Comment optimiser ses coûts de production en circuit court ... · Les données présentées sont...

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Aviculture 4 Volonté Paysanne du Gers n° 1268 - 6 novembre 2015 Comment optimiser ses coûts de production en circuit court ? La Chambre d’agriculture du Gers, en relation avec le CER France, a organisé pour la deuxième année consécutive une formation intitulée « Calculer ses coûts de production et de commercialisation en circuit court » pour des producteurs transformateurs de canards gras à la ferme. L’objectif de la formation était de permettre aux producteurs de mieux maîtriser leurs coûts de productions en ajustant, le cas échéant, leurs pratiques et leurs prix de vente. Au cours de cette formation, les ré- sultats individuels de 11 producteurs de canard gras en circuit court ont été analysés en prenant comme sup- port leurs bilans comptables, suivi du calcul du coût de production des produits finis (foie gras, pâté, cas- soulet…) à partir des charges réelles de chaque exploitation. Cette formation a permis de mettre en évidence les ateliers de produc- tion ayant les coûts les plus impor- tants et les raisons de ces coûts. L’étude de la production a été divi- sée en plusieurs étapes : l’élevage de prêt à gaver (PAG), le gavage, l’abattage et la découpe, la transfor- mation et mise en conserves, la com- mercialisation, sans oublier la partie administrative liée à toutes ces tâches. Les données présentées sont les moyennes issues de cette forma- tion. L’abattage et la découpe pour la vente en frais représentent 12 % des coûts totaux de production et coûtent en moyenne 10.54 € par canard. La main d’oeuvre avec 78 % des charges engendre le plus de coûts dans cette étape, il s’agit la plupart du temps d’une combinaison entre la main d’oeuvre familiale et sala- riée. La transformation avec la mise en conserves est l’étape la plus impor- tante économiquement parlant puis- qu’elle représente 37 % du coût total de production avec un coût moyen de 31,57 € par canard produit. La main d’oeuvre est là aussi très importante au niveau des coûts ; elle peut être seulement familiale ou avec une part importante de main d’oeuvre salariée. De plus, il y a aussi un fort impact des charges opérationnelles corres- pondant à l’achat d’emballages et aux coûts énergétiques qui méritent une meilleure maîtrise. La commercialisation représente 13 % (soit 11.24 € par unité produi- te) des coûts totaux. Ce coût est principalement lié à la main d’oeuvre qui est, pour cette étape, majoritairement familiale. Le travail administratif représente seulement 4 % des coûts mais c'est un volet très contraignant pour les exploitants, notamment au niveau du suivi sanitaire des ateliers. La main d’oeuvre représente une grande part des coûts de production. Il a été proposé aux exploitants, à la suite de cette formation, d’effectuer un bilan concernant leur travail et l’or- ganisation de celui-ci sur les ex- ploitations. Ce bilan a été fait en utilisant l’outil Traviescope créé par TRAME qui a permis aux membres du groupe de fai- re le point rapidement et de fa- çon globale sur la question du travail dans leur exploitation en comparant la situation actuelle à la situation souhaitée pour l’avenir selon cinq axes : - le temps de travail, c’est à dire la longueur des journées de travail et le repos au cours de l’année - les conditions de travail c’est à dire l’importance accordée à la prévention des risques, l’aménagement des locaux et l’ergonomie au travail - la qualité de vie : comment l’exploitant voit sa vie person- nelle par rapport à son travail ? - l’organisation et les relations dans le travail : la communica- tion avec les associés et les em- ployés, l’importance accordée à la planification des tâches - l’équipement : l’état géné- ral de l’équipement sur l’ex- ploitation. Ce bilan a permis de mettre en évidence les problèmes rencon- trés par la filière en général mais aussi certains problèmes spéci- fiques à des exploitations. Il a fait ressortir un besoin de mise en commun des techniques et des pratiques des exploitants pour y répondre. Il y a 2 types d’exploitations dans le panel : celles qui élèvent les ca- nards avant de les gaver et celles qui achètent directement les canards prêt à gaver (PAG). Dans les exploitations qui élèvent les canards prêts à gaver, on obser- ve qu'une majeure partie des coûts sont liés à l’alimentation (50 %). Il faut donc optimiser au maximum les rations des animaux ainsi que la durée d’élevage afin de ne pas aug- menter le coût de production de l’atelier. Son coût moyen est de 15.99 € par canard soit 20 % des coûts, c’est l’étape indispensable à la production de canards gras. On observe une différence dans la répartition des coûts selon qu'il y ait élevage ou non des canards. Analyse de la production de canards gras Etape 1 : L’élevage de prêt à gaver Etape 3 : L’abattage, la découpe pour la vente en frais et la transformation Etape 4 : La commercialisation et le travail administratif Le bilan Etape 2 : Le gavage La partie transformation en conserves représente, en moyenne, le coût le plus élevé dans la chaîne de production. Exploitants non éleveurs 2,26 € 13,11 € 0,50 € 0,52 € 5,16 € 0,63 € 1,63 € Exploitants éleveurs 1,82 € 1,93 € 0,23 € 0,60 € 3,41 € 0,31 € 1,17 € Les coûts les plus importants sont les postes alimentation et main d’oeuvre. Les coûts alimentaires peuvent être maîtrisés grâce à l’utilisation d’une gaveuse distribuant précisément la ration. Quant à la main d’oeuvre, celle-ci est importante car le gavage représente un travail d’astreinte à effectuer deux fois par jour, qui reste difficile et long malgré la mécanisation. Contact : Chambre d’Agriculture du Gers - Pôle Aviculture - Tél. 05.62.61.77.40. MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE LA PECHE avec la contribution financière du compte d’affectation spéciale «Développement agricole et rural »

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Page 1: Comment optimiser ses coûts de production en circuit court ... · Les données présentées sont les moyennes issues de cette forma-tion. L’abattage et la découpe pour la vente

Aviculture

4 Volonté Paysanne du Gers n° 1268 - 6 novembre 2015

Comment optimiser ses coûts

de production en circuit court ?La Chambre d’agriculture du Gers, en relation avec le CER France, a organisé pour la deuxième année consécutive une

formation intitulée « Calculer ses coûts de production et de commercialisation en circuit court » pour des producteurs

transformateurs de canards gras à la ferme. L’objectif de la formation était de permettre aux producteurs de mieux maîtriser leurs

coûts de productions en ajustant, le cas échéant, leurs pratiques et leurs prix de vente.

Au cours de cette formation, les ré-sultats individuels de 11 producteursde canard gras en circuit court ontété analysés en prenant comme sup-port leurs bilans comptables, suividu calcul du coût de production desproduits finis (foie gras, pâté, cas-soulet…) à partir des charges réelles

de chaque exploitation. Cette formation a permis de mettre

en évidence les ateliers de produc-tion ayant les coûts les plus impor-tants et les raisons de ces coûts.L’étude de la production a été divi-sée en plusieurs étapes : l’élevagede prêt à gaver (PAG), le gavage,

l’abattage et la découpe, la transfor-mation et mise en conserves, la com-mercialisation, sans oublier la partieadministrative liée à toutes cestâches.

Les données présentées sont lesmoyennes issues de cette forma-tion.

L’abattage et la découpe pour lavente en frais représentent 12 %des coûts totaux de production etcoûtent en moyenne 10.54 € parcanard.

La main d’oeuvre avec 78 % descharges engendre le plus de coûtsdans cette étape, il s’agit la plupartdu temps d’une combinaison entre

la main d’oeuvre familiale et sala-riée.

La transformation avec la mise enconserves est l’étape la plus impor-tante économiquement parlant puis-qu’elle représente 37 % du coût totalde production avec un coût moyende 31,57 € par canard produit.

La main d’oeuvre est là aussi très

importante au niveau des coûts ; ellepeut être seulement familiale ou avecune part importante de main d’oeuvresalariée.

De plus, il y a aussi un fort impactdes charges opérationnelles corres-pondant à l’achat d’emballages et auxcoûts énergétiques qui méritent unemeilleure maîtrise.

La commercialisation représente13 % (soit 11.24 € par unité produi-te) des coûts totaux.

Ce coût est principalement lié à la

main d’oeuvre qui est, pour cetteétape, majoritairement familiale.

Le travail administratif représenteseulement 4 % des coûts mais c'est

un volet très contraignant pour lesexploitants, notamment au niveaudu suivi sanitaire des ateliers.

La main d’oeuvre représenteune grande part des coûts deproduction. Il a été proposé auxexploitants, à la suite de cetteformation, d’effectuer un bilanconcernant leur travail et l’or-ganisation de celui-ci sur les ex-ploitations. Ce bilan a été faiten utilisant l’outil Traviescopecréé par TRAME qui a permisaux membres du groupe de fai-re le point rapidement et de fa-çon globale sur la question dutravail dans leur exploitation encomparant la situation actuelleà la situation souhaitée pourl’avenir selon cinq axes :

- le temps de travail, c’est àdire la longueur des journées detravail et le repos au cours del’année

- les conditions de travail c’està dire l’importance accordée à

la prévention des risques,l’aménagement des locaux etl’ergonomie au travail

- la qualité de vie : commentl’exploitant voit sa vie person-nelle par rapport à son travail ?

- l’organisation et les relationsdans le travail : la communica-tion avec les associés et les em-ployés, l’importance accordéeà la planification des tâches

- l’équipement : l’état géné-ral de l’équipement sur l’ex-ploitation.

Ce bilan a permis de mettre enévidence les problèmes rencon-trés par la filière en général maisaussi certains problèmes spéci-fiques à des exploitations. Il afait ressortir un besoin de miseen commun des techniques etdes pratiques des exploitantspour y répondre.

Il y a 2 types d’exploitations dansle panel : celles qui élèvent les ca-nards avant de les gaver et celles quiachètent directement les canards prêtà gaver (PAG).

Dans les exploitations qui élèventles canards prêts à gaver, on obser-ve qu'une majeure partie des coûtssont liés à l’alimentation (50 %).

Il faut donc optimiser au maximum

les rations des animaux ainsi que ladurée d’élevage afin de ne pas aug-menter le coût de production del’atelier.

Son coût moyen est de 15.99 € par canard soit 20 % des coûts, c’est l’étape indispensable à la production de canardsgras. On observe une différence dans la répartition des coûts selon qu'il y ait élevage ou non des canards.

Analyse de la production de canards gras

Etape 1 : L’élevage de prêt à gaver

Etape 3 : L’abattage, la découpe pour la vente en frais et la transformation

Etape 4 : La commercialisation et le travail administratif

Le bilan

Etape 2 : Le gavage La partie transformation en conserves représente, en moyenne, le coût leplus élevé dans la chaîne de production.

Exploitantsnon éleveurs 2,26 € 13,11 € 0,50 € 0,52 € 5,16 € 0,63 € 1,63 €

Exploitantséleveurs 1,82 € 1,93 € 0,23 € 0,60 € 3,41 € 0,31 € 1,17 €

Les coûts les plus importants sont les postes alimentation et main d’oeuvre. Les coûts alimentaires peuvent être maîtrisésgrâce à l’utilisation d’une gaveuse distribuant précisément la ration. Quant à la main d’oeuvre, celle-ci est importante carle gavage représente un travail d’astreinte à effectuer deux fois par jour, qui reste difficile et long malgré la mécanisation.

Contact : Chambre d’Agriculture

du Gers - Pôle Aviculture - Tél.

05.62.61.77.40.

MINISTERE

DE L’AGRICULTURE

ET DE LA PECHE

avec la contribution financière du compte d’affectation spéciale

«Développement agricole et rural »