Columbia Août 2015

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AOÛT 2015 AOÛT 2015 COLUMBIA COLUMBIA CHEVALIERS DE COLOMB

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Columbia Août 2015

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AOÛT 2015AOÛT 2015

COLUMBIACOLUMBIACHEVALIERS DE COLOMB

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« UN FRÈRE CHEVALIER NE SAURAIT CHOISIR UNE MEILLEURE COMPAGNIE POUR

PROTÉGER SA FAMILLE. EN OPTANT POUR L’ASSURANCE DES CHEVALIERS DE

COLOMB, IL PREND UN ENGAGEMENT ENVERS L’AVENIR DES SIENS ; IL PREND UN

ENGAGEMENT DANS L’INVESTISSEMENT ÉTHIQUE ET LA SAINE GOUVERNANCE

D’ENTREPRISE ; ET IL PREND UN ENGAGEMENT QUI PROFITE À SON ÉGLISE AINSI

QU’À SA COMMUNAUTÉ. » — CHEVALIER SUPRÊME CARL A. ANDERSON

Trouver un agent en visitant le site kofc.org ou en téléphonant au 1-800-345-5632

A S S U R A N C E V I E A S S U R A N C E I N VA L I D I T É S O I N S D E LO N G U E D U R É E R E N T E S

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A O Û T 2 0 1 5 ♦ C O L U M B I A ♦ 1

CHEVALIERS DE COLOMB

COLUMBIAA O Û T 2 0 1 5 ♦ V O L U M E 9 5 ♦ N U M É R O 8

A R T I C L E S

Sa cause progresseDepuis 125 ans, la vie et la spiritualité pratique du Vénérable Michael McGivney inspirent la dévotion.PAR BRIAN CAULFIELD

Un lieu sacréLe sanctuaire historique des martyrs jésuites a reçu le soutien de l’Ordre pour que soit poursuivie son œuvrecomme lieu de pèlerinage et de témoignage.PAR MARY DETURRIS POUST

À la rescousse d’orphelins africainsvictimes du sidaDes enfants de l’Ouganda et du Kenya peuvent étudier et espérer grâce à un partenariat avec les Apôtres de Jésus.PAR JENNIFER REED ET JACINTA W. ODONGO

« Laudato Si’ » : Appel à la relation justeLa nouvelle encyclique du pape François porte sur nos relations avec Dieu, entre nous et avec la création.PAR JONATHAN REYES

Flambée de persécutionLes chrétiens sont toujours dans la ligne de tir des militants de l’État islamique et d’autres groupes terroristes à travers le monde.PAR LORD DAVID ALTON

D É P A R T E M E N T S

Construire un Monde MeilleurEn rendant hommage aux lieux où lafoi catholique s’est d’abord enracinée,nous redécouvrons notre vocation àêtre disciples aujourd’hui.PAR CARL A. ANDERSON

Apprendre la foi, vivre la foiLa vitalité et la mission de l’Église lo-cale est intimement liée à la formationet à l’évangélisation des familles.PAR MGR. WILLIAM E. LORI

Construire l’église domestique

Les députés d’état 2014-15

Chevaliers à l’œuvre

Nouvelles des ChevaliersLes Chevaliers célèbrent la qua-trième Quinzaine annuelle pour laliberté • L’Ordre lance un nouveauprogramme du rosaire • L’InstitutJean-Paul II célèbre une nouvellepromotion de diplômés

Des pères pour bien faireUn père présente un aperçu desmoyens à prendre pour les famillesqui aimeraient promouvoir les voca-tions à la vie religieuse et à la prêtrise.PAR BRENDAN GLASGOW

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Une statue de saint Isaac Jogues trône dans l’église circulaire dusanctuaire de Notre-Dame des Martyrs, à Auriesville, dans l’Étatde New York.

CNS photo/Nancy Wiechec

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ÉDITORIAL

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dAns­sA­nOuVeLLe­lettre­ency-clique,­Laudato Si’ («­Loué­sois-tu­»),le­pape­François,­reprenant­les­ensei-gnements­de­saint­Jean-paul­ii­(38),lance­un­vibrant­et­stimulant­appel­àune­« conversion­écologique­».­toutau­long­du­document,­ le­saint-pèreréfléchit­non­seulement­sur­notre­re-lation­ avec­ le­monde­ naturel,­maiségalement­sur­nos­relations­avec­nosprochains,­avec­dieu­et­même­avecnous-mêmes­(voir­en­page­22).­nousavons­besoin,­dit­le­pape,­d’une­véri-table­«­écologie­humaine­»­qui­recon-naît­tant­la­loi­morale­que­le­fait­quel’homme­a­sa­propre­nature,­laquelleest­ intimement­ reliée­ au­ reste­ dumonde.­ Cette­ unité­ de­ réalisation,poursuit-il,­engendre­une­«­fraternitéuniverselle­»­et­aussi­ l’amour­social,lequel­ est­ «­ la­ clé­ d’un­ développe-ment­authentique­»­dans­les­rapportssociaux,­ économiques­ et­ politiques(228,­231).La­charité,­ l’unité­et­ la­ fraternité

deviennent­ ainsi­ partie­ intégranted’une­civilisation­de­l’amour­—­paropposition­ à­ l’obsession­ de­ notremonde­ actuel­ pour­ le­ pouvoir,­ latechnologie­et­ la­consommation.­Latentation­ aujourd’hui,­ souligne­ lepape­François,­c’est­de­s’en­tenir­à­unrelativisme­ pratique­ dans­ lequel­«­tout­ce­qui­ne­sert­pas­aux­intérêtspersonnels­immédiats­est­privé­d’im-portance­ »­ (122).­ il­ est­ difficile­ desusciter­l’émerveillement­et­d’enten-dre­l’appel­à­aimer,­ajoute-t-il,­« aumilieu­du­bruit­constant,­de­la­dis-traction­permanente­et­anxieuse,­oudu­culte­de­ l’apparence­»­(225).­Lepape­répond­en­partie­à­cela­en­nousinvitant­à­« ralentir­ la­marche­pourregarder­ la­ réalité­ d’une­ autre­ ma-nière­»­et­en­cultivant­«­une­attitudedu­cœur,­qui­vit­tout­avec­une­atten-tion­sereine­»­(114,­226).une­telle­attitude­du­cœur­rappelle

l’idée­du­pape­Benoît­XVi­selon­la-

quelle­le­chrétien,­à­l’instar­du­Bonsamaritain,­doit­avoir­«­un­cœur­quivoit­[...]­où­l’amour­est­nécessaire­etqui­agit­en­conséquence­»­(Deus Ca-ritas Est,­31).­Cela­évoque­égalementla­vie­et­la­mission­du­Vénérable­mi-chael­mcGivney,­décédé­voilà­125­anscette­année­(voir­en­page­8).­Bien­queson­éthique­de­travail­ait­été­ légen-daire,­ toutes­ les­ actions­ entreprisespar­l’abbé­mcGivney­étaient­fondéessur­la­prière.­notre­fondateur­n’a­passouffert­de­ce­déséquilibre­propre­ànotre­époque­qui­pousse­les­gens­«­àfaire­ les­choses­à­toute­vitesse­»­(cf.Laudato Si’,­225)­;­il­se­rendait­plutôtdisponible­auprès­de­ceux­qu’il­ ser-vait,­voyant­là­où­l’amour­était­néces-saire­et­agissant­en­conséquence.La­mission­et­l’héritage­des­Cheva-

liers­ de­ Colomb­ demeurent­ lesmêmes­aujourd’hui.­À­l’échelle­inter-nationale,­le­Conseil­suprême­réponddu­mieux­possible­aux­besoins­de­nosprochains,­qu’il­ s’agisse­d’orphelinsdu­sida­ou­d’autres­enfants­démunisen­ Ouganda­ et­ au­ Kenya­ (voir­ enpage­18),­ou­encore­de­réfugiés­chré-tiens­forcés­de­se­déplacer­par­suitede­persécution­religieuse­et­de­trou-bles­sociaux­au­sein­de­leur­pays­(voiren­page­24).­À­l’échelle­locale,­égale-ment,­d’innombrables­initiatives­desC­de­C­répondent­aux­besoins­expri-més­par­les­paroisses­et­ les­commu-nautés.Cela­dit,­les­Chevaliers­et­leurs­fa-

milles­ne­sont­pas­immunisés­contreles­ tentations­ et­ les­distractions­dumonde.­tenons­donc­compte­de­l’ap-pel­du­pape­François­à­la­conversion,en­favorisant­des­environnements­depaix,­ d’émerveillement­ et­ de­prièrepour­ que­ nos­ actions,­ au­ bout­ ducompte,­puissent­être­autant­d’arbresde­vie.♦

ALtOn J.­peLOWsKi

rédACteur en CHeF

« Une attitude du cœur »COLUMBIA

­éditeursChevaliers­de­Colomb

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AdministrAteurs­suprêmes

CHEVALIER SUPRÊME

Carl A.­AndersonAUMÔNIER SUPRÊME

mons.­William­e.­Lori,­s.t.d.DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME

Logan­t.­LudwigSECRÉTAIRE SUPRÊME

Charles­e.­maurer­Jr.TRÉSORIER SUPRÊME

michael­J.­O’ConnorAVOCAT SUPRÊME

John­A.­marrella________

rédACtiOn

RÉDACTEUR EN CHEF

Alton J.­pelowskiDIRECTEUR DE LA RÉDACTION

Andrew­J.­mattRÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT

patrick scalisi

L’abbé­michael­J.­mcGivney­(1852-90),Apôtre­de­la­jeunesse,­protecteur­de­la­vie­familiale

et­fondateur­des­Chevaliers­de­Colomb,intercédez­pour­nous.

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COLUMBIAKnights­of­Columbus1­Columbus plaza

new Haven,­Ct 06510-3326TÉLÉPHONE:

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Copyright ©­2015tous­droits­réservés

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en­pAGe­COuVertureDes élèves tiennent une carte de prière de l’abbé Michael J. McGivney devant l’école primaire

Marengoni, en Ouganda.

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CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR

Souvenir et martyreEn rendant hommage aux lieux où la foi catholique

s’est d’abord enracinée, nous redécouvrons notrevocation à être disciples aujourd’hui

par le Chevalier Suprême, Carl A. Anderson

LE 13 Juin, nous avons fait un pèle-rinage au Sanctuaire Our Lady of Mar-tyrs d’Auriesville, n.Y., où j’ai remis undon au nom des Chevaliers de Colombpour la rénovation et l’entretien dusanctuaire historique (voir l’article enp. 14). À la place de mon article men-suel, j’aimerais partager un certainnombre des remarques que j’ai faites àcette occasion.

Il y a des endroits privilégiés surcette terre : témoins de où l’histoirespirituelle du monde. Ces endroitssont des lieux saints. Nous pensons àla basilique de Saint-Père de Rome,au-dessus de la tombe de notre pre-mier pape, ou à la Colline de Tepeyac,à Mexico, où est apparue NotreDame de Guadeloupe et a changé lecours de l’évangélisation d’un hémi-sphère entier. Aujourd’hui, nous nousarrêtons à Auriesville, N.Y., où le sangdes martyrs a suscité en une seule gé-nération un lys — sainte Kateri Te-kakwitha — issu du peuple qui avaitfait couler ce sang.

Ce qui est arrivé ici fut un destinque chaque missionnaire du NouveauMonde comprenait que c’était nonseulement possible, mais probable.Comme l’écrivait saint Isaac Jogues àun collègue jésuite de France : « J’yirai, mais je n’en reviendrai pas ». Lemartyre de ces braves n’était pas uneabstraction. Et pourtant, ils y sontvenus.

Des lieux comme Auriesville sont desites d’héritage spirituel. Ils sont deslieux saints où des gens ont changél’avenir spirituel de notre nation. L’his-

toire d’Amérique est incomplète sinous n’en retenons pas le souvenir. Ici,le Nouveau Monde est devenu vrai-ment « nouveau », parce que le messagede l’Évangile y fut proclamé, parfoispar la prédication, parfois en y vivantet, à la fin, en y mourant.

Quand nous rappelons ce que lesmissionnaires ont réalisé sur ce conti-nent, nous nous trouvons devant unevérité extraordinaire. Comme nousl’apprend saint Irénée : « la gloire deDieu c’est l’homme pleinement vi-vant ». Mais qu’est-ce que cela signifie« être pleinement vivant » ainsi? Celasignifie vivre une vie qui déborde telle-ment de l’amour de Dieu et de l’amourdu prochain qu’aucun mal en cemonde ne peut la vaincre.

Saint Isaac Jogues est revenu ici,même après avoir été brutalement tor-turé, et qu’on lui eut arraché les doigtsavec leurs dents, et fait « passer par lesbaguettes  » à travers la foule hostile.Rien surprenant que les Mohawksl’aient surnommé «  l’indomptable  ».Mais qu’est-ce qui impressionna da-vantage ses anciens bourreaux? C’estqu’il les aimait.

Partout au pays, nous recueillonsune leçon semblable du bienheureuxJunipero Serra, l’Apôtre de la Califor-nie, que le pape François canonisera enseptembre prochain, à Washington.Quand les autochtones américains eu-rent assassiné son confrère franciscain,le père Serra réussit à faire annuler lapeine de mort pour les gens responsa-bles. Une telle peine, dit-il, n’était passelon l’esprit de la foi chrétienne.

Nous habitons un continent qui ren-contra le Christ grâce à l’œuvre infati-gable et généreuse de missionnaires, etc’est cette réalité qui, plus que touteautre réalité, unit notre continent.

L’exemple de ces missionnaires hé-roïques nous appelle à vivre des vies detémoignage chrétien. Ces héros de lapremière évangélisation traversent letemps pour nous inciter à entreprendreune nouvelle évangélisation. Commel’écrit le pape François : « Nous sommesappelés à offrir aux autres le témoignageexplicite de l’amour sauveur du Sei-gneur » (Evangelii Gaudium, 121). Au-jourd’hui, nous rendons hommage auxjésuites français martyrs de ce lieu, exem-ples suprêmes de cet amour qui sauve.

Nous sommes heureux de nous asso-cier à nos frères Chevaliers de Colombde l’État de New York en vue de la ré-novation du sanctuaire de ces grandsmartyrs. Bientôt, un fils spirituel desaint Ignace rendra visite à notre pays.En effet, le pape François nous rappelleque «  chaque chrétien est mission-naire » et que nous sommes tous appe-lés à être «  disciples-missionnaires  »(120).

Si nous répondons à cet appel, alorsle sanctuaire le plus durable des mar-tyrs de ce lieu ne sera pas construit debriques et de bois, mais par l’œuvre despèlerins qui, renouvelés, repartent dece lieu, forts d’un esprit d’apostolatmissionnaire.

Vivat Jesus!

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

Dans son exhortation apostolique La Joiede l’Évangile, le pape François parle del’importance de la vie paroissiale. Il cor-robore la description d’une paroisse pré-sentée par saint Jean-Paul  II commeétant «  l’Église vivante au milieu desfoyers de ses fils et filles » (cf. Christifi-deles Laici, 26). Il poursuit en disant :« Cela suppose que réellement elle soiten contact avec les familles et avec la viedu peuple et ne devienne pas une struc-ture prolixe séparée des gens, ou ungroupe d’élus qui se regardent eux-mêmes » (Evangelii Gaudium, 28).

Le pape François insiste pour direqu’une paroisse est appelée à être la pré-sence de l’Église dans une communauté,fournissant une place où les gens peuvententendre la parole de Dieu, grandir dansla fraternité et se dévouer dans l’amourdes pauvres et des gens dans le besoin —un endroit où ils peuvent prier, célébrer.

RASSEMBLER LE FAMILLESEn méditant les paroles du pape Fran-çois, je me rappelle ma propre expé-rience. Presque toutes les fins de semaine,je tâche de rendre visite à deux paroissesau moins. Habituellement, je présidel’une des messes dominicales et, après, jerencontre les gens tout simplement. Trèssouvent, je me laisse impressionner à quelpoint les familles forment l’âme et lecœur de nos paroisses. C’est pour moiune joie particulière de voir de jeunes fa-milles participer à la messe et s’engagerdans la vie de la paroisse. Cela ne me dé-range pas que les bébés pleurent ou que

les enfants agitées fassent beaucoup debruit — il y a là des signes que l’Égliseest jeune et vivante.

De même, comme il est beau deconstater la présence d’une famille élargieà la messe dominicale. On peut ressentirla joie des grands-parents quand ceux-ciconstatent qu’ils ont réussi, malgré tantde défis, à transmettre la foi à la généra-tion suivante. Si, souvent, ce sont les fa-milles qui accueillent les nouveaux venuset qui ouvrent leurs foyers aux gens quiont perdu des êtres chers ou qui ont be-soin de soutien. En effet, dans un discoursde 2005, le pape Benoît XVI décrivait laparoisse comme « une famille élargie » qui« rassemblent frères et sœurs qui ne re-cherchent aucun pouvoir ou d’intérêtspersonnels, mais qui vivent dans la joie etla charité du Seigneur qui est amour ».

Quel beau scénario que voilà, mais quidoit nous amener, tous et toutes, y com-pris moi, à faire un examen de conscience.Si heureux que nous soyons d’observer debelles familles à la messe dominicale, nedevrions-nous pas nous préoccuper desfamilles qui ne sont pas à la messe? Com-bien d’autres familles se sont-elles éloi-gnées de l’Église catholique? Que dire desparents qui envoient leurs enfants dansdes écoles catholiques ou dans des pro-grammes d’instruction religieuse ou dejeunesse, mais qui n’empruntent jamais lesentier de la messe ou d’autres activités pa-roissiales? Nous devons nous demander sinos diocèses et nos paroisses sont suffi-samment disposés à accueillir et à soutenirde telles familles — ou, selon les paroles

du pape François, si nous sommes « vrai-ment en communication avec les foyerset les vies » des familles qui font partie denos diocèses et de nos paroisses.

Au plan diocésain, cela entraîne quenous devons évaluer ce qui existe pouraider les couples à vivre leur mariage. Cequi comprend un programme de prépa-ration de mariage, un bureau de planifi-cation naturelle des naissances et desressources et des programmes conçuspour renforcer et soutenir la vie de familleet propres à affronter les défis de notretemps. À quel point de tels programmessont-ils adaptés pour aider les paroisses àatteindre les couples, surtout ceux quisont en difficultés ou durant les premièresannées critiques de leur mariage?

SE SOUTENIR MUTUELLEMENTDieu a appelé la plupart des gens de nosparoisses à la vocation du mariage et de lavie de famille. Néanmoins, combiend’homélies sont orientées vers les préoc-cupations familiales? Combien commu-niquent l’enseignement authentique del’Église concernant le mariage et la fa-mille, ou qui s’adresse aux jeunes? Encorelà, je pose ces questions non seulementaux autres, mais à moi également. Les re-tombées résultant de la récente décisionde la Cour suprême concernant le « ma-riage » homosexuel relèvent avec acuité lesdéfis que nous devons relever.

Un important principe nous vient àl’esprit : personne ne peut avec fidélité,

La paroisse: une famille de familles

La vitalité et la mission de l’Église locale est intimement liée à la formation et

à l’évangélisation des familles

par Mgr. William E. Lori, Aumônier Suprême

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Offertes en solidarité avec

le pape François

INTENTIONS DU

SAINT-PÈRE

L’HOMME CATHOLIQUE DU MOIS

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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

joie et succès vivre seul et isolé sa vocationau sein de l’église. en tant que prêtre etévêque, j’ai besoin de la prière et du sou-tien d’autres évêques et d’autres prêtres,parfois dans des rencontres informelles oùnous pouvons prier, entendre la Parole deDieu et parler du fond du cœur. De tellesoccasions sont nécessaires pour les famillesde la paroisse. il peut s’agir de groupe defemmes qui se rassemblent pour étudierl’écriture et chercher à en faire l’applica-tion dans leurs vies et leurs mariages. Cepourrait être aussi de petits groupes decouples qui se rassemblent pour prier etétudier l’art d’être parent. les couples ont

également besoin d’être formés dans lafoi, pour qu’ils puissent, à leur tour, for-mer leurs enfants dans la foi.

nous savons à quel point l’abbé mi-chael J. mcGivney aidait les gens des pa-roisses qu’il servait. il comprenait leursjoies et leurs peines, prouvant à quel pointil était engagé dans leurs vies. en fondantles Chevaliers de Colomb, il engageait lesmaris et pères plus profondément dans lafoi. il s’occupait avec soin des veuves et deleurs enfants. De cette façon et de nom-breuses d’autres façons, il entrevoyait lesChevaliers comme moyen de transformernos paroisses en des familles élargies.

Comme il est donc important que lesréunions du conseil des Chevaliers et leurprogrammes aident à construire la vie defamille et à faire de chaque paroisse « unefamille de familles ».

Peu de temps avant sa mort, saint Jean-Paul  ii s’adressait à des pasteurs et dejeunes couples de quatre paroisses derome : « Guider avec tendresse ces fa-milles en difficulté ou vivant dans desconditions précaires, dit-il, les aidant àcomprendre et à réaliser le projet authen-tique que Dieu projette pour le mariageet la famille. » nous devrons prendre àcœur ce dernier avis.♦

BenJamin De 13 enfanTs, frédé-ric Janssoone est né à Ghyvelde en france,à la frontière belge, le 19 novembre 1838.il grandit dans une famille d’agriculteursprospères qui attachaient de la valeur à lafoi et la charité chrétiennes.

frédéric n’avait que 9 ans lorsque sonpère est mort. Jeune écolier exceptionnel,il commence à poursuivre sa vocation à laprêtrise, mais interrompt ses études à l’âgede 17 ans pour assurer le soutien de sa fa-mille. Grâce à son amour des autres et sonsens des affaires, frédéric est devenu untrès bon représentant de commerce. sixans plus tard, après la mort de sa mère, ila termina ses études.

frédéric Janssoone entra dans l’ordredes frères mineurs en 1864 et a été or-donné prêtre quatre ans plus tard. aprèsavoir servi comme aumônier militairedurant la guerre franco-prussienne, ilaida à fonder une fraternité, mais soncœur est fermement déterminé à devenirmissionnaire.

en 1876, le père Janssoone obtint lapermission de servir au sein de la Gardede la Terre sainte. ardent prédicateur, il aaussi dirigé des pèlerinages et restauré lacoutume des chemins de la croix pour les

pèlerins dans les rues de Jérusalem.après un voyage de collecte de fonds

au Québec en 1881, le père Janssoone re-tourna au Canada pour de bon, en 1881,en s’installant à Trois-rivières. Tout encontinuant de réunir des fonds pour laTerre sainte, il est devenu organisateur depèlerinages pour le sanctuaire proche denotre-Dame-du-Cap. il a publié égale-ment des œuvres religieuses, a rajeuni leTiers-ordre franciscain et est devenul’ami de saint andré Bessette.

Pendant le reste de sa vie, le père Jans-soone travailla sur des projets de collectede fonds, traversa le Québec à pied et estdevenu connu populairement sous lenom de « le saint-père ». le joyeux fran-ciscain est décédé le 4 août 1916 et étébéatifié en 1988.♦

Bienheureux FrédéricJanssoone (1838-1916)

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Générale : Pour que les per-sonnes oeuvrant dans le cadre dubénévolat s’engagent avec généro-sité au service des personnes en si-tuation de précarité.

missionnaire : Pour que,sortant de nous-mêmes, nousnous rendions proches des per-sonnes qui se trouvent à la péri-phérie des relations humaines etsociales.

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NOUVELLES DES CHEVALIERS

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DES CHEVALIERS DE partout auxÉtats-Unis, accompagnés de leurs fa-milles, ont participé, du 21 juin au 4 juil-let, à la quatrième Quinzaine annuellepour la liberté.Une messe en la basilique du sanctuairenational de l’Assomption de la SainteVierge Marie, à Baltimore, a marqué ledébut de ces deux semaines de prières,d’éducation et de plaidoyers au sujet durôle de la foi dans la vie publique et de lapréservation des droits liés à la liberté dereligion. L’aumônier suprême et arche-vêque de Baltimore, William E. Lori, quipréside le comité ad hoc sur la liberté reli-gieuse de la Conférence des évêques desÉtats-Unis, était le principal célébrant dela messe, où s’est rassemblée une garded’honneur du Quatrième Degré.« Les institutions religieuses des États-Unis risquent de perdre leur liberté dechoisir des employés qui partagent leursvaleurs ainsi que leur liberté de défendrela famille, a déclaré l’archevêque Lori dans

son homélie. C’est une chose de ne paspartager la doctrine de l’Église, mais c’enest une toute autre que de vouloir empê-cher les croyants de mettre leur foi en pra-tique, non seulement par le truchementde la parole mais aussi par la façon dontnous menons notre vie quotidienne, notre

ministère et nos affaires. »Le thème de la manifestation, cetteannée, était « La liberté de témoigner ». LaQuinzaine a pris fin le 4 juillet par unemesse célébrée en la basilique du sanc-tuaire national de l’Immaculée-Concep-tion, à Washington, D.C.♦

Les Chevaliers célèbrent la quatrième Quinzaine annuelle pour la liberté

Le Chevalier suprême Carl A. Anderson a félicité les plus de 20 nou-veaux diplômés issus du programme d’études avancées en théologie àl’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et lafamille, à Washington, D.C. L’évêque Peter J. Uglietto (à gauche), évêqueauxiliaire de Boston et ancien étudiant à l’Institut, a célébré la messede remise des diplômes le 11 mai, dans l’église de la crypte de la basi-lique du sanctuaire national de l’Immaculée-Conception.

Le Conseil suprême appuie le campus de Washington de l’Institutdepuis sa fondation, en 1988. Carl Anderson, qui sert là-bas à titrede vice-président, a déclaré aux diplômés : « Vos années d’études à notreInstitut vous ont donné les outils nécessaires pour affronter le formidableenjeu de notre époque : la rencontre entre l’Évangile et la culture. »♦

L’Institut Jean-Paul II célèbre unenouvelle promotion de diplômés

L’aumônier suprême et archevêque William E. Lori a livré son homélie dans la basilique de Bal-timore le 21 juin dernier, lors de la messe d’ouverture marquant le début de la Quinzainepour la liberté.

LES CHEVALIERS DE COLOMB vont lancer un nou-veau programme afin d’encourager une plus grande dévotionà la Sainte Vierge Marie et afin, également, de raffermir lafoi de ses membres, de leurs familles et des autres paroissiensdans chaque communauté.À compter du dimanche 30 août, les Conseils sont invitésà diriger un rosaire communautaire à chaque cinquième di-manche du mois. Après discussion avec le curé ou l’aumônierdu Conseil, les dates et l’endroit, que ce soit à l’église, dansla salle paroissiale ou en tout autre lieu approprié, doiventêtre annoncés publiquement.Le fait d’adhérer à ce programme au cours de l’année fra-ternelle 2015-2016 permettra aux Conseils de se qualifieren répondant aux exigences liées au Prix des programmespour les activités ecclésiales. Pour aider les Conseils à participer au nouveau pro-gramme du rosaire, des trousses contenant des dizainiers, dumatériel promotionnel et des cartes de prière expliquantcomment réciter le rosaire sont disponibles auprès duConseil suprême. Pour de plus amples renseignements, té-léphonez au (203) 752-4571 ou rendez-vous sur le sitekofc.org/formulaires.♦

L’Ordre lance un nouveau programme du rosaire

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C’est une grande joie et une bénédiction d’avoir deux filsaux études au Séminaire John Paul II, à Washington,

D.C. Brendan Jr. est entré au séminaire l’année inaugurale duséminaire à l’automne de 2011. James l’a suivi à l’automne de2014.

Quand Brendan est entré séminaire, je savais que je n’avais pasinstigué sa vocation et j’ai appris à laisser les choses suivre leurcours. J’ai demandé à l’Esprit Saint et à notre Sainte Mère de leguider dans son discernement et sa formation spirituelle.

Depuis lors, je n’ai vécu aucune anxiété concernant ce que ré-serve l’avenir à mes deux fils, parce qu’il est tellement clair que c’estDieu qui les accompagne. Ma femme, Beth et moi sommes in-croyablement joyeux alors que nous sommes témoins du fait quenos fils répondent à l’appel de Dieu. Leur ouverture d’esprit nousinspire. Il y eut une époque où je lesai instruits et les ai guidés dans leurfoi, mais aujourd’hui j’apprendsd’eux — renversement de rôle à lafois humiliant et profitable.

Certains affirment qu’il y a unecrise des vocations, mais je croisque la véritable crise se situe dansla réponse à l’appel. Ayant deux filssur le sentier de la prêtrise, on medemande parfois quel est mon« secret ». Je réponds que trois per-sonnes sont responsables surtout— l’Esprit Saint, Marie, notreMère, et ma femme. Brendan etJames ont éte scolarisés à domicilejusqu’à la fin du secondaire, et ma femme fut leur première ca-téchète et la plus importante. Son amour et ses connaissances enmatière de foi ont planté la semence, et sa sagesse et son dévoue-ment leur ont appris comment vivre leur foi au jour le jour enparole et en action. De plus, je ne peux pas exagérer l’importancela prière en famille comme instigatrice de vocations, qu’il s’agissede la prêtrise, de la vie religieuse ou du mariage.

Il y a à peu près vingt ans, j’ai entendu décrire la famillecomme « Église domestique ». Cela m’a profondément influencéet a changé ma vision de la vie de famille. S’il est vrai que je suisle père biologique de mes fils, leur créateur et père spirituel, c’estle Seigneur. Mon rôle consiste à leur transmettre la foi en les ins-truisant et leur donnant l’exemple. Quand Brendan a d’abordannoncé qu’il demandait son entrée au séminaire, mon esprit

s’en est réjoui. Notre père céleste connaissait mieux que moi cequ’il devait faire de sa vie, et mes attentes à son égard n’étaientplus pertinentes.

Quant à James, le sentier fut moins droit. En effet, il entra àl’Université catholique d’Amérique avec spécialité en physique,changea pour les mathématiques et, par la suite, décida, à la finde sa troisième année, pendant un séjour d’un semestre en Ir-lande, d’entrer au séminaire. Bien que nous sussions qu’il pensaità la prêtrise, Dieu guidait James vers cette décision en temps etlieu, et ce fait nous apporta beaucoup de joie.

Une chose qui a aidé à favoriser les vocations de nos fils fut lefait d’avoir invité prêtres et religieux dans notre foyer. Ma femmea réussi cela à merveille. Ses invitations et son hospitalité enversles prêtres et les religieuses ont eu comme effet que les garçons

les ont connus comme desfemmes et des hommes ordinairesqui ouvraient leurs vies à la grâcede Dieu. Ils ne considéraient pasles prêtres comme des êtres dis-tants à l’autel avec qui il n’avaientaucun rapport. Ils ont plutôt ap-pris ce qu’était la vie d’un prêtre,et découvert l’impact extraordi-naire qu’un seul homme peutexercer sur la communauté pa-roissiale et bien au-delà.

Au séminaire, Brendan etJames reçoivent une formationhumaine et spirituelle merveil-leuse et une formation intellec-

tuelle solide. Ils ont comme maîtres des prêtres dévoués qui leurservent d’exemple et partagent leurs vies avec leurs frères sémi-naristes qui sont aussi source de fraternité et de sagesse.

J’incite les parents qui pourraient être incertains ou anxieuxquant à la façon de répondre à l’intérêt d’un enfant pour la prê-trise ou la vie religieuse de se rassurer que le Seigneur connaît ceque leur vocation devrait être. Il les guiderait si vous les préparezet les encouragez à répondre à l’appel. Rappelez-vous ce queMarie répliqua aux serviteurs à Cana : « Faites tout ce qu’il vousdira » (Jn 3, 25).♦

BRENDAN GLASGoW habite à olney, Md., où il est mem-bre du conseil Father Peter Paul Maher 6793. Lui et sa femme,Beth, sont les parents de sept enfants.

Mes fils séminaristesUn père présente un aperçu des moyens à prendre pour les familles

qui aimeraient promouvoir les vocations à la vie religieuse et à la prêtrise

par Brendan Glasgow

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RETROUVEZ D’AUTRES ARTICLES ET RESSOURCES POUR LES HOMMES CATHOLIQUES ET LEURS FAMILLES À PERESPOURBIENFAIRE.ORG

DES PÈRES POUR BIEN FAIRE

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En tant que curé, l’abbé Michael J. McGivney a développé unespiritualité adaptée aux vies difficiles et aux cœurs généreux de

ses paroissiens. L’aîné de 13 enfants nés de parents immigrants ir-landais, l’abbé McGivney avait une attitude pratique, très terre-à-terre. Convaincu que sa vocation religieuse ne l’éloignait pas de sesprochains, il a décidé de servir Dieu au cœur des grandes villes et desvilles manufacturières du Connecticut.Après son ordination en 1877, l’abbé McGivney est affecté à

l’église St. Mary de New Haven. C’est là qu’il fonde, en 1882, lesChevaliers de Colomb, notamment pour dissuader les hommescatholiques de se joindre aux sociétés secrètes et pour subvenir auxbesoins de leurs proches si eux-mêmes, les soutiens de famille, ve-naient à mourir. Deux ans plus tard, il est nommé curé de l’égliseSt. Thomas, à Thomaston, une ville manufacturière située au nordde sa ville natale de Waterbury et connue à l’époque pour ses fon-deries de cuivre.Qu’il exerce son ministère à l’ombre de la prestigieuse université

Yale ou au cœur d’une communauté ouvrière, l’abbé McGivneyfait preuve de la même spiritualité toute simple associée à une vi-sion innovatrice. Et il cherche à collaborer concrètement avec leslaïcs, qui savent combien il les aime et qui l’aiment beaucoup enretour, eux aussi.Épuisé parce qu’il doit prendre soin de beaucoup de personnes,

accablé par la dette de sa paroisse et contraint à visiter les maladeset les mourants dans des conditions insalubres, l’abbé McGivneyfinit par contracter une grippe, qui se transforme vite en pneumo-nie. Il meurt paisiblement le 14 août 1890, deux jours après son38e anniversaire.Moins d’un an plus tard, Edward Downes, dont le frère avait

pu échapper au centre d’accueil imposé par le tribunal grâce à lagénéreuse intervention de l’abbé McGivney, a rendu ce vibranthommage : « C’était un homme du peuple. Il a fait preuve d’unzèle inlassable pour le bien-être de ses fidèles, et la bonté de sonâme sacerdotale s’est affirmée le plus vivement à travers ses effortsincessants en vue d’améliorer leur condition. »Depuis sa mort, voilà 125 ans, les Chevaliers témoignent de

leur reconnaissance à l’égard de la vie et l’héritage du VénérableMichael McGivney et ils s’inspirent de son expérience em-preinte d’humilité et de charité, ainsi que de ses efforts pasto-raux qui ont changé positivement des millions de vies.Aujourd’hui encore, un nombre grandissant de gens prient pourla canonisation de l’abbé McGivney et demandent son inter-cession.

UN MODESTE HÉROSLes premières répercussions de la vie relativement courte de l’abbéMcGivney se sont fait sentir dès ses funérailles, lorsqu’un grand nom-bre de personnes ont rempli l’église de Thomaston, où il avait œuvré,avant de se déverser ensuite dans les rues. Des milliers d’autres sesont pressées dans les rues de Waterbury, alors que le cortège funé-raire, le plus gros qu’avait jusqu’alors connu la ville, a transporté sesrestes jusqu’au lieu de sépulture familial.Le ministère sacerdotal de l’abbé McGivney a suscité de la recon-

naissance non seulement parmi les Chevaliers, mais également à tra-vers toute la communauté. Un journal de Waterbury avait à l’époquebien saisi le caractère équilibré de sa personnalité, soulignant quetout en étant une figure éminente « bien connue partout au Connec-ticut » pour avoir fondé les Chevaliers de Colomb, il était aussi unhomme « d’habitudes modestes ».Au fil des années, la dévotion envers l’abbé McGivney n’a cessé

de grandir, amenant ainsi l’archidiocèse de Hartford à ouvrir, en1997, la cause pour sa canonisation. Un peu plus d’une décennieplus tard, en 2008, le pape Benoît XVI approuve le décret recon-naissant les vertus héroïques du fondateur de l’Ordre, qui devientVénérable Serviteur de Dieu. Aujourd’hui, alors que la cause du Vénérable Michael McGivney

progresse, les fidèles acceptent sa réputation de sainteté et l’invoquenten tant que puissant intercesseur pour obtenir de faveurs, grandesou modestes.Cette dévotion s’incarne nettement dans la Société des Amis de

l’abbé McGivney, qui soutient la cause pour la canonisation, qui dif-fuse de l’information sur sa vie et son héritage, et qui rassemble lesrécits de faveurs obtenues grâce à l’intercession. Ouverte à toute per-sonne prête à se dévouer à la mémoire de l’abbé McGivney — ycompris les Chevaliers et leurs familles —, cette association compteplus de 158 000 membres à travers le monde (voir l’encadré).« L’abbé McGivney est unique », lance George Frates, qui sert

à la fois comme cérémoniaire d’État et président des Amis del’abbé McGivney au sein du Conseil d’État de Californie. « Je disà nos Chevaliers : comment pouvez-vous représenter l’Ordre sivous ne connaissez pas bien son fondateur ? C’était un formidablehomme de Dieu animé par une vision prophétique qui demeuretoujours aussi puissante et pertinente, de nos jours. Nous devonsvraiment prier pour son intercession et prier, du même souffle,pour sa canonisation. »De nombreux Chevaliers ont accepté ce message en Californie, la

juridiction championne quant au nombre de membres (11 000) fai-

Sa cause progresseDepuis 125 ans, la vie et la spiritualité pratique du Vénérable Michael McGivney inspirent la dévotion

par Brian Caulfield

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En procession des Chevaliers transportent une statue du Vénérable Michael McGivney jusqu’à l’église San Augustin, à Manille, après la messe d’ouverturedu 9e Congrès national philippin, le 27 avril 2012.

sant partie des Amis ; l’Illinois suit, avec 8000 membres. Par exemple,les membres du Conseil 15034 Father Michael J. McGivey, à Valinda,en Californie, ont non seulement adopté le nom du Vénérable abbéMcGivney pour leur Conseil, ils ont aussi créé une chorale McGivneyde 20 personnes, qui s’exécute lors d’événements C de C.« Nous voulons que notre dévotion à l’abbé McGivney reflète les

origines des Chevaliers, indique le Grand Chevalier Jerry Lee. Quantà la chorale, elle nous donne l’occasion d’atteindre un plus grandnombre de gens encore. »

UNE PLACE D’HONNEUREn plus d’être particulièrement actif au sein des Amis de l’abbéMcGivney, l’Illinois peut se vanter de posséder la seule école secon-daire des États-Unis à porter le nom du fondateur de l’Ordre. Le Fa-ther McGivney High School a ouvert ses portes en 2012 avec 19 premiers étudiants, garçons et filles. Les membres de ce groupeinitial deviendront bientôt les premiers diplômés de l’école, alors quecelle-ci, aujourd’hui installée dans un nouveau bâtiment à Glen Car-bon, accueille désormais 150 élèves.Selon le principal Mike Scholz, l’abbé McGivney est un parrain

parfait pour l’école, notamment en raison de la préoccupation quenourrissait le prêtre pour les jeunes et pour leur avenir.« Nous expliquons à tous les élèves, dans nos cours de théologie,

qui est l’abbé McGivney, et quelles ont été sa vie ainsi que ses vertus,dit le principal Scholz. Il fait étroitement partie de ce que nous faisonset de ce que nous sommes, à l’école. Nos élèves s’inspirent de lui pourdévelopper leur engagement à servir. »Une autre école portant le nom du fondateur de l’Ordre avait ou-

vert ses portes en 1992, cette fois à Markham, en Ontario. Avec plusde 1000 inscriptions, la Father McGivney Catholic Academy est « guidée par les valeurs évangéliques et catholiques », comme le sti-pule son énoncé de mission.Le Canada abrite également un important lieu de pèlerinage et

de dévotion au fondateur de l’Ordre : le « Vénérable Abbé MichaelJ. McGivney Honoris » (« Honoris » du mot latin signifiant honneur),en la basilique Saint-Patrick, à Ottawa. Situé au sous-sol de la basi-lique, le centre Honoris a accueilli ses premiers visiteurs en 2012 etabrite une statue de quatre pieds de l’abbé McGivney, fournie parles Amis au profit des Conseils et des églises. On trouve au centreHonoris des agenouilloirs pour la prière, une histoire imprimée enversion anglaise et française de la vie de l’abbé McGivney, des cartesde prière, ainsi qu’une relique de seconde classe (un morceau de sasoutane). Des troncs ont également été installés, où les gens peuventlaisser le nom de leurs proches décédés et déposer des intentions spé-ciales de prière.« Le centre a été établi afin de garder l’abbé McGivney au cœur

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UN CHôMEUR, en quête d’un emploi depuis des mois, est fi-nalement embauché par une entreprise près de chez lui. Unemère découragée reçoit un appel de son fils toxicomane, qui luiapprend qu’il a commencé une cure de désintoxication et quetout se passe bien. Des parents, dont les enfants s’étaient éloignésde l’Église malgré une bonne éducation catholique, sont ravis deconstater que ces derniers ont renoué avec les sacrements. Unefamille aux prises avec d’énormes difficultés financières obtientdes fonds d’une source inattendue.

Ces événements ne représentent que certaines faveurs parmides centaines de faveurs reçues par ceux qui ont prié pour l’in-tercession du fondateur des Chevaliers de Colomb, le VénérableMichael McGivney. Rapportées mois après mois aux Amis del’abbé McGivney, ces faveurs sont à l’évidence le reflet de cetteintercession.

On peut ainsi dire que l’abbé McGivney continue aujourd’huil’œuvre qu’il a si bien réalisée sur terre, apportant le bien-êtrephysique, spirituel et financier à ceux et celles qui viennent à luien quête d’un appui.

De temps à autre, les Amis reçoivent des rapports signalant desguérisons physiques ou un rétablissement après une sévère mala-die. Ces cas sont présentés au postulateur, à Rome, qui décide ounon de les soumettre au Vatican en tant qu’éventuels miracles.

Depuis que le pape Benoît XVI a officiellement reconnu enmars 2008 sa vertu héroïque et l’a fait Vénérable Serviteur deDieu, son postulateur espère voir reconnaître un miracle qui au-rait été obtenu par suite de l’intercession de l’abbé McGivney.

Un miracle doit être attesté pour la béatification, et un autre en-core pour la canonisation, qui le ferait saint.

Alors que le processus suit son cours au Vatican, les Chevalierset leurs familles, ainsi que toute personne fidèle à l’abbé McGiv-ney, peuvent aider de trois façons — en adhérant aux Amis, enpriant et en rapportant.

Joindre les Amis de l’abbé McGivney est à la fois simple etgratuit. Vous pouvez le faire en ligne à fathermcgivney.org (encliquant sur l’onglet « Français » en haut à droite) ou encoreen remplissant et en envoyant le formulaire d’adhésion encartédans le présent numéro du magazine. Les membres reçoiventsur une base régulière un bulletin qui prodigue de l’encoura-gement spirituel, rapporte des faveurs obtenues et donne lesdernières informations sur la progression de la cause. De plus,une messe est célébrée chaque semaine pour les intentions desmembres.

Tous sont encouragés à réciter régulièrement la Prière pour lacanonisation afin de faire avancer la cause de l’abbé McGivney,ainsi que pour obtenir à travers l’intercession de celui-ci l’aide deDieu pour tous les aspects de la vie, spécialement lorsqu’on estaux prises avec une condition médicale sérieuse.

La dernière étape consiste à rapporter aux Amis toute faveurobtenue grâce à l’intercession de l’abbé McGivney. Ces rapportsrévèlent la grâce de Dieu qui s’exprime à travers son serviteur, etils inspirent les autres membres à persévérer dans leurs prières.Également, en rapportant une faveur extraordinaire, on met aujour un événement qui pourrait être jugé miraculeux.♦

ADHÉREZ, PRIEZ, RAPPORTEZ

Les Amis de l’abbé McGivney s’unissent afin de promouvoir la cause pour la canonisation du fondateur des Chevaliers

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de tout ce que font les Chevaliers de Colomb, et aussi dans le but dele faire connaître aux gens, à l’extérieur de l’Ordre, qui pourraientvouloir rechercher son intercession », explique Michael J. O’Neill,membre du Conseil 12158 St. Patrick’s Basilica et qui a développél’idée entourant le centre. « Des travailleurs d’Ottawa et des visiteursde passage défilent constamment à la basilique pour l’une des quatremesses quotidiennes ou des cinq ou six messes célébrées la fin de se-maine. Nous avons de notre côté distribué jusqu’ici environ 30 000cartes de prière de l’abbé McGivney. »

Les députés de district de l’Ontario récemment élus se sont réunisà l’Honoris en juin dernier après une messe célébrée par l’évêque Mar-cel Damphousse, d’Alexandria-Cornwall, qui est aussi aumônierd’État de l’Ontario.

« Je suis Chevalier depuis l’âge de 18 ans, a dit l’évêque Dam-phousse, et c’est un grand privilège que de pouvoir servir en tantqu’aumônier d’État et aussi d’honorer la mémoire de l’abbé McGiv-ney. C’était un curé simple et humble qui savait à quoi Dieu l’appe-lait, à l’époque. Cela m’inspire en retour à être un évêque et unaumônier simple et humble, qui cherche aujourd’hui à accomplir lavolonté de Dieu. »

UNE DÉVOTION TRÈS RÉPANDUE

L’enthousiasme pour la cause pour la canonisation de l’abbé McGiv-ney est palpable, partout où l’Ordre est présent. Aux Philippines par-ticulièrement, la dévotion s’est généralisée au cours des trois dernièresannées — grâce à l’ouverture d’un bureau des Amis de l’abbé McGiv-ney à Manille en collaboration avec KCFAPI, la société d’assurancesdes Chevaliers aux Philippines, ainsi qu’avec la Conférence desévêques philippins. Le bureau de Manille distribue des cartes de prièredans les principales langues de l’archipel, publie un bulletin, est actifsur les réseaux sociaux, envoie des représentants parler de l’abbéMcGivney dans les écoles et les paroisses, et parraine un programmede statue pèlerine à travers les quatre juridictions philippines.

Lorsque le typhon Haiyan avait dévasté la région côtière des Vi-sayas, en novembre 2013, le bureau avait fourni des fonds ainsi quedu matériel pour l’aide humanitaire des C de C, en plus de produireune bannière arborant le portrait de l’abbé McGivney qui a été affi-chée dans tous les sites de distribution de fournitures d’urgence.

« Même s’il s’agit d’un prêtre américain, les Philippins lui vouentune grande dévotion parce qu’il a fondé l’Ordre qu’ils chérissent tant,et cela crée parmi nous un bonheur durable », souligne le directeursuprême des Philippines, Alonso L. Tan.

Dans la prière pour sa canonisation, l’abbé McGivney est qua-lifié de « protecteur des pauvres et défenseur de la veuve et de l’or-

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phelin », et les Chevaliers l’invoquent en tant que « Apôtre de lajeunesse » et « Protecteur de la vie familiale chrétienne ». Voilà au-tant de titres appropriés qui cernent l’essence de sa personnalité etde son ministère sacerdotal, affirme le père dominicain Peter JohnCameron, qui s’est penché sur la vie de l’abbé McGivney avantd’écrire sa pièce He Was Our Father (C’était notre père) présentéepour la première fois en 2005, lors du Congrès suprême à Chicago.Aujourd’hui, les restes terrestres de l’abbé McGivney reposent dans

un tombeau en granit poli à l’arrière de la nef de l’église St. Mary, àNew Haven. Ils ont été placés là en 1982, en tant que site de prièreet de pèlerinage là même où il avait fondé les Chevaliers de Colomb,100 ans plus tôt.Au cours de la dernière année, St. Mary a mis sur pied une heure

sainte hebdomadaire en l’honneur de l’abbé McGivney. Des Che-valiers du Quatrième Degré de l’Assemblée Hon. W. Patrick forment

une garde d’honneur chaque semaine, et des membres des Conseilsde la région conduisent à tour de rôle les dévotions, qui se terminentpar la prière pour la canonisation, sur la tombe.« Notre mission est de faire marcher cette heure sainte et de faire

venir le plus possible de Chevaliers pour la prière », dit AnthonyMansi, responsable de la participation de l’Assemblée. « Des gensde partout se joignent à nous, y compris des étudiants de Yale, ettous apprécient la dévotion elle-même ainsi que la quiétude quil’entoure. Nous le faisons pour le bien de l’Ordre ainsi que pourl’abbé McGivney. »♦

BRIAN CAULFIELD est vice-postulateur de la cause pour la cano-nisation du Vénérable abbé Michael J. McGivney et rédacteur enchef du site Des Pères pour bien faire, initiative des Chevaliers de Co-lomb au profit des hommes et de leurs familles.

Cameron Beare, membre du Conseil 12158 St. Patrick’s Basilica, ici en compagnie de son épouse, Angela, et de son fils. Ils se trouvent dans lecentre Honoris Vénérable abbé Michael J. McGivney, établi en l’honneur de ce dernier dans la basilique St. Patrick, à Ottawa.

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Projet en familleTendez la main et invitez un autre membre de la famille

ou quelqu’un qui est peut-être seul à se joindre à votre famillepour la messe, un événement social ou toute autre activité. «Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suisau milieu d'eux » (Matthieu 18:20).

LE PAPE FRANÇOIS a dit : « La famille est vivante si ellerespire en s’ouvrant au-delà d’elle-même. » Il a également ex-primé le désir « que les lieux où se manifeste l’Église, en par-ticulier nos paroisses et nos communautés, deviennent desîles de miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence ! »

En tant que chrétiens, nous sommes appelés à aller au-de-vant de nos frères et sœurs, leur apportant la compassion,l’apaisement et l’espérance grâce à notre témoignage d’amouret de vérité. Nos paroisses et nos familles sont pour leur partappelées à aider et protéger les délaissés et les démunis.

AoûtParce que personne ne devrait être isolée, nous voulons vivre la vie parois-siale en tant que famille de familles.

Soirée cinéma: « Histoire de jouets »Avant le début de la projection du film, demandez à vos

familles de partager leurs expériences avec les autres mem-bres de la paroisse.

Chantez à la maisonMagnificat

Mon âme exalte le Seigneur,exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ;

désormais, tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ;

Saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge

sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras,

il disperse les superbes.Il renverse les puissants de leurs trônes,

il élève les humbles. Il comble de biens les affamés,

renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,

de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.

Thinks

tock

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CONSTRUIRE L’ÉGLISE DOMESTIQUE

« CONSTRUIRE L’ÉGLISE DOMESTIQUE : LA FAMILLE PLEINEMENT VIVANTE », L’INITIATIVE DES C DE C POUR LES FAMILLES, EN EST À SON HUITIÈME MOIS.

Psaume du mois (psaume 8)Récitez le psaume mensuel à chaque dimanche du

mois, dans l’espace de prière aménagé pour votre fa-mille. À l’occasion du dernier dimanche du mois, dis-cutez en tant que famille à savoir quel verset a le plusmarqué chacun des membres.

Éternel, notre Seigneur! Que ton nom est magnifique sur toute la terre! Ta majesté s’élève au-dessus des cieux. Par la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle Tu as fondé ta gloire, pour confondre tes adversaires, Pour imposer silence à l’ennemi et au vindicatif. Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, La lune et les étoiles que tu as créées: Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui? Et le fils de l’homme, pour que tu prennes garde à lui? Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, Et tu l’as couronné de gloire et de magnificence. Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains, Tu as tout mis sous ses pieds, Les brebis comme les bœufs, Et les animaux des champs, Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, Tout ce qui parcourt les sentiers des mers. Éternel, notre Seigneur! Que ton nom est magnifique sur toute la terre!

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Projet de bénévolat collectif : Réunir des familles

MéditationParmi les tâches fondamentales de

la famille chrétienne prend place celleque l’on peut dire ecclésiale, celle quimet la famille au service de l’édifica-tion du Royaume de Dieu dans l'his-toire, moyennant la participation à lavie et à la mission de l’Église.Pour mieux comprendre ce qui re-

présente le fondement, ce que com-prend et ce qui caractérise une telleparticipation, il faut étudier les liensmultiples et profonds qui relient entreelles l’Église et la famille chrétienne etqui font de cette dernière comme «une Église en miniature » (Ecclesia do-mestica), de telle sorte qu’elle soit, àsa façon, une image vivante et une re-présentation historique du mystèremême de l’Église.C’est avant tout l’Église Mère qui

engendre, éduque, édifie la famille

chrétienne, en mettant en œuvre àson égard la mission de salut qu’ellea reçue de son Seigneur. En annon-çant la Parole de Dieu, l’Église révèleà la famille chrétienne sa véritableidentité, autrement dit ce qu’elle estet ce qu'elle doit être selon le desseindu Seigneur. En célébrant les sacre-ments, l’Église enrichit et fortifie lafamille chrétienne avec la grâce duChrist, en vue de sa sanctificationpour la gloire du Père. En renouve-lant la proclamation du commande-ment nouveau de la charité, l’Égliseanime et guide la famille chrétienneau service de l'amour, pour lui per-mettre d'imiter et de revivre l’amourmême de donation et de sacrifice quele Seigneur Jésus nourrit pour l'hu-manité entière.— Saint Jean-Paul II, Familiaris

Consortio, 49

Questions pour susciter la réflexion

1. Comment les sacrements, telsque l’Eucharistie, la confession et lemariage, ont-ils enrichi notre fa-mille ? Par ailleurs, en quoi les acti-vités paroissiales ont-elles enrichinotre foi ?2. Comment notre famille peut-elles’ouvrir davantage aux dons quel’Église et notre paroisse rendent ac-cessibles pour nous aider à grandirdans la sainteté ?3. Comment notre famille peut-elles’impliquer davantage au sein denotre paroisse – façonnant la pa-roisse avec notre amour, de la mêmemanière que les paroisses peuventfaçonner les familles avec l’amourdu Christ?

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CONSTRUIRE L’ÉGLISE DOMESTIQUE

POUR PLUS D’INFORMATION ET OBTENIR ÉGALEMENT LA LISTE COMPLÈTE DES MÉDITATIONS ET THÈMES MENSUELS, ON SE RENDRA À KOFC.ORG/UN/FR/DOMESTIC-CHURCH.

ENCOURAGEZ LES Chevaliers et leurs familles à faire de laSainte Famille leur modèle. Célébrez toutes les facettes de la fa-mille — laquelle, en tant que cellule fondamentale de la société,est si importante aux yeux des Chevaliers de Colomb — en par-rainant des programmes de Conseil qui permettent aux famillesde fraterniser et de grandir ensemble en toute amitié.• Organisez un projet familial ou de Conseil pour réparer, re-

peindre ou nettoyer la maison ou la cour d’une personne âgéeou dans le besoin.• Commanditez une retraite familiale, la récitation d’un cha-

pelet ou encore une messe avec des enfants qui participent entant que servants de messe et des membres de la famille qui agis-sent en tant que placiers et lecteurs.• Parrainez un pique-nique familial et prévoyez barbecue, jeux

et autres activités ludiques.• Organisez des compétitions sportives familiales • Organisez une fête familiale comprenant de la pizza et de la

musique, de la dance et du karaoké et des chansons avec ces pa-roles pour les plus jeunes enfants.• Organisez un banquet pour honorer et remettre des certi-

ficats à la « Famille du mois » (No 1843) ou à la « Famille de l’an-née » (No 1843A). Les deux certificats sont disponibles enanglais, en français et en espagnol, au coût de 0,25$ l’unité au-près du service des fournitures.

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En parcourant le terrain du Sanctuaire Our Lady of Martyrs, d’Au-riesville, N.Y., les saints qui y ont vécu et y sont morts s’expri-

ment dans le silence sacré qui imprègne ce lieu saint — mêmelorsqu’il foisonne d’activités. Depuis l’expérience spirituelle lanci-nante de la randonnée le long du ravin sur les traces des missionnairesjésuites martyrisés jusqu’aux trois immenses croix rouges qui mar-quent l’entrée donnant sur le terrain principal commémorant lespersonnes qui sont mortes pour leur foi, le sanctuaire constitue unepièce vivante de l’histoire du catholicisme en Amérique du Nord.

Fondé en 1885 sur un terrain de 403 hectares, de ce qu’était autre-fois le village mohawk d’Ossernenon, le sanctuaire est depuis long-temps un lieu de pèlerinage privilégié des catholiques de l’État de NewYork et au-delà. Non seulement est-ce l’endroit ou trois saints jésuites— le père Isaac Jogues, le chirurgien René Goupil et le missionnairelaïc, Jean Lalande — furent assassinés par des membres de la tribudes Iroquois-Mohawks pour avoir prêché l’Évangile, mais égalementparce qu’il s’agit du lieu de naissance de sainte Kateri Tekakwitha, lapremière autochtone nord-américaine à être canonisée.

En reconnaissance du rôle déterminant du sanctuaire dans la com-mémoration des racines de l’Église en Amérique, et en hommage aupape François, le premier pontife jésuite, les Chevaliers de Colombont fait récemment don de 600 000$ pour rénover le sanctuaire,pour qu’il puisse continuer d’inspirer les pèlerins les années à venir.

Le 13 juin dernier, les dirigeants du Conseil suprême et du Conseild’état se sont joints aux autres pèlerins pour une messe d’Action degrâce dans la fameuse église coliseum du sanctuaire.

« Des endroits comme Auriesville constituent des sites de patri-moine spirituel de notre pays, » a noté le Chevalier suprême Carl A.Anderson, lors de remarques prononcées après la messe, qui fut pré-sidée par le père jésuite George Belgrade, directeur du sanctuaire.« Ici, le Nouveau Monde est devenu vraiment “nouveau”, du fait quele message évangélique y fut proclamé : parfois par la prédication,d’autres fois par le vécu et, enfin en acceptant de mourir. »

Qualifiant les premiers jésuites de « champions de la premièreévangélisation », le Chevalier suprême a ajouté que les martyrsd’Amérique du Nord « s’étendent dans le temps » pour stimulerles catholiques d’aujourd’hui dans leur mission de « nouvelle évan-gélisation ».

L’HÉRITAGE JÉsuITELa Nouvelle France au 17e siècle était un pays rempli à la fois de pro-messe et de danger pour les missionnaires européens tels que les jé-suites et leurs compagnons laïcs. Animés du feu de l’amour duChrist, ces jeunes gens ont abandonné tout ce qu’ils connaissaientpour partager l’Évangile avec les autochtones.

Bien que basés au Québec, les jésuites français prêchaient et œu-vraient parmi les tribus huronnes à travers la région.

En 1642, des membres de la tribu des Iroquois ont capturé le pèrejésuite Isaac Jogues et René Goupil, qui accompagnait le père Jogues,à titre de de chirurgien et qui plus tard, a prononcé des vœux commefrère jésuite. Les hommes furent amenés à Auriesville, où ils furenttorturés et traités en esclaves. Imperturbables, le père Jogues et Goupilont continué à prêcher l’Évangile et enseigner la vie de Jésus auprèsdes autochtones américains. Quand René Goupil fut surpris à fairele signe de la croix sur un jeune garçon, son sort était scellé. À sonretour de prière de son chapelet, le 29 septembre, il a été assomméd’un coup de tomahawk et jeté dans un ravin.

Le sanctuaire historique des martyrs jésuites a reçu le soutien de l’Ordre pour que soit poursuivie son œuvre

comme lieu de pèlerinage et de témoignage

par Mary DeTurris Poust

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Aujourd’hui, en empruntant le sentier du ravin, les pèlerins peu-vent découvrir ce qui est arrivé par la suite, en lisant une série d’af-fiches avec des extraits du journal de saint Isaac Jogues : « Je ne pusretenir mes larmes. Je soulevai le corps et, avec l’aide de l’Algonquin,je le descendis dans le courant. Je l’ancrai avec de grosses pierrespour le dérober aux yeux des passants. J’avais l’intention d’inhumerRené le lendemain… »

Après qu’une tempête eut gonflé d’eau le ruisseau et emporté lecorps inerte de son ami, le père Jogues retrouva le crâne de RenéGoupil et quelques ossements, qu’il enfouit dans une fosse anonyme.Aujourd’hui, tout le secteur du ravin est considéré comme site d’en-sevelissement et comme reliquaire.

Le père Jogues, qui avait déjà perdu plusieurs doigts par suite detortures, a continué d’endurer des conditions inimaginables, tout encontinuant de graver des croix et le nom de Jésus dans les troncs d’ar-bres, pratique commémorée aujourd’hui au sanctuaire sur les arbrespartout sur le site.

« Combien de fois, dans les arbres majestueux d’Ossernenon, j’aigravé le très saint nom de Jésus pour que, le voyant, les démons puis-sent prendre fuite et, l’entendant, puissent trembler de crainte, » écri-vit le père Jogues.

Le jésuite finit pas s’évader et rentrer en France, mais il re-tourna à Ossernenon en tant qu’ambassadeur de paix en 1646.Quand les négociations furent rompues, il fut martyrisé le 18 octobre de la même année. Son compagnon, le missionnairelaïc Jean Lalande, fut assassiné le lendemain. On n’a jamais re-trouvé leurs corps.

Le père Jogues, Goupil et Lalande, ainsi que cinq autres mission-naires jésuites martyrisés au Canada, en 1648 et 1649, devinrentconnus comme les huit Saints Martyrs canadiens. Canonisés ensem-ble, leur fête est célébrée le 25 septembre au Canada, et le 29 octobreaux États-Unis.

SAnCtIFIeR LA teRRe nORd-AMÉRICAIneComme le relève si souvent l’histoire, le sang des martyrs est la se-mence de l’Église, pour citer la célèbre phrase de tertullien remon-tant au tournant du troisième siècle. C’est certainement vrai quandil s’agit de l’arrivée du catholicisme aux États-Unis et au Canada quidébuta comme effet direct du témoignage de foi intrépide manifestépar les martyrs ou s’élève aujourd’hui le Sanctuaire notre-dame-des-Martyrs.

« Il s’agit d’un lieu très important du point de vue de la diffusionde la foi. C’est ici qu’ils ont répandu leur sang et, de ce fait, cetteterre est sacrée, » a expliqué le père Belgarde, jésuite, qui a servi ausanctuaire dans les années 60 et est retourné en 2011 pour en devenirle directeur.

Le jésuite a noté que la première chapelle construite sur le site dusanctuaire, en 1884, est toujours en service aujourd’hui.

« On remarque, en entrant sur le terrain, qu’il y a quelque chosed’unique, dit-il. C’est l’esprit Saint qui guide le sanctuaire, et nonles jésuites. nous, nous collaborons avec l’esprit-Saint. »

Le sentiment de reconnaissance et d’émerveillement face auxsacrifices faits par les saints d’Auriesville s’est répandu au-delà deslimites du sanctuaire. Mgr edward B. Sharfenberger, dont le dio-

Ci-dessus : Des croix représentant le martyre de trois missionnaires jésuites — saints René Goupil, Isaac Jogues et Jean de la Lande — marquentl’entrée du sanctuaire de Notre-Dame des Martyrs, à Auriesville, dans l’État de New York. À gauche : Le père jésuite George Belgarde (au centre) reçoitdes chèques totalisant 600 000$ remis par le Chevalier suprême Carl A. Anderson et le député d’État sortant de New York, Carmine V. Musumeci.Également sur la photo : le père Brian E. McWeeney, le directeur suprême Arthur J. Harris et l’actuel Député d’État, Robert D. Weitzman.

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Dans le sens des aiguilles d’une montre, à partir du haut : Des pèlerinss’étaient réunis dans l’église circulaire de 10 000 places pour unemesse célébrée en 1959 par le cardinal Richard J. Cushing, alors ar-chevêque de Boston. • Des Chevaliers se regroupent pour la messedans l’église coliseum, le 13 juin 2015. • Le Chevalier suprêmeAnderson et son épouse, Dorian, s’arrêtent un moment pendant leurvisite du ravin où les missionnaires jésuites ont été martyrisés. • Vueplongeante sur l’église circulaire.

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cèse comprend le sanctuaire notre-dame-des-Martyrs, affirmeque les Martyrs canadiens « sont des héros à la fois transculturelset contre-culturels. »

« Leurs cheminements, plutôt que ceux de la conquête ou ducommerce, furent ceux de pèlerinages répétés de sacrifices de soi,dans lesquels ils se sont privés de tous les conforts et des sécurités as-sociés habituellement à la domesticité et la vie facile », a dit l’évêque.

on peut en dire autant quand il s’agit de sainte Kateri Tekakwitha,baptisée à Fonda, n.Y. (voir encadré). Kateri, a expliqué Mgr shar-fenberger, reconnaissait que les missionnaires se démarquaient desautres individus de la culture — tant celle des européens que lasienne.

« de manière étonnante, les Robes noires, comme on les appelait,ainsi que Kateri, amplifient le courage et la pureté du témoignagechrétien des uns et de l’autre, dit-il, notant que Kateri était appeléepar le Christ grâce au témoignage des martyrs. À son tour, grâce àson propre courage face à la persécution, sainte Kateri a attiré égale-ment d’autres vers le Christ.

« dans cette rencontre de deux cultures diverses en besoin de pu-rification et rédemption, la présence personnelle d’âmes ouvertes àla puissance de la Croix reliait ce que des océans de crainte et d’or-gueil culturels séparaient, et forgeait une union sainte qui a sanctifiénotre terroir américain, a dit Mgr scharfenberger. nous sommestous bénis grâce à leurs sacrifices. »

dans les 130 ans qui ont suivi l’inauguration du sanctuaire notre-dame-des-Martyrs, sa beauté naturelle et spirituelle est demeuréeconstante, mais ses structures physiques se sont graduellement dété-riorées. Face à la fermeture éventuelle du sanctuaire en raison dumanque de fonds, la direction du sanctuaire a lancé une campagnede collecte de fonds en 2014, pour des réparations et des rénovationsmajeures.

Les premiers projets comprenaient des travaux d’électricité dansl’église du Coliseum, des réparations de la croix de deux tonnes dutoit et le remplacement de 200 fenêtres remontant au 19e siècle.d’autres rénovations comprendront des réparations à la chapelleSaint Kateri, les murs fendus du Coliseum et certains édifices dans leravin.

Le don de 500 000$ du Conseil suprême et le don de 100 000$du Conseil d’État de new York ont aidé à assurer l’avenir immédiatdu sanctuaire — permettant à une nouvelle génération de visiteursde commémorer l’esprit missionnaire des martyrs de l’Amérique dunord.

« Le Pape François nous rappelle que “tout chrétien est mission-naire” et que, tous et toutes, nous sommes appelés à être des “disciplesmissionnaires” », a noté Chevalier suprême Anderson. « si nous ré-pondons à cet appel, alors le sanctuaire le plus ancien dédié aux mar-tyrs de cet endroit ne sera pas construit de briques ou de bois. ils’agira des pèlerins qui repartent de cet endroit munis d’un espritd’apostolat missionnaire ».♦

MARY deTuRRis PousT est animatrice de retraites et depèlerinages, conférencière et auteure de six volumes sur la foi ca-tholique, parmi lesquels Everday Divine : A Catholique Guide toActive Spirituality (divin tous les jours : un guide catholiqued’une spiritualité active).

Moins d’une décennie après que le père isaac Jogues,René Goupil et Jean Lalande furent martyrisés, Kateri Te-kakwitha naquit à Auriesville, n.Y., et 1656. Fille d’un chefMohawk et d’une Algonquine catholique en captivité, Kateria perdu ses parents et son frère emportés par la variole etsouffrait de cicatrices et de troubles de vision dus à la mala-die. son nom témoigne de ses afflictions : Tekakwitha signi-fie : « celle qui se heurte aux objets. »

Bien que l’oncle de Kateri, qui l’adopta après la mort deses parents, fût opposé à la chrétienté, Kateri entreprit, ensecret, de s’instruire sur la foi catholique. Plus tard, elle futbaptisée à quelques kilomètres dans le village de Fonda et,enfin, s’en est enfuie à la Mission saint-François-Xavier prèsde Montréal, afin d’éviter la persécution. elle mourut le 17 avril 1680, à l’âge de 24 ans.

Canonisée le 21 octobre 2012, sainte Kateri Tekakwithaest la première sainte autochtone américaine et est reconnuecomme patronne de l’écologie et de l’environnement. Lorsde sa canonisation, le pape Benoît XVi a dit : « son désir leplus grand était de faire ce qui plaisait à dieu. elle vécut unevie radieuse avec foi et pureté. »

depuis 1938, un sanctuaire situé à Fonda rend hommageau site ou Kateri fut baptisée. et bien qu’elle n’ait vécu qu’audébut sa vie sur le site ou se trouve actuellement le sanctuaired’Auriesville, la présence de Kateri est palpable. Le jour desa canonisation à Rome, 8000 pèlerins remplirent l’église Co-liseum pour une célébration liturgique simultanée.♦

LE LYS DES MOHAWKS

Ci-dessus : Une statue de sainte Kateri Tekakwitha au milieu desarbres sur le site du sanctuaire qui lui est dédié, à Fonda, dans l’Étatde New York.

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Au premier coup d’œil, l’école primaire Marengoni du villagede Kikumango, dans le district de Nakaseke, au centre de

l’Ouganda, ressemble à une institution d’enseignement comme lesautres. On y trouve des salles de classe, des dortoirs, un pavillonadministratif, une bibliothèque et une grande salle commune, toushabillés de murs richement colorés. Mais derrière les souriresd’élèves désireux d’apprendre se cachent des histoires personnellesdifficiles à supporter, puisqu’il s’agit là d’une école pour orphelinset enfants démunis.Car cette école accueille des orphelins, dont laplupart ont perdu leurs parents à cause du VIH/sida, maladie quia décimé l’Ouganda durant plus de deux décennies.La construction de l’établissement — qui doit son nom au père

missionnaire combonien Giovanni (John) Marengoni, lequel a co-fondé la Congrégation des apôtres de Jésus avec l’évêque combonienSixtus Mazzoldi, en 1968 — a commencé en 2012 et a été financéepar les Chevaliers de Colomb. Grâce au soutien de l’Ordre, l’écoleaccueille actuellement plus de 300 jeunes, âgés de 4 à 13 ans —parmi eux, 160 filles et 60 garçons y résident comme pensionnaires.« Le partenariat établi entre les Apôtres de Jésus et les Chevaliers

de Colomb a fait une énorme différence — nous ne nous atten-dions jamais à tant de retombées », dit le père Paul Gaggawala, di-recteur de l’animation missionnaire au sein des Apôtres de Jésus. «Ces rêves que nous pensions irréalisables, ils ont été rendus possi-bles grâce à ce partenariat. »

EN MISSION AUPRÈS DES PLUS VULNÉRABLESIl y a de cela trois décennies, Nakaseke a été le théâtre d’une guérillaqui a notamment eu pour résultat de laisser les résidants pratique-ment isolés et démunis. Des centaines de milliers de personnes ontdû se déplacer ou ont été tuées.En 2008, une enseignante, Judith Kaizi, dont la famille avait dû

fuir elle aussi, prit conscience des besoins en éducation qu’éprou-

vaient les enfants de la région. La guerre avait pris fin, c’est vrai,mais ces enfants étaient à présent touchés par l’épidémie de sidaainsi qu’une terrible pauvreté. Judith Kaizi mit sur pied une classede 56 élèves, qu’elle rencontrait sous un arbre.« J’ai vu trop d’enfants seuls et perdus dans Nakaseke après que

leurs parents et leurs proches avaient disparu », raconte l’ensei-gnante de 39 ans. « Certains se laissaient happer par la drogue, tan-dis que les filles se mariaient très jeunes. Je savais qu’il fallait aidertous ces enfants, et surtout les filles. »En 2009, Judith, grâce à l’aide reçue des Apôtres de Jésus, a pu

trouver un meilleur endroit où donner ses classes.L’action s’inscrivait dans le prolongement naturel des efforts

consentis par la communauté. À près de 650 km de là, à Nairobi,au Kenya, le ministère contre le sida des Apôtres de Jésus mobilisedepuis l’an 2000 des ecclésiastiques, des religieux et des laïcs enga-gés à répondre par la foi à la crise du VIH/sida. Selon les NationsUnies, environ 70 pour cent des quelque 35 millions de personnesaux prises avec le virus vivent en Afrique subsaharienne.Le soutien caritatif des Chevaliers à l’égard de l’œuvre des Apô-

tres de Jésus a commencé à l’échelle locale, alors que le père Gag-gawala servait en tant qu’aumônier d’État de la Pennsylvanie.En 2010, avec son épouse, Robert Klugiewicz, du Conseil

14018 Holy Name of Jesus, à Harrisburg, en Pennsylvanie, accom-

À la rescoussed’orphelins

africains victimes du sidaDes enfants de l’Ouganda et du Kenya

peuvent étudier et espérer grâce à un partenariat avec les Apôtres de Jésus

par Jennifer Reed et Jacinta W. Odongo

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pagna le père Gaggawala qui partait en mission pour superviserl’œuvre de sa congrégation en Afrique. À son retour au pays, Ro-bert Klugiewicz partagea son expérience avec ses frères Chevalierset il obtint aussitôt l’appui des Assemblées et des conseils locaux.Les Chevaliers appuyèrent concrètement l’école primaire Maren-goni et ses élèves en envoyant des vêtements, du mobilier, desmoustiquaires pour les lits des enfants et jusqu’à du matériel pourla petite ferme adjacente exploitée par les Apôtres de Jésus.

« Ce programme est tout à fait en phase avec la mission des Che-valiers de Colomb, dit Robert Klugiewicz. Chaque Chevalier a le de-voir de faire preuve de générosité à l’égard de ceux qu’il rencontre. Sinous pouvons aider l’école primaire Marengoni, par ricochet nous al-lons sûrement pouvoir faire la différence dans la vie de ces enfants. »

Lors de son rapport annuel au congrès suprême d’août 2011, leChevalier suprême Carl A. Anderson avait annoncé que le Conseilsuprême allait nouer un partenariat avec les Apôtres de Jésus afinde mieux aider les jeunes orphelins de l’Ouganda et du Kenya.

« Bien entendu, les Chevaliers de Colomb ne peuvent pas toutfaire — nous ne pouvons résoudre tous les problèmes. Mais là où

nous pouvons aider, nous le faisons. Or je crois que nous pouvonsau moins aider à soulager les souffrances de certains enfants rendusorphelins à cause du sida », avait déclaré le Chevalier suprême.

À l’origine, le Conseil suprême avait fourni 350 000$ pour l’écoleen Ouganda et une salle de cours ainsi qu’une cafétéria au Kenya.Robert Klugiewicz et son épouse retournèrent en Afrique en 2012,alors que les projets de construction battaient leur plein. Cette fois,ils apportèrent des images du Vénérable Michael McGivney, qu’ilsaccrochèrent dans la salle étudiante qui porte son nom.

L’archevêque émérite Eusebius J. Bletran, d’Oklahoma City, aété le premier évêque américain à inviter les Apôtres de Jésus à exer-cer leur ministère dans son diocèse ; il s’est également rendu lamême année en Ouganda afin de voir l’école et de la consacrer.

À son arrivée, l’archevêque s’est vu remettre une vache — untrès grand signe d’affection et de reconnaissance, là-bas. Il demandaaux enfants de prendre soin de l’animal pour lui, sur leur ferme.

« L’immense joie qui habitait nos hôtes à notre arrivée était mé-morable, raconte l’archevêque Beltran. Ils font preuve de recon-naissance pour la moindre aide que l’Église peut leur apporter. »

Les élèves de l’école primaire Marengoni, en Ouganda, utilisent des cartes de prière du Vénérable abbé McGivney, qui contiennent notamment la prière poursa canonisation. Également sur la photo : sœur Eliamulike Kiungai (à gauche), directrice de l’école et membre des Sœurs évangélisatrices de Marie; le père PaulGaggawala, directeur de l’animation missionnaire au sein des Apôtres de Jésus et ancien aumônier d’État de Pennsylvanie; et sœur Getrude Kenema.

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Le prélat, associé aux Chevaliers de Colomb depuis son adoles-cence en tant qu’écuyer colombien, a immédiatement repéré leportrait de l’abbé McGivney ainsi que l’emblème de l’Ordre. « J’étais ravi de voir que les Chevaliers de Colomb parrainaient

cet effort, dit-il. Je suis un vigoureux partisan des Chevaliers car jevois en eux un signe témoignant de l’accomplissement de la mis-sion de l’Église. L’Église est là pour ça : proclamer la Bonne Nou-velle de Jésus ».

ÉDUCATION, GUÉRISON, ESPOIRParmi les programmes des Apôtres de Jésus parrainés par les C deC au Kenya, on compte une école pour des enfants dont les parentssont morts par suite de l’épidémie de sida ou qui sont eux-mêmestouchés par la maladie. L’établissement scolaire fournit des repas,de l’éducation, de l’enseignement religieux et des soins médicaux

à plus de 400 enfants, catholiques et non-ca-tholiques réunis.« L’éducation est la clé, estime le père Gag-

gawala. Plus ils sont instruits, plus ils peuventsurmonter la stigmatisation et la discrimina-tion engendrées par leur maladie. Ils appren-nent à connaître celle-ci et à composer avec.Pour eux, il est essentiel pour eux de recouvrerleur dignité et de savoir qu’ils peuvent contri-buer à la vie de la société. »Selon le père Firminus Shirima, directeur du

ministère contre le sida aux Apôtres de Jésus,le nombre de nouvelles infections au VIH auKenya est passé de 166 000 en 2009 à 100 000, en 2012. Chez les adultes, la préva-lence a également chuté, passant d’un sommetde près de 14 pour cent en 2001 à un taux de 6,4 pour cent actuellement.« Ces bons résultats n’auraient pas été pos-

sibles sans les efforts conjugués de beaucoupd’intervenants de divers milieux, dont notreÉglise », dit le père Shirima.Dans les faits, les organisations confession-

nelles comme Catholic Medical Mission Board(Conseil de la mission médicale catholique) etCaritas Internationalis fournissent l’essentieldes services liés au sida dans l’Afrique subsa-harienne, surtout dans les régions rurales.En 2013, un an après avoir financé la

construction d’une cafétéria et de salles declasse au Kenya, le Conseil suprême a achetéun autobus neuf afin de transporter chaquejour les enfants de et vers l’école. Des sommessupplémentaires versées par les C de C ont

permis d’électrifier l’école primaire Marengoni, en Ouganda, et d’yfaire construire un nouveau dortoir pour jeunes filles.« Lorsque le responsable du district scolaire de Nakaseke nous a

rendu visite, l’an dernier, il est resté bouche bée », raconte le pèreGodfrey Manana, directeur de l’école qui emploie aujourd’hui 15professeurs et 12 autres employés de soutien. « Il n’arrivait pas àcroire que dans un endroit aussi reculé puisse exister une école decette qualite, et qui plus est avec l’électricité. »En plus de son rigoureux programme d’études catholique,

l’école ougandaise offre aux élèves une foule d’activités complé-mentaires, telles que le soccer, la musique, la danse, le volleyballet les rudiments de l’agriculture. Résultat : les jeunes sont forte-ment enclins à prendre bien soin du bâtiment principal ainsi quedes autres installations. « Chaque vendredi après-midi, ils se consa-crent au nettoyage général de toute l’école », dit le père Manana.

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Des enfants kenyans montent dans un autobus scolairefourni par les Chevaliers de Colomb au profit du mi-nistère contre le sida des Apôtres de Jésus, à Nairobi.• Des élèves en train de suivre un cours dans uneclasse de l’école primaire Marengoni, en Ouganda.

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L’un des élèves, Lawrence Mutagwa, âgé de 13 ans, rayonne defierté en décrivant son expérience scolaire.

« Mon école, dit-il, est la meilleure de tout l’Ouganda parcequ’elle me donne tout ce qui est nécessaire pour que je sois bieninstruit — de bonnes salles de classe, du mobilier et même l’élec-tricité, qui me permet d’étudier le soir tombé. »

Mais le partenariat entre les Chevaliers et les Apôtres n’a pas per-mis que de bâtir des installations, il a aussi permis de bâtir des liens.

« Ces enfants, là, tout de suite, même s’ils sont très jeunes, sivous leur dites : “Chevaliers de Colomb”, ils savent de quoi vousparlez, dit le père Gaggawala. Et si vous leur dites “l’abbé MichaelMcGivney”, ils savent aussi très bien de qui il s’agit. »

Une fois le dortoir des filles terminé plus tôt cette année àl’école primaire Marengoni, les élèves ont demandé au père Gag-gawala comment ils pourraient remercier les Chevaliers de Co-lomb pour leur générosité. Le prêtre leur a répondu endistribuant des cartes de prière pour la canonisation de l’abbéMcGivney, les invitant à prier.

« À ma grande surprise, quand je suis revenu quatre semaines plus

tard, ils pouvaient réciter ladite prière par cœur ! Chaque matin, ilsse réunissent pour dire leurs prières en commun, et il s’agit là d’unedes prières qu’ils récitent de mémoire. Un lien a été créé par là, bienplus profond et plus solide que de simples infrastructures. »

La principale de l’école, sœur Eliamulike Kiungai, membre desSœurs évangélisatrices de Marie, le pendant des Apôtres de Jésus,indique jusqu’à quel point le partenariat a touché les cœurs et trans-formé les vies : « Le soutien des Chevaliers a permis de prendresoin d’orphelins et d’instruire des enfants démunis en apaisant ladouleur dans les cœurs blessés, en suscitant l’espoir d’un avenirmeilleur et en développant des habiletés pratiques. Tout cela peutchanger pour le mieux le cours de la vie d’un enfant. Ces enfantssont les leaders de demain, et ce sont aussi des enfants dont Dieuprend soin aujourd’hui. »♦

JENNIFER REED est directrice de la rédaction du CatholicWitness, journal du diocèse de Harrisburg. JACINTA W. ODONGO est chargée des relations de presse àla Conférence épiscopale d’Ouganda.

Des enfants heureux de leur nouvelle cafétéria portant le nom de l’abbé Michael J. McGivney, dans les installations des Apôtres de Jésus, lesquelsexercent un ministère contre le sida, au Kenya.

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Datée le 24 mai et publiée officiellement le 18 juin, la nouvelleencyclique du pape François, intitulée « Laudato si’ » (Loué

sois-tu), a déjà été interprétée de manières diverses et contradictoires.Devant les multiples voix avançant des avis multiples, il relève dudéfi de comprendre l’ample réflexion que le pape François présentedans le document.

Comme pour tout document,nous devrions commencer parécouter l’auteur lui-même. Lepape François écrit : « Dans la pré-sente Encyclique, je me proposespécialement d’entrer en dialogueavec tous au sujet de notre maisoncommune » (3).

L’encyclique, qui tire son nomdes premiers mots du fameuxhymne à la création de saint Fran-çois d’Assise, est par-dessus touteune invitation à engager une hon-nête discussion. Étant donné lescomplexités et les désaccords sur lesquestions que le pape soulève, il estimportant de garder à l’esprit cedésir de conversation.

La question, donc, est de décou-vrir de quoi le pape François veutque nous discutions, exactement.Au cœur de l’encyclique se trouveune vision de ce que le pape appelle à plusieurs reprises « l’écologieintégrale ». S’inspirant de l’œuvre de ses prédécesseurs, notammentsaint Jean-Paul II et le pape Benoît XVI, François enseigne que noussommes tous profondément interconnectés: « La négligence dansla charge de cultiver et de garder une relation adéquate avec le voisin(…) détruit ma relation intérieure avec moi-même, avec les autres,avec Dieu et avec la terre » (70).

« TOUT EST LIÉ »Le pape François fonde «Laudato si’» sur une compréhension clas-sique de la justice : une situation dans laquelle nous nous défi-nissons correctement avec Dieu, les autres et le monde naturel.Ainsi, sommes-nous appelés à entrer en relation avec Dieu entant que fils et filles bien-aimés, offrant louange amoureuse à

notre Créateur; au prochain comme au Christ, voyant en eux levisage de Notre Seigneur; et le monde naturel comme Dieu vou-drait que nous agissions à la place, c’est-à-dire comme des gar-diens attentifs à l’univers créé qui témoigne de la majesté duCréateur en vertu même de son être (cf. Gn 2, 15).

Quant à notre appel à être de gardiens bienfaisants, le pape Fran-çois attire notre attention au lienqui existe entre le Créateur et sacréation. « Chaque créature est l’ob-jet de la tendresse du Père, qui luidonne une place dans le monde,écrit le pape. Même la vie éphémèrede l’être le plus insignifiant est l’ob-jet de son amour, et, en ces peu desecondes de son existence, il l’en-toure de son affection. »

Il conclut alors : « Voilà pour-quoi à partir des œuvres créées, ons’élève “vers sa miséricorde pleined’amour”» (77).

La véritable justice, alors, respectedonc le monde naturel comme undon du Dieu tout vivant et toutpuissant. Inversement, on peutconsidérer l’injustice comme unerupture de justes relations, reflétéedans une culture qui, de plus enplus, met de côté tant les êtres hu-

mains que les bonnes choses de la terre. « Il n’y aura pas de nouvelle relation avec la nature sans un être

humain nouveau. Il n’y a pas d’écologie sans anthropologie adé-quate » (118).

Il poursuit ensuite son explication : « Il n’y a pas deux crises sé-parées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule etcomplexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solutionrequièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pourrendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la na-ture » (139).

Pour le pape François, le trafic humain, l’avortement, la des-truction d’embryons humains et l’indifférence face au sort despauvres constituent un ensemble d’empêchements à la commu-nion — obstacles que nous devons rayer, si jamais nous espérons

« LAUDATO SI’ » : Appel à la relation juste

La nouvelle encyclique du pape François porte sur nos relations avec Dieu, entre nous et avec la création

par Jonathan Reyes

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« écouter les cris de la nature elle-même. Tout est lié » (117). Unejustice authentique exige que nous guérissions nos relations.Toutes nos relations.

AU-DELÀ DE LA POLITIQUEPour démarrer ce processus de guérison, le pape nous appelle à une« solidarité nouvelle et universelle », qui reconnaît que nous sommesune seule famille humaine en manque de relations justes l’un avecl’autre, notre Seigneur et notre monde naturel (14). Comprendrecette vérité fondamentale c’est donner un sens à de nombreuxthèmes et recommandations contenus dans l’encyclique.

Par exemple, le pape François examine l’information scientifiquede façon très délibérée, reconnaissant que l’Église a longtemps étudiéde tels sujets, sans même revendiquer une expertise technique par-ticulière (cf. 61).

Malgré l’histoire d’ouverture d’esprit de l’Église aux sciences etles contributions scientifiques importantes de bon nombre de sesfidèles, il est devenu un mythe populaire que l’Église et les sciencessoient plus ou moins incompatibles. Comme chrétiens nous nepouvons pas accepter une opposition si erronée. C’est céder à d’au-tres le terreau fertile qui permet à l’humanité de comprendre Dieuet son merveilleux dessein.

Le pape François relève directement ce défi, incitant « la scienceet la religion, qui proposent des approches différentes de la réalité,à entrer dans un dialogue intense et fécond pour toutes deux » (62).

Toutefois, il prévient du danger de la confiance accordée à dessolutions purement technologiques. Ce n’est pas parce l’humanitéest capable de faire quelque chose, que nous devons le faire. « Sinous reconnaissons la valeur et la fragilité de la nature, et en mêmetemps les capacités que le Créateur nous a octroyées, cela nous per-met d’en finir aujourd’hui avec le mythe moderne du progrès ma-tériel sans limite. Un monde fragile, avec un être humain à qui Dieuen confie le soin, interpelle notre intelligence pour reconnaître com-ment nous devrions orienter, cultiver et limiter notre pouvoir » (78)

Le pape nous demande de la même façon d’examiner d’un œilcritique « l’omniprésence du paradigme technocratique et le cultedu pouvoir humain sans limites » (122).

Le pape François agit en pasteur et non en politicien. Il espèreque nous laisserons tout sectarisme de côté que nous nous unironspour résoudre les vraies crises qu’affronte la famille humaine. Il nousincite à humaniser les systèmes sur lesquels nous comptons poursatisfaire nos besoins matériels, particulièrement économiques etpolitiques nous assurant qu’ils sont au service de tous.

Le pape François écrit abondamment sur l’approche du déve-loppement d’une manière qui honore l’héritage culturel, tientcompte du bilan humain de nos décisions économiques et refusede faire le lien entre les exigences inacceptables en matière de santéreproductive associées à l’aide aux nations plus pauvres. Il rejettesans hésiter l’idée de traiter comme un problème la croissance dé-mographique mondiale, affirmant que les programmes decontrôle de la population « sont une façon de ne pas affronter lesproblèmes » (50).

Un thème clé et récurrent, c’est la solidarité avec les pauvres —C’est-à-dire, les personnes qui souffrent le plus et qui contribuentle moins aux problèmes de l’environnement et ont le plus de diffi-

cultés à s’adapter. Le pape François appelle les nations riches à sou-tenir les pays pauvres en développant une technologie durable « quidoit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pourécouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » (49).

ÉMERVEILLEMENT, AMOUR ET LOUANGELa plupart de la couverture médiatique de la nouvelle encycliqueest centrée entièrement sur le changement climatique. Lorsqu’ilaborde de front ce sujet et d’autres crises écologiques, le pape Fran-çois innove à peine. Il y a un réel sentiment d’urgence dans Laudatosi’ de dialoguer honnêtement en vue de mesures prudentes pour lesdifficultés environnementales, mais François n’est pas le premierpape à affirmer cela.

On se souviendra, par exemple, des messages de saint Jean-PaulII et du pape Benoît XVI lors de la Journée mondiale de la paix de1990 et de 2010. En ces occasions et ailleurs, les prédécesseurs dupape François ont discuté de crises environnementales telles que« la réduction de la couche d’ozone », « des changements clima-tiques », de la « pollution » et de la « déforestation des régions équa-toriales et tropicales ».

En plus des considérations pratiques et des réflexions théolo-giques touchant les questions environnementales, le pape Françoisoffre également des incitations pastorales de prière, d’espérance etde joie. Il associe la vie sacramentelle de l’Église, notamment l’Eu-charistie, à la protection de la création : « Dans l’Eucharistie, la créa-tion trouve sa plus grande élévation. La grâce qui tend à semanifester de manière sensible, atteint une expression extraordinairequand Dieu fait homme se fait nourriture pour sa créature » (236).

Au cœur de ce message se trouve un appel à un mode de vie plussimple. Invitant tant les individus que les communautés à une« conversion écologique », le pape François cite ces paroles du papeBenoît XVI dans son homélie inaugurale : « Les déserts extérieursdu monde progressent, parce que les déserts intérieurs sont devenussi vastes » (cf. 217).

Le pape François nous met au défi de nous débarrasser de ceschoses qui nous rendent insensibles à nos frères et nos sœurs dansle besoin, et nous forcent à remplir notre vie de nouveautés super-ficielles et d’activités de plus en plus nombreuses, ou étouffent lapossibilité de contempler l’univers créé avec un sentiment d’émer-veillement (cf. 113, 204, 206, 209).

Bref, le pape François nous présente un ensemble d’enseigne-ments intégrés nous invitant à enrichir nos conversations touchantle soin de notre demeure commune, que ce soit à la table de la cui-sine ou à la table des négociations. L’encyclique Laudatio si’, en finde compte, nous appelle à grandir avec dévotion dans notre amourde Dieu, entre nous, et envers la terre que la Créateur nous a remisepour la travailler et la conserver. Si nous sommes ouverts au messagedu pape François, nous deviendrons bientôt des instruments del’amour de Dieu, l’exprimant plus profondément dans notre rela-tion avec lui et toutes ses créatures.♦

JONAThAN J. REyES, Ph. D., est directeur général du Depar-tement de la Justice, de la paix et du développement humain de laConférence des évêques catholiques des États-Unis. Il est membredu conseil George Brend 5332, de Manassas, en Virginie.

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NOTE DE LA RÉDACTION : Lord David Alton, membre de la Cham-bre des Lords anglaise et professeur en études sur la citoyenneté àl’université John Moores de Liverpool, a publié, le 1er juilletdernier, un rapport spécial sur le phénomène mondial de la per-sécution religieuse pour le compte du Service d’informationgéopolitique. Le texte ci-dessous, tiré de ce rapport, est traduit etreproduit avec autorisation. Pour soutenir les efforts actuels duFonds d’aide humanitaire des Chevaliers de Colomb au profit desréfugiés chrétiens, se rendre à www.kofc.org/refugies.

De nos jours, les chrétiens sont persécutés de la Corée duNord au Pakistan, et de la Chine jusqu’au Soudan. Au

Moyen-Orient, les chrétiens formaient un quart de la populationvoilà un siècle, alors qu’ils comptent aujourd’hui pour moins decinq pour cent. Si la tendance se maintient, la population chré-tienne au Moyen-Orient, estimée à 12 millions de personnes, auradiminué de moitié d’ici 2020.

La persécution systématique n’est pas quelque chose de nou-veau. L’Empire romain avait déclaré illégale la nouvelle foi chré-tienne, condamnant à mort tous ses partisans. Mille six cents ansplus tard, la campagne contre les chrétiens d’Arménie aura consti-tué l’un des premiers génocides du 20e siècle. Selon Gyula Orban,qui travaille pour l’agence catholique Aide à l’Église en détresse,environ 10 pour cent des deux milliards de chrétiens dans lemonde souffrent actuellement de persécution.

L’AGONIE EN SYRIE ET EN IRAKEn Syrie, les militants du groupe autoproclamé État isla-mique (EI) ont déjà tué des milliers de personnes et terrifiela population chrétienne d’Alep, deuxième plus grande villedu pays. Au dire de l’archevêque grec-catholique melkited’Alep, Jean-Clément Jeanbart, son archevêché a été jusqu’icitouché plus de 20 fois par des tirs de mortiers, et l’assaut sepoursuit.

Flambée de persécutionLes chrétiens sont toujours dans la ligne de tir des militants de l’État islamique

et d’autres groupes terroristes à travers le monde

par Lord David Alton

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« Après les attaques perpétrées contre Maaloula, Mossoul, Idlibet Palmyre, qu’attend l’Occident pour intervenir ? », s’est écriél’archevêque Jeanbart dans un courriel désespéré, à la fin de mai.« Qu’attendent les grandes nations pour mettre un terme à cesmonstruosités ? »

Il reste moins de 100 000 chrétiens à Alep, qui en comptait na-guère 250 000. Les églises et les anciens monastères ont été dé-truits, tandis que les évêques et les prêtres — tels que le père JacobMurad et les évêques Hanna Ibrahim et Paul Yazici — ont été en-levés, certains ayant même été tués. La torture, les décapitationset même des crucifixions — en accrochant les corps des personnessupprimées sur des croix — sont devenues monnaie courante.

Au septième siècle, les chrétiens vivant sur le territoire de laSyrie actuelle devaient payer une demi-once d’or pour avoir le pri-vilège de vivre sous la protection du califat islamique. À défaut des’acquitter de cette obligation, deux options : se convertir ou sefaire tuer. De la même façon, les chrétiens vivant aujourd’hui dansles secteurs contrôlés par l’EI sont forcés de se convertir à l’islamou de payer une taxe spéciale dite jizya.

De vastes étendues de la Syrie et de l’Irak sont devenues des ter-ritoires sans loi et ingouvernables. Les minorités respectueuses deslois — surtout des chrétiens — sont prises entre deux feux. Ellesvivent dans des endroits comme Alep et la plaine de Ninive depuis2 000 ans et elles s’expriment et font leurs dévotions en araméen.Beaucoup de chrétiens ont tenté de quitter la Syrie, certains s’em-barquant dans de périlleuses traversées de la Méditerranée.

La brutalité de l’EI se manifeste par des décapitations accompa-gnées de guerres éclair contre des monuments et des objets anciens,ainsi que par la destruction d’églises chrétiennes et de mosquéeschiites. La chute de Palmyre survient après la destruction de la citéantique de Nimrud, en Irak, et la démolition des bouddhas de Ba-miyan, en Afghanistan, et des monuments soufis, au Mali. Dans unetentative d’éradication de la mémoire collective de l’humanité, legroupe EI détruit tout ce qui est « différent », tout en faisant cyni-quement la contrebande des antiquités qu’il épargne afin de financersa guerre.

EI s’attaque également aux autres musulmans de même qu’à d’au-tres confessions religieuses. Le groupe prétend qu’il s’agit là d’un sim-ple choc des civilisations, mais la manière dont il détruit tout ce quiest civilisé indique plutôt un affrontement opposant la civilisation àla barbarie. L’attaque terroriste perpétrée par l’EI en juin, où 38 tou-ristes ont été tués en Tunisie, ainsi que les atrocités commises par ail-leurs en France et au Koweït montrent bien jusqu’où la violence dugroupe peut aller.

DÉSORDRE ET PEURL’EI se décrit comme l’État islamique, mais le terme est mal approprié.Ce n’est certainement pas un État, et de nombreux spécialistes musul-mans mettent en doute la soi-disant règle islamique en vertu de laquelleles chrétiens sont forcés de se convertir ou de mourir. La même hainedes chrétiens est entretenue par d’autres groupes radicaux, des talibansà Boko Haram en passant par les terroristes d’Al-Shabaab.

En avril, par exemple, des militants islamiques affiliés à ce derniergroupe ont spécifiquement ciblé des chrétiens au Kenya, lors d’uneattaque à l’université Garissa où 147 étudiants ont perdu la vie.

Pour sa part, Boko Haram engendre le désordre et la peur au Ni-géria, ce qui s’est très clairement illustré en février 2014 par l’enlève-ment de jeunes filles et le meurtre en pleine nuit, alors qu’ilsdormaient, de 59 élèves d’une école à Buni Yadi, dans l’État de Yobe,au nord-est du pays. Le groupe a également bombardé des églises,tué des prêtres et ciblé d’autres chrétiens, malgré le fait que le gou-vernement dit combattre sérieusement Boko Haram. Ces terroristes,qui ont tué plus de 80 personnes lors d’attentats en juin, déclarentouvertement que leur objectif, dans un premier temps, « est d’éradi-quer les chrétiens de certaines parties du pays ».

Plus de 10 ans après la guerre civile au Soudan, la violence inces-sante a mené au déplacement massif de populations principalementchrétiennes, créant ainsi un grand nombre de réfugiés.

L’Érythrée, pays voisin du Soudan, est pour sa part la Corée duNord de l’Afrique, étant donné son régime parmi les plus répressifsau monde. Près de 18 pour cent des 200 000 immigrants entrés enEurope en 2014 provenaient d’Érythrée, selon le Haut-Commissa-riat des Nations Unies pour les réfugiés. En mai dernier, des manifestants se sont rassemblés à Londres pour souligner le

Un Syrien aide un enfant tandis que des milliers de réfugiés tentent defranchir la frontière avec la Turquie à Akçakale, le 14 juin. Cinq ansde guerre civile et d'attaques du groupe État islamique ont contraint 7,6millions de Syriens — près de la moitié de la population totale du pays— à fuir à l'étranger ou à se déplacer.

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13e anniversaire de l’imposition de sévères restrictions aux églises enÉrythrée, de la destitution et de l’assignation à résidence du patriarched’Érythrée, Abune Antonnios, et de l’emprisonnement de plusieursautres chrétiens. Certains chrétiens de l’Érythrée ont courageusementfui leur pays et se sont réfugiés en Libye, où ils ont été capturés parl’EI et décapités.L’Égypte a connu l’horreur en février alors que 21 de ses ressortis-

sants coptes qui travaillaient en Libye ont été décapités. Le présidentégyptien Abdel Fattah el-Sisi a appelé en 2015 à une « révolution re-ligieuse » afin de réexaminer les aspects de la doctrine islamique « qui font du monde entier notre ennemi ». Hélas, en dépit de cetappel au renouveau de l’islam, le « mépris de la religion » et les accu-sations de blasphème sont de plus en plus fréquents.Parmi les autres pays où les chrétiens, notamment, sont persécutés

pour leur croyance, il y a le Pakistan.Des politiciens britanniques ont soulevé le cas tragique de Nau-

man Masih, un jeune garçon de 14 ans, qui a été battu, torturé etbrûlé vif le 9 avril dernier à Lahore, après avoir été reconnu commeétant chrétien.À la fin de 2014, un couple chrétien pakistanais a été brûlé vif

dans un four par une foule de plus de 1200 personnes, tandis qu’unan plus tôt, 85 anglicans avaient été tués par une bombe alors qu’ilspriaient dans leur église, à Peshawar. Ces incidents faisaient suite àl’assassinat en 2011 du seul ministre chrétien que comptait alors legouvernement du Pakistan, Clement Shahbaz Bhatti. Personne n’aencore été arrêté pour ce crime.Le premier président du Pakistan, Muhammad Ali Jinnah, avait

déclaré à la création du pays, en 1947, que « les minorités, quellesque soient les communautés auxquelles se rattachent, seront proté-gées. Leur religion, leur foi ou leur croyance seront garanties [...] Ilsbénéficieront de cette protection pour leur religion, leur foi, leur vieet leur culture. »Pourtant, les minorités au Pakistan — y compris les trois millions

de chrétiens qui forment 1,5 pour cent de la population — ne sontaujourd’hui protégées d’aucune façon.

NOTRE COMMUNE HUMANITÉLes dirigeants mondiaux doivent promouvoir l’état de droit et pro-téger les minorités religieuses.

L’ONU, nos gouvernements occidentaux, les décideurs et les mé-dias doivent cependant d’abord mieux connaître ce qu’est une reli-gion. Lyse Doucet, correspondante en chef des informationsinternationales à la BBC, l’a dit : « Si on ne comprend pas le phéno-mène religieux — y compris les excès de la religion — il est très dif-ficile de bien comprendre notre monde. »L’idée que les nations apprennent à vivre ensemble, se respectant

mutuellement et se réjouissant dans la dignité de leurs différences,est au cœur de cet important défi. Cela signifie qu’il faut mettre l’ac-cent sur notre commune humanité ; promouvoir la possibilité pourles croyants de toute confession de témoigner de leur religion ; etpermettre à tous de contribuer ouvertement, d’égal à égal, à l’avan-cement de la société.Les programmes et interventions d’aide humanitaire doivent re-

fléter ces valeurs et s’employer à protéger les minorités, à assurer leursécurité et à garantir une vie décente à ceux qui tentent de fuir leurterre natale. Les pays peuvent exercer un « pouvoir modéré » — ouun pouvoir intelligent — dans leur manière de distribuer l’aide etd’y mettre fin, ou menacer d’y mettre fin, lorsque nécessaire — ainsique dans la façon dont ces valeurs sont partagées par le truchementde l’éducation et des médias.L’enjeu immédiat et primordial demeure la situation critique des

chrétiens au Moyen-Orient. La communauté internationale doit fairepreuve de plus de cohérence, elle qui dénonce certains pays qui sup-priment leurs minorités tout en épargnant certains autres qui soutien-nent pourtant financièrement le djihad. Les puissances occidentalesdonnent dans l’hypocrisie lorsque leurs intérêts commerciaux condi-tionnent leurs réponses face aux violations des droits de la personne.Néanmoins, il ne s’agit pas ici seulement d’un conflit entre chré-

tiens et musulmans. La persécution religieuse sévit partout dans lemonde, et les responsables devraient être traduits en justice. Les troisreligions abrahamiques — le judaïsme, le christianisme et l’islam —doivent se demander sérieusement ce qu’elles peuvent faire pour re-médier au problème — et ainsi devenir des agents de transformationen matière de gestion de conflit, de réconciliation et d’apaisement.Les grandes religions peuvent-elles inciter leurs adeptes à être des ar-tisans de paix, des bâtisseurs de paix, des protecteurs des minoritéset des agents de pluralisme, de tolérance, de respect mutuel et demaintien de l’état de droit ?Les pays doivent faire de la cause de ceux qui souffrent à cause de

leur religion ou de leur croyance la grande cause de notre époque.Les chrétiens, les juifs et les musulmans qui ont le privilège de vivredans des sociétés libres doivent combattre la froide indifférence ets’élever pour défendre l’humanité.♦

LORD DAVID ALTON, professeur d’études sur la citoyenneté àl’université John Moores de Liverpool et ex-membre de la Cham-bre des Communes du Parlement britannique, a été nommé à laChambre des Lords en 1997. Il s’exprime régulièrement sur les en-jeux liés aux droits de la personne et à la liberté religieuse.

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Un Nigérian se recueillait le 29 mars en l’église catholique Saint-Charles, àKano, là même où une bombe avait été lancée en 2014 par des insurgés dugroupe Boko Haram.

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ALABAMAR. EVAN PARRISH

ALASKARONALD L.

REINHARDT SR.

ALBERTAW. CHARLES RUSSELL

ARIZONALAURENCE J. BECKER

ARKANSASADRIAN E.

DOMINGUEZ

BRITISH COLUMBIAARCIE J. LIM

CALIFORNIAEDWARD P. HUESTIS

COLORADOJAMES D. CAFFREY

CONNECTICUTTHOMAS J. VITA

DISTRICT OFCOLUMBIA

TIMOTHY M. SACCOCCIA

DELAWAREBARRY E. SWAIN

DOMINICAN REPUBLICROBERT H.

CAMPUSANO-PEREZ

FLORIDADONNIE GOOLESBY SR.

GEORGIAMARK J. McMULLEN

GUAMDAVID S. DUENAS

HAWAIISTEPHEN D. LOPEZ

IDAHOKERRY M. HENNESSY

ILLINOISWILLIAM L. DOERFLER

INDIANASCOTT C.

CUNNINGHAM

IOWAJON C. ALDRICH

KANSASPATRICK D.

WINCHESTER

KENTUCKYFRANCIS J. SHAY

LOUISIANAVERNON F. DUCOTE

LUZON NORTHJOSE C. REYES JR.

LUZON SOUTHRAMONCITO A. OCAMPO

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MAINEDAVID J. ROY

MANITOBAKARL J. BROSCH

MARYLANDSTEPHEN J. ADAMCZYK

MASSACHUSETTSRUSSELL A. STEINBACH

MEXICO CENTRALGERARDO D.

CARSTENSEN-VELÁZQUEZ

MEXICO NORTHEASTANGEL A.

MALDONADO-PÉREZ

MEXICO NORTHWESTJUAN MANUEL ALVAREZ-

DEL CASTILLO

MEXICO SOUTHJOSÉ ANTONIO

FERNÁNDEZ-FERNÁNDEZ

MEXICO WESTSALVADOR

ROJAS-HERNÁNDEZ

MINDANAOREYNALDO C. TRINIDAD

MICHIGANROBERT W. FOX

MINNESOTAJOSEPH M. KONRARDY

MISSISSIPPIMARION J. McCRAW II

MISSOURIKEITH A. MILSON

MONTANASTEVEN P. ZACHMANN

NEBRASKAANTHONY W. HERGOTT

NEVADAGREGORY A. SPRIGG

NEW BRUNSWICKRONALD OUELLETTE

NEWFOUNDLANDAND LABRADOREMILE J. CABOT

NEW HAMPSHIREWAYNE P. GRIFFIN

NEW JERSEYBRUCE E. DeMOLLI

NEW MEXICORICHARD J. ESPINOSA

NEW YORKROBERT D. WEITZMAN

NORTH CAROLINACOLIN R. JORSCH JR.

NORTH DAKOTABRENT J. MIKKELSEN

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NOVA SCOTIAGEORGE M.

MCCORMACK

OHIOROBERT F. COLLINS JR.

OKLAHOMAROBERT L. MELKO

ONTARIOALAIN E. CAYER

OREGONROBERT J. KISH JR.

PENNSYLVANIASTANLEY A. GLOWASKI

POLANDANDRZEJ ANASIAK

PRINCE EDWARDISLAND

LLOYD E. KELLY

PUERTO RICOMIGUEL A.

VIDAL-LUGO

RHODE ISLANDPETER N. LENTINI

QUÉBECRICHARD DESROCHERS

SASKATCHEWANDENIS A. F. CARIGNAN

SOUTH CAROLINAFRANKLIN L. DAVIS

SOUTH DAKOTATHADDEUS R. LIEBIG

TENNESSEESTEPHEN B. COMM

TEXASTERRY L. SIMONTON

UTAHJERALD P. HANTEN

VERMONTPETER M. LARAMIE

VIRGINIASTEPHEN P. RASCHKE SR.

VISAYASANTHONY P. NAZARIO

WASHINGTONEDDIE L. PARAZOO

WEST VIRGINIAGERALD P. SOMAZZE

WISCONSINRONALD F. FAUST

WYOMINGJOHN E. BENEDIK JR.

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NOUVELLE CHAPELLELe conseil 4637 Excmo. Sr.Obispo Cazarez y Martínezde Sahuayo, Mexique Cen-tral, a transformé un espaceinoccupé de la salle du conseilen une chapelle, en l’honneurdu Bienheureux José Sánchezdel Río. Les Chevaliers ontlevé plus de 125 000 pesos(soit 9200 dollars) pour leprojet et ils ont consacré 1200heures à la construction de lachapelle. Le nouvel espace deprière est ouvert au public etprofitera à plus de 100 fa-milles des environs.

DES CHANDAILSPOUR LES VÉTÉRANSL’assemblée Father John T.Dewan de Fort Washington,

au Maryland, a donné 35survêtements et 35 paires dechaussettes au centre pour vé-térans Charlotte Hall. LesChevaliers avaient appris quele centre avait besoin de vête-ments chauds en vue desmois d’automne et d’hiver.

PLANTATION DE BAMBOUS

Le conseil 6704 Cauyayan(Luçon), en partenariat avecle Bureau de l’environne-ment et des ressources natu-relles du gouvernement, aplanté des bambous le longdes rives d’une rivière localepour protéger les zones en-dommagées par la déforesta-tion et empêcher l’érosion dusol. Le conseil a placé les

bambous sur trois sites diffé-rents et a planté au total 200jeunes plants le long de la ri-vière Cagayan.

COLLECTE DUCASQUE

Le conseil 8600 St. Mary ofSorrows de Fairfax, en Virgi-nie, a organisé une « collectedu casque » au profit de l’ar-chidiocèse aux Armées améri-caines. Les Chevaliersattendaient avec un casquemilitaire à la fin de la messe,encourageant les paroissiens àfaire don de 1600$ à l’archi-diocèse militaire.

LE SPECTRE COMPLET

Le conseil 2188 St. ThomasMore de Westwood a été lecommanditaire principal d’unmarchethon au profit duSpectrum for Living (Spectrepour la vie) du nord et ducentre du New Jersey. LesChevaliers ont aidé à installeret à démonter les installationset ils ont grillé des chienschauds pour les 600 partici-pants. Le marchethon a réuni41 000$ au profit des adultesatteints de déficiences intel-lectuelles et cet argent serviraà leur offrir un logement dequalité, des soins à domicile etdes services cliniques.

CROIX REPEINTELe conseil 6595 Father Eu-gene O’Leary de St. John, auNouveau Brunswick, a re-peint la croix sur le clocher del’église St. Anne de GlenFalls. Un verrier local a prêtésa nacelle pour monter sur letoit et le conseil a fourni toutle matériel.

MARCHE CONTRE LA FAIM

Le conseil 7591 Father Ro-bert G. Smith de Vassar/Mil-lington, avec les paroissiens

Les membres de l’équipe de soccer mixte de l’Académie HolyCross, les « Crusaders » (les Croisés) se battent pour le ballonlors d’un match de la saison 2014-2015. Quand des repor-tages sur les persécutions violentes faites aux chrétiens et auxautres minorités en Irak ont commencé à circuler l’été dernier,l’équipe de soccer de Holy Cross a décidé qu’elle voulait aiderles réfugiés de manière tangible en levant de l’argent pourchaque but marqué pendant la saison. Le premier parrain del’équipe a été le conseil 473 E. Bart Hanifin d’Oneida, dansl’état de New York, qui s’est engagé à faire don de 25$ pourchaque but marqué. Sachant que le Conseil suprême avaitcréé un fonds pour aider les réfugiés, d’autres donateurs sesont joints à l’initiative. À la fin de la saison, les « Crusaders »avaient marqué 58 buts et ont réuni 3325$ au profit du Fondsde secours pour les réfugiés chrétiens.

de l’église St. Frances XavierCabrini, ont participé à lamarche interreligieuse contrela faim CROP. Les partici-pants ont réuni plus de6800$ pour soutenir lesbanques alimentaires localeset les initiatives contre la faimà l’étranger.

MISE EN PLACE D’UN PANNEAU D’AFFICHAGE

Le conseil 10341 St. Hubertde Marienville-Crown, enPennsylvanie, a installé unpanneau d’affichage inter-changeable à double face lelong de l’autoroute 66 àCrown, près de l’église St.Mary. Les Chevaliers ont ob-tenu l’autorisation des pro-priétaires du terrain pourfaire mettre ce panneau indé-finiment, et ils ont aussi sur-veillé sa planification et saconstruction.

DÉMÉNAGEMENTD’UNE VEUVE

Le conseil 9458 Father Ro-bert Kennedy de Milledge-ville, en Géorgie, a aidé uneveuve à déménager après son

Les membres du conseil7045 Antonio Rodriguez Me-nendez d’Yauco, au PortoRico, remettent un panier denourriture à une famille dému-nie de la communauté. LesChevaliers ont donné des pa-niers de nourriture remplis dedenrées de base comme despâtes et du café, au profit dedeux familles.

CHEVALIERS À L’ŒUVRE

CHEVALIERS L’ŒUVRE ÇÀ ET LÀ DANS L’ORDREÀ

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

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accident vasculaire cérébral.Les Chevaliers se sont portésbénévoles pour peindre etpréparer la nouvelle maisonde la dame avant de déména-ger ses affaires.

FACE À LA MERÀ la demande du membre duconseil, le diacre Patrick La-point, directeur du centrepour les marins Stella Marisde Lake Charles, en Loui-siane, les membres du conseil3015 Sulphur sont allés aucentre pour mettre un mât dedrapeau. Géré par l’Apostolatde la Mer, le centre s’occupede marins, de pêcheurs et deleurs familles.

RENCONTRE ET ÉCHANGE

Le conseil 12067 St. FrancisXavier de Mississauga, enOntario, et la Ligue desfemmes catholiques ont co-parrainé une soirée « Rencon-tre et échange » à l’église St.

CONFECTION DESANDWICHES

Deux fois par mois, lesmembres du conseil 3600Msgr. John F. Callahan deWest Hartford, au Connec-ticut, retrouvent des béné-voles qui confectionnent dessandwiches pour les livreraux ministères The House ofBread (La maison du pain).Les Chevaliers servent ledîner au centre et livrent lesrestes des sandwiches auxpauvres et aux sans-abris dufoyer avoisinant ImmaculateConception.

« LE TRIANGLE DE BARONE »

Le conseil 14269 St. Ber-nard de Brooklyn, dansl’état de New York, parraineun petit parc appelé « TheBarone Triangle » depuisqu’il est tombé en ruine. Leparc de Brooklyn honoreCosmo L. Barone, un rési-dent depuis toujours de Ber-gen Beach, qui était membredes Chevaliers de Colomb etqui est décédé pendant laguerre du Vietnam. Pourcouronner la restauration dutriangle, les Chevaliers ontparrainé une cérémonie

Francis Xavier pour aider àréduire la dette de la paroisse.La soirée a rapporté plus de2100$ qui serviront à payerl’hypothèque de l’église.

FORMATION AU DIACONAT

Le conseil 3118 Our Lady ofFatima de Fergus Falls, auMinnesota, a parrainé un dé-jeuner au profit de CraigStich, un paroissien de l’égliseOur Lady of the Lakes deBattle Creek qui fait desétudes pour devenir diacre.La rencontre a rapporté prèsde 900$ pour aider Stich avecses études.

COUVERTURES POUR BÉBÉS

Le conseil 14586 FatherHecker de l’Université GrandValley State d’Allendale, auMichigan, a travaillé avecGVSU Students for Life (Étu-diants pour la vie) pour fairedes couvertures pour bébésau profit d’un centre d’aideaux femmes enceintes dans larégion de Grand Rapids.

MÉDIA POUR L’INSTRUCTION

RELIGIEUSELe conseil 4112 St. Victor deSan Jose, en Californie, aacheté deux téléviseurs et deuxlecteurs DVD pour sa paroissequi serviront aux classes d’ins-truction religieuse.

VÉLO ADAPTÉÀ la demande d’Elijah etd’Angie Daley, le conseil1580 Highland (Illinois) alevé 4000$ pour l’achat d’unvélo adapté aux deux enfantsde la famille Daley. Les ju-meaux de six ans Elijah et Ka-dence sont nés avec 15semaines d’avance et avec desévères déficiences intellec-tuelles et de gros problèmesde santé. Le vélo adapté per-mettra aux deux enfants dedévelopper leur motricité.

Les membres du conseil 12791 Our Lady of Hope de PotomacFalls, en Virginie, se préparent à tirer un avion de Federal Ex-press sur la piste de l’aéroport Dulles International en faveur desOlympiques spéciaux. L’équipe des C de C a levé 1500$ en ti-rant l’avion.

Joseph Robenhymer (tout àdroite) du conseil 5295 PopePius XII de Narragansett, auRhode Island, déploie unebannière des Chevaliers deColomb au sommet de lamontagne Katahdin dans leMaine, avec l’aide de latroupe n°1 des Scouts deNarragansett. Le conseils’est associé aux Scoutspour organiser des randon-nées dans toute la NouvelleAngleterre. Dernièrement,les Chevaliers et les Scoutssont partis camper et enrandonnée pendant cinqjours à l’extrémité nord dusentier des Appalaches.

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consacrant un mât de dra-peau qui a été installé enl’honneur de Barone.

« RAYON DE SOLEIL »Le conseil 12905 St. Margue-rite d’Youville de Lawrence-ville, en Géorgie, est àl’initiative d’une collecte devêtements, de jouets et d’arti-cles ménagers au profit de lapetite ville Crawfordville(575 habitants), dont 30pour cent des familles viventen dessous du seuil de pau-vreté. Après des semaines decollecte, une caravane de vé-hicules remplis de boîtes et desacs est venue livrer les arti-cles à Sunshine House (Mai-son Soleil) , qui propose desservices de garderie aux fa-milles démunies.

RESTAURATIONAPRÈS UN INCENDIELe conseil 11842 ImmaculateConception de Butuan City,Mindanao, a aidé les rési-dents d’une communautévoisine dont les maisons ontété endommagées et détruiteslors d’un feu récent. Lesmembres du conseil ont aidéavec les réparations, le net-toyage et la reconstruction.

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CHEVALIERS À L’ŒUVRE

OFFICIAL AUG. 1, 2015:To owners of Knights of Columbus insurance policies and persons

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Un Chevalier universitaire fait partiede l’équipe qui a conçu l’autel papal

UN CHEVALIER DE COLOMB universitaire fait partie de l’équipe de troispersonnes qui a conçu l’autel gagnant qui sera utilisé pendant la messe en pleinair du pape François à Washington, D.C., le mois prochain.Matthew Hoffman, étudiant en architecture à l’Université catholique d’Amé-

rique et membre du conseil 9542 de CUA, a créé le design gagnant avec sescoéquipiers Ariadne Cerritelli de Bethesda, au Maryland, et Joseph Taylor d’El-dersburg, au Maryland. « C’est un grand honneur, étant si jeune et étudiant, d’avoir eu la possibilité

de concevoir quelque chose qui sera utilisé publiquement, et particulièrementpour une personne si importante, a déclaré Hoffman. Je me considère commeun catholique dévoué, et concevoir quelque chose qui sera utilisé par le pape vaau-delà de mes espérances. »La conception de l’autel, de l’ambon et d’autres pièces du mobilier liturgique,

qui a été dévoilée à l’Université catholique le 2 juin, présente des voûtes dans lestyle romano-byzantin du sanctuaire national et se compose de deux types demarbre qui sont assortis aux piliers intérieurs de l’église. Un symbole placé aucentre de l’autel rendra hommage à Marie, à qui le sanctuaire est dédié.Lors de la cérémonie de dévoilement, le cardinal de Washington Donald W.

Wuerl a remercié les étudiants en architecture d’avoir fait un autel que des mil-lions dans le monde pourront voir quand le pape François célèbrera la messe àWashington.« Merci de nous rappeler que tout ce que nous faisons, nous le faisons pour

la gloire de Dieu, » a-t-il dit.La messe papale sera célébrée le 23 septembre. Dix-huit équipes d’au moins

deux étudiants ont participé à la compétition du design, qui était parrainée parl’archidiocèse de Washington et le sanctuaire national. C’est la deuxième foisque des étudiants de l’Université catholique ont conçu des meubles pour lavisite d’un pape à Washington (pour la visite du pape Benoît XVI en 2008).

— Reportage de Zoey Di Mauro, via Catholic News Service, et de Patrick Scalisi

Matthew Hoffman, deuxième en partant de la droite, avec sa coéquipièreAriadne Cerritelli lors de la présentation du gagnant du design de l’autel papalpour la visite du pape aux États-Unis le mois prochain. On y trouve égalementJohn Garvey, président de l’Université catholique d’Amérique, Mgr WalterRossi, recteur de la basilique du Sanctuaire national de l’Immaculée Concep-tion et le Cardinal Donald W. Wuerl de Washington.

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JOIGNEZ LES AMIS DEL’ABBÉ MCGIVNEY

Écrire en lettres d’imprimerie, S.V.P. :

NOM

ADRESSE

VILLE

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Complétez le bulletin-réponse et envoyez-le à :The Father McGivney Guild, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326, USA Ou adhérer par Internet :www.fathermcgivney.org.

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ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTREENVOYÉES PAR COURRIEL À [email protected] OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.

Mari Fisher (à droite) serre John Tecklen-burg dans ses bras devant la salle du conseilRev. P.N. Lynch 704 à Charleston, Carolinedu Sud. Le conseil a figuré parmi plusieursentreprises et groupes civiques qui avaientdéployé de grandes banderoles devant leursétablissements en signe de solidarité avecl’Église Emanuel AME, à la suite d’une fu-sillade qui y a fait neuf morts le 17 juin.

Construire un monde meilleur

un conseil à la fois.

Chaque jour, les chevaliers à travers le mondeont la possibilité de faire une différence, quece soit à travers le service à la communauté, lacollecte de fonds ou la prière. Nous célébronschaque et tout chevalier pour sa force, sa com-passion, et son dévouement à vouloirconstruire un monde meilleur.

CHEVALIERS DE COLOMB

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KEEP THE FAITH ALIVE

PLEASE, DO ALL YOU CAN TO ENCOURAGE PRIESTLY AND RELIGIOUS VOCATIONS. YOUR PRAYERS AND SUPPORT MAKE A DIFFERENCE.

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GARDER LA FOI VIVANTE

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« DIEU COMMU-NIQUE SOUVENT

PAR DES VOIESORDINAIRES. »

J’ai grandi dans une petite ville au centre del’État de Washington où je n’avais pas accès àune école catholique, mais j’ai réussi à mieuxconnaître ma foi grâce à ma communauté,soucieuse de partager son amour pour Dieu,pour la famille et pour le prochain.

Je me souviens, étant enfant, m’être demandési Dieu allait m’appeler. Je ne pouvais alorsguère imaginer que Dieu me parlait déjà à tra-vers le prêtre de ma paroisse qui m’a préparépour ma première communion, ainsi que parde nombreuses personnes qui partageaient leurfoi vivante avec moi. Dès le moment où je mesuis consacré à Marie, dans mon jeune âge, jesavais que la Mère de Dieu était à mon côté etelle me protégeait.

Après l’université, j’ai été enseignant dans unvillage esquimau de l’ouest de l’Alaska, et c’estlà que j’ai discerné ma vocation. J’ai découvertque si une vocation religieuse est quelque chosed’extraordinaire, Dieu communique souventcet appel par des voies ordinaires, par exempleà travers une foi partagée avec autrui. C’est cettebénédiction qui a amené mon cœur à s’ouvrir.

PÈRE SEAN MORRRIS, OMV

Oblats de la Vierge MarieVenice, Floride

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