Comment Lire La Torah

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Lettres de la Torah bien reçue et comprise : COMMENT LIRE LES SIGNES DE LA TORAH ou téâmim Site Modia : http://www.modia.org par Yehoshua Ra'hamim Dufour 1e Leçon. La ponctuation principale Imaginez, en français, quelqu'un qui lirait ou parlerait sans faire les pauses marquées par les signes de ponctuation : ce serait ridicule, comme s'il récitait une leçon ; ainsi, souvent, entend-on lire le texte de la Torah ou les psaumes ou les prières. Simplement, parce que les gens n'ont pas appris à lire selon le sens donné par les téâmim. Et ils risquent alors de prier sans comprendre le sens de la phrase ni des mots. Or, nous avons l'obligation de prier avec intention , cela veut dire que notre coeur doit être lié au sens de ce que nous disons. Cela sera facile après cet apprentissage, mais il faut accepter - d'étudier la technique, - d'apprendre à mémoriser les notions, - d'écouter les exemples, - de lire ensuite d'autres textes. Et la satisfaction sera immense ! La ponctuation est marquée par des téâmim ou signes qui sont nommés "disjonctifs"(mafsiqim), parce qu'ils séparent des fragments en sens différents ; c'est ce que l'on appelle la ponctuation. Les téâmim ou signes qui relient des fragments pour

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Lettres de la Torah bien reçue et comprise : 

COMMENT LIRE LES SIGNES DE LA TORAH ou téâmim

 Site Modia : http://www.modia.org

par Yehoshua Ra'hamim Dufour 

1e Leçon. La ponctuation principale

Imaginez, en français, quelqu'un qui lirait ou parlerait sans faire les pauses marquées par les signes de ponctuation : ce serait ridicule, comme s'il récitait une leçon ; ainsi, souvent, entend-on lire le texte de la Torah ou les psaumes ou les prières. Simplement, parce que les gens n'ont pas appris à lire selon le sens donné par les téâmim. Et ils risquent alors de prier sans comprendre le sens de la phrase ni des mots. Or, nous avons l'obligation de prier avec intention, cela veut dire que notre coeur doit être lié au sens de ce que nous disons. Cela sera facile après cet apprentissage, mais il faut accepter  - d'étudier la technique,  - d'apprendre à mémoriser les notions,  - d'écouter les exemples,  - de lire ensuite d'autres textes.  Et la satisfaction sera immense !

La ponctuation est marquée par des téâmim ou signes qui sont nommés "disjonctifs"(mafsiqim), parce qu'ils séparent des fragments en sens différents ; c'est ce que l'on appelle la ponctuation.  Les téâmim ou signes qui relient des fragments pour montrer que leur sens est commun s'appellent des signes "conjonctifs" (mécharétim) ; nous les verront plus tard.  Chacun de ces signes a une mélodie particulière qui permet de les reconnaître à l'audition. Chaque communauté à une mélodie particulière pour ces signes, mais les différences ne sont pas très grandes.

Voici un verset de la Torah, c'est le début du Livre de Chémote, l'Exode. Il se lit de droite à gauche, ligne par ligne :

Vé éllé chémote béné Yisrael ha baim  Mitsrayéma éte Yaâqov iche ouvéito baou.

Traduction, ligne par ligne : 

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"Et ce sont les noms des fils d'Israël qui viennent  en Egypte avec Yaâqov lui et sa maison vinrent".

Ecoutez ici le chant qui tient compte des différents téâmim qui indiquent à la fois la ponctuation et le sens. 

Le double point    Ce verset comporte à la fin un double point, que l'on retrouve entre chaque verset de la Torah et de toute la Bible. Cela n'est qu'une facilité de composition d'imprimerie pour séparer visuellement les versets et cette marque ne fait pas partie de la Torah.  

Le   sof passouq  

Mais la fin d'un verset est toujours indiquée dans la Torah par un petit trait sous le dernier mot (baou), c'est le sof passouq, ou fin du verset. Lui, fait partie de la massorète ou tradition des signes de lecture. Ce signe est un taâm mafsiq ou signe disjonctif, signe de ponctuation qui coupe le sens (comme le point en fin de phrase). Il a une mélodie particulière. Il correspond un peu au changement de paragraphe actuellement ou au point. 

Le   atna'h  

Un autre signe disjonctif marque généralement la moitié du verset, un peu comme le point-virgule ou comme le point simple entre deux phrase, c'est le atna'h  pour les Séfarades, ou atna'hta pour les Askénazes. Il a la forme d'une petite fourche à deux dents vers le bas :  On le trouve dans le verset ci-dessus sous le mot Mitsrayéma.  Il est sous ce dernier mot et délimite la fin de la première partie du verset. Vé éllé chémote béné Yisrael ha baim Mitsrayéma "Et ce sont les noms des fils d'Israël qui viennent en Egypte" (pause) ;..." Dans les versets très courts, l'atna'h est parfois absent car il n'a pas de lieu d'être. Entraînez-vous à reconnaître ces trois premiers signes sur d'autres versets, en faisant la pause correspondante dans la lecture. De même en lisant le français.

Ensuite,  chaque demi-partie du verset que nous venons ainsi de découper, peut elle-même être divisée plusieurs fois en parties, un peu comme nous faisons en français par les virgules. Cela par d'autres signes de ponctuation (disjonctifs) que nous verrons ultérieurement. En voici un : 

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Le   zaqef qatane ou zaqef   qatone

Ce sont deux points placés à la verticale au dessus d'un mot. Cela est très facile à reconnaître .  Donc, dans le verset ci-dessus, dans la première partie de la phrase se terminant par leatna'h,   Vééllé chémote béné Yisrael ha baim Mitsrayéma

un petit arrêt doit se faire après le mot Yisraël, le 4e mot. Vé éllé chémote béné Yisrael ha baim Mitsrayéma "Et ce sont les noms des fils d'Israël (pause légère du zaqef qatane)  puis "qui viennent en Egypte" (pause plus longue du atna'h) ;"  De même, si nous continuons maintenant à lire la seconde partie de la phrase, éte Yaâqov iche ouvéito baou. avec Yaâqov lui et sa maison vinrent", nous trouvons aussi un zaqef qatane sur le mot  Yaâqov, donc nous lisons : éte Yaâqov (pause légère du zaqef qatane) avec Yaâqov (pause légère du zaqef qatane)  Puis, iche ouvéito baou.lui et sa maison vinrent". (Grande pause du sof passouq, fin du verset) 

Le réviî

Un dernier signe disjonctif de ponctuation apparaît dans cette phrase, sur le premier mot  sur la seconde lettre, c'est un un losange noir nommé réviî pour les Askénazes, ou raviâpour les Séfarades,  par allusion à ses 4 côtés. En fait, c'est un mot araméen qui veut dire en hébreu, méyouchavou ravouts, étendu, couché. Il a cette forme :    Donc, à cause de ce taâm disjonctif,  on doit faire aussi une légère pause après ce premier mot. Ce signe nous indique qu'il y a une importance particulière à ce premier mot et qu'il ne faut pas lire rapidement : "voici les noms"... mais "et voici, ce sont eux" (pause) "les noms...".

Pour bien comprendre l'importance de ce signe, qui semble ainsi placé bizarrement sur le premier mot pour dire : "et eux", voici le sens de cet arrêt ; l'auteur du Or ha

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'hayim, nous dit : ce premier mot est, de plus, composé avec la lettre vav qui indique "et", cela est pour nous dire que de même que Avraham, Yits'haq et Yaâqov qui ont été les acteurs du livre précédent, étaient des tsaddiqim, des justes, et eux aussi   leurs descendants sont destsaddiqim". Il fallait ce  signe de ponctuation pour attirer notre attention sur un sens à aller rechercher auprès de ceux qui transmettent la tradition. J'ai traduit littéralement (donc lourdement) pour bien suivre le sens mot par mot afin d'aider ceux qui se reportent au texte original du Or ha 'Hayim.

La séquence du réviâ Le réviî ou raviâ est précédé du mouna'h ou chofar holekh  placé sous une lettre du même mot ou sous un mot précédent. A son tour, ce  mouna'h ou chofar holekh  peut être précédé du darga . A son tour, ce darga  peut être précédé du du mouna'h ou chofar holekh  . Si la séquence est complète, nous avons donc cette suite en commençant à la lire par la droite :  

soit 1) mouna'h, 2) darga, 3) mouna'h, 4) réviî. Cela dans la mesure où la séquence est complète. Voyez l'exemple de cette quadruple séquence dans II Samuel 21, 2 : lo mibbénéi Yisrael hémma (" ils ne faisaient pas partie des fils d'Israël, eux"). Le cas le plus fréquent est le réviîsimplement précédé de son  mouna'h ou chofar holekh

Nous voyons plusieurs fonctions de ces signes disjonctifs : - ils délimitent le verset, - ils hiérarchisent le sens dans la phrase, - surtout, ils font éviter des contresens, - ils mettent en valeur l'importance de certains mots. Et il y a encotre d'autre sens plus élevés.

Nous apprendrons encore beaucoup d'autres choses sur ces signes que l'on nomme téâmim,au pluriel, et taâm au singulier. Important :  - connaître par coeur les noms de ces signes, - les repérer facilement à la lecture, - faire les pauses en conséquence lors de la lecture, - sentir ce que devient le sens de la phrase avec ces pauses  diverses, - réfléchir au sens que cela donne à la phrase, - lire et prier avec le coeur en suivant le rythme de la vague du sens, - aller voir les commentaires qui ont tenu compte de ces ponctuations. En appliquant ces conseils lentement, vous avez déjà réalisé un très grand progrès dans la compréhension de la Torah. 

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Précisons que ces règles que vous apprenez s'appliquent à tous les livres de la Bible, sauf aux trois livres de Eikha, Michlé (Proverbes) et Téhilim (Psaumes) sont les initiales forment le mot hébraïque EMéT, vérité.

2e leçon Les fausses ponctuations

De nos jours, tout lecteur qui a dans le regard le système de ponctuation imprimé dans les livres francophones de nos jours, peut faire erreur en projetant ce système de l'imprimerie sur les signes de la Torah. En effet, dans la Torah, par exemple, il y a des traits verticaux que nous pourrions comprendre, selon leur graphisme visuel, comme s'ils marquaient une interruption du sens (ponctuation). Et ce n'est pas le cas. Ce sont  - le passéq qui est un grand trait placé entre deux mots, () - et le métég qui est un petit trait placé entre deux lettres et souis les lettres elles-mêmes.()

Ces signes, le passéq et le méteg, ne scandent pas du tout le sens de la phrase mais éclairent sur la prononciation. Le passéq avertit de bien séparer la prononciation des deux mots. Le méteg avertit de règles particulières de prononciation entre les lettres présentes. Développons avec des exemples.

Le passéq.  

Il aide en 4 cas : 1. Le passéq demande de bien prononcer séparément deux lettres semblables qui se suivent comme en Dévatrim 7, 1 : goyim rabim (passéq) mipanékha, "des peuples nombreux devant toi" : 

2. Le passéq demande de bien prononcer séparément deux mots semblables qui se suiventomme en Béréchite 39, 10 : yom (passéq) yom, "jour jour". 

3. Le passéq demande de bien prononcer séparément deux sons qui se suivent et pourraient s'affecter l'un l'autre,  comme en Béréchite 1, 21 : ha 'haya (passéq entre a-a) haromésséte : 

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4. Le passéq demande de bien prononcer séparément deux mots qui se suivent et dont le sens de l'un pourrait nuire au sens de l'autre en dignité,  comme en Béréchite 2, 21 : vayapél Hachém Eloqim (passéq) tardéma âl haadam"Hachém Eloqim fit tomber un sommeil sur l'homme" : 

Un autre cas se présente que nous éliminons de la mémoire car il relève d'autre chose ; je l'explique simplement pour qu'il n'y at pas de confusion possible. Le passéq joue aussi un tout autre rôle que celui de la prononciation où il permet aussi de distinguer deux teamimqui se ressemblent. C'est le cas quand il suit toujours le signe situé ci-dessous sous le premier mot vékhol pour indiquer que c'est un signe de ponctuation chanté qui sépare le sens (un mafsiq) et qui est nommé "mouna'h légarmé" ou "chofar légarmé",  tandis que lorsque ce signe est seul, c'est au contraire un signe qui relie le sens (unmécharéte) et qui se nomme chofar. Oublions donc ce cas externe.

Le méteg   Ce n'est pas un taâm chanté ni un taâm qui exprime la ponctuation du sens mais c'est un frein placé pour que le lecteur fasse attention à bien prononcer les sons par exemple, en bas, le petit trait vertical  après la première lettre du mot Yaâqov pour qu'on ne prononce pas Yaqov mais bien Yaâqov.  Si on a bien compris cela, chaque grammairien ou chaque imprimeur peut placer un méteglà où il estime que c'est nécessaire, ou s'il s'adresse à une population qui ignore la grammaire. C'est pour cela que des livres de prière populaires qui ont une bonne qualité pédagogique en placent abondamment. Le méteg est necessaire pour bien respecter la grammaire de la prononciation, qui elle-même permet d'éviter des fautes sur le sens du texte. C'est pour cela que nous avons placéune longue étude sur le   méteg   sur le site Modia .

(à suivre en d'autres leçons, mais il faut d'abord mémoriser ces noms). 

3e leçon De la théorie à la pratique

1. Ces signes de ponctuation (téâmim) se chantent-ils ? - Oui. - leur chant est légèrement différent suivant les traditions des communautés différentes (azkénazes, sépharades, yéménites, etc.) et même des régions différentes (algériens, marocains, tunisiens, etc.) .  Il est important de connaître, respecter et transmettre le chant spécifique de notre tradition familiale.  Ce n'est pas seulement beau, c'est un devoir dans le judaïsme.  De plus, il est interdit de changer de tradition en négligeant sa propre tradition familiale.  Lorsqu'un jeune va dans une yeshiva qui ne correspond pas à son rite, il a beaucoup d'obligations dans la prière qu'il doit accomplir uniquement dans son rite familial. Le

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Rav Ôvadia Yossef revient très souvent là-dessus dans ses réponses de pratique de halakha. J'ai le témoignage direct de sépharades qui posèrent la question au Rabbi de Loubavitchzatsal, en consultation pour savoir s'ils pouvaient abandonner leur rite et devenir Loubavitch, c'est-à-dire vivre leur judaïsme selon les rites de la communauté Loubavitch, et le Rabbi leur dit publiquement et fortement devant les présents en grand Congrès : "assour, assour gadol" ("il y a là-dessus un interdit, un interdit très grand") .  On peut aimer, connaître toutes les autres traditions mais nous sommes dans la nôtre un organe essentiel du corps complet. Le Ari zal, ouvre même son livre Péri Ets 'Hayimsur cette question, en ce sens, sur le plan du sod.

Sur le site Modia, nous mettons des liens avec des sites qui offrent le chant de nos textes avec la tradition azkénaze (ORT) et avec la tradition sépharade (Alliance). Il est irremplaçable de les écouter après avoir bien compris les règles de ce cours et les avoir bien identifiées plusieurs fois sur un texte. L'exercice sera très fructueux.

2. Peux-t'on les recevoir directement sur l'ordinateur, simplement en cliquant sur le lien ? - Non, car il faut auparavant enregistrer un petit logiciel de transfert de son.  - La qualité minimale et suffisante de ce logiciel est offerte gratuitement par diverses compagnies, tant pour Windows que pour le Mac. - De plus, si vous le voulez, vous pourrez télécharger des versions plus sophistiquées de ces logiciels auprès de ces mêmes sites, contre paiement de sécurité par carte de crédit. - Voici le lien du système le plus simple et sûr : Realplayer http://scopes.real.com/real/player/player.html?src=fr_cp,rpchoiceintl_fr,rpchoiceintl_fr_1&lang=fr&dc=812811810 - Ensuite, quand vous cliquez sur les liens de ces sites de lecture de la Torah placés sur Modia, ou en vous rendant à ces deux sites, vous déclancherez automatiquement le son sans manoeuvre particulière.

3. Quels sont ces liens ? - Ort : lien pour les téâmim askénazes http://www.bible.ort.org/intro1.asp?lang=1 son ouverture est très lente sur Mac, mais vous ne regretterez pas. Vous aurez accès au chant des différentes parachiyotes et haftarotes. De plus, sur cette page, vous lirez en hébreu le nom askénaze de chacun des téâmim et vous entendrez la mélodie de  chacun : http://www.bible.ort.org/books/cant4.asp

- Alliance : lien http://www.alliancefr.com/judaisme/cyberthora/paracha/index.html Sur cette page, vous aurez accès aux pages parallèles dans le rite sépharade par un excellent lecteur de la Torah, baâl qoré.

4. Pratiquement, comment passer de la théorie à la pratique : a) D'abord, bien réviser les signes de ponctuation. 

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b) Puis, écouter un texte chanté, en fixant l'attention visuelle sur ce seul signe dans le texte et l'attention auditive uniquement  c) appliquer cela au signe de fin de verset (sof passouq), cela sur plusieurs versets. d) ensuite, réviser le signe de ponctuation du milieu du verset ou atna'h, et fixer l'attention visuelle et l'attention auditive uniquement  sur ce signe dans le texte. e) continuer ainsi pour chaque signe que nous avons étudié jusqu'à maintenant. 

5. La règle de ote hammoutêméte, la lettre marquée du taâm Bien remarquer que la mélodie particulière pour ces signes disjonctifs (signes de ponctuation) commence toujours exactement sur la syllabe où se trouve placé graphiquement le dessin de ce signe ; on dit en hébreu : "bé ote hammoutêméte", sur la lettre marquée du taâm. Ce ne sera pas toujours le cas pour d'autres signes que nous apprendrons ensuite.

6. L'appellation des téâmim est-elle la même dans les différentes communautés ? - Non, il y a quelques différences mineures. - Ces différences sont utiles à connaître car chaque communauté a établi une liste continue des différents téâmim, dans une succession particulière des mots, afin de faire apprendre par coeur cette liste avec le chant, aux enfants dès leur plus jeune âge, afin qu'ils ne l'oublient jamais. Il n'est pas trop tard pour l'apprendre. - Voici la liste de ces   téâmim   dans la communauté azkénaze  :

 1e ligne : Pachta Mouna'h Zarqa Mouna'h Ségol Mouna'h Mouna'h 2e ligne : Révii Mahpakh Pachta Zaqef qatone Zaqef gadol 3e ligne : Mérkha Tif'ha Mouna'h Etna'hta Pazér Télicha- 4e ligne : qétana Télicha-guédola Qadma-veAzla Azla 5e ligne : Guéréche Guérchayim Darga Tévir Yétiv Péssiq Sof 6e ligne : passouq Chalchéléte Qarné-Para Mérkha-kéfoula 7e ligne : Yéra'h-bén-yomo.  

- Voici la liste de ces   téâmim   dans la communauté sépharade  :

 1e ligne : Zarqa Maqaf- Chofar Holékh Ségolta Pazér gadol 2e ligne : Talécha Tilcha Azla-Guéréche Passéq Réviâ Chéné 3e ligne : Guéréchine Dargua Tévir Maarikh Tar'ha Atna'h 4e ligne : Chofar méhoupakh Qadma Téré Qadmine Zaqéf qatone Zaqéf 5e ligne : gadol Chalchéléte Téré taâmé Yétiv Sof passouq  

6. Comparons maintenant les noms que nous avons déjà appris, suivant les deux communautés  

Azkénazes Sépharades

Sof passouq Sof passouq

Etna'hta Atna'h

Zaqef qatone Zaqéf qatone

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Révii Réviâ

Nous avons vu pour l'instant, seulement quelques téâmim parmi tous ceux de ces listes. La suite du cours nous les fera découvrir aussi facilement.

4e leçon Bien lire avec les signes de ponctuation

1. Il faut d'abord, dans le regard, situer les signes de ponctuation (téâmim) dans la phrase que l'on commence à lire. - Pour cela, nous allons les situer en imaginant que la ligne correspond à toute la phrase.

6. Comparons maintenant les noms que nous avons déjà appris, suivant les deux communautés  

Le Sof passouq (petit trait vertical sous le dernier mot) est à la fin, donc à l'extrême gauche. Il y a donc la pause principale.

   

Le Etna'hta ou Atna'h marque la moitié du sens du verset. Il y a donc une légère pause à marquer en comprenant cette pause dans le sens de la phrase. Cela ne correspond pas forcément à la moitié du nombre des mots dans la phrase. Cumulons les deux pauses.

     

Le Zaqéf (deux points sur le mot) vient faire une pause moins forte dans le sens de chacune des deux parties (encore une fois, pas selon le nombre de mots, mais selon le sens, comme les virgules). Donc, lire intelligemment en marquant le temps léger de ces téâmim. Entrainez-vous à haute voix sur une phrase en français pour bien comprendre la différence des durées de paus pour faire ressortir le sens ; sinon, vous liriez d'une voix monocorde et le texte deviendrait stupide. Ne faisons pas cela sur l'hébreu, encore moins sur la Torah, ni sur les psaumes.

   

Le Réviî (losange sur le mot) peut encore subdiviser chacune des parties précédentes, comme s'il y avait en français une mini-virgule. Voici toute la séquence possible dans la phrase :

Regardons maintenant la première partie du verset en faisant les pauses comme il le faut pour le sens. Ne prenons pas en compte les autres signes pour l'instant :  Vé éllé chémote béné Yisrael...  ha baim Mitsrayéma                         "Et ce sont les noms des fils d'Israël... qui viennent en Egypte" (pause) ;" 

et maintenant tout le verset :

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Ecoutez maintenant ici le verset en y observant dans la lecture toutes les pauses que nous venons d'apprendre.

Continuez l'exercice sur le texte de la haftarah de la parache Ki tetsé :

  

Ronni, âqara lo yalada (atna'h)

                        Réjouis-toi et chante, stérile qui n'as pas enfanté (fin du demi-verset) ;                      pits'hi rinna vétsahali lo 'hala  (zakéf) 

                        éclate en jubilations et chants, et réjouis-toi qui n'as pas porté d'enfant.                      ki-rabim béné-choméma  

                        car plus nombreux les enfants de l'abandonnée délaissée                      mibéné véoula, amar Hachém (sof passouq)                         que les enfants de l'épouse, dit Hachém. 

                        (et lisez la suite).

6e leçon Les signes qui précèdent la fin et le milieu du verset.

Nous savons situer les signes de ponctuation (téâmim) de la fin et du milieu de la phrase (1e leçon), ainsi que les principaux signes disjonctifs ou signes de ponctuation du sens.

Il est important de comprendre qu'il y a, à côté de cela, un autre dispositif : les signes qui précèdent ces grands téâmim et les annoncent. Ils sont de deux sortes : - le signe disjonctif qui arrête le sens précédent ; il  permet ainsi d'insister sur le sens du dernier mot qui viendra ensuite dans le verset ou à la fin du demi-verset.  On l'appelle tar'ha chez les Sépharades, et tif'ha chez les Askénazes.

- le signe conjonctif qui introduit ce mot si cela est nécessaire. On l'appelle maarikh chez les Sépharades, et merkha chez les Askénazes.

Prenons un exemple en fin d'un verset, le premier verset de la paracha Vayigache (Béréchite 44, 18).   bé âvdékha (fin du demi-verset) ki khamokha kéfarô (fin du verset)

traduction: "contre ton serviteur (fin du demi-verset) car comme toi, tu es comme Pharaon" (fin du verset).

Le disjonctif tar'ha ou tif'haest sous le mot "comme toi"  khamokha ; il isole ce sens et il isole également le mot suivant qui est en soi-même un autre sens. Cela est utile et important pour ne pas interpréter ni lire d'une seule coulée mais il faut donner le sens à chacun de ces termes différents, donc on comprend qu'il faut aller rechercher leur sens dans les commentaires.

Par contre, le conjonctif maarikh ou merkha est sous le mot "car" ki ; il montre qu'il relie les deux mots ki khamokha  "car comme toi" qu'il faut lire et comprendre

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ensemble.  

Maintenant que cela est bien compris, sachez que ce système se trouve - à la fin de chaque verset avant le sof passouq  - à la fin de chaque demi-verset avant le atnah  - parfois avant les principaux signes ou téâmim  disjonctifs de ponctuation que nous avons vus dans les leçons précédentes.

Sachez aussi que  le conjonctif maarikh ou merkha  n'est pas toujours présent. Cela est facile à comprendre ; en effet, il développe un point mineur qui n'est pas toujours présent dans toutes les phrases.  Donnons un exemple en français. On peut dire : "la maison de David" ; il y a deux termes et sens séparés (maison - David) dont il y aurait entre eux le signe disjonctiftar'ha ou tif'ha. Mais si on ajoutait et disait : "la belle maison de David" au lieu de "la maison de David", on ajouterait le conjonctif maarikh ou merkha  sous le mot "belle" pour le relier avec "belle maison". De même, si on disait "la belle maison de David Cohen", on ajouterait le conjonctif maarikh ou merkha  sous le mot "David" pour le relier avec "David Cohen".

Maintenant, vous avez compris tout ce système. Il permet de bien lire la Torah, de ne pas faire de contresens et de ne pas relier faussement un mot à un autre, ce qui serait grave.

Exercice sonore   Vous pouvez maintenant lire le premier verset de la paracha Vayigache (Béréchite 44, 18) et écouter ici l'ensemble du verset (Ort). Faites ensuite l'exercice de lecture sans chant sur plusieurs versets, et avec chant en allant aux diverses parachiyotes qui sont sur le site et où les liens chantés sont présents dans le plan du commentaire.

Une particularité en 14 endroits, avec double merkha et le darga Nous avons bien en mémoire la succession du conjonctif maarikh ou merkha  suivi  du signe disjonctif tar'ha ou tif'ha comme dans ces mots :  Or, en 14 endroits, la succession est différente : - conjonctif maarikh ou merkha est doublé , - et ceci est précédé d'un autre signe conjonctif, le darga  en forme de marche d'escalier, aussi bien dans la forme que dans le chant.  On a alors cette séquence de   téâmim  et du chant comme dans Béréchite 27, 25, "il lui apporta du vin et il but". Nous avons 1) darga, 2) double merkha ou maarikh, 3) le tar'ha ou tif'ha  comme ceci: 

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Voici ces 14 endroits, allez les vérifier pour bien intégrer visuellement cette même séquence : 1. Béréchite 27, 25. Paracha Tolédote 2. Chémote 5, 15. Paracha Vaéra 3. Vayiqra 10, 1. Paracha Chémini 4. Bémidbar 14, 3. Paracha Chéla'h lékha 5. Bémidbar 32, 42. Paracha Mattote, fin 6. Ezéchiel 14, 4. 7. I Rois 10, 3. 8. I Rois 20, 29. 9. Habacuc 1, 3. 10. Zacharie 3, 2. 11. Ezrâ 7, 25. 12. Né'hémia 3, 38. 13. II Chroniques 9, 2. 14. II Chroniques 20, 30.

Le darga

Cela est une exception sur tous les plans car, d'habitude, le darga se trouve seulement dans les deux séquences suivantes : - il précède le tévir  et nous avons alors, depuis la droite, la séquence  (...)   - il précède le chofar holekh  qui est suivi de réviî   et nous avons alors, depuis la droite, la séquence  (...)   (...)   que nous lisons 1) darga,   2) chofar holekh,   3) réviî.

   

Cette longue leçon nous fait comprendre que nous passons par plusieurs étapes : - connaître les téâmim individuellement, - découvrir leur séquence. En fait, quand nous savons cela, il est facile d'apprendre à lire ou à chanter une paracha car nous repérons ces signes et ces spauses et ces séquences

7e leçon Trois autres signes 

Azla-guéréche, Zarqa, Chalchéléte

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Nous savons situer les signes disjonctifs de ponctuation (téâmim)  du sof passouq en fin de verset comme ceci du atna'h en milieu de verset  des signes intermédiaires : - le réviî ou réviâ  - le zaqef  - le tar'ha ou tif'ha

Nous devons encore en ajouter quelques uns qui sont moins fréquents : - la chalchéléte  - le zarqa  suivi du ségol  - le azla-guéréche ou qadma-véazla

Commençons par le azla-guéréche ou qadma-véazla.

Nous le trouvons par exemple dans le premier verset de la paracha Vayigache : 

"vayigache élav yéhouda vayomér Et il rencontra vers lui Yéhouda en disant :    bi adoni en moi mon seigneur    yédabber-na âvdékha  qu'il dise, de grâce, ton serviteur,    davar béoznéï adoni... une parole dans les oreilles de mon seigneur,    véal-yi'har apékha... et qu'elle ne s'enflamme pas ta colère...". 

Le azla-guéréche ou qadma-véazla se trouve sur les deux premiers mots : "vayigache élav  Et il rencontra vers lui". Sur le premier mot vayigache(Et il rencontra), c'est un signe conjonctif azla qui relie son sens au second mot, tandis que, sur le second mot, c'est un signe disjonctif, le guéréche , qui isole ainsi ces deux mots pour le sens et pour la lecture .

Exercice sonore   Vous pouvez maintenant lire le premier verset de la paracha Vayigache (Béréchite 44, 18) et écouter ici l'ensemble du verset (Ort). Faites ensuite l'exercice de lecture sans chant sur plusieurs versets, et avec chant en allant aux diverses parachiyotes qui sont sur le site et où les liens chantés sont présents dans le plan du commentaire. Vous y trouverez souvent ces signes.

Trois précisions sur la localisation du premier signe 1. Quand le signe qui précède le taâm disjonctif, le guéréche , est placé sur la seconde ou sur la troisième lettre, c'est alors le signe conjonctif azla comme dans notre exemple. 

2.Par contre, quand ce signe est sur la première lettre du mot qui précède le guéréche,alors on met le signe  conjonctif mouna'h ou holékh  comme dans le premier mot du verset de Isaïe 60, 17 : ta'hat hanné'hochéte "à la place du cuivre...". Allez le constater.

Page 14: Comment Lire La Torah

3. Il n'est pas rare que les deux signes se trouvent à l'intérieur du même mot, comme lorsque Yaâqov bénit les fils de Yossef dans la paracha Vayé'hi 48, 20 :  Vayévarékhem bayom hahou lémor. "et il les bénit en ce jour en disant...". Nous voyons que les mots suivants ont un zarqa et un ségol, nous allons donc expliquer ces signes.  

Continuons par le zarqa-ségol.

Regardons à nouveau le premier verset de Vayigache : 

Nous savons lire les deux premiers téâmim azla-guéréche ou qadma-véazla puis nous connaissons bien la ponctuation suivante sur le mot Yéhouda, c'est le réviî ou réviâqui délimine cette première partie du verset "vayigache élav yéhouda vayomér Et il rencontra vers lui Yéhouda".  . Ensuite nous arrivons à une seconde partie du verset "vayomér bi adoni en disant : en moi mon seigneur".  Elle est délimitée par le zarqa  suivi du ségol   

Le zarqa est le mot araméen qui correspond à tsinor en hébreu, tuyau. Cela veut faire allusion au son courbe qui le caractérise ; autrefois, on le dessinait verticalement comme la tige de notre point d'interrogation. Remarquez que le taâm ségol est la forme inversée de la voyelle ségol.

Ces deux signes (le zarqa  suivi du ségol) forment souvent un ensemble, pourtant chacun des deux est un signe disjonctif du sens et de la ponctuation. Le chant du zarqaaccompagne bien la forme de son dessin et le chant du ségol est nettement un point appuyé. Ainsi, cette séquence est très typique et facile à apprendre et à retenir et à repérer à l'audition.

Note. Ici, nous entrons dans une caractéristique de certains téâmim. Jusqu'à maintenant, chaque taâm étudié  était placé sur la syllabe accentuée dans la prononciation ; cela était bien pratique, surtout pour les francophones qui commettent souvent une erreur venant de leur langue courante. En effet, en franàais, l'accentuation est presque toujours sur la dernière syllabe des mots Moché (tandis que ceux qui parlent yiddish diront MOché).

Par contre,  le zarqa  et le ségol se placent toujours sur la dernière syllabe du mot mais le chant particulier qu'ils apportent sera sur la syllabe accentuée du mot, et non pas forcément sur la syllabe qui a reçu ces signes  le zarqa ou le ségol . Et en hébreu,

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la place de l'accentuation est variable, suivant des règles bien précises. Par exemple les mots qui ont deux voyelles identiques qui se suivent sont accentués sur la première syllabe comme dérékh, naar, etc. Pour celui qui  ne connaîtrait pas toutes ces règles, les imprimeurs ont facilité la tâche et ajouté un zarqa ou un ségol supplémentaire et donc tout devient facile :  - quand le zarqa ou le ségol sont seuls sur un mot, l'accentuation est  sous le signe, - quand il y a deux fois le zarqa ou le ségol, c'est sur le premier placé sur le mot que se fera l'accentuation.

Le ségol est toujours précédé du zarqa. Le zarqa est toujours suivi du ségol. On peut aussi trouver deux fois le zarqa suivis d'un seul ségol. La seule exception est en Isaïe 45, 1 (allez voir) où deux fois nous trouvons le ségol et sans zarqa. Parfois entre les deux, il peut y avoir un  signe de lien conjonctif qui est nomméchofar holékh pour les Séfarades et mouna'h ou îlouï pour les Askénazes.

 Etude de la chalchéléte

Elle est un taâm disjonctif fort mais les auteurs anciens ne la comptaient pas parmi les 21 téâmim de la Torah car elle est très rare, seulement en 7 endroits dans tout le Tanakh. Et au début des versets. Après elle on trouve un passéqque nous avons déjà étudié. Son chant correspond à sa forme : un tremblement qui monte. Voici les 7 endroits : 1. Vayitmahmah. Béréchite 19, 16. Paracha Vayéra. 2. Vayéamén. Béréchite 39, 8. Paracha Vayéchev. 3. Vayomar. Béréchite 24, 12. Paracha 'Hayé Sarah. 4. Vayich'hate. Vayiqra 8, 23. Paracha Tsav. 5. Vanivhalou. Isaïe 13, 8. 6. Vayomar. Amos 1, 2.  7. Vaamar-léh. Ezra 5, 15.

8e leçon La hiérarchie de la ponctuation du sens dans la Torah

Nous devons encore organiser notre savoir qui augmente, pour qu'il y ait une clarté totale dans les signes disjonctifs de ponctuation et de chant (téâmim). En effet, une phrase ne se lit pas de façon uniforme mais écoutez quelqu'un lire dans notre langue maternelle (ou parler) et vous constaterez que les pauses de sens sont plus ou moins longues spontanément. Sans cela, on dirait un parler automanique de malade mental coupé de la réalité, ou une machine qui débite. Il en est ainsi de la Torah: il faut comprendre ce que la Torah dit et respecter les pauses du sens.

Voici les étapes à suivre :

- Vous pourrez ici apprendre le détail de ces signes,

Page 16: Comment Lire La Torah

- puis, ensuite, je vous propose de lire le premier chapitre de la Torah en français pour bien en intégrer le sens de chaque verset avec ses pauses.

- puis, écouter ici deux exercices en hébreu selon le chant askénaze du premier chapitre de la Torah avec un texte ouvert devant vous (ou, ici selon le rite sépharade pour la paracha de Noa'h, à partir du chapitre 6,9): vous y reconnaîtrez les signes et entendrez les différences musicales et les pauses.

 

Il y a trois sortes de signes

- ceux qui n'ont qu'une fonction de faciliter la lecture, comme le méteg. - ceux qui montrent la ponctuation et découpent le sens en le hiérarchisant; on les appelle donc les signes disjonctifs ou mafsiqim. - ceux qui annoncent l'approche d'un signe disjonctif et sont reliés à lui, comme des serviteurs, on les appelle par ce nom de mécharétim.

Les mafsiqim auront donc une importance plus ou moins grande dans le découpage du sens, comme en français: le point, le point-virgule ou la virgule.

 

La hiérarchie des mafsiqim

1. Les plus importants. D'abord, le sof passouq qui sépare les versets. C'est le petit trait inférieur (les deux points sont une facilité d'imprimerie pour visualiser). 

Le second très important est le atna'h ou atna'hta, qui indique le milieu de verset  Ces deux-là correspondent un peu à un point ou au point-virgule.

2. Puis il y a des mafsiqim mineurs, un peu entre le point-virgule et la virgule.

- Le ségol et le petit zaqéf (zaqéf qatane)  comme, ici, au dessus de la lettre aléph de Israël et le grand zaqéf (zaqéf gadol)   comme au-dessus du mot léhavdil quand on parle de "séparer" les eaux lors de la Création  - On compte aussi la chalchéléte mais elle est si peu fréquente (voir la leçon précédente.

- le tar'ha ou tif'ha  comme sous le dernier mot du verset ci-dessous (mot: ouvéito), ou comme sous le dernier mot avant le milieu du verset (mot: habaïm).

3. Puis il y a des plus petits mafsiqim, un peu comme la virgule.- Le réviî ou réviâ  comme  dans le premier mot du verset ci-dessus.

Page 17: Comment Lire La Torah

- le zarqa  suivi du ségol  comme lorsque Adam d'Eve dit: cette fois, c'est... (Béréchite 2,22):

- le tévir   comme en Béréchite 1,12 dans la Création de l'arbre qui "fait du fruit" (ossé-péri) où le tévir est sous le dernier mot:

- le yétiv est un signe qui se reconnaît facilement parce qu'il se trouve avant la première lettre du mot, comme sous le mot térém (pas encore) lorsqu'il est dit que l'herbe des champs "pas encore" (térém) ne poussait: térém yima'h

4. Enfin, il y a les plus petits mafsiqim, un peu comme des parenthèses placées à l'intérieur de la phrase. Signalons

- le pazér qatane au dessus du mot, comme en Béréchite 1, 21 dans la Création des grands animaux marins 

- le pazér gadol ou qarné-fara au dessus du mot, comme en Bémidbar 35,5 dans la définition des dimensions des villes des Lévites:

- la télicha  en Béréchite 1,12 quand la terre fait sortir déché, des plantes; ou en Béréchite 1,30 (allez voir).

- le légarmé. Il est constitué à la fois d'un mouna'h (demi carré) sous le mot et d'un trait vertical juste après le mot, comme avec le mot 'haya (vivant) en Béréchite 1,21 ou 2,5 ou 23,6.

Et nous aurons terminé avec les disjonctifs avec les derniers de cette importance moindre que je présente ici maintenant.

Voici (à gauche sur le mot élav), le guéréche ou azla  A droite, le signe qui annonce le second est un mécharéte qui se nomme azla ou qadma. L'association des deux signes se dit: le azla-guéréche ou qadma-véazla.

Quand il y a deux fois un guéréche sur le mot, on parle de guérchayim ou de chéné ghérichine.

Nous trouvons le guéréche, par exemple, dans le premier verset de la paracha Vayigache : 

"vayigache élav yéhouda vayomér Et il rencontra vers lui Yéhouda en disant :    bi adoni en moi mon seigneur    yédabber-na âvdékha  qu'il dise, de grâce, ton serviteur,  

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  davar béoznéï adoni... une parole dans les oreilles de mon seigneur,    véal-yi'har apékha... et qu'elle ne s'enflamme pas ta colère...". 

Le azla-guéréche ou qadma-véazla se trouve sur les deux premiers mots de ce verset hébraïque: "vayigache élav  Et il rencontra vers lui". Sur le premier mot vayigache (Et il rencontra), c'est un signe conjonctif azla qui relie son sens au second mot, tandis que, sur le second mot, c'est un signe disjonctif, le guéréche , qui isole ainsi ces deux mots pour le sens et pour la lecture .

Exercice sonore   Vous pouvez maintenant lire le premier verset de la paracha Vayigache (Béréchite 44, 18) et écouter ici l'ensemble du verset (Ort). Faites ensuite l'exercice de lecture sans chant sur plusieurs versets, et avec chant en allant aux diverses parachiyotes qui sont sur le site et où les liens chantés sont présents dans le plan du commentaire. Vous y trouverez souvent ces signes.

Trois précisions sur la localisation du premier signe 1. Quand le signe qui précède le taâm disjonctif, le guéréche , est placé sur la seconde ou sur la troisième lettre, c'est alors le signe conjonctif azla comme dans notre exemple. 

2. Par contre, quand ce signe est sur la première lettre du mot qui précède le guéréche, alors on met le signe  conjonctif mouna'h ou holékh  comme dans le premier mot du verset de Isaïe 60, 17 : ta'hat hanné'hochéte "à la place du cuivre...". Allez le constater.

3. Il n'est pas rare que les deux signes se trouvent à l'intérieur du même mot, comme lorsque Yaâqov bénit les fils de Yossef dans la paracha Vayé'hi 48, 20 :  Vayévarékhem bayom hahou lémor. "et il les bénit en ce jour en disant...". Nous voyons que les mots suivants ont un zarqa et un ségol.  

Faisons un exercice en liant maintenant plusieurs séquences de signes, 

en y ajoutant le zarqa-ségol

Regardons à nouveau le premier verset de Vayigache : 

Nous savons lire les deux premiers téâmim azla-guéréche ou qadma-véazla puis nous connaissons bien la ponctuation suivante sur le mot Yéhouda, c'est le réviî ou réviâ  qui délimine cette première partie du verset "vayigache élav yéhouda vayomér Et il rencontra vers lui Yéhouda".  . Ensuite nous arrivons à une seconde partie du verset 

Page 19: Comment Lire La Torah

"vayomér bi adoni en disant : en moi mon seigneur".  Elle est délimitée par le zarqa  suivi du ségol   

Le zarqa est le mot araméen qui correspond à tsinor en hébreu, tuyau. Cela veut faire allusion au son courbe qui le caractérise ; autrefois, on le dessinait verticalement comme la tige de notre point d'interrogation. Remarquez que le taâm ségol est la forme inversée de la voyelle ségol.

Ces deux signes (le zarqa  suivi du ségol) forment souvent un ensemble, pourtant chacun des deux est un signe disjonctif du sens et de la ponctuation. Le chant du zarqa accompagne bien la forme de son dessin et le chant duségol est nettement un point appuyé. Ainsi, cette séquence est très typique et facile à apprendre et à retenir et à repérer à l'audition.

Note. Ici, nous entrons dans une caractéristique de certains téâmim. Jusqu'à maintenant, chaque taâm étudié  était placé sur la syllabe accentuée dans la prononciation ; cela était bien pratique, surtout pour les francophones qui commettent souvent une erreur venant de leur langue courante. En effet, en français, l'accentuation est presque toujours sur la dernière syllabe des mots Moché (tandis que ceux qui parlent yiddish diront MOché).

Par contre,  le zarqa  et le ségol se placent toujours graphiquement sur la dernière syllabe du mot mais le chant particulier qu'ils apportent sera seulement sur la syllabe accentuée du mot, et non pas forcément sur la syllabe qui a reçu ces signes,  le zarqa ou le ségol . Et, en hébreu, la place de l'accentuation est variable, suivant des règles bien précises. Par exemple les mots qui ont deux voyelles identiques qui se suivent sont accentués sur la première syllabe comme éé ou aa dans dérékh, naar, etc. Pour celui qui  ne connaîtrait pas toutes ces règles, les imprimeurs ont facilité la tâche et ajouté un zarqa ou unségol supplémentaire et donc tout devient facile :  - quand le zarqa ou le ségol sont seuls sur un mot, l'accentuation est  sous le signe, - quand il y a deux fois le zarqa ou le ségol, c'est sur le premier placé sur le mot que se fera l'accentuation.

Le ségol est toujours précédé du zarqa. Le zarqa est toujours suivi du ségol. On peut aussi trouver deux fois le zarqa suivis d'un seul ségol. La seule exception est en Isaïe 45, 1 (allez voir) où deux fois nous trouvons le ségol et sans zarqa. Parfois, entre les deux, il peut y avoir un  signe de lien conjonctif qui est nommé chofar holékh pour les Séfarades et mouna'h ou îlouï pour les Askénazes.

Rappels importants- ne craignez pas de ne jamais parvenir à retenir tout cela ni à lire la Torah car nous allons voir ensuite que ces téâmim sont groupés en séquences et, donc, on retient facilement toute une séquence quand elle commence.

Page 20: Comment Lire La Torah

- écouter ici deux exercices en hébreu selon le chant askénaze du premier chapitre de la Torah avec un texte ouvert devant vous (et, ici, selon le rite sépharade pour la paracha de Noa'h, à partir du chapitre 6,9): vous y reconnaîtrez les signes et entendrez les différences musicales et les pauses.

9e leçon

Révision dynamique, visuelle et auditive

Nous prenons comme exemple le 1e verset du livre de Chémote

Vééllé, chémote béné Yisrael, habbaim Mitsraima; éte Yaâqov, ich ouvéito, baou. "Et voici, les noms des enfants d'Israël, venus en Egypte; avec Yaâqov, chacun avec sa famille, ils sont venus".

Ecoutons ici une première fois la mélodie (askénaze)

Ecoutons-la également ici une première fois dans la mélodie (sépharade)

Nous voulons maintenant parvenir à bien distinguer visuellement et auditivement - chaque séquence de mélodie reliée à son signe particulier, - les pauses avec leur hiérarchie qui divisent la phrase dans une logique. Quand nous aurons réussi cela sur cet exemple, nous pourrons le faire sur toute la Torah et lire la Torah! Commençons.

Distinguons bien les 2 parties de la phrase séparées par le atnah ou étna'hta:

 "Et voici, les noms des enfants d'Israël, venus en Egypte;"

 éte Yaâqov, ich ouvéito, baou. "avec Yaâqov, chacun avec sa famille, ils sont venus".

Ecoutons à nouveau avec la pause du milieu la mélodie (askénaze) Ecoutons-la également ici dans la mélodie (sépharade)

Ecoutons plusieurs fois pour que ce soit net.

Maintenant, nous allons aussi devenir capable d'entendre et de lire le mafsiq (signe de pause et ponctuation) qui est dans chacune de ces deux parties, donc signe de moindre importance, le zaqef qatane 

Vééllé, chémote béné Yisrael, "Et voici, les noms des enfants d'Israël,"

Ecoutons cette mini-pause et la cantilation du zaqef qatane: la mélodie (askénaze) et la mélodie (sépharade)

 

Page 21: Comment Lire La Torah

Faisons la même écoute et la même lecture pour le zaqef qatane de la seconde partie.

Puis, écoutons maintenant, en plus, pour parvenir à le distinguer et à le reconnaître, ce qui subdivise encore le quart de la phrase, c'est à dire le premier mot vééllé qui est surmonté du mafsiq nommé réviî ou réviâ 

et suivons maintenant ces pauses bien distinguées et bien hiérarchisées sur toute la phrase: Ecoutons la mélodie (askénaze) et la mélodie (sépharade)

Maintenant que nous connaissons bien la structure principale d'un verset de la Torah par les mafsiqim qui sont les véritables téâmim, nous allons y ajouter une petite note de couleur.

Ces mafsiqim on les appelle des qézarim (empereurs) pour les deux plus importants et des mélakhim (rois) pour les autres. Mais chaque roi est précédé d'un serviteur qui l'annonce, pour qu'on fasse bien attention à son arrivée et qu'on le respecte. Ainsi, de même, pour ces téâmim. Ils sont précédés d'un serviteur, mécharéte (mécharétim au pluriel) qui l'annonce. Et qui a reçu aussi une cantilation. Il relie donc le sens de plusieurs mots. Si nous disons: "deux pays, Israël, la Jordanie", entre ces deux pays on mettra un mafsiq (une virgule en français et on fera une pause légère. Mais si nous disons "le pays Israël", entre "le pays" et "Israël, on ne met pas de pause ni de virgule et, en hébreu dans la Torah on mettra sous le premier mot un signe serviteur (mécharéte) qui montrera bien que ce mot est relié au suivant. Voyons cela visuellement et auditivement.

Voici comment le sof passouq est précédé d'une petite séquence: "ich ouvéito, chacun et sa famille". "Chacun, ich" est relié en dessous du mot ich par le maarikh au mot suivant "et sa famille". 

Et cette séquence est séparée du dernier mot baou (sont venus) par un mafsiq, une petite pause; c'est le signe tar'ha ou tif'ha. Après lui, c'est toujours les deux pauses principales du verset (le sof passouq et le atnah). Son seul serviteur est le maarikh. Il y a seulement 14 endroits dans tout le Tanakh où cela est différent, nous ne les précisons pas.

Relions cela dans la séquence de tout le demi-verset final.

 éte Yaâqov, ich ouvéito, baou. "avec Yaâqov, chacun avec sa famille, ils sont venus".

Voyons donc cette même séquence avant la finale de la première partie du verset , avant le atna'h:

Page 22: Comment Lire La Torah

Vééllé, chémote béné Yisrael, habbaim Mitsraima; éte Yaâqov, ich ouvéito, baou. "Et voici, les noms des enfants d'Israël, venus en Egypte; avec Yaâqov, chacun avec sa famille, ils sont venus".

Nous remarquons qu'il y a le mafsiq, une petite pause entre "venus" et "en Egypte"; c'est le signe tar'ha ou tif'ha. Mais il n'est pas précédé cette fois de son serviteur lemaarikh.

Ecoutons à nouveau, pour bien repérer, la mélodie (askénaze) et la mélodie (sépharade)

Voyons maintenant dans le premier quart intérieur, en début de phrase, cette même question de la séquence composée d'un mafsiq et de son serviteur.

Cette séquence se termine donc par le zaqef qatane sur le mot Yisrael et qui est précédé de son serviteur (mécharéte)   nommé chofar holékh ou mouna'h ou îlouïllesuivant les communautés.

Ecoutons à nouveau, pour bien repérer, la mélodie (askénaze) et la mélodie (sépharade)

Il reste un seul signe dont nous n'avons pas parlé, celui qui est sur le mot chémote (les noms)

Ce signe est le pachta. Il faut bien le distinguer. Quand il est sur la dernière lettre du mot, c'est bien un signe disjonctif, un mafsiq qui isole le mot pour son sens (donc ici cela nous indique que l'on insiste sur le sens des "noms") et qu'il n'est pas seulement une introduction au mot suivant. Cela est important pour donner tout le poids de ce que veut transmettre la Torah, nous le verrons dans la prochaine leçon.

Par contre, quand ce signe  se trouve posé sur des lettres de l'intérieur du mot, c'est unqadma, qui veut justement dire "avant". Et ce qadma est un serviteur qui relie au mot suivant.

Nous l'avons déjà étudié à propos du azla-guéréche sur le premier mot de la parachaVayigache (Et il rencontra, en Béréchite 44,18), c'est un signe conjonctif azla ou qadmaqui relie son sens au second mot, tandis que, sur le second mot, c'est un signe disjonctif, le guéréche, qui isole ainsi ces deux mots pour le sens et pour la lecture .

Il n'est pas rare que les deux signes se trouvent à l'intérieur du même mot, comme lorsque Yaâqov bénit les fils de Yossef dans la paracha Vayé'hi 48, 20 : 

Vayévarakhem bayom hahou émor. "et il les bénit en ce jour en disant...". 

Page 23: Comment Lire La Torah

Vous me poserez évidemment la question: "mais, si le mafsiq nommé pachta est toujours sur la dernière lettre du mot, ce signe ou taâm ne nous indique plus sur quelle lettre on doit placer la cantilation, et on peut même faire une erreur non seulement de cantilation mais du sens du mot car plusieurs mots de significations différentes s'écrivent de la même manière en hébreu mais ont seulement une différence sur la place de l'accent tonique".

Quelle bonne question! Voici la réponse:

- D'abord, il faut savoir que ces téâmim viennent du Sinaï et ils n'ont été mis par écrit par les Sages réunis à Tibériade qu'à la fin de la période de la grande et longue présence du peuple d'Israël sur sa terre avant l'invasion de l'Islam pour de longs siècles. Mais ces Sages n'ont pas inventé ces signes et ils n'ont fait que les transcrire en controlant leurs traditions. Cela nous montre aussi que la prétendue version chrétienne que le peuple juif aurait été dispersé après la destruction du Temple et aurait perdu alors le contrôle de sa terre suite à l'arrivée du christianisme est un mensonge et une falsification historiques qui ont été enseignés jusqu'à nos jours et qui ont même imprégnés de nombreux esprits juifs.

- Ensuite, ces Sages ont fixé le pachta en fin de mot pour le distinguer du qadmatoujours placé sur la syllabe de l'accent tonique.

- Mais, on sait où est aussi l'accent tonique du pachta car, s'il y a un seul pachtaimprimé en fin de mot, c'est la place de l'accent tonique nommé milrâ. Mais si l'accent est avant (milêl), alors on ajoute un second pachta et on chante sur la syllabe du premier seulement. Tout est prévu!

Voici l'exemple dans le second verset de Béréchite et voici son audition où vous distinguez bien l'accent tonique et la place de la cantilation sur le premier pachta.

Cet astucieux stratagème est appliqué à quelques autres téâmim. En effet, tous les téâmim mafsiqim sont chantés sur la syllabe où ils sont imprimés SAUF dans les cas suivants où on double le signe au dessus du mot:

1. le pachta (nous venons de le voir) et on imprime chéné pachtim, deux pachta.

2. le ségol et 3. la télicha guédola ou tirtsa; on les imprime deux fois, comme en ce verset de Béréchite 5,21(audition ici) (allez voir et déchiffrer à partir d'une traduction):

4. le zarqa (nous venons de le voir) et on imprime deux fois.

Voici le texte de Vayigache (Béréchite 44,18) et ici  le lien de son audition .

10e leçon

Révision dynamique, visuelle et auditive (fin)

Nous prenons encore comme exemple le 1e verset du livre de Chémote

Page 24: Comment Lire La Torah

Vééllé, chémote béné Yisrael, habbaim Mitsraima; éte Yaâqov, ich ouvéito, baou. "Et les voici, les noms des enfants d'Israël, venus en Egypte; avec Yaâqov, chacun avec sa famille, ils sont venus".

Ecoutons ici une première fois la mélodie (askénaze)

Ecoutons-la également ici une première fois dans la mélodie (sépharade)

Examinons ce qu'est un mot milrâ, qui a l'accent sur la dernière syllabe et un mot milél qui a l'accent sur une autre syllabe précédente. Dans notre verset, nous voyons que le mot de sof passouq   BAou (ils sont venus),et le mot de atna'h   mitsRAyema (en Egypte),n'ont pas l'accent sur la dernière syllabe, ils sont donc milél, et l'accentuation et la cantilation doivent se faire sur la syllabe qui est marquée par le taâm. De même, le motvéEllé (et les voici) avec le réviâ. Je mets en majuscules la syllabe de l'accent qui correspond au taâm.

Par contre, dans ce verset, les deux mots qui sont avec le zaqef qatane  sont accentués sur la dernière syllabe et sont donc appelés milrâ. Ces deux mots sont  YisraEL, et aussi le mot YaâQOV.

Rappelons que milél veut dire "situé en haut" (âl), et que milrâ veut dire situé en bas sur la terre (râ comme érets, en araméen).

Exercice: examiner maintenant chaque mot du verset et dire s'il est miél ou milrâ, cela afin de bien placer spontanément l'accent et la cantilation sur la syllabe exacte quand vous ferez la lecture de tout verset de la Torah, ou quand vous chanterez le texte de la Torah. Continuer cet exercice sur plusieurs versets.

Maintenant, pour habituer notre regard, nous allons observer les séquences qui précèdent plusieurs fins de versets, pour y distinguer les serviteurs qui annoncent (mécharétim), et le mafsiq qui interrompt.

En Béréchite 1,1 nous avons (après le zaqéfe qatane qui est une section en soi) la séquence:

 maarikh qui est le mécharéte (sous iche), puis tar'ha ou tif'ha qui est le mafsiq (donc pause légère) , et enfin le sof passouq.

Autre type de séquence au verset Béréchite 1,2: 

tar'ha ou tif'ha qui est le mafsiq (donc pause légère) , puis le maarikh qui est lemécharéte (sous péné), et enfin le sof passouq.

Maintenant, faisons le même exercice de bien percevoir la séquence avec la moitié du verset par le atna'h. Une moitié de vers poétique ou la césure qui le divise, s'appellent

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en français l'hémistiche; en hébreu, l'un et l'autre s'appellent tséla (avec l'accent sur tsé), qui veut dire côte du corps. En Béréchite 1,1 nous avons "bara Eloqim" avec le serviteur mécharéte nommé mouna'h sous baRA. On le nomme aussi chofar olékh car il a la forme d'un chofar. Donc une séquence simple: mouna'h suivi du atna'h.

Autre type de séquence en Béréchite 1,2:

  tar'ha ou tif'ha qui est le mafsiq, puis mouna'h sous péné. Et, enfin, le atna'h.

Maintenant, nous pouvons aussi faire le même exercice avec la séquence qui précède lezaqef qatane et nous aurons alors l'aisance dans la lecture.

Allez simplement vérifier ces diverses séquences différentes. Béréchite 1,4: zaqef qatane précédé du mouna'h ou chofar olékh. Béréchite 1,7: zaqef qatane précédé du mouna'h ou chofar olékh et du pachta. Béréchite 1,4: zaqef qatane précédé du pachta répété.

Maintenant, nous avons dans le regard la capacité de repérer chaque taâm, mais aussi le serviteur qui le précède ou les séquences fermées qui sont incluses par les mafsiqimmineurs.

Ecoutons donc encore pendant la lecture le début de Béréchite ici.

Puis nous allons regarder quelques versets plus longs et plus complexes et la difficulté ne sera pas très grande, en le faisant lentement. Il s'agit dans ces trois exemples de la première moitié d'un verset, le premier tsélâ, jusqu'au atna'h ouatna'hta. Je sépare bien les pauses, aussi bien dans la transcription que dans la traduction. Essayer de distinguer les pauses (mafsiqim avec leur nom), leur serviteur avec son nom, et la syllabe sur laquelle est l'accent par la place du taâm. Puis revenez ensuite à l'écoute de la paracha... ou commencez à l'apprendre avec un 'hazane, il sera enthousiasmé d'avoir un élève si compétent.Analysons la première partie du verset Béréchite 1,9: Vayomér Eloqim,yiqavou hammayim, mita'hate hachamayim, émaqom é'had, vétéraé, hayabacha;Et dit D.ieu, que soient rassemblées les eaux, sous le ciel,vers un endroit unique, et que soit vu le sol sec.

Analysons la première partie du verset Béréchite 1,10:

Vayiqra Eloqim layabacha, Eréts, oulémivé hamayim, qara yamim; Il nomma D.ieu le sol, Terre, et le rassemblement des eaux, il nomma mers.  

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Analysons la première partie du verset Béréchite 1,14  Vayomér Eloqim, vayéhi méorote, birqiâ hachamayim, léhavdil, béïne hayom, ouvéïne hallaïla;   Et dit D.ieu, qu'il y ait des luminaires, dans l'espace des cieux, pour séparer, entre le jour, et entre la nuit;

Ayez maintenant le grand plaisir d'entendre tout le texte de ce chapitre de Béréchit e  en le suivant sur le texte avec les teâmim.

Quelques dernières précisions:

1. Nous voyons plusieurs fois dans les premiers versets qu'il y a un trait d'union nommémaqaf. Ce mot veut dire "relié". Alors, tous les mots reliés par un maqaf sont considérés comme un seul mot, et pour ce motif vous constatez qu'il n'y a pas de taâm sous chacun de ces mots.Le premier mot qui est suivi du maqaf est nommé tévâ mouqéféte, mot relié. Le trait d'union peut changer les voyelles de ce premier mot, ainsi le mot éte qui porte normalement un tséré long, est alors avec un ségol bref.

2. Tous les mafsiqim qui interrompent et délimitent le sens se trouvent imprimés au dessus de la ligne sauf ceux-ci:

 

1) le silouq de la fin du verset ou sof passouq,

 2) le atna'h du milieu du

verset,3) le tif'ha ou

tar'ha,

4) le tévir, 5) le yétiv. .

3. Tous les serviteurs, mécharétim sont imprimés en bas sous la ligne sauf:  

 

1) la télicha qétana 2) le qadma

4) Quelques précisions de vocabulaire, souvent à partir de l'araméen: une lettre marquée d'un daggéche qui renforce ou double est dite daggouche; le point dans la lettre finale d'un mot est un mapiq; le maqaf "relie"; le silouq "termine"; le darga est une "marche"; le zarqa est un tsinor ou "tuyau"; le révia est "assis"; le zaqef est "redressé"; le légarméest "seul"; le guéréche "renvoie" son serviteur et s'en passe. Ces sens sont mis en valeur dans le poème de Rabbénou Tam (1100-1171) qui résume toutes les caractéristiques des téâmim.Rabbénou Tam est Ribbi Yaâqov ben Méïr, petit-fils de Rachi. Il est connu de beaucoup pour ses divergences sur la halakha avec

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Rachi, par exemple concernant la direction des mézouzotes (verticales pour Rachi et horizontales pour R. Tam, ce qui a conduit souvent à une position intermédiaire) et la répartition des 4 textes dans le boitier des téfillines (tous suivent l'avis de Rachi, mais certains ajoutent ensuite ou dans un second temps les téfillines de Rabbénou Tam). La règle étant qu'on ne doit se permettre des suppléments que l'orsqu'on parvient déjà à accomplir l'essentiel obligatoire.