Communiqué de presse FO et CGT sur la Coop du 17 août 2012

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1 Communiqué de presse Coop Alsace Ce jeudi 16 août les syndicats FO et CGT Coop Alsace ont rencontré M Jacques Muller, commissaire au redressement productif et en ce sens, représentant du gouvernement sur les questions nous concernant. Cet entretien faisant suite à une demande d’audience auprès de Mme Sylvia PINEL, notre ministre de tutelle. Lors de cette entrevue nous avons fait état de la situation de la Coop et des risques sociaux et économiques encourus par les salariés ainsi que par de nombreux acteurs de la vie économique régionale et plus généralement de l’impact de la restructuration sur la région Alsace toute entière. Ces risques sont de deux natures : -l'explosion du système coopératif alsacien avec des conséquences sociales que la Direction tend à minimiser. Le groupe, qui aujourd’hui emploie plus de 3000 salariés, réduira son effectif à 2000 employés (2500 d’après les estimations les plus optimistes*) dans l’ensemble de ses filiales. Soit une destruction de 500 à 1000 postes en plus des 409 départs volontaires déjà réalisés. L’expérience que nous avons tirée des dernières cessions de magasins (de la proximité comme de nos hyper St Louis et Sélestat) et notre connaissance des fonctionnements Leclerc/Casino, nous permettent d’affirmer que ce sont les plus fragiles de nos salariés qui seront le plus impactés par ces mesures. En effet, un tiers des salariés Coop ont plus de 45 ans, beaucoup n’ont pas eu de formation depuis des années et une majorité sont des femmes. Un cursus qui rend difficile tout reclassement dans la conjoncture actuelle. La Direction se veut rassurante et tient aux pouvoirs publics et aux médias un discours angélique. Mais dans les faits, le volet social n’a pas encore été abordé alors que la partie économique et juridique est étudiée depuis plus d’un an maintenant et est rendue applicable aujourd’hui avec l’homologation du tribunal de commerce. De plus la dette sociale provient principalement de la gestion désastreuse du plan de départ volontaire. Plan qui à ce jour n’est toujours pas motivé autrement que par le simple fait d’une réduction de la masse salariale. Pour les organisations syndicales, plus que des erreurs de gestion de la question sociale, il s’agit d’un révélateur des réelles motivations et de l’intérêt que porte la Direction quant à l’avenir de ses propres salariés. Mais les inquiétudes suscitées par ce plan de restructuration ne concernent pas les seuls salariés de Coop Alsace, d’autres acteurs sont concernés. -Une réduction de l’activité de nombreux fournisseurs locaux est à envisager, la Coop étant depuis toujours grande consommatrice de produits régionaux.

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Tract des syndicats FO et CGT de la Coop.

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Communiqué de presse Coop Alsace

Ce jeudi 16 août les syndicats FO et CGT Coop Alsace ont rencontré M Jacques Muller, commissaire au redressement productif et en ce sens, représentant du gouvernement sur les questions nous concernant. Cet entretien faisant suite à une demande d’audience auprès de Mme Sylvia PINEL, notre ministre de tutelle.

Lors de cette entrevue nous avons fait état de la situation de la Coop et des risques sociaux et économiques encourus par les salariés ainsi que par de nombreux acteurs de la vie économique régionale et plus généralement de l’impact de la restructuration sur la région Alsace toute entière.

Ces risques sont de deux natures :

-l'explosion du système coopératif alsacien avec des conséquences sociales que la Direction tend à minimiser.

Le groupe, qui aujourd’hui emploie plus de 3000 salariés, réduira son effectif à 2000 employés (2500 d’après les estimations les plus optimistes*) dans l’ensemble de ses filiales.

Soit une destruction de 500 à 1000 postes en plus des 409 départs volontaires déjà réalisés.

L’expérience que nous avons tirée des dernières cessions de magasins (de la proximité comme de nos hyper St Louis et Sélestat) et notre connaissance des fonctionnements Leclerc/Casino, nous permettent d’affirmer que ce sont les plus fragiles de nos salariés qui seront le plus impactés par ces mesures.

En effet, un tiers des salariés Coop ont plus de 45 ans, beaucoup n’ont pas eu de formation depuis des années et une majorité sont des femmes. Un cursus qui rend difficile tout reclassement dans la conjoncture actuelle.

La Direction se veut rassurante et tient aux pouvoirs publics et aux médias un discours angélique. Mais dans les faits, le volet social n’a pas encore été abordé alors que la partie économique et juridique est étudiée depuis plus d’un an maintenant et est rendue applicable aujourd’hui avec l’homologation du tribunal de commerce.

De plus la dette sociale provient principalement de la gestion désastreuse du plan de départ volontaire. Plan qui à ce jour n’est toujours pas motivé autrement que par le simple fait d’une réduction de la masse salariale.

Pour les organisations syndicales, plus que des erreurs de gestion de la question sociale, il s’agit d’un révélateur des réelles motivations et de l’intérêt que porte la Direction quant à l’avenir de ses propres salariés.

Mais les inquiétudes suscitées par ce plan de restructuration ne concernent pas les seuls salariés de Coop Alsace, d’autres acteurs sont concernés.

-Une réduction de l’activité de nombreux fournisseurs locaux est à envisager, la Coop étant depuis toujours grande consommatrice de produits régionaux.

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Pour la CGT : Emanuel Unterberger pour FO : Laurent Hobel 2

Encore une fois, contrairement aux discours apaisants de la Direction, les faits sont contre elle. Les belles déclarations de principe ne résistent pas au modèle économique décidé par notre président.

Or le plan « full Leclerc » met en application sur notre réseau de magasins sous cette enseigne la méthodologie et « l’esprit » Leclerc, la diminution des coûts et des prix étant la seule motivation. De fait, Leclerc ne pratique que ponctuellement l’approvisionnement régional et il en va de même pour Casino.

Ainsi le premier producteur régional à souffrir de cette orientation marketing est … notre propre boucherie qui a vu ses commandes chuter dans nos hyper.

Dans ces conditions comment garantir une prestation régionale quand on n’arrive pas à l’appliquer à soit même ?

Enfin, seule la plate-forme logistique de Reichstett est en mesure d’assurer un approvisionnement sérieux en produit locaux, qu’arrivera-t-il quand celle-ci cédera progressivement son activité à Scapalsace (prévu dans le projet « Full Leclerc) ?

Eleveurs, agriculteurs, maraîchers, industriels agro-alimentaire, transporteurs, … il est difficile de quantifier l’impact réel de la disparition du « premier distributeur alsacien » sur les emplois et l’économie régionale.

Mais nous étions prévenus, à son investiture le Président Duvillet avait annoncé que la Coop ne serait plus distributeur mais simplement commerçant, une déclaration lourde de conséquences que personne n’avait relevé alors.

En conclusion de l’entretien, M J. Muller a fait savoir qu’il reprendrait contact avec M

Duvillet et qu’il informerait le Préfet de ces éléments. Nous avons réitéré nos demandes d’audience auprès de M Montebourg et Mme Pinel et

avons fait savoir qu’un courrier serait adressé à l’ensemble des élus alsaciens, Députés en premier.

Maintenant que les orientations retenues dévoilent leur potentiel dangereux et leurs

nombreuses lacunes (le projet Casino est un fiasco, la totalité des magasins ne tient pas les résultats escomptés et une majorité d’entre eux observe une régression de leur chiffre d’affaire, et ce malgré toutes les mises en garde que les représentants du personnel ont pu émettrent depuis un an), que ces choix deviennent applicables du fait de l’homologation, les alternatives pour un réel plan de sauvetage, pour une restructuration certainement nécessaire mais qui ne prend pas le chemin qu’emprunte notre comité de Direction soutenu des deux bras par un Conseil d’Administration dépassé par la mesure des enjeux, se restreignent au fur et à mesure que Leclerc et Casino mettent la main sur la Coop.

C’est pourquoi, Force Ouvrière et la CGT demandent aux pouvoirs publics la mise

sous tutelle par l’Etat des Coop d’Alsace, seule garantie de la pérennité des emplois de l’ensemble des salariés de la Coop et de ses fournisseurs locaux et du maintien de l’activité économique liée aux Coopératives d’Alsace.

(*) 1000 à 1500 salariés dans la société hypercoop, 300 à 400 dans la proxi (CMP) et 200 à 300 pour U.C.A. (entrepôt + « administration »).