Château de Chambord -...

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Château de Chambord Vue aérienne du château depuis le plein Est. Période ou style Renaissance Type Château Renaissance Architecte Jules Hardouin-Mansart , Jacques Sourdeau , Michel Ranjard Début construction 1519 Propriétaire initial Royaume de France Destination initiale résidence de chasse Propriétaire actuel République française Destination actuelle établissement public industriel et commercial Protection Classé MH (1840 ) Patrimoine mondial (1981 ) Natura 2000 Site web www.chambord.org Coordonnées 47° 36′ 59″ Nord 1° 31′ 01″ Est 1 Pays France Anciennes provinces de France Orléanais Région Centre Département Loir-et-Cher Commune Chambord Géolocalisation sur la carte : Loir-et-Cher

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Château de Chambord

Vue aérienne du château depuis le plein Est.

Période ou style Renaissance

Type Château Renaissance

Architecte Jules Hardouin-Mansart, Jacques Sourdeau, Michel Ranjard

Début construction 1519

Propriétaire initial Royaume de France

Destination initiale résidence de chasse

Propriétaire actuel République française

Destination actuelle établissement public industriel et commercial

Protection Classé MH (1840)

Patrimoine mondial (1981) Natura 2000

Site web www.chambord.org

Coordonnées 47° 36′ 59″ Nord 1° 31′ 01″ Est 1

Pays France

Anciennes provinces de France Orléanais

Région Centre

Département Loir-et-Cher

Commune Chambord

Géolocalisation sur la carte : Loir-et-Cher

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Le château de Chambord est un château français situé dans la commune de Chambord, le département de Loir-et-Cher et la région Centre.

Construit au cœur du plus grand parc forestier clos d’Europe (environ 50 km2 ceint par un mur de 32 km de long), il s'agit du plus vaste des châteaux de la Loire. Il bénéficie d'un jardin d'agrément et d'un parc de chasse classés Monuments historiquesB 1.

Le site a d'abord accueilli un château fort construit au XIVe siècleB 2. L'origine du château actuel remonte au XVIe siècle et au règne du roi de France François Ier qui supervise son édification à partir de 1519B 3.

Toponymie

Le nom de Chambord - du celte cambo-ritos - signifie « passage sur la courbe », c'est un gué à la courbe d'une rivièreA 1. Ce gué crée un marécage sur lequel se construit un pont mentionné dès 1307 dans le testament du Comte de Blois, Hugues II de Blois-Châtillon5.

Géographie

Le château est situé dans la région naturelle de la Sologne, sur une courbe du CossonC 1, petit affluent du BeuvronC 2, lui-même affluent de la LoireC 3, à environ 6 km de la rive gauche de la Loire.

Il est positionné à 14 km à l'est de Blois, à 47 km au sud-ouest d'Orléans et 164 km au sud de Paris, sur le territoire de la commune française de Chambord6, dans l'arrondissement de Blois, le département de Loir-et-Cher et la région Centre.

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Les lignes d'autocars 2 et 18 du réseau de transports en commun des Transports du Loir-et-Cher (TLC) desservent le domaine de Chambord depuis la gare ferroviaire de Blois7.

La route départementale 33 traverse le domaine. La sortie 16 de l'autoroute A10 est située à 14 km au nord du château.

Histoire

Le blason des comtes de Blois

Moyen Âge

Chambord accueille un château dès la fin du Haut Moyen Âge au Xe siècleG 1. Il s'agit alors d'un château fortifié destiné aux Comtes de BloisH 1. Thibault VI et sa veuve y signent des chartes à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle8.

Comme l'ensemble des possessions des Comtes de Blois, le château de Chambord passa de la maison de Châtillon, à celle des ducs d'Orléans en 1397, avant d'être rattaché à la couronne de France lorsque Louis d'Orléans devint Louis XII de France en 14989.

Époque moderne

Portrait de François Ier, réalisé par Jean Clouet vers 1525

XVIe siècle

En 1516, François Ier, roi de France depuis 1515, réussit à décider Léonard de Vinci à quitter Rome et l'Italie cet été 1516. Vinci rejoindra Amboise à la fin de l'année. Le désir du roi est de réaliser une ville nouvelle à Romorantin et à Chambord un grand édifice dans le style néoplatonicien de l'humanisme d'Alberti et de la Renaissance italienne basée sur les principes retrouvés de Vitruve, que sont la géométrie, les rapports mathématiques et la régularité10,11.

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En 1519, s'ouvre sur le site de Chambord le chantier d'une immense création architecturale de haute ambition, également résidence de chasse en annexe du château de Blois, sur l'emplacement de l'ancien château fort qui se voit rasé ainsi que l'église du village existant, pour les besoins de la causeH 1. Cette nouvelle « merveille du monde » est destinée à immortaliser son constructeur, François Ier, le « prince architecte »A 2. Il n'existe aucun document stipulant le nom de l'architecte du château, néanmoins, il est probable que Vinci et Cortone participèrent à sa conception.

Les travaux ont peut-être été stoppés entre 1525 et 1526G 2, période des catastrophes que sont la défaite de Pavie et l'incarcération du roi à Madrid, qui est à tous points de vue un tournant majeur du règne et va avoir évidemment des conséquences sur le mode de vie du roi, son recentrage sur Paris, et aussi sur le projet de Chambord, en cours, qui est simplifié.

À partir de 1526, 1 800 ouvriers[réf. nécessaire] travaillent à la construction du château dont le plan a été simplifié: l'escalier central passant de 4 volées à 2, et les rues centrales initialement ouvertes, refermées, comme l'architecte Félibien et l'historien Bernier vont le recueillir de leur enquête en 1680 dans le Blésois, et comme le confirment les analyses archéologiques en cours. Plusieurs maître-maçons se succèdent ou travaillent simultanément, on peut citer Jacques Sourdeau, Pierre Nepveu et Denis SourdeauH 2.

L'empereur du Saint-Empire romain germanique, Charles Quint, grand rival du roi de France, est accueilli à Chambord par François Ier, dans la nuit du 18 au 19 décembre 1539, alors qu'il quitte l'Espagne pour Gand sa ville natale, qu'il veut châtier d'avoir refusé sa contribution aux frais de guerre. Le cortège est reçu par des ballets et des jonchées de fleurs dans un somptueux décor de tapisseries, dans ce qui n'est alors que le donjon du château encore en constructionA 3,G 2.

Le nouveau logis du Roi sera réalisé à la pointe Nord de l'enceinte du château entre 1540 et 1544. Les arcades des galeries et leurs escaliers à vis sont ajoutés vers 1545G 2.

François Ier meurt en 1547. Le roi a finalement passé très peu de temps (72 nuits au total) à Chambord. Il a pris l'habitude de disparaitre en forêt pour y chasser en compagnie d'un petit groupe d'intimes - composé de beaucoup de dames - que les contemporains appellent la « petite bande » du roi12,A 4.

Le traité de Chambord est signé en 1552 au château entre le roi Henri II et des princes allemands s'opposant à Charles Quint13.

La construction de l’aile de la chapelle s'achève en 1556 sous le règne d'Henri II et des travaux de consolidation sont réalisés en 1566 sous le règne de Charles IXG 2.

La période qui suit ne bénéficie pas au château. Il apparait trop éloigné des lieux de séjours habituels de la Cour et semble promis à une lente disparition. Henri III, qui règne de 1574 à 1589, puis Henri IV, de 1589 à 1610, n'y résident pas et n'y entreprennent pas de travaux.

XVIIe siècle

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Tableau représentant le château et son domaine réalisé en 1722 par Pierre-Denis Martin

Louis XIII, sur le trône de 1610 à 1643, s'y rend pour la première fois en 1614, à l'âge de treize ans. Il n'y retourna qu'une seule fois en revenant de Bordeaux avec la nouvelle reine Anne d'Autriche en 161614.

En 1639, Louis XIII le donne à son frère cadet Gaston d'Orléans qui avait reçu en apanage le comté de Blois en 162615. Ce dernier y entreprend une restauration entre 1639 et 1642G 2.

Louis XIV, au pouvoir de 1643 à 1715, fait neuf séjours au château, le premier en 1650 et le dernier en 168516.

Le Roi se rend parfois à Chambord accompagné par la troupe de Molière qui y joue devant lui deux comédies-ballets accompagné de musiques de Jean-Baptiste Lully et de chorégraphies de Pierre Beauchamps : Monsieur de Pourceaugnac17 est joué le 6 octobre 1669 et Le Bourgeois gentilhomme le 14 octobre 167018 à l'occasion de la venue en France d'une ambassade turqueA 5.

Louis XIV fait entreprendre de grandes transformations au château entre 1680 et 1686G 2 : la chapelle est couverte et les quatre appartements du vestibule nord du premier étage sont reliés en enfilade pour en faire son logis.

Il réside à Chambord en présence de Madame de Maintenon en 1685H 3.

Le règne de Louis XIV voit également la création d'un parterre devant la façade Nord ainsi que le canal du CossonH 3.

XVIIIe siècle

Le 10 décembre 1700, le roi d'Espagne Philippe V effectue une visite au château en compagnie des ducs de Berry et de BourgogneH 3.

Le règne de Louis XV s'étend de 1715 à 1774. Au cours de cette période, de 1725 au 25 août 1733, le château est occupé par son beau-père, Stanislas Leszczyński, roi de Pologne en exil, devenu duc de Lorraine et de BarH 4.

En 1729 et 1730 (au moins), le compositeur Louis Homet, alors en place à Orléans, est à son service en tant que maître de musique19.

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Gravure représentant la façade sud du château réalisée par Georges Louis Le Rouge en 1749

Le château reste inhabité pendant 12 ans. Le 25 août 1745, Louis XV en fait don au maréchal Maurice de Saxe qui en devient gouverneur à vie. Il y fait notamment construire des casernes pour son régiment, mais ne réside pas au domaine et ne le visite qu'en 1748H 5.

Après la mort de Maurice de Saxe en 1750, l'un de ses neveux, Auguste-Henri de Frise, comte de Friesen, en devient le gouverneur jusqu'en 1755H 6.

Époque contemporaine

XVIIIe siècle

Gravure représentant la façade nord du château vers 1860

Avec la Révolution française, les habitants des villages limitrophes réinvestissent l'espace et prennent leur revanche. Les grands animaux sont décimés, les arbres coupés ou ravagés par le pacage des troupeaux. Les dévastations sont telles que l'on doit envoyer un détachement du Régiment de Royal-Cravate pour faire arrêter les pillages en mai 1790 puis un détachement du 32e régiment d'infanterie en 1791, pour rétablir un semblant d'ordre. Entre octobre et novembre 1792, le gouvernement révolutionnaire fait vendre le mobilier qui n'a pas été volé, les enchères s'accompagnant de pillages nocturnes. Les fenêtres et les portes sont arrachées ainsi que les plombs ornant les combles du donjon. Un état des lieux dressé le 29 prairial an IV, (17 juin 1796) confirme le désastreA 6.

XIXe siècle

Le 13 messidor, an X (2 juillet 1802), le premier consul Napoléon Bonaparte attribue le château à la quinzième cohorte de la Légion d'honneur, mais ce n'est que deux ans plus tard que le général Augereau visite finalement le château dévasté par les pilleurs, et dans un état de délabrement avancé. Il fait fermer les portes du parc et réparer l'enceinte et sauve le domaine, en dépit des protestations de la population.

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Sous le Premier Empire, l'empereur Napoléon Ier décide de créer au château une maison d'éducation pour les filles des titulaires de la Légion d'honneur, en 1805, mais cette décision reste sans suite. Le château est soustrait à la Légion d'honneur et réuni à la couronne, avant d'être rebaptisé « principauté de Wagram » et donné le 15 août 1809 au maréchal Louis-Alexandre Berthier, prince de Neuchâtel et Wagram, en récompense de ses services, avec une rente de 500 000 francs. Berthier ne vint qu'une fois à Chambord en 1810, pour une partie de chasse. À sa mort en 1815, le château est mis sous séquestre avant d'être mis en vente en 1820 par sa veuve Marie-Élisabeth de Bavière, incapable de faire face aux dépenses.

En 1821, grâce à une souscription nationale, qui l'offre au jeune Henri d'Artois, duc de Bordeaux, né l'année précédente, sept mois après l'assassinat de son père, le duc de Berry et, pour cette raison, baptisé « l'enfant du miracle ». Installé tout près, en Touraine, Paul-Louis Courier, dans son retentissant pamphlet, Simple discours de Paul-Louis vigneron de la Chavonnière aux membres du Conseil de la commune de Véretz, protestera notamment contre cette souscription. Cette virulente protestation l'enverra purger deux mois de prison à Sainte-Pélagie.

Après les Trois Glorieuses en 1830, le prince et chef de la branche aînée des Bourbons prendra, en exil, le titre de courtoisie de « comte de Chambord ». Avant cela, Charles X l'aura occupé brièvement et le fait restaurer sommairement. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870 il sert d'hôpital de campagne. Le comte de Chambord y réside très brièvement en 1871, et y lance un manifeste aux Français, appelant à la restauration de la monarchie et du drapeau blanc. Après 1883, le château appartient à l'ancienne famille régnante du duché de Parme, le duc Robert de Parme l'ayant hérité de son oncle maternel, le comte de Chambord.

XXe siècle

La façade nord du château de Chambord

Le domaine, racheté onze millions de francs-or au duc de Parme, le prince Élie de Bourbon, devient la propriété de l'État français le 13 avril 1930. La gestion et l'exploitation est partagée entre l'administration des domaines, les Eaux et forêts, et les monuments historiques. Cette décision est entérinée après la Seconde Guerre mondiale le 19 juillet 1947A 7.

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, le château devient le centre de triage des trésors des musées nationaux de Paris et du Nord de la France, qu'il faut évacuer et protéger des bombardements allemands. Des conservateurs et des gardiens montent alors la garde pour défendre certaines œuvres du Musée du Louvre entreposées dans le château. Certaines comme la Joconde ne restent que quelques mois, mais d'autres demeurent à Chambord pendant toute la durée de la guerre20. Ainsi, dès le 28 août 1939, la Joconde part pour Chambord, accompagnée de

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50 autres tableaux exceptionnels21. Ce sont bientôt trente-sept convois, et 3 690 tableaux qui quittent ainsi le Louvre pour Chambord, puis vers des refuges, disséminés plus au sud22.

Après avoir échappé de peu aux bombardements, au crash d'un bombardier B-24 américain en 194423, et à un incendie, le 7 juillet 1945 qui réduit en cendres les combles du canton sud, c'est avec le rapatriement progressif des œuvres du Louvre vers Paris, en 1947 que commence une grande remise à niveau de près de trente ans, menée dès 1950 sous la direction de l'architecte Michel Ranjard puis par Pierre Lebouteux, à partir de 1974 de ce qui est devenu une attraction touristique majeure.

Les combles sont reconstruits entre 1950 et 1952, la tour de la chapelle restaurée entre 1957 et 1960, ainsi que le logis de François Ier en 1960 et les offices en 1962. Dans le parc, le canal est de nouveau creusé en 1972 et les fausses braies dégagées.

En 1981, le domaine est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Les travaux recommencèrent en 1998, sous la direction de Patrick Ponsot, pour la réfection des terrasses, des balustrades des donjons ainsi que de l'aile antérieure des officesA 8.

Des spectacles dits Son et lumières se déroulent au domaine depuis le 30 mai 1952D 2.

Architecture

Plan illustrant le concept initial du Château, avant l'ajout postérieur des ailes et de l'enceinte. L'édifice original s'articule autour de l'escalier central à double-hélice, point de symétrie centrale. Chaque étage s'organise en quatre logis identiques, ainsi, si le bâtiment avait dû effectuer une révolution de 90°, il s'en trouverait inchangé. Un logis, prévu pour recevoir un seigneur, sa famille et ses domestiques, est construit de la rencontre d'un cercle et d'un carré. Enfin, tout le château (futur donjon) s’inscrit dans une trame orthogonale avec l'escalier central comme unité.

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Vue des toits et des cheminées. On remarquera la non-symétrie axiale de la façade du donjon.

Vue sur le toit de Chambord

Escalier à double révolution

Hypothèse de restitution du projet originel : application du plan giratoire sur l'élévation du donjon actuel, avec ajout des portes triples décrites par l’ambassadeur du Portugal vers 1541 et suppression d’une lucarne tardive. Reconstitution 3D par www.chambord-archeo.com

Plan du château paru dans le Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle d'Eugène Viollet-le-Duc (1856)

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Escalier à double révolution de Chambord (vue en contreplongée au centre des escaliers)

Conçu sur le modèle médiéval des châteaux forts avec son enceinte et ses grosses tours d'angle, il est nettement inspiré par le style gothique (ornementation des parties hautes qui s'élancent dans le ciel avec les cheminées et les tourelles d'escalier), mais il possède surtout une silhouette très spécifique qui en fait l'un des chefs-d'œuvre architecturaux de la Renaissance : 156 mètres de façade, 426 pièces, 77 escaliers, 282 cheminées et 800 chapiteaux sculptés24.

Si plusieurs architectes ont travaillé à l'édification du château - dont le projet initial fut remanié par l'ajout d'ailes au donjon - il n'existe aucun document d'époque mentionnant le nom de ou des architectes originaux, à l’exception de François Ier qui fut personnellement impliqué dans la conception du bâtiment. Cela étant, il est probable que Chambord soit sorti en partie de l'imagination féconde de Léonard de Vinci, qui travaillait alors comme architecte de la cour de François Ier ; il mourut en effet quelques mois avant le début du chantier en 1519 au Clos Lucé d'Amboise. En effet, parmi les dessins que Vinci laissa, on a retrouvé notamment des escaliers à double-hélice ainsi que des structures en croix grecque - deux éléments caractéristiques du projet initial du château de Chambord. Il est aussi probable que l'assistant de Vinci, Dominique de Cortone, ait collaboré : dés 1517, il manufacture la maquette en bois qui sera retrouvée à Blois par l'architecte de Louis XIV, Félibien.[réf. nécessaire]

Le chantier de Chambord fut l'un des plus importants de la Renaissance. Environ 220 000 tonnes de pierres sont nécessaires24. À défaut de pouvoir dévier le cours de la Loire, selon le vœu de François Ier, on se résoudra finalement à détourner le Cosson par un canal qui alimente les douves25.

La vie au château était rude, d'autant qu'il fut construit sur des marécages. Beaucoup d'ouvriers moururent de la fièvre pendant la construction. Les charpentiers auraient enfoncé des pilots de chêne jusqu'à 12 mètres26 de profondeur, afin d'établir les fondations du château sur un solide pilotis au-dessus de l'eau. Des fouilles préventives réalisées en février 200727 révélèrent néanmoins que la tour sud-ouest s'appuie sur un enrochement calcaire. Ces fouilles mirent aussi au jour une structure circulaire en moellons, vestiges d'une tour du château médiéval qui s'y élevait avant la construction de l'actuel châteauD 3.

Des chariots arrivèrent du port de Saint-Dyé pour décharger tous les matériaux et en particulier la pierre de tuffeau utilisée pour la construction ; c'est une pierre blanche, tendre et friable. Les tailleurs de pierre, comme les autres ouvriers, n'avaient pas de salaire fixe et étaient payés « à la tâche » : ils étaient des tâcherons. Sur chacune des pierres qu'ils taillaient, ils gravaient leur marque. Cette signature permettait au trésorier d'évaluer leur travail et de les payer ; on la retrouve sur certaines pierres n'ayant pas été graffitées par la suite lors de l'ouverture du château au public.

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Le plan du château repose sur un corps central parfaitement carré en croix grecque, comme celui de plusieurs églises italiennes de l'époque, dont la nouvelle basilique Saint-Pierre de Rome construite au même moment. Cela dit, ce plan restait jusque là rarement utilisé pour des bâtiments laïques. Ce corps central, conçu initialement comme bâtiment unique du château (cf. le plan annoté en légende), sera appelé par la suite le « donjon » car même s'il n'a jamais eu aucune vocation à la défense, François Ier remaniera assez vite le plan du château de Chambord par l'ajout de deux ailes, ainsi que d'une enceinte, se calquant sur le modèle des châteaux forts du Moyen Âge. La particularité est la rigoureuse orientation des diagonales de son donjon suivant les axes nord-sud et est-ouest ; ses tours marquant exactement les quatre points cardinaux. Des recherches archéologiques ont établi que, contrairement au plan actuel, le premier plan du donjon respectait une symétrie centrale novatrice et sans équivalent connu à cette époque. Cette symétrie "giratoire" particulière fut par la suite abandonnée dans le cadre de l'ajout des ailes et de l'enceinte.

À l'intérieur du donjon, on trouve cinq niveaux habitables. Il y a quatre appartements carrés et quatre appartements dans les tours rondes par niveau. Entre les appartements, quatre couloirs venant des « quatre parties du monde » (découpées par les deux axes nord-sud et est-ouest) mènent à l'escalier à double révolution au centre. Le roi François Ier, dans un second temps, étend le château d'un quadrilatère et abandonnant le canton [le quart] nord, installe ses appartements (plus vastes) dans l'aile nord. Une chapelle est construite dans l'aile occidentale, dont l'entrée ouvre plein est. Elle fut achevée par Jean le Humble sous le règne de François Ier. Cette position de la chapelle est rare pour l'époque : car si le roi avait voulu se placer en direction de Jérusalem, pour montrer qu'il est le détenteur du pouvoir spirituel dans son royaume, il se serait installé dans la partie est. Or c'est là qu'il logea Charles-Quint en décembre 1539.

Pour les raisons énoncées plus haut, il est probable que l'escalier à double révolution [ou double vis] placé au centre de l'édifice, soit de Léonard de Vinci ou en tout cas inspiré de ses croquis. Comme son nom l'indique, il comporte deux volées d'escaliers suivant un schéma de double hélice, à la manière des deux troncs enlacés qui représentent l'arbre de vie au Moyen Âge. Il donne accès à la grande terrasse - elle aussi inspirée par Léonard - qui fait le tour du donjon et offre une vue sur les cheminées monumentales. Cet escalier est surmonté d'une tour-lanterne bien reconnaissable de l'extérieur, évoquant le clocher d'une chapelle.

Le deuxième étage est également remarquable par ses voûtes à caissons représentant les symboles royaux (monogramme « F » couronné et salamandre), accompagnés d'une cordelette nouée, emblème de sa mère, Louise de Savoie. Certains monogrammes de l'escalier à hauteur des terrasses sont tracés à l'envers de manière à ce que Dieu du haut du ciel voie la puissance du Roi.

Arrivé sur la terrasse, le visiteur peut remarquer que l'escalier est surmonté d'une tour-lanterne, elle s'élève à 32 mètres et surmonte toutes les cheminées de Chambord. Son sommet est coiffé d'une fleur de lys (symbole de la monarchie française). Les terrasses sont encadrées de tourelles et de lucarnes parées de marqueterie de tuffeau et d'ardoise.

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Le parc du château au premier plan, devant la forêt au second

Le parc de Chambord est un élément constitutif du projet royal de François Ier. Il est entrepris moins de cinq ans après le début des travaux du château, pour constituer un enclos boisé destiné à la fois à la chasse et à la conservation du gibier, comme dans la plupart des grands châteaux des XVe et XVIe siècles. Il est totalement original, par ces dimensions inhabituelles, c'est le plus grand parc ceint de murs existant en France, et par la position centrale du château au milieu du domaine.

Dans ses dimensions de 1523, le parc projeté compte déjà plus de 3 000 arpents (1 500 ha) et son tracé englobe de nombreuses propriétés privées. La construction du mur d'enceinte de 32 km de long, commence dès 1542. Un office de capitainerie est créé par le roi en 1547, pour la garde du parc, jusqu’à sa dissolution par Louis XVI en 1777A 9.

Le domaine national de Chambord couvre aujourd'hui 5 440 ha, dont 1 000 ha sont ouverts au public, ce qui en fait le plus grand parc forestier clos d’Europe28.

Classement

Le domaine fait l'objet de plusieurs classements :

Réseau Natura 2000 : la zone de protection spéciale (ZPS) du domaine de Chambord de 4 665 haF 1 via l'arrêté du 7 mars 2006E 1, le site d'importance communautaire classé zone spéciale de conservation du domaine de Chambord de 4 676 haF 2 via l'arrêté du 13 avril 2007E 2 ; ces sites intersectent le site d'importance communautaire de SologneF 3 ;

Réserve nationale de chasse et de faune sauvage de 5 439 haF 4.

Faune

Des observatoires situés le long de la route principale permettent d'observer la faune.

Le cerf et le sanglier sont les espèces emblématiques de la forêt de Chambord, dans laquelle on trouve également des mouflons méditerranéens introduits dans l'enclos à partir de populations issus de Corse, du Jardin des plantes de Paris, du parc zoologique de Vincennes et de Tchécoslovaquie29.

À partir de la réserve de faune que constitue la forêt de Chambord, des cerfs30 et des mouflons29 ont été prélevés afin de réintroduire ces espèces sur de nouveaux territoires.

Cerf élaphe

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Sanglier

Mouflon méditerranéen

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Concernant l'avifaune, le site est un lieu privilégié tant en période de reproduction, en passage migratoire ou pour des espèces nicheuses. Les espèces suivantes ont été observées notamment au cours de la période de reproduction : balbuzard pêcheur, circaète Jean-le-Blanc, aigle botté, pics cendré, mar ou noir, blongios nain, martin-pêcheur, engoulevent d'Europe, alouette lulu, fauvette pitchou ou pie-grièche écorcheurF 1.

Balbuzard pêcheur

Martin pêcheur

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Fauvette pitchou

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Flore

L'aire protégée est constituée à 57 % d'arbres caducifoliées et à 20 % d'arbres résineux. On peut également citer des espèces protégées au niveau national présentes sur le site telles que Drosera rotundifolia, Damasonium alisma, Littorella uniflora, Pilularia globulifera, Pulicaria vulgaris ou Gratiola officinalisF 2.

Drosera rotundifolia

Pilularia globulifera

Gratiola officinalis

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Hydrographie

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Le Cosson à Chambord

Le site comprend plusieurs étangs : de Halay, la Fontaine, la Baquetière, la Grande-Brèche, Montrieux, Neuf, la Faisanderie, le Périou, la Thibaudière et les Bonshommes31.

Le Cosson traverse le territoire du domaine d'Est en Ouest.

En considérant les 4 665 ha de la zone du domaine de Chambord classée en « ZPS », 5 % sont occupés par des eaux douces intérieures (stagnantes ou courantes) et 3 % sont des marais ou des tourbièresF 1.

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