Collection Dossiers Agronomiques

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Collection Dossiers Agronomiques Edition 2017 AGRICULTURE, l'Algérie des possibles. Réflexions pour une agriculture durable et assurant plus d'auto- suffisance alimentaire. Djamel BELAID. مهندس زراعي

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Edition 2017

AGRICULTURE, l'Algérie des possibles.Réflexions pour une agriculture durable et assurant plus d'auto-

suffisance alimentaire.

Djamel BELAID. مهندس زراعي

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FORMATION

L'urgence de la formation des fellahs. « Les éleveurs d'ovins sont abandonnés à leur sort ».

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ L'URGENCE DE LA FORMATION DES FELLAHS

Djamel BELAID Juin 2017

Dans un de ses articles, un agro-économiste algérienfaisait remarquer il y a quelques années que nousfaisons reposer l'essentiel effort budgétaire sur laformation d'ingénieurs agronomes. Analysant leschoses, il faisait remarquer que souvent il s'agissaitd'urbains qui par la suite avaient peu de contact avec lemonde paysan. Ce diagnostic est certes sévère. Mais il est une chose, dans le cas précis de nos éleveursde moutons, si leur savoir faire pratique est immense, illeur manque des connaissances de base essentielles.Nos éleveurs remplissent la panse de leurs moutons depaille et d'orge. Cela n'apporte que de l'énergie, maispas d'azote. Ils ne savent pas que tout apport d'énergiedoit être couplé à des apports d'azote. Résultats, enAlgérie, on gaspille l'orge donné aux animaux alors quecette denrée est rare dans la steppe.Une technique simple de sélection consiste à peser lesagneaux. A 30 jours, leur poids indique les qualitéslaitières de leur mère. A 70 jours, ce poids indiquel'aptitude bouchères de l'animal. Ces deux élémentssont vitaux afin de rentabiliser un aliment rare ensteppe. Il suffit pour cela d'une simple balance et d'unpeu d'organisation. Mais cela, nous ne le faisons pas.

FORMER LES ELEVEURSLa solution passe par la formation des éleveurs de

moutons. Il y a un moyen : par le biais de la vented'orge ou de l'accession au crédit. Le principe pourraitêtre le suivant : vous voulez de l'orge ou un crédit ?OK, mais alors, il vous faut assister à 4 séances deformation de par exemple 2 heures chacune. Quipourrait donner ces séances ? Toute personne travaillantdans les circuits agricoles. Un programme simple debase pourrait être établi par les autorités compétentes.Il y a urgence à lancer un test au niveau d'une daïra etd'en tirer les conclusions pour d'éventuellesgénéralisation.Mais on ne peut laisser la petite paysannerie algériennedans cette ignorance de techniques simples. La mêmedémarche pourrait être réalisée avec les producteurs decéréales. Certes, des équipes de l'ITGC ou de l'INPVs'activent sur le terrain, mais il faut amplifier laformation agricole de base. Nous avons des agriculteursqui travaillent parfois comme à l'époque de l'EmirAbdel Kader.

Certes, la formation ne lèvera pas tous les blocages quientravent le développement agricole. Mais il ouvre desportes.Djamel BELAID. Ingénieur Agronome et vulgarisateur passionné.

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MADR

MADR, y-a-t-il un pilote dans l'avion? Wine ghadi bina khouya ?

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ALGERIE : MINISTERE DE L'AGRICULTURE, Y-A-

T-IL UN PILOTE DANS L'AVION?Djamel BELAID 23.02.2017

En Algérie, les dernières déclarations des responsablesagricoles, laissent entrevoir l'agriculture sahariennecomme le moyen d'assurer les besoins locaux en blé eten lait. Face aux mirages de l'agriculture sahariennes,ces responsables négligent le développement del'agriculture en zone semi-aride qui représente 90% dela surface agricole utile du pays.

ECHECS DES MEGA-PROJETSIl faut en effet parler de mirages car les dernièresenquêtes parues dans le site Maghreb Emergentmontrent que le partenaire américain choisi pour jouerun rôle primordial dans le développement agricole dansle sud n'a aucune expérience en la matière. Par ailleurs,un méga-projet précédemment mis en œuvre il y a unedizaine d'année dans la région d'Adrar s'est soldé par unéchec cuisant. Les rampes des pivots rouillent encoresur place lorsqu'elles n'ont pas été récupérées par depetits agriculteurs.

LE MIRAGE DE LA GROUND WATER ECONOMYEn Algérie, le développement d'une agriculture dans leSud est dans tous les esprits. Il s'agit de produire surdes sables des céréales, des fourrages ou du maraichageen puisant dans les nappes phréatiques (ground watereconomy). Les cultures sont arrosées en continu afin decompenser une évapo-transpiration de l'orde de 2 000mm. Les investisseurs actuels bénéficient de largessesconsidérables de la part des pouvoirs publics. La terre,attribuée sous forme de concessions, et l'eau sontgratuits. De ce fait le retour sur investissement peut êtrerapide. C'est le cas de la tomate sous serre et du blé dur.Mais cette agriculture n'est pas durable. En effet, l'eaudes nappes phréatiques est salée. Au bout de 4 à 5années d'irrigation, les sols mis en valeur deviennentstériles du fait de l'accumulation du sel apporté àchaque cycle d'irrigation. Plus grave, bien queconsidérables, les réserves en eau ne sont pas illimitées.Il s'agit de nappes fossile qui ne se renouvellent pas outrès peu. Déjà, en certaines zones, la profondeur desforages a dû être augmenté du fait de la baisse duniveau piézométrique.

SE RAPPELER L'ECHEC AGRICOLE SAOUDIENAnnoncé dans les années 70-80, le plan saoudien de

production de céréales et de fourrages a dû êtresuspendu par les plus hautes autorités saoudiennes. Leniveau des pompages avait réduit de façon drastique leniveau des principales nappes phréatiques. Aujourd'hui,le royaume saoudien est obligé d'importer la plusgrande partie des céréales et de dessaler de l'eau de merà grand coup de méga-installations très coûteuse enénergie. C'est ce qui risque d'arriver en Algérie.

LES POTENTIALITES DE L'AGRICULTURE ENSECLes financements accordés aux méga-projets sahariensconsomment une part des aides qui pourraient êtreapportées au développement des autres zones du pays :régions céréalières des hauts-plateaux et steppe. Or,dans ces zones, l'agriculture reste en dehors destechniques nouvelles de dry-farming. Techniquesdorénavant plus respectueuses du milieu et permettantd'améliorer le revenu des populations locales. Chaquedinar investit en zone semi-aride se traduit en uneaugmentation certaine de la production. Dans le sud, lesméga-projets sont la plupart du temps voués à l'échec.Les fonds investis sont alors perdus, l'augmentationescomptée de la production n'est pas au rendez-vous etles populations locales restent sans emploi.

VOIES D'AMELIORATION EN AGRICULTURE ENSEC Avec des budgets moindres, le Haut Commissariat auDéveloppement de la Steppe a initié le développementd'ouvrages favorisant l'épandage de crues. Il s'agitd'obstacles relevant du domaine de la petitehydraulique, au coût modique. Judicieusement installésdans le lit des oueds, ils permettent l'irrigation desurfaces agricoles.

Dans le cas de la céréaliculture en sec, actuellement, lelabour reste la norme. Or, cette technique est dépassée.Elle coûte cher en carburant, assèche les sols etaugmente l'érosion. Le non-labour avec semis-direct estbien plus intéressant. Mais il requiert des semoirsspécifiques qui peuvent être construits localement. Or,très peu est fait actuellement eu égard à l'urgence dudossier. En Syrie entre 2005 et 2012, avec très peu demoyens, 7 petits ateliers installés autour d'Alep, ontproduit 92 semoirs. Avec les moyens dont dispose lepays, nous sommes actuellement incapables de produirele dixième de ce qui s'est fait en Syrie.

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NE PAS METTRE TOUS LES OEUFS DANS LEMEME PANIEREn Algérie, en zone semi-aride, l'irrigation d'appoint estun moyen d'améliorer la production agricole. Dans lesud l'irrigation continue s'avère non durable, il s'agit delui préférer l'agriculture dans les oasis. Mais l'irrigationne pourra jamais concerner toutes les terres agricoles.Les moyens en eau de surface et souterraine sont eneffet limités. Il s'agit donc de ne pas oublier les 90% desurfacs cultivées en sec.Ces surfaces sont occupées par des agricteurs et nonpas par des investisseurs tentant des coups de pokercomme dans le sud. Aussi, les décideurs se doiventd'accorder à ce type d'agriculture toute sa place. Vuedes bureaux climatisés du Bd Colonel Amirouche, uneétable de plusieurs centaines de vaches laitières semble

préférable qu'à une étable de 5 à 10 vaches. Mais c'estoublier, les capacités d'intensification et de créationd'emploi de ces petites structures. Par ailleurs, cesagriculteurs occupent et occuperont toujours l'espace enrecherchant des stratégies d'adaptation face à un milieunaturel souvent hostile. Au contraire, ceux qui manientd'énormes capitaux et sont à la recherche d'un retourrapide de la mise de départ délaisseront le terrain à lamoindre déconvenue*. Actuellement, en Algérie, l'enjeu est entre uneagriculture paysanne et une agriculture entrepreunarialetournée vers l'export et le profit immédiat. Pas sûr quepour le consommateur, le résultat soit le même...

(*) il faut se rappeler l'échec de la méga-exploitationagricole d'Adrar.

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CRISE

Chute de la rente gazière, quellestratégie?

La baisse des rentrées de devises nous impose une autre façonde procéder en agriculture.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ AGRICULTURE, L'ALGERIE DES POSSIBLES

Djamel BELAID 18.02.2017Avec la chute du prix du pétrole, en Algérie, l'analysedes chiffres clé de l'économie ont de quoi donner levertige. Aussi, certains dossiers agricoles méritent toutel'attention des pouvoirs publics. Ils sont prioritairesd'autant plus qu'ils ne demandent pas des financementsexcessifs en ces « temps de vaches maigres ».

TRAVAILLER LA TERRE SANS EN ETREPROPRIETAIREDans les médias locaux de nombreux reportagesmontrent le cas d'agriculteurs sous-louant des terres.Par manque d'une législation adaptée et suite auxnombreuses réformes concernant le statut de la terre1, iln'existe pas à ce jour en Algérie de statut du fermage.Pourtant, dans de nombreux pays développés, lefermage concerne une partie importante desexploitations. Du fait de cette carence législative, denombreux agriculteurs se trouvent classés dans lesecteur informel. Ils ne peuvent bénéficier d'aucuneaide publique. Par ailleurs, ils ne garantissent pas de lasécurité que procure un bail de fermage. Or, enagriculture, de nombreux investissements ne sontrentables que sur le long terme. Dans ces conditions,comment imaginer que des agriculteurs puissent seprojeter dans l'avenir et investir ?

LE MIRAGE DE L'IRRIGATIONEn Algérie, la lecture des déclarations des responsableschargés des questions agricoles est édifiante. Selon eux,la baguette magique réside dans l'irrigation. Or, lamajeur partie des surfaces agricoles sont menées enagriculture pluviale – non irriguée – et le restera.L'explication est simple : les capacités hydriques(souterraines et de surface) mobilisables au niveaunational ne permettent pas d'irriguer toutes les surfacesagricoles. Par ailleurs, il faut compter avec les besoinsde l'industrie et de l'adduction en eau potable d'unepopulation de 40 millions d'habitants aux taux denatalité de 2,2%. Rappelons que le seul geste de tirer

1 Sur les débuts de l'autogestion voir le film « L'Algérie du possible ».

une chasse d'eau correspond à l'utilisation de 20 litresd'eau potable. Enfin, avec le réchauffement climatiquemondial, il pleut moins en Algérie.

TRANSFERT DE TECHNOLOGIE POURL'AGRICULTURE PLUVIALEOr, que constate-t-on concernant les surfaces agricolesnon irriguées ? Une faible allocation de moyens enrecherche-développement spécifique à ces zones. Ils'agit de tirer la sonnette d'alarme. L'agriculture en zone semi-aride est caractérisée par undéficit marqué sur une période de l'année. De ce fait lestechniques à mettre en œuvre sont spécifiques à ce typede région. Les techniques ayant cours dans la majoritédes pays développés ne peuvent être copiées. Cestechniques sont parfois inadaptées ; par ailleurs, leurcoût n'est pas toujours couvert par le niveau des faiblesproductions des zones semi-arides.

Les céréaliers ont par exemple besoin de semences, dematériel de semis, de fertilisation, de protection et derécolte. Ils ont également besoin de stratégies de miseen œuvre de ce matériel (rotations, assolements) et decombinaison des cultures avec l'élevage.

CE QUE NOUS NE SAVONS PAS FAIREIl y a des choses que nous ne savons pas faire ou bienque nous faisons de façon incomplèteEn matière de semences, l'ITGC a récemmentsélectionné de nouvelles variétés de blé de légumessecs. Celles-ci sont plus productives. Certaines de cesvariétés sont issues de croisement entre plantes localeset étrangères et donc incorpore des gènes locaux. Maisquid de l'introduction de nouvelles espèces ? Le colza,ou la féverole sont pratiquement inconnues de nosagriculteurs. Quid d'écotypes fourragers locaux ou issusdes pays du Sahel ?

En matière de travail du sol et de semis, les techniquesayant cours dans le bassin parisien (labour profond)sont proposées aux agriculteurs de M'Sila ou Saïda.Pourtant, en Australie (pays semi-aride exportateur deblé) les agriculteurs utilisent majoritairement le semis-

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direct. Nous commençons à nous intéresser à cettetechnique mais le seul prototype de semoir pour semis-direct est en phase d'essais.

En matière de fertilisation, le climat et les spécificitésdu sol nous obligent à localiser l'engrais au plus près dela semence dès le semis puis à l'enfouir dans le sollorsqu'il est apporté en culture sous forme d'urée. Lesexploitations ne disposent pas du matériel qui permet cetype de travail.

Concernant la protection des cultures, il nous fautcombiner les formes les plus intéressantes dedésherbage chimique et mécanique (herse étrille, houerotative, dispositif de récolte des menues pailles). Làaussi, les exploitations ne disposent pas du matériel quipermet ce type de travail.

Concernant des techniques ne nécessitant pas dematériel nouveau (cas de rotations avec légumes secsou colza, cas du désherbage des chaumes afin deréduire l'évaporation) il n'existe pas de large système devulgarisation pouvant montrer tout l'intérêt de cesinnovations. Or, nombre d'agriculteurs sont desinvestisseurs urbains n'ayant pas reçu de formationagronomique.

ELEVAGE, MIEUX NOURRIR NOS ANIMAUXActuellement une des carences de nos élevagesconcerne l'absence d'autonomie fourragère desexploitations. Les animaux ne consomment pas ce quivient des cultures propres à l'exploitation. Une partieimportante des aliments est même importée (orge,maïs, tourteaux de soja).Or, il existe des techniques traditionnelles ou nouvellesà développer. Dans le cas du déprimage (consommationde l'orge en vert ou « g'sill »), cela peut êtreefficacement étendu à la culture de colza (croissancerapide à l'automne dès les première pluies). En steppe, une partie des besoins alimentaire desanimaux peut être couverte par des bloc multi-nutritionnels à base de son, paille broyée, grignonsd'olives, rebuts de dattes et urée. Les éleveurs neconnaissent pas cette technique. Certains éleveurs ontdéveloppé la culture hydroponique de l'orge. Maisl'institut de l'élevage a consacré un seul essai à cettetechnique.Des années de recherche universitaire ont permis depréciser les conditions d'utilisation de l'urée commecomplément azoté sur paille, foin de vesce-avoine etorge. Mais cette technique valorisant un produit madein DZ présent dans toutes les exploitations agricolecomme engrais, n'est pas vulgarisée. Concernant l'utilisation de l'orge comme alimentvolaille en remplacement du maïs importé (1,4milliards $ annuels avec le tourteau de soja), les essaisse comptent sur les doigts d'une main. Quant à laculture locale et l'utilisation de la féverole blanche(sans tanin) en remplacement partiel du soja, à notre

connaissance , il n'existe aucun essai local.Les quelques innovations en milieu steppique viennentdu Haut Commissariat au Développement de la Steppe :rénovation de parcours dégradés par une mise en défensde quelques années puis location aux éleveurs,construction de petits ouvrages pour l'épandage decrues, plantation d'arbustes fourragers (opuntia acacia,…).

QUELLES PRIORITES?Faut-il privilégier la question du fermage aux dossierstechniques ? Les deux vont ensemble. De même quesont urgentes les questions relatives au mode decommercialisation et de transformation des produitsagricoles. Du bon équilibre entre membres des filièresdépend la marge bénéficiaire et donc la stimulation àinnover et produire.

Concernant l'aspect technique, en matière de priorités,il s'agit de réunir les moyens afin d'améliorer lesproductions végétales. Celles-ci comprenant lescultures fourragères, les retombées sur l'élevage sontautomatiques.L'agriculture étant une activité devant générer unrevenu régulier à l'investisseur qu'est l'agriculteur, lebut de l'agronomie est de réunir les techniquespermettant de réduire cette incertitude de revenu. Celapasse par la réduction du coût des techniques mises enjeu mais également en région semi-aride non-irriguéepar la mise en jeu de techniques permettant de réduirel'incertitude climatique.A l'Ouest du pays, un responsable local du MADRaffirmait récemment à la presse que face aux épisodesde sécheresse, il était préférable de semer de l'orge à laplace du blé dur. L'orge possédant un cycle plus courtque celui du blé, il échappe plus facilement aux coupsde sec des mois de mai-juin.Il nous semble qu'avant d'arriver à de tellespropositions, il s'agit d'explorer le champs despossibles. Or, la technique du semis-direct avec desdents formant des sillons collecteur de pluie et desroues plombeuses rappuyant la terre sur les semencesest actuellement le nec plus ultra de la technique dudry-farming. Cette technique est d'ailleurs adoptée àplus de 80% par les céréaliers australiens.Cette technique concerne également l'implantation deslégumes secs, des oléagineux et des fourrages. Parailleurs, l'absence de labour qu'évite cette technique etla possibilité de construction locale2 de semoirs low-cost permet de réduire les coûts de culture. Enfin, cettetechnique en valorisant l'humidité du sol permet deréduire l'incertitude climatique. Par ailleurs, elle permetune meilleure valorisation des engrais du fait de leurlocalisation près de la semence. En zone steppique elleest particulièrement adaptée à la culture de l'orge.Enfin, par sa rapidité d'exécution, elle permet une

2 Le dossier est en charge de CMA-SOLA, mais les essais du premier prototype traînent en longueur.

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agriculture d'opportunité. En effet, sa rapidité de miseen œuvre permet une réactivité de l'agriculteur dèsqu'un événement pluvieux est annoncé ou bien qu'ilvient de survenir.

Les atouts de cette innovation destinée aux cultures

non-irriguées sont nombreux. Elle représente donc, ànotre avis, la mère des bataille. Seront nous entendusdes investisseurs potentiels (les plans de constructionssont disponibles sur Internet) et des pouvoirs publics ?

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LAIT

Lait, quelle stratégie? Vers une augmentation des prix à la consommation ?

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ LAIT, VERS UNE AUGMENTATION DES PRIX ALA CONSOMMATIONDjamel BELAID 15.02.2017Le prix du lait à la consommation fait la « une » de lapresse suite à un projet de modification de l'emballage.A cette occasion, il serait question d'une possibleaugmentation du prix du lait. Risque-t-on une crisesociale ?

NOUVEL EMBALLAGE, UNE MESURE DE BONSENSLe nouvel emballage proposé consiste en des briques delait selon le système « TetraPack ». Jusque là, le laitétait vendu dans des sachets plastiques. Ce typed'emballage a l'avantage de nécessiter desinvestissements modiques. Cependant, la durée deconservation des sachets de lait est limitée. En été, enfin de journée, avec ce type de conditionnement le laiten sachet a souvent « tourné ». Le conditionnementTetraPack devrait donc permettre de conserver pluslongtemps le lait et réduire le gaspillage.

EVITER TOUTE EXPLOSION SOCIALECes dernières semaines les augmentations de prix ontété nombreuses. Elles ont touchées notamment lescarburants et le prix de l'électricité provoquant unmouvement de fronde dans le sud du pays. Dans cecontexte de hausse, une augmentation du prix du laitest susceptible d’aggraver le mécontentementpopulaire. Jusqu'à présent pour les ménages à faiblerevenu, le lait et les produits laitiers ont permis unaccès bon marché aux protéines animales. Il s'agit doncde trouver un moyen de relever les prix mais tout ensoutenant ces ménages. En Égypte, face à de tels choix,le gouvernement a choisi le système de la carte à pucespour offrir à la catégorie la plus pauvre de la populationun accès au pain subventionné.

L'AN PASSE, UN PROGRAMME DE RELANCEL'an passé, la production locale de lait avait déjà faitl'objet de mesures en faveur des producteurs defourrages : meilleur accès au foncier agricole et octroide crédits bonifiés. Par ailleurs, les éleveurs s'étaientvu octroyer une augmentation du lait. Le MADR avaitalors annoncé un meilleur contrôle de la vente d'issuesde meunerie (son). Il avait également été question deproduction de « cubes de son ».

PRODUIRE PLUS DE LAIT

Pour produire du lait, une vache a avant tout besoin defourrages et d'aliments concentrés. Cependant un grandnombre d'éleveurs ne possèdent pas les surfacessuffisantes pour produire ces fourrages. Ils n'ont aucuneautonomie fourragère. Tant que les prix des fourrages etdes aliments concentrés étaient bas, leur activité étaientrémunératrice. Ce n'est plus le cas avec le récentrenchérissement du poste alimentation de leur cheptel.

UN STATUT DU FERMAGEPour ces éleveurs, la question du foncier estprimordiale. Certains ont d'ailleurs réduit leur activité.La solution pourrait être la location de terre. Cependant,la législation en vigueur ne le prévoit pas. Il n'y a pasde statut du fermage en Algérie. Il s'agit là d'un frein àla production qui touche de nombreuses productionsagricoles. Il devient donc urgent de se pencher sur cettequestion qui concernent notamment les meilleuresterres du pays.

IRRIGATION ET ENRUBANNAGECes dernières années, la production locale de fourrage anettement progressé. Que ce soit au nord ou au sud dupays, l'irrigation a permis de décupler la production.Grâce à de faramineux investissements publics enmatière d'hydraulique, des agriculteurs disposentdorénavant d'un accès à l'eau leur permettant de cultiverdu maïs-fourrage, du sorgho ou de la luzerne. Parfois,comme dans la région de Ghardaïa, la mobilisation deseaux souterraines a permis l'extension des productionsfourragères. Le succès est tel, que le fourrage d'ElMenaa approvisionne des régions plus au nord. Cesprogrès ne doivent pas cacher nos insuffisances.Beaucoup d'agriculteurs découvrent ces cultures. Desfourrages de soudure tel le colza-fourrager sontpratiquement inconnus. Jusqu'à présent le seul fourrageproduit en masse a souvent été le foin de vesce-avoine.

FOURRAGES, MOBILISER DES SURFACESINEXPLOITEESProduire plus de fourrages est possible en mobilisantles terres jusque là en restées en jachère. Il s'agitprincipalement de jachères annuelles pâturées. Lesovins pâturent ces parcelles où pousse alors unevégétation spontanée à faible valeur alimentaire.Souvent louées aux éleveurs, ces parcelles peuventrapporter à leur propriétaire un revenu supérieur à celuid'une culture de blé. Convertir ces surfaces en culturesfourragères plus productives nécessite donc de rendre

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disponible moyens de semis et de récolte. Souvent lemontant de la location du matériel pour ces opérationréduit la marge à l'hectare. Outre le matériel loué, leramassage des bottes de foin est manuel. Pour réduireles coûts, la solution passe par un mode d'implantationsans labour peu coûteux type semis direct etl'acquisition mutualisée des moyens de récolte.

FORMER LES AGRICULTEURSEn Algérie, on note un décalage entre une maind’œuvre agricole très peu qualifiée et un encadrementtechnique parfois éloigné du terrain et souvent cantonnéà des tâches administratives. L'effort a jusqu'à présentprincipalement porté sur la formation de techniciens etd'ingénieurs agronomes. Les budgets accordés à laformation professionnelle agricole sont ridiculementbas. Or, la production de lait nécessite des compétencesmultiples : production de fourrages, établissement desrations, hygiène et santé, génétique, transformation dulait. Les laiteries ont à ce titre un rôle d'appui techniqueà jouer. L'exemple de la laiterie coopérative Anfel deSétif est à saluer. Celle-ci a aménagé un centre deformation au sein de ses locaux.

DEVELOPPER LA CONSOMMATION DE LAITSVEGETAUXLes pouvoirs publics se sont focalisés sur la productionde lait de vache. Dans un pays semi-aride, à lapopulation en fort accroissement, cela relève de lagageure. En effet, outre l'accroissement quantitatif dela demande lié à l'augmentation de la population,l'amélioration du niveau de vie a provoqué unedemande qualitative en produits laitiers. Leconsommateur local est friand de fromages et dessertslactés.Une politique de production de laits végétaux auraitpermis de réduire la tension sur le lait de vache frais etreconstitué à partir de poudre de lait importée. Alorsqu'en Europe se développent la consommation de laitsvégétaux tel le lait de soja, d'avoine, de riz oud'amandes ces produits sont inconnus localement.Pourtant ces laits végétaux requièrent beaucoup moinsd'investissements que le lait de vache. INNOVATION ET RECHERCHE-AGRONOMIQUELes récentes avancées en matière de production defourrages ne sont pas liées à la recherche agronomiquelocale. Dans le cas de l'enrubannage et de l'ensilage,elles sont le fait d'entrepreneurs. Le plus souvent leurinvestissement est lié à l'achat de matériel découvertlors de salons agricoles ou sur internet et les réseauxsociaux.Durant les dernières décades, en matière de fourrage, larecherche agronomique locale s'est principalementfocalisée sur l'étude des espèces annuelles de luzerne etla complémentation azotée de l'orge et de la paille sousforme d'urée ou d'ammoniac. Or, de ces coûteuxinvestissements en recherche, jusqu'à présent on

n'observe aucune retombées sur le terrain.Aussi, peut-on se demander si les axes de recherchesont correctement définis et si à côté d'une rechercheacadémique ne doit pas co-exister une recherche-développement associant dans des clusters les différentsopérateurs de la filière agricole concernée.

LE MIRAGE DE GRANDES FERMES DANS LESUDDepuis peu, il est question d'investissements pour lacréation de gigantesques exploitations dans le Sud dupays. Des partenariats avec une firme US est évoquée.Il y a lieu de rappeler l'échec d'un tel projet dans larégion d'Adrar. Les exemples d'exploitations agricolessahariennes viables sont de tailles plus modestes. C'estle cas dans la région de Ghardaïa. Dans le sud, les coûtsd'exploitation sont grevés par les factures d'électricitéliée au fonctionnement des systèmes d'irrigationcontinue. L'équilibre de leur budget est lié au prixactuel du blé dur. Dans le cas du maïs grain, malgré unprix rémunérateur offert par l'ONAB, les déconvenuessont nombreuses.

LAIT, MISER SUR LES PETITES ET MOYENNESEXPLOITATIONSAu delà de leur rentabilité, les projets d'exploitationdans le Sud se doivent d'assurer une durabilité dumilieu naturel. Or, nombres de ces projets se sonttraduits par une baisse du niveau d'eau de la nappephréatique et par une salinisation des sols. Tout projetde partenariat devrait comporter un « état des lieux » àl'entrée et à la sortie accompagné d'un cahier descharges axé sur le respect des ressources naturelleslocales3. Actuellement, la production laitière est le fait de petitesexploitations comprenant parfois moins de 10 vacheslaitières. Ces exploitations ont montré leur capacitéd'adaptation dans un environnement difficile. Elles ontl'avantage de créer des emplois. La solution seraitd'aider ces exploitations à intensifier leur production.

DEVELOPPER DES POLES D'EXCELLENCE(CLUSTER)Un dicton populaire, dit qu'on ne peut applaudir d'uneseule main. Aussi, la mise en œuvre et le suivi d'unestratégie visant l'augmentation de la production laitièrenécessite l'activation du pôle « production de lait » créépar le MADR. C'est dans de tels cadres que doiventpouvoir s'exprimer, à différents échelons décentralisés,les membres de la filière lait : amont, producteurs, avalet recherche-développement agronomique. La filièrelait ne manque pas d'acteurs locaux dévoués4 et aux

3 Un tel cahier des charges devrait notammentcomprendre des analyses de sol, avant le début duprocessus de production et à sa fin de même qu'un étatdu niveau piézométrique de la nappe phréatique.4 Suite à la demande d'éleveurs de la région de

Constantine, Lounis Hamotouche, PDG de la laiterie

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compétences certaines (laiteries locales ou étrangères).L'appel à ces compétences peut permettre des sautsqualitatifs insoupçonnés exemples sont nombreux :création de nouveaux types de matériel tel ces tanks destockage du lait, mode d'organisation (CoopérativeAnfel de Sétif), suivi technique (Groupe appui lait –Gaspel – développé avec la région Bretagne),valorisation des produits (laiterie de Ghardaïa, Tommenoire de Kabylie). Les expériences locales ayant faitleur preuve doivent pouvoir ainsi être connues ailleurs.Il en va de la filière lait.

Soummam, a lancé en partenariat avec le concessionnaire Axium une filiale chargée de la récolte des fourrages sousforme d'enrubannage.

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AVRIL

«Modernisation du secteur agricole». Tirer un bilan et s'inspirer de ce que font nos voisins.

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Djamel BELAID Ingénieur Agronome. jeudi 27 avril 2017

L'analyse proposée par Aïssa Manseur* a le mérite demettre le doigt sur plusieurs handicaps de notreagriculture.(*)Nouveau modèle économique : l'agriculture algérienne méritemieux que 3 minuscules paragraphes (Contribution)

HOLD-UP SUR LA TRANSFORMATION DESCEREALESIl faut rajouter à cette analyse la question de latransformation des céréales (1ère et 2èmetransformation). Actuellement, celle-ci échappetotalement aux agriculteurs. Elle est concentrée entreles mains de moulins privés. Cette situation découle dudémantèlement de l'ex-Sempac. Les bénéfices tirés decette transformation sont faramineux. Ils permettent àdes investisseurs privés d'auto-financer leur expansion.Le PDG de SIM explique dans différentes interventionsen ligne que les bénéfices qu'il tire de cette activité sonttels qu'à ses débuts, il avait l'impression de "voler"

CEREALIERS, RECONQUERIR LE DROIT A LATRANSFORMATION DU GRAINOn ne pourra développer notre céréaliculture sanspermettre aux céréaliers de retrouver le droit à écraserleur grain dans des moulins leur appartenant. Cela sefait à l'étranger. Une coopérative céréalière telleAxéréal (France) dispose de moulins et de malteries.Les bénéfices que pourraient tirer nos céréaliers d'unetelle transformation pourrait permettre de compenser ledéficit structurel lié à la faiblesse des rendements enmilieu semi-aride. Déficit actuellement supporté parl'Etat. Car, ne nous voilons pas la face. Tôt ou tard lessubventions publiques à la céréaliculture diminueront.C'est déjà le cas sur l'orge vendue aux éleveurs. Cettediminution risque de se faire du fait des moindrescapacités du budget de l'Etat mais également despossibles conséquences d'une adhésion de l'Algérie àl'OMC (voir ce qu'écrit le Pr RASTOIN en ligne àpropos du Maroc signataire des accords OMC).

CEREALIERS DZ, UNISSEZ-VOUS!Face à cette situation, les céréaliers doivent réagir. Aeux de conquérir le droit d'écraser leur grain. D'aborddans de petits moulins puis en rachetant les moulins

d'opérateurs privés ayant fait faillite. Mais celanécessite qu'ils obtiennent des pouvoirs publics lescompensations financières que reçoivent les minoterieset semouleries. En effet, le quintal de blé dur est acheté4500 DA par les CCLS aux agriculteurs mais revendu à2886 DA le quintal sous forme de semoule.Les céréaliers possèdent une arme redoutable pour faireplier les pouvoirs publics et les transformateurs privés :ce sont eux qui détiennent les récoltes de blé. C'est làun argument de poids. Il ne s'agit pas d'aller jusqu'à lagrève des livraisons. Mais il y a là une carte à jouer.

DES COOPERATIVES LIBRES PAYSANNESLe salut des céréaliers DZ ne viendra ni du ciel (à eux,par exemple, de se doter des semoirs pour semis-directvalorisant l'humidité du sol et de techniques modernes)ni de CCLS engluées dans des habitudesadministratives. Ce salut ne pourra venir que degroupements libres d'agriculteurs pour l'achat d'intrantset la transformation des céréales sous forme de semoulepuis couscous ou pâtes. Car, c'est là que ce situe la plus-value. C'est là le moyen de protéger leurs marges. C'estégalement ce type d'organisation qui permettra lerecrutement de techniciens ayant l'obligation derésultats. Il faut à ce propos aller voir en France (etailleurs) comment fonctionne une vraie coopérativecéréalière. En France, c'est le conseil d'administrationformé d'agriculteurs élus qui recrute le directeur. Cheznous, il est nommé par la tutelle basée à Alger. Et lepersonnel a « obligation de résultats ». Sinon, il estremercié.En Algérie, il est tant de se réveiller. Waqt el gheflarah...Djamel BELAID Ingénieur Agronome.26 avril 2017

Suggestions à propos de l'objectif ‘’ Unemodernisation du secteur agricole permettantd’atteindre l’objectif de sécurité alimentaire et deréaliser son potentiel de diversification desexportations’’.

EXPORTER NOTRE EAU ? Il y est question d'une volonté d'exportation. Lesexportations sont possibles pour les dattes, le vin etquelques autres produits du terroir. Mais, il faut avoir àl'esprit qu'exporter une denrée agricole c'est puiser dansnos rares ressources une quantité d'eau pour fairepousser ce produit agricole. Cette eau est appelée « eau

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virtuelle ». L'Algérie, à travers d'éventuellesexportations agricoles a-t-elle vocation d'exporter soneau ? Nous qui sommes un pays semi-aride et arideavons nous vocation à nourrir les Européens ? Avonsnous ces fleuves européens où des milliers de m3coulent H24 à la place de nos oueds 364 jours à sec? Ilfaut raison garder.

SUBSTITUTION AUX EXPORTATIONS Le rôle de notre agriculture doit être avant tout denourrir le consommateur algérien et non pas européen.Si nous voulons compenser la baisse de nos rentréesfinancières liées aux hydrocarbures, la tâche est deremplacer par la production locale les produitsimportés. Cela est réalisable en partie (ce qui nousdonnera une meilleure aisance lors de négociation surles marchés étrangers). Par ailleurs comme le fait remarquer l'agro-économiste Omar Bessaoud, l'agriculture emploie unmillion de familles sur le territoire. Personne n'a intérêt qu'elle afflue dans les villes.Elles ont par ailleurs contribué à assurer la stabilité dupays en n'adhérant pas à l'idéologie extrémiste lors de ladécennie noire.

PRODUIRE DE L'HUILE ET DU SUCRE DZ Grâce à la betterave à sucre et au colza il est ainsipossible de produire localement respectivement dusucre et de l'huile. Nos voisins marocains y réussissent.Pourquoi pas nous ? L'itinéraire technique de la culturede la betterave à sucre est facilement maîtrisable grâceaux semences mono-germes au désherbagemécanique/chimique et à la récolte mécanisée.Pourquoi ne pas proposer cette activité aux producteursde pomme de terre dépassés par les excédents. A ceuxqui doutent de nos capacités, voyez les succès locauxen matière de tomate industrielle. Quant au colza, c'est une excellente plante qui reposele sol entre deux culture de blé. Par ailleurs, une fois lagraine pressée pour en extraire de l'huile, le tourteauobtenu peut servir d'aliment du bétail.

S'INSPIRER DE CE QUE FONT LES AUTRES Une des tares de notre recherche-développement estd'être coupée de ce que font des agricultures étrangères.Il serait bon que nos ingénieurs agronomes ettechniciens sachent comment cultivent les fermiersmarocains, espagnoles, italiens, ceux du sud de laFrance ou australiens (avec seulement 300 mm depluie). Des chefs de culture marocains nous on t appris àmonter les serres canariennes où nous faisons poussernos tomates. Ayons l'intelligence de favoriser la venuede chef de culture betteraviers. A nous de nous inspirer des meilleurs procédés del'agriculture en sec. A nous également à mettre en placedes modes de commercialisation et de transformationqui protègent les marges des agriculteurs. Actuellementen Algérie, dans le cas de la filière lait, pour être riche,

pas nécessaire d'avoir des vaches laitières. Il suffitd'acheter le lait à des producteurs désorganisés et d'enfaire du fromage et yaourts. Le citadin ne peut imaginerla guerre qui se déroule actuellement dans noscampagnes pour la main mise sur « l'or blanc ». Cettemanne attire même des société étrangères. Le pauvre agriculteur algérien s'échine la journéeentière pour le plus grand bien des intermédiaires; etcela quelque soit la filière. Dans le secteur laitier, cesont les laiteries qui s'enrichissent et dans le secteurcéréalier ce sont les minoteries qui tirent leur « épingledu jeu ». Eleveurs et céréaliers ne survivent qu'à coupde subventions publiques. Est-ce un système tenable ?

RE-ORIENTER LES SUBVENTIONS AGRICOLES Le défi des décideurs actuels est d'arriver à plusd'auto-suffisance alimentaire. Cela garantit notreindépendance, plus de justice et de paix sociale. Maispour y arriver, il n'y a pas mystère. Il faut que le petitproducteur de base y trouve son compte. Si cela n'estpas rentable de faire du blé, il fera pâturer des moutonssur ses terres à blé (que l'on se souvienne de l'époque dela « grève des labours »). Les pouvoirs publics ont plusieurs leviers entre leursmains afin d'assurer le bien être de la population et lapoursuite du statu-quo politique :-ré-orienter les subventions agricoles vers les plusmodestes (exemple : payer les 500 premiers quintauxde blé dur 4500 DA puis 3500 DA pour le reste – ceseuil reste à déterminer plus finement),-mettre en place des compensations financières afin quedes agriculteurs puissent écraser leur grain à la ferme etproduire de la semoule,-octroyer la prime blé dur aux seuls agriculteurss'équipant de semoirs direct (cette technique réduit lescoûts de mécanisation et constitue la seule alternativepour la modernisation et la survie de notrecéréaliculture).

La contractualisation peut être un autre moyen.L'idée est d'instaurer un contrat entre agriculteur etagro-industriel sur la base du donnant-donant. Elle sedéveloppe au niveau des laiteries privées. Il s'agit defaire un bilan et de la développer. Les pouvoirs publicspourraient exiger des transformateurs nationaux etétrangers implantés en Algérie, un plus fort tauxd'intégration en matières premières locales. Comment ?En développant des réseaux d'appuis aux producteurscomme le fait le Groupe Benamor* pour le blé dur et latomate industrielle. Cela devrait être la norme. « Yakhouya, tu veux de la poudre de lait ou du blé tendreimporté ? Pas de problème ! Mais tu produits 10% deton chiffre d'affaires en matière première locale ».

Ainsi, l'usine SIM-Sanders (aliments du bétail)nouvellement implantée dans le cadre de la loi 49-51%pourrait être amenée à utiliser une part de triticales, deféverole et de pois protéagineux locaux en place detourteaux de colza et céréales importées.

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Certaines de ces mesures et d'autres (il faudrait quel'armée des cadres agricoles puissent s'exprimer etdonner son avis, eux qui sont chaque jour sur le terrain)seront difficiles à mettre en place. Mais, elles peuventêtre testées sur quelques daïras ou bien mise en œuvreprogressivement. Il est vrai que c'est plus difficile quefaire accoster un bateau chargé de blé ukrainien au portd'Alger. Mais c'est la seule voie de salut à qui veutgarder son koursi...

(*) en tomate industrielle, le groupe Benamor produitle plant de tomate et commence à assurer la récoltemécanique. Idem avec Mr Hamitouche PDG deSoumamm laiterie concernant la mise à disponibilitéd'enrubanneuses pour la récolte et conservation desfourrages.

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TRANSFORMATION

Transformation, quid des fellahs? En Algérie, les minoteries ont été cédées au privé, la part des

agriculteurs est pratiquement inexistante. _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Les céréaliers algériens dépossédés de la possibilité

de transformer leurs grains.14 mai 2017

(Commentaire sur Maghreb Emergent).

Dans la plupart des pays agricoles développés, au côtédu négoce privé du grain existent des coopérativespaysannes céréalières. Curieusement, en Algérie, cetteactivité très rémunératrice est confiée par les pouvoirspublics au seul secteur privé.

“L'apparition de grands groupes liés à latransformation des céréales (Benamor, Metidji, SIM)au côté des unités du secteur public est relativementrécent”. Samy Injar dimanche 14 mai 2017(Maghreb Emergent).

La Saga Benamor racontée dans un livre révèle uneambition possible vers l’excellence

UN CAHIER DES CHARGES EXIGEANTCes groupes bénéficient de conditions avantageuses etréalisent de confortables marges financières. Ilsutilisent des blés importés et en partie du blé local. Biensouvent les blés importés sont constitués de lotshomogènes. Pour les agro-industriels, il estindispensable de travailler avec des blés avec de forttaux d'extraction de semoule ou de farine. Les lotsdoivent être exempt d'impuretés risquant d'altérer leproduit final ou d'endommager les meules. Le cahierdes charges est donc exigeant. A cela s'ajoute le côtéfinancier. Souvent, les agro-industriels préfèrent doncmoudre du blé d'importation.

LES IMPORTATIONS : UNE MENACE POUR LESCEREALIERSAu Maroc, l'adhésion à l'OMC a entraîné la libérationdu marché des céréales. En effet, ces accordsinterdissent aux pays signataires de subventionner leursproducteurs et de sur-taxer les blés importés. De ce faitles agro-industriels marocains s'approvisionnentprincipalement sur le marché international au détrimentdes producteurs locaux. En Algérie, avec la baisse de larente des hydrocarbures, le risque est grand de voir lespouvoirs publics recourir de plus en plus auximportations. En effet, soutenir la filière céréalièrelocale représente un coût pour le budget de l'Etat. Cela

est encore plus vrai concernant le blé dur.

CEREALIERS, MISER SUR LA PRODUCTIVITE ETLA QUALITEFace au risque de voir un jour les agro-industrielslocaux se tourner totalement vers l'importation, lescéréaliers locaux se doivent de miser sur la qualité deleurs produits et sur une meilleure productivité.En concertation avec les organismes de collecte dontles CCLS et les agro-industriels, des céréaliers doiventarriver à produire des lots homogènes avec unetraçabilité garantie et une qualité supérieure (faible tauxde mitadinage, variétés recommandées par lasemoulerie ou la meunerie, ...). Ces céréaliers doiventpouvoir s'organiser afin de devenir les interlocuteursincontournables de moulins privés régionaux. Cettepolitique de produits de terroir constitue une garantie dedébouchés face à un risque d'importations massives deblés durs étrangers. C'est à eux de gagner cetteindépendance d'organisation et se fédérant autour depaysans leaders issus de leurs rangs.

Sur le plan de la productivité, ils doivent réduire leursdépenses de mécanisation en abandonnant par exemplele labour au profit de la technique dite du « semis-direct», utiliser l'irrigation de complément lorsque cela estpossible, mieux utiliser les semences certifiées et lesengrais en les localisant sur le rang lors du semis, etgénéraliser le désherbage chimique et/ou mécanique.

CEREALIERS, S'ENGAGER DANS LATRANSFORMATION DES GRAINSFace aux succès de grands groupes tels Benamor, il estétonnant de voir l'absence d'équivalents paysans.Pourtant, à l'étranger, il n'est pas rare de trouver descéréaliers réunis au sein de Groupes d'IntérêtEconomique (G.I.E) pour transformer leursproductions. En France, des coopératives paysannesdétiennent souvent des moulins.Ce déséquilibre n'est pas sans conséquence. En cas delibéralisation du commerce des céréales, les céréaliersrisquent de voir les agro-industriels s'approvisionnersur le marché extérieur. Par ailleurs, toute situation demonopole joue en défaveur des céréaliers. A terme, ilspeuvent se voir exiger des prix et des conditionsdéfavorables.Reste une solution pour les céréaliers, tenter de

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rattraper leur retard en s'engageant résolument dans latransformation de leurs céréales. Il existe unealternative à la livraison de leurs remorques de grainsdans les seuls dépôts locaux de l'OAIC.

CEREALIERS, RECONQUERIR LA FILIERE ORGEParmi la filière céréales, l'orge possède une placeparticulière. Le commerce de cette céréale est libre etoutre l'alimentation humaine, elle sert surtout destinée àla consommation animale. C'est notamment le cas avecl'élevage de moutons en zone steppique. C'est donc unecéréale où les agriculteurs peuvent progresser en «valeur ajoutée ».Les céréaliers pourraient commencer à développer desinfrastructures pour un stockage moderne en ferme.Regroupés en GIE locaux, ils pourraient développer descircuits de vente de l'orge vers la steppe. En matière detransformation, ils peuvent s'orienter vers la fabricationd'aliments du bétail (volailles ou ruminants). Enalimentation humaine, ils peuvent utiliser les vertusanti-cholestérol de l'orge. La semoule d'orge peut êtreincorporée à la semoule de blé dur ou à la farine pour lafabrication de pains spéciaux. On peut penser à lafabrication de malt pour la panification ou la fabricationde bières locales.

DE NOUVELLES MISSIONS POUR LE PRIVELes groupes privés de transformation des céréalesbénéficient de conditions avantageuses : marchéprotégé, prix subventionnés. Le PDG de SIM a eul'occasion de dire lors d'une conférence, qu'à ses débuts

face à la marge bénéficiaire qu'il réalisait en toutelégalité, il avait l'impression de « voler ».En contre partie de ses avantages, les pouvoirs publicsse doivent d'orienter les agro-industriels vers unprocessus de contractualisation. C'est à dire se tournervers les céréaliers et développer des services techniquesd'appui aux producteurs. A ce titre, le groupe Benamorest l'un des seuls agro-industriels à développer un telréseau. Une telle attitude présente l'avantage de permetde garantir un approvisionnement local de qualité. Ellepermet également de faire valoir la carte du «patriotisme économique » lors d'éventuellesnégociations avec les pouvoirs publics.

De leur côté, les céréaliers leaders se doivent derassembler leurs confrères et mettre sur pied les basesde structures économiques indépendantes des structuresétatiques et des grands moulins privés afin de mieuxdéfendre leurs intérêts.

De leur côté, les cadres de terrain des CCLS ont tout àgagner en l'émergence d'une organisationprofessionnelle des céréaliers. En cas d'adhésion del'Algérie à l'OMC et face au risque de démantèlementdes structures publiques du commerce de grains, leuravenir professionnel serait à reconsidérer.

Djamel BELAID. Ingénieur Agronome.

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ALIMENTS BETAIL

Réduire la facture des importations. SUGGESTIONS AFIN D’AUGMENTER LA PRODUCTION D’ALIMENTS DU BETAIL

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14 juin 2017 https://www.algeriepatriotique.com/2017/06/13/aliment-de-betail-

167-licences-dimportation-octroyees/

1) introduire de nouvelles cultures en sec telle lecolza (les tourteaux de colza sont très riches),la féverole, le pois fourrager, le lupin (sur lesterres acides).

2) améliorer les cultures existantes par le semisdirect, l’emploi d’engrais et de techniquesécologiques de désherbage mécanique (herseétrille).

3) continuer la politique d’irrigation qui est un desbeau succès du MADR. 4) Attribuer lesavantages fiscaux aux agriculteurs qu’auximportateurs afin qu’ils puissent produir desaliments du bétail à partir de leurs récoltes(actuellement un éleveur a plus à y gagner enachetant des produits importés).

SUGGESTIONS AFIN DE REDUIRE L’EMPLOIDES ALIMENTS DE BETAIL IMPORTES Il faut mettre au crédit des décideurs actuelsl’amélioration de la ration en protéines duconsommateur algérien. Leur choix s’est porté sur laviande blanche et le modèle d’aliments du bétail (certescriticable) maïs-soja. Cette stratégie atteintactuellement ses limites (voir les possibilités desubstitution proposées par le Pr Hasna Hamouda-Longoet ses collègues) . Que mangeaient nos aînés? Ducouscous aux pois-chiches et aux fèves! Ces deuxlégumineuses apportaient les mêmes protéinesvégétales que la viande blanche de volaille. Il est donctemps de réhabiliter le pois-chiche. A ce titre il fautféliciter les cadres de l’ITGC qui ont montré qu’ensemant le pois chiche de façon plus précoce on pouvaitaugmenter son rendement. idem pour la lentille.INNOVER POUR REUSSIR Nos industriels agro-alimentaires doivent donc s’inspirer des recettes desvégétariens européens et incorporer des pois-chicheslentilles et autres légumineuses dans le cachir, lesmerguez et autres charcuteries halal. A l’étranger existedes saucisses et steacks à base de lentilles et céréales.Nous devons les développer localement. Les pouvoirspublics doivent soutenir ces produits. Quant au lait etproduits laitiers, cap sur les laits végétaux plus faciles àproduire que le lait de vache (qui demande beaucoup defourrages et d’eau). Que nos industriels en agro-alimentaires tapent « steacks végétaux bjorg » sur

google pour voir les produits qu’il est possible defabriquer. Qu’ils se rappellent également des recettestraditionnelles. Dans une « Aasbana » (préparation àbase de tripes) nos aînées incorporaient riz et pois-chiche afin d’économiser la viande. Les produits desvégétariens européens font également partie de notrepatrimoine culinaire. Mettons les au goût du jour afinde réduire l’obésité, le cholestérol et aussi réduire notrefacture d’importation d’aliments du bétail. Auxpouvoirs publics d’agir dans ce sens par une fiscalitéincitative et une politique de subvention imaginative.Djamel BELAID. Ingénieur agronome.

CONDITIONNER L'OCTROI D'UN QUOTAD'IMPORTATION A UN CAHIER DES CHARGES

14 juin 2017

Les pouvoirs publics auraient pu rajouter commecritères pour l’obtention de ces licences, la capacité del’importateur à développer la production nationaled’aliments du bétail. Cela est possible. On peut louerdes enrubanneuses à des agriculteurs pour qu’ilsrécoltent leur fourrage. Le PDG de la laiterieSoummam Lounès Hamitouche le fait. Il a créé unesociété qui met à disposition des éleveurs de vacheslaitières un matériel moderne de récolte des fourrages.(Voir la vidéo sur youtube). A Constantine le PDG deAxium, importateur de matériel agricole, développe laproduction de lentilles et de semences fourragères.

POUR UN CAHIER DES CHARGES PATRIOTIQUE,les décideurs doivent revoir leur cahier des charges del’importation. Le cahier actuel est une insulte auxcapacités productives du pays. Tout importateur doitstimuler d’une façon ou une autre la production localepour intégrer 10 ou 15% de matière première localedans ses aliments du bétail.Certes, il est difficile de produire du soja, maisl’importateur doit aider au développement de laproduction locale d’un produit de substitution, telle laféverole bien adaptée à notre climat. Idem pour le maïsou l’orge. L’orge est très bien adaptée à notre climat.C’est un crime économique que tout importateur n’aidepas les fellahs à mieux cultiver l’orge.Le Pr Mekliche Arezki. de l’ENSA d’El-Harrach amontré qu’avec le semis direct, des engrais, des

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herbicides et des fongicides adéquats on pouvaitpratiquement doubler le rendement d’orge. Toutimportateur d’orge devrait avoir l’obligation de faireconnaître ces résultats auprès des agriculteurs. Pourquoides entreprises françaises vendeuses d’engrais telleTimac-Agro font ce travail de vulgarisation et pas nosimportateurs nationaux?

GARE A LA BOURGEOISIE COMPRADORE!Les décideurs actuels, dans leur frénésie de résoudre àla va vite les questions économiques, favorisent ledéveloppement d’une classe d’importateurs qui n’ontrien à faire de la production nationale. Il s’agit deprédateurs économiques. On appelle cela la bourgeoisiecompradore. Ces gens là seraient prêts à vendre leurmère et le pays pour garantir leurs bénéfices. Vigilance.Cette attitude n’est pas patriotique.

POUR UN PATRIOTISME ECONOMIQUE Le patriotisme économique, c’est assurer les besoinsde la population et en l’occurrence des éleveurs mais enayant une vision de développement des capacitésnationales. Or, le cahier des charges actuel des licencesd’importation ne va pas dans ce sens. Il ne favorise pasune politique de nos jeunes chômeurs. Nos universitésforment des ingénieurs agronomes, des techniciens; nosusines fabriquent du matériel agricole et des engrais etnous continuons à importer à tour de bras… C’est allervers le mur. Il est temps que cela cesse et que lescitoyens fassent savoir aux plus hautes autorités l’erreurstratégique de ces décisions. Quant aux paysans etcadres agricoles, à eux d’utiliser les techniquesagricoles modernes simples et écologiques afind’augmenter la production nationale d’aliments dubétail. (…)Djamel BELAID. Ingénieur agronome.

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BLE DUR

Brèves et commentaires. Aller vers une agriculture durable et qui nourrit 40 millions

d'Algériens._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

TRAFIC DE LIVRAISONS DE BLE DURDjamel BELAID 13.07.2017Le correspondant d'El Watan dans la wilaya de Tiaretdénonce dans l'édition du 13.07.2017 de fausseslivraisons de blé dur dans les docks de l'OAIC. Selonlui, du blé importé et cédé par l'OAIC à des minoteriesau prix de 2500 DA le quintal est présenté au niveaudes CCLS comme étant issu de la production locale.Les CCLS achètent alors ces lots de blé à raison de4500 DA le quintaL

Au delà du courage du journaliste dénonçant de telsagissements, on peut se demander quelles mesuressimples pourraient permettre de lutter contre ce type defraude. Celles-ci sont de plusieurs ordres :-analyser l'historique des livraisons d'une exploitation,-prélever un échantillon de toute livraison réalisée auniveau des CCLS. Echantillon qui devrait être cachetéet conservé une année au moins à des fins d'analyses.-réaliser des analyses concernant les impuretés del'échantillon,-réaliser des analyses concernant la composition del'échantillon.

ANALYSE DE L'HISTORIQUE DES LIVRAISONSDans les cas de fraudes, outre sa production,l'agriculteur livre à la CCLS des remorques de bléimporté. L'addition de ces deux origines implique doncd'importants volumes. En comparant avec les moyennesannuelles livrées habituellement par l'agriculteur, onpeut donc soupçonner un cas de fraude. Surtout sil'agriculteur n'est pas concerné par des mesures telles :développement récent de l'irrigation ou exploitation denouvelles terres. Un autre moyen de vérificationconcerne les quantités de semences, engrais, produitsphytosanitaires et carburants achetés durant lacampagne agricole. En général, il existe une corrélationentre ces intrants et les hectares cultivés. ANALYSES CONCERNANT LES IMPURETES DEL'ECHANTILLONLes céréales importées le sont selon un cahier descharges établi par l'OAIC. Ce cahier des charges estextrêmement strict. Il prévoit notamment que les lots deblés importés ne doivent pas contenir d'impuretés.Celles-ci concernent essentiellement les grainesprovenant de mauvaises herbes, d'autres cultures

(lentilles, colza …) ou d'autres céréales (orge ouavoine). Le faible niveau d'impuretés dans les lots desblés importés est lié d'une part à la haute maîtrisetechnique des agriculteurs étrangers, notamment dans lecas du désherbage et d'autre part à la maîtrise desorganismes de stockage. Ces derniers savent éliminertoute présence de graines de mauvaises herbes dans leslots de blé dans leurs silos.

ANALYSES CONCERNANT LA COMPOSITION DEL'ECHANTILLONLes blés locaux sont souvent affectés par le stresshydrique en fin de cycle. Aussi, les poids spécifiquessont faibles et le taux de protéines élevé (jusqu'à 17%contre 12% en moyenne pour les blés importés). Parailleurs, chaque variété de blé possède une signaturebiochimique. Trois grains de blé suffisent pour analyserpar électrophorèse les protéines. On peut alors observerdes bandes caractéristiques qui correspondent auxdifférents types de protéines, notamment les gliadineset les gluténines. Ces techniques d'analyses sont à laportée de nombreux laboratoires universitairesalgériens et de ceux de l'Institut Technique des Grandescultures. Comme les variétés cultivées en Algérie sontdifférentes de celles qui sont importées, une simpleanalyse en laboratoire permet de déterminer le nom desvariétés de blé dur constituant un lot.

SANCTIONNER LOURDEMENT LES FRAUDEURSIl apparaît donc que la simple prise d'échantillons deblé permet une identification de l'origine des lots :production locale ou importation. Certes, cetteidentification se fait à posteriori, c'est à dire après queles grains aient été réceptionnés et que le versementfinancier ait été opéré. Mais, dans un État de droit, rienn'empêche qu'après analyse, l'opérateur fraudeur soitidentifié et lourdement sanctionné.

CEREALES, NOUVELLE DONNE EN ALGERIE.Juin 2017L'apparition de grands groupes liés à la transformationdes céréales (Benamor, Metidji, SIM) au côté des unitésdu secteur public est relativement récent. Cetteprésence bouleverse la filière céréales locale.

UN CAHIER DES CHARGES EXIGEANT

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Ces groupes bénéficient de conditions avantageuses etréalisent de confortables marges financières. Ilsutilisent des blés importés et en partie du blé local. Biensouvent les blés importés sont constitués de lotshomogènes. Pour les agro-industriels, il estindispensable de travailler avec des blés avec de forttaux d'extraction de semoule ou de farine. Les lotsdoivent être exempt d'impuretés risquant d'altérer leproduit final ou d'endommager les meules. Le cahierdes charges est donc exigeant. A cela s'ajoute le côtéfinancier. Souvent, les agro-industriels préfèrent doncmoudre du blé d'importation.

LES IMPORTATIONS : UNE MENACE POUR LESCEREALIERSAu Maroc, l'adhésion à l'OMC a entraîné la libérationdu marché des céréales. En effet, ces accordsinterdissent aux pays signataires de subventionner leursproducteurs et de sur-taxer les blés importés. De ce faitles agro-industriels marocains s'approvisionnentprincipalement sur le marché international au détrimentdes producteurs locaux. En Algérie, avec la baisse de larente des hydrocarbures, le risque est grand de voir lespouvoirs publics recourir de plus en plus auximportations. En effet, soutenir la filière céréalièrelocale représente un coût pour le budget de l'Etat. Celaest encore plus vrai concernant le blé dur.

CEREALIERS, MISER SUR LA PRODUCTIVITE ETLA QUALITEFace au risque de voir un jour les agro-industrielslocaux se tourner totalement vers l'importation, lescéréaliers locaux se doivent de miser sur la qualité deleurs produits et sur une meilleure productivité.En concertation avec les organismes de collecte dontles CCLS et les agro-industriels, des céréaliers doiventarriver à produire des lots homogènes avec unetraçabilité garantie et une qualité supérieure (faible tauxde mitadinage, variétés recommandées par lasemoulerie ou la meunerie, ...). Ces céréaliers doiventpouvoir s'organiser afin de devenir les interlocuteursincontournables de moulins privés régionaux. Cettepolitique de produits de terroir constitue une garantie dedébouchés face à un risque d'importations massives deblés durs étrangers. C'est à eux de gagner cetteindépendance d'organisation et se fédérant autour depaysans leaders issus de leurs rangs.

Sur le plan de la productivité, ils peuvent réduire leursdépenses de mécanisation en abandonnant par exemplele labour au profit de la technique dite du « semis-direct », utiliser l'irrigation de complément lorsque celaest possible, mieux utiliser les semences certifiées et lesengrais en les localisant sur le rang lors du semis, etgénéraliser le désherbage chimique et/ou mécanique.

CEREALIERS, S'ENGAGER DANS LATRANSFORMATION DES GRAINSFace aux succès de grands groupes tels Benamor, il est

étonnant de voir l'absence d'équivalents paysans.Pourtant, à l'étranger, il n'est pas rare de trouver descéréaliers réunis au sein de Groupes d'IntérêtEconomique (G.I.E) pour transformer leursproductions. En France, des coopératives paysannesdétiennent souvent des moulins. Ce déséquilibre n'est pas sans conséquence. En cas delibéralisation du commerce des céréales, les céréaliersrisquent de voir les agro-industriels s'approvisionnersur le marché extérieur. Par ailleurs, toute situation demonopole joue en défaveur des céréaliers. A terme, ilspeuvent se voir exiger des prix et des conditionsdéfavorables. Reste une solution pour les céréaliers, tenter derattraper leur retard en s'engageant résolument dans latransformation de leurs céréales. Il existe unealternative à la livraison de leurs remorques de grainsdans les seuls dépôts locaux de l'OAIC.

CEREALIERS, RECONQUERIR LA FILIERE ORGEParmi la filière céréales, l'orge possède une placeparticulière. Le commerce de cette céréale est libre etoutre l'alimentation humaine, elle sert surtout destinée àla consommation animale. C'est notamment le cas avecl'élevage de moutons en zone steppique. C'est donc unecéréale où les agriculteurs peuvent progresser en« valeur ajoutée ».Les céréaliers pourraient commencer à développer desinfrastructures pour un stockage moderne en ferme.Regroupés en GIE locaux, ils pourraient développer descircuits de vente de l'orge vers la steppe. En matière detransformation, ils peuvent s'orienter vers la fabricationd'aliments du bétail (volailles ou ruminants). Enalimentation humaine, ils peuvent utiliser les vertusanti-cholestérol de l'orge. La semoule d'orge peut êtreincorporée à la semoule de blé dur ou à la farine pour lafabrication de pains spéciaux. On peut penser à lafabrication de malt pour la panification ou la fabricationde bières locales.

DE NOUVELLES MISSIONS POUR LE PRIVELes groupes privés de transformation des céréalesbénéficient de conditions avantageuses : marchéprotégé, prix subventionnés. Le PDG de SIM a eul'occasion de dire lors d'une conférence, qu'à ses débutsface à la marge bénéficiaire qu'il réalisait en toutelégalité, il avait l'impression de « voler ».En contre partie de ses avantages, les pouvoirs publicsse doivent d'orienter les agro-industriels vers unprocessus de contractualisation. C'est à dire se tournervers les céréaliers et développer des services techniquesd'appui aux producteurs. A ce titre, le groupe Benamorest l'un des seuls agro-industriels à développer un telréseau.De leur côté, les céréaliers leaders se doivent de mettresur pied les bases d'une filière céréale indépendante desstructures étatiques et des grands moulins privés afin demieux défendre leurs intérêts.

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De leur côté, les cadres de terrain des CCLS ont tout àgagner en l'émergence d'une organisationprofessionnelle des céréaliers. En cas d'adhésion del'Algérie à l'OMC et face au risque de démantèlementdes structures publiques du commerce de grains, leuravenir professionnel serait à reconsidérer.

Djamel BELAID. Ingénieur Agronome..

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JUILLET

Blé,le trafic des fausses livraisons. De simples méthodes d'analyses permettent de reconnaître les

lots frauduleux._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

TRAFIC DE LIVRAISONS DE BLE DURDjamel BELAID 13.07.2017Le correspondant d'El Watan dans la wilaya de Tiaretdénonce dans l'édition du 13.07.2017 de fausseslivraisons de blé dur dans les docks de l'OAIC. Selonlui, du blé importé et cédé par l'OAIC à des minoteriesau prix de 2500 DA le quintal est présenté au niveaudes CCLS comme étant issu de la production locale.Les CCLS achètent alors ces lots de blé à raison de4500 DA le quintaL

Au delà du courage du journaliste dénonçant de telsagissements, on peut se demander quelles mesuressimples pourraient permettre de lutter contre ce type defraude. Celles-ci sont de plusieurs ordres :-analyser l'historique des livraisons d'une exploitation,-prélever un échantillon de toute livraison réalisée auniveau des CCLS. Echantillon qui devrait être cachetéet conservé une année au moins à des fins d'analyses.-réaliser des analyses concernant les impuretés del'échantillon,-réaliser des analyses concernant la composition del'échantillon.

ANALYSE DE L'HISTORIQUE DES LIVRAISONSDans les cas de fraudes, outre sa production,l'agriculteur livre à la CCLS des remorques de bléimporté. L'addition de ces deux origines implique doncd'importants volumes. En comparant avec les moyennesannuelles livrées habituellement par l'agriculteur, onpeut donc soupçonner un cas de fraude. Surtout sil'agriculteur n'est pas concerné par des mesures telles :développement récent de l'irrigation ou exploitation denouvelles terres. Un autre moyen de vérificationconcerne les quantités de semences, engrais, produitsphytosanitaires et carburants achetés durant lacampagne agricole. En général, il existe une corrélationentre ces intrants et les hectares cultivés. ANALYSES CONCERNANT LES IMPURETES DEL'ECHANTILLONLes céréales importées le sont selon un cahier descharges établi par l'OAIC. Ce cahier des charges estextrêmement strict. Il prévoit notamment que les lots de

blés importés ne doivent pas contenir d'impuretés.Celles-ci concernent essentiellement les grainesprovenant de mauvaises herbes, d'autres cultures(lentilles, colza …) ou d'autres céréales (orge ouavoine). Le faible niveau d'impuretés dans les lots desblés importés est lié d'une part à la haute maîtrisetechnique des agriculteurs étrangers, notamment dans lecas du désherbage et d'autre part à la maîtrise desorganismes de stockage. Ces derniers savent éliminertoute présence de graines de mauvaises herbes dans leslots de blé dans leurs silos.

ANALYSES CONCERNANT LA COMPOSITION DEL'ECHANTILLONLes blés locaux sont souvent affectés par le stresshydrique en fin de cycle. Aussi, les poids spécifiquessont faibles et le taux de protéines élevé (jusqu'à 17%contre 12% en moyenne pour les blés importés). Parailleurs, chaque variété de blé possède une signaturebiochimique. Trois grains de blé suffisent pour analyserpar électrophorèse les protéines. On peut alors observerdes bandes caractéristiques qui correspondent auxdifférents types de protéines, notamment les gliadineset les gluténines. Ces techniques d'analyses sont à laportée de nombreux laboratoires universitairesalgériens et de ceux de l'Institut Technique des Grandescultures. Comme les variétés cultivées en Algérie sontdifférentes de celles qui sont importées, une simpleanalyse en laboratoire permet de déterminer le nom desvariétés de blé dur constituant un lot.

SANCTIONNER LOURDEMENT LES FRAUDEURSIl apparaît donc que la simple prise d'échantillons deblé permet une identification de l'origine des lots :production locale ou importation. Certes, cetteidentification se fait à posteriori, c'est à dire après queles grains aient été réceptionnés et que le versementfinancier ait été opéré. Mais, dans un État de droit, rienn'empêche qu'après analyse, l'opérateur fraudeur soitidentifié et lourdement sanctionné.

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SUCRE

Trop de sucre dans les sodas. Pour un plan national de réduction de la sur-consommation de

sucre._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

TROP DE SUCRE DANS LES SODASIl est un dossier urgent pour l'industrie des boissons,c'est celui de la réduction du taux de sucre dans lessodas. Il s'agit là d'une mesure de salubrité publique.L'obésité et le nombre de cas de diabète explosent enAlgérie. Il devient urgent d'intervenir. Par ailleurs100% du sucre étant importé, il s'agit de revenir à uneconsommation conforme à la norme.

PLAN NATIONAL DE REDUCTION DU SUCRELa presse nationale avait récemment évoqué la mise enplace d'un planning de réduction progressive etconcertée entre fabricants. Où en est ce plan? Et qu'enest -il des efforts concrets au niveau des ateliersd'embouteillage?

PROMOUVOIR LES EAUX GAZEUSESIl est une catégorie de boissons rafraîchissantes, c'estcelle des eaux gazeuses. Ces eaux sont naturelles ou

renforcées en gaz carbonique (ou en "gaz de source"comme le note pudiquement la marque Perrier sur sesétiquettes).Ces boissons sont à développer. Il existe même des"machines individuelles à eau gazeuse" pour enrichir enCO2 chez soit l'eau du robinet.

DES FONTAINES D'EAU PETILLANTEPour lutter contre les déchets que constituent lesbouteilles en plastique, la municipalité de Paris a mêmemis en place gratuitement des fontaines d'eaupétillante* dans les squares. A quand à Sétif une borned'eau pétillante près de Aïn El Fouwara?

(*) taper "Paris + eau + pétillante) sur internet.Djamel BELAID. Ingénieur agronome.

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CONTRACTUALISATION

Miser sur la contractualisation? L'expérience du groupe Benamor montre un bel exemple de

contractualisation._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Djamel BELAID Ingénieur Agronome.

Mercredi 17 mai 2017 (Commentaire sur Maghreb Emergent).

En matière de production de tomate industrielle l'actiondu groupe Benamor est exemplaire. Le groupe a permisune nette augmentation des rendements en notammentfavorisant la disponibilité en plants de tomates, laconnaissance de techniques agronomiques nouvelles etrécolte mécanisée.En matière de céréales, le groupe semble adopter lamême démarche avec des réseaux QualiBlé.

UN MODELE DE CONTRACTUALISATION AETENDREIl y a là un modèle de contractualisation qu'il seraitintéressant d'étudier en détail et éventuellement dedupliquer pour d'autres productions agricoles. Chaqueagro-industriel local devrait avoir pour obligationd'apporter un appui technique aux producteurs de lait,dattes et demain pomme de terre, légumes, oléagineux,

aliments du bétail ou betterave à sucre.Des laiteries adoptent ce schéma, c'est le cas de laiterieSoummam ou des laiteries privées dans le Haut-Chélif.On aimerait qu'un Slimane Othmani donne ainsi un"coup de pouce" à la production locale d'agrumes etd'abricots au lieu de ne compter que sur le concentré dejus made in Brazil.

PROTEGER LES MARGES DES AGRICULTEURSCertes, les entreprises agro-alimentaires souhaitent, engénéral, assurer leur approvisionnement et améliorerleur marge financière, Aussi, à côté de cette démarche,le développement de coopératives paysannespermettant la collecte, la transformation et ladistribution des produits agricoles est indispensable.Les pouvoirs publics ont un rôle fondamental/ Ilspeuvent accélérer ce processus par des mécanismes,financiers, juridiques, fiscaux et en aidant à former à lagestion les cadres paysans.

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LAIT

Un ambassadeur à la laiterie. Le PDG de Soummam reçoit l’ambassadeur des Pays-Bas

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Le PDG de Soummam reçoit l’ambassadeur desPays-Bas

juillet 26, 2017 Kenzi Adam 2 Commentaires

https://www.algeriepatriotique.com/2017/07/26/pdg-de-soummam-recoit-lambassadeur-pays-bas/

Ce type de coopération est intéressant. Il ne faut oubliercependant les potentialités locales. De nombreuxchercheurs algériens ont montré qu’avec l’orge ou lapaille, on peut ajouter de l’urée. On enrichit ainsi lesgrains ou les paille en azote. On peut également donner du mono-ammonium phosphate aux ruminantscomme complément azoté. Il s’agit d’un engraislargement disponible localement. Autre idée,développée par les agronomes tunisiens: fabriquer desbouchons de grignons d’olives en remplacement desbouchons de luzerne importé (Voir les articles de MrBen Salem H. sur internet).

Ces mêmes chercheurs montrent que beaucoupd’arbustes locaux contiennent des tanins ou dessaponines qui, à petite dose, permettent d’améliorerl’efficacité des aliments concentrés qu’on donne auxmoutons et vaches. Investisseurs nationaux, il y a unbusiness halal à faire. positionnez vous sur cescréneaux. Djamel BELAID. Ingénieur agronome.

1 – DES LAITERIES DYNAMIQUES Dans la région de Constantine, Mr Lounes Hamitouchea développé une stratégie pour aider et fidéliser leséleveurs qui lui livrent du lait. Il met à leur disposition

des enrubanneuses, machines modernes pour récolterles fourrages sous forme de balles rondes enrubannées.L’enrubannage permet de conserver plus longtemps laqualité des fourrages dans de meilleures conditions.D’autres laiteries privées dans la région du Chélifdéveloppent des trésors d’ingéniosité afin de fidéliserles éleveurs: avance sur trésorerie, fournitured’aliments du bétail, soins vétérinaires gratuits, aidepour remplir la paperasse, … On comprend cetteagitation quand on sait que le lait frais est un véritable «or blanc ». C’est ce que fait d’ailleurs Groupe Benamoravec le blé dur et la tomate industrielle

2 – S’INSPIRER DU MODELE LAITLes pouvoirs publics pourraient s’inspirer de ce casd’école pour les autres productions agricoles. Lemessage des autorités envers le secteur de latransformation des produits agricoles pourrait être lesuivant: » je vous donne l’accès à un marché de 40millions de consommateurs mais à la conditions deprogressivement réduire l’importation de matièrespremières ». Comment? En vous tournant vers lesproducteurs locaux. En recrutant des techniciensd’appui technique qui tournent sur les exploitations. Cemodèle est développé par nos voisins sous le nom de «d’agrégation » ou de « contractualisation ».

Djamel BELAID Ingénieur agronome.

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