Cloud Computing Final-2

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 études sectorielles www.idf.direccte.gouv.fr  le cloud computing une nouvelle filière fortement structurante septembre 2012 PRÉFET DE LA RÉGION Direccte   ÎLE-DE-FRANCE Direcon régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommaon du travail et de l’emploi

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  • tudes sectorielles

    www.idf.direccte.gouv.fr

    le cloudcomputing

    unenouvelle filire fortement

    structurante

    septembre 2012

    PRFET DE LA RGION

    Direccte LE-DE-FRANCE

    Direcon rgionale des entreprises,de la concurrence, de la consommaondu travail et de lemploi

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    Sommaire Sommaire .......................................................................................................................... - 2 - 1. Prsentation du secteur ............................................................................................. - 3 -

    1.1. Dfinition et historique ........................................................................................ - 3 - 1.1.1. Dfinition du Cloud Computing ou informatique en nuage .................... - 3 - 1.1.2. Historique du Cloud Computing .................................................................. - 4 - 1.1.3. les diffrentes typologies de Cloud Computing ........................................... - 5 -

    1.2. Nomenclature des activits ................................................................................ - 8 - 1.3. Etat des lieux de la filire ................................................................................. - 10 -

    1.3.1. Le Cloud Computing en France et en Ile-de-France ................................. - 10 - 1.3.1.1. En France ......................................................................................... - 10 - 1.3.1.2. Chiffres-cls du Cloud Computing pour la rgion Ile-de-France et perspectives de croissance .................................................................................. - 11 - 1.3.1.3. Cartographie du Cloud Computing .................................................... - 16 - 1.3.1.4. Quelques fournisseurs franais de Cloud Computing ....................... - 18 - 1.3.1.5. Un maillon important : les datacenters .............................................. - 18 -

    2. Enjeux et perspectives ............................................................................................. - 22 - 2.1 Ce quapporte le Cloud ses utilisateurs ......................................................... - 22 - 2.2 Ce que change le Cloud Computing pour les revendeurs dIT .......................... - 24 - 2.3 Les autres enjeux du Cloud.............................................................................. - 25 -

    2.3.1 Enjeux environnementaux ........................................................................ - 25 - 2.3.2 Enjeux de scurit .................................................................................... - 26 - 2.3.3 Enjeux lgaux ........................................................................................... - 27 -

    2.4 Le Cloud dans le Monde .................................................................................. - 28 - 3. Prconisations et plan daction ................................................................................ - 29 -

    3.1 Matrice SWOT ................................................................................................. - 29 - 3.2 Etat des lieux des actions menes et en cours................................................. - 30 - 3.3 Prconisations gnrales ................................................................................. - 32 - 3.4 Proposition dactions de la DIRECCTE IDF ...................................................... - 36 -

    Lexique ........................................................................................................................... - 39 - Bibliographie ................................................................................................................... - 41 - Ouvrages et tudes : ....................................................................................................... - 41 - Guide du Cloud , dition 2011 .................................................................................... - 41 - Cloud Computing : Attentes & Potentiels Infrastructures (IaaS) et Plates-Formes (PaaS) Rfrentiel de pratiques 2011-2013 ........................................................................... - 41 - Rfrentiel de Pratiques Hbergement, Virtualisation, Cloud Computing Edition 2009 .. - 41 - Datacenters & Clouds Privs dEntreprise, Approches Perspectives 2013 ............. - 41 - www.markess.fr ............................................................................................................... - 41 - Livre blanc Cloud Computing - 30 entreprises dtaillent leurs retours dexpriences . - 41 -

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    1. Prsentation du secteur

    1.1. Dfinition et historique

    1.1.1. Dfinition du Cloud Computing ou informatique en nuage Le Cloud Computing, ou informatique en nuage, est, outre ses nouvelles spcificits techniques, un nouveau concept. Cette nouvelle faon de penser et de concevoir le rapport homme/machine sinscrit dans un cycle bien plus large : pendant longtemps la machine ntait quune simple interface de visualisation de linformation et tout son traitement tait internalis (lre du Minitel), puis les machines ont embarqu de la puissance de calcul et de la mmoire et les calculs ont alors t externaliss et effectus en local. La course la puissance tait engage jusqu la saturation de la frquence de lhorloge interne de lordinateur. Aujourdhui, nous nous dirigeons, avec lmergence des tablettes tactiles, vers un retour la notion dinterface de travail. Logiciels et donnes sont dans la majeure partie hbergs dans des serveurs privs ou communautaires travers le monde.

    Figure 1 : Evolution de l'informatique depuis le Minitel jusqu'au Cloud Computing

    Ce nouveau concept, qui se traduit dans la ralit conomique par une restructuration invitable de la filire informatique comme nous le verrons par la suite, consiste fournir des capacits de traitement informatique volutives, lastiques et mises disposition comme un service pour les utilisateurs qui y accdent via internet sans gestion de linfrastructure sous-jacente. La notion dvolutivit et dlasticit sexplique par le fait que lutilisateur peut faire varier les ressources demandes la hausse comme la baisse et ce de manire trs dynamique, avec une facturation des ressources la consommation. Les capacits informatiques concernes par le Cloud Computing sont varies : capacit de calcul, espace de stockage, bande passante ou encore logiciels. Les applications proposes en mode Cloud Computing ne se trouvent plus forcment sur un serveur informatique hberg chez lutilisateur mais dans un nuage form de linterconnexion de serveurs gographiquement distincts ralise au niveau de fermes de serveurs gantes (galement appeles datacenters1). Ceci est rendu possible par le procd de virtualisation qui consiste faire fonctionner plusieurs systmes dexploitation ainsi que leurs applications associes sur un seul serveur physique. La virtualisation permet ainsi de recrer plusieurs ordinateurs virtuels sur une seule et mme machine physique.

    1 Datacenter : centre de traitement de donnes

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    1.1.2. Historique du Cloud Computing Il est communment admis que le concept de Cloud Computing a t initi par le gant Amazon en 2002. Le cybermarchand avait alors investi dans un parc informatique afin de palier les surcharges des serveurs ddis au commerce en ligne constates durant les ftes de fin danne. A ce moment-l, Internet comptait moins de 600 millions dutilisateurs mais la frquentation de la toile et les achats en ligne taient en pleine augmentation. En dpit de cette augmentation, les ressources informatiques dAmazon restaient peu utilises une fois que les ftes de fin danne taient passes. Ce dernier a alors eu lide de louer ses capacits informatiques le reste de lanne des clients pour quils stockent les donnes et quils utilisent les serveurs. Ces services taient accessibles via Internet et avec une adaptation en temps rel de la capacit de traitement, le tout factur la consommation. Cependant, ce nest quen 2006 quAmazon comprit quun nouveau mode de consommation de linformatique et dinternet faisait son apparition. Bien avant la naissance du terme de Cloud Computing, utilis par les informaticiens pour qualifier limmense nbuleuse du net, des services de Cloud taient dj utiliss comme le webmail2, le stockage de donnes en ligne (photos, vidos,) ou encore le partage dinformations sur les rseaux sociaux. Dans les annes 1990, un autre concept avait dj prpar le terrain au Cloud Computing. Il sagit de lASP (Application Service Provider3) qui permettait au client de louer laccs un logiciel install sur les serveurs distants dun prestataire, sans installer le logiciel sur ses propres machines. Le Cloud Computing ajoute cette offre la notion dlasticit avec la possibilit dajouter de nouveaux utilisateurs et de nouveaux services dun simple clic de souris. La virtualisation est un concept beaucoup plus ancien qui constitue le socle du Cloud Computing. La virtualisation regroupe lensemble des techniques matrielles ou logicielles permettant de faire fonctionner, sur une seule machine physique, plusieurs configurations informatiques (systmes dexploitation, applications, mmoire vive,) de manire former plusieurs machines virtuelles qui reproduisent le comportement des machines physiques. Cest le fait de formaliser une offre de services informatiques dmatrialiss la demande en direction des entreprises qui a t le moteur de dveloppement du Cloud Computing en tant que tel.

    2 Webmail : messagerie consultable en ligne 3 ASP : mode de commercialisation de logiciel, initialement vendu sous licence, o le client accde via un rseau (gnralement internet) au logiciel install sur les serveurs du prestataire

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    1.1.3. les diffrentes typologies de Cloud Computing La premire typologie concerne la couche, comme le montre le schma ci-dessous :

    Figure 2 : Dfinitions et contours du Cloud Computing4

    On distingue 3 couches : Les IaaS (Infrastructure as a Service) : seul le serveur est dmatrialis. Un prestataire propose la location de composants informatiques comme des espaces de stockages, une bande passante, des units centrales et des systmes dexploitation. Les utilisateurs dune IaaS peuvent donc utiliser la demande des serveurs virtuels situs dans des datacenters sans avoir grer les machines physiques (cots de gestion, remplacement de matriel, climatisation, lectricit.)

    LIaaS offre une grande flexibilit, avec une administration distance, et permet dinstaller tout type de logiciel. En revanche, cette solution ncessite la prsence dun administrateur systme au sein de lentreprise, comme pour les solutions serveur classiques. Parmi les prestataires dIaaS, on peut citer : Amazon avec EC2 ou Orange Business Services avec Flexible Computing.

    Les PaaS (Plateform as a Service) : le matriel (serveurs), lhbergement et le framework dapplication (kit de composants logiciels structurels) sont dmatrialiss. Lutilisateur loue une plateforme sur laquelle il peut dvelopper, tester et excuter ses applications.

    Le dploiement des solutions PaaS est automatis et vite lutilisateur davoir acheter des logiciels ou davoir raliser des installations supplmentaires, mais ne conviennent quaux applications Web. Les principaux fournisseurs de PaaS sont : Microsoft avec AZURE, Google avec Google App Engine et Orange Business Services.

    4 Source : MARKESS International, Cloud Computing : Attentes & Potentiels Infrastructures (IaaS) et Plates-Formes (PaaS) Rfrentiel de pratiques 2011-2013, www.markess.fr

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    Les SaaS (Software as a Service) : le matriel, lhbergement, le framework5 dapplication et le logiciel sont dmatrialiss et hbergs dans un des datacenters du fournisseur. Les utilisateurs consomment les logiciels la demande sans les acheter, avec une facturation lusage rel. Il nest plus ncessaire pour lutilisateur deffectuer les installations, les mises jour ou encore les migrations de donnes.

    Les solutions SaaS constituent la forme la plus rpandue de Cloud Computing. Les prestataires de solutions SaaS les plus connus sont : Google avec Gmail et Youtube ou encore les rseaux sociaux Facebook et Twitter.

    La seconde typologie concerne le type dhbergement de loffre de Cloud Computing. On distingue 4 catgories : Les Clouds privs : lensemble des ressources est exclusivement mis disposition dun seul client. Le Cloud priv peut tre gr par lentreprise utilisatrice elle-mme ou par un prestataire externe qui met disposition de lutilisateur un parc de machines sadaptant la demande de lutilisateur (Cloud priv virtuel). A noter quune mme infrastructure peut accueillir plusieurs Cloud privs virtuels appartenant diffrents utilisateurs, chacun pouvant accder son Cloud priv via son propre rseau.

    Exemple Lentreprise CAPGEMINI est un grand groupe qui compte plus de 120 000 salaris dans le monde, avec un effectif offshore (Maroc, Inde, Argentine et Pologne) de 32 000 personnes et de 20 000 salaris en France. CAPGEMINI est prsent Paris (75 - sige social), La Dfense (92) et Courbevoie (92). Le groupe est spcialis dans 5 activits : le conseil (de la stratgie lorganisation du systme dinformation), la gestion de projets (intgration de systmes, dploiement dERP), loutsourcing ou externalisation, les local professional services (support quotidien en complment des services informatiques du client) et le Business Process Outsourcing6 o CAPGEMINI prend alors en charge une fonction complte de lentreprise cliente (gestion comptable, gestion des achats). Pour gagner en efficacit, le groupe CAPGEMINI a mis en place un Cloud priv (IaaS) destination des quipes projets, ainsi quune virtualisation des postes de travail des dveloppeurs offshore. Ce projet de Cloud Computing a permis lentreprise de gagner en lasticit au niveau de son systme informatique, ainsi qu faire baisser les cots de ses projets en mode Cloud (mutualisation). Mis part le fait quelle a rencontr des difficults techniques pour migrer son parc informatique existant en architecture Cloud, lentreprise a galement d faire face lattachement affectif de ses employs aux machines physiques ainsi qu la rticence de certains clients vis--vis de la scurit.

    Les Clouds publics : les utilisateurs ont accs des services Cloud via lInternet public sans savoir prcisment o sont hberges leurs donnes ni o sont excuts leurs traitements. Les ressources informatiques et bases de donnes de lutilisateur peuvent tre hberges dans nimporte quel datacenter du prestataire et peuvent passer dun datacenter lautre pour optimiser les capacits du prestataire.

    5 Un framework est un kit de composants logiciels structurels, qui servent crer les fondations ainsi que les grandes lignes de tout ou dune partie d'un logiciel. 6 Terme dsignant le transfert de tout ou partie d'une fonction d'une organisation (entreprise ou administration) vers un partenaire externe

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    Exemple Lentreprise KOBOJO est une start-up parisienne cre en 2008 et spcialise dans les jeux vido de courte dure qui sont principalement proposs sur des rseaux sociaux comme Facebook ou Tchatche. Elle compte aujourdhui 70 personnes et a ralis un chiffre daffaires en 2010 de plus de 1,5 M. Le modle conomique actuel, essentiellement bas sur la publicit, est en train dvoluer progressivement vers un modle bas la fois sur des micro-transactions, de la publicit et un dveloppement dapplications mobiles. Au dmarrage de son activit, lentreprise ntait pas du tout dans une architecture Cloud et avait achet une infrastructure dans un datacenter classique sur laquelle repose notamment son jeu Goobox. Par la suite lentreprise a commenc dvelopper, sur la plateforme Cloud EC2 dAmazon, un outil permettant de mesurer les comportements des utilisateurs sur la plateforme de jeux (score moyen dun jeu, publication des scores sur Facebook, bugs). Avec la mise en place de cet outil, lentreprise a d faire face une forte monte en charge trs rapide qui la amene sorienter vers des solutions Cloud. Cest ainsi que lentreprise a fait le choix dinstaller son jeu Robotz sur le Cloud Azure (IaaS) de Microsoft. Lentreprise choisit dornavant les solutions Cloud pour absorber les pics de charges tout en testant les nouveaux jeux et en mesurant leur succs pour dimensionner ensuite la future architecture ncessaire leur rapatriement en local. Pour lavenir, lentreprise KOBOJO envisage le passage vers un Cloud hybride. Les principaux acteurs dIaaS, de PaaS et de SaaS et prestataires de Cloud public dans le monde sont :

    IaaS PaaS SaaS Amazon offres EC2 et

    AWS Microsoft offre Azur

    Microsoft offre Azur Google offre Google App

    Engine

    Google offre Google Apps (messagerie et bureautique)

    SalesForce CRM (Customer Relationship Management)

    Microsoft offre Office 365 (outils collaboratifs)

    Figure 3 : Les grands acteurs mondiaux de Cloud public7 A noter que sous la pression de lUnion Europenne et de la CNIL, les prestataires de Clouds publics assurent dsormais plus de traabilit sur lemplacement des ressources mises disposition en diffrenciant des grandes zones : Europe, Amrique et Asie.

    Les Cloud hybrides : ils associent la fois des infrastructures et des Cloud privs et publics. Une partie des donnes ou des infrastructures est gre en interne par lentreprise, dans ses locaux ou chez un prestataire et communique avec des ressources Cloud.

    Le Cloud hybride permet de diffrencier le lieu de traitement des donnes selon quelles soient stratgiques ou pas : les donnes sensibles pourront alors tre traites dans les murs de lentreprise alors que les autres le seront par un Cloud public plus rentable, plus performant. Le Cloud public peut galement tre une solution pour lisser un pic dactivit lorsque les capacits de lentreprise sont dpasses.

    7 Source : Orange Business Services, livre blanc Cloud Computing - 30 entreprises dtaillent leurs retours dexpriences

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    Les Cloud communautaires qui permettent plusieurs entreprises ou organisations de partager des ressources en mode Cloud, qui sont alors exclusivement ddies ces organisations. Le Cloud communautaire peut tre gr par les organisations membres ou par un prestataire externe.

    Le Cloud communautaire peut galement permettre plusieurs utilisateurs de se constituer un Cloud ayant les caractristiques dun Cloud priv en termes de scurit et de ressources ddies, moindre cot et avec un gage dindpendance vis--vis dun prestataire de Cloud public.

    Figure 4 : Les diffrents modles de dploiement dun Cloud8

    1.2. Nomenclature des activits

    Il nest pas ais de dfinir un primtre prcis au Cloud Computing. En effet, peu dentreprises sont entirement ddies cette activit et les codes NAF ne rendent pas forcment compte de cette activit rcente. Dans le cadre de cette tude, nous avons opt pour nous concentrer sur les entreprises intervenant pour les infrastructures (IaaS), la programmation et lintgration de plateformes (PaaS) et enfin, la programmation et ldition de logiciels en mode Cloud Computing (SaaS). Ces entreprises peuvent tre, pour la grande majorit, regroupes sous les codes dactivits NAF v.2008 suivants :

    8 Source : OCTO Technology

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    58.29 Edition dautres logiciels 58.29A dition de logiciels systme et de rseau 58.29B Edition de logiciels outils de dveloppement et de langages 58.29C Edition de logiciels applicatifs 61.10 Tlcommunications filaires 61.10Z Tlcommunications filaires 62.01 Programmation informatique 62.01Z Programmation informatique 62.02 Conseil Informatique 62.02A Conseil en systmes et logiciels informatiques 62.02B Tierce maintenance de systmes et dapplications informatiques 62.03 Gestion dinstallations informatiques 62.03Z Gestion d'installations informatiques 62.09 Autres activits informatiques 62.09Z Autres activits informatiques 63.11 Traitement de donnes, hbergement et activits connexes 63.11Z Traitement de donnes, hbergement et activits connexes

    Figure 5 : Codes NAF 2008 relis au domaine du Cloud Computing9 La sous-classe 61.10Z Tlcommunications filaires regroupe les activits dexploitation, dentretien et daccs des installations de transmission de la voix, de donnes, de textes, de sons et dimages qui utilisent une infrastructure de tlcommunications filaires. Dans la sous-classe 62.01Z Programmation informatique sont regroupes les activits de dveloppement, dadaptation, de test et de prise en charge de logiciels ainsi que la conception de programmes sur la base des instructions des utilisateurs. La sous-classe 62.09Z Autres activits informatiques comprend les activits informatiques dans le domaine des technologies de linformation non classes ailleurs telles que les services de rcupration aprs un sinistre informatique, linstallation et la configuration dordinateurs personnels ou encore les services dinstallation de logiciels. Quant la sous-classe 63.11Z Traitement de donnes, hbergement et activits connexes comprend la fourniture dinfrastructures destines aux services dhbergement, de traitement des donnes et dautres activits similaires. Elle inclut notamment les activits dhbergement spcialises comme les services dhbergement de sites web, dapplications ou de services de diffusion continue (streaming) ou encore la mise la disposition de clients dinstallations informatiques temps partag sur de gros ordinateurs. Concernant les activits de traitement de donnes, elles comprennent : les services de traitement proprement parler, la prparation de rapports spcifiques partir des donnes fournies par le client, les services spcialiss de saisie et de traitement automatis des donnes, y compris les activits de gestion de bases de donnes.

    9 Source : INSEE

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    1.3. Etat des lieux de la filire A partir des chiffres INSEE lis au recensement des codes dactivits et dtudes conomiques, nous avons pu dresser une cartographie de la filire au niveau national et rgional.

    1.3.1. Le Cloud Computing en France et en Ile-de-France

    1.3.1.1. En France Les chiffres avancs dans la suite de ltude sont l pour donner un ordre de grandeur du march et des effectifs car il est particulirement difficile den avoir de prcis tant donn que les ETI (Entreprises de Taille Intermdiaire) et les grands groupes ne sont pas entirement ddis cette filire mais quelles proposent une offre de services dite classique , contrairement aux PME mergentes. A lheure actuelle, le Cloud Computing est le march informatique qui mobilise le plus dinvestissements. Il sagit galement dun march particulirement dynamique puisquil reprsentait 4 000 M en Europe en 2009, avec un taux de croissance annuel moyen estim 33 % jusquen 2015. Daprs MARKESS International, le Cloud Computing en France a pes prs de 2 300 M en 2011 et dpassera la barre des 3 Mds dici 2013, rpartis presque exclusivement entre le SaaS et le IaaS. Cela reprsentera plus de 7 % du march franais des logiciels et des services informatiques fin 2013 (contre moins de 3 % en 2007), avec un taux de croissance annuel moyen de plus de 20 % (contre seulement 3 % 4 % pour l'ensemble du march des logiciels et services informatiques). Cest un des segments les plus dynamiques du secteur informatique.

    Figure 6 : March des services Cloud Computing en France10

    10 Source : MARKESS International, www.markess.fr

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    1.3.1.2. Chiffres-cls du Cloud Computing pour la rgion Ile-de-France et perspectives de croissance

    Pour la rgion Ile-de-France, les entreprises du Cloud Computing reprsentent 50% du chiffre daffaires national, soit prs de 1 200 M en 2011. Au niveau du nombre dentreprises du Cloud, environ 40% dentre elles sont installes en rgion Ile-de-France. En considrant les codes NAF retenus ci-dessus, cela reprsente environ 8300 tablissements pour la rgion Ile-de-France, chiffre comparer aux 67 000 entreprises de la filire tourisme. Daprs lassociation EuroCloud, la rpartition gographique des entreprises du Cloud Computing en Ile-de-France est la suivante : 1/3 sur Paris, 1/3 sur les Hauts-de-Seine et 1/3 sur le reste du territoire francilien. Comme nous pouvons le constater, Paris et les Hauts-de-Seine sont les deux dpartements o le Cloud Computing sest majoritairement dvelopp.

    Tableau 1 : Evolution du nombre d'tablissements en rgion Ile-de-France11

    NAF Libell 2007 2008 2009 2010 Evol 2009-2010 Evol 2009-2010 5829A dition de logiciels systme et de rseau 127 137 141 138 -3 -2,1% 5829B Edition de logiciels outils de dveloppement 49 54 52 54 2 3,8% 5829C Edition de logiciels applicatifs 855 899 887 864 -23 -2,6% 6110Z Tlcommunications filaires 388 370 362 348 -14 -3,9% 6201Z Programmation informatique 1 358 1 417 1 490 1 590 100 6,7% 6202A Conseil en systmes et logiciels informatiques 3 907 4 062 4 067 4 051 -16 -0,4% 6202B Tierce maintenance de systmes et dapplications 170 158 165 165 0 0,0% 6203Z Gestion d'installations informatiques 69 87 106 109 3 2,8% 6209Z Autres activits informatiques 172 221 225 227 2 0,9%

    6311Z Traitement de donnes, hbergement et activits connexes 777 779 775 745 -30 -3,9%

    Total 7 872 8 184 8 270 8 291 21 0,3%

    -6,0% -4,0% -2,0% 0,0% 2,0% 4,0% 6,0% 8,0%

    dition de logiciels systme et de rseau

    Edition de logiciels outils de dveloppe

    Edition de logiciels applicatifs

    Tlcommunications f ilaires

    Programmation informatique

    Conseil en systmes et logiciels informa

    Tierce maintenance de systmes et dappl

    Gestion d'installations informatiques

    Autres activits informatiques

    Traitement de donnes, hbergement et ac

    11 Source : Service Etudes Statistiques et Evaluation (SESE), DIRECCTE IDF

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    Tableau 2 : Nombre dentreprises par activits et nombre de salaris12

    NAF Libell De 1 4 5 9 10 19 20 49 50 99 100 199 200 499 500 et plus Total

    5829A dition de logiciels systme et de rseau 47 30 16 24 15 3 2 1 138

    5829B Edition de logiciels outils de dveloppement

    26 7 12 4 3 2 54

    5829C Edition de logiciels applicatifs 334 194 166 100 36 23 7 4 864

    6110Z Tlcommunications filaires 131 52 48 41 28 30 13 5 348

    6201Z Programmation informatique 866 332 181 142 42 13 11 3 1 590

    6202A Conseil en systmes et logiciels informatiques 2 012 760 491 454 149 96 54 35 4 051

    6202B Tierce maintenance de systmes et dappel 81 31 14 14 12 9 3 1 165

    6203Z Gestion d'installations informatiques 43 16 10 12 7 10 8 3 109

    6209Z Autres activits informatiques 131 44 28 12 6 2 1 3 227

    6311Z Traitement de donnes, hbergement et activits connexes

    312 150 98 100 49 25 6 5 745

    Total 3 983 1 616 1 064 903 347 213 105 60 8 291 Nous remarquons que les start-up et les PME de moins de 20 salaris reprsentent le plus grand nombre dentreprises de la filire Cloud Computing avec plus de 6600 tablissements, soit environ 80% des structures. Au niveau des effectifs de la filire sur la rgion, nous pouvons approcher un chiffre partir de la filire TIC et des codes NAF retenus.

    Tableau 3 : Evolution des effectifs de la filire TIC13

    NAF Libell 2007 2008 2009 2010 Evol 2009-2010 Evol 2009-2010

    5829A dition de logiciels systme et de rseau 3 483 4 137 3 616 4 132 516 14,3%

    5829B Edition de logiciels outils de dveloppement 2 112 1 754 986 966 -20 -2,0%

    5829C Edition de logiciels applicatifs 19 977 19 259 19 541 19 452 -89 -0,5% 6110Z Tlcommunications filaires 20 535 19 632 16 579 17 516 937 5,7% 6201Z Programmation informatique 20 244 20 597 19 269 21 092 1 823 9,5%

    6202A Conseil en systmes et logiciels informatiques 105 722 114 438 111 999 118 147 6 148 5,5%

    6202B Tierce maintenance de systmes et dappel 9 827 8 583 8 055 7 362 -693 -8,6%

    6203Z Gestion d'installations informatiques 6 276 6 712 6 793 7 245 452 6,7% 6209Z Autres activits informatiques 4 357 5 202 3 723 5 806 2 083 55,9%

    6311Z Traitement de donnes, hbergement et activits connexes 22 425 23 247 21 945 18 444 -3 501 -16,0%

    Total 214 958 223 561 214 515 222 172 7 657 3,6% 12 Source : Service Etudes Statistiques et Evaluation (SESE), DIRECCTE IDF 13 Source : Service Etudes Statistiques et Evaluation (SESE), DIRECCTE IDF

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    -20,0% -10,0% 0,0% 10,0% 20,0% 30,0% 40,0% 50,0% 60,0%

    dition de logiciels systme et de rseau

    Edition de logiciels outils de dveloppe

    Edition de logiciels applicatifs

    Tlcommunications f ilaires

    Programmation informatique

    Conseil en systmes et logiciels informa

    Tierce maintenance de systmes et dappl

    Gestion d'installations informatiques

    Autres activits informatiques

    Traitement de donnes, hbergement et ac

    Tableau 4 : Rpartition des emplois en fonction de la taille de l'entreprise pour la filire TIC14

    NAF Libell De 1 4 5 9 10 19 20 49 50 99 100 199 200 499 500 et plus Total

    5829A dition de logiciels systme et de rseau 101 197 222 787 982 447 884 512 4 132

    5829B Edition de logiciels outils de dveloppement 65 44 174 140 254 289 966

    5829C Edition de logiciels applicatifs 771 1 320 2 273 3 123 2 511 2 815 2 111 4 528 19 452

    6110Z Tlcommunications filaires 256 340 613 1 245 2 025 4 277 3 802 4 958 17 516

    6201Z Programmation informatique 1 795 2 234 2 417 4 409 2 850 1 837 3 202 2 348 21 092

    6202A Conseil en systmes et logiciels informatiques 4 007 5 195 6 769 14 205 10 280 12 970 15 497 49 224 118 147

    6202B Tierce maintenance de systmes et dappel 171 196 206 479 812 1 290 1 197 3 011 7 362

    6203Z Gestion d'installations informatiques 103 117 152 393 503 1 384 2 485 2 108 7 245

    6209Z Autres activits informatiques 253 303 381 371 469 281 251 3 497 5 806

    6311Z Traitement de donnes, hbergement et activits connexes

    664 1 011 1 339 3 097 3 389 3 423 2 076 3 445 18 444

    Total 8 186 10 957 14 546 28 249 24 075 29 013 31 505 73 631 220 162 Nous pouvons remarquer que lemploi de la filire TIC est essentiellement port par les entreprises de plus de 20 salaris et surtout par celles de plus de 500 salaris. Daprs les professionnels du secteur, dont EuroCloud, nous pouvons considrer quentre 20 30% des effectifs de la filire TIC sont ddis au Cloud Computing. Cela reprsente donc entre 44 000 et 66 000 emplois directement gnrs par la filire en rgion Ile-de-France. Nous sommes encore loin de la filire tourisme avec ses 600 000 emplois, mais la croissance du Cloud est particulirement encourageante. En se basant sur les stratgies adoptes par quelques acteurs majeurs de linformatique dans le domaine du Cloud Computing, il est possible danalyser de manire objective les

    14 Source : Service Etudes Statistiques et Evaluation (SESE), DIRECCTE IDF

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    offres de services actuelles lies au Cloud Computing mais aussi dimaginer les grandes directions que pourraient prendre le Cloud Computing. Un tat des lieux a donc t fait sur la base des offres Cloud proposes actuellement (ou dans un proche avenir) par un certain nombre dacteurs majeurs de lindustrie informatique (Amazon, Microsoft, Google, SalesForce, IBM).

    Amazon La location des ressources non-utilises par le site-marchand des entreprises donne l'ide la socit de Seattle de mettre en place un ensemble de services web destins plusieurs types de clients. Le catalogue de services s'est enrichi avec le temps, et on compte dsormais une quinzaine d'offres de services. L'offre la plus connue est certainement Amazon Elastic Compute Cloud , ou EC2, qui permet un dploiement de machines virtuelles directement par le client, de manire automatise et en fonction du besoin, d'o le terme d'lastique.

    SalesForce Salesforce.com est une socit qui a lanc ds 2003 des offres de Cloud public. C'est officiellement le plus ancien prestataire dans ce domaine. Aujourd'hui encore, leurs offres sont uniquement composes de Cloud Public, et adresses aux entreprises (surtout les grands comptes). Les outils proposs sont tourns vers le travail collaboratif, la gestion des ventes et le marketing relationnel. Microsoft Azure Aprs avoir prouv quelques difficults prendre pleinement la mesure du potentiel prsent par internet, Microsoft est un tournant dans son existence. Dsormais, Microsoft est dcid devenir un acteur majeur du Cloud Computing. Lors dune confrence en 2010 Washington, il a t annonc que Microsoft investirait jusqu' 90% de sa force de travail sur des projets en rapport avec le Cloud Computing dans un futur proche. La firme de Redmond fait dsormais la promotion de ses deux principaux produits lis au Cloud Computing: Office 365 et Windows Azure. Office 365 : il sagit dune transposition on-line de la suite bureautique Microsoft. L'objectif est simple : concurrencer la suite bureautique en ligne de Google. Microsoft entend adapter ses prix en fonction du client, savoir que les petites structures paieront un prix plus adapt leur besoins.

    Avec Windows Azure, Microsoft met en place un Operating System in the Cloud , offrant aux dveloppeurs une plate-forme capable d'hberger en ligne tout ou partie de leurs applications avec un haut niveau de disponibilit et un haut degr d'adaptabilit Windows Azure reste destin aux entreprises et na pas vocation a tre utilis du grand public.

    Google Lanc en avril 2008, Google AppEngine est une plateforme de conception et d'hbergement d'applications web base sur les serveurs de Google.

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    La premire version de ce service est sortie avec la possibilit d'enregistrer uniquement des comptes gratuits. Il est dsormais possible d'acheter davantage de ressources. De plus, de nombreuses fonctionnalits sont venues tayer l'offre de ce service ainsi que des outils facilitant le dveloppement et la gestion des applications. Google semble tre un des seuls acteurs majeurs de lindustrie informatique vouloir mettre en place une stratgie "par le bas", en s'attaquant au grand public. Oracle Le gant des bases de donnes sest aussi engag dans la bataille du Cloud Computing. Des outils Oracle comme Siebel CRM, PeopleSoft ou Beehive sont proposs en mode hberg. Oracle a sign un partenariat avec Amazon, ce dernier proposant dsormais aux dveloppeurs de travailler avec les bases de donnes d'Oracle. IBM, Dell et HP IBM a investi dans 13 datacenters travers le monde et a propos une solution hberge de bureautique et de travail collaboratif ds 2008 avec Lotus Live . Dell et HP ont t plus mdiatiss qu'IBM concernant le Cloud, notamment en raison du rachat trs disput de 3par, socit spcialise dans le stockage massif de donnes (lachat tant finalis par HP). Dell na toutefois pas abandonn l'ide de faire son entre dans le monde du Cloud via notamment lachat de deux socits : EqualLogic, socit spcialise dans la virtualisation, Boomi, socit spcialise dans le Cloud Computing et plus prcisment dans une solution SaaS nomme AtomSphere. Ce faisant, Dell compte homogniser son offre en proposant des services web qui viendront se greffer aux solutions de stockage dj existantes. Intel Intel ne propose pas de service li au Cloud. Nanmoins, dans son programme Cloud 2015 , Intel avance les notions d'interoprabilit et de flexibilit comme conditions ncessaires la russite de l'industrie du Cloud. Intel prconise donc de mettre en place un consortium d'entreprises collaborant afin de dfinir des rgles dans la ralisation de datacenters facilitant les connexions de tous types d'appareils (OS diffrents, tout type de plateforme mobile,).

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    Nous nous acheminons donc vers une diminution de la part des logiciels traditionnels dans la filire IT. De plus en plus dapplications vont tre proposs en tant que services et les serveurs, ainsi que toute linfrastructure IT parfois lourde, seront de moins en moins prsents dans les entreprises.

    1.3.1.3. Cartographie du Cloud Computing

    Il ne parat pas pertinent pour notre tude de mettre en vidence une chane de valeurs des acteurs du Cloud Computing, tant les interactions entre eux sont fortes. Nous avons prfr prsenter une cartographie de la filire : fournisseurs de solutions Cloud et utilisations. Cette cartographie prsente galement lavantage de synthtiser les principales caractristiques du Cloud ( la demande, bande passante, rapidit), les types de Cloud (IaaS, PaaS, SaaS), les modles de dploiement (priv, public, hybride), les bnfices (financier, flexibilit) et les barrires au dveloppement (scurit, gouvernance).

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    Figure 7 : Cartographie du Cloud Computing (source : www.saasmania.com)

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    1.3.1.4. Quelques fournisseurs franais de Cloud Computing

    Tableau 5 : Prsentation de quelques fournisseurs franais de solutions Cloud15

    Nom du fournisseur Sige social Services Cloud Activit

    Effectifs (personnes)

    Chiffre daffaires (M)

    Acropolis Tlcom Paris (75) IaaS, PaaS FAI / Oprateur tlcoms 25 5

    Adista Maxville (54) IaaS, SaaS FAI / Oprateur tlcoms 87 19

    Bull Clayes-sous-Bois (78) IaaS, SaaS Matriel / Edition de logiciels / Scurit 8 900 1 250

    Dassault Systmes

    Vlizy Villacoublay (78) SaaS Edition de logiciels 9 600 1 800

    EBP Rambouillet (78) SaaS Edition de logiciels 325 29

    iKoula Boulogne-Billancourt (92) IaaS, SaaS Hbergement 37 5

    Sigma Informatique

    La Chapelle-sur-Erdre (44) IaaS, SaaS Hbergement 700 54

    JEEMEO Nanterre (92) SaaS Edition de logiciels 8 0,1 Neo Tlcoms Paris (75) IaaS Construction 35 19 Oodrive Paris (75) SaaS Edition de logiciels 160 N.C. Orange Business Services Paris (75) IaaS Infrastructure 22 000 N.C.

    OVH Roubaix (59) IaaS, PaaS, SaaS Hbergement 380 N.C.

    OW2 Consortium Clayes-sous-Bois (78) PaaS, SaaS Edition de logiciels open source

    6 (environ 600 dveloppeurs actifs

    0,4

    RunMyProcess Paris (75) SaaS Edition de logiciels 10 0,3 SFR Business Team Meudon (92) IaaS Infrastructure 2 000 N.C.

    Les fournisseurs franais de solutions Cloud Computing sont prsents sur tous les secteurs (IaaS, PaaS et SaaS). Cependant, bien que quelques acteurs franais commencent se positionner significativement sur le segment des SaaS, les autres segments du Cloud (PaaS et IaaS) restent largement domins par les amricains (Dell, Google Enterprise, HP, Microsoft, Oracle, Amazon, Red Hat,) tant au niveau de la technologie que de la prestation de services. Nanmoins, nous devrions assister dans les prochaines annes la structuration de la filire Cloud en Europe par les oprateurs tlcoms europens.

    1.3.1.5. Un maillon important : les datacenters

    Un datacenter est une infrastructure immobilire et technique permettant dhberger des quipements informatiques (principalement des serveurs), et disposant de moyens propres une exploitation performante (lectricit, climatisation, accs haut dbit) et scurise. Il est constitu dun espace protg, disposant d'une architecture gnralement redondante (alimentation lectrique, accs haut dbit), ainsi que d'un systme de refroidissement.

    15 Source : le Guide du Cloud , dit par CBP, dition 2011

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    Figure 8 : Modlisation dun datacenter16

    Les serveurs qui y sont hbergs sont utiliss pour un grand nombre dapplications :

    Figure 9 : Applications les plus hberges par les serveurs17

    Les datacenters permettent, entre autres, de mettre disposition de manire dmatrialise des capacits de calcul ou de stockage (IaaS), des plateformes de dveloppement (PaaS) et des applications (SaaS) la demande sur la base dune tarification lusage.

    Avec 30% de grandes entreprises europennes ayant envisag un dveloppement de leurs installations en 2011, la France est un pays pris en Europe pour linstallation de datacenters.

    16 Source : PMP Performance Management Partner 17 Source : MARKESS International, Rfrentiel de Pratiques Hbergement, Virtualisation, Cloud Computing Edition 2009, www.markess.fr

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    Figure 10 : Grandes entreprises souhaitant installer des datacenters en Europe18

    Au niveau national, comme nous pouvons le constater sur la carte ci-dessous, les datacenters sont essentiellement situs en rgion Ile-de-France, autour de grands prestataires, ainsi que dans le Nord, les Bouches du Rhne et la rgion Rhne-Alpes. Globalement les datacenters des offreurs sont disperss sur l'ensemble du territoire franais avec des zones de concentration en partie lies au tissu urbain.

    Figure 11 : Cartographie des datacenters externes en France dbut 201219

    Il existe actuellement environ 130 datacenters qui proposent de la location despace et de serveurs en France, soit plus de 300 000 m, grs par une trentaine de prestataires, dont SFR, Interoute France, Cogent, Colt, Equinix, Interxion et Telehouse qui sont les leaders du march et qui possdent environ deux tiers de la surface. La taille moyenne des datacenters en France est de 3750 m Certains datacenters ne sont pas rfrencs pour des raisons de confidentialit. 18 Source : Etude commandite par Digital Reality Trust sur un chantillon de 205 grandes entreprises au Royaume-Uni et en Europe continentale, 2011 19 Source : MARKESS International, Datacenters & Clouds Privs dEntreprise, Approches Perspectives 2013 , www.markess.fr

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    En rgion Ile-de-France, les datacenters sont essentiellement implants Paris (accs rapide, nombre de clients potentiels lev) et en petite couronne, et plus prcisment dans les Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis, pour des raisons de cots immobiliers.

    Figure 12 : Cartographie de limplantation des principaux datacenters en Ile-de-France20

    Environ 40 % des datacenters franais sont actuellement rfrencs en Ile-de-France, pour une surface de plus de 150 000 m (50% de la surface totale en France). La taille moyenne des datacenters en rgion parisienne est de 5170 m (datacenters plus grands que la moyenne nationale) pour un taux doccupation de lordre de 85-90%. Iliad entreprises est une socit franaise spcialise dans la conception, la construction et lexploitation de datacenters haute disponibilit et services dinfogrance de plateformes web. Les datacenters Iliad sont exclusivement implants en Ile-de-France. Cette implantation en Ile-de-France est le rsultat dun territoire attractif : existence dun rseau de desserte tlcom de grande qualit (Trs Haut Dbit, plusieurs FAI21 prsents) et trs bonne desserte par les diffrents rseaux de transports : TGV, aroports, mtro, RER.

    Le dveloppement du nombre de datacenters en Ile-de-France bnficiera dans les prochaines annes du dploiement du Trs Haut Dbit et des 750 millions d'euros destins aux projets de Cloud Computing dans le cadre des Investissements dAvenir. A lavenir, selon une tude MARKESS International, les dcideurs informatiques comptent utiliser des datacenters principalement localiss en France pour l'hbergement de leurs Clouds privs. En effet, 72% des personnes interroges (sur un panel de 150) affirment que les datacenters qui hbergeront leurs Clouds privs seront exclusivement localiss en France et seulement 7% feront le choix de recourir des datacenters localiss aussi bien en France qu' l'tranger (hors Europe et Etats-Unis). Toujours selon la mme tude, la trs grande majorit des prestataires de datacenters, qui disposent dj de datacenters en France, pense que loffre devrait sajuster la demande.

    20 Source : site internet : http://www.datacentermap.com/ 21 FAI : fournisseur daccs internet

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    Ils souhaitent effectivement augmenter leur surface disponible en France. D'ici 2013, la surface cumule des prestataires de datacenters devrait ainsi crotre de plus de 20% sur le base des intentions avances de leur part fin 2011. 2. Enjeux et perspectives

    2.1 Ce quapporte le Cloud ses utilisateurs Le premier avantage fourni par le Cloud Computing est lautomatisation de la maintenance des applications. Pas besoin dacheter les nouvelles versions logicielles et de linstaller sur tous les PC de lentreprise : tout se fait automatiquement par le fournisseur de lapplication. Tous les utilisateurs bnficient ensuite des nouveauts instantanment. Ainsi, on limine les problmes de compatibilit de fichiers, de versions obsoltes de logiciels. Cela permet dtre toujours en possession de la dernire version de lapplication. Le Cloud a galement un intrt trs important pour les travailleurs nomades voulant avoir accs aux fichiers de lentreprise pendant leurs dplacements, et ceci partir de nimporte quel appareil reli internet. Linconvnient est que bien sr, sans connexion internet, toutes les donnes sont inaccessibles. En outre, le Cloud permet damliorer la scurit des donnes : fini la perte de cl USB ou de PC contenant des informations confidentielles. Tout est centralis et scuris par authentification de lutilisateur. Ce partage des fichiers permet enfin de mieux diffuser linformation et dencourager le travail collaboratif grce par exemple lutilisation de wikis22. XWiki est une PME innovante cre en 2004 et base Paris 16me. Elle compte actuellement 32 employs et a gnr un chiffre daffaires de plus de 1 M en 2010. Elle propose des wikis dentreprise pour la veille concurrentielle, la cration de bases de connaissances structures, dintranet collaboratifs, de dbatsPlus besoin pour le client dinstaller un logiciel ou du matriel, et les mises jour sont automatiques . Pour les entreprises effectuant du calcul intensif, le Cloud permet de mobiliser uniquement quand il y en a besoin de la puissance de calcul. Si les entreprises devaient investir en matriel pour effectuer ce genre de calculs, cela reprsenterait un cot trop important pour des quipements non utiliss en continu. Le Cloud, cest galement un gain de productivit pour les entreprises qui ne payent que ce quelles consomment, et donc un gain dargent. Cre en 2000 Paris, Nuxeo est un diteur de logiciels dveloppant des plateformes pour les applications professionnelles de gestion de contenu (GED). Dans sa version Cloud , cette plateforme est propose As A Service , cest--dire la demande et de faon totalement flexible selon les besoins de charge du client. Cependant, limpact conomique du passage au Cloud nest pas toujours visible court terme. Il permet des conomies dchelle : les frais de support et de maintenance sont inclus dans labonnement. Pour une installation informatique classique, les frais sont multiples : achat de logiciels, de serveurs, quipe informatique. Dans le cadre du Cloud Computing, il suffit de payer labonnement et les services dsirs. Les ingnieurs informaticiens peuvent se dgager de certaines tches comme lentretien des serveurs, savoir si les serveurs pourront rpondre aux pics dactivit, et ainsi se concentrer sur des tches plus forte valeur ajoute. Le

    22 Wiki : Un wiki est un site web dont les pages sont modifiables par les visiteurs afin de permettre l'criture et l'illustration collaboratives des documents numriques qu'il contient.

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    tableau en page suivante rsume les diffrences de modle conomique entre un modle software traditionnel et un modle SaaS.

    Tableau 6 : Comparaison des cots entre le modle SaaS et le modle Software 23

    Modle SaaS Modle Software

    Le prix du logiciel

    Lutilisateur paye mensuellement, comme un abonnement tlphonique. Il a le droit

    d'utiliser le logiciel mais galement un certains nombre de services. Les mises jour

    sont automatiques. Il paye la quantit d'utilisateurs. Cela permet de lisser et

    doptimiser les cots. Cela vite d'acheter des licences en masse sans les utiliser.

    Lutilisateur paye une fois et est propritaire du logiciel. Mais il faut renouveler les licences tous les 2 3 ans pour toujours avoir la version

    jour.

    Le prix de la maintenance logicielle du

    parc utilisateur

    Aucun dploiement n'est ncessaire. Tout se fait automatiquement et est compris dans

    labonnement.

    Des mises jour faire sur chaque poste utilisateur ont un cot

    important en termes de licence ou de main d'uvre.

    Le prix de la maintenance logicielle du

    parc serveur Idem

    Idem, de plus une mise jour peut entrainer une corruption ou une perte

    de donnes.

    Le prix du parc des postes de travail

    On peut utiliser les SaaS via des interfaces RIA24 qui peuvent fonctionner avec des

    clients lgers ou des notebooks. Ces interfaces consomment peu de puissance sur

    le poste de travail.

    Les logiciels traditionnels fonctionnent la plupart du temps sur

    des PC gourmands en nergie et rapidement obsoltes.

    Le prix du parc de serveurs

    Tous ces arguments plaident pour le dport vers des spcialistes de l'exploitation de data

    centers. De plus, souvent, les entreprises n'utilisent qu'une petite partie de la capacit

    de leurs serveurs. Ainsi, 80% des frais partent en pure perte.

    Le prix d'un parc de serveurs ddi cote cher. Il faut au moins 2 centres

    de donnes entirement quipes (badges de scurit, groupe

    lectrogne, climatisation, systme d'injection de gaz inerte en cas

    d'incendie, etc) chacun gr par une quipe. La consommation lectrique

    est le plus gros poste de dpense.

    Synthse

    L'utilisation du modle SaaS permet gnralement la rduction du cot total par utilisateur. Il doit nanmoins tre calcul au cas par cas. Il permet aux entreprises de

    se recentrer sur leur cur de mtier au lieu d'avoir se soucier de problmes informatiques. Il existe des socits spcialises qui s'y connaissent beaucoup plus et

    qui leur permettront de faire des conomies, tout en prservant la scurit de leurs donnes.

    Lentreprise profite galement de lexpertise des fournisseurs de Cloud qui proposent des services adapts. Certaines entreprises proposent des audits aux entreprises pour savoir sil serait judicieux de basculer sur le Cloud. Bull dispose de 4 sites en Ile-de-France, dont son sige social aux Clayes-sous-Bois (78). Il sagit dun grand groupe franais spcialis dans linformatique professionnelle. Grce son offre Le Cloud by Bull , qui propose un accompagnement du client de A Z vers loffre Cloud la plus adapte ses besoins, Bull a su faire voluer son catalogue de services. 23 Source : Tableau personnel 24 RIA : Rich Internet Application

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    Nanmoins, il faut tre vigilant lors de la signature du contrat et bien avoir rflchi aux besoins de lentreprise car la tarification des services proposs dans le Cloud est difficile dcrypter. La tarification peut se faire la CPU25, la bande-passante, aux capacits de stockage, aux transactions. Il y a galement des diffrences de tarifs en fonction de la zone gographique, des clauses minimales de dure de contrat

    2.2 Ce que change le Cloud Computing pour les revendeurs dIT26

    Le Cloud Computing est gnrateur dun certain nombre de nouveauts pour les revendeurs de solutions relatives lIT : Nouvelles comptences acqurir : Le revendeur IT doit dvelopper de nouvelles comptences autres que des comptences purement informatiques, notamment dans les domaines de la gestion des contrats, des audits des garanties de SLA27, de mise en place de plan de reprise dactivits. Nouvelles missions : Le partenaire Cloud peut (et doit terme) jouer le rle de conseil technologique (web agency, experts verticaux) afin daider les PME profiter efficacement et durablement des avantages lis aux Cloud et au SaaS. Nouveaux services : Le Cloud est bien videmment aussi gnrateur de nouveaux services (dmatrialisation, archivage, scurit, solutions de gestion) dont beaucoup sont encore inventer. De plus, les partenaires Cloud ont en effet tout intrt complter leurs offres logicielles par toute une panoplie de nouveaux services : facilit d'accs, disponibilit, volutivit, fonctions en self-service, souplesse et ractivit face aux montes et descentes en charge de l'utilisateur. Pour dlivrer ces services, les fournisseurs de Cloud pourront sappuyer sur des acteurs de BPO (Business Process Outsourcing). Ces derniers auront en charge certains processus mtier de l'entreprise (exemple : achats, comptabilit, finance, gestion de la relation client ou en s'appuyant sur les solutions SaaS de l'diteur). Le Cloud permet une dmocratisation de laccs ces services qui jusqu prsent taient plutt reserv aux seules grandes entreprises. Ces opportunits de nouveaux marchs se concrtisent par un accs facile et rapide lInternational, des dpartements de grands comptes, des petites entreprises traditionnellement inaccessibles (TPE, PME). Nouveaux modes de tarification : En mutualisant leurs offres, les fournisseurs de solution Cloud peuvent proposer des prix plus comptitifs, une tarification plus facilement adaptable et donc plus attractive pour de nouveaux clients. Nouveaux modles conomiques : Le principe d'une tarification l'abonnement (mode locatif) est pour l'diteur synonyme de revenus rcurrents. Le partenaire Cloud est ainsi en mesure de planifier des revenus rcurrents prvisibles.

    25 CPU : Central Processing Unit = nombre doprations la minute 26 IT : Information Technology 27 Service Level Agreement pour Accords sur la qualit de service : contrat dfinissant les engagements de l'hbergeur quant la qualit de sa prestation, et des pnalits engages en cas de manquement.

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    2.3 Les autres enjeux du Cloud

    2.3.1 Enjeux environnementaux Le Cloud Computing est souvent qualifi de green en raison de potentiels gains sur la consommation nergtique. Cependant, cette technologie agit-elle rellement en faveur de la protection de lenvironnement ? Certains arguments, avancs notamment par les fournisseurs doffres de Cloud comme Microsoft, pourraient le laisser penser. Pour les entreprises, avoir recours au Cloud leur permet de dlocaliser les serveurs, et donc de faire dimportantes conomies sur leur facture dlectricit et, par consquent, sur leur empreinte cologique. Ainsi, avoir recours des solutions Cloud pourrait diminuer la consommation lectrique dune structure de prs de 30% (source 5). Les conomies sont les plus importantes dans les petites structures, o les serveurs sont utiliss en dessous de leurs capacits28. Nanmoins, ces serveurs se retrouvent virtuellement installs dans des datacenters, qui consomment une quantit gigantesque dnergie et produisent environ 2% des missions mondiales de gaz effet de serre29. Quel est alors le bilan carbone de cette opration ? Y a-t-il simplement translation de la consommation lectrique et donc des missions polluantes ? Tout dabord, la sous-utilisation des serveurs, notamment dans les petites structures, gnre des pertes dnergie importantes car le serveur consomme de llectricit sans tre au maximum de ses capacits. Il faut savoir que la consommation lectrique dun serveur augmente moins vite que son taux dutilisation. Ainsi, comme les serveurs des datacenters sont utiliss au maximum de leurs capacits, il y a rationalisation de la consommation dlectricit. Deuxime point, les machines tant partages par plusieurs clients qui nont pas tous les mmes besoins au mme moment, les pics dutilisation sont lisss. La consommation lectrique est donc moins fluctuante et plus facile prvoir et grer. Dautre part, les oprateurs de datacenters, par leur expertise et la taille impressionnante de leurs installations, ralisent dimportantes conomies dchelle. Outre leurs connaissances mtiers qui leur permettent de diminuer leur empreinte environnementale en slectionnant des serveurs adapts aux besoins, en les maintenant rgulirement et en les recyclant (ce qui nest pas toujours le cas dans une entreprise possdant ses serveurs en interne), les oprateurs ont tout intrt diminuer galement leur consommation lectrique annexe (climatisation, clairage, systme de scurit) afin de proposer une offre commerciale attractive pour leurs clients tout en maximisant leur profit. Ces consommations reprsentent une part importante de la consommation globale dun data-center (environ la moiti : pour 1kW consomm par un serveur, il faut 1kW de consommation annexe), et surtout en ce qui concerne le refroidissement des quipements qui gnrent une grosse quantit de chaleur. Certaines ides originales sont nes pour ne pas gcher cette nergie. Ainsi, Hewlett-Packard a install en 2010 un datacenter dans le Nord de lAngleterre qui utilise le potentiel olien de la rgion pour refroidir ses serveurs. De mme, la ville dHelsinki rcupre lair chaud produit par les datacenters pour rchauffer ses habitations. Cependant, outre son efficacit nergtique, cest surtout la nature du mix nergtique utilis pour produire llectricit alimentant le datacenter qui pse dans son bilan environnemental. Ainsi, si une entreprise franaise (o llectricit est majoritairement dorigine nuclaire donc non productrice de CO2) dcide de passer une offre Cloud, o ses serveurs virtuels sont

    28 Source : rapport Microsoft Cloud Computing and Sustainability 29 Source : article SmartPlanet : Just how green is cloud Computing ?

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    situs dans un data-center en Chine (o 75% de llectricit provient du charbon), mme si ce dernier est extrmement performant nergtiquement, le bilan environnemental sera dgrad. Il serait donc plus judicieux dinstaller des datacenters dans des zones o une lectricit issue dune production non gnratrice de gaz effet de serre est disponible. Ainsi, limpact en matire dempreinte cologique quaura dans le futur le recours aux technologies du Cloud reste encore imprvisible. Ce qui est sr, cest que mme si cet impact est positif, grce des datacenters plus efficients, la consommation lectrique globale du secteur est en plein boom (avec un doublement prvu dici 202030). Ainsi, moins de nettoyer drastiquement les sources dnergie primaire qui alimentent ces datacenters, le Cloud ne pourra, dans le meilleur des cas, que freiner une augmentation des missions polluantes aujourdhui invitable.

    2.3.2 Enjeux de scurit Les entreprises ont souvent un a priori ngatif sur la scurit des infrastructures Cloud. Il est vrai que de multiples affaires de violations de donnes ou de pannes de datacenters ternissent la rputation des fournisseurs de Cloud. On peut citer lincident survenu en 2009 au service Ovi de Nokia qui, la suite dune panne de son systme de refroidissement, avait perdu la totalit de ses donnes sans moyen de rcupration, ou bien la panne des serveurs dAmazon ayant entrain lindisponibilit de sites web fort trafic tels que Foursquare ou Quora. Pour les Directeurs des Systmes dInformation (DSI) des entreprises, externaliser leurs donnes et les confier un tiers, cest perdre une partie de la matrise et du contrle de linfrastructure. En effet, centraliser une quantit importante de donnes dans un mme data-center les rend vulnrables une potentielle panne de refroidissement, qui rendrait indisponible le service et mettrait dans lembarras toutes les entreprises qui comptent sur ces donnes. Mais alors, les risques seraient-ils trop importants par rapport aux bnfices potentiels ? Une tude, ralise par Trend Micro en 2011, sur 1200 entreprises du secteur de lIT, montre que 43% dentre-elles rencontrent des problmes de scurit avec les prestataires de services Cloud31. Il convient ainsi de bien prparer en amont son arrive dans le monde du Cloud. Cest une dmarche raliser bien en avance, en concertation avec son prestataire. La rdaction du contrat est ds lors primordiale. Les entreprises doivent veiller ce que le contrat mentionne les modalits de rcupration des donnes et sous quels formats (afin de faciliter une ventuelle rversibilit et un retour vers la localisation des serveurs en interne) ; les dlais dintervention en cas de panne, des comptes-rendus rguliers des incidents ; la possibilit deffectuer des audits dans les datacenters, bref exiger une traabilit totale des donnes et une grande transparence du fournisseur de Cloud. Aussi, toutes les donnes dune entreprise ne sont pas aptes une externalisation. Toute migration de donnes vers le Cloud doit tre prcde dun tri prcis : quelles donnes peuvent tre confies un prestataire externe, quelles donnes sont confidentielles, vitales pour lentreprise et doivent tre gardes en interne ? Lentreprise cliente peut galement demander des copies rgulires de la base de donnes si elle a la possibilit de les exploiter. Elle doit galement veiller au cryptage des donnes, afin de les rendre difficilement exploitables par de potentiels hackers. A lheure actuelle, les entreprises, surtout les plus grandes, pour toutes ces raisons qui crent une zone dombre autour de la scurit du Cloud public, prfrent utiliser un Cloud 30 Source : Verdantix Carbon Disclosure Project 31 Source : ITnation.lu : Des inquitudes persistent sur la scurit du Cloud Computing

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    priv interne leur entreprise, plus rassurant. De plus, ce sont surtout les PME non spcialistes du secteur qui pourraient tre intresses par un passage sur le nuage, leurs donnes tant souvent stockes sur des serveurs peu adapts et mal protgs, et qui ont tout intrt confier leurs systmes IT des fournisseurs de Cloud pouvant dployer des moyens de protection grande chelle. Les problmes de scurit sont ainsi plus souvent imputables aux entreprises clientes qui se protgent mal et non pas aux hbergeurs qui sont des spcialistes et possdent des moyens de dfense efficaces (quipe informatique ddie la scurit, moyens de cryptage, charte de qualit, etc).

    2.3.3 Enjeux lgaux La Directive Europenne 95/46/CE encadre les transferts de donnes caractre personnel. Si une entreprise europenne dsire utiliser des services Cloud, il faut quelle sache dans quel pays, et donc dans quel contexte juridique seront stockes ses donnes. La Directive impose que le pays de destination assure un niveau de protection suffisant. Ces pays autoriss ont t lists et comprennent videmment les pays de lUnion Europenne, mais aussi dautres pays comme le Canada, la Suisse ou lAustralie. Par contre, les Etats-Unis nen font pas partie pour des raisons de diffrences dapproche du problme. Afin de faire le lien entre ces deux approches du respect de la vie prive et permettre aux entreprises amricaines de se conformer la Directive europenne, le Dpartement du Commerce des tats-Unis, en concertation avec la Commission Europenne, a instaur un cadre juridique dnomm Safe harbor (Sphre de scurit). Ce sont naturellement l quon retrouve les gros fournisseurs de Cloud comme Microsoft, mais aussi des sites comme My Space ou Facebook, sur lesquels nous stockons nos photos, musique et informations personnelles, alors que leurs serveurs sont situs aux Etats-Unis. Les entreprises sont mfiantes ds quil sagit dexternaliser des donnes critiques dans dautres pays. Elles ont peur de subir des rglementations quelles ne maitrisent pas. Par exemple, dans certains pays, comme la Chine, lautorit centrale peut consulter les donnes stockes dans les serveurs. Cest galement le cas avec lUSA PATRIOT Act32 aux Etats-Unis qui se profile comme un risque majeur pour la scurit juridique de donnes du Cloud pouvant tre trs sensibles. Dans le mme sens que lUSA PATRIOT Act, il faut enfin noter la proposition de Directive de la Commission Europenne intitule Police and Criminal Justice Data Production Directive , qui devrait tre rendue publique courant 2012, et la proposition de rglement General Data Protection Regulation qui devrait galement tre rendue publique dans le mme dlai, et qui sera dapplication immdiate. Cest pourquoi, pour rassurer leurs clients, certains fournisseurs doffres Cloud certifient la localisation de leurs serveurs afin dviter tout problme lgal. A linverse, une drive possible du systme est lexternalisation de donnes posant des problmes de lgalit vers des pays plus tolrants , comme des donnes caractre terroriste ou pornographique. Afin dharmoniser les terminologies et les pratiques du Cloud, et de rassurer les DSI sur certaines zones dombre, une norme ISO est ltude et devrait voir le jour entre 2014 et 201633. Le premier volet de la future norme concerne la terminologie, qui reste souvent

    32 LUSA PATRIOT ACT cre lattention des socits amricaines et de leurs filiales, ainsi quaux socits non amricaines dont les serveurs ou les plateformes se trouvent aux Etats-Unis, des obligations de laisser accder les services denqute aux donnes stockes dans leur serveur notamment sur leur plateforme Cloud,- y compris les donnes stockes en Europe par des socits amricaines - linsu des titulaires des donnes sans quils en soient immdiatement informs. Source : http://lecercle.lesechos.fr/entreprises-marches/high-tech-medias/internet/221144488/usa-patriot-act-risque-majeur-confidentialit 33 Source : http://www.usinenouvelle.com/article/cloud-Computing-une-norme-iso-en-preparation.N171754

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    assez floue. Les travaux portent notamment sur une dfinition universelle de termes tels que "Cloud priv", "Cloud public" ou "Cloud hybride". Aprs avoir trait la question de la terminologie, la norme se dclinera en trois autres volets : dfinir les rles des diffrents acteurs (fournisseur, consommateur, auditeur), dfinir les lments darchitectures lis ces rles et dfinir les concepts transverses (scurit, confidentialit, robustesse, portabilit, interoprabilit et gouvernance). Lexamen dun quatrime niveau darchitecture, le NaaS (Network as a Service), est galement ltude.

    2.4 Le Cloud dans le Monde Les Etats et leurs administrations sont de grands consommateurs de ressources informatiques. Le Cloud comupting appliqu la gestion informatique des services de lEtat semble, selon certains experts [Vivek Kundra], tre mme de permettre la ralisation de deux objectifs majeurs : Rduire les dpenses informatiques du pays, notamment celles consacres aux infrastructures (exemple : aux USA, 76 milliards de dollars par an, dont 19 milliards consacrs aux infrastructures). Une tude du Brookings Institution a montr que les agences amricaines ayant investi dans une politique de Cloud Computing ont diminu leurs dpenses informatiques de 25 50 % ; Le Cloud Computing, en diminuant la fragmentation des ressources et en facilitant le suivi des projets et le remplacement de systmes obsoltes devrait permettre au secteur public de bnficier, en tant rel, des gains de performance lis aux nouvelles technologies. Etats-Unis En mai 2010, Vivek Kundra, le Chief Information Officier des tats-Unis, publiait une feuille de route fixant les objectifs de lutilisation du Cloud par le secteur public dans le pays. Dici septembre 2013, tous les investissements technologiques des agences fdrales devront avoir t examins sous langle du Cloud. Ds que celui-ci sera moins coteux quune autre solution, il devra tre privilgi , peut-on notamment y lire. Ds septembre 2009, la Maison Blanche avait mis en ligne le site apps.gov destination des administrations fdrales. En proposant un catalogue dapplications et de services de Cloud Computing fournis par des prestataires dj rfrencs par ltat, il simplifie considrablement le processus dachat. Autre piste envisage : le recours des services de messagerie et dagenda, hbergs dans le nuage, pour prs de 100 000 fonctionnaires ds 2011. Japon Le Japon a choisi de crer, dici 2015, un nuage gouvernemental destin accueillir les diffrentes institutions gouvernementales japonaises. Baptise Kasumigaseki Cloud , du nom du quartier de Tokyo dans lequel la plupart des ministres sont situs, linitiative permettra de consolider les ressources informatiques de ltat au sein dun seul nuage priv. Au-del de la rduction des dpenses informatiques, le projet vise galement privilgier une informatique plus respectueuse de lenvironnement. Le Kasumigaseki Cloud fait partie dun plan plus gnral dinvestissements dans les nouvelles technologies, auquel le gouvernement japonais consacre un budget de 100 milliards de yens (environ un milliard deuros). Danemark Le Danemark fait partie des pionniers europens du Cloud Computing. La NITA (Agence nationale des nouvelles technologies) a dj expriment la migration dans le nuage de deux de ses plus importantes plateformes informatiques. La premire, digitaliser.dk , est un rseau dchanges, entre administration et communaut informatique, sur la

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    modernisation numrique de ltat (au menu : discussion sur lOpen Data34, les formats et les standards, etc.). La seconde, NemHandel, est un service gratuit qui permet tout prestataire de ltat denvoyer ses factures dans un format lectronique standard, comme limpose la loi danoise. Royaume-Uni Le rapport Government ICT strategy , prsent par le gouvernement britannique la fin de lanne 2009, fixe les grandes orientations du gouvernement en matire dinvestissements technologiques dici 2020 avec une place centrale faite au Cloud Computing. La premire tape de ce plan consiste diminuer drastiquement le nombre de fermes de serveurs du gouvernement pour passer de 130 aujourdhui une dizaine seulement. Cet ensemble porte mme un nom : G-Cloud , pour nuage gouvernemental . Cette rationalisation sera accompagne du lancement dun magasin applicatif , permettant le partage dapplications et de services, pour lequel 500 millions de livres dconomies sont attendus en 2020. Allemagne Le Ministre fdral pour lconomie et la technologie (BMWi) a prsent en octobre 2010 le Programme dAction en faveur du Cloud Computing, qui se poursuivra jusquen 2013. A travers ce programme, le gouvernement fdral veut dvelopper les services Cloud en Allemagne et surtout faciliter son accs pour les PME afin de leur permettre daugmenter considrablement la puissance de leur systme informatique et de professionnaliser leurs services. Les experts pensent observer dici 2013 des taux de croissance annuels de plus de 40% dans ce secteur. La taille du march allemand est estime 3,5 Mrd d'Euros en 2011. La taille de ce march devrait atteindre 13 Mds dici 2015. 3. Prconisations et plan daction

    3.1 Matrice SWOT A partir des informations recueillies au cours de nos recherches et de nos visites dentreprises, nous avons pu formaliser un tat des lieux des forces (Swot) et des faiblesses (sWot) gnrales de la filire, et en particulier en Ile-de-France, ainsi que des opportunits (swOt) et des menaces (swoT) du march du Cloud Computing. Nous vous prsentons la matrice SWOT obtenue ci-dessous :

    34 Lopen data est un mouvement visant rendre accessible tous un certain nombre de donnes publiques.

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    Tableau 7 : Matrice SWOT35

    Forces Faiblesses Permet une plus grande flexibilit (dimensionnement

    la demande) ; Permet un espace de stockage virtuel ; Accessibilit des donnes de nimporte quel terminal ; Permet une rduction des cots dinvestissement ; Facilite le travail collaboratif ; Nombreux datacenters proximit ; Bnficie de rseaux THD et de communication de

    premire importance ; Un rseau dacteurs du Cloud dj prsent et

    structur autour dassociations professionnelles ; Visibilit nationale et internationale des entreprises

    (Salons, congrs, expositions Paris).

    Ncessite une profonde refonte du systme informatique ;

    Laccessibilit des donnes dpend de celle dinternet ;

    Opacit sur la localisation et donc la scurit des donnes ;

    Complexit contractuelle avec le fournisseur de Cloud ;

    Nombreuses start-up fragiles ; Retard dans le dveloppement de la filire par

    rapport aux Etats-Unis et lAsie.

    Opportunits Menaces Un levier daction pour le Green IT ; Un changement de modle conomique et de relation

    client/fournisseur ; Linformatique comme un moyen dinnovation pour

    les entreprises ; Utilisation facilite du calcul intensif pour de

    nouveaux axes de R&D ; Un levier de modernisation pour lEtat ; Recentrer les investissements sur les tches valeur

    ajoute ; Volont politique de mettre laccent sur le Cloud.

    Remise en question du rle des DSI ; Perte de contrle de son infrastructure et

    dpendance vis--vis du fournisseur de Cloud ; Inadquation entre lactivit de lentreprise et son

    passage au Cloud ; Flou sur la localisation de ses donnes et leur

    scurit ; March hyperactif et hyperconcurrentiel ; Cadre juridiques et rglementaires ; Saturation du nombre de datacenters en Ile-de-

    France (approvisionnement en lectricit).

    3.2 Etat des lieux des actions menes et en cours

    Comme pour le trs haut-dbit, le dveloppement des infrastructures Cloud Computing (IaaS) devrait tre considr comme stratgique pour la comptitivit de la France. La cration dune plateforme franaise ouverte en logiciel libre constituerait un atout pour les entreprises franaises. Il est noter que le dveloppement national Cloud Computing ncessitera des investissements lourds et donc des mesures de soutien, dautant plus que le Cloud Computing est la base du dveloppement de secteurs trs prometteurs : les rseaux sociaux, la vido sur internet, le calcul haute-performance,... Dans le cadre des Investissements dAvenir, une enveloppe de 4,250 milliards deuros est rserve au financement de lconomie numrique franaise. Ce montant va permettre dinvestir dans le dveloppement des rseaux Trs Haut Dbit (avec un budget de 2 milliards deuros) et dautre part de financer des usages, des services et des contenus numriques innovants (avec un budget de 2,250 milliards deuros). Linformatique en nuages a t identifi comme un segment stratgique pour la France, avec 780 M allous pour son dveloppement.

    35 Source : Tableau personnel ralis partir de la littrature et des visites dentreprise

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    Afin dassurer une indpendance technologique la France face au leadership amricain, un projet de plateforme nationale en nuage (IaaS ou PaaS a minima), baptis Andromde, est actuellement en cours. Ce projet consiste mettre en place la premire plateforme de Cloud Computing nationale franaise destination des entreprises et des administrations. Le budget de ce projet slve 285 M (Caisse des Dpts et Consignations 135 M, France Tlcom et Thals 60 M chacun et Dassault Systmes 30 M) et prvoit notamment la construction de grands datacenters. Il a t initialement confi trois grands acteurs du Cloud : loprateur tlcom France Tlcom/Orange, le groupe lectronique Thals et lditeur de logiciels Dassault Systmes. Ce dernier a quitt le consortium (pour cause officielle de diffrend avec FT/Orange) le 22 dcembre 2011 pour soumettre un nouveau projet de Cloud Computing franais en vue dun soutien des investissements davenir, avec un nouveau consortium. Dautres entreprises se positionnent en vue de remplacer Dassault Systmes dans le projet Andromde : Atos et Cap Gmini notamment. Par ailleurs, le gouvernement a lanc lappel projets de recherche et dveloppement informatique en nuage Cloud Computing , dans le but de soutenir les technologies qui permettront lmergence des infrastructures de demain. Pour le premier appel projet, 18 projets ont t dposs et cinq dentre eux ont t slectionns pour bnficier dun soutien public de 19 millions deuros pour un investissement total en recherche et dveloppement de 50 millions deuros. Les cinq projets retenus sont les suivants :

    La plate-forme dingnierie logicielle (projet CloudForce port par ORANGE LABS), permettra le dveloppement collaboratif et la gestion dapplications sappuyant sur de multiples infrastructures dinformatique en nuage.

    Les outils de portage dapplications (projet CloudPort port par la PME

    PROLOGUE), faciliteront la migration des logiciels dune entreprise vers le modle de linformatique en nuage.

    Le projet dinfrastructure logicielle haute performance (projet Magellan port

    par BULL), servira de base pour offrir les performances du calcul intensif la demande et distance.

    Le projet de nuage communautaire (projet Nu@ge port par la PME NON STOP SYSTEMS), dveloppera des solutions de mutualisation dinfrastructures et de comptences de plusieurs PME pour offrir des services innovants.

    Enfin, le projet de nuage pour les tablissements denseignement suprieur (projet UnivCloud port par INEO), mettra les technologies du Cloud au service des universits et des collectivits.

    Ces projets regroupent une grande varit dacteurs : concepteurs de systmes informatiques, oprateurs de tlcommunication, diteurs de logiciel, intgrateurs de technologies, laboratoires de recherche et un nombre important de PME innovantes. Une large part des dveloppements issus de ces projets sera diffuse sous modle de logiciel libre36.

    36 Logiciel dont l'utilisation, l'tude, la modification et la duplication en vue de sa diffusion sont permises, techniquement et lgalement, afin de garantir certaines liberts induites, dont le contrle du programme par l'utilisateur, et la possibilit de partage entre individus.

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    Le deuxime appel projets du Programme des Investissements dAvenir sur la thmatique de linformatique en nuage a t lanc le 21 juillet 2011. Une tude ralise par EuroCloud France, intitule Gagner les trois batailles de linformatique en nuage , a t remise Eric Besson, Ministre charg de lindustrie, de lnergie et de lconomie numrique en mars 2011 lors des Etats Gnraux du Cloud Computing. Il regroupe un ensemble de 17 propositions autour du triple form par loffre, lusage et la distribution. Dans ce document, parmi ces propositions, dont lobjectif est de faire merger des acteurs franais du Cloud capables de devenir des acteurs mondiaux, il est notamment prconis la cration dun groupe franco-allemand pilote (sous lgide des ministres de lindustrie des deux pays) dont lobjectif serait didentifier (et terme dattnuer) les difficults auxquelles font face les entreprises spcialises dans le Cloud dun des deux pays pour se dvelopper dans lautre pays.

    3.3 Prconisations gnrales Cette tude a mis en lumire les besoins des acteurs de la filire du Cloud Computing qui sarticulent autour des six points suivants :

    Favoriser laccs au financement pour les entreprises start-up du Cloud Computing pour leur permettre de dvelopper rapidement et dacqurir une taille suffisante pour faire face au march concurrentiel domin par les acteurs nord-amricains

    Les start-up qui se lancent sur le march du Cloud Computing ont besoin dtre soutenues financirement (investissements et trsorerie) et fiscalement (CIR et JEI). En effet, il sagit dun march hyperractif et hyperconcurrentiel sur lequel des leaders mondiaux sont positionns, avec des structures organisationnelles et financires leur permettant de suivre son volution.

    Pour assurer lmergence des petites et moyennes entreprises (PME) les plus innovantes et soutenir leur croissance, en renforant les fonds dinvestissement intervenant ds lamorage, pour amliorer le financement en fonds propres de ces entreprises, lEtat a mis en place le Fonds National dAmorage (FNA). Dot de 400 M, le FNA investit depuis le 20 avril 2011 dans 15 20 fonds damorage grs par des quipes de gestion professionnelles et qui raliseront eux-mmes des investissements dans de jeunes entreprises innovantes en phases damorage et de dmarrage. Le FNA nest pas spcifique au Cloud, ni mme au numrique, puisque les fonds investiront dans des entreprises des secteurs technologiques dfinis par la stratgie nationale pour la recherche et linnovation : la sant, lalimentation et les biotechnologies, les technologies de linformation et de la communication, les nanotechnologies, les cotechnologies. Les investissements initiaux dans des jeunes entreprises innovantes sont raliss en tour damorage, en investissant aux cots des actionnaires fondateurs en tant que premier fonds professionnel. Ce fonds vient en complment dun fonds prcdemment cr et spcifique au numrique : le Fonds de la Socit Numrique (FSN PME). Ce fonds de 1,4 Mds cr en 2011et financ dans le cadre du Programme des Investissements dAvenir est destin aux PME innovantes de taille suprieure celles accompagnes par le FNA. Le FSN prend des participations directes, jusqu' 30 % du capital, plafonn 10 M, dans le capital de PME innovantes du secteur numrique (Cloud, numrisation de contenus, nanolectronique, logiciel embarqu, e-sant, scurit des rseaux, systmes de transports intelligents, ville numrique et e-ducation). Ces deux fonds d'Etat, sont les fers de lance du financement des entreprises l'conomie numrique. Ils sont grs par la Caisse des dpts.

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    Pour les entreprises plus matures, des fonds dinvestissements mis en place par les pouvoirs publics comme le Fonds Stratgique dInvestissement (FSI) et sa dclinaison rgionale, le FSI rgion sont accessibles. Ces fonds dinvestissements entrent au capital des PME innovantes et stratgiques pour le territoire, hauteur de 4 M pour le FSI et entre 400 k et 4 M pour le FSI rgion. Un dernier fonds intressant noter est le fonds RevitalEmploi. Il a pour objet dorienter une part des contributions issues du dispositif de revitalisation vers de linvestissement en capital dans des PME ayant un potentiel de croissance et demplois sur les territoires revitaliser. Le fonds RevitalEmploi se positionne comme un fonds de fonds, c'est--dire quil ralise des investissements dans des entreprises de manire indirecte, en sappuyant sur des acteurs de linvestissement prexistant (fonds damorages, socits dinvestissement de Business Angels,). Actuellement, RevitalEmploi a investi dans les fonds dinvestissements :

    Le fonds rgional Scientipole capital : projets de dveloppement dentreprises fort potentiel au stade cration dans tous les secteurs innovants (dont informatique : rseau, matriel, software et internet) pour des montants de 50 150 k.

    La SIBA Paris Angels Capital : projets technologiques de dveloppement dentreprises fort potentiel dans tous les secteurs forte capacit de croissance dont les NTIC, software, cleantech et medtech. Investissements en capital de 200 400 k

    La SIBA IT Capital : projets de dveloppement dentreprises fort potentiel dans les secteurs tlcoms, informatique et internet.

    La SIBA Fa dise 2 : financement de lamorage de jeunes entreprises ayant un fort potentiel de croissance dans tous les secteurs internet et logiciels. Montant d'investissement par projet de 1.000.000 sur plusieurs tours de financement, avec un premier investissement de l'ordre de 200.000 .

    Le fonds de capital-risque Cap Horn : investissement dans le capital de jeunes

    entreprises fort potentiel de croissance, ayant un projet de dveloppement linternational, de renforcement de la force commerciale, de distribution ou de stratgie marketing, avec des premires rfrences commerciales. Secteur cibles : services, distribution, industries de pointes et nouvelles technologies. Investissements de 1 2 M, et jusqu 10 M en co-investissement.

    Le fonds rgional IDF Capital : investissements dans le capital de toute entreprise implante en Ile-de-France en phase de dveloppement ou de reprise dentreprise du secteur de lindustrie et des prestataires de services lindustrie. Investissements de 100 k 1 M.

    Le fonds rgional Cap Dcisif : investissements dans des entreprises innovantes

    (hautes technologies, biotechnologies, sant et plus largement les sciences de la vie, TIC, logiciels et les sciences de lingnieur), principalement franciliennes et recherchant son premier financement institutionnel. Investissements de lordre de 1 2 M en un ou plusieurs tours de table.

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    Largent du fonds de RevitalEmploi investi retourne au fonds aprs une participation aux fonds partenaires de lordre de 6 8 ans, pour tre ensuite rutilis pour dautres investissements ou dautres actions de dveloppement conomique. Cependant, les aides publiques de capitalisation ninterviennent qu hauteur des fonds propres de lentreprise, qui se rduisent bien souvent au seul capital social, et il est particulirement difficile et long daccrotre ses fonds propres en dmarchant des Business Angels rticentes intervenir en phase damorage. Sur un march aussi rapide que celui du Cloud, il semble primordial de pouvoir maximaliser la capitalisation des projets ambitieux ( porte internationale) pour encourager tous les acteurs financiers (publics et privs) intervenir le plus rapidement possible. En outre, bien que ces fonds soient intresss par la thmatique TIC au sens large, aucun de ces fonds dinvestissements na denveloppe spcialement ddie la filire du Cloud Computing et nest rserv aux jeunes entreprises innovantes en phase damorage. Un fonds national damorage spcifique au Cloud Computing devrait voir le jour afin de capitaliser les projets ambitieux ds le dmarrage.

    Volet fiscal : CIR et prolongation du statut JEI

    En complment du volet financier, les avantages fiscaux octroys par certains dispositifs tels que le Crdit dImpt Recherche (CIR) et le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) ont un impact primordial sur la comptitivit des start-up innovantes. Cependant, les jeunes entreprises innovantes, y compris celles du Cloud, qui peuvent faire appel lusage de services Cloud pour leurs travaux de R&D ( la place de serveurs, de stockage, de puissance de calculs, de logiciels) ne peuvent pas les intgrer dans lassiette ligible du CIR. Lide serait dtendre le CIR aux services Cloud pour les prendre en compte dans le crdit dimpt. Dautre part, dj affaibli par la Loi de Finances 2011, le dernier rapport de lInspection Gnrale des Finances (IGF) sur les niches fiscales rendu public en septembre dernier classe le CIR comme une niche fiscale, avec le risque de connotation ngative que cela entrane. En priode de rigueur budgtaire, la question dune ventuelle diminution de cette niche fiscale peut se poser. Or, il ne sagit pas dun outil de dfiscalisation des entreprises les plus riches mais dun outil important pour la comptitivit de la France. Dailleurs, lIGF accorde au CIR la note defficacit maximale de 3 sur 3 du dispositif. En ce qui concerne le statut de JEI, la Loi de Finances rectificative pour 201137 a introduit des exonrations dgressives de cotisations sociales et patronales sur les emplois lis la R&D :

    - Un plafond de rmunration mensuelle brute par personne, fix 4,5 Smic ; - Un plafond annuel de cotisations ligibles par tablissement, fix 5 fois le

    plafond annuel de la scurit sociale depuis le 1er janvier 2012 (181 860 euros pour 2012) ;

    - Une dgressivit de la rduction de charges patronales partir de la 4me anne. Les exonrations seront de 80% partir de la 4me anne, puis respectivement de 70%, 60% et 50% pour les cinquime, sixime et septime annes suivant celle de cration de ltablissement.

    Le CIR et le statut JEI sont deux mesures fiscales fortement incitatives pour les PME innovantes au niveau de la R&D et de lemploi. Un effort particulier des pouvoirs publics devrait tre consacr ceux-ci, en veillant recentrer le CIR sur les jeunes PME innovantes 37 Source : Article 175 de la loi de Finances pour 2011 n2010-1657 du 29 dcembre 2010 Article 37 Loi de Finances rectificative pour 2011 n 2011-1978 du 28 dcembre 2011

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    pour ne pas lutiliser comme un outil de dfiscalisation et accompagner les PME pour renforcer leur situation financire en vue de la fin du statut JEI au terme de la 7me anne.

    Donner une meilleure visibilit au niveau international aux acteurs de la filire du Cloud Computing

    Un problme rencontr par les jeunes PME innovantes lorsquelles portent un projet international prometteur est dtre reconnues comme telles par les entreprises et les pouvoirs publics des autres pays. A ce titre, elles mritent une considration particulire dans la ngociation des contrats et des appels doffres. Pour mettre en vidence leur caractre innovant et prometteur auprs de partenaires internationaux, nous pourrions im