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----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Grand format (170x240)] NB Pages : 48 pages

- Tranche : (nb pages x 0,07 mm)+2 = 5.36 ----------------------------------------------------------------------------

Ci-gît mon cœur Poésie

Rosin Loemba 5.36 618012

Rosin Loemba

Ci-gît mon cœurPoésie

Préface de Pierre Ntsemou

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Dédicaces

À toi qui ne me liras pas, l’homme de wayako. À Thérèse Zinga, mon placenta éternel.

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Préface

Quand tombe, lugubre et foudroyant, l’horreur de la mort qui dévore sans remords la vie et l’envie irrésistible de vivre éternellement la farce de tous les artifices du rêve humain, le poète se réveille, le cœur battant le cil de la surprise de devoir s’arrêter de battre. Et le corps dans un spasme de refus du fatum donne au cœur la force de reprendre la vie qui glisse par le langage des mots. Oui !ce langage des mots, Rosin Loemba le tient du haut de cette tribune essentiellement partagée entre le pathétique, le magnifique, le sympathique et le dramatique.

Le ton est donné avec « le chemin de la croix », comme laisse penser le champ lexical de la Foi chrétienne qui se nourrit de clichés suggestifs dont se régale la mémoire du fidèle enfant de chœur-Loemba au cœur épris de religiosité ; tant le long chant qu’on entend en sourdine de ses vers est sans équivoque d’un texte à l’autre. On peut partir du temple de la vie « Entre cœur et tombe » pour monter avec lui au « Ciel de nos amours » et chuter en faisant comme lui des « Vœux et [des] aveux », le souffle liturgique caresse le lobe de notre entendement et enivre notre raison. Mais ce credo des âmes spirituelles ou que l’on voudrait spiritualisant l’âme humaine blessée par la peine ou la haine alentour sème des labours de pleurs ici et là, hélas arrache aux âmes sensibles habitant encore la planète de l’altruisme, des torrents de larmes, des ruisseaux de cris, des rivières en crue de misère à charrier vers des fleuves bouillonnant de colère qui jettent leurs grumes d’amertume dans cette tombe finale : la mer. Une mer amère comme la mère du poète, restée seule après le départ de son prince – « L’homme de wayako » que Rosin au-delà de la meurtrissure d’une si grande perte immortalise au bout du chagrin : « Ton catafalque fleuri et arrosé par nos

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pleurs/Dans nos pensées tu y demeures/Ta voix vient jusqu’ici ». Une voix paternelle qui vient se mêler à celle d’une Nation entière endeuillée au mois de mars d’une année que le poète ne nomme pas mais dont la mémoire collective se souvient comme d’une chose ignoble qui jamais ne s’effacera du registre des tragédies de ce bas monde, immonde : Hiroshima 1945 ! Brazzaville-Mpila 2012 ! « Des morts ça et là ». « Un monde de pleurs, de haine et de guerre » dit le poète, plus loin dans son chapelet qu’il égrène au fil de sa confession-narration au lecteur-exorciste au chevet de sa migraine. Elle est difficile à avaler cette graine mi-figue, mi-raisin dans la gorge de Rosin. Et il a raison, Rosin. La graine de « la mort m’habite », signe-t-il pour s’en accommoder désormais.

Tel un prestidigitateur, notre virtuose artiste nous plonge dans les méandres du jeu de « nos amours » après l’ombre inquiétante et envahissante de la mort. Or amour rime avec sourd, tambour, tour, discours, four pour faire court dans une cour où tous les mots les plus beaux sont impuissants devant les flammes des feux et des maux nés de l’amour à rebours. Oui ! Le poète effeuille le livre de l’amour et, « la page tournée » d’une douloureuse aventure lui fait préférer « souffrir du désamour [de sa dulcinée] plutôt que mourir avec l’espoir de son amour ». C’est le lieu de « l’amour corbillard », un couple antinomique que récuse Rosin Loemba au sortir de ce rêve d’amour ou de cet « amour de rêve et de suicide ». La pomme d’Adam, belle comme Ève le plus beau fruit du jardin des désirs lubriques situés dans l’Eden de nos cœurs, est ici pour le poète une belle métaphore pour traduire dans un beau texte, les avatars de l’amour-passion passant de la rive droite du verbe rire à la rive gauche du verbe souffrir. Moment décisif où « l’amoureux » Rosin Loemba et ses pairs dans l’Odyssée de l’amour trouveront dans la corbeille de leur cœur balançant les uns contre les autres, des verbes comme maigrir, punir, trahir, haïr, fuir, périr, sourire, séduire, éblouir, jouir, dire, lire ou simplement écrire pour ne pas mourir au réveil de ce voyage téméraire du cœur amoureux. Chapeau bas Rosin ! Si jeune et plein comme un œuf de maturité féconde et lyrique !

« Ci-gît mon cœur » ouvre sans aucun doute à partir de la douleur, la voix certes fébrile et innocente de l’agneau incrédule devant le loup aux dents gourmandes.

Il faut bien une dose de lucidité, de prudence, de raison, de cœur et