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Économie et Stratégie Géopolitique en bref 6 avril 2020 Comment la COVID-19 remodèle la rivalité entre les grandes puissances et les chaînes d’approvisionnement Par Angelo Katsoras Introduction Il y a quelques mois à peine, la signature d’un accord commercial semblait inaugurer une période d’accalmie dans la rivalité de plus en plus intense entre la Chine et les États-Unis. Mais en un rien de temps, la pandémie mortelle de COVID-19 a éteint cet espoir. La guerre des mots sur l’origine du virus a réussi à empoisonner un peu plus les relations et, à long terme, elle rendra les enjeux tels que le commerce international et la protection de la propriété intellectuelle d’autant plus difficiles à démêler. En outre, tout comme les attentats du 11 septembre ont entraîné des changements permanents dans la sécurité des transports, la combinaison de la COVID-19 et de l’état général des tensions entre les États-Unis et la Chine changera durablement la donne dans la gestion des chaînes d’approvisionnement. Comment les relations entre la Chine et les États-Unis se sont dégradées Les tensions entre les deux pays se sont ravivées peu après le confinement imposé le 23 janvier à la ville chinoise de Wuhan, l’épicentre de l’éclosion de la COVID-19. Les États-Unis étaient parmi les premiers pays à évacuer des centaines de leurs ressortissants et à imposer des restrictions sur les voyages. À l’époque, la Chine a interprété cela comme une réaction exagérée, même si quelque 60 autres pays en ont rapidement fait autant à des degrés divers. 1 La Chine a aussi été offensée par les commentaires de représentants américains qui l’ont accusée d’avoir tardé réagir à la situation et de manquer de transparence. Le conseiller américain à la sécurité nationale, Robert O'Brien, est allé jusqu’à dire que la réaction tardive de la Chine avait probablement fait perdre au monde deux mois pour se préparer à l’épidémie. 2 La Chine au contraire estime avoir le mérite d’avoir su maîtriser la pandémie dans ses frontières. Tom Cotton, le sénateur républicain d’Arkansas, a encore plus braqué la Chine en affirmant qu’on ne pouvait pas exclure que le virus provenait d’un laboratoire à sécurité maximale de Wuhan qui manipule les pathogènes les plus dangereux du monde. Les tensions entre les deux superpuissances ont aussi monté d’un cran quand la Chine a ignoré la demande américaine de permettre à ses spécialistes du contrôle des maladies de visiter Wuhan. Ces tensions ont de nouveau flambé quand un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a laissé entendre à la mi-mars que des militaires américains pourraient être responsables de l’introduction de la COVID-19 dans la ville de Wuhan, où s’est déroulé le Championnat du monde militaire en octobre dernier. L’insinuation a été faite par une série de messages sur Twitter, application qui, ironiquement, est bloquée en Chine. 1 « Clash of the titans: how the coronavirus became the new China-US battleground », South China Morning Post, 15 mars 2020 2 « China Government Spokesman Says U.S. Military May Have Brought Virus to China », Reuters, 13 mars 2020

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6 avril 2020

Comment la COVID-19 remodèle la rivalité entre les grandes puissances et les chaînes d’approvisionnement Par Angelo Katsoras

Introduction Il y a quelques mois à peine, la signature d’un accord commercial semblait inaugurer une période d’accalmie dans la rivalité de plus en plus intense entre la Chine et les États-Unis.

Mais en un rien de temps, la pandémie mortelle de COVID-19 a éteint cet espoir. La guerre des mots sur l’origine du virus a réussi à empoisonner un peu plus les relations et, à long terme, elle rendra les enjeux tels que le commerce international et la protection de la propriété intellectuelle d’autant plus difficiles à démêler.

En outre, tout comme les attentats du 11 septembre ont entraîné des changements permanents dans la sécurité des transports, la combinaison de la COVID-19 et de l’état général des tensions entre les États-Unis et la Chine changera durablement la donne dans la gestion des chaînes d’approvisionnement.

Comment les relations entre la Chine et les États-Unis se sont dégradées

Les tensions entre les deux pays se sont ravivées peu après le confinement imposé le 23 janvier à la ville chinoise de Wuhan, l’épicentre de l’éclosion de la COVID-19. Les États-Unis étaient parmi les premiers pays à évacuer des centaines de leurs ressortissants et à imposer des restrictions sur les voyages. À l’époque, la Chine a interprété cela comme une réaction exagérée, même si quelque 60 autres pays en ont rapidement fait autant à des degrés divers.1

La Chine a aussi été offensée par les commentaires de représentants américains qui l’ont accusée d’avoir tardé réagir à la situation et de manquer de transparence. Le conseiller américain à la sécurité nationale, Robert O'Brien, est allé jusqu’à dire que la réaction tardive de la Chine avait probablement fait perdre au monde deux mois pour se préparer à l’épidémie.2 La Chine au contraire estime avoir le mérite d’avoir su maîtriser la pandémie dans ses frontières. Tom Cotton, le sénateur républicain d’Arkansas, a encore plus braqué la Chine en affirmant qu’on ne pouvait pas exclure que le virus provenait d’un laboratoire à sécurité maximale de Wuhan qui manipule les pathogènes les plus dangereux du monde.

Les tensions entre les deux superpuissances ont aussi monté d’un cran quand la Chine a ignoré la demande américaine de permettre à ses spécialistes du contrôle des maladies de visiter Wuhan. Ces tensions ont de nouveau flambé quand un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a laissé entendre à la mi-mars que des militaires américains pourraient être responsables de l’introduction de la COVID-19 dans la ville de Wuhan, où s’est déroulé le Championnat du monde militaire en octobre dernier. L’insinuation a été faite par une série de messages sur Twitter, application qui, ironiquement, est bloquée en Chine.

                                                            1 « Clash of the titans: how the coronavirus became the new China-US battleground », South China Morning Post, 15 mars 2020 2 « China Government Spokesman Says U.S. Military May Have Brought Virus to China », Reuters, 13 mars 2020 

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Source : « China Government Spokesman Says U.S. Military May Have Brought Virus to China », Reuters, 13 mars 2020

Les tensions dégénèrent en expulsions réciproques de journalistes Tout a commencé quand les États-Unis ont modifié la désignation de cinq médias d’État chinois qualifiés de missions étrangères du gouvernement chinois. Les autorités américaines jugent que cela reflète mieux leur véritable fonction, qui selon eux est de promouvoir les intérêts de la Chine. Rapidement, la Chine a expulsé trois journalistes du bureau de Pékin du Wall Street Journal. L’administration Trump a riposté en expulsant 60 des quelque 160 ressortissants chinois qui travaillent pour des médias d’État aux États-Unis. À son tour, le ministère des Affaires étrangères de Chine a expulsé presque tous les ressortissants américains détachés en Chine pour le New York Times, le Wall Street Journal et le Washington Post.

L’accord commercial semble chaque jour un peu moins viable Même avant l’épidémie de COVID-19, l’engagement de la Chine à acheter pour $200 milliards de plus de marchandises, de produits agricoles et énergétiques ainsi que de services américains au cours des deux prochaines années par rapport à 2017 aurait été très difficile à honorer pour deux raisons principalement. D’abord, la poursuite des objectifs exposés dans l’accord implique une hausse des exportations vers un seul pays comme il ne s’est jamais vu dans l’histoire du commerce extérieur des États-Unis. À présent, vu l’impact économique de la COVID-19 qui se profile, il semble quasi impossible d’atteindre ces objectifs. Ensuite, la Chine serait bien en peine de répondre à son engagement d’acheter pour $80 milliards de plus de marchandises fabriquées aux États-Unis, car les États-Unis ont interdit qu’elle importe certains des produits de très haute technologie qu’elle voudrait acquérir.

En pleine pandémie de COVID-19, les États-Unis continuent de s’en prendre à la Chine En voici quelques exemples :

À la fin du mois de janvier, le FBI a accusé le directeur du département de chimie et de biochimie de l’Université de Harvard, Charles Lieber, d’avoir délibérément menti sur les millions de dollars de financement qu’il avait reçus de la Chine.3 Il s’agit à l’heure actuelle de la personnalité la plus haut placée arrêtée pour faits d’espionnage avec la Chine.

Les États-Unis ont réussi à faire pression sur les Pays-Bas afin qu’ils interdisent à l’une de leurs sociétés, ASML, de vendre de la technologie de fabrication de composants électroniques avancés à la Chine, ce qui montre jusqu’où les États-Unis sont prêts à aller pour empêcher la Chine d’avoir accès à la technologie nécessaire pour fabriquer les microprocesseurs les plus rapides au monde.4

Conformément aux règles actuellement en vigueur, les sociétés américaines sont autorisées à vendre à Huawei, par l’intermédiaire de leurs filiales internationales, des produits sous réserve qu’ils contiennent moins de 25% de composants fabriqués aux États-Unis.

                                                            3 « Harvard Chemistry Chairman Charged on Alleged Undisclosed Ties to China », Wall Street Journal, 23 janvier 2020 4 « Rise of TSMC gives windfall to Dutch chipmaking equipment giant », Nikkei Asian Review, 18 mars 2020

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Les autorités américaines pourraient resserrer la vis dans un avenir proche et abaisser ce pourcentage à 10%. Quoi qu’il arrive, il semble de plus en plus probable que les sociétés américaines et chinoises fortement dépendantes des marchés de l’une et de l’autre dans des secteurs jugés stratégiques finiront par perdre des parts de marché à long terme.

Au début du mois de février, le Procureur général des États-Unis, William Barr, a déclaré que les États-Unis devraient envisager d’acquérir une participation de contrôle dans Ericsson AB ou Nokia, les deux grands concurrents fournisseurs de matériel de télécommunications de Huawei, ce qui, de son avis, aiderait les États-Unis à développer une solution de rchange hautement nécessaire à Huawei.5

Le 26 mars, le président américain, Donald Trump, a signé la loi Taiwan Allies International Protection and Enhancement Initiative Act, par laquelle les États-Unis s’engagent à apporter un soutien croissant à Taïwan sur la scène internationale. La loi a été adoptée au Congrès avec le soutien appuyé des deux partis. Sans surprise, elle a été dénoncée par la Chine, qui considère Taïwan comme appartenant à son propre territoire.

Le département américain de la Justice a annoncé le 10 février qu’un grand jury fédéral avait inculpé quatre membres de l’Armée populaire de libération chinoise en lien avec le piratage de l’agence d’évaluation de crédit Equifax en 2017. Les données de plus de 145 millions de citoyens américains avaient été volées.

Source : « Lessons From the 2017 Equifax Hack », Stratfor, 24 février 2020

La COVID-19 remodèlera en profondeur les chaînes d’approvisionnement La COVID-19 accélérera aussi ce qui a été amorcé par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine : la fin d’une ère où la plupart des sociétés pouvaient concentrer une grande partie de leurs activités de production dans les régions aux plus bas coûts. Cela signifie que les sociétés devront dédoubler leurs chaînes d’approvisionnement dans plusieurs pays, un processus qui sera à la fois long et coûteux.

Comme on pouvait s’y attendre, l’administration Trump a instrumentalisé la crise de la COVID-19 pour rapatrier sur le territoire américain des capacités de production essentielles. Fait plus surprenant, cette position est maintenant celle que tiennent certains pays qui ont longtemps critiqué l’approche du président Trump à l’égard de la mondialisation. Les récents commentaires du ministre français des Finances, Bruno Le Maire, illustrent bien ce changement : « Nous devons réduire notre dépendance à l’égard de quelques grandes puissances, en particulier la Chine, pour l’approvisionnement de certains produits » et « renforcer notre souveraineté dans des chaînes de valeur stratégiques comme l’automobile, l’aérospatiale et les médicaments ».6

Les entreprises seront plus nombreuses à mieux alimenter leurs stocks

Il faut également s’attendre à ce que les sociétés opèrent un retour partiel à la pratique ancienne de constitution de stocks importants de fournitures. Les récentes déclarations de David Collins, chef de la direction de China Manufacturing Consultants, société basée à Shenzhen, et ancien cadre supérieur chez Chrysler Corp., présentent le scénario possible. « Dans les années 1980, le secteur avait pour environ $440 millions de pièces automobiles en stock, soit pour six à sept semaines de production. Ce chiffre a diminué aujourd’hui à moins de $50 millions. »7

Les entreprises devront faire un suivi plus minutieux de leurs chaînes d’approvisionnement

Un nombre étonnant d’entreprises ne sont pas au fait de l’ampleur de leurs chaînes d’approvisionnement. Voici quelques exemples, parmi d’autres, qui illustrent ce constat :

                                                            5 « The Winners from Washington’s War on Huawei », Wall Street Journal, 8 février 2020 6 « Coronavirus forces Europe to confront China dependency », Politico, 7 mars 2020 7 « Companies That Got Out of China Before Coronavirus Are Still Tangled in Its Supply Chains », Wall Street Journal, 8 mars 2020

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« Michael Essig, professeur en gestion des approvisionnements à l’Université Bundeswehr de Munich, a calculé qu’une multinationale du calibre de Volkswagen avait 5,000 fournisseurs (appelés des fournisseurs de premier rang), chacun faisant affaire avec quelque 250 fournisseurs de second rang. Cela signifie que la société est en fait en lien avec 1.25 million de fournisseurs et qu’elle n’en connaît pas la grande majorité. »8

La revue Harvard Business Review rapporte qu’il a fallu plus d’un an à une équipe de 100 personnes pour cartographier la chaîne d’approvisionnement d’un fabricant japonais de semiconducteurs (dont le nom n’apparaissait pas dans l’article) après le tremblement de terre et le tsunami de 2011.9

Après que le Washington Post et l’Australian Strategic Policy Institute ont rapporté en mars que des membres de la minorité musulmane ouïgoure étaient contraints de fabriquer des chaussures Nike en Chine, le fabricant a répondu qu’il « menait actuellement des contrôles auprès de ses fournisseurs en Chine afin d’évaluer et de cerner les risques liés à l’emploi de personnel provenant de la région du Xinjiang ».10 Le 11 mars, les législateurs américains ont présenté un texte de loi qui, s’il était adopté, restreindrait fortement les importations vers les États-Unis de produits provenant de la région du Xinjiang, à l’ouest de la Chine, à cause des allégations de recours généralisé au travail forcé.

Les chaînes d’approvisionnement en santé seront les premières à être relocalisées Les États-Unis restent un chef de file mondial dans le développement de nouveaux médicaments, dont la fabrication cependant a été en grande partie déplacée à l’étranger. Le même schéma a été reproduit à différents degrés dans la plupart des autres pays industrialisés. Comme pour d’autres processus de fabrication, les usines de fabrication de médicaments ont été déplacées en Asie, les fabricants cherchant ainsi à profiter des coûts bas liés à la main-d’œuvre, à la construction et à la réglementation.

En effet, les États-Unis dépendent de la Chine à plus de 90% pour la production de leurs antibiotiques, de la vitamine C, de l’ibuprofène et de l’hydrocortisone, 40% à 45% pour la production de l’héparine et 70% pour celle de l’acétaminophène. Ils dépendent également de l’Inde pour la production de 40% de leurs médicaments génériques délivrés sur ordonnance.11 L’Inde, à son tour, dépend de la Chine pour la production de 70% de ses ingrédients pharmaceutiques.12

Ces vulnérabilités ne sont pas passées inaperçues en Chine. Un article publié au début du mois de mars par l’agence de presse officielle Xinhua et largement relayé dans la presse américaine incitait le monde à être plus reconnaissant envers la Chine pour les efforts déployés plutôt que de l’accuser d’avoir propagé le virus. Il soulignait également que, si la Chine interdisait l’exportation de médicaments, « les États-Unis sombreraient dans l’enfer de l’épidémie du nouveau coronavirus ».13

Chacun pour soi

L’épidémie de COVID-19 a poussé de nombreux pays à garder en stock pour leur usage personnel des fournitures médicales. Du début de l’année jusqu’au 21 mars, 54 pays ont interdit ou limité l’exportation de certains équipements médicaux et de certains médicaments.14

Voici quelques exemples :

La Chine, fournisseur mondial incontournable de matériel de protection médical, n’a pas seulement interrompu ses ventes de masques au plus fort de la pandémie, mais elle a aussi acheté une grande partie des stocks mondiaux. Elle a importé 56 millions de respirateurs et de masques au cours de la première semaine qui a suivi la mise en quarantaine de la ville de Wuhan.15

L’Inde, premier fournisseur mondial de médicaments génériques, a récemment restreint l’exportation de 26 ingrédients pharmaceutiques, dont l’acétaminophène, un analgésique banal qui entre dans la composition du Tylenol. En prenant cette décision, le pays cherchait à s’assurer qu’il aurait assez de médicaments pour gérer une éventuelle pandémie à l’intérieur de ses frontières. Les États-Unis seraient en négociation avec l’Inde pour s’assurer un accès aux médicaments vitaux.16

                                                            8 « Blindsided on the Supply Side », Foreign Policy, 4 mars 2020 9 « Coronavirus Is a Wake-Up Call for Supply Chain Management », Harvard Business Review, 27 mars 2020 10 « Nike to review supply chains in China after reports Uighurs forced to make shoes », Washington Post, 11 mars 2020 11 « The Coronavirus Outbreak Could Disrupt the U.S. Drug Supply », Council on Foreign Relations, 5 mars 2020 12 « If coronavirus isn’t brought to heel, economic bedlam awaits », The Telegraph, 22 février 2020 13 « Coronavirus Spurs U.S. Efforts to End China’s Chokehold on Drugs », New York Times, 11 mars 2020 14 « Tackling Coronavirus », Global Trade Alert, 11 mars 2020 15 « The World Needs Masks. China Makes Them — But Has Been Hoarding Them », New York Times, 13 mars 2020 16 « Trump administration in talks with India to avoid U.S. drug supply shortage », NBC News, 30 mars 2020

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Non seulement l’Union européenne a restreint les exportations de fournitures médicales, mais certains États membres ont temporairement interdit les exportations de ces fournitures vers d’autres pays membres. « Nous avons demandé du matériel médical et la Commission européenne a transmis notre appel aux États membres. Mais cela n’a rien donné », a déclaré le représentant permanent de l’Italie auprès de l’Union européenne, Maurizio Massari, à la mi-février.17 Cependant, il faut souligner que, à la fin du mois de mars, l’Allemagne, la France et l’Autriche avaient commencé à envoyer des masques à l’Italie.

Au début du mois d’avril, plusieurs politiciens français ont accusé les États-Unis d’acheter à la Chine des masques déjà commandés par la France. « Ils sont prêts à nous les envoyer, les Américains arrivent avec leur argent et paient trois ou quatre fois le montant des commandes que nous avons passées », a avancé une source officielle. De leur côté, les responsables américains ont nié avoir acheté des masques destinés à une livraison de la Chine à la France.18

D’autres ont souligné que la France s’était elle aussi illustrée par des pratiques douteuses. Au début du mois de mars, Valmy SAS, fabricant français de fournitures médicales de moyenne envergure, n’aurait pas été en mesure d’honorer une commande d’un million de masques passée par le Royaume-Uni parce que le gouvernement français avait réquisitionné le matériel.19

Relocaliser La COVID-19 entraînera une vague de pressions aux États-Unis et dans d’autres pays pour rapatrier en grande partie les chaînes d’approvisionnement de matériel médical ». À cet effet, les États-Unis préparent déjà un décret « Buy American » qui imposera aux agences fédérales d’acheter du matériel pharmaceutique et médical fabriqué aux États-Unis chaque fois que cela sera possible. Un projet de loi présenté au Congrès devrait suivre.

Comme nous l’avons déjà évoqué, la France emprunte la même voie. Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances, a déclaré : « Nous ne pouvons pas continuer à dépendre à 80% ou 85% de principes actifs pour les médicaments qui sont produits en Chine ».20 La société pharmaceutique française Sanofi SA a déjà annoncé la création prochaine d’une société centrée sur la production d’ingrédients pharmaceutiques en France.

La Chine tente de réviser le discours sur la COVID-19 Il n’y a pas si longtemps, la Chine était submergée par l’épidémie de COVID-19 et avait accepté les dons de matériel médical de plusieurs dizaines de pays. Maintenant que la pandémie semble sous contrôle dans le pays, les autorités tentent avec énergie de se repositionner pour faire oublier leur image d’incubateur de la pandémie et se présenter comme les meneurs mondiaux de la bataille contre le virus, notamment en envoyant des fournitures médicales à plusieurs pays.

Pendant ce temps, les États-Unis sont ostensiblement absents du débat, faisant face eux-mêmes à des pénuries de matériel médical. Ainsi, l’ambassade de Chine en France n’a pas mis de gants en publiant sur Twitter : « Quand l’épidémie a commencé à exploser partout, c’est vers la Chine que le monde entier s’est tourné pour demander de l’aide, et pas les États-Unis, le ‘phare’ de la démocratie. C’est la Chine qui a tendu la main à plus de 80 pays. Pas les États-Unis. »21

Cependant, la campagne de relations publiques de la Chine s’est heurtée à quelques soubresauts. Ainsi, plusieurs gouvernements, dont l’Espagne et la Turquie, ont relevé que le matériel reçu était soit défectueux soit de médiocre qualité. Les Pays-Bas, en particulier, ont été contraints de rappeler 600,000 des 1.1 million de masques achetés à la Chine.22 De plus, le ressentiment persiste quant à la réaction initiale de la Chine face à la pandémie, le pays ayant commencé par faire taire les informateurs et n’ayant mis Wuhan en quarantaine que lorsque 5 millions de personnes avaient déjà quitté la ville.

La Chine a également cherché à redorer encore son blason dans la lutte contre le virus en publiant au début de mars un livre intitulé « La bataille d’une grande puissance contre l’épidémie », dans lequel elle se félicite de son rôle de premier plan dans l’action décisive menée pour juguler l’épidémie. Cependant, les autorités ont été contraintes de remettre à plus tard le lancement du livre après avoir essuyé une vague de critiques sur les réseaux sociaux chinois pour cette initiative. Nous pouvons donc nous attendre à ce que le livre soit réédité un peu plus tard.

                                                            17 « The EU Is Abandoning Italy in Its Hour of Need », Foreign Policy, 14 mars 2020 18 « US official denies claim that Americans buying up France's masks », AFP, 2 avril 2020 19 « The World Needs Masks. China Makes Them — But Has Been Hoarding Them », New York Times, 13 mars 2020 20 « Coronavirus outbreak hitting German supply chains with fears of economic paralysis », Deutsche Welle, 27 février 2020 21 « China Asserts Claim to Global Leadership, Mask by Mask », The Wall Street Journal, 1er avril 2020 22 « Coronavirus: Countries reject Chinese-made equipment », BBC, 30 mars 2020

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Source : Australian, mars 2020

Conclusion Au lieu de susciter une vague de solidarité, la COVID-19 exacerbe les tensions entre les États-Unis et la Chine, qui devraient se prolonger longtemps après la fin de la pandémie. Celle-ci émoussera également la concurrence entre le système de gouvernance autoritaire de la Chine et le modèle démocratique des États-Unis, où se posera aussi la question de savoir lequel est le plus adapté pour gérer des crises comme celle de l’épidémie de COVID-19 et soutenir la croissance économique.

En ce qui concerne les chaînes d’approvisionnement, la COVID-19 et la défiance mutuelle entre les deux superpuissances parasiteront encore davantage les relations entre les sociétés chinoises et américaines. Cet épisode marque aussi la fin d’une ère où les entreprises pouvaient concentrer la grande majorité de leur production dans des régions du monde où les coûts sont les plus bas sans se soucier de leur résilience face à des événements dévastateurs tels que la COVID-19. De nombreuses entreprises devront donc entreprendre la tâche coûteuse de développer des chaînes d’approvisionnement parallèles et diversifiées sur le plan régional.

Les chaînes d’approvisionnement du secteur de la santé seront le premier palier. Les pénuries persistantes pendant la pandémie pousseront de nombreux pays à travailler à la production d’une part importante de leurs fournitures médicales au sein de leurs propres frontières. Même si cela garantira la sécurité de l’approvisionnement en temps de crise, la production de médicaments dans une multitude d’endroits différents réduira les économies d’échelle et fera fortement croître les coûts.

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Krishen Rangasamy Paul-André Pinsonnault Marc Pinsonneault Économiste principal Économiste principal Économiste principal [email protected] [email protected] [email protected]

Kyle Dahms Jocelyn Paquet Angelo Katsoras Économiste Économiste Analyste géopolitique [email protected] [email protected] [email protected]

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Le présent rapport est un document de marketing. Il n’a pas été préparé conformément aux exigences prévues par les lois de l’Union européenne établies pour promouvoir l’indépendance de la recherche en matière de placement, et il ne fait l’objet d’aucune interdiction concernant la négociation préalable à la diffusion de la recherche en matière de placement. FBN a approuvé le contenu du présent rapport, dans le cadre de sa distribution aux résidents du Royaume-Uni (notamment pour l’application, au besoin, du paragraphe 21(1) de la Financial Services and Markets Act 2000). Le présent rapport est fourni à titre indicatif seulement et ne constitue en aucun cas une recommandation personnalisée ni des conseils juridiques, fiscaux ou de placement.  FNB et sa société mère, ou des sociétés de la Banque Nationale du Canada ou membres du même groupe qu’elle, ou leurs administrateurs, dirigeants et employés peuvent détenir des participations ou des positions vendeur ou acheteur à l’égard des placements ou des placements connexes qui font l’objet du présent rapport, ou ils peuvent avoir détenu de telles participations ou positions. Ces personnes peuvent à tout moment effectuer des ventes ou des achats à l’égard des placements ou placements connexes en question, que ce soit à titre de contrepartistes ou de mandataires. Elles peuvent agir à titre de teneurs de marché pour ces placements connexes ou avoir déjà agi à ce titre, ou peuvent agir à titre de banque d’investissement ou de banque commerciale à l’égard de ceux-ci ou avoir déjà agi à ce titre. La valeur des placements et les revenus qui en découlent peuvent autant baisser qu’augmenter, et il se peut que vous ne récupériez pas la somme investie.  Le rendement passé n’est pas garant du rendement futur.  Si un placement est libellé en devises, les variations de change peuvent avoir un effet défavorable sur la valeur du placement.  Il peut s’avérer difficile de vendre ou de réaliser des placements non liquides, ainsi que d’obtenir de l’information fiable concernant leur valeur ou l’étendue des risques auxquels ils sont exposés.  Certaines opérations, notamment celles qui concernent les contrats à terme, les swaps, et autres produits dérivés, soulèvent un risque sérieux et ne conviennent pas à tous les investisseurs. Les placements prévus dans le présent rapport ne sont pas offerts aux clients particuliers, et le présent rapport ne doit pas leur être distribué (au sens des règles de la Financial Conduct Authority).  Les clients particuliers ne devraient pas agir en fonction des renseignements contenus dans le présent rapport ou s’y fier. Le présent rapport ne constitue pas une offre de vente ou de souscription, ni la sollicitation d’une offre d’achat ou de souscription des titres décrits dans les présentes, ni n’en fait partie. On ne doit pas non plus se fonder sur le présent rapport dans le cadre d’un contrat ou d’un engagement quelconque et il ne sert pas, ni ne servira de base ou de fondement pour de tels contrats ou engagements.

Les présents renseignements ne doivent être communiqués qu’aux contreparties admissibles et clients professionnels du Royaume-Uni au sens des règles de la Financial Conduct Authority. FBN est autorisée et réglementée par la Financial Conduct Authority au Royaume-Uni, et à son siège social au 71 Fenchurch Street, Londres, EC3M 4HD.

FBN n’est pas autorisée par la Prudential Regulation Authority ou par la Financial Conduct Authority à accepter des dépôts au Royaume-Uni.

Résidents des États-Unis

En ce qui concerne la distribution du présent rapport aux États-Unis, National Bank of Canada Financial Inc. (« NBCFI ») qui est réglementée par la Financial Industry Regulatory Authority (FINRA) et est membre de la Securities Investor Protection Corporation (SIPC), membre du groupe de FBN, endosse la responsabilité du contenu du présent rapport, sous réserve des modalités susmentionnées. Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet du présent rapport, les résidents des États-Unis doivent communiquer avec leur représentant inscrit de NBCFI.

Ce rapport n’est pas un rapport de recherche et ne s’adresse qu’aux grands investisseurs institutionnels des États-Unis. Ce rapport n’est pas assujetti aux normes d’indépendance et d’informations à fournir aux États-Unis applicables aux rapports de recherche.

Résidents de HK 

En ce qui concerne la diffusion de ce document à Hong Kong par NBC Financial Markets Asia Limited (« NBCFMA »), titulaire d’un permis de la Securities and Futures Commission (« SFC ») qui l’autorise à mener des activités réglementées de type 1 (négociation de valeurs mobilières) et de type 3 (négociation avec effet de levier sur le marché de change), le contenu de cette publication est uniquement présenté à titre d’information. Il n’a pas été approuvé, examiné ni vérifié par aucune autorité de réglementation de Hong Kong, ni n’a été déposé auprès d’une telle autorité. Rien dans ce document ne constitue une recommandation, un avis, une offre ou une sollicitation en vue de l’achat ou de la vente d’un produit ou d’un service, ni une confirmation officielle d’aucune transaction. Aucun des émetteurs de produits, ni NBCFMA ni aucun membre de son groupe, ni aucune autre personne ou entité désignée dans les présentes n’est obligé de vous aviser de modifications de quelque information que ce soit et aucun des susmentionnés n’assume aucune perte que vous auriez subie en vous en fondant sur ces informations.

Ce document peut contenir des informations au sujet de produits de placement dont l’offre au public de Hong Kong n’est pas autorisée par la SFC et ces informations seront uniquement mises à la disposition de personnes qui sont des investisseurs professionnels [au sens de « Professional Investors », tel que défini par la Securities and Futures Ordinance of Hong Kong (« SFO »)]. Si vous avez des doutes quant à votre statut, vous devriez consulter un conseiller financier ou communiquer avec nous. Ce document n’est pas un document de marketing et n’est pas destiné à une distribution publique. Veuillez noter que ni ce document ni le produit qui y est mentionné ne sont visés par une autorisation de vente de la SFC. Prière de vous reporter au prospectus du produit pour des renseignements plus détaillés.

Des conflits d’intérêts concernant NBCFMA ou les activités de membres de son groupe sont possibles. Ces activités et intérêts comprennent des intérêts multiples en termes de conseils, transactionnels et financiers, dans les valeurs mobilières et instruments qui peuvent être achetés ou vendus par NBCFMA ou les membres de son groupe, ou dans d’autres instruments de placement qui sont gérés par NBCFMA ou les membres de son groupe qui peuvent acheter ou vendre de telles valeurs mobilières ou de tels instruments. Aucune autre entité au sein du groupe de la Banque Nationale du Canada, y compris la Banque Nationale du Canada et Financière Banque Nationale Inc., n’est titulaire d’un permis de la SCF ni n’est inscrite auprès de la SFC. Par conséquent, ces entités et leurs employés ne sont pas autorisés à ni n’ont l’intention de : (i) se livrer à une activité réglementée à Hong Kong; (ii) se présenter comme s’ils se livraient à une activité réglementée à Hong Kong; (iii) commercialiser activement leurs services auprès du public de Hong Kong. 

Droits d’auteur

Le présent rapport ne peut être reproduit en totalité ou en partie, ni distribué, publié ou mentionné de quelque manière que ce soit, ni ne le peuvent les renseignements, les opinions ou les conclusions qu’il contient sans, dans chaque cas, obtenir le consentement préalable et écrit de la FBN.