Colloque lille2017 sequence8-4-caractérisation-biofilm-canalisations-élevage-volaille_dennery_fr

Caractérisation du biofilm dans les canalisations d’élevage de volaille, et évaluation de l’effet de purges

sur la maitrise du biofilm et de la qualité de l’eau.

DENNERY GaëlleChambre régionale d’Agriculture des Pays de la Loire / ITAVI . France.

Lille - 22 au 24 février 2017Bâtiments d’Elevage de demain : construire l’avenir 2

Sommaire

1. Introduction2. Matériels et Méthodes3. Résultats 4. Discussions


L’eau : un intrant majeur en élevage de volailles

Cooling, brumisation


Qualité d’eau : pas de réglementation mais des recommandations humaines

ParamètresPhysico-chimiques Préconisations

pH 5,5 < pH < 6,5Dureté (TH) 10 à 15 °FFer ≤ 0,2 mg/lManganèse ≤ 0,05 mg/lNitrates ≤ 50 mg/lNitrites ≤ 0,1 mg/lMatières organiques ≤ 2 mg/l

Paramètres bactériologiques

Préconisations (germes par volume

d'eau prélevé)Germes totaux

à 22 °C ≤ 100 (dans 1 ml)à 37 °C ≤ 10 (dans 1 ml)

Coliformes totaux 0 (dans 100 ml)

E. Coli fécaux 0 (dans 100 ml)Entérocoques intestinaux 0 (dans 100 ml)

Bactéries sulfito-réductrices 0 (dans 20 ml)

Le biofilm : un dépôt inévitable ?

• Dépôts organiques (résidus de produits), souvent mêlés à des dépôts minéraux (tartre, fer, manganèse,…), vont favoriser le développement de germes (bactéries et champignons).

• L’ensemble constitue un film gras au toucher recouvrant les parois des canalisations.


Germes résistants

Tartre

Résidus de produits

Dépôts de fer /manganèse

Mycélium

Biofilm invisible

Schéma d’une coupe transversale d’une canalisation recouverte de biofilm.


Maitrise de la qualité de l’eau

• Protocole de nettoyage et désinfection à chaque vide sanitaire.

• Mise en place de traitements de l’eau en amont du bâtiment, à adapter en fonction des indicateurs de l’analyse d’eau.

• Suivi régulier du fonctionnement du traitement et de la qualité de l’eau en bout de ligne d’abreuvement.

Ajout d’une base forte :Elimination des dépôts organiques

Rinçage à l’eau claire sous pression (1 à 2 bar)

Ajout d’un acide fort :Elimination des dépôts minéraux


Désinfection avec un produit homologué (chlore, iode, peroxyde et acide péracétique.)



L’état des lieux

• Aujourd’hui environ 50% des eaux sont satisfaisantes bactériologiquement

• Le biofilm est associé à une qualité d’eau dégradée, et peut représenter une source de recontamination possible.

• Son élimination régulière est fortement recommandée.


Purge sous pression des canalisations ?

• La réalisation de purges présente plusieurs intérêts : – Pas d’utilisation d’intrants biocides– Possibilité de l’automatiser pour diminuer le temps

d’astreinte– Mais quelle efficacité sur le biofilm et la qualité de l’eau ? – Quels coûts pour l’éleveur ?

Matériel et Méthode


J1 J4 J7 J10 J20 J28

Caméra endoscopique Analyse B. et PC eau forage + sas + BL

Caméra endoscopique Prélèvement fientes Analyse B. eau BL

Caméra endoscopique Prélèvement fientes

Mesure de l’évaluation de l’effet de la purge de l’eau sur sa qualitéElevage poulet de chair standard

J14

JX JX

Faire tourner la fibre sur elle-même pour orienter l’angle de la

caméra

Il est conseillé de filmer à contre sens du courant.

Matériel et méthodes

• 7 lots suivis dans 5 bâtiments, équipés de pipettes, de deux marques différentes. • 3 élevages équipés en partie de systèmes de purges automatiques


Elevage A (1 bat. E - 1 lot de poulets

lourds)

Durée : 45 sec. par ligne.

Fréquence : S1 : 6/jr, S2 : 4/jr, puis 2/jr

jusqu’à la fin du lot.

Elevage B (2 bat. T/E - 2 lots de

poulets standards)

Durée : 2 min par ligne

Fréquence : 1/jr pdt10 j. puis uniquement après administration

de produits.

Elevage C (2 bat. T/E - 1 lot de

poulets exports)

Durée : 10 min. par ligne

Fréquence : 1/jr a partir de J3

Grille de caractérisation du biofilm

• 3 types d’observations ont été définis à partir de la diversité des situations rencontrées :

– le niveau de colonisation du biofilm caractérisé par la surface à l’intérieur des canalisations recouverte par le biofilm et l’épaisseur du biofilm. Cet indicateur est peut-être le plus important.

– L’arrière des pointeaux de pipettes par rapport au sens de circulation de l’eau. Cela correspond à une zone difficilement nettoyable car à l’abri de la pression lors des purges et rinçages.

– La présence de particules de biofilm en suspension dans l’eau qui s’écoule.

• 3 catégories définies par le niveau bas et haut observé, avec une situation intermédiaire.


Mise au point d’un protocole d’observation répétable

• Rentrer lentement la fibre optique dans la canalisation en bout de ligne, sans couper l’eau.

• Ce faisant, observer les éventuelles particules en suspension dans l’eau.

• Le plus loin possible (longueur du câble), observer l’angle à l’arrière du pointeau de pipette le plus proche.

• Enfin retirer lentement la caméra en observant les parois et l’éventuelle trace laissée dans le biofilm par la caméra pour estimer son épaisseur ainsi que la répartition du biofilm à l’intérieur de la canalisation. »


Les résultats


Santé Animale : Fientes Humides et Mortalité

• Amélioration du taux de fientes humides.

• Des problèmes sanitaires sont survenus sur 2 lots témoins sur 3 et 2 lots tests sur 4.

• Le taux de mortalité moyen des lots témoins (4,77% ± 5,7%) est en moyenne plus élevé que les lots tests (1,81% ± 1,1%).

• On ne peut donc pas conclure à une amélioration de la santé animale en lien avec la réalisation ou non de purges.

Evolution moyenne du taux de fientes humides (% FH) avec ou sans purges


Evolution du biofilm


Qualité du nettoyage et désinfection impacte la

présence de biofilm.

Qualité du nettoyage et désinfection impacte la

présence de biofilm.

Des purges régulières ralentissent le développement du biofilm, mais ne

le suppriment pas.

Des purges régulières ralentissent le développement du biofilm, mais ne

le suppriment pas.

Qualité bactériologique de l’eau

• Une eau était considérée comme non satisfaisante (score 1) si au moins deux des critères bactériologiques dépassaient les préconisations habituelles. Le cas échéant le score 0 était attribué pour satisfaisant.

• Les lots témoins ont globalement tendance a avoir une qualité d’eau plus détériorée que les lots essais, notamment lors de la phase du démarrage (0-10j)


Fréquence des purges

Evolution des scores de colonisation du biofilm selon la fréquence de purges


Fréquence élevée de purge limite le développement du

biofilm

Fréquence élevée de purge limite le développement du

biofilm

Volume d’eau utilisé

Volume total d’eau utilisé par lot selon les pratiques de purges, ramené à un bâtiment de 1500 m² - 33 j.


Fréquence élevée n’est pas synonyme de

consommation élevée. Dépend de la durée de la

purge.

Fréquence élevée n’est pas synonyme de

consommation élevée. Dépend de la durée de la

purge.

Pour résumer


A retenir


Pour aller plus loin

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESAviagen Turkeys, Guide d’élevage dinde de chair, BUT Nicholas, 24pBarton L.T., 1996, Poultry Science 75:854-856Bostvironnois C., 2003, Journées de la recherche CunicolesDennery G., Dezat E., Aubert C., 2012. L’eau en élevage avicole, une consommation maitrisée.Guérin JL., Balloy D., Villate D., 2011, Maladies des Volailles, Ed. France AgricoleITAVI, Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, 2007, Eau de boisson en élevage avicole. ITAVI, Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, 2010, Eau de boisson en élevage avicoleMINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SOLIDARITÉS, Arrêté du 11 janvier 2007, NOR : SANP0720201A.Venne D., 2009, Bull. Acad. Vét. France - Tome 162 - N°3


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