Coco Collection

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textes de LISELOTTE BORDEAUX GROULT

description

Résidence d’été, St Vincent de Tyrosse, 28 juillet - 28 août 2011. Si cet ancien atelier de motoculture à Saint Vincent de Tyrosse est revenu à la vie durant l’été 2011, c’est grâce au travail detous ces artistes, désireux de s’imprégner des lieux, du pays et de ses traditions et de les partager: ALEXANDRE CLANIS, ANASTASIA MALKHAZOVA, BEHRANG KARIMI, BONANA VAN MIL BRUNHILDE B. GROULT, DOROTHEA STIEGEMANN, HANNA HUMMEL & DAMANIS HERKHOFF, JANA GRIESS, JULIA MOTA CARVALHO & MARA TSIRONI LUIS PENA & MARTIN RASCHER, MARION BENOIT, NINA BENOIT & COLINE REBOUL SALZE, PAULA KAMPS

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textes de LISELOTTE BORDEAUX GROULT

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MARION BENOIT présente :

résidence d’étéSt Vincent de Tyrosse

28 juillet28 août— 2011

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Prologue Pénétrer dans l’univers de l’artiste, là où se crée la mystérieuse alchimie, qui n’a jamais eu cette irrépressible envie ? Si cet ancien atelier de motoculture à Saint Vincent de Tyrosse est revenu à la vie durant l’été 2011, c’est grâce au travail de tous ces artistes, désireux de s’imprégner des lieux, du pays et de ses traditions et de les partager. Veuillez entrer dans l’atelier de Max Benoit : une jeune femme à la toilette claire, accompagnée de roses et de colombes, vous déroule le programme des festivités.1

A l’accueil, six portraits d’hommes et de femmes, croqués sur le vif dans l’intensité de leurs expressions, vous annoncent que Germany is back2 car la majorité des artistes de la résidence sont issus de ce terreau d’effervescence créatrice. Une première table de travail présente des aquarelles aux teintes vives ou monochromes, conservant les images mnésiques du séjour des artistes, souvenirs personnels des liens et des ambiances qui ont accompagné leurs travaux.

La richesse de cette résidence apparaît au travers des correspondances non concertées qui se sont créées. Le rapport au modèle ou à la nature s’est fait par captation de l’instant pour l’un et par un travail de la mémoire pour l’autre mais chacun a eu à cœur de saisir l’essence de l’être qui se dévoile lors de la rencontre. S’ils travaillent sur des matériaux et avec des techniques différentes ainsi que sur des thématiques éloignées, ils ont étés amenés à se pencher pareillement sur les liens entre l’animé et l’inanimé, le jaillissement du miracle de la création et l’éventail des possibles réceptions de leurs œuvres.

Sur ces considérations plastiques se lève le rideau de la salle de projection. Max Benoit, à qui l’on doit l’existence de cet atelier, est aux premières loges pour observer de son regard pétillant les contes qui s’offrent à lui. Un amour naissant dans une scène champêtre, une mère donnant la nourriture de vie sur fond psychédélique, des fées hantant l’hôtel du Nord, le sourire d’un lion se dessinant sur le sable comme sur le visage d’un enfant… Autant de créations sensibles sont données à voir dans ce théâtre de vie.

Badine-t-on avec l’amour ? Le tango se poursuit mais n’est pas pour autant frivole. Un petit « autel » rend hommage à la grande tradition de la variété française. Un banc s’offre au visiteur pour se souvenir, à la lueur de la lampe à pétrole, des chansons poétiques d’Aznavour et d’Adamo. Les artistes, inspirés par cette histoire de la musique redécouverte sur place, consacrent le mur suivant à leurs peintures. Ils s’y révèlent par le témoignage du soi ou par des iconographies sombres et intimes.

A côté de ces œuvres abouties, coexistent sur une deuxième table de travail des créations plus impulsives, comme en témoigne la série d’aquarelles réalisée sur papier quadrillé.3 L’encre bleue fait surgir des êtres évanescents, rencontres furtives lors des échappées sur la route des plages : un homme sombre dans ses pensées ou un homme barbotant gaiement, un homme à bicyclette dont les roues deviennent des boules de feu ou une vestale hiératique sans paysage d’attache. Après ces compositions centrées sur l’humain, c’est le règne végétal qui semble vouloir reprendre ses droits.

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1. Marion Benoit, affi che de l’expostion, huile sur papier, 2011.2. Nina Benoit, Germany is back, six dessins au feutre sur papier, 2005. 3. Behrang Karimi, Cookie nights, Nu assis, Figure sans paysage, Surfer à bicyclette, Homme sombre, cinq dessins à l’aquarelle et crayon sur papier, 2011.4. Marion Benoit, Pied de vigne, Photographie argentique sur papier, 2011.5. Brunhilde B. Groult, Fragments, Sans titre, huile et gravure sur bois, 2011.1

Le monde dépend de la constellationde quelques parcelles de matières. — Joseph Beuys

Un petit salon est dévolu à la grande photographie abstraite d’un pied de vigne.4 Dans la tradition du « Salon de peinture » développée au XVIIème et disparue au XIXème siècle, les artistes venaient présenter leurs dernières créations et y connaissaient souvent leurs premières critiques esthétiques. Dans ce petit salon, la force de la racine photographiée envahit l’espace, elle happe le spectateur dans les méandres de ses détails et devient un objet de réfl exion en soi, loin de l’iconographie convenue de la feuille de vigne de Bacchus. Cette pièce refl ète l’originalité de l’ensemble de la scénographie en même temps qu’elle renouvelle les codes de la représentation plastique ; elle intrigue et enveloppe en douces subtilités mais ne guide pas l’œil et l’esprit de façon univoque.

L’épopée organique présentée dans la dernière salle est millénaire et actuelle.5 Les énigmes de ses formes animales et végétales invitent au déploiement de l’imaginaire, à l’association par chacun de ses mondes intérieurs. Si les nationalismes exploitaient au XIXème siècle les épopées romantiques pour asseoir la force de leur langue et établir une identité distincte, les mythologies auxquelles convient ces panneaux sculptés sont ouvertes sur d’innombrables mondes dont les créatures peuvent jaillir à l’infi ni. Cette œuvre collective au parcours pluridisciplinaire offre autant d’instants choisis que de rencontres. L’atelier Max Benoit a ouvert ses portes pour redevenir un laboratoire protégé, le repère essentiel réunissant tous les ingrédients nécessaires à la création de l’œuvre. La famille d’accueil de cette résidence s’est employée avec la plus grande fi nesse à ce que chaque artiste puisse déployer au mieux ses talents créateurs dans un cadre de vie serein et malicieusement inédit.

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— 2011

ALEXANDRE CLANIS P 8

ANASTASIA MALKHAZOVA P 10

BEHRANG KARIMI P 12

BONANA VAN MIL P 16

BRUNHILDE B. GROULT P 18

DOROTHEA STIEGEMANN P 22

HANNA HUMMEL & DAMANIS HERKHOFF P 24

JANA GRIESS, JULIA MOTA CARVALHO & MARA TSIRONI P 28

LUIS PENA & MARTIN RASCHER P 32

MARION BENOIT P 34

NINA BENOIT & COLINE REBOUL SALZE P 36

PAULA KAMPS P 38

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« LE CRIC EN AFRIQUE C’EST LE TIC-TACFATIDIQUE DES LYRICS AUTO-MECANIQUES »dixit l’artiste.

La peinture n’est pas de la couleur, des lignes, des formes […]. C’est de la matière sensibilité, composée de lambeaux de sensibilité arrachés à l’espace par le peintre à chaque expédition qu’il y fait, et de lambeaux de sa propre sensibilité qu’il y ajoute pour souder les morceaux et les amener à vivre tangibles au milieu des hommes.

— Yves Klein,Le dépassement de la problématique de l’art, 1969.

— Alexandre Clanis est un jeune architecte. Il a été fasciné par la mémoire des heures de travail qui imprègnent l’atelier. Il allie dans son installation poésie et technique. Partant d’un instrument trouvé sur place, la ligne du maçon, le bleu qui sert habituellement à construire des maisons devient un outil de médiation sur les rapports de l’homme à la nature. Comme l’homme contemplant la mer1 et auquel la ligne d’horizon n’a de cesse d’échapper, Alexandre a choisi de confronter la ligne aux « accidents » de l’architecture intérieure. Le visiteur, comme Thésée suivant le fi l d’Ariane, s’aventure dans l’espace de l’atelier et y découvre les créations de ces amoureux de l’art.

1. Caspar David Friedrich, Le voyageur au-dessus de la

mer de nuage, huile sur toile, 1818.

ALEXANDRE CLANIS— né en 1990 à Bordeaux, France

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Alexandre Clanis— Je n’aime pas les rideaux de ma chambre mais la lumière qui en tombe, 2011Installation pigment bleu

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ANASTASTIA MALKHAZOVA— née en 1987 à Moscou, Russie

Aucun phénomène élémentaire n’est un phénomène avant d’avoir été observé comme phénomène.

— John Wheeler,Cosmic Search, Vol. 1 n°4, 2004.

— Anastasia Malkhazova a étudié jusqu’en 2009 à la Kunstakademie de Düsseldorf dans la classe de Rosemarie Trockel. Elle poursuit ses études à l’école de Multimédias de Cologne, le KHM, afi n de se spécialiser dans les fi lms d’animation.

Ses peintures fi gurent des tissus aux motifs géométriques dans lesquels elle joue de la superposition des formes et des plis du textile. Ces « tissus gestuels » s’animent ainsi de formes nouvelles et le dynamisme visuel ainsi créé fait jaillir une tridimensionnalité sur la toile. Ils ressemblent à des tapis volants comme si leur matière devenait vivante. La vibration des couleurs assemblées ainsi que les lignes qui y font naîtrent des formes s’unissent pour donner vie à des fi gures totems. Le Tapis apache ondule, glisse sur le vent, en route vers ses transformations futures. Qu’il se tourne vers l’Ouest, un cheval, fi dèle destrier qui l’accompagne l’attend. Qu’il se redresse vers l’Est, la fi gure d’un Indien au port altier et au visage émacié se révèle dans toute sa splendeur. Cette œuvre témoigne des liens qui peuvent se tisser entre la perception d’une réalité physique et la force de l’imagination. Ainsi s’insuffl e l’esprit à la matière.Au premier abord, le souffl e de vie de la peinture précédente semble bien absent d’Un instant. Tissu plissé, froissé, posé sur le meuble domestique comme un être recroquevillé sur lui-même, lors de sa période de gestation ; il attend de prendre vie dans l’imaginaire collectif. L’artiste l’a placé dans une composition dont les associations visuelles vont assurer l’évolution. La grande surface bleu de ciel qui le surmonte est un appel à l’élévation tout comme en attestent les lignes oranges et jaunes à sa base, fl ammes de vitalité, qui vont permettre aux voiles rouges de s’élancer à grande vitesse vers le fi rmament.

Anastasia Malkhazova— Plitch Platch, 2011Vidéo 0:40 minMusique et montage / Anasatasia Malkhazova Photographie / Marion Benoit

UN LION RUGIT COMME IL SOURITET DE SES YEUX ADOUCIS EN LARMES SES LÈVRES SE FONT GUIMAUVEMANDORLES DONT SE DÉVERSE UN OISEAU GOÉLAND AUX YEUX D’ÉTOILESL’EAU N’ATTEINT PAS SA CITADELLE

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Anastasia Malkhazova— Un instant, 2011Huile sur toile60 x 69 cm

Anastasia Malkhazova— Tapis Apache, 2011Huile sur carton plume69 x 47 cm

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BEHRANG KARIMI— né en 1980 à Shiraz, Iran

Dans la vie apprend l’art, dans l’art apprend la vie. Si tu peux voir l’un, alors tu verras aussi l’autre.

— Friedrich Hölderlin,Epigramme pour Iduna, projet de journal.

— Behrang Karimi est un artiste peintre protéiforme étudiant à la Kunstakademie de Düsseldorf dans la classe du Professeur Peter Doig.

Ayant réalisé de nombreux décors de théâtre, son œil perçoit la place que chaque création se doit d’avoir dans l’espace. De l’agencement de chaque plan de travail de ses confrères, il fait surgir en fi ligrane un rattachement à la fi liation Benoit. Les objets de famille animent chaque recoin et suscitent concordances et affi nités avec les réalisations contemporaines. Ce joueur d’échec anime les tables mais voyons son jeu.

Ses œuvres oscillent entre fi guration et abstraction. Sans importance, pour fl irter, huile sur toile de grand format, présente au milieu du tourbillon d’un cabaret une femme élégante et fi ne fumant langoureusement, l’air détourné. Autour d’elle, c’est un tango, une valse d’épaules masculines la protégeant, une invitation du pied à danser, tout vacille et cela lui est bien « égal ». Berhang laisse place au hasard, celui des coulures car il est appelé par la beauté du pays tyrossais. Ou est-ce la baigneuse alanguie ? Tous, de Courbet, Renoir, Matisse à Picasso ont été séduits par cette iconographie. Son corps gracile percé de blancs adopte une pose balinaise. Nimbée de son aura, elle s’élève vers les nuées créatrices de toute innovation spirituelle. Cela n’empêche pas l’introspection sur la corporalité, c’est Ben à l’oreille rouge pris dans les strates nébuleuses de son esprit qui vous fi xe d’un regard triste. Des boules de feu tournoient autour de ce jeune homme à la peau burinée par des siècles de vie. Éros d’Éther, il saisit par son sein meurtri et dans les plis de ses sortilèges virils, il cherche à offrir un cœur libéré.

Behrang Karimi— Ben à l’oreille rouge, 2011Huile sur carton plume38 x 54 cm

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Behrang Karimi— Sans importance, pour fl irter, 2011Huile sur toile135 x 162 cm

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Behrang Karimi— Baigneuse, 2011Huile sur toile64 x 146 cm

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Behrang Karimi— Nu assis, Cookie nights, Figure sans paysage , Surfer à bicyclette, 2011Dessins à l’aquarelle et crayon sur papier21 x 28 cm

Behrang Karimi— Homme sombre, 2011Dessin à l’aquarelle et crayon sur papier21 x 28 cm

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BONANA VAN MIL— Née en 1977 à Mahalapye, Botswana

— Bonana van Mil est une créatrice de mode d’origine africaine et hollandaise qui travaille à Paris.

Son univers est imprégné de deux mondes complétement opposés, l’Afrique avec ses couleurs vibrantes, presque chaotiques et l’Occident avec ses structures géométriques, sa rigidité minimaliste. Bonana avoue adorer se balancer entre ces deux expériences, ce qui se traduit notamment dans le choix de ses tissus et de leurs dessins. Ses foulards en soie peints à la main sont des pièces uniques. Ils se jouent des contrastes nature-civilisation avec des titres ludiques qui vous intriguent et vous caressent la peau : sable de luxe, soleil vaudou, fl eur de printemps, géométrie fl ottante. Ses créations se trouvent aussi bien dans les galeries contemporaines que dans les boutiques chics parisiennes. Ses photographies de mode pourraient être du Land Art revisité à l’aune d’une esthétique sensuelle : une fée-majorette dévale les dunes de sable, un cowboy ultra féminin se fraie un chemin dans la forêt tandis qu’une nymphette légèrement vêtue récolte le maïs.

Bonana Van Mil— Collection été 2012Photographies : Marion Benoit

« LES RÊVES PASSÉS :IL S’AGIT D’UNE FEMMEVIVANT DANS PLUSIEURS MONDES DIFFÉRENTS.ELLE ESSAIE DE S’ADAPTERÀ CHAQUE ENVIRONNEMENT MAIS SE PERD DANS L’ÉTENDUE SAUVAGE DE SES RÊVES.SES SONGES SONT DESTOHU-BOHU AUX COULEURS FLOTTANTES EN FORME GÉOMÉTRIQUE, CHACUNE NARRANT UNE HISTOIRE NOUVELLE »

dixit l’artiste.

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BRUNHILDE B. GROULT— née en 1986 à Clamart, France

Brunhide B. Groult— FragmentsHuile et gravure sur bois125 x 218 cm

Les hommes vont de multiples chemins. Celui qui les suit et qui les compare verra naître d’étranges fi gures qui semblent appartenir à cette écriture chiffrée qu’on entrevoit partout.

— Novalis,Les disciples à Saïs, 1798.

— Brunhilde B. Groult est une artiste plasticienne étudiant dans la classe de Katharina Fritsch à la Kunstakademie de Düsseldorf. La matière organique, le bois surtout, est une source première d’inspiration.

Si Brunhilde n’a pas rapporté la forêt dans son atelier, comme à son habitude, c’est qu’elle a trouvé en ces lieux des nouveaux supports avec lesquels elle souhaitait communier. Dans l’escalier en enfi lade, parmi les méandres de la poussière-lumière, Le philosophe en médiation1 de Rembrandt a choisi sa dernière demeure d’accomplissement. De l’ouverture originelle de Brunhilde, jaillit une créature dont les ramifi cations de pluie vont l’aider à traverser l’odyssée. Un camélia que la colombe transperce. D’un noir profond plein d’entrailles, celui du pigment goudron vernis, surgissent les incisions de la main. Ses entailles sont la scarifi cation rituelle menant à la transmutation. Lichens, pins, glandes, tous se mirent de masques et de mues avant de se diriger en procession vers de nouvelles parures. Processus naturel, Fougères, revient aux origines des matériaux soumis à l’aliénation humaine. Issu de cette forêt fossile, il se ploie et se déploie. Détourné et aliéné, il peut retrouver sa noblesse d’origine si l’on refait son voyage.

1. Rembrandt, Philosophe en médiation, Huile sur bois, 1632.

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Brunhide B. Groult— Fougères, 2011Vidéo 1:21 minCréation de Brunhilde B. Groult Musique / Martin RascherPhotographie / Marion Benoit

Brunhide B. Groult— Sans titre Huile et gravure sur bois53 x 193 cm

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DOROTHEA STIEGEMANN— née en 1983 à Giessen, Allemagne

Sur les rivages de mondes sans fi n des enfants s’assemblent. Le ciel infi ni s’étend immobile sur leur tête, mais les fl ots toujours mouvants sont houleux. Les enfants s’assemblent sur les rivages de mondes sans fi n, avec des cris, avec des danses.Ils se construisent des maisons de sable, ils jouent avec des coquillages vides. Quelques feuilles fl étries sont pour eux des bateaux, qu’avec un sourire ils regardent fl otter sur l’immensité profonde. Des enfants s’ébattent sur les rivages de mondes sans fi n.

— Rabindranath Tagore,La jeune Lune, « Sur le rivage » , 1903.

— Dorothea Stiegemann est peintre, diplômée en 2010 de la classe de Peter Doig à la Kunstakademie de Düsseldorf. Cette artiste confi rmée est représentée par la galerie berlinoise Veneklasen Werner. Elle travaille généralement sur des toiles de grand format qu’elle peint par superposition de couches très fi nes et transparentes.

Son séjour à l’atelier Max Benoit a été l’occasion de se consacrer à la technique de l’aquarelle. Cet entrainement lui a apporté fl uidité et rapidité de la main. Ses oeuvres dévoilent son vécu, son rapport au monde, ses états d’âme. Elles évoluent dans le temps, avec leur environnement selon la pluie, la poussière du vent ou l’empreinte de la main d’un enfant. Le peuple des plages landaises lui a chanté ses couleurs. Un Crabe aux pattes sensuellement rouges, est devenu toupie, il brasse les éléments comme s’il maîtrisait les cartes du ciel et de l’océan. L’explosion en feu d’artifi ce d’un coucher de soleil, née de la colline verte des espérances, est humblement titrée Paysage. Le bleu lagune infi ni d’une Mer profonde, découverte pour la première fois, est peut-être la vue sur laquelle cette jeune femme songe.

Dorothea Stiegemann— Crabe, 2011Aquarelle sur papier42 x 29,7 cm

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Dorothea Stiegemann— Mer Profonde, 2011Aquarelle sur papier42 x 29,7 cm

Dorothea Stiegemann— Paysage, 2011Aquarelle sur papier21 x 29,7 cm

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HANNA HUMMEL & DAMARIS HERKHOFF— nées en 1988 à Friedrichshall et en 1987 à Munich, Allemagne

Les couleurs ont une beauté propre qu’il s’agit de préserver comme en musique on cherche à conserver les timbres.Question d’organisation,de construction, susceptibles de ne pas altérer cette belle fraicheur de la couleur.

— Matisse,

Rôle et modalités de la couleur, 1954.

— Hannah Hummel est étudiante à l’Académie de Düsseldorf dans la classe d’Andreas Gursky. Elle travaille entre la photographie et la vidéo et s’est essayée pendant son séjour à Tyrosse à un nouvel appareil, le Polaroid.

Elle a choisi de faire le portrait en buste de toutes les personnes présentes dans la résidence. De cette expérimentation est née une série bien énigmatique pour le visiteur occasionnel. Ce sont en effet des abstractions de formes et de couleurs qui s’offrent à voir. Le portraituré peut s’identifi er de façon différente à sa représentation habituelle et l’on se prend également au jeu de la découverte infi nie de nouvelles anatomies, d’êtres anthropomorphiques et de créatures étranges…Sur le modèle des poupées russes, un visage apparait dans un ventre, spectre annonciateur. Le Polaroid, dont on appréciait l’instantanéité du développement, est aujourd’hui un objet désuet et muséifi é. Hannah lui donne une seconde vie, elle le détourne de ses fonctions techniques et invite à la contemplation, à la

méditation. Par la couleur mauve-bleu lunaire existe une présence embryonnaire irréelle.Lors de son séjour à Tyrosse, Hannah a travaillé en collaboration avec Damaris Herkhoff, à la réalisation d’une vidéo. Elles ont fait plusieurs voyages ensemble et des échanges nés de leurs découvertes communes, elles ont développé une proximité de pensée. Leur idée première, qui a jailli pendant leurs pérégrinations, était de creuser une excavation dans le sol. Simple action insignifi ante, pourquoi ce geste laisse-t-il le spectateur si perplexe ? C’est que cet acte inexpliqué, selon qu’on soit plutôt fi lm noir ou fi lm d’aventure, s’associe à l’enterrement d’un macchabée ou à la découverte d’un trésor, « c’est du pareil au même, c’est chou vert et vert chou ». Ce qui relie et sépare les différentes scènes et leur interprétation c’est la couleur qui sert de jonction et de césure, c’était une nécessité et une évidence pour elles.

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Hannah Hummel— Portraits, 2011Polaroids9 x 11 cm

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Hannah Hummel & Damaris Herkhoff— Six of one, half a dozen of the otherVideo : 10:52 min

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JANA GRIESS, JULIA MOTA CARVALHO & MARA TSIRONI— nées en 1983 à Hambourg, en 1980 à San Paolo et en 1981 à Cologne.

Les Dieux voient les danseuses d’en haut et non pas d’en bas.

— Jean Giraudoux,Emphytrion, 1929.

Longtemps, j’ai pensé que le rôle de l’artiste était de secouer le public. Aujourd’hui, je veux lui offrir sur scène ce que le monde, devenu trop dur, ne lui donne plus : des moments d’amour pur.

— Pina Bausch

— Jana Griess, Julia Mota Carvalho et Mara Tsironi ont eu cette chance de se rencontrer à l’âge d’or, celui où tout fl eurit et paraît si juste et vrai. D’une école de danse est née la rencontre des fées. C’est à la Folkwang Universität der Künste à Essen qu’est né ce partage d’être. Ces trois danseuses et chorégraphes indépendantes ont dansé entre autres dans des pièces de Rodolpho Leoni, Samir Akika, Kuo-Chu Wu, Pina Bausch et Trisha Brown. Elles ont participé à plusieurs festivals internationaux, notamment à la Documenta 12 de Kassel en 2007, et au ZKM de Karlsruhe en 2010. Elles ont travaillé à la conception de mises en scène interdisciplinaires en Allemagne, France, Hollande, Belgique, Brésil et Mexique. En 2010, elles ont réalisé ensemble la pièce hybride Carne Vale- Fleisch lebe wohl dans des vitrines de Cologne et ont été nominées pour le 22ème Kölner Tanzpreis.

C’est une sensibilité intuitive qui lie ces femmes et les fait communier dans ce lieu donnant vie à une vidéo surprenante où tout se dévoile comme dans un songe. Cette performance entière dédiée au travail en commun est devenue un Working process, où elles apparaissent, comme sur une scène, une chambre après l’autre, avant que la caméra n’arrive. Les trois chorégraphes réalisent ainsi une vertigineuse prise de valse. D’une recherche de travail rationnel, d’une volonté de prouesse technique, elles ont fait le chemin d’un point A à un point B. De cette exécution vertigineusement coordonnée est apparu l’entre-deux mondes. Une porte, banale en somme, un corps féminin dont les bras se métamorphosent en branche de céleri, avatar moderne de Daphné devenue laurier rose. L’avancée dans les marches, comme à travers des arbres grandissant, sont un hymne aux contes de la vie moderne, si l’on sait tirer parti de la poésie de ces structures. La spirale d’un sèche-cheveux année 30 devient une orbite spatiale…Qu’y a-t-il à voir dans ce tunnel ? Le trou dans le mur n’a rien de la sexualité d’Etant donnés1 de Marcel Duchamp, il n’invite pas au voyeurisme stationnaire, au contraire, les plots de circulation intiment la nécessité d’évoluer. La danseuse déambulant entre deux coulisses nous en informe, le « sweet french parfum » est un fl acon raffi né au mystérieux élixir. Quelle douce et merveilleuse fantaisie que ce ballet de pieds nus, dont la courbe magnifi que, naturellement défi ant le sol, surpasse toutes les pointes des étoiles. Même la réalité d’une jeune fi lle lisant un magazine devient burlesque, lorsqu’elle est poursuivie par un matelas, affalée en princesse aux pois ou maquillée par des onguents maraîchers. Cette gracieuse mélancolie peut se poursuivre aussi dans les pensées de la jeune fi lle à la fenêtre-balcon ouverte sur le vide et l’au-delà, ou sur ces femmes assises là, immuables, sous l’arche d’inspiration de la clarté. Image après image, c’est un cheval de Troie qui se déverse sous vos yeux.

Qui sont les musiciens patentés réunis pour être les chantres de cette extraordinaire fable que les fées ensorceleuses ont concoctée ?

1. Marcel Duchamps, Étant donnés : 1) la chute d’eau, 2) le gaz d’éclairage , assemblage de différents matériaux,

1944-1968.

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Jana Griess, Julia Mota Carvalho & Mara Tsironi— Arbeitstitel : 3, Halle aux grains, 2011Vidéo 5:22 minCréation et interprétation / Jana Griess, Julia Mota Carvalho & Mara Tsironi Musique / Luis Pena et Martin Rascher Photographie / Marion Benoit

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LUIS PENA & MARTIN RASCHER— nés en 1973 à Lisbonne, Portugal et en 1979 à Cologne, Allemagne

La couleur est le clavier, les yeux sont les marteaux et l’âme est le piano avec les cordes.

— Vassily Kandinsky,Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier, 1989.

— Luis Pena est solitaire, pianiste, il crée seul son abstraction. L’alchimie des notes est celle des cœurs sans pareil. Martin Rascher joue dans des groupes, il est plutôt synthé mais aussi punk ou reggae. A eux deux ils réunissent tous les sons imaginables, tous ces bruits perceptibles ou imperceptibles, naturels ou artifi ciels, qui siéent au mieux aux réalisations visuelles.

Don de synesthésie, comme Kandinsky, qui vit apparaître sa première abstraction en écoutant un opéra de Wagner, ils savent créer l’union plastique et sonore. Qu’est-ce qu’une danseuse sans pianiste ? C’est comme un groupe sans public perdu à l’abandon. Si vous jouez de l’accordéon, boîte à frissons, mais que ses hanches libres sont excitées et sectionnées, se peut-il que la subtilité du bruit minimal soit suffi sante ? L’Alpha et l’Omega sont d’une complexité sans paraître, mais le son, qui naît de-ci de-là comme par magie, est si beau qu’il résonne comme le bourdonnement des origines ! La simplicité et la force de cette musique vous envoûtent comme un élixir sans fi n.

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Martin Rascher— extrait de la partition numérique pour la vidéo «Fougère»

Luis Pena & Martin Rascher— extrait de la partition numérique pour la vidéo «Arbeitstitel : 3, Halle aux grains, 2011»

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MARION BENOIT— née en 1984 à Toulouse, France

Suis-moi du cœur pour voir encore, Sur la pente douce au midiLa vigne qui nous fi t écloreRamper sur le corps attiédi.

— Alphonse de Lamartine,La vigne et la maison, 1857.

— Marion Benoit a fait ses études à la Kunstakademie de Düsseldorf où elle eut comme professeurs Christopher Williams et Tal R. Ses photographies, élaborées avec une perfection technique et picturale sont dans la lignée de l’enseignement des Becher et d’Andreas Gursky.

La série consacrée aux Pieds de vigne se rattache à l’abstraction, dans son sens originel, consistant à détacher un élément de la réalité pour lui donner une existence indépendante. Ainsi, la matière organique extraite du sol qui l’a vu naître, s’isole pour mieux faire éclater toute la beauté de l’essence qu’elle contient. Comme la surface de l’eau brillante et transparente dans les Nymphéas de Monet,1 la surface rugueuse et fragile de l’écorce s’étire et s’assouplit pour devenir tableau.

Œnologies visuelles, ce sont des lucarnes tournées vers le ventre de la terre.Cette concentration visuelle à travers l’objectif est une métaphore de toute la complexité du processus de fabrication du vin qui se révèle en une seule gorgée. Hymne aux énergies rassemblées, la plasticité sensuelle de ces photographies devient une pastorale dédiée aux promenades champêtres de l’esprit. La vision microscopique donnée fouille dans les moindres méandres de cet organisme pour en sonder le secret. Cette plante immémoriale, dont la manière de pousser est bien singulière, contient le fruit le plus généreux qui soit ; celui d’offrir. Qu’y a-t-il de plus beau à donner que son temps ? La vigne le prend, autant qu’il le faudra, afi n de réunir tous les axiomes qui en feront le luxueux cépage de la vie. Cet arbuste sacré, avec ce quelque chose de merveilleux, se revêt, dans ces œuvres, de son aspect le plus précieux.

1. Claude Monet, Nymphéas, huile sur toile, 1920-1926.

Marion Benoit— Pied de vigne, 2011Impression encre pigmentée sur papier baryté110x148 cm

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NINA BENOIT & COLINE REBOUL SALZE— nées en 1997 et en 2000 à Bordeaux, France

Nina Benoit— Back to Germany, 2006Dessins au feutre sur papier12x17 cm

Deux enfants jouent avec l’Amour.Celui qui l’écoute dans l’Ombreentend son nom magique et sombre;Mais en cette âme d’obscurité,La splendeur pâle et la beautéDe cet être inconnu qu’il nomme,N’est qu’un murmure doux et lointain,Comme de roses et de satin…C’est un bruit de mer qui déferle;Un bruit d’eau où tombe une perle.C’est un son clair puis un sourd…Deux enfants jouent avec l’Amour.

— Charles Van Lerberghe,Entrevisions, 1898.

— Soudain un souhait heureux naît d’un geste quotidien. La blancheur des mains au lavoir qui s’entrechoquent et qui s’évadent vers une prairie fl eurie. Nina Benoit et Coline Reboul Salze ont la fraîcheur et le sublime de la simplicité tant recherchée par les maîtres à l’apogée de leur création. A cela, s’ajoute le ludique de la belle musique enchanteresse s’accordant si bien aux rythmes des gestes.

Au son du tamtam, bruissent les deux abeilles unies de leurs bras ailés dédoublés. Tel un Avalokitesvara, elles se donnent aux sons des oiseaux du printemps. Ombres chinoises, chacune d’elles s’éloigne pour valser en poirier de marguerite. Elles dansent et respectent les saisons joyeuses tout en y cherchant leur butin qui n’est autre que celui de la cadence intérieure. Puis surgit l’instant fatidique si heureux et doux de l’initiation de la mère à l’enfant. Tout s’accélère en amour, surtout lorsqu’il est fi lial et l’embellie de l’existence appelle l’extase. D’un bleu de mer autre que son élément nait le surpassement de ses capacités. Elles passent du printemps à l’hiver, fortes du butin recueilli, comme de la rose au lys. A nouveau unies dans le baiser de Klimt, elles sont sereines pour repartir vers de nouvelles contrées, où dignement agiter leurs ailes pour l’ultime envol.

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Nina Benoit & Coline Reboul Salze— BeesVidéo 2:22 minCréation et interprétation / Nini et CocoMusique / Rolf Springer et Martin RascherPhotographie / Marion Benoit

Nina Benoit & Coline Reboul Salze— AmourVidéo 0:45 minCréation et interprétation / Nini et CocoMusique / Rolf Springer et Martin RascherPhotographie / Marion Benoit

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PAULA KAMPS— née en 1990 à Bergisch Gladbach, Allemagne

Je cherche les notes qui s’aiment.Pour vous plaire, je vous sacrifi erais volontiers mon bonheur, ma santé, ma vie.La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l’âme chercher le chagrin qui nous dévore.

— Amadeus Mozart,Extrait d’une Lettre - 11 Avril 1787.

— Paula Kamps est la benjamine de la résidence, âgée de 21 ans, elle a étudié la philosophie à la Freie Universität de Berlin et vient d’intégrer la classe de Lucy Mckenzie à l’Académie de Düsseldorf.

La tête dans le ciel ou le ciel dans la tête, l’humanité entière a de tout temps oscillé entre rationalisme et transcendance, des Mayas à Jules César, de Copernic à Newton. Comment défi nir le temps et l’espace, avec à l’esprit une multitude de portraits hauts en couleur qui s’y sont essayés ? Ces peintures découvrent un monde de possibles. Une jeune fi lle frêle, Naïade aux pensées qui s’évaporent, introduit dans ces sphères picturales. Elles sont faites de multiples strates à la fois traditionnelles et singulières, elles déconcertent. Une cour de déjeuner estival : un couple peiné s’éloigne et c’est la fi gure de l’homme repoussoir qui vous invite à découvrir les merveilles ensevelies. Les voisines Sans titre ont également leur mot à dire. De la pureté minimaliste d’un lavis de chair, jaillit une ombrelle virevoltante. Ces deux êtres aux couleurs pastel se dirigent-ils vers la procession qui leur fait face? Le carnaval dont les coiffes rivalisent avec les vitraux retentit aux battements de fumée. Quelle est l’escale de fraîcheur suivante ?Dans une scène nébuleuse, peuplée de spectres, le marchand de sable observe un enfant allongé sur un coffre. Le deuil auquel on songerait s’efface alors que l’artiste vous murmure à l’oreille : I can’t sleep without you...

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Paula Kamps— Kopf im Himmel (Head in the sky), 2011Encre en craie grasse sur toile50 x 65 cm

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Paula Kamps— Sandkiste (Beachbox), 2011Encre et craie grasse sur toile65 x 55 cm

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Paula Kamps— Can’t sleep without you, 2011Encre et craie grasse sur toile45 x 45 cm

Paula Kamps— Sans titre, 2011Deux dessins à l’aquarelle sur papier41 x 59 cm

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Epilogue

Cette résidence d’artistes est née du désir de rendre hommage à Max Benoit et sa femme Colette. Ce couple a su préserver cette chose unique qu’est la collection d’une vie et la faire rejaillir grâce à la création contemporaine. Coco, de son surnom intime, est celle qui par la force de sa présence intrigue et réjouit les cœurs. L’héritage qu’elle a conservé et a fait fructifi er est l’accomplissement d’une existence amoureuse. La collection initiée dans cet atelier s’est nourrie de trouvailles, de coups de cœur. Des instruments de bricolage aux archives d’une époque, partout où leur œil s’attachait, ils se sont épanchés avec la grandeur de la simple ingéniosité. Incomparable cabinet de curiosités, cette caverne d’Ali Baba débordante de sources d’inspirations, est un véritable terreau de création pour tout artiste qui y pénètre.

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Atelier Max Benoit - 7 avenue de la Côte d’argent - St. Vincent de Tyrossewww.coco-collection.com