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Sujet élaboré par une cellule pédagogique nationale CONCOURS INTERNE ET TROISIÈME CONCOURS D’ATTACHÉ TERRITORIAL SESSION 2018 ÉPREUVE DE RAPPORT AVEC SOLUTIONS OPÉRATIONNELLES ÉPREUVE D’ADMISSIBILITÉ : CONCOURS INTERNE : Rédaction, à l’aide des éléments d’un dossier soulevant un problème sanitaire et social rencontré par une collectivité territoriale, d’un rapport faisant appel à l’esprit d’analyse et de synthèse du candidat, à son aptitude à situer le sujet traité dans son contexte général et à ses capacités rédactionnelles, afin de dégager des solutions opérationnelles appropriées. TROISIÈME CONCOURS : Rédaction, à partir des éléments d’un dossier soulevant un problème sanitaire et social rencontré par une collectivité territoriale, d’un rapport faisant appel à l’esprit d’analyse et de synthèse du candidat, à son aptitude à situer le sujet traité dans son contexte général et à ses capacités rédactionnelles, afin de dégager des solutions opérationnelles appropriées. Durée : 4 heures Coefficient : 4 SPÉCIALITÉ : GESTION DU SECTEUR SANITAIRE ET SOCIAL À LIRE ATTENTIVEMENT AVANT DE TRAITER LE SUJET : Vous ne devez faire apparaître aucun signe distinctif dans votre copie, ni votre nom ou un nom fictif, ni initiales, ni votre numéro de convocation, ni le nom de votre collectivité employeur, de la commune où vous résidez ou du lieu de la salle d’examen où vous composez, ni nom de collectivité fictif non indiqué dans le sujet, ni signature ou paraphe. Sauf consignes particulières figurant dans le sujet, vous devez impérativement utiliser une seule et même couleur non effaçable pour écrire et/ou souligner. Seule l’encre noire ou l’encre bleue est autorisée. L’utilisation de plus d’une couleur, d’une couleur non autorisée, d’un surligneur pourra être considérée comme un signe distinctif. Le non-respect des règles ci-dessus peut entraîner l’annulation de la copie par le jury. Les feuilles de brouillon ne seront en aucun cas prises en compte. Ce sujet comprend 36 pages. Il appartient au candidat de vérifier que le document comprend le nombre de pages indiqué. S’il est incomplet, en avertir le surveillant.

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Sujet élaboré par une cellule pédagogique nationale

CONCOURS INTERNE ET TROISIÈME CONCOURS D’ATTACHÉ TERRITORIAL

SESSION 2018

ÉPREUVE DE RAPPORT AVEC SOLUTIONS OPÉRATIONNELLES

ÉPREUVE D’ADMISSIBILITÉ :

CONCOURS INTERNE : Rédaction, à l’aide des éléments d’un dossier soulevant un problème sanitaire et social rencontré par une collectivité territoriale, d’un rapport faisant appel à l’esprit d’analyse et de synthèse du candidat, à son aptitude à situer le sujet traité dans son contexte général et à ses capacités rédactionnelles, afin de dégager des solutions opérationnelles appropriées.

TROISIÈME CONCOURS : Rédaction, à partir des éléments d’un dossier soulevant un problème sanitaire et social rencontré par une collectivité territoriale, d’un rapport faisant appel à l’esprit d’analyse et de synthèse du candidat, à son aptitude à situer le sujet traité dans son contexte général et à ses capacités rédactionnelles, afin de dégager des solutions opérationnelles appropriées.

Durée : 4 heuresCoefficient : 4

SPÉCIALITÉ : GESTION DU SECTEUR SANITAIRE ET SOCIAL

À LIRE ATTENTIVEMENT AVANT DE TRAITER LE SUJET :

Vous ne devez faire apparaître aucun signe distinctif dans votre copie, ni votre nom ou unnom fictif, ni initiales, ni votre numéro de convocation, ni le nom de votre collectivitéemployeur, de la commune où vous résidez ou du lieu de la salle d’examen où vouscomposez, ni nom de collectivité fictif non indiqué dans le sujet, ni signature ou paraphe.

Sauf consignes particulières figurant dans le sujet, vous devez impérativement utiliserune seule et même couleur non effaçable pour écrire et/ou souligner. Seule l’encre noireou l’encre bleue est autorisée. L’utilisation de plus d’une couleur, d’une couleur nonautorisée, d’un surligneur pourra être considérée comme un signe distinctif.

Le non-respect des règles ci-dessus peut entraîner l’annulation de la copie par le jury.

Les feuilles de brouillon ne seront en aucun cas prises en compte.

Ce sujet comprend 36 pages.

Il appartient au candidat de vérifier que le document comprendle nombre de pages indiqué.

S’il est incomplet, en avertir le surveillant.

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Vous êtes attaché territorial au sein du CCAS d’Alpha (100 000 habitants), chef du service Cohésion Sociale. À ce titre, vous gérez les nouvelles relations aux usagers dans un contexte de dématérialisation des services publics.

Votre service constate une forte hausse de la fréquentation de son accueil, et notamment de l’activité des 3 médiateurs écrivains publics du CCAS, qui a doublé en 4 ans, passant de 4 000 à 16 000 sollicitations. La hausse des demandes est en relation directe avec la dématérialisation de nombreux dispositifs sociaux (pôle emploi, Caisse d’AllocationsFamiliales, Caisse Primaire d’Assurance Maladie, Caisses de Retraite, Impôts,…).

Le CCAS constate les difficultés d’une partie non négligeable de la population à effectuer ses démarches en toute autonomie. En outre, les travailleurs sociaux, eux-mêmes confrontés à l’e-administration, expriment leur difficulté à mener à bien leurs missions d’accompagnement social.

Dans ce contexte, le Président du CCAS vous demande de rédiger, à son attention, unrapport sur l’accompagnement au numérique, permettant de dégager des solutions opérationnelles appropriées afin de favoriser l’autonomie des habitants dans leurs démarches.

Vous rédigerez ce rapport à l’aide des éléments du dossier et en mobilisant vos connaissances.

Liste des documents :

Document 1 : « E-administration : la double peine des personnes en difficulté » - Elodie Alberola et al. - Credoc.fr - Avril 2017- 4 pages

Document 2 : « Numérique et administration : quels enjeux ? » - Rapport IRA de

Nantes - Juin 2016 - 8 pages

Document 3 : « Dématérialisation des services publics : relever le défi » (extrait) - Les cahiers connexions solidaires n°3 - 1er trimestre 2016 - 9 pages

Document 4 : « Baromètre 2016 de l'e-administration : les Français de plus en plus séduits » - Bruno Texier - archimag.com - 23 novembre 2016 -1 page

Document 5 : « Qu’est-ce qu’une Maison de services au public ? » - Maisondesservicesaupublic.fr – mis à jour le 3 juin 2016 - 1 page

Document 6 : « À Amiens, la révolution numérique transforme l’action sociale » - Nathalie Picard - La Gazette Santé-Social - Novembre 2017 - 1page

Document 7 : « Écrire pour et sur le travail social - Numérique et travail social en 4 questions… » - Didier Dubasque - dubasque.org - 9 juin 2017 - 3 pages

Document 8 : « Numérique. Vers une action sociale 2.0 ? » - Nathalie Levray - LaGazette santé-social - Juin-juillet 2016 - 7 pages

Documents reproduits avec l’autorisation du C.F.C.

Certains documents peuvent comporter des renvois à des notes ou à des documents

non fournis car non indispensables à la compréhension du sujet.

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CENTRE DE RECHERCHE POUR L’ÉTUDE ET L’OBSERVATION DES CONDITIONS DE VIE

ÉLODIE ALBEROLA, PATRICIA CROUTTE, SANDRA HOIBIAN

E-administration : la double peine des personnesen difficulté

Consommation et modes de vie

N° 288 • ISSN 0295-9976 • avril 2017

Le mouvement de digitalisation à l’œuvre dans nos sociétés est de plus en plus soutenu, accompagné et souhaité par les politiques publiques. Les pouvoirs publics voient dans le numérique un levier de croissance écono-mique et d’emploi, un moyen de rationaliser et d’alléger les finances publiques et une voie d’amélioration du bien-être des citoyens. La stratégie de « Marché unique numérique » figure ainsi parmi les dix axes prioritaires de l’Union européenne. L’objectif est notamment d’assurer un accès homogène des individus et des entreprises aux services et offres en ligne.A priori, cette stratégie recèle de nombreuses potentialités d’amélioration des conditions de vie, tant sur le plan de la consommation (gains de pouvoir d’achat, accès à une offre plus diversifiée) que sur le plan des services publics (efficacité, fluidité des démarches, économies, etc.).Une récente recherche du CRÉDOC sur l’exemple français montre cependant que, dans un pays plutôt bien placé tant sur le plan des équipe-ments que sur celui des usages, subsiste un réel enjeu d’inclusion des publics dits fragiles. Personnes âgées, personnes handicapées ou souffrant de maladie chronique, alloca-taires de minima sociaux, habitants de zone rurale restent en effet sur le bord du chemin digital alors même que les services publics qui s’adressent à eux communiquent de plus en plus via internet. Un accompagnement person-nalisé et incarné semble indispensable pour éviter que les difficultés de ces personnes ne s’accentuent par le développement de la digita-lisation des démarches et des contacts avec les administrations publiques.

> Internet, un univers éloigné pour les plus fragiles

À première vue, la France est bien placée s’agissant de l’e-administration. En moyenne, en 2016, 48 % des Européens contactent les services publics grâce à internet. Avec 66 % de contacts, la France arrive au 8e rang, certes loin derrière les pays nordiques (88 % au Danemark) mais devant l’Alle-magne (55 %), la Belgique (55 %) ou le Royaume-Uni (53 %), (cf. carte en

page 4).Malgré tout, quelques catégories restent moins bien équipées, que ce soit en internet à domicile ou en équipements nomades, tablette et smartphone (voir encadré sur la réduction de la fracture numérique). De plus, même quand elles sont équipées, leur usage du numérique est moins développé. C’est le cas par exemple des personnes résidant en zone rurale, qui sont moins nombreuses à recourir aux démarches administratives et fiscales en ligne (50 % vs 67 % à Paris et dans son agglomération) ou des personnes souffrant d’un handicap ou d’une maladie chronique (46 %). L’impact de l’âge est très important : les plus âgés restent très éloignés de ce type de pratiques numériques : après 70 ans, moins d’une personne sur

DES ÉCARTS IMPORTANTS DANS L’USAGE DU NUMÉRIQUE

Pourcentages de personnes de 18 ans et plus ayant effectué des démarches administratives ou fiscales en ligne au cours des 12 derniers mois

62 %

18-24 ans

18 %

70 ans et plus

58 %

pas allocataire

52 %

allocataire

62 %

pas de handicap

46 %

handicap ou maladie chronique

67 %

agglomération parisienne

50 %

zone rurale

Moyenne de la population : 57 % des personnes de 18 ans et plus ont effectué des démarches administratives ou fiscales en ligne au cours des douze derniers mois

Source : CRÉDOC, données du Baromètre du numérique et de l’enquête Conditions de vie et aspirations, juin 2016.

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cinq a contacté les administrations via internet.

>Le paradoxe des objectifs de l’e-administration

Les dispositifs de protection sociale participent au mouvement de numé-risation alors même qu’ils sont conçus pour certaines catégories de popula-tion « fragilisées » et souvent éloignées de l’univers informatique. Même si l’évolution est positive, seulement 20 % des demandes ou renouvellements de logement social se faisaient en 2015 par internet (+ 12 points par rapport à 2014). C’est le cas de 45 % des demandes d’aide au logement (+ 12 points), de 59 % des inscriptions à Pôle emploi (+ 17 points) et de 63 % des demandes trimestrielles de RSA (+ 5 points en un an)Un des risques induits par la gestion de la protection sociale par les tech-nologies est de passer outre la multi-plicité des demandes ou des besoins. La dématérialisation entraîne en effet une forme de rationalisation des offres qui se heurte à la complexité des par-cours « hors des cases » des catégories cibles, et à la difficulté des personnes concernées à s’approprier les tech-niques nécessaires pour être en phase avec l’e-administration. La difficulté à chercher et traiter l’information en ligne pour faire valoir ses droits serait une des raisons du non-recours à certaines prestations sociales. Se repérer sans accompagnement sur les sites inter-net, gérer ses multiples mots de passe et identifiants, peut devenir un par-cours semé d’obstacles insurmontables. Certains, et notamment les plus âgés, développent une forme de complexe, voire de blocage : en 2013, 87 % des personnes de 70 ans et plus déclaraient se sentir incompétentes pour se servir d’un ordinateur. Ce taux est moindre mais tout de même non négligeable chez les habitants des zones rurales (55 %) ou chez les personnes souffrant d’un handicap ou d’une maladie chro-nique (62 %).Les effets de la précarité, du chômage et de l’isolement au sens large sont amplifiés par le manque d’expérience

et de culture numérique. La récente et totale numérisation des démarches de demande de la prime d’activité en est un exemple. La simulation et la demande de prestation ne sont pos-sibles que par internet. La tenue d’un compte personnel dématérialisé est un prérequis difficile à gérer (mémoire des codes, archivages des données…) pour des personnes relativement « désorien-tées » ou en situation d’urgence sociale.

>Un blocage pour près d’un Français sur trois

Face au développement des démarches administratives sur internet, les Fran-çais sont, globalement, plutôt confiants. 57 % ont déjà obtenu des informations administratives sur internet, 58 % ont déjà téléchargé ou rempli des formu-laires administratifs en ligne et 46 % ont déjà déclaré leurs revenus sur internet. Plus de deux personnes sur trois (68 %) ont déjà effectué, seules, l’une de ces trois démarches. Et 36 % ont même mené à bien, toujours sans aide, les trois opérations. À l’inverse, 13 % se sentent incapables d’en mener ne serait-ce qu’une seule. Enfin, 19 % sont dans une situation intermédiaire : elles l’ont déjà fait au moins une fois avec de l’aide ou s’en sentent capables, mais à condition d’être accompagnées.

>L’e-administration génère beaucoup d’inquiétude

Comment les Français réagissent-ils à la perspective de devoir accom-plir l’essentiel des démarches internet en ligne ? Quatre personnes sur dix se disent « très » ou « assez » inquiètes face à cette éventualité. Les plus âgées (72 % des 70 ans et plus) et les moins diplômées (68 % des non-diplômées) témoignent d’un niveau d’inquiétude plus fort encore. Les inquiétudes sont d’autant plus fortes que la personne est depuis peu de temps équipée d’un accès à internet à domicile, et plus

PRÈS D’UN FRANÇAIS SUR TROIS NE PEUT FAIRE SEUL UNE DÉMARCHE ADMINISTRATIVE EN LIGNE

Avez-vous déjà, vous personnellement, obtenu des informations administratives en ligne/téléchargé ou rempli des formulaires en ligne/déclaré vos revenus en ligne ? (en %)

Ne se sent capable de rien

36 21 11 19 13

32 %

A déjà fait seul les 3 A déjà fait seul 2 des 3 A déjà fait seul 1 des 3

L’a déjà fait avec de l'aide ou pourrait le faire

(seul ou avec de l'aide)

Source : CRÉDOC, enquête Conditions de vie et aspirations, juin 2016.

PRÈS D’UN FRANÇAIS SUR QUATRE INQUIET PAR LE DÉVELOPPEMENT DE L’E-ADMINISTRATION

Si vous deviez accomplir la plupart de vos démarches administratives et fiscales sur internet, seriez-vous plutôt ? (en %)

35 16

23

25

Pas du tout inquiet

Assez inquiet

Peu inquiet

Très inquiet 39 % d’inquiétude face aux démarches administratives en ligne

Source : CRÉDOC, enquête Conditions de vie et aspirations, juin 2016.

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encore quand elle ne l’est pas (jusqu’à 72 % d’inquiétude). Pour autant, même parmi les plus jeunes de nos conci-toyens et les plus diplômés, un peu plus d’une personne sur cinq fait état d’une certaine inquiétude vis-à-vis de la géné-ralisation des démarches en ligne.

>Une forte attente d’accompagnement humain

Certaines catégories de personnes, particulièrement distantes des usages numériques, requièrent un accom-pagnement spécifique sous peine d’une accentuation de leurs difficul-tés sociales. Parmi différentes pistes d’amélioration du service que la Caisse d’allocations familiales proposait à ses allocataires en 2014, le besoin de médiation humaine arrive loin devant la possibilité d’effectuer toutes ses démarches par internet. Cette attente d’un accompagnement humain est plus marquée chez les personnes souffrant d’un handicap, les septuagénaires, ou les habitants de zone rurale.Les Français suggèrent aux pouvoirs publics deux principaux objectifs à fixer en matière d’administration en ligne : l’aide et l’accompagnement dans des lieux de proximité à destination des personnes qui souhaitent apprendre à

LA PRÉFÉRENCE POUR UN ACCOMPAGNEMENT INCARNÉ CHEZ LES PUBLICS FRAGILISÉS

Parmi les points suivants, quels sont ceux que vous souhaiteriez que votre CAF vous propose en priorité au niveau du contenu de son service ? (total des deux réponses parmi les suivantes) : – un suivi plus personnalisé, des conseillers pouvant vous aider pour d’autres démarches ?,– une information régulière sur votre situation ?,– permettre d’effectuer toutes les démarches sur internet ?,– proposer plus de simulation de vos droits ?

Permettre d'effectuer toutes les démarches sur internetDes conseillers pouvant vous aider pour d'autres démarches

Communes rurales70 ans et plusSouffre d'un handicap

50

59

49

31

11

26

Guide de lecture : 50 % des personnes souffrant d’un handicap souhaitent que des conseillers de la CAF les aident pour d’autres démarches. 26 % le souhaitent poour effectuer toutes les démarches sur internet.Source : CRÉDOC, enquête Conditions de vie et aspirations pour la CNAF, début 2014.

réaliser de telles démarches (28 %), une plus grande simplicité d’utilisation des sites web (27 %). Il est également demandé que les pou-voirs publics fassent mieux connaître les services et démarches qu’il est

possible d’accomplir en ligne (16 %) et qu’ils offrent, en ligne, des outils d’aide et d’accompagnement sur les sites inter-net existants (15 %). Une meilleure sécurisation des sites n’est réclamée que par 9 % des répondants.

POUR UNE SIMPLIFICATION DES DÉMARCHES EN LIGNE

De plus en plus de démarches administratives se font sur internet. À ce sujet, quel devrait être, selon vous, l’objectif principal que doivent se fixer les pouvoirs publics en matière d’administration en ligne ? (en %)

2016

Proposer une aide et un accompagnement dans des lieux de proximité aux personnes qui souhaitent apprendre à réaliser de telles démarches sur internet

28

Proposer des sites plus simples à utiliser 27

Faire connaître davantage les services et démarches administratifs qui peuvent être réalisés en ligne

16

Proposer des outils d’aide et d’accompagnement sur les sites internet pour guider les usagers dans la réalisation de leurs démarches en ligne

15

Proposer des sites mieux sécurisés 9

Autres 4

Ne sait pas 2

Total 100

Source : CRÉDOC, enquête Conditions de vie et aspirations, juin 2016.Les personnes les plus âgées prônent plus souvent la mise en place d’aide et d’accompagnement dans des lieux de proximité (34 %).32 % des ouvriers et des étudiants réclament une simplification des sites.

L’ENQUÊTE DU CRÉDOC SUR LES CONDITIONS DE VIE ET LES ASPIRATIONS

Cette analyse s’appuie notamment sur des résultats issus de l’enquête permanente du CRÉDOC sur les « Conditions de vie et aspira-tions » de la population, laquelle est réalisée deux fois par an (hiver et printemps) depuis 1978, auprès d’un échantillon représentatif de la population, sélectionné selon la méthode des quotas. Ces quotas (région, taille d’aggloméra-tion, âge, sexe, catégorie sociale) sont calculés d’après les résultats du dernier recensement de la population. Un redressement final est effectué pour assurer la représentativité par rapport à la population nationale.Tous les résultats présentés dans ce document s’appuient sur des données recueillies en face à face auprès de 2 000 personnes représentatives du territoire français métropolitain.

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31

71

85

5

24

56

9

35

57

22

65

84

2003 2010 2016

Ensemble de la population

70 ans et plus

Non diplômés

Rural

Source : CRÉDOC, enquête Conditions de vie et aspirations, juin de chaque année.

CONTACTS DIGITAUX AVEC LES POUVOIRS PUBLICS : LA FRANCE FAIT FIGURE DE BONNE ÉLÈVE

Globalement la fracture numérique a tendance à se réduire sur le territoire français. En dix ans, les inégalités d’équipe-ment en ordinateur, internet et téléphone mobile ont été divisées par deux. Selon l’enquête Conditions de vie et aspi-rations du CRÉDOC, 15 % des Français n’ont pas internet à domicile à l’été 2016. Mais la proportion atteint presque un septuagénaire sur deux (43 %), 25 % des bas revenus et 21 % des personnes souffrant d’un handicap ou d’une mala-die chronique. À l’hiver 2014, 36 % des allocataires de mini-ma sociaux n’avaient pas accès à internet à leur domicile.À mesure que certains équipements se démocratisent (ordi-nateur, internet, haut débit, etc.), d’autres font leur appari-tion et recréent sans cesse de nouvelles frontières : la popu-lation est ainsi divisée selon qu’elle dispose (65 %) ou pas d’un smartphone. Et moins d’une personne sur deux dispose d’une tablette (40 %). Ces équipements nomades, portes d’entrée vers de nouveaux services et offres, sont encore très inégalement répartis dans la population : seuls 20 % des septuagénaires se sont offert un smartphone quand le taux culmine à 95 % chez les 18-24 ans.

Moins de 30 %

Pourcentages d'individus ayant des contacts avec les pouvoirs publics en ligne en Europe

De 30 % à 45 %

De 45 % à 52 %

De 52 % à 72 %

Supérieur à 72 %

Source : Eurostat 2016.

LA RÉDUCTION DE LA FRACTURE NUMÉRIQUE

PROPORTION D’INDIVIDUS ÉQUIPÉS D’UN ACCÈS INTERNET À DOMICILE

Directeur de la publication : Christian Tardivon Rédacteur en chef : Yvon

Rendu Relations publiques et presse : Isabelle

Delakian 01 40 77 85 10. E-mail : [email protected]

CRÉDOC, 142, rue du Chevaleret, 75013 Paris Commission paritaire n° 2193 AD/PC/DC www.credoc.fr

Design graphique : [email protected] - www.kit-de-com.fr6/36

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DOCUMENT 2

Numérique et administration : quels enjeux ? Un séminaire organisé par les attachés stagiaires de l'IRA de Nantes (27-28 juin 2016)

Entretien avec Mr J. VAN LANDUYT

I – La nécessité pour l’administration de lutter contre la fracture numérique

Selon le Premier ministre Manuel Valls « notre monde, c’est aussi l’ère du numérique qui relie les hommes et qui accélère l’échange des savoirs, des marchandises, des services. Et c’est pourquoi la fracture numérique est bien plus qu’une fracture technique, c’est une fracture économique, sociale et culturelle ».[1]

A/ La fracture numérique : quelle définition, quels enjeux ?

La fracture numérique désigne la disparité d’accès aux technologies informatiques et notamment Internet. Il s’agit d’une inégalité sociale et générationnelle, entre ceux qui s’adaptent, et ceux qui restent à l’écart de la société numérique. D’après le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), « les personnes qui n’utilisent pas internet appartiennent aujourd’hui à des catégories de la population bien spécifiques : 78 % d’entre elles ont plus de 60 ans, 90 % d’entre elles n’ont pas le Bac et 44 % disposent de revenus inférieurs à 1500€ par mois dans leur foyer ». [2]Les inégalités numériques se sont réduites, mais les personnes qui n’ont pas accès à internet apparaissent de plus en plus marginalisées par rapport à une tendance sociétale majeure.

1) Une fracture numérique multidimensionnelle

Si l’utilisation de l’ordinateur et d’Internet progresse en France, un tiers de la population n’est toujours pas équipée. Au-delà des questions de couverture du territoire par les réseaux, trois fractures numériques apparaissent non seulement dans la possession des outils mais également dans leur usage.

La première de ces fractures numériques s’incarne dans la fracture générationnelle. En effet, l’âge apparaît comme le facteur de discrimination le plus important : en 2009, 94 %des 12-17 ans et 89 % des 18-24 ans disposaient d’un micro-ordinateur, contre 21 % des 70 ans. A ces statistiques, il faut ajouter une utilisation moindre de cette technologie pour les tranches d’âge les plus âgées et notamment pour les plus de 60 ans. En effet, cette tranche d’âge semble dépassée voire indifférente devant les Technologies de l’information et de la communication (TIC) car celles-ci leur apparaissent difficile à maîtriser du fait notamment, de leur évolution constante.

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La seconde cause de la fracture numérique en France est l’inégalité géographique d’accès aux réseaux. En effet, un grand nombre de zones rurales et de haute montagne ne sont pas desservies par le réseau et sont désignées comme étant des « zones blanches » : Par exemple, en zones rurales, seuls 18 % des foyers sont connectés. Pour résoudre ces inégalités d’accès à internet et à la téléphonie mobile, le premier ministre s’est engagé à supprimer d’ici la fin de 2016 « les zones blanches », privées d’accès à ces réseaux 2G et 3G, quitte à contraindre les opérateurs par la loi.

Enfin, la fracture numérique est également une fracture sociale et culturelle. Ainsi, les personnes à revenus élevés, les cadres supérieurs, et les habitants d’agglomération, sont plus équipés et plus susceptibles d’utiliser plusieurs modes de connexion simultanées. « En 2013, 55% de la population pratiquait le commerce en ligne, mais le chiffre monte à 79% pour les 25-39 ans et 82% pour les diplômés du supérieur ». [3]

Pour Marc Bertrand et David Belliard dans Alternatives économiques, «l’économie numérique a un effet multiplicateur des inégalités, car ce sont les plus éduqués et les plus informés qui en tirent le mieux profit ».

Aux causes d’exclusion bien connues tel que le chômage, le faible niveau d’instruction, l’isolement, les mauvaises conditions de vie… vient s’ajouter la difficulté d’accéder au numérique. Si les raisons techniques ne sont plus en cause, ce constat s’explique par de grandes difficultés financières ou par une incapacité d’appréhender et maîtriser les usages du numérique, pour des raisons culturelles ou d’éducation.

2) Vers une évolution des fractures numériques

En France, on assiste actuellement à une résorption progressive des fractures générationnelle et géographique. Ainsi, s’il était essentiellement urbain dans les années 1990, l’équipement numérique tend aujourd’hui à se diffuser de manière homogène sur tout le territoire.

Répartition de l’équipement numérique dans les foyers en fonction de leur lieu d’habitation en 2013

Foyers disposant d’un ordinateur

Foyer disposant d’une connexion internet

En zone urbaine 69,4% 65,4%

En zone rurale 65,4% 58,7%

Source : rapport « les territoires numériques de demain », France Stratégie, 2013

En revanche, des différences subsistent en termes de la qualité de l’accès au réseau. Ainsi les territoires ruraux sont-ils encore majoritairement exclus de la couverture internet mobile 4G.

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Population ayant accès au réseau internet mobile 4G en fonction de leur opérateur mobile et de leur lieu d’habitation

Orange Bouygues SFR Free

En zone urbaine

99% 100% 93% 82%

En zone rurale

39% 34% 22% 20%

Source : Observatoire sur la couverture et la qualité des services mobiles, décembre 2015

La fracture générationnelle se réduit notamment du fait du vieillissement des « digital natives ». Néanmoins, il est nécessaire d’interroger le sens de cette étiquette. En effet, cette génération n’échappe pas à la fracture numérique, et il faut différencier les personnes nées avec le numérique de celles qui ont un réel savoir-faire en matière de TIC.

Parallèlement à la diminution des fractures géographiques et générationnelles, on assiste à une aggravation des fractures sociales et culturelles. Ainsi, les variables sociales et culturelles sont fortement corrélées à l’usage ou non du numérique.

S’il existe un arbitrage des foyers les plus pauvres en faveur des nouvelles technologies –en particulier pour les smartphones–, on observe que l’équipement en numérique augmente avec le salaire et la catégorie professionnelle. De la même manière, le niveau de diplôme du foyer détermine son niveau d’équipement. Comme le souligne le Centre d’analyse stratégique dans un rapport[4], ces fractures se cumulent et perdurent dans le temps si elles ne sont pas prises en charge. Les 16/25ans qui n’ont pas internet à leur domicile (16% en 2011) subiront donc ce « fossé numérique » tout au long de leur vie s’il n’est pas pris en charge rapidement. Il revient dès lors à l’administration numérique de porter son attention sur ces fractures, moins visibles, afin de les résorber.

B/ Au-delà de la diffusion numérique, la nécessité de lutter contre la fracture sociale et culturelle par l’usage

Lutter contre la fracture sociale et culturelle implique d’investir deux volets. Il convient tout d’abord de permettre à la plus large fraction de la population d’avoir accès au numérique. À titre complémentaire, il s’agit également d’accompagner les personnes dans leur utilisation, en prêtant une vigilance particulière à celles qui sont le moins à l’aise avec l’environnement numérique.

1) Garantir l’accès au numérique pour lutter contre la fracture sociale et culturelle

S’intéresser à l’accès au numérique suppose d’interroger l’accès au matériel numérique, « le hardware », mais également l’accès à l’abonnement à Internet qui permet son usage, le « software ».

Renforcer l’accessibilité au matériel informatique

Faciliter l’accès au matériel informatique apparaît comme une priorité. En effet, en 2013, près d’un quart de la population ne possède pas d’ordinateur. Le prix du matériel est le premier frein. En témoignent les différences de taux d’équipement entre les catégories socioprofessionnelles : en 2015, 97,8 % des cadres et professions libérales disposent d’un micro-ordinateur à leur domicile, contre 86 % des ouvriers. [5]

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Afin de réduire ces inégalités, des mesures gouvernementales et des projets associatifs sont déployés. À titre d’exemple, Ordi 2.0, qui est un programme du plan France numérique 2012-2020, permet à chaque personne de disposer d’un équipement. En régions, la chaîne comporte des donateurs (collecte du matériel informatique usagé), des facilitateurs (gestion), des reconditionneurs (chargés de donner une deuxième vie au matériel informatique), des recycleurs (en charge de la fin de vie du matériel usagé) et des bénéficiaires. De nombreuses associations ont également investi la question de l’égalité d’accès au matériel informatique. Parmi celles-ci, Emmaüs Connect propose le programme Connexion terrain afin d’acquérir des outils numériques tels que des téléphones et des ordinateurs à moindre coût.

Renforcer l’accessibilité des abonnements internet

En théorie, la concurrence entre les opérateurs devrait permettre de générer une baisse des tarifs d’abonnement et de diversifier les offres. Or, suite à la vague d’opérations de concentration des années 2005, 4 opérateurs se partagent 97 % du marché français du haut et du très haut débit[6].

Les tarifs sociaux permettent de corriger à la marge ce phénomène en proposant des prix d’abonnement réduits aux personnes les plus fragiles. Ainsi, Orange, seul fournisseur d’accès labellisé « tarif social », propose aux bénéficiaires du RSA une offre internet haut débit et appels illimités pour 20 € mensuels. Toutefois, ce tarif social présente des lacunes : faible visibilité, offres low cost plus intéressantes et un tarif qui reste toujours trop élevé pour de nombreux consommateurs.

Fort de ces constats, il semble utile d’étendre à l’accès à Internet Haut débit le principe de service universel mis en place par la directive européenne de 2002, modifiée en 2009, et qui existe notamment dans les communications téléphoniques[7]. En contrepartie de divers engagements, l’opérateur peut obtenir une compensation telle que la réduction de sa contribution au fonds de service universel.

2) Vers une politique d’accompagnement à l’usage du numérique pour lutter efficacement contre les fractures sociales et culturelles

La politique d’accompagnement vise prioritairement deux publics cibles : les personnes en difficulté d’insertion et les scolaires.

L’accompagnement des personnes en difficulté d’insertion

Concernant les personnes en difficultés d’insertion, il convient de rappeler que dans les 17% des français qui se considèrent déconnectés, 6 millions sont en situation de précarité. [8]

Afin de lutter contre cet état de fait, plusieurs initiatives se sont développées au niveau national, régional et local. Il est ainsi possible de mentionner à nouveau l’association Emmaüs Connect et son programme Connexions solidaires qui permet d’acquérir des compétences de base en téléphonie, Internet mobile, bureautique et Internet ainsi qu’une connaissance des services numériques clés. Par ailleurs, des missions de service civique numérique sont proposées et destinées à faciliter l’utilisation d’Internet par les seniors, les demandeurs d’emploi, les jeunes ou les scolaires. Ainsi, Pôle Emploi recrute des facilitateurs d’inclusion numérique pour accompagner ceux qui le désirent vers une meilleure compréhension du marché du travail en ligne et pour les aider à s’intégrer sur le marché du travail. Certains de ces facilitateurs sont dédiés aux demandeurs d’emploi en

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situation de handicap. Enfin, de nombreuses maisons de quartier emploient des médiateurs numériques.

L’accompagnement des scolaires

L’accompagnement à l’usage du numérique doit débuter dès l’enfance. Témoigne de cette nécessité l’enquête Program for International Student Assessment (PISA) réalisée en 2006 et menée par l’OCDE qui a mis en évidence la corrélation entre la maitrise de l’outil informatique et la réussite scolaire des élèves de 15 ans[9]. La France affiche en la matière un léger retard puisqu’en 2009 elle se situait à la 21ème place européenne pour l’usage des nouvelles technologies à l’école[10].

Éduquer les élèves au numérique permet de réduire la fracture cognitive. Ainsi en 2011, un Plan de développement des usages du numérique à l’école a été mis en place pour permettre l’apprentissage du numérique et de ses dangers. En outre, des outils numériques sont inclus dans le processus d’apprentissage. Cela s’illustre notamment par le développement de nouvelles ressources pédagogiques numériques et l’inclusion de nouveaux supports tel que le prévoit le Plan numérique 2016 (cf. encadré). Ces actions visent à rendre les apprentissages plus efficaces et proposent aux élèves un suivi individualisé. Il conviendrait désormais de veiller à inclure les élèves dans le processus de construction des cours, à l’image des pays d’Europe du Nord ou de la Corée du sud. Cependant ceci nécessite une formation des enseignants au et par le numérique.

ZOOM PLAN NUMERIQUE 2016

Ce plan, qui sera effectif à la rentrée 2016, prévoit le développement de méthodes d’apprentissage innovantes en lien avec les outils numériques afin de former des citoyens responsables et autonomes et de préparer les élèves aux emplois digitaux de demain.

Depuis la rentrée 2015, environ 600 collèges et écoles pilotes expérimentent de nouvelles formes d’enseignement et d’apprentissage selon 4 axes : 1) la formation des enseignants, 2) l’adaptation des ressources aux usages du numérique, 3) la mise à disposition de tablettes, 4) la diffusion de nouveaux usages numériques.

Bien que l’Union européenne soit globalement bien lotie, il est intéressant de constater qu’il persiste une disparité entre les pays dans l’accès et l’utilisation du numérique. Ainsi, 56 % seulement des ménages bulgares ont un accès internet contre 90 % des Finlandais et des Suédois. Mais l’accès au haut débit augmente progressivement, passant d’une moyenne européenne de 66 % en 2009 à 81 % en 2014 (source : Eurostat).

Références[1]Discours de politique générale du Premier ministre du mercredi 9 avril 2014 dans La Correspondance de la Presse Problèmes d’actualité[2] Enquête sur les « Conditions de vie et Aspirations des Français », La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française, par Régis BIGOT, Patricia CROUTTE et Emilie DAUDEY, CREDOC, de 2013[3] « Quelles fractures numériques ? » Dominique Cardon, dans l’émission l’Esprit Public sur France Culture, par Philippe Meyer, le 25 mai2014[4] Le fossé numérique en France, rapport de mai 2011[5] Enquêtes sur les TIC auprès des ménages 2007 à 2015 réalisées par l’INSEE[6] Données Journal du Net de juillet 2015, compilées à partir des données publiées par Bouygues, Free, Orange, SFR et l’ARCEP [7] Article L35-1 du code des postes et des communications électroniques[8] Rapport d’activités d’Emmaus Connect, Connexions Solidaires, 2014.[9] Le fossé numérique en France – CAS – 2011[10] Lettre de mission du Premier Ministre au député Jean-Michel FOURGOUS – Rapport « Réussir l’école numérique »2010

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II – Vers une consécration législative d’un droit d’accès au numérique en France ?

L’extension du domaine du numérique dans les moindres interstices de la vie quotidienne du citoyen place aujourd’hui le juge et le législateur face à une question de droit nouvelle sur l’accès même au réseau et ses implications. S’agit-il d’un objet juridique nouveau, qui appelle la construction d’un droit propre et spécifique ? Ou faut-il relire les textes à l’aune de cette réalité différente et envisager l’accès au numérique comme un outil structurant qui ouvre aux autres libertés fondamentales ? De même, faut-il encadrer sa « neutralité », au risque d’obérer la liberté qui le définit ? Si trente ans de jurisprudence ont permis de faire progresser la reconnaissance d’un droit d’accès au numérique, dans les droits français et communautaire, les juristes se heurtent néanmoins à la définition de cette nouvelle frontière. Or les implications sont vastes et indissociables de la vie professionnelle et sociale de nos concitoyens. Précarité numérique, accessibilité, couverture mobile sont autant des enjeux économiques et sociétaux qui se posent au cœur du débat sur la République numérique et interrogent sur le champ de la loi face à des usages nouveaux.

A/ L’exercice des libertés à l’ère du numérique : Internet, espace de réalisation des libertés fondamentales ?

Compte tenu du rôle essentiel joué désormais par internet dans l’exercice des droits et libertés, l’accès à internet tend aujourd’hui à être reconnu comme un droit à part entière.

1) La reconnaissance progressive du droit d’accès à un internet

L’essor du numérique a suscité la reconnaissance de nouveaux droits fondamentaux, au premier rang desquels figure le droit d’accès à internet. En France, le Conseil constitutionnel s’est prononcé à l’occasion d’un recours contre la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet (HADOPI I).

Il a jugé à cette occasion « qu’en l’état actuel des moyens de communication et eu égard au développement généralisé des services de communication au public en ligne ainsi qu’à l’importance prise par ces services pour la participation à la vie démocratique et l’expression des idées et des opinions »[1], l’exercice de la liberté de communication et d’expression, protégée par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, implique la liberté d’accéder à internet.

La décision du 10 juin 2009, qui fait figure de pierre angulaire du droit constitutionnel numérique, témoigne ainsi de « l’adaptabilité prospective » de la jurisprudence face à une évolution technique extrêmement rapide qui bouleverse l’exercice traditionnel des libertés. Elle a été suivie d’autres décisions prises au niveau européen, qui plaident en faveur de la reconnaissance du droit d’accès au plan européen.

2) Le droit d’accès à internet, une portée limitée ?

La question de savoir si la liberté d’accéder à internet, ainsi reconnue par le Conseil, constitue un nouveau droit fondamental n’est pas tranchée. Certains observateurs estiment en effet que l’accès à internet doit être considéré comme un facilitateur de droits et non comme un droit en lui-même : il n’existerait que comme un moyen de concrétisation de la liberté d’expression. Il convient à cet égard de noter que la décision du Conseil constitutionnel ne reconnaît pour le citoyen qu’un droit à ne pas voir son accès à internet coupé sur décision d’une autorité administrative indépendante. La riposte graduée pouvant

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conduire à une peine de coupure d’accès est en revanche validée, à condition qu’elle soit prononcée par un juge.

Pour autant, ce « quasi droit », rattaché « au droit pivot de la liberté d’expression », pourrait à terme accéder au statut de droit à valeur constitutionnelle. La reconnaissance d’un tel droit-créance, pourrait ainsi avoir pour conséquence d’imposer des obligations positives aux pouvoirs publics afin de permettre l’accès de chacun à internet.

Plus largement, la reconnaissance de l’accès à internet comme un droit fondamental obligera à garantir l’égalité de traitement des particuliers et des entreprises dans cet accès: c’est l’enjeu des débats sur la « neutralité du net ».

B/ Les enjeux de développement du droit d’accès au numérique en France : l’exemple du projet de loi pour une République numérique

« L’accès de chacun au réseau répond à un impératif républicain de solidarité et d’inclusion des citoyens »[2]

L’accès au réseau Internet est devenu une condition indispensable pour l’insertion, la vie professionnelle mais aussi sociale des citoyens. La numérisation croissante des usages sur le territoire français rend le bénéfice d’une connexion Internet indispensable pour l’accès aux droits et aux services publics. Le troisième volet du projet de loi pour une République numérique est consacré à l’accès au numérique pour tous. Il vise notamment à maintenir la connexion internet pour les plus démunis et à garantir l’accessibilité au numérique pour les personnes en situation de handicap.

1) Maintien de la connexion internet pour les plus démunis

Le projet de loi pour une République numérique établit un droit à la connexion, afin que les foyers en difficulté financière puissent toujours bénéficier d’un accès à Internet. L’article 41 du projet de loi doit permettre de maintenir temporairement la connexion à internet en cas de non-paiement des factures pour les personnes les plus démunies.

L’accès à internet sera ainsi maintenu dans l’attente de la prise en charge par le fonds de solidarité pour le logement, suite à une demande d’aide financière. Le service d’accès à Internet maintenu pourra tout de même être limité par l’opérateur mais seulement si est préservé un accès fonctionnel aux services de communication au public en ligne et aux services de courrier électronique. L’objectif est ainsi d’étendre à l’accès à internet le dispositif existant en matière de fourniture d’électricité, d’eau, de gaz, et de téléphonie fixe.

Ce droit au maintien avait été sévèrement attaqué par les fournisseurs d’accès Internet en septembre dernier, mais est maintenu dans le texte qui a été soumis à l’avis du Conseil d’Etat et de la Commission nationale de l’informatique et des libertés. Il est particulièrement soutenu par la société civile.

2) Garantir l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap

Le projet de loi pour une République numérique a pour objectif de renforcer cet objectif et permet d’affirmer auprès des administrations la nécessité, voire l’obligation, de l’accessibilité numérique. L’accès des publics fragiles au numérique, dont les personnes handicapées, est essentiel.

Pour garantir l’inclusion numérique des personnes handicapées, il est établi une obligation d’accessibilité à ces publics des différents services téléphoniques, ainsi que des sites

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Internet publics et des grandes entreprises. L’enjeu est fondamental pour l’administration française puisqu’au début de l’année 2014 seulement 4% des sites Internet de l’administration étaient accessibles.

L’Etat et plus précisément la direction interministérielle des systèmes d’information et de communication (DISIC), au sein du SGMAP, a également mis à jour le référentiel général d’accessibilité pour les administrations (RGAA)[3] en parallèle du projet de loi. Il pose les critères de la conformité des sites internet des administrations aux règles internationales et européennes. Sa troisième et nouvelle version[4] a pour objectif de s’adapter aux nouvelles technologies et à l’internet d’aujourd’hui et de demain.

Dans ce cadre, un label a été notamment créé pour récompenser les employeurs publics qui s’engagent sur la voie de l’accessibilité. Baptisé « e-accessible », il permet de valoriser un engagement vertueux sans pour autant contraindre les administrations.

En trente ans, un corpus de règles s’est constitué, jusqu’à élever le droit au numérique comme un droit fondamental. La loi, en corollaire, a investi les questions pratiques liées à l’accès à ce droit. Pour autant, le sujet reste loin d’être épuisé : la problématique relative à l’identité numérique, notamment, reste irrésolue. Comme le soulevait déjà le « Livre blanc des droits de l’homme numériques » en 2000, l’enjeu pour le citoyen est bien là.

Références

[1] Décision n° 2009-580 DC du 10 juin 2009, Loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet, considérant 12.

[2] https://www.republique-numerique.fr/

[3] Résolution du Parlement européen de 2009 pour faire respecter les WCAG (Web Content Accessibility Guidelines)aux Etats membres pour les sites de la fonction publique. Décret (n°2009-546) le rendant obligatoire (en application del’article 47 de la loi « Handicap » du 11 février 2005).

[4] Arrêté du 29 avril 2015 relatif au référentiel général d’accessibilité pour les administrations.

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pass

e au

ssi

par

inte

rnet

. N

ous

vivo

ns d

ans

un

mon

de o

ù la

com

mun

icat

ion

et le

s m

édia

s so

nt c

entr

aux

;

San

s le

s co

mpé

tenc

es n

umér

ique

s vo

us ê

tes

mar

gina

lisé,

qua

nd b

ien

mêm

e le

num

ériq

ue o

ffre

des

out

ils p

our

l’em

pêch

er. N

ous

ne p

ouvo

ns p

as l’

acce

pter

.

« E

N M

AT

IÈR

E

D’E

-IN

CLU

SIO

N,

IL E

ST T

EM

PS

DE

S

OR

TIR

D

ES

SEN

TIE

RS

B

AT

TU

S »

au

code

mêm

e, à

tra

vers

des

at

elie

rs o

rgan

isés

dan

s le

s ca

mps

? J

e pe

nse

aux

f i lle

s et

au

x fe

mm

es r

éfug

iées

sur

tout

, ce

type

d’é

duca

tion

pou

rrai

t fa

cilit

er le

ur é

man

cipa

tion

.

NK

.

Leur

éd

ucat

ion

est

cruc

iale

. L’a

ppre

ntis

sage

du

co

de

doit

se

pand

re

et

les

enfa

nts

devr

aien

t co

mm

ence

r ce

t ap

pren

tiss

age

dès

le p

lus

jeun

e âg

e, l

e pl

us t

ôt s

era

le

mie

ux. N

ous

ne p

ouvo

ns p

as n

on p

lus

oubl

ier

les

plus

âgé

s,

l’Eur

ope

a un

e po

pula

tion

vie

illis

sant

e. À

ce

suje

t, j

e pe

ux

vous

cit

er u

n tr

ès b

on e

xem

ple

en S

uède

. D

es m

igra

nts

poss

édan

t de

s co

mpé

tenc

es n

umér

ique

s so

lides

, et

qui

se

retr

ouve

nt d

ans

un c

entr

e d’

hébe

rgem

ent,

son

t en

tra

in

d’ap

pren

dre

le s

uédo

is g

râce

à d

es c

itoy

ens

du t

rois

ièm

e âg

e. E

n éc

hang

e, il

s m

ette

nt le

urs

com

péte

nces

num

ériq

ues

au s

ervi

ce d

es p

lus

âgés

, en

leu

r ap

pren

ant

à ut

ilise

r un

or

dina

teur

ou

une

tabl

ette

par

exe

mpl

e. In

f i n

e, l’

obje

ctif

est

de

fav

oris

er l’

inse

rtio

n et

l’in

tégr

atio

n de

s ré

fugi

és,

Je

con

sidè

re q

ue c

ette

init

iati

ve e

st e

ncor

e un

bel

exe

mpl

e du

typ

e de

sol

utio

ns q

ui e

xist

ent

en d

ehor

s de

s sc

hém

as

clas

siqu

es.

NK

. D

e m

on p

oint

de

vue,

il e

xist

e de

ux a

ctio

ns c

oncr

ètes

qu

e l’E

urop

e do

it

entr

epre

ndre

. La

pr

emiè

re

conc

erne

la

co

ncré

tisa

tion

du

m

arch

é un

ique

nu

mér

ique

. C

ette

in

itia

tive

, qu

i es

t l’u

ne

des

dix

prio

rité

s ph

ares

de

la

C

omm

issi

on e

urop

éenn

e, d

oit

perm

ettr

e de

tra

nsfo

rmer

les

mar

chés

nat

iona

ux e

n un

mar

ché

uniq

ue o

ù le

s ci

toye

ns,

les

entr

epri

ses

et le

s Ét

ats

euro

péen

s se

ront

en

mes

ure

de

prof

i ter

ple

inem

ent

des

oppo

rtun

ités

qui

son

t of

fert

es p

ar

le n

umér

ique

. Deu

xièm

emen

t,

L’E

urop

e do

it ê

tre

en p

rem

ière

lign

e su

r ce

suj

et.

NK

. En

Eur

ope,

nous

avo

ns l

e de

voir

d’e

nvoy

er n

os

enfa

nts

à l’é

cole

,

Je m

e so

uvie

ns d

’une

éco

le à

Bir

min

gham

qui

ac

cuei

llait

de

nom

breu

x en

fant

s is

sus

de l

’imm

igra

tion

. L’

éco

le,

situ

ée

dans

un

qu

arti

er

défa

vori

sé,

avai

t po

ur

prio

rité

de

com

batt

re l

a pa

uvre

té d

ont

ces

jeun

es é

taie

nt

vict

imes

et

d’au

gmen

ter

leur

s ch

ance

s de

fai

re d

es é

tude

s.

Pou

r ce

fai

re, e

lle a

vait

int

égré

l’en

seig

nem

ent

de d

iver

ses

com

péte

nces

num

ériq

ues

dans

le

curr

icul

um d

es é

lève

s.

Lors

que

ces

f i lle

s et

ces

gar

çons

rent

raie

nt à

la m

aiso

n ap

rès

l’éco

le,

leur

s pa

rent

s et

leu

rs g

rand

s-pa

rent

s ét

aien

t tr

ès

intr

igué

s pa

r ce

s no

uvel

les

com

péte

nces

et

ont

souh

aité

, à

leur

tou

r, se

form

er. L

’éco

le a

alo

rs d

ével

oppé

des

cou

rs p

our

les

adul

tes.

Le

proc

essu

s es

t ve

rtue

ux :

les

jeun

es o

nt é

veill

é le

urs

ainé

s et

l’éc

ole

a su

ivi.

NK

. A

bsol

umen

t. P

arlo

ns d

e l’e

ntre

pren

euri

at s

ocia

l pa

r ex

empl

e : s

on o

bjec

tif

prin

cipa

l n’e

st p

as d

e fa

ire

du p

rof i

t,

mai

s de

ren

dre

ce m

onde

mei

lleur

. D

ans

un a

utre

re

gist

re, i

l est

éga

lem

ent

très

impo

rtan

t d’

avoi

r un

sys

tèm

e de

pro

tect

ion

soci

ale,

des

inst

itut

ions

gou

vern

emen

tale

s et

de

s or

gani

sati

ons

qui s

’eng

agen

t po

ur r

ésou

dre

le p

robl

ème

de l

’exc

lusi

on n

umér

ique

et

pour

la

trai

ter

à la

rac

ine.

A

u-de

des

beso

ins

de p

rem

ière

néc

essi

té, c

omm

e la

nou

rrit

ure

et

l’hyg

iène

,

La

p

aro

le

à ..

.N

ee

lie

KR

OE

S

Vic

e-p

rés

ide

nte

de

la

Co

mm

iss

ion

Eu

rop

ée

nn

e e

n

ch

arg

e d

e l’

Ag

en

da

nu

riq

ue

d

e 2

010

à 2

014

17/36

Page 18: CONCOURS INTERNE ET TROISIÈME CONCOURS D’ATTACHÉ …€¦ · Nantes - Juin 2016 - 8 pages ... le numérique un levier de croissance écono- ... digital alors même que les services

10

1

1

Tou

s a

cte

urs

de

l’in

clu

sio

n n

um

éri

qu

e !

Le

s C

ah

iers

CO

NN

EX

ION

S S

OL

IDA

IRE

S

N°3

L’

ét-

ud

e 83

%D

ES

INT

ER

VE

NA

NT

S SO

CIA

UX

JU

GE

NT

LE

NU

RIQ

UE

IN

DIS

PE

NSA

BLE

D

AN

S LE

UR

PR

AT

IQU

E

PR

OF

ESS

ION

NE

LLE

Nu

riq

ue

, le

pa

ren

t p

au

vre

d

e l’

ac

tio

n s

oc

iale

?P

ar

Yve

s-M

ari

e D

ave

ne

l, D

oc

teu

r e

n a

nth

rop

olo

gie

. Le

urs

tém

oign

ages

so

nt

éloq

uent

s : «

Je

fais

à la

pla

ce d

es p

erso

nnes

par

ce

qu'

elle

s ne

sa

vent

pa

s se

se

rvir

d

'inte

rnet

. P

ar e

xem

ple,

fai

re u

ne

actu

alis

atio

n P

ôle

Em

ploi

me

pren

d

cinq

min

utes

. Si l

a pe

rson

ne le

fai

t el

le-m

ême,

ça

nous

pre

nd t

rent

e m

inut

es -

on

ne p

eut

pas

pren

dre

75

%D

ES

PR

OF

ES

SIO

NN

ELS

D

OIV

EN

T F

AIR

E

LES

MA

RC

HE

S

NU

RIQ

UE

S

"À L

A P

LAC

E D

E"

ce t

emps

qua

nd o

n ac

com

pagn

e pl

us d

e tr

ente

fam

illes

».

Un

autr

e tr

avai

lleur

soc

ial s

oulig

ne la

diff

i cul

té d

es p

erso

nnes

à

réal

iser

leur

s dé

mar

ches

en

ligne

par

elle

s-m

êmes

: «

Il y

a

des

gen

s q

ui a

rriv

ent

com

plè

tem

ent

pan

iqu

és e

n d

isan

t :

j’ai

vou

lu f

aire

ma

déc

lara

tio

n t

rim

estr

ielle

de

RSA

[en

lig

ne]

, mai

s je

ne

sais

pas

ce

qu

e j’a

i fai

t ».

L’É

TH

IQU

E P

RO

FE

SS

ION

NE

LLE

BO

US

CU

LÉE

Out

re l

a dé

pend

ance

de

l’usa

ger

et l

a su

rcha

rge

de t

rava

il po

ur le

s str

uctu

res d

e l’a

ctio

n so

cial

e, c

ette

situ

atio

n im

pliq

ue

d’av

oir

accè

s à

des

info

rmat

ions

per

sonn

elle

s de

s us

ager

s, c

e qu

i pos

e de

s que

stio

ns é

thiq

ues p

our l

es in

terv

enan

ts so

ciau

x.

L’un

d’en

tre

eux

expl

ique

: «

Je s

uis

so

uve

nt

con

trai

nt

de

crée

r d

es e

spac

es p

erso

nn

els

po

ur

les

per

son

nes

ave

c m

on

ad

ress

e m

ail

pro

fess

ion

nel

le.

Je r

eço

is d

on

c d

es

mes

sage

s q

ui

leu

r so

nt

adre

ssés

, m

ais

ce n

’est

pas

du

to

ut

déo

nto

logi

qu

e. Ç

a n

e d

evra

it p

as s

e fa

ire

com

me

ça »

. C

ette

ex

posi

tion

so

udai

ne

à de

s do

nnée

s ju

squ’

ici

inac

cess

ible

s, d

ésta

bilis

e de

s ac

com

pagn

ants

peu

pré

paré

s.

DE

S P

RO

FE

SS

ION

NE

LS D

ÉM

UN

IS F

AC

E À

LA

D

ÉM

AT

ÉR

IALI

SA

TIO

N D

ES

SE

RV

ICE

S P

UB

LIC

S

init

iale

. La

co

nnai

ssan

ce

de

la

dém

atér

ialis

atio

n de

s se

rvic

es

publ

ics

s’acq

uier

t do

nc

sur

le

terr

ain,

ce

qu

e so

ulig

ne

une

chef

fe

de

serv

ice

: «

Les

site

s d

’ad

min

istr

atio

n

en

lign

e,

c’es

t vr

aim

ent l

a p

rati

qu

e q

uo

tid

ien

ne.

Je

ne

sau

rais

mêm

e p

as v

ou

s d

ire

com

men

t o

n a

pp

ren

d ç

a, à

par

t en

pra

tiq

uan

t. »

Dan

s ce

cad

re,

les

prof

essi

onne

ls d

e l’a

ctio

n so

cial

e re

gret

tent

de

: «

Lors

qu

’un

ser

vice

pu

blic

mo

dif

i e

ses

pra

tiq

ues

[e

n

dém

atér

ialis

ant

des

fo

rmu

lair

es p

ar e

xem

ple

] no

us

ne

som

mes

pas

av

erti

s. O

n d

éco

uvr

e ça

du

jou

r au

len

dem

ain

. D

on

c, o

n s

’ad

apte

». À

cet

te s

itua

tion

s’a

jout

e le

rem

plac

emen

t de

s ré

fére

nts

supp

orts

che

z le

s gr

ands

op

érat

eurs

pa

r de

s pl

atef

orm

es

stan

dard

s, c

e qu

i ren

d le

tra

item

ent

des

doss

iers

co

mpl

exes

plu

s di

ff i c

ile.

Aut

re s

ympt

ôme

d’un

man

que

d’in

form

atio

n pr

oblé

mat

ique

, le

s in

terv

enan

ts

soci

aux

conn

aiss

ent

peu

l’exc

lusi

on n

umér

ique

, se

s en

jeux

, et

enc

ore

moi

ns

les

acte

urs

qui

agis

sent

dan

s ce

dom

aine

. Lo

rsqu

’ils

sont

co

nfro

ntés

à u

n us

ager

aya

nt d

es l

acun

es n

umér

ique

s,

.

PO

UR

AC

CO

MP

AG

NE

R M

ALG

TO

UT

L’

US

AG

ER

, IL

FAU

T B

RIC

OLE

R

Alo

rs

que

le

num

ériq

ue

perc

ute

quot

idie

nnem

ent

les

prat

ique

s de

s pr

ofes

sion

nels

, il

n’y

a pa

s,

à ce

jo

ur,

de c

adre

de

réfé

renc

e ou

de

mét

hod

olog

ie s

péci

fi qu

e po

ur

répo

ndre

au

x év

olut

ions

de

l’a

ccom

pagn

emen

t.

« C

hac

un

b

rico

le

dan

s sa

st

ruct

ure

»

résu

me

une

inte

rven

ante

. E

n ef

fet,

moi

ns d

e 2

0%

des

str

uctu

res

ont

une

proc

édur

e sy

stém

atiq

ue d

e dé

tect

ion

des

diff

i cul

tés

num

ériq

ues

des

usag

ers

(du

mêm

e ty

pe q

ue c

elle

s qu

i ex

iste

nt p

our

l’ille

ttri

sme)

. Tou

tefo

is, e

n ra

ison

d’u

ne f

orte

mat

éria

lisat

ion

des

outi

ls d

’inse

rtio

n pr

ofes

sion

nelle

, un

e pl

us fo

rte

mat

urit

é es

t ce

pend

ant

cons

taté

e à

ce s

ujet

da

ns le

sec

teur

de

l’acc

ompa

gnem

ent

vers

l’em

ploi

. Il

est

don

c di

ffi c

ile d

e qu

alif

i er

les

prat

ique

s :

chaq

ue

inte

rven

ant

soci

al,

en f

onct

ion

de s

on c

ursu

s, d

e so

n ap

péte

nce

et d

es d

ossi

ers

trai

tés,

s’a

ppui

e ou

non

sur

des

so

luti

ons

num

ériq

ues.

. P

ar c

onsé

quen

t,

les

prat

ique

s re

sten

t pr

opre

s à

chaq

ue a

ccom

pagn

ant

: «

Si v

ou

s p

arle

z à

qu

aran

te t

rava

illeu

rs s

oci

aux,

ils

on

t q

uar

ante

pra

tiq

ues

dif

fére

nte

s. C

’est

du

r d

e vo

us

dir

e co

mm

ent

on

fai

t, p

arce

qu

e p

erso

nn

e n

e tr

avai

lle d

e la

mêm

e fa

çon

. M

ême

si o

n a

les

mêm

es m

issi

on

s ».

, ce

don

t té

moi

gne

une

assi

stan

te s

ocia

le :

« P

ou

r m

oi,

à ti

tre

per

son

nel

, Sky

pe

c’es

t p

lutô

t d

u d

iver

tiss

emen

t, j

e n

e p

ense

pas

à l

e co

nse

iller

».

MO

INS

DE

1

0%

DE

S

TR

AV

AIL

LEU

RS

S

OC

IAU

X

CLA

RE

NT

A

VO

IR

RE

ÇU

UN

E

FO

RM

AT

ION

AU

N

UM

ÉR

IQU

E

LE

NU

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UE

PLÉ

BIS

CIT

É P

AR

LE

S IN

TE

RV

EN

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TS

SO

CIA

UX

DA

NS

L’AC

CO

MP

AG

NE

ME

NT

DE

S U

SA

GE

RS

Ave

c

, le

num

ériq

ue e

st la

rgem

ent

entr

é da

ns le

mét

ier

de

l’int

erve

nant

soc

ial.

En c

onse

illan

t le

s si

tes

« bo

n pl

an »

, en

les

acc

ompa

gnan

t da

ns l

eurs

dém

arch

es e

n lig

ne,

les

inte

rven

ants

soc

iaux

ren

dent

acc

essi

bles

des

bie

ns e

t de

s se

rvic

es a

ux p

erso

nnes

fr

agile

s ou

dém

unie

s. M

ais

aujo

urd’

hui,

ces

prat

ique

s de

meu

rent

dav

anta

ge li

ées

à de

s dé

mar

ches

indi

vidu

elle

s qu

e pr

ofes

sion

nelle

s.

PO

UR

LE

S P

LUS

ÉLO

IGN

ÉS

DU

NU

RIQ

UE

, UN

RIS

QU

E D

E

PE

RT

E D

’AU

TO

NO

MIE

QU

I RE

NF

OR

CE

L’E

XC

LUS

ION

Rev

ers

de

la

méd

aille

, 9

5%

de

s pr

ofes

sion

nels

af

f i rm

ent

que

cet

accè

s au

nu

mér

ique

se

fait

trè

s fr

éque

mm

ent

par

un a

ccom

pagn

emen

t av

ec l

’usa

ger,

. Le

s in

terv

enan

ts

soci

aux

sont

, au

jour

d’hu

i, so

uven

t co

nfro

ntés

à u

n pu

blic

déc

onne

cté

ou p

eu à

mêm

e d’

utili

ser

effi

cace

men

t l’o

util

info

rmat

ique

po

ur

des

rais

ons

man

ipul

atoi

res,

co

gnit

ives

, ps

ycho

logi

ques

ou

d’ill

ettr

ism

e. Il

en ré

sult

e un

chan

gem

ent d

e pos

ture

du

prof

essi

onne

l qu

i se

tra

duit

par

une

moi

ndre

lat

itud

e à

lais

ser

faire

l’u

sage

r pa

r lu

i-mêm

e.

18/36

Page 19: CONCOURS INTERNE ET TROISIÈME CONCOURS D’ATTACHÉ …€¦ · Nantes - Juin 2016 - 8 pages ... le numérique un levier de croissance écono- ... digital alors même que les services

12

13

Tou

s a

cte

urs

de

l’in

clu

sio

n n

um

éri

qu

e !

Le

s C

ah

iers

CO

NN

EX

ION

S S

OL

IDA

IRE

S

N°3

Cet

te é

tude

d’E

mm

aüs

Con

nect

a é

té r

éalis

ée

par

Yve

s-M

arie

D

aven

el, D

octe

ur

en a

nthr

opol

ogie

, de

févr

ier

à m

ai 2

01

5,

aupr

ès d

’une

cen

tain

e d’

inte

rven

ants

so

ciau

x da

ns p

lusi

eurs

m

étro

pole

s et

en

mili

eu r

ural

. Ces

en

tret

iens

qua

litat

ifs

et fo

cus

grou

pes

ont é

té c

ompl

étés

pa

r un

e en

quêt

e st

atis

tiqu

e au

près

de

50

0 p

rofe

ssio

nnel

s de

te

rrai

n et

cad

res

de

l’act

ion

soci

ale.

« J’

AI

UN

MO

NS

IEU

R Q

UI

ES

SA

YA

IT D

E F

AIR

E S

ES

D

ÉC

LAR

AT

ION

S T

RIM

ES

TR

IELL

ES

EN

LIG

NE

PO

UR

LA

C

AF,

JE

LU

I A

I D

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’AR

TE

R T

OU

T D

E S

UIT

E. T

OU

S

LES

TR

OIS

MO

IS, I

L Y

AV

AIT

UN

BLO

CA

GE

AU

NIV

EA

U

DE

SE

S P

RE

STA

TIO

NS

»

Do

ssie

r

20

16, l

’an

e d

e la

d

ém

até

ria

lisa

tio

n…

© Mickaël Rondeau

12

3

Dém

unis

fac

e à

cett

e ab

senc

e de

cad

rage

et

d’ou

tils

mis

à le

ur

disp

osit

ion,

cer

tain

s in

terv

enan

ts s

ocia

ux f

i nis

sent

par

fois

par

se

dét

ourn

er d

es s

ervi

ces

en l

igne

: «

J’ai

un

mo

nsi

eur

qu

i es

saya

it d

e fa

ire

ses

déc

lara

tio

ns

trim

estr

iell

es e

n l

ign

e p

ou

r la

CA

F, j

e lu

i ai

dit

d’a

rrêt

er t

ou

t d

e su

ite.

To

us

les

tro

is m

ois

, il y

ava

it u

n b

loca

ge a

u n

ivea

u d

e se

s p

rest

atio

ns

par

ce q

u’il

ne

rem

pli

ssai

t p

as la

bo

nn

e co

lon

ne

».

Si

la

gran

de

maj

orit

é de

s in

terv

enan

ts

soci

aux

inte

rrog

és

cons

idèr

e qu

e le

s se

rvic

es

num

ériq

ues

vien

nent

ut

ilem

ent

com

plét

er l

eur

boît

e à

outi

ls p

rofe

ssio

nnel

le,

leur

per

cept

ion

du w

eb s

e fa

it a

u pr

ism

e de

s di

ffi c

ulté

s re

ncon

trée

s pa

r le

s us

ager

s le

s pl

us é

loig

nés

du n

umér

ique

. Ale

rtés

par

une

nou

velle

fo

rme

d’ex

clus

ion,

mai

s lo

in d

’êtr

e ré

sign

és, l

eur

appe

l est

san

s éq

uivo

que

: ren

ouve

ler

leur

s pr

atiq

ues

grâc

e au

num

ériq

ue, o

ui,

mai

s da

ns u

n se

ns q

ui le

s ra

ppro

che

de le

ur m

issi

on.

19/36

Page 20: CONCOURS INTERNE ET TROISIÈME CONCOURS D’ATTACHÉ …€¦ · Nantes - Juin 2016 - 8 pages ... le numérique un levier de croissance écono- ... digital alors même que les services

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15

Tou

s a

cte

urs

de

l’in

clu

sio

n n

um

éri

qu

e !

Le

s C

ah

iers

CO

NN

EX

ION

S S

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IDA

IRE

S

N°3

« D

ÈS

QU

’ON

VA

TO

UC

HE

R À

LA

C

ON

CE

PT

ION

DE

S D

ISP

OS

ITIF

S

AD

MIN

IST

RA

TIF

S, O

N V

A

RE

NC

ON

TR

ER

BE

AU

CO

UP

D

'IN

ER

TIE

»

Na

tha

n S

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RN

« D

igit

al n

ati

ve o

u s

en

ior,

si l

’erg

on

om

ie d

e la

p

late

form

e e

st

ca

tas

tro

ph

iqu

e, o

n s

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mis

en

éc

he

c »

EN

TR

ET

IEN

A

VE

C

« G

CE

AU

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RIQ

UE

, LE

T

RA

VA

IL S

OC

IAL

A L

’OP

PO

RT

UN

ITÉ

D

E S

E P

EN

SE

R A

UT

RE

ME

NT

»

Le p

robl

ème

est

que,

Une

pro

cédu

re ç

a ne

se

chan

ge p

as f

acile

men

t,

surt

out

quan

d on

a d

es c

onte

xtes

loca

ux h

étér

ogèn

es, d

es

exce

ptio

ns p

ar t

erri

toir

e.

CS.

NS

. D

ans

cert

aine

s ad

min

istr

atio

ns, j

’ai p

u co

nsta

ter

cett

e in

quié

tude

à l’

égar

d de

s no

uvea

ux o

utils

qu’

on m

et e

n pl

ace

sans

con

sidé

rati

on p

our

le p

oint

de

vue

des

agen

ts. I

ls s

ont

pour

tant

sur

le

terr

ain,

au

cont

act

des

béné

f i ci

aire

s, e

t ce

so

nt e

ux q

ui s

aven

t le

mie

ux b

rief

er c

elui

qui

va

conc

evoi

r et

des

ign

er le

s in

terf

aces

qui

peu

vent

fac

ilite

r le

ur t

rava

il.

Don

c,

, et

de

la

m

ise

en p

lace

de

nouv

eaux

out

ils

qui

parf

ois

leur

co

mpl

ique

nt

terr

ible

men

t la

vi

e et

grad

ent

la

qual

ité

de

leur

re

lati

ons

avec

le

bén

éf i c

iair

e :

plus

on

va v

ers

le

proc

ess,

plu

s il

y a

de l

a ra

ideu

r et

plu

s on

sus

cite

de

viol

ence

. In

vers

emen

t, o

n vo

it d

ans

cert

ains

ca

s qu

’inte

rnet

hu

man

ise

cons

idér

able

men

t la

rel

atio

n av

ec l

’usa

ger.

Plu

s gl

obal

emen

t, i

l s’

agit

d’u

n ch

ange

men

t de

cult

ure.

CS.

NS

. C

’est

int

éres

sant

que

le

num

ériq

ue i

ntro

duis

e un

e fo

rte

noti

on

d’ac

com

pagn

emen

t et

de

velo

ppem

ent

de

l’aut

onom

ie.

Je

pens

e qu

’on

parl

e be

auco

up

plus

de

velo

ppem

ent

des

capa

cité

s pe

rson

nelle

s da

ns

un

cadr

e di

gita

lisé

que

dans

un

cadr

e ad

min

istr

atif

ou

soci

al

stan

dard

. Et

s’ On

ne c

herc

he p

lus

à do

nner

des

res

sour

ces

ou d

u te

mps

. O

n ch

erch

e à

rest

aure

r un

e ré

silie

nce,

une

ca

paci

té à

rebo

ndir

che

z le

bén

éf i c

iair

e. Ç

a ch

ange

tou

t.

Co

nn

exio

ns

Soli

dai

res.

J’ai

fai

t de

l’e

mpa

thie

mon

mét

ier.

Très

co

ncrè

tem

ent,

j’i

nves

tis

des

com

mun

auté

s sc

olai

res,

fa

mili

ales

, ad

min

istr

ativ

es o

ù je

met

s en

pla

ce d

es o

utils

qu

i él

èven

t le

deg

ré d

e co

mpr

éhen

sion

mut

uelle

(en

tre

pare

nts

et e

nfan

ts p

ar e

xem

ple)

. M

on o

util

de t

rava

il, c

e so

nt

P

reno

ns l

’exe

mpl

e d’

un f

orm

ulai

re a

dmin

istr

atif

en

ligne

su

r le

quel

j’a

i re

mpl

acé

le c

ham

p de

sai

sie

« D

escr

ipti

f du

pr

oblè

me

» pa

r le

cham

p «

Un

p’ti

t mot

pou

r cel

ui q

ui tr

aite

ra

votr

e de

man

de »

. Cet

te n

ouve

lle c

onsi

gne,

plu

s co

nviv

iale

qu

e bu

reau

crat

ique

, es

t lo

in d

’avo

ir é

té i

noff

ensi

ve :

elle

a

rapp

elé

aux

usag

ers

qu’il

y a

un

hum

ain

en f

ace

et l

eur

atti

tude

est

dev

enue

plu

s co

rdia

le.

, et

non

qui

en

cour

age

la m

alve

illan

ce o

u l’i

ncom

préh

ensi

on.

CS.

NS

. To

utes

les

rela

tion

s en

tre

les

hum

ains

son

t m

édia

tisé

es

par

des

inte

rfac

es,

mêm

e no

s di

stan

ces

inte

rper

sonn

elle

s so

nt r

égie

s pa

r un

e in

terf

ace

cult

urel

le.

Par

fois

, ce

lles-

ci

sont

des

igné

es d

e m

aniè

re à

fav

oris

er u

ne c

ompr

éhen

sion

, un

e en

tent

e, u

ne c

onfi

ance

… e

t pa

rfoi

s el

les

sont

mal

co

nçue

s et

grad

ent

l’em

path

ie.

Typi

quem

ent,

qu

and,

da

ns u

ne b

oula

nger

ie, l

e se

ns d

e la

f i le

n’e

st p

as c

lair,

on

va

des

devo

irs

en q

uant

ité

(le fa

it d

e de

voir

rem

plir

20

cha

mps

pa

r ex

empl

e), c

’est

véc

u co

mm

e un

e co

rvée

. En

perm

anen

ce

nos

rela

tion

s so

nt a

ssuj

etti

es à

la

qual

ité

des

inte

rfac

es

qui

nous

per

met

tent

de

tiss

er d

es l

iens

ave

c le

s un

s et

les

au

tres

.

CS.

NS

. Oui

, mai

s je

tien

s d’

abor

d à

préc

iser

que

, de

mêm

e qu

’il y

a

des

pers

onne

s qu

i ne

sont

pas

aut

onom

es d

ans

la g

esti

on

de le

ur v

ie q

uoti

dien

ne, i

l y a

des

gen

s qu

i ser

ont

touj

ours

pend

ants

dan

s le

ur r

elat

ion

au n

umér

ique

. Com

me

il y

a de

s ge

ns q

ui n

’arr

iven

t pa

s à

mon

ter

les

esca

liers

, il y

a d

es

gens

– d

ont

je f

ais

part

ie –

qui

n’a

rriv

eron

t pa

s à

rem

plir

le

ur d

écla

rati

on d

’impô

ts q

ui e

st t

rop

tech

niqu

e !

. Je

pen

se q

ue c

’est

en

bonn

e pa

rtie

im

puta

ble

à de

s pr

oblè

mes

d’e

rgon

omie

dan

s le

s in

terf

aces

que

les

adm

inis

trat

ions

con

çoiv

ent.

Et

qu’o

n so

it

digi

tal n

ativ

e ou

sen

ior

très

mal

à l’

aise

ave

c l’i

nfor

mat

ique

, si

l’er

gono

mie

de

la p

late

form

e es

t ca

tast

roph

ique

, on

sera

m

is e

n éc

hec.

CS.

NS

. Qua

nd je

pen

se e

rgon

omie

, je

n’en

visa

ge p

as s

eule

men

t le

des

ign,

mai

s au

ssi

la c

once

ptio

n. S

i on

vous

dem

ande

de

choi

sir

votr

e ré

gim

e f i

scal

et

que

vous

ne

com

pren

ez p

as

les

diff

éren

tes

opti

ons,

c’e

st u

n pr

oblè

me

de c

once

ptio

n. E

t là

,

20/36

Page 21: CONCOURS INTERNE ET TROISIÈME CONCOURS D’ATTACHÉ …€¦ · Nantes - Juin 2016 - 8 pages ... le numérique un levier de croissance écono- ... digital alors même que les services

24

25

Tou

s a

cte

urs

de

l’in

clu

sio

n n

um

éri

qu

e !

Le

s C

ah

iers

CO

NN

EX

ION

S S

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IDA

IRE

S

N°3

Po

ur

un

e s

tra

tég

ie t

err

ito

ria

le

d'in

clu

sio

n n

um

éri

qu

e :

re

tou

r d

'ex

rie

nc

e

Te

rrit

oir

e

% d

e la

po

pu

lati

on

en

pré

cari

té n

um

ériq

ue

et s

oci

ale

sur

la b

ase

de

l'éq

uip

emen

t

et d

es c

om

pét

ence

s d

es b

énéf

i cia

ires

du

po

int

d'a

ccu

eil d

'Em

maü

s C

on

nec

t à

Gre

no

ble

.%

Un

e ty

po

logi

e d

es p

ub

lics

su

r le

ter

rito

ire

USA

GE

S

AC

S

Des

co

mp

éten

ces

de

bas

e p

erm

etta

nt

d’a

ller

plu

s lo

in

Pas

ou

peu

de

com

pét

ence

mai

s ca

pac

ité

à se

form

er

Pas

de

cap

acit

é im

méd

iate

à s

e fo

rmer

Pas

de

solu

tio

n

d’a

ccès

Acc

ès

par

tiel

Eq

uip

é

ou

en

cap

acit

é d

e s’

équ

iper

15

%

40

%

45

%

Pro

mo

uvo

ir l’

accè

s p

erso

nn

el e

t la

form

atio

n

po

ur

alle

r ve

rs l’

auto

no

mie

du

plu

s gr

and

n

om

bre

Dév

elo

pp

er u

n a

ccès

au

nu

mér

iqu

e ac

com

pag

et d

e p

roxi

mit

é p

ou

r p

erm

ettr

e l’a

cqu

isit

ion

des

co

mp

éten

ces

de

bas

e

Des

so

luti

on

s d

’ass

ista

nce

po

ur

ne

pas

cré

er

d’e

xcl

usi

on

par

le n

um

ériq

ue

TR

AV

AIL

LE

UR

S S

OC

IAU

X E

T M

ÉD

IAT

EU

RS

sm

art

citi

es

CA

RT

OG

RA

PH

IER

L’E

XIS

TAN

T :

RE

CE

NS

EM

EN

T D

ES

BE

SO

INS

ET

DE

S S

OLU

TIO

NS

Pre

mie

r obj

ecti

f, dr

esse

r un

« di

agno

stic

» c

ompl

et a

f i n

d’

. Une

ana

lyse

sta

tist

ique

a a

insi

per

mis

de

rece

nser

60

0

00

per

sonn

es e

n si

tuat

ion

de p

réca

rité

num

ériq

ue, a

yant

des

dif

f i cu

ltés

d’a

ccès

ou

d’ut

ilisa

tion

. Pou

r la

m

oiti

é d’

entr

e el

les,

ces

dif

f i cu

ltés

vie

nnen

t s’

ajou

ter

à de

s si

tuat

ions

de

frag

ilité

soc

iale

.La

typ

olog

ie d

es p

ublic

s m

ontr

e qu

’il e

st in

disp

ensa

ble

de p

ropo

ser

des

.

JE T

’AIM

E, M

OI N

ON

PLU

S ?

Sur

cert

ains

ter

rito

ires

, les

uns

et

les

autr

es s

e fr

éque

nten

t dé

jà.

Rie

n d’

éton

nant

qua

nd o

n sa

it q

ue,

1. L

a re

ncon

tre

entr

e ce

s de

ux

acte

urs

aux

mis

sion

s co

mpl

émen

tair

es a

d’a

illeu

rs p

orté

ses

fr

uits

, com

me

l’exp

lique

Sté

phan

e D

elah

aye,

dél

égué

régi

onal

P

rove

nce-

Alp

es-C

ôte

d’A

zur d

’Ars

enic

, ass

ocia

tion

de

sout

ien

aux

espa

ces

num

ériq

ues

:

« L’a

ctio

n so

cial

e es

t ét

roit

emen

t lié

e à

l’AD

N d

es E

PN

. E

n PA

CA

, no

us a

vons

des

str

uctu

res

de

l’act

ion

soci

ale

qui

son

t po

rteu

ses

de

ces

espa

ces

: un

CH

RS

(Cen

tre

d’H

éber

gem

ent

et d

e R

éins

erti

on S

ocia

le),

des

str

uctu

res

de

l’ins

erti

on p

ar l’

acti

vité

éco

nom

ique

et

des

str

uctu

res

de

l’acc

ompa

gnem

ent s

ocio

-pro

fess

ionn

el »

.

Tout

efoi

s, il

adm

et v

olon

tiers

que

ces

coo

péra

tions

pou

rrai

ent

s’acc

entu

er p

our

mie

ux r

épon

dre

au b

esoi

n gr

andi

ssan

t de

fo

rmat

ion

: «

Il fa

udra

it

qu’

on

trav

aille

en

sem

ble

po

ur

appo

rter

une

rép

onse

à d

es b

esoi

ns im

port

ants

mai

s po

ur

l’ins

tant

c’e

st d

iff i

cile

» d

ans

un u

nive

rs o

ù «

l’int

égra

tion

de

la c

ultu

re n

umér

ique

n’e

st p

as to

ujou

rs é

vid

ente

» e

t où

les

colle

ctiv

ités

ne

joue

nt p

as to

ujou

rs le

ur rô

le d

e m

ise

en re

lati

on

des

acte

urs.

FA

IRE

UN

PA

S, E

NS

EM

BLE

, VE

RS

LE

S U

SA

GE

RS

Le m

ailla

ge d

es d

eux

rése

aux

– ac

com

pagn

emen

t so

cial

et

num

ériq

ue-

est

pour

tant

dan

s l’i

ntér

êt d

e l’u

sage

r, co

mm

e en

tém

oign

e le

pro

gram

me

SAP

IEN

S, m

is e

n pl

ace

par

le

dépa

rtem

ent

de l

a G

iron

de,

qui

sout

ient

la

colla

bora

tion

nu

mér

ique

loc

ale

entr

e le

s EP

N e

t le

s st

ruct

ures

soc

iale

s,

dans

une

logi

que

d’in

nova

tion

soc

iale

.

« U

n E

PN

, ce

n’e

st p

as u

n l

ieu

f i g

é, o

ù l

es a

pp

ren

ants

vi

enn

ent

et

s’as

soie

nt

sur

un

e ch

aise

d

evan

t u

n

ord

inat

eur…

D

’aill

eurs

, ce

rtai

nes

p

erso

nn

es

n’en

p

ou

sser

on

t ja

mai

s la

po

rte

! N

ous

cher

chon

s à

fair

e év

olue

r ce

lie

u po

ur q

u’il

soit

plu

s so

uple

et

dav

anta

ge

adap

té a

ux b

esoi

ns d

es u

sage

rs. C

e so

nt a

ux E

PN

de

fair

e l’e

ffor

t d

’alle

r ch

erch

er le

s pu

blic

s là

ils n

e vi

end

raie

nt

pas

spon

tané

men

t. »

Elle

nou

s ra

ppel

le é

gale

men

t qu

e

Alo

rs q

ue s

ur t

ous

les

terr

itoi

res,

co

mm

e en

Gir

onde

, act

ion

soci

ale

et m

édia

tion

num

ériq

ue

appr

ofon

diss

ent

leur

rel

atio

n, c

hacu

n do

it fa

ire

un p

as v

ers

l’aut

re, d

ans

le s

ens

de l’

usag

er.

2 S

ou

rce

: Etu

de

« E

spa

ces

pu

blic

s n

um

ériq

ues

et

po

litiq

ue

de

la v

ille

»,

pa

r l’A

gen

ce d

es s

olid

ari

tés

act

ives

et

le c

om

ité

inte

rmin

isté

riel

des

vill

es

EP

N (E

spac

e P

ub

lic N

um

ériq

ue)

2 :

Un

EPN

est

un

lieu

équi

pé d

’ord

inat

eurs

con

nect

és à

in

tern

et,

où u

n ou

plu

sieu

rs a

nim

ateu

rs a

ccue

illen

t et

acc

ompa

gnen

t le

s pe

rson

nes

dans

l’a

ppre

ntis

sage

de

s ou

tils

et

usag

es n

umér

ique

s. C

’est

aus

si u

n lie

u où

se

dév

elop

pent

des

pro

jets

aut

our

des

TIC

ave

c de

s pa

rten

aire

s m

ulti

ples

.

1 S

ou

rce

: Ra

pp

ort

pa

rlem

enta

ire

« Le

ser

vice

un

iver

sel d

es c

om

mu

nic

ati

on

s él

ectr

on

iqu

e a

u r

ega

rd d

es n

ou

vea

ux

usa

ges

tech

no

logi

qu

es :

enje

ux

et p

ersp

ecti

ves

d’é

volu

tio

n »

, oct

ob

re 2

01

4

21/36

Page 22: CONCOURS INTERNE ET TROISIÈME CONCOURS D’ATTACHÉ …€¦ · Nantes - Juin 2016 - 8 pages ... le numérique un levier de croissance écono- ... digital alors même que les services

26

2

7

Tou

s a

cte

urs

de

l’in

clu

sio

n n

um

éri

qu

e !

Le

s C

ah

iers

CO

NN

EX

ION

S S

OL

IDA

IRE

S

N°3

L’off

re à

dis

posi

tion

sur

le

terr

itoi

re a

été

rec

ensé

e et

ca

rtog

raph

iée

: po

ints

w

if i

publ

ic,

lieux

pe

rmet

tant

de

l’a

ccès

lib

re

ou

acco

mpa

gné

à de

s po

stes

co

nnec

tés,

st

ruct

ures

pro

posa

nt d

e la

for

mat

ion,

de

la v

ente

ou

de la

para

tion

de

mat

érie

l.

VA

LOR

ISE

R L

’EX

ISTA

NT

: C

AP

ITA

LIS

ER

SU

R L

ES

AC

TIO

NS

JÀ E

N P

LAC

E

Cet

te c

arto

grap

hie

des

solu

tion

s, t

out

en r

évél

ant

de v

rais

éc

arts

ent

re l

es d

iffé

rent

es z

ones

du

péri

mèt

re é

tudi

é,

cons

titu

e au

ssi

la g

aran

tie

de

et d

e s’

appu

yer

sur

ces

ress

ourc

es p

our

orie

nter

la

futu

re

stra

tégi

e ve

rs l

es b

esoi

ns n

on c

ouve

rts.

Mis

e en

lig

ne, e

lle

est

par

aille

urs

deve

nue

un o

util

utili

sabl

e pa

r l’e

nsem

ble

des

acte

urs

(adm

inis

trat

ions

, ac

tion

soc

iale

, m

édia

teur

s nu

mér

ique

s…),

favo

risa

nt l

eur

conn

aiss

ance

mut

uelle

et

l’ori

enta

tion

ent

re s

truc

ture

s, l

aque

lle d

emeu

rait

jus

qu’à

pr

ésen

t tr

ès m

argi

nale

.

AM

ÉLI

OR

ER

L’E

XIS

TAN

T :

PLA

CE

R N

UM

ÉR

IQU

E

ET

SO

CIA

L A

UT

OU

R D

’UN

E M

ÊM

E T

AB

LE

Les

écha

nges

ave

c le

s ac

teur

s lo

caux

, pl

acés

au

cœur

de

la d

émar

che,

ont

per

mis

de

fair

e re

mon

ter

des

beso

ins

part

icul

iers

. U

ne a

tten

tion

par

ticu

lière

a n

otam

men

t ét

é po

rtée

à l

a qu

esti

on d

e l’a

ccès

aux

dro

its,

par

ticu

lière

men

t cr

itiq

ue d

ans

la m

esur

e où

la d

émat

éria

lisat

ion

des

serv

ices

en

traî

ne u

n fo

rt r

isqu

e de

non

-rec

ours

pou

r de

s pe

rson

nes

excl

ues d

u nu

mér

ique

: ac

teur

s num

ériq

ues e

t act

eurs

soci

aux

ont

été

réun

is p

our

un a

telie

r vi

sant

à il

lust

rer

la fa

çon

dont

le

num

ériq

ue s

’insc

rit d

ans

les

parc

ours

d’a

ccès

aux

dro

its

des

usag

ers

et à

fair

e ém

erge

r des

pis

tes

de s

olut

ion.

Out

re l

a m

ise

en é

vide

nce

de c

onst

ats

fort

s, c

e tr

avai

l de

di

agno

stic

a d

onc

été

une

réel

le o

ppor

tuni

té p

our

init

ier

: pa

r l’i

nter

méd

iair

e de

s en

quêt

es m

enée

s ou

des

ent

reti

ens

indi

vidu

els

et g

roup

es

de t

rava

il or

gani

sés,

les

acte

urs

num

ériq

ues

et s

ocia

ux o

nt

été

mob

ilisé

s su

r ce

suje

t, c

réan

t de

fait

un

terr

ain

favo

rabl

e à

la m

ise

en œ

uvre

d’a

ctio

ns.

Cet

te p

rise

de

recu

l su

r le

con

text

e lo

cal,

com

plét

ée d

’un

trav

ail

de r

eche

rche

et

de v

eille

con

sist

ant

à id

enti

f i er

et

éval

uer d

es in

itia

tive

s m

ises

en

plac

e su

r d’a

utre

s te

rrit

oire

s,

va e

n ef

fet a

bout

ir à

la d

éf i n

itio

n d’

une

stra

tégi

e et

d’u

n pl

an

d’ac

tion

s pr

enan

t en

com

pte

la d

iver

sité

des

pub

lics

et d

es

init

iati

ves

déjà

impl

anté

es s

ur le

ter

rito

ire,

pou

r pe

rmet

tre

au p

lus

gran

d no

mbr

e d’

habi

tant

s de

gag

ner

en m

atur

ité

num

ériq

ue.

Poi

nt c

lé d

ans

la d

eman

de d

e la

rég

ion

Rhô

ne-A

lpes

, la

m

étho

dolo

gie

mis

e en

pla

ce e

st r

éplic

able

et

adap

tabl

e su

r d’

autr

es t

erri

toir

es.

Un

ate

lier

de

co

-co

nst

ruct

ion

a

réu

ni d

es

rep

rése

nta

nts

de

l’en

sem

ble

des

act

eurs

au

tou

r d

e l’a

ccès

au

x d

roit

s

AC

TE

UR

S SO

CIA

UX

> D

es e

ntr

etie

ns

qu

alit

atif

s ré

alis

és

avec

des

res

po

nsa

ble

s d

e st

ruct

ure

s et

des

tra

vaill

eurs

so

ciau

x

> D

eux

Fo

cus

gro

up

> U

ne

enq

uêt

e m

ail a

up

rès

des

ch

argé

s d

e m

issi

on

po

litiq

ue

de

la

ville

> U

ne

étu

de

anth

rop

olo

giq

ue

réal

isée

par

Em

maü

s C

on

nec

t à

l’éch

elle

nat

ion

ale

sur

la d

iffu

sio

n

du

nu

mér

iqu

e au

sei

n d

e l’a

ctio

n

soci

ale

AC

TE

UR

S N

UM

ÉR

IQU

ES

> D

es e

ntr

etie

ns

qu

alit

atif

s ré

alis

és a

vec

les

lieu

x d

e fo

rmat

ion

et

de

rép

arat

ion

/ven

te

d’é

qu

ipem

ent

af i n

de

dét

aille

r le

s se

rvic

es p

rop

osé

s

> D

es e

ntr

etie

ns

télé

ph

on

iqu

es

aup

rès

des

lieu

x d

e lib

re a

ccès

au

ton

om

e, li

bre

acc

ès a

cco

mp

agn

é,

et d

es c

om

mu

nes

(af i

n d

e p

rése

nte

r l’o

ffre

de

wif

i pu

blic

)

> U

n f

ocu

s gr

ou

p a

vec

les

acte

urs

d

e la

form

atio

n

OP

ÉR

AT

EU

RS

D

E S

ER

VIC

E P

UB

LIC

Des

en

tret

ien

s q

ual

itat

ifs

réal

isés

ave

c d

es m

emb

res

des

re

spo

nsa

ble

s d

e P

ôle

Em

plo

i, d

e la

CA

F d

e l’I

sère

, de

l’AB

SIS

et d

e l’O

PA

C

La

b

oît

e

à o

uti

ls

SIM

ULE

Z V

OS

AID

ES

EN

TO

UT

E S

IMP

LIC

ITÉ

La s

itua

tion

de

Rém

i vi

ent

d’év

olue

r : i

l vi

ent

de p

rend

re

sa r

etra

ite.

58

ans

qu’

il ro

ule

sa b

osse

sur

des

ch

anti

ers

et

qu’il

enc

haî

ne le

s co

ntra

ts.

Il se

rend

che

z M

adam

e M

arte

ns, s

on a

ssis

tant

e so

cial

e, a

f i n

de s

e re

nsei

gner

sur

les

dém

arch

es à

sui

vre

pour

pré

pare

r sa

re

trai

te. M

adam

e M

arte

ns lu

i pro

pose

de

fair

e un

e si

mul

atio

n de

ses

dro

its

sur

C’e

st u

n se

rvic

e

Via

une

inte

rfac

e er

gono

miq

ue,

tous

deu

x re

nsei

gnen

t la

sit

uati

on p

erso

nnel

le d

e R

émi,

son

loge

men

t, s

es e

nfan

ts e

t se

s re

venu

s. M

adam

e M

arte

ns l

e m

et e

n ga

rde

: il f

aut

rest

er t

rès

atte

ntif

lors

qu’o

n re

mpl

it le

s ch

amps

, elle

-mêm

e s’é

tait

tro

mpé

e et

ava

it e

u la

mau

vais

e su

rpri

se d

e dé

couv

rir

que

le m

onta

nt d

e l’a

ide

étai

t m

oins

él

evé

qu’a

nnon

cé.

De

plus

, l’a

pplic

atio

n n’

est

pas

enco

re

f i ab

le à

10

0%

, il n

e fa

ut p

as p

rend

re à

la le

ttre

les

mon

tant

s in

diqu

és, m

ais

cela

rest

e to

ut d

e m

ême

une

bonn

e in

dica

tion

.

Me

s-a

ide

s.g

ou

v.f

r, v

os

dro

its

so

cia

ux

en

qu

elq

ue

s c

lic

s !

En

quel

ques

m

inut

es,

Rém

i dé

couv

re

qu’il

po

urra

it

béné

f i ci

er d

’une

Allo

cati

on d

e So

lidar

ité

aux

Per

sonn

es

Âgé

es,

avec

l’e

stim

atio

n du

mon

tant

, m

ais

égal

emen

t de

la

Cou

vert

ure

Mal

adie

Uni

vers

elle

Com

plém

enta

ire,

ce

qu’il

ign

orai

t to

tale

men

t. P

ar a

illeu

rs,

il a

UN

GA

IN D

E T

EM

PS

PO

UR

TO

US

Mes

-aid

es.g

ouv.

fr

a ég

alem

ent

voca

tion

à

perm

ettr

e,

nota

mm

ent a

ux tr

avai

lleur

s soc

iaux

, de

se te

nir a

u co

uran

t des

év

olut

ions

con

stan

tes

de la

légi

slat

ion

conc

erna

nt l’

accè

s au

x dr

oits

. D’a

utre

s pr

esta

tion

s lo

cale

s, d

éliv

rées

not

amm

ent

par

les

mai

ries

, dev

raie

nt a

rriv

er tr

ès p

roch

aine

men

t.C

’est

don

c en

inf

orm

ant

plus

cla

irem

ent

les

usag

ers

sur

leur

s dr

oits

en

amon

t de

s dé

mar

ches

, qu

e ce

s de

rniè

res

sero

nt p

lus

pert

inen

tes

et q

ue le

nom

bre

de d

ossi

ers

non

élig

ible

s de

vrai

t ch

uter

: un

gai

n no

n né

glig

eabl

e en

tem

ps

et e

n ef

f i ca

cité

!

Auj

ourd

’hui

en

Fran

ce,

de n

ombr

eux

cito

yens

n’o

nt p

as c

onsc

ienc

e de

s dr

oits

aux

quel

s ils

peu

vent

pré

tend

re. P

ar e

xem

ple,

sel

on le

com

ité

d’év

alua

tion

du

RSA

*, . P

our

cont

rer

ce f

ort

taux

de

non-

reco

urs,

et

dans

le

cadr

e de

la m

oder

nisa

tion

des

ser

vice

s pu

blic

s, le

Sec

réta

riat

Gén

éral

po

ur la

Mod

erni

sati

on d

e l’A

ctio

n P

ubliq

ue (S

GM

AP

) a m

is e

n pl

ace

ce

disp

osit

if p

our f

avor

iser

l’ac

cès

aux

aide

s so

cial

es. C

et o

util,

qui

per

met

de

rel

ier

les

pres

tati

ons

des

diff

éren

ts o

péra

teur

s pu

blic

s, p

eut

être

ut

ilisé

dir

ecte

men

t par

les

usag

ers,

dan

s le

s es

pace

s de

con

seils

via

une

m

édia

tion

hum

aine

, ou

par

les

inte

rven

ants

soc

iaux

acc

ompa

gnan

ts.

Il é

tait

un

e f

ois

, en

20

18,

l’Ac

tio

n S

oc

iale

co

nn

ec

tée

*Co

mit

é n

ati

on

al d

'éva

lua

tio

n d

u R

SA

,

Imp

act

du

no

n-r

eco

urs

su

r l'e

ff i c

aci

té d

u R

SA

act

ivit

é se

ul,

Inse

e 2

01

4

22/36

Page 23: CONCOURS INTERNE ET TROISIÈME CONCOURS D’ATTACHÉ …€¦ · Nantes - Juin 2016 - 8 pages ... le numérique un levier de croissance écono- ... digital alors même que les services

30

Tou

s a

cte

urs

de

l’in

clu

sio

n n

um

éri

qu

e !

Le

s C

ah

iers

CO

NN

EX

ION

S S

OL

IDA

IRE

S

N°3

UN

E C

AR

TE

PO

UR

RE

RE

R L

ES

LIE

UX

O

Ù S

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DOCUMENT 4

Baromètre 2016 de l'e-administration : les Français de plus en plus

séduits Le 23/11/2016 Bruno Texier

Selon une étude menée en France et en Europe, les citoyens se

convertissent progressivement aux services en ligne mais regrettent le

retard pris dans les domaines de la justice et de la police.

À l'heure où l'administration électronique se développe en France comme en Europe, un sondage réalisé par l'institut Ipsos pour le compte de la société Sopra Steria apporte un nouvel éclairage sur la façon dont les Européens perçoivent ces nouveaux services numériques.

En France, l'e-administration a le vent en poupe : 88 % des personnes interrogées se déclarent prêtes à utiliser les services en ligne proposés par l'administration. Et 70 % d'entre elles estiment "avancé" le développement des services publics numériques.

Ces scores très élevés sont à rapprocher de la très forte demande d'un guichet unique en ligne pour des services numériques personnalisés : plébiscité par 85 % des Français, ce guichet unique l'est encore plus par les Norvégiens (87 %). Ce taux est cependant moins élevé en Allemagne (77 %) et au Royaume-Uni (76 %).

Peut mieux faire pour la justice et la police

La conversion des Français à l'administration électronique ne se dément pas selon les auteurs de l'étude : "il est intéressant de mesurer l'évolution de la perception des Français par rapport au baromètre 2015. 59 % jugeaient alors avancé le développement du numérique de l'État et de l'administration. En 2016, ce chiffre est de 70 % soit une progression de 11 points".

Figure de proue de l'e-administration, la déclaration des revenus en ligne est jugée avancée en France et en Norvège (86 % et 89 %) loin devant l'Allemagne et le Royaume-Uni (65 % et 59 %). En revanche, dans ces quatre pays, l'état-civil et la santé appraissent comme des chantiers à développer prioritairement (40 % et 32% en France).

En queue de peloton, les services en ligne dédiés à la justice et à la police doivent faire leur révolution numérique en France mais aussi en Allemagne. Seulement 29 % des Français estiment qu'ils sont suffisamment développés en France et 32 % des Allemands ont un sentiment similaire dans leur propre pays.

De la confiance et une demande d'accompagnement

Lors d'études similaires réalisées les années précédentes, les personnes interrogées ont pris l'habitude d'exprimer leur inquiétude face au respect de la confidentialité de leurs données personnelles. Celle-ci apporte un contre-point notable : 65 % des Français ont désormais confiance dans la capacité des pouvoirs publics à assurer la sécurité et la confidentialité de leurs données. A la question "craignez-vous que quelqu'un d'autre que vous n'accède aux données renseignées ?", ils sont 42 % à répondre "oui" en 2016 ; ils étaient 52 % en 2015.

Soucieux de l'accompagnement au changement, les Français sont tout de même près d'un tiers à souhaiter un service client en appui pour les aider en cas de problème.

Le baromètre Digital Gouv pan-européen a été réalisé au mois de septembre 2016 dans quatre pays (France, Allemagne, Norvège et Royaume-Uni) par l'institut Ipsos pour le compte de la société Sopra Steria. Près de 4 000 personnes ont été interrogées soit environ 1 000 personnes dans chacun de ces pays.

88 % des Français se disent

prêts à utiliser les services

de l'e-administration

(gouvernement.fr)

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DOCUMENT 5

Qu'est-ce qu'une Maison de services au public ?Publiée le: 13/11/2015 - Mise à jour le: 03/06/2016

Les Maisons de services au public délivrent une offre de proximité et de qualité à l’attention de tous les publics. En un lieu unique, les usagers sont accompagnés par des agents dans leurs démarches de la vie quotidienne. De l’information à l’accompagnement sur des démarches spécifiques, les Maisons de services au public articulent présence humaine et outils numériques. Le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) pilote la politique publique d'accessibilité aux services dont les Maisons de services au public sont un outil de proximité. Le dispositif d’animation

nationale du réseau des Maisons de services au public a été confié à la Caisse des Dépôts.

Dans une « Maison de services au public » l’usager est accueilli par un agent et peut, dans un lieu unique, obtenir des informations et effectuer des démarches administratives relevant de plusieurs administrations ou organismes publics. A proximité de chez soi, la Maison permet d’accéder à une large palette de services.

Elle offre aux habitants une aide, une écoute et un accompagnement de qualité dans leurs démarches de la vie quotidienne : aides et prestations sociales, emploi, insertion, retraite, énergie, prévention santé, accès aux droits, mobilité, vie associative…

Les Maisons, animées par des agents formés par les opérateurs partenaires, délivrent un premier niveau d’information et d’accompagnement de plusieurs natures :

Accueil, information et orientation : documentation, orientation vers le bon interlocuteur, information sur les droits et prestations (allocations, législation du travail, formation)…Aide à l’utilisation des services en ligne : télé déclaration, inscription et mise à jour de son espace personnel, aide à la recherche d’emploi, candidature en ligne…Aide aux démarches administratives : compréhension des courriers administratifs, constitution de dossiers, … Mise en relation avec les partenaires : prise de rendez-vous, permanences partenaires dans les locaux de la Maison de services au public, entretien à distance …

Sept opérateurs nationaux sont partenaires du programme national Maison de services au public : Pôle emploiLa Caisse Nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Assurance Maladie)La Caisse nationale d’assurance vieillesse (Assurance Retraite)La Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF)La Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole (MSA)La PosteGRDF

Chaque Maison de services au public délivre une offre de services en fonction des besoins locaux et des partenariats tissés, notamment avec les acteurs locaux.

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ECRIRE POUR ET SUR LE TRAVAIL SOCIAL

DIDIER DUBASQUE

Numérique et travail social en 4 questions…9 JUIN 2017

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solutions d’hébergement d’urgence passent par des plateformes internet. Les pratiques

numériques ont envahi le quotidien des travailleurs sociaux. En permanence, ils doivent rendre

compte de leurs activités dans les systèmes informatiques. Avec les outils de travail à

distance, les professionnels continuent de gérer les demandes des personnes en dehors de

leur bureau. Ils sont même parfois contraints d’utiliser leur propre smartphone. Nous sommes

passés à l’ère du tout urgent. Les outils numériques ont accéléré la vitesse des échanges. Dans

les services sociaux, il existe une forme de « tyrannie des mails ». Les travailleurs sociaux

consacrent de plus en plus de temps à répondre aux messages des usagers, de leurs

collègues et de la hiérarchie. C’est un puits sans fond. Cette connexion permanente est

extrêmement fatiguante et peut conduire à des risques psycho-sociaux.

Quelle place occupe l’outil informatique dans les relations avec les usagers ? Les

travailleurs sociaux le disent : l’ordinateur a pris une place importante. Trop souvent, les

professionnels restent assis derrière leur écran et passent un temps non négligeable sans être

face aux personnes accompagnées. Ou bien, lors des rendez-vous, pour gagner du temps,

certains tapent directement sur leur clavier au risque de transformer la rencontre en

interrogatoire. Cela perturbe la qualité de l’écoute. C’est essentiel de maintenir un temps

d’échange sans l’outil informatique. L’ordinateur est utile pour assurer l’accès aux prestations

sociales mais l’accompagnement ne s’y limite pas. Ainsi par exemple, avec son logiciel, le

SIAO peut se renseigner en temps réel sur les places disponibles dans les centres

d’hébergement d’urgence, les travailleurs sociaux peuvent connaitre l’avancée des demandes

mais les personnes sans domicile fixe sont aussi confrontées à d’autres problématiques que le

logement. Les travailleurs sociaux jouent un rôle clé dans la vie des ces publics fragiles.

En aucun cas, la machine peut remplacer le professionnel et sa compréhension des

situations complexes.

Les travailleurs sociaux peuvent-ils malgré tout tirer profit de cette digitalisation ? Le

travail social n’est pas incompatible avec les nouvelles technologies. A partir des données

stockées dans les logiciels informatiques, les professionnels peuvent extraire des statistiques

qui les aideront à intervenir au plus près des besoins sur le territoire. Le numérique a un grand

intérêt quand il est utilisé avec raison. L’un des atouts est l’accès rapide aux informations. A

partir des dossiers administratifs numérisés, les assistantes sociales peuvent retracer les

parcours des personnes accompagnées. Autre exemple, certains publics en grande précarité

perdent régulièrement leurs papiers. Les refaire à chaque fois est un travail monstre. Grâce aux

coffre-forts numériques, ces documents pourront être conservés dans un endroit sécurisé. Les

professionnels pourront alors avoir la possibilité de faire avec les personnes des duplicatas

numériques qui pourront leur permettre d’accomplir leurs démarches administratives et de

percevoir leurs prestations sociales.

Les informations des usagers sont de plus en plus numérisées. Est-ce un danger ? Le

numérique soulève des interrogations sur le respect du secret professionnel et la

confidentialité des échanges. L’Association nationale des assistants de service social (ANAS)

s’oppose à ce titre au partage des informations à caractère social, celles qui relèvent de la vie

privée. Il faut limiter cette numérisation aux éléments nécessaires à l’ouverture des droits. Avec

les mails, les informations circulent dans tous les sens. Les destinataires peuvent faire des

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copies des messages et les envoyer à d’autres contacts. Il faut être vigilant sur la protection

des données relatives aux usagers. Or, les travailleurs sociaux, qui engagent leur

responsabilité, n’ont pas toujours les garanties suffisantes en matière de traitement et de

stockage des données. Ils ne dipose pas toujours des information leur permettant de

respecter les règles imposées par la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des

libertés). Les centres de formation doivent prévoir des modules spécifiques sur les enjeux du

numérique et leurs impacts sur les publics, comme par exemple le cyberharcèlement et les

addictions aux nouvelles technologies. Compte-tenu de la place prise par l’informatique dans le

quotidien des Français, il est essentiel d’aller plus loin.

Je profite de cet article pour vous indiquer que l’ANAS organise une journée nationale

d’étude le 13 octobre prochain. Elle traitera du numérique et des pratiques

professionnelles des assistants sociaux et plus largement des travailleurs sociaux. Vous

pouvez télécharger ici le programme détaillé de cette journée et la problématique posée.

Alors notez bien cette date dans votre agenda. Nous aurons à cette occasion le plaisir de nous

retrouver et d’échanger sur cette question…

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juin-juillet 2016

Nathalie Levray

NumériqueVers une action sociale 2.0 ?Pendant que le projet de loi pour une République numérique se discute au Parlement, la dématérialisation des services publics fait une entrée fracassante dans les métiers de l’action sociale. Car si 80 % de la population n’en souffre pas, elle frappe d’exclusion numérique les populations les plus en difficulté. Mal préparés, les travailleurs sociaux en sont réduits à faire à la place des usagers quand leur mission devrait être de les accompagner. L’outil digital peut-il être un accélérateur du pouvoir d’agir des personnes et un antidote à la dépendance à l’accompagnement, comme le croit Emmaüs Connect ? Peut-être, si les préconisations du Conseil national pour le numérique de 2013 finissent un jour par être appliquées.

CONTEXTEVers une action sociale 2.0 ?

P. 15

INITIATIVESAPIENS, l’accompagnement numérique qui crée du lien P. 18

INITIATIVEL’atelier « démarches administratives » fait le plein

P. 19

POINTS DE VUEComment répondre aux enjeux de la transition digitale sans inégalités d’accès

P. 20

VU D’AILLEURSLes Britanniques misent sur le design et l’accompagnement P. 22

Sortie en mars du rapport « À guichets fermés » de la Cimade qui associe « déma-térialisation » à « exclusion » ; parution

en avril dans le journal « Le Monde » d’une tri-bune signée par des acteurs de la solidarité, des entreprises privées et des entrepreneurs du web qui s’engagent à former des « réseaux d’accom-pagnement au numérique sur le territoire » ; fermeture en mai pour deux mois de la caisse d’allocations familiales du Bas-Rhin, débordée par les demandes de prime d’activité déposées en ligne… l’actualité fourmille d’événements en lien avec l’arrivée, de plus en plus forte et de plus en plus systématique, du numérique dans la vie quotidienne des Français.

Pour des raisons d’économie, les services publics migrent donc, un à un, du support papier et du face-à-face avec un intervenant social vers l’écran et la foire aux questions. Après le dossier en ligne pour le logement social en 2012, désormais obligatoire pour tout demandeur, l’inscription à Pôle emploi s’effec-tue par internet depuis mars 2015, tout comme la demande de la prime d’activité lancée par la Caisse nationale d’allocations familiales en jan-vier 2016. Dès 2019, la déclaration de revenus et le paiement de l’impôt supérieur à 300 euros seront dématérialisés ! »©

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juin-juillet 2016 La Gazette Santé-Social

DOSSIER

Les victimes de la fracture numériqueChaque jour, la société se numérise davantage. Le Baromètre 2015 du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) recense 84 % d’internautes en France. 68 % d’entre eux se connectent tous les jours et plus d’une personne sur deux accomplit des démarches administratives ou fiscales en ligne.

Des voix s’alarment pourtant des conséquences sur l’inclusion sociale. Le Collectif « pour une France accessible » reproche au Gouvernement d’« entériner la fracture numérique » avec le projet de loi pour une République numérique. De fait, si « 80 % de la population ne souffre pas de la dématérialisation des services publics, elle n’est pas adaptée aux personnes les plus en difficulté », résume Bernard Dreyfus, délégué général à la médiation avec les services publics du défenseur des droits. Et de désigner comme victimes les personnes les plus âgées, ou en situation de handicap, les personnes illettrées ou trop pauvres pour être équipées d’un ordinateur, d’une imprimante et d’un scanner. Sans oublier les habitants des zones blanches. Le Credoc confirme : les publics les plus déconnectés sont les femmes, plutôt âgées (44 % > 70 ans), les personnes seules (59 %), peu diplômées (42 %) ou retraitées (53 %) et ceux dont le revenu est inférieur à 900 euros par mois (32 %).

Non-recours frictionnel« Les collectivités et les pouvoirs publics s’at-tachent à régler les problèmes de débit, d’équi-pements et de zone blanche sans s’intéresser aux

usages », remarque Salima Hout-Zaffran, res-ponsable du Pôle coopération départementale à la direction de la culture et de la citoyenneté au conseil départemental de la Gironde. Or, pour un grand nombre de personnes, plus de cinq mil-lions, ces inégalités d’usage dans les pratiques numériques creusent la fracture sociale.

Car être équipé et connecté à internet ne garantit pas la compétence à l’e-administration et les usages peuvent s’avérer pauvres. « Ce qui pose problème, c’est la capacité à constituer un dossier administratif en ligne et à joindre les justificatifs demandés », souligne Stéphanie Picault (lire son édito p. 3), directrice insertion au CCAS de Tours (Indre-et-Loire). Pour faire face à cette situation, il faut savoir, ou pouvoir trouver de l’aide. À défaut, et pour ceux qui n’oseront pas solliciter un service social, par honte, par peur ou par fatigue : pas d’accès aux droits. Quant à ceux qui auront essayé, mais qui, isolés derrière un écran, auront échoué, la sanction sera identique : pas de prestation. À moins d’une réclamation pour corriger l’erreur informatique, parfois seulement possible en ligne, ou de la saisine du défenseur des droits, ils finiront par renoncer à leurs droits. « Un non-recours frictionnel », observe le chercheur à l’Observatoire des non-recours aux droits et services, Pierre Mazet.

C’est arrivé sans prévenirAu CCAS de Tours ou au centre social Georges-Brassens de Bondy (Seine-Saint-Denis), les travailleurs sociaux constatent davantage de

 (Source : Credoc, 2015)

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juin-juillet 2016

DOSSIER

demandes d’aide pour les démarches en ligne. Ces cas ne sont pas isolés. L’action sociale subit de plein fouet la dématérialisation à marche forcée et doit absorber les appels au secours des usagers déconnectés. « Le numérique vient per-cuter le travail social », témoigne Jean Deydier, le directeur général d’Emmaüs Connect. Pour Pierre Mazet, l’exemple des CAF est significatif : « le passage au numérique a été trop rapide, mal cadré, non préparé ». Les travailleurs sociaux ne sont pas, le plus souvent, informés à l’avance de la dématérialisation d’un service public, ce qui les oblige à improviser face à l’usager. « C’est arrivé sans prévenir », confirme Stéphanie Picault.

Les professionnels s’interrogent : l’e-accompa-gnement entre-t-il dans la mission du travailleur social ? Comment répondre à la demande ? L’acteur social doit-il devenir un formateur numérique ? Une étude commandée par Emmaüs Connect (1) reflète les limites de l’action sociale 2.0. 83 % des intervenants sociaux jugent le numérique indispensable dans leur pratique professionnelle et 58 %, dans le parcours d’un usager. Mais, alors que le travail social repose sur l’accompagnement de l’usager à faire, 75 % des travailleurs sociaux reconnaissent faire régulièrement les démarches « à la place de », pour gagner du temps. Moins de 10 % déclarent en outre avoir reçu une formation dans le cadre professionnel ou au cours de leur formation initiale. Sans qualification pédagogique ils se trouvent démunis face aux lacunes numériques d’un usager : 33 % n’ont aucune réponse à lui

apporter et seulement 30 % savent le diriger vers un acteur proposant une formation numérique.

Citoyenneté numériqueDes solutions existent pourtant : espaces publics numériques (EPN), cours d’informatique des centres sociaux, accueils dédiés dans les asso-ciations ou les organismes sociaux. Malheureu-sement, leur nombre reste en deçà des besoins du terrain et les passerelles entre ces médiateurs numériques et le travailleur social sont insuffi-samment développées. Pierre Mazet préconise la mutualisation à l’échelle territoriale pour rendre les publics autonomes numériquement « par des équipements, des compétences, et l’accès gratuit à des professionnels. » Les jeunes en service civique sont une partie de la réponse.80 milliards d’euros pour lutter contre les zones blanches et combien pour un plan national pour l’accès à la compétence numérique ? Car s’il dégage des économies pour le pays, l’outil digital peut aussi être un accélérateur du pou-voir d’agir des personnes et un antidote à la dépendance à l’accompagnement, note Emmaüs Connect. Dans son rapport (2) de janvier 2016, la Cour des comptes préconise de « développer l’accompagnement individualisé [des usagers… et de] rendre les services publics numériques accessibles à toutes les personnes en situa-tion de handicap ». Des préconisations déjà présentes dans le rapport du Conseil national pour le numérique de 2013 qui faisait de la citoyenneté numérique, un enjeu national. On l’applique quand ?

Selon l’OCDE, la littératie numérique est l’aptitude à comprendre et à utiliser le numérique dans la vie cou-rante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses com-pétences et capacités. Elle comprend plusieurs types de compétences : la manipulation des équipements et des interfaces, la capacité de concevoir, réaliser, modifier, réparer, l’aptitude à trouver et comprendre des infor-mations, analyser une situation ou un processus numérique, ou à por-ter un regard critique sur la société informationnelle.

LA DÉFINITION LE POINT DE VUE

Bernard Dreyfus, délégué général à la médiation

avec les services publics du défenseur des droits

La dématérialisation peut exclure de l’accès aux droits et porter atteinte au principe constitutionnel d’égalité devant le service public. Toute personne publique et tout organisme chargé d’une mission de service public qui dématérialisent leur service devraient redéployer une partie des gains obte-

nus au financement de l’accompagnement au numérique. Cet eZort doit être pérenne pour permettre un apprentissage tout au long de la vie car les tech-nologies numériques évoluent en permanence. L’équation n’est pas di[cile : il su[t d’un poste de médiateur numérique dans 1 000 maisons de service public et 1 000 espaces publics numériques ou points information médiation multiservices sur le territoire. Ces 2 000 médiateurs pourraient accompagner les 20 % de personnes connaissant des di[cultés numériques. Des tests d’évaluation de l’usage du numérique devraient en outre être organisés à l’occasion de la journée défense et citoyenneté.

DR

REPÈRES

(1) « Le numérique ausein de l’action sociale dans un contexte de dématérialisation- Politiques d’établisse-ments, pratiques des professionnels et accompagnement au numérique des usagers », Yves-Marie Davenel, Connexions Solidaires, avril 2016.

(2) « Relations aux usagers et modernisa-tion de l’État. Vers unegénéralisation des services publics numériques », rapport de la Cour des comptes,janvier 2016.

Projet de loi pour uneRépublique numériqueadoptée en première lecture par le Sénat le 3 mai 2016, n° 131.

« À guichets fermés - Demandes de titres deséjour : les personnes étrangères mises à distance des préfec-tures », La Cimade, mars 2016.

« Baromètre dunumérique - Édition2015 », Credoc.

« Citoyens d’une société numérique », rapportdu Conseil national du numérique, octobre 2013.

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juin-juillet 2016

Initier à l’informatique des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) accompa-gnés par les travailleurs sociaux du centre

intercommunal d’action sociale (CIAS) du Bourgeais à l’espace cyberbase de la commu-nauté de communes de Bourg-en-Gironde. Faci-liter la recherche d’emploi en ligne de jeunes inscrits à la mission locale du Libournais. Équiper des assistantes de vie de tablettes via le groupement de coopération sociale et médico-sociale pour rompre l’isolement des personnes âgées. Ces initiatives ont vu le jour en 2014 grâce au programme SAPIENS (susciter l’accès et le partage de l’information et des nouveaux savoirs) du conseil départemental de la Gironde.

Coopération numérique« Un programme qui utilise le capital de savoir et les compétences des espaces publics numé-riques pour le mettre au service des 20 % de la population que l’e-administration laisse de côté », explique Salima Hout-Zaffran, respon-sable du Pôle coopération départementale à la direction de la culture et de la citoyenneté. Pour répondre au risque d’exclusion qu’induit la dématérialisation, la direction de la culture prend sa part de cette « révolution culturelle ». En croisant les politiques publiques dépar-tementales – sociale, de la jeunesse et même environnementale sur un territoire rural, parfois isolé –, l’idée est de faire émerger des coopéra-tions numériques, avec comme relais la soixan-taine d’espaces publics numériques (EPN) du territoire, structures publiques ou associatives, dont une majorité est intégrée au sein de média-thèques ou de bibliothèques publiques.

C’est ainsi que la médiathèque de Castillon- la-Bataille, la bibliothèque de Blasimon ou d’ail-leurs, se sont retrouvées pilotes d’un « proces-sus d’ingénierie locale », selon Isabelle Dexpert vice-présidente du conseil départemental de la Gironde, avec le centre communal d’action sociale (CCAS) ou la mission locale, des asso-

ciations, la plateforme des services publics ou le plan local pour l’insertion et l’emploi, le centre social ou l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), etc. Accompagnés par la direction de la culture et de la citoyenneté, ces acteurs ont construit ensemble un projet innovant pour accompagner les publics, jeunes, âgés, en difficulté sociale ou professionnelle, dans l’acquisition ou le renfor-cement de leurs compétences numériques.

Fonction sociale« L’accompagnement a permis de créer du lien sur le territoire et a donné une fonction sociale aux bibliothèques ou médiathèques dans l’accès à la connaissance et à l’information, aux droits et à la maîtrise de l’outil numérique », se félicite Salima Hout-Zaffran. « Les EPN et les structures sociales et médicosociales nous disent tout le bien qu’eux et leurs usagers retirent de ces actions », ajoute Isabelle Dexpert. Si les moyens affectés à ces projets restent à pérenniser, SAPIENS est une réussite car les partenariats et les liens tissés se poursuivent au-delà du terme de l’action.

Le conseil départemental de la Gironde encourage et accompagne les espaces publics numériques dans les projets qu’ils développent en partenariat avec des structures à caractère social.

INITIATIVE

SAPIENS, l’accompagnement numérique qui crée du lien

DOSSIER

Isabelle Dexpert, vice-présidente du conseil départemental de la Gironde chargée de la jeunesse, de la culture, du sport et de la vie associative

« La médiation numérique utilise le vecteur artistique »« SAPIENS a été lancé en 2005 par le plan départemen-tal de lecture publique pour développer les compétences numériques des bénévoles du réseau des bibliothèques. Il s’est ensuite adapté aux besoins. En 2012, les biblio-

thécaires, animateurs et médiateurs, ont été orientés vers la mise en œuvre de projets numériques, pour construire une dynamique collective entre les diZérents services d’accès public à internet (Sapi) et réduire la fracture numérique. Depuis 2014, par ses appels à initiative numérique solidaire locale auprès du réseau girondin des EPN, le conseil départe-mental finance et soutient pendant une année les EPN qui développent des collaborations locales avec les structures sociales et médico sociales du département. En 2016, la médiation numérique utilise le vecteur artis-tique. Le fil rouge reste l’accompagnement des populations éloignées des compétences digitales avec l’objectif d’élargir la cible des publics et de faire participer les artistes à la formation au digital. »

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REPÈRES

En 2013 et 2014, quinze partenariatslocaux différents ont été impulsés et accompagnés.

En 2016, l’appel à initiatives numériquesse tourne vers les structures culturelles et artistiques, invitées àimpulser des initiatives créatives avec les EPN et d’autres structures sociales ou éducatives locales.

Contact :CD33, direction de la culture et de la citoyenneté,[email protected],05 56 99 69 33.

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juin-juillet 2016

DOSSIER

Le centre social – municipal – Georges-Brassens de Bondy (Seine-Saint-Denis) propose depuis plusieurs années un ate-

lier informatique avec deux formateurs à une cinquantaine d’adhérents par an. « En 2015, on s’est aperçu que la liste d’attente était de plus en plus longue et que le besoin, de plus en plus fort, était mal satisfait », explique Rachid Kaddour, coordinateur du secteur « Adultes-insertion ». La faute à la multiplication du nombre des démarches administratives en ligne et au besoin de maîtriser l’informatique notamment pour chercher un emploi. « Notre personnel, à l’accueil ou lors des permanences du centre, est sollicité pour aider à se connecter et à faire des démarches sur les sites Ameli, Pôle emploi, CAF ou préfecture. La moitié des inscrits sont des seniors. Les gens ont compris qu’ils doivent utiliser internet. »

Bagage numérique« Notre mission est de lutter contre la fracture numérique et de favoriser l’accès aux droits et à l’autonomie des personnes », indique le direc-teur du centre, Pierre Vergnolle. Des réflexions, une visite à La Goutte-d’Ordinateur, un espace public numérique (EPN) dans le 18e arrondisse-ment de Paris, des tâtonnements, des contents et des déçus ont débouché sur une nouvelle organisation. Depuis janvier 2016, l’atelier est proposé à la carte, des modules de trois heures, trois jours par semaine. Dom, qui anime l’ate-lier du matin, confirme : « l’atelier démarches administratives fait le plein à chaque fois ». Le parcours propose d’acquérir un bagage numé-rique minimum : ouvrir une boîte email, gérer un e-mail, être capable de naviguer sur les sites des organismes publics. « Ce n’est pas facile, les personnes oublient leurs codes d’accès ou ne savent pas lire », témoigne Ferhart, l’animateur du soir. Un accès en libre-service est également ouvert tous les jours, mais « les stagiaires ont peur de faire des bêtises tout seuls et sous-

utilisent ce service », constate Dom. D’autres préfèrent ne pas apprendre.

Écrivains publics numériquesEn parallèle du développement de ces ateliers, le centre social a ouvert un espace confiden-tiel « dématérialisation », animé par un béné-vole. Ceux que l’e-administration désarçonne trouvent là l’accompagnement nécessaire. Depuis octobre 2015, ce service supplée officiel-lement aux agents de la CAF et désengorge ses guichets. Les demandes simples y sont traitées : un changement d’adresse, l’arrivée d’un bébé ou le besoin d’une attestation. « Les réticences sont grandes, que ce soit pour confier ses codes confidentiels ou tout simplement être sur la toile », explique Ferhart. « On rend ce service, mais on doit montrer aux personnes qu’on ne garde aucun code, expliquer qu’on se décon-necte, etc. » Tous sont conscients de la question déontologique. « C’est ça ou on ne fait rien, il faudrait des écrivains publics numériques… », soupire Rachid Kaddour.

La ville de Bondy propose une politique transversale de lutte contre la fracture numérique en lien avec le centre social Georges-Brassens et des lieux publics disséminés dans la ville.

INITIATIVE

L’atelier « démarches administratives » fait le plein

DOSSIER

Joël Houssin, conseiller municipal délégué à la cohésion sociale et Marie-Joséphine Missiamenou, conseillère municipale déléguée au développement du numérique

« Dans nos quartiers, l’accès au droit passe par la médiation et l’écoute »« La résorption de la fracture numérique à Bondy s’ins-crit dans une politique transversale qui concerne la rénovation urbaine, la vie associative et les politiques éducatives et socioculturelles. La quasi-totalité des

6 500 logements en quartiers prioritaires est raccordée à la fibre op-tique, mais la fracture numérique concerne davantage les usages. Plus de 720 Bondynois, dont 500 adultes, suivent des ateliers collectifs ou sont accompagnés individuellement dans diverses structures locales. La e-administration constitue un risque de marginalisation accrue pour les personnes éloignées de la langue française et/ou des nouvelles techno-logies. La dématérialisation, inévitable, doit s’accompagner d’un plan de médiation numérique. Elle ne doit pas être non plus l’alpha et l’omega. L’an passé, nous avons mené un combat politique fort pour le maintien de notre centre de sécurité sociale. Dans nos quartiers populaires, l’accès au droit passe aussi par la médiation et l’écoute. »

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REPÈRES

9e plus grande villedu département de laSeine-Saint-Denis.

52 787 habitants (19 158 ménages en 2012) dont 16,5 % ont plus de 60 ans et 31,5 %sont non diplômés.

29 % de taux de pauvreté.

Contact :centre socioculturelGeorges-Brassens,01 71 86 64 95.

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En quoi la dématérialisation interfère-t-elle avec le secteur social et médico social ?Vincent Meyer : Le travail social, champ professionnel et de pratiques où prime le contact interpersonnel en coprésence phy-sique, n’échappe pas à ce que je préfère appeler « transition digitale » plutôt que dématériali-sation. Le Conseil supérieur du travail social a posé, dès 2001, les incidences des nouvelles technologies sur le travail social. Son rapport soulignait l’intérêt des TIC au service des usa-gers, « outils du savoir pour agir », tout en pré-venant des conséquences qu’elles pouvaient induire sur les procédures d’accompagnement, les relations et le pilotage par la gestion. Ces évolutions, confirmées en 2015 dans le plan d’action interministériel en faveur du travail et du développement social suite aux États généraux du travail social, débouchent sur le projet d’élaboration d’un plan numérique pour le travail social, avec, entre autres, les espaces publics numériques (1), le simulateur de droits (2) et le dossier social unique.Héléna Revil : Les services publics sociaux et médico sociaux sont sommés de faire des éco-nomies dans un contexte budgétaire contraint. Ils doivent produire une qualité égale de presta-tions mais avec des moyens financiers réduits et moins de personnels. La dématérialisation est une des solutions de l’équation, mais elle pose un double problème : celui de l’inéga-lité dans l’accès aux outils numériques, par exemple pour ceux qui vivent dans un terri-

toire sous-doté en accès à internet ou qui n’ont pas les moyens de se payer un forfait illimité ou l’internet mobile ; celui de l’inégalité d’usage, pour des personnes dont l’appétence au digital est réduite ou qui craignent de l’utiliser.

Quels types de dilcultés génère la dématérialisation ?VM : La dématérialisation était déjà présente par le biais de l’informatique de gestion. Elle apparaît depuis quelques années avec l’arrivée des ordinateurs portables, tablettes, smart-phones et leurs diverses applications dans la prise en charge des personnes. Les travailleurs sociaux sont réticents notamment parce que la trace numérique de/sur l’usager est quasi indélébile. La transition digitale interroge la dimension éthique du travail social, face au secret professionnel par exemple, ou encore son aspect juridique, avec des responsabilités à déterminer en cas de mésusage. La manière de traduire ces conduites professionnelles équipées par les technologies numériques en pratique, de les saisir en bases de données pose question. Les professionnels se retrouvent en situation d’utiliser ces technologies sans être formés ni à la médiation numérique, ni à la pédagogie. En outre, la technologie numé-rique suggère voire implique l’immédiateté de la réponse alors que la prise en charge et l’accompagnement se font sur un temps long et différencié.HR : Dans les parcours d’accès aux droits, la dématérialisation peut générer de la com-plexité. Elle attise certains obstacles pour accé-der aux dispositifs et aux services, et génère de lourdes incompréhensions relatives aux interlocuteurs ou aux fonctionnements. Elle peut engendrer deux sortes de non-recours. D’abord, la non-réception des prestations par une personne qui va connaître un accident

POINTS DE VUE

Comment répondre aux enjeux de la transition digitale sans inégalités d’accèsVincent Meyer donne sa vision des conséquences de l’arrivée du numérique pour les professionnels du secteur médico social. Héléna Revil en analyse les effets sur les usagers. Un même constat : des pratiques bousculées et des usages à cerner.

HÉLÉNA REVIL

Ceux qui ne parviennent pas à exercer un droit en ligne perdent confiance dans l’institution et se sentent victimes d’un manque de considération, d’un rejet.

Héléna Revil, docteure en science politique, chercheure associée au laboratoire de recherche Pacte à l’Institut d’études politiques de Grenoble et membre de l’Observatoire des non-recours aux droits et aux services (Odenore)

DOSSIER

DR

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DOSSIER

en remplissant en ligne un formulaire pour l’ouverture de ses droits, et dont la démarche va s’arrêter net, faute de dialogue avec un pré-posé. Ensuite, certaines personnes refusent le principe même de la dématérialisation ou n’ont pas confiance. Elles marquent leur désaccord profond avec le système en ne demandant pas le service ou la prestation auxquels elles ont droit. Le passage obligé par le digital péna-lise les personnes fragilisées en instillant de l’angoisse dans leur quotidien. Il est faux de penser que les difficultés sont seulement géné-rationnelles, toutes les classes d’âge peuvent être touchées. L’usage d’un smartphone n’est pas le gage de la compétence pour remplir un formulaire en ligne. Les réponses normées des foires aux questions des sites de l’administra-tion ne sont pas satisfaisantes pour tous.

Quel enjeu représente l’irruption du numé-rique dans le secteur du travail social ?VM : Les éléments de dématérialisation font entrer les usagers (en ce sens nous le sommes tous) dans le monde numérique ; gageons que les digital nativ ne connaîtront pas les mêmes difficultés pour utiliser ces outils. Les pra-tiques professionnelles vont être transformées de façon majeure. La question actuelle est de savoir si cet autre type de médiation deviendra ou non constitutif d’une compétence nouvelle chez le travailleur social comme pour l’enca-drement, alors même que son acception est différente selon le positionnement dans une hiérarchie. L’édu-communication et la média-tion numérique sont insuffisamment traitées dans le champ de la formation du travail social. Nous sommes toutes et tous dans un apprentis-sage permanent à la médiation numérique. À ce stade, il faut qualifier les usages quotidiens ou plus innovants de ces technologies en fonction des publics pour identifier en quoi les évolutions impactent la formation et la recherche en travail social et comment elles transforment les professionnalités. C’est l’objet de la recherche-action que nous conduisons en région Paca, qui s’attache à sérier et à saisir ces usages sur le terrain.HR : S’ajoute à la complexité du langage admi-nistratif, celle du langage numérique. Dans la pratique, ceux qui ne parviennent pas à exercer un droit en ligne perdent confiance dans l’ins-titution et se sentent victimes d’un manque de considération, d’un rejet. L’enjeu est d’accompa-

gner les usages pour rendre les services sociaux et médicosociaux plus facilement accessibles. Les personnes qui ont des difficultés d’accès à leurs droits demandent à être guidées, ce qui nécessite du temps et des ressources humaines. Les mettre en capacité d’utiliser les services en ligne est un réel investissement pour l’avenir. Le professionnel est donc un pilier majeur dans le rapport entre l’administration et l’usager pour répondre à ses besoins de médiation. Le plus gros défi à venir est de savoir détecter les fragilités numériques pour actionner les leviers avant l’e-exclusion. Il faut oser dire que tout le monde ne connaît pas le numérique pour dédramatiser la demande d’aide.

La dématérialisation simplifie-t-elle vraiment ? Comment améliorer l’usage du numérique ?VM : Je ne suis pas dans une posture de juge-ment par rapport à une technophobie ou une technofolie, mais je cherche à comprendre concrètement quels sont les usages et comment les travailleurs sociaux réfléchissent ces trans-formations dans leurs pratiques quotidiennes. Notre recherche-action interroge aussi ce qui relève de l’imaginaire et des représentations sociales, du vivre ensemble pour voir si ce développement technologique fait réellement gagner du temps, de la qualité dans les rela-tions et de l’efficacité.HR : Il faut se poser la question du sens de la dématérialisation. Le numérique peut être un levier efficace pour faciliter les parcours vers les droits, notamment parce qu’internet permet d’engager des démarches de manière discrète. La dématérialisation peut amener une relation de services renouvelée, pour rapprocher les usagers de l’administration, leur fournir faci-lement des informations, réduire les temps de traitement des dossiers et des procédures d’actualisation des droits. Pour réussir, l’État doit accorder les moyens et le temps néces-saires pour former, accompagner, expliquer. (1) www.netpublic.fr/(2) mes-aides.gouv.fr

VINCENT MEYER

La transition digitale interroge la dimension éthique du travail social, face au secret professionnel par exemple, ou encore son aspect juridique, avec des responsabilités à déterminer en cas de mésusage.

Vincent Meyer, professeur des universités (Nice Sophia Antipolis) pilote, avec le CREAI

Paca et Corse, Audrey Bonjour (Aix-Marseille) et Élise Daragon (Nice Sophia Antipolis),

le programme Nuserus (technologies numériques au service des usagers dans les

établissements sociaux et médicosociaux) en partenariat avec le GEPSo. D

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Sujet élaboré par une cellule pédagogique nationale

CONCOURS INTERNE ET TROISIÈME CONCOURS D’ATTACHÉ TERRITORIAL

SESSION 2018

ÉPREUVE DE RAPPORT AVEC SOLUTIONS OPÉRATIONNELLES

Durée : 4 heures – Coefficient : 4

SPÉCIALITÉ : GESTION DU SECTEUR SANITAIRE ET SOCIAL

INDICATIONS DE CORRECTION

Rappel du sujet :

Vous êtes attaché territorial au sein du CCAS d’Alpha (100 000 habitants), chef du service Cohésion Sociale. À ce titre, vous gérez les nouvelles relations aux usagers dans un contexte de dématérialisation des services publics.Votre service constate une forte hausse de la fréquentation de son accueil, et notamment de l’activité des 3 médiateurs écrivains publics du CCAS, qui a doublé en 4 ans, passant de 4 000 à 16 000 sollicitations. La hausse des demandes est à mettre en corrélation directe avec la dématérialisation de nombreux dispositifs sociaux (pôle emploi, Caisse d’Allocations Familiales, Caisse Primaire d’Assurance Maladie, Caisses de Retraite, Impôts,…).Le CCAS constate les difficultés d’une partie non négligeable de la population à effectuer ses démarches en toute autonomie. En outre, les travailleurs sociaux, eux-mêmes confrontés à l’e-administration, expriment leur difficulté à mener à bien leurs missions d’accompagnement social.Dans ce contexte, le Président du CCAS vous demande de rédiger à son attention un rapport sur l’accompagnement au numérique permettant de dégager des solutions opérationnelles appropriées afin de favoriser l’autonomie des habitants dans leurs démarches.Vous rédigerez ce rapport à l’aide des éléments du dossier et en mobilisant vos connaissances.

1) Présentation du sujet

La dématérialisation des dispositifs sociaux est majeure et irréversible. La rapidité de sa mise en œuvre génère de profonds bouleversements, pour le public, pour les travailleurs sociaux et pour les CCAS premiers accueils sociaux de proximité.Si 66% des Français sont autonomes dans leurs démarches et plébiscitent la dématérialisation, l’e-administration exclut encore une partie de la population, qui se tourne vers le CCAS pour trouver de l’aide.Les travailleurs sociaux n’ont pas été formés à intégrer le numérique dans leurs pratiques professionnelles. De plus, les accueils sont rarement adaptés à ces nouvelles pratiques. Si de nombreuses initiatives d’aide à l’autonomie numérique existent dans les communes, elles sont notoirement insuffisantes face aux besoins, et peu de CCAS ont élaboré une stratégie numérique.L’enjeu majeur pour les CCAS est de révolutionner la pratique de l’accompagnement.

2) Analyse de la mise en situation et du dossier

La commande invite les candidats à analyser les enjeux du numérique dans les relations aux usagersdes CCAS/CIAS. Le candidat doit aborder notamment les opportunités qu’offre le numérique dans le travail social, les risques à prévenir, la prise en compte des besoins du public et des travailleurs sociaux, et les moyens à déployer pour construire une nouvelle forme de réponse sociale favorisant l‘autonomie du public dans ses démarches.

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Le sujet traite d’un enjeu tout à fait d’actualité, avec le lancement à l’été 2018 des schémas départementaux pour l’inclusion numérique. Si cette dimension n’est pas traitée dans le dossier, le candidat qui apportera des éléments de connaissance pertinents sur la question pourra être valorisé. L’exercice mettra également en valeur la qualité de la réflexion du candidat. Celui-ci devra aussi faire preuve d’imagination pour traiter ce sujet au cœur de l’innovation sociale. Il est demandé aux candidats de mettre en exergue le contexte de la dématérialisation galopante, et de dégager des pistes de réflexion pour le CCAS. Le plan proposé (à titre indicatif puisque d’autres plans peuvent être tout à fait adéquats) est en ce sens assez simple.

Le rapport doit souligner le caractère multidimensionnel de l’enjeu, en cherchant à répondre aux besoins du public, des travailleurs sociaux, et du CCAS qui cherche à optimiser et simplifier ses dispositifs sociaux. Les candidats doivent donc mettre en avant le caractère multipartenarial du sujet, impliquant la mise en œuvre d’une méthodologie de projet adaptée pour le mener à bien.

Document 1

Enquête du CREDOC présentant des chiffres de 2017 sur les comportements et la perception des Français en matière d'usage numérique (opportunités, freins, spécificité des publics fragiles). Texte utile à la première partie du rapport.

Document 2

Extrait d’un séminaire IRA précisant la définition de la fracture numérique, les enjeux et les cibles. Document utile à la première partie du rapport.

Document 3

Produit par une association travaillant à favoriser l’accès des plus démunis aux télécommunications,le document présente des exemples de profil d’usagers dans leur rapport au numérique et auxdémarches d’accès aux droits.

Document 4

Document d’ordre général sur le jugement des Français à l’égard de l’administration numérique. L’image de l’e-administration est en progression et très majoritairement positive. Un tiers des Français souhaitent cependant davantage d’accompagnement pour les aider en cas de problème.

Document 5

Le document présente les Maisons de Services au Public, acteurs indispensables dans la mise en œuvre d'une nouvelle relation à l'usager dans un contexte de dématérialisation. A utiliser notamment pour les propositions.

Document 6

Le document analyse l'expérience d'un CCAS qui a déployé un plan numérique sur son territoire. Sera utile notamment pour les propositions.

Document 7

Le document présente l'impact du numérique sur le travail social. Le numérique est devenu indispensable. Mais face au manque d'autonomie des usagers, l'éthique professionnelle est bousculée. De plus, le manque de formation des professionnels au numérique est un frein à l'accompagnement. Sera utile à la première et à la deuxième partie du rapport.

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Document 8

Document central qui jette les bases d'une stratégie territoriale d'inclusion numérique. Cela passe par la cartographie des ressources et des besoins numériques d'un territoire, et l'initiation d'une dynamique de territoire en fédérant les acteurs. Sera utile à la deuxième partie du rapport.

3) Proposition de plan détaillé

Avertissement : il s’agit d’une proposition de plan. D’autres plans sont possibles, au correcteur

d’évaluer dans quelle mesure le plan proposé restitue les principaux axes de questionnement et les

articule de manière cohérente.

En-tête

Rappel du cadrage : le rapport doit adopter la forme suivante et reprendre les informations que le

candidat trouve en première page du sujet dans la commande et la liste signalétique des documents

au dossier.

CCAS d’Alpha

Le 22 novembre 2018 (date de l’épreuve)

RAPPORT

à l’attention de M. le président du CCAS

Objet : rapport sur l’accompagnement au numérique de la population

Références : loi du 7 octobre 2016 pour une République numérique (facultatif)

Introduction

Rappel du cadrage : le rapport doit comporter une introduction d’une vingtaine de lignes, qui

s’apparente à celle d’une composition ou dissertation (entrée en matière, reformulation du sujet,

présentation de la problématique dans son contexte) et doit impérativement comprendre une annonce

de plan.

Éléments pouvant être abordés en introduction :

- La rapidité du changement qu’engendre le numérique dans les relations à l’usager- Le nombre (ou %) de personnes exclues de ces dispositifs- La prise de conscience de l’Etat avec l’élaboration du plan national pour l’inclusion numérique

et l’élaboration d’un schéma départemental pour l’inclusion numérique- Le désarroi des professionnels du travail social face à l’arrivée en force de ce phénomène

auquel ils n’ont pas été préparés- La nécessité de mettre en place une stratégie et une gouvernance adaptée pour accompagner

ces changements

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Plan détaillé

Rappel du cadrage : le développement est organisé en parties et en sous-parties. Le plan est

impérativement matérialisé par des titres comportant des numérotations en début des parties et sous-

parties.

I. Le numérique est au cœur de l’administration de demain, mais les CCAS et leur public y sont mal préparés

A. Un outil essentiel pour simplifier les démarches et optimiser le service rendudémarches administratives (document 1, 2, 4)

1) Le numérique permet une simplification des démarches Le numérique est une réelle opportunité pour les habitants déjà autonomes : plus besoin prendre une journée de congé et de se rendre dans les administrations pour effectuer ses démarches. La dématérialisation permet de faire plus de 300 démarches dont 36 dans le domaine social, sans avoir à se déplacer ou dépendre d’horaires d’ouverture. Un accusé de réception est fourni immédiatement, Les nouveaux portails de services des institutions (Etat, CAF, CPAM, Impôts) donnent entière satisfaction à 70% des Français.Le déploiement de nouveaux outils (simulateurs de droits, questionnaires en ligne, SMS d’alerte ou d’information, portail d’e-démarches, …) permet d’automatiser des tâches administratives souvent ingrates.

2) Le numérique est vecteur d’optimisation du service rendu

Les collectivités locales développent la dématérialisation essentiellement comme vecteur d’optimisation de leurs services (e-parapheurs, dématérialisation de la transmission des actes au contrôle de légalité, dématérialisation des circuits de facturation, paiement des prestations en ligne, etc.). Mais de façon générale elles n’ont pas encore organisé la dématérialisation de leurs dispositifs sociaux, notamment au sein des CCAS.

B. Mais le numérique exclut une partie de la population et les CCAS ont été insuffisamment préparés à la montée de la demande de médiation sociale

1) Une partie de la population ne peut accéder au numérique (documents 1, 2, 3)

Pour des raisons financières, géographiques, de maîtrise de la langue et/ou des écrits, ou en raison de problèmes cognitifs le CCAS fait le constat d’une perte d’autonomie des usagers due à la dématérialistion.. Mais cela peut aussi être du au fait que la dématérialisation ne permet plus le contact direct avec un interlocuteur. En désespoir de cause, ces publics sollicitent les CCAS, premiers accueils de proximité, qui voient leur fréquentation augmenter considérablement.

2) Les professionnels du travail social n’ont pas été préparés à cette révolution extrêmement rapide (documents 7, 8)Seuls 15% d’entre eux ont reçu une formation au numérique durant leur carrière. 50% se disent en difficulté pour accompagner les publics. De plus, ils se sentent dépossédés de leur mission première d’accompagnement au profit d’une mission de médiation numérique qu’ils n’ont pas souhaitée. Faire avec et/ou à la place des habitants ?

3) Des enjeux éthiques et de sécurité à ne pas négliger (documents 7, 8)Face aux difficultés du public, ils sont souvent contraints de faire à la place des usagers au lieu de faire avec eux. Cela pose des problèmes de confidentialité (secret bancaire, codes confidentiels, secret médical,…) qui interrogent leur

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éthique professionnelle. De même avec le numérique, la question de la sécurité des données personnelles devient un enjeu majeur auquel les professionnels et plus largement les CCAS ne sont pas toujours préparés.

II. Élaborer une stratégie communale d’inclusion numérique

A. Se doter de la gouvernance indispensable au développement du numérique sur la commune (documents 2, 5, 8)

1) Participer aux dispositifs existants qui traitent de la question numérique (schéma départemental des services au public, Maisons de Services au Public, futur plan départemental pour l’inclusion numérique, plan national de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion, …)

2) Cartographier et coordonner l’ensemble des acteurs agissant dans le domaine de l’inclusion numérique (formation, mise à disposition de matériel, médiation, …).

3) Se coordonner avec les administrations en charge des dispositifs sociauxdématérialisés (CAF, Pôle Emploi, CPAM, …) pour garantir la qualité et la simplicité du parcours d’accompagnement de l’usager du CCAS

B. Se doter des outils indispensables pour permettre l’inclusion numérique de tous(documents 2, 6, 8)

1) Des locaux adaptés

Repenser les locaux d’accueil du public soit dans une logique de guichet unique, soit dans une logique de proximité. Déployer des bornes de services permettant les démarches en ligne au sein de l’accueil. Se coordonner avec les espaces publics numériques (EPN), les Maisons de Services au Public (MSAP).

2) Des outils pour favoriser l’inclusion numérique

Mettre en place les outils favorisant la qualité de l’accueil et du parcours d’accompagnement de l’usager (traducteur en ligne, coffre-fort numérique, gestionnaire de files d’attente, portail d’e-démarches, questionnaires en ligne, tutoriels vidéos pour aider dans les démarches, sms, …).

3) Des systèmes d’information sécurisés

Garantir la sécurité des systèmes d’information numériques déployés à destination des habitants. Veiller au respect des règles de la CNIL en matière de droit d’accès de communication et de rectification des données personnelles.

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C. Investir dans la formation du public et des personnels (documents 6, 7, 8)

1) Former le public

Former le public à la maîtrise de l’outil numérique et à l’accès aux sites lui permettant d’accéder à ses droits sociaux de façon autonome. Pour cela, s’appuyer sur le réseau associatif expert dans ce domaine (Emmaus Connect, …). Le financement de ces formations peut être assuré par les dispositifs cités plus haut (cnsa, contrat de ville, …)

2) Former le personnel

Former le personnel aux outils numériques (coffre-fort numérique, traducteur en ligne, calculateur de droits, …), et aux dispositifs sociaux dématérialisés. Les former aussi à une nouvelle façon d’aborder le travail social (non plus face à face mais côte à côte) afin d’apprendre à l’usager à devenir autonome avec le numérique. Encourager le partage des connaissances entre pairs. Développer le métier de médiateur numérique.

3) Repenser la stratégie de communication

Développer le co-design de service pour réécrire les dispositifs et procédures d’accompagnement social avec les usagers et les professionnels. Développer des supports de communication Faciles A Lire et à Comprendre (FALC). Déployer la vidéo comme vecteur alternatif aux documents écrits (accessibilité universelle à l’information grâce au son, à l’image et au sous-titrage).

ConclusionRappel du cadrage : la conclusion est facultative. Elle peut toutefois utilement souligner l’essentiel, sans jamais valoriser des informations oubliées dans le développement.