Christo et Jeanne-Claude Paris · parisienne, entre 1958 et 1964, ainsi que l’histoire du projet...

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Christo et Jeanne-Claude Paris ! 1er juillet – 19 octobre 2020

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DirectriceAgnès BenayerT. 00 33 (0)1 44 78 12 [email protected]

Attaché de presseTimothée NicotT. 00 33 (0)1 44 78 45 79 [email protected]

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Christo et Jeanne-Claude Paris ! 1er juillet – 19 octobre 2020 Galerie 2, Niveau 6

Sommaire

À propos de l’exposition p. 3

Le parcours de l’exposition p. 4 à 14 Les années parisiennes, 1958 – 1964Christo in Paris, un film d’Albert et David Maysles – 1990Le Pont-Neuf empaqueté, Paris, 1975 – 1985, exposition-dossier

L’Arc de triomphe empaqueté p. 15

19 septembre – 4 octobre 2020

Publications p. 16

Informations pratiques p. 17

Liste des œuvres exposées Annexe

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Christo et Jeanne-Claude Paris ! 1er juillet – 19 octobre 2020 Galerie 2, Niveau 6

Intitulée « Christo et Jeanne-Claude. Paris ! » et présentée dans la Galerie 2 du Centre Pompidou, cette exposition majeure consacrée à Christo et Jeanne-Claude retrace leur période parisienne, entre 1958 et 1964, ainsi que l’histoire du projet The Pont-Neuf Wrapped [Le Pont-Neuf empaqueté], Paris, 1975-1985. Elle se présente comme une avant-première au projet L’Arc de Triomphe, Wrapped (Project for Paris, Place de l’Étoile – Charles De Gaulle), visible du 18 septembre au 3 octobre 2021 (cf. page 15).

Ces sept années passées dans la capitale sont essentielles pour l’évolution du travail de Christo. Il s’affranchit de la surface du tableau, empaquette les objets du quotidien et élabore des œuvres temporaires dans l’espace public. Il commence également à donner une dimension monumentale à ses œuvres en concevant différents projets pour la ville. La première partie de l’exposition présente environ 80 œuvres créées de 1958, année où Christo et Jeanne-Claude se rencontrent, jusqu’à 1964, date à laquelle les artistes s’installent définitivement à New York. La deuxième partie, The Pont-Neuf Wrapped Documentation Exhibition [Le Pont-Neuf empaqueté, exposition-dossier], rend compte de toutes les étapes du projet menant à la réalisation de l’œuvre monumentale The Pont-Neuf Wrapped, Paris, 1975-1985, avec la présentation d’environ 300 pièces, incluant des dessins et collages originaux, une maquette, des photographies, des documents d’archives, des études et des éléments d’ingénierie issus du projet réalisé.

Commissaire Sophie Duplaix Chargée de recherche Marion Guibert Chargée de production Anne-Claire Gervais Architecte scénographe Corinne Marchand

Image :The Pont-Neuf Wrapped, Paris, 1975-1985[Le Pont-Neuf empaqueté, Paris, 1975-1985]© Christo 1985

L’exposition intègre également la projection du film d’Albert et David Maysles, Christo in Paris (1990), qui retrace les dix années consacrées par Christo et Jeanne-Claude au projet The Pont-Neuf Wrapped et évoque la biographie de ce couple exceptionnel, dont le travail commun a fait naître des œuvres parmi les plus spectaculaires de l’histoire de l’art des 20e et 21e siècles.

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Le parcours de l’exposition

Focus sur quelques pièces

Les années parisiennes1958 – 1964

1 — Mur provisoire de tonneaux métalliques – Le Rideau de fer, rue Visconti, Paris27 juin 1962

2 — Inventaire – Étagères1958 – 1960

3 — Surface d’empaquetage 1958

4 — Cratère1960

5 — Édifice public empaqueté (Projet pour l’Arc de triomphe, Paris) 1962-1963

6 — Petit cheval empaqueté1963

7 — Empaquetage1961

8 — Purple Store Front [Devanture de magasin mauve]1964

9 — Christo in Paris Un film d’Albert et David Maysles – 1990

Le Pont-Neuf empaqueté, exposition-dossier Paris, 1975 – 1985

10 — Photographies de Wolfgang Volz : Christo et Jeanne-Claude à l’Hôtel de Ville de Paris21 février 1982

11 — The Pont-Neuf Wrapped (Project for Paris)[Le Pont-Neuf empaqueté (Projet pour Paris)]Dessin – 1985

12 — Photographie de Wolfgang Volz : Les alpinistes attachent la toile hissée sous l’une des arches du Pont-Neuf 16 – 22 septembre 1985

13 — The Pont-Neuf Wrapped (Project for Paris)[Le Pont-Neuf empaqueté (Projet pour Paris)]Maquette du projet – 1981-1991

14 — Photographies de Wolfgang Volz : The Pont-Neuf Wrapped, Paris, 1975-1985[Le Pont-Neuf empaqueté, Paris, 1975-1985]1985

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Les années parisiennes 1958 – 1964 Christo (Christo Vladimirov Javacheff) et Jeanne-Claude (Jeanne-Claude Marie Denat) sont nés tous deux le 13 juin 1935, respectivement à Gabrovo (Bulgarie) et à Casablanca (Maroc). Christo fuit la Bulgarie communiste pour se rendre à Prague en 1956. Il parvient à s’échapper du bloc soviétique en 1957 en passant dans un premier temps par Vienne, puis par Genève, pour finalement s’établir en mars 1958 à Paris, où il rencontre Jeanne-Claude à l’âge de 23 ans. Malgré sa formation classique à l’Académie des Beaux-Arts de Sofia, Christo développe son propre langage artistique durant ces années parisiennes, en travaillant la surface, les textures, l’empaquetage d’objets et l’appropriation sculpturale de l’espace. Par la suite, il commence avec Jeanne-Claude à développer les projets temporaires monumentaux pour lesquels ils sont désormais célèbres.

À son arrivée à Paris, afin de gagner sa vie, Christo réalise des portraits à l’huile sur toile de familles de la haute société, signant la plupart de ces œuvres de son vrai nom, « Javacheff ». Dans la chambre de bonne qui lui sert d’atelier, il commence à créer ce qu’il appelle son Inventaire – un ensemble de boîtes en métal, de bouteilles, de caisses et plus tard de barils, empaquetés dans du tissu rigidifié par de la laque et ficelés, qu’il signe de son nom d’artiste, « Christo ». Christo s’intéresse alors particulièrement au travail de la surface : « Il ne s’agissait pas tant de créer un objet, mais plutôt la texture de l’objet lui-même » dit-il. Les Surfaces d’Empaquetage résultent de ces expériences réalisées avec du papier, parfois du tissu, auquel Christo donne un aspect accidenté par des froissages et des plis qu’il rigidifie avec de la laque, la peinture venant rehausser les reliefs.

Dans la continuité de ces recherches, il créé la série des « Cratères ». Peu connue et présentée ici pour la première fois, elle se caractérise par une forte matérialité : le sable et la poussière mêlés à la peinture et à la colle créent un paysage lunaire qui envahit la surface de l’œuvre en ménageant aspérités et crevasses. Les Cratères réalisés par Christo peuvent être considérés comme une réponse au travail matiériste de Jean Dubuffet des années 1950. La plupart des Empaquetages caractéristiques de Christo sont réalisés entre 1958 et le début des années 1960, à partir d’objets du quotidien. Le tissu, dans un premier temps froissé et laqué, puis laissé à l’état brut, simplement attaché avec des cordes et des ficelles, fait aussi place par la suite au polyéthylène. La transparence et la rigidité sculpturale de ce film plastique en feront un matériau de prédilection pour l’empaquetage de statues et de modèles vivants.

Les premières œuvres de Christo dans l’espace public sont des structures temporaires, faites de colonnes ou d’accumulations de barils. La plupart de ces œuvres sont réalisées dans l’atelier dont l’artiste dispose également à Gentilly, en banlieue parisienne. « Je trouvais que les barils de pétrole ressemblaient déjà à des sculptures », dit-il, « Les taches d’huile, les couleurs délavées, la rouille, les bosses – Je les trouvais fascinants, très beaux, car ils faisaient “vrais”.»

En réaction à l’édification du Mur de Berlin en 1961, Christo et Jeanne-Claude imaginent de barrer une des rues les plus étroites de Paris avec un mur constitué de 89 barils. Érigé dans la nuit du 27 juin 1962, le Mur provisoire de tonneaux métalliques – Le Rideau de fer, rue Visconti, Paris, 1961-1962, consitue leur deuxième intervention dans l’espace public. Dès 1961, Christo et Jeanne-Claude envisagent pour la première fois d’empaqueter un bâtiment public (salle de concert, salle de conférence, prison, parlement...). À cette époque, Christo, qui habite non loin de l’Arc de triomphe, réalise différentes études de ce monument dont le photomontage Édifice public empaqueté (Projet pour l’Arc de triomphe, Paris), 1962-1963. Ce projet doit finalement voir le jour à l’automne 2020 (cf. pages 8 et 15).

Mur provisoire de tonneaux métalliques - Le Rideau de fer, rue Visconti, Paris 27 juin 1962

Le vocabulaire de Christo, en plus de l’empaquetage de petites boîtes métalliques, va s’étendre aux barils, dont l’artiste réalise des empilements, sous forme de colonnes ou d’accumulations. En octobre 1961, en réaction à la construction récente du Mur de Berlin, il imagine de barrer la rue Visconti – l’une des plus étroites rues de Paris – avec des barils. Il parvient à réaliser le projet, avec la complicité de Jeanne-Claude, le soir du 27 juin 1962, avant d’être sommé par la police de démanteler son édifice. En écho à ce qui constituera son premier projet urbain parisien, il présente pour quelques jours des installations, photographies et dessins autour de son travail sur les barils à la Galerie J, dont le conseiller est le critique d’art Pierre Restany. Il s’agit également de sa première exposition personnelle à Paris.

© Christo 1962 Photo © Jean-Dominique Lajoux

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Inventaire – Étagères1958 – 1960

Christo commence à empaqueter des boîtes cylindriques métalliques – pots de peinture ou boîtes de conserve – et des bouteilles dès 1958. Il les recouvre de tissu, rigidifié par de la laque, et les entoure de ficelle. Ce travail se développe avec des caisses, dont les parois sont traitées de la même manière, et des éléments de mobilier, souvent fabriqués par l’artiste lui-même. Ces ensembles, qui intégreront par la suite des barils, constituent ce que Christo appelle son « Inventaire ». Il expose ces œuvres pour la première fois fin 1960 à Lisbonne, puis en avril-mai 1961 à Paris, avec Lourdes Castro, René Bertholo et Jan Voss notamment, ses amis du groupe KWY, qui édite une revue d’art artisanale.

Neuf boîtes en métal, tissu, cordeau, peinture, laque, sable, bois, acier et verre90 × 30 × 18 cmCollection de l’artiste© Christo 1958 Photo © Eeva-Inkeri

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Cratère1960

Marqué par les grands tableaux expressionnistes de l’exposition « Jackson Pollock et la nouvelle peinture américaine » au Musée national d’art moderne à Paris début 1959, Christo réalise entre 1959 et 1960 un certain nombre d’œuvres abstraites à la manière de différents artistes, dont le travail de Jean Dubuffet, présenté à la galerie Daniel Cordier fin avril 1959 à l’occasion d’une exposition sur le thème de la « Célébration du sol », qui donne l’impulsion à la série des « Cratères », inconnue du grand public. Elle s’inscrit toutefois davantage dans les recherches matiéristes de Dubuffet du début des années 1950, pour lesquelles Christo éprouvait une grande admiration.

Peinture émaillée, peinture à la colle, sable et métal sur panneau163 × 123 cmCentre Pompidou, Musée national d’art moderneDon de l’artiste en 2019 © Christo 1960 Photo © Wolfgang Volz

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Surface d’empaquetage 1958

Christo développe un intérêt accru pour le traitement des surfaces : il utilise du papier, parfois du tissu, auquel il donne un aspect accidenté par des froissages, des plis, que la laque vient rigidifier et la peinture assombrir par endroits. Il y ajoute du sable ou de la poussière pour leur donner un aspect « misérabiliste ». Ces œuvres, intitulées Surfaces d’empaquetage, constituent l’une des réponses de Christo à la tendance artistique de l’époque de s’émanciper du motif pour explorer les effets de matières.

Peinture, laque et sable, sur tissu tendu par des cordeaux sur cadre en bois158,5 × 102 × 7 cmCollection particulière© Christo 1958 Photo © Wolfgang Volz

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Édifice public empaqueté (Projet pour l’Arc de triomphe, Paris) 1962-1963

Les premiers projets urbains de Christo et Jeanne-Claude sont d’abord imaginés sous forme de collages réalisés à partir de photographies, assortis ou non d’un texte. Dès l’automne 1961, Christo envisage d’empaqueter un édifice public parisien, et plus précisément l’École militaire, comme en témoignent deux photomontages réalisés avec l’image d’un même Empaquetage. En 1962, Christo projette déjà d’empaqueter l’Arc de triomphe de la place de l’Étoile. Le monument est figuré dans un collage par l’image d’un petit objet empaqueté quadrangulaire, visible dans ce grand photomontage et présenté dans l’exposition. Ce projet, évoqué plus loin dans le parcours par un court documentaire montrant Christo dans son atelier newyorkais, verra le jour à l’automne 2020, soit près de soixante ans après sa conception.

Photomontage de deux photographies de Shunk-Kender25,2 × 70,8 cmCollection de l’artiste© Christo 1962 Photo © Shunk-Kender

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Empaquetages

La chronologie exacte des expériences artistiques parisiennes de Christo n’est pas toujours aisée à établir. En ce qui concerne les Empaquetages, ils se développent surtout à partir de 1960, même si les prémisses datent vraisemblablement du séjour genevois de l’artiste avant son arrivée à Paris, et que l’un des premiers paquets présentés dans l’exposition, fait à partir de papier, date de 1958. Christo privilégiera par la suite le tissu, dans un premier temps froissé et laqué, pour envelopper des objets. Puis il expérimentera le tissu brut, sans abandonner ses recherches précédentes. L’attention de l’artiste se porte sur l’association de textures variées, sur les jeux de matière – brillance ou matité du tissu –, le caractère soyeux ou rugueux et les couleurs, souvent des tons rompus. Les cordes et ficelles sont également choisies avec précision.

Empaquetages

Les Empaquetages restent mystérieux dans leur contenu, Christo se refusant à désigner les objets cachés au regard. Par la suite, explorant d’autres modalités, il ne couvrira que partiellement certains objets, en particulier du mobilier, établissant un rapport légèrement différent avec le spectateur. Dans le courant de l’année 1960, l’artiste découvre le polyéthylène, un plastique transparent qui le conduit vers d’autres recherches puisque la membrane laisse deviner l’objet, sans toutefois l’appréhender directement. Le polyéthylène sera utilisé en particulier pour l’empaquetage de statues et de modèles vivants.

Petit cheval empaqueté1963

Parmi ces objets empaquetés se trouve un petit cheval, qui renvoie à un projet mené avec l’un des Nouveaux réalistes, mouvement fondé par le critique d’art Pierre Restany en octobre 1960 et auquel Christo ne sera invité à prendre part qu’en 1963. Ce jouet empaqueté a été utilisé dans l’un des photomontages destinés au Salon « Comparaisons » de mars 1963, salon dont l’artiste Jacques Villeglé avait en charge une section. L’idée était d’exprimer à travers ce « Néo-Dada emballé » – terme de Raymond Hains – un désaccord avec l’approche théorique de Pierre Restany sur la filiation des Nouveaux réalistes avec le mouvement Dada. La réalisation de ce projet à grande échelle, insatisfaisante pour Christo, le conforte alors dans l’idée de ne pas s’identifier au groupe, bien qu’il maintienne des liens d’amitié avec certains de ses membres.

Tissu, ficelle, cordeau, petit cheval à roulettes40,6 × 50,8 × 12,7 cmThe Private Collection of the late Jan Van der Marck, États-Unis© Christo 1963 Photo © Dirk Bakker

6 Empaquetage1961

Cet Empaquetage a été présenté fin 1962 dans l’exposition collective « New Realists », que la galerie Sidney Janis de New York consacrait à des artistes dont la pratique s’inscrivait soit dans le readymade (à savoir, déclarer un objet préexistant « œuvre d’art »), soit dans l’univers visuel coloré de la publicité ou dans la parodie de la consommation de masse. Malgré l’importance de cette exposition pour Christo, placé aux côtés d’américains de renom tels Andy Warhol ou Claes Oldenburg, il fut abusivement classé, dans le texte de présentation du catalogue, parmi les artistes dont la démarche relève du readymade. En effet, le geste de Christo n’est ni assimilable à cette approche, ni à un commentaire sur la question de l’emballage dans la société industrielle. Son geste déconcerte la critique, qui a souvent peiné à le qualifier.

Tissu, ficelle, cordeau et divers objets sur panneau47,5 × 42,5 × 22,8 cmNational Gallery of Art, Washington, Dorothy and Herbert Vogel Collection, 1999.4.1© Christo 1961 Photo © National Gallery of Art, Washington, NGA Images

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Purple Store Front [Devanture de magasin mauve]1964

L’avant-dernière série entreprise l’année précédant le départ définitif de Christo et Jeanne-Claude pour les États-Unis en septembre 1964, est une série de « Vitrines », réalisées pour nombre d’entre elles à partir d’armoires à pharmacie. L’idée n’est plus ici, grâce à l’empaquetage, de cacher un objet au regard, tout en permettant d’en saisir les contours. Il s’agit plutôt de placer le spectateur dans une situation d’empêchement en masquant l’intérieur de la vitrine, alors même qu’une vitrine est faite pour montrer. Ainsi, Christo tapisse les parois internes de ce mobilier avec du papier ou du tissu et y ménage parfois un éclairage, pour souligner qu’il y a bien en principe quelque chose à voir.Les Vitrines trouvent leur prolongement dans la série des « Store Fronts », que Christo développe essentiellement aux États-Unis, hormis deux Store Fronts à l’échelle 1 fabriqués en France et présentés ici, ainsi que quelques projets à échelle réduite. Il s’agit de devantures de magasin fabriquées avec des matériaux de récupération. Dans un second temps, leur élaboration sera plus sophistiquée, leur conférant un aspect minimal en écho aux recherches des artistes américains de l’époque, tout en y opposant une approche critique et décalée. Ces réalisations monumentales fonctionnent selon le même principe que les premières Vitrines : une occultation des parois transparentes au moyen de papier ou de tissu, accompagnée d’une source lumineuse à l’intérieur.

8 Cratère1960

Bois, Plexiglas, métal, peinture émaillée, tissu, papier, lumière électrique235 × 220 × 35,5 cmCollection de l’artiste© Christo 1964Photo © Wolfgang Volz

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Christo in Paris Un film d’Albert et David Maysles – 1990

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Christo in Paris1990

Réalisateurs : Albert Maysles, David Maysles,

Deborah Dickson et Susan Froemke16 mm, couleur, sonore

58 minutes© Maysles Films, Inc.

Achevé en 1990, le film retrace l’aventure de l’empaquetage du Pont-Neuf depuis ses débuts, en y mêlant le récit biographique de Christo et Jeanne-Claude, qui permet au spectateur d’entrer dans la vie de ce couple exceptionnel à qui l’on doit des réalisations hors normes. Prenant la forme d’allers-retours entre une bataille sans relâche pour l’accomplissement du projet et la résurgence des souvenirs de jeunesse des artistes, le film peut être visionné à n’importe quel moment de sa projection.

Les frères Albert et David Maysles (1926-2015 et 1931-1987) ont accompagné Christo et Jeanne-Claude à partir des années 1970 pour filmer sans concession toutes les étapes de l’élaboration de nombre de leurs projets. Leur cinéma « direct », qui leur a valu une place majeure dans l’histoire du document filmé, a permis d’immortaliser les instants les plus spectaculaires comme les plus triviaux du déroulement des projets. Une de leurs œuvres majeures, Christo in Paris, est présentée ici, au cœur de l’exposition.

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Le Pont-Neuf empaqueté, Paris, 1975 – 1985Exposition-dossier La seconde partie de l’exposition dévoile l’histoire du projet urbain majeur imaginé par Christo et Jeanne-Claude pour Paris, dès 1975. The Pont-Neuf Wrapped Documentation Exhibition [Le Pont-Neuf empaqueté, exposition-dossier] est un ensemble de 337 pièces, incluant 36 dessins et collages originaux, une maquette, des documents d’archives, des éléments d’ingénierie issus du projet réalisé et environ 200 photographies de Wolfgang Volz, qui travaille aux côtés des artistes depuis une quarantaine d’années. Le principe de l’exposition-dossier, constitué pour chaque projet majeur de Christo et Jeanne-Claude, est de préserver la mémoire des œuvres temporaires, de faire comprendre leur ampleur et leur complexité, en retraçant l’histoire du projet, des prémices à sa réalisation.

Dès 1975, Christo et Jeanne-Claude conçoivent l’idée d’empaqueter le Pont-Neuf avec de la toile polyamide de couleur grès doré, qui recouvrirait les côtés et les voûtes des douze arches du pont, ses parapets, ses bordures et ses trottoirs (le public doit pouvoir marcher sur la toile), ses quarante-quatre lampadaires, ainsi que les parois verticales du terre-plein de la pointe occidentale de l’Île de la Cité et l’esplanade du Vert-Galant. Œuvre temporaire, en prise avec le réel, cette transformation souligne les qualités architecturales du pont et renouvelle notre rapport à l’appréhension de ses volumes et à la déambulation.

« Depuis plus de quatre siècles, le Pont-Neuf a été le sujet de centaines d’œuvres », explique Christo, « Une fois empaqueté pour deux semaines, il est devenu une œuvre d’art à part entière ». S’inscrivant dans la lignée de Jacques Callot, Turner, Renoir, Brassaï, Pissaro, Picasso et Marquet, Christo et Jeanne-Claude écrivent un nouveau chapitre de l’histoire du pont parisien. À l’instar de toutes les œuvres temporaires de Christo et Jeanne-Claude, The Pont-Neuf Wrapped, Paris, 1975-1985 [Le Pont-Neuf empaqueté, Paris, 1975-1985] a été présenté pendant une durée très brève du 22 septembre au 6 octobre 1985. Ce projet a nécessité un dispositif technique et humain colossal, sans compter les dix années de négociation auprès des politiques et des riverains. Les artistes financent leurs réalisations monumentales exclusivement grâce à la vente des collages, dessins préparatoires, maquettes réalisés par Christo dans le cadre des projets et à la vente d’œuvres des années 1950 et 1960. Les artistes n’ont jamais bénéficié de financement public ou privé.

« Tous nos projets temporaires ont un caractère nomade, transitoire, ils sont en perpétuel mouvement », précise Christo, « Ces œuvres ne sont visibles qu’une fois dans une vie mais restent gravées dans les mémoires. Cet aspect est essentiel dans notre démarche et rappelle un principe résolument humain : rien ne dure éternellement et c’est là toute la beauté de la vie ».

10 Christo et Jeanne-Claude sont reçus, avec Johannes Schaub, par Jacques Chirac et Françoise de Panafieu, adjointe au Maire de Paris, à l’Hôtel de Ville, le 21 février 1982. Au cours de ce rendez-vous filmé par les frères Maysles, Jacques Chirac, favorable au projet, précise qu’il n’accordera formellement son autorisation qu’après les prochaines élections, prévues au printemps 1983.

© Christo 1982 / Photo © Wolfgang Volz

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12 Les alpinistes attachent la toile hissée sous l’une des arches, et règlent la tension des sangles cousues sur la toile afin que celle-ci épouse les lignes de la voûte [16-22 septembre 1985].

© Christo 1985 / Photo © Wolfgang Volz

The Pont-Neuf Wrapped (Project for Paris) – [Le Pont-Neuf empaqueté (Projet pour Paris)]Dessin, 1985

Mine graphite, pastel, fusain, crayon à la cire, impressions à l’encre et colle sur papier contrecollé sur carton. Diptyque : 38 × 244 cm et 106,6 × 244 cm / Collection de l’artiste / © Christo 1985 / Photo © Philippe Migeat

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Présentation de la maquette de l’empaquetage du Pont-Neuf dans une vitrine de La Samaritaine, Paris, octobre 1981


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The Pont-Neuf Wrapped (Project for Paris), [Le Pont-Neuf empaqueté (Projet pour Paris)] Maquette, 1981-1991 (détails)Bois, tissu, fil, mousse synthétique, Plexiglas, agrafes et colle82 × 611 × 478 cm


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The Pont-Neuf Wrapped (Project for Paris), [Le Pont-Neuf empaqueté (Projet pour Paris)] Maquette, 1981-1991 (détails)Bois, tissu, fil, mousse synthétique, Plexiglas, agrafes et colle82 × 611 × 478 cm


13 The Pont-Neuf Wrapped (Project for Paris) – [Le Pont-Neuf empaqueté (Projet pour Paris)]Maquette du projet, 1981-1991

Vue de la maquette de l’empaquetage du Pont-Neuf et de sa présentation dans une vitrine de La Samaritaine, Paris, octobre 1981. Bois, tissu, fil, mousse synthétique, Plexiglas, agrafes et colle / 82 × 611 × 478 cm / © Christo 1981 / Photo © DR

The Pont-Neuf Wrapped, Paris, 1975 – 1985 [Le Pont-Neuf empaqueté, Paris, 1975 – 1985]

© Christo 1985 / Photo © Wolfgang Volz14

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L’Arc de triomphe empaqueté 18 septembre – 3 octobre 2021

Christo, en étroite collaboration avec le Centre des monuments nationaux (CMN) et le Centre Pompidou, créera une œuvre temporaire à Paris intitulée L’Arc de triomphe empaqueté (Projet pour Paris, Place de l’Étoile-Charles de Gaulle). Compte tenu de la pandémie du Covid-19, Christo, le Centre des monuments nationaux et le Centre Pompidou ont, d’un commun accord, décidé le report d’une année de L’Arc de Triomphe empaqueté, initialement prévu à l’automne 2020. Cette œuvre sera donc visible pendant 16 jours, du samedi 18 septembre au dimanche 3 octobre 2021. Elle nécessitera 25 000 mètres carrés de tissu recyclable en polypropylène argent bleuté et 7 000 mètres de corde rouge.

L’Arc de triomphe empaqueté sera entièrement autofinancé par Christo grâce à la vente de ses études préparatoires, dessins, collages du projet ainsi que des maquettes, œuvres des années cinquante-soixante et des lithographies originales dédiés à d’autres sujets. Il ne bénéficiera d’aucun financement public ou privé.

En 1961, trois ans après leur rencontre à Paris, Christo et Jeanne-Claude commencent à concevoir et réaliser des œuvres temporaires pour l’espace public. Christo fait, en 1962-63, un photomontage avec l’Arc de triomphe empaqueté, vu depuis l’avenue Foch, puis, en 1989, un collage, avant de reprendre et développer ce projet à partir de 2017. Près de 60 ans plus tard, ce projet se concrétise enfin. Le Centre des monuments nationaux, qui assure au nom de l’État la conservation et l’ouverture au public de l’Arc de triomphe, se félicite de la réalisation d’un projet qui témoigne de son engagement en faveur de la création contemporaine et de la mise en valeur de l’un des monuments les plus emblématiques de Paris et de France.

La Flamme de la Nation devant la tombe du Soldat Inconnu, sous l’Arc de triomphe, continuera à brûler pendant l’installation et toute la période où l’œuvre sera visible. Associations, bénévoles et volontaires attachés aux valeurs de la République continueront à s’y relayer pour assurer la continuité du souvenir et de la mémoire et assurer les cérémonies quotidiennes du ravivage de la Flamme et les hommages au Soldat Inconnu dans la solennité requise. L’Arc de triomphe, y compris sa terrasse, restera accessible pendant la durée du projet. Le Centre des monuments nationaux précisera prochainement les modalités de cet accès.

« Trente-cinq ans après que Jeanne-Claude et moi avons emballé le Pont-Neuf, je suis impatient de travailler à nouveau à Paris pour réaliser notre projet pour l’Arc de triomphe », déclare Christo.

The Arc de triomphe, Wrapped Project for Paris, Place de l’Étoile – Charles de Gaulle [L’Arc de triomphe empaqueté Projet pour Paris, Place de l’Étoile – Charles de Gaulle] 2018 – 2019Haut: collage, 2019 / 28 x 21,5 cm Crayon, crayon de cire, peinture émail, Photographie de Wolfgang Volz et ruban Bas: collage en deux parties, 2018 / 77,5 x 66,7 et 77,5 x 30,5 cmCrayon, fusain, crayon de cire, tissu, ficelle, peinture émail,Photographie par Wolfgang Volz, carte dessinée à la main et ruban © Christo 2018 © Christo 2019Photos © André Grossmann

Contact presse Marie Roy & Maddy AdouritzT. 00 33 (0)1 44 61 21 [email protected]

Pour plus d’informations sur le projet, connectez-vous sur paris-arc-de-triomphe.fr

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Publications

Catalogue de l’exposition Un catalogue présentant des documents inédits et dévoilant le processus créatif à l’origine de la carrière de l’artiste. Sous la direction de Sophie Duplaix.

Éditions du Centre PompidouParution : 18 mars 2020ISBN : 9782844268693256 pages20 x 26 cmPrix de lancement 27.93 € TTCPrix public 39.90 € TTCÀ partir du 18 mars 2020

Catalogue en édition limitée Ce coffret inédit contient le catalogue de l’expositionet un tirage numéroté et signé par l’artiste. Édition limitée de 500 exemplaires.

Éditions du Centre PompidouParution : 18 mars 2020 ISBN : 9782844268709256 pages20 x 26 cmPrix de lancement 140 € TTCPrix public 200 € TTC À partir du 18 mars 2020

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Informations pratiques

L’Exposition

Christo et Jeanne-Claude Paris ! 1er juillet – 19 octobre 2020Galerie 2, Niveau 6

Commissaire Sophie Duplaix Chargée de recherche Marion Guibert Chargée de production Anne-Claire Gervais Architecte scénographe Corinne Marchand

Contact presse Timothée NicotT. 00 33 (0)1 44 78 45 79 [email protected]

Visuels presse Les visuels de ce dossier représentent une sélection disponible pour la presse. Chaque image doit être accompagnée de sa légende et du crédit correspondant. Toute demande spécifique ou supplémentaire concernant l’iconographie doit être adressée à l’attaché de presse de l’exposition.

Le Centre Pompidou 75191 Paris cedex 04 / T. 00 33 (0)1 44 78 12 33Métro : Hôtel de Ville, Rambuteau / RER Châtelet-Les-Halles

Horaires et Tarifs Exposition ouverte tous les jours de 11h à 21h, le jeudi jusqu’à 23h, sauf le mardi et le 1er mai.14 €, tarif réduit 11 € / Gratuit pour les moins de 18 ans. Les moins de 26 ans*, les enseignants et les étudiants des écoles d’art, ainsi que les membres de la Maison des artistes bénéficient de la gratuité pour la visite du Musée et d’un billet tarif réduit pour les expositions. Accès gratuit pour les adhérents du Centre Pompidou.

Réservations et billet imprimable à domicile sur : www.billetterie.centrepompidou.frLa réservation d’un créneau horaire s’applique à tous les visiteurs excepté ceux bénéficiant d’une gratuité.

* 18-25 ans ressortissants d’un état membre de l’UE ou d’un autre état partie à l’accord sur l’Espace économique européen. Valable le jour même pour le Musée national d’art moderne et l’ensemble des expositions.

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Christo et Jeanne-Claude Paris · parisienne, entre 1958 et 1964, ainsi que l’histoire du projet...

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