CHEZ LE DENTISTE Visite chez le dentiste : Il naime pas ça, Baptiste. Allongé sur le fauteuil, Il...
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CHEZ LE DENTISTE
Visite chez le dentiste :Il n’aime pas ça, Baptiste.Allongé sur le fauteuil,Il surveille du coin de l’œilTous les drôles d’instrumentsGrinçant, vibrant, sifflant.La bouche grande ouverte,Il pense aux sucettes,Bonbons et sucreriesQui lui ont donné des caries.Il se jure que dorénavant Il se brossera mieux les dents…Tiens, c’est déjà fini !Il n’a rien senti.
Corinne Albaut
Taches de vache
Oh ! La vache,Toutes ces tachesSur ton tablier !
ChocolatOu café, Tout s’est renversé !
De la têteJusqu’aux pieds,Tu es barbouillée.
Mais, la vache,Toutes ces taches,Faut pas les laver,
Car une vache Pleine de taches C’est très raffiné !
Anonyme
LE KANGOUROU ET LE PINGOUIN
– J’ai un petit pour vous,Là, dans mon portefeuille,
Disait un kangourou,Un petit kangourou
Roux comme un écureuilEt serviable et doux !
Vous l'auriez pour cent sous.
– Merci, dit le pingouin,Personne ici n'épargne
Ni ne demande rien.Gardez le kangourou
Dans votre portefeuille.Rien ne nous est plus douxQu'être pingouin sans sou.
Maurice CarêmeFables
© Fondation Maurice Carême
JEAN ET LA GRENOUILLE
Jean dans l’auto est monté.
Un bonbon il a mangé.
Le papier il a jeté
Sur la route, sans se soucier,
Parce que cela le gênait.
Une grenouille l’a gobé
Mais n’a pu le digérer ;
A souffert toute la journée,
le soir est morte étouffée…
Jacky
Lulu Tinette
La tortue Lulu Tinette,Debout sur sa trottinette,A doublé à toute allureLes vélos,Les motosEt la file de voitures.Attention, Lulu Tinette !Tu vas faire La galipette !
Anonyme
LE LOUP
C’est vainement que, dans les plainesDu ciel, le loup cherche l’agneau.Dieu lui-même a lu La Fontaine.
Il a caché tous les agneauxSous son manteau,
N’ayant pu empêcher d’ailleurs,En ce monde sans cœur,
Que la raison du plus fortNe soit toujours la meilleure.
Maurice Carême Almanach du ciel
© Fondation Maurice Carême
SOURIS BLANCHE ET SOURIS BLEUE
J’ai croisé dimancheTout près de Saint-LeuUne souris blanchePortant un sac bleu.Elle n’a pas ditBonjour ni merci.Les souris ici Ne sont pas polies.J’ai croisé lundiUne souris bleueQu’allait à ParisPour voir s’il y pleut.Mais j’ai fait celui Qui ne la voit pas.La souris s’est dit:Les hommes iciNe sont vraiment pas,Vraiment pas polis. Claude Roy
VIVRE COMME L’OISEAU
N’avoir souci que d’un bouleau,D’une fontaine familière,Nicher dans l’herbe du coteau,Chanter le ciel avec la terre.Dire l’épine et le chardon,La mer où l’azur se repose.Traverser de brèves saisons,Le temps d’étonner une rose.Vivre comme l’oiseau des champsLes yeux tournés vers la lumière.S’abandonner, chemin faisant,A la tendresse d’une pierre.Et sentir battre malgré soi,Au fond d’une île, au cœur fidèle.Garder mémoire d’autrefois.Un soir, mourir à tire d’aile.
Gilbert de la Haye
L’ETANGL’ETANG
L’étang bleu, l’étang blancReflète les nuages.Dans ses eaux, le flamandadmire son image.Les canards fatiguésFaisant leur migrationPour un soir, y ont trouvéLa table et la maison.Demain, ils partirontTraverser d’autres cieux, Disant par leurs chansonsMerci à l’étang bleu.
Jacky
L’ESCARGOT
Est-ce que le temps est beau ?Se demandait l’escargotCar, pour moi, s’il fait beauC’est qu’il fera vilain temps.J’aime qu’il tombe de l’eau,Voilà mon tempérament.Combien de gens, et sans coquille,N’aiment pas que le soleil brille.Il est caché ? Il reviendra !L’escargot ? On le mangera.
Robert Desnos
Rencontre avec le printemps
Ce matinAu détour d’un cheminJe rencontrai le printempsVêtu comme un marquis, il avait misDes fleurs à son chapeauDes fleurs à son manteauEt même sur son dos.Les unes blanches semées de rougeD’autres mauvesEt d’autres rouges et d’autres bleues.Quelle joie c’était pour mes yeux !Et je lui dis : « Tu es merveilleux »Et il me regardaitEt il riait !
…/…
…/…
Et ses yeux étaient comme deux fleurs de lumièreParmi toutes ces fleurs printanières.Et il s’en fut sur le cheminEn chantant quelque chansonnette. En sautant un peu sur un pied Et puis un peu sur l’autre pied,Comme font les enfants joyeuxQuand ils s’entraînent à quelque jeu.Et je le vis disparaître au loin,Avec des fleurs sur son manteauAvec des fleurs sur son chapeau.Et il a ainsi parcouru le mondePimpant, joyeux et tout fleuriEt le monde entier lui a souri.
Henriette Ammeuse Roubinet
LES SINGES
Les singes dans la forêtS’en vont à la queue leu leu.Les singes dans la forêt Ouvrent grands les yeux.Le plus grand marche devant.Le plus vieux marche au milieu.Celui qui marche derrièreTape son derrière.Ils se grattent les aissellesEn poussant de petits cris.Ils se grattent les aisselles…Les voilà qui rient !
Anonyme
LISETTE
Un petit caneton paillait, désespéré.
Il se trouvait tout seul…
Ou donc étaient ses frères ?
Où était maman cane ? Il s’était attardé
Et se trouvait tout seul au bord de la rivière.
Mais Lisette l’entend. Elle cherche, le voit,
Et délicatement le prend dans ses deux mains :.
« Allez ! Viens, imprudent ! Il faut toujours, tu vois,
Obéir à maman sans traîner en chemin ! »
Jacky
DANS PARIS
Dans Paris il y a une rue;Dans cette rue il y a une maison; Dans cette maison il y a un escalier;Dans cet escalier il y a une chambre;Dans cette chambre il y a une table;Sur cette table il y a un tapis;Sur ce tapis il y a une cage;Dans cette cage il y a un nid;Dans ce nid il y a un œuf,Dans cet œuf il y a un oiseau.L'oiseau renversa l'œuf;L'œuf renversa le nid;Le nid renversa la cage;La cage renversa le tapis;Le tapis renversa la table;La table renversa la chambre;La chambre renversa l'escalier;L'escalier renversa la maison; la maison renversa la rue;la rue renversa la ville de Paris.
Paul Eluard
CHANSON de la SEINECHANSON de la SEINE
La Seine a de la chanceElle n’a pas de soucisElle se la coule douceLe jour comme la nuit
Et elle sort de sa sourceTout doucement sans bruitEt sans se faire de mousse
Sans sortir de son litElle s’en va vers la merEn passant par Paris.
…/…
La Seine a de la chanceElle n’a pas de soucisEt quand elle se promèneTout le long de ses quaisAvec sa belle robe verteEt ses lumières doréesNotre-Dame jalouseImmobile et sévèreDu haut de toutes ses pierresLa regarde de traversMais la Seine s’en balanceElle n’a pas de soucisElle se la coule douceLe jour comme la nuitEt s’en va vers Le HavreEt s’en va vers la merEn passant comme un rêveAu milieu des mystèresDes misères de Paris.
Jacques Prévert
Textes de sources diverses.Dessins du site « POCHOIRS » avec leur aimable autorisation.
Musique : « Rêves impossibles » - Florian Bernard au synthé
Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la [email protected]://jackydubearn.over-blog.com/Site : http://www.jackydubearn.fr/