CONCOURS D’ADMISSION 2009 FILIÈRES MP ET PC · cien años sin ser resuelto, o doscientos, no...

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ÉCOLE POLYTECHNIQUE ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHYSIQUE ET DE CHIMIE INDUSTRIELLES CONCOURS D’ADMISSION 2009 FILIÈRES MP ET PC COMPOSITION DE LANGUE VIVANTE EXPRESSION ÉCRITE EN LANGUE ÉTRANGÈRE (1 heure 30) (SANS DICTIONNAIRE) Après avoir pris connaissance du texte ci-dessous, les candidats doivent répondre aux deux questions posées à la fin du texte en utilisant la langue qu’ils ont choisie lors de leur inscription au concours. De la compassion en politique Notre société est saisie par la compassion. Un « zèle compatissant » à l’égard des démunis, des déshérités, des exclus ne cesse de se manifester dans les adresses au peuple sourant. Au point qu’aucun responsable politique, quel que soit son bord, ne semble en faire l’économie, au moins dans sa rhétorique. Mais le souci compassionnel intervient aussi sous la forme d’actions spectaculaires (les Enfants de Don Quichotte, par exemple) dont l’objectif avoué est d’arracher les misérables à la misère et d’infléchir en ce sens les politiques publiques. S’interroger sur le rôle de la compassion dans le champ politique ne tient pas seulement à l’air du temps. La question en entraîne une autre, plus fondamentale : quelle est la place des sentiments en politique? Ne font-ils qu’accompagner – favoriser ou contrarier – l’exercice du pouvoir ? Dans ce cas, il revient à ce dernier de gérer, voire d’instrumentaliser les passions collectives. Mais on peut infléchir la perspective et soutenir qu’un socle existentiel, où l’aectivité joue un rôle majeur, nourrit les formes et les pratiques politiques. Quel cas fera-t-on alors de cet aect qui nous porte à partager les maux et les sourances d’autrui ? L’homme compassionnel Tocqueville parlait de passions « débilitantes » à propos de la montée du calcul égoïste, du souci du bien-être, du désir de sécurité individuelle qui caractérisaient l’atmosphère du nouvel âge démocratique. Il n’était pas le premier à s’interroger sur le rapport des sentiments collectifs et des structures politiques. Saint Augustin avait écrit La Cité de Dieu pour répondre aux accusations portées contre la doctrine chrétienne : les vertus chrétiennes – le pardon, l’oubli des oenses, l’humilité, l’obéissance – fondamentalement étrangères au mode d’existence politique, auraient aaibli le sens civique et contribué à l’eondrement de l’Empire romain. Machiavel, reprenant ce 1

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ÉCOLE POLYTECHNIQUE

ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHYSIQUE ET DE CHIMIE INDUSTRIELLES

CONCOURS D’ADMISSION 2009 FILIÈRES MP ET PC

COMPOSITION DE LANGUE VIVANTE

EXPRESSION ÉCRITE EN LANGUE ÉTRANGÈRE (1 heure 30)

(SANS DICTIONNAIRE)

Après avoir pris connaissance du texte ci-dessous, les candidats doivent répondre aux deux

questions posées à la fin du texte en utilisant la langue qu’ils ont choisie lors de leur inscription

au concours.

! ! !

De la compassion en politique

Notre société est saisie par la compassion. Un « zèle compatissant » à l’égard des démunis,des déshérités, des exclus ne cesse de se manifester dans les adresses au peuple sou!rant. Aupoint qu’aucun responsable politique, quel que soit son bord, ne semble en faire l’économie, aumoins dans sa rhétorique. Mais le souci compassionnel intervient aussi sous la forme d’actionsspectaculaires (les Enfants de Don Quichotte, par exemple) dont l’objectif avoué est d’arracherles misérables à la misère et d’infléchir en ce sens les politiques publiques.

S’interroger sur le rôle de la compassion dans le champ politique ne tient pas seulementà l’air du temps. La question en entraîne une autre, plus fondamentale : quelle est la placedes sentiments en politique ? Ne font-ils qu’accompagner – favoriser ou contrarier – l’exercicedu pouvoir ? Dans ce cas, il revient à ce dernier de gérer, voire d’instrumentaliser les passionscollectives. Mais on peut infléchir la perspective et soutenir qu’un socle existentiel, où l’a!ectivitéjoue un rôle majeur, nourrit les formes et les pratiques politiques. Quel cas fera-t-on alors de ceta!ect qui nous porte à partager les maux et les sou!rances d’autrui ?

L’homme compassionnel

Tocqueville parlait de passions « débilitantes » à propos de la montée du calcul égoïste, dusouci du bien-être, du désir de sécurité individuelle qui caractérisaient l’atmosphère du nouvel âgedémocratique. Il n’était pas le premier à s’interroger sur le rapport des sentiments collectifs et desstructures politiques. Saint Augustin avait écrit La Cité de Dieu pour répondre aux accusationsportées contre la doctrine chrétienne : les vertus chrétiennes – le pardon, l’oubli des o!enses,l’humilité, l’obéissance – fondamentalement étrangères au mode d’existence politique, auraienta!aibli le sens civique et contribué à l’e!ondrement de l’Empire romain. Machiavel, reprenant ce

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débat au seuil de la modernité, soulignait que la religion chrétienne demande que l’on soit plusapte à la sou!rance qu’à de « fortes actions ».

Aujourd’hui, le souci compassionnel n’a plus grand-chose à voir avec ces controverses : loind’être extérieur ou étranger au champ de la politique, il l’a entièrement investi. La sou!ranceest une notion massivement installée au cœur de la perception du social et du politique. Levocabulaire de la « lutte des classes » (et même des « classes sociales ») a laissé place à celuide l’insécurité et de la « protection », et l’on préfère parler de « fractures » que de « conflits ».Il y a plusieurs manières d’appréhender cette mutation, et elles sont tout à fait pertinentes. Letournant compassionnel succède au reflux de la théorisation marxiste qui mettait l’accent sur lalutte des travailleurs face aux maux de l’exploitation, aux inégalités sociales et aux injustices.Et si l’on considère les transformations de la réalité sociale, il accompagne la fin des TrenteGlorieuses, la montée du chômage, les di"cultés de l’emploi, les précarisations croissantes quicréent de nouvelles vulnérabilités et font apparaître des profils inédits de populations démunies.

Ces lectures sont incontestables mais il faut aussi, pour comprendre l’omniprésence du phé-nomène, remonter jusqu’aux assises mentales et a!ectives qui, avec l’avènement de la modernité,ont profondément modifié le rapport que nous entretenons avec nos semblables. Tocqueville aanalysé avec acuité l’émergence de la sensibilité démocratique liée au processus d’égalisation desconditions. Il a montré comment la compassion est au cœur de ce nouvel espace social universelle-ment partagé où triomphe la ressemblance. Mais lui-même a puisé son inspiration dans la penséerousseauiste qui, considérant l’être humain comme un être sensible, fait de la pitié le sentimentprimitif, la matrice à partir de laquelle s’élabore le lien social.

Myriam REVAULT d’ALLONNESL’homme compassionnel, 2008.

Première question (réponse en 120-150 mots environ)

Selon l’auteur, quelle est la place de la compassion dans la vie politique actuelle ?

Seconde question (réponse en 180-200 mots environ)

Gouverner sans compatir vous semble-t-il possible ou souhaitable ?

Le nombre de mots n’est donné qu’à titre indicatif. Les critères suivants seront pris en compte

pour l’évaluation des réponses :

– la qualité et l’authenticité de la langue, et en particulier la précision grammaticale et la

richesse lexicale ;

– les qualités d’analyse et de synthèse, pour la réponse à la première question ;

– la richesse de la réflexion personnelle, la concision, la cohérence des idées et l’aisance dans

l’expression, pour la réponse à la seconde question.

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ÉCOLE POLYTECHNIQUE

ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHYSIQUE ET DE CHIMIE INDUSTRIELLES

CONCOURS D’ADMISSION 2009 FILIÈRES MP ET PC

COMPOSITION DE LANGUE VIVANTE

VERSION (1 heure 30)

(SANS DICTIONNAIRE)

Les candidats doivent traduire le texte correspondant à lalangue qu’ils ont choisie pour l’épreuve écrite lors de leurinscription au concours.

! ! !

page 2 allemand

page 3 anglais

page 4 arabe

page 5 espagnol

page 6 italien

page 7 portugais

page 8 russe

! ! !

L’épreuve sera jugée du double point de vue de l’intelli-

gence du texte et de la maîtrise de la langue française.

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ALLEMAND

Begegnung

Sie hatten sich in der Uni-Bibliothek kennengelernt, wo sie einen Stapel kunsthistorischerBücher durchgesehen hatte für einen Aufsatz, den sie schreiben wollte, eine Gewohnheit, diesie Jahre nach ihrem Studium wieder aufgenommen hatte. Seit ihr Mann im Ministerium fürdie Vergabe von Entwicklungsgeldern verantwortlich war, mußte er immer häufiger ins Auslandreisen, manchmal auch für längere Zeit. Deshalb begrüßte er es, daß seine Frau sich eine eigeneBeschäftigung gesucht hatte.

Sie hatte sich angewöhnt, ein- oder zweimal in der Woche in den Lesesaal derUniversitätsbibliothek zu gehen und dort, manchmal noch etwas wahllos, Bücher zu entleihenund durchzublättern und sich irgendwo festzulesen. Nachträglich hatte sie es als Zeichen gesehen,daß ihr eins von den Büchern, die sie zur Ausleihe zurücktrug, von dem Stapel heruntergerutschtund hingefallen war und ein Mann neben ihr sich schnell danach gebückt und es ihr lächelndzurückgegeben hatte.

„Soviel Wissen kann man nicht auf einmal festhalten”, hatte er gesagt.Durch diese Bemerkung war er ihr aufgefallen. Er war deutlich, vielleicht zehn Jahre

jünger als sie und ein ganzes Stück größer, ein schlaksiger, schlanker Typ mit einemdunklen Haarschopf und blauen Augen, die sie neugierig musterten, fast etwas zu aufdringlich,wie sie fand. Später erzählte er ihr, er sei von ihr so beeindruckt gewesen, daß er es nach allem,was dann geschehen sei, nur als eine Vorahnung bezeichnen könne. Die vielen Bücher, die sieauf dem Arm trug und sorgsam an ihre Brust drückte, und das kleine Mißgeschick, daß ihr dasoberste Buch wegrutschte und vor seine Füße fiel, hatten zu der Lebendigkeit ihrer Erscheinungbeigetragen. Jedenfalls war sie das Besondere, die einzigartige Frau, der man in der Regel niebegegnete und die plötzlich neben ihm stand. Er hatte die Geistesgegenwart besessen, sie zueinem Ka!ee einzuladen, und sie war, ein wenig überrascht über sich selbst, bereitwillig daraufeingegangen. Als sie sich in einem nahe gelegenen Café an einem Tisch gegenübersaßen, hattensie sofort, als sei es selbstverständlich, damit begonnen, sich miteinander bekannt zu machen.

Dieter Wellersho!Das normale Leben, 2005.

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ANGLAIS

Stopping over

The day following some few miles south of the city at a bend in the road and half lost in thedead brambles they came upon an old frame house with chimneys and gables and a stone wall.The man stopped. Then he pushed the cart up the drive.

What is this place, Papa?It’s the house where I grew up.The boy stood looking at it. The peeling wooden clapboards were largely gone from the lower

walls for firewood leaving the studs and the insulation exposed. The rotted screening from theback porch lay on the concrete terrace.

Are we going in?Why not?I’m scared.Dont you want to see where I used to live?No.It’ll be okay.There could be somebody here.I dont think so.But suppose there is?He stood looking up at the gable to his old room. He looked at the boy. Do you want

to wait here?No. You always say that.I’m sorry.I know. But you do.

They slipped out of their backpacks and left them on the terrace and kicked their way throughthe trash on the porch and pushed into the kitchen. The boy held on to his hand. All much as he’dremembered it. The rooms empty. In the small room o! the diningroom there was a bare ironcot, a metal foldingtable. The same castiron coalgrate in the small fireplace. The pine panelingwas gone from the walls leaving just the furring strips. He stood there. He felt with his thumbin the painted wood of the mantle the pinholes from tacks that had held stockings forty yearsago. This is where we used to have Christmas when I was a boy. He turned and looked out atthe waste of the yard. A tangle of dead lilac. The shape of a hedge. On cold winter nights whenthe electricity was out in a storm we would sit at the fire here, me and my sisters, doing ourhomework. The boy watched him. Watched shapes claiming him he could not see. We should go,Papa, he said. Yes, the man said. But he didnt.

Cormac McCarthyThe Road, 2006.

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ARABE

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ESPAGNOL

Una mujer muy atareada

Tu padre descubrió a los veintisiete años la solución de un problema matemático que llevabacien años sin ser resuelto, o doscientos, no sé, mucho tiempo, así que el asunto tuvo su mérito,desde luego, no voy a negarlo. Pero desde ese momento se instaló en la genialidad y ya nuncase apeó de ella. Durante los veinte años siguientes de su vida se dedicó a dar conferencias portodas las universidades del mundo explicando la solución del problema, cosa que yo no acababa decomprender, porque, una vez publicado, ya me dirás qué necesidad había de que fuera en personaa contarlo. Aunque, bien mirado, es lo mismo que hago yo con mis novelas. Si los oyentes lashan leído, para qué quieren que les hable de ellas, y, si no las han leído, qué interés pueden teneren oír a una autora cuyas obras no leen. Pero se ve que los públicos son iguales en todas partesy en cualquier materia, sea de toros, de literatura o de matemáticas. Lo que quieren es tocar aldiestro y decirle : “¡Maestro, cómo ha estao usté esta tarde !”.

Mientras tu padre se paseaba por el mundo recibiendo parabienes, yo intentaba escribir en micuarto en los ratos que me quedaban libres después de dar clase en la universidad y después deatender a la asistenta, que venía a preguntarme si hacía puré de calabacín o sopa de menudillos,en lugar de preguntarle a mi madre; y a mi madre, que venía a decirme que la asistenta seguíalimpiando y friendo mal el pescado, pese a sus cuidadosas explicaciones; y a mi padre, que veníaa informarme de que al ficus benjamina había que cambiarle la tierra y abonarlo, porque lasplantas no pueden estar siempre en la misma tierra y necesitan alimento, y, de paso, a sugerirque me llevase a mi madre al cine, que estaba un poco aburrida y que, como él no oía bien y nose enteraba de la película, mejor que fuese yo con ella...

Marina MayoralCasi perfecto, 2007.

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ITALIEN

La nuova scuola

« Non piove davvero storto » disse Mattia, guardando fuori dal finestrino e strappando ilpadre dai suoi pensieri.

« Cosa ? » fece Pietro, scuotendo d’istinto la testa.« Fuori non c’è vento. Altrimenti si muoverebbero anche le foglie sugli alberi » continuò

Mattia.Suo padre si sforzò di stare dietro al ragionamento. In realtà non gliene importava nulla e

sospettava che fosse soltanto un’altra stramberia del figlio.« Quindi ? » chiese.« Sul finestrino le gocce scendono di traverso, ma è solo un e!etto del nostro movimento.

Misurando l’angolo rispetto alla verticale, uno potrebbe pure calcolare la velocità di caduta ».Mattia seguì con il dito la traiettoria di una goccia. Si avvicinò con la faccia al parabrezza e

ci so"ò sopra. Poi con l’indice tracciò una linea nella condensa.« Non alitare sui vetri, che rimangono i segni » lo rimproverò suo padre.Mattia sembrò non averlo sentito.« Se non vedessimo nulla fuori dalla macchina, se non sapessimo che ci stiamo muovendo,

non ci sarebbe modo di capire se è colpa delle gocce o colpa nostra » fece Mattia.« Colpa di cosa ? » gli domandò suo padre, smarrito e un po’ seccato.« Colpa che vengano giù così storte. »Pietro Balossino annuì seriamente, senza capire. Erano arrivati. Mise l’auto in folle e tirò il

freno a mano. Mattia aprì la portiera e una ventata d’aria fresca penetrò nell’abitacolo.« Vengo a prenderti all’una » disse Pietro.Mattia fece sì con la testa. Il signor Balossino si spinse un po’ in avanti per dargli un bacio,

ma la cintura lo trattenne. Si appoggiò di nuovo allo schienale e guardò suo figlio scendere echiudersi la portiera alle spalle.

La nuova scuola era in una bella zona residenziale della collina. L’edificio era stato costruitonel Ventennio1 e, nonostante le recenti ristrutturazioni, restava un pugno nell’occhio in mezzo atutte quelle ville sontuose. Un parallelepipedo di cemento bianco, con quattro file orizzontali difinestre equidistanti e due scale antincendio in ferro verde.

Paolo GiordanoLa solitudine dei numeri primi, 2008.

1nel Ventennio : sous le fascisme

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PORTUGAIS

Encontro numa agência de turismo

O que me chamou a atenção em Susana, naquele contato inicial, foi seu poder hipnótico.Ela era aquele tipo de mulher que fazia um desconhecido relatar, ali mesmo na cadeira da agên-cia de turismo, não apenas detalhes factuais de sua vida, mas também seus sonhos e segredos.Tinha consciência desse poder, e abusava. Quando sentia o interlocutor rendido a seus dotesparanormais, dava vazão vorazmente à sua curiosidade. Metralhava o ser sentado à sua frentecom as perguntas mais indiscretas, mas elas não ofendiam. Vinham sempre amortecidas por seusorriso. Ao cabo de dez minutos, nos quais era eu quem deveria torpedeá-la com questões sobreminha possível viagem, ela já sabia detalhes sobre minha infância, meu pai e até sobre Sevilha.Senti-me no direito de também fazer perguntas íntimas, mas ela, como toda pessoa que sabeinquirir, possuía a técnica de responder sem dizer nada. De um lado, essa sua evasividade queme deixava tranqüilo. Ela não sairia por aí vertendo as intimidades que eu lhe contara. De outro,acendeu em mim uma vontade irresistível de me aproximar dela, até me tornar confiável e podercompartilhar de suas histórias. Ela deveria ser depositária de vários segredos.

Despertar a curiosidade, como se sabe, é uma das molas mestras da sedução feminina. Amasculina pode ser bem mais óbvia : flores, bombons, presentinhos, quinquilharias que eu des-pejaria sobre Susana nos dias seguintes. Ela retribuía me deixando cada vez mais curioso. Numdos encontros, contou como funcionava a agência para a qual trabalhava. Cobrava preços maiscaros do que a média, mas em troca dava ao cliente a viagem de seus sonhos. Como isso erapossível ? Ao chegar lá, o turista respondia a uma espécie de teste sobre o que esperava de umaviagem. O questionário incluía uma pergunta curiosa. Se se envolvesse com alguém durante aexcursão, como ele/ela seria ? A pergunta era cabível porque o grosso da clientela da agênciaera formado por homens e mulheres livres. Elas eram maioria. Os dois sexos, em média, davamrespostas diferentes a essa questão específica.

João Gabriel de LimaO Burlador de Sevilha, 2000.

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RUSSE

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