Comment améliorer son rendement · Comment améliorer votre rendement? ... sert à retenir les...

19
Comment améliorer son rendement ? Trucs et astuces pour brasseurs amateurs Ebook offert par Olivier, Brasseur amateur et webmaster http://www.commentfairesabiere.com

Transcript of Comment améliorer son rendement · Comment améliorer votre rendement? ... sert à retenir les...

Comment améliorer son rendement ?

Trucs et astuces pour brasseurs amateurs

Ebook offert par Olivier, Brasseur amateur et webmaster

http://www.commentfairesabiere.com

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Informations importantes

Cet ebook vous est offert par Olivier, du site Comment faire sa bière.

Vous avez acquis en téléchargeant cet ebook le droit de le redistribuer gratuitement autour de vous (en format numérique), de le fournir en cadeau aux personnes de votre choix que ce soit via un forum, via votre blog, votre site internet.

En aucun cas vous ne devez vendre cet ebook, en revanche vous pouvez le joindre en cadeau à un produit payant.

ATTENTION ! Vous ne devez pas envoyer cet ebook par email à des inconnus ou des listes de contacts. Cela peut s'apparenter à du spam et ce n’est pas ce que

nous voulons ni vous ni moi.

Vous ne pouvez pas faire de modification dans le contenu ou la présentation de cet ebook. Il est protégé par les lois internationales sur le droit à la propriété intellectuelle. Il est et reste par conséquent la propriété de son auteur.

Aucune copie, même partielle n'est autorisée sans accord préalable en deho rs du cadre strictement familial et de la diffusion intégrale de cet ebook.

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Pourquoi vouloir améliorer son

rendement ?

Si vous êtes en train de lire cet ebook, c'est que vous désirez améliorer votre rendement en tant

que brasseur amateur. Quelles sont les raisons qui auraient pu vous pousser à vouloir défier la

nature et à vouloir extraire plus de sucres jalousement gardés par votre malt?

Trêve de plaisanterie, allons droit au sujet principal. Qu'est-ce que cela pourrait vous apporter

d'améliorer votre rendement, soit d'extraire plus de sucres d'une même quantité de malt?

Vous auriez besoin de moins de malt pour atteindre une densité initiale équivalente

...

Et oui, il n'y a pas vraiment d'autres avantages que cela à vouloir améliorer votre rendement.

Pourquoi ne pas vouloir améliorer son

rendement ?

Vous êtes-vous posé cette question?

En tant que brasseur amateur, nous voudrions tous augmenter notre rendement au maximum.

C'est logique, être le plus efficace possible fait partie de notre nature. Mais, il y a un moment, où

il vaut peut-être mieux arrêter d'essayer d'être le plus efficace possible et viser plutôt la stabilité de

votre rendement, même s'il est en théorie possible de faire mieux.

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Pourquoi cela?

Avec un rendement stable, vous pouvez savoir quelle quantité de malt est nécessaire pour

avoir la densité recherchée. Vous vous adapterez à votre rendement.

Passer moins de temps à chercher à améliorer le rendement peut vous laisser moins de temps

à consacrer au brassage.

L'adaptation du matériel et/ou des techniques nécessaires à améliorer votre rendement

pourrait comporter un prix en temps ou en argent, voire les deux, qui ne seraient pas

forcément justifié par le gain obtenu.

Que dois-je faire alors? Améliorer mon

rendement ou pas?

Il y a quand même un minimum de rendement à avoir avant de se dire que l'on a atteint un seuil

raisonnable. Lorsque vous débutez en brassage amateur, vous devriez avoir un rendement qui se

trouve aux environs de 60 à 65 %. En améliorant vos techniques et votre matériel grâce aux

conseils qui se trouvent dans cet ebook, vous devriez pouvoir atteindre les 70% voire les 80% si

vous êtes vraiment bons.

A partir de 70%, je considérerais que vous êtes bons et, à moins que l'adaptation que vous désirez

réaliser ne soit facile à mettre en œuvre et ne vous demande pas trop de moyens, vous pouvez

vous dire que vous avez un seuil raisonnable.

N'oubliez quand même pas de mesurer le rendement à chaque brassin afin de vérifier que vous

restez bien stables. Vous pourrez ainsi vous consacrer pleinement au brassage.

Attention ! Ceci n'est valable que si vous brassez en amateur, avec des quantités raisonnables.

Pour une brasserie professionnelle, le raisonnement est différent. Pour une différence vers le bas

de rendement de 1%, la quantité de malt à ajouter pour atteindre une même densité devient

beaucoup plus importante et devient financièrement significative. Dans ce cas bien précis, le

rendement doit toujours être le meilleur possible. Pour un brasseur amateur, la quantité de malt à

ajouter en cas de rendement plus faible est minime et a très peu d’impact financier.

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Comment améliorer votre rendement?

Nous voici arrivés au sujet principal de cet ebook. L'amélioration du rendement peut se faire à

plusieurs niveaux. Certaines adaptations sont faciles à mettre en œuvre, d'autres sont plus

compliquées. J'ai décidé de classer les différentes adaptations possibles en fonction du moment du

brassage où elles interviennent. Je trouve cela plus logique.

Cela vous permet également de vous focaliser sur une seule étape à la fois. Par exemple : "Pour

mon prochain brassin, j'améliore la filtration !". Voilà, une étape à la fois et vous faites le reste

comme d'habitude. Mesurez votre rendement pour voir l'effet de vos adaptations sur celui-ci.

Adaptations générales

Pour faire différemment de ce que je vous ai annoncé juste avant, on va débuter par les

adaptations que l'on peut réaliser tout au long du brassage. Non ! Non ! Ne m'en voulez pas ! Je

sais que j'ai dit que j'allais procéder par étapes mais ces adaptations ne peuvent pas se classer dans

une étape bien particulière ! Vous allez voir.

Minimiser les pertes Voilà, la première adaptation qui devrait être assez facile à mettre en œuvre. Il s'agit de minimiser

les pertes de malt et de moût principalement. Car si vous perdez du moût, vous perdez des sucres

et des protéines. Si vous perdez des sucres et des protéines, vous perdez de la densité.

A quel moment les pertes peuvent elles se produire?

Concassage :

Les 2 conseils qui vont suivre peuvent paraître très bêtes et réservés aux idiots mais croyez-moi,

vérifiez bien chez vous car de nombreuses personnes ont déjà des pertes à ce moment. C'est mal

commencer votre brassin.

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

1er conseil

Faites attention que le contenant destiné à recevoir les grains concassés soit bien fixé et que les

grains tombent tous dedans. Ce serait trop bête de voir les grains se répandre par terre ou à côté du

contenant une fois concassés. Une fois à côté, même si vous tentez de tout ramasser, il y en aura

toujours qui resteront pauvres, seuls et abandonnés sans pouvoir participer au brassage qu'ils ont

tant attendus...

Ok, je m'égare, cause suivante de perte pendant le concassage :

2ème conseil

Bon, ok, en général là aussi vous faites attention (enfin, je l'espère), mais des grains concassés

peuvent se perdre entre le moulin et la cuve si on n'y fait pas attention et si la distance moulin -

cuve est grande. Choisissez un moyen de transport (boite, tonneau,...que sais-je !) qui permet que

vos grains concassés ne se déversent pas hors du contenant lors du transport.

Empâtage :

Pendant l'empâtage en tant que tel, il y a peu de risque de perdre du moût puisque tout le liquide

reste au même endroit. Encore faut-il ne pas vouloir trop souvent retirer du moût de la cuve pour

goûter le goût que cela a. D'accord pour une fois mais pas toutes les 5 minutes !!!

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Filtration :

Là, par contre, on observe la première vraie perte de moût. Les premiers litres seront les plus

concentrés en sucres mais attention à bien les faire recirculer quand même. On en reparle un peu

plus loin dans le chapitre sur la filtration. Au final, la quantité de liquide obtenue sera correcte

puisque vous la mesurez mais il faut éviter de perdre du moût concentré.

Ebullition :

Aïe ! Aïe ! Aïe ! Vous venez de tout filtrer nickel, vous chauffez votre moût à fond, les premiers

mouvements du moût vous montre que l'ébullition est proche, vous préparez le houblon à ajouter

au début de l'ébullition et au moment de la rajouter ....

Vous criez : "Non ! Non ! Non !!!" tout en vous précipitant sur votre réchaud pour diminuer la

température car votre moût est en train de se faire la malle !!! Les débordements pendant

l'ébullition sont monnaies courantes et sont responsables d'une bonne perte de densité en fin de

brassage. Facile à éviter pourtant : ne prévoyez pas de brassins d'une taille trop grande !

Refroidissement : Les pertes ne sont pas toujours évidentes à observer pendant le refroidissement mais elles

arrivent. Principalement dans 2 cas : fuite dans la tuyauterie mais dans ce cas, c'est assez simple

(parfois pas...snif...) à réparer. Des pertes arrivent également une fois le refroidissement terminé :

du moût peut rester dans votre tuyauterie et il n'est pas toujours facile de le récupérer. J'ai discuté

avec quelqu’un qui l’a affirmé qu'il réussissait à vider sa tuyauterie dans la cuve de fermentation

grâce à une pompe à air comprimé. Pourquoi pas? Si ça marche, tant mieux. Sinon, mieux vaut

prévoir des tuyauteries les plus courtes possibles pour limiter les pertes.

Voilà, c'en est fini de parler des pertes. J'espère que vous aurez trouvé ici déjà de quoi améliorer

un peu votre rendement et cela assez facilement. Je suis quand même finalement arrivé à respecter

ce que je vous avais dit : des adaptations en fonction des étapes...

Bon, passons maintenant aux étapes proprement dit.

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Adaptations pendant le concassage

Pendant le concassage, en plus de minimiser les pertes comme je vous en ai parlé dans le chapitre

précédent, je souhaiterais vous parler de 2 manières d'améliorer son rendement.

Rendre l'amidon accessible

Votre concassage doit être efficace. Si vous ne concassez pas assez, trop de grains resteront

entiers et ne pourront pas libérer leurs sucres. Mais si au contraire, vous concassez de trop, vous

vous retrouverez avec de la farine et de gros soucis au moment de la filtration. La filtration sera

difficile et vous aurez des difficultés à récupérer les sucres résiduels pour les ajouter à votre moût.

Quel serait le concassage idéal ?

Il faut rendre apparent l'endosperme du malt (partie blanche après concassage).

Il doit rester des grains, ou en tout cas des coques intactes

Vous pouvez trouver un exemple ci-dessous : à gauche des grains non concassés ; à droite des

grains concassés.

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Garder des grains entiers

Je ne veux pas dire par là qu'il faut beaucoup de grains non concassés mais qu'il ne faut pas

détruire complètement toutes les coques. Pourquoi donc? Pour la filtration bien sûr !

Mais pour la filtration, j'ai ma tresse ou mon faux-fond ! Je n'ai pas besoin des coques !

Eh bien, c'est là que vous vous trompez. En fait, la tresse ou le faux fond ou le moyen que vous

utilisez pour filtrer ne sert pas à filtrer. Je vous en apprends une bonne, non?

En fait, la tresse ou le faux fond ou le moyen que vous utilisez pour filtrer (j'ai l'impression de me

répéter là... je dirai plutôt "le filtre" la prochaine fois que je veux dire tout ça...)... Bref, le filtre

sert à retenir les coques qui vont former une sorte de "lit" au fond de votre cuve. C'est ce lit qui va

filtrer votre moût. D'où la nécessité de garder des coques entières, sans quoi vous n'aurez pas un

bon filtre.

C'est tout pour le concassage. Encore une fois, ces adaptations ne sont pas très difficiles à mettre

en œuvre. Peut-être que vous faites déjà tout ça très bien mais ça vaut la peine de savoir sur quoi

s'attarder.

Adaptations pendant l'empa tage.

A partir de maintenant, ça se corse. Pour l'empâtage comme pour la filtration, au chapitre suivant,

il y a énormément de moyens différents d'influer sur le rendement. En bien comme en moins bien.

Essayons de voir par quels mécanismes nous allons bien pouvoir agir sur le rendement au cours de

l'empâtage.

C'est logique en fait de pouvoir jouer sur le rendement pendant l'empâtage puisque c'est pendant

cette partie du brassage que l'on va tenter d'extraire un maximum de sucres depuis le malt. Ce

malt qui a bien sûr au préalable été concassé parfaitement, rappelons-le (eh oui, vous venez de lire

le chapitre précédent... plus d'excuses, le concassage doit être parfait !).

Petit rappel sur le fonctionnement de l'empâtage. Votre malt concassé est placé dans de l'eau.

Hydrater le malt permet de rendre les sucres disponibles à l'action des enzymes qui vont les

libérer. Mais que sont les enzymes? Ce sont des protéines présentes dans le malt, qui fonctionnent

à une certaine température et à un certain pH (mesure d'acidité) et qui vont avoir comme action de

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

couper les sucres contenus dans le malt afin de les déverser dans le moût. C'est très basique

comme explication, mon prof de chimie va me tuer pour ça mais en gros, c'est comme ça que ça

marche.

Donc, en résumé : les sucres doivent être le plus accessibles possibles pour que les enzymes

puissent les atteindre et nous devons faire en sorte de rendre les conditions de travail les plus

optimales possibles pour que ces enzymes travaillent correctement.

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Comment rendre les sucres accessibles aux enzymes ?

Hydrater le malt

En hydratant le malt, comme je l'ai signalé juste au-dessus, nous allons rendre les sucres (l'amidon

pour commencer) disponibles. Les différentes enzymes vont alors pouvoir découper l'amidon en

sucres fermentescibles pour certains et non fermentescibles pour les autres. Le malt doit

également être bien hydraté pour que les protéines et acides aminés soient libérés dans le moût.

Comment améliorer l'hydratation du malt? Ce n'est pas très compliqué. Afin d'éviter d'avoir des

"blocs" de malt non hydraté, il faut bien mélanger au cours de l'empâtage. Cela permettra à l'eau

de bien se répartir parmi tous les grains de malt.

Ratio d'empâtage

Bon, ici il va falloir s'accrocher car ce n'est pas la partie la plus simple.

Tout d'abord, qu'est-ce que le ratio d'empâtage? C'est une mesure très importante lorsque vous

brassez en tout grain mais on ne comprend pas toujours comment modifier ce ratio va modifier

votre bière. Elle correspond à la quantité d'eau que vous allez ajouter au malt pendant l'empâtage.

Faire varier cette quantité d'eau a un impact sur votre bière, nous allons voir pourquoi.

En général, on recommande d'utiliser entre 2,5 et 3,5L d'eau par kilos de malt. La plupart des

brasseurs amateurs utilisent donc 3L/kg, le chiffre moyen, voire 2,5 L/kg si la capacité de la cuve

qui va servir à l'empâtage est limitée.

Je vous parlerai d'ici peu sur mon blog de tous les effets possibles du changement du ratio

d'empâtage. Focalisons-nous dans cet ebook sur les effets qui auront un impact sur le rendement.

Changer le ratio d'empâtage aura un effet sur :

Le pH : si vous baissez trop le ratio, votre moût risquer d'être un peu trop acide et va

compromettre l'activité des enzymes. Si par contre vous augmentez trop le ratio avec de l'eau

dure. Une eau dure est généralement alcaline et va relever le pH. Si vous mettez trop d'eau

dure, le pH va trop monter et les enzymes vont également avoir des difficultés à fonctionner.

La dilution des enzymes : plus vous augmentez le ratio (donc plus vous ajoutez d'eau pour

une même quantité de malt), plus les enzymes nécessaires à extraire les sucres seront diluées.

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Elles vont faire le même boulot mais auront besoin de plus de temps. Donc, pour un même

laps de temps, moins de sucres seront relâchés dans le moût : votre rendement est plus faible.

La concentration des sucres : s'il n'y a pas assez d'eau, votre moût sera très vite concentré

en sucres. Les enzymes ne travailleront plus car elles estimeront qu'il y a assez de sucres dans

le moût. Vous perdez également en rendement car il restera de l'amidon qui pourrait être

converti mais qui ne le sera pas.

La filtration et le rinçage: Si vous utilisez beaucoup d'eau au moment de l'empâtage, il vous

en restera moins à utiliser pour la filtration. Il restera donc potentiellement plus de sucres que

vous n'arriverez pas à rincer car vous aurez déjà atteint le volume désiré au final. CQFD...

En gros, trop d'eau et trop peu d'eau sont responsables d'une baisse de rendement pendant

l'empâtage... Il faut trouver le juste équilibre !

Comment favoriser le travail des enzymes pendant

l'empâtage?

Durée de l'empâtage

La première action à faire est logique mais je pense que cela vaut la peine de le rappeler. Si vous

voulez que vos enzymes fassent la conversion de l'amidon du malt en sucres fermentescibles, il

faut leur laisser le temps de travailler. Si toutes les autres conditions sont optimales, elles

travailleront vite et bien. Si par contre, le reste des conditions ne sont pas tout à fait optimisées

pour leur boulot, elles risquent de travailler plus lentement voire pas du tout. Pour savoir si tout

est terminé, utilisez le test de conversion (voir plus loin).

Température

En fonction des conditions du moût (température, pH,... on verra ça juste après), il faut laisser plus

ou moins de temps aux enzymes afin qu'elles puissent faire leur boulot. Si vous faites du

monopalier, 1 heure d'empâtage au minimum me semble bien. Si vous faites du multipalier, 1h

doit être comprise entre 60 et 74°C (travail de l'alpha-amylase, une des enzymes dont je vous

parle depuis tantôt) avec des variations possibles en sachant que la conversion en sucres

fermentescibles est meilleure entre 60 et 65 °C puisque dans cette zone de température fonctionne

également la bêta-amylase (une autre enzyme qui est présente en plus grande quantité dans votre

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

moût). Attention à ne pas dépasser 76°C, sans quoi vous détruirez vos enzymes et après cela...

bonne chance pour les récupérer si vous n'aviez pas terminé...

ASTUCE : Gardez toujours de l'eau froide à portée de main si vous avez un coup de chaud

pendant l'empâtage, cela va permettre de réduire la température rapidement et d'éviter de dénaturer vos enzymes.

pH du moût

Le pH est une mesure d'acidité. Il est compris entre 1 et 14. Plus le chiffre est petit, plus votre

moût est acide. Le pH idéal de fonctionnement des enzymes pendant l'empâtage est compris entre

5.1 et 5.6 si mesuré à température du moût (soit entre 60 et 74°C). Si votre moût a refroidi et est à

température ambiant, votre mesure doit être comprise entre 5.4 et 5.9, soit 0.3 plus haut. C'est à ce

pH que les enzymes fonctionnent de manière optimale. Beaucoup de brasseurs amateurs ont vu

leur rendement monter en flèche une fois qu'ils ont commencés à mesurer le pH.

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Vous pouvez mesurer le pH avec un pH-mètre. Cela marche très très bien mais cela coûte cher.

Pour ma part, j'utilise des petites bandelettes sur lesquelles vous versez un peu de moût. La

bandelette changera de couleur et en fonction de la couleur obtenue, vous avez votre pH.

Attention ! Il existe des bandelettes graduées de 1 à 12 mais je ne vous les conseille pas car elles

ne sont pas précise (précision de 1.0) et de toute façon, j'espère que votre moût ne sera jamais à 1

même à 2 ou 3 (acide très fort) ni à 11 ou 12 (eau de javel...). J'utilise des bandelettes avec une

précision de 0.2 ou 0.3 centrées sur la zone 3.8 - 6.8 qui sont vraiment des extrêmes que vous

devriez normalement ne pas atteindre.

Test de conversion

C'est un test que je n'utilise pas très souvent mais qui pourrait avoir son utilité. Ce test permet de

savoir si tout l'amidon contenu dans le malt a été converti. Pour cela, il vous faut juste de la

teinture d'iode que l'on trouve partout (en pharmacie) pour pas cher.

Technique : vous prenez un récipient blanc (bol, assiette,...). Vous versez un peu de moût (une

cuillère à soupe suffit) dedans. Vous versez quelques gouttes de teinture d'iode sur le liquide dans

le récipient. Si le liquide change de couleur (mauve, noir,...) c'est qu'il reste de l'amidon à

convertir. S'il ne change pas de couleur, c'est bon. Tout est converti.

Mash out

Qu'est-ce que le Mash out? Il s'agit, à la fin de l'empâtage, de laisser votre moût pendant 5 à 10

minutes entre 76 et 78°C. Cela va permettre une filtration plus facile et éviter de perdre des sucres

par une filtration qui coince. Attention à ne pas dépasser 80°C car vous aurez des tanins qui seront

alors libérés. Ceux-ci donnent un goût astringent à la bière (donnant la bouche sèche). Et c'est pas

bon...

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Adaptations pendant la filtration et le rinçage

Ça y est, on en a fini avec l'empâtage. Vous voyez qu'il y a pas mal de choses que l'on peut faire

pour améliorer son rendement rien que pendant cette étape. Maintenant, passons à l'étape suivante

qui peut vous donner pas mal de boulot aussi : la filtration et le rinçage. Il y a pas mal de petits

trucs pendant cette étape qui vont aussi jouer sur le rendement.

Rappelons brièvement l'utilité de cette étape : filtrer votre moût va vous permettre de séparer le

liquide d'empâtage du malt. Rincer les drêches va vous permettre de récupérer les sucres qui sont

restés sur le malt afin de les inclure dans votre moût. Ne pas laisser trop de sucres gaspillés sur les

drêches va vous permettre d'avoir un meilleur rendement. Une mauvaise filtration ou un mauvais

rinçage ne vont pas récupérer beaucoup de sucres et vous allez perdre en rendement.

Grains de malt On en a déjà parlé lors du chapitre sur le concassage : ce n'est pas votre tresse ou votre faux-fond

qui va faire office de filtre mais les coques du malt. Votre filtre ne servant qu'à les retenir. Il vous

faut donc avoir concassé votre malt pas trop fin afin d'avoir un maximum de coques pour que la

filtration se passe convenablement. Je vous invite à relire ce point dans le chapitre sur le

concassage.

Type de filtre Deux principaux types de filtres se dégagent parmi les brasseurs amateurs : les faux-fonds et les

tresses. Pour ma part, j'utilise un faux fond et n'ai jamais utilisé de tresse. Je n'ai rien trouvé qui

semble "officiel" semblant favoriser l'un ou l'autre type par rapport à son effet sur le rendement.

Par contre, en discutant avec des brasseurs amateurs, il semblerait (mais je ne peux l'affirmer car

je ne l'ai pas testé moi-même) que les faux-fonds offriraient un meilleur rendement que les tresses.

Ceci est tiré d'expériences personnelles de brasseurs amateurs ayant utilisés les 2 types de filtre et

ne peut donc être garanti à 100%.

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Recirculation

Faire recirculer les premiers litres de moût permettrait d'avoir un effet positif sur votre rendement.

En pratique, les premiers litres qui sortent de votre filtre, vous les remettez au-dessus des drêches.

Ce liquide est souvent assez trouble (chargé en farine).

Type de rinçage Deux principaux types de rinçage sont utilisés en brassage : le fly-sparging et le batch-sparging. Je

n'ai pas les traductions françaises de ces 2 techniques mais vous les retrouverez la plupart du

temps sous ces appellations dans les forums même francophones. En quelques mots car je

détaillerai ces techniques sur le blog, le fly-sparging est en quelques sorte une filtration-rinçage en

continu : une petite "douchette" verse le liquide de rinçage sur les drêches pendant que le moût

sort par le filtre en dessous. Le débit de la filtration est réglé pour que le niveau d'eau reste

toujours identique, soit juste au-dessus des drêches qui doivent rester sous eau. Le batch-sparging

(c'est la technique que j'utilise) consiste en filtrer la totalité du moût afin d'assécher les drêches.

Ensuite, vous versez sur les drêches la moitié ou la totalité du liquide de rinçage (en fonction de la

quantité totale de liquide de rinçage nécessaire et en sachant que les drêches devront être sous

eau). Une fois le liquide versé, vous mélangez bien. Vous attendez quelques minutes et puis vous

filtrez. Cette manœuvre doit être répétée une ou deux fois selon la quantité totale de liquide de

rinçage.

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Là encore, je n'ai pas d'étude ou de certitude concernant la meilleure technique mais encore une

fois, en parlant avec des brasseurs amateurs qui ont testés les deux techniques, celle qui semble

associée avec un meilleur rendement est le fly-sparging. Pour cela, il va falloir que je change ma

technique afin de voir si j'ai un meilleur rendement en fly-sparging que celui que j'ai actuellement.

Température de l'eau de rinçage La température de l'eau avec laquelle vous rincez est très importante car elle va influencer sur le

rendement et sur le goût de votre bière. La température idéale est de 76-78°C. A cette

température, les sucres sont mieux solubles dans l'eau et vous les récupérerez plus facilement. A

une température plus basse, les sucres seront moins solubles et vous en perdrez au passage. Le

rendement sera alors moins bon. A une température plus élevée (surtout à partir de 80°C), vous

risquez d'obtenir des tanins qui vont donner un goût astringent à votre bière.

Vitesse de rinçage

Afin de laisser le temps aux sucres de se dissoudre dans l'eau de rinçage et de les récupérer plus

facilement, vous ne devez pas rincer trop rapidement. Un rinçage correct doit toujours être lent.

Vous n'aurez pas de souci en rinçant plus lentement mais vous risquez de baisser votre rendement

en rinçant plus vite.

Mais quel serait la vitesse idéale? Difficile à dire. Un bon rinçage devrait durer 30 minutes voire

même 1 heure. Maintenant, avec les journées de brassage qui sont déjà bien longues et le temps

libre de la plupart des brasseurs amateurs déjà bien limité, disons une demi-heure de rinçage.

MAIS ne descendez pas sous cette limite. Ce serait dommage de perdre en rendement parce que

vous avez voulu gagner 10 minutes...

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Canal préférentiel

La formation d'un canal préférentiel pendant la filtration est une des pires choses qui pourrait vous

arriver car cela voudrait dire que l'eau de rinçage passe toujours par le même endroit et rincerait

toujours la même partie des drêches. La conséquence de cela est qu'une partie des drêches n'est

pas rincée. Si elle n'est pas rincée, elle ne vous donnera pas de sucres. Votre rendement est par

conséquent fort affecté.

Comment éviter la formation d'un canal préférentiel? La réponse est toute simple. En mélangeant

régulièrement les drêches, vous détruirez tout canal qui se serait formé et vous préviendrez la

formation d'autres canaux. Très simple mais efficace.

Et voilà, c’était le dernier petit truc dont je voulais vous parler. Maintenant, à vous de jouer !

Ebook offert par Olivier, du blog : http://www.commentfairesabiere.com

Conclusion

Améliorer son rendement se faire en appliquant déjà quelques méthodes simples. La première

chose à faire est bien sûr de calculer votre rendement et de voir si l'améliorer vaut la peine. Si

votre rendement est déjà bon, concentrez-vous sur sa stabilité. Gardez votre rendement stable va

vous permettre de calculer précisément combien de malt vous avez besoin pour atteindre votre

densité initiale. Néanmoins, mettez déjà en pratique les quelques améliorations très simples telles

que bien mélanger pendant l'empâtage. Cela placera votre rendement à un niveau plus élevé.

Si vous connaissez d'autres techniques permettant d'améliorer votre rendement ou si vous avez des

questions concernant ces techniques, n'hésitez pas à me les communiquer : M'envoyer un email :

[email protected]. Je les rajouterai à cet ebook lors de la prochaine version.

Si vous êtes intéressés par le brassage amateur, n'hésitez pas à aller faire un tour sur mon blog :

http://www.commentfairesabiere.com , vous y trouverez une foule d'informations utiles pour vous

aider. N'hésitez pas à vous inscrire sur la newsletter du site pour y recevoir un cadeau à

l'inscription ainsi que des infos sur le brassage amateur très régulièrement.

A très bientôt

Olivier

Brasseur amateur et webmaster : Comment faire sa bière