Christian Licoppe Département de Sciences Economiques et Sociales, Telecom ParisTech

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Mise en visibilité des comportements et régulation sociale : habiter un monde de plus en plus 'réflexif’ Christian Licoppe Département de Sciences Economiques et Sociales, Telecom ParisTech [email protected] Ateliers « traces » AFIA 2011, Chambery 16/05/2011

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Mise en visibilité des comportements et régulation sociale : habiter un monde de plus en plus 'réflexif’. Christian Licoppe Département de Sciences Economiques et Sociales, Telecom ParisTech [email protected] Ateliers « traces » AFIA 2011, Chambery 16/05/2011. - PowerPoint PPT Presentation

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Mise en visibilité des comportements et régulation sociale : habiter un monde de

plus en plus 'réflexif’

Christian Licoppe Département de Sciences Economiques et Sociales, Telecom ParisTech

[email protected]

Ateliers « traces » AFIA 2011, Chambery 16/05/2011

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Qu’est ce qu’une situation réflexive ?

• Une situation qui incorpore :• Une ou plusieurs représentations dynamiques et en temps

réel de l’activité en train de se faire

• Deux formes de réflexivité• Une réflexivité « immédiate», « à plat » : la présence d’un

miroir ou du retour vidéo de la visio-conférence, l’échographie

• Une réflexivité technologiquement équipée, basée sur l’exploitation informatiques des traces, et qui possède une extension temporelle, spatiale et « sociale »

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Habiter un monde de plus en plus réflexif

• Produire l’action qui convient dans un environnement réflexif nécessite des compétences spécifiques

• La réflexivité existe à bas niveau technologique• Mais, du fait du développement technologique, nous habitons

un monde de plus en plus réflexif

• Les technologies réflexives pourraient avoir des effets régulateurs sur les comportements

• elles sont développées et utilisées dans la visée d’une forme originale de contrôle social

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1. Retours vidéo et écologies réflexives

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Vidéo et situations réflexives

• La diffusion des moyens vidéo• Habiter un monde d’écrans sur le mode de la familiarité• Un retour vidéo sur l’activité en cours dans le cadre de l’activité elle-même

(Réflexivité)

• Dans des activités grand public orientées vers l’enregistrement et sa publicisation (la vidéo comme média social)

• Filmer un film et un concert pour le poster ou le rendre disponible à des réseaux sociaux

• Activités professionnelles• Domaine médical

• Microchirurgie• Médecine grand public spécialisée : orl, échographies

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L’image retour dans la communication visiophonique

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• La communication visiophonique :• Skype• Procès par visioconférences

• Compétences spécifiques à exploiter le retour vidéo comme ressource et comme contrainte

• La production de l’activité comme performance multimedia• Particulièrement visible au niveau de l’activité de cadrage• Plus généralement : des compétences et des habiletés spécifiques à produire collectivement l’activité qui convient dans des écologies

réflexives

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2. Traces et réflexivité

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Productions de données dynamiques sur les personnes à partir de capteurs

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• Dans les infrastructures de réflexivité, les capteurs et leurs mise en réseau permettent d’effectuer des mesures répétées et d’enregistrer des données sur (typiquement) :

• Des actions accomplies par les personnes : mobilité, consommation d’énergie, etc.

• Des indicateurs de l’état des personnes : état émotionnel, valeur d’un indicateur physiologique, poids, etc.

• Des indicateurs caractéristiques des environnements traversés : degré de pollution, de radioactivité, densité humaine, etc.

• Toutes ces données sont des « traces » dans la double acception du terme:

• En tant que « vestiges », elles pointent vers des hommes, des actions et des situations passées : vestiges

• En tant que « marques », elles sontdéposées dans le monde des choses, elles acquièrent une forme d’objectivité

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La dualité fondamentale des traces

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• La dualité des traces en fait le matériau de base des « infrastructures de réflexivité »

• La trace comme marque inscrite dans les choses: renvoie à un espace temps géométrique et chronologique, se prête sous sa forme digitale à une mise en calcul pour reconstruire des évolutions

• Les traces digitales sont calculables ; on peut reconstruire une histoire et une géographie de ces traces

• La trace comme vestige : conserve un lien avec le temps vécu, avec l’expérience phénoménologique de sujets engagés dans des situations précises.

• Elle renvoie aux comportements et aux état d’un étant ayant été là

• Confronter les personnes à une représentation de l’activité, extérieure à celle-ci et construite à partir des traces, instaure une forme de réflexivité « distribuée » dans la situation

• Exploitation de celles-ci pour produire des infrastructures de réflexivité

• Traitement des données en temps réel pour produire des représentation dynamiques de l’évolution des activités, des états ou des environnements de personners

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3. Réguler par les traces Les infrastructures de réflexivité

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Construire des infrastructures de réflexivité

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• Recueillir et traiter les traces en temps réel pour produire des représentations dynamiques de l’évolution temporelle et/ou spatiale et/ou sociale de l’activité

• Informatique, traitement de données, etc.

• Rendre ces traces visibles et accessibles aux utilisateurs sous des formats adaptés

• IHM, ergonomie, design

• Produire des effets sur la régulation des comportements• Une régulation par l’utilisateur et/ou les collectifs

d’utilisateurs : par le bas (opposition à top down), horizontale (vs verticale)

• Exploitation de celles-ci pour produire des infrastructures de réflexivité

• Traitement des données en temps réel pour produire des représentation dynamiques de l’évolution des activités, des états ou des environnements de personners

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Les champs d’application des infrastructures de réflexivité

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• Le domaine de l’énergie et du développement durable • Projets Smartgrids et régulation de la consommation électrique• Régulation des mobilités, pour optimiser le trafic (suivi des densités et des

vitesses des voitures) ou la charge de pollution rencontrée

• Apparaît attrayant du fait des difficultés à implémenter des logiques de développement durable ‘top down’, à partir des politiques publiques

• Le domaine du biologique et de la santé : les « persuasive technologies »

• Evaluer l’évolution d’indicateurs de bien être• Suivi des activités nutritionnelles et du poids pour lutter contre l’obésité

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Le traitement des traces comme projet de gouvernementalité

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• La réflexivité a des composantes :• Individuelles (le comportement d’ego est rendu visible à soi) et collectives • Collectives (rendu visible à un groupe social, possibilité de comparaisons

et de commentaires)

• Un projet politique de contrôle social• Faiblesse des états nations et faillite des « régulations par le haut »• La culture communautaire et participative des médias sociaux confère une

valeur positive à la « sousveillance » et au contrôle « horizontal »

• Une « gouvernementalité par les traces »

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4. Les ressorts de l’efficacité des « technologies persuasives »

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Le « territoire personnel »

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• Le « territoire personnel » (Goffman, 71):• Ce qui concerne le soi, et sur lequel le soi à le droit à avoir le premier mot et le

dernier mot sur ce qui peut en être dit • Une utilisation stratégique dans les entretiens psychologiques

• Les traces utilisées dans les infrastructures de réflexivité• Renvoient par leur nature et leur qualité de vestige au soi, à son expérience vécue

et à son « territoire personnel » • Par leur qualité de marque et la choséité qu’elle implique, à une mise en forme

« externe » de l’expérience vécue et du « territoire personnel ».

• La représentation de l’activité que proposent les technologies réflexives• Constitue un commentaire extérieur, adressé à ego, sur des choses qui

relèvent de son « territoire personnel »• Commentaire éventuellementredoublé par les réactions des autres à qui

elle est visible• En tant que telles elles invitent à une réponse

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Merci !

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Notes sur l’atelier « traces »

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• Systèmes de traces (Settouti et al., 2006) ; les traces numériques (A. Mille et K. Lund, 2009)

• Le paradigme indiciaire (Ginzburg)• L’enquête (Dewey)

• Théories de l’information:• Bateson • Luciano Floridi (2005) ; Marcia Bates (2005)• Des données selon le regard X? ; Leleu Merviel (2010) ; donnée signifiante en

relation avec d’autres données selon un pattern

• Le cas des images d’amateurs et le problème de la traçabilité (différents dispositifs, dont les logiciels comme Tineye (?), le journalisme collaboratif (genre réseau Twitter)

• La trace est une empreinte documentée (sur laquelle il y aurait eu un travail documentaire; Suzanne Brillet, le document comme preuve, +S. LM (2003)

• Les régimes documentaires de la trace

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Notes sur l’atelier « traces »

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• Ecriture comme moyens par lesquels nous rendons la langue visible ; sur un support, support numérique donne prise à la raison graphique (Goody) et à la raison computationnelle (Bachimont)

• Niveau théorique, applicatif sémiotique des traces (Bachimont)

• Un passage des signes aux traces ?• Les traces du côté de la singularité, de l’idiosyncrasie de l’index?

• Alexandre Serres : quelles problématiques de la trace• SLM : effet de la numérisation et de la mise en réseau sur le concept de document• La trace ne devient trace que dans l’observation/la lecture/l’interprétation

• « Une trace ineffaçable n’est pas une trace » (Derrida)• Le danger de confondre trace matérielle, donnée de mesure et trace numérique

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Remarques

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• Comment distinguer la trace de la mesure, de la donnée, de l’indice, de l’inscription, du document, du signe ?

• En tant qu’elle renvoie à une activité comme accomplissement ?• En quoi les données personnelles facebook sont elles des traces ?

• Y a-t-il un lien privilégié entre la trace et le régime de familiarité ?