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Challenge n°4 - Juillet 2005 Le palmarès du challenge 1. Baal-Moloch 2. Kroucht 3. Rendar 4. Akira 5. Eldrad

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1. Baal-Moloch 2. Kroucht 3. Rendar 4. Akira 5. Eldrad Le palmarès du challenge Le Sergent Mezzer et son escouade, chargés de cette mission de reconnaissance, trouvèrent porte close. Pas âme qui vive, pas la moindre trace de lutte. Dans le blockhaus de commandement, du café encore bouillant attendait sur un réchaud. +++

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Challenge n°4 - Juillet 2005

Le palmarès du challenge

1. Baal-Moloch 2. Kroucht 3. Rendar 4. Akira 5. Eldrad

Baal-Moloch

L’avant-poste militaire Foehn de la colonie Nouvelle Acadia n’avait pas donné signe de vie depuis près d’un mois. Le Burgmeister de la petite capitale avait demandé au Capitaine de l’avant-poste Pampero, site le plus proche de Foehn, de s’enquérir de la situation. Le Sergent Mezzer et son escouade, chargés de cette mission de reconnaissance, trouvèrent porte close. Pas âme qui vive, pas la moindre trace de lutte. Dans le blockhaus de commandement, du café encore bouillant attendait sur un réchaud. Alors que ses hommes s’occupaient de sécuriser la zone, Mezzer se servit une tasse et se plongea dans la paperasserie. Parmi un monceau de documents traînait un journal… +++ Weisenmonat Mantig 3 Le Commissaire a suspendu toutes les permissions et a décrété l’état d’alerte : trois des cinq patrouilles ne sont pas rentrées faire leur rapport ce matin. Déjà la veille, une autre des escouades avait été portée disparue. Les tours de garde ont été renforcés mais je n’aime pas être obligé de me terrer ici, je préférerai aller au devant de l’ennemi, même si j’ignore qui il est et le lui faire payer au prix fort car personne ne se fait d’illusion : nos compagnons sont très certainement décédés. Je prie pour

le salut de leur âme. Mittwoch 5 Un incendie s’est déclaré tard dans la soirée. La casemate de communication a entièrement brûlé. Nous ne savons pas comment le feu s’est déclenché mais nous voilà à présent coupé de toute civilisation. Souhaitons que les saints de l’Imperium veillent sur nous. Donnerstag 6 Que l’Empereur nous vienne en aide ! Quel effroyable spectacle ! J’ai été réveillé dès l’aube par les cris de nos vigies. A quelques centaines de pas de nos murs fortifiés, les corps sans vie de nos vingt camarades, empalés, et atrocement mutilés. Je plains les volontaires désignés par le Commissaire pour aller récupérer les dépouilles. Pas de doute possible, c’est un avertissement. Nous ne sommes pas les bienvenus. Freytag 7 Deux des hommes manquent à l’appel aujourd’hui. Deux des sentinelles. Le Commissaire nous a dit qu’il s’agissait de désertion. Je n’y crois pas beaucoup. Rien d’autre à signaler. Sonnabend 8 La tension est de plus en plus palpable. Nous maintenons une vigilance de tous les instants et ça commence à peser sur les nerfs des plus jeunes. S’ajoute à cela un temps sinistre et maussade qui ne peut que renforcer ce sentiment de malaise constant. Heureusement, nous n’avons pas de perte à déplorer aujourd’hui.

Pour ma part, je ronge mon frein : il me tarde de passer à l’action, l’inactivité me pèse énormément. Je veux en découdre le plus rapidement possible, mais contre qui ? Qui rôde ainsi dans la nuit ? Sonntag 9 Les deux déserteurs ont été retrouvés. Cloués à la porte principale, leur cage thoracique ouverte et leurs organes écarlates et luisants étalés dans la poussière. Je crois que je n’arriverais jamais à m’enlever de la tête le souvenir de leur visage, crispé de douleur. C’est à mon tour d’assurer la surveillance cette nuit. Qu’ils y viennent un peu pour voir ! Mantig 10 Par Terra ! Mon imagination me jouerait-elle des tours ? Ai-je surestimé ma résistance au stress ? Je suis pourtant persuadé d’avoir vu une ombre furtive cette nuit gravir avec une aisance presque surnaturelle la tour nord. J’ai bien évidemment prévenu les autres et nous avons fouillé, aux flambeaux et aux torches électriques, le campement de fond en comble. Rien. La fatigue me trahit. Je dois me reposer et recouvrir mes forces. Zieschtig 11 J’ai dormi tout le jour. Je me sens nettement plus frais et dispos. Rien d’autre à signaler et c’est tant mieux. Mittwoch 12 Plusieurs des hommes sont malades ce matin : maux de

tête, crampes d’estomacs, vertiges. L’infirmerie n’a pas désempli de la journée. Peut-être une indigestion, quelque chose de pas frais hier au mess. Pas de souci de mon côté, je me porte comme un charme. A part ce petit désagrément, le camp semble reprendre du poil de la bête. L’adversaire ne s’est pas manifesté depuis quelques jours et le moral revient. Freytag 14 Le Commissaire a été découvert, dans sa tente, égorgé. D’après l’infirmier, il n’avait aucune chance : d’après les chairs tuméfiées et boursouflées autour de la plaie béante, la lame devait être empoisonnée. Nous avons retourné toute la base, à la recherche d’une cache ou d’un passage secret. Rien de rien. En tant qu’officier en second, je dois prendre le commandement. Que l’Empereur guide mes pas… Pour gâter le tout, je suis un peu malade à mon tour. J’ai régulièrement des nausées et des suées. Sonntag 16 La contagion s’est aggravée et propagée, nous sommes tous contaminés ! Ma respiration est de plus en plus difficile, je crache du sang, je souffre. Il n’y a pas à se poser de question, nous avons été empoisonnés, empoisonnés ! Mais par qui ? Et pourquoi ? J’ai passé l’essentiel de la journée au lit, l’arme à la main, au cas où… Mantig 17 Est-ce la fièvre qui me fait délirer ? Dans un horrible cauchemar, j’ai vu un rat immense aux allures

humanoïdes penché sur moi. Les petits yeux noirs de la créature ne reflétaient aucunes bonnes intentions. J’ai hurlé, les gardes en faction ont vite accouru. Frénétiquement, nous avons tout inspecté et cette fois, l’étrange ennemi n’a pu effacer toutes ces traces, des empreintes de rongeurs, c’était donc vrai ! L’adversaire ne veut pas attendre que l’infection nous emporte tous, il veut en finir. La nuit prochaine, il reviendra, je le sais. Notre dernier combat nous attend, nous serons prêts… +++ Mezzer, perplexe, bascula sa chaise en arrière et s’étira de tout son long. Le texte s’arrêtait là. Folie collective ? Paranoïa ? Virus ? Ou était-il possible qu’il y ai vraiment eu des rats géants ? Le Sergent ne devait écarter aucune hypothèse. Il ressassait sans cesse les événements retranscrits dans le carnet. Soudain, une bouffée de pure terreur l’envahit. Miséricorde ! Mais s’ils avaient été réellement drogués ? Le café…

Kroucht

Capella, un monde impérial, une planète dédiée a la production de l’équipement des armées du Divin Empereur. Une planète riche en minerai, mais hostile a toute forme de vie civilisée. Des jungles à pertes de vue, sauf aux endroits ou l’homme a défriché, combattu la nature, arraché les plantes pour mettre la terre à nu, creusé pour mettre à jour les richesses minières, construit pour vivre, pour transformer le métal en outils et armes, qui seront exportés ou réutilisés sur place pour ouvrir de nouvelles exploitations. Un cercle fermé, qui vouerait à terme la planète à la stérilisation, la transformerait en un gigantesque désert pollué et invivable. Seulement, la nature ici est tenace, chaque jour, elle tente de reprendre ses droits, et chaque jour elle doit être combattue avec acharnement, ne serait-ce que pour conserver l’espace acquis… seulement existe un plus grand ennemi que la nature… l’homme…

« Sergent, ici Pline, je pénètre le chantier. Rien à signaler à première vue. Tout semble vide… pas trace de vie… humaine, en tout cas » Pline étrangla un rire. Tout était trop paisible, trop silencieux à son goût. Ca n’est pas que ça l’inquiétait, non, rien ne pouvait l’inquiéter, seulement, ça n’augurait rien de bon…

« Très bien, nous arrivons ! Etabli un périmètre de sécurité en nous attendant » Ca y est, voilà pourquoi il détestait les missions de reconnaissance. A chaque fois, il était désigné pour constituer l’avant garde, celui qui repérait les lieux, qui préparait le terrain, lorsque les

autres se la coulaient douce a l’arrière. A chaque fois, il protestait, à chaque fois, on lui rétorquait qu’il était le plus apte à ce poste. Il est vrai qu’à chaque fois qu’on avait désignée quelqu’un d’autre, ça avait mal tourné… pour le malheureux candidat. Aucun n’avait ses talents pour se faufiler discrètement, éviter les pièges, aucun n’avait sa connaissance de la faune et la flore, aucun autre n’était natif de Catachan !

Certes, il était fier, il était une élite, et on le reconnaissait comme tel. Ce poste, malgré ses jérémiades, était pour lui un privilège, un moment ou il pouvait délaisser ses compagnons trop bruyants, se sentir en osmose harmonie la nature qui l’environnait, parvenant presque à entrer en communion avec elle. Enfin, d’habitude. Ici, la nature était fermée, hostile, certes, mais c’était le cas sur de nombreuses planètes. Non, ici, sur Capella, elle semblait hermétique, insensible à toute ouverture. Pire, elle semblait avoir une présence, former un tout, lorsque partout ailleurs, elle n’est que multitudes et variétés. Et cela l’oppressait.

Lorsque le reste de l’équipe arriva, il avait exploré l’entrée de l’exploitation. Une forteresse a ciel ouvert. Des murs de quatre fois sa taille et quatre fois sa largeur se dressait face à la jungle. Seulement une semaine avait passé depuis la cession de toute communication avec le chantier, mais déjà, la nature pressait cette muraille de plastacier, la recouvrant de liane, de mousses… déjà pouvait-on voir certaines parties des remparts commencer à céder face à la force mystérieuse de la jungle. « Jamais vu ça ! » En son fort intérieur, il sentit la

menace qui pesait sur eux. Mais jamais il ne partagera cette impression, il était un soldat de l’Empereur, le danger ne pouvait les faire reculer, lui et ses camarades.

Ils ne furent pas longs à trouver les raisons du silence radio de la station… les ouvriers, les ingénieurs, les membres des patrouilles de surveillance, le personnel administratif, tous les hommes qui travaillaient ici, y vivaient, reposaient au petit bonheur la chance à travers le camp. Enfin, reposait ne rend guère justice… ils étaient tous crispés, contorsionnés, grimaçant horriblement dans leur funeste repos. Exsangue, totalement exsangue. Le plus étrange, c’est qu’aucune trace de décomposition des corps n’était visible, même après une semaine. Ils semblaient vitrifier, toute forme de vie macro ou microscopique les fuyait. Ce fut tout le corps de Pline qui eu un soubresaut, et il réprima une violente envie de vomir. Quelque chose d’instinctif s’était réveille chez lui, quelque chose qui lui disait de ne pas s’approcher des cadavres, de les fuir, de fuir loin d’ici. Apparemment, il n’était pas le seul, tous les autres, sans exception, se retenaient avec plus ou moins de bonheur. Le sergent gardait la même attitude, mais il lui fut impossible d’empêcher son teint de devenir verdâtre.

Ils s’en écartèrent, mais le sergent, décidé à mener la mission a bien, ordonna la fouille des bâtiments pour tenter de retrouver des indices pouvant expliquer cet étrange mal. Ce fut dans la baraque d’un superviseur que notre indice se révéla, sous la forme du cahier des charges, hâtivement reconvertit en journal de bord.

« … cela fait plusieurs jours maintenant que les membres de l’équipe B, chargée de l’entretien, sont tombés malades. Ils ont été mis en quarantaine. Ils semblent être gagnés par un refroidissement général des organes internes. Certains délirent, selon l’infirmier. Ils parlent d’hommes verts, d’araignées géantes, d’arbres vivants…

… l’épidémie s’est propagée à la plupart du personnel. Ceux qui ne sont pas atteints restent cloisonnés dans les baraques. Et cette foutue radio qui ne fonctionne pas ! Le chef du chantier a formé un petit groupe qui est parti pour tenter de rejoindre la ville avec la jeep. J’espère qu’ils atteindront leur but, et pas trop tard…

… Ce matin, on a retrouve la jeep au milieu du camp, mais aucun des occupants. Je soupçonne d’être à mon tour touché par le fléau qui nous frappe. Puisse l’Empereur nous venir en aide, ou tout du moins, nous accueillir à sa droite… »

Nous nous interrogeâmes du regard. D’après ce qu’il était écrit, ils auraient du trouver des cadavres dans les baraques et ateliers, or ce n’était pas le cas, tous reposaient dehors… Tout cela semblait indiquer que ce n’était pas naturel, qu’une menace externe et concrète était à craindre.

« Josépé, la radio, appelle le QG est dis leur qu’il y a un os ; agression par des moyens biochimiques et saletés du même genre, mais que les agresseurs n’ont…

-Chef, ça sert à rien, la radio capte pas !

-Comment ça, elle ne capte pas ?

-Elle capte pas ! Tout marche, mais aucune onde ne passe…

-Mais c’est impossible !

-C’est pas à moi qui faut le dire, sergent ! »

Le visage du sergent reflétait plus que l’incrédulité, il transpirait l’angoisse. Et nous n’en menions pas plus large. Ce fut à ce moment que le silence qui planait jusqu’alors se transforma en un boucan incroyable, comme si la jungle se réveillait, et qu’elle allait passer sa mauvaise humeur sur nos pauvres carcasses. C’est alors que Pline l’aperçu, l’ « homme ». Il se tenait debout sur la muraille, vêtu seulement d’un pantalon treillis teint en vert, tout comme sa peau. Il n’eut pas le temps de l’ajuster, l’ « homme» avait disparut… remplacés par des centaines de semblables, armées d’armes primitives, et dont les intentions étaient claires…

Quelques jours plus tard, toute communication extra planétaire était impossible, de même que les vaisseaux en approchent disparurent corps et biens. Apres quelques tentatives infructueuses pour reprendre le contrôle de Capella, celle-ci fut abandonnée à son sort, son nom effacée des archives impériales, comme on cache une plaie honteuse. L’enfer vert avait gagné, même si personne ne savait comment. Sa perte fut compensée par l’exploitation de planètes toutes aussi riches en minerais.

Apres tout, les planètes, ce n’est pas l’Imperium qui en manquait.

Rendar

Adossé au mur, le soldat première classe Jordano transpirait à grosses gouttes. Cette mission lui foutait les boules à un point qu’il n’aurait pas cru possible. La pièce sombre dans laquelle il se trouvait depuis une quinzaine de minutes n’était éclairée que par une lumière diffuse provenant des quelques écrans de contrôle encore en état de fonctionner. Dans cette atmosphère inquiétante, Killian et Paulo, occupés à essayer de forcer les sécurités informatiques du centre, ressemblaient à deux spectres éthérés… Le fusil laser braqué vers le couloir par lequel ils étaient entrés, Jordano fronçait les sourcils, essayant, en vain, de percer la noirceur du corridor. ‘Bon, les mecs, magnez vous qu’on puisse se tirer, j’le sens pas cet endroit’ Killian ne répondit même pas, trop occupé à entrer une série de codes. Paulo lui balança, au jugé, une des clefs hydrauliques qui traînaient par terre ‘Ferme la Jo, si on désactive pas ce foutu pare-feu, on ne sauras jamais ce qui s’est passé ici’ La phrase résonna un instant dans l’esprit du jeune garde impérial. Ce qu’il s’est passé ici… Fugacement, une question traversa son esprit… Avait il vraiment envie de savoir ? Rien n’était moins sur. Pourtant cette mission devait être de la routine pure et simple. Il était presque à deux doigts de sauter de joie quand on lui avait transmis son assignement. Mission de

reconnaissance à la surface de Bomal suite à une rupture des communications avec la capitale. Enfin l’occasion de sortir de cette foutue station orbitale et s’éloigner des brimades quotidienne que son chef de chambrée lui infligeait. Lorsqu’il avait débarqué en plein centre de l’astroport de Bomal, sa joie s’était vite transformée en malaise. L’immense métropole était… Vide… Il n’y avait pas une âme qui vive, aucune communications ni aucun signe d’activité quelconque. Comme si les deux millions d’habitants s’étaient volatilisés. Durant les recherches, ils avaient pu remarquer que certaines rues étaient stigmatisées par de récentes traces de combat à l’arme légère mais rien n’indiquait une attaque ayant pu causer la mort ou la disparition de toute la population de la ville. Le sergent Valéry, responsable du petit groupe de soldat, avait alors ordonné qu’ils se rendent au palais du gouverneur, véritable centre névralgique de la cité, vérifier les enregistrements des milliers de caméras surveillant la ville. Une goutte de sueur froide se mit à rouler le long de l’échine de Jordano, le ramenant à la réalité. Le couloir obscur devant lui semblait toujours désert alors qu’il essayait de se convaincre que, quelle que soit la chose qui ait pu causer la disparition des habitants de Bomal, elle était partie depuis longtemps. Pourtant son mal-être ne disparaissait pas. Il pouvait le sentir, il y avait quelque chose de malsain qui flottait dans l’air.

‘Enfin, c’est pas trop tôt’ S’exclama Killian en remettant précautionneusement le boîtier informatique au cœur de la console. Il se redressa péniblement portant les mains au bas de son dos pour le masser doucement. Avant même qu’il n’ait pu refermer la trappe, Paulo le poussa brutalement pour appuyer violement sur un bouton de l’immense clavier. Un vrombissement retentit alors que les dizaines d’écrans répartis sur la circonférence de la pièce prenaient vie, aveuglant Jordano de leur luminosité crue. ‘C’est partit’ Murmura Paulo ‘Plus vite on aura visionnés ces enregistrement, plus vite on pourra se tirer d’ici’ Continua-t-il en pianotant sur le clavier. A peine avaient ils commencés à consulter les archives qu’une interminable liste de références s’afficha sur les écrans. Caméra II-K – Quartier Hoccaile – Enregistrement indisponible Caméra III-K – Quartier Sohivia – Enregistrement indisponible Caméra I-T … Killian lâcha un juron en envoyant un violent coup de pied dans la console qu’il venait de réparer. Les écrans s’éteignirent entraînant avec eux la fin du bourdonnement rassurant auquel Jordano s’était habitué et replongeant la pièce dans une épaisse pénombre. ‘Bon ben, on fais quoi maintenant ?’ Demanda Paulo avant de remarquer que les regards de ses deux acolytes étaient braqués vers le même point. Il tourna la tête pour

voir apparaître, au centre de la pièce, une silhouette aux reflets bleutés. Jordano braqua immédiatement son fusil laser vers la forme iridescente avant que Killian ne pose sa main sur le canon de son arme ‘C’est un hologramme les mecs, calmez vous’ Souffla-t-il. La forme, aux contours d’abords flous, gagna en intensité et en luminosité. Elle avait la forme d’un homme entre deux âges, plutôt bien bâtit au visage allongé. La projection était vêtue d’une ample toge claire. ‘Etrangers’ La voix, semblant venir de nulle part, fit sursauter Jordano ‘Je suis le gardien’ Continua l’hologramme. Killian n’arrivait pas à détourner ses yeux de l’apparition iridescente ‘C’est une mémoire informatique’ Souffla-t-il avec une pointe d’admiration dans sa voix ‘C’est encore mieux que les enregistrements les mecs’ Continua-t-il. Jordano, pressé d’en finir ne se rendit même pas compte qu’il prenait la parole lorsque ses lèvres s’entrouvrirent ‘Que c’est il passé ici ? Ou sont passé les habitants ?’ La simulation holographique sembla hésiter, synonyme d’un téléchargement de données, avant de répondre. ‘Nous les pensions éteint depuis des années mais un esprit malin est venu troubler le repos de nos aïeuls. Un à un, nos pères, puis les pères de nos pères sont sortis de leurs lits de terre pour venir répandre mort et contagion dans la ville. Nous étions tellement désemparés de voir d’anciens êtres chers revenus d’entre les morts que, lorsque nous nous sommes rendus compte qu’un à un les habitants de la cités devenaient eux aussi des serviteurs de la non vie, nous n’avons pas su réagir pour endiguer la

marrée décérébrée de nos anciens frères et sœurs. Après quelques heures seulement, il n’y eu plus personne dans les rue. Tous s’étaient éteints’ Jordano déglutit. Ce n’était pas possible. Certes, comme tout les hommes, on lui avait raconté des histoires de zombie quand il était enfant. Mais ce n’était que des comtes. Pareilles choses n’existent pas. ‘Partez’ Repris le gardien ‘Partez tant qu’il est encore temps. Ils ont trouvés refuge sous terre à nouveau mais il ne tarderons pas à se relever. Leur appétit est insatiable’ Jordano était à deux doigts de vomir. Etait ce son imagination ou une odeur de pourriture avait envahi la pièce ? Il croisa le regard de Killian qui suait à grosses gouttes. ‘Fuyez’ Dit calmement la voix de l’hologramme avant que ce dernier ne s’éteigne, replongeant à nouveau la pièce dans un noir presque palpable Paulo ramassa son fusil laser ‘On se casse les mecs, c’est n’importe quoi cette histoire de gardien et de morts vivants’ Jordano failli presque le croire avant que, depuis le couloir derrière lui, une série de grattements se fassent entendre…

Akira

L’aviation n’étant plus en état de voler au vu des dernières frappes orbitales de la force ennemie, le colonnel Zid Al Brah du XVème Tallarn nouvellement cantonné sur le monde d’El Phanor décida de prendre les choses en mains. En effet, cela faisait maintenant plusieurs jours qu‘une puissance inconnue lançait des attaques et impossible de savoir de qui il s’agissait. Les communications ne semblaient pas être reçues, ni par les ennemis pour entamer d’éventuelles négociations, ni par les renforts qui étaient demandés afin de mettre un terme à ce pilonnage. La seule solution : envoyer une escouade au village N-114 afin d’y récupérer la Valkyrie qui y était cachée dans un hangar souterrain et de lancer une contre-attaque.

Le colonel Zid qui était pilote prit six hommes avec lui armés de fusil radian, un armé d’un fuseur et une équipe de deux hommes avec bolter lourd. Il laissa le commandement du camp au capitaine Bar Id Eref. Tous montèrent dans une chimère et prirent le chemin du Nord vers N-114. Juste avant leur arrivée, ils distinguèrent une trace dans le ciel qui leur permit d’en conclure qu’un engin volant venait de quitter la planète vers l’espace. Ils avaient roulé pendant deux longues heures dans le désert et quand ils arrivèrent au village, tout n’était que désolation. Un important tas de cendres encore chaudes se situait sur la place centrale. Les hommes se dispersèrent mais ne trouvèrent âme qui vivent. Le comble c’est que même la Valkyrie avait disparu. C’était incompréhensible à moins que les gardes chargés de sa

surveillance aient désertés, mais cela était improbable car Zid les avait choisi lui-même pour leur loyauté.

Moha Im Arn, l’homme au fuseur, fit remarquer que seule une maison avait encore sa porte. Zid redéploya ses hommes qui s’étaient regroupés autour de cette maison et entra.

Le colonel se rendit dans la pièce principale et découvrit sur la table un auspex d’ancienne génération visiblement en état de marche équipé de l’option « journal de bord ». Mais que faisait ici cette technologie ? Appuyant sur la touche adéquate, l’écran s ‘éclaira et Zid pu lire la date de dernière utilisation, soit 3 jours en arrière. Voici ce qu’il lut :

NUL-12 : cela fait maintenant quelques années que nous attendions cela et notre patience est enfin récompensée. Les gardes impériaux chargés d’entretenir et de garder la Valkyrie du cantonnement éloigné C+114 commencent à perdre la tête. Des bagarres éclatent et cela n’est pas pour nous déplaire. Ma suite et moi n’aurons plus trop de temps à attendre avant d’agir. S’ils pouvaient s’entretuer cela nous arrangerait, nous aurions moins de travail.

RAM-13 : le chaos prend de l’envergure d’heure en heure. La nuit n’a pas été de tout repos. Les rues ne sont plus sûres, des milices se forment. De plus en plus d’habitants deviennent complètement hystériques. La folie gagne les habitants ainsi que les gardes. Je demande expressément que toute vie soit rayée de cette planète. Vous pouvez commencé les frappes orbitales sur les

différents lieux répertoriés (liste ci-jointe). Notre village (le N-114) ne fait pas partie de la liste car nous avons le temps d’éradiquer la menace ici de nous-même.

REM-14 : nous avons mis 3h pour exterminer la population ainsi que la dizaine de gardes chargés de l’aviation impériale. La Valkyrie est donc réquisitionnée et nous faisons les dernières vérifications avant rejoindre la base.

UEJ-15 : il est h11. Ma suite a embarqué dans la Valkyrie et je m’apprête à la rejoindre. Je laisse ici l’auspex du chevalier gris Frère Paulus qui nous déposa il y a déjà 10 ans près de ce village afin que nous nous infiltrions. Si vous lisez ceci c’est que toute vie n’a pas encore disparue et vous venez d’activer un signal de verrouillage de cible. Adieu donc…. Et Vive l’Empereur !

Zid lâcha l’Auspex, sorti de la cabane, rassembla son escouade. Ils embarquèrent dans la chimère et repartirent au plus vite vers C+114. Zid expliqua alors à ses hommes qu’un inquisiteur nommé Eisen et sa suite s’était fondus pendant des années dans les habitants de ce village qu’il pensait possédés par des démons. Il s’avère que cela s’était révélé vrai ces derniers jours et que de plus ses hommes chargés de veiller sur la Valkyrie furent infectés. C’est Eisen qui demanda les frappes orbitales pendant qu’ils s’occupaient personnellement de nettoyer le village et de descendre les gardes. En activant la lecture du journal il avait malheureusement envoyer une indication

au Thunderhawk de l’inquisition qui se trouvait en orbite et frappaient depuis quelques jours la planète.

« Il faut appeler le capitaine Bar Id Eref pour ………… » .

La déflagration fut tellement puissante que de N-114 à C+114 toute vie fut anéantie. Ainsi s’achève l’histoire d’une escouade du XVème Tallarn que l’inquisition croyait également possédée par les forces du chaos et qu’elle détruisit injustement par la ruse.

Eldrad

Chbraoummm ! Le Drop-Pod numéro 4 des Black-Cross Angels se posa - ou plutôt s’incrusta – dans la piste de l’astroport d’Umbria II. Les marines à l’intérieur ne ressentirent pourtant rien d’autre qu’une légère secousse, grâce aux nouveaux stabilisateurs gyro-sensoriaux à pression hydraulique.

-Débouclez vos harnais de sécurité ! hurla le Sergent Ulikian, pendant que les rampes d’accès étaient éjectées.

-Déployez-vous en formation de sécurisation, schéma 29_1 pour conquête d’astroport.

5 nouveaux Drop-Pods tombèrent du ciel, et les marines coururent se mettre à couvert. Du dernier sortit Frère Exius, un dreadnought de la Première Compagnie. La gueule de son canon d’assaut balaya consciencieusement la crête des toits environnants.

La base semblait déserte.

Peu à peu, les marines prenaient possession de l’ensemble 301A-24, la partie militaire de l’astroport central d’Umbria II. Ici était basée la 503ème escadrille de chasse de la flotte impériale, les « emperors’avengers ». On était sans nouvelles de celle-ci, comme de toutes les autres forces impériale de la planète depuis une semaine.

-Hullo, ici sergent Ulikian, secteur sécurisé, vous pouvez envoyer le matériel lourd.

-Ici barge de batailles « black fury », bien reçu, départ des Thunderhawks 1 et 2.

Le sergent Ulikian entra d’un coup d’épaules dans la salle de commandement de l’unité. Déserte également, et d’une dimension respectable, la salle de commandement correspondait par une porte sur la droite avec la salle de briefing. Le sergent Ulikian déposa une balise de téléportation en son centre. Un crépitement d’énergie se fit entendre, des étincelles bleues électriques volèrent de ci de là, et une escouade entière de terminators apparue.

-Alors, sergent, qu’avez-vous trouvez par ici ? demanda le grand maître Insciptus, entouré d’un halo blanc de résidu de téléportation.

-Rien de nouveau, si l’on excepte le fait que la base est entièrement déserte. Nous explorons en ce moment même les hangars, et l’escouade du sergent Démétrios est en train d’inspecter la salle de commandement.

-Faites appel à moi si vous avez du neuf.

A ces mots, Frère Episthène entra dans la salle, un livre à la couverture et à la tranche dorée à la main.

-Frère-Commandant, nous avons découvert ceci dans une armoire d’un des dortoirs. Il semblerait que ce soit le journal d’un des pilotes. D’autres part, Frère Démescus

est en cours de décodage du journal de marche de l’escadrille, inscrit sur le disque dur de l’ordinateur central du complexe.

-Parfait, nous allons enfin savoir ce qu’il s’est passé ici.

Insciptus prit le livre, et ouvrit à la première page.

« Journal de bord du lieutenant Abriel Hummer, pilote de chasse et d’interception à la 503ème escadrille de la glorieuse flotte de l’Empereur. »

Il tourna la seconde page.

« Journal de bord, entrée 33_1.

« Les radars et capteurs des centres de contrôle de la base indiquent que des appareils non identifiés viennent d’apparaître en orbite. Je pars aussitôt en mission de reconnaissance avec mes thunderbolts de la 3. Couverts par les sous-lieutenants Gary et Baxter, j’arrive rapidement vers le point de contact désigné. Et peu de temps avant d’y être, nous nous sommes fait coiffés par 5 appareils ennemis sans qu’on ai eu le temps de dire deux mots. Le sous-lieutenant Gary a aussitôt été touché et son appareil nous a clairement paru être hors de contrôle, ce qui avec la moitié de l’empennage arraché, devait sûrement être le cas ! Quoiqu’il en soit, Baxter et moi avons de suite réagi, j’ai plongé sur la droite en essayant de virer le plus court possible pour encadrer dans mon collimateur un de ces salopards, pendant que j’ordonnais à Baxter de couvrir Gary et de le ramener à la base. Mais

leurs chasseurs étaient bien trop agiles, et le chasseur finit par devenir chassé. Je suis néanmoins revenu à la piste, avec un taxi troué comme une écumoire ! Et juste à temps pour voir Gary se vautrer sur la piste, sans dommage pour lui-même, l’Empereur soit loué ! Je n’ai pas eu le temps, dans la rapidité du combat, de distinguer nettement mes adversaires. Mais les impacts et les nombreuses piques qui dépassaient de leurs vaisseaux semblaient indiquer qu’il s’agissait d’eldars noirs.

« Journal de bord, entrée 33_2

« Quelle nuit éprouvante ! Leur flotte nous a canardé toute la nuit, et les hangars ont étés en partie démolis, rendant la plupart de nos appareils indisponibles pour un plus ou moins long laps de temps. Nous sommes quand mêmes montés au combat quand une escadrille de ce qui semblait être des bombardiers s’est approchée de l’astroport. Nous avons décollés, à 9, pour les intercepter. On les a chopés à 3 Km du complexe. Le groupe s’est scindé en trois, Baxter, Eloan et moi au centre. Tout allait terriblement vite, nos vitesses cumulées nous ont faits arriver en face de l’adversaire beaucoup plus vite que ce que j’aurai crû ! J’ai encadré le premier dans mon collimateur et j’ai tiré une longue rafale des armes sur celui-là. Je l’ai vu explosé dans une grande gerbe de flammes et de débris incandescent. J’ai hurlé « Yahoo ! » dans le micro mais ma joie s’est dissipée quand l’appareil d’Eloan a percuté un des hostiles.

« Les deux autres groupes ont attaqués par le travers, et j’ai pût voir 2 traînées de flammes s’abattre pendant que j’effectuais une demi boucle pour revenir sur l’ennemi.

« Et à nouveau, je me suis placé dans la queue de l’un d’eux, et ouvert le feu. La force de mes 12 bolters lourds a pulvérisé l’aile gauche, et pendant que je ratissais la carlingue, j’ai distinctement put voir une lame rouge sang dans une cocarde noire. En tous cas, le sang, ce serait l’équipage ennemi qui allait le verser en premier, parce que l’appareil décrocha et tomba en vrille, puis percuta violemment le sol. Et de deux ! L’escadrille ennemie a semblé renoncé à ses attentions belliqueuses, et repartit la queue entre les pattes…

« Ca a été une grande fête en mon honneur, parce que 2 victoires en un combat, c’est pas tous les jours que ça arrive, surtout contre des eldars noirs ! Je suis allez me coucher dans mon abri souterrain, avec les autres pour me soutenir. Encore que qu’en vous êtes 3 à être bourrés, vous avancez pas bien vite ni droit quand même !

« Journal de bord, entrée 33_3

« Cette fois-ci, ça m’étonnerait qu’ils réitèrent le coup d’hier. Même l’orgueil d’un eldar noir s’efface face à la nécessité (quoi que…). A mon avis, on va avoir droit à un joli comité d’accueil si on va chercher des noises au bombardier !

« Mon intuition de ce matin était justifiée. Les vaisseaux ennemis sont revenus, mais la chasse adverse nous a

empêché de les chopper comme il aurait fallu. Ils ont abattus Kroft sans qu’on puisse faire quelque chose, et toute la patrouille s’est éparpillée au quatre coins du ciel pour les descendre. Baxter, mon numéro 2, me couvrait fidèlement, et heureusement qu’il était là, parce qu’il a flingué (et d’une belle manière !) un petit malin qui s’était fichu dans ma queue pendant que mes 12 bolters détruisait un autre appareil. Haa ! Ils peuvent faire les malins avec leurs vitesses, une fois qu’ils sont dans le collimateur…J’ai ensuite effectué une demi vrille suivi d’un Immelmann, et je me suis retrouvé dans le virage d’un des leurs. Patiemment, j’ai réduit les gaz, visé un point un peu plus en avant et je lui ai vidé tous mes chargeurs dessus ! Il a aussitôt émis une fumée noire et grasse, et de petites explosions se prononçaient à intervalles réguliers. Je l’ai vu s’écraser dans une plaine. Après avoir annoncé que je rentrais recharger, j’ai survolé les champs de batailles. La valeureuse garde impériale se faisait nettement dominé, et même la nature dantesque du spectacle ne parvenait pas à m’éviter de penser à notre défaite proche. Les générateurs d’énergie étaient hors d’usage, les boucliers et systèmes de défenses détruits ou tombés aux mains de l’ennemi. La cible de leur nouvelle attaque semblait être le centre de commandement planétaire. Nuls doutes qu’ils y arriveraient… Quoique les prévôts et légats impériaux puissent dire, moi qui vois tout de là haut, je ne doute pas que nous sommes fichus. »

Le journal s’arrêtait là.

L’ordinateur central apprit au grand-maître que Hummer avait été tué le lendemain par un raid de chasseurs bombardiers sur la piste alors qu’il tentait de décoller.

La planète était tombée le surlendemain.

Mais les Black-Cross Angels étaient sur la bonne voie. La Cabale des Lames Ecarlates laissaient effectivement derrière elle une trace de sang…