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CHAPITRE CHAPITRE 39 Objectifs Guide d’études, p. xxx à xxx À la fin de ce chapitre, vous devriez être en mesure : ÉVALUATION CLINIQUE Appareil cardiovasculaire Écrit par : Angela J. DiSabatino et Linda Bucherl Adapté par : Hugues Provencher Couture, IPSC Jean-Dominic Rioux, IPSC de décrire les structures anatomiques cardiaques suivantes : feuillets du péricarde, oreillettes, ventricules, valvules sigmoïdes et valvules auriculoventriculaires; et d’expliquer leurs fonctions ; de décrire la circulation coronarienne ; d’expliquer le processus de la conduc- tion électrique cardiaque ; d’établir le lien entre les différentes formes d’ondes d’un électrocardio- gramme normal et les événements cardiaques correspondants ; de décrire la structure et la fonction des artères, des veines, des capillaires et de l’endothélium ; de décrire les mécanismes qui interviennent dans la régulation de la pression artérielle ; de déterminer les données subjectives et objectives importantes concernant l’appareil cardiovasculaire qui devraient être obtenues auprès du client ; de déterminer les techniques appropriées pour l’examen physique de l’appareil cardiovasculaire ; de distinguer les données normales des données anormales résultant d’un examen physique de l’appareil cardiovasculaire ; d’expliquer les changements de l’appareil cardiovasculaire liés à l’âge ; de décrire le but des examens diagnos- tiques et la signification de leurs résultats, ainsi que les responsabilités et les interventions de l’infirmière qui en découlent. 2 Partie VII Troubles d’oxygénation : Irrigation sanguine SOINS.indd 2 SOINS.indd 2 7/30/10 9:10 PM 7/30/10 9:10 PM

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CHAPITRECHAPITRE

39

Objectifs Guide d’études, p. xxx à xxx

À la fi n de ce chapitre, vous devriez être en mesure :

ÉVALUATION CLINIQUE

Appareil cardiovasculaire

Écrit par :Angela J. DiSabatino et Linda Bucherl

Adapté par :Hugues Provencher Couture, IPSCJean-Dominic Rioux, IPSC

■ de décrire les structures anatomiques cardiaques suivantes : feuillets du péricarde, oreillettes, ventricules, valvules sigmoïdes et valvules auriculoventriculaires; et d’expliquer leurs fonctions ;

■ de décrire la circulation coronarienne ;

■ d’expliquer le processus de la conduc-tion électrique cardiaque ;

■ d’établir le lien entre les différentes formes d’ondes d’un électrocardio-gramme normal et les événements cardiaques correspondants ;

■ de décrire la structure et la fonction des artères, des veines, des capillaires et de l’endothélium ;

■ de décrire les mécanismes qui interviennent dans la régulation de la pression artérielle ;

■ de déterminer les données subjectives et objectives importantes concernant l’appareil cardiovasculaire qui devraient être obtenues auprès du client ;

■ de déterminer les techniques appropriées pour l’examen physique de l’appareil cardiovasculaire ;

■ de distinguer les données normales des données anormales résultant d’un examen physique de l’appareil cardiovasculaire ;

■ d’expliquer les changements de l’appareil cardiovasculaire liés à l’âge ;

■ de décrire le but des examens diagnos-tiques et la signification de leurs résultats, ainsi que les responsabilités et les interventions de l’infirmière qui en découlent.

2 Partie VII Troubles d’oxygénation : Irrigation sanguine

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Concepts-clés

régulé par

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Cette carte conceptuelle illustre schématiquement les principaux concepts décrits dans le présent chapitre. Sa lecture vous permettra d’avoir une vue d’ensemble des notions qui y sont présentées.

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39.1 Anatomie et physiologie

39.1.1 CœurStructureLe cœur est un organe musculaire formé de quatre cavités, qui a normalement la taille d’un poing, chez l’adulte. Il est situé dans le médiastin, lequel sépare les cavités pleurales gauche et droite dans le thorax. Le cœur est composé de trois tuniques :l’endocarde, mince revêtement intérieur ; le myo-carde, couche médiane musculaire ; et l’épicarde, membrane extérieure. Il est enveloppé dans un sac fi broséreux appelé péricarde. Ce sac est formé de deux feuillets : le feuillet viscéral tapissant l’inté-rieur du péricarde et le feuillet pariétal, tapissant l’extérieur du péricarde. Une petite quantité de liquide (approximativement de 10 à 15 ml) lubrifi e l’espace entre les feuillets du péricarde (espace péricardique) et empêche le frottement des surfa-ces à chaque contraction du cœur (Thibodeau, 2007).

Le septum est une cloison qui divise verticale-ment le cœur. Le septum interauriculaire sépare les oreillettes droite et gauche, et le septum interven-triculaire sépare les ventricules droit et gauche. L’épaisseur de la cloison de chaque cavité est diffé-rente. La cloison des oreillettes est plus mince que celle des ventricules, et la cloison ventriculaire gau-che est de deux à trois fois plus épaisse que la paroi ventriculaire droite (Thibodeau, 2007 ; Hatchett, 2007). C’est grâce à son épaisseur musculaire que le ventricule gauche produit la force de contraction nécessaire à la propulsion du sang dans la circula-tion systémique (Mohrman & Heller, 2006).

Circulation sanguine à travers les cavités cardiaquesL’oreillette droite reçoit le sang veineux par la veine cave inférieure, supérieure et du sinus coro-naire. Le sang passe par la valve tricuspide pour se retrouver dans le ventricule droit. À chaque systole , le ventricule droit propulse le sang par la valve pulmonaire dans l’artère pour se rendre dans le lit artériel pulmonaire. Une fois oxygéné, le sang prend la direction de l’oreillette gauche en empruntant les veines pulmonaires. Le sang passe ensuite par la valve mitrale pour se retrouver dans le ventricule gauche. À chaque systole, le sang est propulsé par la valve aortique dans l’aorte. La FIGURE 39.1 illustre la circulation du sang dans les différentes cavités cardiaques.

Valves cardiaquesLes quatre valves du cœur (cœur droit : valve tri-cuspide et valve pulmonaire ; cœur gauche : valve mitrale et valve aortique) servent à maintenir la circulation du sang dans une direction. Les cuspi-des (lames d’endocarde renforcées par du tissu

Le cœur est un muscle qui a pour fonction de pomper le sang dans tout l’organisme.

RAPPELEZ-VOUS…

Vous pouvez visionner une animation illustrant le cycle cardiaque sur www.cheneliere.ca/lewis.

Vo s po conjonctif) des valves mitrale et tricuspide sont attachées à de minces fi ls de tissus fi breux appelés cordages tendineux (Marieb, 2005). La valve mitra-le (aussi appelée valve bicuspide) est composée d’un feuillet antérieur et d’un feuillet postérieur, tandis que la valve tricuspide est composée de trois feuillets (d’où son épithète tricuspide). Ces deux valves assurent une étanchéité durant la contrac-tion ventriculaire 2). Les cordages tendineux sont ancrés dans les muscles papillaires des ventricules surnommés les piliers, ce qui empêche l’éversion des valves dans les oreillettes pendant la contrac-tion ventriculaire. Les valves pulmonaire et aorti-que (aussi appelées valvules sigmoïdes) empêchent le refl ux du sang dans les ventricules à la fi n de

vers l’abdomenet les extrémités

inférieures

vers la têteet le cou

vers les brasvers les bras

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FIGURE 39.1 Schéma de la circulation sanguine dans le cœur. Les fl èches indiquent la direction de la circulation. 1. L’oreillette droite reçoit le sang veineux des veines caves inférieure et supérieure et du sinus coronaire. Le sang passe ensuite par la valve tricuspide pour atteindre le ventricule droit. 2. À chaque contraction, le ventricule droit achemine le sang par la valve pulmonaire à l’artère pulmonaire et aux poumons. 3. Le sang circule des poumons à l’oreillette gauche en empruntant les veines pulmonaires. 4. Il passe ensuite par la valve mitrale pour se retrouver dans le ventricule gauche. 5. Lorsque le cœur se contracte, le sang est éjecté par la valve aortique dans l’aorte et entre ainsi dans la circulation générale.Source : Adapté de Jarvis C. : L’examen clinique et l’évaluation de la santé, ed 5, 2009, Chenelière Éducation inc.

4 Partie VII Troubles d’oxygénation : Irrigation sanguine

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chaque contraction ventriculaire FIGURE 39.2. Chacune de ces valves est composée des trois cus-pides semi-lunaires. Ces valves s’ouvrent au moment de la systole ventriculaire sous l’effet de la pression grandissante à l’intérieur des ventricu-les. Lorsque la pression à l’intérieur des ventricules dépasse la résistance pulmonaire et systémique, l’ouverture des valves se produit. En diastole, la pression chute à l’intérieur des ventricules, ce qui provoque un refl ux de sang vers ceux-ci. Le sang remplit les cupides, ce qui produit la fermeture des valves sigmoïdes (Marieb, 2005).

Apport sanguin au myocardeLe myocarde possède son propre réseau sanguin appelé circulation coronarienne FIGURE 39.3. La circulation du sang dans les deux principales artères coronaires se fait surtout au moment de la diastole (relaxation du myocarde). L’artère coronaire gauche commence à l’aorte et se divise en deux branches principales : l’artère interventriculaire antérieure et l’artère auriculoventriculaire gauche, dite aussi cir-confl exe. Ces artères alimentent l’oreillette gauche, le ventricule gauche, le septum interventriculaire et une partie du ventricule droit. L’artère coronaire droite prend aussi naissance dans l’aorte, et ses bran-ches alimentent l’oreillette droite, le ventricule droit et une partie de la paroi postérieure du ventricule gauche. Chez 90 % des gens, le nœud auriculoven-triculaire (nœud AV) et le faisceau de His, qui font partie du système de conduction du cœur, reçoivent leur apport sanguin de l’artère coronaire droite. C’est la raison pour laquelle l’obstruction de cette artère provoque souvent des arythmies cardiaques.

Les veines coronaires se divisent parallèlement aux artères coronaires. Presque tout le sang vei-neux du réseau coronaire se déverse dans le sinus coronaire, lequel se vide dans l’oreillette droite près de l’entrée de la veine cave inférieure.

■ Faisceau de His : Faisceau de cellules musculaires cardiaques spécialisées dans la conduction électrique qui transmettent les impulsions électriques des oreillettes aux ventricules, induisant la contraction des muscles cardiaques des ventricules.

Système de conduction du cœurLe système de conduction est un tissu nerveux spécialisé, responsable de la création et de la trans-mission de l’impulsion électrique ou potentiel d’action. Cette impulsion amorce la dépolarisation, puis la contraction du muscle cardiaque FIGURE 39.4A. Le nœud sinoauriculaire (nœud SA) constitue le stimulateur cardiaque naturel du cœur. Il est le centre d’automatisme primaire qui produit l’infl ux électrique en s’autodépolarisant spontané-ment à une fréquence approximative de 60 à 100 impulsions par minute (Beaumont, 2005). Le nœud SA est situé à la partie inférieure de la veine cave supérieure. Chaque impulsion produite par le nœud SA traverse rapidement les voies intra-auriculaires pour dépolariser les oreillettes et pro-voquer une contraction (Atwood, 2009).

L’impulsion électrique se déplace ensuite des oreillettes vers la jonction auriculoventriculaire au nœud AV en empruntant des «voies internodales».

Une animation permet de visualiser l’action du système de conduction du coeur sur www.cheneliere.ca/lewis.

Une anim

FIGURE 39.2 Structures anatomiques des valves cardiaquesSource : Adapté de Jarvis C. : L’examen clinique et l’évaluation de la santé, ed 5, 2009, Chenelière Éducation inc.

Valve mitrale

Cordagetendineux

Pilier ducoeur

Veine caveinférieure

Valvetricuspide

Artère pulmonaireVeine cavesupérieure

Septum interventriculaire

Valve sigmoïdepulmonaire

Valve sigmoïdeaortique

Aorte

Oreillettedroite

Ventricule droit

Oreillette gauche

Ventriculegauche

FIGURE 39.3 Artères et veines coronairesSource : Adapté de Jarvis C. : L’examen clinique et l’évaluation de la santé, ed 5, 2009, Chenelière Éducation inc.

Veine cavesupérieure

Aorte

Oreillettedroite

Artèrecoronaire

droite

Artèremarginale

droite

Ventriculedroit

Ventriculegauche

Artèrediagonalegauche

Artère marginalegauche

Artèreinterventriculaireantérieure gauche

Artèrecirconflexe

Oreillette gauche

Artère coronairegauche

Tronc pulmonaire

Artèreinterventriculaire

postérieure

Veine cavesupérieure

Aorte

Oreillettedroite

Petiteveine

coronaire

Veinecoronairemoyenne

Versl’oreillette

droite

Ventriculedroit

Ventriculegauche

Grandeveine coronaire

Veinepostérieure

Sinuscoronaire

Oreillette gauche

Tronc pulmonaire

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seconde, déclenchant ainsi une contraction ven-triculaire uniforme dans les deux ventricules.

Le point culminant du cycle cardiaque se carac-térise par une systole qui provoque le déversement du sang dans les circulations pulmonaire et systé-mique. Le cycle se termine par la repolarisation, lorsque les cellules myocardiques et les cellules cardionectrices reviennent à leur état de polarisa-tion au repos. Les cellules musculaires du cœur ont un mécanisme compensatoire qui les rend insensibles et réfractaires à une deuxième stimu-lation pendant le potentiel d’action. Au cours de la systole, on assiste à une période réfractaire abso-lue durant laquelle le muscle cardiaque ne réagit à aucun stimulus. Après cette période, le muscle cardiaque retrouve graduellement son excitabilité, puis une période réfractaire relative survient au début de la diastole 43 .

ÉlectrocardiogrammeL’électrocardiogramme (ECG) permet de détecter l’activité électrique du cœur sur la surface du corps à l’aide d’électrodes et de l’enregistrer. On utilise les lettres P, Q, R, S, T et U pour distinguer les différentes formes d’onde FIGURE 39.4B. La première onde, P, commence avec la décharge du nœud SA et représente la dépolarisation des fi bres des oreillettes (contraction auriculaire). Le com-plexe QRS correspond à la dépolarisation du

■ Cellule cardionectrice : Cellule myocardique particulière dont le rôle est de coordonner les battements du cœur.

Les périodes réfractaires sont abordées dans le chapitre 43, Interventions cliniques : Dysrythmies.

43

Le nœud AV se situe à la base du septum auricu-laire, près de la valve tricuspide. Son rôle principal est de ralentir l’infl ux de 0,1 seconde, ce qui per-met de protéger les ventricules des rythmes supra-ventriculaires trop rapides, et de permettre la systole auriculaire avant que l’infl ux se propage dans les ventricules (Beaumont, 2005). L’excitation passe ensuite dans le faisceau de His et le long des branches gauche et droite de ce faisceau, chacune propageant l’infl ux respectivement dans chacun des ventricules. Le faisceau de His étant le centre d’automatisme secondaire, il a pour but de propa-ger l’infl ux dans les ventricules et peut prendre la relève en cas de défaillance du nœud sinusal en produisant spontanément de 40 à 60 impulsions par minute (Beaumont, 2005). La branche gauche du faisceau de His comporte deux fascicules (divi-sions) : un fascicule antérieur et un fascicule pos-térieur. Ces derniers servent à propager l’infl ux de façon uniforme dans le ventricule gauche, celui-ci étant plus volumineux que le droit. Enfi n, le poten-tiel d’action se répand largement à travers les parois musculaires des deux ventricules au moyen du réseau des fi bres de Purkinje. Étant le centre d’automatisme tertiaire, le potentiel d’action peut prendre la relève en se déchargeant spontanément à environ 20 à 40 impulsions par minute (Beaumont, 2005). Le système de conduction ven-triculaire effi cace achemine l’impulsion en 0,12

FIGURE 39.4 A. Système de conduction du cœur B. Tracé normal d’électrocardiogramme (ECG)L’onde P représente la dépolarisation des oreillettes. Le complexe QRS indique la dépolarisation des ventricules. L’onde T représente la repolarisation des ventricules. L’onde U, très nette, peut correspondre à la repolarisation des fibres du réseau de Purkinje ou être associée à de l’hypokaliémie. Les intervalles PR, QRS et QT rendent compte du temps nécessaire à l’impulsion pour se rendre d’une zone du cœur à l’autre.AV : auriculoventriculaire ; SA : sinoauriculaire.Source : Adapté de Jarvis C. : L’examen clinique et l’évaluation de la santé, ed 5, 2009, Chenelière Éducation inc.

Passagede l’impulsion

cardiaque

Noeudsinoauriculaire

Voiesinternodales

Noeudauriculoventriculaire

Faisceau de His

Branche droite

Branche gauche

Fibres de Purkinje

L’impulsion se propage dunoeud sinoauriculaire versl’oreillette gauche par les voiesintra-auriculaires

Fascicule postéro-inférieurde la branche gauche

Fasciculeantéro-supérieur dela branche gauche

Intervalle QT

TU

S

Intervalle QRS

Q

Intervalle PR

R

P

A. B.

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V.E.S. augmente et, de ce fait, le débit cardiaque augmente aussi. Inversement, lorsqu’une perte san-guine importante se produit, la précharge sera diminuée par une diminution du retour veineux. Par conséquent, le V.E.S. diminue et, de ce fait, le débit cardiaque diminue aussi.

L’épinéphrine et la norépinéphrine (appelées aussi adrénaline et noradrénaline), qui sont libérées par le système nerveux autonome en réponse à des facteurs de stress physiologiques et psychologiques, peuvent accroître la contractilité et la F.C., et faire ainsi augmenter le V.E.S. en vidant davantage les ventricules et, par le fait même, le D.C.

La postcharge correspond à la résistance exer-cée sur les ventricules pendant l’éjection du sang. Elle dépend de la taille du ventricule, de la tension de la paroi et de la pression artérielle systémique (cœur gauche) et pulmonaire (cœur droit) (Hatchett, 2007). Si la pression artérielle est éle-vée, les ventricules subissent une plus grande résistance à l’éjection de sang, ce qui augmente l’effort nécessaire du cœur pour contrer cette résis-tance (postcharge). Ce phénomène entraîne éven-tuellement une hypertrophie ventriculaire, soit une augmentation de la masse du tissu musculaire cardiaque. Une augmentation rapide et importante de la postcharge (p. ex., crise hypertensive durant laquelle la pression diastolique peut être plus éle-vée que 130 mm Hg [Campbell, 2009]) aura pour effet de diminuer le V.E.S. et le D.C., car le ventri-cule gauche doit vaincre une résistance beaucoup plus importante, ce qui diminuera son volume d’éjection. Normalement, la postcharge est plutôt constante et influe peu sur le V.E.S, sauf au moment d’une pathologie comme l’hypertension pulmonaire et la sténose aortique. En effet, lorsqu’une hypertension pulmonaire se produit, le ventricule droit, incapable de vaincre cette résistance, verra son V.E.S. diminué. À l’occasion d’une sténose aortique importante (aire valvulaire plus petite que 1,0 cm2 [Bomow, 2006]), le ventri-cule gauche doit contrer une postcharge insurmon-table secondaire à un rétrécissement de l’orifi ce de la valve aortique, ce qui aura pour conséquence de provoquer une dysfonction contractile et, par le fait même, de diminuer le V.E.S. (Marieb, 2005 ; Lilly, 2007).

Réserve cardiaqueL’appareil cardiovasculaire doit réagir à de nom-breuses situations, qu’une personne soit en bonne santé ou malade (p. ex., exercice, stress et hypovo-lémie). La capacité de réagir à ces demandes en quadruplant, voire même en quintuplant le D.C., se nomme la réserve cardiaque. Chez l’adulte, le débit cardiaque maximal durant un effort peut atteindre quatre à cinq fois celui au repos (20 à 25 L/min) (Marieb, 2005).

■ Contractilité : Propriété du cœur de se contracter.

nœud AV jusqu’aux fi bres myocardiaques ventri-culaires, ce qui équivaut ainsi à la contraction ventriculaire. Un délai dans la transmission de l’impulsion dans le nœud AV explique l’intervalle de temps entre la fi n de l’onde P et le début de l’onde QRS. L’onde T représente la repolarisation des ventricules. L’onde U, si elle est visible, peut correspondre à la repolarisation des fi bres du réseau de Purkinje ou être associée à de l’hypokaliémie.

Les intervalles entre ces ondes (PR, QRS et QT) rendent compte du temps nécessaire à l’impulsion pour se rendre d’une zone du cœur à l’autre. On peut mesurer ces intervalles ; les écarts entre les valeurs obtenues et les données de référence sont souvent une indication d’une pathologie 43 .

Activité mécanique du cœurL’activité mécanique est déclenchée par la dépola-risation et représente la systole, soit la contraction du myocarde. Cette contraction résulte en l’éjec-tion de sang par les ventricules. Elle est suivie par la diastole, soit la relaxation du myocarde qui per-met le remplissage des ventricules. Le débit cardiaque (D.C.) représente la quantité de sang éjectée par chaque ventricule en une minute. On le calcule en multipliant la quantité de sang éjectée d’un ventricule à chaque battement de cœur, le volume d’éjection systolique (V.E.S.), par la fré-quence cardiaque (F.C.) par minute :

D.C. = V.E.S. × F.C.

Chez un adulte en santé au repos, le D.C. se maintient entre 4 et 8 L par minute. L’index cardiaque (I.C.) s’obtient en divisant le D.C. par l’indice de masse corporelle (IMC). L’I.C. adapte le D.C. à la taille du corps, et sa valeur normale se situe entre 2,8 et 4,2 L par minute par mètre carré (L/min/m2).

Facteurs infl uant sur le débit cardiaqueDe nombreux facteurs peuvent avoir un effet sur la F.C. ou le V.E.S. et, ainsi, infl uer sur le D.C. La F.C. est régulée principalement par le système nerveux autonome. Les facteurs infl uant sur la F.C., d’ordre physiologique et psychologique, peuvent également être attribuables à la prise de certains médicaments 43 . Les facteurs infl uant sur le V.E.S. sont la précharge, la contractilité et la post-charge (Thibodeau, 2007).

Selon la loi de Starling, jusqu’à un certain point, plus les fi bres du myocarde sont étirées, plus leur force de contraction est grande. On appelle précharge le volume de sang qui se trouve dans les ventricules à la fi n de la diastole, avant la contraction suivante. La précharge détermine l’élongation des fi bres du myocarde (Hatchett, 2007). L’augmentation de la précharge par un retour veineux accru aura pour effet d’étirer davan-tage les fi bres myocardiques. Par conséquent, le

Le chapitre 43, Interventions cliniques : Dysrythmies, porte sur le monitorage par électrocardiogramme.

43

■ Index cardiaque : Débit cardiaque (en L/min) rapporté au mètre carré de surface corporelle. L’index cardiaque est, en moyenne, compris entre 3,1 et 3,8 L/min/m².

Les facteurs infl uant sur la F.C. sont décrits dans le chapitre 43, Interventions cliniques : Dysrythmies.

43

7Chapitre 39 Appareil cardiovasculaire

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la circulation du sang, et, dans des conditions normales, à empêcher la coagulation du sang. La perturbation de la surface endothéliale (p. ex., la rupture d’une plaque d’athérosclérose) amorce la cascade de coagulation et résulte en la formation d’un caillot de fi brine. La tunique moyenne, la média, est composée principalement de cellules musculaires lisses. Elle provoque la vasoconstric-tion ou la vasodilatation en réponse à l’homéosta-sie. Cette tunique joue un rôle important dans la régulation de la circulation sanguine. Finalement, la tunique externe, l’adventice, protège les vais-seaux et les fi xe aux structures environnantes (Marieb, 2005).

CapillairesLa mince paroi capillaire, composée de cellules endothéliales, ne contient pas de tissu élastique ni de tissu musculaire FIGURE 39.5. Un adulte compte des kilomètres de capillaires. Ces vaisseaux à paroi mince servent à l’échange des nutriments cellulai-res et des déchets du métabolisme.

Veines et veinulesLes veines sont des vaisseaux à paroi mince de grand diamètre qui ramènent le sang à l’oreillette droite. Le système veineux est un système à basse pression et à fort volume. Les plus grosses veines contiennent des valvules sigmoïdes à intervalles pour maintenir la circulation du sang vers le cœur et empêcher les refl ux. La quantité de sang dans le système veineux dépend de divers facteurs comme le débit artériel, la compression des veines par les muscles squelettiques, les variations des pressions thoracique et abdominale, et la pression auriculaire droite.

Les plus grosses veines sont la veine cave supé-rieure, qui ramène le sang de la tête, du cou et des bras au cœur ; et la veine cave inférieure, qui trans-porte le sang des parties inférieures du corps vers le cœur. La pression du côté droit du cœur a un effet sur ces vaisseaux à grand diamètre. En effet, une pression auriculaire droite élevée risque de provoquer une turgescence des veines du cou, l’en-gorgement du foie ou un œdème des membres inférieurs.

Les veinules sont des vaisseaux sanguins rela-tivement petits formés dans une petite proportion de tissus musculaire et conjonctif. Elles recueillent le sang dans différents lits capillaires pour l’ache-miner vers les plus grosses veines.

39.1.3 Régulation de l’appareil cardiovasculaire

Système nerveux autonomeLe système nerveux autonome est composé du sys-tème nerveux sympathique et du système nerveux parasympathique 53 .Voir le chapitre 53, Évaluation

clinique : Système nerveux.

53

39.1.2 Système vasculaireVaisseaux sanguinsLes trois principaux types de vaisseaux sanguins du système vasculaire sont les artères, les veines et les capillaires. À l’exception des artères pulmo-naires, les artères conduisent le sang du cœur au reste de l’organisme et assurent le transport du sang oxygéné. Les veines amènent le sang au cœur et, à l’exception des veines pulmonaires, assurent le transport du sang non oxygéné. Les artères et les veines se divisent en petites ramifi cations que l’on appelle artérioles et veinules. À partir du cœur, le sang circule dans les artères puis dans les artério-les, empruntant ensuite les capillaires, les veinules et enfi n les veines avant de retourner au cœur.

Artères et artériolesLe système artériel se distingue du système vei-neux par la quantité et le type de tissus qui forment ses parois FIGURE 39.5. Les grosses artères ont des parois épaisses composées principalement de tissu élastique. Cette élasticité amortit l’effet de la pres-sion créée par la contraction des ventricules et provoque un effet de rebond qui propulse le sang dans la circulation. Les grosses artères contiennent également des muscles lisses. Parmi les grosses artères, on compte l’aorte et les artères pulmonaires.

Les artérioles comportent relativement peu de tissu élastique et davantage de muscles lisses. Elles sont le principal élément régulateur de la pression artérielle et de la circulation sanguine. Elles réa-gissent rapidement aux changements comme une baisse d’O2 ou une augmentation du taux de CO2 en se dilatant ou en se contractant.

La paroi interne des artères s’appelle l’endothé-lium. Elle sert à maintenir l’hémostase, à favoriser

FIGURE 39.5 Comparaison de l’épaisseur des couches des artères, des veines et des capillaires

Couche moyenne épaisse,musculaire et élastique

Couche moyennemince

Endothélium(couche interne)

Couche externe

Artère Veine

Cellulesendothéliales Capillaires

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À retenir• Les valves pulmonaire et aortique,

sont aussi appelées valvules sigmoïdes.

• L’obstruction de l’artère coronaire droite peut provoquer de graves problèmes de conduction cardiaque parce qu’elle apporte le sang à deux éléments importants du système de conduction cardiaque, soit le nœud AV et le faisceau de His.

• L’électrocardiogramme permet de détecter l’activité électrique du cœur à l’aide d’électrodes, puis de l’enregistrer sur une bande de rythme.

• La fréquence cardiaque (F.C.) est infl uencée par la précharge, la contractilité musculaire du myocarde et la postcharge

• La précharge est le volume de sang qui se trouve dans les ventricules à la fi n de la diastole.

• La postcharge dépend de la taille du ventricule et correspond à la résistance exercée sur le ventricule pendant l’éjection du sang.

• La stimulation du système nerveux autonome sympathique augmente la F.C.

• La stimulation du système nerveux autonome parasympathique diminue la F.C.

• La pression artérielle (P.A.) correspond à la mesure de la pression exercée par le sang contre les parois du système artériel.

• La pression artérielle systolique (P.A.S.) correspond à la pression maximale exercée contre les artères lorsque les ventricules se contractent.

• La pression artérielle diastolique (P.A.D.) est la pression résiduelle dans le système artériel pendant la relaxation des ventricules.

• L’âge est un facteur de risque des maladies cardiovasculaires.

• La concentration de biomarqueurs dans le sang tel la créatinine kinase M.B. (C. K. - M. B. et la troponine cardiaque sont utiles au diagnostic de lésions myocardiques.

• Les lipoprotéines sont composées de trois lipides sériques; les triglycérides, le cholestérol et les phospholipides.

• Une augmentation dans le profi l lipidique des L. D. L.est fortement associée à cardiopathie tandis qu’une augmentation de H. D. L. diminue le risque de cardiopathie.

• La radiographie pulmonaire utilisée en cardiologie permet de visualiser la taille du cœur, sa confi guration et les changements anatomiques de chaque cavité.

• L’électrocardiogramme est utilisé pour évaluer la fonction cardiaque à l’aide d’ondes électriques captées par des électrodes placées sur la peau.

• L’échographie cardiaque sert à enregistrer le mouvement des structures du cœur en utilisant des ultrasons.

• L’échographie transasophagienne est utilisée pour évaluer le dysfonctionnement de certaines valves cardiaques. Elle est aussi pratiquée pour détecter la présence de thrombus avant une cardioversion électrique.

ORGANISMES ET ASSOCIATIONS

Fondation des maladies du cœurwww.fmcoeur.qc.ca

Fondation En cœurwww.fondationencoeur.com

Société canadienne de cardiologiewww.ccs.ca

ORGANISMES GOUVERNEMENTAUX

Agence de la santé publique du Canadawww.phac-aspc.gc.ca

Organisation mondiale de la santéwww.who.int

RÉFÉRENCES GÉNÉRALES

Passeport santéwww.passeportsante.net

Becqué, O., & Janson, C. (2010). Cardiologie. Rueil-Malmaison, FR : Lamarre.

Prudhomme, C., & Brun, M-F. (2009). Cardiologie - soins infi rmiers dans les maladies du cœur et des vaisseaux. Paris : Maloine.

Prudhomme, C. (2006). Mémento de stage de l’infi rmière : cardiologie Paris : Maloine.

Programme éducatif canadien sur l’hyperten-sion (PECH) (2008). Hypertension artérielle : recommandations 2008. Le Clinicien, 23 (4), 83-92.

Santé Canada (2006). Accidents vasculaires cérébraux. Ottawa, Ont.: Santé Canada. http://www.hc-sc.gc.ca

Dugauquier, C., Hanssen, M., Gach, V., & Legrand, V. (2009). Élévation des biomarqueurs cardiaques après un effort physique intense. Revue Médicale de Liège, 64 (7-8), 370-372.

Le monde en images : des collections pour l’éducation (2010). Réévaluation de l’adulte hospitalisé en chirurgie. www.ccdmd.qc.ca/monde/ressource/?id=49881&demande=desc (page consultée le 20 avril 2010).

Pour en savoir plus

38 Partie VII Troubles d’oxygénation : Irrigation sanguine

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