Citações Mandel

19
Fundamentos teóricos do partido « Le mouvement ouvrier politique est le produit historique de la démocratie petite-bourgeoise » (1953) « Mais si le radicalisme petit-bourgeois est le père légitime du mouvement ouvrier politique - sa mère étant l’organisation spontanée syndicale et d’entraide ouvrière - ce mouvement ne peut naître qu’en rompant brutalement avec cette parenté. Les buts historiques du mouvement ouvrier et du radicalisme petit-bourgeois sont en effet incompatibles. Le radicalisme petit-bourgeois tend à obtenir le maximum d’avantages égaux pour les petits artisans et les entrepreneurs dans le cadre de la société bourgeoise. » (1953) Le mouvement ouvrier politique tend vers l’abolition de toute propriété privée des instruments de travail. Maintenir le mouvement ouvrier dans le cadre du radicalisme petit-bourgeois, c’est empêcher le prolétariat d’avancer à côté des revendications démocratiques générales, ses propres revendications spécifiques ; c’est empêcher le prolétariat de défendre à côté de la cause de toutes les couches plus ou moins opprimées de la société ses propres intérêts de classe à lui.(1953) L’établissement de la ligne de séparation théorique et pratique d’avec le radicalisme petit-bourgeois, c’est l’acte de naissance du mouvement ouvrier politique. L’œuvre de Marx et Engels établit cette séparation sur le plan des idées. La constitution d’organisations politiques indépendantes de la classe ouvrière l’établit dans le domaine de la pratique. (1953) La lutte pour dépasser la théorie et la pratique du radicalisme petit-bourgeois se repose de nouveau pour les marxistes - mais c’est une lutte à l’intérieur des organisations ouvrières. La théorie d’organisation léniniste tend à codifier les règles de cette lutte. (1953)

description

Citações em francês de Ernest Mandel sobre a teoria do partido bolchevique. Textos entre 1950-1990.

Transcript of Citações Mandel

Page 1: Citações Mandel

Fundamentos teóricos do partido

« Le mouvement ouvrier politique est le produit historique de la démocratie petite-bourgeoise » (1953)

« Mais si le radicalisme petit-bourgeois est le père légitime du mouvement ouvrier politique - sa mère étant l’organisation spontanée syndicale et d’entraide ouvrière - ce mouvement ne peut naître qu’en rompant brutalement avec cette parenté. Les buts historiques du mouvement ouvrier et du radicalisme petit-bourgeois sont en effet incompatibles. Le radicalisme petit-bourgeois tend à obtenir le maximum d’avantages égaux pour les petits artisans et les entrepreneurs dans le cadre de la société bourgeoise. » (1953)

Le mouvement ouvrier politique tend vers l’abolition de toute propriété privée des instruments de travail. Maintenir le mouvement ouvrier dans le cadre du radicalisme petit-bourgeois, c’est empêcher le prolétariat d’avancer à côté des revendications démocratiques générales, ses propres revendications spécifiques ; c’est empêcher le prolétariat de défendre à côté de la cause de toutes les couches plus ou moins opprimées de la société ses propres intérêts de classe à lui.(1953)

L’établissement de la ligne de séparation théorique et pratique d’avec le radicalisme petit-bourgeois, c’est l’acte de naissance du mouvement ouvrier politique. L’œuvre de Marx et Engels établit cette séparation sur le plan des idées. La constitution d’organisations politiques indépendantes de la classe ouvrière l’établit dans le domaine de la pratique. (1953)

La lutte pour dépasser la théorie et la pratique du radicalisme petit-bourgeois se repose de nouveau pour les marxistes - mais c’est une lutte à l’intérieur des organisations ouvrières. La théorie d’organisation léniniste tend à codifier les règles de cette lutte. (1953)

La parti d’avant-garde fonctionne ainsi objectivement comme la mémoire collective de la classe ouvrière, celle qui empêche que les connaissances accumulées pendant les phases de luttes généralisées se perdent dans les phases consécutives inévitables de recul de ces luttes, celle qui assure la continuité de l’accumulation de conscience dans les conditions de discontinuité de l’activité politique des masses. (1971)

Celle-ci s’appuie sur deux théories principales : une théorie de la formation de la conscience de classe au sein de la classe ouvrière ; une théorie de l’organisation de combat tendue vers la préparation d’une révolution sociale.

Avant toute chose, j’utilise les termes « Organisations d’avant-garde », et non « Partis d’avant-garde ». Il s’agit d’une différence conceptuelle sur laquelle je veux insister. Je ne crois pas aux partis auto-proclamés. Je ne crois pas en cinquante ou cent personnes qui, en pleine rue, se frappent la poitrine en hurlant « nous sommes le parti d’avant-garde ! ». Ils le sont sans doute dans leurs esprits, mais si le reste de la société n’en n’a pas grand chose à faire, ils peuvent encore rester longtemps à crier ainsi dans la rue sans obtenir le moindre résultat dans la vie pratique ou, pire encore, ils tenteront d’imposer

Luere, 10/09/12,
O caráter tendencial do movimento político do proletariado. Isto é fundamental para a teoria dos partidos.
Page 2: Citações Mandel

leurs convictions sur les masses au travers de la violence. Une organisation d’avant-garde est quelque chose de permanent. Un parti d’avant-garde doit être construit à travers un long processus. Un des caractéristiques de son existence est qu’un parti doit être reconnu comme avant-garde par au moins une minorité substantielle de la classe elle-même. On ne peut pas avoir un parti d’avant-garde si l’on n’a pas de partisans dans la classe. (1983)

Page 3: Citações Mandel

O bolchevismo e a atualidade da revolução

le léninisme, c’est avant tout la conviction profonde de l’actualité de la révolution (Georg Lukacs, " Lénine ", 1924). (1953)

La victoire de la révolution prolétarienne a comme précondition subjective un certain niveau de conscience socialiste chez de larges masses de prolétaires. (1953)

Ce n’est pas seulement la constitution de tous les éléments communistes de la classe ouvrière en un parti séparé de la masse, comme instrument nécessaire à la victoire de la révolution socialiste qui fait l’essence du bolchévisme. Il y a un autre élément indispensable pour intégrer cette théorie de l’organisation dans l’ensemble de la conception marxiste du monde ; c’est la nécessité du lien plus intime entre l’avant-garde organisée et la " classe vraiment révolutionnaire se jetant spontanément dans la lutte", la nécessité d’une participation inconditionnelle de l’avant-garde à tout mouvement réel de masses quelles que soient ses formes, ses erreurs, ses préjugés. (1953)

Le bolchévisme, c’est donc à la fois l’affirmation de la stricte nécessité d’organiser les communistes en parti séparé, avec une discipline et une centralisation toute orientée vers le but révolutionnaire, et l’affirmation de la stricte nécessité de maintenir l’organisation de l’avant-garde intimement intégrée dans la classe, avec son mouvement et ses luttes propres et spontanées. Le bolchévisme, c’est à la fois la proclamation de la séparation de l’avant-garde d’avec la classe, et de son intégration dans la classe. (1953)

Dans une certaine mesure on peut même dire que Lénine formula sa théorie d’organisation sous une forme particulièrement aiguë pour empêcher dans son parti la manifestation de mêmes phénomènes de bureaucratisation qui commençaient déjà à apparaître dans la social-démocratie allemande et internationale. (1953)

Page 4: Citações Mandel

Luta de classes elementar e luta de classes revolucionária

Les coalitions ouvrières et leur forme permanente, les syndicats, sont des produits spontanés, automatiques, de la lutte de classe entre capitalistes et prolétaires. (1954)

La théorie léniniste de la formation de la conscience de classe prolétarienne part de la distinction, essentielle pour le marxisme, de la classe en soi et de la classe pour soi, que le jeune Marx avait déjà établie dans « Misère de la Philosophie ». De cette distinction découlent le concept de l’existence objective des classes sociales, indépendamment de leur niveau de conscience, et le concept de lutte de classe objective, indépendamment du niveau d’auto compréhension des intérêts historiques des classes en présence. (1971)

de la distinction établie par Marx entre le concept de classe en soi et de classe pour soi, Lénine a déduit la distinction du concept de lutte de classe élémentaire - résultat spontané inéluctable des contradictions de classe que le mode de production capitaliste lui-même introduit au sein de fa société bourgeoise - et de la lutte de classe révolutionnaire, qui seule permet de transformer la première en un assaut réussi contre l’économie capitaliste et l’Etat bourgeois, et dont la réussite dépend essentiellement du niveau de conscience, d’organisation et de direction du prolétariat. (1971)

Ce qui la distingue, c’est qu’elle conteste les liens automatiques et spontanés entre la première et la seconde, qu’elle estime que la seconde ne découlera de la première que si aux conditions objectives qui doivent présider à son éclosion s’ajoutent une série de conditions subjectives qui n’en sont pas le corollaire fatal. C’est là que nous rencontrons tout l’approfondissement de la théorie marxiste de la formation de la conscience de classe prolétarienne que Lénine a pu apporter par sa théorie de l’organisation. (1971)

Il ne s’agit plus d’opposer simplement et mécaniquement " l’organisation " à la " spontanéité " mais d’examiner à quelles conditions théoriques et pratiques l’organisation élève la conscience de classe du prolétariat, stimule son hostilité à l’égard de la société bourgeoise dans son ensemble, prépare son intervention massive dans des crises révolutionnaires, dans le sens de leur approfondissement et de leur généralisation, et éduque ses propres militants (l’avant-garde) dans le sens d’une intervention dans les crises orientée vers leur transformation en révolutions socialistes victorieuses. (1971)

Vous avez besoin des deux ingrédients de la révolution socialiste : le niveau le plus élevé de conscience possible, et le niveau le plus élevé d’auto-organisation et d’auto-activité par les secteurs les plus larges de la population. Tous les problèmes des relations entre une organisation d’avant-garde et les masses proviennent de cette contradiction de base. (1983)

La véritable notion à retenir est que la fusion dans la vie réelle entre cette couche d’avant-garde de la classe ouvrière, les véritables leaders des luttes des travailleurs au niveau des entreprises et des quartiers, des luttes des femmes, des jeunes, etc. et l’organisation d’avant-garde politique. (1983)

Ceci nous amène à une troisième dimension : l’organisation de la classe. (1983)

Page 5: Citações Mandel

Le rapport entre l’auto-organisation de la classe ouvrière et l’organisation d’avant-garde constitue un des problèmes les plus compliqués du marxisme. (1990)

Page 6: Citações Mandel

Consciência sindical e consciência socialista

la conscience communiste moderne, contrairement à l’instinct communiste tel qu’il subsiste dans des communautés primitives, est un produit de la science, et seulement indirectement, à travers le processus de sa formation historique, un produit de la société bourgeoise. Produits automatiques, inévitables, de la société bourgeoise, ce sont l’exacerbation des contradictions de classe d’une part et son corrélatif inévitable, l’esprit de révolte et d’indignation sociale de larges masses ouvrières contre le systèmed’autre part. (1953)

les idées socialistes primitives que des ouvriers acquièrent plus ou moins spontanément et que les premiers représentants du mouvement ouvrier prémarxiste ont développées comportent nécessairement une forte dose d’idéologie bourgeoise et petite-bourgeoise. (1953)

Mais toutes les actions ouvrières spontanées ne peuvent représenter qu’une étape, un moment limité de la marche du prolétariat vers le monde communiste. L’ensemble du programme communiste, la classe ouvrière ne peut y accéder ni spontanémentt, ni dans son ensemble. Seul une avant-garde ouvrière incarnant à la fois l’expérience de classe portée à sa plus haute expression, c’est-à-dire la conscience communiste. (1953)

Il y a dans les affirmations de Kautsky, reprises par Lénine dans " Que faire ", un fond solide de vérité : il est incontestable que la conscience socialiste n’est pas un produit automatique, ni de la lutte de classe ni de la société capitaliste. Il suffit de considérer le 19ème siècle en Grande Bretagne et le 20ème siècle aux Etats-Unis pour s’en rendre compte. Il est cependant exagéré d’affirmer que le prolétariat - plus correctement : les éléments les plus avancés du prolétariat- sont incapables d’arriver par eux-mêmes à la conscience socialiste. Ce qui est vrai pour la classe en général n’est pas vrai pour l’avant-garde. (1953)

Contrairement aux individus d’avant-garde, les masses n’apprennent ni par la lecture, ni par la propagande orale, ni même par l’exemple. Elles apprennent seulement par l’expérience. Leur expérience essentielle, c’est leur expérience de lutte. Sans participer à leurs luttes réelles, il n’y a pas moyen d’influencer ces expériences, ni surtout de faire accepter les conclusions qui s’en dégagent. (1953)

La diversité de la conscience du prolétariat, à un moment déterminé, est ainsi fonction d’une stratification qui reflète les origines historiques et les conditions de vie et de travail différentes de diverses couches prolétariennes. (1971)

L’expérience des travailleurs et de groupes sectoriels de travailleurs est forcément une expérience fragmentaire et fragmentée de la réalité sociale, limitée par l’horizon précis dans lequel se déroule leur existence : quelques entreprises, quelques quartiers, quelques villes. Les luttes qui partent de cette expérience immédiate sont de ce fait marquées du sceau d’une conscience parcellisée qui reflète - même en s’efforçant de le nier - le

Page 7: Citações Mandel

travail parcellisé qui est le propre du prolétariat, avec son corollaire inévitable de réification, d’aliénation et de " fausse conscience ". (1971)

Le prolétariat ne devient une classe pour soi - ne se " constitue en classe ", pour reprendre la formule de Marx - que dans la mesure où ces facteurs de division sectorielle, corporatiste, localiste, régionaliste, nationaliste, raciste, cèdent le pas à la conscience unificatrice des intérêts communs de tous les prolétaires indépendamment de leurs particularités de métier, d’occupation, de qualification, d’habitat, de race, de religion, ou de nationalité. (1971)

Une des idées-maîtresses de " Que faire ? " qui conserve toute sa valeur universelle aujourd’hui comme au moment où cet ouvrage à été rédigé, c’est que le prolétariat ne peut accéder à une conscience globale de la réalité capitaliste - de sa propre existence - qu’à travers une pratique sociale globalisante c’est-à-dire qu’à travers une pratique politique. (1971)

La nécessité d’un parti ouvrier d’avant-garde découle donc de la nécessité de mener en permanence pareille activité, et de l’impossibilité dans laquelle se trouve la masse ouvrière dans son ensemble de la mener de manière continue, en régime capitaliste, en fonction de sa propre stratification objective et des puissants obstacles subjectifs qui empêchent une accumulation constante, graduelle, continue de conscience de classe en son sein. (1971)

Ce qui le séparait des "spontanéistes", ce n’était pas un mépris ou une sous-estimation de l’action spontanée des masses. C’était la compréhension des limites de cette spontanéité, qui, par elle-même, ne peut pas renverser l’Etat bourgeois et l’économie capitaliste. (1970)

La conclusion que l’on peut tirer de ces caractéristiques est qu’il y a un développement inégal d’activité de classe et un développement inégal de la conscience de classe dans le prolétariat. (1983)

Une organisation d’avant-garde est nécessaire afin de surmonter le fossé provoqué par le développement inégal entre la combativité et la conscience de classe. (1983)

La masse de la classe n’est pas homogène, non seulement parce qu’il y a des individus qui appartiennent à différents groupes politiques, ayant différents niveaux de conscience, sous l’influence de différentes idéologies bourgeoises, mais parce qu’il y a également une différenciation qui s’opère au sein de sa structure massive. (1983)

Page 8: Citações Mandel

Militância passiva e militância ativa

L’alternative social-démocrate à la conception d’organisation léniniste est une alternative profondément bureaucratique. La démocratie présuppose la participation active des administrés à l’administration, des membres à la direction de l’organisation. Ouvrir les portes du parti à une masse de membres passifs qui ne participeront jamais à sa direction, c’est assurer d’avance le monopole de celle-ci à une petite minorité. (1953)

l’histoire nous a fourni deux modèles essentiels d’organisation de partis ouvriers : celui fondé sur la sélection individuelle des militants, d’après leur niveau de conscience individuel et leur activité ; et celui des sections fondées sur la circonscription électorale, rassemblant tous ceux qui affirment leur adhésion aux principes socialistes. Ces deux modèles, l’un " large ", l’autre " étroit ", recoupent assez bien la division de la social-démocratie russe entre " mencheviks " et " bolcheviks ". (1971)Il n’est pas difficile de comprendre qu’un rassemblement d’un grand nombre de membres passifs - généralement absents aux réunions - sans niveau de conscience et " engagement " élevés, est bien plus facilement manipulable par un appareil ou par des démagogues individuels, qu’une communauté d’activistes communément engagés par toute leur vie dans la lutte pour une même cause, qui juge l’efficacité de chacun à la lumière de la contribution qu’il apporte pour la défense de cette cause. Plus un parti " large " charrie d’éléments passifs, et plus il facilite la bureaucratisation. Plus un parti d’avant-garde est composé exclusivement de militants actifs, et plus grande est la garantie contre la bureaucratisation. (1971)

Toute démocratie réelle présuppose en effet un large degré d’égalité de chances de participer aux décisions, un large degré d’égalité d’accès aux informations. Or, le type de parti léniniste est fondé sur le rassemblement de militants actifs, et de seuls militants actifs. Il est clair qu’entre de tels militants, les possibilités de participer à des débats, de juger avec leur propre tête, et de trancher d’après leur propre expérience, sont beaucoup plus élevés que dans des "partis d’inscrits", où la grande masse des adhérents est entièrement passive, ne possède pas le minimum de connaissances ou d’expériences pour pouvoir participer à un débat tant soit peu réel, n’a aucun intérêt à y participer, et constitue donc une masse de manœuvre idéale entre les mains de bureaucrates ou de carriéristes, qui peuvent la manipuler comme bon leur semble dès qu’une opposition les menace (sans parler du fait qu’une telle masse a tendance à se transformer en simple clientèle de dignitaires capables de distribuer des prébendes). (1970)

Page 9: Citações Mandel

Burocracia e intelectuais

Le rôle des révolutionnaires professionnels, c’est de surmonter ces méfaits de la spécialisation. Il s’agit de prendre les ouvriers industriels qui ont acquis par leur vie productive tout le sens du concret, tout le contact intime avec la matière, qui reste la base de départ indispensable pour toute pensée dialectique matérialiste et de leur donner par l’étude et la pratique politique les connaissances nécessaires pour devenir des dirigeants politiques. Il s’agit de prendre en même temps des intellectuels qui possèdent beaucoup de connaissances théoriques mais qui manquent d’expérience concrète de la vie ouvrière, et de les envoyer quelques années à l’usine pour les transformer d’intellectuels petits-bourgeois en révolutionnaires prolétariens. (1953)

Pour Lénine, la forme d’organisation n’était pas en elle-même la garantie de la victoire du socialisme. Celle-ci reste foncièrement fonction des rapports de forces entre classes. La bureaucratisation du mouvement ouvrier est en définitive le produit des limites imposées aux conquêtes ouvrières par des rapports de forces globalement défavorables (subsistance du capitalisme autour du premier Etat ouvrier). (1953)

La cause fondamentale réside dans le déclin d’activité politique des masses ouvrières russes, épuisées par des années de guerre, de guerre civile et de privations, déçues par le reflux de la révolution internationale dont elles avaient espéré un secours décisif, limitées aussi dans leur capacité d’auto-gouvernement par un niveau de culture et de qualification insuffisant. La théorie léniniste d’organisation ne prend tout son sens - c’est Lénine lui-même qui a souvent insisté sur cet aspect de la question - qu’en liaison avec une classe ouvrière en activité. Si ce niveau d’activité tombe, le reflux révolutionnaire est inévitable. (1970)

Page 10: Citações Mandel

Democracia socialista e ditadura do proletariado

La révolution n’est pas un objectif en soi. La révolution est un instrument, tout comme le parti. L’objectif est de construire une société sans classes. Tout ce que nous faisons, même à court terme comme de diriger les masses dans leurs luttes quotidiennes, ne doit jamais être fait de telle manière que cela s’oppose avec l’objectif à long terme, qui est l’objectif de l’auto-émancipation de la classe ouvrière, l’auto-émancipation des exploités, de la construction d’une société sans classes, sans exploitation, sans oppression, sans violence entre les hommes et les femmes. La démocratie socialiste n’est pas un luxe mais bien un absolu, une nécessité afin de renverser le capitalisme et de construire le socialisme. (1983)

Page 11: Citações Mandel

Fluxos e refluxos da luta de classes

Mais le nombre de ceux-ci fluctue fortement d’après la conjoncture politique elle-même. Dans les périodes de réaction, il peut se trouver réduit à quelques centaines d’individus, dont la fonction historique principale consiste alors à sauver, à transmettre et à enrichir le corps d’expériences et d’idées qui expriment la conscience de classe portée à sa plus haute expression. Dans des périodes de révolution, des milliers et des dizaines de milliers de prolétaires peuvent devenir communistes convaincus et affluer au parti. (1953)

Le fait est que, au cours des périodes normales du fonctionnement de la société bourgeoise, la classe ouvrière subit l’hégémonie réformiste. Mais cette affirmation n’est qu’un truisme. Comment en effet le capitalisme pourrais-t-il fonctionner normalement si la classe ouvrière contestait quotidiennement son existence via l’action directe ? Mais le capitalisme n’a pas fonctionné « normalement » pendant les soixante ou septante dernières années. Les périodes de normalité ont été interrompues par l’éclatement de crises, par des situations pré-révolutionnaires ou révolutionnaires. Il est impossible pour la classe ouvrière – pour des raisons économiques, sociales et psychologiques – de vivre constamment en état d’ébullition révolutionnaire. Cette succession de situations forts distinctes pose donc toujours les mêmes vieilles questions sur les limites temporelles des crises pré-révolutionnaires et révolutionnaires. (1979)

Les réformistes maintiendront probablement leur hégémonie sur la classe ouvrière pendant les périodes « normales », si tant est que cette expression ait un sens dans la phase actuelle de décadence du capitalisme. (1979)

Ce qui peut apparaître comme un renforcement numérique des réformistes au début d’une situation pré-révolutionnaire ou révolutionnaire est surtout une conséquence de l’extension de la politisation de secteurs qui avaient été jusque là politiquement passifs. Ce type de croissance des forces réformistes ne contredit pour autant la radicalisation parallèle des secteurs plus actifs qui ont une plus grande expérience dans l’activité politique. (1979)

Les conseils ouvriers sont des organes de la révolution prolétarienne. Ils ne pourront continuer à exister pendant des périodes non-révolutionnaires. Les tentatives dans ce sens des communistes de gauche néerlandais Gorter et Pannekoek, ainsi que celles du KAPD allemand ont été réfutées par l’expérience historique. Il est possible pour les syndicats de masse de s’élargir et de prospérer dans des conditions de stabilisation temporaire du capitalisme (1990)

Pour qu’il puisse y avoir une interaction entre l’auto-organisation de la classe et l’activité politique dirigeante du parti d’avant-garde révolutionnaire, il doit y avoir une classe ouvrière active ou du moins une large avant-garde ouvrière active. (1990)

Page 12: Citações Mandel

Síntese da concepção final de Trotsky

1. la classe ouvrière n’est homogène ni sur le plan social ni sur celui de la conscience. Son hétérogénéité relative implique au moins la possibilité, sinon la fatalité, de la formation de plusieurs courants politiques et de partis, qui sont soutenus par des fractions de cette classe.

2. La lutte quotidienne victorieuse de la classe ouvrière, aussi bien pour des revendications immédiates économiques et politiques (peut-être contre le danger du fascisme), exige un fort degré d’unité d’action de la classe. Elle exige donc des organisations qui comprennent des ouvriers de différentes convictions politiques et de différentes loyautés organisationnelles, c’est-à-dire des organisations basées sur un front unique de fait entre différents partis et courants. Les syndicats de masse et les conseils sont des exemples de telles organisations. Dans la révolution espagnole, les comités des milices ont joué le même rôle, surtout en Catalogne.

3. Même lorsqu’elles sont partiellement, ou pendant une certaine période totalement dirigées par des appareils fortement intégrés dans l’État bourgeois (la société bourgeoise), les organisations de masse ne représentent pas exclusivement des formes d’intégration et de subordination. Elles ont toujours au moins un caractère double et elle restent au moins des instruments potentiels d’émancipation et d’auto-activité de la classe. Elles sont « des germes de démocratie prolétarienne à l’intérieur de la démocratie bourgeoise."(35)

4. Le parti d’avant-garde révolutionnaire se distingue des autres partis ouvriers essentiellement par le fait que par son programme, sa stratégie et sa pratique courante, il représente et défend totalement les intérêts immédiats et historiques de la classe ouvrière, défense orientée vers le renversement de l’État bourgeois et du mode de production capitaliste et vers la construction d’une société socialiste sans classe. Pour atteindre ce but, il doit convaincre la majorité de la classe ouvrière de la justesse de son programme, de sa stratégie et de sa pratique courante. Cela ne peut se faire qu’avec des moyens politiques et non pas administratives. Cela exige entre autres une application correcte de la tactique du front unique prolétarien. Cela exige le respect de l’autonomie et de la liberté d’action de toutes les organisations ouvrières.

5. Les mêmes régles de conduite valent mutatis mutandis pour la construction de l’État ouvrier et pour les formes d’exercice du pouvoir politique (à l’exception possible de la guerre civile aiguë). Au cours de ce processus, le rôle dirigeant du parti révolutionnaire est garanti par ses succès de conviction politique et non pas par des mesures administratifs, et certainement pas par la répression contre des secteurs de la classe ouvrière. Il ne peut être réalisé que par l’application du principe d’efficacité à la politique ; la séparation rigoureuse de l’État et du parti, l’exercice directe du pouvoir par des organes de la population travailleuse, élus démocratiquement et non pas par le parti d’avant-garde lui-même, le pluripartisme : Les ouvriers et les paysans doivent être libres d’élire aux conseils ceux qu’ils veulent. (36)

6. La démocratie socialiste, la démocratie dans les soviets et dans le syndicat, la démocratie dans le parti (droit de tendance, pas d’interdiction des fractions, bien qu’elles sont "in se" indésirables) ont besoin l’une de l’autre. Ce ne sont pas des normes abstraites mais des conditions pratiques pour un combat ouvrier efficace et pour la construction efficace du socialisme. Sans démocratie prolétarienne, le front unique prolétarien, et donc la lutte ouvrière victorieuse, est au meilleur cas

Luere, 10/09/12,
É a “política” que comanda a ação partidária. Política no sentido de convencimento.
Luere, 10/09/12,
O que caracteriza o partido proletário é a luta pelo poder e a destruição do Estado burguês.
Luere, 10/09/12,
As organizações de massas tem um duplo caráter: são organizações burguesas ao mesmo tempo que são germes da democracia operária no interior do Estado burguês.
Luere, 10/09/12,
A unidade de classe é fundamental inclusive para vitórias econômicas e politicas parciais.
Luere, 10/09/12,
A classe é heterogênea.
Page 13: Citações Mandel

mise en danger et au pire des cas rendue impossible (37). Sans démocratie socialiste, une économie planifiée socialiste efficace est également impossible.

Luere, 10/09/12,
A democracia socialista/operária é a forma eficaz da luta pela hegemonia.