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Claire Wallaert

Immortel

LES EDITIONS SHARON KENA

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© Les Editions Sharon Kena. 2012.

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La vigilance est le chemin du royaume immortel. La négligence celui qui conduit à la mort.

Bouddha

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Je remercie ma famille et mes amis qui ont été présents pour m’aider lors de l’écriture de ce livre.

Merci à tous et en particulier à ma sœur et ma maman qui m’ont toujours poussée à concrétiser mes rêves, à mon mari pour sa présence à mes côtés ainsi qu’à ma belle maman et Kika qui m’ont aidée de toutes les manières

pour que mon projet se réalise.Je voudrais aussi remercier mon éditrice Cyrielle Walquan, pour sa

grande contribution.Un remerciement de taille est aussi pour toi Magali (corrections : Talents

de Seshat) pour le travail et le temps que tu y as mis.Un tout grand merci également à Fleurine Rétoré qui a fait un travail

magnifique pour les couvertures d’Immortel.Pour finir, et c’est le plus important, je remercie mes lecteurs qui font

vivre ma saga, car sans vous je n’y serais pas arrivée.

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Table des matières

Prologue p13 Chapitre 1 : Notre Rencontre p 15 Chapitre 2 : Découverte p 28 Chapitre 3 : Le Bois p 42 Chapitre 4 : Nell p 58 Chapitre 5 : La Famille p 73 Chapitre 6 : Compréhension p 94 Chapitre 7 : Sorcellerie p 112 Chapitre 8 : Voyage p 126 Chapitre 9 : Le secret p 143 Chapitre 10 : Blanche p 164 Chapitre 11 : Robby p 183 Chapitre 12 : Le Mariage p 202 Chapitre 13 : L’Adieu p 214 Chapitre 14 : Hayden p 221 Chapitre 15 : Négligence p 233 Chapitre 16 : L’enterrement p 245 Épilogue p 254

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PROLOGUE Je n’ai jamais su qu’elle était réellement mon existence, je me suis

toujours trouvée différente des autres ; mais pourquoi cette question me travaille-t-elle encore maintenant alors que je connais une partie de la vérité ? Je ne devrais pas me poser de telles questions. J’ai une vie que beaucoup de personnes envieraient et malgré tout je reste dans un doute profond !

J’ai toujours été attirée vers un surnaturel que je n’explique pas, un surnaturel qui rejoint sorcellerie, magie, vampires, mythes ; mais pourquoi ? Certains dons qui se montrent maintenant à moi m’ouvrent de plus en plus l’esprit et parfois me font peur. Je ne sais pas où tout cela me mènera, mais je suis certaine d’une chose : enfin je me découvre et perçois l’existence, le monde dans lequel je vis… dans lequel nous vivons. La réalité n’est pas facile à accepter, mais elle est réelle !

Je n’ai jamais su comment tout cela allait tourner, mais maintenant je sais au moins une chose : mon âme et mon destin leur seront à jamais consacrés.

Mon histoire commence un vendredi trois juin…

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Chapitre 1: Notre rencontre Mon réveil sonne... déjà, ma fille pleure, car elle l’entend aussi ; mon

fiancé est parti au travail et je ne veux pas me lever, je suis bien dans mon lit. Dehors il fait quelque chose comme vingt degrés Celsius – ce qui est bien rare chez nous –, j'habite un petit pays qu'est la Belgique… dix millions d’habitants sur une surface fort petite.

Après cinq minutes durant lesquelles mon réveil me harcèle et ma fille rouspète, je décide quand même de sauter hors du lit.

Ma fille a presque dix-huit mois, c’est une petite blonde aux yeux bleus, tout le portrait de son papa et tout à fait mon opposé, je suis brune avec les yeux bruns. Elle se nomme Arwenn, petite coquine qui manipule tout le monde avec de beaux sourires.

Je commence une journée tout à fait habituelle. On se prépare, elle déjeune, moi pas – le petit déjeuner très peu pour moi ! Et nous voilà prêtes à partir.

La journée, je dépose ma fille chez mes parents – je n'aime pas trop les crèches –, ensuite je pars travailler. Je suis aide-soignante à domicile, c’est un métier qui n'est pas très facile à exercer sans voiture.

Quant à mon fiancé, Dimitri, il travaille beaucoup ; il a ouvert il y a peu une société de déménagement qui lui prend beaucoup de temps. C’est un homme gentil, attentionné, et que j’aime par-dessus tout ; il est le père de mon enfant et nous rend heureuses.

Ma journée de travail commence aux alentours de neuf heures, ce jour-là j’ai comme une impression bizarre de déjà-vu, mais le problème c’est que je ne me souviens plus du tout de la fin de ce jour ; ce qui me fait rire et me met mal à l’aise… Je sens que quelque chose d’étrange va m’arriver ; mais quoi, et où ? Je suis persuadée d’avoir déjà vécu cette journée.

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Comment, me demanderez-vous ? Sûrement dans un rêve, les rêves prémonitoires, ça m’arrive de temps en temps, je m’en souviens, car des passages de ce jour me parlent plus que d’autres.

Les heures passent sans trop d’embûches, cool et simples à la fois, les

patients chez qui je vais sont des personnes âgées aimables qui ont besoin d’aide au quotidien.

Vers midi, je vais retrouver ma fille, et l’après-midi, je me rends au parc avec elle et ma folle – et complètement déjantée – meilleure amie, Aline. J’ai une terrible envie de sortir le soir même et d’aller manger chez un de nos amis qui tient un restaurant, mais je n’ose exprimer ma pensée, quand Aline me parle :

– Dis-moi, Nell, tu n’aurais pas envie d’aller manger chez John ce soir, il paraît qu’il y a des gars pas mal là-bas.

Aline est une femme toute mince, bien foutue, mais qui complexe et se trouve trop grosse avec ses cinquante kilos toute mouillée. La couleur de ses yeux et de ses cheveux est identique aux miens. Elle est célibataire en ce moment, mais compte bien y remédier dès qu’elle trouvera quelqu’un avec des intérêts communs aux siens. Mentalement, nous nous ressemblons beaucoup toutes les deux, nous aimons la vie, et comme moi, elle aime tout ce qui n’est pas normal. Elle me dit tout le temps que je lis dans ses pensées et elle n’a peut-être pas tort ! C’est une personne très importante dans ma vie, je la considère comme ma deuxième grande sœur. Nous avons un an d’écart, j’ai vingt-six ans, elle, vingt-sept.

– Je téléphone à Dimitri et on en discute, pour moi pas de problème, lui réponds-je.

Je pense au fond de moi qu’elle aussi lit dans mes pensées, mais elle ne l’admet pas et je fais avec.

– OK, quand tu l’as au téléphone passe-lui le bonjour de ma part et dis-lui que c’est moi qui veux sortir… cela passera peut-être mieux après sa journée de travail

Je l’ai donc appelé et effectivement il accepte directement et sans condition :

– Coucou, mon ange. Dis, Aline voudrait aller manger dehors ce soir !

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Ça te tente… ? OK, je téléphone à la baby-sitter alors… OK, à tantôt, je t’aime. Ça ne lui pose pas de problème, il viendra nous chercher vers dix-neuf heures trente et je téléphonerai tout à l’heure pour que l’on vienne garder Arwenn, ce sera plus facile, dis-je à Aline après avoir raccroché.

L’après-midi passe assez vite, Arwenn et Aline font les folles au parc et

moi je les regarde. De temps en temps, ma fille vient me voir en me disant :

– Manman câlin, Manman balle.Elle ne parle pas encore très bien, mais par contre elle se fait

parfaitement comprendre. Nous rentrons à la maison vers dix-huit heures trente, la baby-sitter

arrive une demi-heure plus tard et Dimitri rentre comme prévu à dix-neuf heures trente.

La baby-sitter, Jamie, est une jeune fille qui fait des études de puéricultrice, elle est en dernière année et a dix-neuf ans.

– Jamie, nous partons. Arwenn est au lit, elle a déjà mangé et tout va bien. Si jamais tu as un souci, appelle-nous ! Passe une bonne soirée, à tout à l’heure.

Comme prévu nous allons au restaurant ; John l’a ouvert il n’y a pas très longtemps, il l’a appelé « la famille d’ailleurs ». Une partie de son restaurant fait bar et l’autre night-club. John est avant tout un ami de Dimitri, ils ont travaillé ensemble à une époque.

Arrivés sur place, nous nous installons et au bout d’un instant Aline me dit :

– Tu as vu ce gars au bar? Il te mate depuis que nous sommes arrivés. Tu ne trouves pas qu’il est étrange ? Le pire c’est qu’il s’est rendu compte que je l’ai vu, mais il ne bouge pas, il reste là à te regarder.

– Écoute, s’il continue je vais aller le trouver, ce sera plus simple, tu ne penses pas ? Je n’aime pas qu’on me regarde comme ça, j’ai un bouton sur le nez ou quoi ?

– Mais non, mon cœur, me dit Dimitri, c’est le cousin éloigné de John ou quelque chose comme ça, tu ne te souviens pas ? Il nous avait prévenus qu’il voulait nous le présenter alors ne le mord pas directement, soit

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gentille, il n’a pas l’air bien méchant. Tiens d’ailleurs, regarde, John vient vers nous avec lui.

Ce jeune homme est beau et ténébreux, pas le genre d’homme que l’on croise à tous les feux. Mais pourquoi me regarde-t-il ainsi ?

Dimitri n’est pas quelqu’un de nature jalouse. En fait, il l’est, oui, mais pas en ce qui concerne les proches. Et proche, ce gars allait sûrement le devenir…

– Salut John, lancé-je, comment vas-tu ? Il marche bien ton restaurant apparemment.

– Oui, oui, surtout le week-end avec la boîte de nuit. Puis-je vous présenter mon cousin éloigné, il s’appelle Robby. Il y a peu de temps encore, il vivait en Australie, mais sa famille et lui sont venus s’installer par ici. Je vous demanderai d’ailleurs si je peux vous le confier pour lui faire connaître un peu le coin, il ne connaît rien ici et côté boulot, il lui faudra un peu d’aide… Moi, je n’ai pas trop le temps en ce moment avec le restaurant et le Night-club…

– Pas de souci, il sera entre de bonnes mains avec nous, réplique Dimitri.

– Euh, salut tout le monde ! Étant donné que John vous a déjà tout dit à mon sujet, il n’y a pas grand-chose à rajouter !

– Nous sommes heureux de te rencontrer, Robby, voici Aline, une amie, et Nell, ma femme.

Nous le saluons tous. Il est un peu mystérieux, mais n’a pas l’air méchant. La soirée continue sur des conversations relatives à l’Australie, mais aussi sur lui. Pourquoi un déménagement dans un si petit pays ? Qui sont ses parents ? Comment s’appelle sa famille ? …

Nous apprenons qu’il s’appelle Robby Thompson et qu’il a vingt-sept ans.

– Je vivais en Australie, mais je ne suis pas de là. Je suis né dans l’État de Washington, quant à mon frère et ma sœur, Andrew et Kathlyn, ils sont comme moi maintenant à la recherche d’un emploi. Il faudrait qu’un jour vous fassiez leur connaissance. Nous sommes tous trois diplômés du M.I.T.

Je suis persuadée de l’avoir déjà rencontré, mais où ? Surtout qu’il n’est

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pas d’ici… alors comment cela se fait-il ?Quand il me regarde, c’est effrayant, mais doux à la fois… une sensation

assez étrange. Aline le remarque aussi et me le fait bien vite remarquer par des coups en douce et des regards discrets dont nous seules avons le secret.

Travaillant de bonne heure le lendemain matin, à minuit je décide de rentrer.

– Bon, mes loulous, ce n’est pas que j’en ai marre, mais j’aimerais y aller. Désolée, Robby, donne ton numéro à Dimitri si tu veux ou demandes les contacts à John, mais on doit partir maintenant, car notre fille est avec la baby-sitter et celle-ci a cours demain… donc on y va !

Sur cette phrase, Robby a une réaction étrange :– Ah oui, votre petite Arwenn…Pourquoi n’y a-t-il que moi qui réagisse au fait qu’il parle de notre fille

comme s’il la connaissait ? Je ne pense pourtant pas avoir évoqué son nom, ni le fait qu’on ait un enfant et encore moins que ce soit une fille… Je pense d’ailleurs qu’il a remarqué ma réaction.

– Oh, désolé, John m’en a parlé, il m’a dit qu’elle était mignonne et qu’elle ressemblait énormément à sa maman.

Et maintenant il a une réaction de lèche-cul, même son regard a changé, ses traits aussi, et je me pose de plus en plus de questions. Il faudra que j’y repense plus tard…

– Hum… désolée si j’ai eu une réaction bizarre, mais je ne pensais pas que tu avais déjà parlé de nous avec ton cousin John. Bon, ben, tu la rencontreras bien un jour. À bientôt peut-être… Bonne soirée.

Nous l’avons salué tous les trois et sommes partis. L’au revoir a été étrange, le fait qu’il sache déjà des choses sur nous m’intriguait. Est-ce qu’en nous voyant il a posé des questions à notre sujet ou est-ce John qui, de sa propre initiative, a parlé de nous ? Je ne sais pas et il est trop tard pour que je me pose encore des questions ce soir.

– Bonsoir, Jamie ! Est-ce que tout s’est bien passé ?– Oui, elle ne s’est pas réveillée, par contre quelqu’un a téléphoné,

mais n’a pas voulu se présenter, il a dit qu’il rappellerait demain.– OK, bonne soirée alors et bonne journée demain.

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Cinq minutes plus tard, je me mets au lit avec Dimitri.– Dis, mon ange, ils iraient bien ensemble ? Tu ne trouves pas ?Mon homme a toujours des idées plein la tête. S’il veut déjà les mettre

ensemble, c’est qu’il l’aime bien et pourtant on le connaît à peine.– Qui ? Robby et Aline ? Non, il n’est pas son type. Et toi, tu veux déjà

les caser alors qu’on ne sait rien de lui, c’est peut-être le cousin de John, mais nous ne le connaissons pas, attends de voir ce qu’il vaut.

– Toi, tu ne l’aimes pas ! Pourquoi ? Il a dit ou fait quelque chose de déplacé ?

– Non, c’est juste que je veux apprendre à le connaître, je ne sais pas trop qui il est et je protège mon amie avant tout. Sur ce, bonne nuit, mon ange, fait de beaux rêves.

– Toi aussi, ma belle, à demain, et ne te tracasse pas trop. Je t’aime.Comment dire à mon futur mari que je me méfie de Robby, car j’ai le

pressentiment qu’il n’est pas ce qu’il dit être, je pense le connaître, mais je ne sais pas d’où. Son regard m’intrigue, je n’arrive pas à le cerner, la conversation de ce soir, ainsi que ses réactions sont étranges et je ne sais pas comment réagir.

Impossible de m’endormir ; il est dans ma tête et je me questionne tant, que je suis éveillée.

Est-ce que je me lève ou pas ? Est-ce que je vais voir la petite si elle dort bien ?

Je suis assise sur mon lit, me demandant si le fait de penser à Robby comme ça est raisonnable. Au moment où je me lève, Dimitri se réveille pour me demander où je vais, mais je le rassure et il se rendort.

Je me promène dans l’appartement, essayant péniblement de me fatiguer, de me vider la tête, et finalement je décide de me recoucher – c’est encore la meilleure chose que j’ai à faire – pour essayer de dormir. Après un temps qui me paraît une éternité, je m’endors enfin.

Le lendemain matin, j’ai tellement mal dormi que j’ai une tête de

déterrée, je me trompe même dans le petit déjeuner, servant à Arwenn son

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