Communiqué de presse Aby Warburg. Atlas Mnémosyne Août … · 2016-08-24 · Page 1 / 8...

/ 8

Communiqué de presse Août 2016 Aby Warburg. Atlas Mnémosyne Exposition

Durée de l’exposition Jeu. 31.07.2016-dim. 13.11.2016 Lieu ZKM_Atrium 1+2 Attachées de presse Dominika Szope Directrice du service Presse et Relations publiques Tél. : +49 (0)721 / 8100 – 1220 Regina Hock Collaboratrice du service Presse et Relations publiques Tél. : +49 (0)721 / 8100 – 1821 E-mail : [email protected] www.zkm.de/presse ZKM | Centre d’art et des médias Karlsruhe Lorenzstraße 19 76135 Karlsruhe Allemagne Donateurs du ZKM

Partenaire du ZKM

Partenaire de mobilité

Exposition en coopération avec 8. Salon Hamburg Kulturraum St. Gallen Colloque en coopération avec

Jeu. 01.09–dim. 13.11.2016 Aby Warburg. Atlas Mnémosyne Reconstitution – Commentaire – Actualisation ____________________________________________________________________

L’exposition ouvre le mercredi 31.08.2016 à 19 heures. La conférence de

presse a lieu le mardi 30.08.2016 à 11 heures.

____________________________________________________________________

Pour marquer le 150e anniversaire d’Aby Warburg (1866-1929), le ZKM | Karlsruhe présente une reconstitution complète de son atlas au format original. Toutes les planches sont pourvues pour la première fois d’un commentaire détaillé. Une autre première depuis 1929 : deux des 63 planches sont exposées exactement comme Warburg les avait devant les yeux, avec les illustrations originales de l’Institut Warburg à Londres. En outre, 13 « planches d’artistes » créées pour l’occasion par des artistes contemporains trouvent leur place dans l’exposition : Linda Fregni-Nagler, Andy Hope 1930, Sarah Lehnerer, Jochen Lempert, Jannis Marwitz, Paul McCarthy, Olaf Metzel, Matt Mullican, Albert Oehlen, Tal R, Elfie Semotan, Christian Vind et Peter Weibel. Cette actualisation des planches montre une plus grande influence et une bien meilleure réputation de l’atlas dans les milieux artistiques que dans le monde de l’histoire de l’art. Aby Warburg. Atlas Mnémosyne fait écho à l’exposition ATLAS – How to Carry the World on One’s Back, présentée avec grand succès au ZKM en 2010 et dont Georges Didi-Huberman était le commissaire.

RECONSTITUTION : L’atlas Mnémosyne au format original L’atlas Mnémosyne composé par Warburg de 1924 à 1929 et resté inachevé porte le nom de Mnémosyne, déesse grecque de la mémoire et

d’Atlas, considéré comme l’ancêtre des astronomes et géographes. Conjointement, le terme « atlas » est l’une des formes illustratives de la connaissance : que ce soit la collection de cartes géographiques pour

constituer un ouvrage cartographique achevé ou une constellation d’images qui relie de manière systématique et critique des indications et des territoires totalement différents. L’atlas Mnémosyne a aujourd’hui un

statut légendaire dans le monde entier et est au moins aussi connu que la bibliothèque Warburg hébergée à Londres depuis 1933. Bien que l’atlas revête – la communauté scientifique le reconnaît désormais – une

importance capitale pour l’iconologie, il n’a trouvé ni application pratique, ni successeurs, ni imitateurs dans l’histoire de l’art. En effet, l’atlas repose encore, largement inexploré, dans les archives scientifiques, même si

l’attrait pour les recherches de Warburg a augmenté de façon significative au cours des dernières années, comme l’a clairement montré l’intérêt

/ 8



Partenaire du ZKM



international porté au congrès organisé pour célébrer le 150e anniversaire de l’historien de l’art originaire de Hambourg, à Londres, en juin 2016.

L’absence étonnamment longue de réception de l’atlas peut partiellement s’expliquer par le caractère inachevé de l’œuvre tardive de Warburg, qui

succomba à un infarctus en octobre 1929. Les dernières années de sa vie, il avait déployé tous ses efforts pour condenser sa connaissance incommensurable de l’histoire des images dans ce projet et sous une forme

publiable. Il s’agissait là d’une entreprise atypique, de l’invention d’un instrument sans réel précurseur. Warburg avait déjà bien progressé dans son projet, mais les planches « originales » « disparurent » dans la collection

de photographies de sa bibliothèque après son décès. Les administrateurs de son legs scientifique tentèrent jusqu’en 1937 de mener le projet à terme et de publier les planches en format folio, en vain. Il fallut attendre plusieurs

décennies pour que l’œuvre tardive de Warburg attire à nouveau l’attention de la communauté scientifique.

Warburg avait fait photographier l’atlas et il a pu être publié dans un « format réduit » il y a une vingtaine d’années. Mais il resta largement inexploité parce que l’activation de la mémoire repose sur une condition

incontournable : la visibilité de tous les détails. Seule la reconstitution au format original de 170 x 140 cm permet d’étudier les images (près de 30 par planche/soit près de 1 000 au total) en montrant les différentes

constellations de chaque planche. Cette reconstitution a été réalisée sur la base des données de Daedalus (Vienne) par le groupe de recherche MNEMOSYNE au 8. Salon à Hambourg (Roberto Ohrt, Christian

Rothmaler, Philipp Schwalb, Axel Heil entre autres). Ce groupe a commencé en 2011 à recréer planche après planche au format original et à étudier une à une en détail les 63 planches. En 2016, il a pu proposer un

commentaire complet de l’atlas, qui décode pour la première fois chacune des planches.

Outre la reconstitution de ces 63 planches de l’atlas au format original, l’exposition du ZKM présente, pour la première fois depuis 1929, deux planches (la planche 32 sur le thème du « carnaval » et la planche 48 sur la

« Fortune ») avec les images utilisées à l’époque par Warburg. Ces « objets originaux » ont été découverts dans la « collection photographique » de l’Institut Warburg à Londres. Jusqu’à présent, les chercheurs avaient

supposé que les illustrations originales de l’atlas avaient disparu. COMMENTAIRE La présentation d’Aby Warburg. Atlas Mnémosyne au ZKM offre de discuter pour la première fois du commentaire que le groupe de recherche MNEMOSYNE a formulé sur les 63 planches et la structure de l’atlas.

L’exposition enrichit la série de 63 planches de quelques suggestions sur la façon dont l’atlas pourrait être complété. Elle jette également la lumière sur

/ 8



Partenaire du ZKM



la communauté scientifique au sein de laquelle l’atlas a vu le jour, à savoir l’équipe multidisciplinaire réunie à la bibliothèque Warburg

(Kulturwissenschaftliche Bibliothek Warburg ou KBW) dans les années 1920 : Fritz Saxl, Erwin Panofsky, Ernst Cassirer, Gertrud Bing, Edgar Wind, Raymond Klibansky – pour ne citer que les membres les plus célèbres. La

bibliothèque Warburg, pépinière de l’anthropologie culturelle moderne, revêtait une importance similaire à celle du Bauhaus dans le domaine de l’art et du design.

Depuis 2011, le groupe de recherche MNEMOSYNE (Hambourg, Karlsruhe, Saint-Gall) au 8. Salon à Hambourg s’attache à reconstituer

l’atlas Mnémosyne. Il a analysé en détail l’atlas par séquences de quatre à six planches, puis les a expliquées dans le cadre de manifestations publiques. En plus de ces événements, 13 numéros de la collection de

fascicules Baustelle, dans lesquels figuraient les résultats de cette recherche, ont été publiés. Les fascicules assurent que le décryptage de l’atlas soit disponible et se prolonge après les manifestations. Les fascicules

seront réédités sous une forme remaniée pour l’exposition. ACTUALISATION : Warburg aujourd’hui ! La série d’images Mnémosyne est construite principalement de façon chronologique et suit – ainsi que Warburg les a appelées – les « voies migratoires » (Wanderstrassen) des « véhicules d’images »

(Bilderfahrzeuge), terrain des mutations de la Renaissance. Elles diffusèrent dans toute l’Europe le nouveau langage visuel en mouvement, une histoire pleine de conflits et de confrontations, reproduite sur la surface des

planches comme elle le serait sur la scène d’un théâtre. Le montage ouvert de toutes les planches dans l’atrium 1 + 2 permet de suivre les relations complexes tissées au sein de l’atlas. Le transfert des idées artistiques – que

l’on peut décrire comme une sorte d’histoire iconographique imprévisible, fragmentaire et ouverte en même temps –, relie étroitement l’exposition aux recherches menées au ZKM et à l’École supérieure de design

(Hochschule für Gestaltung HfG), où l’histoire de l’art et des médias est explorée à partir de questionnements actuels.

Le concept de Bilderfahrzeuge correspond à une idée qui a aujourd’hui de nouveau le vent en poupe avec les concepts d’iconic turn ou de pictorial turn. Les recherches empiriques de nombreux artistes et historiens de l’art

contemporains portent en effet sur la conception de Warburg selon laquelle les supports iconographiques et médiatiques sont des véhicules transportant des messages, des formes et des figures dans différents

contextes. Ses recherches intéressent aujourd’hui, parce qu’elles ont été le précurseur des processus étudiés en iconologie, mais aussi parce qu’Aby Warburg a conçu avec l’atlas Mnémosyne un système qui retrace de façon

exemplaire, multidisciplinaire et sous toutes ses facettes le parcours des images dans différentes périodes historiques et cultures.

/ 8



Partenaire du ZKM



L’atlas Mnémosyne de Warburg – une sorte de couteau suisse de l’histoire

iconographique dans sa complexité – est un outil qui peut non seulement être décrypté, mais aussi utilisé. Les manifestations encadrant l’exposition – conférences, explications et « visites illustrées » des différentes planches –

en constituent une première étape. Le but de l’exposition du ZKM est de mettre cet instrument à la disposition de la communauté scientifique internationale, de confronter ses savoirs avec l’atlas et d’en tester les

potentialités multiples.

Manifestations parallèles

Jeu.-mar 01.09-06.09.2016, de 11 à 16 heures

Cours intensif sur l’atlas Mnémosyne : Durch die Tafeln (Au fil des planches)

Analyse détaillée de chacune des planches avec Roberto Ohrt, Philipp Schwalb, Christian Rothmaler, Giovanna Targia, Axel Heil, Bettina Wollinsky, Marina Schütz. Veuillez vous inscrire à l’adresse

suivante : [email protected]

Jeu.-ven. 13.10-14.10.2016, ZKM_Salle de Conférences

Colloque Warburgs Bilderatlas (L’atlas de Warburg) avec invités

Veuillez consulter le programme du colloque sur notre site Internet www.zkm.de. Merci de vous inscrire à l’adresse suivante : [email protected]

Activités de médiation, ZKM | Communication du Musée

Ven. 02.09.2016, 16 heures dans l’exposition Transgressions – Des théologiens à la rencontre de l’art contemporain : Aby Warburg Entrée gratuite Le théologien Tobias Licht (responsable du centre de formation de

Karlsruhe) guide avec Barbara Kiolbassa (ZKM | Museumskommunikation) les visiteurs dans l’exposition et invite à transgresser les frontières de la pensée.

/ 8



Partenaire du ZKM



Sam. 24.09.2016, de 14 à 17 heures dans l’exposition

Atelier Groteske Tänze (Danses grotesques) À partir de 15 ans, tarif : 21 € Avec la chorégraphe et professeure de théâtre et de danse Gabriela Lang. Veuillez vous inscrire à l’adresse suivante : [email protected]

Jeu. 29.09.2016, 18 heures, ZKM_Médialounge Médialounge à 6 heures Aby Warburg. Atlas Mnémosyne Conférence de Johanna Ziebritzki (Hochschule für Gestaltung HfG).

Sur rendez-vous, durée : env. 3 heures Atelier scolaire Pathos pur! – Bildersprache zwischen Antike und Gegenwart (Pur pathos ! Langage visuel entre Antiquité et période contemporaine) À partir de la 7e classe (équivalent 5e), tarif : 135/270 € + 1 € par

personne Quels sont les gestes de pathos de notre temps ? Étude des gestes

contemporains dans la publicité, les réseaux sociaux, etc. Veuillez vous inscrire à l’adresse suivante : [email protected]. Le nombre de participants est limité à 15/30 personnes.

/ 8



Partenaire du ZKM



ANNEXE Biographie d’Aby Warburg (* 13 juin 1866 à Hambourg ; † 26 octobre 1929 ibid.)

Aby Warburg est né en 1866 à Hambourg, une bonne vingtaine d’années avant la génération dont sont issues les forces motrices de la modernité. Il est le fils aîné d’une famille de grands banquiers juifs, mais

il ne se fait pas à l’idée de devenir un homme d’affaires et n’adhère pas aux convictions religieuses de sa famille. Il propose donc à son frère Max, d’un an son cadet, son droit d’aînesse à hériter de la banque. En

échange, il exige que celui-ci finance à vie tous les livres dont il aura besoin pour ses études. C’est ainsi que naît la bibliothèque Warburg.

Aby Warburg étudie l’histoire de l’art et rédige en 1892 sa thèse de doctorat sur La Naissance de Vénus et Le Printemps de Botticelli, premier exemple d’une conception moderne de cette science. La

« suspicion de gardes-frontière » de ses collègues le conduit dans un premier temps à délaisser son champ de recherche ; il envisage d’entamer un deuxième cursus, mais un voyage chez les Hopis aux

États-Unis en 1895 dissipe ses doutes. La clarté irrécusable, presque caricaturale, de la culture indienne, sa mise en relation des mythes, des images et des rites le ramènent à son sujet de recherche principal : la

survivance de l’Antiquité dans la Renaissance, dont il étudie principalement la période conflictuelle, soit le milieu du XVe siècle, c’est-à-dire bien avant les grands chefs-d’œuvre reconnus de la haute

Renaissance. En 1897, il épouse l’artiste Mary Hertz. Ils passent les premières années

de leur mariage à Florence. Warburg étudie les archives de la ville et commence à fréquenter des chercheurs éminents tels que Giovanni Poggi, Herbert Horn, Jacques Mesnil et André Jolles. Warburg et Jolles

conçoivent conjointement une étude sur la nymphe, personnage en mouvement et rafraîchissant qui foule lestement le sol de la première Renaissance et constitue une apparition étrange et singulière dans la

sphère de la pudeur chrétienne. En 1902, Warburg se réinstalle dans sa ville natale avec femme et

enfants. Il s’implique activement dans la vie culturelle hambourgeoise et agrandit sa collection de livres. Au cours d’une conférence sur « Dürer et l’Antiquité », il invente le concept de « formules du

pathos » (Pathosformel) ; bientôt il parle aussi des « véhicules d’images » (Bilderfahrzeuge), supports mobiles tels que les tapis, gravures ou peintures à l’huile, par le biais desquels les images deviennent mobiles

et déterminent la communication internationale sur les « voies migratoires de la culture » (Wanderstrassen der Kultur) – un autre de ses

/ 8



Partenaire du ZKM



néologismes. Il découvre les écrits de Franz Boll qui l’amènent à l’astrologie et lui montrent les vastes voies du monde arabe, qui a

assimilé les savoirs de l’Antiquité avant qu’ils ne refassent une apparition dans l’espace culturel européen. Sur cette base, il décode en 1912 l’énigme des fresques du Palazzo Schifanoia (Ferrare).

La bibliothèque de sa maison à Hambourg est à ce moment-là déjà une institution mise à la disposition d’autres chercheurs et gérée par Fritz

Saxl. Avant la Première Guerre mondiale, il perçoit avec angoisse combien l’individu est happé par les superstitions en temps de crise. Il présente le problème de manière exemplaire dans une publication sur le

réformateur Luther et son rapport à l’astrologie. La guerre lui fait perdre un peu plus pied – il a déjà souffert auparavant de dépression. Il transforme son domicile en station d’observation de la propagande

belliqueuse, destine ses documents à un « musée du mensonge » et quand la guerre prend fin avec la capitulation de l’Allemagne, il est atteint de psychose aiguë. Il sera interné pendant six ans dans

différentes institutions dont, à partir de 1921, la clinique Bellevue à Kreuzlingen sur le lac de Constance, dirigée par Ludwig Binswanger.

Là, il retrouve lentement sa stabilité et franchit de sa propre initiative une étape essentielle : il donne en 1923 une conférence à la clinique sur le « rituel du serpent chez les Hopis ». Dans cette tentative, devenue

plus tard légendaire, de se remettre dans la peau du chercheur, il décrit et remémore une cérémonie assez inhabituelle – pour ne pas dire angoissante – et explique sa fonction dans la culture indienne ;

conjointement il s’y auto-analyse et se souvient de sa propre expédition chez les Hopis. Il doit aussi son rétablissement aux visites de Fritz Saxl, qui, pendant ces années, enrichit la bibliothèque Warburg pour en faire

une institution majeure, ainsi qu’à ses discussions avec le philosophe Ernst Cassirer.

En 1924, Warburg rentre à Hambourg. Il prend la direction de sa bibliothèque (KBW) et entame un cycle intense de conférences, auxquelles il associe la présentation de séries d’images. Il se fonde sur

cette technique pour élaborer son dernier grand projet, l’atlas Mnémosyne. En 1926, un bâtiment équipé de façon très moderne ouvre ses portes à côté de sa maison et abrite la KBW. Au cours des années

suivantes, la bibliothèque accueille un groupe de travail, qui entrera plus tard dans l’histoire sous le nom d’école de Hambourg : Erwin Panofsky, Edgar Wind, Gustaf Pauli, Ernst Cassirer, Fritz Saxl et Gertrud Bing –

pour ne citer que les plus connus et le cercle intime. Warburg conçoit l’atlas Mnémosyne au milieu de leurs débats, le vérifie, l’élargit et le précise régulièrement en le testant auprès de ce groupe. Son souhait est

de le porter à la connaissance du public dans une publication très détaillée. À l’automne 1928, Aby Warburg se rend à Rome pour

/ 8



Partenaire du ZKM



effectuer la répétition générale de ce projet à la Bibliotheca Hertziana. À l’été 1929, la troisième version de l’atlas voit le jour ; elle n’est pas

encore complètement achevée lorsque le 26 octobre de la même année, Warburg succombe à un infarctus.

Biographie rédigée par Roberto Ohrt.

Communiqué de presse Aby Warburg. Atlas Mnémosyne Août … · 2016-08-24 · Page 1 / 8...

Documents

Transcript of Communiqué de presse Aby Warburg. Atlas Mnémosyne Août … · 2016-08-24 · Page 1 / 8...