Commission Allemande pour l’UNESCO Actes · 31 mars – 2 avril 2009 Bonn (Allemagne) Actes en...

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31 mars – 2 avril 2009 Bonn (Allemagne) Actes en coopération avec Deutsche UNESCO-Kommission e.V. German Commission for UNESCO Commission Allemande pour l’UNESCO Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable www.esd-world-conference-2009.org

Transcript of Commission Allemande pour l’UNESCO Actes · 31 mars – 2 avril 2009 Bonn (Allemagne) Actes en...

31 mars – 2 avril 2009

Bonn (Allemagne)

Actes

en coopération avec

Deutsche UNESCO-Kommission e.V.

German Commission for UNESCO

Commission Allemande pour l’UNESCO

Conférence mondiale del'UNESCO sur l'éducation en vuedu développement durable

www.esd-world-conference-2009.org

Les auteurs sont responsables du choix et dela présentation des faits contenus dans le pré-sent document ainsi que des opinions qui ysont exprimées, lesquelles ne sont pasnécessairement celles de l'UNESCO, duMinistère fédéral allemand de l’éducation etde la recherche ni de la Commission alle-mande pour l'UNESCO et n'engagent pas leséditeurs. Les appellations employées danscette publication et la présentation des don-nées qui y figurent n'impliquent de la part del'UNESCO, du Ministère fédéral allemand del’éducation et de la recherche ou de la Com-mission allemande pour l'UNESCO aucuneprise de position quant au statut juridique despays, territoires, villes ou zones, ou de leursautorités, ni quant au tracé de leurs frontièresou limites.

Les organisateurs de la Conférence mondialede l'UNESCO sur l'éducation en vue dudéveloppement durable – S'engager dans laseconde moitié de la Décennie aimeraientremercier sincèrement tous ceux qui ontcontribué à la Conférence à Bonn et à l’éta-blissement du présent compte rendu intégralde ses travaux.

Publié par

Organisation des Nations Unies pourl'éducation, la science et la culture7, place de Fontenoy75352 Paris 07 SPFrancewww.unesco.org

Ministère fédéral allemand del'éducation et de la rechercheHannoversche Straße 28-3010115 BerlinAllemagnewww.bmbf.de/en

Commission allemande pour l'UNESCOColmantstraße 1553115 BonnAllemagnewww.unesco.de/englishwww.bne-portal.de/english

Mise en page : MediaCompany GmbHImprimé à Bonn (Allemagne)

© UNESCO/BMBF/Commissionallemande pour l'UNESCO, 2009

© Illustrations : Commission allemandepour l'UNESCO, Kornelia DanetzkiBMBF, Annette Eberth, Roland K. Jahnke,Lutz Quester, Regina Riepe, Petra Schnell,UNESCO, Manuel Wilmanns, SaschaZiehe

Partenaires

La Conférence mondiale a été appuyée par plusieursinstitutions. Les institutions énumérées ci-après ontfourni des salles pour les ateliers de la Conférence :• Deutsche Post• Deutsche Welle• Ministère fédéral de coopération et de

développement économiques (BMZ) del’Allemagne

• Agence fédérale des réseaux (Allemagne)• Bureau de la presse et de l’information du

Gouvernement fédéral allemand• Le Centre international de l’UNESCO pour

l’enseignement et la formation techniques etprofessionnels UNESCO-UNEVOC (appuyé parl’espace commun d’information des organisa-tions des Nations Unies à Bonn).

Partenaires

Les ateliers-projets ont été appuyés par la Fondationfédérale pour l’environnement (DBU)

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La cérémonie d’adieu du 2 avril 2009 a été appuyéepar la Fondation pour le dialogue international de laCaisse d’épargne de Bonn

Chaîne d’information partenaire de la Conférencemondiale

Les organisateurs remercient la Jamahiriya arabelibyenne d’avoir bien voulu prendre en charge l’inter-prétation en arabe des séances plénières pendant lestrois jours de la Conférence, ainsi que la Chine qui abien voulu, pour sa part, prendre en charge l’inter-prétation en chinois des séances plénières de lapremière journée de la Conférence.

Le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la Ville deBonn et le Ministère fédéral allemand de l'éducationet de la recherche ont invité les participants à uneréception lors de la première journée de conférence.

ED/DESD/2009/ME/1

Actes

Conférence mondiale de l'UNESCOsur l'éducation en vue dudéveloppement durable

31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Avant-propos

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Avant-propos deKoïchiro Matsuura,Directeur général del’UNESCO

De l'avis général, la Conférence mon-diale de l’UNESCO sur l’éducation envue du développement durable, tenue àBonn (Allemagne) du 31 mars au 2 avril2009, a été un grand succès. Ce préam-bule m’offre l’occasion d’exprimer unefois encore la gratitude de l'UNESCOenvers le Gouvernement allemand, quia accueilli et co-organisé avec tant degénérosité cette conférence dont laraison d’être était l’examen à mi-par-cours de la Décennie des Nations Uniespour l'éducation au service du dévelop-pement durable (DEDD, 2005-2014).

La Conférence de Bonn a attiré un largeéventail de participants originaires dedifférents pays et continents et issus demilieux professionnels et de cadres ins-titutionnels très divers, venus confron-ter leurs conceptions respectives del'Éducation en vue du développementdurable (EDD) et débattre des prioritéset stratégies essentielles pour la se-conde moitié de la DEDD. La présencede 50 ministres et vice-ministres del'éducation au Débat de haut niveau atémoigné une fois encore de l'engage-ment des États membres envers l’EDD,de leur volonté indéfectible de faire dela Décennie un succès et de leursattentes vis-à-vis de l'UNESCO, dont ilssouhaitent qu'elle mette en avant le rôleclef de l’EDD, à savoir apporter desréponses appropriées aux problèmescontemporains de portée mondiale.

Un moment important de la Conférencea sans nul doute été l'adoption parconsensus de la Déclaration de Bonn enplénière de clôture. Dans cette déclara-tion, un bilan est dressé de l'expérienceet des connaissances acquises au coursdes premières années de la DEDD, surla base duquel les signataires concluent :« Nous devons maintenant traduire cesavoir en action ». Y sont alors énon-cées des mesures concrètes. Ellesouligne la pertinence de la Décennieface aux défis importants que l'huma-nité devra relever au XXIe siècle, depuisle changement climatique planétairejusqu'aux épidémies, en passant par ladégradation de l'environnement,l'extrême pauvreté et l'insécuritéalimentaire.

La dynamique instaurée par la Confé-rence de Bonn nous a redonné de l'éner-gie et nous offre l'occasion unique decontinuer à œuvrer ensemble à la pro-motion d'une éducation de qualité quifasse du développement durable uneréalité pour tous. J'appelle tous ceux quisont impliqués dans l'éducation, à tousles niveaux et dans tous les milieux, àfaire de l’EDD une partie intégrante deleur vision d'ensemble et de leurpratique.

©UNESCO

Koïchiro Matsuura

Koïchiro MatsuuraDirecteur général de l’UNESCO

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

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Annette Schavan

©BMBF

Avant-proposd’Annette Schavan,Ministre de l'éducationet de la recherchede la République fédéraled’Allemagne

Plus de 900 participants venus dumonde entier se trouvaient à Bonn du 31mars au 2 avril 2009 pour assister à laConférence mondiale de l'UNESCO surl'éducation en vue du développementdurable – S'engager dans la secondemoitié de la Décennie. Les conclusionsdes échanges et des travaux menésconjointement lors de cette Conférencesont on ne peut plus cruciaux pour lesprochaines années de la Décennie.

Comme le montre le dernier Rapport surles Objectifs du Millénaire pour le déve-loppement en date établi par l'ONU, lacrise économique et alimentaire mon-diale a ralenti les progrès accomplisdans la lutte contre la pauvreté et lafamine, voire ont entraîné un retour enarrière. Cette année, ce sont 90 millionsd'êtres humains supplémentaires quirisquent de sombrer dans la pauvretéextrême. Si une volonté politique et desefforts combinés décisifs sont mis enœuvre, il sera encore possible d'attein-dre les objectifs fixés en la matière d’icià 2015, comme prévu à l'origine.

C'est pourquoi nous devons investir da-vantage dans l'éducation. L'éducationest la clef du progrès et du développe-ment. Elle doit être une priorité, partoutdans le monde. Nous avons besoin quela viabilité soit recherchée avec déter-mination dans tous les secteurs de no-tre système éducatif. Pour cette raison,nous devons renforcer les échangesentre les États impliqués et rendre lesexemples de pratiques optimales plusvisibles. Nous voulons apprendre lesuns des autres. Nous voulons agirensemble.

Annette SchavanMinistre de l'éducation et de larecherche de la République fédéraled’Allemagne

Table des matières

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Avant-propos de Koïchiro Matsuura,Directeur général de l'UNESCO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Avant-propos de Annette Schavan,Ministre de l'éducation et de la recherchede la République fédérale d’Allemagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Table des matières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Résumés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Discours prononcés pendant la séanceplénière d'ouverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Discours de bienvenue de Koïchiro Matsuura,Directeur général de l'UNESCO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Discours de bienvenue de Annette Schavan,Ministre de l'éducation et de la recherche de la Républiquefédérale d’Allemagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Discours liminaire de Sa Majesté la ReineRania Al- Abdallah de Jordanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Discours liminaire de Graça Machel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Discours de Jeunes du monde entier qui défendent l’EDD . . . . . . 23

Segment de haut niveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Séances plénières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Ateliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

Synthèse des ateliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Regroupement thématique I : La pertinence de l’EDD face auxgrands défis du développement durableAtelier 1 : L’éducation au service de la durabilité des

ressources en eau : à la croisée des décennies . . . . . . . . . . . 45Atelier 2 : Le renforcement, à l’échelle internationale, de la

réponse de l’éducation au changement climatique . . . . . . . . 48Atelier 3 : La promotion de modes de vie viables et d’une

consommation responsable grâce à l’EDD . . . . . . . . . . . . . . . 50Atelier 4 : Vers des sociétés capables de résister aux

catastrophes : l’EDD et la prévention des risques. . . . . . . . . . 53Atelier 5 : L’éducation à la sécurité alimentaire :

l’apport de l’EDD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56Atelier 6 : Le SIDA, la santé et l’éducation en vue du

développement durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57Atelier 7 : L’intégration de la biodiversité dans

l’éducation et l’apprentissage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59Atelier 8 : Le pilier économique du développement durable :

approches pédagogiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

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Regroupement thématique II :La création de partenariats pour la promotion de l’EDD . . . . . . . . . . . . . 63Atelier 9 : Les réserves de biosphère de l’Unesco, sites

d’apprentissage en vue de l’intégration desquestions de durabilité locales et mondiales . . . . . . . . . . . . . 64

Atelier 10 : Le rôle du secteur privé dans l’éducation envue du développement durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

Atelier 11 : Les médias, partenaires de l’EDD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68Atelier 12 : L’EDD dans les partenariats Nord-Sud-Sud

et Sud-Sud et la coopération au développement . . . . . . . . . . 71

Regroupement thématique III : Le renforcement desmoyens consacrés à l’EDD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75Atelier 13 : Les responsabilités mondiales et les réalités

locales, ou comment encourager l’EDD par lavoie institutionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

Atelier 14 : Le rôle de la société civile dans l’EDD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78Atelier 15 : Des marges vers le centre : intégrer l’EDD

dans les plans d’éducation et les programmesd’enseignement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

Atelier 16 : La formation des enseignants dans le contextede la DEDD : bilan et perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

Atelier 17 : Le suivi et l’évaluation de l’EDD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

Regroupement thématique IV : L’EDD et les processusd’enseignement et d’apprentissage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85Atelier 18 : Les synergies et les différences entre EPT et EDD . . . . . . . . . 86Atelier 19 : De meilleures écoles aux niveaux préscolaire,

primaire et secondaire grâce à l’EDD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89Atelier 20 : Le rôle de l’enseignement supérieur et de

la recherche dans l’EDD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91Atelier 21 : L’EDD et l’apprentissage tout au long de la vie . . . . . . . . . . . 93Atelier 22 : L’EDD et l’EFTP – développer les savoir-faire

et les compétences de la population active . . . . . . . . . . . . . . 95

Ateliers-projets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

Exposition consacrée à des projets d’EDD . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

Manifestations parallèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

Participants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

Groupe Consultatif International/Équipe spéciale . . . . . . . . . 116

Déclaration de Bonn. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118

CD-Rom contenant la documentation de la Conférence

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La première moitié de la Décennie des Nations Unies pourl'éducation au service du développement durable (DEDD)approchait de son terme lorsque la Conférence mondiale del'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable– S'engager dans la seconde moitié de la Décennie s'est te-nue à Bonn (Allemagne) du 31 mars au 2 avril 2009. Elle aréuni 900 participants venus de 147 pays, dont 49 ministreset vice-ministres, ainsi que des représentants des États

1. Mettre en évidence la contribution essentielle del’éducation en vue du développement durable(EDD) à l'éducation dans son ensemble et à la qua-lité de l’enseignement dispensé« Pourquoi l'EDD est-elle pertinente ? ».

L'EDD, qui est applicable à toutes les formes, à tous les ni-veaux d’éducation et à tous les contextes éducatifs, est uneapproche de l'enseignement et de l'apprentissage fondéesur les idéaux et les principes de la durabilité. Parce qu'elleaborde de manière globale des questions aussi essentiellesque les droits de l'homme, la lutte contre la pauvreté, lesmodes de subsistance durables, le changement climatique,l'égalité des sexes, la responsabilité sociale des entrepriseset la protection des cultures autochtones, l'EDD offre une ap-proche globale pour un enseignement et un apprentissagede qualité. En s'attelant aux problèmes de la mondialisation,l'EDD est appelée à façonner les buts et les contenus del'éducation dans son ensemble et s'affirme clairementcomme l'éducation de l'avenir.

2. Promouvoir les échanges internationaux à proposde l’EDD« Que pouvons-nous apprendre les uns des autres ? ».

Tous les programmes en faveur du développement durable,y compris l'EDD, doivent prendre en compte les trois piliersde la durabilité – environnement, société et économie –, etintégrer la culture comme dimension sous-jacente. Parcequ'elle s'intéresse aux contextes locaux de la durabilité,l'EDD revêt des formes très diverses de par le monde. Lamise en commun des bonnes pratiques, des données d’ex-périences et des points de vue est indispensable pour qu’ilsoit possible de recenser les principaux besoins et de conce-voir des approches viables de l'EDD.

La Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue dudéveloppement durable répondait à quatre objectifs principaux :

Résumé

membres de l'UNESCO, d'organismes des Nations Unies,d'organisations de la société civile, d'institutions éducatives,des jeunes et du secteur privé, ainsi que des experts. CetteConférence a été organisée par l'UNESCO et le Ministèrefédéral allemand de l'éducation et de la recherche en coo-pération avec la Commission allemande pour l'UNESCO.Son programme a été élaboré avec le concours d’un groupeconsultatif international.

3. Dresser un premier bilan de la mise en œuvre de laDEDD« Qu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ? ».

La Décennie a débuté voilà quatre ans, aussi le momentest-il venu pour l'UNESCO, les États membres et d'autrespartenaires essentiels de dresser un bilan des succès enre-gistrés et des problèmes suscités par la mise en œuvre del’EDD jusqu'à maintenant. Les résultats empiriques ainsi queles rapports mondiaux et régionaux issus du premier exer-cice de suivi et d'évaluation – qui a porté sur les structuresde l’EDD et sur les divers environnements dans lesquels ony travaille – ont mis en lumière l'évolution de la situationdepuis le lancement de la Décennie. Il est impératif d'entirer certains enseignements afin d'intensifier les effortsdéployés, d'établir des priorités et d'obtenir davantage desuccès encore au cours de la seconde moitié de la Décennie.

4. Élaborer des stratégies pour la suite« Quels sont nos prochains objectifs ? ».

Il est important que l'analyse de ce qui a été mis en œuvre àce jour et la détermination des problèmes rencontrés et despossibilités offertes dans le passé et aujourd’hui conduisentà l'élaboration de stratégies nouvelles pour la secondemoitié de la Décennie. Il faudra, entre autres, poursuivrel'intégration de l'EDD dans les politiques, plans et pro-grammes éducatifs, mobiliser davantage de ressources enfaveur de l'EDD, constituer des partenariats efficaces (et plusparticulièrement instaurer une coopération Nord-Sud etSud-Sud) et associer de nouvelles parties prenantes qui,jusqu'alors, n'avaient pas pris part aux activités menées autitre de la Décennie. C’est dans cet esprit que les nouveauxenjeux du développement durable et les réponses apportéessur le plan éducatif ont été examinés.

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Résumé

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La Séance d’ouverture a été l'occasion pour GraçaMachel, ancienne Ministre de l'éducation et de la culturedu Mozambique, de donner le ton de la Conférence en rap-pelant à l’assistance, dans son intervention stimulante, qu'ilfallait tenir les promesses faites à Jomtien et à Dakar enmatière d'éducation pour tous (EPT) et de développementhumain durable. Les participants ont ensuite entendu unmessage vidéo de Sa Majesté la Reine Rania Al-Abdallahde Jordanie.

Les séances plénières qui ont suivi ont été l'occasion,pour tous les participants, de prendre connaissance et dedébattre d’enjeux revêtant une importance primordialepour la Décennie. Une séance plénière a été consacrée auprocessus de suivi et d'évaluation de la DEDD, avec uneprésentation des principales conclusions du projet de rap-port mondial de l'UNESCO sur les structures de l'EDD et lesdivers contextes dans lesquels elle est pratiquée, ainsi quesur les perspectives régionales en la matière. Pendantl'ultime séance plénière, les participants ont adopté laDéclaration de Bonn par consensus.

Au cours d’un segment de haut niveau, 49 ministreset vice-ministres de l'éducation ainsi que les chefs deplusieurs organismes des Nations Unies ont examiné lesprogrès accomplis, déterminé de quelle manière il fallaitpoursuivre la mise en œuvre de la DEDD et réfléchi à lacontribution de l'EDD à une éducation de qualité. Les mi-nistres ont insisté sur le fait que l'EDD était un des princi-paux moteurs de la durabilité et sur la nécessité d'accélérerles initiatives au cours de la seconde moitié de la Décennieet d'adopter des pratiques plus viables sans délai.

Vingt-deux ateliers, coordonnés par des partenaires trèsdivers de la société civile, de gouvernements et d'orga-nismes des Nations Unies, ont été consacrés à des thèmeset questions stratégiques relatifs à l'EDD. Ils s’articulaientautour de quatre regroupements thématiques : la perti-nence de l'EDD face aux grands défis du développementdurable, la création de partenariats pour la promotion del'EDD, le renforcement des moyens consacrés à l'EDD, ainsique l'EDD et les processus d'enseignement et d'apprentis-sage.

Des ateliers-projets se sont tenus à Bonn et dans ses en-virons, offrant aux participants l'occasion de procéder à deséchanges de vues sur les bonnes pratiques, entre eux etavec les organisateurs de projets locaux d'EDD dans larégion. Des ateliers-projets tenus hors du site de la Confé-rence ont complété son programme et ont été l'occasionde présenter plusieurs exemples de mise en pratique del’EDD « sur le terrain ».

Au cours d’une exposition consacrée à des projetsd'EDD organisée sur le site de la conférence, 25 exemplesconcrets de bonnes pratiques choisis dans le monde entieret représentant différentes conceptions et parties prenantesde l'EDD ont été présentés – cinq projets par région dumonde.

Neufmanifestations parallèles, organisées par des insti-tutions très diverses, ont eu lieu pendant la Conférence.Elles ont porté sur des thèmes étroitement liés aux quatreobjectifs de la Conférence, dans une optique mondiale ourégionale selon les cas.

La veille de la conférence, l’atelier sur le thème « YoungESD Voices » a rassemblé 25 jeunes venus de tous lescontinents qui sont extrêmement déterminés à assurer lesuccès de l’EDD. Ils ont débattu de la mise en œuvre de cetteinitiative dans leurs pays respectifs et cherché à déterminerdans quels domaines un effort particulier devrait êtreconsenti pendant la seconde moitié de la DEDD, ainsi que lanature de leur engagement commun et individuel pendantcette période. Les résultats de l'atelier ont été présentés lorsde la séance plénière d’ouverture de la Conférence.

La Déclaration de Bonn, rédigée dans le cadre d'une dé-marche transparente, inclusive et participative et adoptéepar consensus à la dernière séance plénière, reflète lesdébats qui ont eu lieu au cours de la conférence et offre uneorientation stratégique pour la seconde moitié de la Décen-nie. L’importance de l'EDD dans la conjoncture mondialeactuelle y est mise en relief. Elle appelle l’ensemble des par-ticipants au mouvement de la DEDD à s'accorder aux fins del’amélioration des connaissances, des savoir-faire et descompétences et à privilégier des valeurs et des attitudes pro-pres à favoriser la transition vers un monde plus juste, équi-table et viable. En particulier, compte tenu de la conjonctureactuelle – crises financière et économique et problèmesplanétaires comme le changement climatique – elle metl'accent sur plusieurs objectifs clés, à savoir : multiplier lesinterventions axées sur l’éducation face aux problèmes dedéveloppement durable, développer et renforcer les capaci-tés d'adaptation au changement, mettre en commun lesconnaissances et les données d'expérience accumulées etrenforcer les synergies entre les différentes initiatives prisesen faveur de l'éducation et du développement. Les Étatsmembres et l’UNESCO y sont appelés à accroître les activi-tés qu’ils mènent au titre de l’EDD.

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

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Au cours de la séance plénière d’ouverture, Koïchiro Matsuura, le Direc-teur général de l’UNESCO, et Annette Schavan, la Ministre allemande del'éducation et de la recherche, ont souhaité la bienvenue aux participants.Des discours-programmes ont été prononcés par Sa Majesté la ReineRania Al-Abdallah de Jordanie (par l’entremise de la vidéo) et par GraçaMachel, ancienne Ministre de l'éducation et de la culture du Mozambique.Des représentants des Jeunes du monde entier qui défendent l’EDD sesont également exprimés.

Discoursprononcéspendant laséance plénièred'ouverture

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Discours de bienvenue de Koïchiro Matsuura,Directeur général de l'UNESCOprononcé par Nicholas Burnett, Sous-Directeur général pour l'éducation

de l’UNESCO

Madame laMinistre fédérale de l'éducation etde la recherche de l'Allemagne,Monsieur le Président de la Conférencepermanente des ministres de l'éducationet des affaires culturelles des Länder,Madame Graça Machel,Mesdames et Messieurs les Ministres,Mesdames et Messieurs les Chefs dedélégation,Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un grand plaisir et un grandhonneur que d'ouvrir cette conférence d'exa-men à mi-parcours de la Décennie des Na-tions Unies pour l'éducation au service dudéveloppement durable. Je remercie chaleu-reusement le Gouvernement allemand poursa générosité, lui qui accueille cette Confé-rence mondiale à Bonn, dans un lieu aussisplendide. Je remercie tout particulièrementMadame la Ministre Schavan pour l'ensem-ble des efforts qu'elle a déployés pour assurerle succès de cet événement important.

Nous sommes profondément honorés decompter parmi nous Madame Graça Machel,femme d'Afrique exceptionnelle qui défendles droits des enfants du monde entier etplaide pour que leurs besoins soient satisfaits.Nous attendons avec un très grand intérêtd’entendre votre discours-programme et vo-tre point de vue original sur les thèmes de

cette conférence. Je me réjouis aussi d'en-tendre les remarques de la reine Rania de Jor-danie qui, pour des raisons indépendantes desa volonté, n'est pas en mesure de se trouveravec nous en personne ce matin. Je saisqu’elle est très déçue de ne pas pouvoir êtreici, à Bonn, mais grâce à la vidéo qui va êtreprojetée, je suis sûr que ses réflexions sur lasituation de l'éducation dans le monde nousinspireront tous.

Je saisis cette occasion pour vous souhaiterà tous la bienvenue : vous êtes plus de 900,venus assister à cette conférence de toutes lesrégions, et vous représentez tous les secteurset toutes les parties prenantes impliqués dansla Décennie. Il y a parmi vous plus de 50 mi-nistres ou vice-ministres de l'éducation et desreprésentants de plus de 100 pays. C'est unsigne clair que le thème de cette conférenceoccupe désormais une place plus importantedans les programmes d'action nationaux. Jene doute pas que, grâce à votre participationet à votre engagement, cette Conférencemondiale constituera réellement une étape àmarquer d'une pierre blanche, non seulementpour la Décennie mais aussi parce qu'elle as-surera le succès de l’EDD à long terme.

Bien sûr, cette Conférence mondiale est ex-trêmement importante en soi. Mais elle s'ins-crit aussi dans une série de rencontresinternationales de premier plan consacrées àl'éducation et organisées par l'UNESCO, quia débuté en 2008 et s'achèvera cette année.Au-delà de l’EDD, ces rencontres auront portésur l'éducation inclusive, l'éducation de basepour tous, l'apprentissage des adultes et l'en-seignement supérieur.

Ce cycle de conférences a pour but d'encou-rager l'émergence d'une dynamique et uneréflexion approfondie sur le pouvoir de trans-formation que recèle l’éducation. Il s'agitaussi d'amener les responsables politiques,les chercheurs, les praticiens et un certainnombre d'institutions à réorienter lessystèmes éducatifs – depuis l'enseignementNicholas Burnett

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Séance plénière d'ouverture – discours

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préscolaire jusqu'à l'apprentissage desadultes, dans un contexte formel ou non for-mel – de manière à promouvoir l'équité, l'in-novation et le développement durable.

Excellences, Mesdames et Messieurs,Dans un monde aux prises avec une crisefinancière économique majeure, avec la dé-gradation environnementale et le change-ment climatique, avec des tensions socialeset des conflits, nous sommes de plus en plusnombreux à penser que la communautéinternationale doit s'unir pour préparer unavenir communmeilleur. Ce consensus se re-flétait déjà dans la décision prise par l'As-semblée générale des Nations Unies de créerune Décennie pour l'éducation au service dudéveloppement durable (DEDD) de 2005 à2014 : l’Assemblée entérinait ainsi le rôleessentiel que l'éducation joue en faveur dudéveloppement.

Mais nous ne parlons pas ici de n'importequel type d'éducation. Il s'agit d'apprendrepour changer et d'apprendre à changer. Enparticulier, il s'agit pour le contenu des ensei-gnements et la manière dont ils sont dispen-sés de nous aider à comprendre commentvivre ensemble de façon viable. Si lessystèmes éducatifs sont caractérisés par l'iné-galité, la discrimination et l'exclusion, ilsrisquent de perpétuer, voire d’aggraver, lesdisparités sociales et économiques exis-tantes. C'est pourquoi l’EDD a pour but d'en-courager une évolution vers des systèmeséducatifs plus inclusifs, fondés sur le respectde la diversité, ainsi qu’une prise deconscience de l'interdépendance de cessystèmes, non seulement entre eux maisaussi avec l'environnement dans lequel nousvivons. L’EDD procède de la conviction quechacun a le droit d'apprendre, la capacitéd’apporter sa contribution et la déterminationà faire en sorte que d’autres tirent eux aussiprofit du développement. Cette conviction estégalement au cœur des objectifs de l'Éduca-tion pour tous et, en vérité, de l'ensemble duProgramme de développement duMillénaire.

Les stratégies que l'UNESCOmet en place, entant que coordinatrice du mouvement pourl’EPT et de la DEDD à l'échelle mondiale, vi-sent à lier l'éducation de qualité pour tous etl'objectif ultime de développement durabledans chaque pays que compte la planète.

Pour y parvenir, il faut surmonter des pres-sions énormes. De l'avis général, il ne resteplus beaucoup de temps, la prise de décisionsessentielles est reportée ou retardée et l'opi-nion publique reste mal informée de ce quiest en jeu.

Tous autant que nous sommes – individus, or-ganisations, gouvernements – nous avonsdes choix difficiles à faire. L’EDD est pournous un moyen d'effectuer ces choix en plusgrande connaissance de cause, plus sensiblesà l'urgence des problèmes auxquels nous fai-sons face et plus en phase avec les valeurshumaines fondamentales qui nous unissent.Et n'oublions jamais que les choix que nouseffectuons aujourd'hui ne sont pas dans no-tre seul intérêt mais dans celui des généra-tions futures – en d'autres termes, de nosenfants, de nos petits-enfants et de leurs des-cendants. En un sens, bien sûr, nous n'avonsplus le choix. Les principes, les valeurs et lespratiques qui sont associés au développe-ment durable doivent trouver leur place dansl'enseignement scolaire qui est dispensé ànos enfants, dans l'enseignement supérieur,dans les activités d'apprentissage organiséesau plan local et dans le cadre de la formationdispensée sur le lieu de travail. Si le but del’EDD est de nous doter des connaissances etdes compétences voulues pour régler les pro-blèmes du XXIe siècle, alors ce n'est pas uneoption, mais un impératif.

Pour être pertinente et d'actualité, l’EDD doits'attaquer sérieusement aux problèmes etaux défis d'aujourd'hui. Prenons l'exemple duchangement climatique, qui, comme vous lesavez, fera l'objet d'une conférence desNations Unies de grande portée, qui se tien-dra à Copenhague en décembre 2009. Si lechangement climatique n'est pas la seuleme-nace environnementale qui pèse sur la viabi-lité de la planète, il constitue une priorité pourles responsables politiques comme pour legrand public, car il aura des répercussions surl'ensemble d'entre nous. L'éducation relativeau changement climatique et à ce qu'ilconvient de faire pour le pallier est un aspectnotable de l’EDD ; l’optique dans laquellel’EDD a été conçue – qui met l'accent sur lesdimensions économique, sociale et culturelle,mais aussi écologique – peut également nousaider à trouver des réponses appropriées.Avec l'appui du Gouvernement danois,

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

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l'UNESCO organisera un séminaire interna-tional sur l'éducation aux changements cli-matiques à Paris, fin juillet. Les participants àcette rencontre auront tiré des enseignementsdes discussions que nous allons avoir ici, àBonn, et définiront des orientations pré-cieuses enmatière d'éducation pour la Confé-rence qui se tiendra à Copenhague endécembre.

Excellences, Mesdames et Messieurs,Nous sommes réunis ici à Bonn pour réfléchirà la manière dont nous pouvons progresserdans la concrétisation de l’EDD. À cet égard, ilest vital que nous tirions des enseignementsde l'expérience acquise. Un Cadre mondial aété conçu aux fins du suivi et de l'évaluationde la DEDD. Cette semaine, nous communi-querons la dernière version préliminaire durapport mondial sur sa mise enœuvre, qui seconcentre sur les structures et mécanismesqui régissent l'ensemble de l'action que nousmenons tous aux niveaux mondial, régionalet national. En outre, les documents issusd’un certain nombre de réunions tenues enprélude à la Conférence de Bonn – àBordeaux, Göteborg, Nairobi et Tokyo – nour-riront eux aussi nos discussions.

Permettez-moi de m'appesantir sur trois desenseignements ou conclusions que je trouveparticulièrement intéressants. En premier lieu,l'importance du partenariat. Aucune entité –que ce soit l’UNESCO ou même le systèmedes Nations Unies dans son ensemble – nepourra faire à elle seule de l’EDD une réalité.L'idée de viabilité est étroitement corrélée auconcept d'interdépendance, qui exige quenous travaillions ensemble pour surmonternos problèmes communs. Nous devons agirrapidement, ce qui veut dire que nous devonsaussi constituer rapidement des partenariats.Il nous arrive de parler à tort et à travers de «partenariats multipartites », mais l’EDD estl'un des domaines où de tels partenariats sontessentiels. Nous le savons, ensemble, nouspouvons vraiment agir pour et au moyen del'éducation afin de créer unmonde plus sûr etplus viable. L'UNESCO a toujours souligné lerôle important que la société civile devaitjouer en mobilisant les enthousiasmes et ensuscitant l'engagement pour l’EDD et elle ap-précie la contribution précieuse de l'initiativeCharte de la Terre.

En second lieu, les enseignants et les éduca-teurs, qui jouent aussi un rôle primordial, sontla pierre angulaire de tout programme d’EDDefficace. On dénombre aujourd'hui plus de 60millions d'enseignants dans le monde et unnombre incalculable d'éducateurs dans lesecteur non formel. Ils travaillent au niveau «local » mais on leur demande de traiter desquestions de portée « mondiale ». Pour quel'éducation soit pertinente pour ceux aux-quels elle est destinée, mais aussi ancréedans le réel, les enseignants doivent puiserdans des contributions, des situations et desvaleurs locales. C’est pourquoi nous ne de-vons jamais oublier que les enseignants,même s'ils font partie d'établissements édu-catifs et pédagogiques, d'un groupe de popu-lation, de la société au sens large, sont aussides individus qui ont besoin d'appui dans leurtravail.

En troisième lieu, il est vital de comprendreque l’EDD ne se limite pas à des sujets parti-culiers, voire au contenu d'un programmescolaire en général, mais qu’elle confère auxbuts et aux objectifs de l'éducation une ac-ception plus vaste, qui suscite les interroga-tions suivantes : Quelle est la pertinence del'éducation ? Dans quel environnement l'ap-prentissage se déroule-t-il ? Quels types devaleurs, de comportements et de principessont-ils inculqués ? Quels types de compé-tences sont-ils enseignés, de comportementset d'attitudes encouragés ? À toutes ces consi-dérations, l’EDD apporte des réponsesimportantes, qui ont toutes pour noyau durl'exigence de qualité.

Nous sommes conscients que, dans l’expres-sion « Éducation en vue du développementdurable », l'« éducation » ne représente passeulement la scolarisation formelle mais en-globe toute une gamme d'expériences et deprogrammes d'apprentissage. Il est importantque l'orientation imprimée à la Décennie soitcelle de l'éducation de base et de l'alphabéti-sation. Cependant, les principes de l’EDD doi-vent également s'appliquer à l'enseignementsecondaire, à la formation technique et pro-fessionnelle et à l'enseignement supérieur,ainsi qu'à d'autresmodalités d'apprentissagetrès diverses, que l'on peut qualifier d'éduca-tion non formelle, de perfectionnement pro-fessionnel ou de simple formation.

Séance plénière d'ouverture – discours

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Nous pensons que cette approche inclusiveest une invitation stimulante à améliorer laqualité de l'éducation. Ce que nous recher-chons, c'est :• une éducation qui soit adaptée à la vie auXXIe siècle et à ses enjeux propres ;• une éducation qui donne aux individus lesmoyens d'exercer leur droit tout en les ame-nant à mieux prendre conscience de leursresponsabilités ;• une éducation qui garantisse qu'une per-sonne éduquée est capable de penser demanière critique, de régler des problèmes,de travailler en équipe, d'être analytique,d'affronter en toute confiance des situationsambiguës et difficiles sur le lieu de travail oudans sa vie ;• une éducation qui cultive le sens civil auxplans local, national et mondial.À bien des titres, l’EDD peut permettre d’at-teindre cet objectif de qualité.

Excellences, Mesdames et Messieurs,La Décennie des Nations Unies pour l'éduca-tion au service du développement durable re-pose sur le partenariat et sur la collaborationet elle cristallise des intérêts et préoccupa-tions très divers. C'est un instrument de mo-bilisation et de sensibilisation. C'est lemoyen,pour les gouvernements, les organisations in-ternationales, la société civile, le secteur privéainsi que les communautés du monde entierde démontrer leur volonté concrète d'ap-prendre à vivre dans le respect du dévelop-pement durable. Partant, on en est venu àconsidérer l’EDD comme l'apprentissage dela prise de décisions qui envisagent l'avenir àlong terme de l'économie et de l'écologie,mais aussi le développement équitable detous les groupes de population. Donnerdavantage de moyens pour mener cetteréflexion tournée vers l'avenir, voilà une tâcheessentielle de l'éducation.

En temps qu'organisme chargé de facilitercette Décennie, l'UNESCO aide pays et ré-gions à concevoir des plans et stratégies édu-catifs qui correspondent à la réalité de leursituation et de leurs préoccupations propres.Mais, en matière de développement durable,aucun pays n'est une île. On peut même direque les îles elles-mêmes n’en sont pas ! Nousvivons dans un monde véritablement inter-dépendant et un projet éducatif qui ne tien-drait pas compte de cette évidence, ou qui la

nierait, ne pourrait pas préparer les citoyens àla réalité de la vie sur cette petite planète.

En conclusion, j'aimerais souligner que cha-cun d'entre nous est un agent de changementet que, individuellement et ensemble, nouspouvons contribuer à créer un monde meil-leur. Il nous incombe à tous, que ce soit auniveau local, national, régional ou internatio-nal, de mettre en œuvre la Décennie. Je nevoudrais pas que ce devoir vous apparaissecomme un fardeau, parce que la réalité esttoute autre : il s'agit là d'une manière d'expri-mer notre créativité et notre capacité d'inno-vation, ainsi que de prendre plaisir à travailleret à vivre avec les autres au service d'unecause commune.

Permettez-moi une fois encore d'exprimermagratitude envers l'Allemagne, pour son hos-pitalité et son accueil si chaleureux. J’aime-rais aussi remercier le Japon, qui a offertd'organiser la réunion durant laquelle le bilande la Décennie sera dressé, en 2014. C'est uneproposition très opportune pour un pays quiest à l'origine de la création de la DEDD.

Il me reste à exprimer l'espoir que cetteConférence tiendra ses promesses en offrantune expérience riche et fructueuse à chaqueparticipant et en vous persuadant tous – s'ilen est besoin – que la Décennie des NationsUnies pour l'éducation au service du déve-loppement durable est un cadre de coopéra-tion essentiel si nous voulons donnernaissance à unmondemeilleur, plus viable etplus sûr.

Je vous remercie.

Participants à la Séanceplénière d’ouverture

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

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Annette Schavan

Discours de bienvenue d’Annette SchavanMinistre de l'éducation et de la recherche de laRépublique fédérale d’Allemagne

Monsieur le Sous-Directeur général Burnett,Chers collègues de gouvernements et deparlements,Mesdames et Messieurs,

J'aimerais vous accueillir très chaleureuse-ment à la Conférence mondiale de l'UNESCOsur l'éducation au service du développementdurable. Bienvenue à Bonn, la ville où le gou-vernement de notre pays a siégé de 1949 à1999. Je suis tout particulièrement heureusede souhaiter la bienvenue à Madame lemaire.

Le Parlement allemand se réunissait dans lebâtimentmême où nous sommesmaintenantassemblés. Aujourd'hui, Bonn est la ville desNations Unies sur le Rhin : 18 organismes, bu-reaux et programmes des Nations Unies sontbasés ici. Un engagement ferme envers le dé-veloppement durable unit la plupart d'entreeux. Au cours de cette Décennie des NationsUnies pour l'éducation au service du déve-loppement durable, Bonn s’est montrée ex-ceptionnellement active et c'est donc à justetitre que la Commission nationale allemandel’a distinguée pour ses efforts innombrableset qu'elle a été nommée Ville officielle de laDécennie. ChèreMmeDieckmann, qui en êtesmaire, nous, les participants à cette confé-rence, nous sentons vraiment chez nous ici, àBonn, et nous aimerions remercier la villed'apporter son soutien à cette manifestation.

Mesdames et Messieurs, nous sommes icipour examiner ce qui a déjà été accompli aucours de cette Décennie des Nations Unies etpour faire le point sur les nombreuses initia-tives en faveur de l'éducation qui ont étéprises de par le monde avec succès. Nous ai-merions utiliser ces quelques jours pour nousengager dans la seconde moitié de la Décen-nie en lui donnant une nouvelle impulsion, enlui insufflant une nouvelle dynamique.

Nous nous apprêtons à le faire à un momentoù tous ceux qui exercent une responsabilitépublique – que ce soit en politique, dans lemonde des affaires ou dans la vie associative– sont très occupés à évaluer l'incidence de la

crise financière qui frappe nos pays et nos en-treprises de façon dévastatrice. Chaque conti-nent est victime des turbulences desmarchésfinanciers. C'est dans ce contexte que nousdébattons du développement durable. Il estparticulièrement pertinent aujourd'hui dechercher à déterminer sur quoi repose sa via-bilité. Car cette crise, pour de nombreux paysen développement, s'accompagne d'un dan-ger : celui de dévier des Objectifs du Millé-naire pour le développement (OMD). Or,chaque point de pourcentage de croissanceperdu dans les pays en développement aurapour effet de replonger quelque 20 millionsd'individus dans la pauvreté.

Si le système financier mondial traversemaintenant cette période de tumulte, c'estprécisément parce que la durabilité n'était pasla première priorité dans les transactions éco-nomiques. Il n’a pas été jugé pertinent d’as-surer la viabilité de l'économie et de lacroissance; le mot d'ordre était la maximisa-tion des profits à court terme. L’onde de choccréée par l'échec du système nous touchetous. Mais c'est sur les plus faibles et sur lesplus pauvres qu'elle rejaillira le plus. Ce sonteux qui paieront au prix fort les secousses del'économiemondiale, car elles menacent leursubsistance au quotidien. Voilà où mène la li-berté lorsqu’elle ne va pas de pair avec la res-

Séance plénière d'ouverture – discours

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ponsabilité. Agir selon le principe de respon-sabilité est une exigence essentielle pour ledéveloppement durable. Appliquer ce prin-cipe, c'est toujours agir de telle manière quela vie humaine puisse se poursuivre indéfini-ment. Nous devrions être guidés non par leprofit à court terme, mais par la prospéritéviable, la disponibilité à long terme des res-sources, et des conditions qui permettent auplus grand nombre possible, partout dans lemonde, de participer à la vie de la société.

Dans une telle situation, nous sommesconvaincus que les questions liées à l’EDD re-vêtent une importance cruciale, à deux titres: premièrement, parce qu’un mouvements'est formé en faveur de « la prospérité pourtous » et de « l'éducation pour tous » dans lemonde entier. L'accès à l'éducation est la pre-mière et la plus importante des exigences àrespecter si nous voulons parvenir au déve-loppement et à la viabilité. Deuxièmement,parce que le principe de durabilité doit fairepartie de la substance même de l'éducationdans tous les pays. Dans de nombreux éta-blissements scolaires, des jeunes se familiari-sent avec des idées ou avec des actions dontle point commun est la recherche de la viabi-lité. Ils apprennent que leurs actes ont desconséquences pour la planète. Dans quelquepays que ce soit, le système scolaire et le pro-gramme éducatif du XXIe siècle doivent êtreaxés sur la familiarisation avec des contexteset sur l'acquisition de contenus qui rendentclaire et tangible l’importance que revêtent leschoix et les actes marqués au sceau de la via-bilité.

Rien qu'en Allemagne aujourd'hui, on dé-nombre plus de 800 projets considérés par laCommission allemande pour l'UNESCOcomme des projets officiels de la Décennie.

Ce sont autant d'expressions de la diversité etde la créativité des activités éducatives me-nées dans notre pays. Ce nombre impres-sionnant indique clairement que ledéveloppement durable ne pourra se concré-tiser que si la société civile est impliquée.Lorsque l'on prend l’exemple de l'éducationen Allemagne, on constate que la mise enœuvre de l’EDD est avant tout l’affaire des en-seignants de nos écoles.

En même temps, la conviction se répand, ences temps difficiles pour l'économie, quel'éducation est vraiment la clef de la réussiteindividuelle et des processus vecteurs de laprospérité future. Pour cette raison, j'aimeraisrappeler que l'objectif d'éducation universellequi figure parmi les OMD devrait constituernotre toute première priorité. Le principe deresponsabilité est au cœur de l'action gou-vernementale, qui va de pair, dans notre pays,avec le pouvoir d'agir de la société civile, quinous aide à nous acquitter de ce devoir fon-damental. Si l'initiative « Éducation pour tous» permet vraiment d'offrir un accès universelà une éducation de qualité, alors nous pour-rons atteindre un autre objectif du Millénaire,à savoir réduire de moitié, d'ici à 2015, lenombre de personnes vivant dans l'extrêmepauvreté.

L'Allemagne s’acquittera de ses responsabili-tés. Comme le prévoit le plan de l'Union eu-ropéenne, nous consacrerons 0,51 % de notrerevenu national brut au développement en2010 et 0,7 % en 2015. En effet, nous savonsque la sécurité, la prospérité et la paix dura-bles exigent que nous apportions notrecontribution à la justice dans le monde. Pournombre d'entre nous, il devient de plus enplus clair, au fil des réunions internationalesauxquelles nous assistons, que l'éducation, lascience et la recherche ont acquis une impor-tance énorme dans les relations entre pays.Au-delà de l'action menée par les ministresresponsables des différents secteurs concer-nés, la coopération internationale prend del'importance, en particulier lorsque nous nousconcentrons sur l'objectif d’un développe-ment durable.

Nous avons besoin d'une gouvernance mon-diale qui place le développement écono-mique, le développement social et ledéveloppement écologique sur lemême plan.

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Les actions menées localement ont desconséquences pour la planète entière. Néan-moins, nous oublions trop souvent que cetteinterdépendance a des effets aussi immé-diats. Les participants à certains débats pu-blics suggèrent encore que la logique del'économie est incompatible avec celles del'écologie. Dans ces débats publics etlorsqu'on agit à titre individuel, il faut mettrebeaucoup plus l'accent sur les liens, la com-patibilité et les nouveaux équilibres. Le prixdes biens et services doit inclure le coût queleur utilisation implique pour le grand public,par exemple en termes d'équilibre écolo-gique. Cette transparence et les effortsconsentis en faveur de la viabilité des écono-mies vont entraîner une accélération des tra-vaux scientifiques et de recherche. Leprogramme de recherche international quenous essayons de mettre au point est préci-sément axé sur ces nouveaux équilibres, surcette nouvelle compatibilité des avancéestechnologiques, qui nous aideront à surmon-ter les contradictions dans lesquelles nousnous débattons continuellement.

L'exercice de notre responsabilité vis-à-vis dudéveloppement durable est en vérité dans no-tre intérêt. Le changement climatique en estun exemple. Il met en péril les fondementsmêmes de la vie de chacun d'entre nous.Chaque jour, nous sentons que la Terre s'im-patiente un peu plus. Nous devons tous ap-prendre à ménager davantage les ressourcesnaturelles, à les appréhender avec plus deprécautions et à modifier notre comporte-ment. La crise actuelle est peut-être unechance de prendre conscience que l'humanitéentière est dans le même bateau, commel’observait il y a quelques jours le Présidentfédéral, Horst Köhler, dans un discours pro-noncé à Berlin : « L'intérêt de chacun, au XXIesiècle, c'est de prendre soin de son prochain. »

Investir dans l'éducation, c'est investir dans laprochaine génération et, par voie de consé-quence, dans la source de la prospérité à ve-nir, mais aussi dans les prises de conscienceet les possibilités d'action futures. La dyna-mique et l’impact de la Décennie, maintenantqu’elle est parvenue à mi-parcours, peuventencore s’intensifier, tout particulièrement encette période troublée. Tous les projets dontnous allons débattre ici prouvent une chose :que l'espoir l'emportera sur la peur et que la

volonté commune de façonner l'avenir per-mettra de surmonter les conflits. Pour cetteraison, j'aimerais remercier tous ceux qui ontpris part à ces initiatives au cours des annéesécoulées – enfants des écoles, enseignants,éducateurs et formateurs, responsables ausein des autorités locales, entreprises et or-ganisations de la société civile. Ils ont touscontribué à faire de cemonde un endroit plusjuste et à faire en sorte que la viabilité revêteune importance plus grande.

Au cours de la secondemoitié de la Décennie,nous devrons rendre l’EDD plus visible. Lesexemples de bonnes pratiques doivent êtrecommuniqués à tous les pays du monde etservir de modèle à d'autres. L’EDD doit trou-ver sa place dans les programmes scolairesainsi que dans la formation dispensée auxenseignants.

Quelles répercussions peut avoir l’EDD ?Comment pouvons-nous améliorer encore ceconcept ? Dans nos pays, les recherches enmatière d'éducation peuvent stimuler l’actiondes hommes politiques et leur apporter desréponses. Pour cette raison, pendant la se-conde moitié de la Décennie, nous devronscontinuer à intensifier nos efforts de constitu-tion de réseaux en matière de recherche édu-cative, et ce à l'échelle internationale. Notreconviction que la viabilité est une inspirationpuissante pour le développement devra trans-paraître dans les réponses que nous apporte-rons aux interrogations sur la compétitivité et lanature des systèmes éducatifs au XXIe siècle.

Mesdames et Messieurs, après la SecondeGuerre mondiale, Bonn a été notre point dedépart vers l’avènement d’unmonde plus pa-cifique. Aujourd'hui, c'est une ville de ren-contres entre représentants de tous les paysdu monde et de dialogue au sujet de notreavenir commun. J'espère que cela rejaillirasur nos débats et sur nos échanges des pro-chains jours. Puisse cette ville, qui abrite denombreuses tribunes internationales, inspirernos discussions de sorte qu’elles imprimentun nouvel élan à la Décennie. C'est dans cetesprit que je vous souhaite une conférencedes plus fructueuses : qu’elle se déroule dansune atmosphère plaisante et suscite en nom-bre de nouvelles impulsions.

Je vous remercie.

Séance plénière d'ouverture – discours

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Sa Majesté la Reine Rania de Jordanie

Je regrette de ne pouvoir être parmi vous. Jemesure l’importance de cette Conférence :en effet, l'Éducation en vue du développe-ment durable à le potentiel de transformernotre monde, or il n'existe pas beaucoup demoyens d'y parvenir.

À mes yeux, les filles et les femmes sont unegrande partie de la solution. L'exclusion, ladiscrimination, la pauvreté et l'inégalitéaccroissent encore les disparités sociales etéconomiques existantes et nous contrai-gnent à faire machine arrière alors que nousenregistrions des progrès grâce à notreaction commune. Il ne peut y avoir de déve-loppement durable lorsque 41 millions defilles ne peuvent être scolarisées parce queles établissements sont dépourvus d'instal-lations sanitaires, les puits pas assez prochesde leur village ou les écoles trop éloignéesde leur domicile, ce qui constitue un danger.Un demi-milliard de femmes sont illettrées,70 % des pauvres que compte la planète sontdes femmes et on ne se donne pas suffisam-ment de mal pour faire changer les mentali-tés de ceux qui estiment que les filles nedoivent pas recevoir d’éducation : pourtant,les femmes et les filles sont essentielles pourl'édification de nations viables et prospères.Leurs observations sont précieuses, leursconnaissances mettent des solutions à por-tée de main. Leur ingéniosité sauve des vies.

Il ne reste qu'un peu plus de 2 000 jours d'icià la fin de la DEDD. Faisons en sorte que cha-cun d'entre eux compte pour les filles et lesfemmes, partout dans le monde.

Je vous remercie.

Discours liminaire de Sa Majesté la ReineRania Al-Abdallah de Jordanieprononcé par l’entremise de la vidéo

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Graça Machel

Madame la Ministre,Monsieur Burnett,Excellences,Chers collègues et amis,

Permettez-moi de commencer par remercierl'UNESCO et le Gouvernement allemand dem'avoir invitée à m'exprimer lors de cetteSéance d'ouverture.

Nous voici donc à nouveau rassemblés. Cer-tains d'entre nous étaient à Jomtien en 1990et beaucoup à Dakar en 2000. Lors de cesdeux réunions, des promesses ont été faites,des messages rédigés et nous sommes re-partis après nous être engagés à changer enprofondeur le système éducatif pour nos en-fants. Nous avons parlé du droit de tous lesenfants, de tous les jeunes et de tous lesadultes à une « formation où il s'agit d'ap-prendre à connaître, à faire, à vivre ensembleet à être ». Nous nous sommes engagés àassurer une éducation primaire à tous lesenfants.

À Jomtien comme à Dakar et dans de nom-breuses autres capitales du monde, nousavons pris engagement après engagement enmatière d'éducation – qu'il s'agisse d'accès,de qualité, de style ou de contenu. Pourtant,après toutes ces années, ces engagementsn'ont été que partiellement tenus. Combiend'entre nous se trouvaient là lorsque la pro-messe a été faite de donner accès à une édu-cation de qualité à tous les enfants de laplanète, ou encore lorsque la promesse a étéfaite et gravée dans le marbre de fournir lesressources nécessaires pour faire de cet ac-cès universel une réalité ? Combien d'entrenous étaient présents lorsqu'il a été promisque tout pays pauvre qui élaborerait un plannational global pour l'éducation, budget àl'appui, recevrait les ressources financièresnécessaires pour mettre en œuvre ce plan ?Pourtant, les années ont passé, des myriadesde plans nationaux pour l’éducation ont étéproduits et des myriades de plans souffrentd'un manque de ressources.

Comment se peut-il qu’en 2009, partout dansle monde, des dizaines de millions d'enfantsen âge d'être scolarisés dans le primaire nesoient pas à l'école ? Comment se peut-ilqu’en 2009 nous connaissions encore des pé-nuries critiques d'enseignants formés et d'in-frastructures qui, en nombre suffisant,permettraient d'atteindre au moins l'objectifd'éducation primaire universelle ? Aprèstoutes ces années, pourquoi continue-t-on àtolérer des inégalités entre les sexes sicriantes s'agissant de l'accès à l'éducation etdes résultats obtenus ? Comment se fait-il quetant de nos enfants qui accèdent à l’ensei-gnement secondaire, voire vont à son terme,n’y acquièrent pas les compétences ni lesconnaissances voulues pour obtenir un em-ploi digne de ce nom et mener une vie plusenrichissante ?

Certes, nous avons fait certains progrès : de-puis Dakar, le nombre d'enfants non scolari-sés dans le primaire est passé de plus de 100millions à 75 millions. Mais voici comment jevois les choses : cette diminution est loind'être suffisante compte tenu du temps quis'est écoulé depuis. Il reste encore 75millions– 75MILLIONS – d'enfants privés d'éducationprimaire ; des millions d'autres reçoivent uneéducation d’une qualité notoirement inadé-quate et le montant des ressources mobili-sées pour améliorer cette qualité et l'accès àl’éducation semble stagner plutôt que d'aug-menter jusqu'à atteindre les seuils promis.

Voici où nous en sommes : 19 ans après Jom-tien, neuf ans après Dakar et à mi-chemin dela Décennie pour l'éducation au service du dé-veloppement durable. Si nous voulons éviter,lorsque nous nous réunirons en 2015, d'êtreencore contraints d'admettre que nousn'avons toujours pas tenu nos promesses en-vers nos enfants, nous allons devoir nousmontrer plus décisifs, adopter une orientationplus stratégique et plus viable, faire en sorteque nos actions aient une utilité réelle, et c’estmaintenant que nous devons faire les choixqui conviennent.

Discours liminaire de Graça MachelAncienne Ministre de l’éducation et de la culturedu Mozambique

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Séance plénière d'ouverture – discours

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Il est impossible aujourd'hui de réfléchir à unprogramme en matière d'éducation sans te-nir compte des incidences de la crise desmarchés financiers et des économies de laplanète. Économistes, politiciens, commenta-teurs, nombreux sont ceux qui ont leurpropre interprétation des causes del'instabilité des marchés et de l'incertitudeéconomique qui ont conduit à cette graverécession et qui proposent des remèdes.

Je ne suis pas économiste. Je ne peux pas ex-pliquer les problèmes actuels en m’appuyantsur des théories économiques. Mais il m’ap-paraît clairement que la poursuite inconsidé-rée du profit pour l'amour du profit, l’appétitinsatiable d'argent au mépris des frontièresde la morale ou de l’éthique et le fait d'accor-der davantage de valeur aux ressources ma-térielles qu'aux êtres humains sont autant defacteurs qui ont provoqué cette rupture dusystème économique mondial. Une faillitemorale de plus en plus perceptible a entraînéune faillite financière et, à moins que nousn’agissions de manière décisive, ce sont nosenfants qui essuieront le tourbillon des consé-quences de l'irresponsabilité d'une autregénération.

La crise économique mondiale actuelle nousoffre l'occasion d'établir un nouvel ordremondial, non pas seulement de ratifier unsystème en déroute ou recréer les systèmescorrompus qui ont implosé. Et l'éducation àun rôle crucial à jouer dans cette restructura-tion. Nous savons que l'éducation est la clefdu développement individuel et du dévelop-pement social, économique et politique. Maiselle ne peut être dispensée dans le vide. Jecrois que la meilleure éducation, quelqueforme qu'elle prenne, promeut le développe-ment de systèmes de valeurs solides pourguider les apprenants. Moi qui participe de-puis des années à l'élaboration de pro-grammes pour l'éducation en Afrique etailleurs dans le monde, j'ai appris que nousavions besoin d'une éducation qui dote lesapprenants de connaissances, de compé-tences ET AUSSI de valeurs.

Si l’éducation ne contribuait pas à combler lefossé énorme qui sépare les riches des pau-vres, alors je me demanderais quelle est safinalité et j'avancerais qu'elle ne saurait êtreviable. Est-ce une éducation viable qui nenous apprend pas à protéger notre environ-nement et à vivre en paix avec la natureplutôt qu’en guerre contre notre planète ?

Je veux une éducation qui donne aux jeuneslesmoyens de remettre en question leurs cer-titudes, de développer leur esprit et d'acqué-rir un ensemble de compétences, de faire deschoix, de trouver un emploi digne de ce nomet de jouer un rôle constructif dans leur fa-mille, localement et pour leur pays. Je veuxune éducation qui permette aux jeunes d'ap-précier la valeur des autres êtres humains, quiles encourage à comprendre l'importance del'égalité et de l'équité et qui les aide à mesu-rer l'importance de la responsabilité et de l'ac-tion collectives. Je veux une éducation quiconduise les jeunes à ne plus tolérer que leurspairs vivent dans la misère absolue, entouréspar l'abondance; à être scandalisés par l'iné-galité et impatients de changer les choses.

En tant qu'éducateurs, administrateurs, poli-ticiens et militants – que ce soit sur un planindividuel ou collectif – ceux d'entre nous quiassistent à cette conférence ont l'occasion de

Participants écoutant GraçaMachel

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promouvoir une éducation qui nous permettede reconstruire un monde plus fort, plus via-ble, plus responsable. En tant qu'organisa-tion, l'UNESCO – compte tenu de sonmandatet de sa mission – à une occasion à saisir etune responsabilité à exercer à cet égard.

Nous possédons les connaissances, la tech-nologie et les compétences voulues pour ren-verser la vapeur. Nous savons commentempêcher la discrimination contre les filles àl'école. Nous savons ce que nous devons fairepour assurer une éducation à tous les enfantsen âge d'être scolarisés dans le primaire.Nous avons fixé des cibles, des objectifs, desparamètres et mis sur pied d'innombrablescampagnes et politiques ; pourtant, ces enga-gements et ces politiques, au plan nationalcomme l'échelle internationale, ne s’accom-pagnent toujours pas des ressources finan-cières voulues, ce qui dénote un manque devolonté politique. Avec de la volonté poli-tique, nous pourrons atteindre nos objectifs,même avec des ressources limitées : des payspauvres tels que le Malawi et le Bangladeshn’ont-ils pas enregistré des progrès notabless'agissant de la parité des sexes ?

Ce qui s’est passé ces derniers mois nous aouvert les yeux : ce n'est pas par manqued'argent que nous n'avons pas respecté lesengagements pris dans le passé. À titred'exemple, au planmondial, nous possédonssuffisamment de matériel militaire pour dé-truire le monde plusieurs fois et pourtant, lesdépenses militaires continuent de croître. Audernier trimestre de 2008, les nations du Nordont consacré des milliards et des milliards dedollars au sauvetage du système bancaire, etce dans les délais les plus brefs.

L'UNESCO estime que sept milliards de dol-lars suffiraient pour permettre aux pays à fai-ble revenu d’atteindre les principaux objectifsfixés au plan international en matière d'édu-cation. Pourtant, les ressources promisesdécennie après décennie ne sont toujours pasdisponibles.

En cette période d'incertitude économique, ilimporte encore plus de redoubler d’effortspour octroyer ces ressources – mais cela exi-gera que nous apportions des modificationsà nos systèmes de valeurs pérennes. Nousdevons nous attacher davantage à faire com-

prendre à nos gouvernements et aux organesinternationaux que nos enfants ont besoin deplus de livres entre les mains, pas de plusd'armes à feu. Nous devons faire en sorte quenos budgets nationaux et internationauxsoient le reflet de cette prise de conscience.Nous devons aussi faire en sorte que ces res-sources soient consacrées à la mise en placede programmes éducatifs qui transmettentdes connaissances, des compétences ETAUSSI des valeurs.

Le mandat de l'UNESCO inclut l'appui auxpays dans le cadre de l'élaboration d'une ré-forme de l'éducation, notant des programmesscolaires, et de la formation des enseignants.Nous devons nous assurer que ces pro-grammes développent à la fois à l'esprit et lapersonnalité de nos enfants et que la forma-tion que reçoivent les enseignants leur per-met de transmettre des connaissances, descompétences et les valeurs d'égalité, d'équitéet de respect de chacun, les trois piliers d'uneéducation digne de ce nom.

Jeme plais à croire que, dansmon pays, nousassurons la promotion de valeurs telles quel'attention aux préoccupations des autres,l'équité, honnêteté, l'intégrité et la promotiondu bien-être collectif, pas seulement celui del'individu. Je veux que ces valeurs se retrou-vent dans l'éducation, non seulement despetits-enfants, mais de tous les enfantsd'Afrique et du monde. La plupart desconnaissances que nous avons acquises ausujet du VIH et du sida, du paludisme, de latuberculose et d'autres d'urgences sanitairesnous montrent que l'éducation n'est pas unluxe, pas même simplement un droit. C'estune action qui peut sauver des vies. Nousavons la possibilité de promouvoir cetteaction qui sauve des vies : faisons en sorte dela mettre à profit.

J'espère que lorsque nous nous réunirons en-core 2015, nous pourrons regarder nos en-fants dans les yeux et que nous oserons nousregarder nous-mêmes dans un miroir, ensachant que nous sommes enfin passés de larhétorique à l'action utile et que nous avonstenu la promesse – faites à nos enfants et ànous-mêmes – d’ouvrir l’accès à une éduca-tion de bonne qualité et durable.

Je vous remercie.

Séance plénière d'ouverture – discours

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Discours des représentants de l’atelier« Young ESD Voices »

La veille de l’ouverture de la Conférencemondiale sur l’éducation au service du dé-veloppement durable, un atelier a réuni25 jeunes de différentes régions du mondequi se sont engagés en faveur de l’éducationau service du développement durable. Âgésde 18 à 35 ans, ils avaient été sélectionnésparmi plus de 500 candidats.

Les participants à l’atelier ont débattu del’Éducation en vue du développement dura-ble dans leurs pays respectifs et cherché à

déterminer dans quels domaines un effortparticulier devrait être consenti pendant ladeuxièmemoitié de la Décennie des NationsUnies pour l'éducation au service du déve-loppement durable dans leurs pays respec-tifs et quelle devrait être la nature de leurengagement commun et individuel pendantcette période. Ces jeunes experts ont ensuiteassisté à titre officiel à la Conférence et deuxd'entre eux ont présenté les résultats del'atelier lors de la séance plénière d’ouver-ture.

Atelier « Young ESD Voices »

©ManuelW

ilmanns

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Je vous invite à imaginer que nous vivonsdans un monde où la pauvreté et la surcon-sommation sont minimes, à une époque oùtolérance et respect de la diversité sont lanorme, où la technologie propre est lasource première d'énergie et où les individusde tous horizons ont les moyens de prendredes décisions appropriées en toute connais-sance de cause pour aujourd'hui et pourdemain.

Il y a un mois, nous étions 25 individus ori-ginaires de vingt-cinq pays différents, hiernous sommes devenus un groupe de 25 pas-sionnés travaillant en équipe, aujourd'huinous sommes près de 1 200 dans cette salle,avec pour tâche d’examiner l’EDD, mais

POURQUOI NOUS EN SOUCIONS-NOUS ?

Nous nous en soucions parce que nous vou-lons prendre des décisions au sujet de notreprésent et de notre avenir.

Nous nous en soucions parce que nouscomprenons que les disparités dans notremonde, qui vont de l'extrême pauvreté àl’extrême richesse, n'encouragent pas lapaix.

Nous nous en soucions parce que nouscomprenons que les problèmes d'au-jourd'hui sont interconnectés, mêlant passéet présent, enjeux locaux et questions deportée internationale. Comme tels, ils nepeuvent pas être réglés par un individu in-dépendamment des autres ni par un secteurà lui seul.

L’EDD nous aide à faire face à la complexitédes problèmes d'aujourd'hui. Nous sommestous d'avis que l'éducation est l'outil dechangement le plus efficace.Au cours de l'atelier que nous avons tenuhier, nous avons identifié trois exigencesclés en matière d’EDD :

1. Elle doit reposer sur un dialogue et surune action qui fassent appel à plusieurssecteurs et disciplines. Cela permet de

Discours des représentants de l’atelier« Young ESD Voices »prononcé par Claudia Matta et Leonardo Velásquez

Claudia Matta et LeonardoVelásquez, représentantsde l’atelier « Young ESDVoices » lors de la séanceplénière d’ouverture

créer et d'utiliser un langage commun,d'encourager et de nourrir les partena-riats et la participation.

2. Elle doit progresser vers une destinationcommune à tous ceux qui la pratiquenttout en célébrant la diversité des valeursdes individus et des groupes.

3. Elle doit avoir une résonance dans la viede chacun afin de susciter un engage-ment personnel.

Pour faciliter cette entreprise, chacun doitêtre impliqué, l'accent étant mis tout parti-culièrement sur le rôle des médias et dusecteur privé.

Depuis le début de la DEDD en 2005, beau-coup de travail a été accompli. Le monde adécouvert que l'on pouvait interpréter deplusieurs manières le concept d’EDD. Des or-ganes de coordination ont été établis à diffé-rents niveaux. Des plans d'action et desstratégies existent, alors que ce n'était pas lecas avant ; le concours de plusieurs partiesprenantes à été obtenu, comme celui deministères, d'éducateurs, d'organismes desNations Unies et d'organisations nongouvernementales, pour ne citer quequelques-uns des éléments constitutifs desréseaux qui ont été instaurés aux fins del'échange de « bonnes » pratiques.

Nous tous qui sommes réunis ici au-jourd'hui, nous sommes motivés, et déter-minés à aller de l'avant pendant la secondemoitié de la Décennie. Nous avons définicinq mesures essentielles, qui permettront àchacun de ceux qui sont présents iciaujourd'hui de faire progresser l’EDD.

Mesure 1 : Nous devons nous attacherdavantage au suivi et à l'évaluation de ma-nière à pouvoir mieux planifier nos efforts àl'avenir.

Mesure 2 : Nous devons renforcer lesstructures d’EDD existantes et en établir denouvelles lorsqu'il n'en existe pas.

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Séance plénière d'ouverture – discours

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Mesure 3 : Nous devons obtenir que l’EDDfigure davantage au cœur des politiques afinde que l'enseignement et l'apprentissagereçoivent systématiquement un appui.

Mesure 4 : Nous devons partir en quête nonseulement des « bonnes » pratiques, maisaussi des « bonnes » procédures de soutienà l’EDD, constituer une documentation à leursujet et les faire connaître.

Mesure 5 : La moitié de la population dumonde est âgée de moins de 20 ans et 90 %de ces jeunes vivent dans des pays en déve-loppement. C'est une population énorme quidoit participer à la prise de décisions relativesà l'avenir.

Participants : Anwar Al-Khatib (Jordanie), Sally Asker (Australie), Joel Bacha (Thaïlande), Mabel Batong (Philippines), ConstantSotima Berate (Bénin), Dina Beshara (Égypte), Magali Decloedt (Belgique), Daniel Fonseca de Andrade (Brésil), Nadia Lausselet(Suisse), Keamogetse Magogwe (Botswana), Melhem Mansour (République arabe syrienne), Lina Mata Guido (Costa Rica), ClaudiaMatta (Liban), Yolanda Durant Mcklmon (Jamaïque), Hayden Montgomerie (Nouvelle-Zélande), Ibrahim Mohammed Mothana(Yémen), Shankar Musafir (Inde), Zizile Nomafa Khumalo (Afrique du Sud), Pernilla Kristina Ottosson (Suède), Evgeniia Postnova(Kirghizistan), Adriana Valenzuela (Colombie), Leonardo Velásquez (Honduras), Francesco Volpini (Italie), Clayton Zazu (Zimbabwe).

Nous ne sommes que deux devant vous,mais je vous rappelle que nous sommes lesporte-parole de 25 participants : pouvons-nous leur demander de se lever ? Nous vousinvitons à vous engager à nos côtés pendantla Conférence, à nous poser des questions ausujet de nos initiatives et nous sommes prêtsà nous engager à vos côtés.

Merci beaucoup.

©ManuelW

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Segment de haut niveau

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Le 31 mars 2009, 49 ministres et vice-ministres venus du monde entier,ainsi que des chefs d'organismes des Nations Unies, se sont réunis pourdébattre de l'éducation en vue du développement durable (EDD) et desprogrès réalisés dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l'édu-cation au service du développement durable (DEDD). En raison de la naturede cette réunion, il a été possible pour les ministres d'être francs, maisaussi de faire part de certains problèmes et préoccupations à leurs col-lègues et à leurs homologues. Les échanges ont été à la fois vivants etcordiaux, même si les participants ne se sont pas nécessairement accor-dés sur chacun des points dont il était débattu. En résumé, huit enjeuxdistincts, tous examinés dans le présent compte rendu, ont été abordésdans le détail au cours de cette « conversation ministérielle ».

Segment de haut niveau

La destinée de l’humanité : La volontédes ministres de se concentrer sur l'éduca-tion en vue du développement durable étaitl’expression de leurs préoccupations et deleur engagement envers notre destinéehumaine commune. Ils ont reconnu que laresponsabilité de l'EDD leur incombait col-lectivement et que tous les pays devaients'impliquer dans cette entreprise, y comprisceux qui ne disposent pas de ressources suf-fisantes. Ils ont souligné que l'éducation étaitun vecteur essentiel de l’évolution de la so-ciété, nécessaire si nous voulons apprendreà vivre de façon viable.

Les objectifs de l'éducation : Fondamen-talement, il a été convenu que l'éducationavait plusieurs objectifs, mais que le déve-loppement des êtres humains – pas n'im-porte quelle sorte d'êtres humains mais descitoyens capables de penser et de prendresoin les uns des autres – revêtait une impor-tance élevée.

La nature de l'éducation : Elle a beaucoupévolué ces derniers temps. Les pays consi-dèrent l’éducation comme le moyen d'ap-porter des changements positifs et decontribuer à l'action de portée mondiale. Deplus en plus, elle en vient à englober lescompétences, les valeurs et les comporte-

ments qui sont essentiels pour mener unevie professionnelle et vivre dans la dignité auXXIe siècle. L’EDD englobe elle-même tousles degrés et toutes les approches del’éducation et établit en outre une corrélationentre les programmes scolaires et la péda-gogie, et ce à plusieurs égards, tous cru-ciaux. En particulier, l'éducation doit aiderles populations à accroître leur capacitéd'apprendre tout au long de la vie.

L'importance des principes de l’EDD :Pour que l'éducation soit un vecteur de dé-veloppement durable, les principes de l’EDDdoivent être inculqués. Pour ce faire, il fautd'abord comprendre ce qu’est la croissancedurable. Les participants sont convenus quel'équité était une condition essentielle poury parvenir. L'application des principes del’EDD aboutit à un résultat essentiel, à savoirl'émergence de citoyens attentifs à leursprochains, qui se posent des questions, sontactifs et défendent la paix, notamment grâceà l'inclusion de l'éducation à la paix dans lesactivités éducatives et de formation. En der-nière analyse, les ministres ont réaffirmé lesaspects fondateurs de l’EDD, qui est axée surla responsabilité et la prise de conscience desoi-même et des autres, ainsi que sur uncomportement moral et éthique.

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Des défis pour le système éducatif : Lefait d’exiger des systèmes éducatifs qu'ils re-flètent les principes de l’EDD pose un certainnombre de difficultés, qui ont été mention-nées par les ministres lors de leurséchanges. Les systèmes éducatifs existantsdevront s'adapter afin de traduire ces idéesdans la réalité, ce qui n'est pas facile. En par-ticulier, les pays en développement onttoutes les peines du monde à trouver les res-sources nécessaires pour adopter les nou-velles approches éducatives, et ce de façonviable. La crise économique actuelle ne faitqu'accroître l'ampleur et la gravité des pro-blèmes auxquels chaque pays (qu'il soitriche, qu’il l’ait été dans le passé ou qu'il soitpauvre) doit faire face.

Ce qui est nécessaire pour surmonterces difficultés : Selon les ministres, lesstructures sont importantes. Outre les struc-tures formelles, qui confèrent de l’autorité àun mouvement tel que la DEDD, il existe desstructures moins formelles, comme les

réseaux, qui ont également un rôle clef àjouer. Entre autres, les structures contribuentà donner la visibilité nécessaire à l’EDD et àl'éducation du public, de sorte que chacunsoit impliqué. Les participants sont convenusqu’il était nécessaire de tirer des enseigne-ments du passé et notamment d'obtenir despays et des communautés qu'ils expliquentaux autres de quelle manière ils avaientréussi à transformer des vies. Ils ont appeléde leurs vœux une réflexion encore plusapprofondie pour comprendre et mettre enœuvre l’EDD comme il convient. Enfin, lesparticipants ont souligné combien il étaitimportant de consacrer davantage de res-sources financières à cette initiative.

Comment mettre en œuvre l'éducationen vue du développement durable : C’estl’aspect des débats ministériels qui a suscitéle plus grand nombre de commentaires,ainsi que quelques discussions très animées.Les ministres sont convenus que la volontépolitique, démontrée par une série d’impul-

Nicholas Burnett et Annette Schavan lors de la session de haut niveau

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sions vigoureuses, était essentielle pour quel’EDD trouve à s’ancrer de façon durable. Ilsont également exprimé le sentiment que laresponsabilité était partagée en ce quiconcerne la situation dans laquelle le mondese trouve actuellement et les décisions àprendre pour l'avenir.

Les ministres ont souligné que l’EDD allaitau-delà de l'éducation environnementale etont appelé à une large diffusion des pra-tiques de référence en la matière. En outre,compte tenu de l'importance que revêt lacoopération interministérielle, certains ontdemandé qu'on leur en donne des exempleset qu'on leur indique dans quels contexteselle était fructueuse. S'agissant de l'éduca-tion environnementale, les avis étaient par-tagés quant à l’importance qu’il convientd’accorder au changement climatique dansle cadre de la DEDD, mais les ministres ontconclu que ce phénomène ne pouvait occul-ter la nature intégrée de l’EDD. Une discus-sion animée a suivi, dont l’enjeu était lavaleur attachée à une consommation plusresponsable.

Selon les participants, les partenariats contri-bueront à faire accepter l’EDD. La sociétécivile, le secteur des entreprises, les ensei-gnants et les établissements scolaires sontdes partenaires potentiels. Contributionmajeure à cette entreprise commune, le Gou-vernement japonais a gracieusement offertd'organiser la réunion qui se tiendra à la finde la Décennie.

La diffusion des connaissances a occupé uneplace prépondérante dans les discussionsconsacrées à la mise en œuvre de l’EDD.À cet égard, l'importance de la recherche aété soulignée, tout comme celle du suivi et,plus généralement, celle de l'établissementde divers types de corrélations. Les difficul-tés associées au suivi ont été mentionnées,mais son caractère crucial a été mis en relief.Il est primordial pour l’EDD que des corréla-tions existent : entre les trois « piliers » défi-nis lors du Sommet mondial pour ledéveloppement durable, la culture servantde point d’ancrage important; entre lesdimensions nationale et locale, mais aussientre l'échelon local et l'échelle mondiale;entre l'éducation et le travail; entre les mi-nistères compétents.

Les occasions à saisir : D’ores et déjà, ilexiste une quantité imposante de travaux derecherche et de connaissances qui peuventêtre mis à profit sans délai aux fins de lamise en œuvre de l’EDD. Le secteur techno-logique, envisagé dans son acception la pluslarge, est en plein essor et en pleine évolu-tion et certaines techniques permettent déjà– ou le permettront à l'avenir – d'améliorerles pratiques quotidiennes dans l'optique del’EDD. Mais pour les ministres, leur plusgrande chance est d’être « tous dans lemême bateau » et donc de disposer, à euxtous, d'une force considérable et de l’apti-tude à concrétiser « le changement qu'ilsdésirent et qu'ils veulent incarner ».

*Le présent compte rendu est l’œuvre de laRapporteuse de la Conférence, Mary Joy Pigozzi,de l’Academy for Educational Development et duGroupe de haut niveau sur la DEDD. Les commen-taires et déclarations dont il est fait état nesauraient donc être attribués à tel ou tel ministreprésent, à tel ou tel des pays représentés ni àl’UNESCO.

Segment de haut niveau

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Séances plénières

Quatre séances plénières se sont déroulées pendant la Conférence mon-diale de l'UNESCO sur l'éducation au service du développement durable,consacrées à différents aspects de la Décennie des Nations Unies pourl'éducation au service du développement durable. C’est la Rapporteuse dela Conférence, Mary Joy Pigozzi, de l’Academy for Educational Develop-ment et du Groupe de haut niveau sur la DEDD, qui a établi le compterendu de ces séances plénières.

Séances plénières

Les interventions faites pendant les séancesplénières étaient riches et d'une grande por-tée, aussi est-il impossible d'en rendrecompte en intégralité en quelques pages.Sept orateurs ont contribué à approfondir laréflexion engagée sur le concept d'éducationen vue du développement durable et sur l’ac-tion menée pour le traduire dans les faits et àen donner toute la mesure. Dans la présentesynthèse, on évoque très brièvement lesthèmes abordés par chacun, avant de seconcentrer sur les points saillants des expo-sés individuels et des interventions de parti-cipants.

Séance plénièred'ouverture

Au nom du Directeur général de l'UNESCO,Koïchiro Matsuura,Nicholas Burnett a pro-noncé le premier discours de bienvenue de laséance plénière d'ouverture, dans lequel il asouligné l'importance de l’EDD en tant quemoyen de promouvoir l'apprentissage auxfins d'un changement durable, de donner àchacun les armes nécessaires pour menerune réflexion critique, agir après mûre ana-lyse et, au bout du compte, devenir un meil-leur citoyen. Il a également mis en relief lerôle de l'UNESCO, non seulement en tantqu'organisme chef de file de la Décennie desNations Unies pour l'éducation au service dudéveloppement durable (DEDD) mais aussipour que l'action menée au titre de la Décen-

nie soit cohérente au planmondial et que dessynergies s'opèrent avec d'autres initiatives,activités ou secteurs tels que l’Éducation pourtous (EPT), l’alphabétisation des adultes, laDécennie des Nations Unies pour l'alphabéti-sation (DNUA), l'apprentissage tout au longde la vie, l'éducation inclusive et l'enseigne-ment supérieur. Il a indiqué que l'éducationétait porteuse d'innovation et de créativité,ajoutant que chaque individu était précieuxen soi car chacun est un agent de change-ment.

Le deuxième discours de bienvenue a été pro-noncé par l'hôte de la Conférence mondiale,Annette Schavan, Ministre allemande del'éducation et de la recherche. Elle a soulignéque la Conférence répondait à deux objectifs: évaluer ce qui avait été accompli jusque-làdans le cadre de la DEDD et imprimer unnouvel élan, une nouvelle dynamique, à ladeuxième moitié de la Décennie. Mme Scha-van a inscrit ses commentaires dans uncontexte mondial, indiquant que la crise éco-nomique actuelle aurait un impact énorme,qui rejaillirait de façon disproportionnée surles pauvres. Selon elle, la liberté s'accom-pagne de responsabilités, la justice est unecondition sine qua non de la sécurité, de laprospérité et de la paix et, riches ou pauvres,« nous sommes tous sur le même bateau ».Elle a insisté sur la valeur de chacun des par-tenaires impliqués, qu'il s'agisse de la sociétécivile, des enseignants, des fonctionnaires,des scientifiques ou des chercheurs, et elle a

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plaidé avec conviction pour que s’instaureune solidarité à l'échelle mondiale, afin quel'espoir l'emporte sur la peur.

Sa Majesté la Reine Rania Al-Abdallahde Jordanie a participé à la séance plénièred'ouverture par l'entremise d'unmessage en-registré sur vidéo. Dans ce message, la ReineRania a lancé deux appels qui ont été reprispar plusieurs intervenants pendant la Confé-rence. SaMajesté a souligné qu'il restait vrai-ment peu de temps pour relever certains desdéfis qui sont au cœur de la DEDD et qu'il étaitimportant de ne plus perdre de temps, maisde prendre des décisions effectives, immé-diatement. En second lieu, elle a plaidé pourl'inclusion des filles et des femmes, car cesont des agents essentiels du développementdurable, sans lesquels la DEDD ne pourra pasêtre un succès.

Graça Machel, ancienne Ministre de l'édu-cation et de la culture duMozambique, a sou-levé la question pressante des promesses decontribution non honorées – promesses faitesau plan international, mais non tenues. Enmettant l'accent sur l'inclusion – une éduca-tion de qualité pour tous – Mme Machel aplaidé avec ferveur pour que soient défen-dues les valeurs attachées à l'éducation,moyen de changer le monde pour l'arracher àl'état dans lequel il se trouve actuellement.Elle a observé que certaines décisions étaient

prises sans respect de la déontologie, souli-gnant que la faillite financière du monde étaitla conséquence de sa faillite morale. Selonelle, nous devons concevoir l'éducationcomme unemesure propre à sauver des vies,qui donne aux apprenants des moyens d'agiret qui est capable de combler le fossé entreriches et pauvres, de promouvoir l'égalité etl'équité et de nous amener à valoriser les au-tres plutôt que d'en avoir peur. Elle a instam-ment prié les participants à la Conférence depasser de la rhétorique à l'action.

Deux représentants des participants à l’atelierorganisé sur le thème « Jeunes dumonde en-tier qui défendent l’EDD », Claudia Matta etLeonardo Velásquez, ont débuté leurexposé en expliquant ce qu'était selon eux unmonde viable, arguant que l'éducation pou-vait être un puissant outil de changement,notamment parce qu'elle amène les jeunes àappréhender leur destinée commune et à sefaçonner un avenir meilleur. Comme lesautres orateurs, ils ont plaidé pour l'action –pas n'importe quelle action, mais une actionqui repose sur les fruits de la recherche del'expérience, qui soit menée par l'entremisedes structures solides et spécifiques de l’EDDet qui fasse une place aux jeunes, de plus enplus nombreux dans le monde.

Participants à lapremière séance

plénière

Séances plénières

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Première séance plénière

Au nom de Nicholas Burnett, Sous-Directeurgénéral de l'UNESCO pour l'éducation, AnaLuiza Machado, Sous-Directrice généraleadjointe pour la gestion du programme Édu-cation de l’UNESCO, a prononcé le premierexposé de la séance d'ouverture, consacré àla présentation de la Conférence. Elle a re-placé l’EDD dans sa longue histoire, s'attar-dant en particulier sur la CommissionBrundtland. Elle a inscrit l'éducation dans unevaste perspective, depuis la petite enfancejusqu'à l'âge adulte, évoqué différentesformes d'apprentissage, en précisant qu’unetelle approche était indispensable pour com-prendre l’EDD et faire de la DEDD un succès.Elle a plaidé pour que la qualité soit à la basede l’EDD, en prônant une démarche interdis-ciplinaire, une attention à l'acquisition decompétences et le respect de valeurs établiesdans le cadre de l'éducation. Elle a égalementindiqué qu'il était important d'établir despriorités, condition essentielle d'une actionefficace.

Afin d'éclaircir l'arrière-plan technique de laConférence mondiale, Mark Richmond, Di-recteur de la Division de la coordination despriorités des Nations Unies enmatière d'édu-cation de l'UNESCO, a donné un aperçuanalytique du projet de Rapport mondial dela DEDD. Il a rappelé qu'il était important derecueillir des informations sur les structuresde l'EDD et sur les divers contextes dans les-quels elle est pratiquée. Les divers types d'in-dicateurs utilisés pendant la première phasedu suivi et de l'évaluation sont cruciaux pourmesurer les progrès de lamise enœuvre de laDécennie depuis son lancement en 2005. Lesuivi et l'évaluation se poursuivront jusqu'en2014 : pendant une deuxième phase, on seconcentrera sur les processus et les modesd'apprentissage et, dans la troisième et der-nière phase, sur les répercussions et sur lesrésultats de la Décennie. Après réflexion etsur la base des conclusions du projet de Rap-port mondial de la DEDD, M. Richmond a es-timé, eu égard à la DEDD, que « le verre est àmoitié plein » : beaucoup a été accompli, maisil ne faut pas céder à la complaisance car ilreste beaucoup à faire.

Walter Hirche, Président de la Commissionallemande pour l'UNESCO, a présenté briè-

vement le programme prévu pour les troisjours de la Conférence. Ce faisant, il a égale-ment expliqué les quatre objectifs de ce pro-gramme. Il a décrit à tous les participants laprocédure d'élaboration de la Déclaration deBonn et leur a annoncé la composition dugroupe chargé de sa rédaction.

Deuxième séance plénière

Lors de la deuxième séance plénière, on s'estpenché sur les progrès d'ensemble enregis-trés dans le cadre de la DEDD. Cette séanceétait présidée parCarl Lindberg, membre duGroupe de haut niveau sur la DEDD del’UNESCO et du Groupe consultatif interna-tional pour la conférence de Bonn. DaniellaTilbury, professeur à l’Université du Glou-cestershire (Royaume-Uni) et présidente duGroupe d'experts chargé du suivi et de l'éva-luation, a présenté les travaux du Groupe, quiavait élaboré et mis en œuvre un cadre dé-

Daniella Tilbury, Carl Lindberg

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cennal de suivi et d'évaluation de l’EDD pourl'ensemble de la Décennie. Elle a décrit les ob-jectifs et les procédures de suivi et d'évalua-tion de la DEDD et fourni certains détails surles divers outils conçus pour permettre auGroupe de s'acquitter de ses fonctions. MmeTilbury a également fait état de plusieurscontraintes qui avaient pesé sur ses travaux,notamment l'absence de données de base, desystème établi de collecte de données rela-tives à l’EDD, des délais serrés qui avaientempêché que certaines procédures soientmenées à bien, un appui financier limité etdes difficultés pour obtenir le concours deplusieurs parties prenantes. Un second cycle,qui prend pour base les données recueilliesdurant le premier cycle et les enseignementsqui en ont été tirés, a débuté en avril 2009.

Les résultats initiaux de la mise en œuvre ducadre susmentionné ont été présentés parArjen E. J. Wals, maître de conférences àl'université de Wageningen (Pays-Bas) etCoordonnateur du Rapport mondial. Bienqu’il tire 10 conclusions essentielles, il a étéimpossible de leur consacrer une attentionégale pendant la plénière en raison decontraintes de temps. M. Wals a noté quel’EDD donnait lieu à une grande diversitéd'interprétations et qu’elle était beaucoupplus fortement implantée dans le systèmeéducatif formel que dans les autres filièreséducatives. Les organismes de coordinationse multiplient et un certain nombre de docu-ments d'orientation solides ont été établis,mais la coopération interministérielle de-

meure très limitée dans la plupart des pays.Bien que l'UNESCO ait enregistré des avan-cées dans la mise en œuvre de la Décennie, ilest trop tôt pour parler de réponse concertéedes entités du système des Nations Unies. Lesressources financières et les mesures d’inci-tation publiques à l'appui de l’EDD demeurentrares et il est indispensable d'effectuer desrecherches complémentaires et d'en diffuserles conclusions. Les réseaux internationauxd’EDD sont l'une des grandes forces de laDécennie.

Des perspectives régionales ont été fourniespar des représentants de la Commission éco-nomique des Nations Unies pour l'Europe(CENUE) (Andreas Karamanos) et desbureaux régionaux de l'UNESCO pour l'édu-cation des États arabes (Abdel MoneimOsman), de l'Asie et du Pacifique (DerekElias), de l'Afrique (Teeluck Bhuwanee) etde l'Amérique latine et des Caraïbes (AstridHollander). Tous les intervenants ont insistésur la diversité des contextes dans lesquelsl’EDD se pratique dans leurs régions respec-tives et souligné les progrès importants enre-gistrés sur la voie d’une approche cohérentede cette entreprise. Évoquant leurs problèmescommuns, ils ont cité les difficultés rencon-trées pour définir une acception du conceptd’EDD qui soit partagée par tous, pour tra-duire les politiques par desmesures pratiqueset vraiment utiles ou encore pour obtenir desfinancements, un appui interministériel et uneparticipation constructive de la part del'ensemble des parties prenantes. Chacun a

Arjen Wals

Perspectives régionales:Hollander, Bhuwanee, Elias,

Osman, Karamanos (degauche à droite)

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également observé que l’EDD pouvait contri-buer à l'élaboration de solutions dans sarégion, que les réseaux étaient précieux, carils permettaient d'échanger des informationset de forger des partenariats, et qu'il était né-cessaire de trouver desmoyens plus efficacesde constituer des capacités durables.

Troisième séance plénière

La troisième séance plénière a été consacréeà une réflexion sur la Conférence en cours età un débat sur la première version prélimi-naire de la Déclaration de Bonn. Elle a étéprésidée par le Secrétaire d'État FriederMeyer-Krahmer, du Ministère fédéral alle-mand de l'éducation et de la recherche.

Il n'était pas facile, à mi-parcours de la Confé-rence, de résumer les interventions riches etpassionnées de tous les intervenants au coursde trois séances plénières. Toutefois, plu-sieurs thèmes importants se sont détachés,qui ont eu une résonance dans l'ensembledes exposés présentés et des réponses qu'ilsont suscitées parmi les participants. Certainséchanges ont été très animés, plusieurs d’en-tre eux étant le reflet des regards différentsque des individus, des organisations et despays portent sur l’EDD. Ce qui suit est le bilanthématique des trois séances plénières dressépar les rapporteurs généraux, qui ont fait ensorte de rendre compte de ce qui avait sembléimportant à l’ensemble des participants à laConférence.

Souvent, l’humeur d’un participant en dit pluslong que lesmots qu’il prononce, car elle meten perspective le sens de ses paroles. Plu-sieurs attitudes marquées se sont succédépendant la Conférence – l’une, positive, a étéconstante tout du long, mais plusieurs autresméritent d'êtrementionnées. Parfois, certainsparticipants ont cédé à la colère et à la décep-tion face aux engagements non tenus ouparce que les progrès enregistrés n'étaientpas aussi rapides que beaucoup l'avaient es-péré. D'autres se sont montrés impatients –traduisant le désir d'aller de l'avant, d'accélé-rer. Fréquemment, pendant la Conférence, lesparticipants ont réfléchi en nombre à ce quiavait été accompli, à la gravité des problèmesque l’EDD tente de régler, ou encore à ladiversité stupéfiante de ceux qui sont profon-dément attachés à l’EDD, mais aussi des

approches envisagées pour sa mise en œu-vre. On a aussi observé beaucoup de joie etd’enthousiasme, traduisant le sentimentgénéral, à savoir que, ensemble, nous pou-vions obtenir des changements positifs !

Au cours de la Conférence, un consensuss'est dégagé à plusieurs titres, facteur très im-portant pour qu'il soit possible de mener uneaction cohérente dans le cadre de la DEDD.Premier exemple de consensus, l'idée quel’EDD repose sur une certaine combinaison devaleurs qui, lorsqu'elles sont mises en pra-tique, peuvent aboutir à des styles de vie plusviables. Ce n'est pas uniquement une ques-tion de contenus, mais aussi de processus ;c'est une forme d’éducation qui a égalementpour objectif de faire acquérir des compé-tences.

Deuxième exemple de consensus : la corréla-tion entre EDD et EPT. Les deux sont inextri-cablement liées. L’EDD contribue à ce quel’EPT soit de qualité et pertinente et elle offrede nouvelles possibilités d’inclure unedimension importante de l’EPT, à savoirl'apprentissage tout au long de la vie.

L’EDD est un impératif. Ce n'est pas une op-tion, c'est une obligation. C'est le troisièmeaspect du consensus qui a émergé. L’EDD per-met aux individus de prendre de meilleuresdécisions, de vivre ensemble dans un mondeplus juste ; c'est un outil de changementpositif. En outre, la DEDD offre l'occasion derepenser l'éducation afin de façonner unmonde meilleur.

Cependant, les participants à la Conférenceont pris acte de ce que l’EDD n'était pas seu-lement une question de systèmes éducatifs.Ils ont reconnu que l'établissement de liens,la recherche, le renforcement de capacités,ainsi que la constitution de réseaux et de par-tenariats étaient des facteurs d'importancepour que l’EDD puisse aller de l'avant. Enoutre, ils ont émis le désir que les jeunes, lesecteur des entreprises, le grand public, lasociété civile et l'enseignement supérieurœuvrent davantage pour la réalisation desobjectifs de l’EDD.

Nous avons tous le désir d'accélérer la miseen œuvre du programme de la Décennie,mais le tout est de savoir comment obtenir

Frieder Meyer-Krahmerpréside la troisièmeséance plénière

Séances plénières

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

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des résultats concrets. Quelles doivent êtreles priorités d'action ? Six d'entre elles ont étédéfinies. Il faut mieux intégrer l’EDD auxcadres de développement existants et nou-veaux. Il demeure nécessaire de disposer destructures efficaces et rationnelles au niveaunational. L'interdisciplinarité demeure un défiénorme à bien des égards, notammentlorsqu'il s'agit de mesurer les progrès ac-complis. Il est nécessaire d'intégrer l’EDD àtoutes les formes et à tous les degrés d'édu-cation et de se concentrer davantage sur lesenseignants, sur les professeurs et sur les au-tres professionnels et les dirigeants dumondede l'éducation. Enfin, une priorité essentielledoit être pour chacune des parties prenantesde tirer parti de l'expérience des autres.

L’EDD repose sur des valeurs de solidarité etd'inclusion, mais il est nécessaire d'améliorerencore la prise en compte dans ce contextedes problèmes propres aux femmes et auxpopulations marginalisées.

Quatrième exemple de consensus – à la foisfrustrant et attristant – les participants se sontdits profondément préoccupés par l’échecqu’ils perçoivent à trois niveaux : volontépolitique, engagements financiers et coordi-nation. Ils ont appelé de leurs voeux des me-sures propres à remédier aux promesses nontenues et à la « faillite morale » de systèmes

de valeurs qui soutiennent unmonde non via-ble. À cet égard, les divers appels à la rapiditéd'action entendus pendant les discours d'ou-verture ont été répétés haut et fort.

Même s'ils n'ont pas reçu la même attentionque les quatre problématiques qui ont suscitéun consensus, il est important dementionnerd'autres thèmes évoqués à plusieurs reprisesen plénière, notamment l'engagement desmédias, les partenariats avec les entreprises,l'apprentissage des adultes et l’éveil desjeunes enfants.

Séance plénière de clôture

La séance plénière de clôture a été consacréeà la version définitive du texte de la Déclara-tion de Bonn et au résumé des débats par lesrapporteurs généraux. Cette séance a étéprésidée par Ricardo Henriques, ancienVice-Ministre de l'éducation du Brésil. Les ob-servations finales ont été faites parNicholasBurnett, Sous-Directeur général pour l'édu-cation de l'UNESCO et par Kornelia Haugg,Directrice de la formation professionnelle del'apprentissage tout au long de la vie auMinistère fédéral allemand de l'éducation etde la recherche.

Les rapporteurs généraux ont de nouveausouligné que le monde se trouvait actuelle-

Kornelia Haugg, RicardoHenriques, Nicholas Burnett

(de gauche à droite)

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ment dans une situation très complexe. Tou-tefois, ils ont indiqué que la période était éga-lement propice. D'une certaine manière, nospires craintes constituent aussi une grandechance pour notre planète. C'est qu'en exa-minant la situation actuelle – caractérisée pardes guerres et par des conflits, par un désas-tre climatique et par une catastrophe écono-mique – nombre de ceux qui n'en auraientpas conscience autrement se trouventconfrontés aux trois piliers du développementdurable, à savoir l'économie, la société et l'en-vironnement. Leur interconnexion pourraitdifficilement apparaître plus nettement auxyeux des dirigeants de la planète comme àceux de ses habitants les plus pauvres.

Les changements énormes apportés par la ré-volution industrielle, qui a amélioré la qualitéde la vie à l'échelle mondiale, exigent unerefonte totale des systèmes éducatifs. Unefois encore, il faut remettre sur le métier lesprogrammes scolaires. Si l'éducation a denombreux objectifs, il a été souligné tout aulong de la Conférence qu’une réorientationdes systèmes éducatifs et de formation étaitfortement souhaitable de sorte qu'ils façon-nent des êtres humains capables de réfléchiret soucieux du bien-être de leur prochain –

Les participantsadoptent la Déclarationde Bonn.

des citoyens qui comprennent leur rôle ausein de la famille, de leur communauté, de lanation et de la planète entière ; des citoyensqui œuvrent pour un monde paisible, justeviable. C'est tout l'enjeu de l’EDD.

Les rapporteurs généraux ont souligné qu'enadoptant la Déclaration de Bonn, tous les par-ticipants s'étaient engagés à mener cam-pagne pour une éducation qui transmetteconnaissances, compétences et valeurs et quinous aide tous collectivement à mener à bienune transition : de la consommation sansfrein vers la responsabilité partagée ; de la fer-meture vers l'ouverture et la transparence, del'iniquité vers l’équité; de la faillite des idéesvers une nouvelle réflexion au sujet des sys-tèmes économiques ; des promesses nontenues vers une éducation de qualité pourtous ; d'un monde non viable vers des pra-tiques durables.

Les 900 participants venus de près de150 pays qui étaient présents à la Confé-rence mondiale ont adopté la Déclaration deBonn en faveur de l’Éducation au développe-ment durable par consensus lors de la séanceplénière de clôture.

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Ateliers

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Au cours de la Conférence mondiale, 22 ateliers ont eu lieu. Ils avaient étéorganisés en coopération avec les diverses parties prenantes du systèmedes Nations Unies, de la société civile, du monde universitaire, du secteurprivé et d'institutions des médias. Ils s’articulaient autour de quatreregroupements thématiques :

(1) La pertinence de l’EDD face aux grands défis du développementdurable;

(2) La création de partenariats pour promouvoir l’EDD;(3) Le renforcement des capacités pour l’EDD;(4) L’EDD et les processus d'enseignement et d'apprentissage.

Tous les ateliers ont été l'occasion de réfléchir aux quatre objectifs de laConférence (voir pages 8-9 ) ainsi que d'examiner des questions transver-sales : parité des sexes, inclusion, culture, savoirs traditionnels, droits del'homme, objectifs du Millénaire pour le développement et technologie.Une synthèse générale des conclusions de tous les ateliers a été réaliséepar le Rapporteur de la Conférence, Kartikeya Sarabhai, du Center for En-vironmental Education (Inde). Elle s'inspire entre autres des rapports éta-blis par les quatre rapporteurs en charge des quatre regroupementsthématiques. Chacun des 22 ateliers a fait l'objet d'un rapport établi parun rapporteur spécifique.

Ateliers

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Synthèse des ateliers

Chacun des 22 ateliers a donné lieu à des re-commandations spécifiques en relation avecson thème, mais des suggestions et observa-tions de caractère général ont été faites parplusieurs groupes. La présente synthèse tentede rendre compte de ces observations àcaractère global émises durant les ateliers.

Pourquoi l’Éducation en vue dudéveloppement durable (EDD) est-ellepertinente?L’éducation en vue du développement dura-ble est considérée comme l'un des principauxfacteurs capables de faire évoluer la sociétévers le développement durable. Elle établitdes connexions entre les cultures et, ce fai-sant, entre les pays. Elle permet d'envisagerles questions de développement dans uneperspective fondée sur le respect des droits etsur la justice pour tous, dans l'optique del'émergence de sociétés inclusives. La forma-tion à elle seule ne peut transformer des idéesbien ancrées dans les esprits. L’EDD replacel'éducation dans un contexte plus large, en-courage l'interdisciplinarité et la réflexion cri-tique et contribue à améliorer la qualité del'éducation. Elle peut ajouter substance etcontenu à l'initiative Éducation pour tous(EPT). Elle facilite tout autant l'apprentissagenon formel et informel, ce qui va dans le sensd'une éducation envisagée comme un ap-prentissage tout au long de la vie.

Certains des résultats possibles d'une EDDefficace seraient l'instauration d'un environ-nement propre et sûr, des avancées écono-miques durables qui permettraient derépondre aux besoins élémentaires des po-pulations, ou encore des relations sociales etculturelles solides et constructives axées surle plein épanouissement du potentiel humain.

L’EDD nous concerne tous, mais en particulierceux qui se trouvent au sommet et sont lemieux en situation d'enclencher des proces-sus de changement. L’EDD est tournée versl'avenir, facilite les échanges d'expérience etde connaissances entre générations et aideles apprenants à agir de façon responsable entant que citoyens du monde, conformémentaux principes énoncés dans la Charte de laTerre.

Que pouvons-nous apprendre les unsdes autres ?Nous devons apprendre à changer lamanièredont l'enseignement est dispensé : la trans-mission doit céder la place à la transforma-tion. En plus de compétences et de savoirs, ilfaut diffuser des valeurs, ainsi que des pra-tiques optimales. De fait que l’EDD est inter-disciplinaire, il est essentiel d'adopter uneapproche globale. Beaucoup a déjà étéaccompli en ce qui concerne l'installation etla mise en œuvre de pratiques de développe-ment viables. Cependant elles demeurenttrop fragmentées et leur coordination faitdéfaut.

Il faut échanger informations et pratiques demanière structurée, à l'appui de l'éducation etde l'apprentissage. Les pratiques nationaleset internationales doivent être adaptées auxbesoins locaux et aux pratiques tradition-nelles. En parallèle, les pratiques localesdoivent être diffusées et transposées sur uneplus grande échelle.

Pour que l’EDD soit un succès, des partena-riats devront se forger : pour qu'un partena-riat réussisse, il faut souvent en passer par ledéveloppement des capacités d'un ou plu-sieurs des partenaires. Ils sont ainsi en me-sure d'avoir des échanges et chacun peutparticiper pleinement et donc contribuer aupartenariat et en tirer tous les avantagespossibles. Dans le cadre de l’EDD, les parte-nariats comptent parmi les outils d'apprentis-sage importants. Compte tenu de la natureinterdisciplinaire de l’EDD, ils doivent réunirde multiples acteurs. De tels partenariatsconfèrent aussi de la crédibilité à l’EDD. Pen-dant la premièremoitié de la DEDD, la sociétécivile a joué un rôle majeur en se montrantpartenaire de l'action gouvernementale et enla facilitant. Son action doit être mieux recon-nue. De plus, il faut faire évoluer les méca-nismes visant à obtenir des institutionscompétentes autres que gouvernementalesqu’elles s'engagent davantage.

Les échanges et la communication entregroupes et individus, en particulier d'une cul-ture à l'autre, exigent de la réciprocité, de lasensibilité aux autres cultures et du respectmutuel. Dans le cadre de l’EDD, il faut intégrerles savoirs et les systèmes de savoir d'unevariété de sources et de groupes.

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Pour que l’EDD soit un succès, il faut se mon-trer flexible et s'adapter. Les stratégies et lespratiques de l’EDD doivent elles-mêmes êtredynamiques et reposer sur des commentairesen retour et sur une démarche consistant à« apprendre à apprendre ». Le suivi et l’éva-luation joueront un rôle central dans leprocessus d'apprentissage du changement,objectif clef de l’EDD.

Qu'avons-nous réalisé à ce jour, quelsenseignements en avons-nous tirés?Plusieurs programmes qui ne sont pas né-cessairement étiquetés « Éducation en vue dudéveloppement durable » reposent en fait surdes activités d’EDD excellentes. Certains deces projets peuvent être considérés commedes laboratoires d'apprentissage et ils doiventêtre utilisés et reconnus comme tels. De bonsexemples de pratiques de l’EDD existent par-tout dans le monde mais nous ne disposonspas encore demécanismes satisfaisants poury avoir accès. Certains réseaux de qualité ontété constitués aux fins de l'échange d'infor-mationsmais ils doivent devenir plus actifs etnous devons trouver des moyens de faireconnaître ce qui se passe en dehors de ces ré-seaux. Les technologies de l'information et dela communication ont évolué et peuvent dés-ormais servir de tremplin pour la constitutionde réseaux. Cependant, il ne faut pas sous-estimer la valeur des contacts directs.

Certes, jusqu'à maintenant, les activitésd’EDD ont accordé une place aux trois di-mensions du développement durable – éco-nomique, sociale et écologique – mais c'estsans doute le pilier économique qui est lemaillon faible et dont la prise en compte dansle débat sur l’EDD doit être beaucoup plussystématique. L'enseignement et laformation techniques et professionnelsconstituent un élément important de l'ap-prentissage tout au long de la vie et revêtentune importance centrale pour l’EDD, car oncherche à obtenir que le personnel d'un largeéventail d'institutions s’y implique. L’EDDexige de telles institutions qu'elles se redéfi-nissent et qu'elles revoient leur rôle dans lasociété.

Au cours de la première moitié de la Décen-nie, plusieurs universités et établissementsd’enseignement supérieur sont devenus desmodèles : ils se sont transformés et ont re-

pensé leurs campus, afin de rendre leurs acti-vités plus viables et de s'ouvrir à la popula-tion locale. Des efforts sont actuellementconsentis pour incorporer l’EDD dans les pro-grammes scolaires et de formation desenseignants. Cependant, pour appuyer ceprocessus et le renforcer, des ressources sup-plémentaires sont requises. Cela est valablepour tous les domaines concernés par laDécennie et par l’EDD. Certes, celle-ci est demieux en mieux connue et reçoit un soutiencroissant, mais le financement qui y estconsacré devra être considérablement revu àla hausse pour qu'il soit possible de mener àbien le plan ambitieux conçu pour la Décennieet répondre aux besoins qu'elle suscite. Enfin,les zones rurales, en particulier, sont en pleineévolution et, dans ce contexte, le fait d’enga-ger une réflexion sur la viabilité peut jouer unrôle très important en conceptualisant cechangement afin de l’accompagner aumieux.

Quels sont nos prochains objectifs ?Il faut constituer une documentation au sujetdes bonnes pratiques en matière d’EDD et ladiffuser le plus largement possible, créer unpôle d'échanges de données d'expérience enligne afin de poursuivre le dialogue engagé àBonn et mettre en place des mécanismes departage des ressources. Pour que les objectifsde l’EDD soient atteints à l'issue de la secondemoitié de la Décennie, des fonds adéquatsdoivent être mobilisés.

La recherche en matière d’EDD doit s'intensi-fier : c'est un outil essentiel pour susciter descommentaires en retour qui permettent dedécouvrir au fur et à mesure ce qu’il ressortde sa mise en œuvre. Ces travaux de re-cherche, de haute qualité, doivent être mieuxcorrélés avec l'action menée en faveur de laviabilité. Il faut aussi concevoir des indica-teurs appropriés pour mesurer les progrèsréalisés et les lacunes observées en matièred’EDD au plan national.

Pour que l’EDD soit mise en œuvre avec suc-cès, une meilleure coordination est requiseentre gouvernements, universités et centresde recherche, ONG, organisations locales,groupes féminins et secteur privé. Dans cer-tains cas, il pourra s'avérer nécessaire decréer des cadres institutionnels pour y parve-nir. De même, un appui politique et juridiqueest souvent nécessaire pour faciliter cette

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mise en œuvre. Cela devrait contribuer à mo-biliser les citoyens et à garantir l'adoptiond'une législation appropriée et efficace. Il estaussi nécessaire que s'instaure un dialogueentre les diverses parties prenantes aux ni-veaux local, national et international, afinqu'ils agissent en coopération et que dessynergies s’instaurent. L’EDD a besoin d'unengagement déterminé du secteur privé au-près de la communauté des éducateurs afinque les divers processus éducatifs intègrentl'objectif de viabilité.

Il faut rendre l’EDD plus visible, de diversesmanières. Pour y parvenir, les médias doiventdevenir des partenaires à part entière et surun pied d'égalité. Il ne sera pas possible deconcrétiser les aspirations fondamentales del’EDD si les médias ne jouent pas un rôle si-gnificatif dans le cadre de l'élaboration, de ladiffusion et de la communication d'informa-tions et de contenus relatifs à cette initiative.

Les divers acteurs concernés doivent s’impli-quer davantage dans la Décennie et recevoirplus d’appui à cet effet. Le rôle clef des ensei-gnants et des éducateurs – piliers de l’EDD –doit êtremieux reconnu et ils doivent recevoirun soutien accru. Il faut encourager les mé-thodes d'enseignement novatrices et l’expé-rimentation. En outre, il faut mettre au pointdes programmes destinés aux individus quiont des besoins particuliers. Enfin, les jeunes,qui constituent la majorité de la populationmondiale, doivent participer bien davantageà la conception des activités menées au titrede l’EDD. Il est nécessaire de développer chezeux des qualités d'encadrement et la capacitéde concevoir de nouveaux modes de consti-tution de partenariats au profit de l’EDD.

L’EDD doit être axée sur des programmes quientraînent un changement de comportement: dans le cas de la société en général, celui desconsommateurs est particulièrement impor-tant. Il est nécessaire de procéder à une ana-lyse des mécanismes économiques, desmodes de consommation et des styles de vie,qui servent de fondement à une réorientationde l'éducation. La pratique de l’EDD doit allerde pair avec une réflexion sur les problèmesactuels tels que le changement climatique, lamenace contre la biodiversité et la crise ali-mentaire. En outre, il faut intégrer l’EDD dansla stratégie de mise en œuvre des pro-

grammes tels que ceux qui sont axés sur laréduction des risques de catastrophe.

Il faut se concentrer sur l'objectif de réductionde l'empreinte écologique de l'humanité etnon pas seulement promouvoir une éduca-tion qui perpétue les causes des problèmeséconomiques, écologiques, sociaux et cultu-rels auxquels nous nous heurtons dans notrevie quotidienne.

Plusieurs réseaux existants peuvent être ren-forcés afin de permettre une meilleure circu-lation des idées et des pratiques. Il fauts’employer à transmettre les documents per-tinents d'un réseau à l'autre. Lesmoyens dontdispose l'UNESCO, organisme chef de file dela DEDD, doivent être renforcés afin qu’ellepuisse jouer son rôle efficacement. D'autresorganismes du système des Nations Unies,en particulier le Programme des NationsUnies pour l'environnement (PNUE) et le Pro-gramme des Nations Unies pour le dévelop-pement (PNUD), ou encore le Fonds desNations Unies pour l'enfance (UNICEF), exé-cutent des programmes par l'entremise des-quels les partenariats peuvent être rendusplus efficaces et des synergies plus nom-breuses peuvent s’instaurer en faveur del’EDD. S'agissant de la mise en œuvre de laDécennie, notamment de la facilitation de lacoopération interministérielle, une volontépolitique plus forte et un plus grand engage-ment des commissions nationales pourl’UNESCO sont requis. L’action menée autitre des stratégies et cadres existants auxniveaux national et international, tels que leCadre d'action de Hyogo, la Convention-cadredes Nations Unies sur les changements cli-matiques, la Convention sur la diversité bio-logique et la Charte de la Terre, doit l’être enassociation plus étroite avec l’EDD. Il faut quetous les partenaires de l’EDD puissent s'ex-primer et une réflexion doit s'engager pourdéterminer ce que signifie le « progrès » enmatière d’EDD. Le suivi et l'évaluation nouspermettent de nous assurer que nous faisonsbouger les choses. Il faut les planifier et enrendre compte par l'entremise d'un processusqui implique de multiples partenaires.

Un appel à l’action : Tous les secteurs ontindiqué qu'il était urgent d'agir. Durant lespremières années de la DEDD, on s'estconcentré sur la sensibilisation, on s'est

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attaché à faire sentir la nécessité de l’EDD eton a lancé un certain nombre de projets pi-lotes. Durant ces années, les objectifs de l’EDD,sa raison d'être, se sont traduits par des initia-tives enmatière de programmes. De nouveauxpartenariats se sont créés, des approches no-vatrices ont vu le jour et l'efficacité de l'actionmenée s'est renforcée.

On envisage la seconde moitié de la Décenniecomme une période pendant laquelle ces ef-forts devront être déployés sur une plusgrande échelle, il faudra mobiliser davantaged'individus, d’institutions et de ressourcespour l’EDD et il faudra agir de manière à en-traîner des changements de comportementsignificatifs à tous les niveaux : modificationde nos modes de production et de consom-mation ; nouvelle définition de l'équité ; nou-velle manière de prendre acte de ces

problèmes. Il est impératif que, partout dans lemonde, les hommes agissent de concert, enpartenariat, afin de rendre possible un avenirplus viable.

La présente synthèse a été établie par le Rapporteurde la Conférence en charge des ateliers, KartikeyaSarabhai, du Center for Environmental Education(Inde). Elle s'inspire entre autres des rapports établispar les quatre rapporteurs en charge des quatre re-groupements thématiques : Hilligje van’t Land, del’Association internationale des universités; OversonShumba, de la Copperbelt University School of Ma-thematics and Natural Sciences de Zambie et mem-bre du Groupe d'experts de l’UNESCO chargé dusuivi et de l'évaluation; Konai Thaman, titulaire de lachaire UNESCO sur la formation et la culture desenseignants à l’Université du Pacifique Sud (Fidji) etmembre du Groupe Consultatif International pour laConférence mondiale sur l'éducation en vue dudéveloppement durable; Mirian Vilela, membre duSecrétariat International de la Charte de la Terre(Brésil/Costa Rica) et du Groupe de référence sur laDEDD de l’UNESCO.

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L’EDD peut contribuer de façon substantielle à régler les principales diffi-cultés associées au développement durable. Mais quoi qu'il en soit, si onne procède pas à une réorientation de l'éducation, il ne sera pas possiblede trouver des solutions à des problèmes tels que la pénurie d'eau et lechangement climatique, entre bien d'autres. De plus, la prise en compte del’ensemble des enjeux du développement durable dans tous les secteurs del'éducation rendra celle-ci plus pertinente. Quand on présente aux étu-diants et aux apprenants les problèmes contemporains liés au développe-ment, on rend l'éducation plus proche de la vie et on améliore leurexpérience de l'apprentissage en stimulant leur motivation et leur intérêt.Les ateliers suivants ont eu lieu dans le cadre de ce regroupement théma-tique :

1. L’éducation au service de la durabilité des ressources en eau :à la croisée des décennies

2. Le renforcement, à l’échelle internationale, de la réponse del’éducation au changement climatique

3. La promotion de modes de vie viables et d’une consommationresponsable grâce à l’EDD

4. L’EDD et la prévention des risques de catastrophes : vers dessociétés capables de résister aux catastrophes

5. L’éducation à la sécurité alimentaire : l’apport de l’EDD6. Le SIDA, la santé et l’éducation en vue du développement durable7. L’intégration de la biodiversité dans l’éducation et l’apprentissage8. Le pilier économique du développement durable : approches

pédagogiques

Regroupementthématique ILa pertinence de l’EDD face aux grandsdéfis du développement durable

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Atelier 1 : L’éducation au service de la durabilité desressources en eau : à la croisée des décennies

Coordonnateurs : Miguel Doria (UNESCO); Almut Nagel (Ministère fédéral allemand de l'environ-nement, de la conservation de la nature et de la sécurité nucléaire); Charlotte van der Schaaf(Programme d'ONU-Eau pour le développement des capacités dans le cadre de la Décennie)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue dudéveloppement durable (EDD) à l'éducation dans sonensemble et à la qualité de l’enseigne-ment dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?L’eau est un thème essentiel et transversal pourl'EDD, car elle est à la base de l'économie, de lasociété et de l'environnement. Les enjeux deportée mondiale actuels – croissance de la po-pulation, changement climatique, risques liés àl'eau, urbanisation, assainissement, hygiène etsécurité alimentaire – font que ce thème est trèsimportant. De plus, il est urgent de former desprofessionnels qui soient hautement qualifiésdans les domaines de l'eau et de l'éducation.

Objectif 2 de la Conférence :Promouvoir les échanges internationaux à propos del’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?À l’heure actuelle, il n'existe pas de consensus quant aux di-vers modèles de gestion viable de l'eau appliqués dans lemonde. Desmesures et des indicateurs spécifiques pourraientdonc être élaborés afin que l'expérience des uns puisse serviraux autres. Les établissements éducatifs devraient examineret échanger les informations existantes quant aux méthodesd'enseignement et d'apprentissage novatrices, comme parexemple l'apprentissage fondé sur les problèmes ou orientévers l'action. Nombreux sont ceux qui déploient des efforts àce titre, mais ceux-ci ne sont pas reliés les uns aux autres nibien coordonnés.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?Des programmes et réseaux internationaux se consacrent ac-tivement à l’éducation relative à l’eau, notamment le Pro-gramme hydrologique international (PHI), les chaires etcentres, le Réseau du système des écoles associées del'UNESCO (réSEAU), l’Institut UNESCO-IHE pour l'éducationrelative à l'eau (UNESCO-IHE), le Centre international del'UNESCO pour l'enseignement et la formation techniques etprofessionnels (UNEVOC) et le Programme de jumelage desuniversités (UNITWIN). Des programmes scolaires et univer-

sitaires axés sur la durabilité ont été mis en place dans diverspays dumonde, dans le cadre desquels on travaille sur l'édu-cation relative à l'eau et à la mise en œuvre de programmes

concrets. En outre, on commence à proposer àtitre expérimental des sujets de maîtrise et dedoctorat en rapport avec l'eau. Par ailleurs, desprogrammes de formation axés sur la viabilitéont aussi été conçus à l’intention d’établisse-ments d’enseignement, de sociétés privées etd’écoles. Un grand nombre de documents pé-dagogiques sont déjà disponibles. On s'efforced'incorporer aux programmes scolaires d'au-tres questions liées à l'eau, comme les droits del'homme. L'éducation relative à l'eau suscite unintérêt croissant et des forums voient le jour.Des réseaux et des filières de coopération entreONG, gouvernements, écoles, etc. sont déjàbien implantés dans certaines régions et pays.

De nombreux projets régionaux consacrés à l'eau sont encours d'élaboration ou de mise en œuvre.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?Les participants ont esquissés un certain nombre de straté-gies pour aller de l’avant, appelant les instances suivantes àagir sans délai :

Les gouvernements doivent prendre des mesures pour assu-rer une bonne formation aux professionnels de l'eau et del'éducation, pour entraîner un changement d'attitudes decomportement de l'ensemble des parties prenantes, y com-pris les étudiants, les communautés et les enseignants, etcréer des conditions propices à l'apprentissage par les for-mateurs, les enseignants et les étudiants, car l'apprentissageest un processus de longue haleine, mais aussi à l’exercice deleur métier par les enseignants.

Les organisations internationales doivent mettre sur pieddavantage d'instances d'échanges et d'acquisition deconnaissances à l'intention des professionnels de l'eau et del'éducation et procéder à une évaluation des besoins en vuedu renforcement des capacités existantes, c'est-à-dire définirles priorités, mais aussi mettre en place des projets et des pro-grammes pilotes axés sur le développement des moyens.

Matthew Hare explique lesrésultats obtenus dans lecadre du travail en groupe.

Ateliers

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Les acteurs locaux, c'est-à-dire les autorités locales, le secteurprivé et les ONG locales, doivent rendre possible et appuyerla participation active des communautés à une réflexion sur lavaleur de l’eau et à l’enseignement de valeurs communesliées au développement durable.

Principales recommandations concrètesLes quatre recommandations concrètes suivantes ont étéfaites pour chacun des quatre secteurs de l'éducation :

Niveau local et partenairesAvant de prendre des décisions relatives à l'accès (privé/public) et à l'allocation des ressources, il faut fournir (gratui-tement) des outils d'acquisition de connaissances, d'informa-tion et de participation (et autres) aux communautés pour lesaider à définir et à exprimer leurs points de vue sur la valeurde l'eau. Il faut prendre pour base une combinaison des be-soins minimaux, des droits historiques et des valeurs écono-miques, écologiques et culturelles. Il faut aider les autoritéslocales à acquérir les compétences nécessaires pour utiliserplus efficacement les outils et les techniques de participation,lorsqu’ils sont nécessaires pour « enseigner » les valeursrelatives à l'eau.

Enseignement scolaireIl faut sensibiliser les étudiants à l'importance et à la valeurde l'eau et leur apprendre à l’apprécier. Les enseignants doi-vent promouvoir et démontrer la valeur sociale, économiqueet écologique de l'eau, dans le cadre de cours sur le dévelop-pement et l’éthique qui recoupent diverses matières, afin defavoriser l’apparition d’attitudes et de comportements posi-tifs parmi les enfants et les populations locales dans leur en-semble. La compréhension de cet enjeu sur un plan cultureldoit s'accompagner d'une expérimentation sur le terrain. Deplus, il faut combler le fossé entre problèmes de portée mon-diale et aspects spécifiques régionaux. Les gouvernements,en collaboration avec les autres partenaires, doivent consti-tuer des bases de données qui permettent d'accéder à la do-cumentation existante et de lamettre à profit. Les enseignantsdoivent recevoir une formation à l'utilisation de cette docu-mentation. Des mesures doivent être prises pour inciter lesenseignants àmettre les principes qu'ils auront ainsi acquis enpratique, par exemple par l'entremise d'une coopérationentre gouvernements et entreprises publiques.

Enseignement et formation techniques et professionnels(EFTP)Il faut mettre sur pied, avec l'appui de l'UNESCO, des projetsde démonstration axés sur l'enseignement et la formationprofessionnels dans les secteurs de l'eau et de l'assainisse-ment. On doit développer les compétences professionnellesenmatière d'eau et d'assainissement et en doter ceux qui tra-vaillent dans ce secteur (en particulier dans les pays en déve-loppement). Les investissements dans l'infrastructure doiventêtre complétés par la formation des techniciens et des res-

ponsables politiques afin qu’ils soient enmesure de gérer cesinvestissements de façon viable. Un appui et une formationseront également nécessaires pour les phases de mise enœuvre des technologies à faible coût, novatrices et « douces». Les partenariats multiples (public-public, public-privé, etc.)pourraient être forgés pour y parvenir, en particulier dans lecas de la formation avant emploi, en cours d’emploi ou « surle tas ». La formation doit être conçue de façon à permettreaux apprenants de faire le lien entre les aspects théoriques etla pratique nécessaire sur le marché du travail. Elle peut êtredispensée de manière formelle ou informelle, mais doit êtreen phase avec le principe de l'apprentissage tout au long dela vie. À l’appui de ce genre d'initiatives, des directives et desbases de données sont nécessaires.

Enseignement supérieurLes universités doivent ouvrir une fenêtre sur lemonde et viceversa, c'est-à-dire qu'il faut associer action et recherche, ap-prentissage fondé sur les problèmes et apprentissage expé-rimental. Les universités doivent contribuer à faire en sorteque l'éducation soit axée sur la viabilité en sensibilisant lesfuturs décideurs à ce que la durabilité des ressources en eauveut dire. Elles doivent coopérer avec la société et faire bé-néficier les populations locales et les écoles de leurs compé-tences en matière enseignement et de recherche. Lesuniversités doivent montrer elles-mêmes l'exemple en utili-sant l'eau de façon viable.

Elles doivent concevoir des mécanismes pour que des docu-ments pédagogiques qui présentent à la fois les connais-sances de base et les techniques de pointe en matière degestion de l'eau soient disponibles. Il incombe à l'enseigne-ment supérieur d'établir et de fournir gratuitement cettedocumentation. Il lui appartient également demettre en placeun processus, dont le sérieux soit reconnu par tous, parlequel les universitaires examinent les documents pédago-giques les plus récents et les plus novateurs et assurent leurdiffusion la plus large. Pour que les travaux des universitairesdonnent lieu à une mise en œuvre concrète, le secteur del'enseignement supérieur doit être mobilisé.

L'évolution des structures universitaires doit s'inspirer desexemples d'intervention efficace de l'université pour amélio-rer les pratiques de référence au plan local. Il faut mettredavantage l'accent sur des programmes pragmatiques etefficaces.

Aucune théorie applicable à la gestion de l’eau n’est la pana-cée universelle. Les universités doivent donc s'employer àfaire en sorte que tous lesmodèles de gestion existants soientrendus publics.

Rapporteur : Erick de Jong (Institut UNESCO-IHE pour l'édu-cation relative à l'eau)

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

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Atelier 2: Le renforcement, à l’échelle internationale, de laréponse de l’éducation au changement climatique

Coordonnateurs : Laurence Pollier (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements cli-matiques); Philippe Saugier (Carboschools); Reuben Sessa (Organisation des Nations Unies pourl'alimentation et l'agriculture)

Aperçu généralQuatre-vingt-dix participants, pour la plupart des représen-tants de premier plan de ministères de l'éducation, del'environnement ou du développement, d'universités, d'or-ganisations intergouvernementales et de la société civile depays du monde entier (développés ou en développement) sesont réunis pour échanger des perspectives, des idées et faireconnaître des pratiques de référence au cours d'un atelier decinq heures, étalé sur deux jours, dont le but était de définirdes stratégies et un plan d'action pratique pour transposer surune plus grande échelle la réponse de l'éducation au change-ment climatique.

Les participants ont souligné qu'il était urgent de consentirdes investissements importants dans une éducation transfor-mative, selon une approche participative intégrée et critiquequi repose sur l'application de valeurs et permette à descitoyens dotés de capacités nouvelles de traduire les faitsqu'ils ont appris en activités concrètes ; cette démarche n'estpasmarginale, mais elle est au cœur des pratiques éducativesquotidiennes partout dans le monde.

Compte tenu du caractère urgent de la recherche de remèdesau problème du changement climatique partout dans lemonde et des pressions politiques qu'il suscite, les partici-pants ont instamment prié l'UNESCO de faire une priorité del'élaboration d'une stratégiemondiale pour l'éducation en vuedu développement durable. Cette nécessité a également étémentionnée dans deux paragraphes de la Déclaration deBonn, adoptée à la fin de la Conférence :

« Les participants à la Conférencemondiale de l'UNESCO surl'éducation au service du développement durable (2009) de-mandent à l'UNESCO, en tant qu'agence chef de file de laDEDD [Décennie des Nations Unies pour l'éducation au ser-vice du développement durable], de : (...)f) Faire ressortir l’utilité et l’importance de l’éducation et de laformation lors de la Conférence des Nations Unies sur leschangements climatiques qui se tiendra à Copenhague(Danemark) en décembre 2009 en consultation et coopéra-tion avec d’autres partenaires.

g) Intensifier les efforts et initiatives pour donner à l’éduca-tion enmatière de changement climatique un rang de prio-rité plus élevé sur l’agenda international dans le cadre de laDEDD et dans le contexte de la stratégie de l’UNESCO re-lative au changement climatique, et comme élément d’uneaction transversale à l’échelle du système des NationsUnies. »

Le rapport sur cet atelier démontre que :• Un ensemble de partenaires internationaux et intersectorielsspécialisés dans l’EDD et le changement climatique sont dé-terminés à unir leurs forces aux fins de la planification, de laconception et de la mise en œuvre d'un plan d'action àgrande échelle;• Une première collecte de directives et de données d'expé-rience peut être effectuée et doit être poursuivie, qui servede base aux activités planifiées.

Les participants demandent qu'une phase de conception etde planification approfondies soit menée et prient à cette finl'UNESCO de constituer une équipe spéciale orientée versl'action et d’élaborer uneméthodologie rigoureuse d'analysemultidimensionnelle pour guider ses travaux, afin que le pland'action puisse être pleinement mis en œuvre pendant la se-conde moitié de la DEDD.

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

L’EDD doit se concentrer sur l'objectif de réduction de notreempreinte écologique à l'échelle mondiale (et d'améliorer no-tre apport positif en agissant davantage pour le développe-ment durable) et non pas seulement promouvoir uneLes coordonnateurs de l'atelier présentent le programme.

Ateliers

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éducation de qualité qui perpétue les causes des problèmeséconomiques, écologiques, sociaux et culturels auxquels nousnous heurtons dans notre vie quotidienne.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir les échangesinternationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Le changement climatique nous concerne tous. Nous ne pour-rons régler ce problème que si nous y travaillons tous en-semble, à tous les niveaux, de manière intersectorielle. Ilexiste de nombreuses pratiques de référence; ce qu'il faut,c'est faire connaître les activités et les bonnes pratiques exis-tantes afin d'accroître la capacité des parties prenantes de re-lever les défis de l'éducation au changement climatique.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

La proportion de la population qui a pris conscience du chan-gement climatique est élevée; des questions restent néan-moins sans réponse : par exemple, comment éduquer lescitoyens afin qu'ils passent de la prise de conscience à l'ac-quisition desmoyens et de la détermination nécessaires pouragir. Cela appelle une corrélation étroite entre les résultats derecherches de haute qualité enmatière d'éducation et des pro-

cessus qui transforment l’éducation au changement clima-tique et la dotent de la capacité voulue, à tous les niveaux.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Les participants ont recommandé l’inclusion des deux para-graphes suivants dans la Déclaration de Bonn :

1. Nous considérons que le changement climatique est lamenace la plus grave qui pèse à notre époque sur ledéveloppement durable et convenons d'intensifier lesefforts de nos systèmes éducatifs et de formation afin derelever ce défi en élaborant et en exécutant un pland'action de cinq ans sous l'égide de l’EDD.

2. [Nous] demandons au Directeur général de l'UNESCO, enconsultation et en coopération avec d'autres partenaires,de mettre en relief la pertinence et l'importance de l'édu-cation et de la formation au cours de la phase prépara-toire de la Conférence des Nations Unies sur leschangements climatiques (COP15 – 15e Conférence desParties à la CCNUCC) qui se tiendra à Copenhague endécembre 2009.

Rapporteuse : Pamela Puntenney (Co-présidente du groupede travail sur l’éducation de la Commission du développe-ment durable de l’ONU)

Participants à l’atelier

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

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Atelier 3 : La promotion de modes de vie viables et d’uneconsommation responsable grâce à l’EDD

Coordonnatrices : Fabienne Pierre (PNUE); Victoria Thoresen (Réseau consommation et citoyenneté)

Cet atelier a été divisé en un certain nombre de sessions arti-culées autour d’une série de discussions en petits groupes,de l'échange de données d'expérience, d'enseignements etde pratiques de référence entre représentants des institutionsdu monde entier, puis de questions et de contributions d'au-tres participants.

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

Telle que définie dans le cadre de cet atelier, l'éducation en-globe un ensemble d'activités intégrées – de nature formelleou informelle –mais aussi la formation professionnelle et l'ap-prentissage tout au long de la vie, ainsi que l'information et lasensibilisation des citoyens. Telle que définie dans cet atelier,la consommation est un ensemble d'actions qui impliquentla sélection, l’achat, l'utilisation, l'entretien et l'élimination debiens et de services, et dont on considère qu'elles contribuentnotablement à déterminer les styles de vie, les représenta-tions, les attitudes et les comportements contemporains. Lesstyles de vie, tels que définis dans cet atelier, représentent leschoix et les comportements d'individus et de collectivitésdans leur vie quotidienne. Les dimensions sociale et environ-nementale de tels choix nous amènent aujourd'hui à consi-dérer non seulement la dimension économique de l'éducationmais aussi ses dimensions éthique et politique.

L'éducation des citoyens et des consommateurs à laconsommation durable (ECD), l’un des thèmes centrauxde l’EDD, est primordiale pour les rendre responsables à cetégard : les individus doivent comprendre leurs libertés etdroits fondamentaux, être informés comme il convient pourparticiper activement au débat public et avoir le souci de par-ticiper à la vie desmarchés sans heurter leur conscience. Par-tant, l’ECD est devenue une composante essentielle de l’EDDet de la citoyenneté mondiale en ce qu’elle met en relief lacorrélation entre les principaux axes de l’EDD : « Les citoyensdoivent apprendre à définir les enjeux; à recueillir, manipuleret utiliser les éléments d'information pertinents ; à consulter; à établir des plans d'action ; à faire des choix ; à analyser etévaluer les conséquences de leurs actes et à réfléchir à l'inci-dence qu'ils ont aux niveaux local, national et mondial. C'estparticulièrement vrai de leur rôle en tant que consomma-

teurs1. » L’ECD contribue à faire comprendre les aspects sym-boliques de la consommation et prendre conscience de la res-ponsabilité morale et civique attachée aux styles de viedurables.

Elle peut être considérée comme une approche intégrée, quirepose en partie sur la fusion du développement durable et del'éducation des consommateurs. Au niveau national, les poli-tiques d'éducation des consommateurs visent à donner auxindividus des moyens (droits du consommateur, budgétisa-tion du ménage, compétences en matière de réflexion cri-tique) mais aussi à promouvoir l'intérêt général. Cependant,dans la plupart des cas, la promotion de l'intérêt général aumoyen de l'éducation des consommateurs porte principale-ment sur les dimensions politiques du consumérisme plutôtque sur ses dimensions sociales et environnementales. L’ECD,parce qu'elle est de nature transversale, peut aller au-delà etcombiner tous ces aspects pour devenir un nouveau modèleéducatif qui élève le niveau d'éducation des populations sanscréer une demande toujours croissante de ressources et debiens de consommation, qui favorise des choix individuels etcollectifs responsables vis-à-vis de l'environnement et de lasociété. Dans cette optique, Here and Now (Ici et maintenant)donne cette définition de l’ECD : « L'éducation à la consom-mation durable consiste à faire acquérir les connaissances,les compétences et à faire adopter les attitudes nécessairesau fonctionnement de la société d'aujourd'hui. C'est l'ap-prentissage de la responsabilité, qui vise à rendre l’individucapable de gérer sa propre vie tout en participant à la gestionde la vie collective de la société envisagée dans son ensem-ble2. » L'objectif est d'autonomiser l’individu de sorte qu'ilpuisse gérer de façon responsable ses incidences sociales etenvironnementales, mais aussi participer au débat public surles valeurs, la qualité de la vie, la responsabilité et la transpa-rence, et le stimuler.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir les échangesinternationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Bien que nous soyons de plus en plus nombreux à prendreconscience de l'impact des hommes sur l'environnement etqu'une attention plus grande soit accordée aux conséquencesdes choix de styles de vie individuels, la consommation du-rable n'est pas encore considérée comme une question cen-trale par tous les systèmes éducatifs et elle ne figure pas

1 The Consumer Citizenship Network (CCN); Project Report Year 3, 2005-2006 : 6.2 Programme des Nations Unies pour l'environnement/Équipe spéciale de Marrakech Force sur l'éducation à la consommation durable. Document detravail : HERE and NOW: Education for sustainable consumption. Recommandations et directives. 2008 : 3

Ateliers

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parmi les priorités des politiques éducatives nationales. Enfait, de nombreux aspects de la consommation et du déve-loppement durable sont déjà enseignés dans les écoles, maisles heures consacrées à l’ECD demeurent sporadiques ou pas-sent quasiment inaperçues en raison d'un manque de cohé-sion et d'innovation. Pourtant, pour relever le défi de laconsommation durable, il faudra réorienter de façon appro-priée l'éducation formelle, tant sur le plan des programmesque sur celui de la gestion des établissements. L'inclusion del’ECD dans les stratégies nationales de développement dura-ble est l'occasion de le faire, à différents niveaux : élaborationde politiques éducatives, du primaire au secondaire, adapta-tion de la formation des enseignants, promotion des établis-sements éducatifs viables et mise au point de démarches etd'outils pédagogiques reposant sur une interaction constanteentre les éducateurs et les autres acteurs de l’ECD, en parti-culier au niveau local. En outre, la diversité sociale, écono-mique et culturelle doit être prise en compte dans l’ECD sicelle-ci doit profiter aux zones urbaines comme aux zones ru-rales, aux pays développés comme aux pays en développe-ment, aux populations lésées comme aux populations àrisque, car l’ECD consiste à mettre en question des compor-tements et des croyances afin de réorganiser nos styles de vieà l'échelle de la planète.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Les points suivants ont été soulignés pendant l'atelier :

• Les informations scientifiques échangées et évaluées sontdevenus de plus en plus accessibles à mesure que la ques-tion de l’ECD et le mandat défini pour la DEDD gagnaient envisibilité et suscitaient un intérêt croissant, au niveau poli-tique comme dans le secteur de l'éducation informelle.• La prise de conscience des conséquences des styles de vieactuels sur l'environnement et la société se reflète dans lesproduits disponibles sur le marché – disponibilité renduepossible par les choix et par les exigences des consomma-teurs.• Les stratégies fondées sur le cycle de vie et leur applicationaux produits et aux services, tant par les producteurs que parles consommateurs, sont maintenant prises en compte dansles sphères économique et éducative, ce qui rend plus facilel’éducation des individus.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Compte tenu des valeurs associées au développement dura-

ble, l'éducation à la production et à la consommation dura-bles devrait faire partie intégrante de l’EDD et, pour que leschoses changent, il est essentiel de faire pression pour qu'ellesoit incluse dans les programmes scolaires à tous les niveaux.L'éducation aux styles de vie viables doit s'adresser à toutesles parties prenantes, mais en particulier aux jeunes et auxresponsables politiques. Elle doit se poursuivre tout au longde la vie, être interdisciplinaire, novatrice et inclure, entre au-tres dimensions, la formation à la citoyenneté ainsi que l'ac-quisition d'une connaissance des systèmes et des processus.

Stratégie 1 : Élaborer des politiques éducatives et de re-cherche axées sur la consommation durable� Adaptation des programmes scolaires et éducatifsL'éducation a un double rôle à jouer : protéger les individuset leur donner les moyens de continuer à effectuer des choixlibrement et en connaissance de cause. Puisque l'éducation àla consommation durable exige qu'ils soient en mesure decomprendre, d'analyser et d'évaluer la quantité impression-nante de messages qu'ils reçoivent chaque jour dans les mé-dias, ils doivent apprendre à les décrypter. En effet, l’ECDmeten jeu des questions aussi diverses que la qualité de vie et lesstyles de vie, les ressources, l'économie, la conservation etl'environnement, les droits et les responsabilités des consom-mateurs, la santé et la sûreté, ainsi que les problèmes de por-tée mondiale (environnement, pauvreté, droits de l'homme,etc.). Autre thème important, pour former des citoyens à partentière, capables de décrypter les messages des médias,l'éducation à la consommation durable doit également leurenseigner à gérer l'information (communiquée par voie nu-mérique, dans les médias, au moyen de la publicité et de lapersuasion, par l’étiquetage). Parmi d'autres éléments clés,les connaissancesmédiatiques sont un pilier crucial de l’ECD,une condition nécessaire pour que l'individu puisse se com-porter de manière informée et responsable. À cet égard, lesdirectives intitulées Here and Now, qui ont été présentéespendant l'atelier, suggèrent plusieurs options pour l’inclusionde l’ECD dans les politiques éducatives : 1) l’intégrer systé-matiquement dans l'enseignement des matières/disciplinesexistantes ; 2) la présenter comme un thème interdiscipli-naire/ou l’incorporer à des projets et à d'autres activités, oudans des activités menées dans les clubs scolaires et après laclasse ; 3) en faire une matière à part entière3.

� Encourager la recherche en matière d’ECDIl est essentiel de mener des recherches approfondies pourconsolider le contenu de l'enseignement dispensé au titre del’ECD. Il a pour but de fournir des données sur les modes deconsommation et sur leurs divers impacts et d'expliquer lesraisons pour lesquelles certaines cultures acceptent des chan-gements et d'autres pas. Ces recherches peuvent porter surdiverses approches de la consommation durable, adaptées àdifférentes situations sociales, économiques, géographiques

3 Voir ibid., p. 17.

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

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et culturelles. Les questions didactiques sont aussi impor-tantes : Comment enseigner la consommation durable ?Quels sont les thèmes, faits et approches pédagogiques per-tinents en fonction du contexte culturel ?

Stratégie 2 : Donner aux enseignants des moyens idoinesgrâce à une formation initiale, puis continuePour que les programmes éducatifs et les outils pédago-giques conçus et utilisés dans le cadre de l’ECD le soient de fa-çon efficace, l'une des principales conditions est la suivante :les enseignants et les formateurs doivent comprendre l'inté-rêt qu'elle revêt dans le cadre du parcours scolaire, mais aussisa pertinence pour leur propre discipline. Il faut d'abord lesinformer des enjeux de l’ECD et de la difficulté qui consiste àajouter la viabilité aux valeurs fondamentales des jeunes et àfaire comprendre comment des questions abstraites et com-plexes peuvent avoir des répercussions pratiques sur la viequotidienne des individus, puis leur fournir des outils appro-priés pour qu'ils puissent élaborer des plans de cours. La ré-orientation de la formation des enseignants est doncfortement recommandée dans les directives Here and Now,qui ont été présentées pendant l'atelier : « Faire en sorte quel'enseignement et la formation des enseignantsmette l'accentsur la portée mondiale, axée sur l'avenir et constructive del'éducation à la consommation durable4. »

Stratégie 3 : Créer des établissements propices àl’enseignement de l’ECDSi elles ne s'accompagnent pas de la mise en place des infra-structures et des moyens voulus au niveau institutionnel, lespolitiques d’ECD ne sont guère susceptibles d'être appliquéesefficacement. Enseignants et étudiants ont besoin que leursétablissements adaptent leurs systèmes administratifs, re-connaissent que la consommation durable est une questionlégitime et comprennent à quels types d'actions elle renvoie.

Cela passe par la viabilité des achats, du matériel, de la ges-tion des bâtiments, de l'administration et des services, maisaussi par la participation du personnel et des élèves à des ac-tivités consacrées à la consommation durable, organiséesdans le cadre de l'établissement. En outre, l'intégration del’ECD à la gestion des campus est l'un des objectifs d’Action21 à l’école, qui s'inscrit dans le cadre des programmesAction 21 locaux.

Stratégie 4 : Élaborer des approches et des outils pédago-giques appropriésL’ECD dépend de l'élaboration continue et cohérente d'ap-proches et d'outils pédagogiques. Mais elle se heurte à plu-sieurs difficultés, auxquelles ceux qui conçoivent et diffusentdes ressources et des outils tentent de remédier. Le conceptde consommation durable est lui-même perçu comme diffi-cile à traduire concrètement dans la réalité quotidienne desindividus; les ressources didactiques disponibles sont frag-mentées, reposent parfois sur des données ou des modèlesscientifiques obsolètes qui ne sont adaptés ni à la vie réelle nià l'expérience des étudiants ; ces derniers ont tendance à fairepreuve de désillusion, de passivité et à ressentir une certaineimpuissance : il est donc difficile de les motiver et d’en fairedes acteurs du changement. De nombreuses ressources ontété conçues aux niveaux international, régional et national,notamment des outils pour la mise au point de projets et deplans de cours sur l’ECD en milieu scolaire et en dehors. Ilspeuvent être adaptés à différents contextes et diffusés parl'entremise de structures et de réseaux éducatifs.

Rapporteurs : Fabienne Pierre, Consultante (service consom-mation et production durables de la Division Technologie, in-dustrie et économie du PNUE); Morgan Strecker, Consultant(service consommation et production durables de la DivisionTechnologie, industrie et économie du PNUE)

4 Voir ibid., p.7.

Ateliers

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Atelier 4 : Vers des sociétés capables de résister auxcatastrophes : l’EDD et la prévention des risques

Coordonnateurs : Christel Rose (Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC),ONU); Badaoui Rouhban (UNESCO); Kristine Tovmasyan, (UNESCO); Olivier Schick (Plate-formefrançaise de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes)

IntroductionL’atelier avait pour objectif de mettre en relief le lien entrel'éducation à la réduction des risques et l’EDD, ainsi que lacontribution de la première à la seconde, en attirant l'atten-tion des participants sur la nature mutuellement bénéfiquedes deux concepts, ainsi que le document de fond l'expli-quait5. L’atelier comportait cinq sessions : sensibilisation desresponsables politiques, constitution de capacités, éducationformelle, éducation non formelle et infrastructure éducative.Le discours introductif et l'animation de chaque session ontété confiés à un facilitateur, qui commençait par donner unaperçu général des préoccupations majeures suscitées parl'éducation à la réduction des risques, des principaux résul-tats déjà obtenus et des problèmes les plus épineux qui res-taient à régler, avant que s’engage un débat de réflexion.

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

Les catastrophes constituent une entrave majeure à la réali-sation de l'objectif du Millénaire 1 – réduction de la pauvreté.Leur prévention et la réduction de leur incidence sont doncpetit à petit devenues des questions de développement im-portantes en elles-mêmes. Depuis la Conférence des NationsUnies sur l'environnement et le développement (CNUED) te-nue à Rio de Janeiro en 1992, chacun s’accorde à dire que laprévention des catastrophes fait partie intégrante de l’actionmenée en faveur du développement durable (Action 21, cha-pitre 3). En 2002, à l'occasion du Sommet mondial pour ledéveloppement durable de Johannesburg, il a été réaffirméque la nature intersectorielle de la prévention des catas-trophes pouvait permettre d'atteindre certains des objectifsessentiels du développement durable (réduction de la pau-vreté, protection de l'environnement). La corrélation entreprévention des catastrophes et développement durable ap-paraît de plus en plus visiblement au fil de l’adoption d'au-tres programmes d'action internationaux.5

Au titre de la priorité d’action 3 du Cadre d'action de Hyogo(2005-2015), l’accent est mis sur le renforcement des réseaux

et la promotion d'un dialogue et d'une coopération entre ex-perts en matière de catastrophes, experts techniques etscientifiques, planificateurs et autres parties prenantes auxfins de l’instauration d’une culture de la sûreté et de la rési-lience à tous les niveaux, grâce aux échanges de connais-sances et à l'éducation. En particulier, l'intégration de laprévention des catastrophes dans l'éducation formelle, nonformelle, informelle et dans les activités de formation est re-commandée. Comme le soulignait en 2005 Kofi Annan, alorsSecrétaire général de l'ONU : « Notre plus grand défi en cenouveau siècle est de prendre une idée en apparence abs-traite, le développement durable, et d'en faire une réalitépour tous les peuples du monde. » Pour que le développe-ment durable devienne une réalité, l'éducation est un pro-cessus important, car elle peut donner naissance à de jeunesspécialistes capables de concevoir des outils et des métho-dologies qui rendent possible les travaux de pointe. Pourque le développement durable ait davantage de chances dese concrétiser, la prévention des catastrophes doit faire par-tie intégrante de l'éducation.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Les participants sont convenus que les activités de sensibi-lisation et l'éducation devraient se concentrer sur la réduc-tion de la vulnérabilité et sur les moyens de rendrecommunautés et nations résistantes face aux catastrophes,mais qu'il fallait aussi s’adapter aux situations locales et dis-poser de structures locales pour que s’instaure durablementune culture de la sécurité à l'échelle mondiale. Il faut aussiprendre en considération les aspects positifs des risques etprocéder à une analyse coûts-avantages de l'éducation à laréduction des risques et de son impact. La sensibilisationdoit viser en priorité les agents de changement appropriés,en fonction des besoins et de la demande réels, et doit pren-dre pour points de départ des phénomènes spécifiques, telsque le changement climatique, pour susciter un engagementpolitique plus grand en faveur de la prévention des catas-trophes. Le rôle majeur joué par les médias dans le domainede l'éducation, de l'information et des échanges de donnéesd’expérience a également été réaffirmé avec conviction.

5 Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable; Document de fond: Learning to live with risk - disaster riskreduction to encourage education for sustainable development (Apprendre à vivre avec le risque – la prévention des catastrophes au bénéfice del'éducation en vue du développement durable), mars 2009.

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Avant de constituer les capacités voulues, il faut évaluerles moyens existants, en s'appuyant sur la sagesse et sur lesconnaissances locales. Il faut prendre des exemples pra-tiques et échanger des données d'expérience relatives à laprévention des catastrophes. Il existe des moyens scienti-fiques de renforcer les programmes de constitution des ca-pacités. S'il est important de se focaliser sur une stratégiede constitution de capacités unique et cohérente, il faut aussiavoir recours à des approches adaptées aux situationslocales. Ainsi, il faut recourir de façon équilibrée aux initia-tives mondiales et régionales, ainsi qu'aux programmesd'apprentissage adaptés aux conditions locales ou quis’inspirent de diverses sources.

Lors de la session consacrée à l’éducation formelle, celle-ci a été présentée comme une acception plus large du prin-cipe d'accès de tous à une éducation de qualité. Un modèled'éducation de qualité et d'acquisition de compétences pra-tiques de base, comprenant trois niveaux, a été décrit :• l'éducation formelle, qui permet dans l’idéal l'acquisitionpar tous les enfants et tous les publics de compétences pra-tiques, comme le prévoient les engagements pris au planinternational; à ce niveau, les interventions menées en fa-veur de la qualité sont structurées;• d'autres interventions, reposant elles aussi sur un pro-gramme d'enseignement, sont possibles et proposées endehors des programmes du système éducatif formel;• si l’on s’attache à l’enseignement de compétencespratiques, il faut traiter spécifiquement l'instauration depriorités entre divers risques et la nécessité de faire porterles efforts sur une population donnée.

La session sur l'éducation non formelle a débuté parl’examen d’exemples de vulnérabilité, de développement etde décalages entre connaissances et pratiques. Trois raisonsprincipales expliquent les lacunes du processus de dévelop-pement durable. En premier lieu, on ne tient pas compte dela relation de cause à effet entre catastrophes et développe-ment. En deuxième lieu, les catastrophes sont généralementenvisagées dans le contexte d'une intervention d'urgence ;en troisième lieu, le concept de développement durablesemble être envisagé indépendamment de la « sûreté ».

Enfin, la session consacrée à l'infrastructure éducative amis en relief la nécessité urgente, si nous voulons atteindrel'objectif d'éducation pour tous de l'UNESCO et obtenir quetous les enfants soient scolarisés d'ici à 2015, de faire ensorte que tous les centres éducatifs locaux, écoles, universi-tés et autres établissements de formation et d'apprentissagesoient mis aux normes de sécurité en vigueur grâce à desinitiatives appropriées. L’expérience acquise à la suite descatastrophes survenues dans le passé montre que les res-sources investies dans l'enseignement de leur prévention lesont en vain : en effet, le lendemain d’une catastrophe, tousles efforts se concentrent sur la recherche d'enfants sous les

infrastructures effondrées et dans les monceaux de débris.Non seulement les catastrophes font disparaître la futuregénération d’experts, qui auraient pu être les artisans de laprévention des catastrophes et du développement durable,mais elles réduisent à néant les efforts menés en faveur dela durabilité.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Dans le Cadre d'action de Hyogo, adopté par 186 États Mem-bres de l'ONU, l'éducation et la sensibilisation du grand pu-blic sont présentées comme des priorités d'actionessentielles pour une prévention efficace des catastrophes.Des équipes spéciales ont été constituées à l'échelle régio-nale et au niveau mondial et une plate-forme thématique surle savoir et l'éducation, sous la conduite de coordonnateursdu système des Nations Unies (UNICEF, UNESCO, SIPC), ras-semble un large éventail de partenaires (gouvernements,société civile et établissements du supérieur). L’ensemble deces divers acteurs s’emploie à obtenir que l'éducation à laprévention des catastrophes soit considérée comme l'unedes premières priorités des programmes éducatifs natio-naux. Des initiatives de sensibilisation sont menées à unhaut niveau et des directives politiques ainsi que des outilset méthodologies spécifiques – dont une Bibliothèque d’orde l’éducation à la prévention des catastrophes – ont étéconçues pour aider les décideurs du secteur de l'éducationà intégrer la prévention des catastrophes dans les pro-grammes scolaires nationaux, y compris ceux du supérieur,et à mettre en œuvre des initiatives axées sur la sécurité desécoles.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

En conclusion, les participants sont convenus que « l’édu-cation à la prévention des catastrophes [était] une compo-sante essentielle de l’EDD et devrait être considérée commeune priorité dans le cadre de la mise en œuvre de la secondemoitié de la DEDD ». Pour atteindre cet objectif et renforcerles synergies entre les activités menées au titre de l’EDD etcelles qui le sont au titre de l'éducation à la prévention descatastrophes, il faut commencer par plaider en faveur de po-litiques appropriées, constituer les capacités voulues, avoirrecours à l'éducation formelle et non formelle (l’éducation àla prévention des catastrophes devant être dispensée dansles écoles comme dans le supérieur) et faire en sorte que lesinfrastructures éducatives soient sûres. Il faut tenir compteen particulier des facteurs locaux et des coutumes, et res-pecter les valeurs culturelles ainsi que la sagesse et lesconnaissances traditionnelles. Les supports visuels et les

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Ateliers

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liens avec la vie quotidienne peuvent constituer des outilsefficaces pour l'éducation à la réduction des risques descatastrophes et pour l’EDD. Le programme qui prévoit uneaction commune menée sur ces deux fronts doit être inclusdans l'examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Cadred'action de Hyogo et les objectifs fixés pour la fin de laDécennie et de la période couverte par le Cadre d'actiondevront alors être poursuivis. Il a été proposé que l'objectifde « mortalité zéro des écoliers en raison de catastrophesévitables d'ici à 2015 » soit inclus dans ceux de l’EDD. Il fautaussi insister de nouveau sur l'importance des projets locauxmenés en partenariat et de leur évaluation efficace ; enfin,l'éducation à la réduction des risques de catastrophe et l’EDDdoivent acquérir une dimension institutionnelle et judiciaire.Pour renforcer leur ancrage institutionnel, il est primordialque les ministères de l'éducation et les organismes de coor-dination compétents à ces deux titres mettent en œuvre leCadre d'action de Hyogo (Priorité 3), principal outil politiqueet l'une des priorités essentielles en matière d'éducation auniveau national.

Pour conclure, il est clair aux yeux de tous qu'il n'y a pas deconcurrence entre organismes, concepts ou idées, ni entrel'éducation à la réduction des risques et l’EDD. Les deuxconcepts sont complémentaires et la collaboration entretoutes les parties concernées permettra d'atteindre leurs ob-jectifs respectifs. Après tout, nous oeuvrons tous à l'instau-ration d'une collectivité viable et résistante dans laquellenous puissions tous vivre et avoir les mêmes chances de sur-vie. Nous avons aussi le droit d'être informés des risquesauxquels nous devons faire face, c'est pourquoi l'éducationà la prévention des catastrophes est une priorité vitale dansle contexte global de l’EDD.

Rapporteur : Rajib Shaw (Université de Kyoto, Japon)

Desmond Fillis, Secrétaire général de la Commissionnationale sud-africaine pour l'UNESCO

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Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

L’éducation, celle des populations rurales, est essentielle pourfaire reculer la pauvreté et la faim, améliorer les conditionsde vie des populations rurales, rendre l’agriculture plus pro-ductive et instaurer unmonde viable, où règne la sécurité ali-mentaire. En particulier, l’éducation est importante pour lespopulations des zones rurales, car quatre enfants sur cinq quin’ont pas accès à l’école y vivent. L’éducation des populationsrurales (EPR) est une composante essentielle de l’EDD et del’EPT. Les recherches ont montré qu’il existait une corrélationdirecte entre EPR et sécurité alimentaire. Si l’on veut que lesobjectifs de l’EDD soient atteints, il faut donc offrir des possi-bilités d’éducation aux populations rurales.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir les échangesinternationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Ce sont les populations – et non pas les institutions ou la tech-nologie – qui sont la force motrice du développement. L’EPRest la clé – négligée – de la sécurité alimentaire et de la réali-sation des OMD. La sécurité alimentaire est elle-même un élé-ment clef d’un monde viable et une condition essentielle denotre propre survie. C’est pourquoi il faut renforcer l’EPR, quipeut donner lieu à la constitution de partenariats et susciterdes échanges fructueux entre gouvernements, le secteurprivé, les associations d’agriculteurs, les groupes de produc-teurs, la société civile et les universitaires aux fins de la pro-motion d’un développement rural viable.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

L’EPR est un élément clef du développement durable. Aucours de sa réunion de 2005, tenue à Beijing, le Groupe dehaut niveau sur l’éducation pour tous a conclu que l’EPR étél’une des trois conditions prioritaires pour assurer la promo-tion et le progrès de l’EPT. L’incidence positive de l’éducationdes populations rurales sur la sécurité alimentaire et aux finsde la réalisation du second objectif du Millénaire (Assurer

l’éducation primaire pour tous) a été reconnue, ce qui montrequ’il existe une corrélation très forte entre sécurité alimen-taire et enseignement primaire pour les populations rurales.

Les groupes d’experts du G8 enmatière d’éducation ont éga-lement conclu que l’EPR était indispensable dans le cadre del’action menée pour faire face aux diverses crises mondialesactuelles et de la promotion du développement durable. Lesprincipaux enseignements tirés de l’expérience acquisejusqu’à maintenant sont les suivants : pour qu’il soit possiblede répondre aux besoins des populations rurales en matièred’éducation, l’action intersectorielle et interdisciplinaire et lavolonté politique seront importantes. En outre, ces popula-tions jouent un rôle central, car elles sont les garantes de lasécurité alimentaire à l’échelle de la planète.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

La crise économique et financière actuelle pourrait précipiterencore plus d’individus vers la faim et la pauvreté. Les pro-blèmes structurels de la faim, de la sous-alimentation, de l’il-lettrisme, du manque d’accès aux terres, au crédit et àl’emploi, combinés au prix élevé des denrées alimentaires,constituent encore la funeste réalité d’aujourd’hui. C’est pour-quoi les actions internationales visant à contribuer à l’élimi-nation de la pauvreté extrême et de la faim et à promouvoirle développement durable en améliorant l’accès à uneéducation de qualité doivent être renforcées. Il est particuliè-rement nécessaire de concevoir un programme d’autonomi-sation positif et efficace, qui passe par l’éducation despopulations rurales, composante essentiel de l’EDD. Ce pro-gramme ne doit pas seulement se concentrer sur l’éducationformelle, mais aussi sur l’éducation non formelle et infor-melle, prendre en compte tous ceux qui vivent dans les zonesrurales et se concentrer sur les compétences de base et surcelles qui sont indispensables pour travailler et assurer lasécurité alimentaire.

Rapporteur : Pascal Valentin Houenou (Université d’Abobo-Adjamé, Côte d’Ivoire)

Atelier 5 : L’éducation à la sécuritéalimentaire : l’apport de l’EDD

Coordonnateurs : Lavinia Gasperini (Organisation des Nations Uniespour l'alimentation et l'agriculture); Benedikt Haerlin (Foundationon Future Farming)

Benedikt Haerlinexpliquant le plan

de travail

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Ateliers

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Atelier 6 : Le SIDA, la santé et l’éducation en vue dudéveloppement durable

Coordonnateurs : Donald Bundy (Banque mondiale); Chris Castle (UNESCO)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

Les participants à l’atelier se sont accordés sur ce point : ledéveloppement durable ne pourra devenir une réalité tant queles besoins en matière de santé de millions d’individus, par-tout dans le monde, ne seront pas satisfaits. Sur la base duCommentaire élargi sur le Cadre d’action de Dakar et des dis-cussionsmenées pendant la Conférence, il est possible de dé-crire les trois manières dont la santé est corrélée à l’EDD. Enpremier lieu, on peut considérer la santé comme une contri-bution et une condition nécessaires à l'apprentissage et autravail, comme l'ont démontré de nombreuses études et lesdonnées claires dont on dispose quant à l'incidence de la ma-ladie sur les capacités cognitives et les performances sur lelieu de travail : une spirale potentielle de liens de cause à ef-fet entre santé et EDD a pour conséquence l'accroissement dela vulnérabilité des sociétés. Deuxièmement, on peut consi-dérer la santé comme le résultat d'une éducation au dévelop-pement durable de qualité et efficace : un environnementpropre et sûr, des performances économiques solides qui per-mettent de satisfaire les besoins élémentaires de la popula-tion, et des relations sociales et culturelles intenses etconstructives sont autant d'éléments constitutifs d'un vérita-ble « vaccin social ». Troisièmement, on devrait considérer lasanté comme un secteur qui doit collaborer avec celui del’EDD à la promotion d'une approche inclusive qui englobetous les domaines de spécialisation, ainsi que des processusd'apprentissage très complets tout au long de la vie, qui per-mettent le plein épanouissement du potentiel humain.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir les échangesinternationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Les problèmes communs ont servi de base à un dialogue en-tre les participants à l'atelier, qui se sont concentrés sur lesprincipaux obstacles et difficultés rencontrés, sur la compré-hensionmutuelle, tant dans l'optique de l’EDD que dans cellede la santé, et sur l'échange de pratiques et de solutions po-tentielles. Le débat a permis de soulever un certain nombre dequestions importantes, qui ont ensuite été analysées dans lebut d'établir un ensemble commun de priorités et d'objectifs.Les participants ont débattu, entre autres, des relations et desinfluences réciproques entre les transferts de connaissances,l'autonomisation et les changements d'attitude dans les do-

maines de la santé et de l’EDD, en particulier dans le cadre del'éducation formelle. De plus, ils ont examiné les difficultésassociées à l'éducation à la prévention et à la levée d’obsta-cles sociaux et culturels potentiels tels que l'inégalité entreles sexes, la dynamique de l’exercice du pouvoir aux plansnational et local, le fossé entre les générations, la barrière dela langue, les valeurs culturelles et les convictions religieuses,une attention particulière étant accordée à la compréhensionet à la remise en question de l'opprobre que suscitent le VIHet le sida. Enfin, les participants à l'atelier ont débattu de l'im-pact de la pauvreté, des conflits et de la corruption sur le dé-veloppement et sur la mise en œuvre de stratégies depromotion de la santé et de l’EDD, ainsi que des difficultésrencontrées pour venir en aide à des populations isolées ouvivant dans des endroits reculés.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Répondant aux défis et aux questions abordées pendant lapremière partie de l'atelier, les participants sont convenus quedes progrès avaient néanmoins été enregistrés dans plusieursdomaines à l'échelle mondiale ; les principaux résultats obte-nus l’ont été grâce aux enseignements tirés de l'expérienceet à la volonté politique de dirigeants déterminés et influents.Parmi les points positifs et constructifs dont il a été fait part,on peut citer l'efficacité de l'approche inclusive adoptée parles différents secteurs concernés : des liens ont été établis en-tre les efforts de gouvernements dans le domaine de la santéet de l'éducation et les initiatives prises par différents minis-tères et départements, mais aussi entre acteurs de la sociétécivile et partenaires internationaux dans les domaines de l'en-vironnement, de l'économie, de la société et de la culture, quiintéressent l’EDD. En particulier, il a été noté que la gratuité del'éducation devrait se doubler d’une assistance aux enfantsles plus vulnérables, afin que leurs besoins élémentaires

Les coordonnateurs de l'atelier commentent les interventionsdes participants.

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soient satisfaits et qu'ils ne soient pas tentés de quitter l'écoleavant le terme de leur scolarité ; par ailleurs, grâce à l'incor-poration de sujets liés à la santé et à l’EDD dans les pro-grammes des cycles primaire, secondaire et tertiaire, lascolarisation devient une variable déterminante pour la ré-duction de l'exposition des enfants au VIH et au SIDA et àd'autres maladies.

De plus, les participants ont souligné la pertinence et la com-plémentarité de l'éducation non formelle et de la participationdes médias : ils ont cité en exemple l'utilisation de la radio lo-cale, la sensibilisation aux questions de santé de nutrition etles représentations théâtrales traditionnelles, à l’issue des-quelles il est débattu de l'opprobre suscité par le VIH et le sida,afin de le démystifier et de permettre à ceux qui en sont vic-times de le surmonter.

Enfin, l’utilisation d’exemples et de modèles qui sont l’ex-pression de certaines valeurs constitue un appui importantpour l’EDD et les politiques enmatière de santé, comme en té-moignent la coopération entre les secteurs de la santé del'éducation et entre les personnalités culturelles et les chefsreligieux en matière d'éducation la prévention ; l'instaurationde centres de santé locaux où les savoirs et la médecine tra-ditionnels trouvent leur place; la prise en compte et la valori-sation des efforts des bénévoles au niveau local.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Lorsque l’on a défini des stratégies propres à relever les dé-fis associés au VIH, au SIDA et à la santé en général dans le ca-dre de l'éducation en vue du développement durable, lapriorité a été donnée à ces quatre principes clefs :1. Il est important d'exploiter les atouts,mais aussi de faire sau-ter les résistances, découlant de la diversité des attitudes etdes croyances d'ordre culturel, en attachant une attentionparticulière à la stigmatisation et au rôle joué par les cultureset les religions dans la définition des rôles impartis à chaquesexe et de la dynamique de l'exercice du pouvoir;

2. Il est nécessaire d'encourager l'utilisation complémentairede l'éducation non formelle à des fins de sensibilisation etde renforcement de l'éducation en matière de prévention,de promotion de l'apprentissage au sein de la collectivité,mais aussi pour souligner le rôle potentiel desmédias dansle cadre de l'éducation en matière de santé par l'entremisede l’EDD;

3. L'ensemble des parties tire avantage des partenariats in-clusifs et de la coopération entre différents secteurs du gou-vernement et avec différents acteurs de la société civile, tantau plan national qu’à l'échelle internationale;

4. Il est important que la forcemobilisatrice des décideurs soitappropriée et constante et il faut donc stimuler la volontépolitique à tous les niveaux de la société.

Cinq objectifs spécifiques ont été définis pour la deuxièmemoitié de la Décennie :1. Obtenir que l'éducation à la santé, notamment au VIH et ausida, figure enmeilleure place sur le programme d'activitésmenées en faveur du développement durable et de l’EDD,en stimulant les partenariats et les échanges aux niveauxnational et international afin de traiter comme il convientcet enjeu complexe. En parallèle, prôner une approchemul-tisectorielle en encourageant les institutions internatio-nales, les organisations de la société civile et le secteurprivé à jouer un rôle actif dans ce domaine et leur apporterun soutien à cette fin. Aux niveaux national et régional,encourager la création de structures permanentes quifacilitent ce processus;

2. Prendre acte du rôle positif de la culture et le promouvoir enutilisant les connaissances, croyances et pratiques tradi-tionnelles, scientifiques et religieuses en tant que vecteursdu changement dans la continuité et s'appuyer sur ellesdans le cadre de l’EDD et de l'éducation à la santé, enconcevant des modèles reposant sur un certain nombre devaleurs et ouverts à la diversité culturelle aux plans local,national et international (l'ONU étant appelée à jouer unrôle particulier). L'accent doit être mis spécifiquement surles jeunes et sur l'égalité des sexes;

3. Adapter messages et outils aux fins de la promotion del'éducation à la santé et de l’EDD auprès de groupes dansdes situations diverses, en optimisant l'utilisation des fi-lières formelle, non formelle et informelle d’éducation et engarantissant donc la pertinence et la qualité de l'enseigne-ment dispensé. Encourager l'utilisation simultanée deformes traditionnelles modernes de communication – duthéâtre à l'Internet en passant par la musique, la radio, lestéléphones mobiles et la télévision – aux fins de la sensibi-lisation, de la stimulation du sens critique face à l’informa-tion et de l’organisation de campagnes et d’activitésd'éducation à la prévention;

4. S'attacher à renforcer les moyens dont disposent les per-sonnes responsables sur un plan politique et techniquepour suivre l’exécution des programmes et des projetsd’EDD et d’éducation à la santé, l’évaluer et peser sur elle,en accordant une attention particulière aux jeunes et ens'attachant à faire en sorte que les communautés se lesapproprient et en assurent l'exécution, afin de garantir leurviabilité et un engagement à long terme des partiesprenantes;

5. Inviter les médias à jouer un rôle plus actif dans le cadredes activités d’EDD et d’éducation à la santé, prendre actede leur fonction importante, la mettre en relief et faire ensorte qu'ils s'engagent en faveur du succès des pro-grammes et des projets en les prenant eux aussi à leurcompte.

Rapporteur : Francesco Volpini (Comité de coordination duservice volontaire international)

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Ateliers

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Atelier 7 : L’intégration de la biodiversité dans l’éducationet l’apprentissage

Coordonnateurs : David Ainsworth (Convention sur la diversité biologique); Ana Persic (UNESCO)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

L'éducation en vue du développement durable reconnaîtqu'il est important d'intégrer les savoirs et les systèmes deconnaissance de divers groupes et sources (par exemple lessavoirs traditionnels et locaux et les connaissances scienti-fiques). Pour comprendre les processus qui gouvernent lesécosystèmes et le rôle de la biodiversité, il faut penser defaçon systémique, ce qui va dans le sens de ce processusd'intégration. De plus, la gestion des ressources naturellesexige un apprentissage social, qui pourrait constituer un pasvers une réforme de l'éducation traditionnelle au profit desystèmes éducatifs reposant sur la recherche d’information,ce qui aurait pour effet de garantir la qualité de l'enseigne-ment dispensé.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

La biodiversité (en particulier les écosystèmes) illustrent lesinterdépendances à l'échelle planétaire, qu'il est vital deprendre en compte dans le cadre de l’EDD. Pour qu'elle soitun succès, il faut en effet que la participation de l'ensembledes acteurs pertinents soit structurelle et qu'une coopérations'instaure au-delà du secteur éducatif (formel). L'utilisationdes réseaux de savoirs, de pratiques et de recherches inter-connectés qui existent déjà à l'échelle internationale et lapromotion du pôle biodiversité-EDD en tant que concept glo-bal sont importantes. Il est aussi essentiel d'impliquer tousles niveaux du gouvernement. Les éco-écoles, le Réseau dusystème des écoles associées de l'UNESCO, les réseaux nonformels et d'apprentissage pour adultes (Centre d'éducationpour adultes), la formation professionnelle, les réserves debiosphère, les Chaires UNESCO, les domaines de recherchede l'Université des Nations Unies, le Conseil internationalpour les initiatives écologiques locales sont la traduction decette approche. Il faut mettre à profit les débats politiques etles mécanismes existants au niveau national pour définir lesobjectifs souhaités en matière d'apprentissage et d’éduca-tion.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDD

Qu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

La Décennie des Nations Unies pour l'éducation au servicedu développement durable bénéficie d'un regain d'intérêtpour le débat mondial sur le changement climatique et laperte de biodiversité. Dans les systèmes éducatifs formelset informels, il faut accorder une plus large place à l'éduca-tion à l'environnement, en s'attachant davantage à la biodi-versité, qui doit être envisagée de façon plus globale et reliéeà des aspects éthiques, sociaux, culturels et économiques. Ilest aussi important de faire ressortir l'importance du travaileffectué par la société civile en matière de conservation dela biodiversité, d'utilisation viable des ressources et d’édu-cation. À cet égard, on commence à établir des passerellesentre éducation formelle et éducation informelle dans lecontexte de l’EDD. De fait, des activités diverses sont misesen œuvre à tous les niveaux, de l'échelon local au plan in-ternational. Cependant, d'aucuns estiment que la dynamiquefavorable enclenchée par la Décennie n'a pas été suffisam-ment exploitée.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Un objectif sera la prise en compte systématique des pers-pectives ouvertes par l’EDD dans les programmes de travailde différents organes internationaux, ministères, entités dusecteur privé, organisations non gouvernementales, entirant parti d'autres événements et processus tels que l'An-née internationale de la biodiversité (2010) et conférence desparties aux accords multilatéraux sur l'environnement quiportent sur la biodiversité. Nous devons essayer de tisserdes liens plus étroits avec les conventions de l'UNESCO re-latives à la diversité culturelle, au programme sur l'hommeet la biosphère et aux réserves de biosphère. En outre, il fautassocier davantage la biodiversité au développement dura-ble dans le cadre de l'enseignement dispensé dans desconditions informelles – initiatives locales impliquant plu-sieurs générations, autorités locales, contextes culturels etreligieux. Il est nécessaire d'élargir le concept de formationpour y associer un certain nombre de modalités de perfec-tionnement (par exemple les cours dispensés par l'entre-mise d'Internet, les dialogues professionnels, la formationen cours d’emploi, les dialogues citoyens, etc.).

Rapporteur : Kiran Chhokar (Center of EnvironmentalEducation, Inde)

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Atelier 8 : Le pilier économique du développementdurable : approches pédagogiques

Coordonnateurs : Manzoor Ahmed (Institut du développement de l'éducation, BRAC University);Gisele Mankamte Yitamben (Association pour le soutien et l‘appui à la femme entrepreneur)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

La crise économique mondiale offre des possibilités impor-tantes dans le cadre de l’EDD : c'est en effet l'occasion d'enapprendre plus au sujet du pilier économique du dévelop-pement durable. La crise et la réponse que nous y apportonssuggèrent que ce pilier économique est le moins développéet celui au sujet duquel on enseigne le moins. De plus, lesparticipants ont souligné que l'étendue de la pauvreté àl'échelle mondiale et la féminisation de ce phénomèneavaient créé une situation d'urgence. L'un des participants asuggéré : « L’EDD est un antidote aux causes de la crise. »

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Plus de 60 personnes venues de 41 pays ont participé auxdiscussions en petit groupe consacrées à cette question. Ilsont rapporté de nombreuses anecdotes au sujet d’initiativeséconomiques prises dans les divers pays sur la base des en-seignements de l’EDD ; mais rares sont celles qui ont rendul'économie plus viable. Il a été suggéré par certains quel'analyse systématique et les études de cas portant sur lesexpériences menées indiqueraient de quelle manière et dansquelles conditions l’EDD pouvait contribuer à rendre les éco-nomies viables. De nombreux exemples, pris dans des pays

différents, ont été présentés, illustrant notamment l'interac-tion entre le développement économique et l’EDD selon desmodalités formelles, non formelles et informelles ; mais lesparticipants sont convenus que, d'une manière générale, lespostulats et les hypothèses ayant servi de base à ces effortset la manière dont les activités avaient été menées devraientêtre examinées plus avant et qu'il était trop tôt pour déter-miner quels modèles donnaient de bons résultats ou pourmesurer ces derniers ».

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Les participants ont souligné que l’EDD devait être dyna-mique et reposer sur des connaissances scientifiques. Deplus, communautés et familles doivent être impliquées. Ilsse sont accordés à dire que la croissance économique de-vait être distinguée du développement économique, dont ledéveloppement humain est une composante essentielle. Lesdébats ont clairement montré qu'il était nécessaire de conce-voir des indicateurs relatifs à l’EDD et de mieux utiliser les in-dicateurs du développement durable. Enfin, les participantsont conclu que les aspects économiques devaient être mieuxconceptualisés dans l’optique de l’EDD.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?Les participants ont insisté sur le fait qu'il était essentiel detransformer le système éducatif afin de faire évoluer les sys-tèmes économiques vers la viabilité. Il est de toute manièreimpératif, pour transformer un système économique, defaire évoluer le système éducatif.

Il a été souligné que nous devions transformer les systèmesde valeurs pour instaurer plus de justice sociale et mettre finà la (sur-)consommation individuelle. Les participants ontdéclaré qu'il fallait définir des valeurs pour une nouvelle éco-nomie viable – une culture de la durabilité. Cela aura des im-plications pour toutes les filières de l'éducation en vue dudéveloppement durable :(a) formelle (Ministères de l’éducation) ;(b) non formelle (entreprises et sociétés) ;(c) informelle (par exemple, les médias).

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Ateliers

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Cela impliquera aussi les réseaux de savoirs, le reocurs à latechnologie adaptée au développement durable et l'appren-tissage tout au long de la vie.

Selon les participants, il est nécessaire de renforcer le dia-logue entre tous ceux qui sont impliqués dans l’EDD et lesprincipaux acteurs économiques, en particulier au sein desentreprises et des gouvernements, mais aussi avec les édu-cateurs spécialisés dans le monde des entreprises, les éco-nomistes et les ONG compétentes. L’éducation ne doit passimplement servir l’(ancienne) économie ; l’EDD doit contri-buer à la transformer grâce à de nouvelles connaissances,compétences et valeurs

Une recommandation pour l’UNESCOLa crise économique que connaît actuellement le mondeentier remet en question nombre d'anciennes pratiques éco-nomiques ainsi que la culture et les valeurs qui leur étaientassociées. On observe aussi une volonté politique plus forted'engager le changement à l'échelle planétaire. Cette com-

binaison de facteurs constitue l’occasion très appréciablepour l'UNESCO, organisme chef de file de la Décennie desNations Unies pour l'éducation au service du développe-ment durable, de parler plus haut et plus fort au nom de tousceux qui participent à l’EDD et de promouvoir une transfor-mation des systèmes économiques et éducatifs qui permettede progresser plus rapidement vers le développement du-rable.

Il faudra pour ce faire créer les connaissances, les compé-tences des valeurs appropriées pour une économie de la du-rabilité en y sensibilisant davantage le public et en lui faisantmieux comprendre l’intérêt qu'elle revêt. Il faudra aussitransformer les divers systèmes d'apprentissage – éducationformelle, formation, perfectionnement professionnel,apprentissage non formel et informel – en les intégrant tousdans le cadre de l'apprentissage tout au long de vie.

Rapporteur : Peter Blaze Corcoran (Florida Gulf CoastUniversity, États-Unis d'Amérique)

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Ateliers

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Le développement durable intéresse tous les secteurs de la société, aussila réorientation de l'éducation pour l’axer sur le développement durableest-elle l’affaire de partenaires multiples. On n’apprend pas seulement lesprincipes du développement durable dans les établissements d'enseigne-ment mais aussi dans de nombreux autres secteurs de la société. Les pro-fessionnels du système éducatif doivent donc se tourner vers d'autresacteurs importants et constituer avec eux des partenariats solides. Du faitque le développement durable est un défi de portée planétaire, les parte-nariats internationaux et l'intégration des initiatives locales et mondialesseront des éléments tout aussi décisifs pour assurer le succès de l'éduca-tion en vue du développement durable. Les participants aux ateliers dontle compte rendu figure ci-après ont cherché à déterminer de quelle ma-nière était possible de forger des partenariats concrets au service del’EDD.

9. Les réserves de biosphère de l’UNESCO, sites d’apprentissage en vuede l’intégration des questions de durabilité locales et mondiales

10.Le rôle du secteur privé dans l’éducation en vue du développementdurable

11.Les médias, partenaires de l’EDD12.L’EDD dans les partenariats Nord-Sud-Sud et Sud-Sud et la coopéra-

tion au développement

Regroupementthématique II :La création de partenariats pour lapromotion de l’EDD

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Atelier 9 : Les réserves de biosphère de l’UNESCO, sitesd’apprentissage en vue de l’intégration des questions dedurabilité locales et mondiales

Coordonnateur : Natarajan Ishwaran (UNESCO)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

Les réserves de biosphère et les partenariats entre ces ré-serves – au niveau national, au plan régional, d'un continentà l'autre et avec des partenaires extérieurs – offrent une contri-bution unique à la Décennie des Nations Unies pour l'éduca-tion au service du développement durable, car ellesconstituent un cadre pour l'apprentissage mutuel à de multi-ples niveaux. Du fait que les principes fondateurs et les ob-jectifs de toutes les réserves de biosphère tirent leur originedu Programme sur l'homme et la biosphère de l'UNESCO, quiporte sur le développement durable, elles permettent d’ins-taurer facilement une coopération et des mécanismesd’échanges de données d’expérience au niveau international.Partant, elles servent de tremplin à un apprentissage inter-culturel du développement durable dont toutes les partiestirent profit.

À problèmes exceptionnels, solutions exceptionnels : lesconcepts à caractère général doivent se traduire par des ini-tiatives concrètes au plan local. Grâce à leurs approches mul-tidisciplinaires, les réserves de biosphère englobent tous lesaspects du système « L'homme et la biosphère », y comprisles modes de comportements humains, plutôt que de nes’attacher qu’aux symptômes, et apportent ainsi des solutionsefficaces.

Les réserves de biosphère proposent unmécanisme essentielpour combiner les approches retenues et les résultats obtenusdans le cadre de la recherche scientifique et des savoirs tradi-tionnels et locaux. Une fois leurs connaissances évaluées, lescommunautés sont autonomisées et peuvent assumer un rôleactif dans le processus du développement durable.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir les échangesinternationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Les partenariats internationaux entre réserves de biosphèredémontrent que nombre d'entre elles font face aux mêmesdifficultés, dans les pays en développement comme dans lespays développés. Comme le montrent les enseignements ti-rés des partenariats dans la pratique, les préoccupations com-munes doivent donner lieu à la recherche de solutionscommunes et les intéressés doivent se rencontrer en per-sonne pour que s’instaure une confiancemutuelle. Les parte-nariats amènent à comprendre que les situations localess'inscrivent dans un tableau plus large. Les partenariats deportée mondiale conduisent aussi à renforcer la solidarité,base sociale du développement durable.

L'éducation en vue du développement durable propose unapprentissage mutuel et continu, par opposition à des coursmagistraux. Les partenaires d'un processus d'apprentissageapprennent les uns des autres (par exemple, les chercheurs etles communautés, dans une optique à la fois participative etdirective). Ce type d'apprentissage repose sur la communica-tion et sur la définition en commun de thèmes de rechercheet d’objectifs pour l’apprentissage. Il est conseillé d'aider lespopulations locales à définir leurs propres options enmatièrede développement durable, car elles acceptentmieux ainsi lesactivités menées à cette fin. Dans les réserves de biosphère,recherches et apprentissage brassent des questions très com-plexes qui exigent une approche systémique, mais aussi desstratégies propres à atténuer cette complexité.

Eduard Müller du Costa Rica recueille les conclusions desparticipants.

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Workshops

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À l'échelle internationale, les exemples sont nombreux de ré-serves de biosphère qui constituent un terrain favorable auxprogrammes d’EDD (formels et informels) et peuvent fairel'objet de recherches ou servir de sites pour des études. Legrand potentiel de ces réserves fait qu’elles présentent elles-mêmes, en tant que régions, un intérêt du point de vue édu-catif (dans un cadre institutionnel, pour des organisations,etc.). Les solutions aux problèmes et les réponses aux défisqui sont appropriées sont diffusées parmi les responsablespolitiques, les scientifiques et les responsables de réserves debiosphère, mais aussi auprès des communautés. En tant que« plates-formes d'apprentissage en collaboration », elles per-mettent l'échange de connaissances et de contenus, maisaussi d'approches et de méthodologies.

La coopération internationale entre réserves de biosphèrepeut également susciter un débat à propos de valeurs et denormes éthiques nouvelles/alternatives qui rendent possiblesde nouvelles options pour le développement durable, commela « réduction durable ».

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Les partenariats sont la base de l'apprentissage – la missionprincipale des réserves de biosphère est d'instaurer ou de ren-forcer les partenariats en faveur de projets et de stratégies liésau développement durable. Les partenariats du Réseaumon-dial de réserves de biosphère fonctionnent à différents ni-veaux – local, avec le secteur de l'éducation et toutes lesparties prenantes locales (qui sont autant de points de départpour l'apprentissage) ; mondial, entre réserves de biosphère.

Ces dernières servent depuis longtemps de tremplin à l'ap-prentissage informel à différents niveaux. La coopération avecle secteur éducatif formel gagnerait cependant à être amélio-rée : il est nécessaire que les acteurs du système éducatif for-mel comprennent mieux le potentiel que recèlent les réservesde biosphère s'agissant du développement des compétenceslocales et pratiques.

Les réserves de biosphère ont déjà permis d'obtenir des ré-sultats importants et l'expérience acquise sert de base à desactivités externes d’EDD; dans certaines d'entre elles, des pro-jets d’EDD sont mis en œuvre; d'autres servent de sites d’ap-prentissage dans l'acception la plus large du terme.Cependant, il n'est guère rendu compte de ces accomplisse-ments ni de cette expérience acquise à l'échelle internatio-nale. Il est urgent de rendre plus visibles et plus disponibles,et ce de façon systématique, tant au sein du Réseau mondialde réserves de biosphère qu'au bénéfice de la DEDD dans sonensemble, les meilleures pratiques et les enseignements tirésde l'expérience. Par conséquent, il est nécessaire de mettre

en place des mécanismes plus efficaces pour rendre comptedu travail accompli et d'utiliser les synergies entre bases dedonnées et réseaux existants. Cela s'applique aussi aux struc-tures nationales et régionales, tels les comités nationaux duProgramme sur l'homme et la biosphère.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Renforcer les partenariats et les synergies entre les réservesde biosphère et les entités des Nations Unies telles que le Pro-gramme des Nations Unies pour le développement (PNUD),le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ou en-core le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et les ré-seaux de l’UNESCO comme les Chaires, les Écoles associéesde l'UNESCO et les Commissions nationales.

Le potentiel que recèlent les réserves de biosphère enmatièrede mise en œuvre du développement durable et de diffusiondes connaissances nécessaires à cette fin doit être mis en re-lief plus énergiquement et au moyen de filières plus diversi-fiées (par exemple, par l'entremise de partenariats privés, descommissions nationales pour l'UNESCO ou au moyen d'uneéventuelle « Année internationale des réserves de biosphère»). Si on les considère aujourd'hui principalement comme dessites propices à l'exécution de stratégies de développementdurable en coopération avec les groupes de populations lo-caux, les réserves de biosphère de « première génération »se concentrent encore sur la protection de la nature et sur larecherche. Elles doivent s’adapter et s’améliorer afin de rem-plir cette fonction tout en étant aussi des lieux d'apprentis-sage au service du développement durable. Les responsablesde réserves de biosphère doivent être plus nombreux àéchanger des données d'expérience, de manière informelleet au moyen de réseaux de coopération formels.

Conclusion généraleLes réserves de biosphère de l’UNESCO sont très précieusesdans le cadre de l’EDD, à l’échelon local et au niveaumondial,en tant qu’espaces propices à l’apprentissage pour lesgroupes de populations locaux, les chercheurs, les gestion-naires, les décideurs et les autres parties prenantes, aucontact les uns des autres. Les enseignements qu’elles déli-vrent quant à la manière de combiner, selon des approchesparticipatives, les savoirs scientifiques, locaux et traditionnelsen vue de faire des choix dans le sens du développementdurable devront être largement diffusés entre 2010 et 2014.

Rapporteurs : Doris Pokorny (Réserve de biosphère de laRhön, Allemagne); Ali Djafarou Tiomoko (Réserve de bio-sphère de Pendjari, Bénin)

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Atelier 10 : Le rôle du secteur privé dans l’éducation envue du développement durable

Coordonnateurs : Katherine Madden (Conseil mondial des entreprises pour le développementdurable); Alex Wong (Forum économique mondial)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

Les participants à cet atelier sont convenus que l'éducationen vue du développement durable contribuait à l'améliora-tion de la qualité de l'ensemble de l'éducation et de l'ap-prentissage, quels que soient le type et le niveau d'éducationenvisagé. Du point de vue des entreprises, entre autres, l'ap-port essentiel de l’EDD a été souligné. Elle est importantepour les entreprises car elle entraîne une amélioration despratiques commerciales et facilite l'évolution vers un déve-loppement durable. De plus, elle permet au secteur privé, àla société civile, aux gouvernements, aux employés et auxsyndicats de s'engager davantage dans le cadre de partena-riats impliquant de multiples acteurs, ce qu'on appelle des «partenariats public-privé améliorés ». L’EDD contribue aussià former une main-d'œuvre et des employés compétents, in-formés et responsables. En outre, elle permet de sensibili-ser l’ensemble des parties prenantes – clients, fournisseurset employés – aux questions de viabilité et aux enjeux qui ysont associés. Cette prise de conscience est essentielle pourque le secteur privé contribue davantage aux efforts menésen faveur du développement durable. Enfin, l’EDD est es-sentielle pour que s’instaure un monde viable, conditionpréalable pour que les activités commerciales soient dura-bles et profitables.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Après avoir fait part de leur expérience individuelle, les par-ticipants ont conclu que le secteur privé était riche de res-sources sous la forme de connaissances en matière dedéveloppement durable et de pratiques associées, suscepti-bles de contribuer à l'amélioration des conditions d'ensem-ble de l'apprentissage et de le rendre plus pertinent dansl’optique d’une économie viable. Ils ont également observéque le secteur des entreprises était parfois disposé à incor-porer les principes du développement durable dans ses pra-tiques. En s'appuyant sur ces dernières et sur l'expériencediversifiée du secteur, on peut réorienter et améliorer lesprogrammes éducatifs et encourager l'innovation. Enfin, ledéveloppement durable pose des problèmes qu’il nous in-combe à tous de régler. Il est donc nécessaire d'intensifierle dialogue entre les gouvernements, la société civile (y com-pris les syndicats) et le secteur privé, c’est-à-dire celui desentreprises.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Les participants ont estimé que, bien que l'engagement dusecteur privé dans les processus de la DEDD soit plutôtlimité ou fragmenté, certaines leçons importantes tirées del'expérience du secteur des entreprises étaient précieuses,tant dans l'optique de la Décennie que dans celle de l’EDD.Les points suivants ont été mis en relief :

• Le secteur des entreprises a enregistré des progrès nota-bles en intégrant ou en mettant en œuvre des pratiques du-rables mais il est fragmenté et la coordination fait défauten son sein.• Les nouveaux défis de portée mondiale rendent nécessairepour les entreprises – c'est-à-dire le secteur privé – d'inté-grer leur action dans le processus de l’EDD afin de jouird'une plus grande liberté de mouvement dans le cadre deséchanges commerciaux.• Le secteur privé doit prendre l’initiative de s’engager au-près de l'ensemble des acteurs impliqués dans l’EDD afind'orienter les processus éducatifs vers la viabilité, c'est-à-dire contribuer à la conception des programmes d'ensei-Erich Harsch présentant une étude de cas.

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Ateliers

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gnement, en particulier aux niveaux secondaire et tertiaireen fonction des besoins des entreprises, en aidant les four-nisseurs locaux à rendre leurs pratiques viables, etc.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Les participants à l'atelier sont convenus à l'unanimité quele secteur privé était un partenaire important dans le cadrede la DEDD. Il dispose de l'expérience, du savoir et des res-sources nécessaires, qu'il faut mobiliser pleinement. L'ateliera été considéré comme une étape positive vers cette mobi-lisation. Parmi les points saillants du débat, on notera la né-cessité de mieux intégrer l'expérience et les connaissancesacquises par le secteur privé/des entreprises dans les activi-tés menées au titre de la Décennie. Une possibilité serait laconstitution d’un organe formel/informel impliquant de mul-tiples partenaires, qui faciliterait la participation du secteurprivé/des entreprises. En second lieu, il a été considérécomme important de faciliter l'échange de pratiques de ré-férence quant à la formation des employés par l'entremisede l’EDD. En troisième lieu, il faut concevoir un cadre pour ladiffusion des résultats de l’EDD : un mécanisme devrait êtreélaboré à cette fin au plan local. En quatrième lieu, il est né-cessaire de procéder à nouveau au suivi, à l’appréciation età l'évaluation de l'apprentissage et de l’EDD. Enfin, les par-ticipants ont acquis la certitude qu'il fallait susciter une de-mande parmi les entreprises afin de stimuler l'innovation en

Thème du débat : comment collaborer plus avant avec le secteur privé ?

matière de prestation de l'enseignement dispensé dans lecadre de l’EDD. En particulier, il a été considéré comme im-portant de songer à encourager le secteur des entreprises àappuyer la création de Chaires EDD, afin de renforcer le vo-let de l’EDD destiné au monde des affaires.

Rapporteur : Santosh Khatri (Bureau de l'UNESCO Hanoi,Vietnam)

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Atelier 11 : Les médias, partenaires de l’EDD

Coordonnatrices : Venus Jennings (UNESCO); Anne Marie Kalanga (Deutsche Welle)

IntroductionL'objectif de l'atelier était de créer des conditions propices àl'établissement de partenariats entre journalistes, d'autresprofessionnels desmédias et les experts de l'éducation en vuedu développement durable afin de mieux faire comprendrel’EDD et de développer la collaboration des partenaires. Troisthèmes ont été examinés : 1) la couverture de l’EDD par lesmédias dans différentes régions du monde ; 2) l'encourage-ment des médias à participer davantage à l’EDD ; 3) la défini-tion d'actions prioritaires dans le but de renforcer le rôle desmédias en tant que partenaires de l’EDD.

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

Les professionnels des médias considèrent généralement leconcept et la pratique de la durabilité comme vagues et d'ac-ception très vaste. Partant, la composante « éducation » dudéveloppement durable représente un obstacle conceptuelet professionnel supplémentaire. Pour compliquer encoreles choses, l'idée de la « durabilité » suscite la méfiance

parmi nombre de journalistes (il est difficile d'en rendrecompte, elle fait appel à un jargon particulier, etc.). Pour lesmédias, l'EDD n'est pas un produit « qui fait vendre », àmoins de trouver un angle qui séduise leur public aussi largeque diversifié. Prithi Nambiar, militante pour l'environne-ment et Directrice exécutive du Centre d'éducation environ-nementale d'Australie, a fait observer que les médias entreétaient bien plus attirés par les articles à sensation ou em-prunts de scepticisme que par les récits qui rendent compted'un processus et reflètent les résultats positifs obtenus.Selon Anne Marie Kalanga, journaliste de République dé-mocratique du Congo, il est difficile de trouver des rédac-teurs en chef de publications à diffusion internationale, qu’ilintéresse de rendre compte des conclusions des conférencesde haut niveau consacrées aux enjeux du développementdurable. Mais la difficulté consistant à vendre un article n'estpas la seule à laquelle les journalistes doivent faire facelorsqu'ils tentent de rendre compte de l’EDD.

Dans les pays où la situation est instable, la plupart des jour-nalistes ne disposent d'aucune protection, n'ont pas accèsaux informations pertinentes ni aux connaissances multi-disciplinaires qui pourraient leur donner la possibilité de sol-liciter un encadrement approprié ou de couvrir enprofondeur les sujets touchant la durabilité. De tels repor-tages peuvent être très complexes, car lorsque la responsa-bilité des autorités est mise en cause, certaines personnespréfèrent rester discrètes et opposent une certaine résis-tance. Les journalistes qui souhaitent quand même publierdes enquêtes approfondies s’exposent donc parfois à desmenaces qui mettent en péril leur sécurité.

Prithi Nambiar a raconté dans le détail son combat pour dé-crire les processus humains, locaux, politiques et écono-miques qui s’étaient déclenchés après que le Gouvernementindien eut refusé d'appliquer les procédures d'examen bienétablies et autorisé une cimenterie à exploiter une carrièrede calcaire sur des terres protégées. Finalement, les médiasnationaux se sont emparés de l'affaire et le Gouvernementest revenu sur sa décision. L'un des nouveaux « enseigne-ments tirés » de cet événement a été le suivant : les médiasqui rendent compte du point de vue de toutes les parties im-pliquées mettent au jour les motifs et les convictions quisous-tendent certaines mesures qui ne sont pas viables surle plan environnemental. De plus en plus, les articles publiésdans la presse internationale brossent un tableau diversifiéde la durabilité et rendent compte d'un large éventail d'as-Une journaliste à la Conférence mondiale

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Workshops

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pects et de points de vue, notamment au gré de reportagesà caractère scientifique. Le fait d’accorder une importanceplus grande à l’EDD dans le cadre de la formation des jour-nalistes pourrait insuffler « une dimension humaine » auxrécits consacrés à l’EDD, ce qui vaudrait mieux que de lais-ser les médias expliquer au grand public ce qu’elle repré-sente en lui faisant la leçon ou en exerçant sur lui despressions.

Andrea Cairola, consultant en matière de liberté d'expres-sion, a cité des exemples illustrant combien celle-ci était im-portante pour les médias, en toutes circonstances. Il aégalement souligné qu'il était crucial que les journalistesobéissent à des normes professionnelles strictes. À l'ère desnouvelles technologies de l'information et de la communi-cation, il faut peut-être les mettre en garde contre une ten-dance à partir du principe que toutes les sources informationsont fiables ; la vérification et l'investigation doivent de-meurer des pratiques essentielles du journalisme.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Les principaux thèmes de discussion qui se sont dégagés autitre de cet objectif de la Conférence ont été les suivants :1) la couverture médiatique accordée à l’EDD et au dévelop-pement durable varie énormément d’un pays à l'autre ; 2) ilarrive que les pressions politiques et les décisions écono-miques (qui échappent souvent au contrôle ou au mandatdes journalistes) aient une incidence sur le degré d'attentionaccordée par les médias à l’EDD et au développement dura-ble; 3) des questions dont ils estiment qu’elles revêtent unepriorité ou une portée plus grandes font que les rédacteursen chef et les décideurs des médias accordent moins d'im-portance à la couverture de l’EDD. L'instauration d'une struc-ture ou d'un mécanisme d'échange d'informations afin defaciliter une analyse comparative des articles consacrés parla presse internationale à l’EDD pourrait conduire à la réali-sation d'études de cas utiles et donner lieu à la mise en placed’un suivi systématique de la couverture médiatique accor-dée aux niveaux national et régional à l’EDD et au dévelop-pement durable.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Il arrive que les journalistes, en particulier dans les pays lesmoins avancés, se heurtent à de nombreux obstacles etpressions lorsqu'ils veulent promouvoir une plus grandesensibilisation à l’EDD. Par exemple, dans certains pays, ilarrive que des journalistes doivent payer pour obtenir les in-

formations dont ils ont besoin pour assurer la couverture del’EDD mais aussi pour accéder aux médias d'information etde radiodiffusion. L'Internet représente aussi une nouvelleforme de concurrence pour les journalistes car les informa-tions publiées sur le Web sont consommées avec avidité parun public qui ne fait pas toujours la différence entre lessources journalistiques et les sources non journalistiques etqui n'est pas toujours en position d'évaluer la compétencedes personnalités qui s'expriment dans les médias. La pro-tection des journalistes et les restrictions concomitantes quisont imposées aux médias qui rendent compte de l’EDD etdes questions liées au développement durable varient nota-blement d'une région à l'autre mais doivent néanmoins êtreabordées de façon cohérente par les médias nationaux et in-ternationaux et les organisations professionnelles. Enfin,avec des ressources économiques limitées, lorsque viennents'ajouter des facteurs tels que l'instabilité politique et lesconflits sociaux/culturels chroniques, les médias ne par-viennent pas toujours à tenir la population informée entemps voulu et l'accès à l'information, pourtant fondamen-tal, est parfois aussi sporadique que l'accès à un autre pro-duit de base : l'électricité. Lorsque les conditions sontpropices, les médias facilitent la circulation de l'informationet servent de tribune à un débat démocratique qui peutcontribuer grandement à la mise en œuvre de l’EDD.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Il est important de repérer un noyau de journalistes expéri-mentés qui sont désireux de couvrir l’EDD et les questionsliées au développement durable et de garder le contact aveceux. Ces personnes devraient devenir une source de sou-tien, d'encadrement et d'expertise pour les collègues dumonde entier. Dans la foulée de cette conférence, il pourraitdonc être utile de réfléchir à la constitution d'un réseau decollègues des médias spécialisés dans l’EDD qui soient prêtsà échanger leurs points de vue et des données d'expérienceles uns avec les autres. Parmi les autres recommandationsformulées par les participants, on peut citer la nécessité pourles établissements du supérieur qui forment des journalistesde mettre davantage l'accent sur l’EDD et d'en assurer lapromotion tout au long des études universitaires. De même,il faudrait familiariser les enfants avec l’EDD dès le primaireet le secondaire ; les journalistes peuvent participer active-ment à ce processus, en mettant des articles consacrés àl’EDD à la disposition de tels publics. Il faut en particulier queles rédacteurs en chef soient plus au fait de l’EDD ; il faudraitdemander à ceux qui ont déjà acquis des connaissances enla matière de les transmettre à leurs collègues. Une compo-sante importante du mouvement en faveur de l’EDD devaitêtre l'appui à l'utilisation de médias parallèles (tels que lesblogs), de stages et de programmes d'enseignement à dis-

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tance qui présentent un intérêt pour les journalistes. Endernière analyse, lorsqu'ils disposent du matériel, de la for-mation et de l'information voulus, les journalistes peuventjouer un rôle de sensibilisation et être des vecteurs dechangement.

Recommandations1. Il ne sera pas possible d'atteindre les objectifs fonda-

mentaux de l’EDD si les médias ne sont pas considéréscomme des partenaires à part entière et traités sur unpied d’égalité aux diverses étapes de la conception, de ladiffusion et de la communication de l'information rela-tive à l’EDD et du contenu de l’enseignement dispensé;

2. Pour que les médias exploitent pleinement leur poten-tiel en tant que partenaires à part entière de l’EDD etdonc, à ce titre, de catalyseurs d'un débat interactif etd'une discussion à tous les niveaux de la société, lesconditions suivantes doivent être remplies (liste non li-mitative) : 1) droit d'accès à l'information ; 2) indépen-dance éditoriale et pluralisme ; 3) liberté d'expression,qui doit être facilitée par l'approche multidisciplinaire etinterdépendante qui préside à l’EDD;

3. La réflexion menée au cours des cinq premières annéesde l’EDD aura porté ses fruits si elle aboutit à une éva-luation et au renforcement des capacités des médias ets’ils sont alors en mesure d'enquêter sur les enjeux etsur les programmes associés à ce mouvement et d’entenir le grand public informé, de le motiver et d’obtenirqu'il s’implique dans les évolutions intéressant toutesles formes d'éducation. Les principes qui guident la for-mation et l'éducation des enseignants devraient égale-ment s'appliquer aux formateurs de futurs journalistes,aux fins de la promotion d’une approche interdiscipli-naire et dynamique;

4. Il est essentiel de sensibiliser le public à l’EDD pourqu'elle trouve un point d'ancrage à tous les niveaux de

Les coordonnatrices de l’atelier vont rejoindre les participants.

la société : c’est d’autant plus important compte tenudes enjeux prioritaires du moment, parmi lesquels l’ap-pauvrissement des ressources naturelles, les problèmesenvironnementaux, les questions de population, lescatastrophes, etc. ;

5. Il faut collaborer avec les médias et avec les réseaux etassociations de communication dans le cadre de l’exa-men et de l'affirmation des principes fondamentaux quisous-tendent l'apprentissage tout au long de la vie, lajustice sociale, l'égalité des sexes et les autres valeurspertinentes qui font partie intégrante de l’EDD.

6. Il faut concevoir et créer des mécanismes appropriés deconception et de partage de l’information avec les par-ties prenantes et les systèmes et organisations média-tiques ;

7. Il faut concevoir, produire et promouvoir un portefeuillede « produits » et de « ressources » à l’appui de l'inté-gration de l’EDD dans les pratiques des médias (parexemple, éducation et formation, programmes d’ensei-gnement et perfectionnement professionnel) et obtenirque tous ceux qui sont en contact avec les médias depar le monde prennent conscience de l'existence del’EDD.

Rapporteur : Craig N. Shealy (International Beliefs andValues Institute, James Madison University, Virginie, États-Unis d'Amérique)

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Ateliers

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Atelier 12 : L’EDD dans les partenariats Nord-Sud-Sud etSud-Sud et la coopération au développement

Coordonnateurs : Mumsie Gumede (Programme régional d'éducation à l'environnement de laCommunauté de développement de l'Afrique australe); Marco van der Ree (Volontaires desNations Unies); Martin Westin (Agence suédoise de coopération internationale au développement)

IntroductionL’objectif de l’atelier était d’examiner le rôle des partenariatsNord-Sud-Sud et Sud-Sud et la coopération au développe-ment et de stimuler leur contribution au renforcement del’Éducation en vue du développement durable (EDD). Pourfaciliter les discussions, quatre axes ont été définis :

1. Recensement des partenariats Nord-Sud-Sud existants ;2. Recueil des enseignements tirés de l’expérience d’ores etdéjà acquise;

3. Recommandations et outils propres à renforcer les parte-nariats ;

4. Constitution de nouveaux partenariats.

Les quatre axes en question procédaient des quatre objectifsde la Conférence. Par souci de continuité, tous les partici-pants ont été encouragés à réfléchir aux objectifs, aux pro-duits et aux documents issus des conférences passées (ainsiqu’à ceux qui sont associés aux conférences à venir), telsque décrits dans le document de l'UNESCO intitulé : Éduca-tion de qualité, équité et développement durable : les quatreconférences mondiales sur l'éducation organisées parl'UNESCO en 2008-2009 reposent sur une vision globale. Àla fin de l'atelier, des recommandations essentielles sui-vantes ont été formulées, qui correspondaient aux quatreaxes de discussion.

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

S'agissant de déterminer la pertinence de l’EDD dans le ca-dre de partenariats et de réseaux, les participants ont estiméqu’elle représentait un outil excellent pour régler les pro-blèmes associés à la coopération au développement en gé-néral. Du fait que les partenariats et les réseaux ont tendanceà être multisectoriels et à réunir plusieurs organisations, ycompris les acteurs issus des secteurs éducatifs formel etnon formel, les participants ont considéré que le l’EDD jouaitun rôle important. Les partenariats Nord-Sud-Sud ont étéconsidérés comme vitaux, en ce qu'ils contribuent à fairecomprendre et apprécier la diversité multiculturelle. Grâce à

eux, il est également possible de prendre plus aisément lamesure de situations diverses, car ils reposent sur une com-munication directe entre les hommes. Autre aspect de lacontribution des partenariats et des réseaux, ils permettentd'exploiter des enseignements et des exemples puisés dansla vie réelle et dans des activités concrètes menées conjoin-tement. Grâce aux discussions, un certain nombre de parte-nariats et de réseaux ont pu être identifiés.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Dans toute forme de partenariat et de collaboration, laconfiance est très importante ! En débattant de ce que nouspouvons apprendre les uns des autres, les participants ontrappelé que nous devions gommer tous les stéréotypes as-sociés aux relations Nord-Sud-Sud, car ils avaient pour prin-cipal effet de ramener les partenariats à un transfert d'argentdu Nord vers le Sud. Or, leurs relations doivent reposer surdes avantages mutuels. À cette fin, nous devons mesurerque l’EDD est comprise différemment selon les pays, recon-naître que, tout comme il existe diverses acceptions duconcept de développement durable, il existe aussi de nom-breuses similitudes d’un pays à l’autre. Cette diversité va depair avec la diversité de notre appréciation des questionsprioritaires.

Lorsque les partenariats et les réseaux d’EDD sont bienconçus, ils permettent d’envisager des questions très di-verses de manière intégrée et globale : on songe à l'eau, à lapaix, l'éducation, au changement climatique, etc.

Nous devons aussi prendre en compte le fait que les parte-nariats n’ont pas tous la même structure : il existe des ré-seaux non formels, mais aussi des types de coopérationstructurée, voire dotée de ressources financières. À l'heureactuelle, il existe des réseaux non formels mais efficaces telsque le réseau du Congrès mondial de l'éducation environ-nementale, qui a vu le jour en 2003. Cependant, il existeaussi des arrangements formels, parfois bilatéraux, quireposent sur l'exécution de projets. Un exemple en est lacoopération entre l'Agence suédoise de coopération inter-nationale au développement (ASDI) et de la Communauté

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de développement de l'Afrique australe (SADC) dans le ca-dre de l'exécution du programme régional d'éducation àl'environnement. Par l’entremise d’Inwent, l’Agence alle-mande de coopération technique (GTZ) entame actuellementl'exécution d'un projet financé en partenariat avec l'Inde,l’Afrique du Sud et le Mexique, qui propose une formationvisant à faire en sorte que l’EDD soit prise en compte de fa-çon plus systématique. L'Université des Nations Unies ap-porte son appui aux Centres régionaux d'expertise enmatière d'éducation en vue du développement durable ; onsonge aussi à la Commission de l’UICN sur l'éducation et lescommunications, mais on pourrait en citer bien d'autresencore.

Nous devrions nous fixer pour objectif d'établir desconnexions entre différents réseaux qui fonctionnent à dif-férents niveaux et ont différents objectifs afin de créer lesconditions d'un échange de ressources entre toutes les ré-gions du monde – entre institutions et entre programmes,mais d'autres combinaisons sont possibles. Les partenairesdoivent œuvrer de concert dans le cadre de l'exécution desprojets. Il est important que nous trouvions des moyens derendre les réseaux et les partenariats plus inclusifs afin queles besoins non satisfaits soient définis une fois pour toutes,compris par tous et que les solutions apportées soient doncadaptées aux conditions locales. Les réseaux sont des outilstrès importants (partenariats entre générations, etc.) pourl’EDD mais aussi aux fins de l’amélioration de la qualité del'éducation. Les participants sont convenus que les ONGétablissaient fréquemment des passerelles entre commu-nautés et gouvernements.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Les participants à l'atelier ont souligné qu'un financementviable était nécessaire, car il ne suffit pas de constituer despartenariats : il faut aussi assurer leur pérennité. Pour queles partenariats et les réseaux fonctionnent bien, il faut qu'ilsdisposent de ressources adéquates et soient donc en me-sure d'entretenir des rapports sur la base de projets ou qu'ilssoient animés par des individus énergiques, dynamiques etdévoués, bénévoles ou rémunérés par des institutions. Si lanécessité première du financement a figuré au cœur des dé-bats, il a également été mentionné que, dans certains cas, ilétait possible que des réseaux fonctionnent efficacementsans ressources financières importantes. Ce type de réseaus'appuie habituellement sur différents médias et outils adap-tés, tels que la radio, Skype, Facebook, etc. pour toucher unpublic plus vaste.

Certains participants ont été déçus par les initiatives repo-sant sur la responsabilité sociale des entreprises ; selon eux,

elles ne sont rien d'autre qu'une forme de publicité. Toute-fois, le seul représentant du secteur des entreprises présentà l'atelier a fait observer que les entreprises aimeraient sou-vent apporter leur contribution mais ne savent que rarementcomment procéder et qu’elles étaient bien entendu à larecherche de projets et de programmes bien conçus et éma-nant d'institutions crédibles. Le cas échéant, les sociétésmultinationales sont plus qu'intéressées par une coopéra-tion avec les acteurs compétents et sont heureusesd'octroyer le financement nécessaire.

Les médias ont été présentés comme un autre partenaire es-sentiel de l’EDD. Cependant, il a été souligné que l’ensembledes journalistes – qu’ils travaillent pour la presse ou sur sup-port électronique – manquait cruellement de moyens pourtraiter des questions liées au développement durable et àl’EDD. Les participants ont donc appelé à l’investissementdans la formation des journalistes et dans la constitution departenariats présentant un intérêt mutuel afin que l'engage-ment des médias en faveur de l’EDD soit efficace.

Enfin, il a été souligné qu'il était nécessaire de renforcer lacollaboration entre les jeunes du monde entier.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

S'agissant de l'avenir, deux facteurs ont été distingués :l'engagement des participants et les recommandations àl'intention de l'UNESCO.

Principales recommandations :Les recommandations ont été classées en deux catégories :de nature générale et spécifiquement adressées àl’UNESCO.

Générales :• Nous nous mettons tous en quête de fonds pour la créa-tion et l’entretien de partenariats et de réseaux Nord-Sud-Sud afin qu'ils deviennent viables.• Nous faisons tous en sorte que les avantages associés auxpartenariats et aux réseaux Nord-Sud-Sud soient mutuelset que tous les partenaires impliqués y trouvent leur inté-rêt.• Nous impliquons les responsables politiques et les expertsdans les projets et les partenariats de sorte que les ensei-gnements qui en sont tirés et les innovations qui sont ap-portées puissent être utilisés à grande échelle.• Les partenariats et les réseaux Nord-Sud-Sud, les réseauxet la collaboration doivent être systématiquement pris encompte au stade de la conception de l'ensemble des pro-grammes et projets d’EDD.• Nous nous employons tous à communiquer des informa-

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

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tions au sujet de ce que nous faisons dans le cadre de nosdivers réseaux Nord-Sud-Sud.

Spécifiquement adressées à l'UNESCO :L'UNESCO doit contribuer à assurer la viabilité des partena-riats et des réseaux en :• Créant un portail qui donne accès à la base de données surles partenariats/réseaux actifs dans le domaine de l’EDD.• Menant des activités de sensibilisation au sujet du Pactemondial afin de créer des possibilités de partenariats dansle secteur privé.

Rapporteurs : Anna Veigel (Commission allemande pourl'UNESCO); Alberto Hernandez Salinas (UNESCO)

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Pour que l'éducation en vue du développement durable (EDD) devienne unaspect central de toutes les activités éducatives, il faut mettre en placedes structures d'appui aux niveaux mondial, national et local. Entre au-tres, cela implique la création de cadres politiques qui rendent possible laprise en compte des questions et des principes associés au développementdurable dans tous les domaines de l'enseignement et de l'apprentissage.La participation active de la société civile est tout aussi essentielle pourobtenir qu’un concept d'acception aussi vaste trouve sa place dans l'édu-cation au sens large. Enfin, la mise en œuvre de l’EDD doit elle-mêmeconstituer une expérience d'apprentissage. Le suivi et l’évaluation des pro-grès doivent donc être une préoccupation importante de toutes les par-ties prenantes. Les participants aux ateliers suivants ont cherché àdéterminer quels moyens seront nécessaires au succès de la mise en œu-vre de l’EDD :

13 Les responsabilités mondiales et les réalités locales, ou commentencourager l’EDD par la voie institutionnelle

14 Le rôle de la société civile dans l’EDD15 Des marges vers le centre : intégrer l’EDD dans les plans d’éducation

et les programmes d’enseignement.16 La formation des enseignants dans le contexte de la DEDD : bilan et

perspectives17 Le suivi et l’évaluation de l’EDD

Regroupementthématique IIILe renforcement des moyens consacrés àl’EDD

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Atelier 13 : Les responsabilités mondiales et les réalitéslocales, ou comment encourager l’EDD par la voieinstitutionnelle

Coordonnateurs : ‘Masaqobela Williams (Ministère de la communication, des sciences et de latechnologie du Lesotho); Tsepo Mokuku (Université nationale du Lesotho); Michel Ricard (mem-bre du Groupe consultatif international de la Conférence de Bonn, ancien Président du Comitéfrançais pour la DEDD); Conseiller : Peter Woods (Ministère de l’environnement de l’Australie)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

L’EDD est un vecteur de l'Éducation pour tous (EPT). Par dé-finition, le développement durable exige l'autonomisation lapleine participation de tous les acteurs concernés. Par consé-quent, l’EPT constitue un cadre nécessaire au succès del’EDD. Celle-ci imprime un élan à la collaboration au niveaulocal, national et international. C'est un vecteur d'inclusiondes jeunes, des femmes, des communautés autochtones etd'autres encore qui sont souvent tenues à l'écart des straté-gies de développement durable. Par exemple, les SocietyDevelopment Colleges du Soudan offre aux femmes une for-mation qui leur permet de gérer des ressources rares. L’EDDn'est pas un élément apporté : c'est un système cohérentdont l'objectif est une éducation de qualité. Elle regroupe denombreux processus éducatifs importants.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Nous devons nous concentrer sur la diffusion des stratégiesde mise en œuvre de l’EDD et œuvrer à l'appui des objectifsque nous nous sommes fixés en la matière.

Mise en commun des ressources, de la technologie et de laformation. Les relations bilatérales qui s’instaurent au niveauinternational au titre des activités d’EDD doivent tendre versla compréhensionmutuelle et la satisfaction de l'intérêt com-mun. Par exemple, les petits États insulaires du Pacifique ontbesoin d'aide pour constituer leurs capacités. Ils bénéficientdes ressources fournies par la Nouvelle-Zélande ; de soncôté, celle-ci exploite cette nécessité et la possibilité qui luiest ainsi offerte d'adapter ses méthodes à un nouveau scé-nario en matière d’EDD. La Commission nationale ougan-daise pour l'UNESCO a instauré des relations bilatéralesavec la Commission nationale coréenne pour l'UNESCO etespère forger d'autres partenariats aux fins de la mise en

œuvre de l’EDD. D'un pays à l'autre, ou au sein d'un mêmepays, la constitution de capacités est facilitée par la collabo-ration entre partenaires, notamment les ministères, lesecteur des entreprises, les organisations non gouverne-mentales et les communautés.

Mise en commun de modèles pour la coordination des ef-forts. Dans de nombreux pays, l'action menée en faveur del’EDD est facilitée au niveau national. Par exemple, en Ou-ganda, la Commission nationale ougandaise pour l'UNESCOjoue dans la pratique le rôle de négociatrice auprès du Gou-vernement, des organisations non gouvernementales et dusecteur privé. Au Japon, des tables rondes ont été organi-sées au niveau ministériel, qui ont réuni toutes les partiesprenantes de l’EDD, l'objectif étant l'octroi de ressourcestelles que programmes scolaires, textes, financement deprojets, formation d'enseignants et partenariats avec deschercheurs et d'autres experts. Pour sa part, l'Australie vientde mettre la dernière touche à son deuxième plan d'actionnational, placé sous l'égide duMinistère de l'environnement.Les fonctionnaires des Ministères de l'environnement et del'éducation travaillent ensemble sur les programmes d’EDD.Un institut de recherche définit les priorités pour la mise enœuvre de l’EDD et le Programme pour des écoles viablescoordonne la mise en œuvre de projets d'apprentissage ac-tif dans tous le pays.

En France, le Ministère de l'écologie, de l'énergie, du déve-loppement durable et de la mer joue un rôle important. Unecommission nationale composée de 60 représentants de mi-nistères, d'entreprises et de la société civile a pour missionde faciliter la collaboration. Un séminaire national est ac-tuellement organisé aux fins de la diffusion d'informationsau sujet de différentes initiatives prises dans le pays en ma-tière d’EDD. Il est pris acte de l'importance de l’EDD dans laconstitution du Lesotho et des stratégies de mise en œuvreont été conçues par l'équipe nationale pour l’EDD. Le Leso-tho participe aussi à la constitution d'un nouveau réseau ré-gional en Afrique australe ; quant au Soudan, il espère aussique la collaboration régionale va se renforcer. Ce type de col-laboration est particulièrement important dans les zones oùl'on enregistre des migrations transfrontières importantes,

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d’où des problèmes de gestion des ressources. Aux Pays-Bas, le Programme d'apprentissage pour un développementdurable est géré par le Ministère de l'environnement ; les au-tres ministères compétents ne se sont pas encore pleine-ment engagés dans la mise en œuvre de l’EDD, ce qui estregrettable tant la collaboration entre les ministères estactuellement limitée. Aux États-Unis d'Amérique, où la pla-nification de l'éducation est décentralisée, la plupart des pro-jets d’EDD qui ont vu le jour jusqu'à maintenant sontexécutés au niveau local ; au niveau national, très peu d'ef-forts ont été consentis pour faciliter la constitution deréseaux entre parties prenantes.

Recherche de solutions communes aux préoccupations sus-citées par les obstacles à la mise en œuvre de l’EDD et mo-bilisation de la volonté politique nécessaire. Certaines de cespréoccupations sont d'ordre juridique. Par exemple, en Inde,ceux qui détiennent des savoirs traditionnels, concernant no-tamment les ressources biologiques, ne sont pas prêts à enfaire profiter des tiers qui n’ont aucun droit officiellement re-connu par la communauté internationale d’en bénéficier. Lerèglement de ce problème juridique accroîtra l'accès à desconnaissances importantes pour le développement durable,ainsi que la participation des populations autochtones àl’EDD. Les demandeurs de brevet doivent être tenus d'obte-nir le consentement éclairé des détenteurs de savoirs tradi-tionnels et conclure avec eux des accords équitables departage des avantages qui découleront de l’exploitation detels savoirs. Il est possible de préparer ceux qui les détien-nent à jouer un rôle dans le cadre des négociations en vue del'octroi de brevets grâce à un programme de formation pro-fessionnelle sanctionné par la délivrance d’un certificat.

D'autres préoccupations tiennent au système scolaire. Laplanification centralisée des programmes est susceptible defavoriser la mise en œuvre de l’EDD à l’échelle d’un pays,mais elle peut également entraver l'adoption de réformes del'éducation nécessaires à cette mise en œuvre. En revanche,dans les pays où la planification des programmes scolairesn'est pas centralisée, il est possible d'adopter rapidementdes initiatives de portée locale mais il peut s'avérer difficilede coordonner les efforts au plan national. L'accès à l'édu-cation est une question de justice sociale. L'éducation infor-melle et l'éducation des adultes sont des facteurs depromotion de l’EDD car elles ouvrent des portes à ceux quin'ont pas eu accès à l'éducation formelle ; par exemple, il ar-rive que les femmes reçoivent localement une formationd'éducatrice en matière de santé et qu'elles doivent faire faceà des problèmes délicats touchant à l'assainissement et àl'hygiène. Les conflits et les guerres à caractère civil ou in-ternational font souvent obstacle à l'éducation formelle etinformelle et à d'autres programmes nécessaires pour le dé-veloppement durable. Les stratégies de règlement pacifiquedes conflits doivent faire partie de tout programme d’EDDdigne de ce nom.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Enseignements tirés de l'expérience : l'importance de lacoordination des efforts a été reconnue ; l'accent doit êtremis sur l’interdisciplinarité ; tous les secteurs de la sociétédoivent être inclus ; à l’heure de l'Internet, les individus sontdes acteurs sur la scène internationale; il faut utiliser les res-sources de l'Internet pour progresser vers la réalisation desobjectifs de l’EDD : par exemple, Facebook pour ce qui estdes objectifs définis pour l’EDD à Dubaï; d'autres types deréseaux importants peuvent voir le jour à l'occasion deconférences, de festivals ou au gré de relations d'encadre-ment ; l’apprentissage social est important.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Il est important de remédier à la compartimentation del’EDD, afin d'utiliser plus efficacement le temps, l'argent,l'énergie et d'autres ressources. Nous devons égalementfaire un meilleur usage des ressources de l'Organisation desNations Unies. Nous devons établir des liens plus étroits en-tre les différents éléments constitutifs de l’EDD dans les ca-dres éducatifs formels et informel. Il est important de tirerdes enseignements des études de cas et des projets de dé-monstration. Lorsque nous faisons connaître des exemplesde réussite très concrets, nous sommes alors en mesure dedépasser le stade de la définition d'orientations pour com-mencer à établir une liste des succès obtenus qui peuventêtre répétés dans d'autres contextes.

Nous devons encourager les entités locales, nationale et ré-gionale compétente à élaborer des structures appropriéespour l’EDD, mais aussi collaborer à l'échelle internationalepour que soient atteints ses buts et objectifs. Nous devonscollaborer pour mobiliser la volonté politique et concevoirdes modèles de sensibilisation appropriée que l’EDD de-vienne une priorité, mais aussi qu’elle serve de plan direc-teur pour l’éducation en général.

Rapporteuse : Rebecca Timson (Education for a Sustaina-ble Future Program, Billings Middle School, États-Unisd'Amérique)

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L'atelier a été l'occasion de mettre en relief le rôle joué par lasociété civile dans le cadre de l’EDD ainsi que sa contributionà la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pourl'éducation au service du développement durable (DEDD). Ilavait pour but d'amener les participants à débattre du rôle es-sentiel de la société civile dans le cadre de l’EDD et à réfléchirdans un esprit critique à sa contribution au renforcement descapacités de tous les groupes d’âge grâce à des dispositifsd'apprentissage formels, non formels et informels.

Les quelques 20 participants étaient principalement issus dela société civile, notamment d'organisations non gouverne-mentales et semi-gouvernementales ; certains d'entre euxétaient issus du monde universitaire de pays d'Europe occi-dentale et d'Asie du Sud-Est. Le premier thème abordé a étéle rôle de la société civile en tant qu'avocate et catalyseur del’EDD. Dans un deuxième temps, les participants se sont pen-chés sur la façon dont la société civile influe sur les respon-sables d’établissements universitaires traditionnels pourqu'ils prennent en compte les questions qui sont au cœur del’EDD. Dans un troisième temps, il a été question de la sociétécivile en tant qu’entité diversifiée : les participants se sont de-mandés quels étaient les points de convergence qui pour-raient permettre de transposer l’EDD sur une plus grandeéchelle et quelles sources de divergences méritaient que lesparties prenantes s'emploient davantage à les aplanir. Enfin,les participants ont débattu de ce que la société civile pourraitfaire dans les cinq prochaines années de la DEDD pour contri-buer à déterminer et à pallier les décalages entre le typed'éducation qui prévaut encore actuellement et celui qu’il estnécessaire demettre en place pour assurer une transition versle développement durable. On trouvera ci-après un résumédes discussions de groupe.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir les échangesinternationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

La société civile repose souvent sur le travail bénévole. Celalui permet d'être autonome et d'exploiter la détermination etla passion des citoyens lorsqu'ils travaillent ensemble, en uti-lisant les méthodes les plus appropriées dans différentscontextes. Il faut que les acteurs compétents de la société ci-vile soient reconnus comme des experts, des facilitateurs etdes partenaires de premier plan pour la DEDD à tous les ni-veaux. Leur capacité de mener de front des activités complé-mentaires avec le concours du gouvernement et des autoritéslocales est unique. La société civile contribue à réorienter et àredéfinir les connaissances de manière à générer de nou-

veaux savoirs. Elle contribue à réunir, approfondir et diffuserles connaissances locales et traditionnelles. Enfin, la sociétécivile peut contribuer à remanier lesméthodologies existantesafin de rendre plus efficace la recherche active déterminée parla demande. L'action de la société civile doit être reconnue etsoutenue car il s'agit là d'une contribution unique à l’EDD.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Les participants à l’atelier ont estimé que la société civile étaità la fois la principale destinataire et la principale avocate del’EDD. Elle met en œuvre des projets concrets et adapte ouutilise les méthodes les plus appropriées dans des contextesdifférents, mobilisant individus et groupes de population. Se-lon les participants, une approche inclusive et participative estessentielle pour que la diversité culturelle et la créativité puis-sent trouver leur place au cœur même des activités menéesau titre de l’EDD. Ils ont conclu que la société civile fusionnaitles savoirs traditionnels et les processus d'éducation non for-melle et l'éducation scientifique et formelle afin de générer etd'exploiter des connaissances nouvelles qui offrent d'autresperspectives, mais aussi de promouvoir l'appropriation parles populations de ce qui constitue leur patrimoine local.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Les participants à l'atelier ont recommandé l'instaurationd'une interface qui présente et diffuse l'éventail complet desbonnes pratiques mises en place au service de l’EDD, en s'at-tachant en particulier à l'apprentissage non formel et infor-mel. Cette interface devrait proposer un dialogue et desconsultations en ligne. De plus, les participants ont recom-mandé d'utiliser et de connecter entre eux les réseaux exis-tants au sein de l'UNESCO, comme les Écoles associées del'UNESCO et les Clubs UNESCO, auxquels il faut octroyer desressources adéquates. Il a aussi été proposé de renforcer lerôle joué par l'UNESCO, organisme chef de file de la DEDD, enparticulier par l'entremise de ses bureaux régionaux et descommissions nationales pour l'UNESCO afin de faciliter etd’appuyer les efforts déployés par la société civile.

Rapporteur : Fumiko Noguchi (Conseil du Japon sur laDécennie des Nations Unies pour l'éducation au service dudéveloppement durable)

Atelier 14 : Le rôle de la société civile dans l’EDD

Coordonnateurs : Sosten Chiotha (Université du Malawi); Zabariah Matali (Groupe de référencesur la DEDD de l’UNESCO)

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Atelier 15 : Des marges vers le centre : intégrer l’EDD dansles plans d’éducation et les programmes d’enseignement.

Coordonnateurs : Alejandrina Mata (Vice-Ministre de l'éducation du Costa Rica); Hannes Siege(Conférence permanente des ministres de l'éducation et des affaires culturelles des Länder enRépublique fédérale d’Allemagne)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du déve-loppement durable (EDD) à l'éducation dans son ensem-ble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

L'éducation en vue du développement durable doit contribuer àimprimer une nouvelle orientation à l'éducation. Pour que cesoit possible, elle doit faire son entrée au cœur même des pro-grammes scolaires et des plans pour l'éducation. Alors seule-ment pourra-t-elle offrir aux apprenants un point de vue tournévers l'avenir sur lamondialisation croissante et sur les enjeux dedemain. L’EDD consiste à doter les apprenants de compétencesqui leur permettent ensuite d'agir de façon responsable. Maiselle est aussi l'occasion de réorienter l'éducation dans son en-semble. En effet, l’EDD est la traduction d'une vision holistiquede l'éducation. C'est une nouvelle forme d'apprentissage, actif,participatif et transformationnel. L’EDD et l’éducation de qualitése renforcent mutuellement, le but étant de permettre aux ap-prenants de développer leur potentiel au maximum. L'un desprincipaux objectifs de l’EDD est l'application du savoir et duchangement aux valeurs et aux comportements. Dès lors, l'édu-cation n'est plus affaire de transmission, mais de transforma-tion.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir les échangesinternationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Pour institutionnaliser l’EDD, les pays ont adopté des approchesdifférentes, avec divers degrés de succès. Plusieurs pays en dé-veloppement ont indiqué avoir rencontré beaucoup d'obstacleset de difficultés pour y parvenir, en raison d'un manque de res-sources et de compétences techniques. Les participants ontreconnu la nécessité d'une coopération Nord-Sud, Sud-Sud etNord-Sud-Sud. Les réseaux régionaux et sous-régionaux demi-nistères, d'établissements de formation des enseignants etd'universités sont à l'œuvre en Afrique (par exemple le Pro-gramme régional d'éducation à l'environnement de la SADC).Le programme ENSA, soutenu par l'Allemagne, prévoit deséchanges entre écoles du pays et de pays en développement :il est prometteur en termes de renforcement des activités axéessur l’EPT dans les écoles et en ce qu'il offre aux élèves et aux en-seignants la possibilité d’acquérir des compétences intéressantl’EDD. Il faut utiliser différentes formes de partenariats et deréseaux, qui impliquent de multiples acteurs. L'appui des mi-nistères au niveau national et des directeurs d'établissementsau niveau local est une condition essentielle. Pour promouvoirl'apprentissage mutuel, l’EDD doit être inscrite au programmedes partenaires qui coopèrent au développement de l'éduca-tion, à la poursuite des objectifs de l’EPT et du Millénaire.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignements enavons-nous tirés ?

Grâce aux efforts menés au titre de la DEDD, la conception dudéveloppement durable a évolué radicalement : elle était envi-sagée en relation avec l'environnement, elle l’est maintenantdans une optique intégrée. De plus en plus, les enjeux et lesconcepts d’éducation à l’environnement, de citoyenneté mon-diale et de développement trouvent leur place dans les planséducatifs et les programmes scolaires ; de plus en plus, la né-cessité d’intégrer l’EDD dans tous les degrés, types, compo-santes et dimensions de l'éducation est reconnue. Nombre departicipants ont souligné que l'on enseignait déjà quelquesbases du développement durable dans certaines écoles maisqu'il fallait encourager et accélérer cette démarche de sorte quel’EDD gagne en visibilité et soit considérée comme une priorité.Le fait d'envisager l’EDD comme le moyen d'acquérir des com-pétences présente des avantages car, dans cette optique, elles'inscrit dans une conception globale du développement dura-ble. Cela ouvre aussi la possibilité d’établir des passerellesentre l’EDD et les matières traditionnellement enseignées.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

L'institutionnalisation de l’EDD doit se faire selon deux axes : sapromotion doit être assurée dans le cadre de l'enseignementdes matières traditionnelles et elle doit être intégrée à tous lesaspects de la vie scolaire. Elle doit être au cœur du programmed'enseignement, qui doit aboutir à l’acquisition de compétencesau sens large – connaissances, aptitudes, attitudes et compor-tements. Le perfectionnement professionnel des enseignantsest vital. Il faut également encourager le recours aux nouvellestechnologies et à l'Internet. Pour s'acquitter de cette tâche, lesenseignants doivent recevoir un appui. L’EDD doit être l’idée-force qui sous-tend l’enseignement de chacune des matières. Ilfaut promouvoir une approche à la fois participative et direc-tive, grâce à laquelle les tenants et les aboutissants de l’EDDsoient correctement présentés à l'ensemble des parties pre-nantes. Il est tout aussi essentiel de mener des recherches afinde déterminer les carences et les obstacles qui constituent unfrein à la généralisation de l’EDD. Il faut octroyer des ressourcesnécessaires au titre des activités menées aux fins de son insti-tutionnalisation. Les participants ont insisté sur le fait que lespays au développement auraient besoin d'un appui à la foistechnique et financier.

Rapporteur : Min Bista (Bureau de l'UNESCO à Beijing)

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Atelier 16 : La formation des enseignants dans lecontexte de la DEDD : bilan et perspectives

Coordonnateurs : Lorna Down (Université des Indes occidentales, membre du Groupe consultatifinternational de la Conférence de Bonn); John Fien (Université RMIT, Australie)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

Les participants ont conclu que l'éducation en vue du déve-loppement durable s'inscrivait dans le cadre de la formationdes enseignants car elle rendait celle-ci plus adaptée à latâche qui consiste à parvenir au développement durable parl'entremise de l'éducation. De plus, elle propose un cadreconceptuel pour la définition des compétences principalesdes enseignants et de leurs formateurs, qui peut aider àaméliorer la qualité de l'éducation. Elle peut favoriser l'amé-lioration de la qualité de la vie des élèves et des enseignantsdans les écoles et au plan local, car elle contribue au perfec-tionnement des enseignants et se concentre sur les valeursappliquées et sur les actions menées localement. L’EDD fa-cilite aussi les échanges d'idées entre disciplines et institu-tions. Elle fait ressortir les principales questions à régler pouraméliorer la qualité de l'éducation en général. Enfin, elle en-courage l'enseignement interdisciplinaire et la pédagogieaxée sur les processus.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Les participants ont conclu que l’EDD donnait de meilleursrésultats si elle était inspirée par la base et modelée entrecollègues. Un autre critère de succès est son institutionnali-sation dans les programmes d'éducation et de formation desenseignants et dans les départements et institutions spécia-lisées dans ce type de formation.

Les participants ont souligné que l'apport des technologiesde l'information et de la communication était extrêmementutile pour les projets et programmes d’EDD. En outre, cesont les approches centrées sur l’apprenant qui fonctionnentle mieux. Il a été souligné que des mesures incitatives se-raient nécessaires pour encourager l'incorporation de plusen plus systématique de l’EDD dans les établissements d'en-seignement. Elles ne doivent pas être nécessairement denature monétaire ni coûteuses. Enfin, les participants ontindiqué que la collaboration avec des institutions extérieuresétait souvent très utile.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Il a été pris note de deux publications intitulées Directives etrecommandations pour la réorientation de la formation desenseignants vers le développement durable6 et Good Prac-tices in Teacher Education Institutions7 (Bonnes pratiquesdans les établissements de formation des enseignants) . Deplus, certains participants ont fait savoir que des réseaux ré-gionaux pour l’EDD avaient été créés dans le cadre desquelsétaient actuellement exécutés divers projets et programmes.Il a été noté que des progrès modestes avaient été enregis-trés quant à la facilitation et à la mise en œuvre de l’EDDdans plusieurs pays à différents niveaux – enseignement etapprentissage individuel, école/institutions, gouvernements,ONG et collectif d'établissements universitaires et non uni-versitaires. Ont été cités des projets réalisés en Inde, en Ja-maïque, Canada, au Pakistan, Cameroun et en Iraq.

Les participants ont mentionné divers enseignements tirésde tentatives de mise en pratique de l’EDD. Plusieurs obsta-cles ont été déterminés, tels que l'absence de mesures d'in-citation financière qui encouragent les enseignants às'impliquer dans l’EDD et un manque de ressources pourl'enseigner. Il a été souligné que l'on manquait souvent d’en-seignants qualifiés, qui soient capables de mener avec suc-cès des projets d’EDD. Les participants ont insisté sur le fait

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que la faible rémunération des enseignants rejaillissaitsouvent de façon négative sur la qualité de l'enseignementdispensé et sur leur motivation.

La refonte en profondeur de la discipline que représente laformation des enseignants, nécessaire pour faciliter l’EDD,demeure semée d'embûches. Il faut consentir davantaged'efforts pour déterminer avec certitude de quelle manièreon peut intégrer l’EDD de manière interdisciplinaire et à di-vers degrés d'éducation et comment faire pression pourqu’elle soit prise en compte dans les réformes des pro-grammes d'enseignement, compte tenu de la concurrenceque lui livrent divers autres modèles/cadres/théories d'en-seignement. Les participants à l'atelier ont déploré que leconcept d’EDD ne soit pas plus clairement défini, ce qui lerendrait plus facile à comprendre. Ils ont conseillé que, dansle cadre des efforts qui seront menés à cette fin, on trouvedes moyens de tenir compte des particularismes qui fontque ce concept est diversement compris selon le contexteculturel.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Les participants ont suggéré les mesures suivantes, consi-dérées comme essentielles :1. Améliorer la communication et le dialogue à propos de

l’EDD, tant localement qu’à l'échelle internationale :• Constituer un réseau international informel à l’inten-tion de ceux qui s'intéressent à l’EDD ;• Faire en sorte que l'ensemble des voix qui s'expri-ment au sujet de l’EDD aux plans local et mondialsoient mieux reliées les unes aux autres et doncmieux entendues;• Encourager la diffusion desmeilleures pratiques et desenseignements tirés de la mise en œuvre de l’EDD ;

2. Améliorer l'élaboration et l'incorporation de connais-sances (contenus et stratégies) en matière d’EDD dansles établissements de formation des enseignants;

3. Faire en sorte que les universités se consacrent davan-tage à l’EDD;

4. S'efforcer d'obtenir que les publications de l'UNESCOse fassent davantage les cours de la réflexion et dutravail mené dans le domaine de l’EDD;

5. Améliorer les recherches menées au sujet de la miseen œuvre de l’EDD afin de combler notre déficit deconnaissance dans ce domaine;

6. Faire pression pour que les résultats des recherchessoient inclus au stade de l'élaboration de politiques/plans pour l’EDD;

7. Inclure l'enseignement de la réflexion sur les systèmes,la gestion des processus psychiques et des valeursdans le cadre des programmes d’EDD;

8. Appliquer en priorité les méthodes créatives, quis'inspirent de problèmes concrets et ont pour but unetransformation;

9. Inclure l'apprentissage social, les processus orientésvers l'action, les démarches démocratiques et les liensavec les communautés dans les programmes d’EDD;

10. Mettre sur pied des conseils nationaux avec pourmission de concevoir un programme d’action communpour l’EDD.

Rapporteuse : Carol Hordatt Gentles (School of Education,University of the West Indies, Jamaïque)

La coordinatrice de l’atelier, Lorna Down, débat des mesuresà prendre.

6 Secteur de l'éducation de l’UNESCO. « Directives et recommandations pour la réorientation de la formation des enseignants vers le développe-ment durable ». Dossier technique N° 2 (2005). Peut être téléchargé à l’adresse suivante :http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001433/143370f.pdf.

7 UNESCO Secteur de l'éducation. “Good Practices in Teacher Education Institutions”.Good Practices N°1 (2007). Peut être téléchargé à l’adresse suivante :http://unesdoc.unesco.org/images/0015/001524/152452eo.pdf.

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Atelier 17 : Le suivi et l’évaluation de l’EDD

Coordonnatrice : Daniella Tilbury (University of Gloucestershire, membre du Groupe d'experts del’UNESCO chargé du suivi et de l'évaluation)

Cet atelier a été l'occasion pour les participants de débattreactivement de questions associées au suivi et à l'évaluation del’EDD pendant la DEDD. Il leur a été demandé de mettre aupoint un scénario et de pratiquer des exercices de simulation,ainsi que de participer à des discussions et à une analyse engroupe8.

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

L’EDD présente un intérêt pour l'éducation en général, et ce àplusieurs titres. Elle est l'expression de la recherche d'unenouvelle vision pour l'éducation : il s’agit d’aider les appre-nants à mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent,au gré d’un apprentissage qui tienne compte des particula-rismes locaux et culturels et repose sur des approches actives,critiques, exploratoires, créatives et centrées sur l'apprenant,mais aussi de remettre en question les pratiques et les a prioriqui font obstacle à l'avènement d'un futur viable. L’EDD prôneune réorientation des systèmes éducatifs, car ceux-ci ne par-viennent pas à doter les apprenants des compétences néces-saires pour progresser en direction de cet avenir plus viable.

La portée de la DEDD est vaste et ses effets potentiels degrande ampleur. Si elle est couronnée de succès, elle pourraittransformer non seulement l'éducation, mais aussi la qualitéde vie de nombres d'habitants de la planète. Pour cette rai-son, il est important de chercher de quelle manière nous pou-vons efficacement suivre les progrès de sa mise en œuvre etnous prévaloir de ses enseignements. Le Plan internationalde mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pourl'éducation au service du développement durable souligneque le suivi et l’évaluation sont non seulement un moyend'apprécier les progrès accomplis au titre de l’EDD, mais sontaussi, en eux-mêmes, des mécanismes de mise en œuvre dela Décennie. Le suivi et l’évaluation vont en effet bien au-delàde la simple mesure d'une performance ; ils sont l'occasiond'amener les parties prenantes à s'engager dans des activi-tés liées en propre à l’EDD. Les cadres conçus pour le suivi etl’évaluation de l’EDD aident à garantir la pertinence et l'effi-cacité des efforts déployés ; guident la planification et la ré-orientation des programmes d’EDD ; permettent de mieux

comprendre la nature des progrès accomplis en matièred’EDD ; améliore les modalités de la prise de décisions et del'adoption de mesures concrètes.

Si le suivi et l’évaluation sont si importants pour l’EDD, c'estparce qu'ils sont en soi des processus d'« apprentissage duchangement » et de constitution de capacités, auxquels lesdivers acteurs concernés prennent part au gré d'un parcourscomplexe : ils doivent comprendre et définir des indicateurs ;apprendre au gré des diverses filières demise enœuvre ; ren-dre compte des progrès accomplis au titre de l’EDD ; poserles bonnes questions afin de procéder à une refonte des pra-tiques existantes ; prendre des mesures pertinentes pourl'avenir.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir les échangesinternationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Le suivi et l’évaluation rendent plus aisée l’appréciation deschangements intervenus mais font aussi ressortir l'impor-tance que revêt la participation d'acteurs dont la culture, lemilieu et l'expérience de l’EDD sont différents au processusd'« apprentissage » qui résulte de la réflexion engagée ausujet des progrès accomplis.

Un suivi et une évaluation efficaces passent donc par le re-crutement de partenaires issus de l'ensemble des secteursconcernés par l’EDD. Ce processus est aussi important quecelui qui consiste à définir un cadre pour le suivi et l’évalua-tion ou des indicateurs pour l’EDD.

Les participants à l'atelier ont observé que les contacts entrepartenaires de pays différents étaient nécessaires aux fins del'échange de points de vue et d’éléments d'expérience, ce quipermet alors de collecter de données qui soient un reflet plusréaliste de l'actionmenée au titre de l’EDD. Ils sont égalementimportants car ce sont des révélateurs des problèmes et deslimites associés aux mécanismes de suivi et d'évaluation,dont il faut prendre acte : Quelles sont les activités qui peu-vent faire l'objet d'un suivi ? Quelles sont celles qui ne s’y prê-tent pas ? Quelles sont les ressources disponibles ? Commentles systèmes de suivi et d'évaluation existants peuvent-il nousaider à évaluer les progrès accomplis ?

8 Pour enrichir le présent rapport, on a puisé dans les analyses contenues dans les articles suivants : Tilbury, Daniella. “Monitoring and Evaluationduring the UN Decade of Education for Sustainable Development”. Journal of Education for Sustainable Development 1(2) (2007): 239-254; Mulà,Ingrid et Tilbury, Daniella. “A United Nations Decade of Education for Sustainable Development (2005-2014): What difference will it make?” Jour-nal of Education for Sustainable Development 3(1) (2009): 87-97.

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Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Un ensemble de données d'expérience et de synthèses pu-bliées dans différents documents de l'UNESCO et dont il a étéfait état pendant l'atelier suggère que la DEDD facilite l'adop-tion de politiques et de stratégies en matière d’EDD, la consti-tution de groupes de travail et la nomination decoordonnateurs, les initiatives de suivi et d'évaluation et l'im-plication de divers partenaires dans les activités menées autitre de l’EDD. Cependant, les participants ont souligné qu'ilétait encore trop tôt pour en tirer des conclusions et détermi-ner si la DEDD avait déjà permis de faire bouger les choses. Ilest également difficile de déterminer avec certitude la valeuret l'impact des initiatives d’EDD qui ont eu lieu pendant la Dé-cennie ou de savoir dans quelle mesure celle-ci a contribué àleur conception. Néanmoins, le moment est bien choisi pours'interroger sur la valeur et sur les prolongements de la DEDD.Les participants se sont montrés conscients qu'il ne seraitpossible d'aller de l'avant pendant le reste de la Décennie quesi les différents partenaires et réseaux concernés agissaientde façon coordonnée.

Ils sont également convenus que le réseau de Centres régio-naux d'expertise (CRE), dont la coordination est assurée parl'Université des Nations Unies, était un bon exemple de ceque la Décennie peut permettre de réaliser. Il existe plus de60 de ces Centres régionaux de par le monde, qui planifient etconçoivent des projets créatifs impliquant des partenariats denatures très diverses.

Toutefois, l’incidence de l’EDD demeure limitée. Bien qu'ilexiste désormais davantage de politiques en la matière et quedes initiatives intéressantes – comme le réseau de CRE – aientété conçues, ressources financières et soutien gouvernemen-tal font toujours défaut ; on ne dégage toujours pas de cor-pus de valeurs culturelles commun à l’appui de l’EDD ; lesenjeux liés au développement durable ne figurent toujourspas au cœur de l'ensemble des secteurs de l'éducation.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

L'atelier avait pour but l'élaboration de stratégies pour la pro-chaine phase de suivi et d'évaluation, sur la base d'une ap-préciation des processus d'apprentissage typiques de l’EDD.Cela veut dire qu'il sera important de cibler les activités desuivi. Les participants ont reconnu que c'était une tâche diffi-cile car il était nécessaire de définir ce qu'on entendait par ap-prentissage et de trouver le moyen de déterminer les typesd'apprentissage qui se traduisaient par des actions propres àassurer un avenir viable, et selon quelles modalités. Par

conséquent, il faudra définir les critères applicables au suivide l'apprentissage novateur – celui qui repose sur l'expéri-mentation, l'investigation et les problèmes concrets. Les par-ticipants ont également souligné que la prochaine phase desuivi et d'évaluation porterait en priorité sur les compétencesen matière d’EDD et sur l'évolution des systèmes de valeurs.

Le suivi et l'évaluation de l’EDD doivent être planifiés et il doiten être rendu compte dans le cadre de consultations impli-quant diverses parties prenantes – non seulement des repré-sentants d’organismes gouvernementaux et de ministères,mais aussi d'organisations de la société civile, d'établisse-ments d'enseignement et du secteur des entreprises – en te-nant compte de la diversité des valeurs culturelles. Celasignifie qu'il sera essentiel de déterminer qui sont les princi-paux partenaires qui devront être impliqués dans cettedeuxième phase, et les diverses manières dont ils pourrontcontribuer au suivi et à l'évaluation. Il faudra donner à des in-dividus et des organisations les moyens d'y prendre part etles motiver à cet effet, afin qu’ils puissent tous faire entendreleur voix. Ils devront être adéquatement formés afin d'acqué-rir les aptitudes et les compétences nécessaires pour procéderà un suivi et à une évaluation efficaces de l’EDD.

La deuxième phase de suivi et d'évaluation devra aussi êtrel'occasion de mettre en place un système précis de recueil dedonnées afin qu’il soit possible de brosser un tableau factueldes types d'apprentissage axés sur le développement durablequi sont proposés dans les diverses régions du monde. Lesparticipants à l'atelier ont eu des suggestions créatives : re-cueillir ces données lors de conférences qui rassemblent dif-férents acteurs concernés; instaurer des systèmes en ligneafin de multiplier les occasions offertes de témoigner; conce-voir des études longitudinales pour mesurer les changementssur une période donnée; rendre compte d'exemples concretsde changement.

Rapporteuse : Ingrid Mulà (IRIS, University of Gloucester-shire, Royaume-Uni)

Les priorités sont définies

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Ateliers

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Le degré d’intégration de l’EDD à l’éducation en général varie en fonctiondes domaines d'enseignement et d'apprentissage concernés. Les exi-gences, les pratiques et les possibilités offertes en matière d’EDD varientelles aussi d'un milieu éducatif à un autre. De plus, lorsque l'on cherche àdéfinir le rôle de l’EDD dans le cadre de l'éducation en général, le plus im-portant est de déterminer comment l’Éducation pour tous (EPT) et l’EDDagissent l’une sur l’autre. Chacun des ateliers organisés au titre de ce re-groupement thématique devait répondre à cette interrogation principale :comment l’EDD peut-elle contribuer à améliorer la qualité des processusd'enseignement et d'apprentissage ?

18 Les synergies et les différences entre EPT et EDD19 De meilleures écoles aux niveaux préscolaire, primaire et secondaire

grâce à l’EDD20 Le rôle de l’enseignement supérieur et de la recherche dans l’EDD21 L’EDD et l’apprentissage tout au long de la vie22 L’EDD et l’EFTP – développer les savoir-faire et les compétences de la

population active

Regroupementthématique IV :L’EDD et les processus d’enseignement etd’apprentissage

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Atelier 18 : Les synergies et les différences entre EPTet EDD

Coordonnatrices : Karin Jahr de Guerrero et Nadja Bleiber (Ministère fédéral allemand de lacoopération et du développement économiques); Khawla Shaheen (UNESCO)

communautés. Près de la moitié de la population de la pla-nète est constituée de jeunes, dont la plupart vivent dans despays en développement. Les possibilités de synergie entreEPT et EDD sont donc nombreuses. En s’inspirant de l’EDD,on peut améliorer la qualité de l’EPT en incorporant leconcept d'apprentissage tout au long de la vie et en repen-sant la façon dont les éducateurs sont formés afin de facili-ter l'enseignement et l'apprentissage sur la base d’uneapproche plus inclusive et participative. Les synergies entreEPT et EDD pourraient aussi permettre de former plus sou-vent conjointement les éducateurs du système formel etceux du système non formel et on pourrait alors s'efforcerd’aplanir les différences entre les objectifs respectifs de l’EPTet de l’EDD. L’apprentissage s’effectuerait alors dans et parles communautés et il serait axé sur elles.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

L’EDD s'adresse à tous mais le plus urgent est d'en faire pro-fiter ceux qui exercent de hautes fonctions et sont le plus àmême d'induire un changement. Les participants ont estiméque l'UNESCO devait encourager ces détenteurs de postesclés à se réunir en leur offrant davantage d’occasions de lefaire, et leur demander de concevoir des stratégiesconjointes EPT-EDD.

Il a toutefois été observé que, jusqu'à présent, l’EDD s'étaitconcentrée sur les pays plus riches que la moyenne, alorsque tous devraient pouvoir en bénéficier. Il est essentiel quel'éducation apporte un appui aux individus et leur permettede subsister. Il a été souligné que l’« EDD n'est pas un luxe,mais une nécessité », tant d'un point de vue éthique qued'un point de vue pratique. Les éducateurs des pays richesdu Nord et ceux des pays en développement du Sud doiventavoir davantage d'occasions d'échanger des idées et deconcevoir des programmes présentant des avantages pourles uns comme pour les autres.

On a consacré un certain temps à l'élaboration de pro-grammes d'action communs pour l’EPT et l’EDD. Plusieursparticipants ont identifié l’EPT à une cible et l’EDD plutôt à un

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

L'idée que les synergies entre l’EDD et l’EPT renforceraientl'efficacité des programmes d'action conçus pour ces deuxinitiatives et présenteraient des avantages pour l’une commepour l’autre a suscité un fort consensus. En particulier, l’EDDpeut contribuer à la réalisation des objectifs de l’EPT car l'ac-cent y est davantage mis sur un apprentissage pertinent, ap-proprié et soucieux du contexte et sur la prise en compte dessavoirs autochtones ou locaux. « Savoir ne suffit pas » :l’éducation est nécessaire pour comprendre, y compris semettre en phase avec les générations futures, pour maîtriserles aspects pratiques, régler les problèmes, mener une ré-flexion critique, exercer une responsabilité et obtenir que lessociétés soient ouvertes à tous. L’EDD accorde une grandeimportance aux valeurs et aux concepts liés à la durabilitéainsi qu’aux processus de réflexion critique et de pratiqueraisonnée, ce qui rejaillit positivement sur l’EPT en termesde qualité. De plus, l'action interdisciplinaire menée dans lecadre de l’EDD dans les domaines des sciences naturelles etsociales peut permettre, dans l’optique de l’EPT, de renforcerla qualité de l'apprentissage et de concevoir des systèmeséducatifs appropriés pour le XXIe siècle. À elle seule, l'édu-cation ne suffit pas pour produire de la « capacité » et fairereculer la pauvreté9, il arrive même qu'elle aggrave ces pro-blèmes, voire qu’elle en devienne une des causes10 ; c'estdonc le type d'éducation dispensé qui importe. Pour cetteraison, il est nécessaire de mettre en place un processuséducatif qui soit transformatif et permette aux apprenantsde mener une réflexion sociale critique et de tenir comptablede leurs actes ceux qui détiennent le pouvoir. Un tel ensei-gnement ne s'adresse pas seulement aux individus maisaussi à la collectivité dans son ensemble.

De plus vaste portée et grâce à ses perspectives plus ou-vertes, l’EDD peut contribuer à « réinventer » l’EPT en la li-bérant des contraintes attachées au système scolaire, parexemple, et en permettant un apprentissage au sein de lacollectivité et avec elle11 et en tissant des liens entre écoles et

9 Amartya Sen : Development as Freedom. Alfred A. Knopf, New York, 1999.10 Voir, entre autres : David Orr : Earth in Mind: On Education, Environment and the Human Prospect, Island Press, Washington D.C., 2004.11 On entend ici collectivité dans son acception la plus large, pas seulement géographique.

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contenu et à une méthodologie. À titre d'exemple, un parti-cipant de Corée du Sud a mentionné que, dans son pays, lesobjectifs de l’EPT avaient été atteints mais qu'il restait unlong chemin à parcourir pour que le soient aussi ceux del’EDD.

Nombre de participants ont estimé que les systèmes éduca-tifs formels actuels empêchaient la mise en place de l’EDDen raison du manque de souplesse de leurs programmesd'enseignement. Il a été souligné qu'il était nécessaire detransformer en profondeur la manière dont l'éducation estperçue. Selon les participants, il n'est pas toujours néces-saire de mobiliser des ressources supplémentaires, maisplutôt d'adopter des approches différentes, par exemple lierétroitement les secteurs formel, non formel et informel. Sidavantage de possibilités sont offertes de tisser de tels liensaux niveaux local, national et sous-régional, le processus ensera facilité.

Les participants à l'atelier ont souligné que la Conférence of-frait aux organisations non gouvernementales, aux gouver-nements, aux communautés et aux organisations du secteurprivé l'occasion de travailler ensemble. Cependant, beau-coup ont estimé que les occasions de le faire étaient encoreplus nombreuses dans le cadre des structures régionales etautres qui existent aujourd'hui, ainsi que, peut-être, par l'en-tremise des Centres régionaux d'expertise.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Les participants ont souligné que, jusqu'à maintenant, l’EDDet l’EPT n'étaient pas intégrées et qu’il fallait donc y remédiersans délai. Une telle intégration doit exploiter les structureset mécanismes existants autant que possible. Certains pays(par exemple ceux de la Communauté de développement del'Afrique australe, qui est dotée d'un protocole sur l’EDD)progressent plus rapidement que d'autres.

Un point de départ positif a été le dialogue EPT-EDD, aussidoit-il être rapidement intensifié par l'UNESCO. L'Organisa-tion peut exploiter le document technique consacré à ce dia-logue12 pour faire avancer le processus. Dans certains pays,il est déjà en cours de mise en place. On songe par exempleà la planification, par le groupe de travail sur l’EDD de laCommission nationale du Royaume-Uni pour l'UNESCO,d’un séminaire d'experts qui sera consacré au document quirend compte du dialogue en question (en juin 2009, auRoyaume-Uni).

La crise financière mondiale actuelle est l'occasion de plai-der avec conviction pour une éducation de qualité (filièresEDD et EPT confondues) car elle met en relief la nécessitépour le monde d'évoluer à la lumière des problèmes aux-quels doit faire face l'ensemble des pays, en particulier lechangement climatique.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Mettre sur pied des structures qui établissent desliens entre les programmes d'action de l’EPT et ceuxde l’EDD tout en prenant en compte leurs caractéris-tiques, leurs objectifs et leurs perspectives propres.

Il est nécessaire de renforcer la collaboration intersectorielleet de nouer davantage de partenariats et donc de mettre enplace et de financer des stratégies et des structures appro-priées. L'UNESCO doit apporter son concours, mais il estégalement nécessaire que les praticiens de l’EPT et de l’EDDsur le terrain jouent un rôle catalyseur. Il faut agir à tous lesniveaux : régional, national, international, à celui des diversorganismes des Nations Unies et au sein de l'UNESCO elle-même. En tant qu'organisme chef de file de l’EPT et del’EDD, la responsabilité de l’UNESCO est importante à cetégard et elle doit donc chercher à exploiter les structuresexistantes.

Principales activités proposéesLes participants ont souligné que les responsables politiquesavaient besoin que les capacités en matière d’EDD soientrenforcées étant donné qu’il était urgent de remédier auxproblèmes que posent le changement climatique et la crisefinancière actuelle. Les fonctionnaires, les membres desgouvernements, les journalistes, les dirigeants du secteurprivé – c'est-à-dire à tous les principaux aux agents de chan-gement – doivent bénéficier de l’EDD. Afin de former un en-semble suffisant de citoyens informés et politiquement actifsqui puissent faire pression sur les responsables politiqueset de proposer une éducation de qualité à tous, il faut aussipromouvoir activement la mise en œuvre de l’EDD dans lesécoles.

Nombre de participants ont estimé que la crise financière ac-tuelle était l'occasion de réexaminer l'optique néolibérale quipréside à la croissance et qui se révèle un échec flagrantlorsqu'il s'agit de traiter des enjeux tels que le changementclimatique et le développement durable, notamment l'élimi-nation de la pauvreté. L’EDD peut constituer un cadre deréflexion sociale critique, qui permette de relever ces défisdu moment.

12 Ros Wade et Jenneth Parker : « EFA-ESD Dialogue: Educating for a sustainable world », UNESCO Education for Sustainable Development PolicyDialogue No.1 : 2008

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Selon les participants, pour que cette entreprise soit menéeefficacement, l’EDD doit jouir d'une plus grande visibilité lorsdes débats sur l'éducation et dans les tribunes de politiques(tant au plan national qu’à l'échelle internationale). À l'évi-dence, l'UNESCO a un rôle important à jouer à cet égard. Elledoit faire campagne pour obtenir des fonds, non seulementpour l’EDD (en particulier au titre du renforcement des ca-pacités, de la formation et de la sensibilisation), mais aussipour l’EPT.

L’EDD devrait figurer à l'ordre du jour des réunions interna-tionales et figurer dans le programme de travail d'autres or-ganismes des Nations Unies. Les participants ont soulignéque l'UNESCO pourrait par exemple susciter l'intérêt de laBanque mondiale pour l’EDD, comme elle l’a fait dans le casde l’EPT, ou assurer une formation au personnel d’agencesde financement internationales afin qu'elles prennent encompte l’EDD dans leur action, comme elle l’ont fait pour laparité les sexes. D'autres partenaires doivent être associés àl’EPT, issus par exemple des secteurs économique et envi-ronnemental, qui puissent entamer une réflexion sur un cer-tain nombre de facteurs qui (outre l’éducation) font obstacleà la réalisation des objectifs fixés.

Il est nécessaire de tisser des liens plus étroits entre les édu-cateurs des secteurs formel et non formel afin qu'ils mettentleurs pratiques et leurs compétences en commun au serviced'une éducation de qualité pour tous et du développementdurable. C'est tout particulièrement important pour les en-seignants et pour les éducateurs. L'objectif 3 de l’EPT (Pro-mouvoir l’apprentissage et les compétences des jeunes etdes adultes) doit être poursuivi dans l’optique suivante : ré-pondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et de tousles adultes en assurant un accès équitable à des pro-grammes adéquats ayant pour objet l'acquisition deconnaissances ainsi que de compétences de la vie courante.Enfin, il a été mentionné que les préoccupations suscitéespar le changement climatique offraient la possibilité d’asso-cier EPT et EDD aux fins de l'atténuation de ses effets et del'adaptation des systèmes sociaux.

Programme de rechercheLes participants ont fait observer que la collaboration entreEDD et EPT devrait être plus étroite et que les établissementsd'enseignement supérieur devraient concevoir des struc-tures et des outils adaptés à l'ensemble des disciplines, quipuissent être utilisé dans le cadre des systèmes éducatifs.Les dispositifs existants de mesure et de collecte de témoi-gnages ne sont pas encore au point et ne permettent pas dedonner un reflet exact de la qualité de l'enseignement dis-pensé ni de l'évaluer et les participants ont été d’avis quedes synergies entre EDD et EPT pourraient remédier à cettelacune. Des indicateurs efficaces permettant de mesurer laqualité de l'éducation devrait être conçus d'ici à 2015. Pour

ce qui est de l’EDD, le Groupe d'experts de l'UNESCO chargédu suivi et de l’évaluation y travaille déjà et des possibilitésde synergies entre EDD et EPT existent. Des programmes derecherche interrégionaux et internationaux permettraient derecueillir des données et des témoignages plus pertinentsd'un point de vue local.

Formation des enseignantsLes deux principaux écueils auxquels on se heurte dans lecadre de l’EPT, à savoir la pénurie d'enseignants qualifiés etla mauvaise qualité de la formation des enseignants danscertaines régions, font que l’instauration de synergies entreEDD et EPT est un impératif. En particulier, il faut donner da-vantage d'occasions aux éducateurs des secteurs non for-mel et informel ainsi qu’aux ONG de prendre part à laformation des enseignants et de contribuer à faire tomberles barrières entre secteurs formel et non formel ainsi qu'en-tre différentes disciplines. Il a également été signalé qu'il fal-lait accorder une attention beaucoup plus grande auperfectionnement professionnel des enseignants dans lesécoles car des programmes centralisés et directifs peuventêtre contre-productifs ou mettre les enseignants en porte-à-faux. Le Réseau international de formateurs d'enseignantsdans l’optique de l’EDD constitué par l'UNESCO pourraitcontribuer à l'établissement de synergies entre EDD et EPT.

Rapporteur : Ros Wade (London South Bank University,Royaume-Uni)

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Atelier 19 : De meilleures écoles aux niveaux préscolaire,primaire et secondaire grâce à l’EDD

Coordonnateurs : Moacir Gadotti (Institut Paulo Freire, Brésil); Jeannette Larue (Ministère del’éducation des Seychelles)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

L’EDD assure la promotion de concepts essentiels pour uneéducation de qualité ou leur donnent de la visibilité. Onpense par exemple au concept de « démarche scolaire glo-bale », d'« éco-écoles » et d'« écoles viables ». Les sites oùils sont mis en pratique sont de plus en plus nombreux.D'autres initiatives qui ont été mentionnées visent à explici-ter certains aspects ou dimensions de l’EDD et à organiserdes activités à leur sujet – ce qui a déjà donné lieu à des ex-périmentations en milieu scolaire telles que les « journéesspéciales à thème », un séjour d'une semaine en forêt, lacréation de clubs scolaires (axés sur la faune sauvage, le jar-dinage en milieu scolaire ou l'agriculture), des projets scien-tifiques à petite échelle – ou à inclure des savoirs locauxdans les programmes scolaires.

Assurément, certaines de ces pratiques existaient avant quela notion d’EDD ne voie le jour et peuvent continuer d'exis-ter indépendamment car elles ont une valeur en soi. Maisles ramifications de l’EDD sont si vastes qu’elles permettentde conceptualiser plus clairement l'ensemble des élémentsconstitutifs de ce que l'on appelle une éducation de qualité.(Ce qui compte, ce n’est pas le « label EDD »). L’EDD a poureffet de renforcer les composantes et les caractéristiquesessentielles d'un enseignement et d'un apprentissage dequalité : le milieu scolaire, les aspects physiques de l'éta-blissement (lieu de récréation, classe, cafétéria, espacesverts, activités culturelles, assainissement, approvisionne-ment en eau, mini-musées, nourriture saine, récolte de l'eau,etc.), les aspects sociaux (accorder toute leur valeur auxcultures dont les élèves sont issus), les liens avec la com-munauté scolaire et les approches interculturelles.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Il est nécessaire de promouvoir des réseaux d'enseignants etd'encourager des programmes d'échanges entre étudiants,enseignants, directeurs d'établissement et associations de

parents, ainsi qu'entre gestionnaires de l'éducation. La priseen compte de la diversité culturelle et des spécificités natio-nales permet de mieux comprendre ce qui fonctionne ounon dans tel ou tel contexte.

Pour soutenir l’EDD, il existe des méthodes originales demobilisation de ressources (en s'appuyant sur des initiativesprises dans les écoles mais aussi en faisant appel à la col-lectivité au sens large, y compris les entreprises privées). Ilfaut également encourager la recherche afin d'enrichir lespratiques et les politiques en matière d’EDD. Les initiativessous-régionales et régionales, prises par exemple par desenseignants, des réseaux de chefs d'établissement, des ré-seaux de recherche, des associations d'étudiants (clubsUNESCO, Réseau du système des écoles associées del'UNESCO), contribuent à l'échange de données d'expé-riences au plan international.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

En premier lieu, nous avons pris conscience qu'il fallait cesserde considérer l’EDD comme « quelque chose de nouveau ».Cela rend en effet plus difficile (principalement pour les pra-ticiens) de faire le tri entre les expériences pertinentes et dedéterminer quelles sont les bonnes pratiques en milieu sco-laire, dont il faut rendre compte. En même temps, l’EDD estun appel au changement. Les connaissances acquises doi-vent être « reconceptualisées ». Il faut envisager l'enseigne-ment et l'apprentissage comme évolutifs et synergiques. Ilfaut enfin réévaluer les besoins en matière d'enseignementpréscolaire.

Cela posé, on a davantage conscience, désormais, de la di-mension interdisciplinaire des pratiques de l’EDD, ce qui estun résultat positif. De même, le rôle crucial joué par les en-seignants et les chefs d'établissement à la poursuite des ob-jectifs de la DEDD au niveau scolaire apparaît de plus en plusclairement, tout comme l’implication des parents et de lacommunauté dans le bon fonctionnement des écoles et laconduite de l'enseignement et de l'apprentissage. Malheu-reusement, la rigidité des programmes scolaires « prescrits» et des systèmes d'examen officiels freine la créativité et

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l’esprit d’innovation des enseignants. Autre obstacle, il fautformer et motiver les principaux acteurs de l’EDD (ensei-gnants et chefs d'établissement) pour qu’ils deviennent descatalyseurs et des promoteurs de pratiques novatrices, à lapoursuite des objectifs de la DEDD.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

La majorité des participants à l'atelier travaillaient pour ungouvernement, ce qui peut donner à penser que les autresparties prenantes (c'est-à-dire le secteur privé) ne s'intéres-sent que modérément aux enjeux associés à la scolarité. Ilfaut les amener à prendre mieux conscience de ces enjeux,car il est nécessaire qu'ils contribuent aux décisions et auxinitiatives qui concernent les établissements scolaires.

Il est également nécessaire de mettre en relief le rôle deschefs d’établissement, qui peuvent faire en sorte que les pra-tiques associées à l’EDD soient intégrées avec succès, pluslargement et plus profondément, dans les activités scolaireset apporter un soutien aux enseignants qui ont besoin d’uneformation (ou d’une remise à niveau), en particulier dans leszones reculées. Pour qu'un établissement scolaire fonc-tionne dans le respect des principes de la durabilité, il faut luioctroyer des ressources financières régulières. C’est la rai-son pour laquelle il faut mener des initiatives de collecte defonds aux niveaux local, national et international.

Pour que l’EDD soit institutionnalisée de manière réelle eteffective dans l'enseignement et dans l'apprentissage, il fautque les matières et les activités qui s'y rapportent soientprises en compte dans la notation, tant celle des élèves quecelle des enseignants, ce qui a pour effet de motiver les unscomme les autres. Les systèmes d'examen et de contrôlecontinu doivent être revus pour les adapter aux pratiques del’EDD. La créativité des apprenants et les initiatives collec-tives doivent être adéquatement récompensées.

Il convient de promouvoir l'exploitation des technologies del'information et de la communication, dont le potentiel estgrand, mais il faut aussi accorder une place suffisante auxcontacts humains réels (entre les diverses parties prenanteset à leur bénéfice), qu'il s'agisse des élèves, des enseignants,des parents, de la communauté – au plan national comme auplan international.

Il faut encourager la collecte et la diffusion d'informationssur des concepts spécifiques tels que les « éco-écoles »(même s'il s'agit là d'une initiative principalement axée surl'environnement) afin de faire mieux connaître les principesqui les sous-tendent et de permettre l'échange de donnéesd’expérience partout dans le monde. Le Réseau du système

des écoles associées de l'UNESCO devrait continuer à jouerun rôle clé à cet effet.

Rapporteur : Edem Adubra (Bureau de l'UNESCO à Win-dhoek)

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Ateliers

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Atelier 20 : Le rôle de l’enseignement supérieur et de larecherche dans l’EDD

Coordonnateurs : Rosalyn McKeown (Portland State University); Yoko Mochizuki (Université desNations Unies, Institut d’études supérieures – formation des enseignants, recherches multidisci-plinaires, innovation et réflexion critique)

Cet atelier était divisé en un certain nombre de sessions, com-portant chacune une série d'exposés de représentants d’insti-tutions du monde entier – brefs, divers et organisés aupréalable – suivis de questions et d’observations de partici-pants.

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du déve-loppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

L'enseignement supérieur est important pour le développe-ment durable, et ce pour trois raisons principales. En premierlieu, les échanges avec des employeurs permettent aux étu-diants d'être au contact direct et quotidien, dans leur travail,de problèmes liés à la durabilité auxquels la société doit faireface. L'ensemble des disciplines abordées dans l'enseigne-ment supérieur permet ce type de connexion. On dit parfoisque le secteur de l'enseignement supérieur représente uneproportion relativement faible de l'empreinte écologique de lasociété, mais qu’il rassemble 100 % des étudiants, aussi lespossibilités et les responsabilités qui en découlent doivent-elles être prises au sérieux. On comprend aisément que lesétudiants se penchent sur ces questions dans le cadre descours qu’ils suivent et d'activités complémentaires qui se dé-roulent sur le campus, mais la manière dont ils peuvent s'ac-quitter de cette tâche utilement et les raisons pour lesquellesils doivent le faire apparaissent moins clairement. Ces incerti-tudes continuent à juste titre de susciter le débat.

En deuxième lieu, les établissements d'enseignement supé-rieur sont investis, plus que toute autre institution, d'une mis-sion de recherche. En un sens, il n'est pas besoin d’insister surce point, car les recherches universitaires et les activités scien-tifiques continueront d'être des composantes essentielles duprogrès social – quel que soit le sens que nous donnons à cetteexpression. Bien sûr, les possibilités de mener des recherchesliées à la durabilité se multiplient, car ceux-là même qui finan-cent les recherches, mais aussi les entreprises et les organisa-tions du secteur tertiaire, comprennent leur nécessité. Il fauttoutefois noter que, si ces recherches couvrent l'ensemble desdisciplines enseignées dans le supérieur, les possibilités demener des recherches interdisciplinaires – et d'en rendrecompte – sont loin d'être exploitées au maximum en raisond'un certain nombre de facteurs : certains sont institutionnels,d'autres tiennent aux disciplines enseignées, d'autres encoresont externes.

En troisième lieu, les établissements d'enseignement supé-rieur entretiennent des relations directes avec des entrepriseset avec la collectivité au sein de laquelle les résultats des re-cherches peuvent être diffusés, des liens établis et un change-ment social opéré – tous éléments cruciaux en ce qu'ilscontribuent à aider la société à se transformer.

Toutes les activités menées dans le supérieur peuvent êtreclassées, d'une manière ou d'une autre, en trois catégories :l'enseignement, la recherche et l'administration. À ces trois ni-veaux, il existe une certaine irrésolution, que l’on peut décrirecomme une tension entre stabilité et changement, certitude etspéculation. Elle est nourrie, d'un côté, par la nécessité impé-rieuse d'archiver, de protéger, d'appliquer et de transmettreles connaissances existantes et, de l'autre, par la nécessité demettre en question ces connaissances, de s'aventurer sur desterritoires inexplorés, de dépasser le simple règlement desproblèmes pour les redéfinir sous tous leurs aspects. À l’heureactuelle, on s’attend à ce que chacun soit amené à faire face,au cours de son existence, à des circonstances nouvelles, ini-maginables, qu’il devra apprendre, d'une façon ou d'une autre,pour le meilleur ou pour le pire, à gérer. Cela signifie que l’ir-résolution engendrée par la dialectique su/non su rejaillit dés-ormais autant sur l'enseignement universitaire que sur larecherche. Qu’untel, à un moment et à un endroit donné, sou-haite que l'accent soit mis sur la transmission des connais-sances et que tel autre insiste plutôt sur la remise en questionde ces connaissances, il n'en reste pas moins que ces deux as-pirations sont aujourd'hui aussi cruciales l’une que l'autre etque l'on ne peut échapper à cette réalité duale. Cette tensionest également caractéristique des sociétés dotées d'universi-tés. De fait, c'est aux universités que les sociétés délèguentune grande part de la responsabilité d'expliquer à ceux qui lesdirigent comment gérer le problème que Jared M. Diamonddécrit dans Effondrement13 : « Choisir entre échouer et survivre ».Comme l'illustre bien son analyse historique, ce choix consistepour l’essentiel à déterminer constamment à quel savoir sevouer et quelles connaissances laisser de côté. Mais on saitdepuis bien longtemps ce qu’implique un tel choix – et cela re-monte à une époque bien antérieure au premier débat sur ledéveloppement durable14.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir les échangesinternationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Il est clair qu'il ne suffit pas de se concentrer sur la nature duchangement opéré depuis que les universités se penchent sur

13 Jared M. Diamond : Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Gallimard, 2006.14 L’analyse exposée dans cette partie du présent compte rendu est inspirée de l’ouvrage de Stephen Gough et William Scott, Higher Education and

Sustainable development: paradox and possibility (Routledge, Londres, 2007).

UNESCO World Conference on Education for Sustainable Development31 March – 2 April 2009, Bonn, Germany

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les questions liées à la durabilité ; il est tout aussi important dedéterminer de quelle manière ce changement a été enclenchéet quels en sont les aspects positifs (par exemple, des mesuresd'incitation et des récompenses qui portent leurs fruits, ou en-core des résultats tangibles) et quels en sont les aspects né-gatifs (par exemple, le coût financier et les possibilitésgâchées). Les participants ont souligné que le contexte, lastructure organisationnelle et les orientations politiques sontdes facteurs importants lorsqu'on cherche à décrire de telschangements et à en rendre compte. Il faut pour ce faire réali-ser des études de cas d'une nature particulière, qui prennentau sérieux le processus de changement. De telles études decas et les comptes rendus des autres recherches menées à ceteffet doivent être rédigés de telle manière que d'autres – dontla culture et le mode d’organisation sont très différents – puis-sent saisir la pertinence du changement survenu et la manièredont il est survenu, en le transposant mentalement dans lecontexte dans lequel ils se trouvent eux-mêmes. Il importeégalement d'envisager la méthodologie utilisée de façon cri-tique, car, dans tous les cas, la manière dont nous découvronsce qu’on nous présente comme un changement est crucialepour que nous le validions.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

D’une manière générale, les participants – venus de diversesrégions – ont présenté de façon positive et réfléchie ce qui esten cours de réalisation et ce qui a été accompli, ainsi que lamanière dont les entraves au progrès sont gérées. Le posi-tionnement unique des universités, qui forment l'ensembledes étudiants de la planète avant que ceux-ci n'embrassentune carrière au cours de laquelle les questions liées à la dura-bilité sont de plus en plus susceptibles d'occuper une place im-portante, signifie que l'incorporation de ces questions auxprogrammes d'enseignement constitue un avantage précieuxpour diverses institutions. Il semble clair qu'un certain nom-bre de modèles propices à l’exploitation de cette chance sontactuellement en cours d'élaboration : l’un d’entre eux, et nondes moindres, consiste à encourager les étudiants – en leurdonnant les moyens de le faire – à travailler auprès d’organi-sations de toutes sortes (organisations caritatives, entités dusecteur public, partenariats, entreprises privées, etc.) afin d'ac-quérir dans le cadre de leurs études (ou en complément) uneexpérience réelle du règlement des problèmes. Plusieurs arti-

cles et ouvrages ont décrit la manière dont les universitésparticipent à ce qui n'est rien moins qu'une nouvelle concep-tualisation du rôle professionnel.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

La nécessité de mener davantage de recherches interdiscipli-naires a été soulignée par de nombreux participants, toutcomme celle de mettre en place des mesures d'incitation po-litique, aux niveaux national et sousrégional, pour les stimuler.Il est tout aussi important d'essayer d'obtenir que les résultatsdes recherches et des avancées réalisées soient diffusés dansdes publications adaptées à chaque secteur et que le lecteursoit explicitement guidé vers les articles concernés, par exem-ple dans des revues spécialisées. Nombre de participants ontconsidéré que les Centres régionaux d'expertise de l’UNU etleur réseau international pouvait contribuer de façon impor-tante à persuader les universités de collaborer et d'établir despasserelles avec les communautés grâce à l'établissement deprogrammes d'action articulé sur des centres d’intérêt com-muns. Un point particulier a été souligné avec vigueur : la di-versité des universités – d'une région à l'autre du monde, voireau sein d'une même région ou d'un même pays. Certaines uni-versités conçoivent leur rôle, leurs priorités et leur structuretrès différemment d’autres établissements du supérieur et, enraison de ces facteurs et d'autres encore. Par conséquent, il ar-rive qu'elles se heurtent à des problèmes liés à la durabilitéqui leur sont propres et sont différents de ceux auxquels d'au-tres universités doivent faire face. Les participants ont concluque chaque institution devait suivre son propre parcours sur lavoie de la durabilité, en fonction de l’évolution de son envi-ronnement et de sa situation. Ils ont ajouté que les universitésde différents pays du monde en étaient à des étapes diffé-rentes de leur gestion des problèmes liés à la durabilité : cer-taines ont acquis une grande expérience en la matière, utilisentdes méthodes sophistiquées et de pointe, alors que d'autresont à peine commencé à y réfléchir. Cet état de fait tient à leurenvironnement et à leur situation du moment, mais il est peut-être néanmoins possible d’y réfléchir de manière rationnelleet conceptuelle afin de les aider à aller de l'avant, ainsi que dedéterminer comment on peut faire prendre conscience à cesinstitutions de ce qu'elles ont déjà accompli en matière dedéveloppement et de ce qu'elles ont encore besoin de faire.

Rapporteur :William Scott (Centre for Research in Educationand the Environment de l’Université de Bath, Royaume-Uni)

Ateliers

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Atelier 21 : L’EDD et l’apprentissage tout au long de la vie

Coordonnateurs : Adama Ouane (Institut de l'UNESCO pour l'apprentissage tout au long de lavie); Liu Yunhua (Institut Shangri-la, Chine; membre du Groupe consultatif international de laConférence de Bonn)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

L'apprentissage du développement durable se poursuit toutau long de la vie et s'inscrit donc dans tout un ensembled'activité d'apprentissages qui peuvent être de nature for-melle, non formelle et informelle. L'objectif ultime est unmeilleur avenir pour tous15 .

Cet atelier a mis en relief la diversité des approches d'ap-prentissage tout au long de la vie, des manières de l’aborderet des intérêts en jeu, ainsi qu'un certain nombre de prin-cipes théoriques et politiques qui sous-tendent la contribu-tion au développement durable de l'apprentissage tout aulong de la vie (CDDAV). Répartis en quatre groupes, les par-ticipants ont débattu de la contribution essentielle de l’EDDà l'éducation dans son ensemble.

Selon le premier groupe, la CDDAV consiste à faire acqué-rir les compétences dont les individus ont besoin pour com-prendre leurs relations avec les autres et avec le reste de lanature et instaurer des formes de citoyenneté qui permet-tent la poursuite de l'évolution parallèle de la nature hu-maine et de la nature non humaine. Les principes de laCDDAV doivent être multidisciplinaires et intégrés ; elle im-plique une réflexion critique et le règlement de problèmes,l’utilisation de méthodes diverses pour l’enseignement etl'apprentissage, ainsi que le recours à des pratiques partici-patives de prise de décision, adaptées au plan local commeà la dimension internationale.

Le deuxième groupe a souligné combien il était importantde faire de l'apprentissage tout au long de la vie une réalité,étant donné que l'on se livre actuellement à une réflexion denature essentiellement sous-sectorielle, qui ne donne lieu àaucune action concrète. La CDDAV ne fait pas appel à descompétences prédéterminées mais à celles qui se font jourlorsque les individus s'attaquent à des problèmes auxquelsleur communauté doit faire face et apprennent les uns desautres. Il est nécessaire de réfléchir à des valeurs, à des atti-tudes, à de nouvelles manières d'apprendre et de changerde comportement. Toutes les compétences sont utiles dans

certaines situations. Il faut donner à chacun la possibilitéd'apprendre tout au long de sa vie et de contribuer à l’édifi-cation de communautés et de sociétés de l'apprentissage.L'apprentissage tout au long de la vie va au-delà du systèmeéducatif pour englober la politique, l'économie, la religion,les médias et la société civile au sens large. Deux des prin-cipes essentiels de la CDDAV sont, d'une part la protection etla conservation des ressources naturelles et, d'autre part, lajustice, la redistribution des ressources pour une sociétééquitable et la responsabilité partagée de l’ensemble de l'hu-manité.

Selon le troisième groupe, la CDDAV consiste à apprendreà apprendre et à créer des dispositions d'esprit et des va-leurs (nouvelles) pour une vie orientée vers l'avenir et à fa-voriser l'acquisition de compétences permettant la maîtrised'approches viables dans l'économie (micro-entreprises,économie informelle) et dans les communautés. Les partici-pants ont estimé qu'il était nécessaire d’énoncer dans destermes aisément compréhensibles les définitions associéesà la CDDAV afin que chacun, pas seulement les experts, ensaisisse la signification.

Pour le quatrième groupe, la CDDAV n'est autre que l'édu-cation pour tous (EPT) étendue à l'échelle de la vie tout en-tière et axée sur le développement durable. Elle consiste àapprendre de façon continue, en se concentrant sur le déve-loppement durable et en gardant à l’esprit que, par nature,la connaissance n’est pas figée dans le marbre mais évolu-tive. Deux principes sont importants : chacun doit êtrecapable de se perfectionner ; chacun doit apprendre à contri-buer à la durabilité. L’EDD ne doit pas s’inscrire dans l'édu-cation formelle, mais se poursuivre tout au long de la vie etinclure l'apprentissage dans des contextes formels, non for-mels et informels.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Au cours de cet atelier, trois études de cas ont été présen-tées, dont on trouvera le résumé ci-après.

Un participant du Bangladesh a souligné que la CDDAV surun mode non formel pouvait combler les lacunes et venir

15 Voir Learning for Sustainable Development, Exploring Learning Strategies Across the Lifespan, d’Antoine Heideveld et Susan Cornelissen. Com-mission nationale néerlandaise pour l'UNESCO / Dutch Institute for Vocational and Adult Education (CINOP) (2008) : 15.

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compléter l'offre de l'éducation formelle. Elle peut permettrede traiter les demandes spécifiques de certaines collectivi-tés qui souhaitent améliorer leurs moyens de subsistance.De plus, elle peut être l'occasion de mettre les apprenantsau contact de certaines activités génératrices de revenus(éducation à l'agriculture viable, à l'eau et l’assainissement,ou encore à la création d'entreprises) et d’établir des liensavec des communautés et d'amener certains de leurs mem-bres à dispenser eux-mêmes certains enseignements.

Un participant de Chine a appelé l'attention sur l'importanceque revêt l'utilisation de la sagesse traditionnelle et des sa-voirs locaux, qui peuvent enrichir l'apprentissage et rendrel'action menée plus appropriée. Les traditions, les conceptsreligieux et les savoirs autochtones comptent parmi les fon-dations les plus solides pour l'édification de communautésviables.

Un participant du Burkina Faso a fait observer que la vérita-ble contribution à une nouvelle vision pour l'éducation ve-nait de la société civile organisée au niveau national. Laferme détermination de l'ensemble des parties prenantes,notamment la société civile, est importante, tout comme lanécessité de prévoir l'allocation de ressources spécifiques àl'éducation non formelle. La CDDAV a pour but la promotionde l’équité, de la démocratie et de la protection de l'envi-ronnement dans le cadre d'une éducation intégrée, inclusive,diversifiée, dispensée dans des cadres aussi multiples quepossible et adaptée à l'expérience de chaque individu.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Les participants à l'atelier ont souligné qu'il était primordiald'adopter une approche intégrée, qui implique différentssecteurs d’activité de la société (éducation communautaire,société civile, médias, religion, culture, économie, famille,industrie, etc.). De plus, ils ont déclaré qu'il était essentielque des possibilités d'apprentissage continu soient offertesà l’ensemble des communautés. Il faut fournir des orienta-tions aux apprenants afin qu'ils sachent où ils peuvent ap-prendre et ce qu’ils peuvent apprendre. Au cœur de l’EDD,on trouve l'idée que l'apprentissage doit être centré sur desvaleurs et sur un contexte local et qu'il faut remettre en ques-tion les contenus prédéterminés.

Les participants ont souligné qu'il était essentiel d'établir dessynergies et des passerelles entre les secteurs formel, nonformel et informel de l'éducation. L'ensemble du processusd'apprentissage, qu'il s'agisse de son contenu, de ses prin-cipes directeurs et de son objectif principal, est axé sur le dé-veloppement durable. Les approches du développementdurable varient en fonction des contextes locaux. Enfin, il a

été souligné que l’EPT devait être axée sur le développementdurable.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

1. L'apprentissage tout au long de la vie doit être la clé devoûte et le principe directeur de l'organisation de la pla-nification des systèmes d'apprentissage, qu'ils soient for-mel, non formel ou informel, l'objectif étant de parvenirau développement durable.

2. Le développement durable dans son acception la pluslarge – qui inclut valeurs, normes, cultures et traditions –est le contenu même de l'apprentissage tout au long de lavie ;

3. L'apprentissage tout au long de la vie en faveur du déve-loppement durable s'articule sur des processus d'appren-tissage, qui vont de l'apprentissage de l'action à celui duchangement ;

4. Des structures d'appui doivent être instaurées et des pos-sibilités offertes pour que ce type d'apprentissage puissese concrétiser ;

5. Tous les types d'apprentissage, y compris l'apprentissagenon structuré et non hiérarchique, doivent être valorisés etreconnus.

Rapporteuse : Astrid Hollander (Bureau de l'UNESCO àSantiago)

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Ateliers

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Atelier 22 : L’EDD et l’EFTP – développer les savoir-faire etles compétences de la population active

Coordonnateurs : Rupert Maclean (ancien Directeur du Centre international de l'UNESCO pourl'enseignement et la formation techniques et professionnels); Harry Stolte (Inwent – CapacityBuilding International); Dagmar Winzier (Office fédéral allemand pour la formation profession-nelle)

Objectif 1 de la Conférence : Mettre en évidence lacontribution essentielle de l’éducation en vue du dé-veloppement durable (EDD) à l'éducation dans son en-semble et à la qualité de l’enseignement dispenséPourquoi l'EDD est-elle pertinente ?

Le secteur de l'enseignement et de la formation techniqueset professionnels (EFTP) est important et pèse directement –par l'entremise de tous ceux qui en sortent diplômés – sur ladurabilité de la société, de l'économie de l'environnement ;il contribue donc de façon essentielle au développement du-rable. À mesure que le nombre des étudiants formés aug-mente, le secteur gagne en influence. L’EDD s’appuie surl’EFTP pour enseigner des valeurs, la déontologie, des com-pétences en matière d'apprentissage tout au long de la vieainsi que des connaissances et des compétences profes-sionnelles, l’objectif étant que ceux qui en sont dotés adop-tent des pratiques viables sur leur lieu de travail. En outre,l’EFTP contribue pour beaucoup à accroître la viabilité descommunautés car, grâce à elle, les individus sont mieux ar-més pour trouver un emploi et leur compétences en matièrede création d'entreprise les orientent vers des emplois indé-pendants, voire la création d'emplois.

Objectif 2 de la Conférence : Promouvoir leséchanges internationaux à propos de l’EDDQue pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Les bonnes pratiques utilisées dans différentes régions,comme les « compétences générales » (Afrique du Sud), l'in-clusion des valeurs (Chine) et la formation d'enseignants auxdivers modèles d’EDD (Australie et Hong Kong) doivent êtreconnues des praticiens de l’EFTP partout dans le monde.L’UNEVOC peut être considéré comme une structure appro-priée pour faciliter ce processus. Les résultats des projets derecherche doivent être communiqués, l'accent étant mis surles différences de contexte culturel. Cependant, il faut aussiidentifier les problèmes communs, qui constituent la basede l'élaboration d'approches stratégiques. Il est nécessaired'intensifier les échanges aux niveaux régional et interna-tional en ce qui concerne les enjeux suivants : ce que l’EDDreprésente pour l’EFTP ; comment modifier efficacement les

programmes de l’EFTP et la réglementation de la formationqu’elle dispense pour les adapter à l’EDD ; comment inclurel’EDD dans la formation dispensée aux enseignants dans lecadre de l’EFTP et comment qualifier des formateurs à l’EDD.

Objectif 3 de la Conférence : Dresser un premier bilande la mise en œuvre de la DEDDQu'avons-nous réalisé à ce jour, quels enseignementsen avons-nous tirés ?

Il existe une conception commune du rôle de l’EFTP et del’EDD et, dans une certaine mesure, le public connaît l'exis-tence des concepts et des enjeux qui y sont associés et il ena une compréhension uniforme. Plusieurs articles et ou-vrages ont été publiés sur la question et il se met actuelle-ment en place une communauté de pratique de l’EFTP et del’EDD. Un certain nombre d'initiatives intersectorielles et in-terrégionales ont vu le jour. Cependant, il est difficile d'éva-luer leur efficacité. Il est nécessaire d'assurer un suivi,d'évaluer et de rendre compte, mais il l’est tout autant deconcevoir des indicateurs de succès.

Les participants ont souligné que nous devrions aller plusvite et agir sur une plus grande échelle. Il faut adapter lesstratégies et pratiques aux contextes locaux, la formationdes enseignants doit être améliorée et l'accès au matérielpédagogique, aux études de cas, aux conclusions des pro-jets pilotes et aux documents existants facilité. Il est néces-saire d'améliorer les techniques de promotion de l’EFTP etde l’EDD et de procéder à l'évaluation des pratiques et defaire connaître les meilleures d’entre elles.

Objectif 4 de la Conférence : Élaborer des stratégiespour la suiteQuels sont nos prochains objectifs ?

Les participants ont insisté sur la nécessité d'encourager lesgouvernements à s'employer davantage à accroître la placequ’occupe l’EDD dans le cadre de l’EFTP et à concevoir despolitiques nationales à l'appui de cette initiative. Un largeéventail de partenaires devrait être mobilisé, qui œuvrentensemble à la poursuite des objectifs de l’EDD dans le cadre

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de l’EFTP. Il faut aussi établir des partenariats pour que lesactivités menées dans le cadre de l’EFTP soient plus orien-tées vers l'action.

La coopération avec l'industrie, le commerce et l'artisanat(soit les grandes industries et les petites et moyennes en-treprises) devrait être encore intensifié. Il faut concevoir desprojets pilotes, des centres d'excellence et des ateliers deperfectionnement à l'intention des enseignants et des for-mateurs. Les participants ont souligné qu'il fallait mettre da-vantage l'accent sur la constitution de capacités et sur laformation du personnel en charge de l’EFTP. Il est urgent deconcevoir d'autres supports pédagogiques, comme parexemple des logiciels multimédias interactifs pour l’EDD.

Les participants ont déclaré qu'il convenait de mettre da-vantage en relief l'importance des valeurs véhiculées parl’EFTP, s'agissant en particulier de la déontologie et de la res-ponsabilité des entreprises. En outre, il faut mettre au pointune série de messages essentiels, qui, une fois adaptés etinterprétés, puissent être appliqués à divers contextes cul-turels. Enfin, il est important de procéder à des ajustementsdes modalités d'évaluation utilisées dans le cadre de l’EFTPafin d'y adjoindre des modalités d'évaluation propres àl’EDD.

Rapporteuse : Margarita Pavlova (Griffith University, Aus-tralie)

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Ateliers

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Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Ateliers-projets

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Voulez-vous pédaler sur votre vélo d'appartement jusqu'à ce que de l'électricité ait été générée enquantité suffisante pour vous permettre d’utiliser votre ordinateur pendant cinq minutes ? Fairel’expérience de ce que l'approvisionnement alimentaire viable veut dire, puis manger sans atten-dre ? Être à la barre d’un navire sur le Rhin tout en prélevant des échantillons d'eau ? Participer àla discussion organisée lors d’ateliers tenus pendant une conférence scolaire ? À moins que vousne préfériez apprendre à reconnaître les plantes par leur odeur dans un jardin aromatique ?

Ateliers-projets : l’expérienceconcrète de l’éducation en vue dudéveloppement durable

Même si elle colle à la réalité, l'éducation en vue du dévelop-pement durable se décline selon des modalités très variées,comme plusieurs participants à la Conférence mondiale ontpu en faire l'expérience de visu au cours de l'après-midi de ladeuxième journée de la Conférence. Dans le cadre d’ateliers-projets d’EDD, ils ont été invités à des excursions dans Bonnet aux environs. En préparation, les organisateurs de plu-sieurs de ces projets – dont la plupart avaient été reconnuscomme projets officiels de la DEDD par la Commission natio-nale allemande – se sont réunis pour réfléchir à leursméthodes d'enseignement et d'apprentissage et élaborer unprogramme interactif à l'intention des participants à laConférence.

Les ateliers-projets étaient un moyen d'élargir l'horizon duprogramme de la Conférence, en invitant les participants àfaire l'expérience de ce que l’EDD veut dire dans la pratique etd'échanger des opinions demanière interactive. Ils ont joué àdes jeux, se sont livrés à des essais et à des expérimentationsen petits groupes, puis, en prise directe sur le réel, se sont at-taqués à certains problèmes de façon constructive. Les re-présentants du projet allemand ont décrit les conditions danslesquelles il avait vu le jour et serait mis en œuvre, ainsi quele concept qui se cachait derrière cet exercice pratique. Lesdiscussions ont permis d’aborder les différentesmodalités demise en œuvre de l’EDD en fonction du pays et les possibili-tés d'échange de modèles de bonnes pratiques. Les ateliers-projets ont ainsi contribué en particulier à la réalisation de l'undes objectifs de la Conférence, à savoir la promotion deséchanges internationaux.

Au titre du regroupement thématique I, « La pertinencede l’EDD face aux grands défis du développement du-rable », des ateliers-projets ont été consacrés à l'eau, à la di-versité biologique et aux forêts. Certains participants ont

prélevé des échantillons de l’eau du Rhin à bord de la Bur-gund, navire demesure et de recherche, puis les ont analyséspendant une session d'instruction, pendant que d'autres par-ticipants, au Musée régional du Rhin, à Bonn, apprenaient dequelle manière le thème de l'eau est traité dans différents do-maines éducatifs. Il en est ressorti que, dans les pays qui ontdes difficultés pour s'approvisionner, la nécessité d'économi-ser l’eau était perçue beaucoup plus clairement qu'en Europe,où il faut souvent insister encore et encore sur cette nécessitéet apporter maints éclaircissements à son propos avant que lapopulation ne s’en pénètre vraiment. De nombreux pays ac-cordent à l'eau, la ressource vitale, une importance culturellebeaucoup plus grande qu'on ne le fait en Europe.

À bord de la Burgund, navire de recherche

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Au jardin botanique de l'université de Bonn, on a cherché àdéterminer comment la diversité biologique pouvait être in-tégrée dans le travail éducatif, notamment grâce à des visitesde zoos, de musées et de jardins botaniques. En s'appuyantsur l'exemple de la culture du café et du cacao, on a décritclairement les processus de production. L'accent a égalementété placé sur les savoirs traditionnels relatifs aux effets desplantes.

Les participants aux ateliers-projets sur les forêts ont fait unepromenade dans la forêt de Kottenforst, près de Bonn, pen-dant laquelle ils ont utilisé le système de positionnement glo-bal ; au gré de plusieurs postes d'apprentissage, ils ont puexaminer des matériaux naturels et des cartes informatives.Ils ont débattu des corrélations qu’il était possible d’établir en-tre l'éducation à la forêt et l’EDD, au moyen de divers outilspédagogiques et d’un ensemble de cours conçus à l'intentiondes éducateurs spécialisés dans les forêts. En particulier, lesdiscussions ont révélé que le fait de se concentrer sur lemonde pris dans sa globalité – à l'exemple des forêts – étaitpositif et elles ont mis en évidence le potentiel éducatif ducontact direct avec la nature.

Au titre du regroupement thématique II, « La créationde partenariats pour la promotion de l’EDD », des ate-liers-projets ont été consacrés à la coopération internationaleet à l'ancrage de l’EDD dans l'enseignement supérieur, ainsiqu’à la justice à l’échelle mondiale. Lors des deux ateliersconsacrés à l'enseignement supérieur, les participants à laConférence se sont entretenus avec d'anciens participants àun programme allemand destiné aux pays du Sud, quiavaient auparavant assisté à un cours sur l’EDD dispensé enété dans des universités allemandes. Des discussions ani-mées ont porté sur la manière dont les universités relèventavec détermination les défis associés à l’EDD et dont ellespeuvent être restructurées dans le respect des principes dudéveloppement durable. En particulier, il a étémontré qu'il nesuffisait pas de régler la question du contenu de l'enseigne-ment et de la recherche, mais qu'il fallait en outremodifier lesprocessus d'apprentissage et les structures universitaires.L'évolution desmentalités requise à la lumière des problèmesposés par le développement durable, pourrait à l'avenir confé-rer un nouvel élan à l'enseignement supérieur. Dans les uni-versités, les questions intéressant l’EDD pourraient êtreintégrées dans de nouvelles formes d'apprentissage, commel'apprentissage en ligne, et ce dès le départ.

À l'aide d'une table sur laquelle avaient été disposées di-verses collations, on a décrit le petit déjeuner de différentespopulations dumonde et on a pu démontrer concrètement ceque sont la pénurie alimentaire et le mauvais équilibre nutri-tionnel. Les participants ont débattu de ces questions avec lesgagnants d'un concours scolaire sur la diversité biologiqueenvisagée dans une perspective globale et avec des écolierset des enseignants qui avaient échangé des vues avec les ex-perts d'autres pays aumoyen de forums de discussion sur In-ternet. Les participants se sont ensuite glissés dans la peau,qui d’un chômeur, qui d’un pilote de ligne, qui d’un handi-capé, et ont pu juger par eux-mêmes des domaines de la so-ciété où leur personnage fictif pouvait intervenir. Ils ont été

Discussion sur la diversité biologique au jardin botanique

©Bundeam

tfürNaturschutz/SaschaZiehe

©Querwaldein/A

nnetteEberth

Apprendre dans la forêt

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d’avis que de tels projets et méthodes gagneraient à être en-core développés dans le système éducatif. En outre, il a étésouligné que, dans ce type de projet d'apprentissage inter-culturel, les deux parties bénéficiaient de leur coopération.

Au titre du regroupement thématique III « Le renforce-ment des moyens consacrés à l’EDD », les ateliers-pro-jets ont abordé la question de la possibilité d'apprentissage endehors de la classe. À cette fin, un atelier a été consacré à l'ap-prentissage grâce aux méthodes multimédias. Deux ateliersont porté sur les possibilités d'apprentissage informel dans lecadre d'expositions ou dans la nature, ainsi que sur l'appren-tissage expérimental. L'apprentissagemultimédias a été com-pris comme une forme d'apprentissage interdisciplinaire etautonome. Les participants ont pu réaliser des expériences àpartir de l'eau courante dans un laboratoire. Plusieurs postesde travail ont rendu possible l'apprentissage autonome à pro-pos de l'approvisionnement en eau, de la responsabilité pourl'eau, de la signification culturelle de l'eau et de la qualité del'eau. Une fois encore, les participants ont pu réaliser leurspropres expériences. Le travail à base de visualisations et demétaphores et la nécessité de comprendre le contexte danslequel on évolue et la notion d'interdépendance ont été consi-dérés comme particulièrement importants.

L'apprentissage informel en environnement extrascolaire aété rendu tangible dans le cadre de deux des ateliers-projets.Dans un jardin à l'échelle de la planète, représenté sous la

forme d'une carte du monde, on a représenté de manière fa-cile à comprendre pour les enfants comment on cultive desplantes et comment on élève des animaux dans toutes lesparties dumonde. Grâce à un jackalope – créature de légendebavaroise qui a le corps d'un lièvre, les bois d'un cerf et desailes – dissimulé parmi plusieurs animaux locaux, il a été dé-montré que, lorsqu'on se promène dans la nature, il faut êtreobservateur et se garder de prendre tout ce qu’on voit pour ar-gent comptant. Au moyen d'expériences avec l'énergie, lesparticipants ont pu voir combien de temps il leur faudrait pé-daler sur un vélo d'appartements afin de produire une éner-gie suffisante pour alimenter un ordinateur et mesurer ladifférence entre la consommation d'électricité d'ampoules àincandescence et d'ampoules à basse consommation. Ils ontdécouvert qu'on pouvait peindre avec de la terre et créer desimages colorées en se servant de différents types de sols etque cette activité n'était pas réservée au jardin d'enfants.L’EDD a ainsi été rendue tangible, tout comme elle l’a été parun podcast sur la gestion écologique des écoles ou encoredans le cadre d'un jardin aromatique, où l'on peut humer lasenteur des plantes. Dans un musée consacré à l'énergie,l'humanité, à la nature et à la technologie dans la ville, on afait la démonstration de possibilités d'apprentissage extras-colaire. Une expédition climatique a également été présen-tée, qui a été l'occasion de comparer des images retransmisesen direct par satellite avec d'anciennes photographies et pourles participants de visualiser, mais aussi de ressentir, la réalitédu changement climatique.

Un débat sur la justice mondiale autour d’une table sur laquelle sont disposés des petits déjeuners de différents pays

©Welthungerhilfe/R

eginaRiepe

Ateliers-projets

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Les ateliers-projets organisés au titre du regroupement thé-matique IV, « L’EDD et les processus d’enseignementet d’apprentissage », ont mis l'accent sur l'enseignementprimaire et secondaire, l'éducation au stade de la petite en-fance et la formation professionnelle. Le réseau allemandd'Écoles associées de l'UNESCO a présenté une plate-formeInternet au moyen de laquelle des enfants du monde entieront échangé leurs points de vue sur l'éducation, l’environne-ment et les questions sociales. Grâce à cette plate-forme, lesparticipants à la Conférence ont pu faire directement l'expé-rience de l'apprentissage mutuel interculturel couplé à l'ac-quisition de compétences en informatique, essentielles dansle cadre des communications quotidiennes entre membres.Dans une cour d'école, grâce à un véhicule électrique et à unecuisinière solaire, le thème du forum Internet – les énergiesrenouvelables – a trouvé deux illustrations concrètes. Unguide produit par des enfants à l'intention des handicapés etune exposition consacrée à un élevage organique de crevettesont été l'occasion d'aborder le thème de la justice au plan lo-cal et à l'échelle mondiale. Le programme s’est terminé parun buffet « durable » qui avait été préparé par les étudiants enéconomie domestique, et dont l'intérêt n'était pas unique-ment culinaire.

La réunion préparatoire organisée en vue de la Conférence in-ternationale des enfants et des jeunes pour l'environnement,qui se tiendra au Brésil en 2010, a elle aussi été émaillée dediscussions animées. Des enfants avaient passé toute une se-maine à concevoir des projets axés sur l’EDD, l'un d'entre euxdevant être mis en œuvre dans leur école. Avec les partici-pants à la Conférence, ils ont examiné les premiers résultatsobtenus et les idées suggérées dans le cadre d’ateliers inter-disciplinaires. On s'est penché sur les projets consacrés àl'économie d'énergie et aux énergies renouvelables, les deuxseuls qui avaient été mis en œuvre jusqu'alors, ainsi que surdeux nouveaux projets, consacrés l’un à la coopération so-ciale et l’autre au règlement des conflits. Les résultats ces dé-libérations ont été inclus dans les documents préparatoiresétablis aux niveaux national et international en vue de laConférence internationale des enfants et des jeunes pourl'environnement.

L’apport de l’EDD dans le cadre de la formation profession-nelle est important, tant pour les étudiants que pour les en-treprises dans lesquelles ils travaillent, car les économies deressources ont une valeur commerciale en propre. L’EDD peutaussi être divertissante, comme on a pu le constater lorsquedes étudiants en formation professionnelle ont présenté unprojet exécuté en collaboration avec différents corps de mé-tiers, qui consistait à bâtir unemaison dans l'optique de la du-rabilité. Grâce à l’EDD, les entreprises peuvent elles-mêmesdevenir des centres d'apprentissage.

Les participants à la Conférence ont alors pu se glisser dansla peau d'un élève de maternelle en travaillant aux côtés de

jeunes enfants à des postes d'apprentissage permettant lacuisson de pain à feu direct ou la production d'objets artisa-naux à l’aide de pierres et de produits naturels, l'idée étantque chacun agisse de sa propre initiative. La corrélation entreapprentissage et jeu, et pas seulement dans le cadre de l'édu-cation de la petite enfance, est apparue clairement.

Des discussions organisées dans le cadre de ces ateliers ontnotamment permis d'établir que la combinaison de l'appren-tissage grâce à l’expérience pratique, au divertissement et àdes jeux qui sont une source d'inspiration était une bonnepratique. Il est toujours profitable, en cours d’apprentissage,demener des expériences, de toucher des objets, notammenten dehors de la classe, dans la nature ou dans un cadre édu-catif informel. Il a également été considéré comme importantde solliciter le concours de la population locale pour l'exécu-tion de projets sur le terrain.

Une large part de discussion a été consacrée à la deuxièmemoitié de la DEDD qui, selon les participants, doit être mise àprofit pour diffuser des projets modèles auprès du grand pu-blic. Le passage de la bonne pratique à la pratique généraledoit être accompli. Pour y parvenir, on peut s'appuyer sur unpôle international d'échange de bonnes pratiques. Les parti-cipants ont estimé que les différents cadres institutionnels im-pliqués rendaient nécessaire l'adoption de démarchesdifférentes à la recherche de solutions : dans le passé, nom-bre de documents éducatifs étaient trop généraux pour êtreapplicables dans chaque contexte local. Il faut aussi s'attacherà rendre pertinents la formation et le perfectionnement deséducateurs et leur associer des applications concrètes : il seraainsi possible de parvenir à une bonne pratique de l’EDD.

Des adultes qui apprennent quelque chose des plus jeunes

©Kindergarten«HandinHand»Oberhonnefeld/PetraSchnell

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

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Comment et où contacter les coordonnateursdes ateliers-projets

I - La pertinence de l'EDD face aux grandsdéfis du développement durable

1. L’eau comme source de vie : le parrainage desrivières par les écoles, Bonn

Stewardship of Streams AdenauErich-Klausener-Gymnasium AdenauM. Winfried SanderDr.-Klausener-Str. 43-45, 53518 Adenau, [email protected]://ekgadenau3.bildung-rp.de

Neptun – Nouveau partenariat transnational pourla coopération et la compréhension de la gestionde l’eauu.bus GmbH, Gesellschaft für regionale Entwicklungund europäisches ProjektmanagementMme Uta VoigtGormannstrasse 14, 10119 Berlin, [email protected]

Les écoles pour un « Neckar vivant »NABU UmweltbildungMme Simone [email protected]

2. Qualité de l’eau et recherche – Le navire MSBurgund comme environnement d’apprentissage,MS Burgund sur le Rhin

Navire de recherche MS « Burgund »Ministerium für Umwelt, Forsten undVerbraucherschutz Rheinland-PfalzMme Bettina ThielKaiser-Friedrich-Straße 1, 55116 Mayence, [email protected]

3. Diversité biologique et éducation pour le dévelop-pement durable, Jardins botaniques de l’Université deBonn, Bonn

Jardin botanique de BonnMme Karoline FriedrichMeckenheimer Allee 171, 53115 Bonn, [email protected]

Agence fédérale pour la conservation de lanatureFachgebiet II 1.2 Gesellschaft, Nachhaltigkeit,Tourismus und SportMme Christine Schell

Konstantinstr. 110, 53179 Bonn, [email protected]

Inwent – Renforcement des capacités etdéveloppement internationalM. Kayode SalauWielinger Str. 52, 82340 Feldafing, [email protected]

Station environnementale de ReichelshofMme Christa FritzkeKarl-Götz-Str. 24, 97424 Schweinfurt, [email protected]://umweltstation-reichelshof.de

4. Apprendre dans la nature : l’EDD dans la forêt,Exemples de bonnes pratiques en Allemagne, Associa-tion allemande de protection de la chasse, Bonn

QuerwaldeinMme Annette Eberth, Mme Alexa SchieferScherfginstr. 48, 50937 Cologne, [email protected] ;[email protected]

Association allemande de protection de la chasseM. Ralf PützJohannes-Henry-Str. 26, 53113 Bonn, [email protected]

L’EDD dans l’enseignement forestierInstitut für Forstpolitik, Universität Fribourg,AllemagneMme Beate KohlerTennenbacher Straße 4, 79106 FreiburgInstitut für Naturwissenschaften und Technik,Pädagogische Hochschule LudwigsburgM. Armin LudeReuteallee 46, 71634 Ludwigsburg, [email protected] ;[email protected]

À l’école de la forêtLandesforst Mecklenburg-Vorpommern, ForstamtSchönbergM. Peter RabeAn der B 105, 23936 Gostorf, [email protected]

Ateliers-projets

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II - La création de partenariats pour l’EDD

5. De la recherche à l’action : l’EDD au niveauuniversitaire, Office allemand d’échanges universi-taires, Bonn ; et

6. L’EDD et les dimensions socioéconomiques : undéfi vers le changement des comportements et des ha-bitudes de consommation, Office allemand d’échangesuniversitaires, Bonn

Office allemand d’échanges universitairesM. Cay EtzoldKennedyallee 50, 53175 Bonn, [email protected]

7. L’EDD comme moyen de réaliser la justice globale :développer les capacités au niveau international, In-went – Renforcement des capacités et développementinternational, Bonn

Dialogue en ligne des mondesInwent – Internationale Weiterbildung und EntwicklunggGmbHMme Belinda KnörrWallstraße 30, 40213 Düsseldorf, [email protected]

Projets sur la biodiversitéDeutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit(GTZ)Mme Nikola DzembritzkiPostfach 5180, 65726 Eschborn, [email protected]

Handicap et coopération au développementMme Gabriele WeigtWandastr. 9, 45136 Essen, [email protected]

Petit déjeuner mondialDeutsche WelthungerhilfeMme Angela TamkeFriedrich-Ebert-Str. 1, 53173 Bonn, [email protected]

Game: Forwards!Deutscher EntwicklungsdienstMme Monika ZiebellTulpenfeld 7, 53113 Bonn, [email protected]

III – Le renforcement des capacités pour

l’EDD

8. L’EDD et les technologies de l’information et de lacommunication (TIC) : Apprentissage multimédia, Aca-démie évangélique de Rhénanie, Bonn

Laboratoire d’apprentissage sur l’eauCreative TatenM. Günter KlarnerLyngsbergstrasse 95, 531177 Bonn, [email protected]

Îles d’apprentissageTransfer-21 Sachsen-AnhaltM. Holger MühlbachRiebeckplatz 9, 06110 Halle (Saale), AllemagneHolger.Muehlbach@lisa.mk.sachsen-anhalt.dewww.modellversuche.bildung-lsa.de/ transfer21/index.htm

9. L’éducation non formelle pour le développementdurable aux niveaux préscolaire et primaire, Le jardinde Finkens, Cologne

Le jardin de FinkensM. Bernd KittlassFriedrich-Ebert-Straße 49, 50996 Cologne(Rodenkirchen), [email protected]/6/gruen/finkens-garten

L’éducation environnementale à l’école primaireGesellschaft für Umweltbildung Baden-WürttembergM. Bernd SchlagPrankelstr. 68, 69469 Weinheim, [email protected]

Jardin du monde de BiberachBUND BiberachMme Birgit EschenlohrBismarckring 5, 88400 Biberach, [email protected]

Orientation de l’EDD vers l’expérienceM. Ulrich HolzbaurCity of Aalen, Marktplatz 30, 73430 Aalen, [email protected]

Expérience de la protection de l’énergie et duclimat grâce aux économies d’énergieGymnasium am Römerkastell AlzeyM. Lutz QuesterBleichstr. 15, 55232 Alzey, [email protected]://roeka-alzey.de/

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10. Éducation non formelle : l’apprentissage dans lesexpositions et les jardins, Naturgut Ophoven,Leverkusen

NaturGut OphovenM. Hans-Martin KochanekTalstraße 4, 51379 Leverkusen, [email protected]

International Wadden Sea SchoolMme Lisa DobutowitschHafenstraße 3, 25813 Husum, Allemagnel.dobutowitsch@schutzstation-wattenmeer.dewww.schutzstation-wattenmeer.de

Climate Excursion (Excursion climatique)Germanwatch e.VM. Stefan RostockKaiserstr. 201, 53113 Bonn, [email protected]

IV – L’EDD et les processus d’enseignement

et d’apprentissage

11. Le réseau des écoles associées de l’UNESCO : versl’EDD, École professionnelle Robert Wetzlar, Bonn

Coordination nationale du Réseau des écolesassociées de l’UNESCOCommission allemande pour l’UNESCOM. Volker HöroldSchillerstr. 59, 10627 Berlin, [email protected]

Collège principal Robert WetzlarMme Gabriele PilzKölnstr. 229, 53117 Bonn, [email protected]://rwb.bonn.de

SolarNet InternationalSchillergymnasium MünsterM. Christoph LammenGertrudenstr. 5, 48149 Münster, Allemagnechristoph.lammen@googlemail.comwww.schillergymnasium-muenster.de

Comenius-Kolleg MettingenMme Gerborg MeisterSunderstr. 15/17, 49497 Mettingen, [email protected]

12. Pré-conférence pour la Conférence internationaledes enfants et adolescents pour l’environnement –Prenons soin de la Planète – Brésil 2010,École secondaire Emilie-Heyermann, Bonn

École secondaire Emilie-HeyermannEmilie Heyermann-Realschule BonnM. Michael PacynaRobert-Koch-Straße 36, 53115 Bonn, [email protected]://ehs.schulen.bonn.de/

13. L’enseignement professionnel pour le développe-ment durable, Maison de la NICA (la durabilité dansl’enseignement et la formation professionnels dansl’industrie chimique), Hürth

Institut fédéral allemand pour l’enseignement etla formation professionnelsMme Dagmar WinzierRobert-Schuman-Platz 3, 53175 Bonn, [email protected]

Maison de la NICAChemiepark KnapsackM. Rainer OvermannIndustriestrasse, 50351 Hürth, Allemagnerainer.overmann@rhein-erft-akademie.dewww.nachhaltige-berufsbildung.de/

14. Apprendre à façonner la vie : l’EDD dans la petiteenfance, Jardin d’enfants « La main dans la main »,Oberhonnefeld

Jardin d’enfants « La main dans la main »,OberhonnefeldMme Petra SchnellHauptstraße 15, 56587 Oberhonnefeld, [email protected]/kindergarten.html

Centrale du Land de Rhénanie-Palatinat pour lasensibilisation à l’environnementM. Roland HorneKaiser-Friedrich-Str. 1, 55116 Mayence, [email protected]

Confédération régionale pour la protection desoiseaux de BavièreM. Klaus HübnerEisvogelweg 1, 91161 Hilpoltstein, [email protected]

Ateliers-projets

©UNESCO

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Exposition de projets d’EDD

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Une exposition présentant 25 projets d’éducation en vue du développement durable (EDD) a eu lieusur le site de la Conférence. Parmi les très nombreux projets proposés, cinq ont été retenus pourchaque région du monde. Tous les types de contextes éducatifs étaient représentés. Les projets ontété sélectionnés en consultation avec le Groupe consultatif international de la Conférencemondiale.

Exposition de projets d’EDD

Afrique

Chanuka Express, KenyaCe programme itinérant proactif de vulgarisation et de sensibilisa-tion des jeunes entre eux propose l’acquisition de compétences pra-tiques permettant aux jeunes d’adopter des attitudes positives pouraméliorer leur santé, se protéger et protéger leur environnementainsi que pour créer à leur propre intention des vies plus pacifiqueset plus productives.

Le Programme de développement des San – Approche inté-grée de l’éducation ; de concert avec « Mode de vie durabledans un pays aride » – Informations pratiques sur deuxprojets novateurs, l’un en Namibie et l’autre internationalAlors que le Programme de développement des San est axé sur lesbesoins éducatifs et sociaux du peuple marginalisé des San, le Cen-tre de recherche et de développement sur l’habitat est le point focalde la promotion des établissements humains durables, et le NamibDesert Environnemental Education Trust mène des programmes enmatière d’éducation environnementale.

Intégrer l’environnement et la durabilité dans les universitésafricaines (MESA), Afrique du Sud et au plan internationalMESA est un programme en partenariat visant à intégrer les ques-tions d’environnement et de durabilité dans l’enseignement, la re-cherche, l’engagement communautaire et la gestion des universitésen Afrique. Il comprend un bref cours sur les innovations en ma-tière d’EDD, des séminaires pour les responsables universitaires,une conférence biennale et des projets pilotes associant des univer-sités, des communautés, le monde des affaires et l’industrie dans lecadre de partenariats de développement durable.

Programme régional d’éducation à l’environnement de laSADC, International (Etats membres de la SADC)Il s’agit d’un programme de la SADC mis en œuvre par la WESSA.Son objectif d’ensemble est de permettre à des spécialistes del’éducation environnementale de la région de la SADC de renforcerdes systèmes d’éducation à l’environnement en vue d’offrir deschoix de gestion environnementale équitables et durables par lebiais de la formation, de soutien à la formulation des politiques, dudéveloppement de matériels, de la recherche et de possibilités demise en réseau grâce à des communautés de pratiques.

Les projets ci-après ont présenté leurs activités à l’occasion de laConférence :

Personnes à contacter :Mme Diana Wangui Maigwa, Mme Susan Scull-CarvalhoJacaranda Designs Ltd.P.O. Box 1202 00606Nairobi, [email protected] ; [email protected]

Personnes à contacter :M. Andreas Wienecke, M. Boyson NgondoBureau multipays de l’UNESCO à WindhoekP.O. Box 24519Windhoek, [email protected], [email protected]://www.unesco.org/windhoek

Personnes à contacter :Muchaiteyi Togo, Mme Akpezi Ogbuigwe, Mme Heila Lotz-SisitkaRhodes University, Environmental Education and Sustainability UnitP.O. Box 94Grahamstown, Afrique du [email protected], [email protected],[email protected]/training

Personne à contacter :M. Tichaona PesanayiProgramme régional d'éducation à l'environnement de la SADC(REEP)c/o The Wildlife and Environment Society of South Africa (WESSA)P.O. Box 394Howick 3290, Afrique du [email protected],[email protected], www.wessa.org.za, www.sadc.int

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Éducation Gaia, Conception axée sur la durabilité, Interna-tional, présenté dans la perspective des écovillages auSénégalCe projet vise à mettre au point des cours de formation à la concep-tion et à l’élaboration de communautés durables et est dirigé par ungroupe d’éducateurs expérimentés possédant une formation uni-versitaire et professionnelle dans un large éventail de disciplines. Ila mis au point le la conception du programme d’études axée sur ladurabilité utilisé dans des projets aussi bien virtuels que réalisésdans des écovillages.

États arabes

SUMAMAD – Projet sur la gestion durable des terres aridesmarginales, Égypte et Chine, République islamique d'Iran,Jordanie, Pakistan, Tunisie, République arabe syrienne,OuzbékistanCe programme de recherche international étudie la gestion et laconservation durables des terres arides marginales en Afrique duNord et en Asie afin d’améliorer les divers moyens de subsistancedes habitants de ces terres, de réduire la dégradation des terresmarginales grâce à des efforts de remise en état et à améliorer laproductivité en identifiant des pratiques raisonnables.

Culture de l’attention et de l’eau pour la vie ; Égypte, Iraq,Jordanie, Liban, Sultanat d'Oman, Autorités palestinienneset InternationalCe projet a mobilisé des écoliers et des enseignants de 23 pays quiont mené des actions au niveau local et des études de terrain fon-dées sur l’éthique EDD de Life-Link : prendre soin de moi-même,prendre soin des autres, prendre soin de la nature. Chaque écoleparticipant à ce projet communique ses résultats à deux « écoles dedialogue » dans d’autres pays. Une extension du projet est prévue.

Le Programme ISO 14000 pour les enfants au Koweït,Koweït et InternationalCe programme vise à promouvoir une sensibilisation à l’environne-ment dans les milieux scolaires, à renforcer la coopération entre lesenfants et à les inciter à mettre en œuvre le cycle PDCA (Plan-Do-Check-Act) chez eux, afin de mesurer leur consommation d’eau etd’énergie, par exemple.

Rashid et Dana les recycleurs, InternationalLe guide « Rashid et Dana les recycleurs » et le site Web « Initiativede recyclage arabe » reposent sur le slogan « Réduire, réutiliser, re-cycler » et vise à fournir des statistiques, des adresses pertinenteset des informations spécifiques au niveau des pays pour sensibiliseret former les jeunes en les initiant à l’importance de la gestion desdéchets.

YouthXchange : Adopter des styles de vie durables, Interna-tional, présenté en mettant l’accent sur les États arabesLa boîte à outils vise à sensibiliser à la consommation durable et àaider les jeunes à mettre en pratique la théorie. Elle privilégie lanotion de styles de vie, plutôt que la consommation, en incluant unrégime alimentaire correct, une vie sexuelle saine ou des compé-tences en matière d’information, comme facteurs importants de lasensibilisation du consommateur.

Personne à contacter :Mme May EastGaia EducationThe Park, FindhornForres Scotland IV36 [email protected]

Personnes à contacter :Mme Boshra Salem, M. Thomas SchaafDépartement des sciences de l’environnement, Faculté dessciences, Université d’Alexandrie21511 Moharram beyAlexandrie (Égypte)[email protected], [email protected]/mab/ecosyst/drylands/Sumamad.shtml

Personne à contacter :M. Hans LevanderLife-Link Friendship-SchoolsUppsala Science Park751 83 Uppsala (Suède)[email protected]

Personnes à contacter :Mme Maryam al Wateed, M. Takaya KawabeInternational Art & Technology Cooperation Organization (ArTech)Tomigaya 1-39-2, Suite 104Shibuya-ku, Tokyo, 151-0063 (Japon)[email protected], [email protected]/iso/kidsiso_home.html

Personnes à contacter :M. Benno Boer, M. Mark Sutcliffe, Mme Deena Al AbdullaUNESCO Office DohaP.O. Box 3945Doha (Qatar)[email protected], [email protected], [email protected]

Personne à contacter :Mme Morgan SteckerPNUE, Division technologie, industrie et économie15, rue de Milan75441 Paris (France)[email protected]

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Exposition de projets d’EDD

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Asie et Pacifique

Communautés mondiales pour la durabilité, Australie etInde ; en combinaison avec Samvardhan – Prendre soin dela nature et des gens, IndeSamvardhan est un projet indien encourageant le développementdurable grâce à la création d’entreprises au niveau communautaire.En développant le cadre d’entrepreneurs communautaires, le projetvise à améliorer la qualité de vie des populations autochtones enmettant l’accent sur l’accès à l’eau potable, l’amélioration desmoyens de subsistance et un enseignement primaire efficace.

École de l’eau pour un Yangtze vivant, ChineCe programme vise à encourager une bonne gestion de l’environ-nement dans plusieurs bassins versants du Yangtze grâce à l’éduca-tion et à la vulgarisation et à créer des possibilités d’autonomisationet d’action grâce à une bonne compréhension de l’importance del’eau et des principes de la gestion rationnelle et durable de l’eau.

Réutilisation de la coque de la jeune noix de coco, MalaisieCe projet vise à réutiliser la coque de jeunes noix de coco après quela chair a été enlevée et le lait utilisé comme boisson, car l’écale dela jeune noix de coco peut être utilisée pour remplacer les sacs enplastique au stade de la propagation de la plante et de la culture desjeunes plants.

Fondation caritative Untouched World, Nouvelle-ZélandeCette marque de vêtements utilise un programme inclusif d’éduca-tion de son personnel qui est axé sur la durabilité et donne desexemples concrets de mesures à prendre ; la Fondation caritativeoffre aux jeunes des expériences d'apprentissage et leur permet dedévelopper leurs compétences pratiques, intellectuelles et vitalesafin qu’ils soient à même de montrer l’exemple en matière d’avenirdurable.

Small is Beautiful, TuvaluLes habitants de Tuvalu sont menacés de devenir la première nationde la planète entièrement transformée en réfugiés de l’environne-ment. Le projet vise donc à aider les habitants de Tuvalu en tant quenation et, si possible, à leur permettre de rester sur leur terre ances-trale en les sensibilisant à des solutions et à des initiatives enmatière de développement durable.

Europe et Amérique du Nord

Faculté de durabilité de l’Université de Dalhousie, CanadaLa Faculté de durabilité offre un forum interdisciplinaire pour l’en-seignement et l’apprentissage en collaboration, axé sur les ques-tions de durabilité à l’échelle mondiale, en se fondant sur uneapproche interdisciplinaire qui place ce programme au centre de lacommunauté. La spécialisation Environnement, durabilité et sociétépeut être obtenue dans le cadre d’un large éventail de diplômes duniveau licence.

Personne à contacter :M. Atul PandyaCentre for Environmental Education (CEE) IndiaThaltej TekraAhmedabad 380054, Gujarat (Inde)[email protected]

Personnes à contacter :M. Duojie Caidan, Mme Liu YunhuaShangri-la Institute for Sustainable CommunitiesA-709 SOHO New Town, No 88 Jianguo Road, Chaoyang DistrictBeijing 100022 (Chine)[email protected], [email protected]/waterschool

Personne à contacter :Mme Rosnah AliasInstitut Perguruan Kuala TerengganuBatu Rakit21030 Kuala Terengganu (Malaisie)[email protected]

Personne à contacter :Mme Peri DrysdaleUntouched World Charitable TrustP.O. Box 29068, FendaltonChristchurch 8540 (Nouvelle-Zélande)[email protected]

Personne à contacter :Mme Fanny HérosAlofa Tuvalu30 rue Philippe Hecht75019 Paris (France)[email protected]

Personne à contacter :M. Steven MannellCollege of SustainabilityDalhousie UniversityP.O. Box 1000Halifax, NS B3H 4J1 (Canada)[email protected]://sustainability.dal.ca

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Memo’Risks, France, en combinaison avec la Campagnemondiale pour la prévention des catastrophes. « La réduc-tion des risques de catastrophe commence à l'école »,International, et Base de données numérique sur le matérielpédagogique en matière de réduction des risques decatastrophe, InternationalMemo’Risks enseigne la réduction des risques de catastrophe sur leplan local et pratique, en associant la ville et les établissementsd’enseignement dans un projet global de communication sur lesprincipaux risques, et lie l’éducation aux risques des enfants et lasensibilisation aux risques de la population.

Encourager les bonnes pratiques en matière d’EDD enaccordant le statut de projet allemand officiel de laDécennie des Nations Unies pour l'éducation au service dudéveloppement durable, AllemagneLe Comité national allemand pour la Décennie des Nations Unies,institué par la Commission allemande pour l’UNESCO, octroie lestatut de projet allemand officiel de la Décennie des Nations Uniesà des projets novateurs et couronnés de succès afin de mettre en lu-mière et d’encourager les bonnes pratiques ; l’objectif est de rendreplus visibles les projets d’EDD réussis, d’encourager des approchesnovatrices, de promouvoir une vision intégrée de l’EDD et de saluerles efforts des gestionnaires des projets.

ISE : Formation aux partenariats internationaux, Lettonie etInternationalAfin de réorienter l’éducation en général et la formation desenseignants en particulier vers la durabilité, l’ISE conçoit desprogrammes d’études en matière d’éducation intégrant ledéveloppement durable et tient dans différents pays européens desconférences annuelles sur le thème « développement durable-culture-éducation » afin de faciliter la création de réseaux.

CO2nnect – CO2 sur le chemin de l’école,Norvège et InternationalCO2nnect est une campagne scolaire internationale de l’EDD propo-sant aux écoles une activité fondée sur l’Internet dans laquelle desécoles, des chercheurs et des décideurs locaux coopèrent sur lethème des émissions de CO2 des moyens de transport locaux en en-registrant concrètement les émissions de CO2 qu’ils rencontrent surle chemin de l’école et en réfléchissant aux améliorations possibles.

Amérique latine et Caraïbes

Semence de printemps. L’exercice de la citoyenneté dèsl’enfance, BrésilLe projet a pour but de créer les conditions de l’exercice de lacitoyenneté dès l’enfance en permettant aux enfants et aux adoles-cents de faire entendre leur voix et de participer activement à laconstruction de l’école et de la ville, de façon à devenir deséducateurs socialement équitables et durables.

Personnes à contacter :M. Pierre-Marie Sarant, M. Olivier Schick, Mme Christel RoseAFPCNC/O ENGREF19, Avenue du Maine75732 Paris Cedex 15 (France)Secrétariat interinstitutions de la Stratégie internationale deprévention des catastrophesdes Nations Unies (UN/ISDR)International Environment House II7-9 Chemin de Balexert1219 Chatelaine, Genève 10 (Suisse)[email protected], [email protected],[email protected]/memorisks, www.unisdr.org

Personne à contacter :Mme Heidi ConsentiusCommission allemande pour l'UNESCOBerliner Arbeitsstelle beim Vorsitzenden des NationalkomiteesArnimallee 914195 Berlin (Allemagne)[email protected]/english

Personnes à contacter :Mme Ilga Salite, Mme Anita Pipere, Mme Dzintra IliskoInstitute of Sustainable Education (ISE)Daugavpils University, Parades street 1Daugavpils 5400 (Lettonie)[email protected], [email protected], [email protected]

Personnes à contacter :Mme Astrid SandåsDirectorate of Education and Training, P.Box 2924, Tøyen,N-0608 [email protected] Faye BenedictThe Norwegian University of Life Sciences, P.Box 5003, N-1432 Å[email protected]

Personne à contacter :Mme Julia TomchiskyInstituto Paulo FreireRua Cerro Cora, 550 cj.22 2o. AndarCEP 05061-100 Sao Paulo (Brésil)[email protected]

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Exposition de projets d’EDD

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Système national de certification environnementale desétablissements d’enseignement (SNCAE), ChiliLe SNCAE fournit des indicateurs de qualité de l’environnementpour trois sphères relevant de l’éducation, à savoir l’enseignement,la gestion et les relations avec l’environnement, en travaillant dansune perspective inclusive tenant compte de toutes les questionsd’environnement se posant au niveau local et en créant desconnaissances et des actions grâce à la contextualisation ducontenu éducatif.

Programme national d’éducation à l’environnement,ColombieLe Programme national d’éducation à l’environnement décrit lastratégie adoptée par le Gouvernement colombien pour institution-naliser l’éducation à l’environnement en Colombie, aux niveaux tantlocal que national, stratégie qui vise à développer un cadre concep-tuel et une méthodologie propre à l’éducation environnementale.

Éducation, protection et solution des problèmesd’environnement et prévention des catastrophes naturelles,CubaCette initiative vise à intégrer l’éducation à la protection de l’envi-ronnement et à la prévention des catastrophes dans le systèmeéducatif cubain grâce à des projets éducatifs conçus pour les ensei-gnants et les responsables communautaires, en commençant parune enquête sur les problèmes d’environnement des communautésde la région.

Projet « Sandwatch », InternationalSandwatch cherche à modifier le style de vie et les habitudes desenfants, des jeunes et des adultes à l’échelon communautaire et àsensibiliser à la fragilité de l’environnement marin et côtier et à lanécessité d’en faire un usage rationnel.

Personne à contacter :M. Roberto GonzalezNational Commission of the Environment of Chile (CONAMA)Teatinos 254/258Santiago (Chili)[email protected]/educacionambiental

Personne à contacter :Mme Maritza Torres CarrascoMinistry of Education ColumbiaCalle 43 No 57-14CAN Bogotá D.C. (Colombie)[email protected], [email protected]

Personne à contacter :M. Orestes ValdésMinistry of Education CubaCalle 3era y 16. Miramar. Municipio PlayaC.P 11 300 La Habana (Cuba)[email protected], [email protected],[email protected]://ftp.mined.rimed.cu, http://ftp.rimed.cu/02_Areas

Personnes à contacter :Mm Jane Taurarii, M. Paul DiamondCook Islands Ministry of EducationP.O. Box 97Rarotonga (Îles Cook)[email protected], [email protected]

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Manifestations parallèles

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Des manifestations parallèles ont été organisées sur le site de la Confé-rence et dans les salles où avaient lieu les ateliers, à l’heure du déjeunerainsi qu’en soirée. Elles portaient sur des sujets étroitement liés aux qua-tre objectifs de la Conférence et avaient une orientation mondiale ou ré-gionale. Elles étaient en général organisées par des institutions différentesde celle qui avait organisé la Conférence.

Manifestations parallèles

31 mars 2009• Manifestation parallèle : « Éducation de qualité, égalité et développement dura-ble : une vision holistique à travers les quatre Conférences mondiales sur l’édu-cation de l’UNESCO 2008-2009 »Organisateur : UNESCO, Secteur de l'éducation

• Manifestation parallèle : « Écologistes à 15 ans – analyse de la génération deconnaissances et d’attitudes environnementales dans les pays de l’OCDE »Organisateur : Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

1er avril 2009• Manifestation parallèle : « Les Nations Unies et l’EDD : du discours à lapratique »Organisateur : Comité interinstitutions des Nations Unies sur la Décennie des NationsUnies pour l'éducation au service du développement durable

• Manifestation parallèle : « Centres régionaux d’expertise en éducation pour ledéveloppement durable – leçons tirées et perspectives futures »Organisateur : Université des Nations Unies – Institut des hautes études (UNU-IAS)

• Manifestation parallèle : « Éducation aux droits de l’homme – clé pour undéveloppement durable »Organisateur : Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre lescultures

• Manifestation parallèle : « Promotion de l’éducation (de base) dans le domainedes sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques en tantque contribution d’une fondation privée à l’éducation pour le développementdurable »Organisateurs : Deutsche Telekom AG, Deutsche Telekom Foundation

2 avril 2009• Manifestation parallèle : « La priorité oubliée : promouvoir l’égalité des genresdans l’EDD »Organisateurs : Bureau de l'UNESCO à Bangkok et Bureau régional pour l'éducation enAsie et dans le Pacifique, Bangkok

• Manifestation parallèle : « Synergies entre l’héritage culturel intangible etl’EDD »Organisateur : Commission autrichienne pour l'UNESCO/Agence nationale pour lepatrimoine culturel immatériel

• Manifestation parallèle : « Intégrer les valeurs et les principes de la durabilitédans l’éducation ; la promesse de la Charte de la Terre »Organisateur : Charte de la Terre International

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Participants

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La Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation pour le développement durable a réuni 900participants venus de 145 pays, dont 49 ministres et ministres adjoints ainsi que des chefs de se-crétariat d’organisme des Nations Unies. Étaient représentés des États membres de l’UNESCO ainsique des Membres associés et observateurs, des organisations des Nations Unies, de la société ci-vile, des établissements d’enseignement, la jeunesse et le secteur privé de même que des experts.

Participants

AfghanistanAfrique du SudAlgérieAllemagneAngolaArabie saouditeArgentineArménieAustralieAutricheAzerbaïdjanBangladeshBélarusBelgiqueBéninBhoutanBolivieBosnie-HerzégovineBotswanaBrésilBrunéiDarussalamBulgarieBurkina FasoCambodgeCamerounCanadaChiliChineChypreColombieComoresCongoCosta RicaCôte d'IvoireCroatieCubaDanemarkÉgypte

El SalvadorÉmirats Arabes UnisÉquateurÉrythréeEspagneEstonieÉtats-Unis d'AmériqueÉthiopieFédération de RussieFidjiFinlandeFranceGabonGambieGéorgieGhanaGrèceGuinéeGuinée équatorialeHaïtiHondurasHongrieÎles CookIndeIndonésieIran (Républiqueislamique d')IrlandeIslandeIsraëlItalieJamahiriya arabelibyenneJamaïqueJaponJordanieKenyaKirghizistanKoweït

LesothoLettonieLibanLibériaLituanieLuxembourgMadagascarMalaisieMalawiMaldivesMaliMarocMauriceMauritanieMexiqueMonacoMongolieMozambiqueNamibieNépalNigériaNorvègeNouvelle-ZélandeOmanOugandaPakistanPalestinePays-BasPérouPhilippinesPolognePortugalQatarRépublique arabesyrienneRépublique de CoréeRépublique démocrati-que du Congo

République démocra-tique populaire laoRépublique dominicaineRépublique tchèqueRépublique-Unie deTanzanieRoyaume-Uni deGrande-Bretagne etd'Irlande du NordSaint-Kitts-et-NevisSaint-SiègeSénégalSerbieSeychellesSierra LeoneSingapourSlovaquieSlovénieSoudanSri LankaSuèdeSuisseSurinameSwazilandTadjikistanTchadThaïlandeTogoTunisieTurquieUkraineUruguayVanuatuVenezuela (Républiquebolivarienne du)Viet NamYémenZambieZimbabwe

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Un Groupe consultatif international de 14 experts renommés dans le domaine de l’Éducation envue du développement durable ont prodigué aux organisateurs de la Conférence des conseils surle programme et la structure de celle-ci, le détail de ses objectifs et des résultats escomptés ainsique sur les procédures de participation des parties prenantes au processus préparatoire et aux au-tres questions concernant la préparation de la Conférence mondiale. Les membres du Groupeconsultatif international se sont réunis à deux reprises les 21 et 22 avril 2008 au Ministère fédé-ral allemand de l'éducation et de la recherche à Berlin, Allemagne, et les 30 et 31 octobre 2008 auSiège de l’UNESCO à Paris, France, et ont contribué à de nombreuses autres consultations élec-torniques.

Groupe consultatif international

Osamu AbePrésident du Conseil japonaispour la DEDD (ESD-J)

Lorna DownChargée de cours à l’Institut deformation des enseignants,Université des Indes occidentales,Jamaïque

Moacir GadottiFondateur et Président duConseil consultatif de l’InstitutPaolo Freire, Sao Paolo,Brésil

Gerhard de HaanPrésident du Comité nationalallemand pour la DEDD,Université libre de Berlin,Allemagne

Pascal HouenouProfesseur à la Faculté dessciences et de l’environnement,Université de Abobo-Adjamé,Côte d'Ivoire

Charles HopkinsChaire UNESCO en éducationpour le développement durable,Université York, Canada

Carl LindbergPanel de haut niveau del’UNESCO pour la DEDD, Suède

Heila Lotz-SisitkaChaire sur l’éducation relative àl’environnement et la durabilité,Université de Rhodes,Afrique du Sud

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Groupe consultatif international/Équipe spéciale

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Akpezi OgbuigweResponsable de l’éducation et dela formation à l’environnement,Programme des Nations Uniespour l'environnement

Pamela J. PuntenneyCoprésidente du Groupe de l’édu-cation de la Commission du déve-loppement durable des NationsUnies

Michel RicardAncien Président du Comitéfrançais pour la DEDD, France

Konai Helu ThamanChaire UNESCO sur la formationet la culture des enseignants,Université du Pacifique Sud,Fidji

Liu YunhuaDirectrice de l’Institut descommunautés viables Shangri-la,Chine

Rami Ahmed ZuraykProfesseur, Programme environ-nemental, Université américainede Beyrouth, Liban

Équipe spéciale de la Conférencemondiale

De gauche à droite :Katja Römer, AlexanderLeicht, Lina Franken,Mark Richmond, AlineBory-Adams, OlivierLaboulle, AlexanderRenner (absent:Bernard Combes)

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La Déclaration de Bonn sur l’éducation pour le développement durable a été adoptée par consen-sus au cours de la séance plénière de clôture.

Déclaration de Bonn

Nous, les participants réunis à la Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’éduca-tion au service du développement durable tenue à Bonn (Allemagne) du 31 marsau 2 avril 2009, faisons la Déclaration suivante et lançons un appel à l’actioncomme suit :

1. Malgré une croissance économique sans précédent auXXe siècle, la pauvreté et l’inégalité persistantes affectenttoujours trop d’individus, notamment ceux qui sont lesplus vulnérables. Les conflits continuent de cristalliser l’at-tention sur la nécessité de bâtir une culture de la paix. Lacrise financière et économiquemondialemet en évidenceles risques associés à desmodèles et des pratiques de dé-veloppement économique non viables visant des gains àcourt terme. La crise alimentaire et la faim dans lemondesont un problème de plus en plus sérieux. Des modèlesde production et de consommation non viables créent desimpacts environnementaux qui compromettent les choixdes générations présentes et futures et la durabilité de lavie humaine sur terre, comme en témoigne le change-ment climatique.

2. Dix ans après le début du XXIe siècle, le monde se trouveconfronté à des défis et des problèmes considérables,complexes et interdépendants associés au développe-ment et aux modes de vie. Les défis sont liés aux valeursqui sont à l’origine de sociétés non viables. Les défis sontinterconnectés et leur résolution exige une mobilisationpolitique plus forte et une action déterminée. Nous dis-posons des connaissances de la technologie et des sa-voir-faire nécessaires pour inverser la situation. Nousdevons mobiliser notre potentiel pour utiliser toutes lesoccasions d’améliorer les actions et impulser le change-ment.

3. Les impacts du développement non durable, les priorités,les responsabilités et les capacités à répondre varientd’une région à l’autre, et entre les pays en développementet les pays développés. Tous les pays doivent travaillermain dans la main pour assurer le développement dura-ble aujourd’hui et à l’avenir. Investir dans l’éducation pourle développement durable (EDD), c’est investir dansl’avenir, et ce peut être unemesure salvatrice, notammentdans les pays en situation de post-conflit et les pays lesmoins avancés.

4. Nous avons besoin d’un engagement partagé en faveurde l’éducation qui donne aux individus les moyens duchangement tout en nous appuyant sur les promessesfaites à Jomtien, Dakar et Johannesburg. De par sa qua-lité, cette éducation doit doter les apprenants des valeurs,de la connaissance, des savoir-faire et des compétencesrequises pour un mode de vie durable, une participationà la société et un travail décent. Le programme Éducationpour tous (EPT) souligne que l’existence d’une éducationde base est cruciale pour le développement durable. Il in-siste également sur l’apprentissage préscolaire, l’éduca-tion des populations rurales et l’alphabétisation desadultes. Les résultats en matière d’alphabétisation et deconnaissances de base en arithmétique contribuent à uneéducation de qualité et seront essentiels au succès del’EDD.

5. L’éducation et l’apprentissage tout au long de la vie peu-vent nous aider à instaurer desmodes de vie reposant surla justice économique et sociale, la sécurité alimentaire,l’intégrité écologique, des moyens d’existence viables, lerespect de toute forme de vie et de fortes valeurs qui fa-vorisent la cohésion sociale, la démocratie et l’action col-lective. L’égalité entre les sexes, notamment en ce quiconcerne la participation des femmes et des filles à l’édu-cation, est cruciale pour le développement durable. L’édu-cation pour le développement durable est un impératifimmédiat pour garantir des modes de vie durables, ré-pondre aux aspirations des jeunes et leur donner un ave-nir.

L’éducation au service du développement durable auXXIe siècle

6. L’éducation au service du développement durable donneune orientation nouvelle à l’éducation et à l’apprentissagepour tous. Elle préconise une éducation de qualité, et estouverte à tous les individus sans exception. Elle s’appuiesur des valeurs, des principes et des pratiques indispen-

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

Déclaration de Bonn

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sables pour répondre efficacement aux défis actuels etfuturs.

7. L’EDD aide les sociétés à faire face aux différentes priori-tés et aux différents problèmes tels que l’eau, l’énergie,le climat, les catastrophes naturelles et la réduction desrisques, la perte de biodiversité, les crises alimentaires,les risques sanitaires, la vulnérabilité et l’insécurité so-ciales. Elle est essentielle pour le développement d’unepensée économique nouvelle. L’EDD contribue, par uneapproche systémique et structurelle, à créer des sociétésaptes au changement saines et durables. Elle confère unenouvelle pertinence, qualité, signification et raison d’êtreaux systèmes d’éducation et de formation. Elle fait inter-venir les contextes d’éducation formel, non formel et in-formel, et tous les secteurs de la société dans unprocessus d’apprentissage tout au long de la vie.

8. L’EDD s’appuie sur les valeurs de tolérance, de justice,d’équité, de suffisance et de responsabilité. Elle promeutl’égalité entre les sexes, la cohésion sociale et la réduc-tion de la pauvreté et accorde une place importante à laresponsabilité, l’intégrité et l’honnêteté, comme énoncédans la Charte de la Terre. Les principes qui sous-tendentl’EDD prônent des modes de vie durables, la démocratieet le bien-être humain. La protection et la restauration del’environnement, la conservation et l’utilisation durabledes ressources naturelles, l’action face à des modes deproduction et de consommation non durables et la créa-tion de sociétés justes et pacifiques sont également d’im-portants principes qui font partie intégrante de l’EDD.

9. L’EDD met l’accent sur des approches créatives et cri-tiques, sur la capacité à penser le long terme, sur l’inno-vation, l’aptitude à faire face à l’incertitude et à résoudredes problèmes complexes. L’EDD fait ressortir clairementl’interdépendance de l’environnement, de l’économie, dela société et de la diversité culturelle aux niveaux local etmondial et prend en compte le passé, le présent et l’ave-nir.

10. En lien avec les différents besoins et les conditions de vieréelles des populations, l’EDD donne les compétences quipermettront de trouver des solutions et sait tirer partiedes pratiques et des savoirs ancrés dans les cultures lo-cales, ainsi que des nouvelles idées et technologies.

Les progrès de la Décennie des Nations Unies pourl’éducation au service du développement durable

11. Au cours des cinq premières années de la Décennie desNations Unies pour l’éducation au service du développe-ment durable, dirigée et coordonnée par l’UNESCO, denombreux pays ont progressé dans la mise en œuvre de

l’EDD et ont élaboré des cadres politiques innovants. Parailleurs, un certain nombre d’agences de l’ONU, d’ONG,d’instances régionales et de réseaux partenaires ont misen place des initiatives concrètes au service de domainesspécifiques de l’EDD. Nombreuses sont les personnes etles organisations qui sont mobilisées et qui agissent. Lesefforts en faveur d’une meilleure compréhension, pro-motion, mise en œuvre et évaluation de l’EDD sont en-gagés. Un cadre mondial de suivi et d’évaluation a étéconçu. Les efforts au niveau mondial ont été complétéspar des stratégies et des initiatives régionales.

12. Nous reconnaissons que l’éducation est un facteur signi-ficatif de l’amélioration du bien-être humain. Nous dis-posons désormais des connaissances et de l’expériencenécessaires pour améliorer de manière significative lescontenus, les méthodes et la finalité de l’éducation. Noussavons comment commencer à réorienter les systèmesd’éducation afin de mettre l’accent sur l’apprentissagetout au long de la vie. Avec l’EDD, nous apprenons à amé-liorer les liens entre l’éducation formelle, non formelle etinformelle. Nous savons combien il est important de ren-forcer et de mettre en commun les connaissances quenous avons des processus de changement de l’éducation.

13. La science nous a apporté unemeilleure connaissance duchangement climatique et des systèmes permettant la viesur terre. Elle a accumulé beaucoup de connaissances surle VIH et le SIDA, le paludisme, la tuberculose, les mala-dies du cœur, et autres problèmes de santé majeurs.Nous connaissons mieux les systèmes naturels, les im-pacts de l’activité humaine sur eux, et la façon dont la bio-diversité contribue à notre bien-être. Nous savons que lapensée économique actuelle doit changer, et qu’il fautéviter toute forme de production et de consommationnon viable et promouvoir et soutenir l’émergence de pays« développés demanière durable ». Les sciences socialesnous ont fourni un éclairage sur les aspects éthiques, cul-turels, cognitifs et affectifs du développement humain,ainsi que sur les sociologies du changement.

14. Nous devons maintenant traduire ce savoir en action.C’est particulièrement important pour consolider et ac-croître les résultats de la DEDD dans les cinq prochainesannées, mais aussi pour garantir une mise en œuvre àplus long terme de l’EDD.

UNESCO World Conference on Education for Sustainable Development31 March – 2 April 2009, Bonn, Germany

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Un appel à l’action

15. La progression de l’EDD reste très inégale et exige desapproches différentes adaptées aux différents contextes.Au cours des prochaines années, les pays développés eten développement, la société civile et les organisationsinternationales devront déployer d’importants effortspour :

Au niveau des politiques dans les États membres

(a) Promouvoir la contribution de l’EDD à l’en-semble de l’éducation et à l’obtention d’uneéducation de qualité, en veillant notamment à en-courager les liens entre l’EDD et l’EPT sur la based’une approche systémique et cohérente. Renforcerles buts du programme de l’EDD dans les instancesinternationales et au niveau national.

(b) Accroître la sensibilisation et la compréhen-sion du public en matière de développementdurable et d’EDD, en intégrant et en étendant lesenseignements et les savoirs acquis durant les cinqpremières années de la DEDD aux politiques et pro-grammes de sensibilisation du public, et aux diffé-rentes formes d’apprentissage informel. Il convientd’ajouter à cela la promotion du rôle et de la contri-bution des médias à la sensibilisation du public auxquestions de durabilité et à ses connaissances dansce domaine. Cela devrait également comprendre lerenforcement des capacités des professionnels desmédias.

(c)Mobiliser des ressources et des fonds appro-priés en faveur de l’EDD, notamment en intégrantl’EDD dans les politiques de développement et lescadres budgétaires nationaux, dans le processus del’ONU de programmation conjointe par pays etautres cadres politiques au niveau national (tels queles approches sectorielles), ainsi que dans les initia-tives liées à l’EPT ou aux OMD. Inscrire et promou-voir l’EDD dans les priorités des fondations et desbailleurs de fonds.

(d) Réorienter les systèmes d’éducation et de for-mation afin qu’ils s’attellent aux questions dedurabilité par le biais de politiques cohérentesaux niveaux national et local. Développer etélaborer des politiques d’EDD en recourant à des ap-proches intersectorielles/interministérielles coordon-nées qui mobilisent également le monde des affaireset le secteur des entreprises, la société civile, lescommunautés locales et la communauté scientifique.

(e) Développer et renforcer la coopération et lesmécanismes internationaux, régionaux etnationaux existants en faveur de l’EDD qui res-pectent la diversité culturelle. Établir des comi-tés, des réseaux et des communautés de pratiquerégionaux et nationaux, oeuvrant en faveur de l’EDD,qui renforcent les liens local-national et national-mondial ainsi que la coopération Nord-Sud-Sudet Sud-Sud.

Au niveau de la pratique

(f) Soutenir l’intégration des questions de déve-loppement durable en utilisant une approcheintégrée et systémique dans l’éducationformelle, non formelle et informelle à tous lesniveaux, notamment par l’élaboration de méthodespédagogiques efficaces, la formation des ensei-gnants, la pratique pédagogique, les programmes, lessupports d’enseignement et le développement descapacités d’encadrement pédagogique mais aussi enreconnaissant la contribution significative de l’éduca-tion non formelle et de l’apprentissage informel, ainsique de la formation professionnelle et de l’apprentis-sage sur le lieu de travail. Le développement durableest un thème transversal important pour toutes lesdisciplines et secteurs.

(g) Réorienter les curriculums et les programmesde formation des enseignants afin d’intégrerl’EDD dans les programmes de formation ini-tiale et continue. Encourager les instituts de for-mation des maîtres, les enseignants et lesprofesseurs à travailler en réseau, à mettre au pointet à rechercher une pratique pédagogique solide.Aider notamment les enseignants à élaborer desstratégies d’EDD qui puissent fonctionner dans desclasses à grand effectif, et à évaluer les processusd’apprentissage en EDD.

(h) Promouvoir un dialogue politique reposant sur desdonnées probantes, sur des stratégies de re-cherche, de suivi et d’évaluation pertinentes, etsur le partage et l’identification de pratiquesexemplaires. Développer des indicateurs d’EDDnationaux qui puissent servir de base à une mise enœuvre et un réexamen efficace des résultats et desprocessus d’EDD.

(i) Développer et accroître les partenariats relatifsà l’EDD afin d’intégrer l’EDD dans la formation,l’enseignement professionnel et l’apprentis-

Déclaration de Bonn

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cipales fonctions des universités : l’enseignement, larecherche et les services à la communauté pour ren-forcer la connaissance mondiale et locale sur l’EDD,et utiliser les chaires et les réseaux programmatiquesUNESCO sur l’EDD dans ce processus. Créer desstructures institutionnelles et organisationnelles quifavorisent la flexibilité, la participation des étudiantset des programmes pluridisciplinaires et développerdes projets modèles qui puissent répondre à la com-plexité et l’urgence de l’EDD. Des dispositifs doiventêtre mis en place pour récompenser les initiatives etla recherche relatives à l’EDD dans l’enseignementsupérieur.

(p)Mettre en place des mécanismes institution-nels durant la Décennie des Nations Unies pourl’éducation au service du développement durableainsi que d’autres décennies en cours telles que laDécennie internationale d’action « L’eau, source devie » qui garantiront la poursuite de la mise enœuvre de l’EDD au-delà de ces décennies.

(q)Mobiliser l’expertise disponible au sein du sys-tème des Nations Unies pour renforcer la positionde l’EDD dans les conventions, par exemple cellesaxées sur la biodiversité, le changement climatique,la désertification et le patrimoine culturel immatériel.

(r) Intensifier les efforts dans les systèmes d’édu-cation et de formation pour apporter une ré-ponse aux défis cruciaux et urgents en matièrede durabilité tels que le changement climatique,l’eau et la sécurité alimentaire en mettant au pointdes plans et/ou programmes d’action spécifiquessous les auspices de la DEDD et de ses partenariats.

16. Les participants à la Conférence mondiale de l’UNESCOsur l’éducation au service du développement durable(2009) demandent à l’UNESCO, en tant qu’agence chefde file de la DEDD, de :

(a) Renforcer sa position de chef de file et de coordina-trice de la DEDD développée sur la base du Plan in-ternational de mise enœuvre en coopération avec lesautres agences et programmes des Nations Uniestelles que l’UNU, le PNUE, les institutions partenairesde l’EPT (UNICEF, PNUD, FNUAP et Banque mon-diale) – entre autres – et intégrer l’EDD dans lesstratégies « Unis dans l’action » au niveau des pays,particulièrement par le biais des processus duPNUAD.

sage sur le lieu de travail en impliquant la sociétécivile, les secteurs privé et public, les ONG, et les par-tenaires du développement. L’EDD doit devenir partieintégrante de la formation des responsables d’entre-prises, de l’industrie, de syndicats, d’organisations àbut non lucratif, ou fondées sur le bénévolat et desservices publics. Réorienter les programmes del’EFTP en vue de l’inclusion de l’EDD.

(j) Associer la jeunesse à la conception et à la miseen œuvre de l’EDD. Faire appel à la volonté d’agir,à la solidarité et au potentiel de la jeunesse, de ses or-ganisations et de ses réseaux pour renforcer l’EDD.Encourager une appropriation par les jeunes desquestions et des problèmes d’EDD.

(k) Accroître la contribution majeure et le rôle fon-damental de la société civile en stimulant le débatet la participation publics, et initier des actions d’EDD.Examiner comment approfondir cette participation etcette mobilisation.

(l) Reconnaître et mesurer la valeur de l’apportconsidérable des systèmes de savoirs tradition-nels, autochtones et locaux à l’EDD, ainsi que desdifférentes contributions culturelles en matière depromotion de l’EDD.

(m) L’EDD devrait activement promouvoir l’équitéentre les sexes et créer les conditions et stratégiesqui permettent aux femmes de partager les connais-sances et l’expérience qui peuvent susciter lechangement social et le bien-être humain.

(n) Développer la connaissance par la création deréseaux d’EDD. Identifier et soutenir les établisse-ments scolaires, les universités et autres institutionsd’enseignement supérieur et de recherche, les cen-tres de formation et les réseaux d’éducation qui pour-raient servir de centres d’expertise et d’innovation etqui, à ce titre, sont susceptibles de développer et demettre en commun des connaissances, et de créerdes ressources pour l’EDD. Examiner le potentiel desites géographiques et biorégionaux spécifiques quipourraient servir de « laboratoires » d’EDD délimitésdans l’espace.

(o) Encourager et stimuler l’excellence scientifique,la recherche et le développement de nouveauxsavoirs pour l’EDD par le biais de la participationdes réseaux d’institutions d’enseignement su-périeur et de recherche à l’EDD. Mobiliser les prin-

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(b) Aider les États membres et les autres partenaires àmettre en œuvre la DEDD, notamment par le biais durenforcement des capacités en amont et de recom-mandations concernant l’élaboration de stratégiesnationales cohérentes, de suivi et d’évaluation, quirecensent et fassent connaître les bonnes pratiquesen EDD, les actions de sensibilisation et le dévelop-pement de partenariats au niveau mondial, en por-tant une attention particulière aux pays en situationde post-conflit et pays les moins avancés.

(c) Représenter et/ou promouvoir le programme d’EDDdans d’autres grandes enceintes d’éducation et dedéveloppement telles que les conférences et lesnégociations internationales : G-8, G-20, Conférencede Copenhague sur le changement climatique,Groupe de haut niveau sur l’EPT, Conseil des chefsde secrétariat des organismes des Nations Unies etconférences mondiales de l’UNESCO pour ne citerque quelques exemples d’événements et activités encours.

(d) Utiliser les compétences qui existent au sein des ré-serves de biosphère, des sites inscrits sur la Liste dupatrimoine de l’humanité et des autres programmesscientifiques, culturels et éducatifs de l’UNESCO telsque l’Initiative TTISSA, le Réseau d’écoles associéesou le programme LIFE pour poursuivre les objectifsd’EDD et faire en sorte que les grandes priorités del’EDD soient intégrées dans des programmes et desstratégies à plus long terme au sein de l’UNESCO.

(e) Promouvoir à travers les programmes de l’UNESCOles travaux de recherche portant sur l’EDD afin derenforcer la qualité et les données disponibles en cedomaine. Continuer à mettre en place un systèmemondial de suivi et d’évaluation de l’EDD capabled’orienter les stratégies et les pratiques et de menerla DEDD à bonne fin, avec des résultats tangibles etconcrets.

(f) Faire ressortir l’utilité et l’importance de l’éducationet de la formation lors de la Conférence des NationsUnies sur les changements climatiques qui se tiendraà Copenhague (Danemark) en décembre 2009 enconsultation et coopération avec d’autres partenaires.

(g) Intensifier les efforts et initiatives pour donner àl’éducation en matière de changement climatique unrang de priorité plus élevé sur l’agenda internationaldans le cadre de la DEDD et dans le contexte de lastratégie de l’UNESCO relative au changementclimatique, et comme élément d’une action transver-sale à l’échelle du système des Nations Unies.

Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'éducation en vue du développement durable31 mars – 2 avril 2009, Bonn (Allemagne)

17. De plus, les participants à la conférence s’engagent àœuvrer à la mise en œuvre de la présente Déclaration.

18. Les participants appellent à mobiliser des fonds adé-quats pour soutenir les recommandations figurant dansla présente Déclaration.

19. Les participants à la Conférence mondiale de l’UNESCOsur l’éducation au service du développement durable ex-priment leur gratitude au Gouvernement allemand pouravoir accueilli cette conférence, et se félicitent del’intention du Gouvernement japonais d’accueillir,conjointement avec l’UNESCO, la conférence mondialesur l’EDD qui marquera la fin de la Décennie.

Les auteurs sont responsables du choix et dela présentation des faits contenus dans le pré-sent document ainsi que des opinions qui ysont exprimées, lesquelles ne sont pasnécessairement celles de l'UNESCO, duMinistère fédéral allemand de l’éducation etde la recherche ni de la Commission alle-mande pour l'UNESCO et n'engagent pas leséditeurs. Les appellations employées danscette publication et la présentation des don-nées qui y figurent n'impliquent de la part del'UNESCO, du Ministère fédéral allemand del’éducation et de la recherche ou de la Com-mission allemande pour l'UNESCO aucuneprise de position quant au statut juridique despays, territoires, villes ou zones, ou de leursautorités, ni quant au tracé de leurs frontièresou limites.

Les organisateurs de la Conférence mondialede l'UNESCO sur l'éducation en vue dudéveloppement durable – S'engager dans laseconde moitié de la Décennie aimeraientremercier sincèrement tous ceux qui ontcontribué à la Conférence à Bonn et à l’éta-blissement du présent compte rendu intégralde ses travaux.

Publié par

Organisation des Nations Unies pourl'éducation, la science et la culture7, place de Fontenoy75352 Paris 07 SPFrancewww.unesco.org

Ministère fédéral allemand del'éducation et de la rechercheHannoversche Straße 28-3010115 BerlinAllemagnewww.bmbf.de/en

Commission allemande pour l'UNESCOColmantstraße 1553115 BonnAllemagnewww.unesco.de/englishwww.bne-portal.de/english

Mise en page : MediaCompany GmbHImprimé à Bonn (Allemagne)

© UNESCO/BMBF/Commissionallemande pour l'UNESCO, 2009

© Illustrations : Commission allemandepour l'UNESCO, Kornelia DanetzkiBMBF, Annette Eberth, Roland K. Jahnke,Lutz Quester, Regina Riepe, Petra Schnell,UNESCO, Manuel Wilmanns, SaschaZiehe

Partenaires

La Conférence mondiale a été appuyée par plusieursinstitutions. Les institutions énumérées ci-après ontfourni des salles pour les ateliers de la Conférence :• Deutsche Post• Deutsche Welle• Ministère fédéral de coopération et de

développement économiques (BMZ) del’Allemagne

• Agence fédérale des réseaux (Allemagne)• Bureau de la presse et de l’information du

Gouvernement fédéral allemand• Le Centre international de l’UNESCO pour

l’enseignement et la formation techniques etprofessionnels UNESCO-UNEVOC (appuyé parl’espace commun d’information des organisa-tions des Nations Unies à Bonn).

Partenaires

Les ateliers-projets ont été appuyés par la Fondationfédérale pour l’environnement (DBU)

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La cérémonie d’adieu du 2 avril 2009 a été appuyéepar la Fondation pour le dialogue international de laCaisse d’épargne de Bonn

Chaîne d’information partenaire de la Conférencemondiale

Les organisateurs remercient la Jamahiriya arabelibyenne d’avoir bien voulu prendre en charge l’inter-prétation en arabe des séances plénières pendant lestrois jours de la Conférence, ainsi que la Chine qui abien voulu, pour sa part, prendre en charge l’inter-prétation en chinois des séances plénières de lapremière journée de la Conférence.

Le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la Ville deBonn et le Ministère fédéral allemand de l'éducationet de la recherche ont invité les participants à uneréception lors de la première journée de conférence.

Actes

Conférencemondialedel'UNESCOsurl'éducationenvuedudéveloppementdurable

La Conférence mondiale de l’UNESCO surl’éducation pour le développement dura-ble – S’engager dans la seconde moitié dela décennie s’est tenue du 31 mars au2 avril 2009 à Bonn (Allemagne). Elle arassemblé 900 participants venus de 145pays, dont 49 ministres et vice-ministres.Parmi les participants, figuraient égale-ment des représentants des États mem-bres de l’UNESCO, des institutions desNations Unies, d’organisations de lasociété civile, d’institutions d’enseigne-ment, de jeunes et du secteur privé, ainsique des experts venus à titre personnel. LaConférence était organisée par l’UNESCOet le Ministère fédéral allemand de l’édu-cation et de la recherche, en coopérationavec la Commission allemande pourl’UNESCO.

À mi-parcours de la Décennie des NationsUnies pour l’éducation au service du déve-loppement durable (2005-2014), la Confé-rence a mis en lumière la contributionessentielle de l’éducation en vue du déve-loppement durable (EDD) à une éducationde qualité partout dans le monde, a servide forum international d’échanges surl’éducation en vue du développementdurable, a fait le bilan des résultats obte-nus à ce jour et a élaboré des stratégiespour la seconde moitié de la Décennie desNations Unies.

Les actes de la Conférence font état desdébats et des conclusions des séancesplénières, du débat de haut niveau, de22 ateliers, de 14 ateliers-projets, d’unatelier pour les jeunes participants à l’édu-cation en vue du développement durable,et incluent la Déclaration de Bonn, adop-tée par consensus au cours de la séanceplénière de clôture.

www.esd-world-conference-2009.org