Agrément N° 2001 – 002 du 25 octobre 2001 Vente dirigée par Pierre Mothes

Communiqué de presse Paris

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Collection Jean-Arnold Schoofs

Les grands maîtres de la bande dessinée

Edgar P. Jacobs, Le rayon U, 1944 (estimation : 50.000-60.000 €) Paris, septembre 2015 – Après le succès de la vente Bande Dessinée du printemps dernier*, Sotheby’s est heureuse de disperser, le 24 octobre prochain, l’une des plus grandes collections de bande dessinée au monde : celle du bédéphile belge Jean-Arnold Schoofs. Depuis sa première acquisition au début des années 1980, le collectionneur n’a cessé d’aller à la rencontre des maîtres de la bande dessinée, dénichant de nombreux trésors à la source. Hergé, Foster, Franquin, Gottfredson, McCay, Jacobs, Peyo… La maison dévoile aujourd’hui 132 lots dont quelque 60 planches originales des plus grands auteurs du genre, européens et américains, retraçant l’épopée du Neuvième Art. « J’ai voulu garder jusqu’à présent les grands anciens de la bande dessinée, qui pour moi resteront dans la mémoire collective. Ces maîtres, devenus introuvables, m’ont toujours attiré pour leur qualité graphique et leur dimension historique. Leur œuvre restera. Aujourd’hui, je ressens le besoin de revenir à l’origine de ma collection, c’est-à-dire les grands dessinateurs modernes, en particulier Hermann » Jean-Arnold Schoofs.

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Jean-Arnold Schoofs se pique de bande dessinée en 1955, lorsque ses parents lui offrent Le crabe aux pinces d’or d’Hergé. C’est le début d’un engouement que le cours des années ne parvint pas à émousser. Adolescent, il se passionne pour les auteurs contemporains : Hermann, Moebius, Loisel, Rosinski, Bilal… Il acquiert sa première planche au début des années 1980. Employé dans les assurances la semaine, occasionnellement champion de bridge, il dédie ses week-ends à la recherche d’originaux, sillonnant les routes belges, françaises ou suisses, frappant directement à la porte des auteurs. Outre une relation privilégiée avec certains artistes, il tire de ces virées un avantage indéniable : c’est à lui que revient la primeur de choisir les plus belles planches, devançant toute autre convoitise. Il édifie ainsi sa prodigieuse collection, accumulant des centaines de planches originales et des albums de première édition. Saturés d’images devenues mythiques, les murs de sa maison racontent l’œuvre de toute une vie, l’une des plus grandes collections de bande dessinée au monde. Les soixante planches originales présentées lors de cette vente sont signées des pères fondateurs du Neuvième art, essentiellement des pionniers de la bande dessinée. Le catalogue réunit ainsi les humoristes américains du début du XXe siècle, les réalistes américains des années 1930 et 1940, et les auteurs européens de l’immédiat après-guerre. Seules exceptions : une double planche d’Hergé de l’entre-deux-guerres, époque à laquelle l’auteur oeuvrait seul ; et une planche simple de Morris datant des années 1970. Jean-Arnold Schoofs fut parmi les premiers collectionneurs à s’intéresser autant aux artistes européens qu’aux américains. Dans la foulée des séries franco-belges dont il est adepte, il traque donc les pièces historiques outre-Atlantique. Si la plupart des noms présents au catalogue sont aujourd’hui entrés dans l’histoire de la bande dessinée, des auteurs devenus confidentiels pour le grand public, mais ayant participé avec force au développement du Neuvième art, y figurent également. Pour Jean-Arnold Schoofs, collectionneur exigeant, amateur de dessin et fin connaisseur, seule la qualité est déterminante dans l’acquisition d’une œuvre : « Personnellement je préfère une très belle planche de Remacle à une planche moyenne d’Hergé », explique-t-il dans la préface du catalogue. Une démarche intransigeante qui confère tout son prestige à cette collection très attendue des passionnés. Planches européennes Parue dans Le Petit Vingtième en 1939, une double planche exceptionnelle du Sceptre d’Ottokar par Hergé (estimation : 600.000-800.000 €), constitue le lot phare de la collection. Savamment construite, elle fait résonner chaque case, toutes dotées d’une composition parfaite. On y voit l’avion de Tintin amorçant une chute vertigineuse, dont la fulgurance est traduite par le tracé énergique de la ligne claire. Le trait régulier d’Hergé, qui atteint ici une épure magistrale, est contrebalancé par le bleu clair, presqu’onirique, de l’aquarelle. Dans une veine plus humoristique, les amateurs apprécieront une planche issue de la série francophone la plus populaire de tous les temps, Astérix et Cléopâtre (estimation : 200.000-250.000 €). Avec un Goscinny désopilant et un Albert Uderzo au sommet de son art, transcendant le mouvement de son coup de crayon reconnaissable entre tous. * La vente du 7 mars 2015 avait totalisé 3.9 M€ avec 85 % de lots vendus en valeur et 24 records

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EDGAR P. JACOBS (1907-1983) BLAKE ET MORTIMER - LA MARQUE JAUNE Encre de Chine sur papier Planche 42 - Tintin n° 20 - 19 mai 1954 45 x 34,2 cm (papier) - 40 x 30 cm (dessin) Estimation : 120.000-150.000€ Extraite de la mythique Marque Jaune, cette poursuite entre un taxi réquisitionné par Mortimer et le véhicule du sulfureux Guinea Pig éblouit par sa composition. Le dessin jacobsien explose dans les dernières cases, théâtrales et emphatiques. Toujours d’E.P. Jacobs, et antérieurs à Blake et Mortimer, citons une

planche du Rayon U, de 1944 (estimation : 50.000-60.000 €), exécutée en couleurs, chose inédite pour l’époque. Certains personnages de la scène réapparaîtront quelques années plus tard sous des noms différents dans la célèbre série de l’auteur, Blake et Mortimer. ANDRÉ FRANQUIN SPIROU ET FANTASIO, LES PIRATES DU SILENCE Encre de Chine sur papier Planche 24 - Spirou n° 938 - 12 avril 1956 (Dupuis - 1958) 47,8 x 33,2 cm (papier) - 42 x 28,3 cm (dessin) Estimation : 200.000-250.000€ Dans le reste de cette scène des Pirates du silence, l’une des grandes aventures de Spirou et Fantasio, le génial Franquin, assisté de Will pour les décors, donne libre cours à son amour du design et des voitures. Franquin y introduit Marsupilami, réunissant sa « famille » dans une voiture des années 1950.

JEAN GRATON MICHEL VAILLANT, LE PILOTE SANS VISAGE Encre de Chine sur papier Planche 30 - Tintin n° 15 - 16 avril 1959 (Lombard - 1960) 51 x 36,2 cm (papier) - 45 x 34 cm (dessin) Estimation : 12.000-15.000€ Cette planche comblera assurément les amateurs de F-1 et du circuit de Monaco ! Issue du Pilote sans visage, l’un des albums mythiques de la série Michel Vaillant, elle concentre tout le savoir-faire de Jean Graton, grand dessinateur de voitures de course. Vitesse, suspense haletant, lignes vintage des voitures d’époque… La mise en scène virtuose se

déploie dans un décor somptueux.

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PEYO JOHAN ET PIRLOUIT, L’ANNEAU DES CASTELLAC Encre de Chine sur papier Planche 30 - Spirou n° 1181 - 1er décembre 1960 (Dupuis - 1962) 43,5 x 32 cm (papier) - 39,2 x 28 cm (dessin) Estimation : 80.000-100.000€ Tout l’art de Peyo, conteur hors-pair, s’exprime dans cette planche : humour, sens de la narration, précision des dessins. Chaque personnage est brillamment représenté, suggérant un sens aigu du détail. Planches américaines

WINSOR MC CAY LITTLE NEMO Encre de Chine sur papier (Sunday Page - 9 janvier 1910) 72,5 x 57,3 cm (papier) - 70,6 x 55,6 cm (dessin) Estimation : 40.000-50.000€ Nous retrouvons le style de Winsor McCay, empreint d’une grâce inimitable. Tout comme chez Hergé, la ligne graphique, d’une rare élégance, hypnotise le regard. Indémodable et visionnaire, McCay a créé une œuvre onirique pour des lecteurs de tous âges. Maître du dessin, mais aussi du rythme, il alterne petites images carrées et larges cases verticales.

ALEX RAYMOND FLASH GORDON Encre de Chine sur papier (Sunday Page - 28 avril 1935) 76,2 x 51,1 cm (papier) - 74,6 x 48,7 (dessin) Estimation : 45.000-55.000€ Dans cette somptueuse planche de Flash Gordon, l’encrage intense d’Alex Raymond se met au diapason d’un crayonné énergique. Les hachures donnent à l’ensemble ses lignes de force, créant une atmosphère particulière. Datée de 1935, elle fut réalisée à l’époque florissante des Flash Gordon publiés en large format en pleine page du journal.

FLOYD GOTTFREDSON MICKEY MOUSE Encre de Chine sur papier (Daily - 25 novembre 1936) 19,5 x 73,7 cm (papier) - 14 x 63,5 cm (dessin) Estimation : 8.000-10.000€

Cette encre de 1936 de Floyd Gottfredson, dessinateur majeur de la série, restitue parfaitement l’expressivité des personnages tout en restant épurée. Le placement des protagonistes dans les cases est particulièrement dynamique.

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HAROLD FOSTER PRINCE VALIANT Encre de Chine sur papier (Sunday Page - 1er février 1948) 87,7 x 66,5 cm (papier) - 85,8 x 61,5 cm (dessin) Estimation : 15.000-20.000€ Cette planche se distingue par ses dimensions remarquables dont les protagonistes occupent pleinement l’espace. Comme à son habitude, Harold Foster a soigné la composition. L’encrage, d’une rare beauté, insuffle une vivacité saisissante aux personnages qui s’animent sous nos yeux. Figurines

WILL TIF ET TONDU, MONSIEUR CHOC Sculpture-Volume, Résine, 204 cm Tirage : 1 exemplaire, avec certificat signé par Will 1996 Estimation : 12.000-15.000€ Si la vente proposera en ouverture plusieurs figurines de qualité, il est un objet 3D qui fait partie du dispositif des œuvres originales : la sculpture monumentale de Mr Choc. Il s’agit d’un exemplaire unique, dont Will lui-même rédigea et signa le certificat : « Monsieur Choc » en trois dimensions, par Eric Bourgeois. Le mythique personnage inventé par Rosy et dessiné par Will dans la série Tif & Tondu, fut d’abord statufié par le sculpteur bruxellois en petit format et à 55 exemplaires. Deux mètres de savoir-faire séparent les pieds du

personnage de son heaume légendaire. Vente samedi 24 octobre à 14h30 Exposition du mardi 20 au vendredi 23 octobre

Les images sont disponibles sur demande

Tous les catalogues sont consultables en ligne www.sothebys.com ou sur l’application Ipad Sotheby’s Catalogue