Chirurgie percutanée du pied Hallux Rigidus - docvadis.fr · Présentation clinique Radiologie :...
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Dr. Londero Alejandro, Chirurgien Orthopédiste
Chirurgie du genou, de l’épaule et du pied
Arthroscopie, traumatologie du Sport
Chirurgie percutanée du pied
Hallux Rigidus
ARTHROSES PREMIERE ARTICULATION METATARSO-PHALANGIENNE
1. La chirurgie percutanée du pied
Il s’agit d’une technique développée en Amérique du Nord depuis trente ans qui a pour but de
régler de nombreux problèmes par des incisions minimes. La chirurgie percutanée va
permettre, entre des mains entraînées, d’effectuer des ostéotomies (sections osseuses), des
allongements tendineux et des libérations articulaires, pour corriger les déformations du pied.
2. Histoire
Depuis 20 ans la chirurgie de l’avant pied s’est beaucoup transformée en France.
Avant 1980 on pratiquait des interventions sur parties molles (ligaments, tendons...) et la
technique la plus connue se nommait Mac bride, Petersen...
Dans les années 1980, on commence à réaliser des coupes osseuses pour corriger les
déformations (ostéotomie « en chevron »).
Dans les années 1990, une nouvelle technique d’ostéotomie diaphysaire du premier
métatarsien nommée Scarf apparaît.
Depuis quelques années, on a commencé à entendre parler de la chirurgie percutanée.
3. D’où vient cette révolution ?
Vers 1945, les podiatres (podologues-chirurgiens, sans équivalent en France) aux Etats-Unis
ont commencé avec quelques gestes en percutané, mais avec un niveau médiocre de technicité
et de publications scientifiques. La technique est rapidement abandonnée aux Etats-Unis.
C’est en 1985, à partir des travaux du Dr. Stephen Isham, à la fois médecin et podiatre, que
cette technique est enseignée de façon rigoureuse et commence à être crédible.
Le Dr. De Prado a amené cette technique chirurgicale en Europe et, avec la collaboration du
Dr. Pau Golano (anatomiste à Barcelone), ils établissent les basses chirurgicales et
anatomiques indispensables afin de la pratiquer en toute sécurité.
En 2002, cette technique traverse les Pyrénées et rentre en
France par l’équipe chirurgicale de Bordeaux qui fonde le
GRECMIP (Groupe de Recherche et d’Etude de la
Chirurgie Mini Invasive du Pied et de la cheville)
Ci-contre, le Dr. De Prado
avec le Dr Londero pendant
sa formation à Murcia,
Espagne
4. En quoi consiste la chirurgie percutanée ?
Pour cela il est nécessaire d’utiliser un matériel
spécifique :
- Un appareil de radiologie que l’on nomme un amplificateur
de brillance permet d’avoir des repères anatomiques précis et
des données sur l’avancée des coupes osseuses. Le geste est
contrôlé pendant l’intervention par la radiographie télévisée
(fluoroscopie).
- Un micro moteur avec des fraises motorisées, de petits instruments adaptés à la petite
taille des incisions
Les avantages de la technique percutanée
L’absence de grandes ouvertures supprime une grande partie de l’agression
chirurgicale pour les différents tissus du pied. Cela simplifie les suites
immédiates pour le patient :
Elle consiste à réaliser, comme dans la chirurgie classique, des
gestes sur les parties molles et des ostéotomies (coupe osseuse)
mais cette fois-ci a traves une moucheture cutanée, c'est-à-dire
une incision de moins d’un centimètre. .
- Cette intervention est moins douloureuse,
- Elle permet donc une reprise de la marche quasi immédiate.
- L’hospitalisation peut se faire en ambulatoire.
- Les complications sont beaucoup plus rares (même si elles peuvent arriver):
-Les infections sont exceptionnelles et quand elles existent, elles répondent mieux au
traitement car la vascularisation des tissus a été moins endommagée.
-Les problèmes de cicatrisation ne dépassent pas deux à trois semaines du fait de la
petite taille des cicatrices. (Idéal pour les patients avec des possibles problèmes de
cicatrisation, comme les diabétiques et la polyarthrite rhumatoïde ou personnes âgées)
-Les phlébites sont quasiment inexistantes car la chirurgie est faite sans garrot, la
reprise de la marche en appui est immédiate et un traitement vous sera prescrit après
l’opération.
-Les défauts de consolidation osseuse sont très rares, il est toutefois indispensable de
suivre les consignes de votre chirurgien : ne pas toucher au pansement qui joue un
rôle de contention, marcher avec une chaussure à semelle rigide.
5. Pathologies à traiter par chirurgie percutanée
-hallux valgus -Hallux rigidus -Hallux Hyper-extensus -Métatarsalgie -Déformation des orteils en griffe -Névrome de Morton et maladie de Freiberg -Déformation du cinquième orteil
6. HALLUX RIGIDUS
Il s’agit d’une arthrose axée de l’articulation métatarso-phalangienne
du premier rayon du pied (entre la première phalange et le premier
métatarsien).
L’origine de cette destruction articulaire est souvent liée à des micro-
traumatismes répétés.
Si bien qu’il est plus fréquent chez les personnes âgées, même s’il
peut apparaître à n’importe quel âge.
Le gros orteil présente à sa base une
articulation nommée métatarso-
phalangienne car située entre la
première phalange et un os du pied
appelé le premier métatarsien.
Le cartilage (revêtement souple et
blanc) recouvre l’extrémité de ces os et
facilite le glissement des surfaces en
contact lors des mouvements.
Au niveau de cette articulation
métatarso-phalangienne, le cartilage a
tendance à s’user et à disparaître.
L’articulation devient alors de plus en
plus douloureuse et raide et ne
fonctionne plus correctement. L’os
peut même se déformer au niveau de
l’articulation, et aussi présenter des
ostéophytes (becs de perroquets)
parfois volumineux tout autour de la
face supérieure du gros orteil.
Cette destruction n’entraîne pas de
déformation axiale importante comme
c’est le cas dans les hallux valgus, elle
entraîne des signes qui amènent à
consulter...
Symptômes :
La perte de mobilité : une diminution de la flexion dorsale (pour relever le gros
orteil) gêne le déroulé du pas. Cette raideur se compense parfois par un excès de
flexion dans l’articulation inter- phalangienne réalisant une barquette.
Une douleur à la mobilisation : elle est due à la compression d’un nerf sensitif et au
blocage mécanique de l’articulation par l’os.
L’apparition d’ostéophytes (becs de perroquets). Ils sont responsables d’une
augmentation de volume de l’articulation avec conflit possible avec la chaussure.
au chaussage surtout si le premier rayon est plus long
Présentation clinique
Radiologie :
Le diagnostic est posé grâce à la radiographie qui peut montrer des signes habituels de toute
arthrose. On peut constater :
o des ostéophytes (becs de perroquets)
o une diminution de hauteur de l’interligne articulaire
o une densification de l’os avec apparition de géodes (cavités)
La radiographie va aussi permettre de distinguer les trois stades d’évolution de cette arthrose.
Classification radiologique :
o stade 1, arthrose débutante : condensation osseuse, peu de pincement
articulaire
o stade 2, arthrose constituée : pincement articulaire net, ostéophytes
o stade 3, arthrose évoluée : disparition de l’interligne, profusion d’ostéophytes
Bec de perroquet
Traitements
Médical
Son traitement est d'abord médical dans un premier temps avec l’utilisation d’anti-
inflammatoires, de semelles et éventuellement, d’infiltrations.
Son aggravation est inévitable. Quand elle devient trop gênante, entraînant des difficultés
pour marcher et pour se chausser, la chirurgie est nécessaire.
Chirurgical
Cette chirurgie peut-être :
o Chirurgie conservatrice : Cheilectomie (rabotage) percutané isolé :
elle est indiquée dans le traitement de hallux rigidus, elle peut être réalisée
seule ou associée à d'autres gestes. Dans tous les cas l'indication découle d'une
difficulté de chaussage liée à la présence des ostéophytes entrant en conflit
avec les chaussures. Cette opération est faite par chirurgie percutanée par le Dr
Londero. Il travaillera grâce une incision d’un centimètre.sur le côté médial du
pied et, avec une fraise, procèdera à l’ablation de la bosse (ostéophytes) sur la
face supérieure de votre gros orteil.
Cheilectomie Cicatrice quasi-invisible
On peut aussi associer à la Cheilectomie une ostéotomie (coupe) du premier métatarsien
et/ou la première phalange du gros orteil.
L’effet de raccourcir les os diminue la pression
sur l’articulation. Ces ostéotomies sont
réalisées en percutanée et stabilisées avec ou
sans vis, selon le cas.
Radiographie pré-opératoire
Radiographie post-opératoire immédiate sans vis
Radiographie à 3 mois post-opératoires sans vis
Radiographies de cas avec des vis
Chirurgie radicale : 1.Arthrodèse
Après ablation de la surface articulaire, on réalise un blocage définitif de la
première articulation métatarso-phalangienne. Une stabilisation par vis est
réalisée ; cette intervention peut aussi être réalisée en percutanée.
Radiographie d’Arthrodèse
2.Arthroplastie
L’articulation est remplacée par une prothèse, après ablation des
surfaces articulaires.
Prothèse métatarso-phalangienne
7. Suites et consignes post-opératoires
Cette chirurgie est généralement réalisée sous anesthésie loco-régionale, bloc nerveux (on
n’endort que la jambe) mais vous pouvez aussi être endormi complètement (anesthésie
générale).
L’opération dure environ une demi-heure.
L’hospitalisation est soit ambulatoire, soit de faible
durée (24 heures).
Vous marchez dès le premier jour post-opératoire avec
une chaussure spéciale à porter pendant trois à six
semaines selon le type d’intervention réalisé.
8. LES BENEFICES
Le but de la chirurgie est fonctionnel. L’opération limite la douleur et vous permet de
mieux vous chausser et de mieux marcher. Elle doit soulager la douleur et corriger la
déformation au maximum du réalisable. La grande majorité des patients qui ont subi une
chirurgie de l’hallux valgus présente une disparition de la douleur et une nette amélioration de
l’alignement du gros orteil.
Néanmoins, gardez vous de penser que la chirurgie vous donnera un pied parfait. Ce
n’est pas une chirurgie esthétique. Après une chirurgie de l’hallux valgus, le port de
chaussures trop étroites ou à « bouts pointus» avec des talons relativement hauts n’est pas
interdit mais reste toujours déconseillé. Il ne faut pas oublier que la principale cause de
« l’oignon » c’est une chaussure trop ajustée. Si vous reportez ce type de chaussures vos
douleurs et l’hallux valgus peuvent réapparaître. Des bilans spécifiques du pied et des
recommandations pourront vous êtres dispensés au cours des consultations post-opératoires.
La chirurgie percutanée est une technique qui supprime une grande partie de
l’agression chirurgicale pour les différents tissus du pied. Cela simplifie la prise en charge
chirurgicale et les suites immédiates pour le patient :
Cette intervention se réalise en ambulatoire diminuant ainsi tous les risques
d’infections nosocomiales liés à une hospitalisation prolongée.
Cette intervention se réalise avec une anesthésie loco régionale diminuant les risques
de l’anesthésie.
Cette intervention est moins douloureuse.
Cette intervention permet la reprise de la marche quasi immédiate par le port d’une
chaussure à semelle rigide durant le mois post opératoire
le risque de complications est rare du fait de l’absence de grandes ouvertures.
9. LES RISQUES
Même si les complications sont rares, l’intervention sans risque n’existe pas.
Dans 5 à 10% des cas il existe des complications post chirurgicales qui peuvent être de divers
ordres : déficit ou retard de consolidation, phlébites, infections du site opératoire, neuro
algodystrophie, raideur post opératoire.
La durée de l’arrêt de travail est de un à trois mois selon les
types de travail
Pour le sport attendez cinq mois pour reprendre des sports qui
nécessitent un contact du pied avec le sol. Cyclisme et natation
peuvent être repris plus précocement.
Quoiqu’il en soit l’opération limite la douleur et vous permet de
mieux vous chausser et de mieux marcher.
Certaines complications peuvent nécessiter des gestes chirurgicaux complémentaires ou une
nouvelle intervention. La douleur est normalement soulagée par l’intervention qui a permis,
par le nettoyage des ostéophytes, la décompression du nerf dorsal et la suppression de la butée
osseuse. Des douleurs résiduelles liées à l’arthrose peuvent cependant persister (en cas de
chirurgie conservatrice) mais restent le plus souvent tolérables. Si ces dernières s’aggravent
par l’augmentation du secteur de mobilité, on sera amené à faire une nouvelle intervention :
une arthrodèse métatarso-phalangienne (chirurgie radicale).
Enfin de façon exceptionnelle une algodystrophie peut survenir.
Ces complications retardent la récupération mais peuvent être traitées. Le chirurgien vous
expliquera les différentes options pour les traiter.
Quelques informations utiles
-Téléphone du secrétariat de l’Hôpital Albert Schweitzer (Colmar), service Chirurgie
Orthopédique et traumatologie : 03.89.21.26.90
-Voir le site Internet personnel du Dr. Londero Alejandro :
http://www.docvadis.fr/alejandro-londero/member/ZQ8AoOW9qOweM0bSaqAOhA.html