CINQUIEME RAPPORT NATIONAL SUR LA MISE...

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REPUBLIQUE DU MALI UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI GEF CINQUIEME RAPPORT NATIONAL SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA CONVENTION SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement Direction Nationale des Eaux et Forêts Mai 2014

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CINQUIEME RAPPORT NATIONAL SUR LA MISE EN UVRE DE LA CONVENTION SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE

REPUBLIQUE DU MALI

UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI

GEF

CINQUIEME RAPPORT NATIONAL

SUR LA MISE EN UVRE DE LA CONVENTION

SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE

Ministre de lEnvironnement, de lEau et de lAssainissement

Direction Nationale des Eaux et Forts

Mai 2014

Toute rfrence ce document doit tre prsente comme suit: MEEA, 2014. Cinquime Rapport du Mali sur la mise en uvre de la Convention sur la Diversit Biologique. p, Rapport. Bamako

TABLE DES MATIERES

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES6

Rsum ANALYTIQUE7

Introduction10

Partie 1: Actualisation de ltat ET des tendances de la diversit biologique, des dangers qui la menacent et des consquences pour le bien-tre humain12

1.1Importance de la diversit biologique pour le Mali12

1.2 Principaux changements intervenus dans la diversit biologique21

1.3Impacts des changements observs au plan de la diversit biologique sur les services fournis et leurs consquences socioconomiques et culturelles38

1.4Futurs scnarii plausibles et consquences sur le bien-tre humain43

Partie 2: Stratgie et Plan dActions nationaux pour la diversit biologique, leur mise en uvre et lintgration de la diversit biologique46

2.1. Objectifs labors conformment aux objectifs dAichi relatifs la diversit biologique46

2.2. Actualisation de la Stratgie et du Plan dAction Nationaux pour la diversit biologique49

2.3. Mesures prises pour lapplication de la convention sur la diversit biologique52

2.4. Intgration de la diversit biologique dans les stratgies et plans dactions sectoriels53

Partie 3: Progrs accomplis en vue de parvenir aux objectifs dAichi de 2015 et 2020 pour la diversit biologique et les contributions apportes la ralisation des cibles 2015 des Objectifs du Millnaire pour le dveloppement59

3.1 progrs accomplis la ralisation des Objectifs 2015 et 2020 pour la diversit biologique59

3.2 Progrs raliss par rapport aux cibles des Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement71

3.3 ENSEIGNEMENTS ET suggestions gnrales79

4. APPENDICE81

Appendice 1: Informations concernant la Partie tablissant le rapport et la prparation du cinquime rapport national81

Rfrences bibliographiques83

Liste des tableaux

Tableau 1: Arbres et arbustes et leurs fonctions14

Tableau 2: Description par classe thrapeutique20

Tableau 3: Biodiversit de la faune au Mali23

Tableau 4: Ordre, familles, genre et espces des insectes capturs ou observs dans la zone du projet PATTEC25

Tableau 5: Principales catgories administratives de forts au sud de la zone saharienne26

Tableau 6: Etat d'excution des actions prioritaires49

Tableau 7: Politiques et Plans55

Tableau 8: Progrs accomplis dans la ralisation des Objectifs d'Aichi61

Liste des figures

Figure 1: Effectif du cheptel11

Figure 2: Production, exportation de poisson12

Figure 3: Effectif des pcheurs12

Figure 4: Production agricole13

Figure 5: Etat des grands systmes cologiques21

Figure 6: Bilan nergtique22

Figure 7: Dficit nergtique22

Figure 8: Part de forts productive dans chaque catgorie de forts28

Figure 9: Pertes des varits traditionnelles33

Figure 10: Superficies brules par les feux tardifs34

Figure 11: Exploitation du bois de chauffe35

Figure 12: Exploitation du charbon de bois35

Figure 13: Bois d'uvre35

Figure 14: Bois de service35

Figure 15: Chasse36

Figure 16: Dfrichement36

Figure 17: Nombre de cas de feu de brousse37

Figure 18: Indices de pauvret au Mali70

Figure 19: Proportion des siges occups par les femmes71

Figure 20: Taux de mortalit infantile de 2006 2009 suivant le milieu72

Figure 21: Taux de mortalit maternelle suivant le milieu73

Figure 22: Proportion des zones forestires74

Figure 23: Evolution des superficies cultivables (%)75

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

Abrviations

Libells

AEDD

APA

Agence de lEnvironnement et du Dveloppement Durable

Accs et Partage des Avantages

BIT

Bureau International du Travail

CC

Changements Climatiques

CDB

Convention sur la Diversit Biologique

CMDT

Compagnie Malienne de Dveloppement des Textiles

CSCRP

Cadre Stratgique de Croissance et de Rduction de la Pauvret

DB

Diversit Biologique

DNEF

Direction National des Eaux et Forts

EES

Evaluations Environnementales Stratgiques

FEM

Fonds de lEnvironnement Mondial

IPBES

Intergovernmental Science Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services

ICRAF

Centre International pour la Recherche en Agroforesterie

IER

Institut dEconomie Rurale

IPR

Institut Polytechnique Rural

UICN

Union Internationale pour la Conservation de la Nature

LCV

Laboratoire Central Vtrinaire

LOA

Loi dOrientation Agricole

OGM

Organismes Gntiquement Modifis

OMD

Objectifs du Millnaire pour le Dveloppement

ONG

Organisation Non Gouvernementale

PA

Plan dAction

PANC

Plan dAction National sur le Climat

PIB

Produit Intrieur Brut

PNCC

Politique Nationale de Changement Climatique

PNPE

Politique nationale de Protection de lEnvironnement

PoWPA

Programme de travail sur les Aires Protges

SA

Stratgie dAction

SBSTTA

Subsidiary Body on Scientific, Technical and Technological Advice

SNAP

Stratgie Nationale des Aires Protges

SNPA

Stratgie Nationale du Plan dAction

Rsum ANALYTIQUE

La biodiversit au Mali est constitue par les ressources forestires, fauniques, halieutiques et les cosystmes qui constituent des rservoirs pour leur conservation et leur dveloppement.

Les formations forestires sont caractristiques des diffrentes zones bioclimatiques:

la zone hyper aride, caractrise par des prcipitations annuelles de moins de 200 mm, la zone aridequi reoit annuellement 200 600 mm de pluies et couvre 320000 km reprsentant 26% du territoire national. Le delta intrieur du fleuve Niger, annuellement inond constitue un cosystme particulier. La zone semi-aride avec 215000 km reprsente 24% du territoire national. Elle reoit en moyenne 600 1200 mm de pluies. La zone subhumideavec 75000 km, reprsente 6% de la superficie totale du pays avec des prcipitations annuelles moyennes dpassant les 1200 mm.

La flore est constitue de prs de 1739 espces spontanes rparties entre 687 genres provenant de 155 familles (DNEF, 2012) dont les plus importantes numriques sont au nombre de trois: les Poaceae, les Fabaceae et les Cyperaceae. Selon la DNEF (2012), il existe huit espces endmiques au Mali qui sont: Maerua de waillyi, Elatine fauquei, Pteleopsis habeensis, Hibiscus pseudohirtus, Acridocarpus monodii, Gilletiodendron glandulosum, Brachystelmamedusanthernum, Pandanus raynalii.

Le Mali est caractris par la diversit de sa faune. La richesse de la faune sexplique par la grande diversit des habitats. La faune compte 136 espces de mammifres dont 70 sont de grands mammifres, au moins 640 espces doiseaux sont connues dont 15 sont considres comme rares, de reptiles constitus de tortues, de Pythons et les Crocodyles, damphibiens comme Schontedenalla mille tihorsini et Bufo chadeani et de dix espces de poissons.

Le classement des forts apparait comme un mode de protection et de sauvegarde de certaines surfaces forestires. Les principales catgories administratives de forts au sud de la zone saharienne sont indiques comme suit:

Neuf rserves ont t dnombres au Mali; parmi lesquelles, celles de Sousan et du Banifing-Baoul nont pu tre renseignes.

On note la prsence de plusieurs races danimaux domestiques endmiques (mouton laine du Macina) qui prsentent ou ont pu dvelopper un potentiel de tolrance plusieurs maladies et une relle adaptation aux conditions climatiques arides (NDama), ou une grande capacit de production laitire (zbu Azaouak).

Le cheptel se compose de plusieurs races et de sous races de bovins, dovins, de caprins, de camelins, dquins, dasins, de porcins, de volaille.

Le Mali est un centre important de domestication de nombreuses espces de plantes cultives pour lesquelles il existe plusieurs cotypes locaux et espces apparentes. Il sagit, entre autres du riz, du sorgho, du nib, du voandzou.

Lvolution de la biodiversit est perue deux niveaux : (a) le nombre, ou encore la richesse, des espces natives utiles; et (b) Labondance des individus au sein de ces espces. La surexploitation affecte le plus souvent les meilleurs phnotypes au sein de chaque espce. La perte en richesse, comme en abondance, affecte grandement les populations dmunies dans la mesure o elles ont de moins en moins doptions leur permettant damliorer leur nutrition, leur sant et leur revenu. Elle entrane galement une rduction de lhabitat disponible pour dautres espces autochtones de faune et de flore, sources de produits alimentaires, mdicaments, etc.

Les menaces sont multidimensionnelles, dordre naturel et anthropique. Parmi les menaces dordre naturel, on peut citer: les changements climatiques, les catastrophes naturelles. Les menaces dordre anthropique sont relatifs aux activits du secteur primaire (agriculture, levage), braconnage, feux de brousse, pollutions voire leutrophisation.

Compte tenu des menaces continues, la dixime confrence des parties de la convention sur la biodiversit a adopt un plan stratgique 2011-2020 et a dfini les objectifs dAchi. Les pays ont donc t invits actualiser leur stratgie et plan daction nationaux. La stratgie et plan daction nationaux se sont plus focaliss sur les trois principaux objectifs savoir: 1) la conservation de la diversit biologique; 2) lutilisation durable des lments constitutifs de la diversit biologique; 3) le partage juste et quitable des avantages dcoulant de lutilisation des ressources gntiques.

Les politiques et plans intgrent la dimension de la biodiversit. Au niveau national, la mise en uvre de certaines politiques et stratgies nationales ont permis de btir les soubassements pour la russite de la convention de la biodiversit. Parmi celles-ci, on peut citer le-Cadre Stratgique pour la Croissance et la Rduction de la Pauvret (CSCRP 2012-2017), la loi dorientation agricole (LOA), la Politique nationale des Changements Climatiques.

Pour ce qui concerne les progrs accomplis pour latteinte des Objectifs dAICHI relatifs la diversit biologique et les Objectifs de Millnaire pour le Dveloppement, Il est important de prciser que les tendances ont positives dune manire gnrale. Cependant des efforts importants seront ncessaires pour accompagner le processus.

Des enseignements et suggestions, il ressort la prise en compte de obstacles savoir:

-Le manque dactions spcifiques allant dans le sens de la mise en uvre dautres actions/activits contribuant renseigner lindicateur par rapport latteinte des Objectifs dAchi et des OMD;

-Le manque de perspective de financement dactions dans le sens de la biodiversit,

-La non-prcision et ou dfinition de lindicateur a quelque part constitu un obstacle dans la mise en uvre dactions appropries.

Les suggestions de mesures pour une mise uvre efficace des stratgies et plans pourront se rfrer toujours aux aspects suivants:

-Renforcement de la coordination des actions;

-Renforcement du cadre lgislatif et rglementaire;

-Recherche de financement;

Renforcement des capacitsde tous les acteurrs.

1. Introduction

Bien que riche en traditions culturelles, le Mali, un territoire 1,2 million km2 est parmi les moins dvelopps du continent africain. Le taux de croissance dmographique est lev, lesprance de vie est courte, les nourrissons et les enfants tant particulirement vulnrables, et lanalphabtisme est endmique, surtout parmi les femmes. Lamlioration des conditions de vie reste un dfi pour le Mali. Le climat est caractris par des prcipitations faibles et imprvisibles (200-1200 mm/an), qui stalent sur une priode de 3 mois, suivie dune saison sche de 9 mois, des tempratures leves tout au long de lanne et des sols infertiles. En outre, le pays sest vue confronte plusieurs annes de scheresse intense, surtout dans les annes 1970, ainsi, qu dautres obstacles la scurit alimentaire, tels que la rduction de la pluviomtrie, linfertilit des sols, la hausse de la temprature, les feux de brousse, les ravageurs, les parasites, etc. Face cette situation, la population malienne a t amene rviser ses stratgies de manire sadapter cet environnement hostile et rduire la vulnrabilit face aux risques de fluctuations climatiques et aux conditions environnementales extrmes.

La biodiversit au Mali est caractrise par la diversit des ressources forestires, fauniques, halieutiques et des cosystmes qui servent de rservoir pour la survie et le dveloppement de ces ressources. Ces ressources constituent une source importante de mdicaments, dalimentation et de nutrition, dhuiles, de feuillages, de noix et dpices qui sont des composants principaux du rgime alimentaire au Mali. Les ligneux assurent galement lapprovisionnement en bois de chauffage pour usage domestique et en alimentation pour btail, et sont une source de revenus supplmentaires de grande importance pour la tranche la moins nantie de la population, spcialement en priode de soudure prcdant les rcoltes ou bien en priode de disette survenant pendant les annes de scheresse. Les produits agroforestiers non ligneux interviennent non seulement dans la consommation des mnages en fournissant tous les besoins en vitamines, minraux mais aussi contribuent pour beaucoup dans la gnration des revenus.

Il est extrmement important de souligner la perte de lquilibre cologique depuis certaines annes cause: a) des facteurs biophysiques un climat rigoureux, avec des tempratures leves, une pluviomtrie faible et erratique, de longues priodes de scheresse, linfertilit du sol; et b) dautres facteurs induits par lhomme telles que la surexploitation et la mauvaise gestion des ressources dues une croissance leve dune population afflige par la pauvret et une rapide augmentation des effectifs du btail par rapport aux ressources disponibles.

Il en dcoule comme consquence immdiate la perte en quantit et en qualit de la biodiversit du sol et du sous-sol, y compris la perte des services globalement importants telles que la fixation du carbone, la squestration, et linformation gntique. Ceci a conduit a un changement rapide des services cologiques qui sont dune importance capitale au niveau local tels que la protection des bassins versants, lamlioration microclimatique, la conservation du sol, le cycle des nutriments, la production agroforestire ligneuse et non-ligneuse causant le dclin dune faon significative et continue du niveau de satisfaction des besoins alimentaires , nutritionnels , sanitaires et en revenus des populations. Ces phnomnes ont lieu concomitamment avec la disparition des connaissances locales et de lexpertise des communauts autochtones pour mieux grer, rgnrer et utiliser ces systmes. Le dclin du capital-biodiversit ainsi que la prdominance de vieux arbres (manque de rgnration) se traduit par le dclin et la disparition des espces agroforestires de grande ncessit et dusage courant au niveau local.

Pour venir bout de lensemble des menaces (naturels et humains) qui continuent peser sur la biodiversit, la dixime confrence des parties (COP) de la convention sur la diversit biologique a adopt le plan stratgique 2011-2020 avec des objectifs appels objectifs dAchi et a invit par la mme occasion les diffrents pays dactualiser leur stratgie et plan nationaux. Les mesures prises pour accompagner cette stratgie nationale devrait en principe faciliter latteinte des objectifs nationaux.

Ce cinquime rapport national de la convention sur la biodiversit se focalise plus par ailleurs aux progrs accomplis en vue de latteinte des objectifs dAchi et des Objectifs de Millnaire pour le Dveloppement. Il est donc labor en trois parties gomtrie variable mais interconnectes les unes des unes pousant grandement les lignes directrices proposes pour le cinquime rapport national des pays et se dcline comme suit:

Partie I Une mise jour de ltat et des tendances de la diversit biologique, des dangers qui la menacent et de leurs consquences pour le bien-tre humain.

Partie II - Les stratgies et plans daction nationaux pour la diversit biologique, leur mise en uvre et lintgration de la diversit biologique.

Partie III Les progrs accomplis en vue de parvenir aux objectifs dAichi de 2015 et 2020 pour la diversit biologique et les contributions apportes la ralisation des cibles 2015 des Objectifs du Millnaire pour le dveloppement.

Partie 1Actualisation de ltat ET des tendances de la diversit biologique, des dangers qui la menacent et des consquences pour le bien-tre humain

1.1 Importance de la diversit biologique pour le Mali

1.1.1 Contribution au dveloppement socio-conomique

Les ressources naturelles constituent la base du dveloppement conomique social et culturel du Mali. Le secteur primaire participe pour plus de 45% au PIB dont 4,9% pour les productions forestires. Les formations forestires constituent la base de lalimentation du cheptel. Par exemple, le delta intrieur est une zone dlevage par excellence grce la richesse et la diversit de ses pturages qui occupe la premire place en effectifs bovins et ovins/caprins au Mali. Le delta intrieur accueille elle seule 22,10% du cheptel national bovin et 26,5% de leffectif ovin/caprins (DNSI, 1998). On note que leffectif du cheptel du Delta est pass de 160 000 ttes en 1950 750 000 ttes en 2000 ; ainsi pendant les 50 dernires annes, leffectif du cheptel bovin dans le Delta a t multipli par 4,69.

Figure 1: Effectif du cheptel

De nos jours le cheptel malien est estim prs de 9,16 millions de bovins, 11,86 millions dovins, 16,52 millions de caprins, 922 514 camelins, 487 751 quins, 880694 asins, 75 015 porcins et 36 750 000 volailles (recueil des statistiques du secteur du dveloppement rural 2001-2010).

La chasse et la pche sont des activits conomiques et socio culturelles. Leau demeure lune des proccupations majeures des populations aussi bien pour la consommation domestique que comme support de dveloppement (utilisations pastorales, agricoles etc.).

La pche est lune des principales activits socio-conomiques du pays. Elle est pratique essentiellement par les Bozos et Somonos. A titre illustratif, il importe de souligner que la pche occupe le 3me rang des activits socio-conomiques aprs lagriculture et llevage en 5me rgion (Mopti). Elle est pratique sur les plans deau naturels essentiellement dans le Delta et le Sourou o les captures varient dune anne une autre en fonction des crues et des dcrues avec une moyenne variable de 70.000 120 000 tonnes de poissons par an.

Figure 2: Production, exportation de poisson

La production du poisson a connu une rgression de 2002 2006 passant de

89570 tonnes 63286 tonnes. A partir de 2006, la production de poisson est passe de 95000 tonnes 195640 tonnes en 2010.

Lexportation du poisson (equivalent en poisson frais) quant elle aussi a connu la mme tendance. De 3630 tonnes en 2001, elle ntait que de 94 tonnes en 2005.

A partir de 2006, lexportation du poisson a connu une volution sensible atteignant 31082 en 2009 et 20393 en 2010 (recueil des statistiques du secteur du dveloppement rural 2001-2010).

La population de pcheurs qui tait de 70.000 personnes en 1967 a atteint les 225 000 pcheurs en 1994 soit une augmentation de plus 221% en 27 ans. De nos jours, la population de pcheurs a presque double avoisinant les 500000 personnes avec une production halieutique estime plus de 150000 tonnes/an.

Figure 3: Effectif des pcheurs

Les populations rurales mnent leurs activits de production sur les ressources naturelles sur la base uniquement des besoins de la communaut (absence ou faiblesse de lconomie de march).

Le secteur de lagriculture reprsente 35,6 % du PIB (AEDD, 2010). La superficie cultive annuellement couvre entre 3 et 3,5 millions dha (DNSI, 2006). La production agricole au titre de la campagne 2010/2011 a enregistr une hausse sensible par rapport la campagne prcdente.

La production du riz tait de 2 308233 tonnes durant la campagne agricole 2010/2011 contre 1950 805 pour celle de 2009/2011 soit une augmentation de 13%. Quant aux crales sches, elles ont enregistr pour la campagne 2010/2011, une production globale denviron 4 081 300 tonnes (MA, 2011). La production cotonnire a enregistr 236 400 tonnes au cours de la campagne 2010/2011 contre 190000 tonnes en 2009/2010 (MA, 2011).

Figure 4: Production agricole

1.1.2. Contribution au bien-tre humain:

La diversit biologique offre de nombreux produits et services aux hommes et aux animaux dont certains sont hautement apprcis au niveau de leur contribution dans la scurit alimentaire et nutritionnelle.

Par exemple, les arbres et arbustes des parcs agroforestiers remplissent de multiples fonctions essentielles pour les paysans dmunis. Ils sont sources de produits alimentaires fruits, graisses, huiles, lgumes verts, noix et condiments- qui viennent complter le rgime alimentairelocal, essentiellement constitu daliments issus des cultures vivrires de base. Certains de ces produits sont particulirement importants lors des priodes dintense scheresse ou encore quand lapprovisionnement en grains commence faire dfaut dans les mois qui prcdent les rcoltes. Les arbres et les arbustes des parcs procurent, de surcrot, de nombreux mdicaments traditionnels, qui forment la base du systme sanitaire des communauts rurales. Ils sont, enfin, la source dapprovisionnement en bois de feu destin la consommation domestique ; bois duvre ; cordage ; extraits pour la teinture ; matriaux utiliss pour la fabrication dustensiles, dobjets artisanaux et de vtements ; ainsi que du fourrage et des mdicaments pour le cheptel. Il faut galement mentionner le revenu additionnel dont les populations rurales pauvres peuvent bnficier grce aux produits issus des arbres et des arbustes des parcs.

Outre la fourniture de produits, les arbres et les arbustes des parcs procurent des services, tels que la modration des tempratures, la rduction de lrosion des sols et lamlioration de la fertilit des sols, grce la fixation du nitrogne et au recyclage des lments nutritifs de la masse foliaire. La plupart des cultures vivrires annuelles tant cultives dans les parcs, ces services jouent un rle central dans le maintien de la productivit des cultures vivrires annuelles. De plus, le parc constituant la source principale de fourrage et de mdicaments pour le cheptel, la sant des troupeaux est directement lie la qualit environnementale du parc.

Chacun des arbres et des arbustes des parcs rempli probablement une multiplicit dusages en faveur des paysans. Dans les parcs agroforestiers du Mali, par exemple, les essences communes darbres et darbustes remplissent en moyenne 5 fonctions (voir tableau 1). Le plus souvent, une mme fonction inclut elle-mme plusieurs utilisations/services (par exemple, plusieurs mdicaments peuvent tre issus des diffrentes parties dune plante). Le fait mme que les communauts autochtones maintiennent une grande diversit despces et de fonctions dans leurs parcs dmontre limportance de cette diversit dans leurs stratgies de subsistance.

Le tableau suivant fourni les informations sur les fonctions essentielles des arbres et arbustes agroforestiers communs dans les parcs agroforestiers du Sahel ouest africain.

Tableau 1: Arbres et arbustes et leurs fonctions

Nom scientifique

Nom en anglais

Nom en franais

Fonctions1

Acacia senegal

Gum arabic

Gommier

Bois de feu, Gomme, Haie vive, Haie Morte,

Mdicaments (gomme pour allger la douleur, corce pour traiter les diarrhes et les ulcres gastriques).

Adansonia digitata

Baobab

Baobab

Alimentation (substitut de lait et de crme procur par la pulpe de fruits, condiments pour les sauces partir des feuilles), Mdicaments (pulpe de fruits et graines pour traiter lanorexie), Cordage (procur par lcorce), Colle ( partir de la gomme), Poterie (utilisation du bois pour cuire les pots), Fertilit des sols (utilisation des branches comme paillis).

Anogeissus leiocarpus

---

Bouleau dAfrique

Bois de feu, Bois de construction (poutres et chevrons), Mdicaments (feuilles pour traiter la jaunisse), Teintures pour les habits et la peau ( partir des feuilles), Brise-vent.

Balanites aegyptiaca Desert date

Dattier du dsert ou Myrobolan dEgypte

Bois de feu, Fourrage (procur par les feuilles), Alimentation (graines cuites, pulpe de fruits), Huile ( partir des graines), Savon ( partir de lhuile des graines et de lcorce), Mdicaments (huile des graines pour traiter les otites et la dermatite, pulpe de fruits pour traiter la constipation et les douleurs musculaires), Haie vive/banque fourragre, Haie morte.

Bauhinia rufescens

Bauhinia rameaux roux ou Bauhinia rousstre

Bois de feu, Ustensiles domestiques (utilisation du bois pour la fabrication de manches), Construction (branches et feuilles pour la construction des plafonds), Haie vive.

Bombax costatum

Red flowered silk cotton

Kapokier rouge

Alimentation (spales des fleurs pour la sauce, miel de qualit produit partir des fleurs), ustensiles domestiques (utilisation du bois pour la fabrication des planchers, tabourets, chaises, cadres de fentres, mangeoires, masques, etc.), Fibre (utilisation du fruit pour la fabrication de matelas, coussins, et substitut de coton pour les habits), Fourrage (procur par les feuilles en fin de saison sche).

Borassus aethiopum

Fan palm

Rnier

Alimentation (graines immatures, pousses, jus de fruits, vin issu de la sve), Fibre (ponge partir des ptioles, ventails, tapis de sol, paniers, chapeaux, meubles et nattes partir des feuilles), Mdicaments (jus de fruits pour combattre les parasites intestinaux), Construction (poteaux et planches partir des tiges), Fixation des dunes et conservation des sols.

Ceiba pentandra

Silk cotton

Fromager

Condiments (spales des fleurs utiliss pour les sauces, graines), Fibre (fruit utilis pour la fabrication de matelas et de coussins), Ustensiles domestiques (utilisation du bois pour la fabrication de planchers, tabourets, chaises, cadres de fentre, mangeoires, masques), Canos (bois issu des tiges), Mdicaments (hte dune plante parasitaire [Tapinanthus pentagonia] utilise dans le traitement de plusieurs maladies).

Diospyros mespiliformis Ebony

benier

Bois de valeur (utilis pour la fabrication de meubles, masques, etc.), Alimentation (fruits frais), Mdicaments (feuilles pour allger la douleur, poudre des fruits pour traiter les ulcres gastriques et les hmorrodes), Prparation pour poterie (utilisation des extraits de fruits pour lmail mtallique).

Elaeis guineensis

Oil palm

Palmier huile

Huile ( partir du fruit), Vin ( partir de la sve), Mdicaments (sve non fermente pour traiter lanorexie), Fibre (utilisation des ptioles pour la fabrication de paniers).

Faidherbia albida

(syn. Acacia albida)

Acacia de Faidherbe

Winter thorn

Cad

Fourrage (issu des fruits, des feuilles et des rameaux) , Bois de feu (issu des branches), Ustensiles domestiques (utilisation du bois pour la fabrication de tasses, saucires, cuillres, louches, tabourets, mortiers et pilons, abreuvoirs), Mdicaments (corce pour allger la toux et comme gargarisme anti-bactrien, ombre pour le btail (en fin de saison sche), Amlioration de la fertilit des sols (transfert de la biomasse organique).

Feretia canthioides

(syn. F. apodantera)2

Feretia

Ustensiles domestiques (fouets de cuisine), Mdicaments (feuilles et corce en bouillon pour augmenter la pression artrielle), Mythologie (utilisation des tiges pour chasser les mauvais esprits de la maison et attirer les bons esprits dans les champs).

Hyphaene thebaica

Dum palm

Palmier doum

Fibre (utilisation des feuilles pour la fabrication de matelas, ventails), Alimentation (fruits), Vin ( partir de la sve), Mdicaments (poudre de fruits pour traiter les ulcres gastriques), Encens (issu des racines), Bois de construction, Brise-vent.

Lannea microcarpa

---

Raisinier

Alimentation (pulpe de fruits, jeunes feuilles, racines), Boissons (parfum aromatique des jeunes feuilles et des fruits secs, bire partir du fruit ferment), Huile (issue des graines), Fourrage (issu des feuilles plus ges), Nourriture pour les petits animaux (rsidus de lextraction de lhuile des graines), Mdicaments (feuilles contre les vomissements et les diarrhes, huile pour traiter la dermatite), Insecticide ( partir de lhuile des graines), Teintures pour les vtements et la peau ( partir de lcorce), Construction (protection des murs en banco grce la solution impermable obtenue partir des rsidus de lextraction de lhuile des graines).

Lawsonia inermis2

---

Hen

Teinture (les feuilles procurent le colorant rouge utilis pour la dcoration de la peau, la coloration des cheveux, etc. varit dhenn la plus prise), Mdicaments (bouillon des feuilles pour allger les douleurs menstruelles et pour traiter la jaunisse), Haie vive.

Parkia biglobosa

African locust bean

Parkia biglobuleux

Nr

Alimentation (pulpe de fruits frais, pulpe de fruits secs, pte riche en protines, et gteaux partir des graines), Mdicaments (pulpe de fruits pour traiter les dficiences en protines chez les enfants et corce pour traiter les inflammations des amygdales, Nourriture pour les animaux (pulpe de fruits secs), Mdicaments (pte fabrique partir des graines pour rduire lhypertension), Construction (couches de fruits utilises comme matrice structurelle organique pour les murs en banco; solution impermable obtenue partir des fruits ferments, utilise pour recouvrir les murs enbanco et boucher les fissures), Amlioration de la fertilit des sols (fixation du nitrogne).

Piliostigma reticulatum2

Piliostigma rticul

Vene

Cordage ( partir de lcorce), Fourrage (cosses du fruit donns en supplment nutritionnel au btail individus malades et femelles en priode de grossesse), Mdicaments (bouillon partir de lcorce pour traiter la jaunisse, bouillon de jeunes feuilles pour redonner de la force aux nourrissons faibles ou trop maigres), Amlioration de la fertilit des sols (branches et feuilles utilises comme paillis).

Prosopis africana

Prosopis dAfrique

Bois de feu et charbon de bois (essentiellement destins aux forgerons), Alimentation pendant les priodes de scheresse (farine partir des graines), Fourrage (issu des fruits, ainsi que des pousses et des rameaux), Mdicaments (corce pour traiter les tches dentaires, feuilles pour traiter les douleurs musculaires), Ustensiles domestiques (utilisation du bois pour la fabrication de mortiers et de pilons, jougs pour le btail, madriers, portes, cadres de fentre et manches doutils), Amlioration de la fertilit des sols (feuilles utilises comme paillis).

Pterocarpus erinaceus

Vne

Fourrage (issu des feuilles), Bois de feu et charbon de bois (essentiellement destins aux forgerons), Mdicaments (corce pour traiter les infections oculaires), Ustensiles domestiques (utilisation du bois pour la fabrication de tables, portes, chevrons, poteaux, assiettes, bols, masques, statues), Teinture (issue de lcorce, utilise pour les vtements).

Sclerocarya birrea

Sclerocarya bire

Marula

Prunier africain

Alimentation (graines fraches, biscuits et gteaux partir des graines, condiment pour le couscous, miel issu des fleurs), Boissons (jus de fruits frais et jus de fruits ferments), Mdicaments (corce pour traiter le diabte), Ustensiles domestiques (utilisation du bois pour la fabrication de chaises, manches doutils, masques, statues).

Tamarindus indica

Tamarind

Tamarinier

Alimentation (pulpe de fruits secs ajoute la bouillie de mil, miel issu des fleurs), Boissons (jus de fruits frais), Mdicaments (pulpe de fruits pour traiter la constipation, contrecarrer les aliments gras et faciliter la digestion, jus de la pulpe de fruits utilis pour la fabrication de crmes pour la peau et de crmes de beaut, corce pour traiter la gingivite et les autres inflammations buccales), Ustensiles domestiques (utilisation du bois pour la fabrication de manches doutils).

Vitellaria paradoxa

(syn. Butyrospermum paradoxum)

Shea nut tree

Karit, arbre beurre

Alimentation (beurre partir des graines), Mdicaments (beurre pour traiter les ulcres gastriques et la peau sche, galement utilis comme base pour les crmes anti-bactriennes et les crmes de beaut), Savon ( partir du beurre de moindre qualit), Fourrage (hte dune plante parasitaire [Tapinanthus pentagonia], utilise comme fourrage.

Vitex doniana

Black plum

Prunier noir

Alimentation (fruits frais), Bois de feu, Produits ligneux (bois tendre utilis pour la fabrication de madriers, tables et papier).

Zizyphus mauritiana

Jujube

Jujubier

Alimentation (pulpe de fruits, riche en vitamines C, utilise pour les gteaux, la bouillie), Boissons ( partir de la pulpe de fruits), Mdicaments (extrait des racines utilis, en faible dose, pour traiter les ulcres gastriques, les vomissements et la syphilis, pulpe de fruits et autres ingrdients pour traiter lanorexie, pulpe et gousses utilises dans lalimentation des nourrissons), Ustensiles domestiques (utilisation du bois pour la fabrication de manches doutils), Bois de feu, Haie vive, Fourrage ( partir des feuilles), Pche (extrait des racines, utilis en forte dose, pour tuer les poissons), Amlioration de la qualit des sols (feuilles utilises comme paillis).

1 Source : ICRAF, 2006, fonde sur des tudes ralises en exploitation agricole au Mali. Donnes corriges lors de latelier de validation du 5e rapport national sur la diversit biologique, Mai 2014.

2 Caractristiques de croissance de larbuste.

Lutilisation des arbres et des arbustes des parcs au fil des gnrations par les paysans a forg un savoir traditionnel/indigne collectif extrmement riche, portant sur les diverses utilisations des arbres et des arbustes, leur gestion, lcologie, la biologie reproductive, la variation inter- et intra-spcifique, les mthodes de propagation, etc. Les populations rurales ont par ailleurs exploit ces connaissances pour dvelopper des stratgies visant domestiquer les espces darbres et darbustes, ainsi que le paysage. Elles ont, par exemple, su adapter le systme du parc agroforestier leur propre environnement et leurs besoins spcifiques. Certains groupes possdent un savoir particulirement riche sur les arbres et arbustes des parcs. Il sagit des femmes qui connaissent avec prcision les espces utilises pour lalimentation et les condiments ; Des gurisseurs, experts en plantes mdicinales destines au traitement des maux et des maladies dont souffrent les populations; Ou encore des leveurs qui connaissent les espces fournissant le meilleur fourrage et les mdicaments leur btail, aux diffrentes priodes de lanne.

Dans les zones sujettes la scheresse, certains arbres offrent des produits et fruits de haute valeur nutritive contribuant sans nul doute combattre la malnutrition et de famine surtout auprs des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes. Parmi ces espces, on peut citer: Vitellaria paradoxa dont le fruit peut tre transform en beurre de karit, Parkia biglobosa transform en soumbala utilis aussi dans les sauces, Tamarindus indica dont les feuilles et les fruits sont utiliss dans la bouillie et Adansonia digitata dont les feuilles trs riches en vitamine C constituent un bon ingrdient de la sauce pour la prparation du T. Le rle majeur des fruits et des feuilles comme apport de calcium, phosphore, fer, vitamine A, B,et PP a t relev par Bergeret (1991).

Lapport protique des feuilles et des fruits de lAdansonia digitata ,Tamarindus indica est intressant et leur teneur protique varie de 4 10% de leur poids frais (contre 1 2% pour les lgumes europens) et slve encore avec le schage couramment pratiqu par les femmes pour constituer des rserves ( Bergert).

Un autre lment contributeur est leur apport au processus de fertilisation des sols favorisant les activits de cultures et partant laugmentation de la production agricole et de la consommation des producteurs.

Le caractre fertilisant de certaines espces forestires contribue pour beaucoup dans le processus de fertilisation des sols et facilite du coup laugmentation de la production agricole. Les espces comme Acacia albida contribuent amliorer le niveau de fertilit des sols travers les feuilles qui tombent et qui sont absorbes. Les feuilles de lAcacia albida qui tombent au dbut des labours constituent une source de fertilisation atteignant lquivalent de 50 tonnes de fumier/ha/an avec 50 grands arbres/ha ; aussi la quantit de matire organique des couches suprieures des sols sous ces arbres est le double de ce quelle est ciel ouvert (Charreau et Vidal, 1965).

Lactivit microbiologique globale ainsi que la teneur en azote minralis sont 2-5 fois plus grandes sous Acacia albida(Jung, 1970).

Il est aussi important de noter la contribution importante de certaines espces darbres dans la pharmacope traditionnelle. Le karit, une espce largement rependue au Mali, dont le beurre extrait est utilis comme pommade contre linflammation et le rhumatisme. Il est aussi utilis dans la cosmtique servant prvenir le desschement de la peau. Les corces de Acacia albida sont aussi utiliss comme mdicament contre la toux.

Les diffrentes recherches scientifiques effectues en collaboration avec des Universits Europennes sur les plantes mdicinales de la flore malienne ont permis disoler des molcules aux activits antifongiques, anitipaludiques molluscicides, antibactriennes, anti ulcreuses, antioxydantes, anti-inflammatoires, immunomodulatrices, etc (DMT, 2006). Les espces concernes sont entre autres: Acacia senegal (Mimosaceae), Adansonia digitata (Bombacaceae), Butyrospermum parkii (Sapotaceae), Cassia acutifolia, Cassia italica (Cesalpiniaceae), Combretum micranthum, Pteleopsis suberosa (Combretaceae), Kigelia africana (Bignoniaceae), Curculigo pilosa (Hypoxidaceae), etc.

Le tableau suivant donne une description par classe thrapeutique.

Tableau 2: Description par classe thrapeutique

Description

Classe thrapeutique

Balembo sirop adultes

Antitussifs

Balembo sirop enfants

Antitussifs

Dysenteral sachets

Antiamibiens

Gastrosedal sachet

Antiulcreux

Hpatisane sachets

Cholrtique

Laxa Casia sachets

Laxatifs

Malarial sachets

Antipaludique

Psorospermine pommade

antieczmateux

Source: DMT, 2006

1.2 Principaux changements intervenus dans la diversit biologique

1.2.1 Aperu sur ltat de la biodiversit

Les changements intervenus dans la biodiversit sont perus au niveau de ltat de la flore, de la faune terrestre et aquatique, des aires protges, des ressources gntiques animale et vgtale.

1.2.1.1 Etat des grands systmes cologiques

Les formations forestires sont caractristiques des diffrentes zones bioclimatiques (figure 5). En pousant lesprit de la classification mondiale et ltude faite par PIRT (1989), ces zones peuvent tre dcrites de la sorte:

-La zone hyper-aride: elle est caractrise par des prcipitations annuelles de moins de 200 mm. Elle couvre 632000 km soit 51% du territoire national et occupe toute la partie septentrionale du pays (Akkl-Azaouad, Azaouak, Addra des Iforas). La zone est le domaine despces comme Acacia raddiana, Cenchrus biflorus, Panicum turgidum et Aristida spp.

Figure 5: Etat des grands systmes cologiques

-La zone aride: elle reoit annuellement 200 600 mm de pluies et couvre 320000 km reprsentant 26% du territoire national. Cest le domaine par excellence des steppes herbeuses (Schoeneldia gracilis, Panicum leatum, Cenchrus biflorus) parsemes dpineux faible production ligneuse moins de 10 m3 de bois par hectare avec Combretum glutinosum, Combretum Ghasalense, Acacia erhenbergiana. Dans la partie sud du Sahel, des formations Guiera senegalensis, Balanites aegyptiaca et des parcs arbors dAcacia albida et de Borassus aethiopium sont rencontrs. Certains sites de la zone sont dgrads trs dgrads en raison des changements climatiques (forts mortes du Farimak). Une grande partie de la zone est constitue de brousse tigre (avec des Combretacea et Pterocarpus lucens) gnralement dgrade (Nord de Niono et de Bambara Maoud).

-Le delta intrieur du fleuve Niger (aride), dans sa partie annuellement inonde (Delta vif 30000 km) est un cosystme particulier. Cest le domaine de prdilection des prairies aquatiques gramines vivaces (Echinochloa stagnina, Oryza barthii, Vassia cuspidata, Vetiveria nigritana, Panicum anabptistum) dont les aires doccupation se rtrcissent en raison de linsuffisance des crues. Le delta mort occidental occup en partie par la Zone de lOffice du Niger porte une couverture vgtale dgrade, essentiellement forme dpineux comme Acacia seyal, Acacia scorpioides et un tapis herbac dominante Schoenefeldia gracilis.

-La zone semi-aride avec 215000 km reprsente 24% du territoire national. Elle reoit en moyenne 600 1200 mm de pluies. Elle constitue dune mosaque de savanes qui renferment par endroits des forts claires et des forts galeries. Les productions ligneuses varient de 10 80 m3/ha. Les espces dominantes sont: Vittelaria paradoxa, Khaya senegalensis, Bombax costatum et Isoberlinia doka. Les formations naturelles y sont bien conserves.

-La zone subhumideavec 75000 km, reprsente 6% de la superficie totale du pays. Elle renferme toutes les variantes de savanes. Les prcipitations annuelles moyennes dpassent les 1200 mm. Les productions et les productivits y sont trs importantes (10 m3 pour les savanes arbustives 80 m3 pour certaines forts claires). La productivit est estime plus de 1 m3/ha/an dans bien de cas. On y trouve Laphira lancealata. Les formations du tapis herbac sont domines par Andropogon gayanus, Andropogon pseudapricus et Loudetia togoensis.

1.2.1.2 Etat de la flore

Il existe 1739 espces spontanes rparties entre 687 genres provenant de 155 familles (DNEF, 2012) dont les plus importantes numriques sont au nombre de trois: les Poaceae, les Fabaceae et les Cyperaceae. Selon la DNEF (2012), il existe huit espces endmiques au Mali qui sont: Maerua de waillyi, Elatine fauquei, Pteleopsis habeensis, Hibiscus pseudohirtus, Acridocarpus monodii, Gilletiodendron glandulosum, Brachystelmamedusanthernum, Pandanus raynalii.

On rencontre galement le riz flottant dans certains systmes de production. Le riz africain Oryza glaberrima serait cultiv depuis au moins 1500 ans avant notre re dans le Delta Intrieur du Fleuve Niger qui semblerait tre le centre dorigine de lespce. Des varits de mil, sorgho et fonio rsistantes la scheresse, aux maladies et aux insectes nuisibles existent encore ltat semi-sauvage. Alors que les ressources vgtales sont considres comme une composante du dveloppement conomique et de la conservation de la diversit biologique, il faut admettre quil reste encore des zones qui sont botaniquement mal connues.

Le bois fournit plus de 81% des besoins nergtiques de la population malienne (voir figure 6). En effet, selon la Direction Nationale de lEnergie en 2010, le bilan nergtique du Mali indique une consommation nationale annuelle de lordre de 2860 Kilo tonnes quivalent ptrole (Ktep) dont la part de la biomasse nergie reprsente 81,55% correspondant 2332 Ktep ou lquivalent de 6,6 millions de tonnes de bois nergie par an. Ce niveau de prlvement dpasse de loin le niveau de productivit naturelle annuelle des ressources en biomasse. Il en rsulte un dficit forestier important de lordre de 30% engendrant une acclration des rosions oliennes et hydriques dues aux dperditions forestires et dnudations des sols (voir figure 7).

Figure 6: Bilan nergtique

Figure 7: Dficit nergtique

1.2.1.3 Etat de la faune:

Le Mali est caractris par la diversit de sa faune (cf. tableau 3). La richesse de la faune sexplique par la grande diversit des habitats. La faune comprend de grands mammifres, une grande varit doiseaux, de reptiles, damphibiens et de poissons.

Tableau 3: Biodiversit de la faune au Mali

Groupe

Nombre espces

Nombre espces endmiques

Mammifres

136

-

Oiseaux

640

-

Reptiles

106

1

Amphibiens

30

2

Poissons

160

24

Papillons sphinx

6

-

Source: Rapport tat des lieux et valuation des politiques, plans et programmes par rapport la prise en compte de la diversit biologique au Mali, DNEF 2012

Les Mammifres

La faune compte 136 espces de mammifres dont 70 sont de grands mammifres. Ces grands mammifres vivent dans les savanes soudaniennes occidentales et dans la zone sahlienne. Un nombre important despces ne sont plus prsentes que sous la forme de populations dcimes. Les espces dominantes sont: lhippopotame nain (Choerapsis liberiensis) et le lamantin (Trichechus senegalensis). On rencontre galement en nombre rduit: le damalisque (Damaliscus karrigum), lland de Derby (Tauratragus derbianus), la giraffe (Giraffa camelopardalis reticulata), la gazelle dama (Gazella dammah), lOryx (Oryx algazella), laddax (Addax nasomaculatus), le mouflon machettes (Acinonyx lervia), le gupard (Acinonyx jubatus), le lycaon (Lycaon pictus), le pangolin (Manis spp.), lorycterape (Orycterapus afer), le lion, llphant, le Chimpanz, etc.

Les oiseaux

Au moins 640 espces doiseaux sont connues dont 15 sont considres comme rares. Plusieurs tudes menes dans le delta intrieur du fleuve Niger ont dmontr lexistence dimportantes populations doiseaux (espces migratrices, thiopiennes). Les principales espces migratrices sont: la sarcelle dt (Anas quesquedula), le Pilet (Anas acuta), le Souchet (Anas dypeata) et le Filicule nyroca (Aythya nyroca). La migration des oiseaux seffectue entre le Mali et plus de 18 pays dEurope, dAfrique et dAsie. Les espces thiopiennes relativement moins nombreuses comprennent principalement; le Dendrocygne fauve (Dendrocygna bicolor), le Dendrocygne veuf (Dendrocygna viduata), loie de Gambie (Pletopterus gambiensi), loie dEgypte (Alopochen aegyptiaca) et le canard casqu (Sarkidiomis melanotos).

Certains oiseaux nomades, se dplacent irrgulirement travers le continentcest le cas du travailleur bec rouge (Quelea quelea) et du travailleur tte rouge (Quelea erytropus). Lautruche (Struthio camelus) est de plus en plus rare.

Les poissons

Les espces inventories de la faune ichtyologique du Niger appartiennent toutes la classe des ostchthyens poissons squelette osseux. Trois sous-classes dimportance diffrente sont prsentes dans la faune du Niger:

-Les Dipneustes qui sont reprsents par une seule espce appartenant lunique famille africaine des Protopteridae;

-Les Noptrygiens qui ne comprennent plus quune seule famille vivante: les Polypteridae, fossiles vivants, reprsents dans le Niger par quatre espces appartenant au genre deau douce Polypterus. Cette famille est endmique en Afrique.

-Les Actinoptrygiens qui regroupent lensemble de 27 familles dont plus de la moiti (16) nest constitue que dun genre avec une espce unique.

Les espces de poissons identifies ci-dessous sont considres comme des espces endmiques, rares ou sensibles aux variations environnementales (DNEF, 2012):

-Polypterus annectens annectens: sajgu en bamanan.

-Polypterus endlicheri endlicheri: sajgu en bamanan, espce endmique au delta;

-Gymnarchus niloticus: sdjgu en bamanan;

-Hepsetus odoe: zangalan en bamanan

-Pollimyrus petricolus: nana en bamanan,

-Malapterus electricus: ntigui en bamanan;

-Tetraodon lineatus: dodo en bamanan

-Synodontis resupinatus: konkon en bamanan;

-Synodontis gabroni: konkon en bamanan

-Arius gigas: soum en bamanan

Les reptiles

Les reptiles sont largement rpandus, principalement les tortues, les pythons et les crocodiles.

Les amphibiens

Les amphibiens ont comme espces endmiques au Mali: Schontedenalla mille tihorsini et Bufo chadeani.

Les invertbrs

Les invertbrs renferment une grande diversit biologique qui a encore besoin dtre explor. La plus rcente mise en valeur est lessor de lapiculture. Dans la zone dintervention du projet PATTEC, les insectes capturs ou observs en mai 2012 sont indiqus au tableau ci-aprs.

Tableau 4: Ordre, familles, genre et espces des insectes capturs ou observs dans la zone du projet PATTEC

Ordre

Famille

Genre

Espce

Observation

Hymnoptre

Pompilidae

Vespidae

Sphecidae

Xylocopinae

Apidae

Anopluis Sp.

Vespula Sp.

Sphex Sp.

Xylocopa Sp.

Apis Sp.

Apis melofera

Parasite

Parasite

Parasite

Pollinisateur

Pollinisateur

Lpidoptre

Pieridae

Hysperidae

Lycaninae

Nymphalidae

Colias Sp.

Lycaena Sp.

Limenetis Sp.

Dfoliateur

Dfoliateur

Dfoliateur

Dfoliateur

Orthoptre

Conophalinae

Manthidae

Conocephalus Sp.

Mantis Sp.

Dfoliateur

Prdateur

Diptre

Syrphidae

Asilidae

Glossinidae

Stomoxinidae

Calliphoridae

Sarcophagidae

tebanidae

Syrphus

Laphtia

Glossina

Stomoxis Phanaecia

Sarcophagi Sp.

Tabanus Sp.

-

-

Glossina palpalis

Stomox nigranigra

-

-

T. gratus

Pollinisateur, prdateur

Prdateur

Vecteur

Vecteur

Myase

Putrefaction, fertilisateur

Vecteur

Homoptre

Cicadelidae

Cicadidae

Correlus Sp.

Cicadae Sp.

-

-

Protecteur

Protecteur

Coloptre

Carabidae

Scarabeidae

Calosoma Sp.

Phanaeus Sp.

-

-

Prdateur

Fertilisateur

Source: Rapport tat des lieux et valuation des politiques, plans et programmes par rapport la prise en compte de la diversit biologique au Mali, DNEF 2012.

1.2.1.3 Etat des zones protges

Le classement des forts apparait comme un mode de protection et de sauvegarde de certaines surfaces forestires. Les principales catgories administratives de forts au sud de la zone saharienne sont indiques au tableau suivant.

Tableau 5: Principales catgories administratives de forts au sud de la zone saharienne

Catgories de forts

Superficies totales (ha)

En % du total des forts productives

Commentaires

107 forts classes

824 751

3,5

Domaine trs peu amnag et dtat trs variable, dimportantes superficies sont cultives

Aires protges et sites RAMSAR

9009 460

27,9

1,5 million dha de rserve se trouvent en zone saharienne dans la rgion de Gao

Forts du domaine protg

11400000

36

Zones sylvo-pastorales dont la gestion pourra tre transfre aux collectivits territoriales

Parc agro-forestier

15700 000

49

Les champs et les jachres de moins de 10 ans qui ne font plus partie du domaine forestier

Total zone boise au sud de la zone saharienne

32300 000

100

Ce domaine prsente un taux de boisement moyen de 26%

Source: Rapport tat des lieux et valuation des politiques, plans et programmes par rapport la prise en compte de la diversit biologique au Mali, DNEF 2012

Ltude a permis dalimenter les informations relatives sept rserves. Les rserves de Sousan et du Banifing-Baoul nont pu tre actualises et portes dans le prsent document.

-La rserve de la Biosphre de la Boucle du Baoul se situe au point de rencontre de la culture pastorale des nomades (maures et peuls) et celles de diverses ethnies de cultivateurs sdentaires.

-Le Bafing Falm est caractris par la prsence de nombreuses espces de mammifres (31 inventories en 2002). La zone Nord renferme encore une faune caractristique de la savane soudanienne. On peut citer entre autres: les singes rouges (Cercopithecus aethiops), les vervets, les babouins, les phacochres, le chacal (Canis aureus), le chat sauvage (Felis silvestris lybica), la civette, lcureuil, le guib harnach, lhippotrague (Hippotragus equinus), le livre (Lepus sp.), le porc-pic, les chimpanzs, quelques lands de derby (Taurotragus derbianu), des buffles nains des savanes (Syncerus caffer nanus) et des lycaons (Lycaon pictus), des lions. Cette zone compte 58 espces doiseaux.

-Dans le Gal Limakol, il a t dnombr 18 espces de mammifres, mais faibles densits lexception du babouin. Les mammifres les plus frquents sont: le phacochre, les patas, le porc-pic. Toutefois, la zone recle encore un potentiel minimal dantilopes (hippotrague, Bubale (Alcelaphus buceplaphus major), Cob de fassa et un petit troupeau de buffles. La zone est aussi, un point de passage des grands onguls (lans de derby et antilopes). On y compte 51 espces doiseaux.

-Dans la rserve des lphants du Gourma, en dehors des lphants, le capital faunique renferme la gazelle dorcas (Gazella dorcas), la gazelle front roux (Gazella rufifrons), rare, lOryctrope, le cynocphale, le singe rouge, le daman des rochers (Procavia capensis). Parmi les carnivores, on trouve lhyne raye (Hyena hyena), le chacal commun, le Serval, le Caracal, la Genette, le Ratel, le Zorille, le chat sauvage. Les oiseaux terrestres, sont: la Grande outarde, la petite outarde, la pintade commune, le francolin, les tourterelles.

-La rserve de la faune de Nienendougou fait 40402 ha. La rserve renferme une gamme varie danimaux sauvages dont quelques grands mammifres (Hippopotame, Cob defassa, Hippotrague, Cob de buffon. Sa particularit est dtre lun des derniers refuges des grandes antilopes.

-La rserve de la faune de Tamesna cheval entre d'une partla commune d'Alata dans lecercle de Menaka dans la rgion de Gao(pour l'essentiel) et la commune de Intedjedit dans le cercle de Tin Essako dans la rgion de Kidal. On note la prsence de la gazelle dama (Gazella dama) et la gazelle dorcas.

Le mouflon manchettes est beaucoup plus au nord dans l'Adrar des Ifoghas (o des sanctuaires sont envisageables) et le gupard constitu de la sous-espceGupard du Sahara (Acinonyx jubatus venaticus).

-La rserve spciale des girafes dAnsongo-Mnaka cre pour abriter les populations de girafes, qui ont aujourdhui compltement disparu sous le coup dun braconnage effroyable.

La figure suivante montre la part de fort productive par rapport chaque catgorie de forts.

Figure 8: Part de forts productive dans chaque catgorie de forts

Lanalyse de la figure montre que la part des forts productives dans les parcs agroforestiers est plus importante que les autres soit 49% contre 36% pour les forts du domaine protg, 27,9% pour les aires protges et sites de RAMSAR et seulement 3,5% pour les 107 forts classes. Dans les parcs agroforestiers on y retrouve surtout les champs et les jachres de moins de 10 ans qui ne font plus partie du domaine forestier. A lextrme au niveau des 107 forts classes, on rencontre plutt un domaine trs peu amnag et dtat trs variable. Par contre, dimportantes superficies sont cultives durant lanne.

1.2.1.4 Ressources gntiques en agriculture

Les ressources gntiques animales

Le Mali est le berceau de races danimaux domestiques endmiques (mouton laine du Macina) qui prsentent ou ont pu dvelopper un potentiel de tolrance plusieurs maladies et une relle adaptation aux conditions climatiques arides (NDama), ou une grande capacit de production laitire (zbu Azaouak).

Le cheptel se compose de plusieurs races et de sous races de bovins, dovins, de caprins, de camelins, dquins, dasins, de porcins, de volaille. En 2010, leffectif du cheptel a t estim : 9 163 284 ttes de bovins, 11 865 259 ttes dovins, 16 522 454 ttes de caprins, 487 751 ttes dquins, 880 694 dasins, 922 514 de camelins, 75 015 porcins et 36 750 000 de volailles (recueil des statistiques du secteur du dveloppement rural 2001-2010).

Les ressources gntiques vgtales (plantes cultives)

Le Mali est un centre important de domestication de nombreuses espces de plantes cultives pour lesquelles il existe plusieurs cotypes locaux et espces apparentes. Il sagit, entre autres du riz, du sorgho, du nib, du voandzou. Plusieurs dentre elles prsentent des potentialits dutilisation en biotechnologie:

-le mil: les varits locales tolrantes aux oiseaux granivores, aux foreurs de tiges, au mildiou, au Striga hermontica et la scheresse pourraient servir de donneurs de gnes dautres varits;

-le sorgho: les qualits grainires des varits locales et ladaptabilit des sorghos sauvages aux fluctuations des conditions cologiques sont des atouts valoriser par les biotechnologies;

-le riz: les riz sauvages (Oryza longistamina et Oriza barthii) sont rputs tolrants la pyriculariose et la qualit technologique des grains de Oryza glaberrima en plus de leur rutiscit sont considrer dans la promotion des biotechnologies;

-le coton: on pourrait assister la promotion du coton biologique partir des varits locales en raison de leur tolrance aux insectes et rsistance aux maladies;

-les techniques de micro-propagation constituent des moyens srs de multiplication des espces locales comme la pomme de terre, le manguier, le bananier, les espces forestires et fourragres. Elles sont galement utilisables pour la prservation des gramines sauvages, des plantes mdicinales menaces et des espces endmiques.

1.2.2 Tendances

La perte tendancieuse de biodiversit sobserve deux niveaux : (a) le nombre, ou encore la richesse, des espces natives utiles; et (b) Labondance des individus au sein de ces espces. La perte de la richesse en espces appele richesse interspcifique se traduit par une moindre diversit des sources de produits et services. La rduction de labondance (appele richesse intra-spcifique) se traduit par une moindre variation gntique entre espces, qui rduit son tour la capacit dadaptation des populations des espces de la biodiversit aux changements des conditions ambiantes, ainsi que les gains potentiels que les populations peuvent raliser partir de la slection.

Ces tendances peuvent tre apprcies et observes diffrents niveaux:

1.2.2.1 Augmentation de la population et des besoins

Les rsultats provisoires du quatrime recensement gnral de la population et de lhabitat du mali, RDPH, de 2009 fait tat dune population totale de 14517176 habitants rpartis dans 2369866 mnages. La population malienne a t multiplie par 1.5 depuis le troisime recensement de 1998, ce qui reprsente un taux de croissance annuel moyen de 3.6%.

La ville de Bamako comptait en 1998 un peu plus dun million dhabitants, elle compte aujourdhui et daprs le dernier recensement de 2009, 1809106 habitants. La population de Bamako a t multiplie par prs de 1,8 depuis 1998, ce qui reprsente un taux de croissance annuel moyen de 4,8 % nettement suprieur au taux de croissance national (RGPH, 2009).

Selon les estimations de lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) et de la Banque mondiale (Banque mondiale, 2007), les terres agricoles reprsentent environ un tiers de la superficie du Mali, dont on estime que seulement 12 pourcent environ sont utiliss ce jour pour lagriculture permanente et temporaire. Le dveloppement de terres agricoles encore disponibles pourrait donc

allger la pression dmographique (FAO, 2005). Cependant, le modle Ressources pour lanalyse de la population et de son impact sur le dveloppement (RAPID) de 2003 a valu que si la fcondit se maintenait son niveau de 2000, la superficie cultivable par personne passerait de 0,21 hectare par habitant en 2000 0,09 hectare par habitant en 2025 (Modle RAPID, 2003). Mais, nouveau, il faut souligner quil sagit ici dune extrapolation sur la base dun dnominateur constant (autrement dit, on ne suppose pas daugmentation des superficies arables).

Paralllement la demande en bois de chauffe qui est la principale source dnergie, augmenter si le niveau lev de fcondit se maintient. La demande de bois de chauffe slevait en 2002 9,129 millions de tonnes. Elle passera 19,871 millions de tonnes en 2022. Cela correspondrait une superficie forestire de 3.784.981 ha soit 2,2 fois suprieure la superficie dboise en 2002. Sur la priode 2002-2022, le pays dtruira une superficie forestire denviron 13,255 millions dhectares. La fort naturelle ne pourra pas satisfaire longtemps cette demande en bois de chauffe (Rpublique du Mali 2003a : 25). Il est noter que les zones forestires au Mali sont passes de 11,5 pourcent de la superficie totale du pays en 1990 10,3 pourcent en 2005.

Laugmentation sans cesse de la population et des besoins aura sans nul doute un impact considrable sur les ressources dans leur diversit. L'agriculture de subsistance continuera de renforcer la pression sur les ressources naturelles. L'intensification de l'agriculture pourrait acclrer la dgradation des sols et l'rosion si des dispositions adquates ne sont prises pour une meilleure efficacit. Paralllement, lutilisation non contrle des pesticides et des fertilisants prsenteraient un danger potentiel sur la qualit de leau.

La pression de lhomme sur terre due la croissance dmographique, ne laissera guerre de place la jachre pour jouer pleinement son rle de restauration de la fertilit du sol. Les terres agricoles qui taient jusque l exploites se retrouveront tre dgrades et narriveront plus rpondre aux besoins pressants de la population pour les activits agricoles. La tendance va ainsi, crer une pression sur les ressources naturelles qui augmentera avec l'extension et l'intensification de l'agriculture, notamment en raison de la satisfaction des besoins alimentaires croissants et de la rgnration des revenus.

De plus, la surexploitation affecte le plus souvent les meilleurs phnotypes au sein de chaque espce. Par exemple, pour les ressources vgtales, ce sont les fruits de grande taille et de meilleure qualit qui sont rcolts et ce sont les arbres dont les fts sont les plus rectilignes qui sont utiliss comme bois duvre. Cette pratique slective, qui ne laisse en place que les arbres les moins dsirables, peu aptes produire les graines ncessaires la rgnration naturelle, entrane long terme une dgradation de la qualit gntique des peuplements.

La perte en richesse, comme en abondance, affecte grandement les populations dmunies dans la mesure o elles ont de moins en moins doptions leur permettant damliorer leur nutrition, leur sant et leur revenu. Elle entrane galement une rduction de lhabitat disponible pour dautres espces autochtones de faune et de flore, sources de produits alimentaires, mdicaments, etc.

1.2.2.2 Urbanisation croissante

Une tude mene par la Banque Mondiale en 2011 a permis destimer quenviron un tiers de la population du Mali, soit peu prs 4, 8 millions dhabitants vit en milieu urbain. La rpartition de cette population urbaine est trs ingale dans la mesure o Bamako abrite plus du tiers des citadins. Selon les estimations, le taux de croissance de la population urbaine serait denviron 5%. A ce rythme de croissance, la population urbaine doublera en un peu moins de 20 ans.

Selon une tude mene par la Banque Mondiale, en 2009, la population de la ville de Bamako passera de 89.000 habitants en 1950 3,2 millions dhabitants en 2025. Selon les projections, la population de Bamako reprsenterait en 2025 36 pourcent de la population urbaine et 16 pourcent de la population totale du pays (Nations-Unies 2007).

Lurbanisation rapide du Mali aura des rpercussions importantes sur la distribution de la population et ncessitera la mise en place de politiques adquates pour la gestion des ressources naturelles.

Lurbanisation croissante de nos grandes villes laissera trs peu de place aux terres agricoles. Plusieurs zones urbaines stendront des zones potentielles de production. Ce phnomne pourrait fortement impacter ngativement sur les productions agricoles et forestires. Ainsi de nombreuses espces et les connaissances qui leurs lies seront menaces dextinction.

La connaissance traditionnelle, qui se transmet de gnration en gnration par lutilisation mme des plantes, srode lentement au fur et mesure que dcroissent la richesse et labondance en espces. De ce fait, les gnrations futures auront encore plus de difficults introduire et grer les essences natives utiles dans leur environnement. Les connaissances mdicales bien que importantes se trouveraient de moins en moins connues par les jeunes gnrations.

1.2.2.3 la planification et la prise de dcisions

De plus en plus, on assiste une dcentralisation pousse de nos communes. Ainsi les communes, les cercles, les rgions jouissent dans lensemble dune plus grande autonomie dans les domaines de la planification stratgique et matrielle et des travaux dinfrastructure. Cette tendance une plus grande dcentralisation du dveloppement pourrait saccompagner dun renforcement des rglementations, mesures et stratgies nationales et conventions cologiques concernant la biodiversit, le changement de climat, la dsertification). Elle prsentera en outre des opportunits et facilits pour les communauts rurales afin que celles-ci soient effectivement impliques lavenir dans des dcisions sur le mode dutilisation et de gestion des ressources de la biodiversit et de dgradation. Ce processus placera les communauts locales au cur des dcisions de dveloppement avec une appropriation des dcisions et mesures prises au niveau international. Dans cette perspective, certaines lgislations concernant le rgime foncier impliquant les communauts locales elles-mmes pourraient susciter des attractions dinvestissement consquent dans la conservation des terres et de renforcement de la productivit.

1.2.3 Menaces

Les menaces sont dordre naturel et anthropique. Parmi les menaces dordre naturel, on peut citer: les changements climatiques, les catastrophes naturelles. Les menaces dordre anthropique sont relatifs aux activits du secteur primaire (agriculture, levage), braconnage, feux de brousse, pollutions voire leutrophisation.

En regard des plans et programmes qui incite la prise en compte de la diversit biologique au Mali, on distingue 5 catgories de menaces: menaces lies: (i) aux changements climatiques, (ii) la fragmentation et la dgradation des habitats naturels, (iii) lintroduction despces exotiques; (iv) lrosion des ressources gntiques et (v) aux insuffisances des capacits institutionnelles.

1.2.3.1 Menaces directes

Cinq sources de menaces directes ont t identifies.

Les changements climatiques

Les scheresses cycliques partir des annes 1970 ont entran des dficits pluviomtriques importants de lordre de 30% faisant dplacer les isohytes de prs de 200 km vers le sud. Les scheresses cycliques ont contribu une rduction de la production primaire, une modification de la structure du couvert vgtal et une rduction massive de la faune sauvage et du cheptel.

Certaines espces vgtales se sont dplaces en fonction des isohytes. Cest ainsi quen zone sud sahlienne (ranch de Niono), leffet du changement climatique sest traduit par une disparition progressive dAndropogon gayanus et de Bombax costatum entranant une "sahlisation" des savanes. De la mme faon, on assiste la rduction des bourgoutires dans le delta central du Niger.

Dans les zones sub-sahariennes et sahliennes soumises de fortes contraintes dapho-climatiques, la dgradation parfois soudaine de leur environnement ainsi que de profonds changements socioculturels et socioconomiques sont les principaux facteurs dappauvrissement de la variabilit existante.

De tels bouleversements peuvent provoquer la disparition rapide et irrversible de cultivars traditionnels (voir figure 9). Ainsi, en 2001, les rsultats ont rvl:

-une perte de varits denviron 60% au sud;

-une perte de varits denviron 40% au centre;

-une perte de varits denviron 25% au nord et louest.

Figure 9: Pertes des varits traditionnelles

La pression agricole

Le dfrichement des terres pour les cultures a un impact trs important sur la structure de la vgtation et sur lenvironnement. Les pertes de terre peuvent atteindre 10 tonnes/ha.

Avec un taux annuel daccroissement de 3,2%, on estime plus de 100000 ha, les superficies de formations naturelles, dfriches chaque anne pour faire face laugmentation des seuls besoins alimentaires. La superficie agricole augmenterait en moyenne de 4,7%/an contribuant une forte rduction des formations naturelles. Cette pression accrue des populations humaines est considre comme la menace la plus srieuse pour la diversit biologique des espces au Mali.

La mitage et perte dhabitats naturels

Le dboisement, lactivit minire, llevage, lagriculture, lindustrialisation et lurbanisation altrent les habitats terrestres et aquatiques et les rendent moins aptes permettre la vie et constituer des cosystmes prospres. Ces activits entrainent rosion et sdimentation, disparition de la vgtation des berges et modification du dbit et de la temprature de leau. Tout cela a des rpercussions profondes sur la biologie des fonctions de reproduction et sur les possibilits de survie des organismes aquatiques.

De plus en plus souvent, les cosystmes aquatiques doivent lutter contre les hommes pour prserver la base mme de leur existence: leau.

Il est important de signaler que les altrations physiques ne sont pas la seule forme de dgradation de lhabitat. Les dchets industriels et urbains y ajoutent la pollution chimique et les effluents des gouts. Les pesticides et herbicides des exploitations agricoles et des habitations parviennent aussi aux cours deau. Ces importantes sources de pollution amnent en outre des matires organiques et des produits comme lazote et le phosphore; ceux-ci stimulent la croissance de plantes indsirables et dalgues, ce qui prive la vie aquatique de loxygne de leau qui lui est ncessaire. Celles-ci apportent aussi de la vase et des sdiments qui touffent les lieux dlevage et bouchent les oues des poissons et des moules, ainsi que des organismes pathognes qui vhiculent des maladies comme le cryptospridium qui est autant nuisible lhomme qu la vie aquatique.

Les feux de brousse

Le feu de brousse est lun des facteurs les plus importants de dgradation de lcosystme non seulement par son caractre persistant mais aussi par ses consquences nocives: ralentissement de la croissance des ligneux en hauteur et paisseur, diminution du taux de matire organique dans le sol, rgression des peuplements de certaines espces.

En 2011-2012 les superficies brules par les feux tardifs tait de 47782 ha dans 177 communes contre 59651,3 ha en 2010-2011, 60164,75 ha en 2009-2010 et 83 992,25 en 2008-2009. La rgion de Kayes a t la plus brule avec 9 283,75 ha.

Figure 10: Superficies brules par les feux tardifs

Lexploitation anarchique du bois comme source dnergie

Le prlvement du bois des fins nergtiques reprsentait un stock sur pied de 400 00 ha de formations forestires des rgions sud du pays. La production de charbon plus rentable que le bois, vide les forts de leurs ressources. Certaines espces sont particulirement menaces cause de leur pouvoir calorifique. Il sagit de: Combretum glutinosum, Pterocarpus lucens, Pterocarpus erinaceus, Acacia nilotica. Dautres espces comme Prosopis africana et Burkea africana pour la qualit de leur charbon.

Figure 11: Exploitation du bois de chauffe

Figure 12: Exploitation du charbon de bois

Lexploitation du bois de chauffe a augment danne en anne. De 50 000 st en 2001, elle est passe plus de 450000 st en 2012 soit prs de 90 fois son niveau de 2001 (voir figure 11). Pour ce qui concerne le charbon de bois, elle na pas suivi la mme trajectoire dans le temps, mais a subi des bons spectaculaires surtout en 2010 o le niveau dexploitation du charbon de bois atteint son niveau maximum de 537907,55 qm (voir figure 12). Aprs lanne 2010, lexploitation du charbon de bois a sembl revenir son rythme habituel mais tout est restant un niveau toujours lev par rapport aux autres annes.

Figure 13: Bois d'uvre

Figure 14: Bois de service

Le bois duvre a subi une exploitation croissante densemble avec des pics observs par moment entre 2007 et 2010 (figure 13). La tendance globale est laugmentation de lexploitation qui ntait que de 10000 pieds en 2001 contre plus de 25000 pieds en 2011. En dix ans, lexploitation du bois duvre a doubl. Le mme phnomne est observ pour le bois de service qui en 2001 enregistrait plus de 683 096 pices exploits contre prs de 2500000 pices en 2011 soit environ 4 fois son niveau initial en dix ans (figure 14). A partir de 2011, la tendance va la baisse et atteint un niveau en de du million de pices.

Lactivit de chasse a observ des tendances en dents de scies. Elle a volu rgulirement de 2001 2005 avec des permis dont le nombre avait atteint 1316 (figure 15). A partir de 2005, le nombre de permis a chut de moiti et ensuite augment dpassant la barre de 2000 en 2008. Le phnomne cyclique observ explique en partie linstabilit de cette activit de chasse tributaire beaucoup dalas. Le dfrichement quant lui a connu les mmes tendances avec des dispersions par moment danne en anne (figure 16).

Figure 15: Chasse

Figure 16: Dfrichement

Figure 17: Nombre de cas de feu de brousse

Le feu de brousse a rgulirement augment en ampleur depuis 2001. En 2001, le nombre de cas enregistr tait de 100 contre plus de 800 en 2009. A partir de 2009, la tendance va la baisse avec des pics en 2010 et 2011 (figure 17).

1.2.3.2. Menaces indirectes

Les principaux facteurs indirects de changement sont les changements dans la dmographie humaine, l'activit conomique et la technologie, de mme que les facteurs sociopolitiques et culturels.

1.3 Impacts des changements observs au plan de la diversit biologique sur les services fournis et leurs consquences socioconomiques et culturelles

1.3.1 Impacts sur les moyens de subsistance

Les moyens de subsistance constituent lensemble des outils disposition des populations en vue de rpondre leurs besoins alimentaires et nutritionnels. Ces outils concernent les productions agricoles, animales, forestires ainsi que les sous-produits lis, grs sur la base des stratgies de subsistance. Les menaces directes et indirectes voques plus haut si des dispositions adquates ne sont prises, pourraient sans nul doute avoir des impacts significatifs ngatifs sur les stratgies de subsistance. Ces impacts seront observs au niveau des lments suivants:

-mauvaises pratiques de gestion des ressources naturelles, qui auront pour consquences la dgradation continue des cosystmes;

-perte des connaissances et savoirs traditionnels et lacquis scientifique, en vue de diversifier, grer, exploiter et conserver la diversit biologique ;

-baisse de la production agricole, animale et forestire.

Ainsi en prlevant des ressources de lenvironnement pour assurer les revenus et augmenter le pouvoir dachat, les populations peuvent dgrader la qualit de leau, des sols et de lair. En le faisant, ces populations peuvent entraner la diminution, voire la disparition des espces fauniques et floristiques, ce qui a pour effet de porter atteinte, de manire drastique, la diversit biologique dont lintrt nest plus dmontrer (intrts la fois thique, spirituel, industriel, mdicinal et cologique).

La dgradation des services que procurent les cosystmes nuit de nombreuses personnes comptant parmi les plus pauvres et les plus vulnrables, et constitue mme parfois la principale cause de leur pauvret. La pauvret a tendance renforcer la dpendance aux services que fournissent les cosystmes. Cela peut entraner une pression supplmentaire sur les cosystmes et dboucher sur une spirale descendante de pauvret et de dgradation des cosystmes.

1.3.2 Impacts sur la rduction de la pauvret

Le lien entre la pauvret et la diversit biologique est apprci partir de la gestion que les populations rservent aux ressources forestires, fauniques et animales afin de juguler le phnomne de la pauvret. Les menaces qui psent sur cette gestion ne rendent pas les ressources suffisantes et appropries rduire lincidence de la pauvret qui dj se trouve un niveau en de des esprances du projet Cadre Stratgique de Lutte contre la Pauvret. Les marchs des produits des cosystmes se trouveront ngativement affects cause du niveau rduit de loffre et de la production en gnral. Ainsi, les populations subissent les effets de la dsertification et du changement climatique. De facto, ces facteurs produisent des importantes pertes conomiques et accroissent le taux de pauvret.

La pauvret se dcline en trois formes. Il sagit de, i) la pauvret de conditions de vie qui se traduit par une situation de manque dans les domaines relatifs lalimentation, lducation, la sant, le logement, etc., ii) la pauvret montaire ou de revenu qui exprime une insuffisance de ressources engendrant une consommation insuffisante, et enfin, iii) la pauvret de potentialit caractrise par le manque de capital (accs la terre, aux quipements, au crdit, lemploi, etc.)

Lamlioration de la gestion et lusage du capital naturel reflte lopposition entre pauvret et environnement. La pauvret de la population victime du dommage est la cause principale du problme environnemental vu quelle empche une meilleure utilisation des ressources naturelles disposition.

Lanalyse conomico-environnementale du Mali rend premirement compte de lampleur des dommages conomiques lis la dgradation de sols. Limpact est important car il met en pril un grand nombre de petits revenus, ceux de la population paysanne moins riche que la moyenne. Les actions de remdiation doivent assurer dans ce cadre le revenu des exploitants qui modifieraient leur mode de production en faveur de la prservation des ressources (ex. mise en jachre).

La disponibilit et pollution de leau pose une problmatique semblable, lrosion des berges et les pertes de navigabilit des fleuves galement. Dans ces cas, des mesures de protection de lenvironnement reposent galement sur une diminution de la pauvret.

1.3.3 Impacts sur le bien-tre humain

Il est aisment tabli que les populations vivent des produits de la biodiversit afin dassurer lquilibre alimentaire et nutritionnel. Ceci est dautant dmontr que plusieurs projets et programmes encouragent la mise en place des stratgies de conservation et de gestion des ressources forestires, fauniques et animales en vue de contribuer au bien-tre des populations surtout les plus dmunies. Le processus de dgradation des ressources de la biodiversit pourrait affecter la consommation alimentaire et lquilibre nutritionnel dj fragile dans la plus part de nos rgions.

Le bien-tre de tout homme dpend de son bien-tre matriel, de sa sant, de ses bonnes relations sociales, de sa scurit et de sa libert. Toutes ces composantes sont affectes par les changements dans les services que procurent les cosystmes.

Les services fournis par les cosystmes, plus particulirement l'approvisionnement en nourriture, eau, bois et produits de la pche, sont importants pour l'emploi et l'activit conomique. L'exploitation intensive des cosystmes offre bien souvent le plus grand profit court terme, mais une utilisation excessive et non durable peut se solder par des pertes sur le long terme.

Cette situation est illustre par les informatives relatives au cas spcifique du Mali prsentes ci-dessous.

Amlioration des conditions de vie des populations

La base des ressources naturelles (sols, forts, eaux) est transforme par les populations pauvres pour produire des biens en vue dassurer leurs consommations par lacquisition de revenus, ce qui amliore leur pouvoir dachat. Ces dterminants environnementaux sont reprsents par les terres agricoles, llevage, les ressources halieutiques, les ressources ligneuses et non ligneuses et la chasse.

La terre

Lconomie malienne repose essentiellement sur le secteur primaire (agriculture, levage, pche) qui occupe 80 % de la population. Environ 37% du territoire national, surtout dans le Sud, sont cultivs alors que les parcours occupent environ 79 % du territoire. Cette extension des zones cultives, laugmentation des cultures industrielles (notamment le riz et le coton) et le dplacement progressif de la zone pastorale vers le Sud, cause du phnomne de dsertification, amplifient fortement la pression sur les terres arables et les sols marginaux. Les estimations ont montr que la superficie des terres cultives augmenterait en moyenne annuellement de 4,7 %. Cette pression se manifeste par la surexploitation des sols lie la rduction de la zone de jachre et la dure des jachres, ainsi qu une concurrence croissante entre lagriculture et llevage.

La surexploitation des sols se traduit par leur appauvrissement, leur rosion et leur ensablement progressifs. La perte moyenne annuelle des revenus agricoles due lrosion est estime 4 239 Fcfa/ha en zone sahlienne et slve jusqu 90 000 Fcfa/ha en zone soudanienne, selon les cultures et les pentes du terrain.

Le bois

Au Mali, le bois-nergie (bois de feu, charbon de bois) constitue la principale source dnergie pour la cuisson des aliments et les besoins nergtiques secondaires, et contribue pour plus de 80% dans le bilan nergtique national. Selon les estimations de lAn 2000, prs de 7 millions de tonnes de bois-nergie en total quivalent bois sont prleves du domaine forestier chaque anne des fins nergtiques. Ceci correspond un dboisement de prs de 600 000 ha quivalent au potentiel annuel de rgnration. Comme la potentialit annuelle de rgnration nest pas toujours ralise 100%, la couverture vgtale est marque par une diminution relle de la superficie boise annuelle denviron 100 000 ha. Cette tendance la dgradation est amplifie par laridit croissante, les prlvements pour la consommation nergtique, la pharmacope traditionnelle, les dfrichements, le pturage et les feux de brousse.

Aprs la scheresse de 1974, lapprovisionnement en bois nergie est devenu problmatique. Cette scheresse a entran une dtrioration de lagriculture, et par consquent une forte migration des populations vers les centres urbains.

Cette concentration des populations en milieu urbain cra alors une forte demande en bois-nergie. Cest ainsi quun secteur conomique relativement dynamique sest constitu en professionnalisant les activits dexploitation, de transport et du commerce de bois-nergie.

Ainsi, lexploitation du bois-nergie est devenue la deuxime activit des paysans aprs lagriculture, dans les zones dapprovisionnement des centres urbains stendant jusqu 200 km autour de Bamako et 150 km autour de Sgou. Il faut aussi signaler que les besoins en bois de service et duvre sont satisfaits par de petites scieries et des commerants disposant de moyens dexploitation mcanise mais dont lactivit se fait en dehors de toute forme de gestion durable.

Enfin, lexploitation des produits forestiers non ligneux comme le nr (Parkia biglobosa), le karit (Butyrospermum paradoxum) et les fruits sauvages est importante en milieu rural. Ces produits sont vendus sur le march local ou exports vers les pays voisins. Les recettes issues de ces ventes alimentent le revenu familial et servent couvrir certains besoins financiers lors des priodes difficiles (scheresse, soudure, etc.).

Llevage

Llevage, surtout de type extensif, traditionnel, souvent transhumant, sur les pturages naturels est lactivit conomique la plus importante aprs lagriculture. Avec un cheptel estim plus de 9 millions de bovins et de plus de 25 millions dovins et de caprins, les besoins en fourrage dpassent largement la capacit de charge des zones de production. Ce surpturage provoque une diminution des couvertures vgtales naturelles et favorise lrosion et la dgradation des sols. Cest pourquoi, lon observe au Mali une forte concentration autour des points deau et une concurrence croissante entre agriculture et levage.

La dgradation des ressources vgtales est galement fortement amplifie par les feux de brousse (les estimations de la superficie brle chaque anne entre septembre et mars est denviron 9191 400 ha, soit 7,4% du territoire national).

La pche

Selon le bulletin Agriculture, Elevage & Pche de Janvier 2009, le secteur de la pche demeure un des piliers de lconomie nationale et reprsente environ 4,2% du PIB. Il regroupe prs de 500.000 personnes, soit 7,2% de la population active et alimente le budget de lEtat et des collectivits territoriales (environ 90 milliards Fcfa par an). La pche de type artisanal, est pratique sur tous les plans deau (fleuves, lacs, mares, barrages hydrolectriques et barrages agro-pastoraux, plaines inondables, etc.). Le Mali est ainsi un grand producteur de poissons deau douce avec pour principales espces pches les carpes et les capitaines. Le pays exporte en moyenne 5.600 tonnes par an de poissons fums et schs de faon traditionnelle vers les pays voisins. La pche couvre globalement les besoins de la demande intrieure estime 10,5 kg/an/habitant, contre 7,8 kg/an/habitant pour la viande.

Les ressources halieutiques sont menaces par la perte dhabitat d lensablement progressif des milieux aquatiques caus par lrosion et la pollution dorigines diverses des eaux. Cela entrane, notamment, une rduction significative des stocks de poissons, ressources alimentaires et pcuniaires importantes pour les communauts, et particulirement les plus pauvres.

La chasse

Les maliens ont une forte tradition de chasse. La faune sauvage joue aussi un rle important dans la vie socio-conomique et culturelle. Cest un sous-secteur porteur et couvrant les domaines comme la pharmacope, la scurit alimentaire, le commerce et lartisanat. La chasse rapporte prs de 400 millions de Fcfa/an au budget de lEtat par la vente des permis et les taxes sur les trophes.

Linsuffisance de contrles efficaces sur la chasse et la consommation/vente de son produit font que pratiquement toute la grande faune a aujourdhui disparu du Mali. Malgr cette situation, le pays dispose encore de quelques zones naturelles relativement prserves de linfluence anthropique. Ce sont i) le Gourma qui abrite une population dlphants estime 350 individus, ii) le Delta intrieur du Niger pour les oiseaux aquatiques, iii) les fleuves Niger et Sngal et leurs affluents qui abritent encore des populations dhippopotames, de crocodiles et surtout de lamantins, iv) la zone le long de la frontire guinenne qui abrite la plus grande population de chimpanzs de lAfrique de lOuest et une population rsiduelle dlands de Derby.

1.4 Futurs scnarii plausibles et consquences sur le bien-tre humain

Dans cette valuation, trois scnarios plausibles ont t dvelopps afin d'explorer le futur des cosystmes et du bien-tre humain. Les diffrents scnarios supposent soit une plus grande globalisation, soit une plus grande rgionalisation, et reposent sur une approche soit ractive, soit proactive des problmes lis aux cosystmes. Deux scnarios sur trois prdisent des amliorations du moins pour certains services fournis par les cosystmes si des investissements adquats sont apports. Toutefois, dans bien des cas, l'utilisation des cosystmes par l'Homme augmentera de manire significative.

1.4.1. Scnarii de statu quo

Si lon suppose que les facteurs directs et indirects de changement qui modifieront les cosystmes au cours des 50 prochaines annes seront essentiellement les mmes qu'aujourd'hui, les problmes lis au rchauffement climatique et aux fortes concentrations d'lments nutritifs dans l'eau prendront plus d'ampleur. La pression sur les ressources sera plus accentue combine laccroissement de la population et des besoins en produits et services environnementaux.

D'aprs ce scnario, la conversion rapide d'cosystmes pour l'extension de l'agriculture, des villes et des infrastructures se poursuivra dans le temps. De plus, la perte d'habitat entranera une perte importante en termes de biodiversit d'ici 2050. Cela endommagera les cosystmes, particulirement si leur exploitation est non durable

1.4.2. Scnariidinvestissement dans la biodiversit et des cosystmes