Cj mag pourim final

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‘‘ Votre magazine pour la Communauté d’Aix-les-Bains est une très bonne initiative.

חזקו ואמצו ברכה והצלחה“

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Sommaire Réflexion | Réflexions sur Pourim

éducation | Apprendre et enseigner la joie

PSYcoloGie | La dyslexie

HoMMaGe | Notre cher Maitre, Rav ERRERA zatzal

HuMouR | Les méchoulahim

HiStoiRe | Sauvé par la Ahavat Israël

Recette | Recette de Oznei Haman

le coin deS enfantS Jeux,blagues,devinettes,découpage,histoire, tutoriel déguisements...

Création et initiatives: Yonathan et Myriam Rosilio

Rédacteurs:Rav Réouven ArouchRav Ylan Rhoum Mme E.B Mr Yossef Fitoussi Mme Halimi Simha Mme Cohen Simha Rédactrice Junior: Hadassa Ora Fitoussi

Graphisme:[email protected] Contact et renseignement:Tel : 06 95 97 31 80

C’est avec beaucoup d’enthousiasme et de joie que nous vous proposons la seconde édition du CJ-MAG sur le thème de Pourim. Le concept du mag étant que toute personne de notre communauté qui le sou-haite, puisse participer et partager son savoir, son talent, et son expérience ; L’objectif premier du magazine a donc été atteint. En effet, c’est l’investissement, le dévouement et la spontanéité de tous les participants réunis, qui ont permis la compilation de ce magazine. Vous y trouverez différentes rubriques destinées aux adultes et aux enfants, pour le plaisir de toute la famille. Cette présente parution est dédiée à la mémoire de notre cher Maître, Rav Chemouel ERRERA zatzal. Vous y trouverez le compte rendu des Hespedim, généreusement proposé par le Rav C. Sellem, que nous remercions. Malgré la richesse et les nuances de la langue française, les mots limitent la dimension de cette immense personnalité, authentique serviteur d’Hachem qui a su tellement nous influencer, tant par ses paroles que par son comportement. Que son mérite nous protège. Enfin,nous remercions Rav Itzhak Weill Chlita qui a consacré son précieux temps à la correction et la validation de ce magazine. Qu’Hachem lui accorde une bonne santé et une longue vie. BONNE LECTURE!

LéiLouy Nichmat chemouel ben David Zatzal

Nissim ben chalom Zal

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Par Rav Réouven Arouch Chlita

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95 Avenue du petit port- BP- 418- 73104 Aix-les-Bains cedex-FRANCE. Tel: 04 79 61 05 15 - Fax: 04 79 61 02 53 - Email: [email protected]

Site Internet: www.aludis.com

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Par Rav Y. Rhoum

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Rav ERRERA zatsal n’est plus, mais le Héder, l’école Juive d’Aix les Bains,

dirigée par son épouse continue.Nous avons la possibilité de participer à la perpétuation de cette œuvre.

Témoignons notre reconnaissance en apportant notre contribution.

Association Hinou’h Harédi,51, avenue de Tresserve 73100 – Aix les Bains.

Par Mme B.E

POURIM ET LA CONFIANCE DANS LES SAGES

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Apprendre et enseigner la joie

Par Mr Fitoussi Yossef

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Dyslexie : quanD la fangue lourche…

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Les Méchoulahim!

Pour retirer une tache de bougie sur du coton :Chauffez la tache au fer chaud après avoir déposé, au préalable un essuie-tout des-sus. La cire va fondre et se loger dans le papier. Nettoyer la semelle du fer à repasserSi la semelle de votre fer à repasser a noirci, nettoyez-la avec du bicarbonate de sodium !Pour bien entretenir la semelle de votre fer à repasser, munissez-vous de votre bicarbonate de soude et d’un chiffon. Sur votre chif-fon préalablement humidifié, saupoudrez de Bicarbonate. Frottez doucement la semelle tiède avec cette pâte de bicarbonate puis essuyez-la avec l’autre côté du chiffon simplement humidifié. Le bicarbonate, abrasif doux par excellence enlèvera les saletés sans abîmer votre fer.

Par Mme Halimi Simha

Il y’a encore quelques années de cela, j’étais encore une jeune Maman, car maintenant je fais partie du club du 3ieme âge, puisque je suis , Barouh Hachem, plusieurs fois grand-mère.Mon mari, Avreh, étudiait donc aussi le soir et comme une ‘’Eshet Hail’’ (hum ! hum !), je l’attendais dans une maison propre et rangée, des enfants déjà couchés, un repas qui mijotait, ou plutôt un litre d’huile qui frémissait, le plat favori des tunisiens ! Car si vous connaissez un peu le style des mets tunisiens comme la ‘’Bkeila’’, ou autre, d’abord on met l’huile dans la casserole et après on réfléchit à ce que l’on va cuisiner.Ce soir-là, on frappe à la porte. C’est alors que commence chez moi une Rash’a (la peur, l’angoisse pour les novices) car chez nous le stress monte aussi vite que votre mayonnaise !On imagine déjà le scénario catastrophe des brigands cagoulés, qui en un clin d’œil vous dévalise la maison, et repartent avec le contenu de votre maison, non sans vous avoir remercié de les avoir laissés ‘’travailler’’.

Je regarde par ‘‘l’œil de bœuf’’ et je vois deux Mechoulahim. L’un était d’une telle largeur que je me suis posée la question s’ il allait pouvoir passer par la porte. Tandis que son acolyte ressemblait plus à une asperge…J’ouvre donc la porte, et bien sûr j’entends le

traditionnel :’’Tsedaka, Tsedaka’’ et avec le grand cœur d’une Bat Israël, je leur tends une pièce de monnaie.Au moment de partir, nos deux amis se trompent de porte et se retrouvent dans un dressing où sont rangés les déguisements de pourim. Vu la petitesse de la pièce, ils se bousculent et font

tomber sur leur tête , l’un, un grand chapeau de clown, et l’autre, une perruque rousse bouclée! En essayant de sortir, ils s’emmêlent les pieds dans des serpentins, glissent sur une trompette, qui fait un vacarme terrible. Effrayés, mes enfants accourent pour connaître la source de ce tumulte, et devant ce spectacle ahurissant, leur souhaitent un Joyeux pourim!!

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La nouvelle est tombée, notre cher Rav ERRERA zatsal n’est plus.L’émotion est grande. Cette image extraordinaire d’un Tsadik d’un autre monde a quitté ce monde. Il était parmi nous, mais vivait d’une manière tellement vraie la Torah, qu’on se demande s’il était vraiment avec nous. Son ex-emple, sa simplicité, sa voix, son visage rayonnant…tout cela et encore beaucoup plus s’est ef-facé. Où trouverons-nous son pareil ? Nous savons que chaque être est unique, chaque Tsadik l’est encore plus. Mais lui représentait quelque chose qu’on a du mal à définir ou à décrire : c’était Rav ERRERA zat-sal.Quelle naïveté, quelle pureté, quel langage sim-ple presque puéril mais tellement touchant. La sin-cérité, la remise en question, la gentillesse, le sourire, le sérieux mais aussi la douceur. La rigueur quand il le faut avec soi-même et l’indulgence vis-à-vis d’autrui.Autant de sujets que tout le monde connaît mais sur lesquels tout le monde peine, trébuche…tout le monde pouvait trouver référence chez Rav ERRERA zatsal.Il n’est pas nécessaire de s’étendre. Il ne nous reste plus qu’à nous mettre au travail ou à redou-bler d’efforts pour perpétuer le message du Rav zatsal. Nous qui l’avons connu et écouté, avons un grand privilège. Nous avons donc une grande responsabilité. Nous allons essayer d’honorer sa

mémoire en étant fidèle à ses enseignements. Nous allons essayer de l’imiter : vivre véritable-ment cette belleTorah. Alors ensuite nous essayerons aussi com-me lui de la transmettre. Comme lui sans préten-

tion aucune mais avec le sens du devoir.Jusqu’à ses derniers jours Rav ERRERA

zatsal a enseigné. Il a été un splen-dide porte -parole de la Torah.

Que son exemple nous guide et nous inspire pour être de modestes porte-parole de ses enseignements.Nous souhaitons beaucoup

de courage à son épouse, ses enfants, ses talmidim et tous ceux qui pleurent sa disparition.

Rav itS’Hak

WeilRocH YécHiva

Aujourd’hui nous sommes Roch Hodech Tévet, nous ne

faisons pas de Hésped, sauf pour un ‘Haham en sa présence. Rav ER-

RERA zatsal depuis plus de 50 ans n’a cherché qu’à faire zikouïe harabim, à rap-

procher nos frères du Créateur, et à rapprocher les Bné Israël les uns des autres.Combien a-t-il couru pour faire chalom entre les gens et entre eux et Hachem.Des heures et des heures ne suffiraient pas pour relater les qualités de ce Tsadik, le travail im-mense qu’il a dispensé.

Dès qu’il s’est marié, il a cherché un endroit de

Compte rendu des hespedim de rav errera zatzal prononCés à la YéChiva d’aix les Bains

mardi 23 déCemBre 2014 – 1er tévet 5775

Par Rav Chalo-m Sellem

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kédoucha –sainteté pour construire sa famille. Peu après son mariage il est venu s’installer à la Yéchiva. C’est le Rav CHAJKIN Zatsal qui s’occupera d’acheter une baraque à l’intention du couple ERRERA. En-suite, aidé des élèves de la Yéchiva, ils creuseront les fondations. Quand cette baraque prit feu, le Rav ERRERA ne pouvait plus habiter à la Yéchiva. Il en fut très peiné : déjà à l’époque, il considérait qu’il fallait tout faire pour protéger les enfants de mauvaises influences.Voyant ses enfants grandir, il décida avec son épouse de fonder une Ecole : le Héder, pour que les enfants puissent étudier dans la Kédoucha.Encore récemment malgré sa grande fatigue, il se déplaçait pour récolter les fonds nécessaires pour cette Ecole. Ceci pour soutenir l’action éducative de son épouse depuis plus de 50 ans. Partout où il se rendait il saisissait le cœur de tous ceux qui l’écoutaient. Car ce moussar – cette morale qu’il transmettait était sincère et vécue.Un simple juif qui doit propager la Torah. Un véri-table délégué d’Hachem qui doit montrer le bon chemin sans jamais chercher aucun honneur.Il a quitté une situation professionnelle très élevée pour se retrouver comme un simple élève. Il allait vers les plus jeunes leur demandant : « veux-tu m’expliquer, peux-tu répéter avec moi…». Il prenait des notes afin de pouvoir enseigner à son tour. Com-bien d’élèves a-t-il formé dans la Torah et la crainte de D. ! Il prêchait le chalom dans les couples, dans les communautés. Lui-même n’a jamais eu d’histoire avec qui que ce soit. Il pardonnait toujours, à l’image de l’enseignement de nos Sages : « quiconque par-donne, verra toutes ses fautes pardonnées ».Nous sommes sûrs que Rav Chmouel n’aura pas besoin d’un pardon devant Hachem.Son amour de la Torah se transmettait aux élèves. Il portait l’honneur de la Torah, il a vécu une vie de Kidouch Hachem – sanctification du nom divin. Tout cela avec un dévouement exemplaire.Quand il a senti qu’il ne pouvait plus avancer, il n’a pas hésité à « s’exiler» un certain temps dans un au-tre endroit de Torah : Hégenheim.Quelle messirout néfech – don de soi. Pas seule-ment faire ce que l’on peut, mais aller au-delà de ses possibilités. Lorsqu’un Tsadik nous quitte, il va nous manquer. On ne peut s’imaginer la valeur des mérites de Rav Chémouel. Et ses mérites vont aussi nous manquer.Chacun d’entre nous doit s’efforcer de glaner de ses bonnes midot, de son amour de la Torah et des au-tres. Son dévouement pour l’éducation des enfants. Qu’Hachem donne toute l’énergie à son épouse pour continuer l’œuvre merveilleuse réalisée.

Rav cHéMouel BReiSacHeR SéMinaiRe toMeR déBoRa

Parmi les nombreuses qualités de Rav ERRERA zat-sal, on relèvera particulièrement sa droiture.Il a étudié avec dévouement et a beaucoup tra-vaillé sa personnalité : tikoun hamidot –améliora-tion des qualités humaines. Il était en quelque sorte lui-même un séfer de moussar (livre de morale) vivant. Il est venu vivre à la Yéchiva à côté du Rav CHAJKIN zatsal. Il a participé à la construction de la Kéhila d’Aix, l’École, les centaines de talmidim qu’il a formés.Il a étudié avec des efforts prodigieux. Il allait jusqu’au bout de ses possibilités. Il a enseigné à la Yéchiva, au Sémina ire.Il recevait les élèves, les jeunes filles pour leur parl-er, les conseiller.Il avait une mida extraordinaire de émet –vérité. Il parlait avec une sincérité totale et avait ainsi une in-fluence exceptionnelle sur son auditoire.Il allait jusqu’au bout des choses.Pendant la guerre il a fait preuve d’un dévouement et d’une bravoure exceptionnels.Dans la vie active au sein de son entreprise ou dans son évolution remarquable dans la Torah, il a toujo-urs agi avec un engagement total dans tous les do-maines.Que son exemple nous guide et nous inspire.

Rav Y d fRankfoRteRIGoud HaRédI – PaRIS

J’ai lu quelque part que le Yartseit de Avraham Avi-nou était Roch Hodech Tévet. C’est un Avraham de notre génération qui nous a quittés aujourd’hui. Av-raham s’est affirmé contre tous, par sa émouna et son héssed.On reconnaitra le héssed et émet de Rav ERRERA zatsal. Tout le monde veut faire héssed chel émet. Il ne faut pas oublier héssed véemet. Le talmud dans Sanhédrin nous enseigne : « Que doit faire l’homme pour se sauver des souffrances du Machiah ? qu’il s’adonne à la Torah et à la vérité ! »La Torah doit être émet, pleine de vérité.Sa Torah doit être héssed, pleine de bonté.

Un autre passage dans ce même traité nous ajoute que son étude est bénéfique. Il fait héssed par le biais de la Torah. Il aide, il est bon, il améliore les

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autres par sa Torah. Il donne envie par l’exemple. C’est cela Avraham avinou. C’est le Yartseit d’ Avra-ham avinou.Notre Rav zatsal, les maîtres qu’il a connus courent à sa rencontre. Ils vont célébrer une hiloula contre les nations qui veulent prendre Yérouchalaïm. Com-me on le retrouve dans le prophète Daniel. Cette di-mension de héssed et émet nous sauvera du mal et des idées barbares. Comme si tous les progrès sont oubliés, dans ce monde où l’on tue le émet pour le héssed. Mais Rav ERRERA zatsal c’était héssed et émet.

J’ai eu le privilège de le connaître avec Rav ITS’HAK, Rav BREISACHER. Le zaken – l’ancien, le ari chébaha-boura – le lion du groupe n’est plus là. Lui qui vivait dans une famille aisée mais où les racines étaient saines. Le confort, l’aisance mais aussi le sens de la responsabilité dans l’entreprise familiale à Troyes. Le courage pendant la guerre d’affronter les pires difficultés et de penser aux autres. Le fruit d’une éd-ucation spéciale : envoyer discrètement des échant-illons depuis l’usine pour que des centaines de per-sonnes juives et non juives puissent en bénéficier.Il va trouver la compagne idéale pour aller de l’avant dans ce grand projet. Sa belle-famille descendant du Baal Chem Tov : Torah et Hessed. Voilà le couple installé à Paris qui ouvre son foyer à ceux qui sont en quête de vérité.

Mais il fallait encore faire plus. J’étais jeune élève de la Yéchiva d’Aix les Bains quand j’ai vu un camion arriver pour meubler la baraque.Des beaux quartiers de Paris on passe à un envi-ronnement très rustique. Des meubles entassés avec des balais qui dépassent du chargement. J’ai étudié avec quelqu’un de sérieux et nous avons es-sayé de comprendre l’enseignement en nous dé-passant. Aujourd’hui je veux le remercier et aussi lui demander pardon de ne pas avoir été toujours à la hauteur. Au nom des miens, je dois le remercier car notre Ecole a grandi autour du couple Bloedé. Comme ce qui a été construit ici à Aix les Bains par le couple ERRERA.Nous revoyons votre sourire et votre contact : dé-vach le miel – Chémouel ben David zatsal.Votre couple a transmis à ses enfants, aux élèves, aux amis… des milliers de talmidim, c’est votre for-tune. Vous étiez un talmid de Avraham avinou : « le bon œil, l’esprit humble et l’âme modeste…». A la recherche de l’excellence, ne se contentant pas d’un simple progrès. Il a atteint cet été les 100 ans, un siècle d’histoire. Avec cette volonté il est resté jeune. Comme Avraham avinou, il n’a pas d’âge.

« …toute ma vie j’ai grandi parmi les sages, et je n’ai rien trouvé de mieux pour le corps que le silence » (maximes des pères). Il n’a pas cessé de grandir, ajouter et continuer à progresser. Combien le si-lence était bien chez lui. Les disputes, les discordes…font rentrer l’ennemi au Beth Hamidrach.

Le Noda Biyouda explique que celui qui parle au Beth Hamidrach (au lieu de prier ou d’étudier) est l’ami des Yévanim, ceux qui ont voulu assimiler no-tre peuple à Hanouka.Dans cette période de la pétira de Rav ERRERA zat-sal sachons respecter le Beth Hamidrach. Soyons à la hauteur de celui qui fut à l’image de Avraham « vieux venant avec ses jours ».Ce 7ème jour de Hanouka qui nous fait penser au chir hayihoud mettant à l’honneur la sainteté du chabbat.

GRand RaBBin RicHaRd WeRtenScHlaG Nous voilà réunis devant cet homme exceptionnel. Mes parents dans les années 50 se plaisaient à se rendre à Aix les Bains et rencontrer les Rabbanim de la Yéchiva, parmi eux le Rav Chémouel ERRERA zatsal. Combien ont été marqués par son discours pénétrant car il se faisait la leçon à lui-même.Il faisait preuve d’un courage exceptIonnel, c’était un combattant intrépide. Il a su quitter l’aisance, la facilité pour rejoindre la Yéchiva d’Aix, pour trouver les vraies valeurs.Il n’a jamais cherché les honneurs. Il fallait être ca-pable d’aimer Hachem, sans intérêt ou Intéresse-ment. Il a propagé le chalom la paix aux éloignés et aux proches.Il excellait pour s’adresser à tous même aux jeunes. Il respirait la vitalité et la combativité.Fier de son passé et de son avenir : ses enfants et ses élèves. Nous revient cette image don-née par nos Maîtres : « un lac glacé en hiver sur lequel on peut marcher sans aucun danger. Evi-demment à la fonte des neiges, il en va autre-ment. Celui qui se hasarderait sur un semblant de parterre glacé risque fort de périr dans les eaux. Ainsi est l’image de tous les pharaons qui peuvent nous habiter. A l’exemple de l’être humain qui croit tout s’accaparer.Rav ERRERA zatsal a su s’attacher aux valeurs fon-damentales. Il a pourtant connu les richesses mais a trouvé la vraie richesse. Dans cette période de Hanouka où la lutte contre l’assimilation à la civili-sation ambiante nous guette toujours. Dans cette

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lutte d’Israël pour préserver son identité, il y avait un homme doté de cette sagesse.Nous voilà orphelins mais gardons cet honneur d’être entré dans sa famille.Qu’Hachem apporte la consolation à son épouse et à sa famille.Que la belle œuvre du Héder se poursuive et s’amplifie.

Rav YéHia teBouldaYan de lYon

La Guémara dans Sanhédrin (88, b) nous enseigne « Quel est celui qui mérite le monde futur : humble, il s’incline et rentre, il s’incline et sort, il étudie la Torah en permanence, et ne se considère comme rien…» combien ceci s’appliquait à notre Rav. Jamais il ne s’est mis en avant. Sage par excellence mais toujours en retrait.

Dans la chira (cantique de la mer rouge) nous disons : « et avec le souffle de D. les eaux se sont dressées …» Cependant le Targoum donne une autre traduc-tion au mot « néérmou » qu’il interprète par « les eaux sont devenues intelligentes ».Comment définit-on la sagesse, l’intelligence : les sciences, la physique, la médecine… Le Gaon de Vilna nous dévoile : ce n’est pas cela la ‘hohma . La sagesse c’est la capacité de vivre en adéquation avec Hachem. Combien Rav ERRERA était plein de cette sagesse d’avoir compris cela.Tout ceci avec une incroyable simplicité. Moi-même j’étais élève à la Yéchiva, il était venu me demander l’explication d’un passage du Talmud. Quelle humil-ité ! Le Rav Itsélé de Poniovitch relève une contra-diction entre deux versets successifs des psaumes :- d’un côté il est dit: « les sacrifices offerts à D. (sont représentés par) l’esprit brisé (de l’homme) ».- d’un autre côté il est affirmé : « le cœur brisé et éprouvé Hachem ne le méprise pas ».Autrement dit d’abord on fait la louange de l’esprit brisé et ensuite on supplie D. de ne pas dénigrer ce-tte attitude.A quoi il réponde, en fait il existe deux sortes « d’esprit brisé ».1) Une personne est assaillie de souffrances, le poids des épreuves l’accable, elle a forcément le cœur brisé.2) Une personne présente un profil très discret et effacé. Non parce qu’elle porte un fardeau de souf-frances, mais parce qu’elle a compris le vide du monde matériel.Rav ERRERA zatsal avait parfaitement compris le

sens de la vie. Il a voué toute son existence comme un korban – une offrande au Créateur.Il suffisait de le voir, de l’écouter et tout était clair: quel est le but de l’homme, les vraies valeurs aux-quelles il faut s’attacher. Avec cette tendresse qu’il manifestait il a apporté la béraha à toute la kéhila de France.

Rav TSvI CHaJKINQuand Rav ERRRERA zatsal est parti j’ai pensé au verset: « et il est mort là-bas Moché, le serviteur de D. » C’est un serviteur d’Hachem qui nous a quittés. Depuis ma petite enfance j’ai cette image d’un Eved Hachem, un vrai Tsadik.

Comment servir Hache ? Regardons dans Pirké Avot (maximes des pères).« Qui est ‘haham – sage ? celui qui apprend de tout homme ». Plus on est talmid, plus on est ‘haham. Il y a des années, on étudiait en haut où se trouvaient deux chambres mansardées. Cela nous rappelle le chant récité à Chavouot : « Hachem a baissé le ciel et a dit à Moché : monte ! ».Dans ces petites chambres logeaient Roger CAHEN zatsal (Rav Guershon) et Rav ERRERA zatsal.Même très fatigué, Rav ERRERA écrivait la Guéma-ra et le lendemain c’était clair. Il servait Hachem et était proche de Lui. «Qui est fort ? Celui qui maitrise son penchant».C’est le travail du tikoun hamidot – l’amélioration des qualités humaines. Combien Rav ERRERA zatsal a travaillé ses midot. C’est grâce à ce travail perma-nent sur lui-même qu’il a pu avoir tant d’influence sur les autres.« Qui est riche ? Celui qui se contente de sa part ».Le midrach raconte que Rabbi Yohanan était en chemin accompagné de ses élèves. Et le Maître de relater combien de belles possessions il avait cédées (vigne, terrain etc…) pour s’adonner à l’étude la To-rah. Les élèves, devant un tel dépouillement, se sont mis à pleurer et à interpeller leur Maître :« Rabbi que vous restera-t-il pour votre vieillesse ? ». Le Rabbi de leur répondre : « j’ai vendu quelque chose qui a été créé en 6 jours (toute la création) contre quelque chose qui a été remis en 40 jours (la Torah) ! ».Rav ERRERA a su faire lui aussi la bonne opération, quand il a tout laissé pour se mettre entièrement dans la Torah.Quand il faisait agbaha – lever la Torah, il hissait le Séfer avec 6 colonnes ouvertes.

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Toute sa vie il a porté la Torah, et comment il en parlait ! A la Yéchiva il enseignait le soir le moussar. Il y avait la table de Rav ELYOVICS zatsal et celle de Rav ERRERA zatsal. « Quel est l’homme qui aime la vie, celui qui garde sa langue de dire du mal… ».Et Il a eu une longue et bonne vie.L’estime réciproque entre notre famille et la famille ERRERA était remarquable.Rav ERRERA zatsal était pour nous un repère. Vous rendez-vous compte, nous sommes les derniers à avoir connu Rav ERRERA zatsal, l’exemple même d’un Eved Hachem. ( parole adressée à toute l’assistance et en particulier aux élèves).Comme l’explique le Malbim, les tsadikim arrivent « entiers » aux Olam Haba - monde futur. Ils accèdent à l’endroit qu’ils se sont préparés. Hachem nous a posé comme un tapis dans ce monde pour accéder au Olam Haba. Il faut que nous touchions ce tapis.Rav ERRERA zatsal a su profiter de cette opportu-nité donnée à chacun de saisir la véritable vie pour parvenir au monde futur.Qu’Hachem donne la force à Mme ERRERA et à toute la famille de continuer dans la belle voie de Rav ERRERA zatsal.

Rav MeïR eRReRa Un siècle, on peut dire qu’on a profité pendant plus d’un demi-siècle.Tout le monde sait qu’il était anav – humble.Il tenait à remercier tous ceux qui l’ont aidé.Combien il s’appuyait sur Rav Its’hak. Combien il était reconnaissant pour le minian organisé à son domicile et vis-à-vis de toutes les personnes prêtes sans cesse à apporter leur soutien : le docteur Kha-lfon, Rav Michaël Ouaknin et combien d’autres. Sans oublier les élèves et tous les auditeurs de ses chiourim.De son côté, il a toujours donné toute son énergie pour avodat Hachem. Même quand il n’avait plus de forces, il s’efforçait… encore un chiour, encore une téfila.Sa modestie ne le freinait pas pour donner et trans-mettre, car il savait que c’était pour rapprocher nos frères. Quel courage ! Il pouvait se lever à 5H00 du matin pour voyager à Lyon, en France…diffuser, en-seigner et récolter des fonds pour le Héder.Combien s’est-il soucié de notre éducation ! Chaque soir il répétait avec nous la Guémara apprise à l’Ecole. A une époque, il a aspiré à avancer plus dans la To-rah. Après avoir pris conseil auprès de son épouse, il est parti étudier à la Yéchiva de Hégenheim. « Pur tu seras avec Hachem ton D. » combien était-

il « tamim». Il ne connaissait pas tous ces calculs et combines dans lesquels beaucoup se laissent en-traîner.Il avait une soumission totale aux décisions des Rabbanim. Il nous disait souvent : le Rav a dit, on ne discute pas…combien il a questionné Rav Its’hak, Rav Frankforter et s’est appuyé sur leurs décisions. Chaque chiour il terminait : il faut être attaché à Hachem.Ce matin, il nous a quittés en douceur, comme les grands tsadikim. Celui qui vit dans ce monde-ci avec les valeurs du monde futur, ne quitte rien finale-ment.Pour la Téfila, combien nous a-t-il réveillés ! Il fallait arriver avant l’heure. Ou trouvait-il cette force ? De même pour le limoud Hatorah, il nous répétait sans cesse : il faut lernen.Combien lui-même consacrait il des heures à la préparation de ses chiourim !Nous avions des pressentiments, mais pourquoi à Hanouka ? Car lui aussi a été une lumière qui nous a éclairé.

Il était toujours en train de prier, donner des béra-hot, faire des Téhilim pour les autres, pour les ma-lades…

Nous lui demandons de continuer à veiller sur nous et nous lui demandons mé’hila-pardon de ne pas avoir été à la hauteur de ce qu’il attendait de nous.

Rav MicHaël ouakninJe ne voulais pas parler, mais je ne peux pas m’en

empêcher. Rav ERRERA zatsal n’est plus! Qui va prier pour nous, qui va faire des Téfilot ?

Qui va nous donner l’exemple jour après jour ? Chaque bahour ou avre’h qui a vu les efforts de Rav ERRERA pour la Téfila, ne peut plus arriver en retard !

On a pu installer un monte personne dans son loge-ment, mais quel messirout néfech – don de soi pour accomplir les mitsvots, même quand c’était très dif-ficile.

Qui va nous montrer cet exemple : pour se lever il jetait ses couvertures et sautait de son lit ! Qui va nous rappeler les enseignements de Rav CHAJKIN zatsal !

« Faire plaisir à Hachem, c’est cela qui est beau ! ». Toute sa vie il a répété et accompli cette phrase. Combien d’efforts toutes ces années pour étudier la Torah ! des cahiers entiers rédigés pour noter les explications et commentaires de traités du Talmud. Tout cela avec précision et minutie pour ensuite en-seigner avec le plus de clarté possible.

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« Faire plaisir à Hachem, c’est cela qui est beau ! » juste si l’on peut se rappeler de cette phrase.

On doit lui demander mé’hila – pardon.Jamais il ne s’arrêtait sur ses acquis, il était capable

de changer des habitudes de dizaines d’années. Il se souciait toujours d’avancer.

Il disait: « je ne me rappelle pas, il faut répéter. Il faut qu’on recommence la guémara Béra’hot, je n’ai pas l’intention de terminer ma vie cette année ! ».

Une fois il est parti à Londres pour aller voir un Rabbi, je crois Rabbi Schloss . Partout où il pouvait apprendre, il partait. Combien il a réfléchi et appris des Rabbanim ! Il a été très proche de Rabbi Itsikel zatsal et de Rav Yankel zatsal. Avec ce dernier il y avait beaucoup de complicité : « le mikvé était bon aujourd’hui…? ». Ils se comprenaient…

Rappelons-nous « Faire plaisir à Hachem, c’est cela qui est beau ! ».

Rav elHanan eRReRa Papa c’était une montagne. On est des fourmis et

on veut faire un Hesped sur un être haut comme le Revard. Les commentaires expliquent grâce à la mes-sirout néfech – don de soi, on a pu vaincre les grecs à Hanouka. C’est par ce mérite qu’on a récupéré le Beth Hamikdach.

Nous avons vu la messirout néfech – don de soi, de notre père. Il est arrivé une époque où il ne pouvait plus voyager en avion. On l’a sollicité pour une fête familiale, c’était impossible. Mais pour faire plaisir il a quand même pris l’avion.

De même pour donner des chiourim, il n’hésitait pas à prendre le train, alors qu’il était déjà très faible. Où trouvait-il cette force? Il puisait cette énergie de sa midat haémet, sa qualité de vérité. Il disait: « il faut faire ce que Hachem attend de nous ».

Généralement il arrive un temps où les gens pren-nent leur retraite. Papa n’a jamais pris sa retraite ! Tout ce qu’il apprenait, il l’accomplissait tout de suite.

Combien devons-nous prendre exemple !Et il a tellement souffert, je lui demande mé’hila.

Rav cHaloM SelleMJ’ai eu le privilège d’accompagner plusieurs fois Rav

ERRERA zatsal. Je commence à réaliser le mérite que j’ai eu de partager des enseignements et des mo-ments exceptionnels. Ainsi l’année dernière nous étions à Paris pour un Chabbat. Un médecin rencon-tre Rav ERRERA zatsal qui lui tend chaleureusement

la main avec un grand sourire. Ceci provoque égale-ment un immense sourire chez ce monsieur. Celui-ci me confie:

« vous savez je me suis occupé de Rav ERRERA. Dans ma spécialité, c’était un cas bénin que j’ai traité nor-malement sans préoccupation particulière. A la suite des consultations, j’ai reçu une lettre de remercie-ments de Rav ERRERA.

Si vous saviez quelle lettre! J’en ai fait une photo-copie pour ne pas perdre la trace d’une telle recon-naissance ! ».

Dans un autre endroit, c’était à Lyon. Un brave core-ligionnaire s’exclame : « on voit la vérité sur le visage de ce Tsadik » !

Toutes ces grandes idées de notre To-rah : la émouna (la foi), le bitahon (la confi-ance), le émet (la vérité), autant de notions sur lesquelles nous peinons dans notre génération… Quand on écoutait Rav ERRERA zatsal, tout était simple, tout était clair, tout était vrai. Comment va-t-on faire maintenant sans cet exem-ple vivant ?

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- Avoir Émouna et Bitahon - Voir toujours la main d’Hachem dans tous les évènements de la vie.- Se rapprocher d’Hachem.- Il faut s’attacher avec force à Hachem et donner l’exemple à nos enfants.- Rester attacher à Hachem quelle que soit la situation.- Etre capable de savoir ce que Hachem veut de nous, veut que je fasse.- Hachem aide celui qui veut faire son Ratson.- On fait le Ratson Hachem quand on corrige une midah.- Corriger ses Midot, travailler sur la colère.- Les défauts que l’on reproche à son prochain ce sont ceux qu’il faut corriger chez nous.- Le mari et la femme forment une seule et même Néchama.- Ne pas faire de reproches à son mari, à sa femme.- Considérer son mari comme un roi, sa femme comme une reine.- Etre toujours de bonne humeur.- Pardonner à tout le monde le soir avant de dormir.- Apprendre aux filles le Hessed et aux garçons l’étude de la Torah en particulier.- Avoir la tranquillité intérieure.- Il faut penser à donner et à ne pas prendre.

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Unissons-noUspoUr honorer sa mémoire

L’œuvre d’une vie. un travaiL sans reLâche.

Rav Shmouel Errera Zatzal a consacré toute son existence au développement de l‘éducation juive et à la diffusion de la Torah. Il a sillonné durant 60 ans les communautés pour répandre ses valeurs et principes. En 1955, il a fondé avec

son épouse le premier Héder de France à Aix-Les-Bains.

Aidez-nous à maintenir le flambeau et à perpétuer son honorable mission en participant à l’écriture d’un Sefer Torah au profit du Héder*. Par la même occasion, soutenez le Kollel* « Tiferet Shmouel » fondé par son fils, Rav Eliyahou Errera Shlita.

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Le jour se levait à peine sur la grande ville. Les reflets dorés du soleil apparaissaient doucement sur le dôme des mosquées, tandis que quelques commerçants, tirant des ânes chargés de fruits mûrs et juteux, se dirigeai-ent déjà sur la place du marché pour prépar-er les longs étalages colorés.Le sultan dormait encore profondément. Son ronflement sonore emplissait tous ses appar-tements. Les gardes épuisés par leur nuit de veille, avaient lourdement posé leur tête entre leurs bras, et comme pour concurrencer le roi tout puissant, ron-flaient eux aussi bru-yamment.Seul dans l’antichambre, un homme froissait fé-brilement des feuilles de papiers griffon-nées à la hâte. Son esprit malveillant cher-chait désespérément à rédiger un nouveau décret contre les juifs, qui plongerait toute la Kéhila dans la consternation.‘’Je les aurai tous… Je les anéantirai… Je les pulvériserai… Je les réduirai en poussière…J’atteindrai le but que mon ancêtre Aman n’a pas pu atteindre… Ils me supplieront tous

mais je ne faiblirai pas… Hahaha !!!Il suffira pour cela de convaincre ce sultan ronfleur et paresseux qui acceptera tout ce que je lui dirai, si je lui montre une bourse bien lourde ! Ce sera leur fin, foi de Sliman !!!’’Après quatre heures de travail laborieux, il avait enfin accompli sa tâche, il ne restait qu’à patienter jusqu’au réveil du sultan. Le palais peu à peu s’éveillait. Le grand vizir assista avec impatience au va et vient des val-

ets.Les odeurs de thé à la menthe et de gâteaux au miel montaient des cui-sines. Des plateaux chargés de toutes sortes de jus et de fruits circulai-ent sans arrêt : on préparait le premier repas de son altesse, le sultan Ahmed.-’’Le grand vizir dé-sire se présenter

devant sa grandeur, annonça un majordome avec cérémonie.’’-’’Miam Miam… si tôt le matin, mar-monna le sultan entre deux bouchées. Il suça le bout de ses doigts dégoulinants de miel et essuya sa moustache saupoudrée de sucre glace. Faites-le entrer !’’

Par Mme Cohen Simha

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-’’Le Grand Vizir ! ‘‘Trompeta le majordome.-’’Oh votre honneur, votre grandeur, votre al-tesse, que rien n’égale en beauté ni en puis-sance…Votre lumière fait pâlir le soleil, et trem-bler la lune et les étoiles… Même le vent…’’ -’’Tu m’honores Sliman, mais viens-en directe-ment au but de ta visite. Je déteste boire le thé froid.’’-’’Certainement grand sultan, gloire de notre pays, astre de l’univers, luminaire…’’-’’Abrège, s’il te plait !’’-’’Euh… oui ! Il se passe quelque-chose de très grave dans plusieurs endroits du pays, un enne-mi terrible complote contre votre altesse.’’-’’Que veut dire ceci ?’’-’’Oui votre altesse ! Un ennemi sournois, qui épie le moindre de vos gestes pour trouver vos faiblesses et vous faire chuter.’’-’’Mais…’’-’’Un ennemi qui profane le nom de notre prophète, qui refuse les lois du pays, et qui fait sa propre justice! Heureusement que moi, Sli-man, je suis partout pour veiller à votre sécurité comme personne ne sait le faire. Je suis prêt à tout pour éloigner ces rebelles et les chasser loin d’ici, si cela peut vous rendre la tranquillité… Et pour vous prouver mon amour sans limite et ma reconnaissance infinie, je vous ai apporté ce petit cadeau… “Sliman sortit de la poche de la Djelabah une grosse bourse en cuir qu’il fit sauter entre ses mains. Le bruit de métal ne laissa aucun doute sur son contenu.-’’J’ai toujours su que je pouvais toujours te faire confiance, mon cher Sliman, bredouilla le roi, les yeux fixés sur la bourse. J’accepte ton présent de bon cœur et te donne tout pouvoir pour me sauver de ces ennemis terribles dont j’ignorais la présence.”Le sultan tendit une main impatiente vers ‘le petit présent’. Sliman déroula alors le décretqu’il avait préparé et avant de donner l’argent au sultan, tendit une plume et lui fit signe d’apposer son sceau au bas du document. Ce que le sultan, aveugle par son amour de la richesse, accepta sans difficulté.

Sliman sortit du palais avec un mauvais sourire sur ses lèvres. Maintenant tout devait se faire très vite : faire réécrire le décret par des scribes, et placarder les affiches dans tout le pays… Ameuter la population qui haïs-sait les juifs presque autant que lui… Offrir de l’argent par ci-par là, sans compter. Pourvu qu’il arrive à son but !La consternation fut grande dans toutes les Ke-hilots du pays. Partout on priait du fond de son cœur, la plupart faisait Taanit et ne quittait pas les Choules. Dans les Hadarim, les enfants, de leur souffle pur imploraient Hachem d’annuler ce décret.Comment pouvait-on imaginer la vie d’un Juif sans synagogue ? Tous les Juifs ressentaient presque la même angoisse, le même désespoir que les habitants de Yeroushalaim en ce jour terrible ou le Beth Hamikdach brûla. Chaque choule n’est-elle pas un petit Beth Hamikdach où les trois Tefilots remplacent les korbanoths journaliers ?

Non loin de là,Daniel, à la recherche d’une belle volaille pour Chabat s’était rendu chez le fermier. Il choisit une grosse poule qu’il acheta avec ses économies de la semaine. Daniel était un simple porteur d’eau et gagnait difficilement sa vie. En se rendant chez le Chohet, il croisa un vieil

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homme aux yeux rougis à force d’avoir pleuré, de longs gémissements s’échappaient de ses lèvres.-‘‘Que vous arrive-t-il, Monsieur ? s’apitoya Daniel en s’approchant de l’homme. Celui-ci leva un regard triste et humide et se con-fia à lui.-’’Je me rendais au marché avec les quelques sous que j’avais gagnés. Ma femme très malade a besoin d’un bon bouillon de poulet pour retrouver un peu de force. Mais… des brigands m’ont attaqué et vole… Ma pauvre femme va encore s’affaiblir…’’ Daniel sourit en comprenant la situation. Lui, venait d’acheter un poulet et ce vieil homme en recherchait un désepérément. Il sortit la poule de son panier, et sans rien dire la déposa devant l’homme.-’’Cette poule vous est destinée ! Hachem a or-ganisé notre rencontre aujourd’hui, et me permet de faire une grande Mitz-vah.’’- ‘‘Mais il n’en est pas ques-tion ! Se défendit le vieil homme, cette poule est à vous, vous avez travaillé dur pour l’acheter en l’honneur de Chabat. Je ne l’accepterai jamais !”-”Mais rendez-vous compte, cette volaille est évi-demment pour vous !”-”Je ne la prendrai sous aucun prétexte ! Mais qu’Hachem prenne en compte votre mitsva et que vous en receviez le mérite.’’ De loin, Daniel et Reb Aaron, le vieil homme avaient l’air de se disputer à cause des grands gestes que chacun faisait. C’est en tout cas ce que crurent deux policiers qui approchaient. -‘’Hé! Vous deux ! Ne vous suffit-il pas d’être des rebelles ! Il faut en plus que vous troubliez l’ordre public. Vous expliquerez votre cas au sultan !’’ Et sans comprendre ce qui leur arriv-ait, Daniel et Aaron se retrouvèrent devant le sultan, encadrés par deux gardes. -‘’Vous êtes accusés de ta-page public ;défendez votre cas ! -’’J’ai croisé ce jeune homme sur le chemin du

marché, et lui ai conté ma mésaventure : Des brigands m’avaient dérobé l’argent destiné au poulet que je comptais acheter pour ma femme malade. Lui-même revenait du marché avec une volaille bien grasse, et me supplia de la prendre, ce que je refusais à tout prix. - Votre honneur comprendra sans doute que la situation est claire, précisa Daniel : Lui recher-che un poulet qu’il ne peut plus acheter, et moi je viens d’acheter un poulet dont je pourrai me passer. N’est-ce-pas notre Hakadoch Baruch hou qui a organisé notre rencontre pour que l’un puisse accomplir une Mitsva, et l’autre, re-

cevoir ce qui devait lui revenir. - Alors là ! s’exclama le sultan,

les yeux ronds d’étonnement, c’est à peine si j’en crois

mes oreilles ! Je n’ai ja-mais eu à régler un juge-ment pareil ! Si au moins l’un de vous avait volé l’autre, j’aurais pu châ-

tier le coupable, mais vo-tre cas est extraordinaire !

- Votre honneur, explique Aaron, nous avons à tout mo-

ment la possibilité de choisir entre le bien et le mal, mais la loi des juifs, la

Thorah nous commande de préférer le bien ! - Voilà une chose que j’ignorais et qui m’impressionne ! avoua le sultan. Je tiens à ce que le grand vizir écoute votre histoire, et se rende compte par lui-même du trésor que représente votre loi ! - De grâce votre majesté, ne nous forcez pas à paraître devant lui. Il nous hait, et son dé-cret infâme nous forcera à quitter le pays ! - De quel décret parlez-vous ! Lui, veut éliminer un ennemi terrible qui complote contre moi….’’ Le sultan se tut. En un éclair, toute la méchan-ceté de Sliman lui apparaissait. Il comprenait le rôle qu’il avait lui-même joué sans le savoir et entrevoyait la catastrophe qui al-lait s’abattre sur ces gens simples et bons. ‘’ Ca n’est pas possible ! Il m’a trompé ! Et moi, j’ai été aveugle par l’argent. Vous ne méritez pas une chose pareille ! Mais lui….. ! Rentrez chez vous, mes amis…… c’est vrai que votre rencontre a été organisée par votre Hakadoch Barouch hou! Il a sauvé tous les juifs du pays !.....’’

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Le père de David s’étonne de ne pas avoir en-core reçu le bulletin scolaire de son fils et lui en demande la raison :- Et ton bulletin il n’ est pas encore arrivé?- Si, si mais je l’ai prêté à Yaacov pour qu’il fasse peur à son père ! Raphaël va voir son papa et lui demande 10 euros d’argent de poche. Le papa répond :- 10 euros ! Mais t’es devenu fou ou quoi !

Tiens voilà 2 euros et partage les avec tes frères! Un policier demande à un jeune homme qui court autour d’une école: - Que faites-vous ? - Je poursuis mes études.-Et vous? demande-t-il à un autre qui court encore plus vite.

- Oh, moi, je fais du rattrapage.

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1) Trouve l’errreur! 2) J’ai un noyau mais je ne suis pas un fruit, et personne n’a jamais réussi à m’approcher.

Qui suis-je ?

SOLUTIONS:1) Le mot erreur est écrit avec une faute d’orthographe! 2) Le soleil

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Voici notre histoire. L’histoire de deux en-fants orphelins. Pas de maman aimante, pas de Papa protecteur. Mon frère et moi pas-sons de famille en famille, à chaque fois in-compris, et toujours mal à l’aise. L’assistante sociale nous parle de nous séparer mais nous luttons pour rester ensemble, même sans foyer, plutôt que de se quitter. C’est al-ors qu’arrive celui que l’on appellera plus tard “Abba”. Les premiers mots qu’il nous adresse reste- ront toujours gravés dans notre mémoire : “Je suis seul, vous êtes seuls. Pourquoi ne pas être seuls ensemble”. C’est la première fois que l’on se sent utiles à quelqu’un et nous nous sentons soudain heureux. Depuis, le temps a passé auprès de notre Abba que l’on aime tant. Un jour Abba s’inquiète, je n’étais pas encore rentrée de l’école; pour tout vous dire j’avais rê-vassé pendant le cours de conjugaison et la maîtresse m’avait punie. Je devais nettoyer toute la classe après les cours. J’étais fu-rieuse. Soudain, il était là. Abba était venu me chercher. D’un regard il a tout com-pris et il ne m’a posé aucune question. Il a simplement dit : “Je vois que tu as bien rangé les chaises”. C’était la seule chose que j’avais réussi à faire. Il ajouta : “Tu sais, à ta

place, je ne sais pas si j’aurais pu surmont-er une telle épreuve”. C’est alors qu’il a ramassé une craie et qu’il a inscrit sur le tab-leau en grand : “GUIBORA!” et il s’en est allé.J’ai tout fini très vite et le cœur plein de

joie, j’ai pris le chemin du retour en sautillant. Je pensais : “Abba que j’aime tant ne fait jamais au-cune remarque, jamais de cri-tique, ses mots sont toujours doux comme le miel et me don-nent de la force et du courage”.Cette nuit là, je n’ai pas réussi à m’endormir. Je n’ai pas arrêté de pleurer. Mon frère inquiet s’est approché de moi et m’a question-né :”Qu’as-tu?”

“Je pleure de bonheur, je pleure de joie et d’amour pour Abba. Alors, nous som-mes restés là, ensemble tous les deux, à pleurer jusqu’à l’aube, mon frère et moi. Nous avions Abba. Abba nous a quittés il y a quelques années déjà. Aujourd’hui c’est Pourim et on ne peut pas s’empêcher de penser que la joie que nous sommes capables de ressentir, c’est à lui que nous la devons.

Par Hadassa Ora Fitoussi - CM1

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Contact : 06 28 75 55 36

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