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COMMISSION EUROPEENNE DIRECTION-GENERALE VIII DEVELOPPEMENT Collecte et analyse de données pour l’aménagement durable des forêts - joindre les efforts nationaux et internationaux Programme de partenariat CE-FAO (1998-2001) Ligne budgétaire forêt tropicale B7-6201/97-15/VIII/FOR PROJET GCP/INT/679/EC LES DONNEES STATISTIQUES SUR LES PRODUITS FORESTIERS NON- LIGNEUX (PFNL) AU RWANDA M. Augustin MIHIGO Ingénieur des techniques forestières Chef de section inventaire forestière Division des Inventaires et des Aménagements Décembre 1999 Ce rapport constitue un des résultats du Programme de partenariat CE-FAO (1998- 2001) - GCP/INT/679/EC Collecte et analyse de données pour l’aménagement durable des forêts - joindre les efforts nationaux et internationaux. Les points de vue exprimés sont ceux des auteurs et ne peuvent être attribués ni à la CE, ni à la FAO. Le document est présenté dans une édition simple, pour un unique souci de style et de l

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COMMISSION EUROPEENNEDIRECTION-GENERALE VIIIDEVELOPPEMENT

Collecte et analyse de données pour l’aménagement durable des forêts -joindre les efforts nationaux et internationaux

Programme de partenariat CE-FAO (1998-2001)Ligne budgétaire forêt tropicale B7-6201/97-15/VIII/FOR

PROJET GCP/INT/679/EC

LES DONNEES STATISTIQUES SUR LES PRODUITS FORESTIERSNON- LIGNEUX (PFNL) AU RWANDA

M. Augustin MIHIGOIngénieur des techniques forestièresChef de section inventaire forestière

Division des Inventaires et des Aménagements

Décembre 1999

d

L

Ce rapport constitue un des résultats du Programme de partenariat CE-FAO (1998-2001) - GCP/INT/679/EC Collecte et analyse de données pour l’aménagement durablees forêts - joindre les efforts nationaux et internationaux. Les points de vue exprimés

sont ceux des auteurs et ne peuvent être attribués ni à la CE, ni à la FAO.

e document est présenté dans une édition simple, pour un unique souci de style et del té

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TABLE DES MATIERESI. INTRODUCTION..................................................................................................................3II. LES DONNEES STATISTIQUES SUR LES PRODUITS FORESTIERS......................5NON-LIGNEUX (PFNL) AU RWANDA..................................................................................5

II.1. ETAT DES STATISTIQUES SUR LES PRODUITS FORESTIERS NON-LIGNEUX(PFNL) AU RWANDA .........................................................................................................5II. 2. SITUATION GENERALE DES PRODUITS FORESTIERS NON-LIGNEUX(PFNL) AU RWANDA .........................................................................................................6II. 3. DESCRIPTION DES PRINCIPALES ESPECES DE PRODUITS FORESTIERSNON-LIGNEUX (PFNL) AU RWANDA.............................................................................8

II. 3.1. LES PLANTES MEDICINALES UTILISEES EN MEDECINETRADITIONNELLE HUMAINE .....................................................................................8II. 3. 2. LES PLANTES MEDICINALES UTILISEES EN MEDECINETRADITIONNELLE VETERINAIRE............................................................................13II. 3. 3. LES PLANTES FOURRAGERES.....................................................................16II. 3. 4. LES PLANTES DECORATIVES A FLEURS...................................................19II. 3. 5. LES PLANTES MELLIFERES..........................................................................21II. 3. 6 LES PLANTES FRUITIERES ET LES SEMENCES FORESTIERES..............25II. 3. 7. LES PLANTES A HUILES ESSENTIELLES ...................................................28II. 3. 8. LES PLANTES UTILISEES DANS L’ARTISANAT .......................................28II. 3. 9. LES CHAMPIGNONS .......................................................................................31II. 3. 10. LES PRODUITS DE LA CHASSE ET DE LA PECHE..................................31II. 3. 11. L’ECOTOURISME ..........................................................................................33

III. SYNTHESE GENERALE DES INFORMATIONS SUR LES PRODUITS FORESTIERSNON-LIGNEUX (PFNL) AU RWANDA................................................................................40IV. CONCLUSIONS GENERALES ET RECOMMANDATIONS ........................................41V. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.............................................................................44ANNEXE : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES......................................................45

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I. INTRODUCTION

Dans le cadre du Programme de Partenariat Union Européenne (UE)- Organisation desNations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) pour la collecte et l’analyse desdonnées pour un aménagement durable des forêts dans les pays A.C.P., la FAO a lancé uneétude sur les Produits Forestiers Non-Ligneux (PFNL) au Rwanda. Ce programme est financépar le Budget de la Foresterie Tropicale B7-6201 (Projet GCP/INT/679/EC).

Le Rwanda est situé à l’Est de l’Afrique. Sa superficie est de 26.338 km2. Le pays est limitéau Nord par l’Ouganda, au Sud par le Burundi, à l’Est par la Tanzanie et à l’Ouest par leCongo (Kinshasa). Son relief va de 900 m dans la plaine de l’Imbo au Sud-Ouest, à 4500 m ausommet du volcan Kalisimbi dans le Nord-Ouest en passant par des altitudes de 1300 m dansles savanes de l’Est, 1800 m sur les collines du Plateau Central ; et 2400 m à la Crête Congo-Nil dans la zone de l’Ouest qui abrite les forêts ombrophiles.

Le Rwanda est la source la plus méridionale du Nil blanc en termes de plus grand débitprovenant de l’amont de ce fleuve au confluent de l’Akagera et de la Ruvubu.

Cette position géographique privilégiée est à l’origine de la richesse impressionnante de laflore et de la faune, qui sont à leur tour les principales sources de produits forestiers non-ligneux.

Le mandat de l’étude sur les données statistiques sur les produits forestiers non-ligneux auRwanda est le suivant :

- Collecter les données disponibles sur l’exploitation et l’utilisation actuelle des ProduitsForestiers Non-Ligneux (PFNL) au Rwanda.

- Evaluer l’importance relative des différents PFNL étudiés.

- Evaluer particulièrement les informations disponibles dans le pays concernant le miel etles plantes médicinales.

- Analyser les tendances passées, actuelles et futures de la consommation, de lacommercialisation et de l’exportation des PFNL au Rwanda.

- Analyser les contraintes et les potentialités pour l’amélioration de la collecte des donnéesstatistiques sur les PFNL dans le pays.

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Dans le but d’harmoniser la présentation des résumés pour chaque pays, les aspects suivantsdoivent être pris en considération pour chaque produit :♦ L’importance relative du Produit Forestier Non-Ligneux (PFNL) sélectionné en

comparaison avec les autres produits examinés.

♦ Les utilisations majeures des PFNL.

♦ Les noms scientifiques, commerciaux et vernaculaires devront être mentionnés pourgarantir l’identification du produit.

♦ La ressource, le système d’aménagement et les méthodes d’exploitation (par exemple lesressources sauvages ou cultivées).

♦ La destination du produit (utilisation à l’intérieur du pays ou exportation).

♦ La tendance actuelle de son utilisation (diminution, stagnation ou accroissement).

♦ L’impact de l’exploitation actuelle sur le potentiel de la ressource.

L’accès à la ressource et les droits de possession.

♦ Des informations quantitatives seront à inclure dans les tableaux lorsque celles-ci sontdisponibles.

Afin de tenir compte de la spécificité du pays, les Produits Forestiers Non-Ligneux suivantsseront considérés pour le Rwanda :

• Les plantes médicinales utilisées en médecine traditionnelle humaine et vétérinaire.

• Les plantes fourragères.

• Les plantes à fleurs décoratives.

• Les plantes mellifères et le miel.

• Les plantes fruitières et les graines forestières.

• Les plantes à huiles essentielles.

• Les plantes utilisées dans l’artisanat.

• Les champignons.

• Les produits de la chasse et de la pêche ; et l’écotourisme.

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II. LES DONNEES STATISTIQUES SUR LES PRODUITS FORESTIERSNON-LIGNEUX (PFNL) AU RWANDA

II.1. ETAT DES STATISTIQUES SUR LES PRODUITS FORESTIERS NON-LIGNEUX(PFNL) AU RWANDA

Suivant la définition appliquée par la FAO, les Produits Forestiers Non-Ligneux (PFNL)incluent tous les biens d’origine biologique ainsi que les services, provenant de la forêt oud’autres terres soumises à des usages similaires (FAO, 1995 ; Report of the internationalexpert consultation on non-wood forest products, Yogyakarta-Indonesia, 17-27 January1995).

Les statistiques sur les PFNL au Rwanda sont très fragmentaires et dispersées. Les donnéeschiffrées sur ces produits sont rarement disponibles sous forme consolidée ; et il n’existe pasun service permanent pour centraliser la collecte et le traitement de ces données.

Néanmoins, plusieurs institutions publiques et privées sont concernées par les PFNL auRwanda. Les principales sont les suivantes :

- Le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et des Forêts (MINAGRI) pour les plantesmédicinales utilisées en médecine traditionnelle vétérinaire, les plantes fourragères, les plantesà fleurs décoratives, les plantes mellifères et le miel, les plantes fruitières et les grainesforestières, les champignons et les produits de la pêche.

- Le Ministère de la Santé (MINISANTE) pour les plantes médicinales utilisées enmédecine traditionnelle humaine.

- Le Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme pour les plantes à huilesessentielles, les plantes utilisées dans l’artisanat et l’écotourisme.

- Le Ministère des Terres, de la Réinstallation et de la Protection de l’Environnement pourla protection générale de la biodiversité.

- Le Ministère de l’Education (MINEDUC) qui a la recherche scientifique et technique dansses attributions.

- L’Université Nationale du Rwanda (UNR-Faculté d’Agronomie) pour la formationuniversitaire sur les Produits Forestiers Non-Ligneux (PFNL).

- L’Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda (ISAR) pour tous les travaux derecherche agronomique en rapport avec les PFNL.

- L’Institut de Recherche Scientifique et Technologique (IRST) également pour la recherchesur les PFNL.

- Le Laboratoire Vétérinaire National de Rubilizi (LVNR) appartenant à l’ISAR, pour lesplantes utilisées en médecine traditionnelle vétérinaire.

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- Le Centre-Pharmacopée (CURPHAMETRA) appartenant à l’IRST, pour les plantesmédicinales utilisées en médecine traditionnelle humaine et pour les plantes à huilesessentielles.

- L’Office Rwandais du Tourisme et des Parcs Nationaux (ORTPN) pour l’écotourisme.

Il est souhaitable que toutes ces institutions soient renforcées pour collecter les données ettenir à jour les statistiques sur les PFNL.

Comme tous ces produits ont pour source principale les forêts naturelles et les plantationsforestières, la Direction des Forêts du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et des Forêtsdevrait intégrer dans ses attributions la constitution de la base de données sur les ProduitsForestiers Non-Ligneux et la diffusion régulière des informations pertinentes dans cedomaine.

II. 2. SITUATION GENERALE DES PRODUITS FORESTIERS NON-LIGNEUX (PFNL)AU RWANDA

Les PFNL étaient considérés jusqu'à présent comme des produits secondaires au Rwanda. Onpensait à la forêt essentiellement comme source de produits ligneux (bois) destinés à l’énergie(bois de chauffe), à la construction ; et aux travaux d’artisanat et d’industrie (bois d’œuvre).

L’intérêt pour les PFNL devient de plus en plus grandissant aujourd’hui à cause del’engagement national et international de protéger l’environnement et la biodiversité ; et desmultiples rôles joués par les différents PFNL au niveau de toutes les couches de la population(approvisionnement en aliments, accroissement des revenus, production de médicaments,loisirs, etc.).

Cette nouvelle prise de conscience en faveur des PFNL est universelle.La FAO indique que les forêts sont des écosystèmes complexes capables de fournir une vastegamme d’avantages économiques, sociaux et écologiques ; elles fournissent des aliments, desmédicaments, du matériel pour l’équipement domestique, la construction et les industries detransformation (FAO, 1994, Développement Forestier et Grands Dilemmes ; pages 253 et 281,Rome).

La FAO rapporte aussi que le domaine de la recherche sur les plantes, les médicaments et lematériel génétique potentiellement utile existant dans les forêts tropicales fait actuellementl’objet de controverses conduisant les sociétés de pays industrialisés qui découvrent cesplantes à payer aux pays où ont eu lieu les découvertes une part des bénéfices dégagés del’utilisation de ces gènes pour encourager les pays à conserver les écosystèmes d’origine(FAO, 1994, Le défi de l’aménagement durable des forêts ; Quel avenir pour les forêtsmondiales ? ; page 105, Rome).

En plus des espèces végétales cultivées ou des plantations forestières, les essences qui ont faitl’objet de recherche documentaire au cours de la présente étude sur les PFNLse retrouvent dans les réserves forestières suivantes :

- Le Parc National des Volcans (PNV) dans le Nord-Ouest du Rwanda. Il a été créé en 1925et il totalise actuellement 15.000 hectares.

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- La Forêt Naturelle de Nyungwe a acquis le statut de réserve naturelle en 1933. Sasuperficie est de 97.000 hectares.

- Le Parc National de l’Akagera (PNA) a été créé en 1934. Il couvre à l’heure actuelle unesuperficie de 90.000 hectares (Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage, del’Environnement et du Développement Rural, 1997 ; Biodiversité au Rwanda, Kigali).

Dans l’ensemble, les considérations générales suivantes s’appliquent aux Produits ForestiersNon-Ligneux (PFNL) au Rwanda :

• Les plantes médicinales sont utilisées dans la médecine traditionnelle tant humaine quevétérinaire au Rwanda depuis de nombreuses générations.

• Les plantes fourragères sont recherchées pour l’alimentation des animaux domestiques.

• Les plantes ornementales des forêts ne sont pas valorisées malgré leur diversité.

• Les essences mellifères sont nombreuses et variées. Elles sont à la base de la production dumiel de qualité consommé dans le pays.

• Les fruits sauvages sont surtout consommés par les pauvres et les enfants malgré le fait queleur richesse en éléments nutritifs soit bien indiquée pour toute la population. Les grainesforestières sont récoltées par la Centrale des graines de l’ISAR et utilisées à travers tout lepays pour satisfaire les besoins de reboisement.

• Les semences forestières sont collectées localement ou importées par la Centrale desgraines de l’ISAR qui les vend à toutes les institutions chargées du reboisement à traverstout le pays.

• Les huiles essentielles tirées de certaines essences autochtones sont utilisées pour laproduction de médicaments. Les recherches sont en cours pour leur exploitation dans lesproduits cosmétiques.

• Les plantes utilisées dans l’artisanat fournissent des articles divers qui répondent auxbesoins journaliers de la population. Certaines de ces plantes (par exemple mimosaefolia)sont utilisées pour la fabrication des objets d’art.

• Les champignons sauvages étaient récoltés et consommés traditionnellement en milieurural par les pauvres et les enfants. Cependant, la situation est en train de changer. Lademande de la population surtout urbaine mais aussi rurale en champignons est de plus enplus croissante surtout au niveau des catégories les plus aisées ; et ceci a poussé quelquesopérateurs économiques privés à faire la culture des champignons.

• Les produits de la chasse sont devenus rares suite à l’épuisement des ressources animalessauvages dans la plupart des zones écologiques du pays et à la protection des réservesnaturelles forestières.

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• Le potentiel élevé de l’écotourisme au Rwanda est par contre reconnu par tous.

• Les produits forestiers non-ligneux dérivés des plantes ligneuses (feuilles, fruits, écorces)ainsi que les plantes ligneuses utilisées dans l’artisanat seront considérés dans le contextede cette étude comme des PFNL.

II. 3. DESCRIPTION DES PRINCIPALES ESPECES DE PRODUITS FORESTIERS NON-LIGNEUX (PFNL) AU RWANDA

II. 3.1. LES PLANTES MEDICINALES UTILISEES EN MEDECINE TRADITIONNELLEHUMAINE

Avant la fin du 19ème siècle et le contact avec la civilisation occidentale et la médecinemoderne, la population ne devait sa survie qu’à la médecine traditionnelle humaineessentiellement basée sur les plantes autochtones. Comme l’agriculture occupait de plus enplus d’espace à travers les générations, les plantes médicinales étaient surtout recherchéesdans les formations forestières par les guérisseurs eux-mêmes ; ce qui reste toujours le casaujourd’hui.

L’art de guérir est pratiqué depuis très longtemps avec un certain succès surtout dans les zonestrès éloignées des formations médicales. Et ce succès est reconnu même par les médecins.

Le Centre de Médecine Traditionnelle de Bare en Commune de Birenga, Préfecture deKibungo a été fréquentée par 80.000 patients depuis son inauguration en 1982 jusqu’à 1992(Abbée Mpongano Elysée). Ceci est rapporté dans l’œuvre de Mbarubukeye Sylvain et al.« La Médecine Vétérinaire Traditionnelle : Rapport du 1er Atelier des GuérisseursTraditionnels du Bétail au Rwanda, ISAR/LVNR-IRST/CURPHAMETRA-MINAGRI »,page 16 ; Rubilizi (1992).

Le Centre-Pharmacopée (CURPHAMETRA) de l’IRST à Butare encadre une équipe deguérisseurs traditionnels avec le concours de médecins agréés pour mieux exploiter lepotentiel des plantes médicinales.

Le nouvel intérêt pour les plantes médicinales autochtones est motivé par les faits suivants :

(a) Les médicaments modernes coûtent de plus en plus cher alors que la pression de lapauvreté s’accentue sur plusieurs couches de la population ruandaise.

(b) Les plantes médicinales autochtones sont nombreuses dans le pays ; et leur valorisation estprometteuse au Rwanda comme partout ailleurs dans le monde.

Le Centre-Pharmacopée (CURPHAMETRA) de Butare produit des médicaments à base deplantes qui sont vendus dans beaucoup de pharmacies du pays.

(c) Il y a des connaissances accumulées par de nombreux guérisseurs traditionnels sur lesplantes médicinales qu’il est urgent de capitaliser en termes de formulespharmacologiques.

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A cet effet, des mécanismes appropriés de collaboration étroite entre les chercheurs, lesmédecins, et les guérisseurs traditionnels doivent être développés pour que l’art de cesderniers soit transmis et exploité par des hommes de science.

Malheureusement, une menace sérieuse pèse sur les plantes médicinales au Rwanda alorsqu’elles constituent le centre d’intérêt de la collaboration susmentionnée.

En effet, la pression démographique a fait reculer les forêts qui les abritent normalement ; etles paysans non-connaisseurs qui ignorent la valeur de ces plantes les détruisent dans leschamps cultivés. En outre, les feux de brousse, quoi que prohibés dans le pays détruisent aussicertaines espèces de plantes médicinales.

La valeur des plantes médicinales n’est pas chiffrée au Rwanda. Néanmoins, on peut affirmerqu’elle est très importante dans la mesure où elles sont utilisées pour protéger la vie.

Tous les médicaments produits par le Centre-Pharmacopée (CURPHAMETRA) de Butaresont consommés localement ; il n’y a pas d’exportation. Cependant, il y a lieu de penser aurenforcement de ce Centre pour qu’il soit de rayonnement sous-régional. De la sorte, onpourra mieux valoriser le potentiel des plantes médicinales du Rwanda. Commel’aboutissement d’un tel programme est subordonné à la disponibilité permanente de lamatière première, il est urgent que des mesures soient prises pour protéger spécialement toutesles espèces connues de ces plantes médicinales notamment par l’enrichissement del’arboretum de l’ISAR à Ruhande-Butare, de l’herbarium de l’IRST à Butare, et descollections de plantes médicinales du Centre-Pharmacopée de Butare.

Le Tableau No1 présente la liste des plantes ligneuses les plus utilisées en médecinetraditionnelle humaine au Rwanda. Il est tiré de l’œuvre de Mbarubukeye Sylvain etNiang A. I. « Les usages particuliers des plantes ligneuses agroforestières au Rwanda ;Utilisation en médecine traditionnelle humaine et vétérinaire, en alimentation humaine, enapiculture et en artisanat », pages 4-5 ; Rubilizi (1996).

Pour chaque plante, ce tableau donne le nom scientifique, la famille, le nom vernaculaire, lazone écologique d’épanouissement de l’espèce ciblée et les maladies traitées à l’aide desproduits à base de cette plante.

En ce qui concerne les zones écologiques d’épanouissement des espèces de plantesmédicinales ciblées par les auteurs cités ci-dessus, il a été nécessaire de reclasser ces zones ensystèmes de production conformes aux termes de référence de la présente étude.Les sigles utilisés sont les suivants :F= forêt naturelleP= plantations forestières Sa= savanes arbustivesA= autres (arbres hors des forêts se trouvant dans les champs cultivés, les jachères, les jardins de case, brise-vent,etc.).

Il est clair que ce reclassement n’engage que la responsabilité de l’auteur de la présente étudemême si l’un des auteurs de l’œuvre originale (Dr Mbarubukeye Sylvain) a été consulté.

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TABLEAU No 1 : LISTE DES PLANTES LIGNEUSES UTILISEES EN MEDECINE TRADITIONNELLE

HUMAINE AU RWANDA D’APRES MBARUBUKEYE ET NIANG (1996)

NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM S.P. MALADIES TRAITEESVERNAC.

1. Rhamnus prinoides Rhamnaceae Umunanira F Folie2. Phytolacca dodecandra Phytolaccaceae Umuko Sa Folie, prolapsus anal, otite, brûlures, gale, foulure, avortements3. Erythrina abyssinica Fabaceae Umuko Sa Méningite, gastrite (ulcères), dysenterie, prolapsus anal, plaie,

Sa Asthme, hépatite, hépato-splenomégalie, toux4. Euphorbia candelabrum Euphorbiaceae Umuduha Sa Hydrocoele, helminthiase, plaies, avortements5. Senecio manii Asteraceae Umutagara A Folie, hydrocoèle (excès d’eau dans les cavités)6. Macaranga mildbraediana Euphorbiaceae Umusekera F Folie7. Vernonia amygdalina Asteraceae Umubilizi Sa Amibes, hépatite, coliques néphrétiques ou vésicales (douleurs intenses du rein ou

de la vessie), fébrifuge (diminue la température),Antipaludique, anti-ulcereux

8. Maesa lanceolata Myrsinaceae Umuhanga F Epilepsie, coqueluche, dysenterie, osène, dermatose suintante,Délivrance, colique abdominale, torticolis

9. Solanum incanum Solanaceae Umucucu Sa Coqueluche, écoulement urétral10. Ricinus communis Euphorbiaceae Ikibonobono A Menaces d'avortement, amibiase, prolapsus anal11. Vernonia auriculifera Asteraceae Isagara F Menaces d'avortement, délivrance, dysenterie12. Jaundea pinata Connaraceae Intamwa - Malaise de grossesse13. Hibiscus fuscus Malvaceae Umutozo Sa Menaces d'avortement, poliomyélite, toux, rhumatisme, morsure de serpent14. Clerodendrum buchhorzii Verbenaceae Umukuzanyana Sa Folie, menaces d'avortement15. Clerodendrum myrcoides Verbenaceae Umukuzanyana Sa Arthralgie (douleurs articulaires), névralgie, avortement, poliomyélite, dysenterie16. Apodytes dimidiata Icacinaceae Umusibya Sa Avortement, prolapsus anal17. Solanum terminale Solanaceae Umuhanurankuba Sa Avortement18. Plectranthrus longipes Lamiaceae Icyegera Sa Avortement19. Mytragyna rubrostipulosa Rubiaceae Umuzibaziba Sa Avortement, plante ocytocique20. Rhus vulgaris Anacardiaceae Umumara Sa Plante ocytocique (contraction utérine), gale, lèpre, hémorroïdes

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TABLEAU No 1 (SUITE 1) : LISTE DES PLANTES LIGNEUSES UTILISEES EN MEDECINE TRADITIONNELLE

HUMAINE AU RWANDA D’APRES MBARUBUKEYE ET NIANG (1996)

NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM S.P. MALADIES TRAITEESVERNAC.

21. Dracaena steudneri Agavaceae Umuhati A Hémorragie post-partum22. Rubia cordifolia Rubiaceae Umukarara F Coliques du rein et de la vessie, rhumatisme, otite23. Dracaena afromontana Agavaceae Umuhati A Coliques du rein et de la vessie, plaies24. Polycias fulva Araliaceae Umwungo F Arthralgie25. Chrysophylum Sapotaceae Umubombwe F Poliomyélite Gorungosum26. Acanthus pubescens Acanthaceae Igitovu Sa Poliomyélite, eczéma, entorse27. Clausena anisata Rutaceae Umuno F Poliomyélite28. Clutia abyssinica Euphorbiaceae Umutalishonga F Hépatite, hépato-splenomegalie, écoulement urétral, rhumatisme,

Gastrite29. Vernonia thompsoniana Asteraceae Umukurazo F Hépatite, hépato-splénomégalie30. Vernonia lasiopus Asteraceae Igiheriheri F Rhumatisme, ascaridiose, taeniasis, plaies, maux de ventre31. Rumex usambarensis Polygonaceae Umufumbegeshi - Hépatite, hépato-splénomégalie32. Myrica kindtiana Myricaceae Isubyo Sa Folie, gastrite33. Acacia abyssinica Mimosaceae Umunyinya Sa Mastite (ifumbi)34. Pennisetum purpureum Poaceae Urubingo A Mastite, brûlures35. Ficus thoningii Moraceae Umuvumu A Mastite, cholera36.Crotalaria incana Fabaceae Umuyogera Sa Mastite, otite37. Crotalaria intermida Fabaceae Umuyogera Sa Brûlures, gale38. Eucalyptus sp. Myrtaceae Inturusu P Coqueluche, toux, hémorroïdes, prolapsus, pneumonie, bronchite39. Psidium guajava Myrtaceae Ipera A Choléra, gastrite40. Lantana trifolia Verbenaceae Umuhengeri Sa Toux, morsure de serpent, mammite, verminoses41. Tetradenia riparia Lamiaceae Umuravumba A Toux, maux de tête, dartre, laryngite, hématurie42. Entada abyssinica Mimosaceae Umusange Sa Ecoulement urétral, toux43. Ocimum suave Lamiaceae Umwenya Sa Fébrifuge, antipaludique, pleuropneumonie, ascaridiose44. Acacia brevispica Mimosaceae Umugeyo Sa Fébrifuge, morsure de serpent, antipaludique, broncho-pneumonie,

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TABLEAU No 1 (SUITE 2 ET FIN) : LISTE DES PLANTES LIGNEUSES UTILISEES EN MEDECINE

TRADITIONNELLE HUMAINE AU RWANDA D’APRES MBARUBUKEYE ET NIANG (1996)

NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM S.P. MALADIES TRAITEESVERNAC.

45. Indigofera arecta Fabaceae Umusororo - Gastrite, helminthiases, ulcères, fistules, pistules charbonneuses,Gale, épilepsie, torticolis

46. Cassia didymobotrya Cesalpiniaceae Umubagabaga Sa Laxatif, purgatif, helminthiases, hémorroïdes, prolapsus anal,Pneumonie, bronchites, pleurésie, toux, rhumatisme,Maladies des yeux, torticolis

47. Maesopsis eminii Rhamnaceae Umuhumura F Laxatif, purgatif48. Fadogia ancylata Rubiaceae Umutanoga Sa Laxatif, purgatif, ascaridiose, broncho-pneumonie, toux, hépatite49. Cassia occidentalis Cesalpiniaceae Umuyoka Sa Entérite, ascaridiose, morsure de serpent50. Harungana Clusiaceae Umushayishayi F Ascaridiose, taeniasis Madagascariensis51. Markhamia lutea Bignoniaceae Umusave Sa Toux52. Ocimum americanum Lamiaceae Isonga - Toux, cœur, broncho-pneumonie53. Coleus sp. Lamiaceae Igicunshu Sa Toux, hémorroïdes, ascaridiose54. Psorospermum febrifugum Clusiaceae Ishangi - Hémorroïdes, prolapsus anal, broncho-pneumonie

Toux, gale, lèpre, ulcères, fistules, dartres, hépatite55. Protea madiensis Proteaceae Igihungeri Sa Maux de tête, helminthiase, broncho-pneumonie56. Olea europa sp. Africana Oleaceae Umunzenze Sa Broncho-pneumonie, toux, brûlures, maladies des yeux, fébrifuges57. Synadenium grantii Euphorbiaceae Umukoni Sa Toux, brûlures, lèpre, verrues, pian58. Aloe volkensii Liliaceae Igikakarubamba Sa Gastrite, hématurie59. Solanum abyssinicum Solanaceae Umutobotobo Sa Maladies des yeux, blennorragie

NOM VERNAC= nom vernaculaireS.P.= système de productionF= forêt naturelleSa= savanes arbustivesP= plantations forestièresA= autres (arbres hors des forêt)

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II. 3. 2. LES PLANTES MEDICINALES UTILISEES EN MEDECINE TRADITIONNELLEVETERINAIRE

Tout comme la médecine traditionnelle humaine, la médecine traditionnelle vétérinaire estpratiquée depuis de nombreuses générations au Rwanda. Cette situation s’explique par latradition pastorale millénaire de ce pays.

En effet, les éleveurs ruandais ont dû affronter dans le passé les maladies de leur bétail qu’ilétait nécessaire de soigner en faisant recours à la nature.

Plusieurs espèces de plantes sont utilisées ; et beaucoup de guérisseurs sont toujoursinventoriés à travers tout le pays. Ils soignent le bétail avec un certain degré de succès surtoutdans les zones les plus reculées du pays qui ne disposent pas de médicaments vétérinaires desynthèse.

536 guérisseurs pratiquant la médecine traditionnelle vétérinaire ont été inventoriés en 1991dans 7 des 11 Préfectures rurales du Rwanda (Mbarubukeye Sylvain et al. , 1992, La médecinevétérinaire traditionnelle au Rwanda ; Résultats préliminaires de l’enquête nationale réaliséechez les guérisseurs traditionnels du bétail en 1991, Rubilizi).

Les premiers contacts entre les chercheurs, les médecins vétérinaires et les guérisseurstraditionnels du bétail ont eu lieu au cours d’un atelier consacré à cette question en 1992.Le Comité de Coordination a alors proposé un programme pluriannuel d’actions en quatreétapes suivantes :

1) Enquête sur les guérisseurs du bétail et les plantes utilisées.

2) Etude ethnopharmacognosique des plantes identifiées.

3) Extraction et testage des médicaments issus des plantes.

4) Fabrication et mise à disposition des médicaments vétérinaires.

Il y a lieu de poursuivre et de renforcer la coopération entre tous les intervenants pour que ceprogramme soit mené jusqu’à son terme au bénéfice des populations de la sous-région. Dansle même cadre, le Rwanda doit mettre en œuvre un programme d’accompagnement visant àprotéger les plantes utilisées en médecine traditionnelle vétérinaire contre les mêmes menacesqu’on a déjà précisé pour les plantes médicinales utilisées en médecine traditionnellehumaine.

Le Tableau No 2 des deux pages suivantes, tiré de l’œuvre de Mbarubukeye Sylvain et NiangA. I. déjà citée indique les espèces de plantes les plus utilisées en médecine traditionnellevétérinaire au Rwanda.

Des indications sont données sur le nom scientifique, la famille, le nom vernaculaire, la zoneécologique et les maladies du bétail qui sont traitées.

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TABLEAU No 2 : LISTE DES PLANTES LIGNEUSES UTILISEES EN MEDECINE TRADITIONNELLE VETERINAIREAU RWANDA D’APRES MBARUBUKEYE ET NIANG (1996)

NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOMVERNACULAIRE

S. P. MALADIES TRAITEES

1. Phytolacca dodecandra Phytolacaceae Umuko Sa Théileriose, rétention placentaire, prolapsus, akanyaga,

Piroplasme, constipation, brucellose

2. Erythrina abyssinica Fabaceae Umuko Sa Brucellose, maladie des yeux

3. Senecio manii Asteraceae Umutagara A Verminoses, rétention placentaire4. Erythrococca bogensis Euphorbiaceae Umutinski Sa Théileriose

5. Maesa lanceolata Myrsinaceae Umuhanga F Rétention placentaire

6. Solanum incanum Solanaceae Umucucu Sa Verminoses, parasites à tiques

7. Ricinus communis Euphorbiaceae Ikibonobono A Théileriose

8. Senecio petitianus Asteraceae Icyegera Sa Brucellose

9. Dracaena steudneri Agavaceae Umuhati A Brucellose

10. Clerodendrum johnstonii Verbenaceae Ikinyakurwe F Brucellose

11. Clerodendrum myrcoides Verbenaceae Umukuzanyana Sa Diarrhée des veaux

12. Sesbania sesban Fabaceae Umunyegenyege A Inkubasi

13. Cinchona ladgeriana Rubiaceae Ikinini P Théileriose, akanyaga

14. Dracaena afromontana Agavaceae Umuhati A Diarrhée

15. Acacia abyssinica Mimosaceae Umugenge Sa Morsure de serpents

16. Acacia hockii Mimosaceae Umunyinya Sa Morsure de serpents

17. Acanthus pubescens Acanthaceae Igitovu Sa Morsure de serpents

18. Clutia abyssinica Euphorbiaceae Umutarishonga F Verminose, brucellose, mammites

19. Milletia dura Fabaceae Umuyogoro F Piroplasmose

20. Vernonia.kirungae Asteraceae Ikamambogo F Piroplasmose

21. Vernonia pogosperma Asteraceae Ivumavuma Sa Brucellose, piroplasmose

22. Tetradenia riparia Lamiaceae Umuravumba A Verminoses, rétention placentaire, inkubasi, théileriose

23. Entada abyssinica Mimosaceae Umusange Sa Piroplasmose, inkubasi, brucellose, prolapsus

24. Indigofera arecta Fabaceae Umusororo Sa Théileriose, akanyaga

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TABLEAU No 2 (SUITE ET FIN) : LISTE DES PLANTES LIGNEUSES UTILISEES EN MEDECINE

TRADITIONNELLE VETERINAIRE AU RWANDA D’APRES MBARUBUKEYE ET NIANG (1996)NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM S. P. MALADIES TRAITEES

VERNACULAIRE25. Dombeya goetzeni Sterculiaceae Umukore F Brucellose26. Harungana Clusiaceae Umushayishayi F Brucellose, diarrhée des veaux due Madagascariensis due aux verminoses27. Microglossa volubilis Asteraceae Umuhe F Théileriose28. Bersama abyssinica Melianthaceae Umukaka F Brucellose, verminoses29. Helinus mystacinus Rhamnaceae Umubimbafuro Sa Verminoses30. Dodonea viscosa Sapindaceae Umusasa Sa Verminoses31. Pavetta ternifolia Rubiaceae Umumenamabuye F Verminoses32. Blepharispermum Asteraceae Umunyuragisaka Sa Verminoses Pubescens33. Vernonia amygdalina Asteraceae Umubilizi S Verminoses34. Bridelia micrantha Euphorbiaceae Umugimbu F Verminoses35. Ocimum americanum Lamiaceae Umwenya Sa Théileriose36. Lantana trifolia Verbenaceae Umuhengeri Sa Piroplasmose, mammites37. Lobelia giberroa Lobeliaceae Intomvu F Théileriose38. Euphorbia tirucalli Euphorbiaceae Umuyenzi A Verminoses du chien39. Solanum sp Solanaceae Umuhuha F Théileriose

F= forêt naturelleSa= savanes arbustivesP= plantationns forestièresA= autres (arbres hors des forêts)

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II. 3. 3. LES PLANTES FOURRAGERES

Les plantes fourragères constituent un Produit Forestier Non-Ligeux très précieux pour leRwanda à cause de l’importance de l’élevage dans ce pays.

Les éleveurs conduisent leurs troupeaux en transhumance dans les forêts naturelles à larecherche de l’herbe tendre surtout pendant la saison sèche. Cependant, cette pratique estillégale parce que les forêts naturelles sont des réserves protégées au Rwanda.

C’est le sylvopastoralisme qui est encouragé dans les nouvelles plantations forestières dupays. Dans ce cadre, Gasana James (1988) a inventorié les espèces broutées dans le sous-boisdes plantations forestières à la lisière de la forêt naturelle de Nyungwe.

La pression des éleveurs à la recherche des fourrages pour leur bétail dans la forêt naturelle deGishwati a été à l’origine de l’aménagement de 1200 hectares de pâturages en sacrifiant unepartie de cette forêt naturelle du Nord-Ouest du Rwanda dans les années 1983-1993.

Dans la zone des savanes de l’Est, le surpâturage et les feux de brousse menacent d’extinctioncertaines espèces de plantes fourragères de bonne valeur bromatologique.

Le Tableau No 3 tiré des éléments de l’œuvre de Ndayambaje Jean Damascène (Identificationet analyse des options pour la conservation de la biodiversité dans le Parc National del’Akagera, page 18 ; Kigali, 1999) donne les trois groupes d’associations de la flore herbacéequi intéressent les mammifères herbivores de cette région.Ces espèces de plantes fourragères sont sauvages et elles appartiennent au système deproduction des savanes arbustives.

Partout ailleurs dans le pays, la pression démographique a fait reculer les forêts et lespâturages naturels ; ce qui a forcé la population à adopter l’agroforesterie pour faire face à despénuries de fourrages surtout pendant la saison sèche.

Le Tableau No 4 donne les noms des espèces les plus communes des arbres et arbustesagroforestiers fourragers au Rwanda d’après Arnold Egli (Institut des Sciences Agronomiquesdu Rwanda- Note Technique No 2, 1988).Ces espèces sont intimement associées aux cultures.

Le Tableau No 5 présente les espèces d’herbes fourragères broutées dans le sous-bois desplantations forestières à la lisière de la forêt naturelle de Nyungwe.

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TABLEAU No 3 : GROUPES D'ASSOCIATIONS HERBACEES

DU PARC NATIONAL DE L'AKAGERA D’APRES NDAYAMBAJE (1999)ZONE NOM SCIENTIFIQUE DES HERBAGES ASSOCIES

Plaines alluviales Botriochoa insculpta, themeda triandra,

Sporobolus pyramidalis

Piémonts et plateaux Themeda triandra, hyparrhenia sp. ,

Cymbopogon afronardus, setaria sphacelata,

panicum maximum, chloris gayana,

Brachyaria eminii, digitaria vestita,

eustachs paspaloides, cynodon dactylon,

Beckeropsis uniseta

Crêtes et pentes abruptes loudetia simplex, andropogon duemmeri,

Hyparrhenia lecomtei, eragrostis racemosa

TABLEAU No 4 : QUELQUES ESPECES LIGNEUSES FOURRAGERES

AU RWANDA D’APRES EGLI (1988)ESPECE FAMILLE SYSTEME DE

PRODUCTIONORIGINE

1. Acacia sp. Mimosaceae Sa Autochtone

2. Acanthus pubescens Acanthaceae Sa Autochtone

3. Albizzia sp. Mimosaceae A Autochtone

4. Artocarpus heterophyllus Moraceae A Exotique

5. Bambusa vulgaris Poaceae F Autochtone

6. Cajanus cajan Fabaceae A Exotique

7. Calliandra calothyrsus Mimosaceae A Exotique

8. Ficus sp. Moraceae A Autochtone

9. Gliricidia sepium Fabaceae A Exotique

10. Leucaena leucocephala Mimosaceae A Exotique

F= forêt nnaturelleA= autres (arbres hors des forêts)Sa= savanes arbustives

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TABLEAU NO 5 ; LISTE DE QUELQUES ESPECES HERBACEES BROUTEESDANS LE SOUS-BOIS DES PLANTATIONS FORESTIERES EN LISIERE DE LA

FORET NATURELLE DE NYUNGWE D’APRES GASANA JAMES (1988)

NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM VERNACULAIRE1. Lobelia rubescens Lobeliaceae Akazibanyo2. Rumex bequaertii Polygonaceae Gatika3. Geraanium arabicum Geraniaceae Gutwikumwe4. Mariscus thomaiophyllus Cyperaceae Igikerakezi5. Paniccum hochstetteri Poaceae Ikirumbi6. Exotheca abyssinica Poaceae Inyovu7. Galinsoga parviflora Asteraceae Kimali8. Spermacoce princeae Rubiaceae Ngingwijana9. Drymaria cordata Caryophyllaceae Ubwungo10. Dicrocephala integrifolia Asteraceae Umubuza11. Rumex usambarensis Polygonaceae Umufumba12. Ipomoea involucrata Convolvulaceae Umuhurura13. Triumfettta cordifolia Tiliaceae Umunaba14. Eragrostis racemosa Poaceae Umutsina15. Phyllanthus pseudoniruri Euphorbiaceae Uruheza16. Cyperus rigidifolius Cyperaceae Urukuta17. Kyllinga appendiculata Cyperaceae Urutaratare18. Commelina diffusa Commelinaceae Uruteja19. Lactuca attenuata Asteraceae Uruvunanka20. Digitaria hackelii Poaceae Urwiri

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II. 3. 4. LES PLANTES DECORATIVES A FLEURS

Les plantes décoratives à fleurs constituent incontestablement l’une des richesses les plusprécieuses du Rwanda.

L’ouvrage de E. Fischer et H. Hinkel intitulé «la Nature du Rwanda ; 1992 » en donnel’illustration la plus éloquente à travers les forêts et les zones cultivées du pays.

Malheureusement, beaucoup de fleurs comme les orchidées et les immortelles qui pourraientêtre exploitées notamment pour l’exportation sont restées à l’état sauvage dans les forêts. Il ya lieu de penser néanmoins que la culture de la plupart de ces fleurs et des plantesornementales sauvages est possible moyennant l’aménagement de certaines conditionsphysiques (température et humidité) pour exploiter le potentiel d’exportation de ces produits.

Ce potentiel est réel. L’illustration est donnée par l’exportation vers les marchés européens(Pays Bas et Belgique) de roses cultivées à Kigali-Nyacyonga par la Société « High LandFlowers ». A l’heure actuelle, la quantité exportée atteint 1500 kg de fleurs par semaine. LaSociété souhaite augmenter la production ; mais la contrainte principale est l’insuffisance derotations du transport aérien sur Kigali où il n’y a que la SABENA qui atterrit seulement deuxfois par semaine (lundi et samedi).

Le Tableau No 6 construit à partir des éléments tirés de Fischer et Hinkel (1992) et qui estreproduit à la page suivante donne pour chaque plante décorative le nom scientifique, le nomvernaculaire ainsi que la zone écologique d’épanouissement de cette espèce.

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TABLEAU No 6 : QUELQUES PLANTES SAUVAGES DECORATIVES CARACTERISTIQUESDESZONES ECOLOGIQUES DU RWANDA D’APRES. FISCHER ET H. HINKEL

NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM VERNACULAIRE ZONE ECOLOGIQUE1. Thonningia sanguinea Balanophoraceae Umutima w'isi Forêt de Nyungwe2. Aristea ecklonii Iridaceae - Forêt de Nyungwe3. Habenaria macrandra Orchidaceae - Forêt de Nyungwe4. Habenaria praestans Orchidaceae - Forêt de Nyungwe, forêt des volcans5. Disa eminii Orchidaceae - Forêt de Nyungwe6. Disa robusta Orchidaceae - Forêt de Nyungwe7. Satyrium crassicaule Orchidaceae Nyaramasarabo Forêt de Nyungwe et forêt de Gishwati8. Calanthe sylvatica Orchidaceae - Forêt de Nyungwe9. Eulophia horsfallii Orchidaceae - Forêt de Nyungwe, forêt de Gishwati10. Polystachya virginea Orchidaceae - Forêt de Nyungwe11. Polystachya vulcanica Orchidaceae - Forêt de Nyungwe et forêt des volcans12. Corydalis mildbraedii Fumariaceae - Forêt des volcans, forêt de Gishwati13. Swertia macrosepara Gentianaceae - Forêt des volcans14. Disa stairsii Orchidaceae - Forêt des volcans et forêt de Nyungwe15. Helichrysum guilelmi Asteraceae Manayeze Forêt des volcans16. Talinum caffrum Portulacaceae Nyanduku Savanes orientales17. Dolichos kilimandscharicus Fabaceae - Cuvette de Rusumo18. Protea madiensis Proteaceae Igihungeri=ikoyoyo Zones de l'Est, Gisenyi, Kibuye, Bugarama19. Pachycarpus eximius Asclepiadaceae - Est de Kibungo20. Sesamum angolense Pedaliaceae Igonde Zone de l'Est et Cyangugu21. Bidens grantii Asteraceae Ishikashike Zones de Rusizi, Centre et Est22. Boophone disticha Amaryllidaceae - Parc National de l'Akagera, Nasho23. Ammocharis tinneana Amaryllidaceae Umwangange Zone de l'Est24. Gladiolus atropurpureus Iridaceae Akarungu Zone de Kibungo Est25. Gladiolus dalenii Iridaceae Akarungu Savanes de l'Est et forêt de Nyungwe26. Eulophia cucullata Orchidaceae Ikimashi=Impimakazi Savanes de l'Est

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II. 3. 5. LES PLANTES MELLIFERES

La production du miel est l’œuvre laborieuse des abeilles qui butinent sur de nombreusesessences mellifères du Rwanda tout en jouant un grand rôle dans la fécondation croisée.

Les données les plus actualisées, quoi que toujours fragmentaires, sur l’apiculture ruandaiseproviennent d’une ONG locale dénommée « ARDI = Association Ruandaise pour laPromotion du Développement Intégré ».

Le Rwanda est un pays à vocation apicole. Le pays est riche en biotopes (forêts naturelles,boisements, plantes cultivées) favorables au développement de l’apiculture.Malheureusement, ce potentiel de production du miel n’est pas suffisamment exploité (ARDI ;Nyilimana Sylvestre, « Politique de développement apicole au Rwanda » ; 1997).

Les apiculteurs placent leurs ruches dans l’environnement des essences mellifères pour laproduction du miel au niveau des ménages ou des centres apicoles. Le miel sertessentiellement dans l’alimentation humaine et dans la fermentation de la bière de sorgho etdu vin de banane. Le potentiel d’exportation du miel produit au Rwanda est réel mais l’offrenationale reste insuffisante à cause du bas niveau de technicité des apiculteurs ruandais et dela faible productivité des ruches traditionnelles à rayons fixes (9 kg de miel/ruche/an) qui sontde loin les plus nombreuses par rapport à la productivité des ruches modernes (de typeLangstroth) à cadre mobile qui donnent 40 kg de miel/ruche/an.

La production nationale du miel a fortement chuté depuis la guerre de 1990 à 1994 nonseulement suite à la disparition de nombreux apiculteurs pendant le génocide et les massacresde 1994 ; mais aussi à cause des destructions massives de ruches et d’autres matérielsapicoles. Cependant, il y a lieu de compter sur un redressement progressif de la production dumiel pour satisfaire la demande in100térieure et d’envisager l’exportation.Et si on reconnaît que les forêts et les boisements vont jouer un rôle significatif dans ceredressement à cause de la richesse de leur flore mellifère, il faut investir dans ce domaine.

Il faut néanmoins pouvoir minimiser les risques d’incendies de ces forêts souvent causés parle recours au feu pour la fumigation lors de la récolte traditionnelle du miel. Le seul moyend’y arriver est d’impliquer les populations locales qui pourront alors placer leurs ruches à lalisière ou à l’intérieur de ces forêts mais sur des sites bien protégés et contrôlés.

Le Tableau No 7 de la page suivante donne l’évolution de la production du miel au Rwandaentre 1986 et 1998 (ARDI). On notera au passage qu’en 1989, la production de miel a atteintle niveau le plus élevé avec 441.365 kg. Après la guerre, les données statistiques sur laproduction du miel sont très dispersées mais il est généralement admis que les quantités sontde très loin inférieures à la moyenne des années 80. Et même si les chiffres du Tableau No7pour les années de 1996 à 1998 ne se rapportent qu’aux seules quantités de miel collectées parARDI, ils sont suffisamment explicites par rapport à la situation actuelle de l’apiculture auRwanda.

Le miel collecté par ARDI représenterait environs 25 % de la production nationale (NyirimanaSylvestre, chargé du programme Apiculture auprès de l’ONG ARDI).

TABLEAU No 7: EVOLUTION DE LA PRODUCTION NATIONALE DU MIEL AU

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RWANDA D’APRES ARDI

ANNEE NOMBRED'APICULTEURS

PRODUCTION (KG)

1 986 54 956 172 8551 987 46 965 368 5441 988 57 014 163 438 *1 989 53 755 441 3651 990 62 077 266 225 *1 996 - 28 0001 997 - 36 0001 998 - 23 000

Le potentiel de production du miel est très élevé au Rwanda en relation avec la richesse de laflore mellifère. Rosset (1992) et Gakwavu (1991) cités par Mbarubukeye et Niang (1996)rapportent des espèces mellifères de la forêt naturelle de Nyungwe et celles recensées endehors de cette forêt. Toutes ces essences sont reprises dans les Tableaux No 8 et No 9.

__________________________________

* = La production de miel de l’année 1988 est inférieure à celle de l’année 1989. Il en est de même pour laproduction de 1990. Cette évolution en dents de scies est liée aux cycles et à l’intensité de la floraison des plantesmellifères sauvages et cultivées.

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TABLEAU N° 8 : PLANTES MELLIFERES DE LA FORET NATURELLE DE NYUNGWE(RWANDA) D'APRES ROSSET (1992) ET GAKWAVU (1991) CITES PAR BARUBUKEYE

ET NIANG (1996)NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM

VERNACULAIRE1. Dombeya goetzenii. Sterculiaceae Umukore2. Olinia rachetiana Oliniaceae Umusasa3. Neobutonia macrocalyx Euphorbiaceae Umuwanya4. Faurea saligna Proteaceae Umutiti5. Macaranga neomildbraediana Euphorbiaceae Umusekera6. Syzigium parvifolium Myrtaceae Umugote7. Polycias fulva Araliaceae Umwungo8. Parinari exselsa Chrysobalanaceae Inkungu9. Podocarpus usambarensis Podocarpaceae Umufu10. Podocarpus falcatus Podocarpaceae Umufu11. Podocarpus milanjianus Podocarpaceae Umuhurizi12. Podocarpus latifolius Podocarpaceae Umuhurizi13. Hagenia abyssinica Rosaceae Umuryeti14. Carapa grandiflora Meliaceae Umushwati15. Markhamia lutea Bignoniaceae Umusave16. Picnostachys spp. Lamiaceae Umutsinduka17. Erythrina abyssinica Fabaceae Umuko18. Kotschya aeschynomnoides Fabaceae Umuhanya18. Maesa lanceolata Myrcinaceae Umuhanya19. Mimulopsis arborescens Acanthaceae Igisamudobwe20. Lobelia giberroa Lobeliaceae Intomvu21. Philippia benguelensis Ericaceae Ikinyabushishi22. Volkensia sp. Asteraceae Uruhehe23. Haedythrsus thaimnodens Fabaceae Nyirubuti24. Senecio manii Asteraceae Umutagara25. Senecio maraguensis Asteraceae Umubazi26. Brillantaisia cicatricosa Acanthaceae Umunayu27. Sericostachys scandes Amaranthaceae Umukipfu

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TABLEAU No 9 : PLANTES MELLIFERES EN DEHORS DE LA FORET NATURELLEDE NYUNGWE D'APRES ROSSET (1992) ET GAKWAVU (1991) CITES PAR

MBARUBUKEYE ET NIANGNOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM VERNAC S.P. SOURCE1. Psidium guajava Myrtaceae Ipera A C2. Persia americana Proteaceae Avoka A C3. Citrus lemon Rutaceae Indimu A C4. Coffea arabica et robusta Rubiaceae Ikawa P C5. Eucalyptus spp. Myrtaceae Inturusu P C6. Cupressus spp. Cupressaceae Sipure P C7. Grevilea robusta Gerevileya P C8. Dombeya goetzenii Asteraceae Umukore F S9. Virectaria laxissima Rubiaceae Urukiryi Sa S10. Kotschya aeschynomnoides Fabaceae Umuhanya _ _11. Vernonia amygdalina Asteraceae Umubilizi Sa S12. Maesa lanceolata Myrsinaceae Umuhanga F S13. Lobelia giberroa Lobeliaceae Intomvu F S14. Senecio manii Asteraceae Umutagara A C

NOM VERNAC= nom vernaculaireS.P.= système de production

A= autre (arbres associés aux cultures)P= plantations

SOURCE :C= cultivé ou plantéS= sauvage

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II. 3. 6 LES PLANTES FRUITIERES ET LES SEMENCES FORESTIERES

Les fruits sauvages sont retrouvés dans les forêts ruandaises ; mais ce sont surtout les fruitsdes vergers agroforestiers qui sont le plus consommés par la population. Les fruits sauvagessont généralement cueillis par les enfants. Les adultes les consomment surtout commenourriture de secours pendant les périodes de disettes.

Au cours de cette étude, il n’a pas été possible de connaître les quantités de fruits sauvagesproduits et consommés au Rwanda. Par contre, les chiffres de production des arbres fruitiersintroduits dans les systèmes agroforestiers du pays (avocats, papayes, goyaves, agrumes,fraises, prunes, maracuja. etc...) existent. Le MINAGRI indique dans son Rapport annuel de1989 que le niveau de cette production a atteint 58.759 Tonnes ; et il est probable que ceniveau n’a pas significativement varié depuis lors.

En ce qui concerne la banane qui est une production fruitière et qui représente plus de lamoitié des productions agricoles physiques du Rwanda, il convient de lui réserver untraitement particulier comme culture vivrière et de l’exclure des produits forestiers non-ligneux des formations naturelles ou agroforestières.

Cependant, le bananier sauvage (ikiriburibu) pousse dans les forêts du Rwanda ; et ses fruitssont de véritables produits forestiers non-ligneux.

La production des fruits agroforestiers connaîtra dans l’avenir une évolution positive en raisonde la demande intérieure mais aussi pour l’exportation. Déjà, le maracuja (fruit de la passion)est exporté vers l’Europe avec beaucoup de succès mais les quantités faisant l’objet de cestransactions sont actuellement minimes alors que la demande extérieure est réelle.

Quant aux fruits sauvages, l’évolution de leur niveau de production dépendra du niveau deperception de l’importance des écosystèmes forestiers. Si le Gouvernement et les populationslocales établissent un partenariat pour l’aménagement et la gestion rationnelle de cesressources, la production de ces fruits sauvages s’améliorera. Il devait en être de même pour laconsommation aussi bien par les enfants que par les personnes adultes. Il faut d’ailleursreconnaître que les espèces fruitières des forêts constituent une réserve précieuse pour larecherche des gènes susceptibles d’améliorer la productivité des systèmes agroforestiers auRwanda comme partout ailleurs dans le monde. Il n’est par ailleurs pas exclu que ces fruitsaient des propriétés médicinales curatives ou préventives contre certaines maladies.

Le Tableau No 10 de la page suivante reproduit la liste des plantes ligneuses sauvagesutilisées en alimentation humaine au Rwanda d’après Dessouter (1991) tel que cité parMbarubukeye et Niang (1996). Pour chaque plante, le tableau donne le nom scientifique, lafamille, le nom vernaculaire, la zone écologique et l’utilisation.

Les semences forestières locales sont récoltées par la Centrale des graines forestières del’ISAR dans les forêts naturelles et dans les plantations forestières du Rwanda. Il y a aussi desgraines forestières qui sont importées des pays ayant une vaste expérience en foresterie tel quel’Australie. Toutes ces semences forestières sont vendues chaque année pour répondre auxbesoins de reboisement dans toutes les régions du pays. Le Tableau No 11 indique les quantités de semences forestières (par espèce) diffusées parl’ISAR de 1988 à 1991.

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TABLEAU N°10 : QUELQUES PLANTES LIGNEUSES UTILISEES EN ALIMENTATION HUMAINE AU RWANDA ( DESSOUTER,1991)

NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM SYSTEME DE UTILISATIONVERNACULAIRE PRODUCTION

1. Rumex maderensis Polygonaceae Umufumba (Sa) Gisenyi, Kibuye, Butare Aliment d'appoint dans les disettes2. Rumex usambarensis Polygonaceae Umufumba (Sa) Cyangugu, Gikongoro

3. Clerodendrum fuscum Verbenaceae Urujana (F) Régions des forêts de Donne des légumesMontagne et des volcans Consommés comme des épinards

4. Cajanus cajan Fabaceae Umukunde (Sa) Butare, Kigali, Graines consomméesByumba, Kibungo comme celles du haricot

5. Carissa edulis Apocynaceae Umunyonza (Sa) Gisenyi, Gitarama, Fruits murs consommésByumba, Kigali, Kibuye par les enfants

6. Rhus vulgaris Anacardiaceae Umusagara (sa) Savanes, galeries Baies mures consommées parForestières sèches les enfants dans les disettesEntre 1000 et 1800 m

7. Solanum taitente Solanaceae Umutagashya (Sa) Baies cuites et consomméesen mélange avec du haricot

8. Solanum sp. Solanaceae Intagarasoryo (Sa) Ancien condiment à goût aigrette9. Parinari excelsa Chrysobalanaceae Umunazi (F) Régions des forêts Fruit à odeur de fraise pouvant

De montagne et des donner une boisson alcooliséeVolcans entre1600 et 4500 m

10. Abutilon mauritianum Malvaceae Igiturabuguma - jadis utilisé comme condiment11. Maesopsis eminii Rhamnaceae Umuhumuro (F) Byumba, Kibungo Contient des aromates

à bonne saveur

F= forêt naturelle Sa= savanes arbustives

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TABLEAU No 11 : LIVRAISON DE SEMENCES FORESTIERES DE 1988 A 1991

ESSENCE 1988 (KG) 1989 (KG) 1990 (KG) 1991 (KG)Eucalyptus grandis 55, 8 47, 2 55, 0 38, 4Eucalyptus saligna 177, 8 90, 9 89, 7 159, 5Grevillea robusta 1378, 9 879, 0 937, 2 908, 7Maesopsis eminii 42905, 5 3768, 8 2413, 8 2109, 9Cedrella serrata 162, 1 112, 7 65, 5 151, 2Sesbania sesban 48, 9 104, 5 103, 6 113, 2Leucaena leucocephala 254, 5 270, 7 216, 0 370, 5Casuarina equisetifolia 44, 9 39, 7 35, 5 42, 9Acacia melanoxylon 119, 3 71, 6 94, 5 116, 7Pinus patula 190, 1 94, 5 89, 5 87, 2Eucalyptus camaldulensis 78, 5 74, 2 43, 5 25, 1Podocarpus sp. 144, 7 82, 7 247, 5 68, 3Eucalyptus tereticornis 58, 4 32, 4 48, 8 56, 5Pinus oocarpa var. och. 32, 6 27, 1 20, 95 24, 9Eucalyptus maidenii 122, 5 88, 0 106, 45 93, 4Acacia mearnsii 68, 1 73, 4 112, 9 43, 3Callitris calcarata 212, 8 101, 5 69, 1 47, 5Autres espèces 746, 9 669, 3 552, 1 482, 8TOTAL 8187, 6 6628, 2 5307, 8 4940, 1

Toutes ces données chiffrées ont été fournies par la Centrale des grainnes de l’Institut desSciences Agronomiques du Rwanda (ISAR).

L’évolution des quantités de semences forestières diffusées d’année en année témoigne del’évolution différentielle du rythme de plantation des arbres dans le pays ; et spécialement dudegré de mobilisation de la population à l’occasion de la «journée Nationale de l’Arbre » quiest célébrée au mois d’octobre de chaque année.

La guerre et le génocide de 1994 ont fortement réduit la capacité de collecte et de diffusiondes semences forestières suite aux pertes en ressources humaines et aux destructionsmatérielles qui n’ont pas épargné la Centrale des graines de l’ISAR. Mais ce Centre a pu êtreréhabilité par la suite pour poursuivre sa mission. Ainsi, en 1998, la Centrale des graines adiffusé 1721,95 kg de semences forestières.

Certaines de ces espèces diffusées sont utilisées dans le reboisement (par exemple eucalyptusgrandis, eucalyptus saligna, acacia melanoxylon, acacia mearnsii, pinus patula, callitriscalcarata, etc.) tandis que d’autres sont agroforestières (grevillea robusta, maesopsis eminii,sesbania sesban, leucena leucocephala, etc.)

Beaucoup de graines forestières sont récoltées sur les plantations forestières et les arbresagroforestiers ; mais il est utile de souligner l’importance des espèces des forêts naturellesdans l’approvisionnement en semences forestières du Rwanda. C’est le cas de maesopsiseminii et podocarpus sp. qui sont recherchées par la population comme bois d’œuvre.

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II. 3. 7. LES PLANTES A HUILES ESSENTIELLES

Les huiles essentielles sont des substances odorantes volatiles contenues dans les végétaux.Elles sont généralement obtenues par distillation et entraînement à la vapeur (Ministère del’Industrie et de l’Artisanat/Service d’Appui au Développement Industriel ; Proposition d’unProjet d’Etude et de Réalisation d’une Unité Pilote de Production d’Huiles Essentielles auRwanda ; 1988).

Il paraît que l’Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda (ISAR) a procédé aux essais deproduction expérimentale des huiles essentielles dans les années 1974, mais il n’a pas étépossible dans cette étude de retrouver les résultats de ces recherches.

Actuellement, les huiles essentielles sont extraites de certaines plantes autochtones au Centre-Pharmacopée de l’IRST à Butare pour la production de médicaments. Des recherches ont étéégalement faites avec succès dans le passé sur la lutte contre la bactériose de la pomme deterre. Les nouvelles recherches s’orientent aujourd’hui vers la protection des produits stockéscontre les insectes (par exemple la bruche du haricot) ; et vers les produits cosmétiques. Si cesrecherches aboutissaient à des résultats positifs, il n’y a pas de doute que le pays gagneraiténormément en utilisant des produits naturels en remplacement des produits de synthèse quicoûtent de plus en plus cher à l’importation.

Plusieurs plantes à huiles essentielles utilisées en médecine traditionnelle humaine etvétérinaire ont été déjà présentées dans cette étude.

Le Tableau No 12 de la page suivante ajoute à cette liste quelques plantes contenant des huilesessentielles qui sont exploitées comme médicaments au Centre-Pharmacopée de Butare oucomme tisanes ou encore pouvant être utilisées en parfumerie au Rwanda moyennantl’aboutissement des recherches qui sont en cours. Ces plantes autochtones ou introduites dansle pays ont un potentiel non négligeable pour la production d’huiles essentielles

II. 3. 8. LES PLANTES UTILISEES DANS L’ARTISANAT

Les plantes utilisées dans l’artisanat servent dans la fabrication des objets à usages multiplesau Rwanda.

Le Tableau No13 tiré de l’œuvre de Mbarubukeye et Niang (1996) déjà citée donnel’illustration des plantes utilisées dans l’artisanat au Rwanda.

A cette liste il y a lieu d’ajouter jacaranda mimosaefolia qui serait la principale espèceligneuse utilisée dans la fabrication d’objets d’art au Rwanda d’après les vendeurs de cesobjets installés près de l’Hôtel des Mille Collines à Kigali.

Les espèces de plantes utilisées dans l’artisanat et qui sont documentées dans cette étude sontrecherchées dans les forêts naturelles à l’état sauvage (S) sauf ficus thomingii (umuvumu) quiest habituellement planté (P) dans les jardins de case.

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TABLEAU No 12 : LISTE DE QUELQUES PLANTES A HUILES ESSENTIELLES AU RWANDA

ESPECE FAMILLE

S. P. UTILISATION1. Plantago lanceolata Plantaginaceae -2. Calendula officinalis Asteraceae - Médicament contre la toux, tisane expectorante3. Datura stramonium - - Pommade anti-inflammatoire ; tisane anti-inflammatoire4. Eucalyptus globulus Myrtaceae P Produit antispasmodique5. Eucalyptus smithii Myrtaceae P Médicament contre l'angine ; tisane antiseptique6. Capsicum frutesceus (urusenda)

- A Industrie pharmaceutique

7. Neorautanenia mitis - - Produit contre le rhumatisme8. Thymus vulgaris Lamiaceae - Solution et pommade désinfectantes9. Pentas longiflora - Solution antitussive10.Pelargoniumgraveolens

- - Pommade antimycotique

11. Pelargonium raduta - Parfumerie12.Cymbopogonafronardus (itete)

- Sa Parfumerie, savonnerie

13.Cymbopogonwinterianus

- Sa Parfumerie, savonnerie

14.Cymbopogon citratus - Sa Tisane, parfumerie15.Cymbopogonflexanomus

- Sa Vitamines A et E

TABLEAU PREPARE SUR BASE DES ELEMENTS DU CENTRE - PHARMACOPEE (CURPHAMETRA) DE BUTAREET DU MINISTERE DE L’INDUSTRIE ET DE L’ARTISANAT (1988)

P= plantations forestièresSa= savanes arbustives

A=autres (arbres hors des forêts)

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TABLEAU N° 13 : LISTE DE QUELQUES ESPECES DE PLANTES UTILISEES DANS L’ARTISANAT

AU RWANDA D’APRES MBARUBUKEYE ET NIANG (1996)

NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOMVERNACULAI

RE

SYSTEME DEPRODUCTION

PARTIE ARTICLE

UTILISEE FABRIQUE

1. Dombeya goetzenii Sterculiaceae Umukore F Ecorces Paniers, vans, petits vans

2. Canthium Rubiaceae Umushabarara F Branches, tiges Paniers, vans, petits vans

3. Olinia rochetiana Oliniaceae Umusasa F branches, tiges Paniers, petits vans4. Alchornea hirtella Euphorbiaceae Uruvoba F branches, tiges Paniers, petits vans5. Dracaena laxissima Agavaceae Inkenke F branches, tiges Paniers, petits vans6. Lobelia giberroa Lobeliaceae Intomvu F Tronc flûtes7. Flabellaria paniculata Malphigiacea Umufuba F Tiges Réparation des calebasses8. Euphorbia candelabrum Euphorbiaceae Umuduha F Tronc Boucliers, cithares9. Faurea saligna Proteaceae Umutiti F Tronc Ruches10. Podocarpus falcatus Podocarpaceae Umufu F Tronc Ruches11. Carapa grandiflora Meliaceae Umushwati F Tronc Ruches12. Ficus thoningii Moraceae Umuvumu A tronc, fibres textiles Vêtements, cuves de fermentation du vin

de banane, mortiers-pilon, barques

13. Bambusa vulgaris et Poaceae Umugano F Tronc Paniers, vans, greniersArundinaria alpina

14. Jacarandamimosaefolia

- Jacaranda F Tronc Objets d’art

F= forêt naturelle A= autres (arbres hors des forêts)

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II. 3. 9. LES CHAMPIGNONS

Les champignons sauvages poussent dans les forêts du Rwanda. Cependant, il n’a pas étépossible au cours de la présente consultation d’inventorier toutes les espèces de champignonssauvages comestibles recherchées depuis longtemps par la population ruandaise.

D’après Gatera Callixte, agent de l’ONG ARDI (Association Rwandaise pour la Promotion duDéveloppement Intégré) et membre du Réseau Mycicole Grands Lacs (Rwanda, Burundi,Congo), les champignons sauvages des forêts du Rwanda sont des termitomyces ; et il n’a pasencore été possible de les cultiver artificiellement suite aux difficultés de collecter lessemences (la production des semences ferait intervenir 52 micro-organismes).

Des essais de culture des espèces agaricus qui ressemblent aux termitomyces vont être lancésprochainement au Rwanda par ARDI.

Les champignons constituent une source importante de protéines de grande qualité qui n’estmalheureusement pas suffisamment exploitée au Rwanda. Les champignons contiennent 19 à35 % de protéines de bonne qualité et 3 à 4 % de matière grasse (ARDI, Stage de formationsur la culture des champignons ; 1998). La cueillette des champignons était généralementfaite par les paysans pauvres et les enfants en milieu rural. Aujourd’hui, la situation est entrain de changer ; la demande en milieu urbain est plutôt élevée surtout au niveau descatégories à hauts revenus. La culture des champignons est donc une réponse à une demandede plus en plus croissante aussi bien en ville qu’à la campagne.

Hayes affirme dans «la culture des champignons ; Rapport de TECHNOSERVE (1991) »que les espèces de champignons les plus cultivées au Rwanda sont les pleurotes Floride et lespleurotes pulminarius. L’offre nationale de champignons cultivés était estimée à 6 tonnes en1991 (TECHNOSERVE, 1991) alors que la production mondiale provenant surtout de laFrance, de la Chine et des Pays Bas atteignait 5 000 000 de tonnes en 1995.

Le potentiel de production des champignons est élevé au Rwanda ; et ce n’est pas la demandequi fait défaut puisque même les possibilités d’exportation sont réelles aussi bien en Afriqueque dans les autres continents.

II. 3. 10. LES PRODUITS DE LA CHASSE ET DE LA PECHE

Avant que la pression démographique ne réduise considérablement les biotopes habitéspar d’immenses troupeaux d’animaux sauvages au Rwanda, la chasse assurait l’essentiel desapprovisionnements en protéines de la population. Le recul des forêts a rendu obligatoire lapratique de l’élevage pour compenser le déficit en aliments de qualité.

La création des parcs nationaux (Parc National de l’Akagera et Parc National des Volcans) etdes réserves naturelles forestières (Forêt Naturelle de Nyungwe et Forêt Naturelle deGishwati) a anéanti les espoirs des chasseurs traditionnels qui ne pouvaient plus poursuivreles animaux à l’intérieur des limites de ces nouvelles zones protégées. La seule possibilité quirestait était le Domaine de Chasse du Mutara (30.000 hectares) qui était alors adjacent à lapartie Nord-Ouest du Parc National de l’Akagera (PNA) dans le Nord-Est du Rwanda. Là-bas,on pouvait chasser l’impala, le buffle, le zèbre, le topi, le phacochère, le lièvre ; et beaucoup

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d’autres espèces. Mais cette zone n’était pas accessible aux chasseurs traditionnels quin’étaient pas habitués à payer pour la chasse.

La guerre a par ailleurs perturbé cette activité qui n’a plus jamais redémarré de manièreorganisée jusqu’à maintenant. En effet, avec le retour à la paix, beaucoup de réfugiés sontrentrés dans la mère-patrie avec leurs troupeaux de bovins. Le Parc National de l’Akagera futalors amputé de deux tiers de sa superficie, y compris l’ancien domaine de chasse, au profitdes activités agro-pastorales. Dans la partie restante (90.000 hectares), la chasse est interditetout comme dans les autres grandes réserves naturelles forestières du pays. Cependant, lespopulations riveraines de ces forêts continuent à braconner.

La pêche dans les lacs situés à l’intérieur du Parc National de l’Akagera (lacs Ihema,Birengero, Murambi, Murambya, Kaminina, Kageyo, Kivumba, Hago, Gishanju,Rwanyakizinga, Mihinde) procurent aussi de précieux produits non-ligneux au Rwanda.

Les espèces dominantes dans ces lacs sont le tilapia et le clarias. La pêche n’est pas autoriséedans ces lacs ; mais elle est généralement tolérée sur le lac Ihema. Le matériel de pêche utiliséest rudimentaire, spécialement les filets qui ont des mailles de très petites dimensions. Ceci apour conséquence de prendre les petits poissons et parfois même les aleuvins sont attrapés.

C’est le braconnage qui a décimé certaines espèces animales de la forêt naturelle de Nyungwe.En effet, cette forêt abritait, dans les années 1950, des buffles, des léopards, des éléphants, desantilopes, des hylochères et beaucoup d’autres mammifères. Aujourd’hui, les léopards et lesbuffles ont disparu de Nyungwe tandis que les autres herbivores restent à l’état de traces.

Le braconnage est aussi commun dans le Parc National des Volcans (PNV) dans le Nord-Ouest du pays. TWARABAMENYE (1999) a identifié les espèces animales sauvages les pluschassées au Parc National des Volcans.

Le Tableau No 14 donne la liste de ces espèces.

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TABLEAU No 14 : LISTE DES ESPECES ANIMALES LES PLUS CHASSEES

AU PARC NATIONAL DES VOLCANS D’APRES TWARABAMENYE (1999)

NOM COURANT NOM SCIENTIFIQUE NOMKINYARWANDA

1. Céphalophe Cephalophus nigrifons Impereri à front noir2. Guib harnaché Tragelaphus scriptus Impongo3. Buffle Syncer caffer Imbogo4. Porc-épic - Ikinyogote5. Hylochère Hylochoeurus Ingurube

Meinertzhageni y'ishyamba

II. 3. 11. L’ECOTOURISME

L’écotourisme est certainement un produit forestier non-ligneux qui a une très grandeimportance au Rwanda non seulement pour les revenus qu’il procure au pays mais aussi àcause de l’engagement qui lui est associé de protéger et de conserver précieusement lepatrimoine environnemental.

Beaucoup de gens s’intéressent de plus en plus à la nature et à l’environnement. Ils sontdisposés à payer cher pour s’en approcher davantage. Dès lors, l’écotourisme peut représenterpour le Rwanda une source importante de revenus. Le grand défi à relever dans ce domaine estde pouvoir offrir au public intéressé ce qu’il recherche, tout en se gardant de provoquer destensions sociales ou des pressions sur l’environnement. Cela exigera un effort de mise envaleur soutenu. Et pour que cet effort soit durable, il faudra, comme l’indique la FAO dans «leDéfi de l’aménagement durable des forêts (1994) »", faire en sorte que les recettes tirées del’écotourisme profitent au pays et aux communautés concernées et soient réinvesties dans laconservation des ressources écotouristiques.

Le Rwanda, «pays des Mille Collines et source du Nil blanc » présente sur un espacegéographique extrêmement limité une richesse impressionnante de paysages avec une grandevariabilité d’espèces de la flore et de la faune.

Les différentes espèces de végétaux qui sont à la base de produits forestiers non-ligneux ontété passées en revue dans les chapitres précédents.Quant à la faune sauvage, elle a été étudiée tout récemment par un groupe d’expertsconsultants nationaux dans le cadre du Projet d’Appui à la Préparation de la StratégieNationale de la Biodiversité et son Plan d’Action (gapusi, TWARABAMENYE ,NDAYAMBAJE ; 1999). Les éléments de leurs travaux ont permis de construire le TableauNo 15 des pages suivantes qui est relatif aux principales espèces de mammifères sauvagesqu’on retrouve dans la Forêt Naturelle de Nyungwe, le Parc National des Volcans (PNV) et leParc National de l’Akagera (PNA).

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TABLEAU No 15 : LISTE DES PRINCIPAUX MAMMIFERES SAUVAGES DES ZONES FORESTIERES DU RWANDA D’APRES GAPUSI, TWARABAMENYE ET NDAYAMBAJE (1999).

NOM SCIENTIFIQUE NOM français NOM VERNACULAIRE ZONE ECOLOGIQUE1. Gorilla gorilla beringei Gorille de montagne Ingagi Forêt des Volcans2. Pantroglodytes schweinfurtii Chimpanzé Impundu Forêt de Nyungwe3. Papio anubis Babouin doguera Inkoto Forêt de Nyungwe, PNA4. Colobus angolensis adolfi-friederici Colobe blanc et noir d'Angola Inkomo Forêt de Nyungwe5. Cercopithecus lhoesti Cercopithèque de lhoesti Icyondi Forêt de Nyungwe, PNV6. Cercopithecus mitis doggetti Singe argenté Inkima Forêt de Nyungwe, PNA7. Cercopithecus mitis kandi Singe doré - PNV (forêt)8. Cercopithecus albigena johnostonii Cercocèbe à joues grises Igishabaga Forêt de Nyungwe,9. Cercopithecus aethiops Grivet Inkendi Forêt de Nyungwe, PNA10. Perodicto potto Potto - Forêt de Nyungwe11. Galago crassicaudatus Galago à queue épaisse Inkurashaje PNA (savanes)12. Cercopithecus ascanius schmidti Cercopithèque ascagne Umukunga Forêt de Nyungwe, PNV13. Loxodonta africana Eléphant Inzovu Forêt de Nyungwe, PNV, PNA

(savanes)14. Potamochoerus porcus Potamochère Ingurube Forêt de Nyungwe, PNA15. Hylochoerus meinertz hageni Hylochère Isenge Forêt de Nyungwe, PNV, PNA

(savanes)16. Cephalophus nigriffons Céphalophe à front noir Ifumberi Forêt de Nyungwe, PNV17. Cephalophus sylvicultor Céphalophe à dos jaune Igisaho Forêt de Nyungwe18. Tragelaphus scriptus Guib harnaché Impongo Forêt de Nyungwe19. Tragelaphus spekei Sitatunga Inzobe PNA (savanes)20. Tragelaphus oryx Elan du Cap Itamu PNA (savanes)21. Syncerus caffer Buffle Imbogo PNA, PNV22. Atherurus africanus Athérure africain Igishegeshi Forêt de Nyungwe23. Dendrohyrax arboreus Damas d'arbre Ipfumbetwa Forêt de Nyungwe, PNV24. Panthera pardus Léopard Ingwe PNA (savanes)25. Felis serval Serval Imondo Forêt de Nyungwe, PNV, PNA

(savanes)26. Felis aurata Chat doré Imbaka Forêt de Nyungwe27. Felis sylvestris Chat sauvage africain PNV (forêt)28. Panthera leo Lion Intare PNA (savanes)29. Genette sp. Genette Urutoni Forêt de Nyungwe, PNV, PNA

(savanes)

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TABLEAU No 15 (SUITE) : LISTE DES PRINCIPAUX MAMMIFERES SAUVAGES DES ZONESFORESTIERES DU RWANDA D’APRES GAPUSI, TWARABAMENYE ET NDAYAMBAJE (1999)

NOM SCIENTIFIQUE NOM français NOM VERNACULAIRE ZONEECOLOGIQUE

30. Atilax paludinosus Mangouste des marais Umukara PNA (savanes)31. Mungo mungo Mangouste rayée Umuga PNA (savanes)32. Ichneumia albicauda Mangouste à queue blanche Igiharangu PNA (savannes)33. Aonyx congica Loutre à joues blanches du Congo Igihura Forêtde Nyungwe34. Lutra maculicollis Loutre à cou tacheté Inzibyi PNA (savanes)35. Canis adustus Chacal à flancs rayés Nyiramuhari, Imbwebwe Forêtde Nyungwe,

PNV, PNA (savanes)36. Crocuta crocuta Hyène tachetée Impyisi Forêtde Nyungwe,

PNV, PNA (savanes)37. Phacocherus aethiopicus Phacochère Isatura PNA (savanes)38. Equus quagga boehmi Zèbre des plaines Imparage PNA (savanes)39. Aepyceros melampus Impala Impara PNA (savannes)40. Hippotragus equinus Rouanne Inkoronko PNA (savanes)41. Kobus defassa Waterbuck Indonyi PNA (savanes)42. Redunca redunca Cobe des roseaux Isasu PNA (savanes)43. Damaliscus lunatus Topi Inyemera PNA (savanes)44. Ourebia ourebi Oribi Isirabo PNA (savanes)45. Oreotragus preotragus Oréotrague sauteur Ihondamabare PNA (savanes)46. Sylvicarpa grimmia Céphalophe de Grimm Ingeragere PNA (savanes)47. Lepus crawshawei Lapin Urukwavu PNA (savanes)48. Diceros bicornis Rhinocéros noir Inkura PNA (savanes)49. Hippopotamus amphibius Hippopotame Imvubu PNA (savanes)50. Giraffa camelopardalis Giraffe Nyiramujosi PNA (savanes)51. Hyterix stegmanni Porc-épic à crête Ikinyogote PNA (savanes)52. Orycteropus afer Oryctérope Inyaga PNA (savanes)53. Lycaon pictus Lycaon Isega PNA (savanes)54. Poecilogale albinucha Poecilogale Inkolyo PNA (savanes)55. Ictonyx striatus Zorille Agasamunyiga PNA (savanes)56. Mellivora apensis Ratel Mujeli PNA (savanes)

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Parmi les nombreuses espèces d’animaux sauvages du Rwanda, la plus fameuse est le gorillede montagne (gorilla gorilla beringei), écotype du Parc National des Volcans. Cette espècerare est internationalement protégée. De nombreux touristes du monde entier avaientl’habitude de l’approcher dans son milieu naturel avant que la guerre n’y provoque l’insécuritéde 1994 à 1998. Dans la même zone, en plus des mammifères, il y a 178 espèces d’oiseauxqui ont été inventoriées (TWARABAMENYE, 1999) tandis que plus de 230 espècesd’oiseaux se trouvent dans la forêt de Nyungwe (GAPUSI, 1999).

Le Parc National de l’Akagera héberge quant à lui beaucoup d’espèces d’animaux sauvagestel que l’impala, le buffle, le zèbre, le lion, le léopard, l’éléphant, la giraffe, le phacochère, etc.Les eaux de ce Parc contiennent des poissons, des hippopotames et des crocodiles.Il y aurait environs 500 espèces et sous-espèces d’oiseaux dans le Parc National de l’Akagera(ORTPN).

Cette diversité biologique peut faire la différence avec les pays de la sous-région pour attirerbeaucoup de touristes au Rwanda dans l’avenir ; mais il faut ajouter aux beautés de la naturele savoir-faire managérial qui permettra d’éviter l’extinction des espèces animales etvégétales.

On a déjà vu que le buffle et le léopard avaient été exterminés dans la forêt de Nyungwe àcause du braconnage. Le gorille de montagne lui-même ne doit sa survie que grâce à lamobilisation nationale et internationale. Il y avait seulement 320 gorilles de montagne dansle Parc National des Volcans en 1993 (ORTPN) Ils étaient 293 en 1986 contre 290 en 1973d’après TWARABAMENYE (1999).

Et beaucoup d’autres espèces de mammifères sont en diminution constante comme c’estillustré au Tableau No 16 concernant l’évolution des estimations de quelques populationsanimales du Parc National de l’Akagera (PNA) et du Domaine de Chasse du Mutara (DCM).Ce domaine n’existe plus actuellement et le PNA a été lui-même fortement réduit.

Les données du Tableau No 16 conduisent à rechercher un consensus avec l’ensemble despersonnes concernées pour que la protection des animaux des réserves naturelles du pays soitun engagement permanent. Cela est possible, à condition que l’on partage équitablement lesrevenus tirés des produits forestiers non-ligneux, notamment les recettes de l’écotourisme.

Le Tableau No 17 qui a été construit à partir des éléments du Rapport Annuel de l’ORTPNpour l’année 1989 indique que le total général des recettes touristiques du Rwanda pour cetteannée-là était de 80.091.444 FRW (1$=75 FRW en 1989) dont 45.189.069 FRW provenaientdu Parc National de l’Akagera et 34.902.375 FRW du Parc National des Volcans. Il est clairque ces montants étaient faibles face au potentiel touristique du Rwanda ; mais l’essentielétait l’utilisation de ces recettes qui, malheureusement revenaient à l’Etat dans leur presquetotalité et non réinvestis directement dans le développement du tourisme.

Il y a aussi lieu de remarquer par ailleurs que les chiffres ci-dessus ne concernent que lesrecettes touristiques directes (recettes des entrées dans les parcs, recettes-visites des gorilles,location camping, permis de chasse, taxes d’abattage, ventes de la viande de chasse, ventedes trophées, etc.).

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Les données sur les recettes touristiques indirectes (frais d’hôtel et de restaurant, et lalocation de véhicules, achat des objets d’art, etc.) n’ont pas pu être obtenues au cours de laprésente étude.

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TABLEAU No 16 : EVOLUTION DES ESTIMATIONS DE QUELQUES POPULATIONS ANIMALES

DU PNA ET DU DCM AU RWANDA DE 1947 A 1999

REGRESSION EN %(1991/1999)

VERHULT1 947

SPINAGE1 969

VANDE WEGHE &DEJACE (1991)

WILLIAMS &NTAYOMBYA

(1999)

REGRESSION EN %(1991/1999)

1. Buffle 1 000 6 900 10 000 2 261 772. Impala 4 000 6 250 30 000 5 665 813. Topi 2 000 1 570 7 500 2 024 734. Phacochère - 670 1 500 378 755. Cobe defassa 500 410 1 600 351 786. Oribi - 2 575 2 655 618 777. Zèbre 2 000 1 700 3 800 3 048 20

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TABLEAU 17 : CATEGORIES DE RECETTES TOURISTIQUES DE L'ORTPN EN 1989 D’APRES L’ORTPN

ZONE TOURISTIQUE NIVEAU DE CATEGORIE MONTANT (FRW)PERCEPTION DE RECETTES

DES RECETTES

Parc National de l'AkageraAdministration Centrale - 7 627 657de l'ORTPN

Sur le terrain Recettes-entrées au Parc 27 176 775Recettes-permis de chasse 468 000Taxes d'abattage 900 000Vente de viande de chasse 7 118 319Vente de trophées 297 438Ventes de la boutique 99 780Recettes camping 1 501 100

Total - - 45 189 069

Parc National des VolcansAdministration Centrale - 13 049 746de l'ORTPN

Recettes-entrées au Parc 12 459 600Recettes-visite des gorilles 9 000 029Droits de filmage des gorilles 216 000Location camping 177 000

Total - - 34 902 375

Total Général - - 80 091 444

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III. SYNTHESE GENERALE DES INFORMATIONS SUR LES PRODUITS FORESTIERS NON-LIGNEUX (PFNL) AU RWANDA

CONTACT: MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'ELEVAGE ET DES FORETSDIRECTION DES FORETS

TYPE DE PFNL Espèces Nom Système de Source Partie Importance UtilisationImportantes scientifique Production Utilisée

Plantes et produits de plantes1. Plantes à fleurs décoratives X X F S Fleurs U Décoration2. Fourrages X X A>F S>C Feuilles 1 Alimentation animale3. Bambous X X F>A S>C Tiges-feuilles 2 Artisanat4. Autres fibres végétales X X F S Tiges 2 Artisanat5. Fruits X X A>F C>S Fruits 1 Alimentation humaine6. Condiments X X A>F C>S Feuilles-fruits U Alimentation humaine7. Champignons X X F>A S>C - U Alimentation humaine8. Plantes à huiles essentielles X X F>A - Feuilles-racines 1 Médecine - parfumerie9.Plantes médicinales X X F>A S>C Feuilles-écorces-

racines1 Médecine

Animaux et produits animaux10. Animaux vivants X X F S X 1 Ecotourisme11. Trophées X X F S Têtes 2 Décoration12. Gibier X X F S X 2 Alimentation humaine13. Plantes mellifères (miel) X X F>P>A S>-C Fleurs 1 Alimentation humaine14. Cire d'abeille X X - - X U Fabrication de bougies

X : plusieurs espèces importantes décrites dans le document F : forêt naturelle P : plantations forestièresA : autres (arbres hors des forêts) S : sauvage C : cultivé

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IV. CONCLUSIONS GENERALES ET RECOMMANDATIONS

La présente étude concernant les données statistiques sur les produits forestiers non-ligneuxau Rwanda a révélé des lacunes statistiques au niveau national et local dans ce domaine. Laplupart des données chiffrées disponibles dans le domaine forestier sont relatives aux produitsligneux. Les produits forestiers non-ligneux sont toujours considérés comme des produitssecondaires au Rwanda alors que l’intérêt pour ces produits devient de plus en plusconsidérable dans le monde entier à cause de leurs apports socio-économiques et de leurimportance dans la biodiversité. Il faut donc donner suffisamment de considérations à cesproduits en les valorisant davantage et en établissant des bases statistiques solides dans le paysau niveau national et local.

Les produits forestiers non-ligneux sont très diversifiés au Rwanda ; les institutions qui s’enoccupent sont aussi nombreuses. Cette situation serait difficilement modifiée vue la nature etla multifonctionnalité de ces produits. Ce qu'il est important de faire dans l’intérêt de laplanification et de l’exploitation des données fiables est d’établir une méthodologieharmonisée pour la collecte et le traitement des informations relatives aux produits forestiersnon-ligneux dans le pays. Tout en responsabilisant chaque institution concernée pour l’un oul’autre produit forestier non-ligneux spécifique, il y a lieu de confier le rôle de coordinationgénérale à la Direction des Forêts du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et des Forêts,qui devrait constituer une base de données sur les produits forestiers non-ligneux et publierrégulièrement les statistiques sur ces produits.

Les institutions les plus concernées par les produits forestiers non-ligneux au Rwanda et quiont contribué à l’avancement de cette étude sont les suivantes :

- Le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et des Forêts (Direction des Forêts et Directionde l’Elevage).

- Le Ministère des Terres, de la Réinstallation et de la Protection de l’Environnement.- Le Ministère de l’Education Nationale qui a la recherche scientifique et technique dans ses

attributions.- Le Ministère de la Santé.- L’Université Nationale du Rwanda (UNR) qui gère l’Hôpital Universitaire de Butare.- L’Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda (ISAR).- Le Laboratoire Vétérinaire National de Rubilizi (LVNR) appartenant à l’ISAR.- L’Institut de Recherche Scientifique et Technologique (IRST).- Le Centre-Pharmacopée (CURPHAMETRA) de Butare appartenant à l’IRST.- L’Office Rwandaise du Tourisme et des Parcs Nationaux (ORTPN).- L’Association Ruandaise pour la Promotion du Développement Intégré (ARDI).

L’importance des produits forestiers non-ligneux au Rwanda dépasse les repères économiquesconventionnels. En effet, il est difficile de préciser par exemple l’importance des plantesmédicinales dans un pays où ces plantes sont surtout valorisées en médecine traditionnelle tanthumaine que vétérinaire. Les tradi-praticiens ruandais commencent à peine à livrer leurssecrets ; et ils sont vieux pour la plupart d’entre eux. Il est urgent que les chercheurs et lesmédecins les approchent davantage pour mieux connaître et exploiter la pharmacopéetraditionnelle du Rwanda.

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Dans ce domaine, il y a lieu de renforcer les capacités techniques et financières du Centre-Pharmacopée de l’IRST pour qu’il poursuive ses recherches sur l’utilisation des huilesessentielles des plantes de la nature du Rwanda dans les domaines de la médecine humaine, dela médecine vétérinaire et des produits cosmétiques. Les recherches pourraient aussi êtreétendues aux condiments alimentaires.

En ce qui concerne le système de production des produits forestiers non-ligneux au Rwanda, ilfaut reconnaître que l’essentiel de ces produits provient des forêts naturelles. Mais lapopulation a déjà introduit dans les champs cultivés beaucoup d’espèces autochtones etexotiques de plantes fourragères, de plantes mellifères et de plantes fruitières.

L’agroforesterie reste néanmoins à promouvoir dans le pays. Des collections de plantesmédicinales qui se trouvent déjà à l’arboretum de l’ISAR à Butare (Ruhande), à l’herbariumde l’IRST ; et au Centre-Pharmacopée de Butare devraient être aussi enrichies. Il est mêmesouhaitable que de nouveaux jardins botaniques soient créés dans les différentes zonesd’importance écologique du pays en élargissant cet objectif à la protection générale de labiodiversité au Rwanda.

Pour ce qui est de la destination des produits forestiers non-ligneux du Rwanda, c’est laconsommation intérieure qui prévaut largement. L’exportation ne concerne que quelquesquantités de fleurs et de fruits. Des possibilités existent cependant pour augmenter lesquantités de ces produits tout comme le potentiel de production et d’exportation deschampignons.

La faune sauvage du Rwanda, qui a été pendant longtemps l’objet de la chasse traditionnelleet qui reste toujours à la merci du braconnage, a subi des pertes considérables dans certaineszones écologiques. Ces pertes vont de la diminution des effectifs de populations animalesjusqu'à l’extinction. Ainsi, le buffle et le léopard ont disparu de la Forêt Naturelle deNyungwe, l’ensemble des espèces animales du Parc National de l’Akagera ont connu unedécroissance inquiétante au cours des dernières années ; et il a fallu des mesures draconiennespour éviter l’extinction des gorilles de montagne du Parc National des Volcans. Ils étaient 500en 1960 et 290 en 1973. Le braconnage a pratiquement arrêté l’augmentation des effectifs deces gorilles puisqu’ils n’étaient qu’au nombre de 293 en 1986 et 320 en 1993.

Heureusement, la conjugaison des efforts du Gouvernement rwandais et de la communautéinternationale avec l’implication des Organisations Non Gouvernementales dans la mise enœuvre du programme de protection des gorilles de montagne a eu des effets positifs pour lasauvegarde de cette espèce rare qu’on trouve dans la forêt des volcans qui s’étend sur leNord-Ouest du Rwanda.

Ces efforts de protection de la biodiversité doivent être poursuivis et renforcés. Le gorille demontagne doit s’épanouir dans son biotope et le Rwanda doit exploiter cette filièreécotouristique dans une vision d’aménagement durable.

La diminution des effectifs de la faune sauvage n’a pas altéré profondément le potentiel del’écotourisme dans le pays parce que la richesse et la diversité de la flore, de la faune et despaysages du Rwanda sont très attrayantes. Et si le tourisme n’a rapporté au pays que80.091.444 FRW en 1989 (1$ équivalait à l’époque à 75 FRW), son potentiel reste élevé.

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Néanmoins, il ne suffit pas d’avoir un grand potentiel écotouristique pour en tirer des revenussubstantiels. Il faut d’abord investir suffisamment dans la conservation des réserves naturellesqui abritent de nombreux produits forestiers ligneux et non-ligneux. Dans ce domaine, unaménagement bien planifié des forêts peut être à l’origine d’un développement extraordinairedes produits forestiers non-ligneux au Rwanda.

Les forêts naturelles et les grandes plantations forestières pourraient être repeuplées d’espècesanimales qui y habitaient auparavant ; et la chasse y serait alors autorisée mais réglementée.Certaines espèces de plantes les plus recherchées par la population (plantes médicinales,plantes mellifères, plantes utilisées dans l’artisanat comme les bambous) seraient installéesdans les zones-tampon à la lisière des forêts naturelles en plus de leur intégration dansl’agroforesterie. Les articles de l’artisanat seraient spécialement promus pour faire partie desservices offerts aux touristes. Des zones spéciales pour l’emplacement des ruches seraientaménagées à la lisière comme à l’intérieur des forêts naturelles tout en veillant à protéger cesforêts contre les feux de brousse. Des pâturages seraient systématiquement aménagés avec despoints d’eau à la lisière des réserves naturelles entre les plantations-tampon et les champs decultures pour tenir compte des intérêts des éleveurs.

Dans tous les cas, les populations locales devront être étroitement associées au programmed’aménagement des forêts et un partage équitable des ressources forestières ligneuses et non-ligneuses du Rwanda devra être assuré entre les divers intervenants pour garantir la durabilitéde l’aménagement et de l’exploitation de ces ressources.

Enfin, cette étude réalisée sur les Produits Forestiers Non-Ligneux au Rwanda a permis de serendre compte de la nécessité de promouvoir la coopération internationale qui aurait pourcentre d’intérêt la formation sur l’aménagement durable des forêts et les méthodes de collecteet d’analyse des données statistiques sur les Produits Forestiers Non-Ligneux au Rwanda. Cesproduits peuvent améliorer sensiblement le niveau de sécurité alimentaire de la populationgrâce à leurs apports directs en nourriture et en revenus complémentaires au niveau desménages. La FAO qui a la sécurité alimentaire dans son mandat pourrait jouer un rôle depremier plan dans l’appui au Gouvernement pour l’élaboration et la mise en œuvre d’unprogramme spécial relatif au développement des Produits Forestiers Non-Ligneux au Rwanda.

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V. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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22. Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage, de l’Environnement et du Développement Rural(1997) Stratégies sous-sectorielles en matière des forêts, Kigali

23. Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage, de l’Environnement et du Développement Rural(1997) Biological Ressources in Rwanda, Kigali

24. Ministère de l’Industrie et de l’Artisanat (1998) Proposition d’un projet d’études et deréalisation d’une unité pilote de production d’huiles essentielles au Rwanda, Kigali

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27. Rosset, J. (1992) Proposition de diversification de la zone tampon à Ruzizi en fonction desbesoins coutumiers locaux : contribution à une stratégie de développement forestier rural,Ecole polytechnique fédérale de Zurich ; Chaire d’économie et de politique forestière

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29. Twarabamenye, E. (1999) Identification et analyse des options stratégiques pour laconservation de la biodiversité dans la forêt des volcans, Kigali

30. Vanpuyvelde, L. ; Runyinya-Barabwiriza ; Boilydubes, L. ; Iyakaremye, C. ; Kayonga, A. ;Mukarugambwa, S. ; Ngaboyisonga, M. ; Noots, V. ; Rwangabo, P. C. ; et Vindel Vogel,E. Médecine traditionnelle et pharmacopée rwandaise. Conditionnement des médicamentsà base de plantes médicinales du Rwanda. II ème colloque du CAMES, Niamey 7-10 juin1976.

ANNEXE : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES

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1. M. Habiyambere Thaddée, Directeur des Forêts au Ministère de l’Agriculture, del’Elevage et des Forêts ; B.P. 621 KIGALI.

2. Dr Gafarasi Isidore, Directeur de l’Elevage au Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage etdes Forêts ; B.P.621 KIGALI

3. M. Nyirimanzi Vital, Chef de Division Evaluation Environnementale au Ministère desTerres, de la Réinstallation et de la Protection de l’Environnement ; B.P. 3502 KIGALI.

4. M. Nsengimana Serge, Cadre au Ministère des Terres, de la Réinstallation et de laProtection de l’Environnement ; B.P. 3502 KIGALI.

5. M. Mukuralinda Athanase, Chef de Station ISAR-Ruhande ; B.P. 617 BUTARE.

6. M. Ndayambaje Jean Damascène, Chef du Programme Reboisement à l’ISAR-Ruhande etChef de Station ISAR-KITABI ; B.P. 617 BUTARE.

7. M. Gapusi Jean, chercheur de l’ISAR-Ruhande (forêts naturelles) ; B.P. 617 BUTARE.

8. Dr Mbarubukeye Sylvain, professeur à la Faculté d’Agronomie, UNR ; B.P. 117BUTARE (ancien chercheur de l’ISAR-LVNR).

9. Mer Nyetera, chercheur à l’IRST-Centre Pharmacopée (CURPHAMETRA) ; B.P. 227BUTARE.

10. Mme Bateranya Pauline, Chef du Service Administratif et Financier à l’ORTPN ; B.P. 905KIGALI.

11. M. Bizimana Jean, Chef du Service Parcs Nationaux, Tourisme et Agences de Voyage àl’ORTPN ; B.P. 905 KIGALI.

12. M. Nyamacumu Athanase, Chef de Section Parcs Nationaux, Sites et MonumentsTouristiques à l’ORTPN ; B.P. 905 KIGALI.