Coffrages de génie civil - · PDF fileFiche Prévention – D3 F 01 12...

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Fiche Prévention D3 F 01 12 Coffrages de génie civil Généralités Cette fiche présente les principales caractéristiques des coffrages de génie civil proposés par des fabricants tels que PÉRI, DOKA, NOÉ, ULMA, PASCHAL, HARSCO, DEKO, COFFRAMATCe document passe en revue les différents matériels, souligne les risques et la meilleure prévention apportée par les différents fabricants. Les solutions détaillées à adopter pour prévenir le renversement du coffrage et la chute des personnes qui sont les risques majeurs pour ce type d’équipements font l’objet d’une autre fiche (cf. « Documents à consulter » en fin de fiche). Les banches de bâtiment utilisées en génie civil Pour des ouvrages de formes simples, où le ferraillage n’est pas gênant pour le passage des tiges, la réalisation des murs de génie civil peut s’opérer à l’aide de banche de bâtiment (marques : HUSSOR, OUTINORD, SATECO, DOKA, NOÉ). La superposition des coffrages permet de réaliser des murs de grande hauteur avec un niveau de sécurité appréciable (voir les fiches concernant les banches de bâtiment). Fig. 1 Réalisation de voiles du génie civil à l’aide de banches de bâtiment superposées (ici cinq niveaux de banches HUSSOR).

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Fiche Prévention – D3 F 01 12

Coffrages de génie civil

Généralités

Cette fiche présente les principales caractéristiques des coffrages de génie civil

proposés par des fabricants tels que PÉRI, DOKA, NOÉ, ULMA, PASCHAL, HARSCO, DEKO, COFFRAMAT…

Ce document passe en revue les différents matériels, souligne les risques et la

meilleure prévention apportée par les différents fabricants. Les solutions détaillées à

adopter pour prévenir le renversement du coffrage et la chute des personnes qui sont

les risques majeurs pour ce type d’équipements font l’objet d’une autre fiche (cf. « Documents à consulter » en fin de fiche).

Les banches de bâtiment utilisées en génie civil

Pour des ouvrages de formes simples, où le ferraillage n’est pas gênant pour le passage des tiges, la

réalisation des murs de génie civil peut s’opérer à l’aide de banche de bâtiment (marques : HUSSOR,

OUTINORD, SATECO, DOKA, NOÉ…). La superposition des coffrages permet de réaliser des murs de

grande hauteur avec un niveau de sécurité appréciable (voir les fiches concernant les banches de

bâtiment).

Fig. 1

Réalisation de voiles du génie civil

à l’aide de banches de bâtiment

superposées (ici cinq niveaux

de banches HUSSOR).

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Fiche Prévention – D3 F 01 12 © oppbtp 2012

La banche de génie civil domaine d’application

Dès lors que l’on doit réaliser des murs en béton de forte

épaisseur, avec un ferraillage important, des fondations à

redans, des différences de hauteur coffrées, des angles,

des côtes bloquées, nous avons affaire à la réalisation de

plots de génie civil et la banche de génie civil s’impose. Le

gros avantage de la banche de génie civil est de permettre

d’adapter la surface à coffrer aux dimensions de l’ouvrage.

Il n’y a pas ainsi de coffrage surabondant.

Coffrages de génie civil description

Coffrage-cadres modulaires

Les coffrages cadres modulaires de génie civil sont

constitués d’un cadre métallique renforcé par des

raidisseurs primaires, supports de la peau de coffrage, et

des raidisseurs secondaires servant d’appuis aux tiges.

Cette ossature métallique est habillée de contreplaqué. Les

gammes sont généralement déclinées en deux versions :

6 t/m2 et 8 t/m

2. En effet, en génie civil, l’épaisseur des

murs est plus forte que dans le bâtiment et la vitesse de

montée du béton dans les coffrages y est plus faible. Par

conséquent, la poussée du béton sur les coffrages est

plus faible dans les murs épais du génie civil que dans les

voiles minces du bâtiment. Les dimensions de panneaux

sont très variées, ce qui permet d’épouser les hauteurs

variables et les côtes bloquées.

Fig. 2

Les coffrages de génie civil : constitution et modularité

des panneaux (système de coffrages de génie civil DOKA

Frama Xlife). Ils peuvent être assemblés, le grand côté

disposé verticalement ou bien horizontalement.

Fig. 3

Les coffrages de génie civil à ossature métallique :

modularité, hauteurs variables, angles, côtes bloquées

(système ORMA de ULMA).

Fig. 4a Fig. 4b

Les coffrages de génie civil à ossature métallique :

assemblage des panneaux entre eux par des griffes et

position des tiges sur les raidisseurs secondaires (panneau

PÉRI MAXIMO, Tige ARTEON).

Coffrages à base de poutrelles bois

D’autres coffrages de génie civil sont presque entièrement

en bois mis à part les raidisseurs secondaires et les tirants.

Ils sont généralement constitués d’une peau en

contreplaqué soutenue par des poutrelles bois prenant

elles-mêmes appui sur des filières métalliques (systèmes

VARIO de PÉRI, ES 24 de SGB HARSCO et ENKOFORM

de ULMA). Ces coffrages présentent l’avantage de pouvoir

s’adapter à pratiquement toutes les formes. Ils sont

généralement conçus spécifiquement pour un chantier. En

fin de chantier, les poutrelles et les filières sont récupérées.

Les tiges de coffrage sont souvent achetées par l’utilisateur

des coffrages pour chaque chantier. En effet, si le fabricant

de coffrages maîtrise la résistance de ceux-ci, il ne maîtrise

pas la poussée du béton qui est fonction de la

température, de la vitesse de bétonnage et de l’ouvrabilité

du béton.

Fig. 5

Les coffrages de

génie civil à base

de poutrelles bois

comme raidisseurs

primaires (SGB

HARSCO ES24,

PÉRI VARIO,

DOKA FF20,

ENCOFORM de

ULMA).

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Fiche Prévention – D3 F 01 12 © oppbtp 2012

Les griffes d’assemblage

Ces panneaux sont assemblés entre eux par des griffes

qui assurent leur serrage bord à bord. Dans certains cas

les griffes sont remplacées par des éclisses. Outre

l’épaisseur des montants du coffrage, les griffes peuvent

accepter des fourrures de compensation permettant

d’adapter la largeur à une côte bloquée. Les panneaux

peuvent être assemblés indifféremment verticalement ou

horizontalement selon les besoins. Dans certains cas,

l’assemblage est renforcé par la mise en place de rai-

disseurs. À titre d’exemple, le fabricant ULMA fixe comme

limite l’assemblage de six panneaux de 2,70 m ht x 2,40 m

soit 39 m2 ou 1956 kg.

Fig. 6

Les griffes d’assemblage

des panneaux ORMA

de chez ULMA.

La manutention des coffrages

Les coffrages sont manipulés à la grue, suspendus à l’aide

de pinces adaptées fournies par le fabricant. Ces pinces

seront accompagnées d’instructions d’utilisation indiquant

la charge maximale supportée ainsi que les angles

d’élingage limites. Pour la manutention des panneaux en

présence de vent, consulter la notice d’instructions de

l’appareil de levage qui donne une vitesse limite de vent à

ne pas dépasser selon la surface offerte au vent par les

coffrages.

Fig. 7a Fig. 7b

Le crochet de levage destiné au coffrage ORMA (ULMA)

accompagné de son marquage CE donnant charges et

angles d’utilisation.

Pinces de levage avec décrochage à distance

Certaines pinces de levage (NOÉ, PÉRI) sont conçues de

telle façon qu’elles permettent d’effectuer un décrochage à

distance. Cela permet d’éviter un accès en hauteur pour le

décrochage des panneaux.

Fig. 8a et 8b

Pince équipée d’un système qui permet le déverrouillage

à distance (d’après la documentation NOÉ).

Résistance des tiges

Il convient de surveiller la vitesse de montée du béton qui

conditionne la poussée du béton sur les coffrages. Il faut

également noter que les bétons les plus fluides poussent le

plus. La température influe également sur la poussée. Les

bétons poussent davantage par temps froid. Tous ces

paramètres sont à prendre en compte afin de ne pas

dépasser le taux de travail admissible dans les tiges et

risquer leur rupture. À titre d’exemple, chez le fabricant

NOE (vérifier ces chiffres dans la notice) les tiges de

15 mm sont destinées à reprendre une poussée de

60 KN/m2 et les tiges de 20 mm une poussée de 88 KN/m

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(Fig. 9).

Autres types de coffrages utilisables en génie civil

Les coffrages-cadres modulaires légers manuportables (PÉRI, DOKA, ULMA, etc.)

Les panneaux sont, par conception, plus légers (poussée

reprise 4t/m2).Certaines marques proposent une version

aluminium du coffrage-cadre (par ex., DOKA).

Fig. 8a

Fig. 8b

4OPPBTP

25, avenue du Général Leclerc – 92660 Boulogne-Billancourt Cedex – 01 46 09 27 00 – www.preventionbtp.fr

Fiche Prévention – D3 F 01 12 © oppbtp septembre 2012

Ces éléments peuvent être posés à la main en l’absence

d’appareil de levage. Idéal pour le coffrage de fondations

ou de radiers.

Coffrages glissants

Ici, l’élévation du coffrage s’opère par action de vérins

s’appuyant sur une tige métallique centrale. Idéalement, la

forme à coffrer est tubulaire avec peu de réservations (par

ex., silos à grains cylindriques).

Coffrages grimpants et auto grimpants

Les consoles de coffrage et de ragréage sont solidaires du

coffrage. L’ensemble prend appui sur un insert noyé en

tête de la levée et peut être manipulé à la grue. On

s’affranchit d’un appareil de levage avec le coffrage auto-

grimpant qui s’élève grâce à un système de vérins.

Coffrages courbes

L’ossature correspond généralement à des omégas ou des

poutrelles verticaux. La courbure est réglable par action sur

des vérins reliant les omégas ou les poutrelles entre eux.

Coffrages sans tiges ou tirants

La poussée du béton est reprise non pas par des tiges,

mais par des fermes ancrées au sol.

Coffrages sur mesure métallique ou en bois

Le coffrage présente des formes compliquées ; idéalement

il peut être amorti sur plusieurs levées. C’est le cas par

exemple pour des piles ou des pylônes coffrés à l’aide d’un

coffrage-outil et de passerelles spécialement conçus pour

le chantier.

Dangers encourus lors de l’utilisation des coffrages de génie civil

Dangers/ risque d’accidents

Renversement du coffrage sur les personnes du fait de

son instabilité.

Renversement des ferraillages sur les personnes du fait

de leur instabilité.

Chute des personnes lors du montage (mise en place

des griffes d’assemblage, éclisses).

Chute des personnes lors de l’utilisation (mise en place

des tiges, bétonnage).

Chutes de personnes depuis le plan de travail

(périphérie, trémies).

Chute du coffrage lors de la manutention à la grue

(défaillance de l’appareil de levage, rupture des élingues

ou du point d’accrochage).

Blessures lors de manutentions manuelles (ferraillage,

mannequins, etc.) ou d’efforts physiques (usage de la

barre à mines).

Coupures lors de la pose des ferraillages.

Dangers/ risques de maladie professionnelle

Risque de surdité du fait d’un bruit de plus de 80 dBA

(vibration du béton, coups de marteau).

Troubles musculosquelettiques provoqués par les

postures défavorables répétées, les efforts physiques et

les vibrations.

Maladies provoquées par le contact avec les huiles

minérales (allergies, dermatoses, cancers broncho-

pulmonaires) ou le béton (brûlures, allergies,

dermatoses…).

Fig. 9

La poussée du béton

dans les

coffrages pour des

bétons d’ouvrabilité

différente en fonction

de la vitesse de

bétonnage. La limite

à ne pas dépasser

est indiquée pour

chaque coffrage

(d’après un

document ULMA et

la norme DIN 18218).

RÉGLEMENTATION

Code du travail

- Plates-formes, passerelles et escaliers :

art. 4534-75

- Plates-formes de travail protection

collective : art. 4534-78

- Stabilité des équipements de travail :

art. 4323-6

DOCUMENTS À CONSULTER

Coffrage de génie civil –

Stabilisation des coffrages et

prévention des chutes

Fiche prévention D3 F 02 12 – Édition

OPPBTP