Cinéma Le cinéma d’Alain Resnais€¦ · la première °uvre cinématographique d’importance...

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1 Sommaire Cinéma Le cinéma d’Alain Resnais p.3 Litterature Jacques Prévert hors norme p.8 Civilisation L’Hellénisme p.12 Culture et société De la courtisane à la future star, une Histoire de Divas p. 15 au XIXe Art Art et Nourriture p.19 Regard sur exposition p.23 La cathédrale p.26 Sciences Les muscles et les os p.30 L’informatique hier, aujourd’hui et demain p.33 Archéologie De la Méditerranée à l’Euphrate, le monde antique p.36 Histoire Histoire des grandes religions nées en Inde p.39 Histoire politique et culturelle de l’Allemagne (2) p.42 La naissance de la science moderne en Europe p.46 Calendrier UniverCité Ouverte p.48

Transcript of Cinéma Le cinéma d’Alain Resnais€¦ · la première °uvre cinématographique d’importance...

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Sommaire

Cinéma

Le cinéma d’Alain Resnais p.3

Litterature

Jacques Prévert hors norme p.8

Civilisation

L’Hellénisme p.12

Culture et société

De la courtisane à la future star, une Histoire de Divas p. 15

au XIXe

Art

Art et Nourriture p.19

Regard sur exposition p.23

La cathédrale p.26

Sciences

Les muscles et les os p.30

L’informatique hier, aujourd’hui et demain p.33

Archéologie

De la Méditerranée à l’Euphrate, le monde antique p.36

Histoire

Histoire des grandes religions nées en Inde p.39

Histoire politique et culturelle de l’Allemagne (2) p.42

La naissance de la science moderne en Europe p.46

Calendrier UniverCité Ouverte p.48

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CINEMA

Le cinéma d’Alain Resnais

14h00 – Central cinéma

Par Denis MELLIER

Professeur de littérature comparée et de cinéma à l’Université de

Poitiers.

L’œuvre d’Alain Resnais (1922-2014) est une des œuvres

majeures du cinéma et dépasse très largement, par son

inventivité formelle, l’intelligence de sa mise en scène,

l’intensité de sa réflexion sur l’histoire, le temps, la mémoire, le

couple ou la création artistique, les frontières de la production

hexagonale. C’est, avec celle de Jean-Luc Godard, l’œuvre d’un

cinéaste français la plus commentée et célébrée, par exemple,

dans les pays anglo-saxons. Un critique américain écrivait à

propos de Muriel : « il y a deux œuvres essentielles dans le

traitement du temps au cinéma, Citizen Kane d’Orson Welles, et

Muriel d’Alain Resnais ».

Resnais est d’abord un grand documentariste et signe, avant

son passage au long métrage avec Iroshima mon amour en 1959,

la première œuvre cinématographique d’importance sur

l’extermination et les camps, avec Nuits et brouillard (1956). Il

est de nombreuses fois primé pour ses documentaires Van Gogh

(1948), Les statues meurent aussi (1953), Toute la mémoire du

monde (1956), ou Le Chant du styrène (1958), sur un texte en

alexandrins de Raymond Queneau à la gloire de la matière

plastique.

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Resnais est un cinéaste réputé littéraire qui a travaillé avec

Margueritte Duras, Alain Robbe-Grillet, Raymond Queneau ou

Jean Cayrol, mais aussi, grand amateur de bandes dessinées,

avec Enki Bilal, Floch’ ou Blutch. Son monde

cinématographique voit se croiser toutes les formes artistiques, et

notamment une réflexion sur les rapports entre théâtre et cinéma

qui passe par l’utilisation du décor et du jeu de l’acteur. Cinéaste

de la complexité des voix, du récit non linéaire et des

temporalités tressées, Resnais est aussi celui où les plus simples

chansons expriment le tissu même des existences.

Jusqu’à ses dernières œuvres — Aimer, boire et chanter.

Alain Resnais a su conserver une légèreté et un humour

conjugués à un goût de l’intelligence formelle ainsi qu’une

volonté de porter les possibilités du cinéma à un degré

d’exigence et d’inventivité sans cesse remis en jeu.

Lundi 6 octobre : Séance introductive

Lundi 17 novembre : Muriel ou le temps d’un retour (1963)

Le temps d’un week end à Boulogne, Hélène (Delphine Seyrig)

et Alphonse (Jean-Pierre Kérien) se retrouvent pour tenter de

revenir sur leur passé et ce qui a pu les séparer pendant la guerre.

Boulogne est le théâtre de ces retrouvailles, ville bombardée et

reconstruite dans une France éprise de consommation, dont le

passé ressurgit sans cesse au rythme des souvenirs que l’une et

l’autre se remémorent différemment. Quelles formes

(cinématographiques) l’expression de temporalités distinctes

peut-elle prendre alors que les personnages ne cessent pourtant

de les éprouver dans la simultanéité ? Le passé est-il seul à être

affecté par l’oubli ? Ou bien l’oubli ne touche-t-il pas aussi le

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passé immédiat ? Celui que Bernard, tout juste rentré d’Algérie,

tente de conjurer caméra à la main, en documentant la vie de

Boulogne et en évoquant une mystérieuse amie, Muriel, dont le

nom est aussi celui d’une jeune femme torturée. Muriel est un

film sur le temps, la mémoire et l’oubli, comme avant lui l’ont

été Hiroshima mon amour (1959) et L’année dernière à

Marienbad (1961). C’est aussi un film sur la violence de

l’histoire et la façon dont les individus et la société, au

lendemain des conflits et des événements, tentent de

s’accommoder avec les images et les souvenirs.

Lundi 15 décembre : Providence (1977)

Sous ses allures d’étrange objet fantastique, tourné en terre

lovecraftienne à Providence (Maine, USA), avec son monde

totalitaire dans lequel on parque les vieux, ses hommes se

transformant en loup, Providence propose une intrigue qui

semble tout droit sortie d’un roman délirant qu’écrirait un vieil

auteur pendant une nuit d’insomnie, de souffrance due à la

maladie qui le ronge, et arrosé au vin blanc. Mais, c’est aussi à

travers les personnages de cette fiction qui s’écrit, se rature, se

reformule sous les yeux du spectateur, tout un matériau

autobiographique douloureux et drôle à la fois, que l’écrivain

(John Gielgud) retravaille pour en faire le tissu de sa fiction.

Dans cette réflexion complexe et ludique sur la création

littéraire, Resnais traite, par les possibilités formelles du

montage et de la mise en scène, le processus polyphonique qui

aboutit à l’écriture d’un texte littéraire : rêves, fantasmes, excès,

déplacements métaphoriques, voiles et dévoilements, inventions

et traits biographiques, jeux de langage et plasticité absolue des

formes nées de l’imagination sont autant de moyen que

s’échangent littérature et cinéma pour s’interroger sur le

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processus de la création.

Lundi 19 janvier : la vie est un roman (1983)

Ce film, mal reçu à sa sortie, repose sur trois récits imbriqués de

trois époques différentes. En 1919, le Conte Forbek veut faire de

son château le lieu d’une expérience qui conduira au bonheur

permanent mais au prix d’un strict enfermement dans son

enceinte. En 1982, le château devenu un collège pour une

pédagogie centrée sur l’imagination, accueille un colloque de

chercheurs. Trois enfants inventent un conte merveilleux avec un

Prince libérant un peuple opprimé. Les temps et les voix se

mêlent contribuant par les échos, les ruptures et les symétries à

traiter les thèmes de l’imagination et de la contrainte du monde

réel, de la possibilité du bonheur dans une perspective ironique

et ludique. Les passages chantés et les interventions de chœurs

créent des effets de distanciation qui convient le spectateur à une

expérience analogue à celle menée, à différents niveaux, dans les

récits présentés dans le film.

Lundi 9 février : vous n’avez encore rien vu (2012)

Trois générations de comédiens interprètent une version

d’Eurydice mais dans le cadre d’un dispositif cinémato-

graphique et théâtral original qui va conduire les acteurs, d’abord

spectateurs d’une pièce répétée dont ils regardent sur des écrans

la captation, a progressivement reprendre les rôles qu’ils ont

interprété par le passé. De part et d’autre de l’écran, les rôles et

les vies s’interpénètrent, la scène et la ville sont traversées de

conflits et d’échanges et les histoires d’amour s’expriment sur un

plan pour trouver leur aboutissement sur un autre.

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Antépénultième film d’Alain Resnais, c’est l’intelligence,

l’audace, et l’inventivité de son dispositif qui frappent, tout

comme la liberté et la qualité du regard porté sur les acteurs

parmi lesquels on retrouve ses fidèles, Azema, Arditi, Wilson,

Dussolier. Vous n’avez encore rien vu prolonge la réflexion

présente dans de nombreux moments de son œuvre, sur les

relations intriquées de la vie et de l’art.

Lundi 16 mars : séance d’analyse filmique

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LITTERATURE

Jacques Prévert hors norme

14h15 – Espace du Val de Gif

Par Danièle Gasiglia écrivain et critique et Arnaud Laster,

universitaire

Jacques Prévert hors normes

Prévert est tellement à part dans le paysage littéraire qu'il est

inclassable. Ses recueils mêlent poésie, théâtre, récits. Il a été

brillant scénariste et dialoguiste et a pratiqué avec inventivité

l'art du collage. Mais au-delà de cette hétérogénéité, l'oeuvre a

une réelle cohérence : liberté de ton, détournement des clichés,

rejet des idées reçues et des conformismes sociaux. Qu'il écrive

pour le cinéma ou pour le livre ou qu'il compose des images,

Prévert va à l'encontre des stéréotypes et des préjugés et cherche

à aiguiser chez le lecteur ou le spectateur une lucidité critique. Il

a réussi, tout en restant exigeant avec lui-même, à toucher un

public populaire.

Mardi 18 novembre : du Surréalisme au théâtre de combat

A partir de 1925 Jacques Prévert participe aux activités du

groupe surréaliste. Il est très apprécié de Breton et de la plupart

des Surréalistes qui voient dans ce rebelle un élément vivifiant.

Mais il est trop indépendant pour rester dans le groupe et s’en

sépare en 1930. Deux ans après, il devient le principal auteur

d'une petite troupe d'acteurs-amateurs qui prend le nom de

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"groupe Octobre" et intervient dans les rues, les lieux populaires,

les usines pour encourager les ouvriers et les soutenir dans leurs

révoltes. Peu à peu des personnalités du monde du spectacle,

comme Jean-Louis Barrault, s'intéressent au travail de la troupe

et y participent. Prévert écrit encore des pièces de théâtre pour le

cabaret d’Agnès Capri et insère souvent des dialogues de théâtre

dans ses recueils. Le passage par le surréalisme et par une

écriture qui s'enracine dans l'actualité imprègnent l'oeuvre

ultérieure.

Mardi 25 novembre : auteur de scénarios et dialogues de

films

Avant d’être le poète populaire que l’on connaît, Jacques Prévert

a été scénariste et dialoguiste de films. C’est cette activité qui le

fait d’abord connaître. Sa collaboration avec Marcel Carné, qui

produit quelques-unes des œuvres majeures du cinéma français

(de Drôle de drame aux Portes de la nuit en passant par Les

Enfants du paradis) est la plus connue mais il travaille pour de

nombreux réalisateurs : entre autres, Pierre Prévert, son frère

(Adieu Léonard), Jean Renoir (Le Crime de Monsieur Lange),

Jean Grémillon (Lumière d’été), Christian-Jaque (Sortilèges),

Cayatte (Les Amants de Vérone). Ses dialogues se distinguent

très vite, réussissant à concilier l’originalité de l’auteur (bien

reconnaissable) et la caractérisation très nette des personnages

(chacun a son propre langage). Tout en donnant la priorité à la

publication de ses textes à partir de 1946, Prévert ne cessera

jamais tout à fait de travailler pour l’écran, petit ou grand

(comme en témoignent, par exemple, Notre-Dame de Paris,

réalisé par Jean Delannoy, et le dessin animé de Paul Grimault,

Le Roi et l’Oiseau).

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Mardi 2 décembre : ses recueils, ses livres

Un jour de 1945, Prévert apprend qu'un jeune éditeur, René

Bertelé, rencontré deux ans auparavant dans le Midi, veut

rassembler ses textes dispersés, publiés dans des revues ou

donnés à des amis. Il le contacte et lui donne l'autorisation de les

retrouver et de les publier en recueil. Paroles est imprimé à la

fin de l'année et obtient un tel succès que beaucoup d'autres

recueils suivront : Histoires, Spectacle, La Pluie et le Beau

Temps, Fatras, Choses et autres. Il publiera aussi de nombreux

livres avec des peintres des photographes. Chantés, récités à

l'école, certains textes sont devenus très populaires. Quelles sont

les caractéristiques de cette écriture très personnelle ? En

invitant à se libérer des idées reçues, Danièle Gasiglia et Arnaud

Laster, eux-mêmes responsables de la publication des recueils

posthumes – Soleil de nuit et La Cinquième Saison -, tenteront

de montrer comment Prévert écrivait et quels sont les enjeux

d'une oeuvre originale et moderne.

Mardi 9 décembre : Jacques Prévert en chansons

Avant même d’être publiés en recueils, les poèmes de Prévert

sont popularisés par la chanson. Très vite, les compositeurs

s’intéressent à ses textes et les mettent en musique : Christiane

Verger, Hanns Eisler (musicien de Brecht), Wal-Berg, Louis

Bessières. Joseph Kosma sera le plus prolifique et Les Feuilles

mortes deviendront l’une des chansons les plus célèbres dans le

monde entier. Après-guerre, Henri Crolla prend le relais et,

dans les années 1970, Sebastian Maroto ; bien d’autres illustrent

ses textes. La plupart des grands interprètes du XXe siècle ont

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chanté Prévert (de Marianne Oswald à Serge Reggiani en passant

par Mouloudji, Trenet, Gréco, Les Frères Jacques et surtout

Montand). Cet intérêt des musiciens pour ses poèmes se

poursuit aujourd’hui encore Prévert est même chanté en rap.

D’une mise en musique à l’autre, d’un interprète à l’autre, le

texte prend des tonalités et des couleurs différentes.

Mardi 16 décembre : Jacques Prévert, auteur de collages

Prévert s’adonne aux collages de 1943 à la fin de sa vie. Exposés

puis intégrés par lui à des recueils – Fatras et Imaginaires -,

mais moins connus que le reste de son œuvre, ils méritent d’être

découverts. On y retrouve les mêmes thèmes que dans les textes

cinématographiques et littéraires, le même anticonformisme, la

même volonté d’aller à l’encontre des stéréotypes et un

indéniable savoir-faire admiré notamment par Picasso.

- Promenade sur les pas de Jacques Prévert dans le 6e

arrondissement.

- Visite guidée de l'appartement de Prévert, 6 bis Cité Véron

(sous réserve)

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CIVILISATION

L’Hellénisme dans tous ses états

14h15 – Espace du Val de Gif

L'hellénisme dans tous ses états. L'idée du cycle est de donner

une image de la variété de l'hellénisme tel qu'il s'est diffusé dans

une partie du monde après la conquête macédonienne. Sans

prétendre à l'exhaustivité, on donnera des aperçus de l'hellénisme

en Phénicie, en Asie Centrale, en Syrie, en Judée, mais aussi à

Alexandrie, variant à la fois les lieux et les époques. On vise

ainsi à montrer l'incroyable plasticité d'une culture qui a séduit

les milieux les plus divers.

Jeudi 5 mars : Un gymnase pour Arados ou L'hellénisme en

Phénicie

La dernière inscription phénicienne, ou plus exactement bilingue

gréco-phénicienne, est la dédicace du gymnase d'Arados sur la

côte syrienne. Quand commence la diffusion de la culture

grecque en Phénicie et quels en furent les effets ? Des

sarcophages de la nécropole royale de Sidon à la transformation

des cités phéniciennes en cités grecques, un parcours souvent

surprenant.

Par Maurice Sartre, professeur émérite d'Histoire Ancienne,

Université de Tours, Institut Universitaire de France.

Jeudi 12 mars : Une ville pour Alexandre ou Alexandrie,

capitale culturelle du monde grec

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Quel qu'ait été le projet d'Alexandre en fondant Alexandrie, il

n'eut pas le loisir de le développer puisqu'il n'y revint qu'après sa

mort. Mais Ptolémée et ses successeurs poursuivirent avec

persévérance l'objectif de faire d'Alexandrie une nouvelle

Athènes, le lieu d'où rayonnèrent de fait culture et science

grecque.

Par Bernard Legras, professeur d'Histoire grecque à

l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.

Jeudi 19 mars : Sophytès l'Indien ou Hellénisme et Culture

dans l'Afghanistan antique…

Une magnifique inscription grecque découverte près de

Kandahar, en Afghanistan, a mis en lumière un certain Sophytès

dont la carrière, racontée par le texte nouveau, remet en cause

bien des informations sur l'histoire des royaumes grecs d'Asie

Centrale et éclaire sur la présence de la culture grecque aux

marges de l'Inde bien longtemps après la disparition

d'Alexandre.

Par Georges Rougemont, professeur émérite de langue et

littérature grecques, Université Lumière-Lyon II.

Jeudi 26 mars : Judas Maccabée ; un champion juif contre

l'Hellénisme ?…

Les livres de Maccabées ont imposé l'image d'un peuple juif

presque unanimement dressé contre son hellénisation forcée et

l'abandon imposé de sa religion. Les réalités analysées

aujourd'hui par les historiens sont bien différentes et l'on tentera

de voir quelle fut l'attitude réelle des Juifs face à la culture de

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leur temps, et comment de la « révolte » des Maccabées surgit en

définitive un nouvel État hellénistique, celui des Hasmonéens.

Par Maurice Sartre, professeur émérite d’Histoire Ancienne à

l’Université de Tours

Jeudi 2 avril : Rabban Gamaliel ou comment entrer dans la

modernité

Les crises violentes que traverse la Judée entre l'arrivée au

pouvoir d'Hérode le Grand et la révolte de Bar Kokhba au début

du IIe siècle, reflètent le désarroi de beaucoup face aux

transformations de la société et aux tentations de la modernité

qu'incarne, aux yeux de beaucoup, l'hellénisme. Des rabbins,

avec intelligence, surent trouver les arguments intellectuels qui

permirent enfin de devenir grec tout en restant juif.

Par Maurice Sartre, professeur émérite d’Histoire Ancienne à

l’Université de Tours

Mardi 7 avril 2015 : Palmyre entre deux mondes…

Entrée dans l'Empire romain au début du Ier siècle de notre ère,

Palmyre fournit un exemple passionnant d'une ville qui tout en

préservant nombre de ses traditions propres en matière de

langue, de culte, de rites funéraires, notamment, sut adopter (et

parfois adapter) une foule de traits empruntés à la culture

grecque du temps, en matière d'organisation politique,

d'urbanisme, de décor urbain, jusqu'à abriter, au moins au temps

de Zénobie, un petit cénacle d'intellectuels grecs.

Par Jean-Baptiste Yon, chercheur au CNRS, Maison de l'Orient

et de la Méditerranée-Jean-Pouilloux, Université de Lyon II.

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CULTURE ET SOCIETE

De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au

XIXe

14h15 – Espace du Val de Gif

Par Catherine Authier, historienne de l’Art et diplômée de

l’Ecole du Louvre

« Paris, capitale des plaisirs et de la culture au XIXe siècle

constitue un écrin exceptionnel pour les artistes. Elle est le lieu

de tous les possibles et attire les compositeurs et les chanteuses

venus chercher la gloire devant un public féru de spectacles.

Dans ce contexte, nous voyagerons dans le XIXe siècle, celui du

rossinisme et des premières divas admirées par Stendhal et

Delacroix, avant de plonger dans l’univers de la fête impériale

qui voit naître les premières stars. »

Jeudi 28 mai : le Rossinisme, une composante italienne de la

vie parisienne.

La figure de Rossini a profondément marqué Paris. Le

compositeur a longtemps vécu dans cette ville, durant deux

grands séjours : l’un sous la restauration et la monarchie de

juillet de 1823 à 1836 et l’autre sous le second empire de 1855 à

sa mort, en 1868. Ce qui fait plus de vingt-six ans vécus à Paris.

Véritable phénomène historique, c’est une personnalité qui a

marqué son temps par sa présence artistique et mondaine. Nous

tenterons ainsi de comprendre comment le « Rossinisme » s’est

construit en véritable produit parisien dont nous évaluerons le

contexte, les ressorts et les enjeux dans la première moitié du

XIXe siècle.

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Jeudi 4 juin: de la courtisane à la diva, la notion de pouvoir

pour une cantatrice du premier XIXème siècle.

Au début du XIXe, quand l’opéra laisse tomber ses fonctions de

miroir de la vie de cour, la profession de chanteur lyrique subit

de profondes évolutions. Le système initial qui voyait les artistes

dépendants des gouvernants et des nobles disparait. L’artiste-

femme en particulier, autrefois exclue de la scène ou assimilée à

une courtisane, s’affirme progressivement dans un monde en

pleine mutation. C’est en effet, dans ces années du premier

XIX e siècle que naît la figure de la diva, figure qui allait

transformer le statut subordonné de « l’artiste courtisane » en un

être puissant et captivant qui allait dominer les théâtres et

subjuguer le public.

Jeudi 11 juin : «Giuditta Pasta, héroïne Stendhalienne ».

Le thème du chanteur, ou de la chanteuse inspire fortement et

nourrit une vaste littérature au XIXe siècle. Des noms de

personnes de renom qui appartiennent au monde lyrique de

l’époque, comme ceux de Giuditta Pasta, de Maria Malibran,

sont jetés dans de nombreuses pages de romans, comme autant

de références connues, reflets de leur importance dans les

représentations du temps. L’art vocal et ses idoles ont par

exemple largement imprégné les romans de Balzac. Georges

Sand multiplie elle aussi les évocations littéraires pour faire de

la cantatrice une figure représentative de son univers.

Mais c’est Stendhal qui nous offre les pages les plus riches

concernant la diva. Il évoque en effet les « inspirations

célestes » qu’elle révèle par son chant. Et il oppose, avec un parti

pris tenace, les voix de tête limpides et brillantes, aux voix de

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poitrine, rocailleuses, et brumeuses en leur accordant un surcroit

d’expressivité.

Mardi 16 juin : « Le marbre et la panthère » ou duel entre la

Pasta et la Malibran

Si les siècles passés ont connu de célèbres querelles, littéraires,

musicales ou philosophiques, le XIXe siècle est l’époque des

duels, notamment musicaux, au violon, au piano ou dans

l’univers du théâtre, du ballet et de l’art lyrique. La rivalité des

deux divas Giuditta Pasta et Maria Malibran est une réalité

quotidienne à l’époque romantique ; non seulement elles doivent

se côtoyer sur une même scène au gré des besoins du répertoire,

et donc de se mesurer entre elles devant le public, mais elles

guettent tous les rôles principaux que leur écrivent les

compositeurs dans une atmosphère d’âpre concurrence. Le duel

entre la Malibran et la Pasta fut ainsi construit par les témoins de

l’époque, la presse, bien évidemment, mais aussi par les

directeurs de théâtre pour qui la rivalité était un bon argument

publicitaire, les chroniqueurs et les écrivains de l’âge

romantique. Dans un bel article de la Revue des deux mondes, le

critique mélomane Henri Blaze de Bury établit une confrontation

entre les deux artistes en opposant « le marbre et la panthère »

(extrait de la Revue des Deux Mondes, 1856). Nous essaierons

alors justement de saisir quels sont précisément les termes de

cette comparaison, en étudiant l’histoire, la légitimité et l’impact

de ce duel qui marqua profondément les sensibilités des années

1830 en participant à la réflexion et à la définition du style

« romantique ».

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Jeudi 18 juin : la naissance de la star féminine sous le second

empire.

Sous le Second Empire, le public paraît s’exalter pour l’artiste-

femme, une figure qui cristallise bien des fantasmes, les actrices

étant perçues comme des femmes émancipées, à la vie

tapageuse, conjuguant une forme de sensualité et d’audace

transgressive. Devenues des êtres de démesure, elles incarnent le

trop, l’excès dans tous ses domaines : le talent, la gloire, la

fortune, mais aussi les amants, le luxe, l’excentricité, le scandale.

Or la naissance de ce phénomène culturel n’a rien d’un hasard et

s’explique par les cadres structurels de l’époque. Nous verrons

ainsi en quoi le Second Empire met en place un ensemble de

réformes favorables à l’émergence de la star féminine. Ce

régime a probablement inventé cette figure hors du commun telle

que l’on peut encore la concevoir aujourd’hui. Dans cette

optique, nous analyserons les enjeux politiques, sociaux,

économiques et médiatiques qui ont rendu possible cette

présentation en nourrissant notre réflexion de quelques

exemples de stars féminines qui émergent à cette époque, et qui

proviennent de l’univers du théâtre parlé (Rachel), du théâtre

lyrique (Adelina Patti, Hortense Schneider) ou du café-concert

(Théresa).

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ART

Art et nourriture

14h15 – MJC-Cyrano

Par Martine Le Gac, historienne de l’art

Cette série de conférences propose d’observer le lien qui unit art

ancien, contemporain et nourriture. La spécificité des

ingrédients, l’acte de les préparer, de les manger donnent lieu à

des représentations symboliques et codées de la société. Ils

deviennent pour les peintres, photographes, sculpteurs,

performeurs, les moyens d’une réflexion sur la pratique

artistique elle-même et ses processus de transformation. Les

œuvres qui font une place prépondérante à la nature morte se

déploient au fil des siècles jusqu’à faire de la nourriture une

nature vive et de la convivialité un acte créateur.

Vendredi 7 novembre

Natures mortes : d’Arcimboldo et Brueghel à Manet, en

regardant vers le Cubisme, le Futurisme et le Surréalisme.

La nature morte est un genre qui trouve son autonomie dans la

deuxième moitié du XVIe siècle. Prouesses techniques, autant

qu’images de la vanité de toute chose, les représentations de

fleurs, de fruits, légumes et gibiers, parfois environnés

d’ustensiles ou d’accessoires, cherchent à fixer ce qui est

éphémère et questionnent la fragilité de la vie. Les scènes de

cuisine ou de marché, les tables servies croulant sous les

victuailles montrent la beauté et la variété des créations divines

et humaines. Elles soulignent aussi les saisons, le statut social de

leurs propriétaires, ou remplissent une fonction décorative. Les

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partis pris esthétiques accompagnent le raffinement du mode de

vie ou l’injonction d’user modestement des biens matériels.

Eveillant les plaisirs des sens, les éléments sont porteurs de

messages symboliques et ne sont pas d’abord détachables de

significations morales ou religieuses. La première moitié du

XXème siècle ne se soucie plus tant d’imiter la nature que de

mener des recherches sur la forme et sa perception optique, et

sur le tableau en tant que réalité particulière.

Vendredi 5 décembre : à l’heure de la société de

consommation Pop Art, Hyperréalisme, les photos d’Irving

Penn et de Vik Muniz

L’après Seconde Guerre mondiale et le matérialisme croissant

font de la nourriture une marchandise par excellence. A l’heure

du fétichisme des marques et des réseaux de grande distribution,

l’art reflète une société capitaliste vantée par la publicité, où la

consommation est conçue comme une obligation citoyenne. A la

mesure des étalages et des vitrines qui développent l’appétit des

produits transformés, la peinture comme la photographie

s’exerce elle aussi à faire de leurs motifs des objets désirables.

La nourriture comme l’art sont sujets à plus-value et à

spéculation. Aidés par de nouvelles techniques picturales ou de

reproduction et des changements d’échelle, les objets saisis

incarnent la facticité. Ils interrogent le devenir des aliments

autant que celui des images et critiquent de manière à la fois

virulente et joyeuse la standardisation de masse.

Vendredi 9 janvier : Natures vives

Joseph Beuys, Mario Merz et Giovanni Anselmo, Wolfgang

Laib, Michel Blazy

Par l’apport effectif de denrées naturelles et périssables dans

leurs œuvres, des artistes contemporains se confrontent à des

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dispositifs évolutifs et donnent à expérimenter une nouvelle

relation à la matière et au temps. Lait, laitue, miel, graisse et riz,

fruits et légumes frais constituent une nouvelle palette de

textures et de formes et raniment de leurs couleurs et de leurs

odeurs les espaces mêmes d’exposition. Leur incorporation

directe dans l’art oblige à considérer tous les changements d’état

et notamment la moisissure ou le flétrissement comme une étape

significative dans le cycle du vivant, le devenir des apparences,

l’appréhension de l’environnement et le statut de l’œuvre. Une

quête d’ascèse, un positionnement philosophique sont souvent à

l’origine des installations proposées.

Vendredi 6 février : Corps et rituels

Actionnistes viennois, Michel Journiac, Gina Pane, Jana

Sterback, Laurent Moriceau, Erwin Wurm

L’art, en s’intéressant à la nourriture, y puise une nouvelle

conscience du corps et tout ce dont il peut être l’enjeu. Par la

performance, moyen d’expression privilégiée de cette approche,

les artistes incarnent l’introduction de la vie dans l’art. Leurs

actions artistiques méditent sur le banal et le quotidien, mais

aussi sur le sacrifice, le don de soi, les rites et la construction de

l’espace communautaire. Reconnaître des énergies à l’œuvre

dans la réalité ordinaire et dans les comportements autour de la

nourriture et par rapport aux autres, débouche sur des

significations à la fois spirituelles, économiques et politiques.

Vendredi 6 mars : Manières de dresser la table

Daniel Spoerri, Gordon Matta Clark, Antoni Miralda &

Dorothée Selz, Rikrit Tiravanija, Lucy Orta

Préparer des plats, desserts et boissons, en ordonner la

présentation avant de la partager deviennent des actions

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artistiques déterminantes dès les années 60. Ouvertures de

restaurants dans des galeries, organisations de banquets en plein

air théâtralisent les repas hors du cadre domestique. Les thèmes

choisis et l’ampleur des opérations mettent l’accent sur la

dimension sociale autant que festive de l’art. L’artiste sort de

l’atelier pour associer création et plaisir culinaire, aspects

gustatifs et conceptuels. Les processus de transformation y sont

manifestes. Manger devient le moyen d’une réflexion sur la

pratique artistique elle-même, les rassemblements qu’elle

génère, les traces qu’elle laisse.

23

ART

Regard sur les grandes expositions

14h15 – MJC Cyrano

Par Charlotte De Mallet, diplômée de l’Ecole du Louvre,

maîtrise d’Histoire

Comme chaque année, l’UniverCité de Gif propose un cycle de

conférences autour des grandes expositions, présenté l’année

prochaine par Charlotte de Malet. Le programme prévu des

expositions dans les grands musées parisiens paraît

particulièrement prometteur : peinture, histoire, marché de l’art,

art contemporain ou école artistique, il y en aura pour tout le

monde.

Commençons par les grandes rétrospectives d’artistes, genre

classique certes, mais essentiel pour affiner les connaissances

sur une personnalité et faire un bilan des dernières recherches en

la matière. C’est Pérugin qui ouvrira le bal : pour certains, un

artiste d’une suavité et d’une douceur sans égales, pour d’autres,

un peintre au procédé répétitif et frisant l’ennui. L’exposition de

Jacquemart André permettra sans doute de tracer un chemin

intermédiaire dans l’analyse de l’œuvre de celui qui fut, quand

même, le premier maître de Raphael. Manquera certainement

toute son œuvre de fresquiste, de Pérouse à Sienne, mais la

conférence permettra de remédier à cette carence.

Dans un style et un genre bien différent, le Grand Palais

explorera la personnalité toute en couleurs de Niki de Saint-

Phalle, une des égéries de l’art contemporain des années 60 à 80.

De ses fusils à peinture jusqu’aux statues colorées animant les

24

fontaines de Paris et d’ailleurs, gaieté et humour seront au

rendez-vous, tout en découvrant une véritable sensibilité et une

volonté de donner une place aux femmes dans l’art, autre que

celle de modèle…

Plus classique, les expositions du printemps exploreront les

œuvres de deux grandes figures du XVIIe siècle : d’une part,

Valentin de Boulogne, grande figure européenne du

caravagisme, puisque originaire d’une zone limitrophe de la

Flandre, il travailla essentiellement en Italie où il fut

définitivement marqué par les œuvres de Caravage et de ses

suiveurs. Sa courte vie (il meurt à 40 ans) et son éloignement en

font un artiste encore assez peu connu du grand public. Et

pourtant, son apport à la peinture du XVIIe est essentiel. Le

Grand Palais lui se penchera sur l’œuvre de Velasquez. Certes,

celle-ci est déjà très connue, étudiée, explorée, analysée dans ses

moindres détails par les historiens de l’art et le public depuis des

siècles ; et pourtant, gageons qu’il en reste encore à découvrir,

notamment dans les relations que Velasquez a entretenu avec son

temps, ses contemporains mécènes et artistes, les influences qu’il

a reçues et surtout qu’il a exercées. C’est avec cette approche

renouvelée d’une œuvre immense que l’exposition devrait attirer

un public nombreux.

Par ailleurs, d’autres sujets vont également nous intéresser, grâce

aux expositions programmées au musée de Luxembourg. La

première est consacrée à Paul Durand-Ruel, figure essentielle de

l’impressionnisme, non en tant qu’artiste mais en tant que

découvreur, protecteur et diffuseur de cette nouvelle peinture.

C’est lui qui libéralise définitivement le marché de l’art, c’est

aussi lui qui soutient à bout de bras les artistes lorsqu’ils sont au

creux de la vague, c’est encore lui qui organise expositions et

galeries partout dans le monde, notamment aux Etats-Unis. A ce

25

titre, il constitue la véritable cheville ouvrière de la peinture

moderne et méritait certainement une exposition qui relatera

également ses liens étroits, mais pas toujours faciles, avec les

grandes personnalités de la peinture. Ensuite, le Luxembourg se

lancera dans le « people » en consacrant une grande exposition

aux Tudor, famille anglaise ô combien célèbre, marquée à tout

jamais par les grandes figures d’Henri VIII, Marie Tudor et

Elisabeth Ier. Au-delà du côté paillette, ces souverains ont fait

entrer l’Angleterre dans la modernité- nouvelle religion,

nouvelle économie, nouvelle culture faisant ainsi de leur pays, si

petit par rapport aux grandes puissances européennes de

l’Europe de la Renaissance, une véritable grande puissance.

vendredi 17 octobre : le Pérugin, maître de Raphaël, à

Jacquemart-André du 12/09 au 19/01

vendredi 28 novembre : Niki de Saint-Phalle, au Grand-Palais

du 17/09 au 05/01

vendredi 12 décembre : Paul Durand-Ruel, au Luxembourg du

16/03/15 au 19/07/15

vendredi 13 mars : Les Tudor, au Luxembourg du 15/10 au

08/02

vendredi 27 mars: Valentin de Boulogne, au Louvre, printemps

2015

vendredi 17 avril : Velasquez et les siens, au Grand-Palais du

23/03/15 au 29/06/15

26

ART

La cathédrale

14h15 – Espace du Val de Gif

La cathédrale est l’église par excellence, sublimée à la période

gothique qui vit au cours des quatre derniers siècles du Moyen

Age s’élever les monuments les plus ambitieux et les plus

impressionnants.

Au-delà des caractéristiques techniques qui en permirent

l’efflorescence avec le perfectionnement du voûtement d’ogives

ou des arcs-boutants notamment, la cathédrale gothique incarne

aussi un moment fort d’une Eglise qualifiée de triomphante au

XIIIe siècle. Architecture du pouvoir, elle doit être replacée dans

un contexte large, à commencer par celui du diocèse sur lequel

l’évêque exerce son autorité.

Œuvre d’art total, la cathédrale concentre toutes les formes d’art,

architecture, sculpture, peinture dont le vitrail, arts précieux,

mais aussi manifestations éphémère auxquelles on peut rattacher

la liturgie. Les nouvelles technologies d’imagerie numérique

permettent de restituer cet éclat disparu.

Jeudi 5 février

Le gothique : quatre siècles d’architecture.

Depuis les années 1130 jusqu’en plein XVIe siècle, l’Europe

occidentale a vu se développer une nouvelle architecture qu’on

qualifie de gothique dont la parfaite logique structurelle,

généralisant le voûtement d’ogives, a permis des constructions

d’une légèreté inouïe. Sur plus de quatre siècles, cette

27

architecture a pris différents visages, depuis le premier art

gothique jusqu’au gothique tardif, en passant par les phases dites

classique et rayonnante. Une approche à l’échelle de l’Europe

permettra de mieux saisir ce phénomène, dans son unité et sa

diversité.

Par Dany Sandron, professeur à la Sorbonne d’histoire de l’art

et d’archéologie du Moyen Age.

Jeudi 12 février

La cathédrale gothique : enjeux et signification.

La cathédrale gothique représente dans l’imaginaire l’église par

excellence : œuvre d’art total combinant architecture, sculpture,

peinture et arts précieux, elle manifeste avec éclat l’ambition de

ses commanditaires, qu’il s’agisse du clergé épiscopal pour la

plupart, d’une ville (Strasbourg à la fin du Moyen Age), voire

d’une nation (Cologne au XIXe siècle). A partir d’une sélection

de monuments, l’accent sera mis sur le rôle identitaire de ces

édifices.

Par Dany Sandron, professeur à la Sorbonne d’histoire de l’art

et d’archéologie du Moyen Age.

Jeudi 9 avril

La cathédrale à l’échelle du diocèse : une architecture de

référence pour toutes les églises.

La cathédrale est par définition l’église-mère du diocèse, la

circonscription religieuse sur laquelle s’étend l’autorité de

l’évêque. L’ensemble des diocésains fréquente au moins une fois

par an la grande église à l’occasion de fêtes solennelles. A cette

prégnance cultuelle, il faut ajouter l’impact déterminant que la

28

cathédrale exerce sur l’architecture des églises du diocèse qui lui

sont soumises. L’exemple de l’ancien diocèse de Paris permet

d’illustrer de manière éloquente la place éminente de la

cathédrale dans le paysage monumental religieux jusqu’à la fin

du Moyen Age et même au-delà.

Par Sabine Berger, maitre de conférences à la Sorbonne

d’histoire de l’art du Moyen Age.

Jeudi 16 avril

Le fidèle dans la cathédrale : une expérience sensorielle

extraordinaire.

Les témoignages laissés par les hommes du Moyen Age rendent

compte de la très forte impression laissée par la fréquentation

des cathédrales. Aux fêtes solennelles, la vue du monument et de

ses décors somptueux n’était pas seule à capter l’attention des

fidèles. Tous vivaient une expérience sensorielle totale où se

combinaient de multiples fragrances, les sonorités variées des

chœurs, des orgues et des cloches, le contact avec des objets

sacrés et la dégustation de produits particuliers. Cette

sollicitation des cinq sens permet d’évoquer des mises en scène

spectaculaires documentées dans bon nombre de cathédrales, à

commencer par Paris et Amiens.

Par Sabine Berger, maitre de conférences à la Sorbonne

d’histoire de l’art du Moyen Age.

Jeudi 7 mai : Vitrail et lumière dans la cathédrale

L’architecture gothique est définie essentiellement par la place

prépondérante accordée à la lumière assimilée à la présence

divine. Les progrès de la construction permettent d’alléger les

structures maçonnées au profit d’immenses surfaces vitrées qui

29

accueillent des milliers de scènes qui s’animent à la lumière du

jour. Si la technique du vitrail est attestée dès le haut Moyen

Age, ce sont les grandes églises qui à compter du XIIe siècle vont

permettre à ce medium de se déployer largement, depuis les

vitraux de la façade de la cathédrale de Chartres, au bleu

légendaire, jusqu’aux grandes compositions de la fin du Moyen

Age en passant par les vitraux saturés de couleur de la Sainte-

Chapelle de Paris au XIIIe siècle.

Par Sabine Berger, maitre de conférences à la Sorbonne

d’histoire de l’art du Moyen Age.

Jeudi 21 mai

Les nouvelles technologies au service de l’architecture

gothique : la cathédrale numérisée.

Les nouvelles technologies permettent d’obtenir des relevés

d’architecture d’une très haute précision. Les scanners ou des

appareils photographiques fixés à des drones livrent une

couverture complète des monuments qu’on peut modéliser en

trois dimensions. Ces représentations virtuelles se prêtent à

différents scénarios de restitution d’états anciens ou supposés

avec un intérêt didactique évident. Les relevés opérés sur Notre-

Dame de Paris permettront d’évoquer le potentiel énorme de ces

nouvelles approches.

Par Dany Sandron, professeur à la Sorbonne d’histoire de l’art

et d’archéologie du Moyen Age.

30

SCIENCES

Les muscles et les os

14h15 – Espace du Val de Gif

Ce cycle poursuit l'exploration des grandes fonctions du corps

humain entamée depuis 2011.

En chacun de nous se cachent plus de 200 os qui constituent la

charpente de notre corps et protègent nos organes les plus vitaux.

Ils servent également de points d'ancrage à près de 600 muscles,

avec lesquels ils forment le système locomoteur. Ces serviteurs

discrets travaillent sans cesse, que nous soyons immobiles ou en

mouvement.

Nous découvrirons leur anatomie, leur physiologie et leurs

principales pathologies, souvent dévastatrices, dont la prise en

charge a connu de nombreux progrès ces dernières décennies.

Mardi 23 septembre : Qu’est ce qui nous permet de bouger ?

Courir, sauter, marcher, lancer une balle... le muscle est présent

dans la vie de tous les jours. Fixé sur le squelette, le muscle,

qu'il ne faut d'ailleurs pas séparer de sa commande nerveuse,

assure les mouvements et fixe les postures. Il est formé d'un

ensemble de fibres s'insérant sur des aponévroses ou des

tendons, et présentant un ou plusieurs chefs. Les noms des

muscles sont généralement liés à leur localisation, leur taille ou

leur fonction.

Par Serge Le Bozec, université Paris –Sud

31

Mardi 30 septembre : les pathologies musculaires

Dans les 30 dernières années, le champ des affections

musculaires s'est considérablement étendu : de nombreuses

maladies musculaires acquises ou génétiques ont été identifiées.

Plusieurs dizaines de milliers de patients sont concernés en

France. Dans cette conférence, seront présentées les principales

affections musculaires et la stratégie diagnostique permettant de

les reconnaître, puis les progrès récents dans les domaines de

l'identification des maladies et de leur traitement.

Par le professeur Bruno Eymard, Institut de Myologie, Paris

Jeudi 9 octobre

Tout sur nos os : de la physiologie à la fracture.

Afin que notre squelette ait une résistance correcte, nos os se

renouvellent constamment. Lors du vieillissement, ce

phénomène cellulaire s'altère et la perte osseuse qui survient peut

augmenter le risque de fracture.

Par Marie-Christine de Vernejoul Hôpital de Bicêtre

Mardi 14 octobre : Les principales pathologies osseuses et

articulaires.

Cette conférence présentera les différents types d’articulations

qui relient nos os entre eux en permettant certains mouvements

tout en en limitant d’autres. Puis nous examinerons les

principales pathologies articulaires, leurs causes et leurs

conséquences qui peuvent aller des douleurs bénignes à des

handicaps majeurs. Enfin, nous ferons le point sur les progrès les

32

plus récents en matière de diagnostic et de traitement de ces

pathologies.

Par Corinne Miceli-Richard (ou un autre médecin du service

de rhumatologie), Hôpital de Bicêtre

33

SCIENCES

L’informatique hier, aujourd’hui et demain

14h15 – Espace du Val de Gif

Si l'on baptise couramment « nouvelles technologies » les

techniques de traitement numérique de l'information, elles

s'inscrivent pourtant dans une histoire déjà longue. Nous

envisagerons différentes facettes du domaine de l'informatique -

le matériel, le logiciel, les interactions, les données - en montrant

comment l'état de l'art actuel découle de l'évolution passée et

préfigure les progrès à venir.

Jeudi 8 janvier : une brève histoire de l’informatique

« 120 ans d'évolution ont fait naître une science nouvelle. »

À chaque époque le besoin a créé l'outil. D'abord des outils de

calcul, puis des outils pour traiter l'information. Après un très

bref rappel sur le calcul, nous aborderons l'informatique avec la

mécanographie à cartes perforées puis, avec l’exemple du BULL

Gamma 3, nous montrerons comment est apparu l'ordinateur et

comment il a évolué en utilisant tous les progrès de la

technologie. L'exposé sera appuyé principalement sur des photos

de machines et d'objets de la collection ACONIT.

Par Philippe Denoyelle, association ACONIT, Grenoble

34

Jeudi 15 janvier : le logiciel libre, un enjeu de société

Qui aurait cru, en 1985, que « libérer » le logiciel engendre un

mouvement d'une telle ampleur ? En effet, le mouvement du

logiciel libre a acquis une place incontournable dans le monde

du logiciel et de l'Internet ces trente dernières années, au point

d'en révolutionner les pratiques. Sans lui, l'essentiel de l'Internet

tel que nous le connaissons n'existerait pas. Et ce mouvement

influe de surcroît de nombreux domaines connexes.

Encyclopédies, gestion de projet, cartographie, politiques et

données publiques... la révolution du « libre » est en marche.

Par François Poulain, chercheur dans l’équipe Max du

laboratoire d’informatique de l’Ecole Polytechnique(LIX)

Jeudi 22 janvier

Des ordinateurs et des hommes : les défis de l'Interaction

Homme-Machine

Bien avant l'avènement des ordinateurs personnels, de l'internet

et des smartphones, l'Interaction Homme-Machine (IHM) était

déjà au c½ur des visions qui ont forgé l'Informatique, du

"Memex" de V. Bush (1945) au "Dynabook" de A. Kay (1972)

par exemple.

Dans cette conférence, nous ferons un tour d'horizon des

innovations d'aujourd'hui qui découlent des travaux de ces

pionniers de l'Interaction, et nous verrons aussi que ces visions

portent encore de nombreux défis actuels de l'IHM.

Par Stéphane Huot, laboratoire de Recherche en Informatique,

Orsay

35

Jeudi 29 janvier

Big Data : la recherche et la collecte d'informations sur le

Web

Les données sont le nouvel "or noir", du moins vous l'affirme-t-

on de tous côtés. Si la facilité avec laquelle les informations sont

retrouvées sur Internet nous simplifie la vie, des questions se

posent sur la façon dont nos données s'y retrouvent, et sur nos

moyens de contrôle sur cette prolifération souhaitée ou pas. La

conférence abordera les notions essentielles pour comprendre le

fonctionnement des moteurs de recherche et les aspects liés à la

collecte et la conservation des données de chacun dans cette

gigantesque base de données qu'est le Web.

Par Iona Manolescu-Goujot, laboratoire de Recherche en

Informatique, Université Paris-Sud Orsay

36

ARCHEOLOGIE

De la Méditerranée à l’Euphrate

14h15 – Espace du Val de Gif

Par Anne-Marie Terel, conférence en Histoire de l’Art

.

Riche foyer de civilisation, la région située entre la Méditerranée

et la Mésopotamie abrite de nombreux sites archéologiques

majeurs dont la plupart sont inscrits sur la liste du Patrimoine

mondial de l'Unesco. Cités caravanières ou sanctuaires, ils

illustrent la rencontre des mondes grec, romain, arabe et parthe,

c'est-à-dire de l'Orient et de l'Occident. Chaque culture y a laissé

son empreinte, dans l'urbanisme, l'architecture, le décor, la

sculpture, la religion.

Jeudi 20 novembre : Pétra, la cité caravanière des Nabatéens

Entourée de montagnes impressionnantes et d'un dédale de

rochers, au cœur d'une zone-carrefour entre l'Orient et la

Méditerranée, Petra se développe aux époques hellénistique et

romaine grâce au commerce caravanier. Si la plupart des édifices

construits ont disparu, les tombeaux monumentaux creusés dans

la roche présentent toujours leurs élégantes et somptueuses

façades aux allures de temple classique. L'étroit défilé du Siq

débouche devant la façade grandiose du Khazné. Le parcours se

poursuit vers d'autres ensembles de tombes, un théâtre taillé dans

le roc et différents temples construits. Des sanctuaires aménagés

sur les hauteurs dominent le site, notamment le célèbre Deir.

37

Jeudi 27 novembre : Palmyre, carrefour de l'Orient et de

l'Occident

Au cœur des grands axes commerciaux de Syrie, entre la

Méditerranée et l'Euphrate, Palmyre connaît son apogée aux trois

premiers siècles de notre ère, dans le cadre de l'empire romain.

Au 3e siècle, la célèbre reine Zénobie ose affronter l'empereur

romain Aurélien. Les vestiges archéologiques conservés sont

impressionnants : grandes voies à portiques, tétrapyle,

sanctuaires de Bel, de Baalchamin et de Nebo, monuments

funéraires illustrent une fusion très originale de l'Orient et de

l'Occident au niveau de l'art, de l'architecture et des croyances.

Hors des remparts, les nécropoles se composent de plusieurs

centaines de tombeaux de types divers.

Jeudi 4 décembre : De Palmyre à Baalbek, la ville du soleil

Site archéologique romain majeur du Liban, Baalbek

impressionne par son étendue et par la qualité de son architecture

qui illustrent l'opulence et la puissance de l'empire romain. Les

monuments marient les traits gréco-romains et les aménagements

relevant de la tradition locale. Le temple principal dédié à Jupiter

Héliopolitain était accessible par une succession de portes,

d'escaliers et de cours, à la manière orientale. Le "petit" temple,

l'un des mieux conservés du monde romain, possède une

organisation interne très originale.

38

Jeudi 11 décembre : La cité ronde d'Hatra et Doura-Europos

Proche de l'actuelle Mossoul en Irak, Hatra se trouve sur la

grande route qui reliait le golfe Persique à la Méditerranée. Elle

illustre l'influence romaine en territoire parthe au 2e siècle et au

début du 3e. La ville s'organise selon un plan circulaire propre au

Proche-Orient antique et les sanctuaires marient les influences

gréco-romaines aux formules locales telles que l'iwan, né en Iran

à l'époque parthe. Les sculpteurs ont représenté rois, reines et

divinités. Au bord de l'Euphrate, Doura-Europos était une ville

cosmopolite fondée au 3e siècle av. J.-C. par les Séleucides. Elle

a conservé son plan d'urbanisme régulier entouré de remparts.

Incorporée à l'empire parthe à la fin du 2e siècle, et pour près de

trois siècles, elle connaît une prospérité sans précédent. Elle

passe ensuite aux mains des Romains avant d'être dévastée par

les Sassanides en 256.

Jeudi 18 décembre

Les Grecs en Afrique : Cyrène

Cyrène est la seule colonie fondée par les habitants de

Théra/Santorin, poussés par la famine, au 7e siècle av. J.-C.

L'oracle de Delphes les oriente vers les côtes africaines. La ville

devient la plus grande cité d’Afrique. Sa richesse repose sur la

culture des céréales et du silphion, plante disparue mais très

réputée dans l'Antiquité. Le très vaste site se compose de trois

quartiers distincts : le sanctuaire d’Apollon, celui de Zeus dont la

statue de culte était une réplique du Zeus de Phidias à Olympie,

une des sept merveilles du monde antique, enfin la zone de

l’agora ou ville haute. Hors de l'enceinte de la cité, les vastes

nécropoles se composent de caveaux creusés et de chapelles

construites.

39

HISTOIRE

Histoire des grandes religions nées en Inde

14h15 - Espace du Val de Gif

Par Constance Barreault, maître de conférences à l’Université

de Jussieu Evoquer les plaisirs et les devoirs de la vie : la philosophie, la

morale, l’esthétique, la musique, la nourriture donnent racines et

éclairent la naissance des religions nées en Inde.

En effet, connaitre la base des histoires des grandes religions de

l’Inde donnent un sens aux civilisations de l’Asie, encore

aujourd’hui.

Sikhisme, Hindouisme, jaïnisme, bouddhisme, quels sont leurs

fondements, leurs représentations, leurs croyances ? Les

réponses à ces questions apporteront un éclairage nouveau sur

ces grandes religions toujours aussi méconnues dans nos sociétés

occidentales

Mardi 3 mars : Védisme, brahmanisme, sikhisme

Qui se souvient que le védisme, la plus ancienne religion dont

des traces subsistent en Inde, y a été apporté par les conquérants

Aryas ? Que le brahmanisme lui a succédé, donnant naissance à

l’hindouisme ? Qu’à cette même époque deux schismes font

apparaitre le jainisme et le bouddhisme. Puis, qu’au XVème,

dérivée de l’hindouisme mais aussi de l’islam, une nouvelle

religion importante voit le jour : le sikhisme.

Cette première conférence a pour but de situer, dans un contexte

historique et culturel, les croyances principales en Inde et de

reconnaitre leurs personnages ancestraux et symboles

principaux.

40

Mardi 10 mars : Hindouisme, Ramayana

Transmis par le dieu créateur de l’hindouisme, Brahma, le

Ramayana est un chant fabuleux. La trame de son histoire

d’amour et de droiture est universelle et intemporelle; c’est pour

cela que la plupart des populations de l’Inde et de l’Asie du sud-

est continuent à la décliner dans leurs contes et légendes, sur les

murs de leurs temples et au sein de leur musique.

En nous appuyant sur ces supports nous aussi, pénétrerons le

sens des épreuves de ce long poème, une façon agréable et

ludique d’appréhender la part des hommes, des démons et des

dieux dans l’hindouisme.

Mardi 17 mars : Hindouisme, Mahabharata

Comme le Ramayana, le Mahabharata est considéré comme l’un

des fondements de la culture indienne. Il est incontournable car

recèle le poème Baghavad gita, pilier de la religion hindoue. Son

précepte fondamental est celui de l’action. Nommée la vertu

totale dans le Mahabharata, elle y est positivement ordonnée, en

raison de l’idée que celui qui n’aide pas le prochain lui nuit.

Ainsi, plusieurs intrigues se développent, à des niveaux

différents, autour d’un combat fratricide entre cousins. Ces

oppositions entre forces du bien et du mal, entre celles de l’esprit

et de la matière sont d’une une grande complexité. Cependant,

puisque cette épopée se prétend être la synthèse de l’histoire de

l’humanité, nous devrions être à même de la comprendre.

Mardi 24 mars : Jaïnisme

« Les vêtus du ciel », qui s’astreignent à la nudité et « les vêtus

de blanc » sont les figures les plus connues des fidèles jaïns, que

l’on peut encore voir en Inde. Ils avancent souvent, une toile sur

la bouche, pour éviter d’avaler malencontreusement un insecte

ou munis d’un petit balai qui les empêcherait d’écraser un

animal. En effet, ils croient aux réincarnations dont il faut se

41

sortir. Mais, à la différence des bouddhistes, il existerait pour les

jaïns, une âme universelle, qui a établi les lois présidant à la

formation du monde et à sa conservation.

Les jaïns adhèrent à un code moral tel qu’ils réussissent très bien

dans les affaires, dans l’agriculture et dans la politique. C’est

d’ailleurs des préceptes jaïns que Gandhi s’est inspiré dans sa

lutte contre la violence.

Mardi 31 mars : Bouddhisme du premier véhicule, ou

doctrine des anciens

Le bouddhisme apporte une voie personnelle d’espérance par

rapport au jainisme ou à l’hindouisme, où vous avez mérité de

naitre dans une caste, dont vous aurez du mal à sortir. Cette

conférence traitera du premier enseignement du Bouddha

historique, tel qu’il est pratiqué au Sri Lanka, au Laos et en

Birmanie. L’éducation pour tous y est mise en valeur, de même

que l’entrainement à la discipline bouddhique. Sortir des

réincarnations est réputé être extrêmement difficile mais possible

aux hommes qui sont prêts à tout quitter. Ses symboles les plus

représentatifs sont d’abord les pieds du Bouddha, et les stupas,

monuments funéraires devenus, dans le deuxième véhicule, des

pagodes. A suivre l’an prochain.

42

HISTOIRE

Histoire de l’Allemagne (2ème partie)

14h15 - Espace du Val de Gif

La saison 2013/2014 a vu débuter un cycle sur l’histoire de

l’Allemagne depuis les origines jusqu’à nos jours. Cette

première partie, qui allait jusqu’au XVIIIe siècle, a reçu un bon

accueil du public ; à fortiori, la seconde moitié du programme,

qui couvrira les périodes plus récentes jusqu’à nos jours, sera

passionnante puisque ses résonances sur notre temps sont encore

plus évidentes. Cette histoire récente est perceptible aujourd’hui

non seulement dans les médias, mais aussi dans chaque élément

des paysages situés en Allemagne et en Europe centrale ;

malheureusement, faute de repères historiques suffisants, nous

avons souvent du mal à comprendre les structures profondes de

ce monde germanique.

C’est à ces lacunes que le cycle se propose de répondre selon les

mêmes règles que durant la saison passée. Comme l’an dernier,

les orateurs ont été choisis à la fois pour leur compétence de

spécialiste et pour leur capacité à s’adresser à un public de non-

initiés ; il n’est donc pas nécessaire d’être un expert en histoire,

ni d’avoir suivi la première moitié du programme, pour pouvoir

bénéficier des séances à venir. Comme l’an dernier, les

conférences feront la part belle aux données les plus parlantes

pour notre esprit contemporain, soit parce que ces données sont

devenues très exotiques pour nous, soit au contraire parce

qu’elles ont eu une portée longue et restent déterminantes pour

43

l’actualité allemande. Comme l’an dernier, les conférences ne

négligeront aucun aspect de l’histoire germanique, que ce soient

les aspects politiques, économiques, culturels, les mentalités ou

la vie privée. Comme l’an dernier, le cycle comportera une

séance un peu exceptionnelle, portant en l’occurrence l’histoire

de l’empire des Habsbourg : ce sera l’occasion de présenter cet

autre espace germanique, plus oriental même si le château des

Habsbourg lui-même se trouve à moins de 100 km du Rhin.

Cette séance servira de trou normand entre l’histoire du II ème

Reich fondé en 1870 sous l’impulsion de Bismarck et la

présentation de la République de Weimar et du nazisme. Puis on

reprendra le fil chronologique, avec la vie culturelle allemande

depuis la Seconde Guerre mondiale avec tout ce qu’elle a

d’original, les deux « Allemagne » et la Réunification, puis enfin

la politique et l’économie allemande dans les toutes dernières

années et au jour d’aujourd’hui. La boucle sera alors bouclée, et

l’épopée de l’histoire allemande depuis 2000 ans n’aura plus de

secrets pour les auditeurs.

Jeudi 18 septembre : le monde des Habsbourg et l’Europe

centrale à l’époque moderne

Pour cette première conférence du cycle « Allemagne » dans la

saison 2014/2015, on élargira provisoirement le cadre

géographique de l’étude : les Habsbourg, en effet, ont gouverné

non seulement l’espace de l’Allemagne actuelle, mais également

une grande part de l’Europe centrale, où ils ont accompagné la

Renaissance, les guerres de Religion, l’art baroque et classique,

les Lumières, l’industrialisation, bref l’entrée dans la modernité

sous toutes ses facettes dans un espace multiethnique.

Par Olivier Chaline

44

Jeudi 2 octobre : le deuxième Reich

Fondé sur la base de la victoire militaire de 1870 face à la

France, l’Empire allemand constitue alors l’une des grandes

puissances mondiales. La conférence sera l’occasion de

présenter les facettes de cette puissance sur le plan économique,

social, culturel ou colonial, mais aussi de présenter les points de

vue les plus récents des historiens sur cette période.

Par Marie-Bénédicte Vincent

Mardi 7 octobre : Weimar, le nazisme et la « crise de la

modernité », 1918-1945

Après le choc violent de la Première Guerre mondiale, le monde

germanique entre dans une nouvelle phase. C’est l’époque de la

République de Weimar, marquée par la double malédiction de la

défaite de 1918 et de la crise de 1929 ; c’est l’époque de la

modernité triomphante sur le plan économique ou culturel ; c’est

l’époque, enfin, de la réaction nazie et de la course vers

l’horreur.

Par Johan Chapoutot

Jeudi 16 octobre

1945/1948 : Les Deux « Allemagne »

Partagée entre les quatre vainqueurs de 1945, l’Allemagne se

voit ensuite divisée en deux pays qui, sur la base d’un passé

commun, revendiquent chacun le monopole de la légitimité

allemande. Gouvernements et populations de la RFA et de la

RDA oscillent alors entre nostalgie de l’unité, concurrence

exacerbée ou négation de l’existence de l’autre, tout en

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développant deux démocraties dont les définitions respectives

sont très différentes. Jusqu’au 9 novembre 1989…

Par Ulrich Pfeill

Mardi 4 novembre : culture et société depuis 1945

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne n’est pas

seulement le foyer d’une économie vigoureuse. Elle est

également le berceau d’une société originale, extrêmement

exotique pour l’observateur français. Sur le plan artistique,

intellectuel, urbanistique, démographique, religieux, sociétal,

quelles sont les grandes caractéristiques qui marquent

l’Allemagne jusqu’à nos jours ?

Par Marie-Bénédicte Vincent

Jeudi 13 novembre : politique et économie de l’Allemagne

aujourd’hui

La Réunification de 1989, si elle d’abord été un facteur

considérable de perturbation interne, a pourtant engendré un

renforcement de la reconnaissance internationale de

l’Allemagne. On reviendra donc ici sur la réalité de cette

puissance : l’économie allemande est-elle un miracle de l’emploi

ou un désastre social ? Comment les lignes politiques du pays

ont-elles évolué récemment ? Quel rôle l’Allemagne joue-t-elle à

l’échelle européenne et mondiale, et par quels moyens ? Cette

dernière conférence permettra ainsi de clore avec l’actualité la

plus brûlante les 2000 ans d’histoire présentés durant le cycle.

Par Fréderic Lemaître

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HISTOIRE

La naissance de la science moderne en Europe

14h15 - Espace du Val de Gif

Par Marie-Odile Goetgheluck, professeur agrégée en Sciences

physiques

Ces conférences ont pour objet de montrer comment la Science

moderne s’est édifiée en Europe à partir de la nouvelle vision du

monde théorisée par Copernic. La période que nous évoquerons,

de Nicolas Copernic à Isaac Newton, fut à l’origine des

mutations profondes qui affectèrent les savoirs scientifiques de

la fin du XVIe siècle au XVIIIe siècle.

Mardi 6 janvier : Le monde des anciens

La représentation de l’univers adoptée par une grande majorité

de philosophes anciens, dont celle de Ptolémée, la plus

performante, était celle d’un univers géocentrique, c'est-à-dire

centré sur la terre immobile. C’est contre le rejet du système de

Ptolémée que s’est construite l’astronomie moderne.

Mardi 13 janvier : Copernic, la fin du géocentrisme

Dans un souci d’harmonie et de refondation de l’astronomie

partagé d’ailleurs avant lui par certains membres de la

communauté des astronomes, Copernic a proposé une nouvelle

vision du monde dans laquelle la terre tourne autour du soleil

fixe devenu le centre de l’univers. Cette vision héliocentrique

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que nous évoquerons a progressivement congédié la vision

géocentrique qui avait dominé l’astronomie pendant environ

quinze siècles.

Mardi 20 janvier : Tycho Brahé une alternative à Copernic ?

L’assimilation du modèle copernicien fut d’autant plus difficile

que Tycho Brahé, le plus grand astronome de la fin du XVIe

siècle, théorisa un modèle qui corrigeait Ptolémée tout en

sauvegardant le géocentrisme. Compromis entre le géocentrisme

et l’héliocentrisme le modèle de Tycho Brahé que nous

évoquerons a lentement préparé les esprits à accepter

l’héliocentrisme.

Mardi 27 janvier : Galilée et la lunette

On verra que Galilée n’est pas l’inventeur de la lunette, qu’il

n’en donne aucune explication théorique ; son mérite fut d’avoir

fait entrer l’instrument dans le champ scientifique. Galilée,

copernicien convaincu, a cru à tort que les observations faites

avec la lunette pourraient convaincre de la justesse du schéma

copernicien. Or il n’en n’a rien été. Pourquoi ?

Mardi 3 février : Construction théorique et institutionnelle

de la science moderne

La dernière conférence est consacrée à l’émergence d’une

nouvelle pratique scientifique tant sur le plan conceptuel

qu’institutionnel. Nouvelle pratique qui est caractérisée par la

valorisation de l’expérience, par le rejet de la philosophie

naturelle d’Aristote, par l’utilisation des mathématiques et par

l’instrumentalisation de la science par le pouvoir politique.

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CALENDRIER 2014-2015

Septembre

Jeudi 18-14h15 (EVG)

Histoire de l’Allemagne

Le monde des Hasbourg et l’Europe centrale à l’époque moderne

Mardi 23-14h15 (EVG)

Sciences

Les muscles et les os

Qu’est ce qui nous permet de bouger

Mardi 30-14h15(EVG)

Sciences

Les muscles et les os

Les pathologies musculaires

Octobre

jeudi 2-14h15 (EVG)

Histoire de l’Allemagne

Le deuxième Reich

Lundi 6-14h00 (CC)

Cinéma :

Séance introductive

Mardi 7-14h15 (EVG)

Histoire de l’Allemagne

Weimar, le nazisme et la crise de la modernité (1918-1945)

Jeudi 9-14h15 (EVG)

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Sciences

Les muscles et les os

Tout sur nos os : de la physiologie à la fracture

Mardi 14-14h15 (EVG)

Sciences

Les muscles et les os

Les principales pathologies osseuses et articulaires

Jeudi 16-14h15 (EVG)

Histoire de l’Allemagne

1945/1948 : les deux « Allemagne »

Vendredi 17-14h15 (MJC)

Regard sur les grandes expositions

Le Pérugin, maître de Raphaël, à Jacquemart-André du 12/09 au

19/01

Novembre

Mardi 4-14h15 (EVG)

Histoire de l’Allemagne

Culture et société depuis 1945

Vendredi 7-14h15 (MJC)

Art et Nourriture :

Natures mortes

Jeudi 13-14h15 (EVG)

Histoire de l’Allemagne

Politique et économie de l’Allemagne aujourd’hui

Lundi 17-14h (CC)

Cinéma :

Muriel ou le temps d’un retour(1963)

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Mardi 18-14h15 (EVG)

Jacques Prévert hors norme

Du Surréalisme au théâtre de combat

Jeudi 20-14h15 (EVG)

Le monde antique de la méditerranée à l’Euphrate

Pétra, la cité caravanière des Nabatéens

Mardi 25-14h15 (EVG)

Jacques Prévert hors norme

Auteur de scenarios et dialogues de films

Jeudi 27 -14h15 (EVG)

Le monde antique de la méditerranée à l’Euphrate

Palmyre carrefour de l’Orient et l’occident

Vendredi 28-14h15 (MJC)

Regard sur les grandes expositions

Niki de Saint Phalle, au Grand Palais du 17/09 au 05/01

Décembre

Mardi 2 -14h15 (EVG)

Jacques Prévert hors norme

Ses recueils, ses livres

Jeudi 4-14h15 (EVG)

Le monde antique de la méditerranée à l’Euphrate

De Palmyre à Baalbek, la ville du soleil

Vendredi 5-14h15 (MJC)

Art et Nourriture :

A l’heure de la société de consommation

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Mardi 9-14h15 (EVG)

Jacques Prévert hors norme

Jacques Prévert en chansons

Jeudi 11 -14h15 (EVG)

Le monde antique de la méditerranée à l’Euphrate

La cité ronde d’Hatra et Doura-Europos

Vendredi 12-14h15 (MJC)

Regard sur les grandes expositions

Paul Durand-Ruel, au Luxembourg du 16/03 au 19/07

Lundi 15-14h00 (CC)

Cinéma :

Providence (1977)

Mardi 16-14h15 (EVG)

Jacques Prévert hors norme

Jacques Prévert auteur de collage

Jeudi 18 -14h15 (EVG)

Le monde antique de la méditerranée à l’Euphrate

Les Grecs en Afrique: Cyrène

Janvier

Mardi 6-14h15 (EVG)

La naissance de la science moderne en Europe

Le monde des anciens

Jeudi 8-14h15 (EVG)

Sciences

L’informatique hier, aujourd’hui et demain

Une brève histoire de l’informatique

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Vendredi 9-14h15 (MJC)

Art et Nourriture :

Natures vives

Mardi 13-14h15 (EVG)

La naissance de la science moderne en Europe

Copernic, la fin du géocentrisme

Jeudi 15-14h15 (EVG)

Sciences

L’informatique hier, aujourd’hui et demain

Le logiciel libre, un enjeu de société

Lundi 19-14h (CC)

Cinéma :

La vie est un roman (1983)

Mardi 20-14h15 (EVG)

La naissance de la science moderne en Europe

Tycho Brahé une alternative Copernic ?

Jeudi 22-14h15 (EVG)

Sciences

L’informatique hier, aujourd’hui et demain

Des ordinateurs et des hommes : les défis de l’Interaction

Homme-Machine

Mardi 27-14h15 (EVG)

La naissance de la science moderne en Europe

Galilée et la lunette

Jeudi 29-14h15 (EVG)

Sciences

L’informatique hier, aujourd’hui et demain

Big Data : la recherche et la collecte d’informations sur le Web

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Février

Mardi 3-14h15 (EVG)

La naissance de la science moderne en Europe

Construction théorique et institutionnelle de la science moderne

Jeudi 5 14h15 (EVG)

La cathédrale

Le gothique : quatre siècles d’architecture

Vendredi 6-14h15 (MJC)

Art et Nourriture :

Corps et rituels

Lundi 9-14h00 (CC)

Cinéma :

Vous n’avez encore rien vu(2012)

Jeudi 12 14h15 (EVG)

La cathédrale

La cathédrale gothique: enjeux et significations

Mars

Mardi 3-14h15 (EVG)

Histoire des grandes religions nées en Inde

Védisme, brahmanisme, sikhisme

Jeudi 5 -14h15 (EVG)

L’Hellénisme dans tous ses états

Un gymnase pour Arados ou l’Hellénisme en Phénicie

Vendredi 6-14h15(MJC)

Art et Nourriture :

Manière de dresser la table

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Mardi 10-14h15 (EVG)

Histoire des grandes religions nées en Inde

Hindouisme, Ramayana

Jeudi 12-14h15 (EVG)

L’Hellénisme dans tous ses états

Une ville pour Alexandre ou Alexandrie, capitale culturelle du

monde grec

Vendredi 13-14h15 (MJC)

Regard sur les grandes expositions

Les Tudor, au Luxembourg du 15/10 au 08/02

Lundi 16-14h (CC)

Cinéma:

Séance analytique filmique

Mardi 17-14h15 (EVG)

Histoire des grandes religions nées en Inde

Hindouisme, Mahabharata

Jeudi 19-14h15 (EVG)

L’Hellénisme dans tous ses états

Sophytès l’Indien ou Hellénisme et culture dans l’Afghanistan

antique

Mardi 24-14h15 (EVG)

Histoire des grandes religions nées en Inde

Jaïnisme

Jeudi 26-14h15 (EVG)

L’Hellénisme dans tous ses états

Judas Maccabée : un champion juif contre l’Hellénisme

Vendredi 27-14h15 (MJC)

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Regard sur les grandes expositions

Valentin de Boulogne, au Louvres, printemps 2015

Mardi 31-14h15 (EVG)

Histoire des grandes religions nées en Inde

Bouddhisme du premier véhicule, ou doctrine des anciens

Avril

Jeudi 2 -14h15 (EVG)

L’Hellénisme dans tous ses états

Rabban Gamaliel ou comment entrer dans la modernité

Mardi 7-14h15 (EVG)

L’Hellénisme dans tous ses états

Palmyre entre deux mondes

Jeudi 9 -14h15 (EVG)

La cathédrale

La cathédrale à l’échelle du diocèse : une architecture de

référence pour toutes les églises

Jeudi 16 -14h15 (EVG)

La cathédrale

Le fidèle dans la cathédrale : une expérience sensorielle

extraordinaire

Vendredi 17-14h15 (MJC)

Regard sur les grandes expositions

Velasquez et les siens, au Grand Palais du 23/03 au 29/06

Mai

Jeudi 7 -14h15 (EVG)

La cathédrale

Vitrail et lumière dans la cathédrale

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Jeudi 21-14h15 (EVG)

La cathédrale

Les nouvelles technologies au service de l’architecture

gothique : la cathédrale numérisée

Jeudi 28 -14h15 (EVG)

De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au XIXe

Le Rossinisme, une composante italienne de la vie parisienne

Juin

Jeudi 4-14h15 (EVG)

De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au XIXe

De la courtisane à la diva, la notion de pouvoir pour une

cantatrice de la première moitié du XIXème siècle

Jeudi 11-14h15 (EVG)

De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au XIXe

Giuditta Pasta, héroïne Stendhalienne

Mardi 16 juin – 14h15 (EVG)

De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au XIXe

« Le marbre et la Panthère » ou le duel entre la Pasta et la

Malibran

Jeudi 18-14h15 (EVG)

De la Courtisane à la future star, une histoire de Divas au XIXe

La naissance de la star féminine sous le Second Empire

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Notes

58

Notes