Charte Route Et Paysage Cg71

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CHARTE route et paysage Vers une stratégie globale d’aménagement et de gestion des routes de Saône-et-Loire

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c h a r t eroute et paysage

Vers une stratégie globaled’aménagement et de gestiondes routes de Saône-et-Loire

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avant-propos

2 3

De nombreux intervenants contribuent aux

évolutions du paysage routier, ce ne sont pas

seulement les gestionnaires de réseaux, mais

également les riverains, les élus locaux et tous

les aménageurs. Ce document a donc également

vocation à élargir la réflexion, pouvant par

exemple conduire à des partenariats, des actions

concertées entre les différents intervenants, en

faveur de nos paysages.

Le Conseil général, gestionnaire des routes

départementales, souhaite affirmer son

engagement et celui de ses agents dans cette

démarche collective en faveur du développement

durable et de l’aménagement du territoire, que

sauront apprécier les générations futures.

La mobilisation du Conseil général

de Saône-et-Loire en faveur du

développement durable s’est concrétisée

dans plusieurs domaines, et en

particulier celui de la route où de nombreuses

actions ont été entreprises.

La qualité de nos paysages de Saône-et-Loire est à

souligner. Le Conseil général a en charge un grand

réseau routier, long de plus de 5 000 kilomètres,

parcouru chaque jour par plusieurs centaines

de milliers d’usagers. Il est naturel, dans ces

conditions, que le Conseil général s’intéresse aux

paysages traversés, leur préservation et leur mise

en valeur, qui sont notre cadre de vie.

Le paysage se façonne quotidiennement avec les

interventions de chacun, et ce, durablement.

Il suffit parfois pour répondre à ces enjeux d’avoir

le réflexe de penser au paysage qui nous entoure

avant de mettre en oeuvre des projets, des travaux

aussi anodins qu’ils puissent paraître, et ce guide

est là pour vous y aider.

Ce document de sensibilisation apporte des

éléments de connaissance sur ce que sont nos

paysages de Saône-et-Loire, comment ils se

constituent, l’importance que représentent les

paysages routiers, et montre par des exemples

concrets comment agir, parfois de façon très simple.

Arnaud Montebourg,président du Conseil général,

député de Saône-et-Loire

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sommaire introduction

4 5

e n g a g e m e n t n ° 1Prendre en compte les paysages de Saône-et-Loire dans les projets 7

e n g a g e m e n t n ° 2affirmer la lisibilité des routes 33

e n g a g e m e n t n ° 3Valoriser le paysage proche et lointain 39

e n g a g e m e n t n ° 4accueillir les usagers 45

e n g a g e m e n t n ° 5Informer, signaler 51

e n g a g e m e n t n ° 6Planter et gérer les accotements, les haies et les arbres d’alignement 57

Démarches et acteurs 66

Outils et bibliographie 68

Q ue l’on soit en voiture, à vélo

ou simplement à pied, les

paysages se découvrent et

s’apprécient essentiellement

depuis la route. tout au long de son

parcours, l’usager est marqué par

des couleurs, des panoramas, des

monuments. autant d’éléments qui

aident à mieux comprendre la route, ses

mouvements et ses dangers.

Voilà pourquoi les aménagements

et la gestion des routes ne doivent

pas se cantonner à la chaussée mais

bien prendre en compte le paysage, le

patrimoine et la biodiversité locale.

La présente charte généralise la

réflexion sur les impacts que peuvent

avoir nos actes quotidiens sur le

paysage. elle a pour objet de sensibiliser

élus et agents à ces problématiques en

leur donnant des outils et des points

de repère. Parce que la route et les

paysages sont d’intérêt public, les

gestionnaires routiers, les acteurs de

l’aménagement mais aussi les riverains

sont concernés.

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6 7

Prendre en compte les

Paysagesde Saône-et-Loire dans les projets

e n g a g e m e n t n ° 1

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en voiture, le paysage qui défile sous nos

yeux en dit long sur le territoire traversé.

cette image livrée aux usagers, aux

touristes doit traduire au mieux son identité.

ces quelques pages proposent un aperçu

des différents types de paysages de

saône-et-Loire. Du charolais-Brionnais à la

Bresse, le département offre une palette

de couleurs, de formes, de reliefs et de

végétation. autant d’éléments à prendre en

compte dans les projets d’aménagement ou

de restructuration.

Les entités paysagères présentées ont été définies dans le cadre de l’ouvrage Paysages de Saône-et-Loire réalisé par le CAUE de Saône-et-Loire en 2007. Elles sont issues d’une différenciation obtenue par la confrontation de plusieurs approches liées à la notion de terroir, la connaissance des fondements physiques du territoire et l’approche sensorielle.

P ay S a g e Sobjectifs

c h a PIt r e 1

8 I - PaySageS I - PaySageS 9

Le charoLais-Brionnais

entre bocageet vallons

a u sud-ouest du département, le

Charolais-Brionnais déroule ses vastes

paysages vallonnés. Cette grande

région paysagère se compose de nombreuses

sous-entités à l’identité forte : la vallée de

la Guye, les bords de Loire, les abords du

canal du Centre… Le massif granitique du

haut Charolais et les ruisseaux – comme

l’Arconce – découpent le paysage en vallées

nettes. Plus au sud, le paysage change, les

vallées sont plus profondes : ce sont les

prémices des monts du Beaujolais.

mettre en Scène LeS PaySageS

intégrer LeS routeS au PaySage

veiLLer à La continuité entre route

et Lieux traverSéS

Percevoir L’identité du territoire

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Qui dit Charolais-Brionnais, dit bocage ! Ces prés réser-vés au pâturage, cernés de haies, de bosquets, d’arbres ou encore de murets sont présents depuis plusieurs siècles sur cette partie du territoire. Ils témoignent du développement de l’éle-vage jusqu’à la première moitié du XXe siècle.Riches écosystèmes, ils abritent de nombreuses es-pèces végétales et animales

et assurent des fonctions agronomiques et nourriciè-res essentielles. D’un point de vue paysager, ces haies et ces bosquets sont autant de points de repère pour le regard. Aujourd’hui, ce bocage tend à se simplifier et à s’appauvrir : les ar-bres vieillissent et dispa-raissent. Quant à la taille systématique des haies, elle perturbe l’équilibre écologique.

Villages, châteaux, fermes isolées et églises romanes dessinent le panorama du Charolais-Brionnais. Une architecture riche souvent bien visible de la route. Plus l’on descend vers le sud, plus les constructions sont dispersées. Les volumes des bâtiments sont simples. Les toitures se composent souvent de deux pans et de tuiles plates. Le Brionnais, quant à lui,

offre une grande variété architecturale. Il subit l’in-fluence des pays voisins : pierre, pisé et différentes pentes de toitures…Aujourd’hui, ces vil-lages et hameaux sont très convoités pour des projets de construction. Des bâtiments ne tenant pas toujours compte de l’existant fleurissent malheureusement aux entrées des bourgs.

les bois ont été mainte-nus sur les sols maigres et les terres moins faciles à entretenir.

Le passage d’une route s’ac-compagne souvent de haies ou de murets en pierre déli-mitant les propriétés.

Le bocage, une moSaïque de verdure

10 I - PaySageS I - PaySageS 11

Autrefois vecteur de développement économique local (bassin minier, industrie de la céramique...), le canal du Centre est aujourd’hui principalement utilisé par les plaisanciers.

Exemple d’une route linéaire du Charolais-Brionnais, rythmée par des arbres repères.

une architecture anceStraLe

L’exploitation des ressources naturelles, le développement de l’élevage, le maillage des voies de transports dans les vallées ont largement fa-çonné le paysage au cours des deux derniers siècles. Le canal du Centre, construit à la fin du XVIIIe siècle, en est l’exemple le plus marquant. Long de plus de 110 kilomè-tres, il relie Chalon-sur-Saône et Digoin et traverse le Charo-lais-Brionnais d’est en ouest. Impossible de le manquer !

Au XIXe siècle, l’activité s’est développée autour de l’ex-ploitation des matières pre-mières et des sources d’éner-gie. L’industrie céramique s’est naturellement implan-tée dans les vallées argileu-ses et alluvionnaires. Les plateaux et collines, connus pour leurs riches pâturages, ont été réservés à l’engrais-sement des bovins, tandis que l’élevage naisseur* s’est développé dans les prés de moindre qualité. De même,

un PaySage façonné Par L’homme

Paysage typique du Charolais-Brionnais : un hameau groupé au milieu du bocage.

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Lexique• éLeVage naisseur : région dans laquelle naissent les bovins avant d’être envoyés dans les régions d’engraissement.

To duipsustrud min estrud el esecte feu facipit estie te magniam zzriusto erciliquis augiamcommy nu

• ViLLes PrinciPaLes : Paray-le-Monial, gueugnon, Montceau-les-Mines, Le creusot

• Plus de 80 % de la surface agricole dédiée à l’élevage bovin (source agreste, ca71)

• Plus de100 églises et chapelles, toutes ou en partie romanes

• Points cuLMinants : Butte de suin (593 mètres) et le mont saint-Vincent (610 mètres)

• QueLQues cours D’eau : l’arconce, la Bourbince, la guye, la Loire, la grosne, le sornin.

• aoc : fromage de chèvre charolais.

charoLaiS-brionnaiS, carte D’iDentité

La couleur des murs de pierre varie selon la région : ocre, rose ou blanchâtre pour le calcaire charolais, gris pour le grès brionnais. Certains secteurs sont riches en brique et en céramique.

12 I - PaySageS

c h a PIt r e 2

I - PaySageS 13

Les côtes ViticoLes

terre de pierre et de vigne

À mi-chemin entre le bocage et la

vallée de la Saône, les côtes viticoles

contrastent dans le paysage saône-et-

loirien. Au sud de Beaune, le Couchois est

marqué par d’importantes falaises. Au-delà de

la vallée de la Dheune, les coteaux calcaires du

Chalonnais, recouverts d’argile et d’alluvions,

glissent doucement vers l’est pour rejoindre les

cours d’eau. Le Mâconnais s’assoit le long de la

vallée de la Saône, suivant une succession de

chaînons parallèles aux ambiances propres. Au

sud, des formes plus arrondies annoncent les

monts du Beaujolais.

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Les côtes viticoles s’organi-sent en étages. Au point le plus haut, les plateaux cal-caires ont longtemps été la pâture des moutons et des chèvres. Avec la disparition de cette pratique agricole, les pelouses rases ont été peu à peu colonisées par le buis, le chêne sessile* et, dans certains cas, la forêt. Certains de ces espaces – aujourd’hui entretenus par des chevaux et des moutons – figurent à l’inventaire des zones naturelles d’intérêt écologiques faunistiques et

floristiques (ZNIEFF).En contrebas de ces pla-teaux, la forêt et la buxaie* recouvrent les falaises et les éboulis rocheux. La vigne pousse sur les coteaux, pro-fitant d’un sol drainant et d’une bonne exposition au soleil. Des murets, des mur-gers* et des cadoles* façon-nent le paysage. Dans ce ta-bleau fait d’alignements de vigne et de pierre, les routes départementales suivent le fond des vallées ou ondu-lent à flanc de coteau. Dans la mesure du possible, elles

14 I - PaySageS I - PaySageS 15

un PayS tout en reLief

Les cadoles servaient d’abri aux vignerons. Ils y trouvaient chaleur en hiver, fraîcheur en été et un refuge contre les intempéries.

Les villages sont implan-tés en oppidum, c’est-à-dire sur un lieu élevé, ou en pied de coteau, à proximité de l’eau. Tra-ditionnellement, l’église est au centre du village.

Les différents types de construction – domai-nes bourgeois, maisons d’ouvriers, échoppes d’artisans – témoignent de la diversité des corps de métier locaux.

évitent les plantations en AOC – appellation d’origine contrôlée. On rencontre pour cette raison beaucoup de murs de soutènement en pierre dans ces secteurs.Le long des canaux, sur les chemins de halage ou les anciennes voies ferrées, la voie verte est appréciée des

cyclistes et marcheurs.Le développement de la viticulture et de la vini-culture a fait émerger de nouvelles questions liées à l’érosion, la pollution des sols, le devenir du petit patrimoine et l’intégration paysagère des locaux dé-diés à l’industrie du vin.

LeS viLLageS viticoLeS

De riches éléments architecturaux jalonnent les routes le long des vignes. Ici, un mur de pierres sèches près de Fley.

Le village de Cruzille.

Bel exemple de prairie calcaire sur les hauteurs de Tournus.

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Lexique• chêne sessiLe : espèce de chêne (Quercus petraea) de 20 à

40 mètres de haut, à feuillage caduc. • Buxaie : espace naturel où prédomine le buis, arbuste au feuillage

persistant pouvant atteindre deux mètres de haut• Murger : épaisse muraille de pierres, résultat de l’épierrage des terres• caDoLe : ce terme, issu du patois lyonnais, désigne les cabanes

en pierre des vignobles de Bourgogne du sud

To duipsustrud min estrud el esecte feu facipit estie te magniam zzriusto erciliquis augiamcommy nu

• La saône-et-Loire compte plus de 13 000 ha de vignes, soit 2,5 % de la surface agricole utilisée du département

• PrinciPaux céPages : chardonnay, gamay, pinot noir, aligoté

• une trentaine d’aoc – appellation d’origine contrôlée – pour le vin en saône-et-Loire (99 % de la production)

• aLtituDe Moyenne : entre 400 et 500 mètres

• aoc fromage mâconnais depuis 2006

côteS viticoLeS, carte D’iDentité

16 I - PaySageS

c h a PIt r e 3

I - PaySageS 17

Le MorVan

monts et forêts

À cheval entre la Côte-d’Or, la Nièvre,

la Saône-et-Loire et l’Yonne, le

massif granitique du Morvan

domine toute la région bourguignonne,

marquant la limite nord du département.

Principalement boisé, il est protégé depuis

1970 par un parc naturel régional. À l’est,

le plateau d’Antully, culminant à plus de

500 mètres, est connu pour sa polyculture

et son élevage. Plus bas, la vallée de

l’Arroux et le bassin autunois forment un

couloir naturel où se sont développés les

principaux axes de communication.

Les pierres locales, dont les couleurs varient de l’ocre au rose, apportent une note méridionale au paysage.

Saint-Léger-sous-Beuvray

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Le Morvan reste peu urba-nisé : les villages et les ha-meaux sont dispersés dans les vallons ou au sommet des versants. L’architec-ture locale est adaptée au climat – des hivers rudes et pluvieux et des étés secs et chauds. Ainsi, les bâtiments sont rapprochés pour se protéger du vent et des in-tempéries. Traditionnel-lement, les constructions sont souvent de forme al-

longée et fabriquées avec les matériaux locaux : le granit, la chaux, le bois, ainsi que le chaume – aujourd’hui rem-placé par l’ardoise. Côté infrastructure, des talus rocheux, parfois de grande hauteur sur les axes importants, et un tracé sinueux marquent une difficulté pour le concepteur routier, obli-geant à des terrassements souvent importants.

Le bocage morvandiau s’étend sur les terrains pen-tus de la région. Consacré à l’élevage, il se distingue du bocage du Charolais-Brion-nais par ses haies plessées* et les haies mêlant pierres et arbustes. La forêt couvre 50 % du terri-toire et s’étend sur les terrains les plus accidentés et les som-mets du Morvan. Progres-sivement, les résineux ont remplacé les feuillus. Une culture qui, lorsqu’elle est pratiquée de façon intensive, appauvrit les sols et réduit la biodiversité. Longtemps exploitée à grande échelle,

elle n’emploie aujourd’hui que 2,5 à 5 % de la popula-tion active.De manière générale, ces boisements ferment l’ho-rizon et assombrissent les vallées. Cette exploitation forestière intensive, carac-térisée par des plantations rectilignes d’arbres, dénote dans le paysage morvan-diau. Le parc naturel régio-nal du Morvan ainsi que de nombreuses associations locales réfléchissent à des modes de valorisation du bois et de gestion forestière plus respectueux de l’envi-ronnement.

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un habitat infLuencé Par Le cLimat

entre bocage et forêt

Depuis la route, le paysage est tour à tour ouvert puis fermé sur la vallée.

Lexique• Le PLessage : technique traditionnelle de pliage et de

tressage de haies vives.

To duipsustrud min estrud el esecte feu facipit estie te magniam zzriusto erciliquis augiamcommy nu

• économiquement, autun est la ville la plus impor-tante du sud du Morvan

• Points cuLMinants : haut-Folin (902 mètres) et Mont Beuvray (821 mètres)

• suPerFicie Du Parc natureL régionaL

Du MorVan : 281 400 hectares, 117 communes dont 20 en saône-et-Loire

• aLtituDe Moyenne : de 400 à 900 mètres

• PrinciPaux cours D’eau : le Mesvrin, l’arroux, la celle, la canche, la chaloire, le ternin

morvan, carte D’iDentité

Des bardeaux ou tavaillons de bois protègent traditionnellement les façades exposées à la pluie ou au vent. Les murs de granit et les toits d’ardoises rythment également les paysages.

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La Bresse

plaine de terre et d’eau

L a Bresse louhannaise est une large plaine

s’étendant de la vallée de la Saône aux

contreforts du Jura. Au nord, non loin

de Chalon-sur-Saône, les cultures céréalières

et les boisements marquent son paysage. Plus

au sud, c’est la Bresse louhannaise, avec ses

forêts clairsemées et ses hameaux dispersés.

À l’approche du Revermont, les prairies

d’élevage prédominent.

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L’habitat bressan est majoritairement rural. Qu’elles soient isolées ou organisées en hameaux, les constructions regrou-pent généralement l’ha-bitation et l’exploitation agricole dans le même

bâtiment ou autour d’une cour commune. Elles sont basses et allongées. Les distances séparant une habitation d’une autre peuvent parfois être im-portantes, ce qui impacte la traversée de bourg.

une occuPation du SoL contrainte Par L’eau

tradition et architecture

L’image d’une Bresse rurale et traditionnelle. Ici à Mervans.

Une ferme traditionnelle bressane à Saint-Germain-du-Bois, reconnaissable à ses volumes

imposants, ses colombages et son toit de tuile.

Composé d’argile et de mar-ne*, le sol bressan est im-perméable et marécageux, rendant difficile le travail de la terre. Pour cette raison, l’élevage et la polyculture s’y sont largement développés. La présence d’eau a aussi largement influencé l’amé-nagement du paysage. Sou-vent inondées, les prairies en fond de vallée ne sont pas cultivées, contrairement aux champs situés à mi-pente ou sur les terres bien drainées. La tendance aujourd’hui est à la spécialisation et l’inten-sification des cultures, ce

qui a pour conséquence de modifier le paysage rapide-ment. Les bocages disparais-sent peu à peu et les espaces s’homogénéisent.En l’absence de relief, les routes bressanes sont très linéaires et très longues. Parfois, elles sont surélevées pour une mise hors d’eau. Elles sont également rythmées par des haies le long des propriétés riveraines, par une végétation dense et de longs alignements d’arbres, souvent anciens et bien entretenus.

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Lexique• Marne : mélange de calcaire (entre 20 et 80 %) et d’argile

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• ViLLes PrinciPaLes : Louhans, saint-germain-du-Plain, Pierre-de-Bresse, saint-germain-du-Bois, cuiseaux

• cours D’eau : le Doubs, la seille, la guyotte, le Brenne, la sane

• Deux aoc : volaille de Bresse et dinde de Bresse

breSSe, carte D’iDentité

22 I - PaySageS

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I - PaySageS 23

La VaLLée De La saône

une frontière naturelle nord-sud

D ans la vallée, presque tout s’organise

autour de la Saône ! En amont

de Verdun-sur-le-Doubs, terre et

eau se confondent dans un paysage très

caractéristique mêlant sables, mares et

forêts. La Saône s’élargit ensuite, s’ouvrant

sur de grandes prairies ou des terres cultivées

jusqu’aux côtes chalonnaises. Après Tournus

et la confluence avec la Seille, la vallée

se rétrécit jusqu’à Mâcon. Les monts du

Beaujolais accompagnent ensuite la rivière

jusqu’à sa confluence avec le Rhône.

Les constructions utilisent des matériaux locaux tels que la terre – le pisé, la brique, le torchis, la tuile – ou le bois pour les charpentes et le colombage.

La Saône, près du pont d’Uchizy.

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Depuis l’Antiquité, la vallée de la Saône est un couloir d’échanges. Les principaux réseaux de transports y sont implantés : la voie romaine reliant les ports méditerra-néens à l’Europe, la natio-nale 6, le TGV, l’autoroute. Ces infrastructures, parallè-les à la rivière, font partie du paysage. Les voies commu-

nales et départementales sont souvent contraintes par des cours d’eau et accompa-gnées d’ouvrages d’art. Entre Mâcon et Heuilley-sur-Saô-ne, en Côte-d’Or, le projet de voie bleue utilise les che-mins de halage de la Saône. L’itinéraire représente une centaine de kilomètres sur le département.

Dans la vallée, les prairies inondables permettent au cours d’eau d’évoluer na-turellement en période de crue. Elles servent de pâtu-rage aux bovins. Le long de la Saône, des fo-rêts de bois tendres, comme le saule, couvrent les berges. Plus à l’écart de la rivière, ce sont les chênes, les ormes et les frênes. Ils composent les

grands massifs des terrasses alluviales du Chalonnais. Le développement des gran-des cultures et de peuple-raies, l’extraction à grande échelle de sable ainsi que l’extension urbaine des grandes villes, modifient peu à peu les paysages des bords de Saône, faits de digues, de fossés, de zones protégées et de champs inondables.

24 I - PaySageS I - PaySageS 25

une vaLLée de tranSit

un PaySage changeant

Parallèles à la Saône, les voies de communication - voie ferrée, route et autoroute - traversent le département.

À Mâcon, l’image du cours d’eau maîtrisé.

To duipsustrud min estrud el esecte feu facipit estie te magniam zzriusto erciliquis augiamcommy nu

• 480 kilomètres de long, de Vioménil dans les Vosges jusqu’à Lyon, sa confluence avec le rhône

• navigable sur 375 kilomètres

• elle baigne chalon-sur-saône, tournus et Mâcon

La Saône, carte D’iDentité

H i s t o r i q u e m e n t , l e s hommes se sont instal-lés autour de la rivière ou à proximité des voies de communication. Pe-tit à petit, les agglomé-rations de la vallée de la Saône se sont forte-ment développées. Cer-taines d’entre elles su-bissent aujourd’hui la plus forte progression démographique du dé-partement.

Une frontière culturelle et historique est mar-quée à hauteur de la ville de Tournus. Au nord, les coutumes sont influen-cées par la civilisation franque, la langue d’oïl et le droit coutumier. Au sud de Tournus, c’est la culture méditerranéen-ne, la langue d’oc et le droit écrit. Les toits sont aussi moins pentus, les tuiles sont rondes.

en voie d’urbaniSation

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La VaLLée De La Loire

un riche lit frontière

L a Loire souligne la limite ouest du

département de Marcigny au sud

jusqu’à Cronat au nord. Les fluctuations

incessantes de ce fleuve considéré comme

« sauvage » modèlent la vallée.

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L’eau du fleuve, sa vallée et ses ressources ont toujours été utilisées par l’homme que ce soit pour la naviga-tion, la pêche, l’extraction de matériaux ou encore l’élevage de bovins dans les prairies alluviales. Au XIXe siècle, des canaux latéraux à la Loire ont été construits pour réguler le fleuve et la navigation. Le canal du Centre relie le bassin de la

Loire et les autres bassins de la Seine, de la Saône et du Rhône.Les voies de communica-tion se sont développées le long de la voie de chemin de fer, parallèlement à la Loire. De part et d’autre du fleuve, les premiers villages sont implantés soit en hauteur sur les premiers coteaux, soit en recul dans la plaine pour éviter les crues.

un fLeuve reSSource Pour L’homme

To duipsustrud min estrud el esecte feu facipit estie te magniam zzriusto erciliquis augiamcommy nu

• FLeuVe Le PLus Long De France : 1 013 kilomètres, du Mont gerbier-de-Jonc jusqu’à son estuaire à nantes

• elle traverse les communes de chambilly, Bourbon-Lancy, Digoin, Marcigny

La Loire, carte D’iDentité

La Loire s’écoule dans une vaste plaine alluvionnaire composée de sable et d’ar-gile. Dans le département, le fleuve n’est pratique-ment pas endigué. En pé-riode de crue, il envahit

de vastes espaces, rema-niant sans cesse îles, bras morts, berges et prairies. Ces milieux, difficilement exploitables par l’homme, présentent une grande ri-chesse écologique.

de richeS miLieux natureLS

La Loire, près de Baugy.

Côté architecture, les constructions traditionnelles sont en pierre calcaire (photo de gauche), en brique, en galet (photo de droite) ou en pisé.

La Loire et ses canaux, près d’Artaix.

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Zones

urbaines et périurbaines

L e XXe siècle aura été le siècle de

l’urbanisation. En Saône-et-Loire

comme ailleurs, les villes et les bourgs

se sont développés, parfois au détriment du

patrimoine et des particularités locales.

28 I - PaySageS I - PaySageS 29

Avec le développement économique et démogra-phique du XXe siècle et la reconstruction d’après-guerre, le visage urbain se modifie, laissant de côté l’architecture tradition-nelle. Le paysage se dé-coupe alors en zones : zo-nes d’habitat, d’activités, espaces commerciaux… La tendance est à l’éta-lement et au grignotage du territoire : on s’éloi-gne de plus en plus du

centre-ville ou du bourg. Chaque élément - route, bâtiment, accès - est traité de façon indépendante et technique, sans logique globale. En résultent des constructions en rupture totale avec l’architecture et l’urbanisme tradition-nels. Il en va de même des espaces publics. Souvent réduits aux voies et aux espaces non construits, ils ne sont pas pensés comme des lieux de vie.

La Saône-et-Loire possède un important patrimoine bâti, héritage de son his-toire. Les constructions anciennes présentent une cohérence architecturale tant au niveau des volumes que des matériaux. Dans les constructions tradition-nelles, les commerces, les corps de ferme sont sou-

vent sous le même toit que l’habitation principale. De même, habitat individuel et collectif, commerces et bâtiments publics sont concentrés dans le même quartier. Les espaces pu-blics sont variés et hiérar-chisés : rues, ruelles, cours intérieures, grandes pla-ces, placettes…

L’étaLement urbain et Le zoning

un héritage architecturaL

Exemple d’une zone commerciale en entrée de ville à Mâcon.

Effet du zoning : les habitations s’étalent et s’éloignent du centre.

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Aujourd’hui, la tendan-ce s’inverse. Des projets montrent la volonté de construire des paysages différents, prenant en compte l’architecture lo-cale, les modes de déplace-ment, l’environnement… Il s’agit avant tout de s’in-tégrer dans un contexte : celui d’un village, d’une histoire, d’un départe-ment. Une attention par-ticulière est portée sur les économies d’énergie et les modes de déplacement. La conception de nou-veaux quartiers s’appuie

sur la gestion de l’espace avec une densification des constructions, sur la mixité des usages, des ty-pes d’habitat et de la po-pulation, sur le respect des paysages et de l’iden-tité du lieu et enfin sur les usagers : comment vivent-ils ? À quel rythme ? Quel est leur mode de vie ?Autres points à soigner : la transition entre zones agri-coles et urbaines, l’amé-nagement des entrées de ville et la connexion de ces nouveaux quartiers au ré-seau viaire.

30 I - PaySageS

PenSer durabLe !

• Les bâtiments participent pour 43 % à l’énergie consommée en France. ils contribuent pour 22 % à l’émission de gaz à effet de serre. (source ademe)

• en 10 ans, la saône-et-Loire a vu doubler le nombre de logements construits chaque année, alors que la population est restée stable.

• 500 à 600 hectares de surface agricole disparaissent chaque année en saône-et-Loire. À l’échelle de la France, un département disparaît tous les dix ans.

queLqueS chiffreS

I - PaySageS 31

Jardins, voiries et espaces partagés à l’arrière des maisons dans un nouveau «quartier durable» à Chalon-sur-Saône.

Page 17: Charte Route Et Paysage Cg71

32 33

affirmer la

LisiBiLité des routes

e n g a g e m e n t n ° 2

Page 18: Charte Route Et Paysage Cg71

34 II - LISIbILIté II - LISIbILIté 35

améLiorer La Sécurité deS uSagerS

affirmer Le Lien entre route

et territoire

caPter L’attention du conducteur

Un repère visuel – un arbre ou un linéaire de haies – implanté à une intersection permet de créer un seuil, de souligner un tracé. L’axe perpendiculaire devient ainsi visible de loin.

L’itinéraire est ici rythmé par des éléments latéraux bas (clôtures bas-ses) et des éléments hauts comme l’arbre marquant l’intersection.

accomPagner La route de végétation

Plus la chaussée paraît large, plus l’automobiliste est rassuré et accélère. De même, une chaussée moins lar-ge incite les automobilistes à ralentir. Cela se traduit notamment par :• moins de repères tracés sur la route, • des accotements hauts ou différenciés de la chaussée

(végétation, clôture, cheminement),• une diminution effective de la largeur de la route.

agir viSueLLement Sur La Largeur de La chauSSée

À la campagne, un itinéraire en voiture peut parfois paraître bien monotone. D’où l’importance de séquencer le paysage, là où l’attention du conducteur peut se relâcher. une alternance entre zones de « relâchement » et de « contraintes » tout au long du parcours permet

à l’automobiliste de mieux se concentrer aux points stratégiques, notamment à l’approche de zones urbaines.attention, toutefois, trop d’informations nuisent à la compréhension de la route ! il faut donc être vigilant quant à la cohérence des signes envoyés par la route et par le paysage.

attirer L’attention du conducteur

La lisibilité est basée sur la perception du

conducteur et son appréciation du risque. La

route, mais aussi son environnement, ont une

influence sur son comportement. La topographie,

la luminosité, le paysage proche et lointain, les

éléments verticaux et horizontaux, la profondeur

de champ de vue sont autant de paramètres

utiles à l’automobiliste, lui permettant d’anticiper

les dangers et d’adapter sa conduite.

selon l’article r413-17 du code de la route,

il faut rester maître de sa vitesse. en cela, la

lisibilité des routes est primordiale, notamment

aux entrées des bourgs et des hameaux, dans

les zones urbanisées et en amont de risques

potentiels – carrefour, virage, passage protégé.

rendre un axe plus lisible, c’est redonner

du sens à la route en utilisant le paysage

proche et lointain.

L I S I b I L I t éobjectifs

Page 19: Charte Route Et Paysage Cg71

II - LISIbILIté 3736 II - LISIbILIté

Dans certains cas, les plantations de bord de route per-mettent d’accen-tuer les perspec-tives et de jouer sur les rapports d’échelle entre la dimension de la chaussée et celle de la végétation.

accentuer ou tromPer LeS PerSPectiveS

Ici, entre Génelard et Charolles,

un alignement d’arbres souligne la présence d’une voie

perpendiculaire et alerte l’usager.

Une bonne lisibilité de la route ne rime pas forcément avec visibilité, cette dernière pouvant être parfois trompeuse. L’automobiliste devient plus attentif à l’itinéraire et réduit sa vitesse s’il ressent un inconfort – par exemple si la lar-geur de la chaussée diminue ou si le revêtement de la route change (bruit et couleur).

Dans le cas d’un danger immédiat – présence d’eau, dé-nivelé – les glissières et les haies de protection restent les meilleurs moyens de protéger les usagers. Des réflecteurs, des passages réservés à la faune et l’aménagement éco-logique de dépendances routières permettent à la fois de sécuriser ces zones et de protéger les animaux – sangliers, chevreuils – traversant la chaussée.

Ces différents principes facilitent la compréhension de la rou-te et de ses dangers, de jour comme de nuit et quel que soit le sens de circulation. L’automobiliste comprend sur quel type de voie il se trouve, son usage et sa fonction. Il appréhende mieux son arrivée sur des voies partagées par d’autres usa-gers – cyclistes, piétons, chevaux. Enfin, il entre de façon plus progressive, donc de façon plus sûre, en milieu urbain.

Profiter deS aLerteS exiStanteS

Protéger du danger immédiat

deS réSuLtatS !

zoom Sur...

Avant : perte de la perception du virage.

Après : le virage est souligné par la plantation d’une nouvelle haie, dans la continuité de celle existante.

La route paraît plus large et moins longue.

La perspective est accentuée, la route semble plus étroite et plus longue.

Voici l’exemple d’une haie arrachée qui a modifié le visage de la route et a entraîné des accidents. après sensibilisation du propriétaire, la haie a été replantée.

Page 20: Charte Route Et Paysage Cg71

38 39

VaLoriserle paysage proche

et lointain

e n g a g e m e n t n ° 3

Page 21: Charte Route Et Paysage Cg71

si la route permet de relier un point a à un

point B, elle doit aussi tisser des liens forts

avec le territoire dans lequel elle se trouve et

s’imprégner des éléments du paysage local :

relief, végétation, constructions... L’objectif est

triple : assurer la sécurité des usagers, mieux

intégrer la route au paysage et mettre en

valeur son environnement proche.

40 III - VaLOrISer III - VaLOrISer 41

mettre en Scène Le PaySage traverSé

affirmer Le Lien entre route

et territoire

intégrer La route danS Le PaySage

SuPPrimer LeS « verrueS »

danS Le PaySage

Le paysage à proximité immédiate de la route in-fluence la perception du conducteur. C’est pourquoi les dépôts de matériaux, les bas-côtés en friche, les accotements dégradés, les poteaux et lignes aérien-nes peuvent nuire à l’image du territoire. Souvent, quelques travaux suffisent à supprimer ces « ver-rues ». Le petit patrimoine – les calvaires, les murs de pierre, les ponts, par exemple – rythment les abords de route. Les entretenir participe à l’embel-lissement du paysage.

intervenir Sur Le PaySage tout Proche

comme en photographie, la succession de plans augmente la profondeur de champs et renforce l’intérêt du paysage.

Le paysage se découvre alors soit progressivement, entre des bosquets par exemple, soit soudainement, en sortant d’un bois, ou encore de façon rythmée lorsque le paysage est caché puis visible.

Le premier plan permet de cadrer une vue. selon le moyen de locomotion, ce premier plan sera perçu différemment. un piéton pourra découvrir tranquillement un panorama d’une dizaine

de mètres entre deux bosquets. en revanche, le cycliste et l’automobiliste ne le percevront qu’à peine ou pas du tout. échelle, rythme et hauteur de ce premier plan sont donc fondamentaux !

Les lignes à proximité de la route dirigent le regard de l’usager. elles influencent sa perception de la route. Les arbres tiges laissent par exemple passer le regard au niveau du tronc mais leur cime et leur alignement dirigent la vue. haies, arbustes et bois bloquent la vue et envoient automatiquement le regard à l’opposé ou tout droit.

Point de rePère

V a L O r I S e r objectifs

Page 22: Charte Route Et Paysage Cg71

4342 III - VaLOrISer

Les projets routiers se sont longtemps cantonnés à l’aspect technique, sans prendre en compte la continuité entre paysage et route. Pourtant, une route bien conçue est une route qui s’inscrit dans les paysages qu’elle traverse. Elle participe à mettre en valeur le relief, les perspectives, les éléments architecturaux et paysagers marquants – église, usine, vallée… Son aménagement peut diriger, composer et rythmer le paysage proposé à l’usager, de façon trans-versale et dans la perspective de la route.Pour maintenir la vue ou l’occulter, des interventions en relation avec des riverains sont parfois nécessaires.

mettre en vaLeur deS PerSPectiveS

Souligner l’arrivée dans un bourg.

III - VaLOrISer

2 – Arrivée au point haut, le paysage se découvre, on aperçoit la séquence suivante.

1 – La route monte, enfermée entre haies hautes et arbres.

3 – Cadrage de vues entre des arbres d’alignement.

4 – Arrivée au village. Perception d’une entrée, resserrement de la route qui devient rue.

exPérience

Pour cela, il convient d’accompagner la route d’élé-ments du grand paysage, de veiller à la continuité du relief, des trames végétales et des structures paysagères existantes à proximité.

mieux intégrer LeS routeS au PaySage

suivant ses différentes entrées, l’approche de ce village constitue une véritable mise en scène naturelle :

• ici, la perspective de la route dirige sur la silhouette du village, se détachant sur fond du relief. elle est cadrée par des boisements ou bosquets hauts à proximité de la route. La succession des plans rend encore plus intéressant ce paysage.

• À une autre entrée, la végétation arborée cadre uniquement le clocher pour laisser le village se dévoiler après le tournant.

Page 23: Charte Route Et Paysage Cg71

44 45

accueiLLirles usagers

e n g a g e m e n t n ° 4

Page 24: Charte Route Et Paysage Cg71

Les routes saône-et-loiriennes sont pour la

plupart des voies de transit. Que ce soit pour

un long trajet ou une course plus rapide,

nous sommes tous susceptibles de nous

arrêter, pour faire une pause. Pour cela, des

aires d’accueil et de repos existent. comment

les aménager et les entretenir ? comment

garantir une unité sur le territoire tout en

s’attachant aux spécificités locales ?

46 IV - accueILLIr IV - accueILLIr 47

bien accueiLLir LeS uSagerS

faire découvrir LeS PaySageS

Souvent, elles se traduisent par un simple élargissement de l’accotement, permettant le stationnement d’un vé-hicule de service ou en situation d’urgence. C’est le cas également des arrêts de bus départementaux. L’aména-gement de ces zones répond à quelques principes :• L’aire doit être dimensionnée aux plus justes besoins.• Côté sécurité, l’arrêt ou le déboîtement d’un véhicule

ne doit pas constituer un danger pour les autres usagers. L’entrée de l’aire doit être bien différenciée de la route.

• Le mobilier urbain doit s’intégrer au paysage. La plan-tation d’une haie champêtre ou d’un bosquet dans la continuité des trames existantes peut y participer.

• Pour des raisons évidentes de pollution, aussi bien vi-suelle qu’environnementale, les dépôts ou stockages de matériaux sont à éviter.

La sécurité routière conseille aux automobilistes de faire une pause au minimum toutes les deux heures. En Saône-et-Loire, les conducteurs ont l’embarras du choix. De nombreuses aires de repos, situées le long de la voie verte ou des routes départementales, permettent de prendre l’air et de découvrir le paysage.Plus l’ambiance sur l’aire sera calme, ombragée et amé-nagée en lien avec le territoire et les vues alentour, plus les conducteurs auront envie de s’y arrêter. Des nichoirs à oiseaux, des informations sur la faune et la flore pour-ront sensibiliser les usagers sur la biodiversité et l’im-portance de respecter ces lieux.Côté aménagement, mieux vaut éviter les matériaux imperméabilisants au profit de gravillons ou d’herbe, par exemple.

LeS aireS d’arrêt et de Service

LeS aireS de rePoS

Aire de repos près de la Genète.

a c c u e I L L I r objectifs

Page 25: Charte Route Et Paysage Cg71

48 IV - accueILLIr IV - accueILLIr 49

Pour garder ces espaces propres et inciter les usagers à trier leurs déchets, l’installation de poubelles à trois bacs est recommandée. Par le passé, des toilet-tes sèches ont déjà été installées sur plusieurs aires du département. L’expérience sera développée sur d’autres sites.

Sur l’aire de repos près de Taizé, des haies basses taillées créent un écho rythmé aux haies du grand paysage.

sur la route départementale entre Montceau-les-Mines et cluny, cette aire de repos a été aménagée sur l’ancien tracé de la route. un mur de pierre sèche, typique de la région, sépare l’aire de

la chaussée. Les pelouses invitent à la détente et les arbres champêtres offrent une ombre appréciée en été. au-delà du mur en pierre, le panorama s’ouvre sur le bocage et les vallées.

zoom Sur une aire de rePoS

1 route départementale2 haies hautes3 arbres-tiges et mur de pierre en premier plan4 aire de repos5 Vue dégagée sur le paysage bocager et les maisons à

proximité

1

42

35

Sur l’aire de repos entre Salornay et Massy, le muret de pierre – délimitant autrefois le tracé de la route – a été conservé. Il sert d’appui au regard pour découvrir le panorama depuis la route.

Page 26: Charte Route Et Paysage Cg71

50 51

inForMer, signaler

e n g a g e m e n t n ° 5

Page 27: Charte Route Et Paysage Cg71

très fréquentées, les routes départementales

constituent le support rêvé des commerçants,

artisans et industriels pour communiquer

sur leurs activités. De ce fait, publicités

multicolores et panneaux de toutes tailles

fleurissent parfois de façon anarchique

au bord des routes départementales et

nuisent à la beauté des paysages. Mais

cette multiplication de messages nuit à

leur compréhension. ils peuvent constituer

aussi un danger pour les automobilistes, leur

attention étant détournée de la route. Même

chose pour les panneaux de signalisation :

trop nombreux, ils désorientent le conducteur.

52 V - InfOrmer V - InfOrmer 53

favoriSer une information LiSibLe

et comPréhenSibLe

veiLLer à La Sécurité deS uSagerS

Que dit le code de l’environnement ?Le code de l’Environnement règlemente la publicité, les en-seignes et les pré-enseignes visibles de toute voie ouverte à la circulation publique, en vue de la protection des paysages.

En dehors des agglomérations, la publicité* est interdite sauf dans les zones dites de publicité autorisée – ZPA – défi-nies dans le cadre d’un règlement local de publicité. Ces zo-nes ne peuvent être implantées qu’à proximité immédiate des établissements commerciaux et industriels, des centres artisanaux ou dans des groupements d’habitations.

En agglomération, la publicité est, en principe, admise sauf dans les zones de protection autour des sites classés ou des monuments historiques, dans les secteurs sauvegardés, dans les parcs naturels régionaux, dans les sites inscrits à l’inventaire supplémentaire.

Les dispositifs scellés ou installés au sol sont interdits dans les agglomérations de moins de 10 000 habitants ne faisant pas partie d’une unité urbaine de plus de 100 000 habitants.

Les pré-enseignes* sont soumises aux mêmes règles. En re-vanche, certaines activités disposent de dérogation et peu-vent installer des pré-enseignes scellées au sol en dehors des agglomérations ou dans celles de moins de 10 000 habitants. Il s’agit notamment des services publics ou d’urgence, des entreprises locales fabricant ou vendant des produits du terroir, des monuments historiques ouverts à la visite. Sont également concernées les activités liées aux déplacements des personnes – stations-services, garages, restauration, hé-bergements – et celles s’exerçant en retrait de la voie publi-que. Ces pré-enseignes sont toutefois limitées en nombre – de deux à quatre – et leur dimension ne doit pas excéder 1 mètre de haut et 1,50 de large.

Quant aux enseignes*, elles ne sont pas interdites par le code de l’Environnement. Elles peuvent être installées hors agglomération dans des sites protégés.

En cas de dispositif interdit, le maire ou le préfet peut ordon-ner la suppression du panneau.

gérer La PubLicité

Voici un exemple à ne pas suivre ! Les panneaux d’indication routière se mêlent aux pré-enseignes et publicités, déboussolant le conducteur à la recherche de son itinéraire.

I n f O r m e r objectifs

Page 28: Charte Route Et Paysage Cg71

V - InfOrmer 55

L’écLairage PubLic

54 V - InfOrmer

Que dit le code de la route ?Sur le domaine public, la publicité et les pré-enseignes sont interdites sur l’emprise des voies ouvertes à la circulation publique, à l’exception de la publicité peinte ou fixée sur des véhicules y circulant ou stationnant régulièrement.

Sur le domaine privé, il ne faut pas gêner les usagers de la route. Les publicités ne doivent pas être implantées trop près de la chaussée ni constituer un danger manifeste ou interférer avec la signalisation routière. Les publicités uti-lisant des dispositifs lumineux ou rétroréfléchissants sont soumises à une réglementation.

La signalisation, dite d’information locale, est entrée en vi-gueur le 13 mars 2008. Elle permet de commencer à infor-mer l’usager sur les services et activités locales. Les indica-tions sont regroupées sur un nombre réduit de panneaux de petite taille. Formats et couleurs sont aussi harmonisés et font l’objet d’une réflexion en amont.

Démarche pour implantation d’une enseigne, pré-enseigne ou publicité :• Sur le domaine public en agglomération, il faut une autori-

sation de voirie à demander auprès du gestionnaire de voirie (au titre du code de Voirie routière).

• Sur le domaine privé, il faut adresser au maire et au préfet une déclaration préalable, notant l’avis favorable du pro-priétaire de la parcelle ainsi que le respect des règles d’im-plantation. Si ces aspects techniques ne sont pas respectés, l’avis sera défavorable, le panneau ne pourra être implanté.

La signalisation de police – panneaux de danger, prio-rité, interdiction – et le marquage au sol traduisent des règles du code de la Route que chacun doit appliquer. Les panneaux de limitation de vitesse permettent d’an-ticiper un danger que l’usager aurait du mal à percevoir. Attention, toutefois, à ne pas multiplier leur présence !

Autre exemple à éviter : l’accumulation de pré-enseignes et de publicités finissent par masquer le panneau d’indication routière. L’automobiliste a toutes les chances de se tromper de route !

SignaLer et informer

Trop de messages nuisent à la lisibilité de la route. Les limitations de vitesse peuvent être complétées par des signalisations de danger comme un panneau indiquant un virage ou des balises à l’amont d’un obstacle.

La signalisation directionnelle permet à l’usager de s’orienter. En Saône-et-Loire, un schéma adopté en 1994 définit précisément l’implantation de ces panneaux. Pour des raisons de lisibilité, le nombre maximum d’in-dications données à un même endroit est limité au nom-bre de six. Au-delà, l’automobiliste a du mal à se repérer. Dans le même esprit, une signalisation sur mât est ins-tallée progressivement sur le réseau routier principal. Ce type d’aménagement précise le type de voie sur laquelle le conducteur se trouve – voie de transit, voie de desserte locale – et facilite ainsi la lisibilité d’un itinéraire.

En vue de compléter cette signalisation directionnelle, le Conseil général a également élaboré en 2007 un schéma directeur concernant la signalisation touristique. Les principaux sites et monuments sont indiqués.

Enfin, de manière générale, la multiplication de sources lu-mineuses en bord de route, néfaste à la biodiversité locale, est déconseillée. Dans le même esprit, les poteaux creux seront bouchés pour éviter que les oiseaux ne s’y trouvent piégés. Les candélabres de grande taille ont une connotation trop autoroutière. Ils sont à éviter sur les petites routes, pour des raisons d’esthétique et de lisibilité.

Tous ces signaux visuels – publicités, signalisation, éclaira-ge – participent à l’image de la route. Cohérence et gestion d’ensemble sont donc essentielles.

L’anarchie… … ou la mutualisation des panneaux ?

Lexique• PuBLicité : désigne toute inscription, forme ou image

destinée à informer le public ou attirer son attention, à l’exclusion des enseignes et pré-enseignes.

• Pré-enseigne : désigne toute inscription, forme ou image indiquant la proximité d’un immeuble où s’exerce une activité déterminée

• enseigne : désigne toute inscription, forme ou image apposée sur un immeuble et relative à une activité qui s’y exerce.

Page 29: Charte Route Et Paysage Cg71

56 57

accotements, haies et arbres d’alignement : comment les

PLanter et les gérer ?

e n g a g e m e n t n ° 6

Page 30: Charte Route Et Paysage Cg71

arbres, haies, bosquets... La végétation

est omniprésente sur les bords de route

saône-et-loiriennes. elle rythme le paysage

mais abrite aussi une faune et une flore

riches. Le Département entend promouvoir

des méthodes de plantation et d’entretien

respectueuses de l’environnement

et de la biodiversité locale, tout en

gardant à l’esprit la sécurité routière et

l’embellissement du paysage.

58 VI - PLanter et gérer VI - PLanter et gérer 59

faciLiter et SécuriSer Le travaiL

deS agentS

veiLLer à La Sécurité deS uSagerS

PréServer L’identité et La quaLité

deS PaySageS

Protéger La biodiverSité

entretenir et renouveLer

LeS PLantationS

Pourquoi faucher ? La végétation poussant sur les accote-ments peut rapidement gêner la visibilité des automobi-listes et masquer les panneaux de signalisation, notam-ment dans les virages et à l’approche des carrefours. Cependant, s’il est trop fréquent, le fauchage des abords immédiats des routes peut fragiliser l’écosystème local. Les accotements enherbés, les fossés et les talus sont ef-fectivement le refuge de nombreuses espèces animales et végétales. Ils constituent aussi un filtre biologique pour les polluants et les ruissellements de la chaussée, tout en favorisant l’infiltration naturelle de l’eau dans le sol. Afin de préserver ces zones, le Département adopte des mesures concernant le fauchage des bords de route (lire l’encadré page 60). L’accent est mis sur le respect de la biodiversité locale et l’emploi de techniques plus douces pour l’environnement. Par exemple, les interventions d’engins motorisés sont espacées afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. De même, la direction des Routes établit un plan de fauchage incluant le recen-sement des zones sensibles avec les végétaux à protéger et ceux dont le développement doit être maîtrisé.

Le fauchage deS bordS de route

Sur les dépendances vertes étroites, les possibilités d’aménagement sont restreintes et montrent l’importance des plantations en limite chez les riverains. La seconde fauche d’été est ici bien restreinte à la passe de sécurité.

Pour respecter le rythme de la nature, le fauchage des bords de route répond à des principes stricts dictés par le Conseil général.

PL anter et gérer objectifs

Page 31: Charte Route Et Paysage Cg71

• La hauteur de coupe est comprise entre 10 et 12 cm,

• la fauche de sécurité des bas-côtés peut être réalisée deux à trois fois par an. La première fauche se terminera si possible avant la fin mai, pour permettre une refloraison ou la montée en graines,

• la fauche sera adaptée suivant les dépendances vertes : sols gras et riches, sols secs et peu fertiles, présence de végétation à protéger (type orchidées) ou à contrôler (chardons, acacias, rumex, renouée du Japon) et suivant la hauteur de végétation et du climat,

• des techniques précises viseront à limiter le développement de plantes invasives,

• la fauche du fossé et des talus sera repoussée à l’automne et à l’hiver, de début octobre à fin février. Les talus seront gérés de façon extensive. La fauche interviendra en totalité toujours vers la même date.

• les produits de fauche seront évacués dans la mesure du possible.

une procédure détaillée précise la mise en œuvre de ces mesures pour les agents et une communication accompagnera cette démarche.

fauchage : LeS nouveLLeS meSureS déPartementaLeS

60 VI - PLanter et gérer

Les désherbants chimiques sont nocifs pour l’environne-ment, les agents et les usagers. Aussi, la réglementation encadre strictement leur usage, notamment à proximité des cours d’eau et des zones protégées. L’utilisation de ces produits de synthèse doit être forte-ment réduite au profit d’autres méthodes moins agressi-

L’abandon ProgreSSif deS herbicideS

ves comme, par exemple, le désherbage thermique, mé-canique ou encore le changement de pratiques, comme le paillage, limitant la pousse des végétaux. Progressive-ment, les agents sont formés à ces techniques. Avant d’in-tervenir, ils s’interrogent sur la nécessité de désherber : la présence de végétaux est-elle gênante ? Une simple fau-che ne suffirait-elle pas ? Tout comme pour le fauchage, le désherbage fera l’objet d’un plan départemental. L’enjeu est aussi de changer notre vision de la mauvaise herbe ! Seules certaines espèces, très envahissantes et nuisibles pour le milieu dans lequel elles poussent, peuvent être considérées comme « mauvaises herbes ».

Le paillage est une réponse simple et naturelle à la pousse de mauvaises herbes.

VI - PLanter et gérer 61

Difficilement accessibles, souvent situés à proximité d’un cours d’eau, les accotements sous glissières constituent un des points sensibles du fauchage. une faucheuse adaptée aux espaces sous-glissières est mutualisée entre les subdivisions de la direction des routes et des infrastructures.

zoom Sur... un matérieL de fauchage SPécifique SouS LeS gLiSSièreS

Les bords de route laissés à nu sont des zones propices à l’installation de plantes jugées indésirables. Pour éviter leur prolifération, l’apport de terre exogène sera limité. De même, les terrains nouvellement remaniés seront semés ou plantés d’espèces locales adaptées, contri-buant ainsi à renforcer la biodiversité.

La PLantation immédiate deS eSPaceS nuS

Page 32: Charte Route Et Paysage Cg71

62 VI - PLanter et gérer

Plantés de manière linéaire et régulière le long des rou-tes, les arbres dits d’alignement sont apparus au XVIe siècle en France. En Saône-et-Loire, ils font aujourd’hui partie du paysage. Le département en comptait 4 800 en 2008, dont 3 200 implantés hors agglomération. Esthétiques, ces « voûtes végétales » comportent bien des avantages. Elles facilitent la lisibilité du parcours en soulignant les contours de la route et en brisant la monotonie du paysage. Elles constituent aussi un pa-re-soleil naturel et efficace pour les automobilistes !Certains arbres, en mauvaise santé, ont dû être sup-primés, tout comme ceux placés trop près des voies, considérés comme accidentogènes.

Planter de nouveaux arbresQue ce soit en remplacement de sujets malades ou dans le cadre d’un aménagement paysager, la plantation de nouveaux arbres est encouragée dans le département.La plantation peut être complexe dans le cadre d’une voie existante ou d’un projet neuf. Parfois, elle né-cessite l’acquisition de terrains ou la signature d’une convention avec les riverains. Pour bien choisir ses arbres, mieux vaut s’entourer des conseils d’un professionnel. Il s’attachera à la ty-pologie du lieu : son orientation, la composition du sol, l’histoire et les particularités locales. Il prendra

La PLantation et La geStion deS arbreS

Quand on roule, le défilement des arbres est un bon indicateur de vitesse.

VI - PLanter et gérer 63

Tout comme les arbres, les haies et les arbustes rem-plissent des fonctions d’embellissement et de sécu-rité le long des routes ou sur les aires de repos. N’hé-sitez pas à mélanger les essences et pensez à choisir des végétaux rustiques locaux. Quant à la taille, elle doit s’adapter au rythme de croissance de l’arbuste. Selon l’effet voulu, les haies peuvent être maintenues basses. Plus hautes, elles font office de brise-vent. Le lamier – appareil pour la taille des haies – est conseillé pour une taille nette. Les branches broyées pourront servir au paillage des jeunes arbres ou au compostage. Rien ne se perd !Les haies en bord de route constituent aussi des cor-ridors biologiques permettant la circulation de la faune. En ce sens, elles limitent la traversée intem-pestive et dangereuse d’animaux. Elles sont aussi un réservoir de nourriture pour de nombreuses espèces dont les abeilles.

LeS haieS et arbuSteS iSoLéS

en compte les contraintes particulières, notamment les réseaux enterrés. Il vous aidera à définir l’essence la mieux adaptée (hauteur, densité du feuillage, sil-houette…). Hors agglomération, ce sont par exemple des essences rustiques locales. Les conifères, quant à eux, sont à éviter. Enfin, pour empêcher la propaga-tion de maladies sur toute une espèce, il est conseillé de planter plusieurs essences.Une fois le choix d’essence réalisé, tout est question de savoir-faire et de suivi tout au long de la vie de l’arbre.

une gestion raisonnéeLongtemps pratiquées, les tailles mutilantes et radica-les – comme l’étêtage – sont aujourd’hui remplacées par des tailles douces réalisées sur le long terme par des professionnels. À ce titre, le Département met en place un plan pluriannuel, véritable stratégie d’amé-nagement et de gestion des arbres. Parallèlement, les agents sont formés régulièrement.

Page 33: Charte Route Et Paysage Cg71

64 VI - PLanter et gérer

Les routes départementales et leurs abords ac-cueillent une faune et une flore très riches. Les aménagements doivent prendre en compte cette biodiversité et veiller à ne pas la perturber. Des passages sécurisés permettant à la petite faune – hérissons, amphibiens, rongeurs – de traverser la chaussée en toute sécurité contribue à protéger les corridors biologiques, couloir de liaison entre deux écosystèmes. Pour éviter que les animaux ne se noient dans les bassins de décantation, ceux-ci seront équipés de systèmes naturels et efficaces : végétalisation des talus des systèmes d’étanchéité, installation d’échelle pour la faune… L’aménagement et l’en-tretien écologique d’espaces à proximité des voies – plantation de haies champêtres, de vergers, amé-nagements de mares… – constituent également une opportunité de renforcer la biodiversité.

quand aménager rime avec biodiverSité

Diversité des essences observée dans les bas-côtés en période estivale dans le département.

il sera établi par la direction des routes. seront identifiés précisément sur carte les secteurs à fort enjeu pour la biodiversité en s’appuyant sur les connaissances existantes (sites et espaces naturels sensibles, sites natura 2000, ZnieFF, les scientifiques et naturalistes de terrains...). ce plan appliquera en conséquences des mesures adaptées.

un PLan de fauchage et de déSherbage

VI - PLanter et gérer 65

Page 34: Charte Route Et Paysage Cg71

DémarcheS et acteurSDe nOmbreux acteurS De L’aménagement rOutIer

66 67

une collaboration en amont

En amont d’un projet de modification ou de création

de route, il faut envisager le site sous tous ses aspects :

quelles en sont les contraintes, les atouts et les enjeux ?

Ensuite, des paramètres tels que la sécurité, le tracé, les

matériaux, la biodiversité, la topographie, les usages et le

paysage sont évidemment à prendre en compte.

Pour cela, il faut regrouper autour de la table les acteurs

concernés : gestionnaires routiers, riverains, collectivités

locales, concepteurs, entreprises, publicitaires...

Au-delà des actions individuelles, un travail de

concertation ou de partenariat entre les différents acteurs

répondra aux attentes de chacun. Il sera de nature à

répondre favorablement à la préservation et à la mise en

valeur de nos paysages routiers.

en partenariat avec les paysagistes

Ce document incite à la réflexion et à la prise en compte

du paysage, quelle que soit l’ampleur du projet routier.

Cependant, les chapitres abordés précédemment ne

remplacent pas le travail et la collaboration avec un

paysagiste qui, selon la note d’information du Setra

de novembre 2002, « aborde le site dans sa globalité

et est en mesure d’avoir une approche permettant de

coordonner de nombreuses actions menées en faveur

de l’environnement avec le projet routier ».

Des projets de petite ampleur pourront par exemple

faire l’objet d’une mission groupée pour un

paysagiste. Pour les grands projets de restructuration

ou de création, l’intervention d’un professionnel est

indispensable. Et peut-être qu’à plus long terme, cette

compétence sera profitable au sein même des services

départementaux.

• Aménageurs

• Architectes

• Associations environnementales locales,

sociétés de chasse, de pêche, de randonnée

• Concessionnaires de réseaux

• Commune, communauté de communes

et communauté d’agglomérations

• Direction départementale des Territoires (DDT)

• Direction régionale de l’Environnement,

de l’Aménagement et du Logement (Dreal)

• élagueur-grimpeur

• Entreprise travaux publics

• Géomètre

• Gestionnaires routiers : autoroutes Paris-Rhin-Rhône,

Direction interdépartementale des Routes Centre Est

• Naturaliste, botaniste...

• Office national des Forêts (ONF)

• Parc naturel régional du Morvan (PNRM)

• Paysagiste-concepteur : paysagiste DPLG,

ingénieur-paysagiste et équivalent

• Paysagiste-entrepreneur

• Pépiniériste

• Publicitaires

• Riverains privés, entreprises, agriculteurs...

• Service départemental d’architecture

et du patrimoine (SDAP)

• Services départementaux

• Voies navigables de France (VNF)

...

Page 35: Charte Route Et Paysage Cg71

bIbLIOgraPhIe et OutILS

68 69

Sont distingués les éléments de bibliographie ayant servi

à l’élaboration de la présente charte et les documents de

référence* auxquels les lecteurs peuvent se référer pour

aller plus loin dans leur réflexion.

Paysages> Conseil général de l’Isère, Les chemins du paysage. 2009

> CAUE de Saône-et-Loire, Paysages de Saône-et-Loire.

Mars 2007*

> SETRA , Paysage et infrastructures de transport. Juin 2008

Lisibilité, sécurité> SETRA, Paysage et lisibilité de la route, éléments de

réflexion pour une démarche associant la sécurité routière

et le paysage. Juin 2006

chartes> Conseil général du Finistère, DDE du Finistère, Charte

départementale du paysage des axes routiers du Finistère,

enjeux, stratégie, engagements. 2003

> Conseil général de Loire-Atlantique , La politique Route

et Environnement de Loire-Atlantique. Juin 2007

Publicité et signalétique> Parc naturel région des Caps et Marais d’Opale, Charte

signalétique de l’affichage dans le parc naturel régional

des Caps et Marais d’Opale. Mars 2005

> Pierre Parlant, Icomos France, Publicité, mode d’emploi,

mémento technique n°2. 1998

> Conseil général de Saône-et-Loire, Schéma directeur de

signalisation touristique. 2007

> Publicité extérieure, de nouvelles propositions pour lutter

contre la pollution visuelle, fascicule Le Moniteur. Juin 2009

environnement, plantation et gestion> Document de synthèse de Chantal Pradines, experte

auprès du Conseil de l’Europe, pour la 5e conférence

du Conseil de l’Europe pour la convention européenne

du paysage, Infrastructures routières : les allées d’arbres

dans le paysage. 30-31 mars 2009*

> Conseil général de l’Essonne, Guide de gestion des

dépendances vertes*

> Dominique Soltner, Planter des haies, bosquets, brise-

vents. 2004 (div. réf.)*

> Conseil général de l’Isère, Concilier route et

environnement. 2009*

> Conseil général de l’Isère, Le fauchage raisonné en Isère,

plaquette.

> Guide des alternatives au désherbage chimique.

Décembre 2005

> CAUE de la Manche, L’élagage, plaquette.

> Ministère de l’Environnement, SETRA, La gestion

extensive des dépendances vertes routières. 1994

> Club régional méditerranée d’échange d’expériences

sur les routes départementales, Plantations,

environnement paysage, recueil d’expériences. Avril 2002

Page 36: Charte Route Et Paysage Cg71

70 71

Les orientations présentées dans cette charte

résultent des propositions d’un groupe de travail

sur le paysage routier, rassemblant les services et

les unités territoriales de la direction des Routes

et Infrastructures, la direction de l’Aménagement

durable des territoires et de l’Environnement du

Conseil général et le CAUE de Saône-et-Loire. Ont été

prises en compte les propositions de plusieurs groupes

de travail sur des thèmes spécifiques liés à l’entretien

et à l’exploitation de la route dans le cadre de la refonte

des politiques routières départementales. Tous ces

échanges ont eu lieu entre 2008 et 2010.

Ce document a été conçu par la direction de la

Communication du Conseil général.

remercIementS

Conception : Cités plume. Crédit photos : © Guillaume Atger - pages 1, 7, 9, 10, 11, 13, 14, 15, 17,

18, 21, 23, 24, 26, 25, 29, 33, 36, 39, 42, 45, 47, 48, 49, 51 ,53, 54, 57, 62, 63.Illustrations : Thomas Héritier-Pingeon, © CAUE Saône-et-Loire.

Intervenant CAUE : Emmanuelle Limare.Coordination : direction de la Communication du Conseil général.

Edition : SED CG 71 - juin 2010.

Page 37: Charte Route Et Paysage Cg71

en voiture, à pied ou à vélo, qui n’a pas remarqué ce panorama à couper le souffle le long de la

route d’autun ? À votre avis, serait-il judicieux d’y planter des arbres ?

Seriez-vous d’accord qu’on abandonne ce tas de déchets devant chez vous ? Sur la route, sur les

aires de repos, faites comme chez vous : mettez les ordures à la poubelle ou en déchèterie.

Sur la route des vacances ou pour un déplacement professionnel, il est toujours agréable de faire

une pause sur une aire de repos bien aménagée et acceuillante et d’admirer le paysage.