de roulement nest idalement pas infrieure 100 cm de manire protger le revtement contre les effets de bords causs par le charroi agricole. En fonction de la largeur totale de la voirie, le solde choit la bande mdiane. Cette bande ensemence aura une largeur

minimale de 80 cm. Si lon dsire crer un effet plus dissuasif pour le trafic parasite, la bande centrale peut tre un peu plus large tout en maintenant une largeur minimale de 100 cm pour les bandes de roulement. Le profil en travers de la voirie bi-bandes cre en 2004 dans le cadre du remembrement de Lincent est donn titre dexemple. Le revtement est en dalles de bton de 22 cm dpaisseur et de 2 m de longueur. Les joints transversaux non goujonns sont crs par sciage du bton sur une profondeur gale au de lpaisseur du revtement. Une attention toute parti-culire doit tre apporte aux carrefours, aux virages de faible rayon et aux zones de sorties des parcelles afin que les roues des engins agricoles ne provoquent pas dornires dans la bande centrale. De mme, des aires de croisement doivent tre amnages. Dans ces diffrentes zones, le revtement est pos sur toute la largeur de la voirie.

La bande centra le est gnra lement remblaye de terre vgtale avant dtre ensemence. Nanmoins, dans les zones constamment humides ou forte pente, il est recommand de prvoir un remblai non de terre vgtale mais contenant des granulats comme par exemple un produit de scalpage.

2.1 LES VOIRIES BI-BANDES

Exemple de profil en travers pour une voirie bi-bandes (source : Lincent, 2004, SPW)


Les voiries bi-bandes reprsentent un compromis entre les exigences relatives lexploitation dun terrain et les exigences lies lenvironnement et lcologie. Les avantages cologiques peuvent tre rsums comme suit : surface de roulement consolide rduite de 25 % ; moindre perturbation du cycle de leau ; rduction de leffet de barrire pour la faune ; prservation des rgions dignes de protection grce leffet de barrire (obstacle la circulation non dsire en laissant pousser lherbe sur la bande mdiane).

Exemple daire de croisement. Celle-ci est annonce par un arbre.

Les aires de croisement, les virages de faible rayon et les carrefours sont entirement btonns sur une distance suffisamment longue de manire viter les dgts aux zones non btonnes. A noter que dans ces zones, les dalles peuvent avoir une longueur classique de 4 5 m.


Mise en uvre dune voirie bi-bandes.

En 2007, lInstitut Bruxellois de Gestion et de lEnvironnement (IBGE) a ralis une voirie bi-bandes dans un espace vert de potagers collectifs situ au Carr Tillens Uccle. Le chemin est en bton color lav. Les deux bandes de 100 cm de largeur sont spares par une bande de terre mlange du gravier de lave. Cette conception a t choisie car les pentes sont fortes certains endroits et des vhicules de service doivent y passer (photo 2011).


Chemin en bton sec compact Diepenbeek. Mise en uvre en 1998 et tat actuel de la route en 2011.

Le bton sec compact, ayant pour principales caractristiques une granularit continue, un calibre maximum des granulats limit 20 mm, une faible teneur en eau et une teneur en ciment relativement leve (200 250 kg/m3) se situe en fait entre le bton maigre et le bton routier classique. En effet, il est mis en uvre comme un bton maigre mais ses rsistances mcaniques sont proches de celles dun bton riche. Il peut tre utilis comme matriau de fondation mais aussi comme revtement de routes agricoles ou forestires ou de chemins de promenade pour les cyclistes et les cavaliers.

Le bton sec compact est un mlange qui est fabriqu en centrale bton. Le mlange est pos en une seule couche de 15 25 cm dpaisseur laide dune finisseuse ou dune niveleuse. Il doit tre compact statique-ment et par vibration avec des compacteurs lourds. Les oprations doivent tre termines au plus tard deux heures aprs la fabrication du mlange et le bton peut tre circul prati-quement tout de suite aprs compactage et protection contre la dessiccation.

Dans un revtement en bton sec compact, des joints doivent tre raliss sur une profondeur gale au de lpaisseur et des distances respectives de maximum 4 m.

Les matriaux utiliss pour le bton sec compact doivent rpondre aux mmes exigences que les matriaux utiliss pour le bton maigre de fondation. La granulomtrie est cependant limite 20 mm voire 14 mm. Afin dobtenir une structure indformable, des gravillons et du sable de concassage sont prfrentiellement utiliss.

En Belgique, il existe depuis la seconde moiti des annes 1990, des spcifications gnrales de cahiers des charges en la matire. La diffrence est faite entre le BSC20 et le BSC30 (rsistance la compression moyenne aprs 90 jours de respectivement 20 et 30 N/mm2). Le BSC20 est le plus souvent utilis dans le cas de fondations et le BSC30 comme revtement.

Dans le cas de voies vertes en bton sec compact (outre la rigidit du matriau et donc sa praticabilit par tout type de temps), ce revtement se confond bien dans le paysage par sa couleur naturelle. En effet, la voirie obtenue ressemble plus un chemin de terre bien stabilis ou un chemin empierr qu une voirie en bton.

2.2LES ChEMINS EN BTONSEC COMPACT


La Promenade Verte en Rgion de Bruxelles-Capitale est un projet men par Bruxelles Environne-ment. Les matres douvrages sont le Service public fdral Mobilit et Transports Beliris pour Bruxelles en ce qui concerne les travaux et lInstitut Bruxellois de Gestion et de lEnvironnement, lIBGE, en ce qui concerne les tudes. Il sagit dune boucle de plus de 60 km permettant aux pitons et aux cyclistes de faire le tour complet de la Rgion. La richesse de cette ceinture est en grande partie constitue par sa grande diversit de paysages. En certains endroits, le promeneur est mme surpris par les paysages bucoliques. Dans dautres parties, ce sont les parcs, bosquets et autres marais qui soffrent aux regards des promeneurs.

La Promenade Verte redonne une visibilit des endroits qui, auparavant, ntaient pas accessibles au grand public. Une partie des chemins existait dj et a seulement t adapte. Une autre partie du parcours a d tre compltement amnage. Sans entrer dans les dtails de conception et dexcution, nous citons ci-aprs quelques ouvrages en bton qui contribuent la qualit paysagre ou qui visent rendre lutilisation par les pitons et les cyclistes plus agrable et confortable.

La passerelle cyclo-pitonne est situe sur lancienne ligne ferroviaire L 160 Bruxelles-Tervueren qui relie la station Delta Stockel. A Auderghem, elle permet de rejoindre la Promenade Verte rgionale. Ce parcours de prs de 6 km est appel la Promenade du Chemin de fer. La passerelle est compose dune longue dalle en bton arm (il sagit dun monolithe de 58 m x 4.50 m x 0.30 m coul en une seule phase), soutenue de manire chaotique par 37 poteaux en bois (douglas). La stabilit horizontale est assure par les deux cules en bton ; les poteaux, rotuls chaque extrmit, ne reprennent que les charges verticales.

Lors de la conception, lobjectif du bureau dtudes Dessin et Construction a t de raliser un bton durable, et donc de contrler la tenue au gel ainsi que la protection des armatures contre une corrosion ventuelle. Ces deux pathologies sont, en effet, dans nos rgions les principaux moteurs de la dgradation des ouvrages en bton arm. Cet objectif de durabilit est primordial. En effet, le tablier en bton couvre en une seule opration toutes les fonctions : il est la fois structure, revtement et parement.

Le bton mis en uvre peut tre qualifi de bton hautes performances. Sa teneur en ciment CEM III/A 42,5 N LA est de lordre de 450 kg/m3 et son E/C est de lordre de 0,40. Les gravillons sont de coloration homogne ocre et la fraction mortier du bton est, de plus, colore par lajout dun pigment ocre. Cette coloration ocre est en fait, celle qui gouverne quasi lensemble des btons de la Promenade Verte pour sa bonne intgration paysagre. Comme il ressort des contrles raliss lors du chantier, le bton peut tre class en classe de rsistance C50/60.

En dbut de chantier, plusieurs chantil-lons ont t raliss. Ceux-ci taient prvus au Cahier Spcial des Charges en quantit prsume afin de valider la composition et la mise en uvre du bton, et de sapprocher le mieux possible des performances et des critres daspects souhaits.

Un essai dfinitif, grandeur nature et sur site, a galement t ralis dans les mmes conditions (y compris sur chafaudages) que le coulage de la dalle de tablier elle-mme, afin de valider les dernires prescriptions de mise en uvre avant coulage de la dalle de tablier dfinitive.

Des prcautions importantes ont t prises pour matriser le retrait du bton et donc

2.3LA PROMENADE VERTE DE LA RgION DE BRUxELLES-CAPITALE

2.3.1 LA PASSERELLE EN BTON COLOR


toute fissuration non dsire. Lauteur de projet cite cet effet le Professeur Pierre-Claude Atcin de lUniversit de Sherbrooke : le bton normal na pas de retrait sil est continuellement mri sous leau : au contraire, il gonfle {Aitcin 1999}.En effet, immdiatement aprs mise en uvre du bton, ds le dbut de la prise du ciment, et durant 28 jours calendrier aprs le coulage de la dalle, le bton a t maintenu dans des conditions de forte humidit. Le systme mis en place est double :

dune part un systme de mrissement constitu dun tapis de coco plac la surface du bton et arros de manire automatique par brumisateur ;

et dautre part, un systme de mrissement pour les deux faces latrales et la face infrieure : remplissage des canaux latraux par alimentation rgulire en eau. La face infrieure est alimente en eau par une membrane constitue dune nappe filtrante de fibres polypropylne qui assure une fonction drainante. En effet, la membrane communique avec les canaux latraux qui lalimentent en eau.

Aprs cette pr iode de mrissement, le platelage de la passerelle a subi son traitement de surface dfinitif savoir un sablage. Le degr de profondeur dattaque du sablage a t dfini sur base dchantillons dont la variation de la granulomtrie et du type de sable utilis, de la pression, de la distance et du temps de passage de la lance ont t tudis. A noter que les deux cules de la passerelle ont subi une finition identique.

Dessin et Construction


Sablage du bton durci et aspect du bton.

Mise en uvre du bton.



Systme de mrissement sous eau


Aspect du bton color lav.

Accs en forte pente au tronon de la Promenade Verte empruntant lancienne ligne ferroviaire L 160 Bruxelles-Tervueren Auderghem, Woluwe-Saint-Pierre et Woluwe-Saint-Lambert.

LES BTONS COLORS LAVS

Les revtements utiliss pour la Promenade Verte rgionale sadaptent au contexte local et sont assez varis : dolomie, dolomie stabilise au ciment, concass de porphyre, Pas mal dendroits sont revtus dun bton color lav ocre. Cest entre autre le cas o la promenade longe des quartiers habits ou des endroits fort pentus. Le revtement rigide en bton permet, en effet, damliorer laccs des usagers.

Le bton color lav ocre a t choisi pour des raisons dintgration et de discrtion par rapport lenvironnement semi-urbain dans lequel il sinscrit. La coloration est obtenue en utilisant un colorant beige ainsi que des granulats de coloration beige homogne (sable de rivire et grs de Fontenoille).

2.3.2 LES BTONS DE REVTEMENT


LES BTONS CAVERNEUx OU PERMABLES

Le Chemin des Silex Watermael-Boitsfort.

Un autre type de bton de revtement mis en uvre est un bton permable (caverneux) teint. Le but recherch est la stabilisation dun chemin de terre en forte pente dans la fort de Soignes. Ce bton permable teint dans la masse (teinte ocre) a, aprs mise en uvre, t recouvert dune fine pellicule de terre et de sable destine fondre lintervention dans lenvironnement existant. Ce point est important puisquil sagit ici dun site protg par la Commission des Monuments et Sites.

Le bton caverneux est compos dun squelette granulomtrique discontinu. En effet, il contient des gravillons 8/22 mais ne contient pas de sable. Sa rsistance mcanique est rela-tivement faible, elle varie de 5 10 N/mm2 mais suffisante pour obtenir une structure stable et durable mme sous de leau courante. La mise en uvre se fait par damage manuel. Aprs compactage, le bton est recouvert dune fine couche de sable et de terre.

Promenade Verterue Engeland Uccle, le long de la rserve naturelle de Kinsendael.


Lentre de la Fort de Soignes par la Drve de Pinnebeek Watermael-Boitsfort dbute par un tronon en forte pentedont le revtement est constitu dun bton caverneux.Voir galement photo de couverture. ( IGBE)

Photo en bas gauche et page 23 : situation en avril 2011.


Aprs compactage, le dcoffrage est assez rapide de manire permettre le nettoyage de la surface dcoffre et faire ainsi lgrement apparatre les granulats.

2.3.3 LES BTONS DE TyPE TERRE gRATTE

Le pis est un systme constructif en terre crue, comme la bauge ou le torchis. Il est mis en uvre par compactage dans des coffrages. La terre est idalement graveleuse et argileuse (le mlange est gnralement constitu de 30 % dargile et de 70 % de sable et graviers), mais souvent les constructions en pis sont ralises avec des terres fines. Il sagit dune technique ancienne, qui a connu un regain dintrt dans le monde occidental suite aux travaux de Franois Cointeraux (XVIIe sicle) sur le sujet. Ses ouvrages ont t traduits et diffuss dans le monde entier. En France, il existe une grande quantit de btiments ruraux en pis datant des XVIIIe, XIXe et dbut du XXe sicle dans la rgion Rhne-Alpes. Nanmoins, le savoir-faire en a presque disparu, malgr un certain intrt actuel pour ce matriau au bilan cologique exceptionnel. En France, les murs en pis non recouverts de crpi laissent souvent voir les couches de mortier (sapines) qui servent amliorer la cohsion entre les diffrentes couches. Dans dautres rgions, il ny a pas de liants entre les diffrentes banches (comme au Maroc par exemple). Sur certains murs en pis, les couches de mortier rapproches (moins de 50 cm dcart), visibles en surface, ont un autre rle. Elles sont disposes uniquement sur les bords du banchage en mme temps que la terre soit pour amliorer la rsistance lrosion de la surface du mur, soit pour amliorer laccroche de lenduit.

Cest limage de ce type de systme que lauteur de projet a imagin de raliser des murs de soutnement ou des petits ouvrages en bton de type terre gratte cest--dire en bton teint dont laspect de surface tend se rapprocher dun mur en terre stabilise compacte tout en tant rsistant aux influences climatiques de nos rgions.

Les schmas c i -aprs montrent une coupe-type de ces ouvrages. Ceux-ci sont faiblement arms, il sagit de murs poids uniquement. Le bton est principalement compos de gravillons rouls de teintes diverses. Il est galement pigment par lajout dun colorant ocre et sa classe de rsistance correspond un bton C25/30. Il est mis en uvre ltat trs sec et compact manuelle-ment ou machinalement mais sans vibration, par couche denviron 20 cm. Les coffrages utiliss sont en bois lisse pour retrouver, par couche, une partie lisse en partie suprieure et une partie rugueuse en partie infrieure, suite au gradient de compactage. Le dcoffrage est assez rapide de manire permettre le nettoyage de la surface dcoffre et faire ainsi lgrement apparatre les granulats dans les portions rugueuses des murs. Il va de soi que la particularit de cette technique a ncessit la ralisation de quelques chan-tillons, de manire notamment former le personnel excutant sur chantier.


Coupe longitudinale

Coupe transversale



Alle du Bois des Quwes Limelette.

2.4 UNE PISTE CyCLO-PITONNE

EN BTON IMPRIM

La technique du bton imprim est bien connue. Elle consiste appliquer la surface du bton frais une matrice laspect de pavs, de dalles ou de pierres, afin dobtenir un effet visuel harmonieux. La libert de conception de formes et daspects de surface combine avec des possibilits de couleurs diverses, permet dagencer et de paysager lespace couvrir. Cette solution est principalement utilise en milieu urbain, et est rserve des applica-tions particulires, telles que les passages pour pitons, les giratoires, les dispositifs surlevs de voirie, les arrts dautobus, Nanmoins, la Ville dOttignies-Louvain-la-Neuve a rcemment rhabilit une ancienne voirie cyclo-pitonne en pierre naturelle au moyen dun revtement en bton imprim. Le bton a t mis en uvre sur une paisseur de 20 cm laide dune machine coffrages glissants. Immdiatement aprs mise en

uvre, un produit dmoulant empchant ladhrence du dispositif dimpression au bton frais est appliqu et la surface est imprime au moyen dun rouleau mont sur un manche double articulation. La surface du rouleau est telle quelle imprime la surface du bton un motif semblable un pavage en pierre naturelle. Les btons subissant comme traitement de surface une impression ne sont gnralement pas mis en uvre la machine coffrages glissants car dans ce cas, le bton est assez consistant. Ceci explique pourquoi limpres-sion du bton, dans le cas de cette alle, est assez faible.La couleur du revtement est ici grise, cest--dire la couleur naturelle du bton. Un revtement en bton color est galement possible. Dans ce cas, le bton sera color dans la masse par lajout dun pigment.


Mise en uvre dune voirie en bton imprim au moyen dune machine coffrages glissants.

Le bton est protg contre la dessicca-tion par pulvrisation dun produit de cure directement aprs lim-pression du revtement.

Le bton est imprim par simple passage du rouleau.

Immdiatement aprs mise en place du bton laide de la slipform, la surface du revtement est lisse au moyen dune taloche monte sur un manche double articulation. Un agent de dmoulage (incolore) est pulvris; celui-ci empche ladhrence du rouleau dimpres-sion au bton frais.


CONCLUSION

Le bton est souvent considr comme un matriau rude, froid et ne permettant pas la moindre crativit. Or, il peut tre mis en uvre sous les formes les plus diverses. Sa robustesse et sa durabilit conjugues laspect conomique font du bton le matriau de construction le plus universel. Sans lui, de nombreux ouvrages tels que des ponts, des btiments, des barrages, des stations dpuration nauraient pas pu exister. Le bton sinscrit donc parfaitement dans le contexte du dveloppement durable. De plus, ses capacits presque infinies dintgration grce entre autre la gamme des matriaux actuellement disponibles permettent une relle amlioration et valo-risation esthtique de notre cadre de vie. Les diffrents exemples dcrits dans cette publication mettent profit quelques possibilits dintgration quoffre le bton.

Les auteurs remercient pour leur prcieuse collaboration :

Philippe De Staercke (IBGE Bruxelles Environnement, Division Espaces Verts)

Yvon Mosseray (Bureau dEtudes, Architecture, Urbanisme et Stabilit Dessin & Construction)

Frdric Robinet (Service Public de Wallonie / Comit de Remembrement de Lincent)

Florian Parent (Service Travaux et Environnement de la Ville dOttignies-Louvain-La-Neuve)

Maarten Herbots (Grontmij Vlaanderen)

Sophie Watelle (AGSO) photo dos de couverture : A. Nullens

CebulletinestpubliparFEBELCEMFdrationdelIndustrieCimentireBelgeBldduSouverain681170Bruxellestl.026455211fax026400670www.febelcem.beinfo@febelcem.be

Auteur:IrC.Ployaert(encoll.avecIrL.Rens)

Dptlgal:D/2011/0280/08

d.resp.:A.Jasienski

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