Collection connaissance de Crolles Tome 2

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connaissance DE C ROLLES Pat rimoine d hier REGARDS D AUJOURD HUI C ROLLES

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Patrimoine d'hier, regards d'aujourd'hui.

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connaissanceD E CR O L L E S

Patrimoine d hierR E G A R D S D’A U J O U R D’H U I

CR O L L E S

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connaissanceD E CR O L L E S

Patrimoine d hierR E G A R D S D’A U J O U R D’H U I

CR O L L E S

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La collection «Connaissance de Crolles» souhaite vous faire découvrir les multiplesfacettes de Crolles.

Ce deuxième tome s’attacheparticulièrement à vous présenterle patrimoine bâti crollois grâce au travaild’inventaire réalisé par les animateurs dupatrimoine qui se sont succédés depuis1999. Recherches dans les archivesmunicipales et les archives départementales,entretiens avec les anciens du village ontpermis de brosser ce tableau vivant de notrepassé.

Qui n’a pas flâné dans les vieux quartiers deCrolles emprunts de charme, qui n’a pasressenti avec émotion l’esprit des lieux enposant les yeux sur ces pierres qui nousparlent de notre histoire ?

À l’origine, la vie s’est installée au pied descoteaux de Chartreuse à proximité desruisseaux et loin de l’impétuosité de l’Isère.Très tôt organisée en hameaux – Le Bourg,Le Fragnès, Le Brocey, Le Raffour et Montfort-Crolles vit de l’agriculture.

Du premier siècle de notre ère à la première moitié du XXe siècle, cetteesquisse historique vous dévoile notre héritage collectif rural, en s’attachant ànous montrer particulièrement ces nombreux bâtiments qui ont survécu grâceà leur reconversion et à leur adaptation au présent.

Avant p ropos

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Le patrimoine bâti est une composante essentielle de notre identitéculturelle : cette publication a pour objectif de vous faire découvrir,au fil des rues et des chemins, ce qui se cache de-ci, de-là, derrièreun bâtiment ou une façade. Sa réalisation s’inscrit dans la politiquede valorisation du patrimoine menée par la commune, volontésoutenue en premier lieu par Claude Gloeckle, adjoint à la culture.

Saviez-vous que la poste actuelle était l’ancienne gare deTramway ? Et que l’ancien café Chatain fut, au XVIIIe siècle, un relais diligence... ? Sous nos vieilles pierres se cachentquelques trésors du passé. Parce que Crolles a grandi très vite,parce que notre commune est résolument tournée vers l’avenir,nous avons trop tendance à ignorer ces traces de l’histoire.Mais cet héritage architectural et patrimonial représentel’essence même de ce que Crolles est aujourd’hui. Mieux leconnaître vous permettra de mieux comprendre notre ville.

A travers quelques extraits de délibérations du conseilmunicipal, des cartes postales anciennes, de nombreusesiconographies et des textes explicatifs sur les bâtiments les

plus importants, vous devriez faire connaissance sous un regard nouveauavec ce qui vous entoure. Après avoir flâné de pages en pages, d’années enannées passées, vous serez sans doute curieux de vous rendre sur place,l’œil scrutateur... car cet ouvrage est aussi une invitation à la balade.

Le Maire,Jean-Claude Paturel

Jean-Claude Paturel, disparu le 15 août 2005, avait supervisé la réalisation de cetouvrage, que nous lui dédions, en hommage au maire, mais aussi à l’homme, si attachéà Crolles, son histoire et son devenir.

Editor ia l

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Anse

Anse d’hydrie (vase à liquide), en bronze,recouverte d’une belle patine verte. Ausommet, une petite figurine en ronde-bosse représente un chien ou un félindans la position du sphinx. La partiehaute de l’anse, ornée de deux volutesstylisées, s’évase largement en deuxbranches dont les extrémités en forme detêtes de cygne (?) se raccordaient à l’ori-gine à la lèvre du récipient.

L’arrondi de l’anse, de section ovoïde etdont les bords sont soulignés par un filet,porte sur toute la longueur de sa faceexterne un motif végétal de nervures etvolutes en bas-relief. La partie inférieures’appliquant à la panse s’aplatit et s’élar-git ; elle est décorée d’un mascaron, têtede Gorgone aux traits empâtés, yeux àpupilles creuses ; l’abondante chevelurebouclée encadre le visage, recouvre lesoreilles et forme toupet sur le sommet ducrâne. (Ier –IIème s. ap. J.C.).

Crolles. Photo C.A.H.M.G.I.

Coll. Musée Dauphinois n° 34.23.78

Archéologie et histoire en Grésivaudan

Archéologie chez vous n° 3 Canton de Meylan et du Touvet - 1984

Vestiges gallo-romains

Il ne reste pas de vestiges de la période antique sur la commune même si des traces d’habitat gallo-romain auraient été repérées. Seuls quelques objets ont pu être mis au jour à la fin du XIXe siècle surun site non précisé : des urnes funéraires, des ex-voto en plomb, un support de lampe à huile, uneanse en bronze des premier et deuxième siècles après Jésus-Christ et un fragment de corniche.

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Ex-voto

Plaquette de plomb, de forme allongée approximativement rectangulaire,munie de l’amorce de deux crochets ou tenons de fixation brisés. Lesbords sont soulignés d’une moulure irrégulièrement décorée dehachures diagonales. L’inscription en relief, probablement votive, peut selire :

M (ARCVS) – RVF (IVS) – MARCIAN (VS) – V (OTVM) – F (ECIT)

«Marcus Rufius Marcianus a fait le vœu». Il est loisible pourtant d’inter-préter différemment la lettre V et d’y reconnaître l’initiale de l’adjectifVIVVS. Si cette seconde lecture est celle qui convient, cet objet est sansdoute une marque de propriété autrefois apposée sur un monument detype funéraire, (stèle ou cippe) et le texte signifie alors : «Marcus RufiusMarcianus, de son vivant, a fait (élever ce tombeau)».

Rédigée selon le système traditionnel des tria nomina, où figurent dansl’ordre le praemomen (prénom), le gentile nomen (nom de famille) et lecognomen (surnom), cette inscription est antérieure à la promulgation del’Édit de Caracalla (212 ap. J.C.) qui accordait à tous la citoyenneté

romaine. On peut donc la dater desIer – IIème siècles de notre ère.

Crolles . Photo C.A.H.M.G.I.

Coll. Musée Dauphinois, inv. 34.5651

Archéologie et histoire en Grésivaudan

Archéologie chez vous n° 3 - Canton de Meylan et du Touvet - 1984

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Carte de Cassini1735

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mosaïque rurale

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Baie en arc brisé à clef et ébrasée

Fenêtre à meneaux partiellement comblée - Moyen-Äge

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Tirant servant à maintenir la structure des murs

Débord soutenu par de grosses solives en encorbellement

Porte de cave avec encadrement en pierre (XVIIIe siècle)

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Pigeonnier, quartier du Brocey Four à pain, rue du Brocey

Chaînes d’angle et encadrementsharpés en trompe-l’œil

Cabane de berger

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Porte d’entrée à coquille du XVIIIesiècle – ancien café

Grambin (avant 1920)

Exemple d’architecturerurale : porte pleine àlames, encadrement depierres, volets à cadre etfenêtres à carreaux duXVIIIe siècle, traces d’enduitbeige-rosé, tuiles canals

«Dans la maison du paysan, il n’y asouvent qu’une seule pièce, au rez-de-chaussée, qui sert, en même temps, decuisine et de salle à manger.[…]

Au dessous, se trouve la cave àlaquelle on accède par une trappedonnant sur un escalier de pierre. […]

La cuisine communique avec lachambre, au dessus de la chambre setrouve le grenier.[…]

Je me souviens des anciennes poutresvermoulues et du sol recouvert debriques usées par les pas de plusieursgénérations. Je revois encore l’ancienévier en pierre de molasse et le vieilégouttoir en bois».

Augustin Aymoz, Crolles et le Graisivaudan

«Traditionnellement, si on avait lesmoyens, les maisons étaient enduites,pour apporter un degréssupplémentaires d’isolation ; lesgranges et dépendances agricolesrestaient en maçonnerie jointoyée».Bonnard-Manning

Cette plaque de cheminée,datée de 1769, ornait l’âtred’une maison bourgeoisedu bourg. A noter, ledauphin et la fleur de lysgravés

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Maison bourgeoise, caves du XVIe siècle

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Hachoir à tabac, utilisé à la maison pourdécouper les feuilles de tabac. Les feuilles étaientroulées, enfilées dans les tubes puis coupées parune lame en hélice. Les «brisures» étaienttrempées dans la gnole, séchées de nouveau puisconservées dans un pot en grès avant d’êtrefumées à la pipe.

Séchoir à maïs, Montfort

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Pierre «chasse-roue»protégeant les mursdes habitationsAu dessus, anciennesortie d’évier

Arrêté du maire

du 23 septembre 1874.

«Les grappilleurs ne pourront allerdans les vignes pour ramasser desraisins ni sous les noyers à quelqueendroit qu’ils se trouvent pour cueillirdes noix, avant l’époque fixée parl’autorité locale, époque qui seraindiquée et publiée à son de caisse».archives municipales de crolles

La vigne

Introduite par les Grecs, la viticulture de la rivedroite de l’Isère fut développée au Moyen-Âgepar les moines de Cluny, installés à Domène.

Au XVIIIe siècle, les champs de blés remplacè-rent les vignobles de qualité médiocre.Vigoureuse au début du XIXe siècle, la vignefut atteinte par le phylloxera dès 1860.

Ancien vignobleen terrasse

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«Le jeudy huit avril mil sept cent quatre vingtdix au lieu de Crolles sur les huit heures dumatin dans la sale de St Pierre Didier pre-mier officiel municipal ou la municipalité est enusage de sassembler par devans nous. ThomasGavet maire de la communauté de Crolles ecri-vant Sieur Simon Quillet Greffier de la com-mune.

Le désastre affreux qui vient darriver la nuit dudimanche au lundy dernier par un incendiedont on na pu découvrir lorigine et qui devenantruineusse pour les trois particuliers qui l’on mal-heureusement essuyés devient encore plus funestea la Communauté par la perte totale de sespapiers les plus precieux qui sont les parcell-laires, coursiers, registre des délibérations celuydes déclarations des donts patriotiques comptesrendus et autres papiers de toutes natures décretde lassemblée nationale tout quoy avoit étédéposé chez Sieur Louïs Perret un des incen-diés par lanciene municipalité.

Toutes les calamités dissons nous sont biendignes de fixer l’attention de la nouvelle admi-nistration et en formant un règlement de policesur chaque objet interesant la Communauté denchanger lexecution celuy ou ceux quelle trouveraconvenable auxquels on donnerat legalementpouvoir de manifester et faire executer les arrêtésqui seront fait le jourduy non seulement a Mrsles officiers de la milice bourgeoise de Crollespour les faire correctement exécuter dans le lieude Crolles et en tout ou besoin serat a peine de

répondre en leurs propres desdésordres qui pourroient surve-nir en tout genre par leursnégligeance a faire veiller aubon ordre de la sureté public etpar défaut de mintient debonne discipline militaire,mais encore la ditte municipa-lité doit donner pouvoir a ceuxqui seront chargés de ces ordres dedemander main forte suivant lexisgeance des caset en [?] d’insuffisance de pouvoir de la part deshabitants de Crolles aux paroisses voisines enconformité des décrets de lassemblée nationale etpour dernier reflection le comparoissant observequi est très urgent de dresser un proces verbal quiconstate la perte que la Communauté vient defaire de ses papiers et de donner pouvoir a celuyque la municipalité jugerat apropos de se pour-voir incessament pour obtenir quelques dégrave-ments a léfét de parvenir a faire refaire un nou-veau cadastre et toutes les formalités requises anpareilles cas dans lequel il est impossible dassoïraucune imposition ny faire aucunes mutationscequi occasionnerait des procès sans nombres etdeviendroient ruineux pour la majeure partiedes habitants [?] Sur tout les objets cydessus enparticulier et a Signé Margain.»

Deliberation du Conseil Municipal.

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Fontaines, source de vie

Quarante huit bassins ont déjà été recensés àCrolles, privés ou publics, datant du XIXe siècleen général ou plus récents. Et la liste est loind’être complète. Les bassins publics sont lesplus connus, mais certains qui ne sont plusutilisés ont été reconvertis en bacs à fleurs ouont disparu. Jusqu’à une époque récente, cesfontaines étaient les centres de la vie : l’eau dessources de la montagne, canalisée pour lesbesoins de la communauté, permettait de faireboire hommes et bêtes, faire les lessives,nettoyer les tonneaux, etc... Aujourd’hui encore,les bassins sont soigneusement entretenus.Certains servent encore à faire les «petiteslessives».

L’existence - et la conservation - de cesfontaines illustre bien l’esprit communautairedes hameaux qui composent Crolles. L’eauétant particulièrement nécessaire à la vie agri-cole (pour abreuver les bêtes notamment) sonbesoin se fait cruellement sentir dès le XIXesiècle dans tous les hameaux de Crolles, peuéquipés en fontaines. Les habitants seregroupent et partagent les frais de fouilles pouraccéder aux sources, pour l’installation descanalisations en poterie ou ciment, et pour laréalisation du bassin avec son triomphe1 et sonjet2 ouvragés, symboles de la richesse duquartier.

Rue du Fragnès

1 - Partie verticale qui enferme l’arrivée d’eau.2 - Tuyau par lequel sort l’eau.

Lors de la création d’une fontaine, un syndic estcréé, qui gère son entretien et les droits à fairepayer aux nouveaux habitants qui veulent utiliserl’eau.

Au Fragnès, le triomphe d’un bassin porte lasignature du maçon qui l’a réalisée, J. Capitan,et la date de 1834. Quant au bassin du Brocey, ildate de 1825 : un canal est construit depuis laciterne jusqu’à la fontaine, qui se doit decomporter un triomphe et un jet décorés.

Le plus grand bassin de la commune est sansconteste celui du Bourg de Crolles : construit en1811 environ, il comportait un grand lavoir -leseul du village jusqu’en 1858- et, choseexceptionnelle, un triomphe à deux jets.

En 1853, deux autres fontaines sont créées:l’une dite «du haut de Crolles» et l’autre dite «dubas de Crolles», enclose dans le mur du châteaude Crolles. Toutes deux sont situées le long de laRN 90 et reçoivent en 1858, un deuxième bassinpour faire boire les bêtes, car avec un seul bac,l’eau est toujours malpropre et bue avecrépugnance par le bétail, qui, faute de boireassez, a des malaises.

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Aqueduc

Une promenade sur leSentier des Coteaux vouspermettra de (re)découvrirce bel ouvrage, enjambantle ruisseau quelques mètresen dessous des ruines del’ancienne cimenterie deCrolles. Situé en haut de larue de la Cascade, cetaqueduc contrairement à cequ’on pourrait penser, n’estpas directement lié aux acti-vités de la cimenterie. Ilsemble plutôt qu’il ait étéconstruit pour acheminerl’eau captée aux sources dePlâtre-Magny jusqu’au bourgde Crolles.

Après avoir traversé le ruis-seau vers sa rive droite, lacanalisation suivait cetterive du ruisseau et le retra-versait en amont de la routenationale sur un autre aque-duc, encore conservé. Cesaqueducs sont figurés surun plan daté de 1715, con-servé au château deCrolles. De là, la conduitese dirigeait vers le châteaude Crolles, où elle alimentaitdifférents bassins.

En 1787, lorsque MonsieurDe Barral (propriétaire duchâteau) concède aux habi-tants du bourg une partiede ses droits sur lessources, la canalisation estdivisée pour alimenter lafontaine de la place de laLiberté.

Aqueduc, rue de la cascade

Construction de regards sur la canalisation des eaux dePlâtre-Magny, 3406 francs :

Les habitants du quartier de Montfort d’en bas, sur Crolles,sont alimentés en eau seulement par quelques puits qui tarissentau moment des basses eaux.

Ce genre d’alimentation donne un travail important pourl’abreuvage des bestiaux et ne peut être utilisé pour le linge.

Pour ces raisons, les habitants de Bas-Montfort, demandentdepuis longtemps que les eaux arrivant au ruisseau de Montfortd’en Haut soient divisées en deux parties, afin qu’ils puissent enavoir leur part.

Deliberationdu 28 janvier 1824

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Cadran solaire, rue Jean Moulin

Cadran solaire, cureNos jours fuient comme l’ombre

Déjà utilisés durant l’Antiquité, les cadranssolaires servaient au XVIIIe siècle à réglermontres et horloges publiques. Toutefois, àcette époque, chaque ville a une heure dis-tincte : l’heure indiquée par les cadrans estfonction de la latitude et de la longitude dulieu. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle quela France adopte une heure unique, diteheure légale, par opposition à l’heure localedes cadrans. Dans les Alpes et en Isère, lescadrans solaires sont très nombreux : troisau moins sont connus à Crolles, dans diffé-rents états de conservation.

Cadran du presbytère

Ainsi, sur la façade de la cure, il ne subsis-tait du cadran ancien que le style (aiguilledont l’ombre portée indique l’heure) : c’estpourquoi la municipalité a décidé de le res-taurer en 2001. Le cadran se composed’une aiguille métallique appelée style (dugrec gnonom), scellée dans la façade dubâtiment et d’un tracé peint de telle sorteque l’ombre de la pointe marque les heures.Celui-ci est calculé selon l’orientation de lafaçade, les coordonnées géographiques dusite et obtenu par des calculs complexes degéométrie. Les motifs décoratifs du cadransont peints avec des pigments naturels surun enduit de chaux.

Cadran Rue Jean Moulin

Ce cadran est typique de l’Art populaire.Daté de 1861, il pourrait en fait être anté-rieur d’un siècle (en raison de motifs d’an-gelots anachroniques). D’après les inscrip-tions déchiffrées, ce cadran aurait été refaitpar François Capitan, maçon de père en filsà Crolles depuis le XVIIIème siècle. La maisondate de 1667.

Quelques traces du troisième cadran deCrolles ont pu être repérées sur une photoancienne de la maison Juillet.

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- “Après vous !“- “Je n’en ferai rien“

- “Le concert de rap ?“non, ce n’est pas ici !“

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autour de l’Eglise

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Abbaye des Aÿes

Despence generale de l’abbaye Roÿale des Aÿes de l’année 1764 et 1765

«le 3 j’ai donné au forgeron de Froge pourdeux pioches, une paile, raccomodage d’autrepioche, le pas de fer du moulin, pour 15 livres,j’ai aussi payé pandan la meme année en plu-sieurs foys cinquante deux livres deux sols sixdenier pour des couleurs a( ?) ceruse?, blanc detroye laque, bleux, gomme «gutte» ? et le toutemployé a la chambre boisée et son cabinet et ala chambre du contable, le 27 j’ai donnétrante livres dix sols a abraham et cherubinpour avoir taille et pose les lauzes fait encoredes aqueducs au jardain fait le bassin dujedeaux et les citernes».ref : 12H65 ADI

L’abbé de TamiéDom François-Nicolas de Riddes :

1611

«Le silence, la simplicité, l’amourdu travail, la régularité étaientalors presque entièrement bannis desAÿes. Le luxe, la galanterie, ladélicatesse, l’amour propre yrégnaient».1674

L’abbé de Tamié demande de sup-primer les inovations qu’elles ontfaites en matière de liturgie, de por-ter le voile et non de se draper dansdes écharpes, de mieux respecter lecloître et le silence; de mettre fin auxassemblées de paysans qui se tiennentdans les cours du monastère, où lesreligieuses tiennent un débit de bois-sons.

Cette photo de l’intérieur de l’Abbaye des Ayes aété prise probablement au début du XXe siècleCliché : H. Müller, Musée Dauphinois, n°55-10-336

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Abbaye des Ayes

Fondée vers 1141 (à une époque où l’on priaitautant que l’on guerroyait) par Marguerite deBourgogne, veuve du Dauphin Guigues IV,l’Abbaye des Ayes attira nombre de religieusesde familles dauphinoises nobles. Grâce auxdonations importantes, fut construit un monas-tère avec dortoirs, réfectoires puis une église ettrois chapelles. Terres, bois, forêts et pâturagesassuraient la subsistance des religieuses.

En 1821 : «Hors du monastère, il y avait ungrand enclos fermé de murs, comportant desjardins avec de belles eaux, deux fermes et desbâtiments d’exploitation». Gérante, Mairede Crolles.Guerre de religion, incendies, inondations, «maldes marais», mœurs dissolues des religieuses,puis Révolution de 1789. Tels furent les nom-breux maux qui eurent raison de cette abbayecistercienne dont il ne reste que quelques objetsdispersés, le bâtiment qui devait être le logisabbatial de l’Abbesse et le moulin (cf p.49).

Ancienne écurie de l’Abbaye des Ayes, avenue del’Abbaye

Abbaye des Ayes, rue Elsa Triolet

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Eglise Saint Pierre et Saint Paul

Eglise Saint Pierre - Saint Paul

Connue dès 1115, cette église estmentionnée dans le pouillé de SaintHugues (évêque de 1082 à 1132).Elle ne conserve de son état primitifque la base du clocher, le resteétant reconstruit entre 1648 et1687. Considérée par MonseigneurLe Camus (évêque de 1671 à 1707)comme étant «la plus belle de lacampagne de ce diocèse», l’égliseest dès 1673, au centre d’une richeparoisse de 1 000 communiants.

Une grande sobriété caractérisel’extérieur de l’édifice. Les façadeslatérales sont rythmées de baies enplein cintre et d’oculus alternantavec des contreforts. Au nord-ouest, au-dessus du portail LouisXIII, un fronton et trois oculus sou-lignent la structure pyramidale dutoit.

À l’intérieur, la nef est bordée de deux bas-côtés, sur-montés de tribunes. Depuis 1983, un orgue constituéde deux buffets symétriques surplombe la nef. De partet d’autre du chœur, deux chapelles sont décorées depeintures datant de la fin du XVIIe siècle. Au sud, leslances, les marteaux, les tenailles et les dés qui déco-rent la voûte symbolisent la Passion du Christ ; aunord, des emblèmes de l’ancien testament se rappor-tent à la Vierge (tour d’ivoire, arche d’alliance).

Dans le chœur, un autel en marqueterie se dressedevant un triptyque peint par Nicolai Greshny (artisterusse contemporain). Le retable, en trompe l’œil, estorné en son centre d’une œuvre du XVIIIe siècle figu-rant le Christ remettant les clefs à Saint Pierre, et dechaque côté, de deux tableaux du XIXe siècle, repré-sentant Saint Pierre et Saint Paul.

L’extraordinaire luminosité des icônes, le contrasteviolent des couleurs, l’or très marqué, la couleur desvêtements du panneau droit du retable, la teinte fon-cée des balustrades en bois s’harmonisent avec lacouleur «brique» appliquée sur les murs du chœur etdes chapelles.

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Visite générale du diocèseen 1673 par Monseigneur Le Camus,Crolles le 25 janvier 1673

«Le curé entretien un grand verger, unbeau jardin… De sa maison qui est sansexagérer une des plus belles maisonscuriales qu'il y ait un France, tant poursa beauté et la grandeur du baptis. ? quepour la régularité. Il y a quatrechambres et un cabinet au premier étageaussi bien qu'au second, outre la cave, il ya une chambre souterraine fort commodepour l'hiver comme pour l'été. Mentionde grange et pressoir. Le tout a été bâtide pierre dont les curés possèdent lebénéfice».

Souterrains

De mémoire locale, deux souterrains parti-raient de la cure: un vers l’abbaye des Ayeset un vers le château de Crolles. Des soupi-raux, dans la cour de la cure, éclairent undébut de galerie, fermée par des monceauxde terre. Des traces du souterrain sontencore visibles dans une cave d’une mai-son sur la Nationale 90, en face de l’ancienrelais de diligences.

Le souterrain de l’abbaye aurait étéconstruit à ciel ouvert puis fermé par desdalles. Dans les années 1940, un chevals’est cassé une jambe, aux environs du ter-rain de football, en passant au travers dusol. En 1955, pendant la construction dulotissement des Castors, un camion estégalement tombé suite à un effondrementde terrain.

En 1949, des spéléologues de Grenoblesont descendus dans la crypte de l’église etn’ont pas trouvé de traces d’un souterrainmais ils ont pu voir que le clocher actuel estbâti sur la souche de l’ancien clocher.

Cure de Crolles

Soupirail de la cure

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Cimetière

Lettre du Procureur GénéralGrenoble, le 15 avril 1784 : «… j’informeMonsieur que le simetière de Crolles est beau-coup trop resseré relativement au nombre desparoissiens, qu’il est situé au milieu des habita-tions ce qui occasionne indubitablement desfièvres [?] qui règnent dan la Comté deCrolles. En conséquence il est au [?] transféréconformément à l’ordonnance [?] du Roy.»

le 15 mai 1785 : «[...] un entrepreneur qui aoffert de faire l’acquisition du terrain néces-saire à [?] et la construction des murs pour laclôture [?] qui auront trois pieds dauteurs surla surface du terrain lesquelles fondationsauront huit pouces depaisseurs et le muraudessus quinze pouces […] aussy depaiss-seur au moyen de la somme mille francs [?]qui luy sera payé par la Comté […] terrainne seras planté en vignes […?] autour et ver-ger.»Registre des délibérations de Crolles 1781 – 1792. Archives municipales de Crolles

Croix

Il existe peu d’éléments historiques sur lescroix dans les archives. Les informations sontsouvent données par les inscriptions elles-mêmes mais la tradition orale tient une placeimportante. Les croix peuvent être dressées àplusieurs occasions : la fin d’une Mission (lacroix devant la MJC témoigne de la proces-sion ramenant les reliques de Saint Adéodat) laprotection des cultures ou la commémorationd’évènements tragiques. Lors d’une épidémiede peste en 1550, des croix en fer forgé ontété mises en place sur les murs de Crolles.

Une dizaine de croix a été recensée sur Crollesà l’heure actuelle. La plus ancienne date de1625, beaucoup sont en fer forgé, certainesont pour base des meules de moulin.

Croix, 1669, Montfort Calvaire, M. Amabert, 1625

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Institut ruralCliché : Laure Mayer, 2001

Décors peints du XVIIe siècle composés depaysages (ici l’église de Crolles, le presbytèreet le cimetière) placés dans des cadres dorés,tenus par des sirènes et alternant avec desvolutes de feuillage.Château de Crolles, grande galerie

«La commune de Crolllesétait flattée et reconnoissantede ce que dans cette circons-tance Monseigneur l’Evêquede Grenoble a bien vouluaccueillir le désir empressé deses habitants de bénir la clocherefondue».

Deliberationdu 3 aout 1812

Institut rural, ancien couvent

Fille unique d’agriculteurs crollois, AlexandrinePaturel (1798/1867) se charge de l’éducationdes enfants du village de Crolles à la fin de sesétudes à l’Institut de la Providence à Corenc.

Devenue Sœur Marie-Joseph, elle fonde le cou-vent de Crolles (pensionnat/externat) en 1820.Aimée de tous, apportant aide et réconfort,Sœur Marie-Joseph exerce également desfonctions d’institutrice de filles jusqu’à sa morten 1867. La loi de séparation de l’Eglise et del’Etat met un terme à l’activité du couvent et àl’éducation des filles par les religieuses.

Le bâtiment est transformé en hôpital de 60 litspour les blessés de guerre pendant la premièreguerre mondiale. En 1943, l’ancien couventdevient la «Maison Familiale d’enseignementRural». Cette école agricole abandonne l’InstitutRural pour de nouveaux locaux en 2001.

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- “Qu’est-ce que l’on va bien pouvoirraisonner maintenant ?“

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du côté des édifices publics

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Château delphinal de Montfort, poste des gardes

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Mentionné dès le XIe siècle dans le cartulaire deDomène, le château de Montfort est édifié surun promontoire naturel au pied de laChartreuse, à l’entrée du Pal de Fer, pour assu-rer la défense de la frontière du Dauphiné avecla Savoie.

Dans une enquête de 1339 réalisée pour l’éva-luation du domaine delphinal, «Montisfortis» estdécrit comme un donjon circulaire, flanquéd’une tour carrée à quatre étages sur laquelles’appuient deux grandes salles superposées,l’une ayant une cheminée et quatre fenêtresgéminées. Se trouve ensuite une pièce surmon-tée d’une garde-robe, un cellier puis une cuisineavec une cheminée. A l’Ouest, un portail depierres taillées, haut et large et le poste desgardes.

Résidence de la Grande Dauphine Béatrix deFaucigny, puis possession de la famille deBeaumont jusqu’en 1617, le château deviendra

propriété de Claude Frère et de ses descen-dants. En 1717, il appartiendra ensuite auxGuérin, ascendants de la famille de Bernis,actuels propriétaires.

Le château est tombé en ruines dès le XVIe siè-cle, seule la salle des gardes sera habitéejusqu’au début du XXe siècle.

Depuis 1999, les ruines romantiques laissentplace à des vestiges mis en valeur par l’actionconjuguée de la commune et d’une associationles Raisonneurs de Pierre : le corps des gardesa vu ses murs remontés en partie, le rempart aété consolidé, le four à pain rénové, la cuisineattend son tour…

Crolles en 1339

141 feux, 4 villas

Château delphinal de Montfort

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Château de Crolles

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Cette ancienne maison-forte, située dans lebourg, est attestée dès le milieu du XIVe siècle.Le château est composé de deux corps de bâti-ments rectangulaires accolés en longueur, dehauteur différente, flanqués au Nord de deuxmassives tours rondes. Il reste peu d’élémentsarchitecturaux datant de l’époque des premierspropriétaires, les Seigneurs de Beaumont :quelques fenêtres basses, deux ou trois baiesrectangulaires sans oublier deux tours.

La demeure a été profondément restaurée auXVIIe siècle par son propriétaire Claude Frère,premier Président au Parlement du Dauphiné.Témoin de cette période, la grande galerie dupremier étage, ornée de peintures du XVIIe siè-cle et son plafond à la Française. Au bout decette galerie, une chapelle hexagonale dont lavoûte porte une représentation du Christ, de laVierge et des quatre évangélistes. Cette cha-pelle où se trouvent les reliques de SaintAdéodat a été consacrée en 1673 parMonseigneur Le Camus dont le sceau est mar-qué dans la pierre sacrée de l’autel.

Dans le petit salon, on peut voir des boiseriespeintes plus tardivement, au XVIIe siècle. C’estau XVIIIe siècle, en 1715 précisément, queDabaud tracera un plan du château appartenantalors au Président Tancin. Le parc est agré-menté de pièces d’eau, de bassins, d’une oran-geries, de vignes, de vergers, potagers….

Longtemps possédé par des présidents auParlement de Grenoble, ce domaine est lié à lavie du Dauphiné jusqu’au début du IXe siècle. Ilest depuis 1810 propriété de la famille deBernis.

Quelques visiteurs illustres :

• La nuit du 15 août 1600 : Henri IV coucha auchâteau.

• Louis XIII et Richelieu y furent reçus en 1639.Ce dernier envoya plus tard son portrait auchâteau, il s’y trouve toujours.

Château de Crolles

Décors peints du XVIIe siècle, composés depaysages (ici, le château et ses jardins à lafrançaise) placés dans des cadres dorés, tenuspar des sirènes et alternant avec des volutesde feuillage.Château de Crolles, grande galerie.

1er janvier 1617

Vente de la terre de Crolles par LaurentPhilibert de Beaumont, Seigneur deCrolles à Claude Frère, premier Présidentau Parlement, pour la somme de 48 000livres.Catalogue Maignien Tome III : Classement par commune, Crolles 21588.

Archives Départementales de l’Isère.

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Château Cornu

Dès le XVIe siècle des résidences secondairesde la noblesse dite «de robe» (parlementaires,juristes, etc) ont vu le jour à Crolles. Parmi elles,se trouvait une maison-forte avec échauguetteau Brocey. De cette demeure, il ne resteaujourd’hui qu’une tour annexe puisque lecorps principal du bâtiment a brûlé au début duXXe siècle. Si le pigeonnier et le mur d’enceinteont également disparu, l’allée cavalière sereconnaît bien.

On connaît deux de ses propriétaires : M.Milanta adjoint au maire de Crolles en 1888 etPierre de Cornu poète à ses heures. Né àGrenoble vers 1558, Pierre de Cornu publie en1583 un recueil intitulé «Les œuvres poétiques»contenant sonnets, chansons, odes, discours,églogues, stances, épitaphes et autres diversespoésies. Dédiées pour la plupart à sa maîtresseMademoiselle De Laurin ou à son ami GabrielDe Lers, les poésies de jeunesse de Pierre deCornu sont plutôt érotiques. Il s’exprimait dansun langage vif et coloré. Avocat, Pierre deCornu fut nommé en 1529 Conseiller au parle-ment de Grenoble, charge pour laquelle ilrenonça à la poésie légère.

Au XVIIe siècle, Crolles compte 800 habitants.L’économie est basée sur l’agriculture, l’exploi-tation forestière et l’élevage. Si le bétail est peuprésent jusqu’au XVIIème siècle, noyers etvignes sont cultivés dès le Moyen Age.

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Maison, avenue de la Résistance,dite «Maison Juillet». Relais postal en 1891,

première mairie, première école.

Le Maire de la commune de Crolles

«Vu la démission du Sieur Roissat Luciendes fonctions de garde-cantonnier de cettecommune Fait appel à celui qui désir occu-per cet emploi de se faire inscrire chez M. leMaire, à compter de ce jour jusqu'au 24courant. Le candidat doit savoir lire etécrire».

Le 14 février 1878, Le Maire J.BRUN

Avis du 14mars 1877

Ecole

Dès le début du XIXe siècle, deux salles àl’étage de la Maison Communale située dans la«Maison Juillet» sont consacrées à l'enseigne-ment des garçons. Pour l'éducation des filles, leconseil municipal confirme, en 1851, SœurMarie-Joseph dans ses fonctions d'institutriceau couvent de Crolles. En 1884, une nouvellemairie est construite (mairie actuelle). Elle abriteégalement l'école de garçons. Les filles, instal-lées en 1903 dans l'actuel Foyer Arthaud,devront attendre 1907 la construction del'école des filles (école Cascade).

12 garçons et 3 filles obtiennent le certificatd’études en 1885.

Le Tramway

Le tramway Grenoble-Chapareillan a été mis enservice en 1898. Cette révolution technique dutransport a permis de désenclaver les campagnes,de développer les échanges. Voyageurs, produitsde la ferme, matériaux de construction et surtoutganterie ont bénéficié de cette ligne jusqu’en1947. A cette époque, la concurrence des liaisonsroutières a rendu le tramway obsolète.

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Crolles, début XXe siècle, à gauche la gare de tramway ; à droite, l’Hôtel de la Dent de Crolles

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La Poste

On ne peut parler de service postal proprementdit qu’à partir du XVIe siècle. Avant, il n’existepas de service public organisé. Les moyens detransport de la correspondance sont réservésaux gens aisés. Le peuple, qui n’écrit guère, arecours à des moyens de fortune : pèlerins,religieux ou colporteurs. Le relais le plus prochede Crolles est à Lumbin. Les «courriers»parcourent toute la ligne et changent dechevaux à chaque relais. Ils sont accompagnésd'un postillon chargé de les guider jusqu'aurelais suivant et de ramener les chevaux «àvide» à leur relais d'origine.

La première poste de Crolles est créée en 1840.Crolles compte alors 1 600 habitants. Il s’agitd’une simple boîte aux lettres dans laquelle lecourrier est déposé. Une délibération munici-pale de 1891 atteste de la création du premierbureau télégraphique, qui s’installe donc dansla Maison Juillet. Il en déménage en 1930 pourle n° 190 de l’avenue de la Résistance avant dese loger dans les locaux actuels, l’anciennegare de tramway.

«30 pluviose an 9 : la direction despostes a désigné Crolles pourentreposer les lettres, comme inter-médiaire de Montbonnot et LeTouvet».

«Treize décembre 1891 : créationd’un bureau télégraphique devantnaturellement accroître les relations commer-ciales avec la ville de Grenoble».

«8 janvier 1929 : protestation contre le ratta-chement postal de Montfort à la Terrasse».

Deliberations

Ancien dépôt des wagons du tramway,puis première salle des fêtes de Crolles en 1930

Ancienne gare du tramway

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- “Mon cher Daniel, ne pousses-tu pasle réalisme un peu loin ?“

Tuiles moulées à la cuisselégende ? vérité?

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témoins de l’économie

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Décret impérial

Un décret impérial de 1811classe les routes «de notreempire» en routes impériales(quatorze de première classe,treize de seconde, plus dedeux cents de troisième) etroutes à la charge des départe-ments. Leur entretien estassuré par des cantonniersdésignés par adjudication pourtrois ans. Le numérotage desroutes impériales commencepar celle qui va de Paris aucamp prévu pour l’invasion del’Angleterre.

Abrégé d’histoire des routes, Jean Billard

«A l’auberge du Lion d’or» : ancien relais-diligence de 1749 à1770 comprenant 14 chambres et des écuries de 400 m2. Lesdiligences entraient d’un côté de la remise et sortaient del’autre.

Auberge «Au plaisir de Crolles»,on loge à pied et à cheval

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Ligne téléphoniqueentre Crolles

et Saint Pancrasse, 1903

Le pont suspendu entreBrignoud et Crolles a étéconstruit en 1840, pour êtreremplacé par le pont actuelen 1935.

Lumbin,19 juillet 1924 :mise en exploitation duFuniculaire de Saint-Hilaire-du-Touvet. Dans les années40, c’est le moyen detransport courant deshabitants du plateau pourrejoindre la vallée.

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Ancienne échoppe Ancien café rue Jean Moulin

Ancien tabac/dépôt de journaux

Ancien café/épicerie «Café des voyageurs Tournoud»

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Routoir pour «rouir» le chanvre

Ancien poids de ville avant 1919 Dernière forge en activité Détail du béal d'alimentation en eaude la forge

Tannerie ayant appartenu à Thomas Gavet (1er Maire)

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Cimenterie Saint Pancrasse

Cimenterie, ruisseau des Fangeats

Cimenterie, entrée de la mine

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La cimenterie de Crolles

De mémoire locale, le site de la cimenterie deCrolles est exploité dès l’antiquité.

En 1817, l’invention du ciment artificiel -«l’or gris»-par Louis Vicat, révolutionne les méthodes deconstruction et permet le développement desexploitations de la région grenobloise. A Crolles,un moulin à ciment est établi dès 1852 près del’Abbaye des Ayes. Paul Jouclard, de Bernin,obtient en 1855 l’autorisation d’établir un four àciment dans la gorge du ruisseau de Crolles, aulieu-dit Plâtre-Magny. Ce lieu offre des conditionsidéales pour l’implantation d’une cimenterie: il estriche en marne et calcaire de Chartreuse, l’eau duruisseau anime les moulins, les bois avoisinantsalimentent des fours. Les matières premièresextraites sont concassées, calcinées puis broyées.

Cette entreprise, qui fabrique chaux et ciment,prospère rapidement. Deux mines successivessont exploitées : la première dans la falaise au-des-sus de la cimenterie ; l’autre sur un terrain concédéen 1909 par la commune de Saint-Hilaire duTouvet, desservie par un téléphérique. Puis vient laguerre de 14-18 : le site est abandonné.Lorsqu’elle est rachetée en 1929 par la Sociétéanonyme des Ciments Vicat, la cimenterie com-prend quatre fours à ciment, un moulin et unedynamo, une écurie avec remise, deux maisons,divers hangars dont un abritant un broyeur, unpour l’immersion de la chaux, et deux fours àchaux.

La cimenterie reste en activité pendant un demi-siècle. Elle participe activement à la vie de la com-mune : entretien des chemins, rachat du péage dupont de Brignoud, concessionnaire de la ligned’éclairage, aide financière pour le branchement duréseau téléphonique.

Elle abrite ensuite dans les années 70 un atelier decouture de vêtements de la marque «Floriane».

Aujourd’hui classé en zone dangereuse en raisondes risques d’éboulements, le site de la cimenterieest retourné à l’état sauvage. Seuls quelques ves-tiges ont été préservés en mémoire de cette indus-trie autrefois florissante.

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Moulin des Ayes : vue d’ensemble Presse hydraulique

Meule dormante d’un ancien moulin, impasse des Martinets

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Les moulins de Crolles

Craponoz a longtemps offert saforce vive à de nombreux mou-lins : plus d’une dizaine demoulins jalonnaient le tracé duruisseau détournant une partiede ses eaux vers des béals quiactionnaient les roues et fai-saient tourner les meules à foin,à huile ou à gruau. Si le nombreet l’implantation des moulins estbien connu au XIXe siècle, lesarchives révèlent moins d’infor-mations sur les époques anté-rieures. Seul le registre de déli-bérations de la commune de1791 atteste de nombreuxconflits entre la Communauté etle Sieur Clément bourgeois deLumbin qui détourne l’eau dumarais de Montfort pour alimen-ter ses moulins situés dans laplaine près de la GrandeChantourne.

Les archives de l’Abbaye desAyes* nous apprennent l’exis-tence d’un moulin à vent àCrolles en 1765 mais sonemplacement n’est pas préciséni sa période de fonctionne-ment.

Un moulin nous est parvenuavec ses mécanismes intacts :le «Moulin Gabert» du nom deson dernier propriétaire, qui lefaisait encore fonctionner dansles années 90. Ce moulin appar-tenait à l’origine à l’Abbaye desAyes, il a subi bien sûr de nom-breuses modifications aussibien dans son architecture quedans ses machineries, mais lebâtiment actuel est attesté dèsle milieu du XVIIIe siècle.

*réf. : 12H65 Archives Départementales de l’Isère

Four pour chauffer la pâte de noix

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Moulin des AyesAbbaye des AyesForge

Cadran solaire

Tannerie

Cimenterie

Aqueduc

Château Cornu

Relais diligence

Routoir

Eglise

Cure,

Cadran solaire

Couvent

Mairie

Ecoles

Gare du Tramway

Maison Juillet

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Château de Crolles

Séchoir à maïs

Château

de Montfort

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1948

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Infrarouge1980

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1993

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Notre chemin patrimonial s’arrête ici avant les années 1950.

Cette période est un tournant décisif dans le développement de ce bourg de1000 habitants rythmé par la vie agricole. Le maire élu en 1953, Paul Jargot,pose des nouveaux jalons à partir d’un constat de base : les jeunes doiventpouvoir rester vivre et travailler au pays .

Remembrement, développement de la zone industrielle, intercommunalité,Crolles s’engage alors dans une évolution qui la transforme tant du pointéconomique qu’urbain et paysager. Mais ceci est une autre histoire…

Une h isto i r e a su i v r e . . .

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Rédaction

Service Archives et Patrimoine, Mairie de Crolles

Sources

Archives Municipales de Crolles, Archives départementales de l’Isère,

Musée Dauphinois, Augustin Aymoz, cabinet Bonnard-Mannig

Dessins originaux

Georges et Bernard Fort

Crédit photos

Patrick Avavian, Jérome Stéfanini, Valérie Valenza, Claude Gloeckle, Laure Mayer, Lucien Grandoni, DR

Photographies aériennes

Institut Géographique Nationalphotothèque Nationale

Conception graphique

Thierry Lemaître, Le Grand-Lemps.

Achevé d’imprimer sur les pressesde l’imprimerie des Eaux Claires, Echirolles.

3e trimestre 2005

Avec l’aimable autorisation de Monsieur de Bernis