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CHRS BALBI
RAPPORT D’ACTIVITE
2011
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RAPPORT D’ACTIVITE CHRS BALBI 2011 -
L’établissement est composé de plusieurs services implantés sur Nice : Des services sociaux éducatifs :
Le DAF : plusieurs actions en vue de l’accompagnement vers l’emploi et l’adaptation à la vie active,
Mosaïque : une action d'accompagnement social et hébergement de familles allocataires du RSA (35 familles), et une structure Multi accueil à caractère social "Les Pitchounets" (17 places),
Le Service Externe : accompagnement social et hébergement des couples sans enfant et des familles avec enfant(s) (121 places en hébergement et 16 en service de suite),
Les Yuccas : accompagnement social et hébergement des femmes isolées (30 places en hébergement et 10 en service de suite),
L'Espace Santé : accompagnement pour la promotion de la santé des publics les plus fragiles,
et un service économat entretien/frais communs dont la mission consiste en l'entretien et les réparations de l'ensemble des appartements de transits, de l'unité de l'hébergement collectif, et des locaux accueillant les activités du CHRS.
La mission du CHRS Balbi est d'aider les personnes à trouver une réponse adaptée à leur
situation, en vue de leur insertion ou réinsertion sociale et (ou) professionnelle par un
accompagnement social global avec ou sans hébergement. Cet accompagnement est
réalisée par des équipes pluridisciplinaires qui interviennent tant au niveau individuel que
familial afin de permettre l'amélioration des conditions matérielles, la mise en œuvre d'une
dynamique personnelle et familiale, et l'accès aux réseaux social et/ou professionnel, aux
dispositifs de droit commun, à un logement.
Les évènements marquants de l’année 2011
L’année 2011 s’est révélée difficile pour l’association et pour l’ensemble des établissements suite aux baisses ou non reconductions de divers financements. Elles se sont traduites par l’arrêt de diverses actions et la suppression de postes, rendant nécessaires des remaniements dans les équipes et engendrant un climat social à la fois complexe et fragile. Le CHRS a été directement impacté et particulièrement en fin d’année 2011 par la mise en œuvre, par le Conseil Général, de marchés publics pour l’accompagnement des allocataires du RSA, en remplacement des conventions annuelles existantes. Le service DAF du CHRS a arrêté donc définitivement le 31 décembre 2011 son action " mobilisation " conduite depuis plusieurs années en faveur des allocataires du RSA et a répondu au marché public afin d'adapter son offre de service aux besoins recensés par le Département. Nous n'avons, cependant, obtenu que l’attribution d’un seul lot sur ce marché public pour lequel nous avions répondu en partenariat avec une autre association niçoise, le CEAS sur l'ensemble des territoires de la ville. Notre participation dans cette action se matérialise par une mise à disposition des professionnels de l’Espace Santé du CHRS au CEAS à compter du 1er janvier 2012 afin, notamment, de permettre l'inscription ou la réinscription des allocataires suivis
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dans les actions de droit commun existantes autour de la santé. Cela se matérialisera par des consultations médicales, des accompagnements physiques de l'infirmière aux rendez-vous médicaux, et la participation des allocataires à des réunions d'information et des sorties organisées par l'espace santé. Nous pourrons, lors de notre prochain rapport d’activité, dresser un bilan qualitatif et quantitatif de cette intervention.
La "Refondation" de la politique d’hébergement et d’accès au logement des personnes défavorisées est engagée maintenant depuis novembre 2009 par le gouvernement et l’une des premières mesures a permis la mise en place dans chaque département d’un Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation (SIAO). Le SIAO 06 a commencé son activité à Nice en mai/juin 2011 avec à la fois une centralisation et une coordination de l’offre et la demande, et une mise en place de groupes de travail techniques - dans lesquelles participent notamment des représentants du CHRS Balbi – destinés à qualifier les demandes. Ce nouveau mode de fonctionnement a supprimé les listes d’attentes qui étaient gérées par notre CHRS et a permis une lisibilité des besoins en termes d’hébergement sur le département. Un autre élément important de cette politique du " Logement d’abord " vise à permettre la
concrétisation, au plan local de la rénovation des relations entre l’État et les associations à
travers notamment deux outils : le dialogue de gestion et la contractualisation. Ces mesures
ont été engagées au cours de l’année 2011 par les représentants de l’état pour l’association
ALC et l’ensemble de ses CHRS et seront reconduites durant l’année à venir.
Quelques données chiffrées pour illustrer cette année 2011
Dans le département, le SIAO a réalisé 224 orientations, dont 38 en CHRS urgence et
insertion. Les chiffres arrêtés au 31 décembre 2011 font état de 34 personnes isolées et de
115 familles toujours en attente d’une place en CHRS insertion…
Le CHRS Balbi a hébergé dans sa structure collective et ses appartements dans le diffus 334
personnes et a permis le relogement de 62 personnes principalement dans le parc social et
de façon anecdotique dans le parc privé ou par l’intermédiaire d’AGIS 06. Nos durées
d’hébergement sont de 20 mois environ pour l’hébergement des familles et de 16 mois pour
les personnes isolées, le frein principal aux sorties étant pour tous le manque de logement
sociaux dans le département.
A ces données s’ajoutent celles des services sans hébergement qui ont accompagné 59
enfants (soit 54 familles pour Les Pitchounets) et 227 adultes dans un suivi orienté vers
l’insertion professionnelle dans toutes ses compositions et vers l’insertion par la santé…
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e DAF propose un accompagnement social vers l’insertion professionnelle de
personnes reconnues en difficulté. Il accueille chaque année près de 140-150
personnes, orientées par les services sociaux ou les services d’ALC
L’accompagnement prend en compte la globalité des personnes et s’appuie sur la mise en
situation par des ateliers d’insertion et des activités de développement personnel.
L’accompagnement social s’appuie sur les "outils "du service :
Les "Ateliers d’insertion": lieux d’observation, ces Ateliers ont pour fonction essentielle de permettre la reprise de confiance en soi et l’acquisition progressive des "pré-requis" nécessaires à l’emploi.
Cava’nett, adaptation à la vie active. Il s’agit d’une activité rémunérée au "pécule" ayant pour objectif d’améliorer notamment l’adaptation à un rythme soutenu d’activité et de mettre l’accent sur la qualité du travail accompli.
Les Ateliers de développement personnel : groupes d’expression, réunions à thèmes, activités de loisirs collectifs et de sorties à l’extérieur, initiation à l’informatique.
Une Action santé, qui constitue un accompagnement social à la santé, grâce au partenariat actif de l’Espace santé du CHRS.
Soutien et écoute psychologique Un pôle d’Insertion Professionnelle qui aide les personnes à réfléchir à un avenir
professionnel et les accompagne dans sa recherche d’emploi.
En 2011, le DAF a accueilli 137 personnes sur l’ensemble des dispositifs qu’il gère et a
enregistré 109 sorties dont les plus importantes ont été pour 44 d'entre elles vers une
dynamique d’insertion professionnelle au sens large (CDI, CDD, chantier d’insertion,
formation professionnelle, inscription pôle emploi) et pour 34 vers la santé.
Les évènements marquants de l’année 2011 Le DAF a dû faire face à une importante baisse des orientations RSA sur ses actions, laquelle
a eu pour conséquence une baisse des financements pour Cavanett. Cela a entrainé, de fait,
une réflexion quant à la survie de ce projet, celle-ci passant par la suppression d’un poste de
moniteur d’atelier et la réaffectation, avec l'accord du Conseil Général, de quatre postes
d’insertion sur l’établissement RéSo à Antibes.
A ces difficultés, s’est rajouté la fin de l'action " mobilisation " au 31 décembre 2011, suite à
la publication par le Conseil Général courant septembre 2011, d'un avis d'appel public à la
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concurrence pour l'ensemble des actions d'accompagnement des allocataires du RSA dont
l'action mobilisation faisait partie.
ALC a fait le choix d'une réponse collective et nous avons élaboré, conjointement avec
d'autres partenaires associatifs, des projets sur 6 des 12 territoires précisés dans l'avis. Le
DAF a ainsi collaboré avec l'association CEAS pour conduire ensemble deux types d'action :
une action généraliste ("plateforme généraliste") axée sur l'insertion professionnelle des
allocataires, et une action spécifique (plateforme renforcée") à destination des allocataires
très éloignés de l'emploi rencontrant des problèmes d'importants problèmes de santé.
Nous n'avons, cependant, obtenu qu'une seule réponse positive qui concernait "la
plateforme renforcée" sur le territoire de Nice Nord. Cette action ne sera cependant pas
conduite par le DAF car elle est dans une dynamique axée sur les problématiques de soins,
qu'ils soient de nature psychologiques ou physiques et nous avons construit un projet avec
le CEAS qui s'appuie fortement sur les actions de l'Espace Santé du CHRS.
L’arrêt de cette action a eu pour conséquence directe le départ volontaire, dans le cadre du
PSE, de deux moniteurs d’ateliers programmé pour début 2012, et celui du chef de service
pour le courant de l’année 2012.
Les perspectives Les mouvements de personnel qui ont marqué cette année 2011 nous ont conduits à
réfléchir à une nouvelle organisation du service DAF, l'insertion professionnelle constituant
toujours l'un des axes majeurs de l’action d’ALC. Un groupe de travail co-animé par notre
Directeur Général et un chef de service, et composé d'un administrateur et de salariés de
l'association a été créé. Il a d'ores et déjà repéré plusieurs axes qui pourraient être
développés dans ce nouveau service orienté sur l'accès à l’emploi dans toutes ses
déclinaisons. La transversalité du service et son ouverture tant en interne qu'à l'externe sont
affirmés comme indispensables afin de mener à bien ces missions.
Ce nouveau service prendra forme avec la contribution de l'ensemble des salariés du service,
et sera encadré par le nouveau chef de service Jean Marc FABRE, sous la direction de Patrick
HAUVUY, directeur de l'établissement "les Lucioles" auquel sera rattaché le service à partir
du 1er février 2012.
Nous leur souhaitons, à tous deux, la bienvenue dans cette nouvelle aventure qui
commence…
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osaïque regroupe deux actions qui ont en commun de proposer un
accompagnement social aux familles prises en charge : l'hébergement temporaire à
destination de familles allocataires du RSA, et le Multi accueil "Les Pitchounets".
L'action RSA/Hébergement Temporaire
L'équipe composée de travailleurs sociaux, temps de secrétaire et de psychologue, accompagne désormais 35 familles, soit cinq de plus qu'en 2010, cette augmentation ayant été sollicitée par le Conseil Général principal financeur (la DDCS finance l'Allocation Logement Temporaire pour les appartements).
Les missions & le public accompagné Notre service accueille, selon la charte de qualité établie avec le Conseil Général financeur
de l'action, " …des familles en grande difficulté. Il est important que ces familles aient le
désir de s’impliquer dans un projet global. Elles doivent être allocataires du dispositif
RMI/RSA et doivent pouvoir devenir autonomes rapidement".
Les familles sont pour la plupart, en rupture de liens, de solidarité familiale et/ou amicale,
ont traversé des épisodes de violence, et se trouvent dans des situations de précarité dans
différents domaines essentiels tels le logement, le travail, parfois la santé et très souvent la
parentalité.
L’hébergement que nous proposons dans l'un des 35 appartements dédiés à cette action
leur permet de retrouver en premier lieu des repères stables permettant ensuite d'axer tout
le travail d'accompagnement sur le retour à l'autonomie.
Notre accompagnement est orienté dans différents domaines : le soutien dans les
démarches administratives, l'aide à la gestion du budget, la remobilisation en vue de
l'insertion professionnelle, le soutien à la parentalité, la reprise en compte de la santé, le
relogement.
Les évènements marquants de l’année 2011 L’année a été marquée par une fragilisation de notre action dans le contexte associatif difficile, renforcé par les situations de grande précarité auxquelles sont confrontées les familles que nous accueillons sur des temps limités. Nous avons poursuivi en 2011 le travail de formalisation de notre accompagnement auprès des familles et avons ainsi mis en place les derniers outils de la loi du 2 janvier 2002 en faveur du respect des droits des usagers.
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Durant l’année 2011, nous avons hébergé 45 familles (56 adultes et 82 enfants) dont
l'absence de solution de logement faisait suite à une rupture conjugale amicale ou familiale
pour 51 % des familles (contre 45 % l’an dernier), ou une expulsion pour 29 % des familles
(contre 25 % l’an dernier). Leur situation au regard de l’emploi reste également complexe et
toutes sont, à leur entrée à Mosaïque, allocataires du RSA socle et donc sorties du circuit
professionnel. La précarité financière est également une difficulté que nous retrouvons dans
la plupart des familles hébergées, 12 d’entre elles étant en situation d’endettement à leur
entrée dans le service.
Notre action vise, in fine, au relogement des familles dans le parc social et il reste difficile
malgré l'aide active de l'équipe mutualisée. Nous avons pu, cette année, reloger 10 familles,
et pour la moitié d'entre elles, dans le parc privé par l'intermédiaire d'AGIS06. Notre temps
d’accompagnement s’allonge (20 mois en moyenne), alors que pour certaines familles, leur
accès à l'autonomie est une réussite et n'attend plus qu'un accès au logement pour être
finalisée.
L'accompagnement social de l'action "Les Pitchounets" Les missions du multi accueil Les Pitchounets sont d'apporter une réponse aux familles en
insertion sociale, en partenariat avec les services sociaux associatifs et publics situés sur la
ville de Nice, dans le but d’élaborer d’un projet individualisé pour l’enfant, en soutenant la
fonction parentale, dans un temps limité. Nous disposons de 17 places avec une possibilité
exceptionnelle d’accueil jusqu’à 19 enfants par demi-journée, destinés à différents service
d'ALC, les PMIS et CAMS de Nice Nord et Dabray, et les habitants du quartier. Le temps
limité de prise en charge nous permet d'accueillir un nombre plus important d'enfants et
cette année 2010, ce sont 59 enfants qui ont été pris en charge dans ce service (ce qui
représente 54 familles contre 48 l’année précédente, dont 28 familles monoparentales
constituées exclusivement de femmes seules).
Les objectifs des Pitchounets sont orientés sur le renforcement du lien social, l’acquisition
des règles sociales, le développement par les parents et les enfants de leurs aptitudes,
l’éducation à l’hygiène et à la santé, le renforcement du lien familial, la valorisation de la
fonction parentale.
Les modalités de l'accompagnement Pour exercer sa mission, l'équipe pluridisciplinaire des Pitchounets met en œuvre des actions
de soutien à l’intégration en vue de favoriser une ouverture sur le monde environnant, et
des actions de soutien à la parentalité au bénéfice des parents et des enfants accueillis. Cet
axe de travail est très important pour notre structure et nous avons organisé, cette année
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encore, différentes actions afin de le développer : des réunions d'information sur le thème
de la séparation ou de la santé ont permis aux parents d'échanger leurs inquiétudes et aussi
leurs savoirs, des sorties diverses (zoo, parcs, etc.) ont été des moments privilégiés dans
lesquels la responsabilisation parentale a été stimulée tant dans leur déroulement que dans
leur restitution aux autres parents non participants (ateliers photographie), et enfin des
goûters et fêtes diverses ont permis aux parents et enfants de se retrouver sur des moments
conviviaux permettant les échanges et favorisant le lien social.
Les évènements marquants de l’année 2011 La mise en place des projets personnalisés a rythmé notre accompagnement auprès des
parents et des enfants et cela a entrainé non seulement une dynamique de réflexion
continue sur notre pratique, mais aussi des retours d’information plus riches envers nos
partenaires.
Nous avons aussi mis en œuvre cette année un projet créé par les Pitchounets et l'équipe
RSA en fin d’année 2010 : l’atelier " Ludo-bulle ". Il est né de l’analyse des situations que
nous rencontrons et des difficultés repérées au quotidien dans les établissements et services
de l'association, et il est axé sur le soutien à la parentalité. Il a pour finalité de permettre aux
enfants et parents de se retrouver dans le même espace-temps afin de partager
une/plusieurs activités ensemble : cours de gymnastique pour les enfants (même les bébés)
et les mamans, ateliers pâte à sel, photographie, origami, etc. Notre objectif est de
permettre de resituer la place de chacun tout en favorisant l'image du parent "bientraitant",
de susciter le désir de découvrir, de s'ouvrir sur le monde environnant, de partager avec
d'autres adultes et enfants. Ainsi, par le renforcement des liens sociaux, il s'agit de renforcer
le lien familial, et valoriser la fonction parentale. Cette action a été littéralement plébiscitée
par les parents et les enfants et nous avons pu en observer les effets bénéfiques auprès des
enfants et des parents que nous accompagnons.
Et enfin, nous avons maintenu nos sorties bimensuelles à la bibliothèque dans le quartier et
la formation suivie par l’équipe de professionnels sur le livre a été mise en pratique tout au
long de l’année. Nous avons d’ailleurs le projet de créer une " mini bibliothèque " dans les
locaux du multi accueil pour continuer notre travail pédagogique engagé dans ce domaine
auprès des enfants et leurs parents.
Les perspectives Plus que jamais, nous constatons que la précarité s’amplifie et que de nombreuses familles se trouvent démunie face aux difficultés de l’existence. L'accompagnement réalisé par le service Mosaïque leur permet de se poser, de se (re)construire à travers différentes modalités de prise en charge. L'objectif que nous poursuivons est de conserver ou de restaurer l'unité familiale lorsque cela est possible, et notre atelier Ludo-bulle s'inscrit dans cette dynamique : co animé par un professionnel des deux actions, il constitue un trait d’union entre les deux équipes de Mosaïque. La transversalité et la mutualisation des
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compétences constituent, sans nul doute, une richesse que nous développerons afin de la mettre à la disposition des plus démunis.
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es YUCCAS
Le CHRS Les Yuccas accueille 28 femmes majeures isolées (+ 2 places enfants pour visites
ponctuelles) et 10 personnes en service de suite.
La mission des yuccas est " de permettre aux personnes hébergées et accompagnées de
retrouver une dynamique sociale, psychologique et relationnelle afin de les aider à (ré)
acquérir un équilibre personnel, des ressources et un logement ", dans le cadre de la prise
en charge délivrée par la DDCS des Alpes- Maritimes.
L’action des Yuccas s’est développée au fil des années et recouvre aujourd’hui une unité
d’hébergement collectif, des appartements éclatés (annexes) et un service de suite. Cette
mission est assurée par une équipe pluri professionnelle (ES, AS, CESF, psychologue,
surveillants de nuits, secrétaire, chef de service, direction).
Le Public accueilli Le service Les Yuccas présente la particularité de s’adresser à un public exclusivement
féminin en grande difficulté sociale et psychologique. Il s’agit de femmes isolées qui sont le
plus souvent en rupture de liens et pour le moins en perte de soutien familial. Le CHRS les
yuccas les accueille, dans un premier temps, dans l’unité collective d’hébergement afin de
leur proposer un lieu d’accueil sécurisant et contenant, pour qu'ensuite, en fonction des
particularités des situations individuelles, elles puissent être hébergées en appartement
dans le diffus (" annexe "), ce passage pouvant intervenir dans des délais variables selon les
places disponibles, les capacités à vivre seul et le projet défini en matière de relogement.
Le service a accueilli en 2011 48 personnes de 14 nationalités différentes, certaines
personnes ont un parcours migratoire plus ou moins récents. La durée moyenne de séjour
aux Yuccas est stable depuis l'année dernière autour de 15 mois environ, avec des écarts
parfois importants entre les résidentes.
Les modalités de l'accompagnement L’accompagnement global qui est proposé intervient à différents niveaux, les principaux
étant l’accès à la santé, la dynamique professionnelle, et le relogement en appartement
autonome lorsqu’il s’avère possible.
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La santé constitue l’un des axes essentiel et primordial de notre prise en charge et
s’inscrit dans une dynamique partenariale avec l’équipe de l’Espace Santé du CHRS et
l’ensemble des services de droit commun.
L’accès à l’emploi constitue la première demande qui surgit dans le discours des
personnes hébergées, mais le rapport au travail semble compliqué pour grand nombre
d’entre elles car elles sont globalement éloignées de l’emploi et ont une représentation
souvent négative du monde du travail. Nous intervenons dans ce domaine avec l’aide du
service DAF vers lequel nous orientons les résidentes pour une confrontation avec leur
capacité d’emploi à travers les ateliers d’adaptation à la vie active. Les professionnels des
Yuccas aident les résidentes à l’élaboration de leur CV et ou lettre de motivation, les
accompagnent également dans leurs démarches extérieures.
L'accompagnement au relogement autonome marque la fin de la prise en charge pour la
résidente. Les freins sont d'ordre divers : ressources faibles, problème de santé (psychique
ou autre) nécessitant des logements adaptés, difficultés budgétaires, et contexte
départemental difficile. L'équipe travaille en étroite collaboration avec l'Equipe Mutualisée,
mais cette année l’ensemble des demandes de relogement n’ont pu être satisfaites. En effet,
sept demandes de relogement n’ont pas eu d’attribution pour l’année 2011 malgré parfois
de nombreux positionnement auprès des bailleurs…
Les évènements marquants de l’année 2011 Un partenariat maintenu et renforcé
Les yuccas sont partenaires du dispositif AcSé depuis plusieurs années et ont pu accueillir
cette année encore 2 personnes orientées à ce titre. L'équipe a renforcé ses connaissances
et sa spécificité autour des personnes victimes de la traite des êtres humains et a pu
participer à deux séminaires nationaux sur ce thème.
Outre cette spécificité, le CHRS les Yuccas s’inscrit complètement dans une dynamique de
travail en réseau et de partenariat indispensable compte tenu de la complexité des
situations et des problématiques diverses et variés.
Un accompagnement spécifique
L’équipe éducative observe depuis quelques années une progression importante de
personnes souffrant de troubles psychiques ou psychiatriques sans pouvoir déterminer s’ils
sont la cause ou la conséquence des difficultés sociales rencontrés et conduisant vers une
exclusion sociale. Ces problématiques induisent un accompagnement social complexe car il
se heurte à des difficultés à se projeter vers un avenir, des difficultés relationnelles, de
l’agressivité, une consommation incontrôlée d’alcool et/ou autre produit stupéfiant, un
décalage dans le rythme de vie, etc. L’équipe éducative a été ainsi amenée à modifier ses
modalités d’intervention, et à renforcer son partenariat plus particulièrement avec le
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secteur psychiatrique. De plus, un accompagnement spécifique à la sortie de notre structure
est devenu nécessaire car nous avons dû orienter nos recherches vers des pensions de
familles, de nombreuses résidentes ne pouvant accéder à un logement autonome.
L’animation des actions collectives
Nous avons mis en œuvre des actions collectives en direction des usagers, tel le groupe de
parole animé par le psychologue du service qui permet aux résidentes d'échanger sur
différentes thématiques sous la responsabilité d'un professionnel de l'écoute. Nous
organisons aussi des temps de partage autour d'ateliers potager, cuisine et également des
réunions thématiques (logement, santé…), des sorties ponctuelles, et des temps d’échanges
(groupe d’expression des usagers, réunions de fonctionnement…).
Les perspectives 2012 Dans les perspectives de la nouvelle réorganisation d’ALC qui a déjà commencé et se
poursuivra en 2012, le service des Yuccas doit changer d’établissement et de direction pour
créer un pôle mieux identifié concernant les personnes isolées vulnérables et en situation de
danger. Il viendra compléter, à partir du 1er février 2012, l’établissement Les Lucioles et ce
changement devra nous inviter fortement à revoir notre projet d’établissement et de
service. Cela représentera, pour nous, l’occasion de réinterroger notre pratique au regard
des objectifs de ce nouveau pôle.
L’année 2012 sera donc pour les Yuccas l’année du changement qu’il faudra accompagner
tout au long de l’année en direction des résidents, des équipes et de nos partenaires pour
définir nos perspectives pour les cinq années à venir.
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e service externe du CHRS poursuit, grâce à ses 121 places d'insertion et de 16 places en
service de suite, une double mission : un hébergement en diffus dans des appartements
dont les conditions de vie et d’occupation sont comparables à de l’habitat courant et un
accompagnement socio-éducatif personnalisé afin de favoriser l’insertion sociale des
familles sous toutes ses formes.
Notre action permet d'héberger et de faire accéder les personnes à l’autonomie personnelle
et sociale par un soutien matériel, administratif et psychologique à travers une aide socio-
éducative et des activités d’insertion.
Le Public accueilli La typologie des familles admises présente un caractère aléatoire et cette année 2011, les
grandes fratries (3 enfants et jusqu’à 6 enfants) sont majoritaires: elles représentent 66 %
des admissions. Le risque lors de leur admission réside dans l’allongement des durées de
prise en charge, compte tenu de la quasi absence de grands appartements (de type T5/T6)
dans le département et du faible taux de rotation sur ceux existants.
Les modalités de l'accompagnement Nos modalités d'intervention sont celles classiques d'un CHRS, mais nous avons également
développé des axes spécifiques en lien avec les besoins repérés dans les publics
accompagnés :
La parentalité : le principe de " non-substitution"
Les enfants ont représenté 56 % de la population hébergée en 2011 et 61% des personnes
suivies sans hébergement. Les différents professionnels (travailleurs sociaux et une
Technicienne de l'intervention sociale et familiale) aident à consolider, étayer, reconstruire à
partir des manques observés dans la constellation familiale. Notre travail s'effectue,
également, en lien avec Les Pitchounets qui sont un outil indispensable au soutien à la
parentalité et ont pu accueillir cette année 7 enfants suivis par notre service.
La démarche en vue de l'insertion professionnelle
L’accès à l’emploi en direct ne parait a priori pas toujours possible au regard des trajectoires
de vie, mais il s’agit pour le service d’initier avec les personnes un processus, une dynamique
en actionnant tous les outils possibles à la fois internes à l’association et du partenariat
spécifique à l’insertion professionnelle. Nous travaillons en étroit collaboration avec
différents partenaires tels le DAF, les chantiers d'insertion, etc.
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La démarche en vue de l'insertion par la santé
Le service externe conduit sa mission également en lien avec l'Espace santé du CHRS et 5
familles en ont bénéficié en 2011 afin de leur permettre de prendre en compte les questions
relatives à leur santé alors que de nombreux autres problèmes (revenus, logement, …)
viennent "parasiter" leur vie.
Les actions collectives
La mise en place d’actions collectives en complémentarité du suivi personnalisé fait partie
intégrante de l’action engagée par l’équipe du service : les sorties parents /enfants (cinéma,
théâtre, découvertes des jardins, les actons spécifiquement pour les femmes (les Journée
" Bien-être " organisées par le CCAS de la ville de Nice), les ateliers du groupe
logement (destinés à responsabiliser et renseigner les familles sur cette thématique
essentielle).
Les évènements marquants de l’année 2011
Une année mouvementée
L’équipe du service externe a été directement impactée par le Plan de Sauvegarde de
l'Emploi engagée dans l'association et notamment s'agissant de la psychologue du service
qui a quitté le service dans le cadre d’un départ volontaire. Elle a été remplacée pendant 6
mois à par une autre psychologue licenciée en début d'année 2012 toujours dans le cadre du
PSE. Une troisième psychologue est désormais en poste dans le service et reprend les
accompagnements réalisées par ses deux collègues précédentes.
L’équipe s’est adaptée au mieux à ces changements et a fait preuve d’un professionnalisme
confirmé pour poursuivre sa mission et son travail auprès des familles.
Les données chiffrées et le relogement
Le service a hébergé cette année 2011 67 adultes et 82 enfants soit un nombre total de 149
personnes. Nous n'avons, cependant, accueilli que 9 nouvelles familles représentant 42
personnes, soit 37 % de la capacité d’accueil du service en nombre de personnes.
En ce qui concerne les sorties, 6 familles ont été relogées, ce qui représente 24 personnes.
Ce chiffre est en baisse par rapport à l'année précédente malgré la poursuite du partenariat
avec l'équipe mutualisée. Ce résultat est dû essentiellement à la pénurie de grands
logements nécessaires pour le relogement de grandes compositions familiales hébergées par
le service. Ainsi, au 31 décembre 2011, nous hébergeons sept familles prêtes à la sortie (31
personnes) qui ont bénéficié, sans résultat positif, d'un nombre important de
positionnements sur des logements de grandes taille disponibles. Au-delà du fait que plus
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rien ne justifie encore un hébergement pour ces familles, cette situation fait perdurer une
dépendance à l’établissement en contradiction avec nos missions d’insertion sociale et
d’autonomie.
Le partenariat avec le SIAO
Le service a participé à l'action du SIAO 06 tout d'abord, en aidant à la construction, en
partenariat avec l’ensemble des établissements de l‘urgence et de l’insertion, du dossier de
demande unique d’hébergement grâce à l'apport de ceux déjà existants. Le service a
également transmis, dès le mois de juin 2011, toutes les demandes inscrites dans la file
active de la liste d’attente gérée par le service. Nous participons, enfin, de façon
systématique (chaque membre de l'équipe à tour de rôle) à toutes les commissions de
travail organisées par le SIAO afin d’examiner, évaluer et qualifier toutes les demandes
d’hébergement reçues.
Les perspectives L’année 2011 vient confirmer l’aggravation de la situation des familles admises constatée
maintenant depuis 3 années. Associée à une diminution notable du taux de relogement, cela
vient directement impacter les temps d’hébergement. Cependant, l’équipe socio-éducative
reste impliquée dans le travail au quotidien mais également dans la perspective de mettre
son expertise à disposition de nouvelles modalités d’accompagnement restant à mettre en
œuvre.
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' espace santé propose des actions transversales aux personnes accueillies par
l’ensemble des services du CHRS Balbi, mais aussi par une partie de celles accueillies par
l'établissement CHORUS 06. Au cours des années l’espace santé s’est adapté et a évolué
pour tenir compte de l’évolution des publics et des problématiques de santé de plus en
plus prégnantes qui demandent un accompagnement spécifique.
Les missions L'action de l'Espace santé s'inscrit dans une démarche d'insertion, par un accès aux soins des
personnes en situation de grande précarité. La précarité sociale et les problèmes de santé
sont souvent intimement liés, sans que nous puissions distinguer la cause de la
conséquence,
ces 2 problématiques s'autoalimentant en permanence. Une santé fragile peut entraver
l'insertion sociale et professionnelle et inversement, nous constatons que les conditions de
vie précaires peuvent provoquer des troubles physiques et/ou psychiques.
Le Public accueilli Depuis quelques années les personnes en situation de précarité que nous recevons et qui
sont suivies par différents services, présentent de nombreux problèmes de santé et très
souvent, des carences en termes d'information en matière médicale, tant théoriques que
pratiques. Les raisons trouvent leurs origines dans la désocialisation des personnes, leur
méconnaissance des réseaux existants en matière de santé, leur intérêt secondaire pour leur
état de santé jugé souvent moins prioritaire que les questions de logement, d'emploi.
Il s'agit, la plupart du temps, de rétablir ce déséquilibre à travers un accompagnement
adapté par les professionnels de l'Espace santé en lien avec les structures
d'accompagnement et/ou d'hébergement aux besoins recensés.
Les actions engagées par le médecin, l'infirmière et la psychologue sont soit des actions
individuelles organisées au bénéfice direct et personnel des publics pris en charge, soit des
actions collectives organisées sous forme de réunions d'information, de groupes de paroles,
de sorties ayant pour but de favoriser la socialisation des personnes isolées.
Les évènements marquants de l’année 2011 96 personnes ont été vues au moins une fois en entretien psychologique, médical ou social
sur le site de Mosaïque dans les services du CHRS ou ceux de CHORUS 06 (stabilisation et
SAEF).
L
17
Nous constatons que sur 96 personnes accompagnées, 9 personnes ont été orientées vers
un médecin traitant, 12 personnes ont pu bénéficier du bilan de santé proposé par la CPAM,
22 ont été orientées vers des médecins spécialistes et 6 ont rencontré la psychologue.
Au cours des entretiens, les personnes sont sensibilisées à la prévention, à l'hygiène de vie,
aux dépistages, aux examens réguliers, etc.
L'un de nos axes de prise en charge le plus important est l'accompagnement physique des
personnes à leurs rendez-vous médicaux lorsque les démarches sont difficiles à exécuter
seules. Il a représenté en 2011, 78 heures d'accompagnement.
Nous avons, à nouveau, organisé des réunions à thèmes co-animées par l'infirmière et le
médecin tout au long de l'année. De plus, nous avons favorisé la conduite d'actions
collectives destinées à permettre aux usagers de reprendre conscience de leur corps :
l'atelier gymnastique, sorties, des ateliers de création de masques destinés à la
revalorisation de l'image de soi.
Conclusion et perspectives Tout le travail effectué cette année nous a permis de dresser un diagnostic des problèmes
rencontrés par les personnes que nous prenons en charge :
o Il existe de fortes craintes envers le secteur médical nécessitant de nombreux accompagnements lors des rendez-vous médicaux permettant aux personnes suivies de reprendre confiance et de recréer du lien avec le personnel médical, o Les personnes en situation de précarité ont, d'une façon générale, un manque de connaissances s'agissant plus particulièrement de l’alimentation " bien manger " en opposition au " manger bien " (quantité, choix des aliments, …), o De même, il existe une certaine méconnaissance de la nécessité de la prévention en général, o Les personnes que nous accompagnons souffrent pour la plupart, d'un manque de prise en compte de soi, surtout pour les mamans qui donnent priorité à leurs enfants en s’oubliant elles-mêmes, ce qui est révélateur d'une insécurité et un certain manque de confiance et estime de soi, o L'isolement social des personnes en situation de précarité peut aussi être générateur d'ennui, voire de désœuvrement.
Ces constatations nous ont amenées à réfléchir à de nouvelles propositions d’activités à
mettre en œuvre au cours du premier semestre 2011, s’appuyant sur les compétences des
personnes accompagnées, et valorisant leurs propres ressources pour les rendre davantage
actrices de leur propre santé et de leur bien-être.
18
e service Frais communs économat-entretien
Depuis la mutualisation des services généraux du CHRS Balbi et de CHORUS 06 en
novembre 2010, l’équipe " Economat-Entretien " intervient exclusivement sur NICE. Ce
nouveau souffle a ainsi permit de redéfinir et ensuite confirmer nos objectifs de travail
La nouvelle réorganisation a marqué le début de nouvelles orientations associatives visant le
décloisonnement des services généraux, une meilleure appréhension des compétences de
chacun au service des personnes accueillies et le développement du partenariat inter-
établissements et inter-services. Nous remercions d'ailleurs, les équipes techniques des
établissements du secteur adolescents et de l’Olivier qui nous ont prêté main forte lors du
déménagement des bureaux du Service Externe.
Les missions
L’équipe du service Economat – entretien assume la gestion, la maintenance, l’entretien de
142 appartements dit de " transit " sur l’agglomération niçoise dont 96 pour le CHRS Balbi
(soit cinq de plus qu'en 2010), de l’ensemble des bureaux et des locaux de la structure multi
accueil Les Pitchounets, ce qui représente 7 sites d’interventions.
Quelques chiffres en 2011
Pour la mise à disposition des logements, l'équipe a réalisé 1 980 interventions (1 550 en
2010), 26 déménagements des familles (soit 13 de moins qu'en 2010) et 87 interventions
pour changer le mobilier (soit 42 de plus qu'en 2010).
Conclusion et perspectives
Nous constatons ainsi que grâce aux procédures mises en place, mais surtout la disponibilité
de tous, l'implication et la qualité des interventions, l’équipe a été un support efficace pour
les différents services des CHRS tout en restant vigilante en matière de sécurité des
personnes et en préservant, au mieux, le patrimoine associatif.
Nous continuerons notre démarche d’adaptation et d’amélioration des appartements afin
de garantir un accueil de qualité des personnes et des familles. Cela sera possible par une
réfection permanente des transits, l’achat de mobilier neuf en remplacement de celui
vétuste ou hors d'usage et la mise en place du matériel électroménager adapté aux besoins
des publics accueillis.
L
0
RAPPORT D’ACTIVITE 2011
SERVICE EXTERNE
Service Externe 28, Bd Joseph Garnier
06100 NICE Tél : 04.93.51.43.53 Fax : 04.93.52.48.31
Email: s-externe-chrs association–alc.org
1
SOMMAIRE
1 – Le service .......................................................................................................................... 2
1.1 La mission du service ............................................................................................................. 2
1.2 La spécificité du public accueilli ............................................................................................. 3
1.3 Les professionnels du service ................................................................................................. 3
2- La demande d’hébergement & le SIAO .............................................................................. 5
2.1 La mise en œuvre du SIAO dans le département des Alpes-Maritimes : Le pari de la
mutualisation entre associations et les acteurs concernés du département ..................................... 5
2.2 Le fonctionnement du SIAO & le service externe .................................................................... 5
3 – Les caractéristiques des situations admises en 2011 ................................................... 6
1.4 Les familles accueillies .......................................................................................................... 6
1.5 La situation sociale des familles à leur admission ................................................................. 8
4 – Les familles sorties du CHRS vers le relogement ........................................................... 9
4.1 Le relogement ........................................................................................................................ 9
4.2 Les caractéristiques des sorties ........................................................................................... 12
5 - L’activité du service en chiffres, la population accueillie .............................................. 13
5.1 Dans le cadre de l’hébergement ........................................................................................... 13
5.2 Dans le cadre de l accompagnement social sans hébergement ........................................... 14
6 – L'évaluation de la situation des familles admises en 2010 ......................................... 14
7 – Le soutien à la fonction parentale ................................................................................. 15
8 – Le soutien dans les projets professionnels existants ou l'aide à leur élaboration ...... 16
8.1 La situation des familles au regard de l'emploi à l'entrée dans le CHRS .............................. 16
8.2 Les démarches réalisées pour et par les familles dans en vue de l'insertion professionnelle17
9 - Le suivi santé : Les modalités de l’orientation vers l’Espace Santé .............................. 17
10- Les actions collectives .................................................................................................... 18
11– L’intervention de la Psychologue .................................................................................. 19
11.1 Les fonctions de la psychologue auprès des familles ........................................................ 19
11.2 Les fonctions de la psychologue dans le service ............................................................... 19
12 – Le suivi des familles de la Technicienne d’Intervention Sociale et Familiale ........... 20
13 - Conclusion ...................................................................................................................... 21
14 – Les annexes .................................................................................................................. 22
(Leurs demandes manifestes et les situations psychopathologiques relevées) ............................... 53
2
1 – Le service
Le service externe du CHRS assume depuis plusieurs années une double mission à savoir :
Assurer un hébergement en diffus de familles dans des appartements dont les
conditions de vie et d’occupation sont comparables à de l’habitat courant,
Accompagner la personne, la famille vers l’autonomie en fonction de la situation à
travers un suivi familial et individuel, et des actions collectives.
Le service porte deux actions relevant de l’aide sociale :
Avec hébergement
Pour 31 familles soient 121 places.
Sans hébergement
16 suivis de familles
Ce suivi s’inscrit, dans le cadre des prises en charge délivrées par la D.D.C.S des Alpes-
Maritimes pour une période de 6 mois maximum et renouvelable.
1.1 La mission du service
La mission est d'héberger et faire accéder les familles en situation d’exclusion à l’autonomie
personnelle et sociale par l’élaboration et la mise en place, avec elles, d’un projet d’insertion
sociale et professionnelle.
L’accompagnement social proposé est adapté à leur situation et doit contribuer à la
réalisation de leur projet de (ré) insertion sociale, scolaire et ou professionnelle. Les
modalités du projet personnalisé de chaque famille sont construites avec ses membres
pendant des temps de bilan.
Toute personne accueillie au service bénéficie des droits et libertés reconnus aux usagers des
établissements sociaux et médico-sociaux.
La mise en œuvre de ces droits est garantie par les divers documents remis à la famille lors
de son admission dont le livret d’accueil, le contrat de séjour et d’accompagnement social qui
contient essentiellement les modalités de la prise en charge individuelle (déterminées entre
la famille et le service) et les obligations y afférent. L’équipe éducative se préoccupe, dès
l’admission, de la compréhension " éclairée " de ces documents tant à travers des
explications données lors d'une réunion collective d’information à l’admission qu'au fil des
rencontres hebdomadaires.
3
1.2 La spécificité du public accueilli
Un service CHRS a pour vocation d’’accueillir les familles les plus démunies " éprouvant de
fortes difficultés d’insertion économiques et sociales "
Ainsi, l’accompagnement et l’hébergement s’adresse en priorité aux familles les plus
" marginalisées " et exclues.
Des parcours d’errance, d’exil et d’immigration, l'absence de ressources et/ou de droits
sociaux, des situations complexes au regard du séjour sur le territoire, des histoires de vie
marquées par la violence et les traumatismes, des problèmes de santé, de la souffrance
psychique, un accès immédiat à l’emploi impossible, des difficultés de parentalité, peu ou
pas de maitrise de la langue française, sont autant d’indicateurs repérés des situations
accompagnées et qui relèvent du suivi social de proximité proposé par le service.
De plus, les projections possibles en termes d’insertion sont d’autant plus complexes à
mettre en œuvre qu’elles doivent de surcroit, aujourd’hui, se construire dans un contexte
général d'augmentation des différentes formes de précarité.
1.3 Les professionnels du service
1.3.1 La composition de l’équipe
Une Directrice : Christelle BOUALI
Un chef de Service Nicole FARHI
Une psychologue Corinne BOINOT puis Kawtar BENJAMAA
Une secrétaire Stella NACCARI
Une TISF Evelyne SARRIOT
5 éducateurs /éducatrices :
Valérie GILLARD
Chantal GROSSEL (à mi temps)
Erwan PASTOL
Joëlle SILVERI
Nadine SARRECH
2 assistantes de service sociales
Ingrid COLLIGNON
Manuèle LEROY-TORTORICI
1.3.2 Les actions particulières
La référence logement : Valérie GILLARD
Personne ressource Insertion Professionnelle : Joëlle SILVERI,
Le correspondant de l’association "Les amis de Frankie" : Ingrid COLLIGNON
Le référent FNARS : Ingrid COLLIGNON
Le groupe logement :
Valérie GILLARD
4
Manuèle LEROY-TORTORICI
Evelyne SARRIOT
Nadine SARRECH
Joëlle SILVERI
L’intervention dans le cadre de l’évaluation interne : Nadine SARRECH.
1.3.3 Une année mouvementée, le plan social de sauvegarde de l’emploi
L’équipe du service externe a été directement impactée par le Plan de Sauvegarde de
l'Emploi engagée dans l'association et notamment s'agissant de la psychologue du service.
La psychologue en poste en début d'année (0,70 ETP) a quitté le service dans le cadre d’un
départ volontaire, et a été remplacée pendant 6 mois à par Kawtar BENJAAMA (à 0.40 ETP)
dont le licenciement contraint a été effectif en début d'année 2012 toujours dans le cadre du
PSE.
De plus, et compte tenu des restrictions budgétaires, une assistante sociale du service a
souhaité effectuer une mission de remplacement pendant 6 mois sur un autre service, mais
elle n'a pas pu être remplacée. Enfin, une autre assistante sociale est partie en congé
maternité les deux derniers mois de l’année sans être non plus remplacée dans le service.
Il est important de souligner que l’équipe s’est adaptée au mieux à ces changements et a fait
preuve d’un professionnalisme confirmé pour poursuivre sa mission et son travail auprès des
familles.
5
2- La demande d’hébergement & le SIAO
Dans le cadre du Chantier national prioritaire 2008-2012 pour l’hébergement et le logement,
une stratégie nationale de prise en charge des personnes sans abri ou mal logées a été mise
en œuvre par les pouvoirs publics. Ainsi un parcours simplifié et fluidifié est visé en créant,
notamment, dans chaque département un service intégré de l’accueil et de l’orientation
(SIAO) et en y incluant les dimensions de l’urgence et de l’insertion.
2.1 La mise en œuvre du SIAO dans le département des Alpes-
Maritimes : Le pari de la mutualisation entre associations et les
acteurs concernés du département
Le SIAO existe officiellement depuis le 15 novembre 2010, date de l’assemblée constituante
d'un Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale (GCSMS) conclu entre 9
opérateurs associatifs du département : AGIS 06, ALAM, ALC, ALFAMIF, API Provence, ATE,
Chrétien Antibes Solidarité, la fondation PSP-ACTES, et l'UDHAJ. Ce GCSMS a vocation à
s’ouvrir à d’autres acteurs, de types CCAS, plateformes logement situées à l'ouest du
département, etc. sous forme de convention de partenariat à mettre en œuvre dans les mois
à venir.
Le GCSMS assure les missions urgence et insertion du SIAO, tout en s'appuyant sur les
dispositifs déjà existants (115, Services d'Accueil et d'Orientation, CHRS, etc.).
2.2 Le fonctionnement du SIAO & le service externe
Le service externe a participé à l'action du SIAO sur différents axes :
Tout d'abord, en aidant à la construction, en partenariat avec l’ensemble des
établissements de l‘urgence et de l’insertion, du dossier de demande unique
d’hébergement grâce à l'apport de ceux déjà existants.
Le service a également transmis, dès le mois de juin 2011, toutes les
demandes inscrites dans la file active de la liste d’attente gérée par le service. Cela
représentait 82 demandes soit 275 personnes dont 111 adultes et 164 enfants au
30/06/2011.
Nous avons, aussi participé de façon systématique (chaque membre de
l'équipe à tour de rôle) à toutes les commissions de travail organisées par le SIAO dès
le mois de juin afin d’examiner, évaluer et qualifier toutes les demandes
d’hébergement reçues. Cela a représenté, pour les commissions spécifiquement
dédiées aux familles, 20 demi-journées de réunion pour l’année 2011.
Ces séances de travail ont permis :
6
- d’établir des échanges entre les représentants des différentes structures tant de l’urgence
que de l’insertion, de mieux connaitre les différents établissements,
- de confronter nos pratiques en matière d’admission et de suivi,
- d’aller vers une harmonisation des critères et des procédures,
- d’examiner de manière collégiale avec une attention particulière les demandes les plus
complexes,
- de confirmer que l’orientation en CHRS Insertion correspondait aux familles les plus exclues
avec peu de possibilités de " rebondir " à court terme.
Les effets positifs liés à la mise en place du SIAO sont indéniables s'agissant à la fois de
l’harmonisation et la meilleure connaissance des pratiques des différents établissements
que de la simplification de la demande d’hébergement.
Nous regrettons, toutefois, que le service social départemental qui est le principal
prescripteur d’hébergement pour les familles, ne participe pas encore aux commissions de
travail.
3 – Les caractéristiques des situations
admises en 2011
Compte tenu du nombre restreint de familles sorties en 2011, nous n'avons accueilli que 9
nouvelles familles représentant 42 personnes, soit 37 % de la capacité d’accueil du service
en nombre de personnes.
NB : nous avons hébergé cette année 2011 dans le service, 67 adultes et 82 enfants soit un
nombre total de 149 personnes.
1.4 Les familles accueillies 1.4.1 La composition familiale
Quelques précisions :
Tous les couples sont mariés.
En ce qui concerne les familles monoparentales, il s'agit de 3 femmes célibataires, et 1
séparée.
Composition familiale Familles
Femme avec 1 enfant 2
Femme avec 2 enfants 1
Femme avec 4 enfants 1
Couple 3 enfants 3
Couple 4 enfants 1
7
Bien que la typologie des familles admises soit toujours aléatoire du fait :
soit du positionnement sur la liste d’attente,
soit de la taille de l’appartement d’hébergement libéré,
soit pour une partie de cette année de l’orientation réalisée par le SIAO, la proportion quasi
équivalente entre les couples et les mères isolées demeure une constante depuis maintenant
4 années.
La mono parentalité ne parait plus être comme par un passé encore récent, un facteur
aggravant d’une problématique d’insertion.
Les grandes fratries (3 enfants et jusqu’à 6 enfants) sont majoritaires: elles représentent 66
% des admissions et font suite à une orientation du SIAO à compter du mois de juillet 2011
pour 4 familles (15 enfants, 2 jeunes majeurs et 7 adultes).
Le risque lors de l'admission des grandes compositions familiales réside dans l’allongement
des durées de prise en charge, compte tenu de la quasi absence de grands appartements (de
type T5/T6) dans le département et du faible taux de rotation sur ceux existants.
1.4.2 L'âge des enfants accueillis
Tranches d'âges enfants à charge nombre
d'enfants %
0 à 3 ans 7 26 %
4 à 6 ans 6 22 %
7 à 12 ans 10 37 %
13 à 17 ans 2 7%
18 à 21 ans 2 7 %
Total 27 100
1.4.3 L'âge des adultes accueillis
Tranches d'âges nombre %
18 à 25 ans 2 24 %
26 à 30 ans 4 24 %
31 à 35 ans 5 28 %
36 à 40 ans 2 12 %
Couple 4 enfants et 2 jeunes majeurs (6 enfants) 1
Total 9
8
41 à 43 ans 2 12 %
Total 15 100 %
1.5 La situation sociale des familles à leur admission
Les indicateurs de la précarité des familles admises en 2011
Au-delà des caractéristiques d’âge et de composition familiale, une analyse des situations admises en
2011 permet de dégager les mêmes indicateurs que les années précédentes. Ils sont encore tous
synonymes de précarité et de vulnérabilité, et vont induire le contenu des suivis engagés (fiches de
synthèse annexe1).
Pas de droits ouverts au RSA : 4 situations, dont 2 ne pouvant bénéficier d’aucune prestation
sociale et ou familiale.
Une aide alimentaire nécessaire dès l’admission pour 1 famille de 8 personnes.
Des ressources constituées uniquement du RSA, pour 4 autres situations.
Peu d’activité salariée : 3 personnes dans les adultes admis (3 situations) en activité mais
précaire (à temps "très " partiel, extras dans l’hôtellerie, chantier d’insertion).
Des parcours " habitat " chaotiques : expulsions, hébergements précaires, familles
séparées.
De plus à ces données contextuelles (emploi, argent, logement, droits sociaux) s’ajoutent des
problématiques plus personnelles qui accroissent inévitablement les difficultés.
Problématiques de santé et ou de souffrance psychique repérés dans 3 situations dès
l’admission.
Un soutien nécessaire à la parentalité, au lien familial et à la dynamique d’insertion
est nécessaire pour la plupart. En effet, des difficultés éducatives des parents ont été
repérées et évaluées par les services sociaux prescripteurs pour 6 situations sur 9, soit 66
% des familles admises.
De plus, 11 enfants accueillis en 2011 devront faire l’objet d’une attention particulière et
soutenue de la part de l’équipe éducative notamment du fait des problèmes repérés dans
le comportement : mutisme, agitation, violence, manque des acquis correspondant à
l’âge de l’enfant, handicap, absence de scolarisation.
9
4 – Les familles sorties du CHRS vers le
relogement Une stabilisation du taux de rotation qui n’a pas perduré au-delà de deux années
32 personnes (soit 26,5 % de la capacité d’accueil du service) sont sorties de l’établissement
en 2011.
1 famille (3 personnes) a quitté le centre d’hébergement pour être hébergée dans sa
famille hors département, et en résidence universitaire pour l’ainé de la fratrie.
Une personne et son enfant ont quitté de manière isolée le CHRS suite à une
séparation de couple (2 personnes).
1 jeune majeure a fait un choix de vie indépendant de sa famille, un autre a quitté le
Centre d’hébergement et n’a pas adhéré à l’accompagnement social notamment la
proposition de soins.
1 enfant a été séparé de sa famille suite à des problèmes de violence.
4.1 Le relogement
Seulement 6 familles ont été relogées en 2011 soit 24 personnes. Une attribution de
logement n’a été effective qu’en 2012 en raison des travaux à effectuer dans l’appartement.
4.1.1 Les bailleurs
4.1.2 Les chiffres d’année en année : un contexte du logement mouvant et complexe.
Nous constatons que le taux de relogement équivalent à plus de 50 % du nombre de familles
hébergées n’a pu se stabiliser au-delà de deux années consécutives. L’hypothèse émise en
2010 de pouvoir assurer de manière durable le taux de rotation du service et de mettre un
Nombre de relogements par des bailleurs publics ou AGIS 06 7
Nouveau Logis Azur 2
ERILIA 1
Logis Familial 1
Poste Habitat 1
C A H attribution (logement en cours de travaux fin 2011) 1
Attribution AGIS 06 et intermédiation locative 0
Parc privé 1
10
terme aux fluctuations constatées depuis 2006 n’est, en conséquence, pas validée pour
l’année 2011.
Pour rappel les modalités qui ont concouru chaque année à favoriser ou pas le pourcentage
de sorties du CHRS des familles suivies se sont déclinées comme suit :
2007 : Un taux relogement inégalé depuis 2006 liés à plusieurs facteurs
concomitants :
- Les manifestations des enfants de Don Quichotte ont attiré l’attention sur la situation des
populations sans domicile fixe dont les bénéficiaires de CHRS et la mission PARSA qui en a découlé.
- La mise en place d’un travail de collaboration et de réunions régulières au sein de l’établissement
CHRS avec le service des familles prioritaires de la Préfecture. Ce partenariat a permis notamment de
loger les familles les plus nombreuses avec les durées de séjour les plus longues.
2008 : Une nouvelle baisse du nombre de sorties essentiellement liée à la
restructuration du Bureau du Logement de la Préfecture et à la fin du partenariat
précédemment mis en place, auxquels se sont rajoutés :
- Arrêt de l’accès au logiciel de la Préfecture pendant 6 mois pour positionner des familles du fait d’un
changement de programme,
- Des réunions Accords collectifs qui doivent s’articuler avec la redéfinition en cours du Programme
Départemental du Logement en faveur des Personnes défavorisées et la mise en place des
commissions DALO.
2009 : L’instruction de dossiers DALO représente quasiment la seule possibilité
pour les familles sortantes de structures d’obtenir un logement et a permis
d'améliorer le nombre d’attributions de logements
2010 : Un nombre de sorties en augmentation, une diversification de l’offre de
relogement fruits de la mise en place de l’équipe mutualisée.
4.1.3 Un travail de partenariat régulier et construit avec l’Equipe mutualisée
Malgré ce dispositif mis en place depuis la fin de l'année 2009 " afin de favoriser les sorties
réussies, et redonner de la fluidité à l’ensemble du dispositif " (cf. rapport d'activité 2010) le
nombre d’attributions de logement en 2011 s’est limité à 22,3 % de la capacité d’accueil du
service.
Ce résultat est dû essentiellement à la pénurie de grands logements nécessaires pour le
relogement de grandes compositions familiales hébergées par le service.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
2006 2007 2008 2009 2010 2011
nombre relogements
nombresorties
nombre de personnesrelogées
11
Il est important de noter que 22 positionnements sur des logements en 2011 n'ont pas eu
d'issue favorable. Ainsi, au 31 décembre 2011, nous hébergeons sept familles prêtes à la
sortie (31 personnes) qui ont bénéficié, sans résultat positif, d'un nombre important de
positionnements sur des logements de grandes taille disponibles. Pour trois d'entre elles,
elles ont été respectivement " positionnées " 7 fois, 10 fois et 2 fois sur des logements
adaptés. L'une des familles est accompagnée par notre service depuis 4 ans et demi et une
autre depuis 3 ans et demi. Au-delà du fait que plus rien ne justifie encore un hébergement
pour ces familles, cette situation fait perdurer une dépendance à l’établissement en
contradiction avec nos missions d’insertion sociale et d’autonomie.
4.1.4 La procédure de relogement au Service Externe
Les dossiers de demande sont instruits par les référents avec les familles afin d’évaluer
ensemble si les pré-requis pour l’accès à un logement pérenne sont atteints.
Les critères définis et systématiquement abordés en entretiens sont les suivants :
Un budget familial équilibré et un paiement de la participation à l’hébergement
régulier,
La mise en place d’économies pour faire face à l’équipement nécessaire au moment
du déménagement,
Une bonne compréhension et une projection concrète sur le futur budget en fonction
des nouvelles charges incontournables à envisager : différentiel de loyer, factures gaz
électricité, assurance habitation.
Toutes ces questions autour de l’habitat autonome sont inscrites dans le projet personnalisé
qui est élaboré avec les familles. Elles sont abordées au cours des entretiens avec les
familles, mais également lors des bilans pour définir les objectifs propres aux personnes pour
accéder au logement autonome et par la Technicienne d'Intervention Sociale et Familiale
dans ses interventions au domicile. De même, les actions conduites par le groupe logement
(organisation de réunion, distribution de mémos, de dépliants, de documentation…) restent
un outil complémentaire et incontournable de cet aspect de l’aide apportée aux familles.
La date de transmission du dossier à l’équipe mutualisée, qui symbolise la première étape en
vue du logement autonome, est " officialisée " pendant les temps de bilan avec les familles.
C'est le référent logement du service, en lien avec le chef de service, qui reste l’interlocuteur
privilégié du représentant de l’équipe mutualisée. Il se charge de lui transmettre les dossiers
pour l’enregistrement des demandes et sert d’interface avec le service. L’équipe mutualisée
assume seule la " prospection " d’appartements en lien direct avec les différents bailleurs
sociaux et la Préfecture.
4.1.5 L’instruction des dossiers DALO
Les recours auprès de la commission départementale de médiation DALO et du Tribunal
administratif ne se traduisent quasiment plus par un accès rapide au logement compte tenu
du nombre croissant de demandes et de la carence de logements sociaux dans le
département. Nous continuons toutefois à les déposer afin de faire valoir les droits des
12
familles que nous hébergeons. De plus, la reconnaissance du statut prioritaire constitue un
argument supplémentaire transmis à l’équipe mutualisée.
Le service n’a déposé au cours de cette année qu’un seul dossier auprès de la commission
départementale de médiation DALO et une seule famille a été reconnue prioritaire par cette
commission.
Deux familles du service ont déposé un recours contentieux auprès du Tribunal Administratif
qui ont fait l'objet d'une décision favorable.
4.2 Les caractéristiques des sorties
4.2.1 Les durées de prises en charge
Les sorties concernent des familles présentes 19,47 mois en moyenne avec des écarts des
temps de présence importants.
Il est important de préciser que le temps de présence d’une famille en hébergement ne vient
pas uniquement signifier le temps nécessaire pour accéder à l’autonomie car il est fortement
impacté par les opportunités d’attribution de logement qui demeurent très aléatoires.
DUREE HEBERGEMENT
Nombre de familles
4 à 6 mois 0
7 à 9 mois 1
10 à 12 mois 1
13 à 15 mois 1
16 à 24 mois 2
25 à 29 mois 1
30 à 35 mois 0
plus de 35 mois 1
total 7
4.2.2 Les principales améliorations dans la situation des familles à leur sorties
Les fiches de synthèse en annexe 3 montrent tous les axes de progression des familles qui se
déclinent de la façon suivante (cf. point 6) :
Le rétablissement des droits sociaux pour assurer des revenus et une relative
autonomie financière,
Une stabilisation des séjours sur le Territoire français, 1 père de famille concerné,
Des parcours d’accès à l’emploi par des stages d’apprentissage de la langue des
formations, des chantiers d’insertion, de la mobilisation par les ateliers d'adaptation à
la vie active, des mises en lien et de la collaboration avec les différents partenaires
extérieurs,
Une amélioration des compétences parentales, le soutien de relais,
Une meilleure inscription dans le tissu social.
13
5 - L’activité du service en chiffres, la
population accueillie
5.1 Dans le cadre de l’hébergement
Le taux d’occupation de cette année est de 93 %.
Le service a réalisé dans l’année 40 799 Journées (sur 41956 prévues à un taux d’occupation
à 95 %) soit une moyenne quotidienne de 111.77.
5.1.1 Les statistiques de la population accompagnée par tranches d’âge en hébergement
d’insertion
5.1.2 Les personnes prises en charge
40 ménages ont été hébergés en flux continu au cours de l’année 2011 (dont 2 en procédure
d’expulsion de l’établissement)
13 Couples avec enfants et ou jeunes majeurs dont un s’est séparé
25 femmes seules avec enfants ou jeunes majeurs.
Personnes Présentes
au 01/01/2011
Personnes admises
après le 01/01/2011
Personnes prises en charge
dans l'année 2011
femmes 34 10 44
hommes 17 5 22
total adultes 51 15 66
total enfants 63 20 83
Total général 114 35 149
< OU=3
ANS
Entre 3 et
17 ANS
De 18 à 25
ANS
De 26 à 30
ANS
De 31 à 35
ANS
De 36 à 43
ANS
De 44 à 55
ANS
TOTAL
Nombre de
Personnes
18 64 13 7 14 22 11 149
14
5.2 Dans le cadre de l’accompagnement social sans hébergement
12 ménages ont été suivis en flux continu au cours de l’année 2011.
L'accompagnement des familles en service de suite permet de consolider le travail entrepris
en hébergement, et d’aider à l’insertion dans le quartier de relogement.
Personnes Présentes
au 01/01/2011
Personnes admises
après le
01/01/2011
Personnes prises en charge
dans l'année 2011
femmes 9 4 13
hommes 4 2 6
total adultes 13 6 19
total enfants 19 11 30
Total général 32 17 49
6 – L'évaluation de la situation des
familles admises en 2010 Il nous a paru opportun d'évaluer les situations des familles admises l’année précédente afin
de mieux rendre compte de toutes les réalités et des avancées réalisées. En effet, une
photographie à l’admission et à la sortie ne peut refléter toutes les avancées mais aussi les
reculs qui jalonnent les parcours de vie.
Dans les fiches individuelles figurant en annexe 3, 5 situations sur 12 apparaissent comme
davantage dégradées en 2011 qu’à l’entrée des familles dans le CHRS. Cette dégradation
caractérise bien la difficulté que nous pouvons rencontrer lors de l'évaluation de la situation
des familles lors de leur admission. Elles traduisent souvent les manque d’envie, la
démobilisation, les oppositions voire provocations, les mises en retrait des familles qui
constituent autant de signes et d’indicateurs de freins au processus d’insertion sociale.
Pour 7 autres familles, il apparait clairement qu'elles relèvent d'un relogement avec un
accompagnement social en appui.
15
7 – Le soutien à la fonction parentale
Les enfants ont représenté 56 % de la population hébergée en 2011 et 61% des personnes
suivies sans hébergement.
La place des enfants requiert toute l’attention de l’équipe éducative tant les cellules
familiales sont marquées par la désaffiliation. Les différents intervenants viennent aider à
consolider, étayer, reconstruire à partir des manques observés dans la constellation familiale.
La structure du CHRS représente un cadre stable pour ce type d’accompagnement, concourt
à la prévention de l’éclatement de la famille, et celle de la mise en œuvre de mesures au titre
de la Protection de l’Enfance.
C’est le principe de " non-substitution " qui demeure fondateur à l’accompagnement
proposé, dans les différents aspects de la parentalité. Les objectifs d’accompagnement sont
systématiquement parlés et construits avec les parents au cours de la réunion bilan. Ce suivi
prend différentes formes et se décline suivant une échelle qui va de la reconnaissance des
compétences parentales, du conseil, de l’écoute de la valorisation du lien familial, au soutien
jusqu’à un étayage voire une suppléance et si nécessaire ingérence, mais dans un cadre clair
comme cela est le cas, par exemple, des informations préoccupantes adressées à l’ADRET
06.
Les Pitchounets : outil essentiel de prévention dans le soutien à la parentalité
Cette année 7 enfants ont pu bénéficier de cet accueil soit 38 % des enfants de cette tranche
d’âge.
Les " Pitchounets " constituent un mode de garde différent des autres structures multi
accueil et a ainsi répondu pour le service externe en 2011 avant tout à une problématique de
parentalité. En effet, aucune des mamans n’avait d’activité salariée ou n'était dans un
processus de formation et seul l’objectif de prévention est à l’origine de ces orientations dans
la structure multi accueil à caractère social.
16
8 – Le soutien dans les projets
professionnels existants ou l'aide à leur
élaboration Favoriser l’insertion professionnelle des publics accueillis et accompagnés en CHRS peut
relever de la gageure tant le chômage vient frapper les plus démunis et les moins qualifiés.
Cependant, même si l’accès à l’emploi en direct ne parait a priori pas possible au regard des
trajectoires de vie, il s’agit pour le service d’initier avec les personnes un processus, une
dynamique en actionnant tous les outils possibles à la fois internes à l’association et du
partenariat spécifique à l’insertion professionnelle.
Dans ce sens, le projet d’insertion professionnelle est systématiquement abordé en
entretiens et interrogé en réunion bilan avec les familles suivies dans la mesure où l’état de
santé et les modalités de garde des enfants le permettent.
8.1 La situation des familles au regard de l'emploi à l'entrée dans le
CHRS
Une grande majorité des personnes accompagnées en 2011 étaient sans emploi lors de leur
admission, et, par voie de conséquence, exclues du travail support privilégié d’inscription
sociale : 48 personnes étaient sans emploi parmi les 67 adultes suivis pendant l’année 2011
soit 71 %.
Pour celles ayant une activité professionnelle, il s'agit d'emploi précaire, de courte durée ou à
temps très partiel avec malgré tout un salarié en CDI.
Nous constatons toujours une forte hétérogénéité du public sur le plan de l'emploi ayant
comme origine des problématiques diversifiées :
La non maitrise totale ou partielle de la langue française est une difficulté traitée pour
9 personnes (7 situations soit 17 % des familles) lesquelles ont suivi des cours de français,
indispensables et préalables à un projet d’insertion professionnelle.
Un état de santé déficient a été reconnu pour 6 personnes (6 situations dont 2 couples
et 4 femmes seules) pour lesquelles l’accès aux droits afférents à une incapacité de travail
ont été instruits et validés (AAH, invalidité …).
De plus, une évaluation de l’incapacité de travail en cours en lien avec les partenaires du RSA
par un bilan de santé 2 personnes (2 familles mono parentales)
Une situation administrative en cours de régularisation : deux familles représentant 4
personnes ont été concernées par la délivrance d'une autorisation de travailler sur le
territoire français
Une quasi absence de qualification professionnelle pour la plupart des personnes
suivies : les familles que nous accompagnons ont, pour la quasi-totalité, un faible niveau
scolaire, pas de diplôme ou de niveau 5 dans le RNCP, et une expérience professionnelle
moindre ou très diversifiée dans les métiers à faible qualification
17
8.2 Les démarches réalisées pour et par les familles dans en vue de
l'insertion professionnelle
Un membre de l’Equipe de professionnels du service s’est plus particulièrement investi dans
le domaine de l’insertion professionnelle. Cette " personne ressource " avait pour mission de
lier l'insertion professionnelle à la prise en charge globale effectuée en actionnant, de façon
simultanée, les différents leviers possibles du processus d’insertion. Cela a consisté, par
exemple, à transmettre à l'équipe éducative les offres d’emploi des structures d’IAE du département,
les dates et organisation des forums de l’emploi, les informations sur les journées organisées par les
partenaires ou collectivité territoriales tels que "Job d’été ", "semaine de l’apprentissage ", etc.
Nous avons pu, également, orienter 8 personnes vers les ateliers du service DAF du CHRS
afin de vérifier leur pré requis à l'emploi, et les aider dans cette démarche (remobilisation,
ateliers de mises en situation, de recherches d'emploi, etc.)
Enfin, 2 personnes (pères de familles sans emploi à l'admission) ont intégré un chantier
d’insertion et les emplois aidés dans le cadre de l’IAE et une personne a pu suivre une
formation.
En conclusion, la question de la remise au travail a été abordée et traitée pour 17 personnes
qui ont occupé un emploi en direct en 2011 parmi lesquelles 7 étaient sans emploi à leur
admission en CHRS.
9 - Le suivi santé : Les modalités de
l’orientation vers l’Espace Santé Il est indéniable pour l'ensemble du CHRS que la stabilité de l’hébergement proposé aux
familles est propice à une meilleure prise en compte de la santé, démarche quelquefois
initiée à cette occasion.
Dans ce sens, l’intervention de l’infirmière vient en complémentarité de celles des
professionnels du service et sert de relais ou d’interface avec le milieu médical pour des
personnes qui manifestent, des peurs, des comportements de déni, voire des refus de
consulter lorsqu'il ne s'agit pas de surconsommation médicale dispersée.
Lorsque les démarches sont difficiles à exécuter seules, (craintes envers le secteur médical,
incompréhension des termes médicaux employés), l’infirmière les reçoit et offre la possibilité
d’un accompagnement physique. Le but en est la prise en compte par les personnes suivies
et par leur famille des questions relatives à leur santé alors que de nombreux autres
problèmes généralement liés à leur "survie " sont prégnants et relèguent les questions de
santé au second plan. Lors de ces entretiens individuels ou en famille, les questions des
personnes sont abordées, ainsi que la prévention en matière d'alimentation, de suivis
spécialisés tels les dépistages, les transmissions des maladies virales, etc.
En 2011, 5 familles ont pu bénéficier de suivis de l'espace santé du CHRS.
18
Ces informations individuelles sont complétées par des informations collectives diffusées lors
des réunions organisées par le médecin, l'infirmière ou par la participation au groupe
d’échanges animé par le médecin et/ou la psychologue de l'espace santé.
Enfin, 2 personnes hébergées au service ont participé à "l'atelier masque " mis en place par
l'espace santé et destiné à favoriser la reprise de confiance en soi (cf. rapport d'activité de
l'espace santé).
10- Les actions collectives La mise en place d’actions collectives en complémentarité du suivi personnalisé fait partie
intégrante du projet de service et sont inscrites, à ce titre, dans le projet d’accompagnement
social global signé par les familles.
Des sorties cinéma, théâtre, découvertes des jardins, ont été organisées par le service et des
familles ont également pu bénéficier d'activités proposées par l'association "Les enfants de
Frankie ". La plus étonnante d'entre elles a été, sans nul conteste, la sortie en hélicoptère
réalisée au bénéfice de certains adolescents des familles accompagnées d'un éducateur du
service.
De plus, la participation aux journées " Bien-être " organisées par le CCAS de la ville de Nice
a reçu un écho très favorable pour 13 mères de familles qui ont participé à deux évènements
et ont ainsi pu prendre du temps pour elles-mêmes.
Et enfin, cette année encore, le groupe logement du service externe s'est réuni à plusieurs
reprises. Pour mémoire, il se décline en 2 temps (cf. rapports années précédentes)
" Chercher un logement " est le thème principal de la première séance qui a pour
objets l'aide à l’élaboration du dossier de demande de logement, la délivrance d'informations
sur les bailleurs potentiels, la procédure d’attribution d’un logement social, l’acceptation, le
refus et ses conséquences éventuelles, la constitution du dossier devant la commission de
médiation DALO.
" Accéder à un logement" constitue la deuxième étape et s’articule essentiellement
autour des frais occasionnés par un déménagement, des comptes épargne pour la réalisation
d'économies, des achats possibles en CHRS (vaisselle, linge etc.), de l’électroménager, du
label énergie EDF GDF eau et des économies réalisables, de la lecture des factures, des aides
possibles (secours et prêts CAF), de l’allocation logement/l’APL.
19
11– L’intervention de la Psychologue
11.1 Les fonctions de la psychologue auprès des familles
Compte tenu des changements traversés par la fonction de psychologue au sein du service
en 2011, il nous a paru nécessaire de mettre particulièrement le projecteur sur le rôle et
l’activité du psychologue au service externe.
La réduction de son temps de présence a induit une nécessaire redéfinition de son activité et
des priorités dans ses interventions. L’accent a été particulièrement porté sur la réception et
le suivi des personnes, et, lorsque cela était possible, sur la participation aux synthèses et aux
bilans. Mais ceci n'a pu être réalisé qu'au détriment de sa présence aux réunions d’équipe et
de service, entrainant l’inconvénient majeur, pour ce professionnel, de se sentir - voire même
être - déconnecté de la vie du service et de l’association.
Malgré tout, les six derniers mois de l'année 2011 ont fait l’objet d’un compte rendu détaillé
ci-dessous tant sur les modalités de travail que les pathologies rencontrées (cf. annexe 4). Il
vient attester des (diverses) souffrances psychiques des familles suivies par le CHRS et,
surtout, de la pertinence d'un accompagnement psychologique conduit en étroite liaison avec
les autres professionnels du service.
11.2 Les fonctions de la psychologue dans le service
La psychologue participe à des réunions internes au service, mais intervient également
auprès de partenaires au bénéfice des familles suivies.
En interne, la psychologue intervient dans trois types de réunions :
Les " Synthèses " : 25 ont eu lieu et ont réuni la chef de service, le binôme référent de
l’accompagnement socioéducatif et la psychologue (avec la TISF le cas échéant).
Les " Bilans " : 10 ont été réalisées (avec une présence de la psychologue requise).
Elles réunissent la chef de service, la famille (parent et enfant(s) lorsqu’il (elle) a
atteint sa majorité), les deux référent(e)s et la psychologue.
Les " Point de situation " qui ont été au nombre de 5.
20
En partenariat avec les autres services ou institutions, la psychologue est intervenue à de
nombreuses reprises afin d'organiser une mise en réseau du service et des partenaires au
bénéfice des usagers.
Lors d'une réunion de synthèse réalisée avec l’équipe pluridisciplinaire de la structure
multi accueil les " Pitchounets ", concernant une famille suivie communément.
En faveur d'un tissage de liens avec des Centres Médicaux Psychologiques) (C.M.P.) et
divers médecins de ville (psychiatres notamment) en vue de l’orientation de 4
personnes.
Pour réaliser un accompagnement physique au C.M.P. " Le Bellagio " dans le cadre
de la mise en place d’une prise en charge thérapeutique auprès d’1 personne
(rencontre du psychiatre référent et remise d’une note de synthèse clinique).
Pour réaliser 2 orientations vers l’Espace Santé du CHRS (l’une concernant un jeune
adulte et l’autre un père de famille).
12 – Le suivi des familles de la
Technicienne d’Intervention Sociale et
Familiale
Les activités de la vie quotidienne constituent le support privilégié de l’intervention de la TISF
du service auprès des familles. Elle leur transmet, en appui des actions qu'elle conduit,
l’ensemble de ses savoirs afin de permettre ensuite leur réalisation par les personnes elles-
mêmes.
L’année 2011 a été particulièrement axée sur l’étayage et le soutien à la Parentalité et s'il a
concerné moins de familles que l’année précédente, le suivi a cependant été plus intensif du
fait de la présence de grandes fratries, et de difficultés multiples.
Parmi les interventions de la TISF, elles ont concerné, par exemple, deux personnes enceintes
durant leur prise en charge et se sont poursuivies à la naissance des 2 enfants, savoir :
Conseils et aide aux soins du bébé, soutien à l’éveil,
Relation affective mère -nouveau-né,
Conseils concernant l’hygiène de vie du bébé et de l’ensemble de la famille,
Accompagnement aux rendez-vous médicaux, et / ou courses,
D'une façon plus globale, les interventions diverses auprès des parents ont été
essentiellement les suivantes :
21
Aide aux tâches domestiques, organisation du logement et des rangements
Aide éducative auprès des parents en direction des enfants,
Accompagnement pour les courses et divers rendez-vous,
Conseils en matière d’organisation, de budget, d’achats, d’hygiène et d’hygiène
alimentaire,
Organisation d’activités ludiques pour les enfants,
Inscriptions aux écoles,
Accompagnement des parents pour les démarches administratives,
Conseils et apprentissages divers favorisant l’autonomie de la famille,
Soutien et encouragement des parents dans leur rôle et responsabilité parentale en
direction des enfants (dialogue, activités ludiques ensemble).
Toutes ces actions sont décrites situation par situation en annexe 5.
13 - Conclusion
L’année 2011 vient confirmer l’aggravation de la situation des familles admises constatée
maintenant depuis 3 années. Associée à un effondrement du taux de relogement, cela vient
directement impacter les temps d’hébergement.
A l‘heure du Logement d’Abord, le logement après n’est pas en soi une évidence qui
permettrait à un plus grand nombre de bénéficier de l’aide du CHRS.
Cependant, l’équipe socio-éducative reste impliquée dans le travail au quotidien mais
également dans la perspective de mettre son expertise à disposition de nouvelles modalités
d’accompagnement.
22
14 – Les annexes - ANNEXE 1 : Entrants
- ANNEXE 2 : Sortants
- ANNEXE 3 : Evolution et points de situation
- ANNEXE 4 : Accompagnement psychologique des familles
- ANNEXE 5 : Familles suivies par le Travailleuse famille
23
ANNEXE 1
FAMILLE ENTREE AU SERVICE EXTERNE EN 2011 N° 1/2011/01
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE DUREE DE
PRISE EN
CHARGE Au
31/12/2011
N° 1 2 Adultes
3 Enfants
07/01/2011
11 mois et
24 jours
VISA DES DEUX R
EFERENTS SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE
- CMU et CMUC
objectifs de travail définis en bilan
à l’admission avec les intéressés :
- Soutien à la parentalité.
- TISF, inscription aux
Pitchounets pour les jumeaux,
inscription halte-jeux pour
Mohamed.
- Insertion professionnelle pour
Monsieur.
Evolution de la situation à fin
2011 :
- Fréquentation des
Pitchounets par les jumeaux
et crèche une fois par
semaine.
- Scolarité de Mohamed et
halte jeux.
- Suivi PLIE pour Monsieur.
- Contrat CLI, cours de français
pour Madame.
- Relogement : dossiers à
déposer.
- Admission en chantier
d’insertion ALAM validée
LOGEMENT
- Hébergés dans la famille
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX
- PF et RSA
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Monsieur en recherche
d’emploi
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
- Intervention de la travailleuse
familiale.
- Soutien dans leur rôle de
parents.
- Hébergement pour permettre
à la famille et au couple de
vivre ensemble en autonomie.
COMMENTAIRE
- Difficulté dans l’éducation des
enfants : repères, règles,
cadre.
1
24
FAMILLE ENTREE AU SERVICE EXTERNE EN 2011 N° 1/2011/02
NOM
COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE DUREE DE
PRISE EN
CHARGE
N° 2 1 Adulte
1 Enfant
28/02/2011
10 mois
VISA DES DEUX R
EFERENTS SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE
- Sécurité sociale et CMU
objectifs de travail définis en bilan
à l’admission avec les intéressés :
- Stabiliser situation
professionnelle.
- Possibilité de formation en
fonction du contexte et
organisation familiale.
- Soutien administratif
- Soutien parentalité
- Démarche santé.
Evolution de la situation à fin
2011 :
- Droit indemnisation Pole
Emploi ouvrant carte de
séjour un an décembre /
enfant
- Emploi toujours précaire,
- Mais bonne gestion des
revenus Revenu.
Nouveaux objectifs :
- Consolidation après soutien
parental
- Favoriser l’emploi plus
régulier Aborder réalité
relogement.
LOGEMENT
- Hébergée Centre Maternel
- N’a jamais vécu de façon
autonome.
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX
- Récépissé de demande de
carte de séjour
- Droit CAF à évaluer
- Droit indemnisation Pole
EMPLOI à évaluer
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Emploi précaire (extras)
- Ressources instables
- Difficulté lecture et écriture et
démarche administratives
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
- Préoccupations sur le
comportement de la seconde
enfant
COMMENTAIRE
25
FAMILLE ENTREE AU SERVICE EXTERNE EN 2011 N° 1/2011/03
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE DUREE DE
PRISE EN
CHARGE
N° 3 1 Adulte
1 Enfant
16/03/2011
9 mois et
15 jours
VISA DES DEUX R
EFERENTS SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE
- Sécurité sociale
objectifs de travail définis en bilan
à l’admission avec les intéressés :
- Recherche de cours de
français pour construire un
projet professionnel
- Connaitre la ville et le
quartier
- Rencontre de l’enfant avec la
psychologue
Evolution de la situation à fin
2011 :
- Madame travaille en CDI
comme aide à domicile 25h
hebdo
- Scolarisation de l’enfant à
compter de septembre
Nouveaux objectifs :
- Insertion professionnelle :
bilan de compétences.
- Mode de garde « sécure »
pour l’enfant en dehors de la
scolarité
- Travail sur le budget,
Intervention de la TISF
LOGEMENT
- Hébergement autre
département
- Service urgence à Nice « les
Lucioles »
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX
- Transfert dossiers à faire.
- Fin de droits Pole Emploi.
- Difficulté de gestion du
budget : gestion quelques
dettes
- Frais médicaux médecin libéral
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Sans emploi, a occupé
précédemment des emplois
précaires.
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
- Enfant hors France
- Pas de place à l’école
- Enfant « mutique » avec les
adultes
- Cadre de garde sécurisé à
mettre en place.
COMMENTAIRE
- Délocalisation du fait du
danger immédiat encouru
- Aide à la non précipitation, à la
réflexion.
- Organiser vie professionnelle et
familiale
26
FAMILLE ENTREE AU SERVICE EXTERNE EN 2011 N° 1/2011/04
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE DUREE DE
PRISE EN
CHARGE
N° 4 2 Adultes
3 Enfants
11/04/2011
8 mois et
19 jours
VISA DES DEUX R
EFERENTS SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE
- CMU
objectifs de travail définis en bilan à
l’admission avec les intéressés :
- Aide et soutien au
renouvellement des cartes de
séjours.
- Travail en CDI pour Monsieur
et soutien pour Madame dans
la recherche d’une orientation
professionnelle.
- Poursuite des démarches CAF
pour l’obtention des droits.
Evolution de la situation à fin 2011 :
- Obtention des cartes de circulation pour les trois enfants.
- Renouvellement des passeports.
- Lien avec l’entreprise d’insertion de Monsieur pour sa sortie de cette structure.
- Orientation DAF pour Madame. Même si Madame n’a pas l’autorisation de travail, elle parle français.
- Régularisation CAF pour la dernière des enfants+ AL.
Nouveaux objectifs :
- Recherche d’emploi en CDI
pour Monsieur.
- Atelier DAF pour Madame.
- Poursuite des démarches
auprès de la préfecture et de
la CAF.
LOGEMENT
Orientation du CHRS Urgence
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX
- Salaire, pas de droits aux
prestations familiales
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Monsieur travaille dans une
entreprise d’insertion.
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
COMMENTAIRE
- Famille fragilisée par sa
situation administrative
concernant les titres de
séjours.
27
FAMILLE ENTREE AU SERVICE EXTERNE EN 2011 N° 1/2011/05
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE DUREE DE
PRISE EN
CHARGE
N° 5 1 Adulte
1 Enfant
18/05/2011
7 mois et
12 jours
VISA DES DEUX R
EFERENTS SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE
- CMU
objectifs de travail définis en bilan
à l’admission avec les intéressés :
- Séparation d’avec la famille.
- Première expérience de vie
seule avec sa fille.
- Poursuite des mesures en
cours (CEAS + ACTES).
- Aide à la gestion du budget.
Evolution de la situation à fin
2011 :
- Autonomie de Madame.
- Gestion du quotidien
efficace.
- Difficultés budgétaires
récurrentes (pas d’évolution).
Nouveaux objectifs :
- Projet de relogement à
mettre en œuvre
concrètement.
- Insertion professionnelle : se
pose le choix entre travail et
orientation MDPH.
LOGEMENT
- Hébergée chez sa mère avec sa
fille et sa sœur, cohabitation
conflictuelle
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX
- RSA ET AEEH
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- « Mobilisation » au CEAS
depuis un an.
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
- Séparation difficile avec le père
de l’enfant. Enfant handicapée
(école et hôpital de jour).
- AED (Actes)
COMMENTAIRE
28
FAMILLE ENTREE AU SERVICE EXTERNE EN 2011 N° 1/2011/06
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE DUREE DE
PRISE EN
CHARGE
N° 6 2 Adultes
3 Enfants
13/07/2011
5 mois et
18 jours
VISA DES DEUX R
EFERENTS SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE
- oui
objectifs de travail définis en bilan
à l’admission avec les intéressés :
- Soutien dans les démarches
administratives.
- Se poser dans l’hébergement.
- Poursuite du travail pour
Madame.
- Recherche d’emploi par
Monsieur.
Evolution de la situation à fin
2011 :
- Monsieur continue à
chercher du travail, n’a pu
travailler que sur deux CDD.
- Madame est enceinte.
Nouveaux objectifs :
- Stabiliser le travail de
Monsieur : orientation DAF ;
- Famille autonome.
LOGEMENT
- Hébergés chez diverses
connaissances aide associations
caritatives
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX
- Allocations familiales et
allocation logement
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Monsieur a des difficultés pour
trouver un travail.
- Madame a quelques heures de
travail
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
COMMENTAIRE
- Famille dynamique à son
entrée, volontaire ayant un bon
réseau social.
- Stabiliser l’emploi de Monsieur
pour augmenter les ressources.
29
FAMILLE ENTREE AU SERVICE EXTERNE EN 2011 N° 1/2011/07
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE DUREE DE
PRISE EN
CHARGE
N° 7 4 Adultes
4 Enfants
10/08/2011
4 mois et
21 jours
VISA DES DEUX R
EFERENTS SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE
- AME
objectifs de travail définis en bilan
à l’admission avec les intéressés :
- Soutien aux démarches
administratives et scolaires.
- Aide alimentaire.
- Soutien et orientation vers
des démarches
professionnelles de Monsieur.
- Hébergement.
- Lien avec la MSD pour une
évaluation d’orientation du
fils aîné.
Evolution de la situation à fin
2011 :
- Fils aîné admis en CHRS, il a
trouvé du travail.
- Monsieur est inscrit au DAF,
recherche d’emploi difficile.
- Fin de l’aide alimentaire
envisagée, rappel AAH à
percevoir
Nouveaux objectifs :
- A voir avec la famille lors du
prochain bilan.
LOGEMENT
- expulsion du CADA
hébergements provisoires
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX
- AUCUN DROIT :aide alimentaire
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Monsieur bénévole association
caritative
- Madame : AAH en attente.
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
- Les deux aînés ont intégré
l’hébergement après
évaluation de leur situation.
- Soutien aux démarches
scolaires.
COMMENTAIRE
30
FAMILLE ENTREE AU SERVICE EXTERNE EN 2011 N° 1/2011/08
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE DUREE DE
PRISE EN
CHARGE
N° 8 2 Adultes
4 Enfants
24/08/2011
4 mois et
7 jours
VISA DES DEUX R
EFERENTS SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE
Droits ouverts objectifs de travail définis en bilan
à l’admission avec les intéressés :
- Soutien et accompagnement,
démarche administrative.
- Orientation fille aînée.
- Poursuite cours de français.
Evolution de la situation à fin
2011 :
- Orientation d’un des enfants
à voir
Nouveaux objectifs :
LOGEMENT
- Hébergement demandeur asile
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX
- RSA et AF
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Cours français OFI
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
- Ainée des enfants non
scolarisée
- Besoin apprentissage français.
COMMENTAIRE
- Non maitrise du français.
31
FAMILLE ENTREE AU SERVICE EXTERNE EN 2011 N° 1/2011/09
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE DUREE DE
PRISE EN
CHARGE
N° 9 1 Adulte
4 Enfants
30/11/2011
1 mois
VISA DES DEUX R
EFERENTS SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE
- Oui
- Suivi santé suite à une grave
pathologie
objectifs de travail définis en bilan
à l’admission avec les intéressés :
- Soutien à la parentalité.
- Soutien aux démarches
administratives.
- Projet relogement à affiner.
Evolution de la situation à fin
2011 :
- Dynamique familiale :
- Lien avec l’avocat pour le
divorce.
- Difficultés éducatives
importants notamment l’aîné
pose des problèmes au
collège : madame est
démunie et impuissante par
rapport à l’éducation de son
fils. Aide à la prise en compte
des besoins des autres
enfants
- Bonne dynamique de
Madame pour son insertion.
Nouveaux objectifs :
- A voir lors du bilan.
LOGEMENT
- Non
- Hébergement d’urgence SAEF.
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX
- AL et RSA
- Demande AAH
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Madame suit des cours de
français et de code.
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
- Madame en cours de divorce
après des années de violences
conjugales.
- L’aîné a des problèmes de
comportement au collège et en
famille (violences).
- SAEF préconisait un
placement : refus de la famille.
32
ANNEXE 2
FAMILLE SORTIE DU SERVICE EXTERNE EN 2011 /1
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE
SORTIE
DU
REE
N° 1 1 Adulte 3 Enfants
30/11/2009
15/07/2011
19 MOIS
SITUATION A L’ADMISSION SITUATION A LA SORTIE
ORIENTATION - CAMS, Admission suite à un recours
DALO hébergement, hébergée chez
une amie
- Relogement par Nouveau Logis
Azur
- ressources : prestations
familiales, RSA
- Difficultés de gestion budgétaire.
- Meilleure gestion du budget
familial paiement de la
participation régulier
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Madame n’a pas travaillé depuis de
nombreuses années.
- lien régulier avec Pôle Emploi
orientation Cap Entreprises,
ateliers du DAF et entreprises
d’insertion
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE
FAMILIALE
- Passé de violences conjugales
N’arrive pas à poser un cadre à ses
enfants, à répondre de leurs
« exigences »
- Information préoccupantes adressées
par le secteur, demande AEMO.
- Intervention massive TISF du
service.
- En collaboration avec nos
collègues de la MSD de
Menton, une AED a été
demandée et mise en place en
novembre 2010.
- Mais cela n’a pas été une aide
suffisante pour la famille.
- Une demande d’AEMO
judiciaire est en cours.
33
FAMILLE SORTIE DU SERVICE EXTERNE EN 2011 /2
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE
SORTIE
DU
RE
E
N° 2 1 Adulte 2 enfants
13/10/2010
22/04/2011
6 MOIS
SITUATION A L’ADMISSION SITUATION A LA SORTIE
COUVERTURE
SOCIALE
- oui
- oui
LOGEMENT
- Mme et sa fille hébergées chez des amies.
- Le fils hébergé chez des copains et famille
- Dossier déposé auprès des bailleurs avant
admission CHRS
- DALO différé
- Mme et sa fille hébergées
dans la famille, hors
département.
- Fils : logement étudiant
DROITS SOCIAUX
- Droit AAH ou invalidité
- A évaluer : ressources instables
- Dettes FSL
- Ressources stabilisés
- Invalidité + appui
supplémentaire.
- Echelonnement de la
dette
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Vie professionnelle antérieure avant CHRS.
- Incapacité de travailler durant
l’accompagnement.
- Aider au deuil de l’emploi
SANTE
- maladie invalidante
- Soutien
- Orientation Espace Santé
pour soutien et soins
34
35
FAMILLE SORTIE DU SERVICE EXTERNE EN 2011 /3
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE
D’ENTREE
DATE DE
SORTIE
DUREE
N° 3 1 Adulte 3 enfants
20/03/2008
07/09/2011
42
MOIS
SITUATION A L’ADMISSION SITUATION A LA SORTIE
COUVERTURE
SOCIALE
- Droits ouverts
- Droits ouverts
LOGEMENT
- Hôtels meublés
- Logement social
DROITS SOCIAUX
- Minima sociaux RMI
- RSA
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Pas d’insertion professionnelle
- Madame est allée au DAF et a fait
des démarches pour déposer des
CV. Cependant l’insertion
professionnelle reste fragile et
demanderait un suivi.
SANTE
- Madame a entrepris des
démarches de santé pour elle et sa
fille.
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE
FAMILIALE
- Conflits conjugaux. Madame a des
problèmes éducatifs avec ses
enfants.
- L’aînée des enfants est placée peu
après l’admission suivi AEMO.
- Un enfant a pu intégrer un institut
spécialisé.
- Les deux aînées sont parties, l’une
bénéficie d’un suivi dans un CHRS,
l’autre est allé vivre chez son
Grand-père.
- Suivi AEMO pour les trois enfants.
COMMENTAIRE
- Madame COFFARO a été relogée, la situation reste fragile d’un point de vu de
la gestion du budget, de la parentalité. Madame estime que les quatre ans
passés au CHRS lui on permit de se stabiliser et de trouver une confiance en
elle qu’elle ne connaissait pas jusqu’alors. Cela lui a permis de se préserver et
de se protéger des violences conjugales.
36
FAMILLE SORTIE DU SERVICE EXTERNE EN 2011 /4
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE
SORTIE
DUREE
N° 4 2 Adultes 1 enfant
12/03/2010
30/05/2011
14
MOIS
SITUATION A L’ADMISSION SITUATION A LA SORTIE
COUVERTURE
SOCIALE
- Doits ouverts à une couverture sociale
- Maintien de ces droits Sécurité
sociale
- Divers dossiers administratifs réglés
LOGEMENT
- Hébergement ponctuel puis en CHRS
Urgence CHORUS 06
- Relogement dans le parc public par
l’Equipe mutualisée
DROITS SOCIAUX
RESSOURCES
- Salaire de madame
- Augmentation des ressources par
l’obtention d’une AAH pour
Monsieur
INSERTION
PROFESSIONNELLE
- Emploi pour Madame.
- Emploi pour Madame
SANTE
- Problèmes liés à une maladie
chronique et invalidante pour
Monsieur
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE
FAMILIALE
- Famille dynamique fragilisée par la
Maladie de Monsieur.
37
FAMILLE SORTIE DU SERVICE EXTERNE EN 2011 /5
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE
D’ENTREE
DATE DE
SORTIE
DUREE
N° 5 1 Adulte 3 enfants
19/10/2009
21/02/2011
16
MOIS SITUATION A L’ADMISSION SITUATION A LA SORTIE
COUVERTURE
SOCIALE
- CMU et CMUC
- CMU et CMUC
LOGEMENT
- CHORUS
- Relogement dans le parc public
DROITS
SOCIAUX
- PF
- RSA
- PF
- RSA
SANTE
- Problèmes de santé.
- Espace santé
- Pas de PC
PARENTALITE
ET
DYNAMYQUE
FAMILIALE
- Pitchounets pour Ethan
38
FAMILLE SORTIE DU SERVICE EXTERNE EN 2011 /6
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE
D’ENTREE
DATE DE
SORTIE
DUREE
N° 6 2 Adultes 4 enfants
02/10/2009
12/10/2011
24
MOIS SITUATION A L’ADMISSION SITUATION A LA SORTIE
COUVERTURE
SOCIALE
Orientation : CAMS, squat
expulsion
Budget : ressources RSA socle,
prestations familiales.
Insertion professionnelle : pour
Monsieur
Objectifs immédiats :
Echelonnement dette bailleur
soutien à la gestion
- Relogement T4 par le biais du
DALO.
Budget : Salaire Monsieur,
prestations familiales et salaire
d’apprenti pour un des fils
Paiement régulier de la dette
d’occupation sans droit ni titre
suite à un l’obtention d’un plan
d’apurement
Insertion professionnelle :
Monsieur alterne mission
d’interim et indemnités Pole
Emploi depuis des mois instabilité,
précarité.
LOGEMENT - Toujours besoin d’aide et conseils :
service de suite. Difficultés à gérer
les papiers administratifs.
39
FAMILLE SORTIE DU SERVICE EXTERNE EN 2011 /7
NOM COMPOSITION
FAMILIALE
DATE D’ENTREE DATE DE
SORTIE
DUR
EE
N° 7 2 Adultes 1 enfant
12/02/2010
14/02/2011
12
MOIS
SITUATION A L’ADMISSION SITUATION A LA SORTIE
COUVERTURE
SOCIALE
- Droit ouverts pour Madame et son
enfant mais pas pour Monsieur.
- Droits ouverts pour l’ensemble de
la famille suite à l’obtention de la
carte séjour Monsieur.
LOGEMENT
- En meublé, orientation de l’ASLL
- Studio meublé dans le privé que la
famille a trouvé par elle-même.
DROITS
SOCIAUX
- RSA pour Madame et son enfant, pas
de droits pour Monsieur.
- RSA pour Madame un enfant,
obtention carte de séjour pour
Monsieur.
INSERTION
PROFESSIONNE
LLE
- Monsieur en recherche d’emploi
après passage au DAF
SANTE
- Suivi épisodique
- Espace santé.
PARENTALITE
ET
DYNAMYQUE
FAMILIALE
- Pitchounets pour l’enfant.
- Difficultés dans le couple n’ont pu
réellement être abordées.
40
ANNEXE 3
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N° 1
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 1 Femme seule
4 Enfants
29/03/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - Droits ouverts objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
- Apprentissage du français pour Madame.
- Soutien dans les démarches administratives.
- Accompagnement pour une organisation favorable à ses démarches
d’insertion.
- Suivi psychologique.
- Aide à la parentalité.
LOGEMENT - Hébergée chez sa fille, sur occupation du logement
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX - RSA et Prestations familiales
- Pas de maitrise de la langue française
INSERTION
PROFESSIONNELLE -
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE - Enfants scolarisés
COMMENTAIRE
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
- La situation évolue favorablement.
- Poursuite apprentissage du français et orientation vers l’atelier Recherche Emploi.
- Transmission Equipe Mutualisée pour le relogement.
41
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N° 2
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 2 Couple
3 Enfants
19/07/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - La famille bénéficie d’une couverture sociale. objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
- La famille a participé à son bilan et a signifié combien l’aménagement
dans un nouveau quartier et d’un logement autonome leur apporterait
du changement.
- Nous nous sommes entendus sur les objectifs d’accompagnement
suivant :
Hébergement,
Ecoute et soutien et demande d’un suivi psychologique,
Aide pour mieux se repérer dans les lieux et les démarches
administratives.
Aide dans la gestion du budget,
Intervention de la TISF,
Orientation vers le DAF pour Madame avec un projet d’admission du
dernier enfant aux Pitchounets.
LOGEMENT - Famille hébergée dans sa famille, a peu quitté son
quartier et sa communauté, source de difficultés
importantes, de conflits et de dépendance.
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX - AAH Monsieur et Prestations familiales dont une
allocation enfant handicapé pour un enfant et une aide au
transport.
INSERTION
PROFESSIONNELLE
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
COMMENTAIRE
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
Famille toujours hébergée,
- Monsieur perçoit AAH, Madame sans activité,
- L’orientation au DAF n’a pas fonctionné ; ne répondait pas aux attentes de Madame.
- Important travail de soutien dans les démarches administratives et dans leur fonctionnement à gérer les situations dans le quotidien.
- Travail autour de la découverte de nouveaux repères éducatifs avec les enfants, et de leur représentation.
- Soutien à l’accès à un logement. Transmission du dossier à l’ Equipe Mutualisée pour le relogement
42
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N° 3
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 3 Femme seule
3 Enfants mineurs et 2 majeurs
29/04/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - La famille bénéficie d’une couverture sociale. objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
- Pour Madame :
Travailler sur le budget (rétablir la situation du découvert),
Aide et soutien pour les démarches administratives,
Envisager des cours de français,
Intervention de la TISF.
- Pour 1er
majeur :
Etre régulier au niveau des entretiens hebdomadaires,
Approfondir le projet professionnel et les moyens pour y arriver
(formation),
- Pour 2ème
majeur : (absent au bilan)
- Aide et soutien pour les démarches administratives (ouverture des droits
à la CPAM, inscription Pôle Emploi et faire valoir des droits à une
indemnisation)/Orientation vers la mission locale (aide au passage du
permis de conduire).
- Hébergement meublé SAEF puis des amis.
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX - RSA et Prestations familiales
- Statut réfugié.
INSERTION
PROFESSIONNELLE - Aucune maitrise de la langue française pour Madame.
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
SUIVI PSYCHOLOGIQUE - Madame envahie par son passé
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
43
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N° 4
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 4 Femme seule
2 Enfants
04/10/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - Droits ouverts objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
- Aide à la séparation et au divorce,
- Soutien en vue de l’audience en référé,
- Travail autour de la gestion du budget,
- Suivi de l’aide au niveau de l’insertion professionnelle,
- Demande de soutien psychologique.
Dans un deuxième temps nous verrons les questions relatives au relogement.
LOGEMENT - Hébergée en CHRS urgence à CHORUS suite à des
violences conjugales, a quitté le domicile avec ses
enfants.
RESSOURCES DROITS
SOCIAUX - RSA
INSERTION
PROFESSIONNELLE
PARENTALITE ET
DYNAMYQUE FAMILIALE
SUIVI PSYCHOLOGIQUE
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
44
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N° 5
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 5 Femme seule
1 Enfant
21/10/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - Droits à une couverture sociale en cours de
régularisation.
objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
- Lors de son bilan, il a été défini avec Madame les objectifs suivants :
Aide alimentaire hebdomadaire dans l’attente du RSA,
Prise en compte des besoins d’écoute et de repères de Madame,
Rencontre avec la psychologue « pour se rétablir ».
Poursuivre les démarches administratives : pour rétablir ses droits (titre
de séjour, sécurité sociale, CMU, inscription Pôle emploi…),
Démarche vers l’emploi ou la reprise d’activité pour les mener de façon
progressive, orientation au DAF,
Rencontre avec le fils de Madame et repérage des besoins (scolarité,
loisirs).
LOGEMENT - CHORUS : hébergement SAEF à divers hébergements
précaires de Madame et son fils souvent séparés.
RESSOURCES DROITS SOCIAUX - RSA et Assedic en cours
- Sans emploi
INSERTION PROFESSIONNELLE
PARENTALITE ET DYNAMYQUE
FAMILIALE
SUIVI PSYCHOLOGIQUE
45
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
Sécurité sociale et CMU en place et allocation logement
- Droits ouverts au RSA
- Hébergement non investi. Famille très éloignée du relogement,
- Suivi Pôle Emploi sans résultats. Reprise d’activité sans suites (orientation DAF ou action d’insertion),
- Difficulté, oubli. Rencontre épisodique avec la psychologue du service. Orientation CMP du fait de la souffrance psychique et des addictions,
- Information préoccupante au sujet de l’enfant.
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N° 6
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 6 Femme seule
2 Enfants
20/08/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - Droits ouverts à une couverture sociale. objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
- Stabiliser la situation professionnelle.
- Orienter Madame vers des cours de français.
- Soutien à la parentalité, retrouver sa place de mère pour Madame dans la
dynamique familiale.
- Demande de soutien psychologique.
- Accéder à un logement autonome.
LOGEMENT - Hôtel meublé financé par Madame. Les enfants sont
hébergés dans la famille.
RESSOURCES DROITS SOCIAUX - Madame a un emploi (contrats à durée déterminée)
INSERTION PROFESSIONNELLE - La maitrise de la langue française est à perfectionner.
PARENTALITE ET DYNAMYQUE
FAMILIALE
46
SUIVI PSYCHOLOGIQUE - A l’admission en hébergement : vie commune de
Madame et ses enfants.
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N° 7
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 7 Femme seule
3 Enfants
09/02/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - Aide médicale d’état. objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
- Soutien dans les démarches administratives,
- Aide alimentaire partielle,
- Aide et soutien dans la recherche d’emploi,
- Orientation vers les ateliers recherche d’emploi du DAF.
- Aide et soutien de Madame dans son désir de progresser dans la
compréhension du français.
LOGEMENT - Arrivée en France en 2008, divers hébergements
successifs, puis hébergée par CHORUS 06 (service
SAEF).
RESSOURCES DROITS SOCIAUX - Ressources partielles : AL, pas de droit au RSA, travail
intérimaire et à temps partiel.
INSERTION PROFESSIONNELLE - En recherche de travail.
47
PARENTALITE ET DYNAMYQUE
FAMILIALE - Soutien à la parentalité,
- Activités extra scolaires, mode de garde pendant les vacances,
- Ecoute et conseils entretiens réguliers,
- Suivi santé enfants. SUIVI PSYCHOLOGIQUE
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N° 8
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 8 Femme seule
1 Enfant
10/12/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - Droits ouverts à la sécurité sociale et mutuelle. objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
- Soutien dans les démarches administratives,
- Aide alimentaire partielle,
- Aide et soutien dans la recherche d’emploi,
- Orientation vers les ateliers recherche d’emploi du DAF.
- Aide et soutien de Madame dans son désir de progresser dans la
LOGEMENT - Expulsion en cours.
RESSOURCES DROITS SOCIAUX - Situation d’endettement dont locatif.
INSERTION PROFESSIONNELLE - Indemnités journalières sécurité sociale (arrêt
maladie).
48
PARENTALITE ET DYNAMYQUE
FAMILIALE - Enfant sans scolarisation, sans activité. compréhension du français.
- Soutien à la parentalité,
- Activités extra scolaires, mode de garde pendant les vacances,
- Ecoute et conseils entretiens réguliers,
- Suivi santé enfants. SUIVI PSYCHOLOGIQUE - Problématique de santé tant physique que psychique,
CMP épisodique mis en place.
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
- Couverture sociale inchangée,
- Hébergée, se projette dans un nouveau logement même si les conditions matérielles ne sont pas encore atteintes. Dossier pas encore transmis équipe mutualisée
- Toujours en indemnités journalières et droit AAH ouverts. Situation financière vers une pension d’invalidité à stabiliser,
- Plusieurs dettes remboursées, plans d’apurements mis en place sera à renégocier en fonction des revenus qui seront à la baisse.
- Suivi psychologique régulier et investi au sein du service
- Difficulté de santé du jeune majeur (maladie invalidante). Mobilisation des deux parents autour de cette problématique.
49
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N°9
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 9 Couple
3 Enfants
07/10/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - Bénéficie de la CMU. objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
- Recherche d’emploi pour Monsieur, stabilisation de la famille.
- A plus long terme, aborder le relogement.
- Parentalité : soutien et entretiens.
- Poursuite de l’accueil des deux derniers enfants aux Pitchounets.
- Poursuite de l’intervention de la TISF.
LOGEMENT - Hébergement CHORUS 06 (SAEF) instabilité
géographique pour ce couple depuis leur mariage.
RESSOURCES DROITS SOCIAUX - RSA, sans emploi.
INSERTION PROFESSIONNELLE
PARENTALITE ET DYNAMYQUE
FAMILIALE - Difficultés pour poser un cadre et des limites aux
enfants. Couple en désaccord sur leur mode
d’éducation.
- Enfant accueillis aux Pitchounets.
SUIVI PSYCHOLOGIQUE
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
50
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N°10
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 10 Couple
1 Enfant, 1 sœur adulte handicapée
07/10/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - Droits ouverts à la sécurité sociale objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
Ainsi au moment du bilan réalisé en présence de la famille associée à
l’intervention incontournable d’une interprète, nous avons convenu les objectifs
suivants :
- Apprentissage du français pour Monsieur et Madame en vue d’une
insertion professionnelle à plus long terme.
- Soutien dans ces démarches administratives.
- Accompagnement à la découverte et l’appropriation du fonctionnement
des institutions françaises.
- Aide à la scolarisation obligatoire de l’enfant.
LOGEMENT - hébergés
RESSOURCES DROITS SOCIAUX - ressources et droits sociaux : RSA, AAH
- Pas d’emploi
INSERTION PROFESSIONNELLE - Aucune maitrise de la langue française.
PARENTALITE ET DYNAMYQUE
FAMILIALE - Difficultés à la scolarisation cependant obligatoire de
l’enfant.
SUIVI PSYCHOLOGIQUE
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
- La situation de cette famille au 31.12.2011 a changé du fait du départ de Madame et sa fille durant l’été 2011.
- Monsieur a dû faire face à cette séparation et n’a pu envisager de reprendre un travail autour de son insertion que plusieurs mois après une fois l’officialisation de la
séparation. Information préoccupante adressée faute d’informations sur la situation de l’enfant qui n’est pas scolarisée en France
- Difficultés d’addiction de monsieur abordées en entretiens, refus de monsieur d’envisager un traitement, apprentissage du français en cours.
- En ce qui concerne sa sœur handicapée lien avec la MDPH pour un suivi
51
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N°11
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 11 Couple
4 Enfants
23/12/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - La famille bénéficie d’une couverture sociale objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
- Pour Monsieur :
Trouver un emploi de conducteur d’engins suite à la formation CACES
qu’il a effectué récemment.
- Pour Madame :
Recherche des cours alphabétisation et cours de français.
Pour ce faire inscription de la cadette à la halte-garderie « les
Pitchounets ».
- Pour le couple
Un accompagnement autour du budget.
Soutien à la parentalité.
Aide aux démarches administratives.
LOGEMENT - Hébergement CHORUS 06 (SAEF) après un parcours
d’hébergements divers obligeant la famille à se
séparer.
RESSOURCES DROITS SOCIAUX - RSA (référence emploi Monsieur, référence sociale
Madame)
- Prestations familiales.
INSERTION PROFESSIONNELLE - Monsieur : inscrit à Pôle Emploi : suivi ISA intérim.
Travaille quelques heures, petits contrats irréguliers.
PARENTALITE ET DYNAMYQUE
FAMILIALE -
SUIVI PSYCHOLOGIQUE
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
-
52
EVOLUTION ET POINT DE SITUATION A DECEMBRE 2011 N°12
NOM COMPOSITION FAMILIALE DATE D’ENTREE DATE DE SORTIE
N° 12 Femme seule
1 Enfant
18/03/2010
SITUATION A L’ADMISSION
COUVERTURE SOCIALE - Aucune couverture sociale pour Madame ni de
complémentaire santé.
objectifs de travail définis en bilan à l’admission avec les intéressés :
- Installation dans un nouvel hébergement plus petit et en adéquation avec
la composition familiale mise en sécurité, regroupement de la cellule
familiale.
- Suivi dans un premier temps de la travailleuse familiale pour
l’organisation de la vie quotidienne, et, de la relation mère enfant.
- Soutien au projet professionnel, Madame n’a pas investi pour l’instant
son orientation vers une mesure de mobilisation.
- Liaisons avec l’AEMO.
- Aide aux diverses démarches administratives.
LOGEMENT - Incarcération
RESSOURCES DROITS SOCIAUX - Droits à l’allocation temporaire d’attente supprimé du
fait de l’admission en CHRS : pas de prestations
familiales, aucune ressources.
INSERTION PROFESSIONNELLE
PARENTALITE ET DYNAMYQUE
FAMILIALE
SUIVI PSYCHOLOGIQUE - Reprise d’une vie familiale pour Madame et son
enfant suite à huit ans de séparation.
Evolution et point de situation à décembre 2011 :
- Ouverture des droits au RSA et CMU
- Problème de carte de séjour, que des récépissés
- Problème de santé à évaluer action spécifique RSA (EOS)
- CMP,
- Placement de l’enfant Fin mesure AEMO, famille d’accueil, enquête judiciaire.
53
ANNEXE 4 : ACCOMPAGNEMENT PSYCHOLOGIQUE DES
FAMILLES
(Leurs demandes manifestes et les situations
psychopathologiques relevées)
DANS LE CADRE DE L’ACCOMPAGNEMENT DES FAMILLES
- 124 entretiens cliniques individuels (parent reçu seul, père ou mère),
- 6 entretiens cliniques individuels réalisés en présence d’un interprète (russophone)
pour l’accompagnement de 2 familles,
- 6 entretiens cliniques " couple ", réalisés auprès de 3 familles,
- 4 entretiens cliniques " famille " (parents et enfants reçus), réalisés auprès de 2
familles.
Tous ces entretiens ont été réalisés au sein du Service Externe, avec une prise de
rendez-vous formelle et, d’une durée d’1h00 à 1h30.
Soit un total de 140 entretiens psychologiques réalisés auprès de 20 familles
Parmi ces familles, 12 familles accompagnées et/ ou suivies régulièrement, c'est-à-
dire à raison d’au moins 2 entretiens/ mois.
LA DEMANDE MANIFESTE DES FAMILLES LORS DES ENTRETIENS CLINIQUES
Il s’agit de mettre en exergue les thématiques inhérentes de la demande dite " manifeste "
(au sens d’une demande verbalisée et conscientisée) de la personne reçue lors de sa
rencontre avec la psychologue.
Ces thématiques sont ici présentées et énumérées à partir d’une analyse transversale de
l’ensemble des entretiens réalisés, selon leur occurrence (ou fréquence d’apparition) et degré
de saturation (nombre de répétitions) dans le discours manifeste des personnes reçues, et ce
à des fins purement statistiques. Bien sûr, dans la réalité de la prise en charge clinique, ces
thématiques des télescopent, plusieurs pouvant être abordées dans un même entretien, et
par la même personne.
Nous présentons les thématiques abordées selon l’ordre décroissant de leur
fréquence (de la plus à la moins fréquemment abordée).
Les problèmes personnels liés :
- A un sentiment massif de dévalorisation de soi, d’isolement et/ou d’exclusion sociale
et culturelle
- A la cellule familiale de part des situations traumatiques d’exils, de ruptures et/ou
violences répétées vécues avec le (la) conjoint(e), concubin(e) ou/ les enfants
54
- A la vie quotidienne de part des difficultés pour gérer, budgétiser et organiser l’espace
de vie intime et socioéconomique, la relation au conjoint (concubin ou autre), les
activités quotidiennes, l’autonomie, la socialisation (loisirs, culture, etc.)
Les problèmes liés à la santé physique et psychique :
- La santé et ses conséquences invalidantes sur la sphère travail/ parentalité/ gestion
de la vie quotidienne
- La prise en charge médicamenteuse et ses incidences
- Les divers suivis médicaux, paramédicaux, psychologiques et/ou psychiatriques
L’inactivité professionnelle :
- Difficultés à projeter un avenir professionnel qui tienne compte de la situation
familiale de précarité (notamment lié au logement et aux modalités de garde des
enfants) et des restrictions de santé
- Difficultés et/ ou peurs d’envisager un retour à l’emploi de par le rythme de travail, le
secteur d’activité, les conditions matérielles, le rapport aux collègues
- L’âge, la barrière linguistique et le manque de qualification sont vécus comme autant
de situations de handicaps majeurs
Les difficultés socio-économiques liées à :
- La gestion financière et économique de la vie quotidienne (allocations perçues,
frais alimentaires et vestimentaires, mobilier, factures et dettes diverses, loisirs des
enfants)
- Le relogement (autonome, en famille ou autre)
- Les difficultés administratives de part des difficultés dans le repérage des diverses
institutions et des différents intervenants, de part des difficultés à remplir des
documents administratifs et à effectuer en autonomie les démarches inhérentes
LES SITUATIONS PSYCHOPATHOLOGIQUES RELEVEES
Il s’agit des situations psychopathologiques relevées auprès des 12 familles
reçues dans le cadre d’un accompagnement psychologique régulier (soit au moins 2
entretiens/ mois) au sein du Service Externe.
Les troubles psychiques (plus ou moins invalidants) sont présents chez toutes les
familles reçues dans le cadre d’un accompagnement psychologique régulier. Aussi,
parmi ces 19 personnes, 3 seulement ont bénéficié d’un suivi psychologique ou
psychiatrique en amont de leur admission en Service Externe.
Les troubles psychosomatiques et la dépression (majeure et/ ou chronique) sont les
plus représentés. Ils sont le plus souvent à relier cliniquement aux vécus traumatiques
des personnes (violences conjugales, exactions politiques et exils, vécus massifs et
55
répétés d’abandon, deuils successifs, viols ou agressions graves avec atteintes de
l’intégrité psychique et physique, etc.).
Nous retrouvons en deuxième position, la catégorie nosographique des troubles
psychotiques, manifestés par 4 personnes, considérés comme particulièrement
invalidants selon les classifications nosographiques classiques (CIM-10 ou DSM-IV-R).
Ces troubles se manifestent par des angoisses majeures de morcellement ou de mort,
un schéma corporel altéré et des vécus corporels mortifères, des mécanismes de
défenses intrapsychiques axées sur le clivage, le déni, la projection et des attaques de
liens de pensée, des vécus massifs d’intrusion et/ ou de persécution par l’Autre de la
relation. Cette structuration psychique se manifeste par des attaques répétées contre
le cadre, une difficulté à s’ancrer dans le principe de réalité, une intolérance à la
frustration, des troubles de la communication et des troubles de l’identité. Ce registre
psychopathologique, plus que les autres, requiert un accompagnement spécifique au
plus près d’un étayage de la personne, et également par l’équipe socioéducative afin
de prévenir et d’anticiper tout risque de décompensation psychique.
La part croissante des troubles psychiques invalidants observés et analysés auprès
des personnes accompagnées, pourrait s’expliquer par le fait que ces personnes sont
plus nombreuses à être livrées à elles-mêmes et orientées vers les structures du
champ social.
Nature des troubles psychopathologiques
Nombre de personne
Troubles psychosomatiques
6
Troubles de type névrotique
(dépression chronique et/ou majeure, hystérie, troubles
obsessionnels compulsifs, troubles anxieux)
6
Etats- Limites
(ou personnalité Borderline)
avec addiction
2
Troubles d’ordre cognitifs
(Déficience mentale légère avec troubles dans
l’acquisition des apprentissages)
1
Troubles de type psychotique
(troubles dissociatifs, paranoïa, psychose maniaco-
dépressive)
4
SOIT 19
TOTAL 37 familles
Aux divers profils psychopathologiques s’ajoutent, pour un nombre croissant de familles des
situations de handicaps psychosociaux, notamment des situations de grande précarité
psychique cumulée à l’isolement social
56
ANNEXE 5
Familles suivies par la Travailleuse Familiale
Nom Composition familiale
Date d’entrée Date de sortie Nombre d’heures d’intervention par semaine
Nombre de mois de suivis
N° 1
1 Adulte 3 Enfants
30/11/2009
15/07/2011
2 à 3 semaines
6 mois
Aide à l’organisation quotidienne : - Aide au rangement et à l’organisation dans le logement d’hébergement face à l‘incapacité repérée de cette mère de
famille à s’organiser et vite débordée Aide à la gestion du budget
- Courses pour le budget, se repérer dans Nice.
Soutien à la parentalité : - Madame est dans l’incapacité de mettre des limites à ses filles. Apprentissage à dire non à ses filles face à leurs demandes d’achats,
Aide à la gestion des sorties de ses filles et adaptées à leur âge .Responsabilisation de madame dans les autorisations à donner à travers tous les exemples concrets
- Préparation de la mesure AED sollicitée en liaison avec le service social de secteur
Aide à la projection dans le nouveau logement : Insertion dans le nouveau quartier :
- Visites de plusieurs quartiers de Nice en amont du relogement (Ariane, Pasteur…) Equipement :
- Accompagnements dans les magasins afin d’anticiper les achats nécessaires et en adéquation avec les économies réalisées budget, évaluation des prix électroménager
Accompagnement Santé : - Divers accompagnements Santé à l’Hôpital
57
Familles suivies par la Travailleuse Familiale
Nom Composition familiale
Date d’entrée Date de sortie Nombre d’heures d’intervention par semaine
Nombre de mois de suivis
N° 2
2 Adultes 3 Enfants
19/07/2010
15/07/2011
1 fois par mois
3 mois
Temps d’intervention : Aide à l’organisation quotidienne : Aide à la gestion du budget, courses, entretien hébergement, hygiène…
Rompre l’isolement : - Aide à la connaissance du quartier d’hébergement, centre-ville. - Aide à se repérer dans la ville ailleurs que le quartier d’origine l’Ariane).
Aide à la projection dans le nouveau logement : Insertion dans le nouveau quartier : Equipement :
Accompagnement Santé :
58
Familles suivies par la Travailleuse Familiale
Nom Composition familiale
Date d’entrée Date de sortie Nombre d’heures d’intervention par semaine
Nombre de mois de suivis
N° 3
2 Adultes 2 Enfants
09/07/2009
3 heures / une fois par semaine
6 mois
Temps d’intervention : Aide à l’organisation quotidienne : Aide à la gestion du budget, courses, entretien hébergement, hygiène…
Rompre l’isolement : - Problématique de couple. Besoin d’être soutenue, de sortir, parler .Nécessité de s’exprimer en français pour pratiquer dans le
quotidien le français
Soutien à la parentalité : - Aide à l’éducation des enfants, aide aux devoirs après l’école, scolarisation peu investie par les enfants. - Aide au problème de nourriture d’une des enfants qui ne mange pas du tout (repas).
Aide à la projection dans le nouveau logement : Insertion dans le nouveau quartier : Equipement :
Accompagnement Santé :
59
Familles suivies par la Travailleuse Familiale
Nom Composition
familiale
Date d’entrée Date de sortie Nombre d’heures d’intervention par semaine
Nombre de mois de suivis
N° 4
1 Adulte 1 Enfant
21/10/2010
2 à 3 fois par semaine
3 mois
Temps d’intervention : - Aide à l’organisation quotidienne : Aide à la résolution du problème d’hygiène dans l’hébergement
Aide à la gestion du budget, courses, entretien hébergement, hygiène…
- Soutien à la mise en activité et à la mise en mouvement. Sorties afin d’amener madame de casser ses habitudes d’enfermement
Rompre l’isolement : - Problématique de couple. Besoin d’être soutenue, de sortir, parler.
Soutien à la parentalité : - Observation du jeune adolescent confronté à la souffrance psychique et aux problèmes d’addiction de sa mère.
Aide à la projection dans le nouveau logement : Insertion dans le nouveau quartier : Equipement :
Accompagnement Santé : Préparer et soutenir la démarche de soins engagée auprès du CMP
60
Familles suivies par la Travailleuse Familiale
Nom Composition familiale
Date d’entrée Date de sortie Nombre d’heures d’intervention par semaine
Nombre de mois de suivis
N° 5
1 Adulte 1 Enfant
16/03/2011
2 fois par semaine
6 mois
Aide à l’organisation quotidienne : Aide à la gestion du budget, courses, entretien hébergement, hygiène…
- Apprentissage de la gestion du budget à travers les courses, - A travers les sorties, travail avec Madame et écoute sur sa place de femme et sa manière d’être dans la séduction systématique,
« de se mettre en danger ».
Rompre l’isolement : - Accompagnement vers les associations qui recrutent en tant qu’aide à domicile.
Soutien à la parentalité :
- Observations à faire dans le cadre de la parentalité, prévention pour l’enfant. - Aide à la prise de conscience de la sécurité de l’enfant, - Aide à assumer le rôle de maman et redonner une place d’enfant à la petite fille. Rééquilibrage des rôles et des places. -
Aide à la projection dans le nouveau logement : Insertion dans le nouveau quartier : Equipement :
Accompagnement Santé :
61
Familles suivies par la Travailleuse Familiale
Nom Composition familiale
Date d’entrée Date de sortie Nombre d’heures d’intervention par semaine
Nombre de mois de suivis
N° 6
1 Adulte 1 Enfant
22/07/2009
1 fois par semaine
1 mois
Aide à la projection dans le nouveau logement : Insertion dans le nouveau quartier :
- Uniquement en phase de relogement Equipement :
- Accompagnement associations caritatives et Emmaüs pour le mobilier.
Accompagnement Santé :
62
Familles suivies par la Travailleuse Familiale
Nom Composition familiale
Date d’entrée Date de sortie Nombre d’heures d’intervention par semaine
Nombre de mois de suivis
N° 7 RADJABOU
2 Adultes 5 Enfants
23/12/2010
2 fois par semaine
12 mois
Temps d’intervention : Aide à l’organisation quotidienne : Aide à la gestion du budget, courses, entretien hébergement, Hygiène Apprentissage de la toilette, vêtements.
- Pas d’adhésion de Monsieur à l’aide éducative, budgétaire, dettes et économies.
Rompre l’isolement :
Soutien à la parentalité : - Aide à la gestion du quotidien des enfants, la place de chaque enfant à travers des sorties au jardin dans des activités
ludiques pour les enfants. - Place du père travaillée afin d’éviter que Monsieur ne se sente pas concerné par ses enfants. La TISF l’amène à se
préoccuper d’eux.
Aide à la projection dans le nouveau logement : Insertion dans le nouveau quartier :
- Visite des quartiers initiée deux fois. Equipement :
Accompagnement Santé : - Accompagnement durant la grossesse à l’hôpital.
63
Familles suivies par la Travailleuse Familiale
Nom Composition familiale
Date d’entrée Date de sortie Nombre d’heures d’intervention par semaine
Nombre de mois de suivis
N° 8 ZAGAR
2 Adultes 5 Enfants
23/12/2010
2 fois par semaine
12 mois
Temps d’intervention : Aide à l’organisation quotidienne : Aide à la gestion du budget, courses, entretien hébergement, hygiène…
Rompre l’isolement : - Aide auprès de Madame très isolée, divers accompagnements.
Soutien à la parentalité : - Problème de comportements majeurs des trois enfants en bas âge, sorties aux jardins. - Prévention de la mise en danger des enfants. - Travail de prévention et de régulation du fait de la violence conjugale latente.
Aide à la projection dans le nouveau logement : Insertion dans le nouveau quartier : Equipement :
Accompagnement Santé : - Divers accompagnement santé.
1
RAPPORT d’ACTIVITE 2011
MOSAIQUE
2 boulevard Auguste Raynaud 06100 NICE
Tél : 04.92.07.55.00 Fax : 04.93.51.54.20
Mail : [email protected]
2
1 LE SERVICE MOSAÏQUE 4
1.1 Présentation du service 4
1.2 Présentation et évolution de l’équipe 4 1.2.1 Le Multi accueil « Les Pitchounets » 4 1.2.2. Hébergement Temporaire de familles bénéficiaires du RSA en difficulté d’insertion 5
2- LE MULTI ACCUEIL LES PITCHOUNETS. 7
2.1 La mission du multi accueil 7
2.2 Les enfants et familles accueillis en 2011 8 2.2.1 Les services orienteurs 8
2.2.1.1 Le travail particulier avec Chorus 9 2.2.1.2 Le lien avec l’ASEF 11 2.2.1.3 Le lien avec l’ADRET 12
2.2.2 La répartition des enfants par tranche d’âge 14 2.2.3 Les compositions familiales 14
2.3 Les Pitchounets, un intervalle pensé pour permettre aux enfants et aux parents de s’épanouir 15 2.3.1 La philosophie des Pitchounets 15 2.3.2 L’accompagnement d’un enfant aux Pitchounets 16 2.3.3 : Une équipe pluridisciplinaire 17
2.3.2.1 Un psychologue à la " crèche " ou pourquoi parler à des enfants ? 17 2.3.2.2 L’infirmière et le médecin 18
2.3.4 Des moments privilégiés enfants-parents 19 2.3.4.1 Le Ludobulle 19 2.3.4.2 Les sorties à la bibliothèque 20 2.3.4.3 Les goûters conviviaux 22
2.3.5 Des moments réservés aux Parents 22 2.3.5.1 La réunion de rentrée 22 2.3.5.2 Les informations santé 23
2.3.6 Bilan des travaux engagés en 2010 24 2.3.6.1 La restructuration de la réunion hebdomadaire 24 2.3.6.2 La réunion du mercredi soir 24 2.3.6.3 La nouvelle procédure d’admission 25 2.3.6.4 Le contrat d’accueil à durée limitée 25 2.3.6.5 Le projet personnalisé de l’enfant et de la famille 25 2.3.6.6 Le projet de service dit « projet éducatif » 27
2.3.7 Les Pitchounets c’est aussi 28 2.3.7.1 de la formation 28 2.3.7.2 de la réflexion 29 2.3.7.3 de la communication et du partenariat 30
2.3.8 Les perspectives de travail pour 2012 30
3
3 L’ACTION RSA HEBERGEMENT 31
3.1 Présentation de l'offre de service 31
3.2 Les orientations 31
3.3 Le public accueilli 33 3.3.1 Le motif de l’hébergement 33 3.3.2 Les services "adresseurs" 33 3.3.3 Typologie des familles 34 3.3.4 Situation des familles reçues vis-à-vis de l’emploi 35
3.3.4.1 Les freins à l’emploi 35 3.3.4.2 Situation des personnes à la fin de la prise en charge 36
3.3.5 L’accompagnement social 37 3.3.5.1 L’accompagnement général auprès des familles 37 3.3.5.2 Soutien dans les démarches administratives 37 3.3.5.3 Travail autour du budget 38 3.3.5.4 Soutien dans les démarches de relogement 39 3.3.5.5 Les actions en faveur des enfants et du soutien à la fonction parentale 40 3.3.5.6 Le travail auprès des femmes ayant subi des violences 40
3.3.6 Durée de l’accompagnement 41 3.3.7 Le relogement 41
3.3.7.1 Les sorties en 2011 41 3.3.7.2 Les bailleurs publics 41 3.3.7.3 Le service de suite 42
3.4 Le quotidien des travailleurs sociaux à Mosaïque 43 3.4.1 Accompagnement auprès des personnes accueillies (partie bleue) 43 3.4.2 Travail administratif (partie rouge) 44 3.4.3 Réunions (partie verte) 44 3.4.4 Accompagnement et encadrement des stagiaires (partie jaune) 45
3.5 Les axes de travail développés en 2011 45 3.5.1 La rencontre avec l’animatrice de la CLI 9 45 3.5.2 Les outils finalisés en 2011 45
3.5.2.1 Les livrets d’accueil 45 3.5.2.2 Le projet personnalisé 46
3.6 Une action en danger 46 3.6.1 Le temps d’accompagnement des familles 46 3.6.2 Une activité en hausse 47
3.6.2.1 : une augmentation du nombre de familles accueillies 47 3.6.2.2 : L’importance du temps de psychologue au sein du service 47
CONCLUSION 48
4
1 Le service Mosaïque
1.1 Présentation du service
Mosaïque est un service de l’établissement « Centre d’Hébergement et de Réinsertion
Sociale (CHRS) » d’ALC. Il regroupe aujourd’hui deux actions :
la première est un service en direction de la petite enfance et de la parentalité
(Multi accueil « Les Pitchounets »). Il s’adresse à des parents et enfants orientés
par des services sociaux mais aussi à des parents et enfants du quartier
la deuxième action, est une action d’accompagnement et d’hébergement auprès
d’un public allocataire du R.S.A. en apportant une réponse adaptée à leur
situation en vue de leur insertion sociale.
1.2 Présentation et évolution de l’équipe
Le service dispose d’une équipe pluridisciplinaire liée aux missions qui lui sont
imparties : assistantes de service social, éducatrice spécialisée, éducatrice de jeunes
enfants, TISF, auxiliaire de puériculture, aides auxiliaire de puériculture (titulaire du CAP
Petite Enfance), psychologue, infirmière, médecin, secrétaire, agent de service, chef de
service, directrice.
Encadrement
Christelle BOUALI Directrice
Véronique ROSSI Chef de Service
Secrétariat
Corinne BALLESTRA
1.2.1 Le Multi accueil « Les Pitchounets »
Composition de l’équipe :
Marion PERSONNE Coordinatrice et 1 ETP
Educatrice de jeunes enfants
Evelyne VIANO Travailleuse familiale 0,94 ETP
Céline MENARDO MOKDAD Aide auxiliaire 1 ETP
Remplacée par Ingrid SCHRIQUI durant son congé maternité
Maud MOREL Auxiliaire de puériculture 1 ETP
Alice HALLIER Agent de cuisine 0.64 ETP
Remplacée par Sofia TANNA, puis Dominique MATHIEU
Chaibia MASSON Auxiliaire de puériculture 0.36 ETP
Arlette MONTSERRAT Agent d’entretien 0,65 ETP
Remplacée par Naima TANNA puis par Ouahiba YASSA
Claude FRAYEZ Infirmière 0,44 ETP
Dr SALAMON GISCLARD Médecin Généraliste 5h /sem.
Cyrille DALMASSO Psychologue 0.03 ETP
5
Mouvement du personnel :
En 2011 comme en 2010, nous avons observé un mouvement du personnel important.
Depuis novembre 2009, suite à l’accident de travail de l’agent d’entretien, nous avons
recruté Madame Naima TANNA en CDD par l'intermédiaire d'une structure d’insertion,
PEP’S et jusqu’au retour de la titulaire, Madame Arlette MONTSERRAT. Cependant,
Madame MONTSERRAT a été licenciée en novembre 2011 pour inaptitude car elle ne
pouvait pas reprendre une activité professionnelle. Dans le cadre du Plan de
Sauvegarde pour l’Emploi (PSE) Mme Ouahiba YASSA, salarié en CDI dans l'association,
a été affectée définitivement sur ce poste.
Madame Alice HALIER a souhaité quitter les Pitchounets en juin 2011 et à cette
occasion, nous avons scindé son poste en un agent de cuisine pour 0,65 ETP et une
auxiliaire puéricultrice pour 0.35 ETP.
En ce qui concerne l'agent de cuisine, nous avons rencontré de réelles difficultés de
recrutement et plusieurs personnes se sont succédées, ce qui entrainé des
répercussions tant au niveau des enfants - qui ont dû s’adapter aux différentes
personnes lors des moments du repas - que de l’équipe. Il est important de souligner
que tout au long de l’année, l’ensemble de l’équipe a fait en sorte de minimiser ces
impacts pour les enfants et l'ensemble des salarié a accepté de prêter main forte
lorsqu'il y avait un problème.
S'agissant du recrutement d'une auxiliaire de puériculture, nous avons travaillé en
collaboration avec l’équipe du Centre Maternel d’ALC car nos deux établissements
recherchaient ce profil pour un temps partiel. Or, le temps partiel n'est pas
suffisamment attractif et la demande d'auxiliaire puéricultrice nombreuse dans la
région. Madame Chaibia MASSON a été ainsi recrutée pour un temps plein réparti à la
fois aux Pitchounets et au Centre Maternel. Le fait d’être sur deux établissements
présente, des avantages et des inconvénients. Pour la salariée, il n’est pas toujours
facile de suivre le travail et les informations concernant les enfants et la vie de l’équipe,
malgré le cahier de réunion et les retours d’information des collègues. Cependant, dans
les temps à venir nous pourrions, par exemple, imaginer de travailler davantage en lien
avec le Centre Maternel et réfléchir ensemble à de futurs projets. Madame MASSON
nous enrichit également d’une pratique différente.
Cette période a été éprouvante pour les enfants et l’équipe qui a accepté de modifier le
planning à de nombreuses reprises pour que les Pitchounets puissent fonctionner en
respectant le taux d’encadrement réglementaire.
Nous soulignons d'ailleurs le réel engagement de tous les salariés de Mosaïque, dans
ces moments de changement important.
1.2.2. Hébergement Temporaire de familles bénéficiaires du RSA en
difficulté d’insertion
Composition de l’équipe
Sandrine MARCHETTI Assistante Sociale 1 ETP
Sandie DUEZ Assistante sociale 1 ETP
Emilie PECOULT Assistante sociale 1 ETP
Marianne CONTI Educatrice Spécialisée 1 ETP
Cyrille DALMASSO Psychologue 0,20 ETP
Naima TANNA Agent d’entretien 0,25 ETP
6
Mouvement du personnel :
Madame Patricia MENARD a démissionné pour un changement de région en avril 2011
et a été remplacée provisoirement par Madame Djamila BOULKENAFET salariée de
l'association dont l’action était terminée.
En septembre 2011, au retour de Madame Sandie DUEZ, Emilie PECOULT qui effectuait
son remplacement durant le congé parental, a pu rester en poste à Mosaïque et
Madame BOULKENAFET a intégré à ce moment-là, l'équipe du DAF d’ALC.
Comme l’année dernière, nous espérons que l’année 2012, sera moins mouvementée
en termes de personnel, l’objectif étant d’avoir une certaine continuité dans nos actions
auprès des usagers.
En effet, les changements ont des incidences sur les personnes accueillies (adultes ou
enfants), la relation de confiance devant s’instaurer avec les nouveaux intervenants, ce
qui prend du temps.
De plus, ils ont aussi des effets sur les différents travaux et projets d’équipe. L’arrivée de
nouvelles personnes nécessite de réexpliquer les fondements des projets afin que les
nouveaux arrivants se les approprient et apportent leur réflexion.
7
2- Le multi accueil les Pitchounets.
Le Multi accueil à caractère social "Les Pitchounets" est un établissement d’accueil de
la petite enfance qui a notamment développé son action en direction des familles en
situation de vulnérabilité sociale. Il accueille également des familles du quartier.
2.1 La mission du multi accueil
Notre mission est d'apporter une réponse aux familles en insertion sociale en
partenariat avec les services sociaux associatifs et publics situés sur la ville de Nice,
dans le but d’élaborer un projet individualisé pour l’enfant, en soutenant la fonction
parentale, et ceci, dans un temps limité.
Les Pitchounets sont ouverts à temps plein du lundi au vendredi, répondant ainsi aux
besoins des familles. Les enfants sont accueillis soit à la journée (de 8h à 18h) soit à la
demi-journée (le matin de 8 h à 13h ou l’après-midi de 13h à 18 h).
Capacité d’accueil
Nous disposons de 17 places avec une possibilité exceptionnelle d’accueil jusqu’à 19
enfants par demi-journée.
Le multi accueil est ouvert aux enfants de 3 mois à 6 ans orientés par
le Service Externe du CHRS à hauteur de 5 places,
les PMI et CAMS de Nice Nord et Dabray à hauteur de 5 places,
Chorus 06 à hauteurs de 2,5 places,
l’Hébergement Temporaire pour les familles bénéficiaires du RSA à hauteur de
1,5 places.
5 places sont réservées pour des personnes résidant dans le quartier (dépendant
du secteur géographique de la Maison des Solidarités départementales Nice
Cessole (ex CAMS de Dabray et Nice nord)
Selon la place disponible et le projet familial, les enfants sont accueillis sur un temps
complet ou un temps partiel.
Cette année le multi accueil a été ouvert au public durant 209 jours, ce qui représente
25 086 heures réalisées auprès des enfants dont 538 consacrées à l’adaptation.
Le temps d’attente pour les familles extérieures est estimé entre 12 et 18 mois, à
l’image de toutes les structures de la petite enfance sur Nice.
8
2.2 Les enfants et familles accueillis en 2011
2.2.1 Les services orienteurs
Nous avons établi un partenariat efficace et fonctionnel avec les différents services
adresseurs et notre structure parait bien repérée pour ses missions spécifiques par les
PMI (orientations régulières en provenance des PMI et celle de Cessole
particulièrement).
Nous restons cependant vigilants s'agissant de notre liste d'attente avec ces services
car nous devons être réactifs lorsque nous sommes sollicités.
Dans le tableau ci-dessus, ont été rassemblées à la fois la demande des services
orienteurs et celle des parents.
9
Ces données ont été recueillies après la mise en place des projets personnalisés (pour
les enfants orientés par Mosaïque, Service Externe et la PMI) et la mise en place des
rendez-vous avec la Coordinatrice pour les familles du quartier.
La lecture de ces motifs nous permet de constater :
Qu'il existe une importante demande de soutien à la parentalité : ce sont souvent
des parents qui ont des difficultés à établir des limites et à poser un cadre
contenant auprès de leurs enfants. Les personnes en situation d'isolement ne
sollicitent pas nécessairement les dispositifs existants et préfèrent bénéficier des
services de la structure de multi accueil lorsqu'ils rencontrent des problèmes de
parentalité,
Que l'orientation aux Pitchounets s'effectue aussi afin de favoriser la
socialisation des enfants,
Les parents évoquent souvent le désir que leur enfant " rencontre d’autres
enfants " et mettent en avant l’importance pour les enfants d'apprendre à vivre
ensemble avant l’entrée à l’école. Ce souci est très présent pour les familles
monoparentales qui souffrent régulièrement d’isolement.
et qu'elle est aussi, en troisième lieu, un moyen de garde. De nombreuses
mamans évoquent, ainsi, la nécessité de pouvoir souffler, d’avoir du temps pour
effectuer des démarches et pour certaines d'entre elles qui sont dans une
relation trop fusionnelle avec leur enfant, la nécessité d’apprendre à se séparer.
En grande majorité les parents accueillis sont demandeurs de conseils. Ils ont le
sentiment de ne pas savoir comment faire et se sentent démunis face à leurs enfants.
2.2.1.1 Le travail particulier avec Chorus
Nous continuons notre travail de partenariat avec l'équipe du SAEF (Service Accueil-
Evaluation-Familles). En effet, le multi accueil " les Pitchounets " est un outil
indispensable d’évaluation et de prévention favorisant le lien parental dans le cadre des
missions qui sont confiées à ce service.
Le SAEF de l’Etablissement CHORUS 06 est un service d’évaluation pour les familles
sous l’autorité du Conseil Général dans le cadre de la protection de l’enfance.
Ce sont les Maisons des Solidarités Départementales qui contactent le SAEF afin de
trouver une solution d’urgence pour l’hébergement de familles avec enfant(s) mais aussi
pour évaluer le lien unissant parent et enfant après des situations traumatiques telles
que violences conjugales, expulsions, problématiques parentales…
Pour mener à bien notre mission d’évaluation, le service a mis en place un certain
nombre de moyens formels et informels nous permettant de rencontrer les familles, de
les entendre, de les observer, de les orienter. Des entretiens, un groupe de parole, des
rendez-vous avec le psychologue, des activités collectives sont des outils que nous
utilisons volontiers. Nous utilisons également le Multi Accueil « les Pitchounets » où nous
disposons de 2.5 places par demie journée réparties sur la semaine.
10
« L’expertise » des Pitchounets est importante pour le SAEF pour 3 raisons essentielles :
L’observation de l’enfant au sein d’une collectivité ;
La facilité – ou non – de la mère à se séparer de l’enfant et, réciproquement, de
l’enfant à se séparer de sa mère ;
Les capacités parentales, maternelles et (ou) paternelles à prodiguer les soins et les
bases éducatives à leur enfant.
Nous reprenons ces trois points plus en détail :
1. Les enfants du SAEF pouvant bénéficier des Pitchounets sont âgés de 6 mois à 6 ans
si non scolarisés et s’inscrivent le plus souvent pour la première fois dans une
collectivité. Il est intéressant d’observer leur adaptation dans ce nouveau lieu, leurs
relations avec d’autres enfants, leurs capacités à jouer, seul ou avec d’autres, leur
potentiel psychomoteur. Est observée leur façon de se tenir à table (calme ou
agitée), ce qu’ils mangent et le plaisir qu’ils prennent (ou non). Nous sont rapportées
également les relations plus ou moins faciles que les enfants ont avec les membres
du personnel du multi accueil en fonction du cadre, des activités et des exigences.
2. Certaines mamans ne se sont jamais séparées de leur enfant depuis leur naissance
et même si celui-ci a 3 ou 4 ans. Cet enfant surinvesti est le témoignage de leur vie
d’avant ainsi que l’espoir de leur vie future. Surprotection, surinvestissement,
angoisse maternelle ne facilitent pas la séparation. Parallèlement, l’angoisse
d’abandon de l’enfant opère en miroir à celle de la mère. Il faut parfois plusieurs
semaines d’adaptation pour que mère et enfant parviennent à se séparer quelques
heures. Certaines mamans n’arrivent pas à partir ou se cachent dans le quartier,
attendant l’heure de la délivrance, celle où elles pourront revenir chercher leur
enfant. D’autres mamans, au contraire, profitent de ce temps « de garderie » pour
effectuer des démarches administratives ou faire des courses. D’autres enfin
acceptent que le père de l’enfant participe aux accompagnements, même lorsque
celui-ci ne vit pas avec la mère. Dans ce dernier cas, il nous faut observer
l’éventuelle ambivalence de la mère à se servir du multi-accueil pour rencontrer son
ex-compagnon ou plus simplement, pour laisser la place au père dans la prise en
charge de l’enfant.
3. Le multi-accueil a tout le loisir d’observer les capacités parentales durant la phase
d’adaptation et lors de l’accompagnement de l’enfant aux Pitchounets. Les couches,
les vêtements, le lait maternisé sont des éléments objectivables. De même, les
capacités du parent à laisser son enfant sereinement et à l’accueillir en fin de demi-
journée sont observées. L’infirmière des Pitchounets peut intervenir auprès du
parent pour clarifier le carnet de santé, expliquer l’alimentation, voir même
accompagner une mère dans une éventuelle grossesse.
Toutes les semaines d’ouverture des Pitchounets, une réunion d’une heure a lieu le lundi
matin dans les locaux du multi accueil durant laquelle le SAEF vient entendre les
observations des professionnels et échanger sur l’accompagnement social du ou des
parents.
11
En effet, il nous semble important que les professionnels du multi-accueil soient
informés des évènements remarquables ou traumatiques pouvant se dérouler sur la
structure du SAEF de manière à être plus vigilant aux comportements de l’enfant
lorsqu’il est aux Pitchounets. Il est également intéressant de pouvoir observer chez le
parent la posture adoptée dans les différents lieux de prise en charge.
La communication avec l'équipe du SAEF est essentielle. C'est un travail de qualité que
nous effectuons dans le respect de valeurs communes à travers une approche globale
et singulière de l’enfant et de sa famille. Nous accompagnons et aidons les parents à
préserver et à conforter le lien parental.
Ces enfants vivent la plupart du temps des situations traumatiques. Ils présentent
parfois des signes avant-coureurs de retards dans leur développement.
Leur intégration de la structure Les Pitchounets leur permet de retrouver des repères, de
nouer ou renouer avec l'adulte des relations positives. Certains parents redécouvrent
ainsi leur(s) enfant(s), et leur propre capacité à s'engager de nouveau dans ce rôle.
Ce nouvel environnement et les changements qu’il peut amener dans la dynamique
familiale permettent aux enfants de se développer et d’évoluer de manière
" équilibrée ".
L'équipe des Pitchounets accorde le temps nécessaire à l'enfant pour s’adapter à un
nouvel environnement et aux parents de se détacher de leur enfant, et d’accepter qu’un
autre adulte s’occupe de lui. Cela demande du temps, des échanges, pour qu’une
relation de confiance s’instaure.
Les progrès chez un tout-petit sont souvent étonnants. Nous pouvons citer l’exemple de
Lewis qui était dans une agitation excessive et n’arrivait pas fixer son attention. Nous
avons, dans un premier temps, essayé par divers moyens de le rassurer mais rien ne
l’apaisait. L’auxiliaire de puériculture, a longuement échangé avec la mère de l’enfant.
L’enfant était très attentif à ce qui se passait. La maman a pu mettre des mots sur son
vécu douloureux, en présence de son enfant, et exprimer sa difficulté à se détacher de
lui. Nous avons pu observer, dans les temps qui ont suivis, un réel apaisement chez
l’enfant mais aussi chez la mère. Aujourd’hui, c’est un enfant qui peut rester en
collectivité, et qui s’est petit à petit ouvert sur les autres.
2.2.1.2 Le lien avec l’ASEF
La protection maternelle et infantile (PMI) avec qui nous travaillons, regroupe différents
services qui participent au dispositif général de la protection de l’enfance. Les
puéricultrices de secteurs s’occupent des futurs et jeunes parents, et des enfants de
moins de 6 ans.
Dans le cadre de leur mission de suivi des enfants, les services de PMI doivent pouvoir
mettre en place des actions qui favorisent un dépistage rapide et efficace, notamment
en termes de psychomotricité, prévention médicale, psychologique, sociale et éducative.
A ce titre nous disposons de 5 places (équivalent temps plein) réservées aux enfants
orientés par la PMI. Nous travaillons plus particulièrement avec les PMI de Nice Nord et
Dabray (regroupées dans la Maison des Solidarités Nice-Cessole) avec lesquelles nous
avons tissé des liens privilégiés.
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Les puéricultrices en lien avec les assistantes sociales des Maisons des Solidarités
Départementales sont amenées à rencontrer de nombreuses familles en difficultés.
Dans les familles ayant vécu des moments de crises, violences conjugales,
incarcération, problème d’autonomie, voire parfois d’handicap, les enfants peuvent
présenter à terme des troubles de comportements et d’évolution.
En effet, l’enfant a besoin d’être sollicité et accompagné dans ses phases
d’apprentissage. Mais lorsque les parents sont confrontés à une réalité sociale et/ou
économique difficile, leurs préoccupations se tournent vers leur "survie", et ils
mobilisent leur énergie à l'amélioration de leurs conditions de vie : recherche
d'hébergement, de nourriture, démarches administratives, etc. Ils n'ont plus forcément,
l'envie ou l’énergie d'intervenir dans ce domaine, et se trouvent souvent démunis dans
leur rôle de parent.
Le besoin d’interaction avec l’autre qui est nécessaire à l’enfant pour lui permettre
d’évoluer, de se construire à travers ce qu’il voit, ce qu’il vit en lien avec l’autre, ce qu’il
expérimente, ce qu’il partage avec son environnement n'est pas forcément présent ou
possible pour les familles que nous accueillons. Nous avons pu constater que, dans les
situations qui nous sont confiées, les enfants ne se sentent pas forcément à l’aise dans
leur milieu et, ainsi, se sont pas en mesure de développer l'ensemble de leurs capacités
et d’interagir avec leur environnement (stimulus – réponse).
Notre travail est complémentaire à celui des puéricultrices des PMI. Les rencontres
régulières, permettent un réel travail d’approfondissement et de continuité auprès des
enfants et des parents. Nous pouvons mesurer les progrès parcourus, les réajustements
nécessaires, les réorientations, ainsi que la fin de notre intervention.
En conclusion, notre dispositif est sollicité en termes de prévention et d’action auprès de
ces familles. Nos missions sont bien repérées, et rares sont, aujourd’hui, les orientations
faites par défaut (la famille a uniquement un besoin de garde et dépend donc des
institutions de droit commun).
Suite à nos différents échanges avec nos partenaires, il en ressort que devant une
évolution constante des besoins, les puéricultrices souhaiteraient nous orienter plus
d'enfants. Elles ne disposent pas, en interne, d'outils permettant l’approche que nous
pouvons leur proposer. En effet, " Les Pitchounets " est la seule structure de ce type sur
Nice. Notre capacité d’accueil étant limité, nous ne pouvons répondre à toutes les
demandes.
Notre taille est aussi notre atout : le travail de qualité que nous effectuons auprès des
familles est étroitement lié à la taille de notre structure (17 enfants par demi-journée).
Nous souhaitons préserver une certaine approche de notre travail, et notamment une
relation de confiance et de proximité avec les familles orientées.
2.2.1.3 Le lien avec l’ADRET
Certains parents, du fait de leur histoire de vie, ne sont pas en mesure de faire face aux
besoins de leurs enfants. Des carences sont susceptibles d'apparaitre dans leur fonction
parentale pouvant mettre en danger l’enfant et nous sommes amenés à en informer les
services compétents (Antenne Départementale de Recueil, d’Evaluation et de
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Traitement des informations préoccupantes – ADRET 06) par des écrits : "les
informations préoccupante".
Au cours des deux dernières années civiles, nous en avons ainsi adressé cinq pour "Les
Pitchounets" (2 en 2010 et 3 en 2011) et deux pour l'action RSA Hébergement
temporaire en 2011.
Nous avons souhaité rencontrer notre interlocuteur afin, d'une part, expliciter le travail
réalisé dans la structure "Les Pitchounets " et, d'autre part, mieux appréhender la
transmission de nos informations. Cela a été effectif en début d'année 2001 et nous
avons pu échanger sur nos modalités d'organisation respectives. L'ADRET nous a
indiqué que le nombre d’informations préoccupantes était en augmentation dans le
département et que les informations les plus graves en termes de dangers pour l'enfant
étaient adressées à la justice par saisine de M. le Procureur de la République. Certaines
demandes ne peuvent cependant pas être rapidement prises en comptes, du fait de
l'engorgement des tribunaux. Dans la plupart des cas, une enquête sociale est sollicitée
auprès des Maisons des Solidarités Départementales et notre évaluation première pas
toujours prise en compte. Les délais sont ainsi rallongés et, pendant ce temps, nous
continuons notre prise en charge, avec ses dysfonctionnements, dans l'attente d'une
décision souvent judiciaire.
Au fil de notre expérience, nous avons élaboré une procédure pour la rédaction de
l’information préoccupante, concernant le recueil d'informations auprès des enfants,
notre intervention, et l'information que nous transmettons aux parents dans une telle
situation. Certains points de repère ont pu être ainsi mis en place : centralisation de la
documentation relative à ce domaine, procédure administrative, modalité d'envoi du
courrier, information du service orienteur, modalités d'intervention du chef de service,
etc.
Aujourd’hui tout ce travail a permis à l’équipe d’intégrer certains réflexes de travail, et
notamment celui de ne pas répondre dans l’urgence. Le travail avec le psychologue est
essentiel dans ces moments-là, pour la prise de recul, et la gestion des émotions que de
telles situations génèrent. Cependant, nous savons que chaque situation reste unique,
et que malgré toutes les précautions que nous pourrons prendre pour que ces moments-
là se passent au mieux, pour l’enfant et la famille, nous ne pourrons pas éviter nos
doutes, nos peurs, et nos interrogations sur les choix que nous effectuons, même si
nous ne sommes pas les décideurs au final.
14
2.2.2 La répartition des enfants par tranche d’âge Nous avons accueilli 59 enfants au cours de l’année 2011 :
6 enfants de 3 à 15 mois
17 enfants de 15 à 24 mois
23 enfants de 24 à 36 mois
13 enfants de + de 36 mois
2.2.3 Les compositions familiales
Les enfants accueillis représentaient 54 familles (contre 48 l’année précédente) dont
26 couples (21) et 28 familles monoparentales (27) constituées exclusivement de
femmes seules.
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2.3 Les Pitchounets, un intervalle pensé pour permettre aux enfants et aux
parents de s’épanouir
2.3.1 La philosophie des Pitchounets
Aujourd’hui, devant les nombreux changements de notre société, il nous parait
important d’afficher nos valeurs, nos convictions dans la manière dont nous voulons
être des professionnels à l’écoute des parents et des enfants qui nous sont confiés.
Nous sommes conscients que chaque enfant accueilli, chaque parent est un être
singulier, porteur de sa propre histoire.
Le travail d’équipe au sein des Pitchounets est fondamental. Il nous permet en outre de
ne pas rester enfermés dans nos propres représentations, mais d’être dans une
communication qui replace l’enfant au cœur de nos préoccupations.
Nous voulions faire partager ce texte réalisé par la coordinatrice des Pitchounets, qui
reflète bien la manière dont l’équipe agit au quotidien.
LES MOTS, LES GESTES ADRESSES À L’ENFANT….
Papa, Maman ou toi l’adulte qui prend soin de moi chaque jour,
S’il te plait, écoute-moi ! !
Je suis un enfant et j’ai besoin de comprendre, qu’on m’explique les choses : alors s’il te
plait, n’oublie pas que je suis là ! ~
Je suis tout petit tu sais et tu m’impressionnes toi, tout là-haut…Alors s’il te plait,
approche-toi de moi pour me parler, je me sentirai moins loin de toi…
Tu sais, le monde me parait grand et parfois inquiétant…Alors s’il te plait, ne t’éloignes
pas trop…Quand tu me regardes ou me tiens la main, je me sens comme un
conquérant : capable de toutes les aventures !
Je suis en enfant et tu n’imagines pas à quel point c’est compliqué… J’ai besoin de dire
non, d’essayer de nouvelles choses, alors s’il te plait, laisse-moi grandir comme toi tu as
essayé de le faire…
J’ai besoin de te savoir là, pour moi…Pas forcément tout à côté, mais " avec moi "…que
si tout à coup, la peur, l’inquiétude, le doute ou une interrogation pointe son nez, je
puisse me dire " je ne risque rien, je ne suis pas tout seul "…
Alors oui, papa, maman et toi l’adulte qui prend soin de moi chaque jour, n’oublie pas
que j’ai besoin de sentir que tu me laisses une place, ma place.
Aide-moi à grandir en confiance et avec sérénité.
Permets-moi de vivre des aventures qui feront de moi un adulte heureux et épanoui.
Donne-moi ton sourire, ta présence et ta disponibilité comme point d’attache et je
pourrai alors partir en voyage sur le chemin de ma vie.
16
2.3.2 L’accompagnement d’un enfant aux Pitchounets
L’accueil des enfants peut se faire à la demi-journée, à la journée, pour un temps partiel
ou un temps complet. Nous essayons dans la mesure du possible et en fonction de nos
disponibilités de répondre aux besoins des parents tout au long de la présence des
enfants au sein des Pitchounets.
Lors de l'un de nos comités de liaison, nous avons souhaité faire partager à la Direction
Générale et aux administrateurs notre quotidien. Il nous a semblé judicieux d’expliquer
le parcours d’un enfant aux Pitchounets. C’est à travers le ressenti d’un enfant, son
propre regard, que nous avons choisi d’illustrer notre travail :
" Mathieu " :
" Bonjour, je m’appelle Mathieu. J’avais deux ans quand je suis arrivé aux Pitchounets.
J’étais un petit garçon agité, je tapais et mordais ma maman. D’ailleurs, je ne l’appelais
pas maman. Elle était triste pour ça je crois.
Alors on est arrivé aux Pitchounets pour que j’aie des copains, pour que j’apprenne à
être un petit peu plus calme. Et aussi, je crois pour aider maman et papa. Papa il a eu
du mal à me laisser car il aime beaucoup être avec moi, c’est comme si j’étais un peu
son doudou. Et ma maman, elle avait envie d’être un peu plus une maman.
C’était difficile pour moi au début, je ne voulais pas laisser papa. J’étais en colère,
j’arrivais pas à me calmer alors je me cognais partout, je ne faisais pas trop attention
aux copains et du coup ils avaient peur de moi. Même les " maitresses " des Pitchounets
étaient très fatiguées quand j’étais là.
Elles se sont fâchées, elles m’ont expliqué qu’il fallait faire attention aux copains, que je
n’avais pas le droit de monter sur les tables ou d’ouvrir la porte tout seul pour rentrer à
la maison. Des fois, il y avait même une " maitresse " pour moi tout seul, pour jouer :
c’était bien parce que je pouvais choisir le jeu que je voulais et que si j’avais envie de
courir dans la pièce j’avais le droit de le faire.
Ma maman parlait beaucoup le matin, elle posait des questions, elle racontait même les
bêtises que je faisais à la maison. C’est elle qui a fait l’adaptation avec moi et qui
m’emmène le matin.
Un jour elle est arrivée avec un grand sourire et a dit à la dame de la crèche que je
l’avais appelé " maman " et elle pleurait. Alors maman m’a dit qu’elle était contente que
je l’appelle enfin maman, elle était fière. Ils sont bizarres ces grands, ils pleurent quand
ils sont contents.
Moi je pleure quand je suis fâché et un peu quand maman elle s’en va le matin
maintenant.
Mais aux Pitchounets il y a toujours quelqu’un pour s’occuper de moi : pour me faire un
câlin, pour me fâcher, pour m’aider à manger ou à mettre mes chaussures. Je fais des
choses qu’à la maison j’ai pas le droit de faire : j’ai le droit de mettre les mains dans la
peinture, de jouer avec de la semoule, de chanter et de danser. J’aide même à mettre la
table, je sers les copains trop petits pour venir chercher leur assiette et on se lave les
dents après le repas. C’est bon le dentifrice !!
Par contre, j’aimais pas la sieste... Je pleurais beaucoup, je criais " papa, maman ".
C’était difficile de faire dodo à la crèche. Même s’il y avait toujours quelqu’un à côté de
moi, c’était pas pareil. J’étais pas tranquille. Elles ont eu une chouette idée à la crèche :
elles ont demandé à maman d’apporter un doudou, pour m’aider ! Alors moi j’ai choisi
de prendre un t-shirt de papa. Et c’est vrai qu’après, ça allait beaucoup mieux. Je n’avais
presque plus peur de m’endormir. Et des fois j’étais même le dernier à me réveiller !
17
Et comme je dormais mieux, je jouais plus calmement avec les copains et je me cogne
beaucoup moins maintenant (même si j’ai toujours une bosse ici ou là !). Maintenant
j’adore regarder un livre, écouter des musiques ou même faire de la gymnastique. Et
comme je suis presque le plus grand, et bien maintenant j’aide à ranger, je donne leur
doudou aux copains, je les console…
Aux Pitchounets on me laisse aussi tranquille quand j’en ai besoin, mais je sais qu’il y a
toujours quelqu’un pas loin de moi, au cas où. J’ai même le droit d’être en colère ! Si j’ai
envie de crier, des fois je sors sur la terrasse, je crie fort et après ça va mieux. Il faut
juste que je ne crie pas dans les oreilles des copains.
Et quand maman ou papa vient me chercher, je suis content de les retrouver, je leur
raconte pleins de choses : et oui, parce qu’aux Pitchounets ont m’a aidé aussi à parler, à
dire ce que je ressens.
Maintenant je suis grand, j’ai 3 ans. Ça veut dire que je vais bientôt aller à l’école. "
2.3.3 : Une équipe pluridisciplinaire
La singularité des Pitchounets tient dans les regards croisés des différents
professionnels qui interviennent. L’équipe est composée d’une travailleuse familiale,
une éducatrice de jeune enfant, deux auxiliaires de puériculture, une aide auxiliaire de
puériculture titulaire du CAP Petite Enfance, ainsi qu’un psychologue, une infirmière, un
médecin, et un chef de service de formation initiale assistante sociale. Chacun d’entre
nous est riche d’expériences diverses dans différents domaines. En matière de
parentalité, nous avons bien conscience qu’il n’existe pas une mais des réponses …
2.3.2.1 Un psychologue à la " crèche " ou pourquoi parler à des enfants ?
Penser la place d’un psychologue dans une " crèche " revient à se demander quelle est
la place de la parole dans le développement d’un enfant. En quoi parler aide-t-il à
grandir ?
L’enfant, du latin infans (in, privatif, et fari, parler), désigne celui qui ne parle pas. S’il est
une chose acquise c’est que l’humain est un être de langage. Parler c’est vital.
Le développement de l’enfant passe donc, dans le rapport à l’autre, par la parole : celle
qui le nomme, l’entoure, le parle et celle qu’il développe dans la relation à l’autre. C’est
là que vont commencer à se fonder l’image du corps, le sentiment d’existence, l’identité
psychique et l’identité sociale.
Chez ces êtres en devenir, le multi accueil les Pitchounets est souvent un des premiers
lieux de socialisation. L’enfant vient se confronter à l’autre social, non sans quelques
difficultés : Séparation d’avec la mère (souvent pour la première fois), découverte de
l’institution du côté de la frustration et des règles sociales, rencontre de ses pairs…et de
tout ce qui rythme le quotidien.
Reconnaître un enfant dans sa " parole ", au sens plein du terme, entendre ce qu’il vient
dire de ses angoisses, de ses souffrances, de ses interrogations et de ses joies, l’aide à
se construire dans sa singularité, dans un processus de subjectivation, dans le rapport à
l’autre.
Car le projet d’une institution n’est-il pas d’inscrire le sujet dans le lien social ?
C’est dans ce cadre que le psychologue intervient aux Pitchounets.
Auprès des enfants, le psychologue intervient dans l’observation et/ou dans le jeu.
Il veille à ce que l’enfant soit pris en compte dans sa subjectivité et dans sa singularité,
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aussi bien au niveau de son développement psychique, qu’au niveau de son inscription
dans le lien à l’autre et donc dans le lien social.
Il participe également à l’évaluation et au dépistage de troubles du développement
psychique chez l’enfant.
Auprès des parents, le psychologue intervient dans un accompagnement à " la
parentalité ".
Ce thème nouveau étant un signifiant majeur aujourd’hui, le psychologue aide les
parents à s’approprier ce terme, parfois énigmatique, pour penser différemment leur
place dans la relation avec leur enfant (lui parler, lui expliquer les changements, poser
des limites...même s’il est tout petit).
C’est autour d’échanges formels ou non (entretiens individuels, ateliers, groupes, fêtes,
accueil et départ…) que les parents interpellent le psychologue.
Ils abordent leurs difficultés tant sur le plan éducatif que personnel, dans le quotidien
ou de façon plus ponctuelle, concernant leur enfant ou les renvoyant directement à des
difficultés rencontrées dans leur propre histoire.
Auprès de l’équipe, le psychologue intervient dans les temps de parole, de réflexion et
d’élaboration.
La volonté d’une prise en charge pluridisciplinaire induit une prise en compte de l’enfant
dans sa globalité et dans son environnement.
Le psychologue propose des éclairages et des apports théoriques sur les situations des
familles, sur les interrogations de l’équipe et aide les professionnels à se décaler des
difficultés rencontrées au quotidien.
Durant l’année 2011, le psychologue a assisté à toutes les réunions institutionnelles,
points de situations des enfants et réunions de synthèse avec les organismes
orienteurs.
Il a observé et rencontré tous les enfants qui ont traversés la crèche. Il a aussi rencontré
la majorité des parents, certains de manière informels, d’autres lors d’ateliers
spécifiques. Un tiers de ces rencontres a donné lieu à des suivis thérapeutiques.
Il a participé à certains ateliers de soutien à la parentalité (groupe parents, atelier
Ludobulle).
2.3.2.2 L’infirmière et le médecin
Auprès des enfants : un des objectifs principaux du médecin et de l’infirmière au sein du
multi-accueil consiste en un travail de prévention et de dépistage.
En premier lieu, tous les parents sont accueillis par l’infirmière, dès l’entrée de l’enfant
afin de faire le point sur les antécédents de l’enfant, de la famille ; les conditions de la
grossesse ; les premiers mois de vie (alimentation, sommeil, habitudes, …) ; le statut
vaccinal ; les conditions de vie (logement, chambres, revenus, …) ; la couverture
sociale…
Ensuite, des temps d’observations réguliers lors des activités habituelles de l’enfant,
permettent de dépister un éventuel trouble, insuffisance staturo-pondérale, surpoids
(pesée des enfants tous les deux mois), troubles auditifs, visuels, locomoteurs,
psychomoteurs… Les observations de l’équipe, de l’infirmière, du médecin et du
psychologue sont mises en commun une fois par semaine. Elles permettent, s’il est
nécessaire, de se donner plus de temps d’observation et d’échanges avec les
partenaires (PMI ou autre partenaire) dans l’intérêt de l’enfant en lien avec les parents
19
et d’orienter les parents vers un spécialiste si besoin.
Le médecin étant également nutritionniste, il est possible lorsque les troubles staturo-
pondéraux sont en lien avec l’alimentation, de travailler ce thème avec les familles. Une
orientation ou réorientation vers leur pédiatre, médecin généraliste ou PMI est
également préconisée.
Un accompagnement particulier des familles peut être proposé comme cela a été
possible pour un enfant suivi à L’Archet en oncologie. La famille a été accompagnée par
l’infirmière et a pu faire le point avec le médecin.
Auprès des parents : L’infirmière présente à lors de certaines ouvertures ou fermetures
chaque semaine, rencontre régulièrement les parents afin de répondre à leurs
interrogations du moment et les rassurer. L’infirmière peut également recevoir les
parents à leur demande, seule ou avec le médecin si besoin.
Les parents ont aussi la possibilité de prendre rendez-vous avec le médecin pour des
conseils quand ils le souhaitent. Le médecin, de son côté, peut leur proposer un
entretien si, lors des observations, il souhaite leur faire part d'une éventuelle
préoccupation concernant leur enfant.
Tous les deux mois, des réunions d’information sont organisées autour de la santé, dans
un but de prévention.
Auprès de l’équipe : Le médecin et l’infirmière veillent au respect des règles d’hygiène,
de sécurité au sein de la structure. Lors d’épidémies (grippes, gastro-entérites, etc.) elles
mettent en place les protocoles de prévention et de désinfection si besoin.
Elles participent à la réunion hebdomadaire. Les observations sont régulièrement mises
en commun afin d’évaluer la nécessité d’intervention de l’infirmière, du médecin, des
deux, ou du médecin traitant, spécialiste, PMI ou autre partenaire. En dehors de ce
temps de réunion, l’infirmière présente à mi-temps peut répondre aux questions
ponctuelles de l’équipe et le médecin peut être joint par téléphone si nécessaire.
2.3.4 Des moments privilégiés enfants-parents
2.3.4.1 Le Ludobulle
Cet atelier a été créé par les Pitchounets et l'équipe RSA en 2011. Il est né de l’analyse
des situations que nous rencontrons et des difficultés repérées au quotidien dans la
structure "Les Pitchounets" mais aussi dans les autres établissements et services de
l'association. Le Ludobulle a été financé par le Réseau Parents 06 en 2011. Nous
pouvons dire aujourd’hui que c'est une réelle réussite.
Le projet que nous avons construit a pour finalité de permettre aux enfants et parents
de se retrouver dans le même espace-temps : le partage d'une/plusieurs activités allié à
l'implication de chacun, constituent les premiers pas vers cette interaction absolument
nécessaire au développement de l'enfant.
Cet espace-temps doit pouvoir permettre aux parents de vivre une expérience positive
avec l'enfant. Notre atelier permet de resituer la place de chacun tout en favorisant
l'image du parent "bientraitant". Enfin, ces actions doivent favoriser l'action d'insertion
sociale en suscitant le désir de découvrir, de s'ouvrir sur le monde environnant, de
partager avec d'autres adultes et enfants. Ainsi, par le renforcement des liens sociaux, il
s'agit de renforcer le lien familial, et valoriser la fonction parentale.
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A travers la participation aux différents ateliers, les objectifs du Ludobulle sont de :
1. Permettre aux enfants et parents de retrouver du plaisir à être ensemble par le
jeu lorsque les conditions de vie sont défavorisées. Réaliser une activité
commune. Offrir un espace "transitionnel" hors des contraintes quotidiennes.
Aider les parents et les enfants à devenir des partenaires de jeu.
2. Soutenir le besoin d'interaction avec l'autre de l'enfant. Favoriser la parole, les
échanges. Permettre aux parents de vivre une expérience positive avec leur
enfant.
3. Favoriser l'image du parent dans sa bientraitance envers l'enfant.
4. Favoriser un climat de confiance renforçant le lien enfant-parent, permettant une
appropriation de connaissances réutilisables et la valorisation des compétences
de chacun.
5. Accompagner l'expérimentation, le partage et la créativité Aider les parents dans
le choix des activités Proposer des activités simples et peu onéreuses, facilement
reproductibles
En pratique, le Ludobulle consiste en l’organisation d'un atelier enfants-parents qui a
différentes thématiques. :
Atelier créatif pâte à sel, pâte à modeler, peinture,
Atelier découverte origami, collage/découpage
Atelier photographie : prise de photographies, édition, élaboration d'albums,
Atelier découverte musique : un des parents d'enfant accueilli aux Pitchounets
nous a par exemple proposé de venir jouer de la guitare lors d'un atelier
Atelier gymnastique bébé – relaxation
Atelier découvert de la nature : germination de graines / petites plantations
L’atelier se déroule le lundi après-midi, une semaine sur deux. Nous accueillons pour
chaque atelier au maximum 6 duos enfant-parent (sur inscription) et 2 travailleurs
sociaux. Ce nombre ne peut augmenter, il nous parait être idéal étant donné la place
dont nous disposons et il favorise une interaction entre les parents.
Les thèmes seront réfléchis avec les enfants et les parents.-
12 ateliers ont été réalisés. Au total 39 enfants et 39 adultes ont pu bénéficier de cet
atelier.
Durant l’année 2011 un professeur de baby-gym, est intervenu en tant que vacataire.
Cette expérience est très riche à la fois pour les parents et les enfants mais aussi pour
l’équipe qui apprend s’enrichit de nouvelles approches auprès des enfants.
2.3.4.2 Les sorties à la bibliothèque
Depuis 2010, la sortie à la bibliothèque Villa Thiole, place de la libération, s'effectue de
manière régulière. Un membre de l’équipe accompagne un petit groupe d’enfant, le
vendredi après-midi, tous les quinze jours. Cela concerne au maximum 5 à 6 enfants
d'âge homogène. En 2011, nous avons décidé d’ouvrir cette activité aux parents. C’est
donc accompagnés de 2 à 3 parents (qui ne sont pas toujours les mêmes d'une fois sur
l'autre) que nous nous y rendons. Nous avons, en effet, volontairement limité le nombre
de places pour les parents afin de constituer un petit groupe lors de chaque sorties et
permettre les échanges durant cette sortie.
21
Nous avons effectué 14 sorties sur l’année, 40 enfants ont pu en bénéficier ainsi que 16
parents.
Les objectifs de cet atelier sont multiples :
Favoriser l'éveil social, affectif et intellectuel des enfants à travers une activité
pouvant être réalisée avec les parents
Permettre aux parents de devenirs de véritables partenaires qui comprennent
l’importance de la lecture et de ce que nous appelons "le savoir lire"
Faire découvrir aux parents l’intérêt pédagogique et le plaisir à retirer de la
lecture pour leurs enfants et eux-mêmes
Familiariser les parents et les enfants avec le langage du récit, de la chanson et
des histoires racontées et ainsi favoriser l'ouverture culturelle.
La lecture d'un livre à un enfant constitue un moment privilégié, à la fois pour l'enfant,
qui partage des sensations avec le parent-lecteur, et pour le parent qui crée, ainsi, une
nouvelle sorte de relation avec l'enfant. Ce projet "autour du livre" que nous avons
construit a pour objectif de permettre aux enfants et parents de communiquer
autrement, de favoriser leur ouverture culturelle, et d'engager l'enfant dans une
démarche fondamentale des apprentissages scolaires ultérieurs.
A travers cette activité, nous voulons expliquer aux parents que le livre peut être, pour
eux, vecteur de communication avec leur enfant. Il va pouvoir les aider parfois à
désamorcer certaines situations tendues, voire quasi inextricables, pour lesquelles la
communication n'apporte pas de solution. Ainsi un livre intitulé "grosse colère" a déjà
aidé de nombreux parents à rétablir un lien avec leur enfant dans des situations de
crise. Cet ouvrage s'adresse aux enfants et compare la colère à un monstre qu'ils vont
pouvoir, progressivement, apprivoiser. Les parents à qui nous avons conseillé le livre,
nous ont fait part d'une amélioration dans les relations avec leurs enfants lorsque ceux-
ci sont perturbés par une colère.
Nous avons convenu, avec le personnel de la bibliothèque, qu'un de leurs conteurs
prenne en charge notre groupe lors de sa venue. Ainsi, nous bénéficions de la lecture de
contes et d'histoires par une conteuse durant trente à quarante minutes, ce qui
représente environ 4 à 5 histoires. Certaines histoires sont par ailleurs accompagnées
de musique et sont adaptées par la conteuse, à l'âge des enfants (c'est pour cette
raison que nous composant des groupes d'enfants d'âge homogène pour cette activité).
Au retour dans la structure, des échanges ont lieu avec les parents présents sur la
sortie, les lectures proposées, leur ressenti par rapport à cette activité, etc.
Nous sommes actuellement en cours d'expérimentation de l'activité bibliothèque et
avons pu ainsi faire connaitre ce lieu aux parents qui, pour certains, ne connaissaient
même pas le système de prêt de livre, et donc la bibliothèque.
Suite aux différentes sorties à la bibliothèque et devant la forte participation et
demande des parents nous avons pensé, pour l’année 2012, mettre en place « la
bibliothèque des Pitchounets ». Nous disposons dans notre structure d'un petit stock de
livres qui nous ont été donnés ou achetés. Nous avons constaté que la plupart des
enfants étaient sensibles à un ouvrage en particulier et s'en emparait dès que cela était
possible. Afin de leur permettre de pouvoir profiter de leur livre de prédilection avec
leurs parents, nous avons imaginé de créer un atelier bibliothèque qui fonctionnerait à
l'identique des bibliothèques de droit commun. Nous souhaitons en conséquence,
instaurer un système de prêt de livres, pour une courte durée, à l'usage des enfants et
22
de leurs parents.
Cela sera l'occasion, pour nous, d'engager un échange avec les parents, qui n'ont pas pu
découvrir la bibliothèque, sur l'univers du livre et les sensibiliser, les informer sur, par
exemple, comment raconter un livre aux enfants ? Comment les sensibiliser à la valeur
du livre ?, etc. Le partenariat avec les parents repose aussi sur leur implication dans le
respect des règles liées au prêt que nous allons instaurer : le fait de s'engager sur un
prêt implique, pour les parents, de rendre le livre et apprendre à leurs enfants ce
mécanisme. Nous rappellerons ce principe aux parents et aux enfants lors de l'emprunt
et insisterons sur le fait de restituer les livres à l'issue de la période prévue.
2.3.4.3 Les goûters conviviaux
Nous maintenons chaque année les moments conviviaux avec les parents et les
enfants. L’idée essentielle est de faire participer les parents à la vie de la structure où
est accueilli leur enfant. En effet, le multi accueil n’est pas qu’un mode de garde mais
bien un lieu où enfants et parents partagent des moments de plaisir, de jeux et de fêtes.
C’est aussi un lieu pour rencontrer d’autres parents et ainsi de favoriser du lien social.
Cette année a été rythmée par de nombreux « goûters » :
Galette des rois: 10 parents et 16 enfants
Carnaval: 15 parents et 17 enfants
Goûter de Pâques: 14 parents et 21 enfants
Fête des parents: 15 parents et 17 enfants
Goûter/ réunion de rentrée: 8 parents et 6 enfants
Goûter de Noël: 22 parents et 20 enfants
Les parents sont de plus en plus nombreux à participer à ces moments de partage avec
leur enfant et l’équipe.
Cette année nous avons instauré la « réunion de rentrée » en octobre pour expliquer aux
parents le fonctionnement de notre multi accueil et leur permettre de rencontrer
l’ensemble de l’équipe.
2.3.5 Des moments réservés aux Parents
2.3.5.1 La réunion de rentrée
Cette année, nous avons organisé, pour la première fois, une réunion de rentrée pour les
nouveaux parents. L’objectif de cette réunion était de présenter le fonctionnement de la
structure des Pitchounets et de répondre à un ensemble de questions liées à la vie
quotidienne des enfants (déroulement d’une journée, organisation des repas…).
Tous les membres de l’équipe y ont participé, chacun a pu se présenter et parler de son
travail au sein des Pitchounets. La responsable des Pitchounets a évoqué les valeurs qui
sous-tendent notre action, et a resitué la structure au sein de l’association.
8 parents ont participé. Ils ont été très attentifs à nos différentes interventions. Peu de
questions ont émergé. Nous nous sommes interrogées, sur la faible présence des
parents. Nous faisons l’hypothèse que cette réunion a certainement eue lieu trop
tardivement, à la mi-octobre. Les nouveaux parents avaient déjà eu le temps de se
familiariser avec le multi accueil. Marion, la coordonnatrice, passe également
beaucoup de temps auprès des parents à présenter la structure lors des admissions ;
23
les parents ont peut-être le sentiment d’être suffisamment informés.
L’an prochain nous expérimenterons cette réunion de nouveau, début septembre, nous
mesurerons ainsi si le taux de fréquentation est plus élevé.
2.3.5.2 Les informations santé
Comme l’an dernier nous avons poursuivi les réunions de paroles et d’échanges avec les
parents des enfants que nous accueillons. Ces réunions d’information permettent aux
parents d’échanger entre eux, dans un lieu sécurisant, d’apprendre grâce à l’expérience
des autres et d’apporter leurs propres connaissances. Elles sont co-animées par le
médecin, le psychologue et l’infirmière. Les thèmes peuvent être proposés par les
parents ou par l’équipe.
En 2011, 7 réunions ont eu lieu avec pour thèmes :
Gastroentérites et bronchiolites, prévention, conduites à tenir, traitements : (4
mamans et 1 papa présents)
L’alimentation de l’enfant de 0 à 3 ans : (4 personnes présentes, 2 excusées)
La prévention des accidents domestiques et les gestes d’urgence: (2 mamans)
Le soleil, ses dangers, la prévention : (2 mamans)
L’alimentation : (2 mamans)
Les changements (vacances chez les grands parents, rentrée scolaire, …) : (3
personnes)
La séparation, la mort, les cauchemars : (1 personne)
Soit au total : 19 personnes
Le médecin des Pitchounets ainsi que le psychologue et l’infirmière animent ce temps
d’échange. Pour rappel, l’objectif de ces rencontres n’est pas de proposer un lieu où
venir chercher des recettes ni des façons de faire ou d’être, mais de créer un lieu
sécurisant et soutenant, calme et confidentiel, permettant aux parents de :
Rompre l’isolement de certains par le biais d’une activité "collective",
Trouver de l’écoute, du soutien parfois nécessaire lorsqu'ils sont confrontés à leur
vécu et à leur rôle de parent qui ne s’apprend pas à l’avance,
Déposer ce qu’ils ont « sur le cœur » afin de prendre de la distance avec leurs
préoccupations de parent, évitant ainsi d’accumuler, d’être submergés, et
permettant éventuellement de se déculpabiliser, se désillusionner sur ce rôle,
Entrevoir différemment leurs capacités, leurs difficultés, et expérimenter qu’ils
ne sont pas seuls à les vivre, mais aussi entendre les difficultés des autres afin
de se permettre de dire les leurs,
Renforcer la confiance des personnes dans leur identité de parent,
Apprendre grâce à l’expérience des autres, et apporter aux autres leur propre
expérience,
Améliorer le mieux-être des enfants en améliorant le mieux-être des parents.
Même si les parents présents au groupe semblent toujours autant satisfaits de ces
rencontres, nous constatons qu’il est toujours difficile de faire venir les personnes.
Cependant il nous parait important de poursuivre notre action.
24
2.3.6 Bilan des travaux engagés en 2010
2.3.6.1 La restructuration de la réunion hebdomadaire
Cette restructuration nous permet, ainsi qu’à nos partenaires, de faire régulièrement le
point sur la situation de chaque enfant, en fonction du projet personnalisé de l’enfant.
La mise en place des projets personnalisés rythme notre accompagnement auprès des
parents et des enfants. Cette nouvelle temporalité a entrainé une dynamique de
réflexion continue sur notre pratique et par voie de conséquence, des retours
d’informations plus riches envers nos partenaires.
2.3.6.2 La réunion du mercredi soir
Nous avions instauré en fin d’année 2010 une réunion en dehors des heures d’ouverture
afin de nous consacrer à l’élaboration d’une grille commune devant nous servir de
repères pour expliciter notre travail auprès des enfants.
L’équipe avait, en effet, manifesté à plusieurs reprises son souhait d’avoir une pratique
commune. Mais finalement, après discussion, il nous est apparu davantage judicieux de
travailler ensemble sur notre manière de communiquer, plutôt que de commencer
l'élaboration de cette grille. Chacun d'entre nous pratique avec ses valeurs, ses
croyances et nous avons convenu qu’il ne pouvait pas exister une seule et unique bonne
manière d’agir auprès des enfants : non seulement ces différentes approches au sein de
la structure sont une réelle richesse à maintenir, mais également nous ne souhaitons
pas nous enfermer dans une position d’experts, fonctionnant de manière isolée.
Nous avons cependant bien conscience que l’instauration d’une réunion hebdomadaire
avec l’ensemble de l’équipe permettrait un meilleur fonctionnement et une régulation
des affects et des relations dans l’équipe. Son manque se fait parfois cruellement sentir
notamment lorsqu’il y a des points de vue différents sur un enfant, sur une approche
différente, etc. Cela nous permettrait aussi d'échanger parfois sur les situations
complexes et en cela nous permettant d’accepter d'être, par moment, en difficulté, tout
en continuant à travailler le lien avec l’autre.
Les contraintes horaires ne nous permettent pourtant pas d'organiser ces réunions de
façon hebdomadaire.
Par contre, une fois par mois, nous reprenons les grandes règles de fonctionnement des
Pitchounets, ce qui nous permet de repréciser nos priorités, nos valeurs communes, de
clarifier nos objectifs et de développer une meilleure cohésion dans l’équipe. L’objectif
est aussi que chacun appréhende mieux son rôle et celui des autres et enfin de susciter
l’implication de tous.
25
2.3.6.3 La nouvelle procédure d’admission
Fin 2010, nous avons mis en place la nouvelle procédure d’admission. Après un an de
fonctionnement, nous pouvons dire que les orientations sont en adéquation avec nos
missions et les services orienteurs semblent satisfaits de ce nouveau système
d’orientation.
Les partenaires sont présents au point de synthèse effectué à la fin des trois premiers
mois de présence, à mi-parcours et en fin d’accompagnement. Nos partenaires
échangent souvent lors de nos rencontres au sujet de leur pratique. Leur isolement est
souvent abordé. Le lien privilégié que nous avons instauré au fil du temps, l’effort de
conceptualiser, de formaliser notre travail auprès des enfants permet de garantir une
continuité dans l’accompagnement des familles. C’est à travers nos différents regards
portés sur les familles que nous essayons de faire émerger une certaine objectivité sur
le diagnostic posé sur les enfants et les parents que nous accueillons.
2.3.6.4 Le contrat d’accueil à durée limitée
Parmi les 28 enfants ayant bénéficié d’un projet personnalisé, 16 ont quitté le multi
accueil durant l’année 2011.
Certains de ces enfants étaient déjà présents dans la structure avant la création du
projet personnalisé. Ce fait explique les durées excédant 12 mois.
Nous aurons une vision plus claire de l’effet de la limitation de la durée d’accueil l’an
prochain : durée réelle, rotation …
2.3.6.5 Le projet personnalisé de l’enfant et de la famille
Durant l’année 2011, 28 contrats ont été signés avec les familles et les services
adresseurs (PMI – Mosaïque – Service Externe). Nous ne mettons pas en place, pour
l'instant, de projets personnalisés pour les enfants orientés de Chorus du fait de la
courte durée des prises en charge.
Nous avons travaillé sur la mise en place d’un projet personnalisé pour chaque nouvel
enfant entré aux Pitchounets à l’exception des familles dites « du quartier ». Il est mis en
œuvre par l’équipe pluridisciplinaire des Pitchounets et coordonné par la chef de
26
service. Le projet personnalisé est établi lors de la première rencontre au sein de la
structure. C’est un document co-rédigé et cosigné par la famille, le service orienteur, la
coordonnatrice des Pitchounets et la chef de service (responsable des Pitchounets et
représentante de l’établissement).
Le projet personnalisé tient compte des attentes des parents, du service orienteur et
des Pitchounets. Il a pour but de concilier les besoins exprimés par les parents, ceux
repérés chez l’enfant (en fonction de son âge) et les attentes des services orienteurs
dans le cadre de nos missions.
C’est un réel support qui permet de bien circonscrire notre intervention, et facilite
l’élaboration des objectifs de la famille et du service orienteur.
Ainsi, à partir de ce document nous avons pu recenser les problématiques les plus
évoquées par les parents :
La demande des parents
Soutien à la parentalité : 2
Soutien à la grossesse : 1
Socialisation : 15
Mode de garde : 7
Les difficultés signalées par les parents concernant leur enfant :
Alimentation : 7
Sommeil : 3
Donne un rythme à l’enfant : 10
Respect des règles – Autorité – refuse le non : 5
Colères : 1
Difficultés de langage : 2
Marche sur la pointe des pieds : 1
27
Les difficultés évoquées par les parents :
Aucune difficulté : 11
Séparation mère-enfant : 2
Conflit de couple : 1
Violences familiales : 2
Problème d’alcool : 1
Les motifs d’interruptions du projet :
Exclusion pour non-respect du règlement de fonctionnement : non-paiement de
facture (1) après de nombreux rappels sans réponse et pour absence injustifiée
durant plus de 15 jours (1)
Irrégularité dans le fonctionnement (accueil)
Les décisions d’interruptions des projets sont issues d'une réflexion de l'équipe et c’est
la chef de service qui la formalise et informe la famille.
En conclusion, comme nous l’avions signifié l’an dernier, cette formalisation de notre
travail est un préalable indispensable pour le bon déroulement de l’accueil de l’enfant
au sein des Pitchounets. Elle favorise la mobilisation des personnes présentes et ainsi
facilite leur engagement. Elle réaffirme l’importance de la participation active de la
famille dans la résolution de ses propres problèmes avec leur(s) enfant(s). Tout cela
contribue également à favoriser un sentiment de confiance et de sécurité auprès des
parents. Le travail d’accompagnement s’en trouve facilité.
Ce nouvel outil, nous permet de garantir, un meilleur suivi de l’enfant et d’approfondir
notre action autour de la parentalité. Cependant, l’équipe a encore du mal à s’en saisir
dans sa pratique quotidienne et le rendre « vivant » tout au long de l’accompagnement.
L’objectif pour 2012 sera de réfléchir à la manière dont l’équipe éducative pourrait
mieux l’appréhender notamment lors des bilans.
2.3.6.6 Le projet de service dit « projet éducatif »
Nous avons travaillé sur l’élaboration du Projet éducatif. Ce document a été travaillé
avec Annabelle MARINOT stagiaire CAFERIUS. Le projet éducatif est en lien avec le
projet d’établissement de la structure. Il vient en complément du projet social. Il expose
les grandes lignes de la pédagogie mise en œuvre au sein des Pitchounets. Il explique le
quotidien et les valeurs éducatives y sont clairement définies.
Chaque professionnelle a pu parler de ce qu’elle fait au quotidien auprès des enfants et
des parents, de sa propre vision de l’organisation institutionnelle.
Ce travail n’a pas été entièrement finalisé car c’est un travail à réaliser en lien avec le
projet d’établissement qui devrait être engagé dans l'année.
Nous avons été trop ambitieux l’année dernière car nous n'avons pas pu le mettre en
place comme nous l'aurions souhaité. Mais nous sommes convaincus qu'il reste un
document important que nous aimerions mettre au service des Parents et nous allons
nous y engager dans les mois à venir.
28
2.3.7 Les Pitchounets c’est aussi
2.3.7.1 de la formation
Nous accordons beaucoup d’importance à la formation continue de l’ensemble du
personnel du multi accueil, compte tenu notamment de notre champ particulier
d’intervention et de la disparité des formations initiales (du CAP Petite Enfance à
l’Educatrice de Jeunes Enfant).
La formation continue permet ainsi le développement des compétences et la
valorisation des expériences professionnelles de chacun. Les salariées renforcent leur
confiance et leur assurance dans leur travail auprès des enfants par l’acquisition de
connaissances nouvelles. Cela favorise la créativité et les échanges dans l’équipe.
Nous sommes soucieux du fait que tous les membres de l’équipe accèdent
équitablement et à tour de rôle à différentes formations. Les départs en formation sont
toujours difficiles à intégrer dans les plannings car nous sommes tenus de respecter les
taux d’encadrement réglementaires. Ainsi, il arrive régulièrement qu’un salarié en repos
doive venir prêter main forte pour que son collègue puisse partir en formation.
Nous avons pu suivre différentes formations proposées dans le cadre associatif :
Les enfants exposés à la violence
Soutien à la fonction parentale et approche inter et multi culturelle
Gestes et postures
La formation autour de la place du père
Deux autres formations ont pu être réalisées à notre demande :
La formation autour du livre
Cette formation collective s’est effectuée de manière transversale avec le centre
maternel, sur notre structure, et en présence des enfants.
L’équipe dans sa globalité a donc pu suivre une formation sur « Le livre est le tout petit »
auprès de l’organisme Enfance et Musique.
L’objectif de départ était que l’ensemble de l’équipe puisse bénéficier du même apport
de connaissances et ainsi se fédérer autour d’une nouvelle pratique commune. Nous
avions choisi de travailler avec cet organisme, car il propose des formations « in situ ».
L’organisme a pris en compte les contraintes liées à notre multi accueil en présence des
enfants et nous avons modifié notre organisation afin de pouvoir constituer un premier
groupe qui suivait la formation à différent moments de la journée, et un second qui
restait auprès des enfants. Durant une semaine, nous avons donc à la fois « suivi des
cours » et mis en pratique, avec l’aide du formateur, le livre au sein des Pitchounets.
Nous avons abordé la place essentielle des histoires et des livres dans le
développement de l’enfant, et amélioré nos capacités à raconter une histoire : mettre
en évidence l’importance de la voix et de la gestuelle, savoir organiser l’espace autour
du livre, et enfin, penser le livre comme objet médiateur entre l’enfant, ses parents et
les professionnels.
29
Cette expérience a été très porteuse à différents niveaux. Toute l’équipe a cheminé
ensemble dans cette découverte ou réappropriation du livre. Nous avons également
échangé sur notre pratique et celle du Centre Maternel, tissé des liens privilégiés, créé
une réelle dynamique autour de la lecture. Nous avons décidé d’acheter des livres mieux
adaptés pour les enfants, de constituer une réelle bibliothèque, et de créer un système
d’emprunt de livre par les enfants et parents à mettre en place en 2012.
La formation autour de l’autorité parentale
Suite à une demande conjointe du service SAEF et des Pitchounets concernant des
questions autour du droit de la famille, nous avons mis en place une formation
transversale dans ce domaine. Les équipes du centre maternel et du service externe
étaient également présentes.
Cette formation a été animée par M. SELLES, juriste intervenant à l’IESTS. Cette
intervention a permis de clarifier et mettre à jour nos connaissances, de mieux
appréhender le cadre juridique en cas de séparation du couple, notamment sur le droit
des pères, les droits de garde, la notion de secret professionnel. Cela nous a également
permis d’échanger sur nos différentes manières de travailler au sein d’ALC. Il est à noter
que les salariés présents ont sollicité, dans le questionnaire de satisfaction, d’autres
rencontres de ce type.
2.3.7.2 de la réflexion
La journée pédagogique
A la rentrée de septembre 2011, nous avons organisé comme l'année précédente, une
réunion de rentrée sur un jour et demi où l’équipe entière a pu être réunie. Il est très
rare que cela soit possible compte tenue de l’amplitude horaire de l’accueil des enfants
et du taux d’encadrement nécessaire.
Cette année, notre réflexion c’est centré sur :
Les attentes de chacun vis-à-vis des unes et des autres, comment chacun voit sa
fonction et la fonction de l’autre ?
« Les transmissions aux parents » (A quoi ça sert ? Définir ensemble les informations que l’on transmet, comment on les transmet
et qui les transmet ?)
Le livre Qu’est-ce que la formation a changé ? Quelles sont vos envies ?
L’activité bibliothèque
Les projets pour 2011-2012
L’atelier Ludo Bulle
Suggestion d’autres projets
Organisation des fêtes (mise en place d’un calendrier)
Planification des réunions du soir
Ce temps d’échange a été riche en termes de partage et a notamment permis de ré-
ouvrir les Pitchounets sur des réflexions communes.
La communication est un élément essentiel inhérent à notre fonction et nous avons
convenu de la nécessité pour chacun des membres de l'équipe de faire cet effort tant
dans nos relations entre professionnels qu'avec les parents des enfants accueillis.
30
> Dans nos relations entre professionnels : Il nous est apparu essentiel d’investir
d’avantage les temps collectifs pour poser les difficultés rencontrées. L’infirmière a pu
exprimer son désir de trouver une place au sein de la structure plus en accord avec sa
fonction et être moins dans l’encadrement des enfants. Nous avons également échangé
sur notre spécificité en tant que multi accueil à caractère social. La structure "les
Pitchounets" conduit une action singulière, et le travail demandé à l’équipe constitue un
véritable engagement.
Nos échanges ont aussi été nombreux concernant le livre et sur les changements
engagés dans notre pratique grâce à la formation que nous avons suivie. Le livre est
beaucoup plus utilisé qu'auparavant et mieux intégré dans notre pratique quotidienne.
Chacun semble avoir saisi la richesse que ce support offre dans la relation que nous
pouvons instaurer avec l’enfant.
Nous avons aussi abordé les ateliers mis en place, tel que le Ludobulle et les
informations santé qui seront reconduites car répondent à une demande des parents.
> Sur le thème des transmissions faites aux parents, nous avons repéré les raisons pour
lesquelles elles sont essentielles : elles permettent aux parents de mieux connaitre leur
enfant, d’avoir un regard différent, des points de repère sur leur développement et la
manière dont leur enfant se situe en collectivité… c'est ainsi que, par exemple, nous
avons convenu de la nécessité d’échanger autour de la composition des repas afin
d'aider les parents à composer des repas équilibrés le soir. Toutes ces informations sont
importantes et permettent au parent « d’avoir le sentiment de rester parent même s’il
est absent toute la journée ».Il lui est alors plus simple de reprendre son rôle de parent…
2.3.7.3 de la communication et du partenariat
Création d’un document de présentation des Pitchounets
Nous avons créé une plaquette de présentation de notre structure pour faciliter la
compréhension de notre structure par les partenaires.
Le lien avec la CAF
Nous rencontrons régulièrement notre interlocuteur Madame BLANC. Notre
collaboration nous permet d’avancer dans notre réflexion notamment en ce qui
concerne notre budget. La chef de service a également participé à une réflexion sur les
modes de gardes en direction d’un public en insertion sociale. Cette réflexion a
débouché sur la création d’un « guide sur les aides financières mobilisables dans le
cadre de l’accès aux modes de garde » à destination des professionnels.
Nous participons également aux réunions du réseau Parents 06 et du secteur Nice Nord
(crèches).
2.3.8 Les perspectives de travail pour 2012
Nous souhaiterions
finaliser la mise en place des fiches de poste de l'équipe
conduire un travail de réflexion avec l’équipe du SAEF autour de la mise en place du
projet personnalisé pour les enfants orientés par le SAEF
créer un livret d’accueil « Pitchounets ».
31
3 L’action RSA HEBERGEMENT
3.1 Présentation de l'offre de service
La charte de qualité établie avec le Conseil Général, prévoit que le service accueille
" …des familles en grande difficulté. Il est important que ces familles aient le désir de
s’impliquer dans un projet global. Elles doivent être allocataires du dispositif RMI/RSA
et doivent pouvoir devenir autonomes rapidement. "
Notre action permet depuis plusieurs années, à des familles en perte d’autonomie, de
sortir d’une précarité dans laquelle elles se trouvent momentanément confrontées. Elle
prend également tout son sens en termes de prévention.
La relation de confiance que nous cherchons à instaurer dès le départ avec les
personnes accueillies constitue le préalable essentiel à notre accompagnement.
Chaque situation étant unique, nous mettons en place un projet personnalisé avec des
objectifs à court et moyen terme. La famille est donc actrice de son parcours d’insertion
tout au long de son accompagnement.
Nous attachons à travailler sur la globalité du système familial, en prenant en compte la
place de chaque personne. Nous sommes également attentifs aux besoins des enfants
tout en préservant le rôle et l’autorité des parents. Le maintien du lien entre les
membres d’une famille, notamment entre parent et enfant, nous parait essentiel dans
notre travail d’accompagnement social. Fondamentalement, la personne est accueillie
dans toutes ses dimensions humaines.
3.2 Les orientations
Les orientations :
L’année 2011 a été marquée par le démarrage du SIAO (Service Intégré d’Accueil et
d’Orientation) qui regroupe les différents dispositifs d’accueil et d’hébergement du
département financés par l’Etat. Cependant, l’action d’Hébergement Temporaire pour
les familles allocataires du RSA ne bénéficie pas encore de ce dispositif.
94 orientations nous ont été adressées cette année soit une diminution de 34 % par
rapport à l’an dernier.
Nous supposons donc que les travailleurs sociaux des Maisons des Solidarités
32
Départementales (MSD) ne sont pas suffisamment informés de la nécessité de nous
adresser la demande d’admission et privilégient l’envoi dossier unique d’orientation
SIAO. De plus, notre cadre d’intervention reste encore flou pour certains et le délai de
traitement des orientations (en fonction des sorties des transits) peut également
décourager d’orienter vers notre dispositif. La liste d’attente instaurée en fin décembre
2010 est toujours active et de nombreuses orientations sont encore en attente de
traitement.
Nous constatons aussi que les orientations sont la plupart du temps faites à défaut de
place disponible dans d'autres structures, l'ensemble des dispositifs étant également
engorgés, sans réponse à apporter aux familles.
Nous effectuons un véritable travail d’évaluation car chaque demande fait l’objet d’un
appel téléphonique auprès du service orienteur afin de : vérifier si elle est toujours
d'actualité, obtenir des renseignements complémentaires et déterminer si la famille
relève bien de notre dispositif. Cela nous permet de compléter les renseignements
fournis sur notre dossier d’orientation qui sont souvent succincts.
Après la pré-admission administrative (situation qui correspondrait à notre dispositif),
nous rencontrons les familles lors d’un entretien d’évaluation. Il s'agit de faire
connaissance avec la famille, estimer son degré d’autonomie et mesurer son adhésion
au projet après la présentation de notre dispositif et de ses contraintes. En 2011, nous
avons effectué 26 entretiens d’évaluation et 16 ont débouché sur une entrée effective
de la famille.
Nous constatons qu’il nous est de plus en plus difficile d'obtenir des orientations
correspondant à nos missions et aux contraintes de notre convention (accompagnement
de 6 mois renouvelable 2 fois). En effet, les familles cumulent de nombreuses
problématiques (problème psychologique, problème de santé, garde d’enfant, violence
conjugale, surendettement) qui nécessitent un temps d’accompagnement plus long que
celui que nous proposons. Elles relèvent alors d’un dispositif comme le CHRS ou, plus
rarement, elles peuvent aussi correspondre à une mesure d’Accompagnement Social
Lié au Logement (soutien au projet de relogement sans hébergement).
33
3.3 Le public accueilli
3.3.1 Le motif de l’hébergement
Les familles accueillies dans le service ont souvent un parcours de vie chaotique. En
2011, le motif de leur orientation était le suivant :
Soledor - ARRIAS7%
En rupture de logement
(expulsion, fin de
bail, vente du bien)29%
En rupture relationnelle
(séparation, fin
d'hébergement)51%
Sinistre2%
Arrivée sur la région 11%
SDS / régularisation administrative
0%
Motif de l'orientation des familles hébergées en 2011
51 % des familles (contre 45 % l’an dernier), se retrouvent sans solution de
logement et en situation de grande vulnérabilité suite à une rupture conjugale
amicale ou familiale
29 % des personnes accompagnées étaient en mesure d’expulsion (contre 25 %
l’an dernier).
Les loyers dans le secteur privé dans notre département et en particulier sur le littoral,
ne sont plus abordables pour des personnes aux revenus modestes. Sans solution, elles
se tournent vers les services sociaux. Nous pouvons émettre l’hypothèse que certaines
familles accueillies à défaut de solution de logement, ont " perdu pied " et n’auraient
probablement pas fait appel aux services sociaux si elles avaient pu accéder, avec leurs
revenus, à un logement dans le parc public ou privé.
3.3.2 Les services "adresseurs"
L’essentiel des familles accompagnées est orienté par les travailleurs sociaux des
Maisons des Solidarités Départementales et notamment ceux de la CLI 9 (MSD Nice
Cessole - ex CAMS Dabray et Nice Nord).
34
3.3.3 Typologie des familles
Notre convention nous fixe comme objectif l'accompagnement d'au minimum 120
personnes sur l’année. En 2011, nous avons hébergé 45 familles soit 11 couples et 34
familles monoparentales. Cela représentait 56 adultes et 82 enfants soit 138
personnes.
Situation familiale 2011 Ancienneté des familles
entrées
avant 2011
entrées en
2011
Familles monoparentales 34 20 14
Familles monoparentales avec 1 enfant 14 9 5
Familles monoparentales avec 2 enfants 15 7 8
Familles monoparentales avec 3 enfants 3 2 1
Familles monoparentales avec 4 enfants 1 1 0
Familles monoparentales avec 5 enfants 1 1 0
Couples 11 9 2
Couples avec 1 enfant 3 2 1
Couples avec 2 enfants 7 6 1
Couples avec 3 enfants 1 1 0
Couples avec 4 enfants 0 0 0
Couples avec 5 enfants 0 0 0
TOTAL 45 29 16
Cette année encore la proportion des femmes isolées augmente légèrement (de 73 % à
76%).
Nous constatons que les femmes accueillies sont souvent en rupture avec leur
entourage familial et amical. Elles ont souvent intériorisé une image négative d’elle-
même avec une perte de confiance en soi, une augmentation de l’anxiété. Notre
accompagnement va consister à rechercher avec elles de nouvelles valorisations de soi,
dans le travail, la relation avec leur(s) enfant(s)…
35
L’appui d’un réseau familial ou amical reste important durant les périodes de fragilité :
séparation, deuil, perte d’emploi… Malheureusement, nous constatons comme l’an
dernier l’absence de réseau familial pour 42 % des personnes accueillies et d’un réseau
amical pour 22%. Pour certaines, elles ont épuisé leur réseau d’entraide et font face à
leur déception. Pour autant, le réseau familial et/ou réseau amical lorsqu’il existe,
n’apporte pas forcément de solutions : absence de secours financier, de solution de
garde pour les enfants ou de caution auprès d’un éventuel bailleur privé pour se loger ou
se trouve lui-même en prise avec des difficultés d’insertion sociale.
3.3.4 Situation des familles reçues vis-à-vis de l’emploi
Si la grande majorité des personnes accueillies (soit 80 %) a déjà travaillé (cumul
d’emplois précaires le plus souvent), à leur entrée à Mosaïque, elles sont allocataires du
RSA socle et donc sorties du circuit professionnel.
L’emploi reste une étape importante de l’insertion sociale. Cependant, toutes les
familles ne sont pas prêtes à accéder à un emploi pour de multiples raisons.
3.3.4.1 Les freins à l’emploi
Comme précédemment, nous recevons majoritairement des femmes seules avec
enfants. Les problèmes de garde d’enfant(s) restent le frein le plus important pour la
reprise d’un emploi. Ces familles ne peuvent également pas compter sur les solidarités
familiales, (rupture du lien, distance géographique…). Elles se tournent alors vers les
multi-accueils de Nice qui sont saturés (plus d’un an d’attente pour une place). Les
autres modes de garde comme les assistantes maternelles ne sont pas financièrement
à la portée des allocataires du RSA. De ce fait, la reprise de l’emploi s’effectue bien
souvent lorsque l’enfant entre à l’école maternelle.
De plus, notre public se voit souvent orienté, par manque de qualification suffisante,
vers des emplois relevant du secteur tertiaire : aide-ménagère, assistance aux
personnes âgées, personnel de cantines, etc. Les horaires sont souvent décalés, tôt le
matin, tard le soir et certaines femmes, sans réseau amical ou familial, malgré une
envie et un important besoin de travailler, sont obligées de refuser car elles ne
disposent d'aucun moyen de garde. Dans d’autres familles, la garde des plus petits est
alors confiée aux ainés avec les risques que cela peut comporter.
Le second frein à l’emploi est la maîtrise du français qui, pour certaines personnes, est
loin d’être acquise. L’apprentissage du français à l’âge adulte reste difficile, notamment
au niveau de l’écrit et de la lecture, même pour les personnes qui ont pu bénéficier de
stage.
Enfin, les problèmes de santé représentent encore un autre obstacle à l’insertion
professionnelle de notre public. Des bilans de santé ont été réalisés et ont débouchés
sur :
3 demandes d’Allocations Adulte Handicapée
3 Reconnaissances Qualité de Travailleur Handicapé
A la marge, trois mères de familles ont déclaré une grossesse pendant
l'accompagnement effectué par notre service.
36
3.3.4.2 Situation des personnes à la fin de la prise en charge
Un important travail est réalisé pour favoriser le retour à l’emploi tout au long de
l’accompagnement et bien souvent les emplois proposés sont précaires (CDD, mission
d’intérim).
En 2011, 13 familles ont quitté le dispositif, représentant 18 adultes.
8 étaient encore en emploi à la sortie.
Deux personnes bénéficiaient d’un statut particulier : une personne a créé son
entreprise durant l’accompagnement grâce au dispositif " auto entrepreneur " et une
autre a fait une reconversion importante pour débuter une activité libérale.
D’autres ont rencontré ou cumulé de nombreuses problématiques ayant freiné ou
stoppé le retour à l’emploi notamment :
Absence de mode de garde (2 personnes)
Formation en langue française (2 personnes dont 1 – qui a trouvé un emploi
après le relogement)
Santé : (8 personnes)
Travail sur la prise de conscience et la reconnaissance du problème de
santé physique ou psychologique (6 personnes)
Travail sur la reconnaissance du statut de travailleur handicapé (1
personne)
Dépôt de la demande d’Allocation Adulte Handicapé (1 personne)
Autres (2 personnes)
Une personne présentant des problématiques d’errances n’a pu accéder à
un emploi
Une personne en recherche active et sans frein particulier n’a pas réussi
son retour à l’emploi durant l’accompagnement
37
3.3.5 L’accompagnement social
3.3.5.1 L’accompagnement général auprès des familles
Notre action permet depuis plusieurs années à des familles en perte d’autonomie de
sortir d’une précarité dans laquelle elles se trouvent confrontées momentanément. Elle
prend également tout son sens en termes de prévention.
La relation de confiance que nous cherchons à instaurer dès le départ avec les
personnes accueillies constitue le préalable essentiel à notre accompagnement.
Chaque situation étant unique, nous mettons en place un projet personnalisé avec des
objectifs à court et moyen terme qui rend la famille actrice de son parcours d’insertion
tout au long de son accompagnement.
Lors de l’entretien avec la chef de service, la temporalité de notre intervention est posée
et nous insistons particulièrement sur le fait que la famille doit pouvoir rapidement
mettre en mouvement toutes ses capacités afin de mener à bien son projet de vie.
3.3.5.2 Soutien dans les démarches administratives
Tout au long de l’accompagnement, les travailleurs sociaux mettent à jour où ouvrent
les droits sociaux pour les personnes accompagnées. Une grande partie de leur
intervention permet d'ailleurs de débloquer des situations administratives complexes
(notamment en lien avec la CAF). Les familles se trouvent, en effet, souvent démunies
face à des institutions avec lesquelles il est parfois difficile d’obtenir des réponses
précises concernant leur dossier : situations d’indu, de trop perçu ou de coupure de
prestations, voire de perte de dossier. De plus, les dispositifs de droits sociaux sont
relativement complexes et se modifient rapidement, notamment concernant le RSA
(calcul des droits, conditions d’éligibilité …). Dans certaines familles, et plus
précisément celles dans lesquelles les adultes se trouvent en difficulté avec le français,
ce sont les enfants " parentifiés " qui accomplissent les démarches à la place de leurs
38
parents. Ces situations entrainent des répercussions sur la dynamique familiale et
augmentent l’insécurité dans laquelle ils se trouvent.
Notre prise en charge permet de limiter ces disfonctionnements, mais nécessite du
temps et un important suivi administratif.
3.3.5.3 Travail autour du budget
12 familles hébergées en 2011 avaient contracté des dettes.
logement CAF / impôt /hôpital / cantine
/ EDF
crédits à laconsommation
detteprofessionnelle
11
3
5
1
Dettes 45 familles accueillies
RA2011
Un soutien est apporté aux familles pour faire face à leur problèmes de gestion
budgétaire (travail sur les comptes, élaboration d’un budget mensuel…) en favorisant
une meilleure utilisation de leurs ressources humaines et financières compte tenu de
leurs modes de vie et de leur aspirations. La mise en place d’un dossier de
surendettement peut également être proposée afin d'obtenir une renégociation des
crédits en cours et parfois réduire le montant des mensualités.
Notre objectif est de responsabiliser les personnes dans la gestion quotidienne de leurs
ressources afin de leur permettre de maintenir une insertion durable lorsque notre
accompagnement aura pris fin. Pour cela, une relation de confiance doit être établie car
travail autour du budget paiement régulier de laparticipation
Constitution d'une épargne
42%
78%
18%
Accompagnement budgétaire % des familles
RA2011
39
notre accompagnement dans ce domaine reste complexe, l’argent touchant à l’intime
de chacun et restant un sujet tabou.
Nous constatons que l’endettement ne provient pas uniquement d’une difficulté à gérer
ses ressources ou de la situation économique actuelle mais il est souvent un cri de
détresse pour exprimer la difficulté à vivre. De nos jours, l’existence de l’Homme, sa
reconnaissance sociale, passe de plus en plus par l’argent et par l’acte de consommer.
Les familles sont ainsi fortement soumises à une pression consommatrice, toujours
plus intense. Dans ce contexte, l’apprentissage ou non de la frustration aux enfants
jouent un rôle important dans la consommation de la famille et leurs achats directs
autant que leur pouvoir de prescription auprès des parents peuvent générer des
situations de surendettement.
3.3.5.4 Soutien dans les démarches de relogement
Le contexte difficile du département en matière de logements, et plus particulièrement
sociaux, représente un frein majeur à l’insertion de notre public.
Dès le début de notre accompagnement, nous intervenons afin de lever les freins au
relogement apparents : acceptation du contexte du logement, travail sur les exigences
en termes de localisation géographique, sur la peur du changement voire de quitter un
service social, le paiement du loyer et des différentes charges, etc.
Nous soutenons également les familles dans l’exercice de leurs droits à travers la
constitutions ou mise à jour des demandes de logement social, des dossiers auprès de
la commission de médiation DALO ou du tribunal administratif.
Nous instruisons les dossiers DALO lorsque, malgré la demande de logement social
déposée, les familles ne reçoivent aucune proposition alors qu'elles sont prêtes au
relogement et doivent quitter l'hébergement mis à leur disposition. Dans l'hypothèse où
une famille est reconnue prioritaire pour l'attribution d'un logement social, nous faisons
le constat que cela influe de manière implicite sur l’attribution d'un logement, même si
cela n'est pas immédiat.
40
3.3.5.5 Les actions en faveur des enfants et du soutien à la fonction parentale
La parentalité même si, elle n’est pas clairement indiquée dans nos missions, constitue
une partie de notre accompagnement quotidien car nous accueillons des familles avec
enfants cumulant de nombreuses difficultés et très souvent dans ce domaine. De plus,
avec l'expérience, nous pouvons affirmer que cette question devient rapidement un frein
à l’autonomie lorsqu'elle n'est pas abordée.
Notre travail s'effectue alors sur la globalité du système familial et nous prenons en
compte la place que chacun occupe dans la famille.
Nous abordons avec les parents les questions éducatives, l’autorité, nous les conseillons
et accompagnons dans leurs démarches concernant la santé de leurs enfants. Bien
souvent, nous proposons l'inscription de leur(s) enfant(s) au centre aéré ou dans
d’autres activités parascolaires afin, d'une part, faciliter l'implication des parents dans
leurs démarches d'insertion professionnelle, et d'autre part, augmenter les temps de
socialisation des enfants.
Nous travaillons également en lien avec nos partenaires tels que l'école, les institutions
spécialisées, ou encore les services d'AEMO/AED. Nous sommes, d'ailleurs, parfois
conduits à informer les services du Conseil Général de problèmes rencontrés dans le
cadre de la protection des enfants accueillis : nous adressons, dans ces situations, une
note à l'ADRET 06 chargé du recueil et traitement des informations préoccupantes.
Celles-ci débouchent parfois sur la mise en place d’une AED ou d’une AEMO.
3.3.5.6 Le travail auprès des femmes ayant subi des violences
Au cours de cette année 9 familles ont évoqué les violences qu’elles ont subies. Ainsi,
nous continuons notre travail d’accompagnement auprès de femmes " victimes de
violences conjugales " autour de différents axes (développés dans le rapport d’activité
2010) :
sou
tie
n é
cou
te
rap
pe
l d
e la
lo
i
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c le
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6
4
1 1
5
76
Soutien face à la violence faite aux femmes(9 familles concernées)
41
3.3.6 Durée de l’accompagnement
Le contexte difficile pour accéder à un logement dans le département reste le premier
frein à l'insertion sociale des personnes accueillies. En effet, certaines familles sans
solution de relogement ne peuvent quitter le service, alors même que nos missions sont
terminées. La conséquence quantitative se traduit par un allongement de la durée
d’accompagnement sur les trois dernières années :
2009 : durée moyenne de 14 mois
2010 : durée moyenne de 17 mois
2011 : durée moyenne de 20 mois
3.3.7 Le relogement
3.3.7.1 Les sorties en 2011
13 familles ont été relogées ou ont quitté le dispositif en 2011:
2 familles relogées en 2010, ont bénéficié du service de suite en 2011
10 familles se sont relogées en 2011
1 famille a quitté le dispositif
3.3.7.2 Les bailleurs publics
Tous les relogements réalisés durant l’année ont pu se faire grâce à l’intervention de
l’Equipe Mutualisée.
Les bailleurs publics :
Nouveau Logis Azur : 1 relogement,
Côte d’Azur Habitat : 1 relogement,
Sud Habitat 1 relogement,
Logis Familial 2 relogements,
AGIS 06 : 5 relogements
Pas de relogement cette année avec Erilia et ICF Sud Est Méditerranée
42
Cette année 25 familles auraient pu quitter notre dispositif. En effet, au-delà des
relogements effectifs en 2011, nous avons présenté à l’équipe mutualisée les dossiers
de 12 autres familles devenues autonomes dans leur gestion et prêtes à être relogées.
Mais, la pénurie de logement ne leur a pas permis de se reloger rapidement et nous
continuons donc à les accompagner et les soutenir dans leurs démarches de
relogement.
3.3.7.3 Le service de suite
Après le départ des familles des appartements de transit, notre mission peut perdurer
encore pendant deux mois (service de suite) nous permettant ainsi la mise en place des
relais nécessaires auprès des services sociaux. Il facilite ainsi l’intégration dans le
quartier (repérage des commerces, écoles, services administratifs et sociaux, des
sociétés de service).
43
3.4 Le quotidien des travailleurs sociaux à Mosaïque
Nous avons recensé l'ensemble des actions conduites par l'équipe de travailleurs
sociaux sur l'année 2011 et les avons regroupées dans 4 rubriques :
- Accompagnement auprès des personnes accueillies (partie bleue)
- Travail administratif (partie rouge)
- Réunions (partie verte)
- Accompagnement et encadrement des stagiaires (partie jaune)
3.4.1 Accompagnement auprès des personnes accueillies (partie bleue)
Les Entretiens consistent en :
=> Premier accueil de la famille => Rencontre tripartite avec la famille et le service orienteur pour la rédaction et la
validation du contrat d'insertion
=> Entretien d'accueil avec le psychologue, la chef de service => Rendez-vous de suivi régulier (programmé) en fonction de la situation de la famille
(de plusieurs fois par semaine à 1 fois toutes les deux semaines) => Entretien spontané à la demande de la famille
Visites à domicile :
=> États des lieux entrants et sortants => Rendez-vous de suivi : contrôle de l'entretien du transit, observation de la dynamique
familiale dans son milieu de vie, rencontres avec les enfants dans un lieu qui leur est
familier
=> visite non programmée en cas d'inquiétude (sans nouvelle de la famille malgré nos
rappels)
44
Accompagnements à l’extérieur :
=> Accompagnement auprès des partenaires (maison de l'enfance, synthèse en MSD,
DAF et insertion professionnelle, santé) => Accompagnements extérieurs lié aux démarches administratives (CAF, sécurité
sociale, MDPH, hôpital, scolarité ...) => Accompagnements extérieurs lié au relogement (visites de logement, visite du
quartier, signature du bail, état des lieux, relais avec l'assistante sociale ...).
3.4.2 Travail administratif (partie rouge)
Les Contacts : => Appels reçus ou donnés aux familles, aux partenaires en lien avec
l'accompagnement des familles hébergées,
=> télécopies et mails aux partenaires => télécopies au service de l'économat et l'entretien en vue d'une intervention
(réparation) à la demande des familles
Les missions purement administratives :
=> Instructions des dossiers administratifs (dossiers logement, évaluations sociales,
demandes de prolongation ou de dérogation, notes d'information préoccupante,
courriers divers ...)
Traitement des orientations : Contact téléphonique avec le service orienteur pour complément d’informations
et vérification des conditions minimales d'admission (RSA socle, avec enfant),
information sur le suivi de la demande Contact avec les familles (prise de rendez-vous), information sur le suivi de la
demande Contact avec les CLI pour la validation orale du contrat d'insertion en vue de
l'hébergement rapide de la famille
Contact ponctuel avec le SIAO
=> Lecture de la documentation spécialisée, veille sociale (mise à jour de nos
connaissances théoriques et législatives, préparation de la revue de presse)
=> recherche autour de projets innovants liés à l'évolution de nos missions
3.4.3 Réunions (partie verte)
Synthèse interne
=> Avec l'équipe des Pitchounets,
=> Avec le psychologue et l'ensemble de l'équipe concernant les familles afin de faire
le point sur la situation de chaque famille, de faire émerger des axes prioritaires
d'accompagnement, et évaluer l'avancée du projet personnalisé,
=> Supervision de l'équipe avec un intervenant extérieur.
Réunion de fonctionnement :
=> Étude des fiches d'orientation (en trois étapes, cf. 3.2), => Informations associatives, concernant les formations, vie administrative du service,
=> Travail autour de projets et de documents internes (livrets d'accueil, rapport
d'activité...),
45
=> Restitution de la revue de presse, retours d'information sur les formations suivies par
les membres de l'équipe,
=> Lien avec le secrétariat (facturation, statistiques ....).
Formations, réunions associatives et conférences
=> Participation à des formations individuelles ou collectives, voire inter associatives, => Participation à des groupes de travail associatif (commission insertion
professionnelle, évaluation interne, commission logement),
=> Participation à l'élaboration de nouveaux projets (internes aux services, associatifs
ou inter associatifs : projet Ludobulle, projet parentalité avec l'association Montjoie,
projet avec l'établissement "Les lucioles", etc.).
3.4.4 Accompagnement et encadrement des stagiaires (partie jaune)
Objectif du service : transmission de notre expérience, aider à faire le lien entre la
théorie (école) et la pratique, partager et réfléchir sur nos pratiques professionnelles à
travers un regard neuf.
=> Étude des demandes de stage et entretien de présentation (du service et du
stagiaire), établissement des conventions
=> suivi tout au long du stage (point hebdomadaire sur les objectifs du stagiaire et
soutien)
=> Travail autour des écrits => Préparation et suivi des entretiens => Lien avec l'école (visite et bilan de stage)
=> Évaluation écrite du stagiaire
3.5 Les axes de travail développés en 2011
3.5.1 La rencontre avec l’animatrice de la CLI 9
Nous avons organisé une rencontre avec Madame PUYRAYMOND animatrice de la
Commission Local d’Insertion n°9 à laquelle ont pu participer des membres du Service
Externe.
Nous avons ainsi pu nous approfondir nos connaissances concernant le fonctionnement
de la CLI, avoir des clarification sur le dispositif RSA (activité, socle, conditions du
cumuls ….), et obtenir une présentation succincte des actions d’insertion et des
partenaires sur le territoire de la CLI 9 (ex CAMS Nice Nord et Dabray).
3.5.2 Les outils finalisés en 2011
3.5.2.1 Les livrets d’accueil
Conformément aux dispositions en faveur du droit des usagers issus de la loi du 2
janvier 2002, nous avons formalisé un livret d’accueil qui est remis à chaque famille dès
l’entrée dans le logement. Il fournit des indications utiles et pratiques sur
l’établissement, le service, l’hébergement, les modalités de notre accompagnement. Ce
document leur permet de s’approprier au fil du temps et à leur rythme les modalités de
l’accompagnement proposé.
46
Nous leur remettons également un livret d’accueil spécifique destiné aux enfants
accueillis. Ce livret s’est co-construit avec les enfants que nous accueillons au sein de la
structure (cf. rapport d’activité 2010) et, après plusieurs mois d’utilisation, les parents
et enfants se sont déclarés satisfaits du document. Il permet de prendre en compte les
enfants au sein de l’accompagnement, de créer un lien privilégié avec les travailleurs
sociaux, et leur explique, avec des mots choisis et des illustrations, le fonctionnement
de notre service.
3.5.2.2 Le projet personnalisé
Le document support permettant l'élaboration du projet personnalisé des familles
accueillies a été finalisé en fin d’année 2011.
Le projet personnalisé se co-construit dès l’entretien d’évaluation au cours duquel les
grands objectifs de l’accompagnement sont fixés. Le travail des professionnels consiste
à aider les personnes à affiner leur compréhension de leur situation, exprimer leurs
attentes et construire avec elles le cadre d’un accueil et d’un accompagnement
personnalisés. Le projet personnalisé reprend ainsi les objectifs d'amélioration repérés
par les familles et les travailleurs sociaux, les moyens que la famille se donne pour y
parvenir, mais également les moyens que notre service met à sa disposition.
Nous avons déterminé une durée maximum de 9 mois pour chaque projet, ce qui
correspond au milieu théorique de l’accompagnement (sauf dérogation accordée par le
Conseil Général). Un bilan à mi-parcours est réalisé en présence des personnes, des
travailleurs sociaux référents et du chef de service. Avant chaque bilan nous étudions la
situation lors des " points de situations " en présence du psychologue.
Pour autant, le projet personnalisé conserve son propre rythme, et diffère selon les
personnes accompagnées puisqu'il est adapté à chaque famille. Pour certaines d'entre
elles, le réajustement des objectifs pourra être plus intensif afin de s'ajuster aux
évolutions des situations des personnes, que cela soit en raison des modifications de
leurs attentes, de leur potentiel, de leur état de santé, des changements de contexte.
Ce travail se met en place progressivement car l’accompagner les familles exige de la
vigilance, et notamment dans le respect de la temporalité pour la réalisation des
objectifs.
Nous procéderons à une évaluation de ce document de travail tout au long de l'année
2012 afin de pouvoir apporter les éventuelles modifications nécessaires.
3.6 Une action en danger
3.6.1 Le temps d’accompagnement des familles
La durée de notre prise en charge est fixée dans la convention à 6 mois renouvelable 2
fois (avec dérogation éventuellement au-delà) alors même que, paradoxalement,
comme nous l’avons souligné dans les paragraphes précédents, les familles cumulent
de nombreuses difficultés et cela augmente d'année en année. Cela explique les
demandes de prolongation que nous adressons au Conseil Général avec lequel nous
travaillons de concert lors de réunions auxquelles un représentant participe.
Durant ces rencontres, nous évoquons les situations des familles, leur évolution, mais
47
également la problématique de celles sorties du dispositif RSA socle et ayant intégré le
dispositif RSA activité. Ces dernières ne relèvent plus de notre prise en charge (la
convention qui nous lie au Conseil Général ne le prévoit pas) et ont la plupart du temps
mené à bien leur projet d’insertion. Elles sont toutes " prêtes au relogement ", mais ne
peuvent pourtant accéder à une réelle autonomie par manque de logements sociaux.
Nous sommes donc contraints de solliciter des dérogations auprès du Conseil Général
pour continuer l'hébergement de ces familles en attente de solution de relogement.
Nous bénéficions des services de l'Equipe mutualisée qui représente aujourd'hui notre
unique possibilité de relogement des familles dans le parc social qui est le seul
accessible financièrement pour la quasi-totalité des familles que nous accompagnons..
3.6.2 Une activité en hausse
3.6.2.1 : une augmentation du nombre de familles accueillies
Aujourd’hui, nous pouvons accueillir 35 familles dans des logements situés sur la ville
de Nice au lieu de 30 en 2010 et 18 en 2008.
En 2008 notre équipe comptait 3 travailleurs sociaux à temps plein et 4 aujourd’hui
alors que notre capacité d’accueil est passée de 18 logements à 35.
3.6.2.2 : L’importance du temps de psychologue au sein du service
Le psychologue est un membre essentiel de l’équipe : il intervient auprès des
personnes/familles en vue d’une réappropriation, d’une responsabilisation et d’une
meilleure compréhension de leur histoire, de leur parcours et de leurs problématiques. Il
les aide à sortir de l’idée de victimisation, leur permettant ensuite de conforter leurs
bases et d’avoir le désir de s’impliquer dans leur projet global d’insertion dans le lien
social. Il intervient aussi en vue d’une réorientation vers les partenaires extérieurs
lorsque cela s'avère nécessaire.
Le psychologue travaille auprès de l’équipe de travailleurs sociaux lors des " points de
situation ". A cette occasion, les travailleurs sociaux référents exposent la situation
d’une famille à divers moments de l’accompagnement (au début, en milieu
d’accompagnement et en fin) avec l’objectif de faire le point et évaluer le déroulement
du projet de la famille de manière régulière. Il s'agit, si le besoin s'en fait ressentir, de
définir et mettre en place une nouvelle stratégie d’accompagnement pour certaines
familles. Cette relation directe et triangulaire (personnes accueillies – travailleur social
– psychologue) dynamise l’élaboration des stratégies d’accompagnement et favorise la
relation de confiance support de notre travail d’accompagnement. Cela nous permet
aussi de mesurer la pertinence de notre travail d’accompagnement.
48
Conclusion
Un important mouvement du personnel a à nouveau marqué l’année 2011, tant sur
l’action d’hébergement temporaire pour les familles allocataires du RSA que sur le multi
accueil à caractère social " les Pitchounets ". Le contexte particulier du Plan de
Sauvegarde de l’Emploi initié dans le courant de l’année a induit, de plus, une insécurité
quant à l’emploi et la poursuite de nos actions.
Cependant, les équipes des deux actions ont montré une réelle implication dans leur
travail auprès du public accueilli, malgré les changements auxquels elles ont dû
s’adapter. Cette implication s’est aussi traduite par une réflexion continue et une envie
d’innover dans leurs pratiques.
La journée pédagogique des Pitchounets en septembre 2011 a été un évènement
important dans la dynamique de l’équipe. Nous avons pu réfléchir ensemble autour de
nos missions, de l'intervention spécifique de chacun auprès des enfants et sur
l’importance de la communication interne. La parole s’est en quelque sorte libérée dans
le respect et non pas dans la crainte d’être jugé.
La mise en place des projets personnalisés a rythmé notre accompagnement auprès
des parents et des enfants et cela a entrainé non seulement une dynamique de réflexion
continue sur notre pratique, mais aussi des retours d’information plus riches envers nos
partenaires. La spécificité des Pitchounets en tant que multi accueil à caractère social
est désormais bien identifiée et reconnue par tous. Nous sommes particulièrement fiers
de notre atelier " Ludo bulle " qui est réellement "plébiscité" par les parents et soutenu
par nos financeurs dans le cadre du Réseau Parents 06. C’est aussi un trait d’union
entre les deux équipes de Mosaïque puisqu'un membre de l’équipe de l’hébergement
temporaire co-anime cet atelier avec la coordinatrice des Pitchounets.
Concernant l’action d’hébergement temporaire pour les familles allocataires du RSA,
l’année a été marquée par une fragilisation de notre action dans le contexte associatif
difficile, renforcé par les situations de grande précarité auxquelles sont confrontées les
familles que nous accueillons sur des temps limités.
La qualité de l’accueil et de l’accompagnement des familles reste une préoccupation
centrale de notre action en lien avec les valeurs défendues par l'association ALC. Nous
avons poursuivi en 2011 le travail de formalisation de notre accompagnement auprès
des familles et avons ainsi mis en place les derniers outils de la loi du 2 janvier 2002 en
faveur du respect des droits des usagers.
Cependant, le relogement dans le parc social est chaque jour plus difficile et notre
durée d’accompagne s’allonge alors que pour certaines familles, leur accès à
l'autonomie est une réussite et n'attend plus qu'un accès au logement pour être
finalisée. De plus, le relogement dans le parc privé reste très exceptionnel du fait du prix
des loyers et des garanties demandées par les bailleurs.
Plus que jamais, nous constatons que la précarité s’amplifie et que de nombreuses
familles se trouvent démunie face aux difficultés de l’existence.
Mosaïque leur permet de se poser, de se (re)construire.
Dans ce contexte de crise, le bilan de l’année 2011 est globalement positif. Mais afin de
nous permettre de poursuivre nos actions, il est essentiel que nos financeurs continuent
à nous soutenir au quotidien et dans nos projets à venir…
1
RAPPORT D’ACTIVITE
2011 LES YUCCAS
9, avenue Joliette - 06100 NICE Tel: 04 93 84 57 55 Fax: 04 93 52 61 37 : [email protected]
SOMMAIRE
2
1. Présentation du service & de sa mission _____________________________________ 4
1.1 Les missions du service et sa spécificité __________________________________________4
1.2 Moyens matériels _____________________________________________________________4
1.3 La composition de l’équipe _____________________________________________________5
1.4 La vie d’équipe : une démarche collective _________________________________________6
1.4.1.1 Des réunions d’équipe pour donner une cohérence globale ______________________6
1.4.1.2 L’analyse des pratiques ____________________________________________________6
2. Les spécificités du projet de service _________________________________________ 7
2.1 Caractéristiques du public______________________________________________________7
2.2 Durée et objectifs de la prise en charge __________________________________________8
2.3 L’admission, une démarche de sens _____________________________________________9
3. Les chiffres de l’année 2011 ______________________________________________ 10
3.1 Données générales _________________________________________________________ 10
3.2 Durées de séjour et sorties ___________________________________________________ 11
3.2.1 Les durées de prises en charge _____________________________________________ 11
3.2.2 Les sorties _______________________________________________________________ 11
4. Typologie du public _______________________________________________________ 12
4.1 Les origines géographiques des personnes accueillies ____________________________ 12
4.2 Répartition par tranche d’âge _________________________________________________ 13
4.3 Les ressources des personnes hébergées _______________________________________ 13
4.4 Problématiques abordées en accompagnement individuel _________________________ 14
5. Des aspects de l’accompagnement socio-éducatif ____________________________ 15
5.1 Référent et accompagnement ________________________________________________ 15
5.2 Les choix d’équipe __________________________________________________________ 16
5.3 La fonction des veilleurs de nuits ______________________________________________ 16
5.4 L’accès à la santé __________________________________________________________ 17
5.5 L’accompagnement psychologique ____________________________________________ 18
5.6 Les aspects socioprofessionnels ______________________________________________ 18
5.7 Une démarche d’accompagnement vers un relogement autonome __________________ 19
5.7.1 Les freins au relogement ___________________________________________________ 19
5.7.2 Le relogement : fin d’un processus engagé _____________________________________ 19
5.8 Le partenariat : une démarche incontournable pour mener nos missions _____________ 20
3
6. Quelques faits marquants de l’année 2011 __________________________________ 21
6.1 Un partenariat renforcé avec l’équipe mutualisée ________________________________ 21
6.2 Un partenariat poursuivi avec le dispositif AcSé __________________________________ 21
6.3 L’accompagnement des personnes souffrant de troubles psychiatriques : des
modalités d’intervention en évolution ________________________________________________ 21
6.4 L’animation des actions collectives ____________________________________________ 22
7. Perspective 2012 ________________________________________________________ 24
4
1. Présentation du service & de sa
mission
1.1 Les missions du service et sa spécificité
Les CHRS ont pour mission d’assurer l’accueil, l’hébergement, l’accompagnement et
l’insertion sociale des personnes en grande difficulté économique, familiale, ayant des
problèmes de logement, de santé, et globalement des difficultés d’insertion, afin de leur
permettre de retrouver une autonomie personnelle et sociale.
Pour répondre à cette mission le CHRS des Yuccas entend permettre aux personnes
hébergées et accompagnées de retrouver une dynamique sociale, psychologique et
relationnelle et ainsi de les aider à (ré) acquérir un équilibre personnel, des ressources
stables et un logement autonome ou adapté, dans le cadre d’une prise en charge qui est
délivrée par la D.D.C.S. des Alpes-Maritimes.
Notre service accueille spécifiquement des femmes dont la majorité d’entre elle
présentent un parcours de vie chaotique, fait de violence et de rupture.
Des efforts sont quotidiennement déployés par l’équipe pour surmonter leur difficulté
mais nous sommes confrontés à une importante vulnérabilité dans le cadre de nos
accompagnements qui nécessite réactivité et capacité d’adaptation en fonction de
chaque situation.
L’intervention au regard de ces difficultés fait partie intégrante de nos accompagnements
éducatifs, d’autant que l’insertion par le logement est étroitement liée aux capacités à
faire face aux aléas de la vie, à faire des choix personnels élaborés et réfléchis. Autant
d’évolution nécessaire et auquel l’équipe des Yuccas en rendant acteur chaque usager
de son propre parcours, s’attache à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour
accompagner au mieux les personnes que nous accueillons.
1.2 Moyens matériels
Le CHRS les Yuccas est située 9 avenue Joliette, à Nice. Son implantation non loin du
centre-ville et à proximité des transports en commun permet une meilleure intégration
dans la cité. Le service est composé de 28 logements, 10 au sein d’une unité collective
et 18 appartements dans le diffus à proximité de l’Unité Collective d’Habitat (UCH) pour
une capacité totale de 28 femmes et 2 places enfants ainsi que 10 places en service de
5
suite. La structure est ouverte 365 jours /an, 22H/24H assurées par les travailleurs
sociaux et les surveillants.
Au sein de l’UCH nous proposons aux résidentes d’occuper un logement de façon
autonome en préservant l’intimité de chacun et en évitant les situations de collectif « non
choisi ». A ce titre chaque logement dispose de sa cuisine de ses sanitaires.
Cette unité collective dans laquelle est basée également l’équipe éducative dispose de
trois espaces collectifs partagés:
Un espace informatique avec un accès internet
Un espace télé
Un espace buanderie
1.3 La composition de l’équipe
Pour mener à bien les missions qui nous sont confiées le CHRS des Yuccas est composé
d’une équipe pluri professionnelle. Celle-ci est composée d’un personnel qualifié et
expérimenté.
1 chef de service, Jean-Marc FABRE (1ETP)
1 psychologue, Cyrille DALMASSO (0.40ETP)
1 secrétaire, Catherine MEVEL (0.80ETP)
3 éducateurs spécialisés, Malik ABER, Frédéric MANCINI, Marc Saint JULIEN.
(3ETP)
2 conseillère ESF, Claire BARALE, Séverine GEOFFRET arrivée en septembre
2011 en remplacement de Carole ZAINI partie pour de nouvelles missions
(1.50ETP)
2 assistantes sociales, Cécile GALY et Anne Marie ESCOFFIER (1.50ETP)
4 surveillants de nuits qualifiés : Fadila AHMED MESSAOUD, Franck JALAL, Rita
SCHAEFER, Monique VIVOS, Hélène ARNOLD. (2.69ETP)
La direction a été assurée en 2011 par Christelle BOUALI, directrice du CHRS
Outre cette équipe pluridisciplinaire, le service bénéficie également des moyens humains
et matériels mis à sa disposition par le service Economat du CHRS.
La gestion du patrimoine locatif est assurée par le service de l’économat du CHRS qui
assure également la mise aux normes des bâtiments, l’entretien, la remise en état et le
nettoyage après chaque départ.
6
La comptabilité, la gestion des ressources humaines, sont assurées par le siège en lien
avec la direction du CHRS.
Par ailleurs, en 2011 nous avons accueillis 4 stagiaires :
1 étudiante en formation Assistante Sociale
1 étudiante en formation d’Educateur Spécialisé
1 étudiante en formation CAFERUIS
1 étudiante en formation de Conseillère en Economie Sociale et Familiale
1.4 La vie d’équipe : une démarche collective
1.4.1 Des réunions d’équipe pour donner une cohérence globale
Des réunions d’équipes hebdomadaires sont organisées chaque jeudi afin de mesurer le
fonctionnement et d’étudier l’ensemble des situations au sein du service. Ces réunions
d’équipe permettent dans un premier temps, de faire le point sur le fonctionnement
institutionnel et de partager collectivement les informations nécessaires à l’exercice de
notre mission. Dans un second temps, sont évoquées les situations de chaque hébergée,
leurs évolutions et projets ainsi que les difficultés rencontrées dans la prise en charge.
Ces réunions sont primordiales et constituent l’un des socles de la qualité du travail
mené, mais aussi un espace d’expression, d’élaboration et de réflexion sur la pratique
collective et de chacun, ce qui permet d’homogénéiser et de coordonner les prises en
charge. La personne hébergée peut ainsi percevoir qu’au-delà de la personne référent, il
existe des positionnements d'équipe communs, solides et cohérents ce qui aide les
usagers dans la structuration de leur parcours au sein du CHRS.
1.4.2 L’analyse des pratiques
Depuis 2009, des séances mensuelles d’analyses de pratiques réunissent l’ensemble de
l’équipe éducative du service. Ces séances sont animées par un psycho thérapeute et
ont été reconduites pour l’année 2011.
Elle permette une réflexion approfondie sur des accompagnements individuels
complexes.
Il s’agit de questionner la pertinence de nos modalités d’intervention, de prévenir les
risques d’enfermements dans une relation travailleur social / hébergée exclusive ou
7
« enfermante » en interrogeant la place des différents acteurs dans la situation et
d’envisager les alternatives nécessaires à la résolution des problématiques.
L’analyse des pratiques reste pour l’équipe des Yuccas une démarche de travail
nécessaire. Bien que celle-ci s’inscrive sur la base du volontariat, chaque membre de
l’équipe y trouve un intérêt et cela se traduit par une présence et une participation active
et assidue. La réflexion s’organise à partir du discours des salariés, d’éléments de leurs
pratiques (présentations de situations concernant les usagers reçus, expériences,
situations vécues…) de leur vécu et de leur ressenti. Ce travail de groupe permet
d’obtenir une meilleure compréhension des situations, de prendre du recul, de dégager
de nouvelles pistes de réflexion et de réfléchir à des perspectives d’action. Nous
sommes, en effet, confrontés à des situations très difficiles, voire parfois des impasses.
Ce temps est donc nécessaire pour dépasser les difficultés et les traduire en stratégie
d’action.
2. Les spécificités du projet de
service
2.1 Caractéristiques du public
Le service Les Yuccas présente la particularité de s’adresser à un public exclusivement
féminin en grande difficulté sociale et psychologique.
Il s’agit de femmes isolées dont les enfants, si elles en ont, sont placés ou confiés à des
parents. Elles sont le plus souvent en rupture de liens et pour le moins en perte de
soutien familial. Au moment de leur demande d’admission, elles sont sans logement ou
sous mesure d’expulsion, souvent sans ressources ou bénéficiant de minima sociaux ou
d’allocations de handicap. Très peu arrive au Yuccas avec une activité professionnelle.
Les personnes accueillies au Yuccas sont pour la plupart en situation de rupture et
d’isolement. Nous avons identifié différentes problématiques les ayant conduites à cette
situation :
Un divorce, une séparation,
8
Une rupture familiale suite à des conflits,
Un ou des abandons (parcours dans le secteur social dès l’enfance
ou l’adolescence),
La traite des êtres humains (esclavage moderne, prostitution),
L’expulsion de leur logement
Les violences conjugales
2.2 Durée et objectifs de la prise en charge
La durée du séjour est décidée au début de la prise en charge. Elle s’établit
contractuellement mais elle n’est ni une fin en soi, ni un droit acquis. Les objectifs de la
prise en charge visent à ce que chacune des personnes accueillies retrouve une vie la
plus « normale » possible. Pour cela, le temps de prise en charge peut être très variable
d’une personne à une autre en fonction de la situation de départ et des capacités des
personnes à être plus ou moins acteurs dans le processus d’insertion.
Quelle que soit la durée du séjour, les objectifs qui guident notre action se déclinent
autour de 4 axes : l’admission, l’accueil, le séjour, l’orientation. Il s’agit pour les
personnes hébergées de :
Se sentir accueillie et en sécurité, dans une structure « contenante »
Retrouver une cohérence personnelle, familiale et sociale
Prendre conscience des contraintes sociales et économiques
Acquérir des habiletés relationnelles
Clarifier ses liens familiaux et affectifs et son rôle vis-à-vis de ses enfants
Maintenir ou rétablir ses droits
Elaborer un projet de vie ou/et un projet professionnel
Veiller à son hygiène de vie et à sa santé
Prendre sa place, exercer ses droits et respecter ses devoirs dans
l’établissement et dans la cité
Accéder de façon durable et autonome à un logement
Réfléchir à sa place et à son identité de femme
9
2.3 L’admission, une démarche de sens
Accueillir une personne dans le cadre d’un projet aux Yuccas signifie recueillir des
éléments de vie de la personne dans ses divers environnements. Il s’agit d’essayer, à
travers les différents temps proposés, de dégager ce qui pourra constituer le fil directeur
dans le cadre de la prise en charge tant dans l’existence de la personne pour elle-même
et ses proches, que de l’ensemble des démarches mises en place pour ou autour d’elle.
Par ailleurs, la création du Service Intégré d’Accueil et d’Orientation dans le département
(SIAO 06) est un évènement majeur de l’année 2011 et a contribué à revoir nos
modalités d’admission.
- Il existe désormais un dossier unique de demande d’hébergement,
- Mutualisation inter associative par la participation du service à des groupes de
travail,
- Gestion des listes d’attentes par le SIAO,
- Définition de critères communs…
Le SIAO vise ainsi à garantir une équité dans le traitement des demandes et l’offre. Il vise
à terme à garantir une plus grande fluidité dans les parcours.
Les Yuccas ont participé activement à sa mise en place. Nous avons ainsi intégré tout au
long de l’année au groupe de travail personnes isolées à raison de deux fois par mois. Un
membre de l’équipe est détaché selon une planification pour représenter le service lors
des commissions de travail afin de partager et d’étudier l’ensemble des demandes
parvenues au SIAO et d’émettre un avis sur l’orientation préconiser au regard de la
situation administrative, des places disponibles, de la composition familiale, de la
problématique...
Notre implication au SIAO a permis, également, une meilleure intégration des Yuccas au
sein des dispositifs HI et HU, de mieux faire identifier nos spécificités, de parcourir à une
meilleure connaissance des dispositifs et d’inscrire notre service dans une démarche
collective.
La commission d’admission
Le SIAO a vocation à formuler un avis sur l’orientation, celui-ci ne pouvant s’imposer aux
structures d’hébergement et venir ainsi se substituer à la démarche d’admission interne
aux établissements. La rencontre avec l’usager reste donc indispensable et vise à poser
les prémices d’un accompagnement au sein du service. Cette rencontre permet d’évaluer
les difficultés réelles des personnes, de définir une stratégie d’accompagnement et
10
d’obtenir enfin l’adhésion de la personne au projet d’accompagnement. C’est pour nous
la clef de départ d’un accompagnement réussi.
Les conditions d’admission sont donc liées aux capacités des personnes à mettre en
œuvre un projet d’insertion. Les personnes orientées au CHRS les Yuccas sont reçues
pour un entretien avec deux membres de l’équipe (travailleur social et psychologue) afin
de vérifier que leur situation et leur projet sont compatibles avec les missions du Service.
La décision d’admission est prise lors d’une réunion d’équipe.
En revanche, la mise en place du SIAO est venue ralentir au début de son
fonctionnement, les délais d’admissions. Des régulations ont été nécessaires pour mieux
anticiper les sorties et le cheminement des dossiers en attentes.
En 2011, 18 personnes ont été orientées par le SIAO et admises au Yuccas. 1 seule
personne a fait l’objet d’un refus d’admission en raison de sa pathologie peu compatible
avec une vie en collectivité. 2 Personnes ont été admises mais n’ont pas souhaité
intégrer notre service.
3. Les chiffres de l’année 2011
3.1 Données générales
En 2010, 48 personnes ont été hébergées par les Yuccas. Le nombre de journées
réalisées est de :
9 259 journées en ce qui concerne l’hébergement
2 520 journées dans le cadre d’un accompagnement en service de suite
Il nous a été difficile en 2012 de réaliser un taux d’occupation de 100 % et ce pour
différentes raisons :
Un taux de rotation relativement important ce qui nécessite à chaque
départ une remise en état du logement.
La mise en place du SIAO notamment lors des premiers mois a rendu plus
complexe le cheminement des dossiers d’admission et n’a pas permis
d’anticiper les demandes en fonction des départs programmés.
La fragilité des situations notamment celles présentant des troubles
psychiatriques a rendu difficile - voire impossible - le passage en annexe.
Par ailleurs les demandes d’admission étudiée en commission d’admission
11
ne nous a pas permis à l’exception d’une personne d’envisager un passage
en annexe directement.
Nous avons accueilli 20 nouvelles personnes en hébergement en 2011, et 9 personnes
étaient déjà présentes en 2010.
En ce qui concerne le service de suite, nous avons accompagné 7 personnes suite à un
relogement ou à une fin d’hébergement.
3.2 Durées de séjour et sorties
3.2.1 Les durées de prises en charge
La durée moyenne des séjours pour l’année 2012 est de 15,41 mois,
Il semblerait que nous soyons en phase de stabilisation car nous enregistrons des délais
quasi identiques à ceux de l’année précédente. Cette durée est à mettre en lien avec les
situations complexes des personnes que nous hébergeons, lesquelles nécessitent du
temps pour leur résorption et ralentissent ainsi le processus d’insertion.
2009 2010 2011
12 mois 16,97 mois 15.41 mois
3.2.2 Les sorties
19 personnes sont sorties du service en 2011 :
6 personnes ont été relogées dans le parc social dont 2 personnes en colocation
1 personne a trouvé par ses propres moyens un logement dans le parc privé
1 personne a été relogée dans une maison relais
1 personne s’est relogée dans un meublé
1 personne est retournée dans son appartement qu’elle avait quitté suite à des
violences conjugales
3 personnes sont retournées dans leur famille
12
1 personne a été exclue du service en raison d’une situation incompatible avec
une vie en collectivité
5 personnes ont trouvé des solutions personnelles
Le relogement : le nombre de relogement est en baisse par rapport à l’année 2010 et
cette question reste toujours une de nos préoccupations, les propositions de logement
étant limités au regard des besoins des personnes que nous hébergeons.
Ces quelques chiffres illustrent bien la difficulté que peuvent rencontrer les personnes
prise en charge pour sortir du CHRS et parvenir à une réelle autonomie. Cette situation
tient aussi à la situation de précarité des personnes et des difficultés cumulées et
notamment certaines pathologies psychiatriques qui rendent impossible un projet
d’insertion dans un logement autonome. La question du relais à l’hébergement par
d’autres structures spécialisées restent alors nécessaires mais les délais d’attentes sont
importants et rallongent d’autant plus la prise en charge au Yuccas.
En 2011, sur 48 personnes ayant été hébergées seules 6 personnes ont obtenu un
logement social, 1 personne a intégré une pension de famille et 1 personne s’est relogée
dans un meublé.
Les personnes ont été relogées dans le parc social, a l’exception d’une personne relogée
dans le parc privé celui-ci restant toutefois la plupart du temps inaccessible au regard
des faibles ressources du public et des exigences des bailleurs.
4. Typologie du public
4.1 Les origines géographiques des personnes accueillies
En 2011, le service a accueilli plus de 14 nationalités différentes. Certaines personnes
ont un parcours migratoire plus ou moins récents. Nous avons accueilli des personnes du
Maghreb (Maroc), de l’Afrique subsaharienne (Congo, Cameroun, guinée), des pays de
l’Est (Russie, Albanie), de l’UE (Belgique, Portugal) et des personnes originaires de France
Métropolitaine.
13
4.2 Répartition par tranche d’âge
18-20
ans
21-26
ans
27-30
ans
31-35
ans
36-
40ans
41-
45ans
46-50
ans
+ 50 ans
10 16 5 4 1 3 3 6
Une majorité de femmes jeunes ont été accueillies dans le service : 10 jeunes majeures
et 21 avaient moins de 30 ans. Nous notons également la présence de 6 femmes âgées
de plus de 50 ans cette année et ce brassage intergénérationnel a pu avoir, à plusieurs
reprises, des effets positifs pour les résidentes.
4.3 Les ressources des personnes hébergées
Les ressources étant susceptible de changer au cours de la prise en charge, nous avons
pris en compte uniquement les ressources des personnes hébergées au 31/12/2011.
14
0
2
4
6
8
10
12
14
Sansressources
Salaire RSA autres AAH
4.4 Problématiques abordées en accompagnement individuel
En 2011, nous avons pu constater que l’essentiel de nos accompagnements a été
consacré à :
soutenir les résidentes dans leurs démarches administratives et d’accès
aux droits.
favoriser la construction d’un projet de vie
orienter et accompagner dans des projets d’orientations et d’insertion
professionnelle
apporter un soutien éducatif et psychologique portant sur les difficultés
existentielles (mal de vivre) ou / et relationnelles qu’elles soient d’ordre
personnel ou liées à des situations vécues conjugales ou familiales.
80% des résidentes ont été confrontées, avant leur admission aux Yuccas, à des
problématiques multiples nécessitant une prise en charge intensif de la part de l’équipe
éducative.
15
5. Des aspects de
l’accompagnement socio-éducatif
5.1 Référent et accompagnement
Le CHRS, par son aspect d’accueil collectif qu’il offre d’emblée, vise à briser l’isolement
et permet également, dans les premiers mois de prise en charge, de construire un
accompagnement social et éducatif basé sur la proximité avec les usagers. Par ailleurs, il
constitue pour la plupart un outil pédagogique, dans lequel chacune des résidentes se
trouve confrontée aux multiples facettes comportementales et relationnelles des autres.
En fonction du degré d’autonomie et du facteur temps, certaines personnes sont
confrontées à leurs limites en matière de vie en collectivité, et ceci plus ou moins
rapidement. Dans ce cas, mais aussi en fonction des particularités des situations
individuelles, le passage en appartement dans le diffus (« annexe ») peut intervenir dans
des délais variables en fonction des places disponibles, des capacités à vivre seul et du
projet défini en matière de relogement.
Les membres de l’équipe pluridisciplinaire rencontrent à différents moments de leur
séjour, les personnes accueillies afin de personnaliser leur accompagnement.
Un professionnel référent (voire 2 référents) est attribué à chaque résidente dès son
arrivée au Yuccas. La notion de référent est particulièrement importante car elle permet
aux résidentes d’avoir un interlocuteur privilégié qui peut recueillir toutes les
informations les concernant et centraliser les demandes. Ce rôle est aussi très important
pour les partenaires extérieurs : administration, autres travailleurs sociaux, services
sanitaires…
Différents temps jalonnent la prise en charge autour de l’accueil, de l’élaboration du
contrat de séjour, des bilans de prise en charge, des entretiens hebdomadaires, des
accompagnements physiques ainsi que des visites à domicile.
Le référent a pour rôle de soutenir la personne hébergée dans ses démarches, la motiver
et mettre en œuvre toute action afin de l’aider à maintenir une dynamique positive de
reconstruction.
Par ailleurs, cet accompagnement implique un travail partenarial indispensable. Le
référent est ainsi en relation avec les différents services de l’association (DAF, Espace
santé, les autres CHRS…) ainsi qu’avec les partenaires extérieurs au CHRS de plus en
plus nombreux (SIAO, équipe mutualisée, CCAS, mission locale, pôle emploi, sécurité
sociale, CAF, aide social à l’enfance, AEMO, AED…)
16
Il s’agit de réunir l’ensemble des informations propre à chaque situation et d’échanger
autour de la situation des personnes accueillies afin d’apporter des réponses
constructives et cohérentes.
5.2 Les choix d’équipe
L’équipe des yuccas est partie prenante de la vie du service et très impliquée dans la
prestation délivrée auprès des résidentes. L’accompagnement global qui est proposé
intervient à différents niveaux et s’appuie sur une méthodologie de travail qui est
déclinée en plusieurs items, savoir :
Un système de coréférence et des réunions d’équipe régulière,
Un diagnostic visant au repérage des problématiques, et une analyse de la situation,
Une individualisation de la prise en charge (personnalisation de l’accompagnement),
Une négociation des objectifs personnalisés avec les usagers,
Une contractualisation des engagements réciproques dans le contrat de séjour,
Un accompagnement individuel et la conduite d’actions collectives,
Une orientation – lorsqu’elle s’avère nécessaire - vers des partenaires spécialisés,
Une évaluation de l’avancement du projet individualisé,
Des consignations écrites tout au long de l’accompagnement (rapport d’entrée, rapport
de prolongation, notes de bilan, bilan de fin de prise en charge).
Le projet individualisé d’accompagnement qui en découle doit permettre, selon le rythme
de chacun et en fonction des délais nécessaires à l’acquisition de certains droits, la mise
en œuvre d’un projet individualisé et personnalisé qui peut prendre différentes formes en
fonction des problématiques présentes. Dans tous les cas l’équipe des Yuccas propose :
Un suivi social stable conduit par une équipe de professionnels,
Un soutien aux démarches administratives,
Un suivi médical cohérent et continu (Espace Santé, accès aux dispositifs de
droits communs, accompagnement vers les structures de soins…),
Le rétablissement des droits sociaux et administratifs afin de retrouver une
autonomie morale et matérielle,
L’accès à l’emploi (stage de redynamisation, élaboration du projet professionnel,
aide aux démarches d’accès à l’emploi, évaluation en milieu de travail
ordinaire…),
Le soutien et l’accompagnement dans les démarches de relogement.
5.3 La fonction des veilleurs de nuits
Les veilleurs de nuits sont présents sur l’unité collective d’hébergement toutes les nuits
de 21h00 à 6h00 et également en journée durant les week-ends. Au-delà d’une
17
présence effective qui doit garantir la sécurité des biens et des personnes, la présence
de professionnels 22 heures sur 24 permet non seulement aux résidentes de se sentir
en sécurité dans leur lieu de vie, mais aussi d’éviter - par des interventions de médiation
immédiate- que des conflits de voisinage ne dégénèrent en l’absence de l’équipe
éducative et enfin, d’accueillir des personnes sur le plan personnel et dans leurs
relations aux autres.
Des réunions mensuelles sont instaurées entre les vielleurs de nuit et le chef de service
afin de définir le rôle attendu dans le service, de mettre en œuvre des outils de
transmission et d’information entre l’équipe de jour et l’équipe de nuit, et de favoriser et
développer leur rôle d’écoute, de médiation en articulation avec l’équipe éducative.
5.4 L’accès à la santé
La santé est un des axes essentiels de l’accompagnement que nous proposons et
s’inscrit dans une dynamique partenariale avec l’équipe de l’Espace Santé du CHRS et
l’ensemble des services de droit commun.
Nous constatons que de nombreux usagers arrivent dans le service avec des
problématiques de santé importante, certaines résidentes étant parfois même
« abimées » par les chaos de leur vie. Nous avons constaté que la prise en compte de cet
élément était un levier important qui facilitait, à terme, l’insertion sociale et
professionnelle. C’est ainsi que l’infirmière de l’Espace Santé intervient en complément
de l’équipe socio-éducative et plus particulièrement sur les questions relatives aux soins :
promotion et éducation de la santé, démarches extérieures et accompagnements vers
les dispositifs sanitaires, etc.
L’accompagnement qui est mis en place par ces professionnels du soin permet une
amélioration de l’état de santé des personnes hébergées en favorisant leur contact avec
les services sanitaires de droit commun, en maintenant ce lien lorsqu’il existe déjà voire
en le créant lorsque celui n’existe pas ou a été rompu.
Pour répondre à ces objectifs de nombreux partenaires ont été sollicités et mobilisés
pour apporter des réponses aux besoins des résidentes : CMP, médecin de ville, CHU,
MDPH, espace santé du conseil général…). En 2011, ce sont 12 résidentes qui ont
bénéficié de suivis réguliers de l’infirmière de l’Espace Santé.
Nous constatons, également, un problème récurrent chez les résidentes en matière
d’alimentation et il est difficile, pour l’équipe éducative, d’engager une ou des actions
pertinentes pour favoriser une amélioration. Aussi, nous avons remis en œuvre un atelier
cuisine à raison d’une fois tous les 15 jours. Il est animé par notre CESF qui, dans la
proximité établie avec les résidentes, a pu échanger sur leurs habitudes alimentaires. Les
résidentes ont pu, dans ces mêmes temps, partager des idées de repas à des prix
convenables pour des faibles budgets, apporter des idées de recettes, de partager des
18
conseils sur l’alimentation et même pour certaines d’entre elles, apprendre à cuisiner
plutôt que d’acheter des plats déjà cuisinés.
5.5 L’accompagnement psychologique
Toute personne hébergée bénéficie d’un premier rendez-vous avec le psychologue, cette
démarche visant à l’inciter, par la suite, à le rencontrer en cas de besoin. Cet entretien
préalable permet à la personne hébergée de préciser ses attentes, de faire le point sur
sa situation et sur les raisons qui l’ont conduite au CHRS.
La mission du psychologue consiste, en tout premier lieu, en une prise en charge
individuelle, sur un ou plusieurs entretiens cliniques, afin de construire un étayage
suffisant visant à favoriser l’émergence d’un projet futur. En second lieu, le psychologue
peut établir des liens privilégiés avec les partenaires extérieurs afin de permettre, le cas
échéant, un suivi soutenu auprès du CMP, des praticiens hospitaliers, etc. Il transmet
également, et sans déroger aux règles du secret professionnel, les éléments cliniques à
l’équipe éducative lors de la réunion hebdomadaire, qui est d’ailleurs l’occasion, pour lui,
d’apporter son éclairage sur les situations problématiques. Enfin, il s’intègre, en cas de
nécessité, aux réunions extérieures avec les partenaires afin de proposer une prise en
compte globale de son suivi.
5.6 Les aspects socioprofessionnels
L’insertion socioprofessionnelle des résidentes ne constitue pas un élément prioritaire
d’accompagnement des personnes accueillies car la première problématique qui frappe
par son intensité, est celle afférente à la santé (qui par voie de conséquence, rend
l’accès à l’emploi difficile voire impossible la plupart du temps).
C’est pourtant cette première demande qui surgit malgré tout dans le discours des
personnes, mais le rapport au travail semble compliqué pour grand nombre d’entre elles.
Les personnes accueillies au Yuccas sont globalement éloignées de l’emploi et ont une
représentation souvent négative du monde du travail.
Que faisons-nous dans ce domaine ?
Nous permettons aux résidentes, à travers des activités de mise en situation, et
notamment les ateliers d’adaptation à la vie active du service DAF, de se confronter à
leur capacité d’emploi. Il s’agit aussi d’agir sur les fondamentaux pour augmenter
l’employabilité de la personne : cela passe par une stabilisation de l’état psychique, et
l’intégration ensuite dans des activités proposées (atelier cuisine, groupe de parole,
atelier jardinage, sorties découverte ou/ et culturelle…)
19
Les professionnels des Yuccas aident les résidentes à l’élaboration de leur CV et ou lettre
de motivation, les accompagnent également dans leurs démarches extérieures auprès de
pôle emploi, ou lors de leur inscription dans des chantiers d’insertion.
5.7 Une démarche d’accompagnement vers un relogement autonome
La question du logement mobilise différents acteurs, ressources et compétences, le
logement constituant l’aboutissement d’un processus d’insertion.
Dans un premier temps, cela demande une mise à jour « administrative » de la situation
de la personne et requière qu’elle perçoive un minimum de ressources et une stabilité de
celles-ci. Cela était le cas, par exemple, pour une résidente qui rencontrait un problème
pour avoir un compte bancaire et en pouvait pas, pour cette raison, percevoir l’aide au
logement. De même, certaines résidentes ont souscrit des dettes dont il est nécessaire
de dresser l’inventaire afin d’envisager avec elles une solution de régularisation
(demandes de délais, constitution d’un dossier de surendettement, assistance à la
gestion du budget…)
Pour atteindre l’objectif du relogement, notre partenaire privilégié est l’Equipe Mutualisée
qui accompagne l’ensemble des sortants de CHRS. C’est, pour notre service, un
partenaire précieux, même si les demandes ne débouchent pas toujours sur un logement
ou que les délais sont aléatoires.
5.7.1 Les freins au relogement
Nous avons constaté quatre éléments majeurs susceptibles de freiner une réinsertion
par le logement et le premier est liée aux ressources qui sont souvent de faible niveau :
RSA, contrat aidé, AAH, etc. La seconde difficulté est d’ordre psychologique ou survient
lorsque des pathologies nécessitent que le logement recherché soit adapté à la situation
de la personne. Viennent ensuite les problèmes de gestion budgétaires et nous
constatons une augmentation des personnes ayant des difficultés dans ce domaine,
lorsqu’elles ne sont pas en situation de surendettement. Enfin, et non des moindres, la
pénurie de logements sociaux dans le département est un sérieux handicap lorsque les
personnes n’ont pas les moyens financiers de recourir aux bailleurs privés.
5.7.2 Le relogement : fin d’un processus engagé
Compte tenu des difficultés rencontrées et de la rareté des propositions de relogement,
l’équipe veille à ce que les propositions de logement aboutissent à des relogements
concrets. Il n’y a eu, d’ailleurs, cette année aucun refus de logement et cela est en partie
lié au travail réalisé en amont auprès des usagers par les travailleurs sociaux, en
partenariat avec l’équipe mutualisée. Les professionnels agissent sur différents
20
éléments : la situation géographique et son éventuel éloignement du logement actuel, le
prix du loyer, l’environnement. Lorsqu’une proposition de logement est adressée à une
résidente, le travailleur social l’accompagne sur place et évalue, avec elle, les avantages
et les inconvénients de celui-ci. Il soutient la personne dans les démarches jusqu’au
relogement et lui propose un service de suite pour finaliser le projet de relogement et
s’assurer de la durabilité de celui-ci.
5.8 Le partenariat : une démarche incontournable pour mener nos
missions
Le CHRS les Yuccas s’inscrit dans une dynamique de travail en réseau et de partenariat.
A regard de la complexité des situations et des problématiques diverses et variés, il est
indispensable de développer un travail en étroite collaboration avec l’ensemble des
interlocuteurs présents sur le territoire (service social, médecin, psychologue, conseillers
en insertion, CMP…) afin d’éviter une prise en charge morcelée et d’assurer une cohésion
dans le suivi. Cette année nos partenaires principaux ont été :
- Le dispositif d’action formation (DAF)
- Le pôle emploi Nice Nord
- La mission locale
- Les Circonscriptions d’action médicale et sociale
- Les CMP
- L’espace santé d’ALC
- Les Lucioles et le dispositif Acsé
- La CLI 9
- Les services orienteurs…
- L’équipe mutualisée
- Le SIAO
- Les services d’ALC et principalement (Le DAF et l’espace santé)
21
6. Quelques faits marquants de
l’année 2011
6.1 Un partenariat renforcé avec l’équipe mutualisée
Depuis l’année 2009, le service des Yuccas bénéficie du soutien de l’équipe mutualisée
afin de favoriser les sorties du CHRS et contribuer à fluidifier les parcours. Le référent
logement des Yuccas participe de façon régulière à la mise en œuvre de ce dispositif et
reste l’interlocuteur privilégié de l’équipe mutualisée.
Néanmoins, cette année l’ensemble des demandes de relogement n’ont pu être
satisfaites. En effet, 7 demandes de relogement n’ont pas eu d’attribution pour l’année
2011 malgré parfois de nombreux positionnement auprès des bailleurs. Le caractère
aléatoire et souvent le manque de visibilité ne permettent pas toujours d’apporter aux
résidentes les réponses à leur question notamment lorsqu’un positionnement n’est pas
retenu. Cette difficulté induit parfois des trop longs séjours en CHRS faute de sortie
possible, et risque à terme de compromettre l’accompagnement réalisé jusqu’alors ou de
démotiver certaines résidentes prêtes au relogement
6.2 Un partenariat poursuivi avec le dispositif AcSé
Les yuccas sont partenaires du dispositif AcSé depuis plusieurs années. A ce titre
l’équipe a renforcé ses connaissances et sa spécificité autour des personnes victimes de
la traite des êtres humains.
En 2011, 2 personnes ont été accueillies dans le cadre du dispositif AcSé. Nous avons
également participé à deux séminaires nationaux : le premier en mars 2011 sur le thème
du Traumatisme : spécificités et prise en charge des victimes de la traite, et le second en
novembre 2011 ayant pour thème: Le Nigéria et la traite des êtres humains
6.3 L’accompagnement des personnes souffrant de troubles
psychiatriques : des modalités d’intervention en évolution
Les personnes que nous accueillons au Yuccas présentent des problématiques diverses
qui sont prise en compte tout au long du séjour. L’équipe éducative observe, néanmoins
depuis quelques années, une progression importante de personnes souffrant de troubles
22
psychiques ou psychiatriques sans pouvoir déterminer s’ils sont la cause ou la
conséquence des difficultés sociales rencontrés et conduisant vers une exclusion sociale.
Ces problématiques induisent un accompagnement social complexe car il se heurte à
des difficultés à se projeter vers un avenir, des difficultés relationnelles, de l’agressivité,
une consommation incontrôlée d’alcool et/ou autre produit stupéfiant, un décalage dans
le rythme de vie, etc.
Ces troubles n’étant pas à la périphérie de la prise en charge, ils sont à prendre en
compte de façon centrale. La reconnaissance du statut de travailleur handicapé ou
l’attribution d’une allocation adulte handicapé, permet un accompagnement constructif
et adapté prenant en compte les difficultés rencontrées (recherche d’emploi dans un
secteur adapté, reconnaissance de travailleur handicapé…). Nous soutenons également
les personnes dans le cadre d’un accompagnement vers le secteur psychiatrique, lorsque
cela s’avère indispensable compte tenu des troubles rencontrés.
Au vu de l’évolution de ce public en souffrance psychique, l’équipe éducative a été
amenée à modifier ses modalités d’intervention, et ainsi à développer de nouvelles
compétences. Depuis plusieurs mois, nous avons également renforcé notre partenariat
avec le secteur psychiatrique, des infirmiers du CMP venant dans la structure pour suivre
les personnes sous traitement, ou des professionnels du service (ou de l’Espace Santé)
accompagnant certaines résidentes vers de lieux de soins. De plus, un accompagnement
spécifique à la sortie de notre structure est devenu nécessaire car nous avons dû
orienter nos recherches vers des pensions de familles, de nombreuses résidentes ne
pouvant accéder à un logement autonome. Nous aurons dans les années à venir à
réfléchir à de nouveau mode de prise en charge et à contribuer, peut-être, à développer
de nouvelles réponses en direction de ce public de plus en plus présent dans nos
structures de type CHRS devant ‘absence de réponse spécifique ou de place disponible.
6.4 L’animation des actions collectives
De nombreuses résidentes accueillies au CHRS sont dans un grand isolement, rendant la
relation à l’autre souvent difficile. La question de la restauration du lien social est alors
posée, et l’hébergement en unité collective permet de donner aux résidentes une
nouvelle expérience sur le plan relationnel. Mais, nous observons, dans les rapports
qu’elles peuvent avoir entre elles sur l’unité collective, que cela n’est pas toujours
suffisant pour faciliter le lien social.
Aussi, nous avons décidé d’organiser des temps de vie collectifs qui favorisent un espace
d’écoute, de respect et de réel intérêt aux personnes et aux situations qu’elles
rencontrent ou dont elles nous font part. Ces activités offrent aussi aux résidentes un
temps au cours duquel elles ont la possibilité d’exprimer leurs difficultés et montrer autre
chose que leurs symptômes. Elles ont ainsi l’opportunité de retrouver ou développer leurs
qualités relationnelles, de montrer leurs aptitudes, et de travailler leur estime de soi. Ces
23
temps communs leurs permettent également d’entendre, de donner leurs avis ou leurs
visions des choses, et de pouvoir, grâce à notre médiation, apprendre à être en
contradiction avec l’autre sans pour autant être dans le conflit. La personne peut
construire une identité de soi au milieu des autres.
Atelier cuisine
L’atelier cuisine, en place depuis plusieurs années, à raison d’une fois tous les quinze
jours (le jeudi), permet de pouvoir offrir une activité régulière aux résidentes. En plus
d’être une activité qui permet de se changer les idées et d’investir le temps libre, la
cuisine a une visée éducative. C’est un moyen d’expression, qui permet aux résidentes
de montrer leurs capacités à prendre des responsabilités, à s’impliquer et cela leur
servira par la suite dans leur dynamique d’insertion. A travers cet atelier, se dessinent
plusieurs objectifs tels que l’apprentissage (ou réapprentissage) des notions d’hygiène de
vie (lavage des mains, propreté de soi, des ustensiles, de la cuisine, etc.), de partage
dans le collectif, et d’engagement car il est demandé aux résidentes de participer à
l’atelier du début jusqu’à la fin de la séance (temps de rangement compris). Cette activité
constitue par ailleurs un moment de détente, de socialisation entre et avec les
participants, d’échange et de savoirs qui tend à permettre de développer l’envie et le
goût pour la fabrication.
Cela peut être, in fine, un moyen de valorisation pour les résidentes qui peuvent toutes y
trouver un intérêt personnel dans leur parcours de réinsertion.
Atelier jardin
L’atelier est inscrit dans une durée de 4 mois, de Mai à Août. Il consiste en la plantation
et l’entretien du potager une fois par semaine en groupe et un tour d’arrosage quotidien
individuel. Directement inscrit dans l’idée de développer la créativité de chacun et de
favoriser le lien social, cet atelier a permis aussi à certaines participantes de rétablir un
lien avec leurs origines ethniques ou familiales en nous faisant part des méthodes de
cultures propres de leur pays, de leurs parents ou de leurs grands-parents. De plus, cet
outils nous aide à évaluer où les personnes en sont de leur autonomie et de leur capacité
à s’inscrire dans une activité régulière. Cet atelier a concerné 8 résidentes malgré la
difficulté constatée des résidentes à s’inscrire dans une activité suivie.
Sorties ponctuelles
Cette année encore, quelques sorties ont été organisées.
Une journée à Cap santé
Une sortie cinéma
Des sorties ballades de découverte de la ville
Un repas de noël dans un restaurant
Une soirée aux concerts proposés par le Conseil Général.
24
7. Perspective 2012
Un nouveau projet de service
Dans les perspectives de la nouvelle réorganisation d’ALC qui a déjà commencé et se
poursuivra en 2012, le service des Yuccas doit changer d’établissement et de direction
pour créer un pôle mieux identifié concernant les personnes isolées vulnérables et en
situation de danger. Il viendra compléter, à partir du 1er février 2012, l’établissement Les
Lucioles et ce changement devra nous inviter fortement à revoir notre projet
d’établissement et de service. Cela représentera, pour nous, l’occasion de réinterroger
notre pratique au regard des objectifs de ce nouveau pôle.
L’année 2012 sera donc pour les Yuccas l’année du changement qu’il faudra
accompagner tout au long de l’année en direction des résidents, des équipes et de nos
partenaires pour définir nos perspectives pour les cinq années à venir.
1
RAPPORT D’ACTIVITE 2011
LE DAF 81 bd Gambetta
NICE
2
SOMMAIRE
1- LES PORTES D’ENTREE----------------------------------------------------------------------------------------- 5
1.1. Tableau général des orientations -------------------------------------------------------------------------------- 5
1.2. Indicateurs remarquables ------------------------------------------------------------------------------------------ 6
1.3. Les entrées CHRS (dispositif Anastasia) ----------------------------------------------------------------------- 7 1.3.1 Quelques chiffres statistiques ------------------------------------------------------------------------------------------------ 7 1.3.2 Le parcours au sein du DAF --------------------------------------------------------------------------------------------------- 8 1.3.3 Les sorties CHRS du DAF ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 8
1.4. Les entrées par le RSA (validées en CLI) ----------------------------------------------------------------------- 9 1.4.1 Quelques chiffres statistiques ---------------------------------------------------------------------------------------------- 10
Situation à l’entrée --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 10 1.4.2 Le parcours RSA au sein du DAF ------------------------------------------------------------------------------------------ 12 1.4.3 Les sorties RSA du DAF ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 12
2- LES OUTILS DU DAF -------------------------------------------------------------------------------------------- 13
2.1 Les outils de « mise en situation » ------------------------------------------------------------------------------- 14 2.1.1 Les Ateliers d’insertion ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 14 2.1.2 Cavanett --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 15 2.1.3 Evolution des comptes commerciaux ------------------------------------------------------------------------------------ 16
2.2 Les outils de développement personnel ---------------------------------------------------------------------- 17 2.2.1 Le soutien psychologique ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 18 2.2.2 Les réunions collectives, à thème ou d’expression. ----------------------------------------------------------------- 18 2.2.3 Les sorties culturelles --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 18 2.2.4 L’initiation à l’informatique ------------------------------------------------------------------------------------------------- 19 2.2.5 L’atelier arts plastiques------------------------------------------------------------------------------------------------------- 19 2.2.6 L’Espace Santé ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 19
2.3 Le pôle Insertion Professionnelle ------------------------------------------------------------------------------- 20 2.3.1 Le projet professionnel ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 21 2.3.2 L’atelier recherche emploi --------------------------------------------------------------------------------------------------- 21 2.3.3 Le public --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 21 2.3.4 La Commission Insertion Professionnelle ------------------------------------------------------------------------------ 21 2.3.5 Tableau récapitulatif de fréquentation des outils du DAF --------------------------------------------------------- 22
3- LES SORTIES DU DAF ------------------------------------------------------------------------------------------ 22
4- LES EVENEMENTS MARQUANTS DE L’ANNEE 2011 -------------------------------------------------- 24
4.1 L’entrée dans la tourmente --------------------------------------------------------------------------------------- 24 4.1.1 Cavanett --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 25 4.1.2 Les remplacements ------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 25 4.1.3 Les Marchés publics ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 25 4.1.4 Le Crépuscule des Dieux ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 26 4.1.5 Le Chant du Cygne ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 26
4.2 Epilogue ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 27
3
OBJECTIFS Le DAF propose un accompagnement social vers l’insertion professionnelle de
personnes reconnues en difficulté. L’accompagnement vise à terme une insertion
globale et durable de la personne et s’appuie sur la mise en situation sur des Ateliers
d’insertion et des activités de développement personnel.
L’action du DAF s’appuie sur un partenariat important avec les services orienteurs et les
organismes de droit commun.
PUBLICS ACCUEILLIS
Personnes hébergées en CHRS
Personnes allocataires du RSA
Toute personne relevant de l’aide sociale
LES ACTIONS D’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL VERS
L’EMPLOI
L’accompagnement social, assuré par un travailleur social du service, s’appuie sur les
« outils » du DAF :
Soutien et écoute psychologique
Les « Ateliers d’insertion » (activités friperie et jardin) lieux d’observation, ces
Ateliers ont pour fonction essentielle de permettre la reprise de confiance en soi et
l’acquisition progressive des « pré-requis » nécessaires à l’emploi. Ils font très souvent
émerger auprès des personnes la prise de conscience de leurs difficultés à l’insertion
(garde d’enfants, alcoolisme, souffrance psychologique, logement…) dans un contexte
favorisant la résolution progressive de celles-ci.
Cava’nett, adaptation à la vie active. (Activités blanchisserie et restauration de
petits meubles) Il s’agit d’activités rémunérées au « pécule », à visée de consolidation
des pré-requis et de sortie à l’emploi.
Atelier de développement personnel : groupes d’expression, réunions à thèmes,
atelier arts plastiques, activités collectives de loisirs (initiation à l’informatique, sorties
extérieures …)
Espace santé, accompagnement social à la santé
Pôle d’Insertion Professionnelle qui comprend, le module « projet professionnel »,
l’Atelier Techniques Recherche Emploi, et l’Atelier Recherche Emploi.
Au 31 décembre 2011, l’’équipe du DAF est composée de
Directrice : Christelle Bouali
4
Chef de service : Christian Bureau
Travailleurs sociaux : Djamila Boulkenafet, Michel Buselli, Nadine Chabrolles
Moniteurs d’ateliers : Thierry Chatelain, Léopold Fumey, Françoise Quéré, Marc Tribuani ;
Agent technique: Antoine Carpio Perales
Psychologue : Catherine Berthelot
Secrétaire : Marie-Claude Pascal
Christiane Alberdi, monitrice d’ateliers, nous a quittés en octobre 2011
Soit 11 salariés, représentant 10,25 ETP
5
1- LES PORTES D’ENTREE
En 2011, le DAF a accueilli au total 137 personnes, y compris les personnes présentes
au 1er janvier. (47 présents au 1er janvier, 90 entrées dans l’année)
Les personnes allocataires du RSA, orientées par les CLI (Commissions Locales
d’Insertion) se retrouvent dans les dispositifs Mobilisation et AAVA.
Les personnes orientées par le CHRS, avec ou sans hébergement, se retrouvent dans le
dispositif « Anastasia ».
1.1. Tableau général des orientations
Présents au
1/1/11
Entrées dans
l’année
TOTAL
CLI (RSA)
26 2010 : 25
2009 : 33
50 2010 : 54
2009 : 47
76 2010 : 79
2009 : 80
CHRS ou assimilés
20 2010 : 14
2009 : 20
40 2010 : 51
2009 : 35
60 2010 : 65
2009 : 55
Divers (secteur ados)
0
1
1
TOTAL
46 2010 :
40
91 2010: 105
137 2010 : 145
Le service enregistre globalement une baisse de presque 6 % du nombre total de
personnes ayant fréquenté le DAF à un moment de l’année.
Cette baisse est entièrement due à nos difficultés à gérer en 2011 les flux
d’orientations RSA vers le service. La pénurie d’orientations RSA, constatée l’année
dernière s’est en effet prolongée sur le premier semestre de l’année et nous avons
alerté le Conseil Général rapidement.
Le résultat de ces alertes a été un flux massif d’orientations RSA pendant l’été auquel
nous avons fait face à la rentrée de septembre. Nous avons, de plus, dû renvoyer aux
CLIs concernées - suite aux résultats de la mise sur le marché des actions de
mobilisation- et annuler les procédures d’entrée d’ une dizaine d’orientations RSA qui
nous sont arrivées après le 15 novembre, orientations que nous aurions en temps
normal entrées dans nos effectifs.
6
1.2. Indicateurs remarquables
Les chiffres 2011 montrent que certaines tendances sont confirmées quant aux profils
des personnes accueillies :
Le rapport hommes/femmes, comme déjà constaté l’année dernière, s’affirme vers une
majorité de femmes. La surveillance de ce chiffre reste importante dans la mesure où
l’augmentation du nombre d’hommes fréquentant le DAF avait impulsé une recherche
d’activité AAVA complémentaire « à caractère masculin ».
La proportion des « plus de cinquante ans », voire des plus de 55 ans, dont
l’augmentation constatée depuis plusieurs années avait paru stagner l’année dernière,
retrouve son rythme des années précédentes : près d’un tiers des personnes accueillies
au DAF ont plus de cinquante ans. Le vieillissement des publics en difficulté se repère
dans le fait que 10% des personnes ont plus de 55 ans, chiffre dont nous percevons
qu’il va probablement augmenter au fur et à mesure des années.
Les niveaux scolaires restent très bas, les personnes sans qualification représentent la
moitié des personnes accueillies au DAF.
L’ancienneté dans le chômage, là encore, la tendance de ces dernières années se
confirme, même si l’année précédente avait repéré une stagnation: les personnes sont
très éloignées de l’emploi et représentent la moitié des effectifs accueillis.
La souffrance psychologique et la dégradation de l’état général de santé des personnes
s’affirment comme les indicateurs majeurs des trois dernières années. Ce constat,
repéré dans l’ensemble des services sociaux du département, ainsi que le vieillissement
de ces publics amènent une véritable interrogation quant au projet du service, axé
jusqu’à présent sur un possible retour à l’emploi.
Les politiques publiques, d’autre part, semblent renforcer la différence entre les
personnes proches de l’emploi et les autres.
Nombre de
femmes
Nombre
d’hommes
+ de
50 ans
Dont
+ de
55 ans
Sans
qualification
Jamais
travaillé ou
sans emploi
depuis + de
5 ans
Etat
santé
invalidant
Dont état
psychique
invalidant
88 64%
49 36%
32 23%
14 10%
69 50%
69 50%
82 60%
46 34%
2010 : 83
57,24%
2010 : 62
42,76%
2010 :
25
17,24%
2010 :
9 6,2%
2010 : 74
51%
2010 : 65
44,80%
2010: non
répertorié
2010 : 77
53,1%
7
1.3. Les entrées CHRS (dispositif Anastasia)
Les personnes orientées par le CHRS, avec ou sans hébergement, se retrouvent dans le
dispositif « Anastasia ».
60 personnes au total ont bénéficié du financement de la DDCS pour entrer sur le DAF.
Les orientations sont multiples : service CHRS d’ALC, établissements sociaux divers,
associations d’entraide, établissements médico-sociaux…
En 2011, les orientations se répartissaient ainsi :
CHRS d’ALC : 20 personnes (6 présentes au 1er janvier, 14 entrées dans l’année) dont
Yuccas 12 (2, 10)
Service externe 8 (4,4)
Services d’ALC hors CHRS 12
Divers hors ALC : 16 personnes (5,11) dont
CHRS extérieurs +associations 5 (1,4)
Associations MDPH 11 (4,7)
Les personnes suivies dans les différents services d’ALC représentent les deux tiers des
entrées Anastasia. Les autres personnes sont orientées par les associations partenaires.
Nous tenons à maintenir cette mixité des populations, mixité qui procède de la
dynamique globale du service : notre souhait est bien évidemment de maintenir cet
équilibre entre le CHRS d’ALC, les autres services de notre association, les besoins
repérés dans des associations partenaires qui souhaiteraient utiliser nos ateliers
d’adaptation à la vie active, et notamment ceux relevant des circuits médico-sociaux
1.3.1 Quelques chiffres statistiques
Situation à l’entrée
Nombre de femmes 48 (80%)
Nombre d’hommes 12 (20%)
Ages Composition familiale
18-25 ans 9 Adulte isolé : 26
26-35 ans 14 Adulte avec enfant(s) 19
36-45 ans 23 Couple sans enfant 1
46-55 ans 12 Couple avec enfant(s) 14
+ 55 ans : 2
Niveau scolaire et qualification
Niveau II 0 Niveau III 9 Niveau IV 7
Niveau V 19 Niveau V bis 18 Niveau VI 7
8
Revenus
RSA 23 AAH 16 Allocation chômage 6
Sans ressources 11 Autres 4
Etat santé invalidant 34 personnes repérées, soit 57%,
dont 28 « état psychique repéré invalidant » (46%).
Ce dernier indicateur se situe largement au-dessus de la moyenne globale de
l’ensemble des personnes reçues au DAF
1.3.2 Le parcours au sein du DAF
Deux tiers des personnes orientées sur le DAF dans le cadre du dispositif Anastasia le
sont pour une évaluation de leurs potentiels et retrouver un rythme de vie sur les
Ateliers. L’augmentation de la fréquentation de cet outil avait déjà été repérée les deux
années précédentes. Les Ateliers sont donc actuellement la principale raison d’une
orientation CHRS sur le DAF, que ce soit par les services d’ALC ou par les associations
extérieures.
Dans une proportion moindre, mais néanmoins conséquente, la deuxième raison d’une
orientation sur le service concerne l’accompagnement à l’insertion professionnelle.
Notre Pôle Insertion professionnelle est sollicité par 45% des personnes orientées dans
le cadre des dispositifs d’aide sociale, souvent en s’appuyant sur la dynamique créée
par leur présence sur les ateliers de production.
A noter toutefois que 15 personnes, soit 25% des orientations CHRS, ont été orientées
par un service d’ALC uniquement pour bénéficier de l’accompagnement vers l’accès à
l’emploi et n’ont donc pas fréquenté les ateliers de production.
La répartition par module se résume sous la forme du tableau suivant, en prenant en
compte le fait qu’une personne peut être inscrite sur deux, voire trois outils.
Ateliers d’insertion CAVANETT Pôle Insertion Professionnelle
39 18 27
1.3.3 Les sorties CHRS du DAF
En 2011, 44 personnes CHRS sont sorties du service.
25 de ces sorties ont concerné une dynamique vers l’emploi : (57%)
- 10 emplois : 5 CDI, 5 CDD
- 7 formations qualifiantes ou non
- 1 passage en AAVA
- 1 entrée en structure d’insertion (Insertion par l’activité économique)
- 5 recherches emploi : 4 Pôle Emploi, 1 Cap entreprise
- 1 orientation PLIE
10 ont concerné la santé (16,5%) : soins psy ou addictions diverses, hospitalisation
longue
7 divers : retour en famille, grossesse, accompagnement social divers,
déménagement…
2 abandons
9
La durée cumulée de séjour représente 8711 jours. La durée moyenne de séjour est de
145,2 jours par personne.
1.4. Les entrées par le RSA (validées en CLI)
Les personnes allocataires du RSA, orientées par les CLI (Commissions Locales
d’Insertion) se retrouvent dans les dispositifs Mobilisation et CAVA
76 personnes ont bénéficié des actions du DAF dans le cadre d’un dispositif RSA (26
présentes au 1er janvier, 50 entrées dans l’année).
CLI 1 (Nice Barla) 36 personnes entrées (- 14% par rapport à l’année
précédente)
CLI 2 (Nice Ouest) 12 entrées (+50%)
CLI 3 (Nice est) 10 entrées (+ 11%).
CLI 9 (Nice centre) 18 entrées (-10%)
Nous constatons comme l’année dernière une baisse globale des orientations et des
entrées et un flux réparti tout au long de l’année de manière extrêmement irrégulière et
imprévisible.
Les éléments du premier semestre laissaient entrevoir un très faible nombre de prises
en charge pour l'année (nettement inférieur aux résultats antérieurs et à nos objectifs
conventionnels). La situation s'est rétablie ensuite au cours du dernier semestre, nous
contraignant à faire face après l’été à un afflux soudain et massif d’orientations dans
un délai restreint. Délai d’autant plus court qu’entre temps, les résultats des attributions
de marchés public concernant le suivi des allocataires du RSA remplaçant notamment
l'action mobilisation nous ont conduits à refuser toute entrée au-delà du 1er décembre
2011.
Ces pénuries d’orientations du premier semestre vers la mobilisation ont eu aussi des
conséquences sur la fréquentation de Cavanett, puisque c’est dans la Mobilisation, dans
une logique de parcours, que nous recrutons l’essentiel de nos effectifs sur ce
dispositif.
Par voie de conséquences, les entrées sur Cavanett ont également diminué de façon
visible de juillet à novembre 2011, période pendant laquelle nous n’en avons enregistré
que 3.
Nous verrons dans un chapitre ultérieur les conséquences financières de ces baisses
d’orientation sur la vie du DAF et notamment sur les effectifs de personnel
d’encadrement du service.
10
1.4.1 Quelques chiffres statistiques
Situation à l’entrée
Nombre de femmes : 39 (51,3%) Nombre d’hommes : 37 (48,7%)
Ages Composition familiale
18-25 ans 0 Adulte isolé 50
26-35 ans 17 Adulte avec enfant(s) 19
36-45 ans 31 Couple sans enfant 6
46-55 ans 20 Couple avec enfant(s) 1
+ 55 ans : 8
Ancienneté dans le RSA Niveau scolaire et qualification
De 0 à 6 mois 1
de 6 à 12 mois 5 Niveau II 0
de 1 à 3 ans 20 Niveau III 4
de 3 à 5 ans 14 Niveau IV 3
+ de 5 ans 36 Niveau V 28
Niveau Vbis 27
Niveau VI 14
Situation par rapport à l’emploi Etat santé invalidant :
Sans emploi depuis 47 personnes repérées sur 76, soit 62%
moins de 1 an 4 dont 17 « état psychique repéré invalidant »
un à trois ans 17
trois à cinq ans 12
cinq à dix ans 13
plus de dix ans 15
jamais travaillé 15
Pour la première fois depuis longtemps, les femmes redeviennent majoritaires au DAF,
et ce, malgré l’ouverture d’un atelier bois, activité attirant généralement plus facilement
les hommes que les femmes.
Pour le reste, les profils constatés restent constants- contrairement à ce que nous
constations l’année dernière-dans des caractéristiques maintenant bien repérées :
- Les plus de 55 ans représentent plus de 10% des personnes,
- L’ancienneté dans le RSA est importante (près de la moitié ont plus de cinq ans
d’ancienneté) et l’éloignement de l’emploi est manifeste (57% n’ont jamais
connu l’emploi ou en sont éloignés depuis plus de cinq ans)
- Les niveaux scolaires sont bas (54% niveau V bis et VI) et l’absence de
qualification est majoritaire
Nous insistons à nouveau cette année pour faire part de l’aggravation de l’état de santé
des personnes qui nous apparaissent de plus en plus fragiles, que ce soit physiquement
ou mentalement, sans pour autant bénéficier d’une quelconque RQTH ou d’un
quelconque soutien psychologique. Ainsi, 62% des personnes accueillies au DAF dans le
cadre du RSA nous paraissent en situation de santé trop « invalidante » pour envisager
11
une insertion rapide et un état psychique fragile installé semble présent chez près d’un
quart des personnes.
12
1.4.2 Le parcours RSA au sein du DAF
Au-delà de l’accompagnement social proposé par le service, les parcours au sein du
DAF pour ces 76 personnes sont complétés par des modules que l’on peut mettre sous
forme de tableau (attention : pour une bonne lecture, une seule personne peut
bénéficier de plusieurs modules)
Ateliers d’insertion CAVANETT Pôle Insertion
Professionnelle
Accompagnement social
50 32 13 76
NB : il s’agit des outils, et non pas de dispositifs
Rappelons que tous les usagers du DAF peuvent utiliser sur demande les autres
modules du service : initiation à l’informatique, soutien psychologique, activités de
sorties et de loisirs collectifs, atelier d’art plastique.
25 allocataires du RSA ont en outre bénéficié de l’espace santé, 15 ont bénéficié d’un
soutien psychologique tout au long de leur parcours.
Le DAF est utilisé par les personnes qui viennent dans le cadre du RSA essentiellement
pour la mise en situation sur les ateliers d’insertion, assorti d’un accompagnement
social de proximité.
1.4.3 Les sorties RSA du DAF
En 2011, 64 personnes orientées par une CLI sont sorties du service. Il faut noter que ce
chiffre est exceptionnel dans la mesure où la fin de la mobilisation au 31 décembre
2011 nous a contraints à interrompre prématurément le parcours des personnes
présentes sur notre mobilisation pour les orienter vers d’autres dispositifs :
15 de ces personnes ont été réorientées vers une plateforme, généraliste ou
renforcée
(6 personnes en Mobilisation ont basculé en décembre sur notre dispositif AAVA, et
restent donc prises en charge au DAF, 10 procédures d’entrée en cours ont été
renvoyées aux CLIs concernées.)
16 de ces sorties ont concerné une dynamique vers l’emploi (25%):
- 12 orientations vers Pôle emploi
- 1 CDD
- 2 formations
13
- 1 entrée en IAE
Comme nous le constations déjà en 2010, les sorties du DAF s’effectuent de moins en
moins dans une dynamique vers l’emploi : celles-ci ne représentent plus qu’un quart des
sorties. Encore ces sorties ne concernent-elles pas l’emploi direct, sauf de manière très
exceptionnelle.
Ce constat est en cohérence avec celui des profils des personnes à l’entrée :
l’aggravation des situations, notamment sur le plan de la santé et du comportement, se
traduit par un éloignement de l’emploi de plus en plus marqué.
Cette traduction se retrouve dans les éléments statistiques de fin de parcours, éléments
où on constate que la majorité des sorties du service sont orientées vers des demandes
de prise en charge médicalisée.
23 ont concerné la santé (33%) : soins psychiques (voire psychiatriques) ou addictions
diverses, demande de RQTH. Il est confirmé, pour les allocataires du RSA, la forte
tendance de ces deux dernières années à des sorties vers les soins, au point de devenir
le mode de sortie essentiel de cette année. Le rôle du DAF dans cet environnement est
de contribuer à ce que la personne prenne conscience de la nécessité pour elle de se
faire soigner et d’accepter ensuite une démarche de soins.
4 suivis sociaux : 2 ASR, 2 entrées en CHRS.
6 abandons (9%) : les abandons restent encore relativement importants. Cette notion
d’abandon reste toutefois à préciser : il ne s’agit pas nécessairement de personnes nous
quittant après un bref passage au DAF, mais plutôt de personnes pour lesquelles
l’évolution du parcours au DAF risque d’amener une transformation du mode de vie. Ce
choix n’est pas toujours assumé et choisi par la personne qui alors nous quitte
généralement en fin de parcours, et souvent sans paroles sur ce départ.
2- LES OUTILS DU DAF
Comme tous les services d’ALC, l’accompagnement social est le fondement de l’action
du DAF. Cet accompagnement est d’abord porté par le travailleur social référent qui a la
responsabilité de piloter le parcours de la personne qui est orientée dans ce service. La
finalité de cet accompagnement est une insertion durable qui passe a priori par une
insertion professionnelle
Pour cela, le travailleur social référent peut s’appuyer sur des « outils » que le DAF a mis
en place au fil des années, ainsi que sur une équipe de professionnels qui mettent en
œuvre ces outils.
Ces outils vont avoir des fonctions diverses :
- apporter un complément pertinent à l’accompagnement social qui est
proposé
- contribuer à ce que la personne reprenne confiance en elle, à ce qu’elle se
réapproprie son histoire passée et présente, ainsi que son avenir.
- contribuer à l’élargissement de sa perception du monde qui l’entoure, et à
l’émergence du désir de vivre.
14
- Amener des éléments concrets d’observation pouvant être repris par le
travailleur social lors de ses entretiens afin de faire évoluer le regard de la
personne sur elle-même.
Ils se divisent en trois pôles, ayant chacun des fonctions différentes :
- les outils de mise en situation
- les outils de développement personnel
- le Pôle insertion professionnelle
-
2.1 Les outils de « mise en situation »
Les obstacles à l’emploi sont traités lors des entretiens avec le référent qui ne travaille
pas seul et dispose "d’outils de mise en situation" pour vérifier l’adéquation du discours
des personnes avec la réalité objective de leurs capacités.
La mise en situation consiste à proposer à la personne de se mettre dans une situation
qui ressemble à un emploi, mais qui n’est pas (encore) un emploi. Les ateliers
d’adaptation à la vie active proposent une activité de production commercialisée,
laquelle n’est toutefois pas liée aux obligations d’une rentabilité commerciale.
Ce type de production permet à la fois d’offrir une activité rémunérée, tout permettant à
la personne de retrouver progressivement le sentiment d’une utilité sociale, une reprise
de confiance en elle et de se reconstruire peu à peu pour peu que la rencontre avec
notre service soit opportune dans son histoire.
La pédagogie mise en œuvre sur ces ateliers repose sur le postulat que lorsque la
personne se trouve dans un environnement favorable, cela peut contribuer à ce qu’elle
retrouve des acquis qu’elle avait oubliés ou des potentiels qu’elle se (re) découvre.
Pour renforcer la prise de conscience par la personne de ses potentiels, l’équipe des
ateliers de production a mis en œuvre une "fiche d’évaluation", remplie par l’équipe
encadrante et par le stagiaire. La confrontation des deux regards, effectuée en présence
du référent, favorise les échanges et augmente les chances pour le stagiaire de
s’approprier enfin un morceau de sa vie.
Organisés pour permettre une évolution par étape des personnes, les ateliers de mise
en situation productive sont un outil exceptionnel permettant d’évaluer les personnes, et
de leur offrir la possibilité de reprendre confiance en elles-mêmes.
2.1.1 Les Ateliers d’insertion
90 personnes au total ont été accueillies en 2011 sur les Ateliers d’insertion, totalisant
8517h d’activité de production. Les activités proposées sont les activités de recueil, tri
et revente de vêtements d’occasion (la friperie), ainsi que d’entretien des jardins de
l’association ALC.
Ces heures de production sont rémunérées sous forme d’un pécule, entièrement
financé par les ventes et la production.
15
L’activité jardin est très prisée par les stagiaires. En 2010, elle a concerné
l’ensemble des personnes qui ont été sur les Ateliers. Elles ont entretenu les jardins des
Yuccas, de Lorenzi et de Marie- Clotilde. Cette activité permet aux stagiaires de «
construire », « rendre joli et agréable », et d’en avoir des retours de satisfaction.
L’activité friperie autorise plusieurs types de postes, qui vont du tri du
linge au nettoyage et à la préparation de ce linge pour être mis en vente dans notre
boutique. Sur un plan pédagogique, cette activité permet de repérer de nombreux
éléments sur les capacités du stagiaire, et plus particulièrement les capacités
d’initiative, de relation avec une clientèle, d’apprentissage, de lecture et d’écriture…
Les activités des Ateliers sont conçues comme une production suffisamment allégée
pour nous permettre de « travailler » sur les pré-requis de base : socialisation,
apprentissage, reprise de confiance en soi. Cette production ne nécessite ni
qualification, ni technicité particulière. Elle joue un rôle de support au réapprentissage
des règles de vie collective, des règles de fonctionnement d’un atelier de production, et
permet de s’expérimenter et de retrouver la confiance en soi.
2.1.2 Cavanett
Cavanett a une vocation de retour à l’emploi pour des personnes qui en sont éloignées.
Il est l’outil principal du dispositif d’accompagnement AAVA, mais peut être utilisé aussi
sous certaines conditions, et dans une durée limitée, par d’autres dispositifs.
L’outil Cavanett propose un type de production se rapprochant des contraintes du
monde du travail : contrairement au jardin ou la friperie, la production de Cavanett
(blanchisserie et atelier bois) oblige à travailler la qualité et le rythme de production.
Deux atouts majeurs pour une réelle réinsertion, mais aussi deux obstacles sur lesquels
butent de nombreux stagiaires.
L’atout pédagogique de Cavanett, complémentaire de la pédagogie des Ateliers
d’insertion, l’inscrit donc dans un parcours à la suite de ceux-ci et comme une étape
supplémentaire vers le monde de l’emploi.
51 personnes au total (32 RSA, 19 CHRS) ont été accueillies sur l’outil Cavanett.
Cela a représenté au total 6010 h d’activité de production pour l’ensemble des
personnes. Le nombre d’heures rémunérées a baissé de 15% par rapport à l’année
dernière, conséquence logique de la baisse d’orientations sur le dispositif AAVA déjà
évoquée plus haut.
Cavanett a ouvert en 2010 un Atelier de restauration de petits meubles en bois. Si
l’attrait pédagogique de l’atelier bois n’est plus à démontrer, l’approvisionnement en
meuble et la commercialisation de nos produits sont restés en 2011 une difficulté
importante.
Pour ce qui est de l’approvisionnement, nous avons vu les dons de meubles augmenter
au fur et à mesure que nous nous faisions connaitre, soit par le biais de panneaux dans
la vitrine donnant sur le boulevard, soit par des « flyers » laissés à la caisse à l’attention
de nos clients.
En ce qui concerne la commercialisation, nous avons perçu une très légère
augmentation de nos ventes en 2011, là encore grâce au bouche à oreille, mais dans
des proportions qui restent faibles.
16
Nous sommes toutefois convaincus qu’à terme, cette activité peut s’autofinancer sur
son fonctionnement.
2.1.3 Evolution des comptes commerciaux
Les outils de notre pédagogie utilisent des ateliers de mise en situation, dont la survie
dépend de notre activité commerciale. Si l’équilibre financier n’est pas atteint, l’outil
disparait…
C’est pourquoi, même si nous n’avons pas vocation à concurrencer le marché, il
convient de suivre de près le chiffre d’affaires d’une année à l’autre, de le comparer aux
charges qui incombent à ce budget et d’en vérifier l’évolution.
Ces charges sont essentiellement constituées des pécules versés aux personnes en
échange de leur production, mais aussi d’une bonne partie du fonctionnement lié à la
production : carburant, entretien du matériel, fournitures diverses, participation aux
loyers, aux charges de communications, d’énergie…
Le produit des Ateliers d’insertion sont de 39 500 € répartis ainsi :
- Jardins : 9 300 €
- Friperie: 30 200 €
Les ventes de la friperie progressent lentement mais de manière constante cette année
encore. Quant au jardin, nous avons constaté une légère baisse par rapport à 2010, liée
à une diminution des interventions aux Yuccas. Elle est cependant compensée par
l’augmentation des recettes de ventes de la friperie.
Les produits de Cavanett sont de à 34 600 €, répartis ainsi :
- Blanchisserie : 32 900 €
- Atelier Bois : 1 700 €
Les recettes de la blanchisserie sont en forte baisse car nous avons perdu deux clients
importants. S’ajoute à ces évènements, la diminution progressive que nous constatons
d’année en année du linge qui nous est confié à traiter, chaque structure cherchant
équilibrer son budget au plus près.
BRUT Pécules
cavanett
Produits
cavanett
écarts Pécules
Ateliers
Produits
Ateliers
écarts
2007 21 400 36 200 + 14 800 18 300 23 500 + 5 200
2008 24 200 33 600 + 9 400 24 000 28 900 + 4 900
2009 22 200 35 500 + 13 300 26 300 34 400 + 8 100
2010 28 800 44 100 + 15 300 24 200 39 500 + 15 300
2011 19 600 34 600 + 15 000 19 500 39 500 + 20 000
17
L’évolution des produits
1) Les recettes de Cavanett (blanchisserie, bois) semblent stagner sur ces cinq années,
mais le détail des facturations permet de noter que la baisse progressive du linge
traité reste réelle, avec une petite augmentation en 2010 due à l’arrivée de la
Halte de Nuit comme nouveau client. En 2011, celle-ci compense les pertes de
clients des années 2010 et 2011 et masque la réalité de la baisse de marché.
Cependant, nous sommes conscient qu'à terme, les recettes de la blanchisserie
sont appelées à baisser encore, dans la mesure où la plupart de nos clients
réorganisent leur intendance afin de compenser leurs propres déficits
budgétaires. De plus, la recherche de nouveaux clients est extrêmement difficile
car le marché associatif est bien pourvu avec notamment des ESAT qui exercent
cette activité.
En ce qui concerne l'atelier bois, les recettes n'augmentent pas pour
vraisemblablement plusieurs raisons :
- Le coût des produits finis reste trop élevé car le temps passé par les
stagiaires est très important. Cette activité, pour réduire ses coûts de main
d’œuvre, doit s’adresser à un public performant et rapide dans l’exécution de
son travail.
- La clientèle n'est pas la même que celle qui fréquente la boutique de la
friperie. Nous devons, en conséquence, la développer
2) Les recettes des Ateliers (friperie, jardin) sont en constante progression, sans que
rien ne puisse remettre en cause cette courbe : nous constatons une
augmentation significative des dons de vêtements et une augmentation tout
aussi significative d’une clientèle achetant des vêtements d’occasion. Signe
probable des temps difficiles, les clients ne jettent plus aussi facilement
qu’autrefois, et achètent davantage des vêtements de l’occasion.
L’évolution des charges de pécule
L’année 2011 marque un net fléchissement des charges de pécules à mettre en lien
avec la diminution des orientations RSA que nous avons enregistrée au cours de
l’année, tant sur les Ateliers que sur Cavanett.
Les écarts (recettes moins charges de pécules) sont intéressants à repérer :
- les autres charges doivent être financées sur cette marge : participation aux frais de
location, frais divers de fonctionnement.
- Les écarts constatés sur Cavanett restent stable. Cela est lié à la baisse des
orientations sur Cavanett qui a compensé intégralement la perte de clientèle sur la
blanchisserie
- les écarts constatés sur les Ateliers augmentent en cumulant à la fois deux
phénomènes : augmentation des ventes et baisse des orientations.
2.2 Les outils de développement personnel
Pour soutenir et enrichir l’accompagnement social que nous proposons au sein du DAF,
nous développons toutes les opportunités pour que les personnes accueillies
18
élargissent leur champ de vision, que ce soit dans la connaissance d’eux-mêmes ou de
leur environnement. Ces outils apportent un complément indispensable.
2.2.1 Le soutien psychologique
L’augmentation d’année en année de public en souffrance psychologique rend plus que
jamais nécessaire l’accompagnement et le soutien psychologique.
Celui-ci se manifeste sous deux formes :
- L’accompagnement individualisé, sous forme d’entretiens formels dans le
bureau de la psychologue. En 2011, 17 personnes en ont bénéficié sur leur
demande.
- Une instance hebdomadaire uniquement composée de l’équipe encadrante
qui, avec l’aide de la psychologue, aborde l’ensemble des éléments de deux
situations par semaine, permettant ainsi d’affiner notre diagnostic et les
stratégies pédagogiques à mettre en place. Les points de situation de 79
personnes prises en charge au DAF ont été effectués au cours de l’année
2011.
2.2.2 Les réunions collectives, à thème ou d’expression.
Cette année encore, une réunion incontournable a eu lieu avec le centre départemental
de L'Association Nationale de Prévention en Alcoologie & Addictologie CDPA qui
sensibilise les personnes sur les problèmes d’addiction.
D'autres réunions ont été organisées, et notamment par l'espace santé du CHRS
auxquelles peuvent participer les salariés du DAF.
Nous avons organisé également des temps collectifs festifs et conviviaux comme les
fêtes de fin d’année, etc.
D’autres réunions se sont tenues avec les usagers d’ordre plus organisationnel.
Ces réunions à thème ou d’expression ont réuni au total 44 personnes dans l’année
2.2.3 Les sorties culturelles
Nous avons organisé cette année sept sorties qui ont rassemblé de nombreux
stagiaires. 24 personnes au total ont participé à ces sorties.
En 2011, les usagers du DAF ont participé ou visité :
Le Parc Phœnix
Le Cap d’Antibes
Le musée Fernand Léger
Les grottes de Saint Cézaire
La journée organisée par le CCAS, à l’attention des femmes.
Les répétitions du Théâtre de la Cité
La représentation de la pièce « les maux qu’elles taisent » sur le
thème de la violence faite aux femmes.
19
2.2.4 L’initiation à l’informatique
L’informatique est devenue une technique quasi incontournable de notre quotidien : la
moindre démarche administrative, recherche d’informations, la confection de CV, la
recherche d’emploi à Pôle Emploi…
Notre atelier d’initiation à l’informatique a donc toute sa valeur d’insertion pour des
personnes qui ont rarement l’occasion d’approcher cet outil et d’en dépasser leur
appréhension de l’outil.
Pour la plupart des personnes, la demande concerne le perfectionnement et non plus
l’initiation simple comme les années précédentes. (Ouvrir et éteindre un ordinateur,
manier la souris…)
19 personnes ont bénéficié en 2011 de l’atelier initiation à l’informatique, chiffre en
constante augmentation d’année en année.
2.2.5 L’atelier arts plastiques
Ayant constaté la montée d’un nouveau type de population orientée vers le DAF,
marqué par la souffrance psychologique et l’éloignement de l’emploi, nous avons
envisagé de créer un nouvel outil de développement personnel : un atelier arts
plastiques.
Initialement conçu dans le cadre du projet Oméga à l’attention des personnes trop
éloignées de l’activité de production, cet outil a été mis en place en janvier 2011, à
raison d’une séance hebdomadaire. Dès son ouverture, l’atelier a reçu un accueil
favorable de la part des usagers et ce sont 22 d’entre eux qui ont participé activement à
ces séances et ont produit des œuvres qu’il va s’agir maintenant d’exposer et de faire
connaitre. Déjà, les ouvrages ont été l’objet d’une exposition publique qui s’est ouverte
en novembre au théâtre de la cité à l’occasion de la présentation de la pièce de théâtre
« les maux qu’elles taisent ».
2.2.6 L’Espace Santé
L’Espace Santé du CHRS d’ALC reste un partenaire incontournable du DAF: toute
personne accueillie au DAF peut trouver grâce à cet outil une écoute et un
accompagnement spécifique.
L’impact de cet Espace Santé est considérable dans la mesure où il aboutit souvent à la
prise en compte par la personne des questions de santé, alors qu’elle les a longtemps
considérées comme négligeables.
Accepter de se soigner, c’est pour les personnes accepter de se sentir suffisamment
importantes pour qu’elles s’occupent d’elles-mêmes.
26 personnes ont été reçues en 2011 pendant les permanences qui ont lieu une fois
par mois.
20
Sur ces 26 personnes,
- 6 personnes ayant perdu contact avec leur médecin traitant ont été réorientées
vers lui afin de recréer du lien,
- 6 personnes ont pu bénéficier du bilan de santé proposé par la CPAM.
- 8 personnes vers le psychologue de l’Espace Santé,
- 5 vers un dentiste,
- 3 vers un ophtalmologue,
- 8 vers un gynécologue,
- 1 personne orientée vers la CPAM pour une demande d’aide financière (appareil
dentaire)
- 6 personnes ont eu d’autres rendez-vous pour faire le point sur leur situation.
Au cours des entretiens, les personnes sont sensibilisées à la prévention, (alimentation,
sommeil, hygiène de vie, dépistages, examens réguliers (dentistes, ophtalmologistes,
gynécologues,..), etc.
Lorsque les démarches sont difficiles à exécuter seules, (craintes envers le secteur
médical, incompréhension des termes médicaux employés), l’infirmière les
accompagne physiquement :
2 personnes ont bénéficié de cet accompagnement chez le médecin (médecin traitant,
gynéco).
2.3 Le pôle Insertion Professionnelle
Nous construisons ce Pôle, d’année en année, autour de trois grands axes :
- le projet professionnel,
- l’apprentissage des techniques de recherche.
- l’atelier de recherche emploi
Ces trois axes devront dès que possible être renforcés sur d’autres domaines afin que
ce « Pôle insertion » permette les liens avec l’entreprise, la recherche de nouveaux
partenaires, le développement de l’initiation à l’informatique, et l’impulsion auprès des
autres associations d’un réseau autour de l’insertion professionnelle.
Quand les personnes sont orientées vers le DAF, elles sont souvent soit très éloignées
de l’emploi, qui n’a alors aucune place dans leur vie, soit à l’inverse très demandeuses
de « trouver un travail », sans en avoir nécessairement les capacités immédiates.
La prise en charge au DAF, quel que soit le dispositif d’entrée, va permettre de
« décanter » ces demandes et les réajuster par étapes. Venir dans le Pôle Insertion
permet de marquer symboliquement le passage d’une étape capitale, celle d'être en
capacité de projeter un avenir.
La pertinence du Pôle insertion ne pourra pas se mesurer aux seuls résultats de retours
à l’emploi. Il apporte en effet, en exploitant les observations faites sur les ateliers de
production, une autre plus-value plus discrète, moins visible, mais à coup sûr plus
efficace sur le long terme, car développant des capacités fondamentales : se projeter,
être autonome, oser des démarches extérieures, accepter de s’auto-évaluer, de se
reconnaître des qualités et du potentiel, accepter le regard du groupe… En ce sens, le
21
Pôle Insertion se situe dans une démarche éducative au même titre que
l’accompagnement social et les autres outils de l’accompagnement.
2.3.1 Le projet professionnel
La personne s’inscrit dans un avenir, et trouve un espace pour réfléchir à un projet de
vie, dans lequel elle inclura (ou non) un projet professionnel. Elle passe une étape
significative qui l’inscrit dans le Pôle insertion, c'est-à-dire dans un ensemble de
modules préparant à un retour à la vie active et donc une rupture avec son mode de vie
précédente, rupture d’autant plus difficile que le mode de vie est ancré dans la durée.
2.3.2 L’atelier recherche emploi
L’Atelier Recherche Emploi est animé une fois par semaine par la chargée d’insertion. Il
s’agit en groupe d’acquérir les techniques de recherche et de mettre en œuvre cette
recherche d’emploi.
2.3.3 Le public
Au total, 40 personnes ont bénéficié du Pôle Insertion Professionnelle en 2011. Comme
précédemment, nous constatons que le public est de plus en plus marqué par les aléas
de la vie, et porte les stigmates d’une histoire que l’on sent encore très présente.
L’alcool et autres addictions, la dépression, les ruptures de vie sont physiquement
visibles. Le fait que le SAPSDS contribue pour une bonne part aux orientations du
dispositif mobilisation donne une coloration particulière à ce Pôle Insertion
Professionnelle.
La moitié des 40 personnes sorties du DAF sont sorties soit avec un emploi (4 CDI, 7
CDD, 1 CUI) soit une formation (11). Pour les autres personnes, il s’agit essentiellement
d’une démarche qui nécessite un accompagnement prolongé, soit avec Pôle Emploi,
soit avec des structures plus adaptées tels que le PLIE ou le CEAS.
2.3.4 La Commission Insertion Professionnelle
La Commission Insertion Professionnelle a comme de nombreuses activités au sein de
l’association subi les aléas du Plan de Sauvegarde de l’Emploi mis en place dans
l’association. Les activités ont été d’autant plus réduites que les membres de cette
commission devaient de leur côté assumer des départs dans leurs propres services.
En 2011, les permanences de la CIP ont pu se tenir de janvier à juin 2011, mais ont
dues être interrompues à la rentrée par manque d’animateurs. Une réunion à thème a
eu lieu en décembre 2011 en invitant Cap Entreprise à présenter son action.
22
2.3.5 Tableau récapitulatif de fréquentation des outils du
DAF
PO
LE
IN
SE
RT P
RO
F
POLE DEVELOPPEMENT PERSONNEL
Ate
lie
rs
Ca
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Esp
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s t
hé
ma
tiq
ue
s
Présents au 01/01/10 19 10 9 0 0 0 0 0
Entrées depuis le 01/01/10 71 41 32 25 17 24 19 44
Total année 90 51 40 25 17 24 19 44
3- LES SORTIES DU DAF
Les sorties du service sont très instructives, les indicateurs recensés ont une
pertinence, et peuvent donner des éléments appréciables. Toutefois, cette appréciation
trouvera rapidement ses limites si la méthodologie n’est pas plus affinée.
Il est évident que nous ne pourrons comprendre les sorties si nous ne connaissons pas
les entrées. Il n’est en effet pas significatif en soi de constater un retour à l’emploi à 60
%, ou 80%, ou 10% : encore faut-il vérifier si à l’entrée, les personnes présentaient ou
non des handicaps conséquents pour un retour à l’emploi.
Toute action sociale s’inscrit dans une étape de parcours. Il y a donc eu un « avant » et il
y aura un « après. »
De nombreuses questions se posent alors : Comment mesurer avec pertinence l’impact
réel de notre action, et ne pas confondre les résultats d’un travail qui aurait été effectué
ailleurs, dont les fruits se récolteraient tardivement ? De même, comment mesurer
notre impact dans la durée, dans les mois, les années qui suivent la sortie? Peut-on
réellement croire que parce qu’un usager nous a quitté avec un emploi, sa situation
d’exclusion est définitivement réglée ? Enfin, pour continuer ce questionnement dans le
domaine de l’emploi, comment ne pas voir que la situation générale de l’emploi
participe aussi du résultat ? Comment aussi prendre en compte la plus-value à laquelle
nous faisions allusion plus haut, et qui à nos yeux est beaucoup plus importante et
pertinente pour une insertion durable ?
23
En conclusion, il parait évident que le classement des types de sorties ne peut être que
réducteur, mais il est incontournable.
En 2011, 109 personnes ont quitté le DAF
Les sorties dans une dynamique d’insertion professionnelle représentent 44 personnes
sur 109 (40,5%)
Ce pourcentage concerne 11 % du total des sorties du DAF en ce qui concerne une
sortie effective en emploi : 4 CDI, 7 CDD et 1 CUI.
- 1 personne a été orientée sur une Structure d’insertion par l’activité
économique.
- 11 sont entrées en formation.
- 19 autres ont été inscrites à Pôle emploi, Cap Entreprise ou le PLIE pour une
recherche directe d’emploi, accompagnée ou pas suivant les situations.
Les orientations vers la santé : 34 personnes (31%) sont sorties dans une dynamique
prenant en compte leur état de santé, psychique ou physique.
- Les soins psychiques, addiction à l’alcool, représentent 12% des sorties du
DAF
- Les soins médicaux divers représentent 10% des sorties du DAF.
- 3 demandes de RQTH ont été effectuées.
- 3 personnes sont sorties du DAF pour grossesse, interrompant un parcours
vers l’emploi bien engagé.
- 4 autres sont actuellement suivies par le CPI ou ISATIS. .
«La souffrance - ou du moins un état suffisamment invalidant - psychique émerge
parmi les publics accueillis comme la donnée essentielle de nos modes de prise en
charge ». Tel était le constat que nous faisions il y a deux ans, dans ce même rapport
d’activité. Ce constat a été reformulé l’année dernière, nous le reformulons cette année
encore.
Les sorties concernant la santé ont maintenant atteint de manière permanente le
niveau de celles concernant l’insertion professionnelle. Nous espérons que dans l’avenir
ces données seront réellement prises en compte car le phénomène ne semble pas
toucher que les publics orientés sur le DAF.
Les orientations sociales : 8 personnes (soit 7% des sorties) concernent des
déménagements, des demandes d’accompagnement social renforcé, ou des entrées en
CHRS
Les orientations vers une plateforme généraliste ou renforcée : cette fin d’année étant
marquée par l’arrêt de la Mobilisation, suite à la mise sur le marché des actions
sociales, il nous a fallu annoncer aux stagiaires encore présents sur notre Mobilisation
qu’ils allaient être réorientées vers d’autres associations afin d’intégrer les nouveaux
dispositifs appelés plateformes.
Cela concerne 15 personnes (3 orientations vers une plateforme généraliste, 12 sur
une renforcée).
Abandons : 8 personnes (7%) en 2011 sont sorties en cours de parcours. Nous avons
déjà exprimé dans nos précédents rapports d’activité ce que pourrait recouvrir ce terme,
ainsi que la nécessité d’en définir de manière plus précise les contours.
24
Tableau récapitulatif des SORTIES DU DAF en 2010
Insertion
professionnelle
Santé
Social divers
Abandons
Plateformes
40,5% 31% 7% 7% 14,5%
Nous devons dorénavant intégrer dans notre approche les problèmes de santé et les
inadaptations psychiques des personnes qui nous sont orientées.
Les addictions à l’alcool (et/ou poly addictions) sont très présentes, essentiellement
parmi la population masculine, mais touche aussi des femmes.
4- LES ÉVÈNEMENTS MARQUANTS DE
L’ANNÉE 2011
2011 aura été une année éprouvante pour l’ensemble de l’association marquée par un
plan de sauvegarde de l'emploi. Le DAF n'a pas été épargné dans ce contexte difficile
Commencée avec importante baisse des orientations RSA et les menaces sur la survie
de Cavanett, l’année 2011 s’est terminée par la fin de l'action de mobilisation.
Les conséquences financières de ces évènements sont devenues trop lourdes pour
envisager le maintien du DAF sous sa forme actuelle : il ne peut plus survivre
économiquement dans sa forme actuelle.
Il devra se développer sur d'autres schémas, en tant que service transversal axé sur
l’insertion professionnelle.
Les missions, les moyens, l’organisation, les publics de ce service restent à définir dans
des contours encore incertains.
Ce sera le défi de 2012 et des années suivantes…
4.1 L’entrée dans la tourmente
Comme nous le percevions déjà l’année dernière, les conséquences de la crise
financière mondiales ont eu des répercussions dans les politiques sociales nationales,
qu'elles soient exercées par l'état ou décentralisées. La recherche de l'équilibre
financier par les pouvoirs publics a généré dans le meilleur des cas des stagnations
budgétaires et dans d'autres des réductions voire des suppressions.
Notre association a été touchée de plein fouet par ces restrictions et engagé, en mars
2011, un Plan de Sauvegarde de l’Emploi qui a fortement impacté le DAF.
25
4.1.1 Cavanett
Suite à la baisse des orientations sur Cavanett, nous avons dû prendre d'importantes
décisions :
- Réaffecter avec l'accord du Conseil Général, 4 postes sur les 16 que nous détenions,
sur notre structure située à Antibes (qui n'a pas été impactée par la baisse des
orientations)
- suppression d'un poste de moniteur d'atelier : Christiane Alberdi, « figure » historique,
puisqu'elle avait ouvert et développé la blanchisserie, est partie à la mi-octobre 2011.
Qu’elle soit au travers de ce rapport d’activité remerciée pour tout ce qu’elle a apporté à
la vie du service et aux usagers.
4.1.2 Les remplacements
Le DAF a été affecté également par d’autres évènements :
- Suite à la démission d'une salariée absente depuis plusieurs mois, nous avons dû
mettre fin au CDD de Sabrina Smati qui la remplaçait depuis plus d'un an et proposer le
poste à une salariée d'ALC en CDI, dont le poste venait d'être supprimé.
- Un moniteur d’atelier, absent pour maladie pendant près de trois mois n’a pu être
remplacé qu’au bout d’un mois et à mi-temps seulement.
L'équipe de moniteurs d’ateliers a été très impactée (cinq moniteurs d’atelier en juin
2011, et 3 moniteurs au 31 décembre 2011) et ce nous avons dû réorganiser, en
conséquence, les activités de production
Il nous faut ici saluer la détermination de l'ensemble de l'équipe qui a traversé toute
cette difficile période avec une conscience professionnelle notable, en maintenant au
mieux l’ensemble des activités tout en restant attentifs aux besoins des usagers.
4.1.3 Les Marchés publics
Le Conseil Général a publié courant septembre 2011 un avis d'appel public à la
concurrence pour l'ensemble des actions d'accompagnement des allocataires du RSA
dont l'action mobilisation faisait partie.
ALC a fait le choix d'une réponse collective et nous avons élaboré conjointement avec
d'autres partenaires associatifs, des projets sur 6 des 12 territoires précisés dans l'avis.
Nous avons ainsi collaboré avec l'association ISI et avec le CEAS pour conduire
ensemble, deux types d'action : une action généraliste ("plateforme généraliste") axée
sur l'insertion professionnelle des allocataires, et une action spécifique (plateforme
renforcée") à destination des allocataires très éloignés de l'emploi rencontrant des
problèmes d'importants problèmes de santé.
Nous n'avons, cependant, obtenu qu'une seule réponse positive qui concernait "la
plateforme renforcée" sur le territoire de Nice Nord, en partenariat avec le CEAS. Cette
action ne sera cependant pas conduite par le DAF car elle est dans une dynamique axée
sur les problématiques de soins, qu'ils soient de nature psychologiques ou physiques.
C'est la raison pour laquelle le projet que nous avons construit avec le CEAS s'appuie
fortement sur les actions de l'Espace Santé du CHRS.
26
4.1.4 Le Crépuscule des Dieux
Le dernier semestre 2011 est un des moments les plus difficiles que le DAF ait vécu de
toute son histoire.
Fragilisé par les difficultés des deux précédentes années, le service a été malmené à
l'extrême, et plus particulièrement au cours du dernier trimestre.
Outre le déclin de Cavanett et le départ de la monitrice concernée, l’arrêt de l'action
Mobilisation et le résultat des marchés publics ont signifié de nouvelles suppressions de
postes au 1er janvier 2012 :
- Françoise Quéré, monitrice d’atelier est mutée temporairement pendant six
mois au secteur Adolescents d’ALC avant un départ définitif fin juin,
- Thierry Chatelain, moniteur d’atelier, quitte ALC fin janvier 2012,
- Et Christian Bureau, chef de service, quitte ALC à la fin du premier semestre
2012 que nous remercions tout particulièrement pour son engagement sans
faille dans ce service.
L’impérative nécessité d’une réorganisation totale du service s’impose, afin de
maintenir nos capacités d’accueil sur les outils de production qui perdurent.
Le chef de service tient à rendre hommage à la conscience professionnelle et la
grandeur de caractère montrées par chaque membre de l’équipe au cours de ces
épreuves : l’accueil, le suivi des personnes, les activités de production ont été
maintenues, le flux massif d’orientations RSA en fin d’année a été géré, malgré une
réduction d’effectif d’encadrement, des mouvements de personnel difficiles, des
inondations à répétition…
Enfin, ce rapport d’activités doit être l’occasion pour nous de remercier les
administrateurs référents qui, par leur présence régulière, ont su apporter un soutien
auquel l’équipe a été sensible.
4.1.5 Le Chant du Cygne
En cette année exceptionnelle qui marque la fin du DAF tel que nous l’avons connu,
nous réaffirmons les convictions qui nous ont amenés à organiser, autour d’ateliers
d’insertion, le parcours des personnes.
L’accompagnement social doit offrir à la personne en difficulté les moyens concrets de
se confronter à son propre discours et à sortir du déclaratif. Au travers d’une mise en
situation ressemblant à une situation professionnelle, il s’agit bien, dans une première
étape, de donner à la personne les moyens de reconnaître concrètement les éléments
de ses difficultés et de prendre conscience de ses potentiels.
La seconde étape sera de susciter, en s’appuyant sur la reprise de confiance en soi qui
ne manquera pas d’apparaitre, le désir d’entamer une démarche permettant d’aller au-
delà de la situation présente. Cela passe par un accompagnement qui se doit d’être
empathique, soutenant, pluridisciplinaire, rigoureux et surtout porté par la conviction qui
est la nôtre de la capacité d’évolution de l’être humain, pour peu que son
environnement soit bâti dans ce sens.
27
L’exploitation collective de tous ces éléments, grâce au savoir-faire et l’implication des
membres de l’ensemble de l’équipe, donne alors toute sa dimension à
l’accompagnement social et autorise la personne à redevenir actrice de sa propre
destinée, dans une intrication du « faire » et de l’« être » habilement exploitée et
régulièrement mise à plat avec la personne.
Cette pédagogie nécessite une inscription dans un temps important et doit mobiliser
des outils conséquents permettant un parcours par étape de la personne, au-delà de la
seule phase de mobilisation. Les résultats de cette action ne sont, d'ailleurs,
généralement visibles que bien plus tard, une fois l'ensemble des freins levés…
4.2 Epilogue
Le DAF, sous la forme et le nom qu’il porte maintenant depuis plus de vingt ans,
est donc appelé à disparaitre. Cela aura été une grande aventure humaine, autant pour
les usagers que pour les salariés qui l’ont menée…
L’insertion professionnelle reste toujours réaffirmée comme un des axes majeurs de
l’action d’ALC.
Une réorganisation globale et une forme transversale de l’insertion professionnelle est
actuellement à l’étude au sein de l'association. Certains grands axes qui cadreront cette
transversalité sont déjà repérés et notamment :
- L'accompagnement social - qui reste la mission fondamentale d’ALC-
- L'adaptation à la vie active - dont le DAF a contribué à faire avancer les
concepts-,
- L'accès à l’emploi et toutes ses déclinaisons
Cette nouvelle forme d’action sera mise en œuvre avec la contribution de l'ensemble
des salariés du service par Jean Marc FABRE, chef de service, sous la direction de
Patrick Hauvuy, directeur de l'établissement "les Lucioles".
Nous leur souhaitons, à tous deux, la bienvenue dans cette nouvelle aventure qui
commence…
1
Rapport d’Activité 2011
ESPACE SANTE CHRS BALBI
2 Boulevard Auguste Raynaud 06100 NICE
Tél : 04.92.07.55.00 Fax : 04.93.51.54.20
2
SOMMAIRE
1. Les missions de l'Espace santé ................................................................................. 3
2. Les objectifs de l'Espace santé.................................................................................. 4
3. Les données chiffrées de l'année 2011 ..................................................................... 4
3.1 Publics pris en charge par le service DAF ...................................................................... 5
3.2 Publics pris en charge par le service Les YUCCAS ........................................................ 5
3.3 Publics pris en charge par le service Hébergement temporaire/RSA ......................... 6
3.4 Publics pris en charge par le service Externe ................................................................ 6
3.5 Publics pris en charge par le service des places de stabilisation de CHORUS 06 ..... 7
4. Les interventions collectives ..................................................................................... 7
5. Conclusion & perspectives ........................................................................................ 8
3
PREAMBULE
L’espace santé est un service qui propose des actions transversales aux personnes accueillies par
l’ensemble des services du CHRS Balbi, mais aussi par le service des places de stabilisation de
CHORUS 06. Au cours des années l’espace santé s’est adapté et a évolué pour tenir compte de
l’évolution des publics et des problématiques de santé de plus en plus prégnante et qui demande un
accompagnement spécifique.
Malgré des besoins de plus en plus importants, l’effectif de l’équipe n’a pas permis d'y répondre en
totalité et les services financeurs ont été privilégiés à défaut de ne pouvoir répondre à l’ensemble
des besoins des publics accueillies.
1. Les missions de l'Espace santé
L'action de l'Espace santé s'inscrit dans une démarche d'insertion, par l'accès aux soins des
personnes en situation de grande précarité.
Précarité sociale et problèmes de santé sont souvent intimement liés, sans que nous puissions
distinguer la cause de la conséquence, ces deux problématiques s'autoalimentant en permanence.
Une santé fragile peut entraver l'insertion sociale et professionnelle, inversement, nous constatons
que les conditions de vie précaires peuvent provoquer des troubles physiques et mentaux.
Depuis quelques années les personnes en situation de précarité que nous recevons et qui sont
suivies par différents services, présentent de nombreux problèmes de santé et très souvent, des
carences en termes d'informations en matière médicale, tant théoriques que pratiques. Les raisons
trouvent leurs origines dans la désocialisation des personnes, leur méconnaissance des réseaux
existants en matière de santé, leur intérêt secondaire pour leur état de santé jugé souvent moins
prioritaire que les questions de logement, d'emploi.
Il s'agit, la plupart du temps de rétablir ce déséquilibre à travers un accompagnement adapté par
les professionnels de l'Espace santé en lien avec les structures d'accompagnement et/ou
d'hébergement aux besoins recensés,
Les axes d'intervention de l'Espace santé sont de deux ordres :
des actions individuelles organisées au bénéfice direct et personnel des publics pris en
charge,
des actions collectives organisées sous forme de réunions d'information, de groupes de
paroles, de sorties ayant pour but de favoriser la socialisation des personnes isolées en
utilisant le levier de la santé et la prise de conscience de leur état de santé ou celui de
leurs enfants.
4
2. Les objectifs de l'Espace santé
L'objectif principal de ce service est de permettre aux usagers de bénéficier d'un accompagnement
global (social, médical, informations pratiques ...) qui leur donnera les moyens de conforter leur
démarche d'insertion sociale (engagée ou en projet) en vue d'une autonomisation ultérieure.
Cette action s'associe nécessairement à celle visant à la recherche d'un hébergement. En effet,
nous avons constaté qu'elle conditionnait la bonne observance des soins et permettait le respect
des règles d'hygiène simples et indispensables au maintien d'un état de santé acceptable. Notre
accompagnement est donc réalisé en parallèle à celui visant à la recherche d'emploi ou au moins
être inscrit dans un dispositif permettant d'avoir des ressources minimales.
3. Les données chiffrées de l'année 2011
96 personnes ont été vues au moins une fois en entretien psychologique, médical ou social sur le
site de Mosaïque ou sur les sites des différentes actions du CHRS : DAF, Yuccas, Service Externe,
hébergement RSA, Places de stabilisation et le SAEF.
Sur ces 96 personnes :
9 personnes n’ayant pas de médecin traitant lors de la prise en charge ont été orientées vers
un médecin traitant,
22 personnes ont été orientées vers des spécialistes
12 personnes ont pu bénéficier du bilan de santé proposé par la CPAM.
6 personnes ont bénéficié d’entretiens psychologiques à l’Espace Santé.
Au cours des entretiens, les personnes sont sensibilisées à la prévention, (alimentation, sommeil,
hygiène de vie, dépistages, examens réguliers (dentistes, ophtalmologistes, gynécologues,..) prise de
contact avec l’Apremas pour les plus âgées…
Au total ce sont 180 h d’entretiens avec l’infirmière, le médecin ou la psychologue.
Ces informations individuelles ont été complétées par 8 informations collectives ou groupe
d’échanges autour de la santé avec les parents, animés par le médecin et l’infirmière totalisant 16h
de présence, et environ 8 heures de préparation, pendant lesquelles ont été abordés différents
sujets : alimentation de l’enfant, maladies contagieuses (gastroentérites, bronchiolites,…),
prévention des accidents domestiques, les changements, la séparation, ...auxquelles une vingtaine
de personnes ont participé.
Lorsque les démarches sont difficiles à exécuter seules, (craintes envers le secteur médical,
incompréhension des termes médicaux employés), l’infirmière les accompagne physiquement. Au
total, 78 h d’accompagnements vers les médecins et spécialistes, afin de redonner confiance au
secteur médical et permettre ensuite l’autonomie, la compréhension des pathologies, la nécessité
de l’observance thérapeutique et du suivi.
5
3.1 Publics pris en charge par le service DAF
26 personnes ont été reçues par l'infirmière en 2011 pendant les permanences qui ont lieu
une fois par mois.
Sur ces 26 personnes, 6 personnes ayant perdu contact avec leur médecin traitant ont été
réorientées vers lui afin de recréer du lien, 6 personnes ont pu bénéficier du bilan de santé proposé
par la CPAM.
- 6 personnes ont été réorientées vers leur médecin traitant,
- 6 personnes ont été orientées vers les bilans de santé de la CPAM,
- 8 personnes vers le psychologue du service,
- 5 vers un dentiste,
- 3 vers un ophtalmologue,
- 8 vers un gynécologue,
-1 personne orientée vers la CPAM pour une demande d’aide financière (appareil dentaire)
- 6 personnes ont eu plusieurs rendez-vous avec l’infirmière pour faire le point sur leur
situation.
Au cours des entretiens, les personnes sont sensibilisées à la prévention, (alimentation, sommeil,
hygiène de vie, dépistages, examens réguliers (dentistes, ophtalmologistes, gynécologues,..), etc.
Lorsque les démarches ont été difficiles à exécuter seules pour deux personnes, l’infirmière les a
accompagnés physiquement à leur rendez-vous médicaux.
L’espace santé a participé à une information à l’attention des personnes accueillies au DAF sur les
addictions organisée par l'ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie).
3.2 Publics pris en charge par le service Les YUCCAS
35 personnes ont été reçues par l'infirmière pendant les permanences qui ont lieu
toutes les semaines, totalisant 79,50 heures d’entretiens, quelques suivis ayant nécessité plusieurs
rendez- vous.
12 personnes ont nécessité un accompagnement auprès de différents praticiens et une personne a
nécessité un suivi assez important sur le plan psychologique (24 rendez-vous posés dont 19
honorés).
Au cours des entretiens réalisés par les professionnels de l'Espace Santé, des suivis individuels ont
pu se mettre en place et ont permis la continuité de la prise en charge de façon différente :
- 3 personnes ont été orientées et accompagnées physiquement vers un médecin traitant,
et pour l'une d'entre elle, l'infirmière a assisté à plusieurs rendez-vous. Cela a représenté
7 heures d’accompagnement.
- 2 personnes ont été orientées et ont dû être accompagnées chez un dentiste, à plusieurs
rendez-vous. Cela a représenté 12 heures d’accompagnement,
6
- 6 personnes ont été accompagnées chez un spécialiste totalisant 17.30 heures
d’accompagnement.
Différents sujets sont abordés lors de ces entretiens et le regard du professionnel du soin est
importants pour les résidentes pour tous les thèmes, et plus particulièrement ceux ayant attrait à
l'intimité (les IST, les suivis gynécologiques, les dépistages, les transmissions des maladies virales,
etc.).
Plusieurs sorties ont été organisées en collaboration avec l’équipe des Yuccas, une sortie à Cap
Santé à Grasse, une sortie au cinéma, conférence sur " diabète et alimentation " au CCAS, une
journée bien-être au CAUS, réunissant une quinzaine de personnes réparties sur l’année.
De plus, ces informations individuelles sont complétées par des informations collectives ou groupe
d’échanges autour de la santé, 10 heures au total, pendant lesquelles ont été abordés différents
sujets : alimentation (2 séances), cycle féminin, contraception IST (3 séances), débats (2 séances).
Et enfin, il est important de noter que l'infirmière reste à la disposition des personnes hébergées de
16h à 19h tous les lundis lors des permanences, ce qui permet une première prise de contact et
une mise en confiance du public (12h/mois).
4personnes ont été reçues par le médecin du service et ont abouti à :
- 3 orientations vers des médecins spécialistes : chirurgien, endocrinologue, centre
d’addictologie dont 2 ont nécessitées un accompagnement par l’infirmière.
- 1 suivi nutrition de 2 séances.
3.3 Publics pris en charge par le service Hébergement temporaire/RSA
19 familles ont été orientées vers l’Espace Santé. Elles ont bénéficié au total de 30.5 heures
d’entretiens avec l'infirmière, 11 rendez-vous ont été manqués.
Au cours de ces entretiens
- 5 personnes ont été orientées soit vers des médecins traitant, soit vers des spécialistes
(gynécologue, ophtalmologue, dentiste).
- 4 familles ont été accompagnées dans différents rendez-vous extérieurs ce qui a
représenté 10h.
Le médecin a reçu 3 personnes qui ont toutes abouti à une orientation vers le pédiatre des
enfants examinés.
3.4 Publics pris en charge par le service Externe
8 familles ont été orientées par le Service Externe au cours de cette année.
7
Elles ont bénéficié au total de 9 heures d’entretien et 4 famille ont nécessité un accompagnement
plus appuyé avec accompagnement physique chez les médecins ou à l’hôpital pour un total
d’environ 11 heures.
3.5 Publics pris en charge par le service des places de stabilisation de
CHORUS 06
Personnes prises en charge dans le dispositif places de stabilisation
6 personnes ont été orientées par le service et l'infirmière de l'Espace santé a réalisé
l'accompagnement suivant :
- 4 personnes ont été orientées vers un médecin traitant et spécialiste,
- 1 personne a bénéficié d’un accompagnement physique à l’hôpital pour une consultation
d’anesthésie et une chirurgicale,
- 1 personne a rencontré la psychologue pour l’évaluation d’admission en l’absence du
psychologue du service,
Soit un total d’environ 4 heures d’accompagnement extérieur.
Le médecin de l'Espace Santé a reçu 2 personnes en consultations : l'une n’a pas souhaité
poursuivre et l'autre a été orientée vers son médecin traitant
Personnes prises en charge dans le dispositif SAEF
Pour la première fois, nous avons réalisé un accompagnement de mamans qui confient leurs
enfants aux Pitchounets dans le cadre des missions qui sont confiées au SAEF.
Il a consisté en :
Un accompagnement pour un enfant suivi dans le service d’oncologie à l’Archet,
Un accompagnement pour une maman lors d’un suivi pour une grossesse.
Soit un total d’environ 2 heures d’entretien et 7h 50 d’accompagnement extérieur.
4. Les interventions collectives
L’espace santé a expérimenté sur quelques mois des ateliers bien être, auxquelles ont participé 4 à
5 personnes par séance (16 séances au total soit 32 heures d’ateliers et 16h de préparation),
animés par l’infirmière, le médecin ou la psychologue accompagnés d’un travailleur social
comprenant :
8
Des ateliers de gymnastique douce (une séance une fois par semaine) qui ont dû être
arrêtées non pas faute de demande mais faute d’encadrement,
Des ateliers création de masques animés par la psychologue et destinés à la
revalorisation de l’estime de soi. Ils ont eu lieu à raison d'une séance de 2h tous les 15 jours (6
sessions de 2 heures).
Des ateliers réunions d’informations médicales (8 sessions de 2h) qui sont co-
animées par le médecin et l'infirmière
Des sorties
Ces activités permettent de faire découvrir comment organiser des sorties, repérer les moyens de
transports collectifs, trouver une activité qui fait bouger à moindre coût, c’est également un moyen
de retrouver estime de soi et socialisation. Elles sont cependant difficiles à réaliser car les
annulations de dernière minute, l'absence d'inscriptions sont significatives de l'isolement social dans
lequel évoluent les publics les plus fragiles.
Cette année, les sorties ont été diverses :
- Musée des Arts asiatiques (mamans et enfants)
- Journée bien-être organisée par le CAUS
- Parc Estienne d’Orves (mamans et enfants)
- Cap santé Grasse et Parfumerie
- Réunion d’information santé sur le diabète organisée par le CCAS
5. Conclusion & perspectives
Tout le travail effectué cette année nous a permis de faire ressortir quelques grands points :
Il existe encore de fortes craintes des usagers envers le secteur médical nécessitant de
nombreux accompagnements lors des rendez-vous médicaux. Ils permettent, ainsi aux
personnes suivies de reprendre confiance et de recréer du lien avec le personnel médical.
D'une façon générale, nous constatons un manque de connaissance sur l’alimentation et les
personnes restent souvent dans une logique de " bien manger " en opposition au " manger
bien " (quantité, choix des aliments, …),
Nous confirmons, cette année encore, l'existence d'une méconnaissance de la nécessité de
la prévention en matière de santé à quelque niveau que cela soit, les réunions d'informations
à thème ayant permis de donner de nombreuses explications et règles de bases à respecter,
La précarité dans laquelle se trouvent les personnes/familles que nous accompagnons ne
leur donne pas la possibilité d'envisager une prise en compte d'eux même. En effet, la
nécessité de satisfaire à des besoins primordiaux identifiés comme vitaux laisse rarement la
place à cette démarche et cela est particulièrement prégnant pour les mamans qui donnent
priorité à leurs enfants en s’oubliant elles-mêmes,
Le manque d’estime de soi ne permet pas aux personnes/famille d'être dans une démarche
d'insertion globale
Ces constatations nous ont amenées à proposer une série d’activités pour le premier semestre
2011, s’appuyant sur les compétences des personnes accompagnées, et valorisant leurs propres
ressources pour les rendre davantage actrices de leur propre santé et de leur bien-être.
9
Le deuxième semestre a surtout été mobilisé par l’évaluation des actions en cours et la préparation
des projets 2012.
1
Rapport d’Activité 2011
CHRS BALBI
Service Economat - entretien
9, avenue Balbi - 06100 NICE
Tel: 04 93 98 33 86 Fax: 04 93 52 93 94
2
1 L'équipe ................................................................................................................................ 4
2 Les différentes missions du service ...................................................................................... 6
3 Les lieux d'intervention ......................................................................................................... 7
3.1 Les appartements dits de " transits " : ....................................................................................... 7
3.2 Les bureaux : ............................................................................................................................ 8
4 Les travaux d'entretien ......................................................................................................... 8
5 Conclusion & perspectives.................................................................................................... 9
3
PREAMBULE
Depuis la mutualisation des services généraux du CHRS Balbi et de CHORUS 06 en novembre 2010,
l’équipe " Economat-Entretien " intervient exclusivement sur NICE. Ce nouveau souffle a ainsi permit
de redéfinir et ensuite confirmer nos objectifs de travail. Ils sont axés sur l’amélioration des
conditions de travail des salariés notamment en termes de sécurité des lieux, en gardant la même
qualité d’accueil du public.
Nous avons pu également optimiser les dépenses grâce à la mise en place de procédures et de
méthodes de travail communes aux établissements.
Le présent rapport d'activité reprend l'ensemble des missions accomplies par le service au bénéfice
des deux établissements le CHRS BALBI et le CHRS CHORUS 06.
4
1 L'équipe
DAMIANO Bernard Chef de service temps complet 1 ETP
CERUTTI Xavier Econome temps complet 1 ETP
GUIGO Didier Econome temps complet 1 ETP
BESNARD Régis Agent d’entretien temps complet 1 ETP
GARCIA Bernard Agent technique temps complet 1 ETP
GENNARIELLI Franco Agent technique sup. temps complet 1 ETP
NASO Germano Agent d’entretien temps complet 1 ETP
SARALAPOV Wiseyt Agent d’entretien temps partiel 0,77 ETP
BOYER Solange Agent de service temps complet 1 ETP
KABAACHI Kalthoum Agent de service temps partiel 0,56 ETP
Démission :
LOMBARDO Fréderic Agent d’entretien temps complet
Le service économat-entretien se compose de 10 salariés présents au 31 décembre 2011, réparti
dans 3 catégories professionnelles (gestion, maintenance, entretien de surface). Cela représente
9,33 ETP répartis sur différentes missions
3 ETP sur des missions de gestion
4,77 ETP en entretien/réparations
1,56 ETP en entretien de surface.
5
Il y a donc une diminution de 0,11 ETP de personnel en CDI par rapport à 2010.
Il convient, cependant d'ajouter :
0,26 ETP d’agent de service occupé actuellement par une personne salariée de l’association
intermédiaire PEPS (madame MANSOURI Souad.)
0,30 ETP d’agent d’entretien libre permettant de faire face à des surcharges ponctuelles de
travail telle que le renfort en cas de déménagement, l'appel à une entreprise extérieure de
nettoyage, de peinture, complément d’heure de ménage, etc.
0,13 ETP d’agent de service libre sur l’action RSA Hébergement temporaire permettant
l'intervention ponctuelle d'une entreprise extérieure pour effectuer le nettoyage des
appartements de transit et le remplacement de l’agent de service lors de ses vacances.
A noter que l'un des économes est élu à la fois en qualité de représentant des salariés au comité
d’entreprise d’ALC et de délégué du personnel de CHORUS 06. Ces heures de délégations
représentent un nombre d'heures relativement important (environ 0.5 ETP) et son absence a pour
conséquence directe de répartir sur l’ensemble de l’équipe les missions qu'il ne peut accomplir.
Les formations suivies en 2011 par les salariés du service :
4 salariés ont suivi la formation d’habilitation électrique
1 salarié poursuit une formation de français
1 salarié a effectué une formation, dans le cadre du perfectionnement, de 2 semaines
sur le thème : Ouvrier d’agent polyvalent
6
2 Les différentes missions du service
ECONOMAT
ENTRETIEN
Intendance
Maintenance
Sécurité
Hygiène
Manutention
Travaux
Entretien
de surface
Achat courant
Corrective
Contrôle
permanent
Aménagement
TX courants
Bureau
Achat des
investissements
Préventive
Formation
Déménagement
Réparations
importantes
Hébergement
Mise en place
des logements
Véhicule de service
Réglementation
Mobilier
logement
Réhabilitation
Contact direct
Création
avec les usagers
GESTION
Administrative
& Financière
Immobilière
Patrimoniale
Budgets
Location
Bureaux
Comptabilité
Contacts extérieurs
Locaux
Personnel
Etat des lieux
Biens associatifs
7
3 Les lieux d'intervention
L’équipe " Economat – entretien " assure la gestion, la maintenance, l’entretien de
- 142 appartements dit de " transit " sur l’agglomération niçoise, soit 14 possibilités
d’hébergement de plus qu’en 2010, (de la chambre au T4),
- l’ensemble des bureaux des différents services et les locaux de la structure multi accueil " les
Pitchounets", ce qui représente 7 sites d’interventions.
-
Elle peut, également, à la demande des travailleurs sociaux intervenir exceptionnellement dans les
37 chambres meublées de CHORUS 06.
3.1 Les appartements dits de " transits " :
1) CHRS Balbi : 96
Service Externe : 32
Service Les Yuccas : 29
Service RSA : 35 (soit 5 appartements supplémentaires en
2011 par rapport à 201)
2) CHORUS 06 : 46
Service SAEF : 8
Service CHRS Urgence : 17 (+ 2 appartements)
9 meublés
Service Stabilisation : 12
Tous services : 37 meublés
8
3.2 Les bureaux :
1) CHRS Balbi
Service Externe : 28 Boulevard J. Garnier
Service DAF : 81 Boulevard Gambetta
Service RSA : 2 Boulevard A. Raynaud
Les Pitchounets : 2 Boulevard A. Raynaud
Direction CHRS : 9 avenue Balbi
Service les YUCCAS: 9 avenue Joliette
A noter le déménagement du service externe du 42 A. Raynaud au 28 Joseph Garnier à
la fin de l’été 2011.
2) CHORUS 06
Services SAEF, SAO, 115, PAU,
CHRS Urgence, Stabilisation : 12 rue Gioffredo
Service SAEF : 42 boulevard de la madeleine
Service Stabilisation : 16 Boulevard Borriglione
4 Les travaux d'entretien
Pour la mise à disposition des logements, l'équipe a réalisé :
- 1 980 interventions de dépannage (soit 430 de plus qu'en 2010),
- 26 déménagements des familles (soit 13 de moins qu'en 2010),
- 87 interventions pour changer le mobilier (soit 42 de plus qu'en 2010),
9
5 Conclusion & perspectives
La nouvelle réorganisation a marqué le début de nouvelles orientations associatives visant le
décloisonnement des services généraux, une meilleure appréhension des compétences de chacun
au service des personnes accueillies et le développement du partenariat inter-établissements et
inter-services. Nous remercions d'ailleurs, les équipes techniques des établissements du secteur
adolescents et de l’Olivier qui nous ont prêté main forte lors du déménagement des bureaux du
Service Externe.
Nous constatons ainsi que grâce aux procédures mises en place, mais surtout la disponibilité de
tous, l'implication et la qualité des interventions, l’équipe a été un support efficace pour les différents
services des CHRS tout en restant vigilante en matière de sécurité des personnes et en préservant,
au mieux, le patrimoine associatif.
Nous continuerons notre démarche d’adaptation et d’amélioration des appartements afin de garantir
un accueil de qualité des personnes et des familles. Cela sera possible par une réfection permanente
des transits, l’achat de mobilier neuf en remplacement de celui vétuste ou hors d'usage et la mise en
place du matériel électroménager adapté aux besoins des publics accueillis,
Cependant, notre constat reste identique à ceux des années précédentes s'agissant de l’état de
dégradation des appartements de transit à chaque mouvement de famille malgré tout
l'accompagnement réalisé par les équipes socio-éducatives. L’obligation de repeindre ces logements
s’est encore accentuée en 2011.