Chute et Syndrome Post-chute: Comprendre et … · Les apports de la psychologie clinique. Les...
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Maud Loubeyre, Psychologue
Hôpital de Jour Patients Chuteurs
SSR du CH Bois Guillaume
Chute et Syndrome Post-chute: Comprendre et Accompagner
Le point de vue du psychologue
Jessica Bouak, Psychologue
EHPAD Saint-Michel
Evreux
Quel sens donner à la chute?� Évènement brutal lié à un facteur précis = chute fortuite
� Facteurs de risques ou facteurs précipitants (domaine médical et environnemental)
� Mais aussi chute = évènement dont la signification peut être sociale et psychologique
� Chute = acte manqué (reflet d’un conflit intrapsychique)
� Fragilité, mal-être psychologique = facteur de risque important
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Pistes d’interprétations psychologiques
� 5 types de chutes (Cerisier, 1989)- La chute suicide
- La chute stress
- La chute appel
- La chute refus
- La chute symbole
� Pas un évènement banal
� Quelques points de repère, mais inscription de la chute dans une histoire = accompagnement adapté
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Conséquences psychologiques de la chute
� Chute = rupture, bouleverse l’équilibre = assimilée à une perte « une de plus, une de trop » (Messy, 1997)
� Douleur morale = peut accompagner ou suivre la douleur physique
� Sentiment d’insécurité, perte de contrôle
� Prise de conscience douloureuse
� Perturbation de l’image du corps
� Sentiment de honte et baisse d’estime de soi
� L’appréhension de l’entourage
Facteurs contribuant au développement d’un syndrome post-chute
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Le syndrome post-chute
Composantes physique et psychique
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Le syndrome post-chute:composante psychologique
Etat de Stress Post-Traumatique
Syndrome post-chute
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Le syndrome post-chute:composante psychologique
� Événement traumatique
� menace de mort ou de l ’intégrité physique
� peur intense, sentiment d ’impuissance
� évt. T constamment revécu
� souvenirs envahissants
� rêves répétitifs
� agit comme si le T allait se reproduire (flash back, hallucinations), hypervigilance.
� Peur de mourir seul à terre
� sentiment de perte du contrôle de soi
� donc peur des conséquences
� chute revécue
� flashs de la chute envahissants
� cauchemars
� sentiment que va tomber à tout moment => limite les déplacements
� angoisse devant le lieux de la chute, et la situation de marche
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Le syndrome post-chute:composante psychologique
• Évitement des stimulus associés au traumatisme• émoussement de la réactivité générale
évitement de la pensée, activités, lieux Tsentiment de dégagement d ’autruirestriction des affectssentiment d ’avenir bouché
• activation neurovégétativeTrouble du sommeilirritabilité, colèredifficultés de concentrationhypervigilance
• risque d ’attaque de panique
• Fuite de tout ce qui est en rapport à la chute:
Lieux, marches ’occupe l ’espritsentiment d ’être seule, Peu de réactions affectives /autressentiment va bientôt mourir, désespoir face à l’avenir
• Activation neurovégétativeIdem
• risque d ’attaque de panique dans certaines situations
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Le syndrome post-chute:composante psychologique
� Risque d ’évoluer vers une dépression secondaire si pas soigné
� car restriction des activités par fuite du risque de chute
� car ruminations d’idées noires :
� « je ne fais plus donc je n ’ai plus de valeur »
� « quoi que je fasse, rien ne changera »
� Voir vers un état de régression psychomotrice avec dépendance sévère.
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Outils d’évaluation de la composante psy
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Le syndrome post-chute:
• EVA de la peur de chuter
Demander au patient de positionner le curseur d’une réglettecotée de 0 à 10 au niveau qu’il pense correspondre le mieux àsa peur de chuter.
De Rogalski Landrot & al., 2007
Outils d’évaluation psy
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Le syndrome post-chute:Outils d’évaluation psy
• Echelle révisée d’impact d’événement stressant (IES ) (d’après M. Horowitz et al)
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Mais…Non spécifique à:- population âgée- contexte de chute
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Soutien psychologique du patient âgé chuteur
� Espace contenant et sécurisant pour verbaliser cette expérience traumatique
� Appropriation, mise en sens
� Mise à distance
� Derrière chaque chute = une personne et une histoire
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Les apports de la psychologie clinique
Les apports de la psychologie cognitive et comportementale(J.Cottraux)
� Repérer les stresseurs, et fixations éventuelles
� Événement T / aujourd’hui
� Repérer s ’il existe des attaques de paniques, une anticipation anxieuse, des flashs
(technique d’arrêt de la pensée)
� Mise à jour des pensées automatiques et travail sur les schémas cognitifs
ex: je marche je meursPensées alternatives
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Schéma de l’anxiété
Situation anxiogène
Pensée: je vais tomber et mourir
Accélération du rythme Respiratoire
Émotion : peur, angoisse
Centration sur les signesphysiques
Ça s’empire,
évitementOuf, j’ai évité le pire !
renforce
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La relaxation chez le sujet âgé chuteur
Techniques de RelaxationRégulation ventilatoire
Contrôle du rythme et de l’amplitude ventilatoire pour régulerl’hyperventilation
Relaxation de Jacobsonapprentissage de modalités de fonctionnement neuro-musculaireprincipe de « contraction-relâchement »
Relaxation de Schultz« training autogène » d’inspiration psychologiquesuggestions de sensations de pesanteur, de chaleur, derythme cardiaque et respiratoire,pensée concentrée sur l’expérience physique = détentementale
Etude chez le sujet âgé Fromage & al., 2001
• Acquisitions « généralisables » car utilisées dans d’autres situations→ Augmentation de l’autonomie et capacité de choix
• Nouvelles relations sociales entre les membres du groupe• Levée de symptômes (humeur, sommeil, appétit, constipation…)
→ Changements au niveau somatique, émotionnel et social
Etude chez le sujet âgé chuteur Fromage & al., 2003
Groupe patients: Peur de chuter et Anxiété liée à la marche ↘Equilibre ↗/=
Groupe témoins: Peur de tomber et Anxiété liée à la marche ↗ ou =
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Le photolangage : moyen de médiation
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Le photolangage:Matériel & Déroulement
Technique qui facilite la communication grâce à l’utilisation de photos
Séance en 2 temps:1. Mise en place : une question élaborée par les soignants, est posée auxmembres du groupe, à laquelle ils doivent répondre à l’aide d’une photo quechacun aura choisie.
2. Mise en commun : échange libre à partir des photos sélectionnées par lepatient lui-même.
Référence: "Photo, groupe et soin psychique" par Claudine Vaucheret, 2000.
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Le photolangage &Syndrome post-chute
• Travail selon une progression propre à chaque groupe
• Aborde les thèmes suivants:• qu’est ce que j’attends de ce groupe?• qu’est ce que l’équilibre pour moi?• qu’est-ce qui me soutient aujourd’hui?• qu’est ce que vieillir pour moi?
• mais aussi: le bilan de vie, l’image du corps, la place de lafamille, les représentations de l’avenir…
Etude chez le sujet âgé chuteur
Intérêt du photolangage comme support pour un groupe thérapeutique:• Objectif de se mettre à l’écoute des patients qui chutent.• Groupe = lieu de réétayage: réceptacle du vécu, des émotions• Groupe -> regain de confiance en soi.
Perrot & al., 2005
De Rogalski Landrot & al., 2007
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Une prise en charge pluridisciplinaire
Prise en charge psychologue / psychomotricienne, en lienégalement avec la kinésithérapeute et l’ensemble desintervenants
Une expérience en EHPAD
Une expérience en Hôpital de Jour SSR
Séance de relaxation en individuel avant situation derééducation jugée comme anxiogène par le patient :travail du relevé du sol (ergothérapeute) / travail de marche en extérieur, descentedes marches d’escalier (kinésithérapeute)
Séance de relaxation collective en fin de PEC groupe équilibreTravail ergothérapeute / kinésithérapeute
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Conclusion
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Merci de votre attention
Références:
Cerisier, M. (1989). Rapport personnes âgées, vieillissement et chute. Paris: AVA.
Fromage, B. & al. (2003). Réhabilitation du sujet chuteur. L’année gérontologique. 2003. 17, 1, 125-137.
Fromage, B. & al. (2001). Groupe de relaxation avec des personnes âgées en institution. Champ Psychosomatique. 2001, n° 24, 131-144
Vaucheret, C. (2000). « Photo, groupe et soin psychique »
Perrot, C. & al. (2005). Prise en charge psychologique des patients « chuteurs ». NPG. avril 2005. Masson.
De Rogalski Landrot, M., & al. (2007). La prise en charge de la peur de tomber apporte-t-elle un bénéfice au patient âgé chuteur vivant en milieu communautaire ? A propos d’une étude pilote de 15 cas. Psychol Neuro Psychiatr Vieil. septembre 2007;5(3):225-35.