CHAPITRE PREMIER : LES RETROUVAILLES › 2015 › ... · NARUTO ET LA PIERRE FLORALE CHAPITRE...
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NARUTO ET LA PIERRE FLORALE
CHAPITRE PREMIER : LES RETROUVAILLES
Deux ans et demi après son départ de Konoha, Naruto revenait enfin dans son village natal.
Sa joie fut sans pareil lorsqu’il revit les toits des bâtiments familiers, étincelants sous les
rayons du soleil levant. Il avait refusé de dormir cet nuit afin de rejoindre plus vite Konoha,
courrant du plus vite qu’il pouvait jusqu’à l’aube, au grand déplaisir de Jiraya, qui lui était
exténué. Derrière Naruto, le vieux Sannin reprenait bruyamment son souffle.
- La jeunesse… ça me manque, maintenant.
Perché au sommet de la falaise où étaient gravés les portraits des Hokages, Naruto
contemplait ce grand village qui lui avait tellement manqué. Mais plus que ce village, c’était
ses habitants qu’il voulait revoir par-dessus tout. Mes amis, se dit-il. Même avec Ero-Senin
pour m’entraîner, je me suis senti très seul pendant ces trois ans. J’ai hâte de vous montrer
mes supers nouvelles techniques ninja que j’ai développées.
Soudain, alors qu’il se penchait un peu plus pour observer les bâtiments situés plus près de
la falaise, il s’aperçut qu’un nouveau portrait avait été taillé dans la roche.
- Ha ! Ils ont rajouté la sale tête de mamie-Tsunade !
Naruto sauta alors sur le toit d’une maison en contre-bas pour mieux voir le nouvel œuvre
ajouté à la falaise. Le visage du Godaime était le plus lisse des cinq, les artistes ayant voulu
immortaliser la grande beauté de Tsunade. Ou ayant peur qu’elle les défonce s’ils la faisaient
pas aussi jeune. Faudra que je rajoute quelques rides un de ces jours…
Mais ce n’était pas déjà le moment de faire des bêtises. Il avait beaucoup mieux à faire.
Bien qu’il aurait aimé aller voir Sakura, il était encore trop tôt, même pour aller la réveiller.
C’est donc sans hésitation qu’il se dirigea vers le restaurant de râmens de Ichiraku, et
commanda un plat de râmens au porc. Jiraya, quand à lui, alla dans la direction de la maison
de l’Hokage pour faire son rapport.
- Ha ! fit Naruto après avoir fini son premier plat. Ca m’a manqué ! Monsieur ! Un
autre !
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Cela faisait plusieurs jours qu’Hinata n’arrivait plus à dormir, passant ses nuits à
s’entraîner durement. La fatigue semblait ne plus avoir d’emprise sur la jeune fille, et même si
ses yeux totalement blancs hérités de son clan disaient le contraire, son esprit combatif
refusait d’abandonner le but qu’elle s’était fixé. Bien qu’elle ait brillamment réussit l’examen
chunin l’année dernière, cela n’avait pas réussit à lui donner entièrement confiance en elle.
Depuis des mois, toutes ses pensées étaient envahies de la même peur, du même sentiment de
faiblesse qui lui faisait si mal. Naruto-kun reviendra bientôt, et je ne suis pas prête. Je ne suis
pas encore assez forte pour lui. Après deux ans et demi à s’entraîner avec l’un des
légendaires Sannins, Naruto-kun doit être devenu incroyablement fort. Si je n’arrive pas à
devenir digne de lui…
Son terrain d’entraînement secret avait des allures de fin du monde. Dans ce profond
recoin de la forêt de Konoha, situé dans un renfoncement d’une haute falaise rocheuse, il n’y
avait plus un seul arbre debout sur plusieurs centaines de mètres à la ronde. On n’y voyait
même plus un seul arbre entier au sol. De profonds cratères parsemaient la zone et même la
roche de la falaise comportait de nombreux impacts plus ou moins importants. Ce sombre
décors de destruction semblait cependant quelque peu réconforter la jeune fille, qui avait
autour d’elle la preuve tangible de ses capacités. Mais ce n’est pas assez. Ce n’est toujours
pas assez. Je peux faire mieux. Je dois faire mieux.
Malheureusement, Hinata était à bout de force. Ses réserves de chakra étaient presque
épuisées. Elle avait beau vouloir continuer, s’efforcer à malaxer son chakra, mais il lui fallait
bien l’admettre : elle ne pourrait pas s’entraîner plus pour l’instant. Il lui fallait une bonne
journée de repos. Acceptant à contre-cœur cette dure vérité qui montrait de nouveau sa
faiblesse, Hinata se dirigea vers Konoha.
Le soleil se leva alors qu’elle pénétrait dans le village, évitant discrètement les gardes en
les repérant grâce à son Byakugan. Marchant à pas lent parmi les rues encore endormies,
Hinata s’amusa à contempler la teinte changeante du ciel, qui passait progressivement du
rouge écarlate à son bleu si caractéristique. Elle aimait ces instants si particuliers de la
journées, où tout se met à changer pour amener le monde dans la lumière ou les ténèbres.
C’était dans ces moments où elle sentait que tout pouvait changer, y compris elle-même.
Soudain, alors qu’elle était presque arrivée chez elle, une voix bruyante et familière
parvint jusqu’aux oreilles de la jeune kunoichi :
- Ha ! Ca fait vraiment du bien par où ça passe ! Monsieur ! Encore un autre !
Les mains d’Hinata se mirent soudain à trembler. Naruto-kun… Naruto-kun est revenu !
Qu’est-ce que je dois faire ?
Mais elle n’eut pas le temps de réfléchir : déjà, Naruto avait ressentit sa présence et
s’enquêta de savoir qui se trouvait derrière lui. Il souleva le rideau du restaurant de râmens, et
son visage exprima soudain une grande surprise :
- Hinata ? Que fais-tu là aussi tôt ?
- Naruto ! Je… je…
Hinata ne savait pas quoi répondre. Sa timidité gagnait sur elle, la laissant complètement
désemparée face à celui pour qui elle travaillait si dur depuis si longtemps. Ce jour avait hanté
ses rêves, avec des mélanges d’impatience et de peur. Elle avait songer des milliers de fois à
ce qu’elle pourrait dire lors de ce moment tant attendu. Mais maintenant qu’il était devenu
réalité, tout semblait lui échapper, tandis que son visage devenait rouge de timidité et que ses
yeux se dérobaient. Finalement… en deux ans et demi…je n’ai pas changé, alors que Naruto
a tellement grandi.
En effet, le jeune garçon était nettement plus grand que la dernière fois qu’elle l’avait vu.
Son regard était nettement plus vif et empli de sérieux, la raison semblant avoir finalement
prit place dans son esprit. Ses vêtement avaient également changé : il portait désormais un
large bandeau sombre arborant le symbole de Konoha, dont les extrémités flottaient dans le
vent. Ses nouveaux habits, très peu différent dans la forme, mélangeant désormais l’orange et
le noir, toujours surmonté de ce colle roulé qu’il aimait tant. Sa grande taille et ces nouveaux
attributs lui donnait une allure moins bouffie, plus impressionnante, qui n’était pas sans effets
sur Hinata. Naruto-kun est encore plus impressionnant. Son rêve de devenir Hokage n’a
certainement pas disparu, et l’a guidé tout au long de son entraînement. J’aimerait tellement
avoir son courage et sa volonté. Pour progresser, je n’ai pour seule motivation… que de
vouloir l’impressionner.
- Hinata… fit Naruto. Pourquoi es-tu si rouge ? Tu es malade ?
- Non. Je…
- Tu veux manger un peu ? Je t’invite.
Un sentiment de joie inespéré s’empara subitement de la jeune kunoichi. Et bien que des
râmens ne soient pas le plat adapté pour un petit déjeuné, elle accepta immédiatement d’un
signe de tête accompagné d’un léger sourire. Aussitôt, Naruto se retourna vers le chef
Ichiraku :
- Monsieur ! Un autre plat pour mon amie !
- Bien.
Et c’est donc autour d’un bon repas chaud que les deux amis se retrouvèrent pour parler
de tout et de n’importe quoi. Naruto raconta les périples de son entraînement, la force
phénoménale qu’il avait acquise grâce à sa nouvelle maîtrise du pouvoir de Kyubi. Mais dans
chacune de ses paroles, Hinata ressentait l’impatience du jeune garçon pour ce qu’il
recherchait depuis si longtemps : ramener Sasuke à Konoha. Ainsi, Naruto-kun va bientôt
repartir…
- Je n’ai plus que six mois avant qu’Orochimaru ne prenne son corps, lâcha Naruto. Il
faut vite que j’aille trouver Sakura-chan et Kakshi-sensei pour partir à sa recherche !
Cette dernière phrase creusa une profonde entaille dans le cœur d’Hinata. Sakura-chan…
il l’a appelé Sakura-chan. Aussi loin que je me souvienne, Naruto-kun ne m’a jamais appelé
Hinata-chan…et en y réfléchissant bien, il n’a même jamais prononcé Hinata-san devant moi.
Il n’y a jamais eut que Sakura dans son cœur. Que suis-je donc pour lui ? Une amie ?
Simplement un autre ninja de Konoha ?
- Hinata ? fit le jeune ninja en voyant la mine sombre de son amie. Ca va ?
- Je… je ne me sens pas bien.
- Tu devrais rentrer chez toi et te reposer. Tu as des cernes si énormes sous les yeux
qu’on croirait que tu n’as pas dormi depuis des semaines.
- O… oui. Tu as raison, répondit Hinata en maudissant sa faiblesse. Je vais rentrer.
- OK. Je te raccompagne.
Les tremblements de la jeune fille cessèrent brusquement, mais son cœur battait trois fois
plus vite. Savoir que Naruto s’inquiétait pour elle la réconfortait au-delà de tout, bien qu’elle
se sentait gêner de se montrer si faible pour leurs retrouvailles. Naruto paya la note avec ses
économies, puis ils partirent tous les deux en direction de la maison du clan Hyunga.
- Naruto-kun… commença Hinata. Est-ce que… tu trouves que j’ai changé ?
Naruto eut l’air surpris de cette question. Il est vrai que, physiquement, Hinata avait
beaucoup changé en deux ans et demi : tout comme lui, elle avait grandit, même si elle était
toujours plus petite que lui ; ses traits étaient cependant toujours aussi jeunes, et son visage ne
semblait pas avoir changé. Ses cheveux étaient toujours arrangés de la même façon, courts et
tirés vers l’arrière de la nuque, et elle portait toujours son bandeau de ninja autour du cou. Par
contre, elle avait radicalement changé de vêtements, jetant son épais manteau blanc pour une
tenue sombre et beaucoup plus légère : une mini-jupe et un haut recouvrant presque
uniquement sa poitrine. Ses bras étaient partiellement recouverts de manches individuelles,
laissant ses jolies épaules dénudées, et elle portait des gants de combat noirs. Cela lui donnait
une allure beaucoup jolie, mais aussi beaucoup plus dynamique, lui conférant une plus grande
agilité en combat.
Toutes ces choses, Naruto semblait les avoir remarqué, mais n’avait pas ressenti l’intérêt
d’en parler. Avec une large sourire d’amusement, il répondit :
- Bien sûr que tu as changé, Hinata. N’importe qui le remarquerait. Tu fais tellement
plus… femme.
L’entaille creusée dans le cœur de la jeune fille fut soudain comblée par une joie sans
limites. Tous les compliments du monde n’auraient put lui faire autant de bien. Et pour la
première fois depuis trop longtemps, Hinata se senti fière d’elle. Naruto-kun me regarde enfin
comme une femme. C’est ma chance. Je ne dois pas le laisser partir.
Timidement, elle osa demander :
- Tu es sûr que ça ne te gêne pas de me raccompagner ?
- Tu plaisantes ? C’est sur le chemin pour aller à l’hôpital.
L’entaille se rouvrit quasi instantanément. L’hôpital… c’est là que Sakura-san étudie les
jutsus médicaux avec Tsunade-sama. Jusqu’où Sakura-san compte-elle pour lui ?
Certainement bien plus que moi… Mais peut-être que je peux changer cela.
Et malgré le profond désespoir qui commençait à l’envahir lentement, elle se força à
sourire à Naruto. Je changerai, Naruto-kun. Je deviendrai chère à ton cœur. J’en fais le
serment.
CHAPITRE DEUX : LE PIEGE DE L’AMOUR
Le long du chemin menant à la maison du clan Hyunga, Hinata et Naruto discutèrent de
choses et d’autres, du passé et du présent. Mais toujours revenait l’obsession de Naruto pour
la recherche de Sasuke. Il s’était entraîné si dur uniquement dans ce but, et il était bien décidé
à réussir. Et à ses côtés, la pauvre Hinata ne pouvait que soupirer pour tenter d’expirer son
chagrin, et éviter de le montrer à celui qu’elle admirait tant.
Plus ils se rapprochait de leur destination, et plus la jeune kunoichi tremblait de l’intérieur.
Elle ne voulait pas que cela s’arrête si vite. Si je le laisse partir comme ça, je ne le reverrai
certainement plus avant longtemps. Jamais je n’ai été si proche de Naruto-kun. Il faut que je
fasse quelque chose.
Mais lorsqu’ils arrivèrent devant le seuil du domaine des Hyungas, Hinata ne savait pas
quoi faire pour le retenir. Et lorsque Naruto la laissa pour continuer son chemin vers l’hôpital,
il ne vit même pas les larmes qui coulaient des yeux blancs de la jeune fille. Naruto-kun…
pourquoi faut-il que tu soit aussi obstiné ? Tu penses tellement à tes rêves et à Sasuke que tu
ne vois plus rien d’autre. Tu es si pressé d’aller le trouver que tu ne songe même pas à revoir
tous tes autres amis.
Et soudain, une idée naquit dans l’esprit d’Hinata. Sans même plus songer à se reposer,
elle se précipita vers la maison de l’Hokage.
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Ce fut presque en courrant que Naruto se rendit à l’hôpital de Konoha, poussé autant par
l’impatience de rassembler son équipe pour partir à la rechercher de Sasuke que par l’envie de
revoir Sakura. Je me demande comment elle est devenue. Si elle a autant changé que Hinata,
elle doit être magnifique. Et avec l’entraînement spéciale de la vieille Tsunade, elle doit être
devenue sacrément forte !
C’est donc sans même frapper à la porte qu’il pénétra dans la salle d’opération où Sakura
s’entraînait aux jutsus médicaux :
- Sakura-chan ! fit-il joyeusement avec les bras ouverts comme pour l’embrasser. Ca
fait si longtemps !
Soudain, il se rendit compte qu’elle était en train d’opérer une jeune fille qui s’était
partiellement déshabillé. En une fraction de seconde, le poing droit de Sakura alla s’écraser
sur le visage de Naruto, qui fut projeté hors de la salle par la force terrifiante du coup. Il alla
s’écraser contre le mur du couloir, s’enfonçant profondément dans la pierre.
- Enfoiré ! hurla Sakura. En deux ans, t’as pas appris à frapper avant d’entrer ?
- Sakura-chan… fit faiblement Naruto. Tu fais encore plus mal qu’avant…
Après quelques explications et excuses suivis d’une série de soins, les deux jeunes ninjas
purent discuter tranquillement. Contrairement à ce que Naruto pensait, Sakura n’avait pas
vraiment changé. Elle avait juste grandit, mais son apparence générale était globalement la
même. Par contre, intérieurement, elle avait beaucoup gagné de l’enseignement de l’Hokage.
Celle-ci lui avait bien sûr enseigner son savoir médical, mais lui avait aussi transmit sa force
surhumaine. Ca, je l’ai senti, se dit Naruto. Je ferais mieux de ne pas l’énerver, sinon elle va
me tuer…
- Sakura, fit-il. Est-ce que tu te sens prête à aller chercher Sasuke ?
- Je n’attendais que toi pour ça.
- Alors allons vite chercher Kakashi-sensei et partons.
- Mais tu viens tout juste d’arriver !
- Je n’ai de temps à perdre. Il ne nous reste que six mois ! On doit se dépêcher.
- D’accord.
Et c’est ainsi qu’ils se dirigèrent aussi rapidement que possible vers la maison de
Kakashi. Même s’il y avait peu de chance de le trouver là-bas, le jounin aimant beaucoup se
balader dans Konoha, c’était par là qu’ils devaient commencer à le chercher.
Malheureusement, la maison était déserte.
- Bon, fit Naruto. Où est-ce qu’il peut bien être ?
- On ferait peut-être mieux d’aller voir Tsunade-sama pour qu’elle le convoque.
- Bonne idée ! On y va !
En quelques minutes, ils furent devant l’immense bâtiment de l’Hokage. Dans son bureau,
Tsunade était occupé à consulter les rapports divers des missions accomplit ces derniers jours.
Ou du moins, c’était ce qu’elle paraissait faire : dans l’un de ses tiroirs qu’elle gardait ouvert,
se trouvait une bouteille de sake déjà à moitié vide ainsi qu’un gobelet. Lorsque Naruto et
Sakura frappèrent à la porte, elle se dépêcha de cacher sa boisson avant de les autoriser à
entrer. Jiraya l’ayant informé de son retour, elle ne fut pas surpris de voir Naruto, ni le fait
qu’il soit venu la voir aussi vite avec Sakura.
- Ne dites rien, fit Tsunade. Laissez-moi deviner : vous voulez partir à la recherche de
Sasuke, n’est-ce pas ?
- Exactement, mamie ! répondit Naruto avec son insolence habituelle. Vous devez
convoquer Kakashi-sensei pour qu’il nous accompagne.
- Je suis désolée, mais Kakashi n’est pas disponible pour le moment. Vous l’avez raté
de peu : il vient de recevoir une mission de rang S ce matin. Sa présence était requise au Pays
De l’Herbe. Il ne rentrera pas à Konoha avant plusieurs jours.
La déception fut visible sur le visage des deux ninjas. Mais Naruto n’avait pas l’intention
de renoncer aussi vite :
- Tant pis alors. Ero-Sennin viendra avec nous à la place de Kakashi-sensei.
- Jiraya est parti lui aussi ce matin pour… euh… récupérer des informations.
- Ha ! s’écria Naruto avec indignation. Ero-Sennin va encore jouer les voyeurs pour
son bouquin !
Tsunade se retint de lui répondre. En fait, Jiraya était parti rassembler des informations
sur l’Akatsuki, la terrible organisation secrète qui en avait après Naruto et avait bien faillit le
capturer. Mais elle savait que si elle lui révélait cela, le jeune garçon n’en ferait qu’à sa tête et
voudrais rejoindre Jiraya. Elle se contenta donc de répondre :
- On peut dire ça.
Alors qu’ils étaient sur le point de quitter la pièce, Tsunade les retint :
- Uzumaki Naruto ! Ne t’en vas pas si vite. J’ai une mission pour toi.
- J’en ai rien à faire de votre mission ! Je veux aller chercher Sasuke !
- Pour l’instant, tu ne le peux pas. En attendant que Kakashi revienne, tu vas te rendre
utile, pour une fois.
Elle brandit alors une feuille sur laquelle était inscrit les paramètres de la mission. On
pouvait clairement voir dessus le tampon rouge « rang A ».
- Bien essayé… grogna le garçon. Mais si vous croyez que vous allez m’appâter avec
ça, mamie, vous vous tromper. C’est plus de mon niveau, je fais du rang S, maintenant.
- Ne te fous pas de moi ! hurla Tsunade en tapant violemment sur son bureau,
manquant de le perforer de son poing. D’après Jiraya, tu as beaucoup progressé mais tu n’as
pas encore les qualités pour ce genre de choses ! Les missions de rang S demandent de
l’intelligence, de la tactique et du bon sens. Des choses dont jusque là tu sembles être
totalement dépourvu ! Alors tu vas faire ce que je te dis ou ça va barder !
Naruto se sentit soudain tout petit devant la terrifiante Hokage qui, malgré son apparence
de femme de trente ans, était deux fois plus âgée, et possédait surtout une force hors du
commun. Une grande peur s’empara du garçon qui se raidit, son visage figé dans une
expression qui semblait vouloir dire « désolé », ou « pitié ne me tuez pas !».
- Sakura ! fit l’Hokage. Tu peux retourner à l’hôpital.
La jeune fille obtempéra. Elle avait toujours eut un profond respect pour son maître,
acceptant chacun de ses décision sans rouspéter, ce qui était rarement le cas de Naruto. Après
avoir jeté à celui-ci un regard d’encouragement, elle referma la porte, et Tsunade put
annoncer à Naruto ce qui l’attendait :
- Cette mission est commanditée par la cour royale du pays des Fleures. La couronne
de la reine, symbole de son autorité et garante de la paix du royaume, a été volée il y a deux
jours. L’objectif est de capturer le voleur et de restituer la couronne aux souverains.
- Et en quoi cela justifie un rang A ?
- Il semblerait que le voleur soit un ninja de très haut niveau, car il a réussi à déjouer
l’attention des meilleurs gardes de la cour et à subtilisé la couronne sans tuer personne. De
plus, il se peut que cette personne soit en fait un mercenaire engagée par une organisation bien
plus importante. Cependant, le message du Roi n’en dit pas plus sur cette éventuelle menace.
Ils réclament un groupe de quatre ninjas de niveau chunin ou supérieur. Bien que tu n’ai pas
passé l’examen chunin, je t’ai inscrit pour cette mission. J’ai d’ailleurs presque fini d’établir
la liste des chunins qui accompliront la mission avec toi : Shikamaru Nara sera le chef, et
Hinata Hyunga vous accompagnera. Pour le quatrième membre, je te laisse le choix parmi les
chunins disponibles dans le village.
Naruto avait déjà quelques idées pour le quatrième. Ca serait bien d’avoir des ninjas
talentueux comme Shino ou Neji. J’espère qu’ils sont disponibles…
Mais il n’eut pas le temps de pousser plus loin ses pensées. La porte du bureau de
Tsunade fut violemment ouverte et Rock Lee entra dans la pièce tel un ouragan :
- Tsunade-sama ! On m’a dit que Naruto-san était revenu !
- Gros-sourcils ? s’écria Naruto, les yeux écarquillés. Qu’est-ce que tu fous là ?
- Naruto-san ! Il paraît que tu es devenu incroyablement fort. S’il te plait ! Je veux
me mesurer à toi !
Mais avant que Naruto ne puisse répondre, Tsunade intervint :
- Je suis navrée, Lee, mais je viens d’assigner Naruto à une mission. Il ne lui manque
plus qu’un dernier partenaire avant de partir.
Soudain, une étincelle apparut dans les grands yeux de Lee. Aussi agité qu’une puce, il se
mit à supplier l’Hokage :
- Oh, s’il vous plait s’il vous plait s’il vous plait ! Je veux y aller ! Je veux aller avec
Naruto-san ! S’il vous plait s’il vous plait s’il vous plait !
- C’est à lui de voir.
Alors que les yeux implorant de Lee se tournait vers lui, Naruto se sentait incroyablement
gêné. Si je lui dit non, ça risque de lui faire beaucoup de peine. Et puis, il est très fort, lui
aussi. J’espère juste qu’il ne se comportera pas trop bizarrement…
- OK, tu peux venir.
- Oh, merci merci merci merci !
- Parfait ! fit Tsunade. Shikamaru et Hinata sont déjà prévenus. Il vous attendront à
midi à la porte du village. Bonne chance !
(image de Lee, une image de Tsunade, et une image de Shikamaru)
CHAPITRE TROIS : LE VOYAGE
Shikamaru était assez peu enthousiaste pour cette mission, comme à son habitude. Fait
chier… Naruto est à peine revenu à Konoha, et déjà je me tape une mission avec lui. Il va
encore être insupportable. Sans compter Lee… Bon Dieu : deux grands gamins que je vais
devoir surveiller. Heureusement qu’Hinata est là. Même si elle n’arrivera jamais à maîtriser
ces deux fous furieux, je peux au moins compter sur elle pour ne pas faire de bêtises.
Finalement, j’aurais peut-être dû accepté de partir avec mon père hier soir…
Ces pensées décourageaient d’autant Shikamaru que le voyage promettait d’être assez
long : il allait leur falloir au moins trois jours pour atteindre le Pas des Fleures. Ce petit
royaume paisible se trouvait de l’autre côté du Pays de la Pluie, à l’Ouest de Konoha. Ses
habitants vivaient en harmonie avec les pays alentours, n’entretenant que peu de ninjas et de
soldats. La faible taille de ce royaume lui avait évité d’attirer l’attention de puissances
belligérantes, et ses souverains assuraient une paix durable sur leurs terres grâce à des
échanges commerciaux et diplomatiques. On aurait put dire que c’était un pays parfait.
Du fait de son faible nombre de ninjas et de soldats, ce pays avait appris à améliorer leurs
capacités grâce à des équipements de très grande qualité. Les armuriers du Pays des Fleures
étaient réputés pour être les meilleurs connus, et leurs créations avait fait la renommé des
gardes du royaume. On disait aussi que certaines armes et armures spéciales fabriquée par ces
artisans pouvaient conférer à leurs utilisateurs des pouvoirs surprenants. Mais comme ce pays
n’avait jamais connu la guerre, personne n’avait put confirmer ou infirmer ces rumeurs.
- Hé, Shikamaru ! fit Naruto d’un air bête alors qu’il marchait à côté de lui. Pourquoi
est-ce que ce pays s’appelle le Pays des Fleures ?
- Parce que, pour une raison inconnue, ce pays ne connaît pas d’autres saisons que le
printemps. Ses plantes sont donc presque constamment en fleure. Et du fait de ce climat
particulier, les fruits et plantations mûrissent deux fois par ans, ce qui donne à ce pays une
importante place dans le commerce alimentaire avec les royaumes voisins.
- Des fleures toute l’année, se mit à rêver Hinata à voix haute. Ca doit être le paradis,
tu ne crois pas, Naruto-kun ?
- Ouais, répondit le garçon d’un air nonchalant. Ca doit être sympa. Ca me fait penser
au Pays des Neiges, où l’hiver durait toute l’année…
Hinata fut déçue par cette réponse désintéressée. Mais elle ne baissa pas les bras pour
autant. Depuis le début du voyage, elle s’était placée en tête du groupe, de façon à bien être
vue de Naruto. Trois jours de voyages… c’est plus que je n’en ai jamais rêvé. J’espère juste
que Kakashi-sensei ne m’en voudra pas…
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Ce fut avec l’énergie de la frustration que Kakashi frappa à la porte du bureau de
l’Hokage. Après quelques secondes d’attentes durant lesquelles Tsunade se dépêcha de
planquer sa bouteille de sake, elle lui autorisa à entrer.
- Godaime-sama ! fit le jounin. J’ai entendu dire que Naruto était revenu, mais j’ai
beau le chercher partout, je ne le trouve pas. Est-ce que vous savez où il est ?
- Comme c’est dommage : vous l’avez manqué de peu. Il est parti ce midi pour le
pays des Fleures, accomplir une mission en attendant votre retour.
- Mon retour ? Mais cela fait une semaine que je suis au village à attendre Naruto !
- A bon ? Alors je suis désolée de m’être trompée. Il ne vous reste plus qu’à
l’attendre de nouveau…
Tsunade se retint de sourire devant Kakashi, qui quitta le bureau après un lourd soupire
de déception. Ne vous inquiétez pas, Kakashi, ça fera du bien à tout le monde, cette mission.
Et particulièrement à Hinata. Moi qui croyait qu’elle n’aurait jamais le courage de devenir
une vrai shinobi, elle a fait preuve d’une grande détermination en me faisant cette demande.
Courage, Hinata ! Je suis sûr que tu réussiras dans ton véritable objectif, si dur soit-il…
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Le premier jour de voyage ne fut pas bien riche en évènements, et le petit groupe finit
par établir un camp pour la nuit à la frontière du Pays de la Pluie, limité par une large rivière.
Après un bon repas, ils se mirent au lit et s’endormirent rapidement d’un lourd sommeil. Tous
sauf Hinata qui n’avait pas l’esprit à dormir. Je ne suis pas encore prête. Je dois devenir plus
forte…
Le lendemain, les membres de l’équipe se réveillèrent un à un, sauf Naruto qui dormait
comme un bébé. Shikamaru finit par perdre patience et laissa la tente s’effondrer sur le
dormeur, qui se demanda se qui se passait :
- Quoi ! Au secoure ! Shikamaru ! Gros sourcils ! Hinata ! On m’attaque !
- Crétin, répondit Shikamaru.
Naruto écarta les pans de la toile de tente et s’aperçut qu’il n’y avait personne d’autre que
ses amis dans les parages. Une fois de plus, il adopta son air bête, comme pour s’excuser de
cette méprise.
- T’es vraiment chiant, lâcha Shikamaru.
Le groupe finit de démonter le camp, puis entreprit de continuer sa route.
- Bon, annonça Shikamaru. A partir de maintenant, on va prendre la direction du
Nord.
La surprise envahi les visage des autres ninjas. Lee s’écria soudain :
- Mais le Pays des Fleures et à l’Ouest ! Pourquoi changer de direction ?
- Le Pays de la Pluie est assez inhospitalier, tout particulièrement envers les habitants
de Konoha. C’est pourquoi nous allons le contourner par le Nord en passant par le Pays de
l’Herbe, puis en longeant la frontière du Pays de la Terre. Maintenant on y va.
Mais personne ne remarqua les légers tremblements qui parcouraient les mains d’Hinata.
Marchant désormais en direction du Nord, l’équipe longea la rivière bordant le Pays de la
Pluie. Mais après une petite heure de marche, il se trouvèrent face à un lieu peu commun : sur
une large zone de plusieurs dizaines de mètres de diamètres, la forêt avait été totalement
détruite. Les arbres avaient été abattus et mis en pièce pour la plupart, tandis que de profonds
et nombreux cratères avaient été creusés dans la terres. Bizarrement, il n’y avait plus une
seule feuille encore attachée à sa branche dans cette zone. On aurait cru que deux armées de
ninjas se seraient affronté uniquement à coups de kunais explosifs, mais il n’y avait aucun
corps visible.
- Bon Dieu, lâcha Naruto. Qu’est-ce qui s’est passé ici ?
- Je ne sais pas, fit Shikamaru en s’efforçant de garder la tête froide. Mais en tout cas,
c’est très récent : je sens encore de profondes marques de chakra dans le sol. Si j’interprète
bien les indices disponibles, je dirais que c’est une seule personne qui a fait cela, et qui est du
type Fûton.
- Fûton ? demanda Naruto avec son air idiot.
- C’est l’habilité à changer le chakra en Vent. Il existe cinq éléments utilisables avec
le chakra : le vent, la terre, le feu, l’eau, et l’éclair. Vu qu’il n’y a plus aucune feuille sur les
branches de ces arbres, cela veut dire qu’elles ont été arrachées par des attaques de type
Fûton. C’était probablement quelqu’un qui s’entraînait et…
Shikamaru se tourna alors vers les membres de son équipe, le regard suspicieux. C’est
alors qu’il vit le regard suppliant d’Hinata. Plongeant au plus profond du regard blanc de la
jeune fille, il visualisa en quelques secondes plus de 200 scénarios différents. Et soudain, tout
lui devint parfaitement clair, ce qui n’était pas le cas de ses compagnons :
- Et ? … s’impatienta Naruto qui attendait la suite de l’explication.
- Et on ne saura probablement jamais qui s’était. Maintenant continuons, et restez sur
vos gardes.
Le groupe se remit alors en route, Naruto et Lee surveillant constamment les environs,
avec dans leurs yeux l’espoir d’affronter ce formidable adversaire inconnu. Hinata se sentit
incroyablement soulagée. Merci, Shikamaru…
Le reste du voyage se déroula sans encombres. Le long de leurs routes, les ninjas de
Konoha traversèrent des paysages très diverses pour finalement se retrouver à la frontière du
pays des Fleure.
- Au moins on risque pas de se tromper de pays, lâcha Naruto en rigolant.
En effet, de l’autre côté de la falaise qui séparait ce royaume du Pays de la Terre, tout
n’était que forêts verdoyantes et collines couvertes de fleures. Une pluie fraîche et légère
tombait sur ces terres de paradis, ce climat s’arrêtant bizarrement au niveau du gouffre
formant la frontière. Non loin du groupe, un large pont de pierre enjambait le précipice, et une
équipe de cinq gardes en armures étincelantes gardaient l’accès.
- OK, fit Shikamaru. C’est moi qui parle. N’intervenez surtout pas.
Lorsque les adolescents arrivèrent devant le pont, l’un des gardes s’avança en demandant :
- Que venez-vous faire au pays des Fleures ?
- Nous sommes des ninjas de Konoha, répondit Shikamaru. Voici notre ordre de
mission, envoyée par votre Roi.
Le chef de l’équipe tendit alors un bout de papier au garde, qui se raidit soudain à la vision
du cachet royal. Naruto observa de loin la scène, et remarqua que sur la feuille la mission était
classée rang B. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? C’est la même mission que mamie
Tsunade m’a montrée ?…
- Vous êtes sûr d’être qualifiés pour cela ? demanda le garde. Vous me semblez un
peu jeunes.
- Nous sommes des chunins confirmés. Notre Hokage nous a personnellement choisis
pour remplir cette mission. Et sachez que vous faites aussi parti du personnel cité dans cette
lettre.
Le regard du garde devint soudain livide. Ses collègues se mirent soudain au garde-à-vue,
attendant la suite des évènements.
- Tout d’abord, fit Shikamaru, lorsqu’une équipe comme la nôtre approche, il ne faut
pas qu’un seul d’entre vous vienne à sa rencontre. Car s’il se fait surprendre par une technique
ennemie, il lui faut quelqu’un pour lui porter un secoure immédiat le temps que les autres
arrivent en renfort. C’est une première erreur tactique. Ensuite, vous devriez surveiller l’état
de vos armures : cette légère rouille sur la bordure de votre épaulière signifie qu’il y a
sûrement d’autres parties atteintes. D’après les formes et l’organisation de vos plaques de
protection, je vous conseil de regarder à l’intérieur des plaques pectorales et au sommet des
protection de vos tibias. Utilisez des feuilles de Tavelas pour faire disparaître la rouille. Pour
l’instant, c’est tout ce que je vois.
- Nous vous sommes infiniment reconnaissants de ces généreux conseils. Passez, je
vous prie, et continuez votre mission.
Deux gardes escortèrent les ninjas jusqu’à l’autres extrémité du pont, avant de rejoindre
leurs camarades. Une fois qu’ils se soient suffisamment éloignés d’eux, Naruto ne put
s’empêcher de demander :
- Shikamaru ! Qu’est-ce que c’était que cette connerie ?
Le chef d’équipe montra alors la feuille qu’il avait présenté au garde :
- La cour royale souhaite garder le secret sur le vol de la couronne. C’est pourquoi ils
nous ont fourni cette lettre de mission bidon avec celle de notre véritable objectif. Elle
explique que nous avons été envoyés au Pays des Fleures pour inspecter les gardes et ninjas
de ce royaume. Cela nous donne une totale liberté de mouvement dans le pays, facilitant notre
recherche du voleur de la couronne.
- Excellent ! fit Lee.
- Allez les gars. On continue. Le palais royale n’est plus très loin.
(image de Shikamaru)
CHAPITRE QUATRE : RECEPTION CHEZ LE ROI
La capitale du Pays des Fleures, où se trouvait palais royal, était situé au cœur des
montagnes qui formaient le centre du royaume, et dont les versants étaient entièrement
recouvert de végétation multicolores. L’énorme bâtisse dorée se trouvait au bord d’une haute
falaise qui surplombait la ville et d’où on pouvait contempler toute une moitié des terres
majestueuses du printemps éternel. L’équipe de Konoha fut introduite auprès de la cour royale
dès leur arrivée. Apparemment, la garde du palais n’était pas au courrant de la véritable
mission des ninjas du Pays du Feu, et Shikamaru distribua ses sages conseils aux soldats qu’il
croisèrent.
Lorsqu’ils pénétrèrent dans la salle du trône, tous les sujets de la cour se retirèrent
subitement, les laissant seuls avec les souverains. C’était une vaste pièce d’une bonne dizaine
de mètres de haut, au sol dallé de lourdes pierres, et décorée de nombreuses draperies
multicolores. Cette salle était ouverte par un large balcon donnant sur la vallée en contre-bas.
Assis dans leurs trônes situés au sommet d’un escalier d’une cinquantaine de marches, le
couple royal était relativement jeune, avoisinant la trentaine. Pourtant ils possédaient dans
leurs yeux un sérieux et une bonté qui semblait se répandre tout autour d’eux et dans chaque
chose qu’ils touchaient. Les jeunes ninjas s’agenouillèrent aussitôt devant eux avec respect.
- Sir, commença Shikamaru. Nous sommes les ninjas envoyés par Konoha. Peut-on
parler librement ici ?
- Ne vous inquiétez pas, fit le roi. Personne d’autre ne nous écoute. Ainsi c’est vous
que l’Hokage a choisit pour retrouver la couronne de ma reine.
Soudain, Naruto s’aperçu que la souveraine portait toujours une couronne. C’était une
couronne assez petite, mais ornée de centaines de minuscules gravures œuvrées dans de l’or,
et incrustée de dizaines de pierres précieuses, avec au milieu un magnifique rubis étincelant.
- C’est… une copie ? demanda bêtement Naruto.
- Bien sûr, imbécile ! lui reprocha Shikamaru. Les seigneurs et rois ont toujours des
répliques de leurs plus grands symboles d’autorité, afin de les remplacer s’ils sont volé et
ainsi éviter d’affoler le peuple en devant annoncer leur disparition.
- Tout à fait, répondit la reine. Celle-ci est une réplique quasi parfaite de la Couronne
du Printemps, qui a été fabriqué par nos meilleurs artisans. Pour l’instant, cela nous permet de
garder le secret sur ce vol, mais cela ne durera pas.
- Que voulez-vous dire ? fit Lee avec étonnement.
Mais la reine n’eut pas le temps de répondre : une violente explosion retentit soudain et
la porte de la salle du trône vola en éclats. Trois ninjas surgirent du nuage de fumée pour se
précipiter vers les souverains. Immédiatement, Shikamaru et ses troupes s’interposèrent. Le
groupe d’ennemis inattendus, composé de deux hommes et d’une femme, était équipés
d’armures toutes très différentes.
Le ninja de tête, qui semblait être le chef, portait une armure dorée assez légère, mais qui
recouvrait presque la totalité de son corps. De haute taille et le regard hautain, il était pourtant
relativement voûté. Ses cheveux noirs étaient coiffés en épis, tous orienté sur la droite, et il
portait un bandeau de ninja du village de la Brume, dont le signe était barré.
Le deuxième homme, lui, était un véritable mastodonte enfermé dans une épaisse armure
de bronze. Celle-ci ne possédait pour seule faille qu’une mince fente au niveau des yeux, le
reste paraissant assez épais pour encaisser n’importe quelle attaque. Aussi massif qu’un ourse,
il maniait une énorme masse qui faisait presque sa taille.
Quant à la femme du groupe, son armure avait un reflet argenté et ne comportait que peu
de protections. Ses cheveux rouges coupés court cachaient à moitié un bandeau de ninja du
village caché du Sable, dont le symbole était lui aussi barré. Son visage exprimait une joie
malsaine, ses yeux emplis d’un mépris sans limite pour les adolescents qui s’opposaient à elle
et à ses partenaires.
- Qu’est-ce que c’est que ces gamins, Zankuro ? fit-elle au ninja de tête.
- J’en sais rien. Il n’était pas prévu qu’on rencontre des shinobis de Konoha. Mais
cela ne changera rien. Je m’occupe de récupérer la couronne.
Cependant, Naruto ne l’entendait pas de cette oreille :
- Si tu crois qu’on va te laisser faire aussi facilement, tu te trompes !
- Naruto ! ordonna Shikamaru. Ne fais rien de stupide ! Nous devons avant tout
protéger Sa Majesté !
Mais alors que les quatre envoyés de Konoha commençaient à reculer vers le couple royal,
la femme-ninja sauta dans les airs et activa un mécanisme de son armure, qui déploya une
paire d’ailes mécaniques. En un instant, elle vola par dessus les adolescents et atterrit derrière
eux.
- Désolée, mes chéris, mais vous allez mourir ici.
- Et merde ! lâcha Shikamaru. Votre Majesté ! Fuyez !
Plusieurs gardes du palais pénétrèrent soudain dans la salle, pointant leurs armes vers les
inconnus. Mais alors qu’ils avançaient, Shikamaru les arrêta :
- Non, n’intervenez pas ! Ce sont de puissants adversaires ! Protégez plutôt vos
seigneurs !
Mais ils n’eurent pas le temps d’obéir. Déjà, le dénommé Zankuro était devant la reine.
Quand-est-ce qu’il s’est déplacé ? se dit Naruto. Je l’ai même pas vu bouger…Ces gars sont
vraiment très forts. Mais on est plus nombreux qu’eux, sans compter mon Kake Bunshin. Si on
les attaque tous ensemble, ça peut marcher…
- Finalement, c’était encore plus facile que prévu, ricana le chef ennemi en saisissant
la couronne. Allez, on y va !
L’homme se retourna alors vers ses coéquipiers, mais s’arrêta soudain, le corps
complètement paralysé. Malgré tous ses efforts, il ne parvenait plus à bouger. Le visage figé
dans une expression de frustration, il jura :
- Bordel ! Qu’est-ce que c’est que ça !
- Kage Mane No Jutsu réussi, annonça Shikamaru. (technique d’imitation de l’ombre)
La trop grande confiance des inconnus avait permis au jeune Nara de placer sa technique :
son ombre était maintenant reliée à celle de Zankuro, dont le corps était maintenant sous le
contrôle de Shikamaru. Celui-ci obligea le chef ennemi à lui lancer la couronne, qu’il
accrocha à sa ceinture.
- Zankuro ! s’écria la femme-ninja. Qu’est-ce que tu fous !
- La ferme, Minara ! Ce type contrôle mes mouvements ! Dangô ! Débarrasse-nous
de ces vermines !
La grosse brute avança immédiatement et leva sa gigantesque masse. Shikamaru n’eut pas
le temps de l’immobilisé, et dû interrompre sa technique pour esquiver le coup. L’arme passa
juste à côté de sa tête et s’écrasa sur le sol dallé, fracassant la pierre taillée comme s’il
s’agissait de simples blocs de sable. Libéré de l’emprise des ombres, Zankuro s’élança à une
vitesse vertigineuse sur Shikamaru, et lui reprit la couronne en un instant.
- Tu vas me payer ce que tu viens de faire…
Et aussitôt, il envoya ses deux poings dans l’estomac du garçon. Celui-ci fut projeté dans
les airs, et Lee l’intercepta pour le faire atterrir en douceur. Du sang coulait de sa bouche.
- On s’en va ! fit Zankuro.
Sans que la moindre résistance ait le temps de se former contre eux, les trois ninjas en
armure quittèrent la salle du trône en passant par le balcon. Les deux hommes sautèrent sans
hésiter malgré les centaines de mètres de vide en contrebas, tandis que la femme utilisa les
ailes de son armure pour fendre les airs dans la même direction, avant de piquer vers le bas de
la falaise pour rejoindre ses coéquipiers. Naruto et Lee se précipitèrent immédiatement à leur
poursuite.
- Non ! fit Shikamaru. N’y allez pas !
Mais les deux jeunes impétueux avaient déjà sauté eux aussi, utilisant leur maîtrise du
chakra pour marcher à la verticale le long de la paroi rocheuse. Hinata et Shikamaru les
suivirent à contre-cœur, sachant bien que cette poursuite était inutile puisque ce n’était pas la
vrai couronne que ces ninjas avaient volé. En son fort intérieur, Hinata était très inquiète.
Naruto-kun… fait attention.
(image d’Hinata)
CHAPITRE CINQ : UN COMBAT
POUR DES FLEURES
Les ninjas inconnus s’étaient dirigés vers la frontière Nord du Pays. Ils semblaient
vouloir rejoindre le pays de la Terre. Mais pour cela il leur fallait traverser une vaste forêt, le
genre de terrain dans lequel leurs poursuivants de Konoha étaient bien plus avantagés. Hinata
et Shikamaru redoublèrent d’effort pour rattraper Naruto et Lee avant que ceux-ci n’atteignent
les ennemis.
- Naruto ! fit Shikamaru. Qu’est-ce que tu crois être en train de faire ?
- Je vais me faire ces types !
- Mais Naruto, intervint Hinata. Ce n’est pas la vraie couronne qu’ils ont volé.
- Sauf que je doute qu’il y ait encore une autre copie pour remplacer celle-là. Si même
cette fausse couronne est perdue, la reine ne pourra plus taire la disparition de la vraie.
T’avais pensé à ça, Shikamaru ?
- Oui. Mais j’ai aussi pensé au fait qu’il serait plus facile d’enquêter dans ce cas. De toute
façon, il est clair que c’est quelqu’un d’autre qui a volé la vraie couronne. De plus, si ces gars
se rendent compte qu’ils n’ont pas pris la bonne couronne, ils risquent de revenir au palais. Et
enfin, je doute sérieusement de nos chance de victoires dans tous les cas.
- Trouillard ! le railla Naruto.
Shikamaru eut un sursaut en entendant ce mot. N’aurais-je donc pas changé ? Serais-
je toujours le ninja le plus lâche de Konoha ?… non ! Je ne suis plus celui qui fuie ! Et je vais
leur montrer !
- OK ! fit Shikamaru en prenant la tête du groupe. On va leur montrer de quoi sont fait les
ninjas de Konoha.
- Cool ! répliqua Naruto. Je t’aime mieux comme ça. Et t’as un plan ?
- J’y réfléchie : on est quatre contre un, donc chacun de vous va engager l’un d’eux, et je
m’occuperai de récupérer la couronne au chef. Lee viendra avec moi tandis que Naruto
s’occupera du gros et Hinata de la femme. Ca vous va ?
- Ouais ! répondirent les ninjas.
Quelques minutes plus tard, les ennemis inconnus étaient en vue, à cent mètres devant
eux. Mais ils ne semblaient pas vouloir laisser les membres de Konoha interférer avec leur
mission. Le chef Zankuro laissa ses deux compagnons arrêter leurs poursuivants et continua
sa route.
- Vous n’irez pas plus loin, déclara Minara.
- Naruto ! fit Shikamaru. Fais-nous une ouverture !
- Compris ! Taiju Kage Bunshin no Jutsu ! (technique de clonage de l’ombre massif)
Aussitôt, des centaines de clones de l’ombre de Naruto apparurent tout autour des
combattants.
- Oh oh… lâcha Dangô d’un air surprit mêlé d’amusement. Kage Bunshin ? Ca devient
un peu plus intéressant.
- Attend un peu : Taiju Furai Henge no Jutsu. (technique de confusion massive)
Chaque clone de Naruto effectua alors une transformation. Un immense nuage de
fumé fut créé par ce nombre incroyable de techniques simultanées, mais se dissipa
rapidement. Chaque ninja de Konoha avait été copié plusieurs dizaines de fois, si bien qu’on
ne pouvait plus savoir qui était le véritable Shikamaru ou le véritable Lee. Naruto avait bien
fait attention à aussi copier les apparences de Hinata et même des deux ninjas ennemis. Sans
attendre la réaction des adversaires, les clones passèrent à l’attaque, leurs différentes
apparences totalement mélangées. La confusion la plus totale s’empara du champ de bataille
durant un bref instant, avant que la contre-attaque ennemie commence. Dangô leva son
énorme masse et la fit tournoyer dans les airs, balayant tous les clones qui se jetaient sur lui.
Minara, quant à elle, s’envola pour tenter de se mettre hors de portée, mais les clones
s’entraidèrent pour accéder aux mêmes hauteurs que la femme-ninja, qui dût oser de ses
poings et de ses pieds pour se débarrasser de ses attaquants. Les copies diverses disparurent
les une après les autres dans des explosions de fumée.
Quelques secondes plus tard, tous les clones avaient disparu, et il ne restait plus que
les quatre ninjas de Konoha. Dans un ricanement, Dangô s’écria :
- Alors c’est là toute la force de Konoha ? Pathétique !
Soudain, Lee et Shikamaru disparurent dans un écran de fumé. Les véritables étaient
déjà loin, lancés à la poursuite de Zankuro. Hinata était impressionnée par la stratégie de
Naruto. Il a empêcher l’ennemi de savoir ce qu’il allait faire en copiant chacun de nous. Et
pendant l’attaque, il a remplacé Lee et Shikamaru par des clones alors qu’ils contournaient
la zone de combat. Il est tellement impressionnant.
- Hinata ! fit le jeune ninja. Maintenant c’est à nous de jouer !
- Faisons de notre mieux.
Pendant ce temps, Lee et Shikamaru poursuivaient le chef ennemi. Cependant,
Zankuro était extrêmement rapide, et il n’était plus ralenti par ses deux compagnons. A ce
rythme là, les deux jeunes de Konoha ne pourraient jamais le rattraper. Mais Shikamaru
l’avait prévu :
- Lee ! J’ai besoin que tu enlèves tes poids pour le rattraper.
Je vois, se dit Lee. Ce n’est pas pour rien qu’il m’a choisit pour arrêter ce Zankuro. Il
sait que je suis le seul à pouvoir aller aussi vite que lui. Si ça marche, je pourrai le retenir le
temps que Shikamaru nous rattrape et l’immobilise avec sa technique de l’ombre.
Celui qu’on surnommait « la bête verte de Konoha » s’arrêta alors un instant, et retira
les énormes poids qu’ils portait aux chevilles. La seule fois où il les avait enlevé était lors de
son combat contre Gaara, qui avait faillit le tuer. Les retirer était signe d’un combat important,
où il allait probablement encore risquer sa vie. Mais cette fois-ci, je gagnerai.
Une fois totalement libre de mouvements, Lee s’élança avec une vitesse prodigieuse à
la poursuite de Zankuro. Après quelques minutes de course effrénée, il se rendit compte qu’il
le rattrapait. La vitesse du chef ennemi semblait bien inférieure à la sienne, et il ne fallut pas
longtemps pour que Zankuro renonce à essayer de le distancer, et il se mit en position de
combat. Ce mec est rapide, se dit-il. Mais il ne peut pas rivaliser avec mon armure, de toute
façon. Apparemment, Dangô et Minara ont réussi à retenir les autres. S’il est seul, ce sera
vite expédié.
- Rend la couronne, et je te laisserai partir ! lança Lee.
- Tu dois être très sûr de toi pour me faire ce genre de proposition. Mais tu n’as pas idée
de qui je suis.
- Alors présentons-nous : je suis Rock Lee, surnommé la Bête Verte de Konoha, chunin et
disciple de Gai Maito.
- Tss… Je suis Zankuro Ichiwa, ninja déserteur du pays de la Brume, ancien grand maître
des assassins. Surnommé la Lame Ténébreuse, j’ai déjà tué plusieurs ninjas parmi les plus
puissants des cinq grands pays. Si tu ne veux pas subir le même sort qu’eux, fuie, car tu ne
peux pas gagner contre moi.
- Je ne recule devant aucune difficulté, annonça Lee. Et si je dois mourir, que ce soit en
défendant ma voie de ninja.
- A ton aise.
Sur ces mots, Zankuro s’élança sur son adversaire, distribuant une pluie de coups que
Lee avait du mal à parer. Le ninja déserteur avait beaucoup plus d’expérience du combat que
lui, et il le sentait. Chacune de ses attaques faisait parti d’un ensemble, visant à dévoiler un
point faible ou une ouverture. Mais Lee analysait ces enchaînement suffisamment vite pour
anticiper le danger qu’ils représentaient, et ainsi se préparer au coup final. Il est fort. Son
savoir du combat au corps à corps est probablement supérieur à Gai-sensei. Je ne ressens
aucune hésitation dans ses mouvements, malgré la complexité de ses enchaînements. Pour
l’instant, je ne peux qu’éviter ses attaques en attendant Shikamaru.
Mais Lee s’aperçu que la vitesse de son adversaire augmentait progressivement, tout
comme la puissance de ses coups, jusqu’à pratiquement doubler. Le jeune garçon n’arrivait
plus à suivre ses mouvement, effectua un bond en arrière pour mettre de la distance entre eux.
Il était à bout de souffle. C’est incroyable… il est deux fois plus rapide qu’avant.
- Co… comment ? fit-il en respirant à grandes bouffées.
- Tu as remarqué, hein ? Même quelqu’un maîtrisant parfaitement son chakra ne peut
forcer ses muscles à aller aussi vite. Car le chakra est diffusé à travers le corps par des
vaisseaux semblables au vaisseaux sanguins, mais ils ont leurs limites. Mon armure établie
des connections entre mes principaux muscles et ma réserve de chakra, et diffuse cette énergie
par des canaux bien plus rapides. Elle m’injecte également des drogues de combat qui
augmentent mes réflexes de manière considérable et endorment ma douleur. C’est pourquoi
un ninja normal ne peut pas rivaliser avec moi.
C’est un combat perdu d’avance, pensa Lee. Il est devenu beaucoup trop rapide pour
moi. Je peux juste le tenir occuper encore quelques instants, mais je vais m’en prendre plein
la tronche…
Soudain, Zankuro s’immobilisa. Lee aperçut au sol une ombre qui s’était étirée vers
celle du ninja ennemi. Elle provenait de derrière un arbre, où Shikamaru s’était caché.
- Kage Mane no Jutsu… réussi.
- Enfoiré ! hurla Zankuro. Je te tuerai !
- Ca, tu vois, j’en doute.
Shikamaru sortit de sa cachette pour aller à la rencontre de l’ennemi, qui fut forcé de
copier ses mouvements. Les deux hommes se rapprochèrent lentement, pour aller jusqu’à
pouvoir se toucher en tendant la main, et Zankuro ragea de ne pouvoir étrangler son nouvel
adversaire. Impuissant, il tendit la couronne à Shikamaru qui la récupéra.
- Merci pour ça, fit-il.
- Tu n’as pas intérêt à me laisser en vie, sinon je te jure que je te ferais souffrir au-delà de
ton imagination avant de te tuer. Je te viderai de ton sang et t’arracherai les yeux.
- Parle autant que tu veux, mon gars. Et surtout tant que tu le peux.
La-dessus, Shikamaru effectua une série de signes :
- Kage Kubi Shibari no Jutsu ! (technique de l’étranglement de l’ombre)
L’ombre de Shikamaru commença alors à remonter les jambes de Zankuro, formant de
sombres mains qui se dirigeaient vers le cou du ninja. Celui-ci compris immédiatement le but
de cette technique et tenta vainement de résister. Des tremblements de plus en plus forts
secouaient son corps tandis qu’il essayait de bouger. Puis, comprenant qu’il ne pourrait pas se
libérer ainsi, il rassembla tous ses efforts pour diriger sa main vers un bouton de son armure.
Mais déjà, les doigts d’ombres commençait à serrer sa gorge.
Shikamaru sentait que son adversaire ne tiendrait pas longtemps. Sa technique pouvait
encore fonctionner un peu plus de trois minutes, si nécessaire, et personne ne pouvait résister
aussi longtemps à un étranglement. Sinon, je peux toujours demander à Lee de l’achever avec
un kunai. Bien que ce soit peu glorieux, cela aurait le mérite de nous débarrasser de ce type.
Mais la main de Zankuro avait atteint le bouton, auquel Shikamaru n’avait pas fait
attention. Aussitôt, ses tremblements cessèrent et ses yeux devinrent rouge sang. Sans aucune
difficulté, il saisit Shikamaru à la gorge et le souleva à près d’un mètre au-dessus du sol. Sous
le coup de la douleur, la technique d’étranglement de l’ombre cessa, et une fois de plus la
couronne changea de main.
CHAPITRE SIX : SURVIVRE
Maintenant que Shikamaru et Lee étaient parti à la poursuite de Zankuro, Naruto et
Hinata pouvaient se concentrer sur leurs deux adversaires. Cependant, ils savaient que le
combat n’allait pas être simple. La plus grande prudence devait être appliquée devant un
ennemi inconnu, car personne ne peut prévoir à l’avance le genre de technique employée, et
beaucoup peuvent être mortellement surprenantes. Hinata fut surprise de ne pas voir Naruto
foncer dans le tas comme à son habitude. Ce n’est plus le Naruto impétueux d’avant.
- Hinata ! fit le garçon. Il vaut mieux pour nous qu’on se concentre sur un seul adversaire
avant de s’occuper de l’autre. Ils sont certainement d’un haut niveau ninja, et si nous divisons
encore nos forces, ça risque de mal se passer.
- Alors comment on procède ?
- Le plus facile à éliminer doit être le gros. Une fois débarrassés de lui, on pourra se
charger de l’autre plus facilement, en attaquant de concert pour diminuer son avantage de
mobilité. J’ai besoin que tu me couvre pour tenter une attaque à courte distance sur le gros, et
au moment opportun, tu le frapperas avec moi avec tout ce que tu as.
- Ca marche, fit Hinata pleine d’entrain.
- Parfait ! Kage Bunshin no Jutsu ! (technique de clonage de l’ombre)
Quatre clones de Naruto apparurent autour de lui. Deux d’entre eux sortirent des
kunais et se mirent en position défensive autour des deux autres qui commençaient à former
un Rasengan dans chaque main du vrai Naruto. Les tourbillons de chakra étincelants
impressionnèrent les ninjas ennemis :
- Qu’est-ce que c’est que ça, Minara ? fit Dangô en levant son énorme masse.
- J’en sais rien, crétin ! Essaye juste de ne pas te faire toucher par ces trucs.
- Pour qui tu me prends ? Je vais les encaisser, plutôt.
Naruto eut un sourire de satisfaction en entendant cela : la seule faiblesse du Rasengan
était qu’il pouvait être facilement esquivé à cause de la lenteur du coup. S’il veut se les
prendre, tant pis pour lui, et tant mieux pour moi. Ca va être vite expédié…
Une fois les Rasengans prêts, Naruto fonça sur Dangô tandis que Hinata et les clones
l’escortaient en surveillant la femme-ninja. Bizarrement, celle-ci ne semblait pas s’inquiéter
pour son coéquipier et se contentait d’observer le combat en volant hors de portée. Dangô fit
tournoyer sa masse, mais un clone se sacrifia pour stopper l’arme le temps que Naruto place
son attaque. Les deux typhons miniatures frappèrent l’énorme armure du ninja qui fut
propulsé contre un énorme rocher dans lequel il enfonça profondément.
- Hinata ! Fini-le !
La jeune fille se précipita vers Dangô, et se mit immédiatement en position d’attaque.
Ses yeux blanc imprimés du Byakugan, elle prononça lentement sa technique :
- Jiukenpo, Hakke Rokujuuyon S’hou ! (technique de la déferlante de poings, les 64
coups)
Ses mains s’illuminèrent d’un puissant chakra bleu qu’elle sculpta en pointes aiguisées
pour faire pleuvoir un déluge de coups sur son adversaire qui ne put que subir l’attaque. Avec
un incroyable célérité, elle enchaîna jusqu’à 64 coups sur les tenketsus de Dangô, avant de
reculer pour observer le résultat. Dangô était immobile au cœur du rocher, tenant encore
fermement sa masse, son armure se fondant presque avec la roche qui l’emprisonnait. Il
semblait avoir sombré dans l’inconscience.
- Parfait ! fit Naruto. Occupons-nous de l’autre, maintenant !
Les deux ninjas de Konoha se tournèrent alors vers l’adversaire restant. Malgré la
défaite de son coéquipier, Minara était très clame, et un sourire d’amusement apparut même
sur son visage.
- Bien joué les morveux. Mais ne pensez pas que ce sera aussi simple.
Sur ces mots, elle dégaina six kunais qu’elle dispersa tout autour de la zone de combat,
formant un cercle d’une cinquantaine de mètres de diamètre. Le Byakugan d’Hinata lui permit
de voir que leurs manches étaient enroulés par d’étranges parchemins qu’elle n’avait encore
jamais vu, sur lesquels étaient marqué le mot « rempart ». Minara effectua une série de signes
avant de prononcer d’un ton monotone :
- Ninpo, Shishi Enjin ! (barrière de feu violette)
Des traits de lumières blanche s’élevèrent vers le ciel depuis les kunais, et des écrans
mauves apparurent entre ces points, isolant totalement les deux jeunes ninjas tandis que
Minara volait par-dessus ces murs d’énergie hauts de vingt mètres. Les arbres qui s’étaient
retrouvé sur le chemin des rayons lumineux prirent feu instantanément, débutant un terrible
incendie de foret. C’est mauvais, pensa Hinata. C’est un Kekkai, une barrière entre deux
mondes. Si on ne se débarrasse pas d’elle rapidement, on va être totalement pris dans
l’incendie. Et je ne peux pas utiliser le Vent sinon cela va attiser le feu. Il faut qu’on trouve
une solution rapidement…
- Maintenant vous êtes à ma merci, fit une voix rauque derrière Naruto et Hinata.
Dangô était debout, tenant fermement sa masse. Son armure ne semblait pas avoir
subit le moindre dommage malgré la puissance qui s’était déchaîné sur lui.
- Impossible… murmura Naruto. Qui c’est, ce type ?
- C’est la première fois que vous affrontez quelqu’un portant une armure du Pays des
Fleures, hein ? Le matériaux utilisé pour les fabriquer, l’adamantium, est le plus résistant
jamais connu. Cent fois plus lourd que le fer, on ne le trouve que dans ce Pays. En général, on
le mélange avec d’autres métaux moins lourds pour permettre à une personne normale de la
porter, mais mon armure est faites avec l’adamantium le plus pur qui existe, la rendant
totalement indestructible ! De plus, elle utilise mon chakra pour générer un champ
électromagnétique répulsif tout autour de moi, déviant toute attaque à base de métal ou de
Foudre. Et maintenant, laissez-moi vous présenter mon arme, Tatsigi (le résonateur).
A ces mots, il actionna un bouton situé à la base du manche de sa masse, avant de la
lever haut dans les airs. Naruto et Hinata esquivèrent l’attaque grâce à leur plus grande
rapidité, laissant l’énorme poids s’écraser sur le sol à quelques mètres d’eux. Il est sacrément
lent, pensa Naruto. Ses attaques sont certainement très puissantes, mais contre des ninjas
comme nous, elle n’ont aucune chance de toucher juste. Il a sans doute un point faible. Tout
ce qu’on a à faire, c’est de le trouver.
Mais lorsqu’il voulu contre-attaquer, le jeune garçon tomba en avant. Sa première
pensée fut qu’il avait trébuché, mais il se rendit compte en essayant de se relever que ses
jambes étaient totalement engourdies. Tous les muscles du bas de son corps le firent
soudainement souffrir, et ce fut la même chose pour Hinata qui tomba à genoux en se tordant
de douleur. Qu’est ce que c’était que ça ? Il ne nous a même pas touché…
- Vous aimez ça ? fit Dangô avec amusement. Cette arme ne s’appelle pas le
Résonateur pour rien : elle contient trois cristaux qui ont pour caractéristique d’amplifier les
ondes de chocs. Indépendamment, leurs effets ne sont pas importants, mais si je les agence en
triangle équilatéral, ils entrent en résonance. Cela multiplie la puissance de l’onde de choc de
mes attaques par mille.
« Lorsque les fibres musculaires sont traversées par ces ondes, ils se tendent à
l’extrême. La douleur qui en résulte est tellement forte que le cerveau coupe inconsciemment
les connexions nerveuses de ces muscles, les rendant totalement inopérants. Vous avez eut de
la chance d’être assez loin de cette attaque : si l’onde de choc avait atteint vos muscles
cardiaques, cela aurait été fatal. Mais je vais vous donner l’occasion de vous en rendre
compte…
Là-dessus, Dangô s’avança vers Naruto qui semblait avoir attiré son attention.
Tapotant sa masse dans sa main gauche, l’énorme brute en armure s’approchait à pas lents de
sa victime, tandis qu’Hinata était au bord de la panique. La moitié de son corps ne répondait
plus que par la douleur, mais son esprit souffrait infiniment plus. Naruto-kun… Naruto-kun va
mourir si je ne fais rien. Je dois le sauver.
La jeune fille ferma alors les yeux, serra les poings, et se concentra intensément sur les
tenketsus de ses jambes. Elle libéra une grande quantité de chakra vers ses muscles,
outrepassant le mal qui la brûlait de l’intérieur. Sa peur grandissait à chaque pas que faisait le
géant vers Naruto, qui tentait péniblement de se relever, mais sans succès. Se mordre les
lèvres jusqu’au sang ne suffit pas à contenir la douleur d’Hinata, et elle laissa s’échapper un
terrible cri de souffrance. Ce cri fut le libérateur de son esprit, qui débloqua le contrôle de ses
muscles.
Dès qu’elle fut de nouveau libre de mouvement, elle se précipita vers Naruto aussi vite
qu’elle le pouvait. La masse de Dangô était sur le point de s’abattre sur le jeune garçon
lorsqu’Hinata le prit dans ses bras pour l’éloigner le plus possible. Elle alla jusqu’à la limite
du Kekkai afin d’éviter l’onde de choc de l’arme. Posant son bien-aimé au sol, elle diffusa du
chakra dans ses jambes inertes par les mains pour le soigner. Mais déjà, Minara volait au-
dessus d’eux.
La femme-ninja dégaina deux étranges shurikens qu’elle portait aux cuisses. Aussi
larges qu’une main ouverte, ils ne comportaient que trois lames courbées ornés de symboles
rougeoyants. Mais le plus étrange était les câbles métalliques extensibles qui les liaient à
l’armure de Minara. Avant qu’Hinata ait le temps de soigner Naruto, elle lança ces gros
shurikens vers eux. Une nouvelle fois, Hinata dût prendre son compagnons dans ses bras pour
lui faire éviter l’attaque avant de le soigner à nouveau sous le couvert d’un arbre.
- Hinata… murmura Naruto.
- Ne parle pas. Concentre ton chakra sur tes jambes pour les libérer.
Il était beaucoup plus près que moi de l’origine des ondes de choc. Son corps est donc
beaucoup plus atteint que je ne l’ai été. Il lui faudra plus de temps et d’effort pour guérir.
Avec ces deux ninjas dans le coin, ce ne sera pas facile. Nous ferions mieux de fuir pour aller
retrouver Lee-san et Shikamaru-san…
- Vous ne m’échapperez pas ! leur lança Minara.
C’est alors que les ninjas de Konoha aperçurent avec stupéfaction que les étranges
shurikens décrivaient une trajectoire courbe pour se rediriger vers eux. Fuyant d’arbre en
arbre tout en portant Naruto, Hinata étaient toujours poursuivit par les deux projectiles.
- Vous appréciez mes shurikens spéciaux ? fit Minara en ricanant. Grâce à ces câbles, je
peux les diriger comme je le souhaite pour atteindre ma cible. Et si je répands mon chakra
dans ces câbles, cela devient encore plus amusant.
Soudain, les câbles des shurikens s’enflammèrent, et Minara tenta d’encercler ses
adversaires avec, décrivant une spirale de feu tout autour d’eux. Songeant d’abord à sauver
son amour, Hinata sauta dans les airs jusqu’à dépasser le cylindre flamboyant et lança Naruto
au loin. Ne pouvant se déplacer durant un saut, elle retomba dans le piège de Minara, et
prépara alors sa défense.
- Shugohakke Rokujyuu Yonshou ! (gardien des huit sceaux divins : soixante-quatre
coups)
Ses mains se couvrirent d’un chakra intense tandis qu’elle tournait sur elle-même
pour former une sphère de protection, juste avant que les murs de feu ne se referment sur elle,
ainsi que les shurikens qui s’élancèrent dans sa direction. Toutes ces attaques furent contrées
par la défense ultime d’Hinata. Lorsque l’écran de feu disparut, elle s’aperçut que les flammes
avaient presque entièrement envahi la petite zone délimitée par le Kekkai. Il faut qu’on sorte
d’ici, ou l’incendie se chargera de nous pour eux.
Mais lorsqu’elle fit son premier pas, Hinata se rendit compte qu’elle avait
complètement vidé sa réserve de chakra. Son corps aussi était épuisé, tout comme son esprit.
Cette dernière technique avait demandé une intense participation de son physique et de son
mental, ne lui laissant que trop peu d’énergie. Impuissante, elle s’effondra totalement sur le
sol. La dernière chose qu’elle vit fut Naruto, adossé à un arbre, déjà tombé dans
l’inconscience. Naruto-kun…
CHAPITRE SEPT : REVEIL
Hinata rouvrit péniblement les yeux. Elle était dans une grande chambre richement meublée
où la lumière rougeoyante du soleil couchant pénétrait par une grande fenêtre. Le lit dans
lequel elle se trouvait aurait put facilement accueillir cinq personnes, et les draps de soie ainsi
que la fourrure d’ours blanc qui la recouvrait étaient d’une douceur comme elle n’en avait
encore jamais connue. Mais alors que sa peau ressentait ce délicieux contact et que ses yeux
appréciaient la douceur du crépuscule, son corps et son esprit, en leur fort intérieur,
souffraient. Je suis vivante… Pourquoi ?
Derrière la vitre, elle pouvait voir presque toute l’étendue du Pays des Fleures. Tandis que
ses douleurs disparaissaient peu à peu, elle tentait de faire disparaître les brumes qui
obscurcissaient ses pensées. Ce doit être une chambre du palais royal. Qu’est-ce qui s’est
passé ?Qui m’a amené ici ?
Soudain, l’image de Naruto inconscient sur le champ de bataille enflammé la fit sursauter.
- Naruto-kun ! s’écria-t-elle en se redressant violemment sur le lit.
Mais elle fut freinée dans son élan par une forte douleur à l’épaule gauche. Serrant les
dents pour éviter de crier, elle retomba sur le confortable matelas, bien que son propre bien-
être ne lui soit plus d’aucune importance. Naruto-kun… où es-tu ? J’espère qu’il ne t’est rien
arrivée. Je suis désolée, Naruto-kun. Je n’étais pas assez forte, et je n’ai pas sut te protéger.
C’est alors que la porte de la chambre s’ouvrit, et qu’un soldat du Pays des Fleures entra :
- Mademoiselle ! Tout va bien ?
- Où sont mes amis ? demanda Hinata.
- Ils vont bien, ne vous inquiétez pas. Ils se reposent dans d’autres chambres. L’un
d’eux a été sévèrement blessé, mais nos médecins assurent qu’il sera rapidement guéri.
Rassurée, la jeune fille sourit avant de se rendormir.
Le lendemain, les ninjas de Konoha se retrouvèrent autour d’un petit déjeuné, qu’ils
eurent l’honneur de recevoir à la table du couple royal. Des quatre membres de l’équipe,
Shikamaru était celui qui avait été le plus meurtri lors de ce combat. De larges bandages
recouvraient ses membres, et son front était barré d’un pansement fraîchement changé. Avant
de commencer le repas, le roi s’adressa à Shikamaru :
- Nous vous sommes reconnaissants d’avoir prit autant de risques contre ces
étrangers. Même si leur offense envers ma reine n’a pas été puni, je suis heureux de savoir
que Konoha nous a envoyé de si courageux ninjas.
- Je vous remercie, Majesté.
Le souverain annonça alors le début du repas, et ils mangèrent les mets parmi les plus
délicieux du royaume. Mais le silence ne régna pas longtemps :
- Shikamaru ! fit Naruto avec un air de frustration. Qu’est-ce qui t’est arrivé
finalement avec ce Zankuro ?
- Lee l’a occupé suffisamment longtemps pour que le l’immobilise, mais j’ignore
comment il a réussi à échapper à mon contrôle. Après avoir reprit la couronne, il a voulu se
venger sur moi lorsque les deux autres sont arrivés. Apparemment, les renforts du palais
étaient en train d’arriver, et ils ont préférer partir. Les soldats nous ont alors récupérés et
ramenés ici pour être soignés. Et d’ailleurs, Votre Altesse, je tiens à remercier le chef de votre
garde.
- Il se nomme Yatsugo, fit le roi. Il servait déjà mon père il y a quarante ans de cela,
et ses compétences n’ont pas faiblit avec l’âge. Bien que notre Pays ne soit pas une grande
puissance militaire, sa seule réputation a évité de nombreux conflits.
- Mais si votre Pays connaît la paix depuis si longtemps, pourquoi subitement la
couronne royale est volée deux fois ? demanda Shikamaru.
Le visage du roi devint soudain sombre. Cet homme qui respirait la joie et le bonheur
parut disparaître dans l’ombre pour laisser place à une toute autre personne. Mais malgré le
regard insistant de Shikamaru, il ne répondit pas.
- Votre Majesté. J’ignore ce que vous essayez nous cacher, mais j’ai besoin de toutes
les informations nécessaires pour mener à bien notre mission. Cette affaire est apparemment
beaucoup plus sérieuse que prévue, et je me refuse à sacrifier les membres de mon équipe
sans savoir pourquoi ils se battent.
Mais le souverain resta de marbre. Son silence mettait mal à l’aise les adolescents, et la
reine décida alors de répondre à sa place :
- La Couronne du Printemps est la clé de voûte de notre pays, car elle renferme la
Pierre Florale, un bijou qui relie son porteur à la Nature elle-même. Depuis plusieurs dizaines
de générations, les jeunes filles de la famille royale apprennent dès leur plus jeune âge à
utiliser la Pierre Florale pour le bien du Pays. Car cette pierre réagit aux pensées de celui ou
celle qui la porte, changeant la Nature du royaume en harmonie avec ces même pensées. C’est
pourquoi seules les femmes sont autorisées à porter la Couronne du Printemps, car elles sont
bien plus à l’abris des sentiments de haine et les pulsions guerrières qui sont le propre des
hommes.
« Mais cela veut aussi dire qu’une personne de mauvaise volonté et aux sombres
intentions pourrait utiliser le pouvoir de la Pierre Florale comme une arme. Et si jamais elle
venait à être perdue, le climat du pays sombrerait lentement dans le chaos, la Nature n’étant
plus guidée par l’esprit du porteur. Il nous reste encore peu de temps avant que le temps se
dégrade et que notre peuple comprenne que la Pierre Florale à été perdue. C’est pourquoi
nous espérons que vous la retrouverez avant.
- Nous vous sommes reconnaissant de cette confiance que vous nous portez, dit
Shikamaru respectueusement. Nous allons débuter notre enquête dès ce matin.
Une fois qu’ils furent repus et bien réveillés, les membres de l’équipe prirent
immédiatement la direction de l’aile Ouest du palais, où se trouvait la casernes de la garde
royale. Là, ils demandèrent à consulter un bingo book, livre où sont regroupés les criminels
les plus dangereux de tous les pays. Shikamaru s’y plongea longtemps et fini par trouver
l’identité des ninjas qui avaient attaqué le palais. Avec un calme trompeur, il lit à ses
compagnons les descriptions de ces trois ennemis :
- Tout d’abord, nous avons affaire à Dangô Ganasi. Ancien jounin du village caché
d’Iwa, il est brusquement devenu une brute meurtrière, faisant sa loi où qu’il allait dans le
Pays de la Terre. Il est responsable du meurtre de plusieurs dizaines de familles ainsi que de
nombreux représentants de l’ordre.
« Ensuite vient Minara Shizane, ancienne membre des forces spéciales du village
caché de Suna. Elle quitta le Pays du Sable après avoir dérobé une pierre de grande valeur : la
Rose des Sables Crépusculaires. Depuis, elle est connue dans de nombreux pays comme une
voleuse professionnelle, s’intéressant particulièrement aux œuvres d’art et aux bijoux. Elle a
souvent tué pour atteindre ses objectifs, et personne n’a encore put la capturer.
« Et enfin, le chef, Zankuro Ichiwa était un ancien jounin du Pays de la Brume, l’un
des sept Shinobi-Gatana du village caché de Kiri (les meilleurs lames du village). Il est
devenu ninja déserteur après avoir massacré tous les membres d’un haut clan de son village.
Devenu assassin en free-lance, il a tué plusieurs des meilleurs ninjas des cinq grands Pays
pour le compte de divers seigneurs féodaux. Il est considéré comme un criminel de classe S.
« Mais le plus étrange, c’est qu’il est officiellement mort…
Un grand silence tomba alors dans la salle des archives où ils se trouvaient, et les
adolescents s’interrogèrent longuement du regard. Finalement, Hinata demanda :
- Comment est-il mort ?
- Ton père, Hiashi-sama, l’a tué.
Cette réponse laissa la jeune fille sans voix. Peu de personnes avaient réchappé à un
combat réel contre un membre du clan Hyuuga, et particulièrement contre son père qui était
considéré comme le plus fort de tous.
« Je ne connais pas les détails, continua Shikamaru, mais il semblerait que Zankuro
ait été embauché par le Kage du village caché de Kumo (Pays de la Foudre) pour venger le
capitaine Gashir, qui est mort de la main de ton père en tentant de te kidnapper. Son but était
sans doute de tuer Hiashi-sama puis de t’enlever afin de livrer le secret du Byakugan au Pays
de la Foudre. Il était plus prudent pour eux de s’attacher les services d’un mercenaire plutôt
que de risquer encore un incident diplomatique, d’autant que c’était juste après la signature du
traité de paix entre Konoha et Kumo.
« Mais ce n’est pas le plus effrayant : d’après les différents rapports les concernant,
aucun d’eux n’a jamais travaillé autrement qu’en solo. Ce sont des antisociaux. De plus, le
fait qu’ils disposent tous les trois d’armures et d’armes originaires de ce Pays est très bizarre.
Et le plus étrange est que ces mêmes armures semblent avoir été faites spécialement pour eux.
Personne d’autre que Dangô ne pourrait supporter le poids de son équipement, et l’armure de
Zankuro semble lui être essentiel pour sa survie.
- Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda Lee d’un air intrigué.
- Cela veut dire qu’ils travaillent certainement pour quelqu’un. Et cette personne
dispose d’un armurier de grand talent du Pays des Fleures, capable de forger des équipement
spécialisés et de grande qualité. Nous devons vite savoir de qui il s’agit.
CHAPITRE HUIT : TRAQUER LES TENEBRES
Bien que la mission des ninjas de Konoha était de retrouver la véritable couronne, la
menace des trois mercenaires était trop grande pour être ignorée. Car lorsque celui qui les
avait engagé se rendrait compte qu’ils n’ont volé qu’une copie, il ordonnerait certainement
une seconde attaque qui serait certainement bien plus violente. C’est pourquoi Shikamaru et
Lee enquêtaient sur l’employeur de ces criminels, tandis que Naruto et Hinata se chargeaient
de la couronne.
Shikamaru avait déjà plusieurs indices pouvant les mener au commanditaire de l’attaque :
il avait à disposition un armurier de très grand talent, ayant accès à d’importantes quantités
d’adamantium. Le fait qu’il soit capable de réunir et de diriger trois criminels de rang S
signifiait qu’il était probablement lui-même un ninja de très haut niveau. On devrait peut-être
demander de l’aide à Konoha… mais cela prendrait beaucoup trop de temps. Même avec le
meilleur aigle-messager du royaume, il faudrait un journée et demi pour prévenir l’Hokage.
Et ensuite, les renforts mettraient trois jours pour arriver ici. L’ennemi ne sera pas aussi
patient. Ces trois criminels reviendront probablement dans deux ou trois jours…
C’était difficile pour lui d’admettre cela, mais aucun renfort n’était possible. Ses quatre
compagnons et lui étaient les seuls remparts contre la menace ennemie. Même s’ils sont
correctement formés et bien équipés, les soldats de ce pays ne sont pas de taille à affronter
d’aussi dangereux ninjas. Mais si nous réussissons à éliminer leur chef, ils perdront tout
intérêt de travailler ensemble. Leurs instincts de solitaires reprendront sans doute le dessus,
et ils repartiront chacun de leur côté sans se soucier de ce Pays.
C’est dans cet état d’esprit où se mélangeaient optimisme et pessimisme qu’il commença
son enquête avec Lee. Le Pays des Fleures comptait de nombreux artisans usant de
l’adamantium, mais assez peu d’armuriers. La plupart d’entre eux servaient au palais royal,
les autres travaillant pour leur compte, préférant vendre leurs œuvres à la garde du palais
plutôt que d’avoir un salaire fixe. Car ces quelques armuriers privés étaient les plus doués du
pays. C’était parmi cette minorité que Lee et Shikamaru décidèrent de chercher des
renseignements.
Cependant, même si ces quelques artisans de talent étaient capables de produire des
armures de très grande qualité, ils ne semblaient pas capables de créer les machines à tuer que
Shikamaru et son équipe avaient affronté. Lorsqu’ils arrivèrent à l’atelier du dernier armurier,
les ninjas de Konoha décidèrent de le questionner.
C’était un grand homme robuste qui avait conservé son impressionnante stature jusqu’au
grand âge par son travail acharné sur des armures ressemblant plus à des œuvres d’art. Il ne
semblait pas enclin à répondre à des habitants de Konoha, et Shikamaru dû montrer son ordre
de mission pour obtenir sa collaboration. Après avoir décrit les armures des criminels qu’ils
avaient affronté, Shikamaru demanda qui pourrait bien créer de telles équipements.
- Je suis désolé, répondit l’armurier, mais je ne vois absolument pas qui cela pourrait
être.
Mais Shikamaru avait nettement vu la peur qui était apparu sur le visage l’artisan lorsqu’il
avait décrit les armures ennemis. Il sait quelque chose. Seulement, nous ne pouvons pas le
forcer à nous le dire. Peut-être qu’avec quelques explications…
- Monsieur, ce n’est pas parce que nous sommes des étrangers qu’il faut nous cacher
ce genre d’information. Les hommes que je vous ai décrit ont attaqué le palais royal pour
voler la couronne de la reine. Ils ont échoué grâce à mon équipe et moi, mais ils reviendront.
Nous devons savoir qui leur a fabriquer ces armures, alors si vous savez quelque chose, dite-le
nous.
Le visage du vieil homme s’assombrit soudainement. Un lourd silence dura presque une
minute entière avant qu’il ne se décide à parler :
- Il y a bien quelqu’un qui pourrait avoir le talent pour créer de tels équipements
c’était le meilleur armurier qu’ait jamais connu le Pays des Fleures. Sa maîtrise de
l’adamantium n’avait d’égale que son don pour la miniaturisation. Il a longtemps servit la
coure royale ... mais il a été exilé du pays il y a plus de dix ans.
Pendant ce temps, Hinata et Naruto enquêtaient de leur côté. Pour obtenir des indices sur
le voleur, ils commencèrent par observer la salle du trésor, où était habituellement conserver
l’objet. C’était une grande salle contenant les biens les plus précieux de la famille royale : des
bijoux, bien sûr, mais aussi des tableaux, des tapisseries, et d’autres œuvres d’art de grande
valeur. Bizarrement, la couronne était la seule chose qui ait disparu, bien qu’elle soit l’objet le
moins accessible. En temps normal, elle était enfermée dans un coffret d’adamantium pur
protégé par de nombreux sceaux de protection, et lui-même enfermé dans un énorme coffre-
fort tout aussi résistant.
Apparemment, les verrous du coffre-fort avaient été dissous à l’acide, ce qui donnait une
nouvelle preuve du talent du voleur. Mais le plus étrange était que les sceaux de protection
avait tout simplement été réduits en cendre, sans même être déclenchés.
- Comment a-t-il put faire ça ? demanda Naruto à sa partenaire.
- Sans doute une technique d’effacement. C’est un moyen utilisé par les ninjas de très
haut niveau pour faire disparaître les inscription des parchemins. Cela permet de les réduire à
de simple bouts de papiers complètement inoffensifs.
- Il les a sans doute brûlé pour qu’on ne découvre pas qu’il a employé cette technique.
- En tout cas, ça ne peut pas être un ninja de ce pays. Ils n’ont pas de combattant
suffisamment doué pour utiliser une telle technique.
- Ca serait un étranger ? Dans ce cas il est entré dans le pays en douce, pour éviter de
se faire repérer. Peux-tu chercher des indices ?
- D’accord. … Byakugan !
Les nerfs optiques de la jeune fille apparurent soudain autour de ses yeux blancs qui
sondèrent la salle. Traversant les plus épaisses cloisons du coffre-fort, elle aperçut la
silhouette d’un homme en train d’espionner leur discussion avec un amplificateur sonore. Ce
serait le voleur ? Pourquoi reviendrait-il ici ? … Peut-être essaye-t-il de savoir si nous
sommes à même de l’identifier. Mais il est venu sans connaître nos capacités. Nous devons en
profiter rapidement avant qu’il ne nous échappe.
Le plus lentement possible, Hinata se tourna vers Naruto. Soudain, elle sortit un kunai et
se mit à gratter la surface du coffret d’adamantium. Sous le couvert du bruit métallique, elle
porta ses lèvres à l’oreille du garçon et lui murmura :
- Naruto-kun… quelqu’un nous écoute derrière cette cloison. Il faut qu’on l’attrape.
Naruto hocha la tête pour montrer qu’il avait comprit. Le plus discrètement possible, il
créa deux clones dont un qui prit l’apparence d’Hinata. Ces deux copies continuèrent leur
enquête tandis que les originaux contournaient les obstacles qui les séparaient de leur cible.
Le Byakugan d’Hinata leur permit de trouver rapidement leur chemin dans le palais royal,
s’assurant que l’espion ne bougeait pas. Avec la célérité de l’éclair, ils se jetèrent sur lui.
L’effet de surprise fut si grand qu’il n’eut pas le temps de réagir, les deux adolescents étant
déjà sur lui. Naruto utilisa un grand nombre de clones pour le maîtriser.
C’est alors qu’ils se rendirent comptent que l’espion était en fait de Yatsugo Takani, le
chef de la garde royale.
- Yatsugo-san ? s’écria Naruto. Qu’est-ce que vous faites là à nous espionner?
- Je suis désolé, s’expliqua le vieil homme. Je vous assure que ce que j’ai fait, je l’ai
fait pour le bien de Sa Majesté.
- Qu’est-ce que vous voulez dire ?
Mais Yatsugo semblait très inquiet. Ses yeux tremblant trahissaient une peur paranoïaque
d’être entendu et que le Byakugan d’Hinata ne vit que trop bien. La jeune fille demanda
alors :
- Vous voulez qu’on aille ailleurs ?
- Oui, s’il vous plait.
Ils emmenèrent alors Yatsugo à l’extérieur du palais jusqu’aux jardins royaux. Le vent
montagnard y soufflait fort, couvrant les voix des trois personnes. Là, ils purent parler sans
crainte d’être écoutés.
- Alors ? fit Naruto. Pourquoi est-ce que vous nous espionniez ?
- Je voulais être sûr que vous oeuvriez bien pour le Roi.
- Nous sommes des ninjas de Konoha. Pourquoi pourrait-il en être autrement ?
- Parce que notre ennemi commun aurait put vous utiliser ou prendre votre apparence
pour obtenir des renseignements sur la véritable couronne. Je ne voulais pas courir le risque
de me confier à n’importe qui.
- Vous savez qui détient la véritable couronne ? demanda Hinata avec surprise.
- Oui : c’est moi.
CHAPITRE NEUF : VERITE
- C’est vous qui avez la couronne ? répéta Naruto les yeux écarquillés.
- Oui.
- Mais pourquoi vous avez fait ça ?
- Parce que je savais qu’ils allaient venir la chercher.
Naruto et Hinata avaient du mal à comprendre. Cette situation n’avait aucun sens pour
eux, et ils se rendaient bien compte qu’il leur manquait encore des éléments.
- Pourquoi étiez-vous au courrant de cette attaque ?
Mais le chef de la garde royale ne répondit pas, ou du moins pas tout de suite. Cela
sembla lui faire de la peine d’avouer :
- Parce que je connais celui qui a recruté et armé les criminels que vous avez
combattu : il s’appelle Sagara Okizu et… c’est … mon fils unique.
La surprise des deux adolescents monta encore d’un cran dans un long silence de
stupéfaction, laissant Yatsugo s’expliquer :
- Il était le plus brillant armurier de toute l’histoire du pays. Sa volonté de renforcer
notre armée était telle qu’il passait ses journées à expérimenter de nouveaux procédés. Selon
lui, on pouvait créer des armures extrêmement puissantes si on arrivait à suffisamment
miniaturisé certains mécanismes complexes. Durant des années, il a poursuivit ce but de
fabriquer les armes ultimes qui permettraient au Pays des Fleures de se défendre par lui-
même, et a acquis une grande maîtrise de l’adamantium, plus qu’aucun autre artisan avant lui.
« Mais un jour, grâce à sa place privilégiée à la coure, il apprit la légende de la
couronne et de la Pierre Florale. Au début, j’avais l’impression que Sagara respectait la
tradition concernant la pierre, mais peu à peu, j’appris qu’il souhaitait l’utiliser pour ses
propres créations, dans le but de donner à notre royaume la force qu’il souhaitait. La
frustration de ne pouvoir employer cette puissance comme il le souhaitait a certainement dû
altérer ses penser, et il finit par ne plus vouloir la Pierre Florale que pour lui-même. Il voulait
l’utiliser pour constituer une armée invincible qui gouvernerait toute les terres connues.
« Il y a cinq ans, Sagara a tenté un coup d’état avec certains de nos soldats qui
croyaient en lui, et a essayé d’assassiner le couple royal. Ce ne fut que par chance que j’ai put
empêcher cela avec les troupes qui m’étaient encore fidèles. Sagara fut exilé du Pays avec ses
partisans, le roi refusant de faire tuer un membre du pays. Sans ses instruments et sans
ressources d’adamantium, nous croyons être à l’abris de ses ambitions, mais il semblerait
qu’il ait gardé de nombreux partisans au sein de la garde royale.
« Un soir, la semaine dernière, Sagara s’est introduit dans le pays est m’a rendu visite
en secret pour parler avec moi. Durant tout ce temps passé en exile, il a détourné plusieurs
chargements d’adamantium et a reconstitué un laboratoire encore plus perfectionné où il a
créer de véritables machines à tuer. Sa cachette abrite une petite armée de soldats-ninjas prêts
à envahir le Pays des Fleures, et il m’a avoué avoir engagé trois dangereux criminels pour
mener l’invasion. Je savais que s’il venait à nous attaquer, sa victoire serait certaine, et c’est
pourquoi il m’a proposer de voler la couronne pour lui afin d’éviter un massacre.
« J’ai accepté et j’ai volé la couronne, mais je ne lui ai jamais donné. Je voulais
utiliser cette occasion pour faire demander l’aide de Konoha, dont on dit que ses ninjas sont
de grand talent. J’espérais que cette aide viendrait suffisamment vite, mais je n’ai pas eut le
temps de vous rencontrer avant que les sbires de Sagara n’attaquent le palais. N’ayant pas
révélé mon crime au roi à cause des espions de mon fils, ni la terrible menace qui pesait sur
notre pays, je n’ai pas réussi à obtenir un rang S pour cette mission, mais je pensais que toute
aide est bonne à prendre.
« Maintenant que vous êtes là, je vous supplie de bien vouloir nous aider à combattre
Sagara et son armée.
Un long moment passa dans les jardins royaux sans que l’on entende autre chose que le
vent montagnard soufflant au milieu des arbres en fleures. Des fleures qui commençaient
d’ailleurs à se faner. La Nature est déjà en train de se dégrader à cause de la perte de la
couronne, songea Naruto. Le ciel est beaucoup plus sombre qu’à notre arrivée, et il n’y a plus
aucun oiseau dans les parages. On ne peut pas douter de cette légende de la Pierre Florale.
- Nous devons d’abord en parler à notre chef d’équipe, Shikamaru. Lui seul peut
prendre cette décision.
- Mais… fit Hinata avec surprise. Naruto-kun…
- Vu que la couronne a été retrouvée, notre mission est officiellement terminée. Mais
je ne laisserai pas ce magnifique pays subir la tyrannie de qui que ce soit ! C’est pourquoi je
vais essayer de convaincre Shikamaru de ne pas ordonner le retour à Konoha avant d’avoir
mis une raclée à ce Sagara.
Une fois que Shikamaru et Lee furent mis au courrant, le chef d’équipe demanda à être
seuls quelques instants pour réfléchir. Il alla donc se percher sur la cime du plus haut arbre
des jardins du roi, et y passa une heure entière avec le vent pour seul compagnon. Alors que la
végétation dépérissait à vue d’œil autour de lui, il explora une infinité de futurs possibles,
analysant chaque information et chaque donnée du problème pour y trouver une réponse.
Après cette longue réflexion, qui sembla éternelle pour Yatsugo et les autres ninjas de
Konoha, il descendit pour leur annoncer :
- Nous ne pouvons pas laisser ce pays dans une telle détresse, alors que nous pouvons
l’aider. J’ai réfléchit à de nombreuses possibilité, et j’en ai tiré un plan qui pourrait nous
mener à la victoire. Laissez-moi vous l’expliquer.
CHAPITRE DIX : DERNIERE CHANCE
Les hautes montagnes au milieu desquels était perchée la capitale du Pays des Fleures
fournissaient un immense terrain d’entraînement pour les quatre ninjas de Konoha, qui avaient
bien besoin de se préparer. Et Hinata était celle qui se permettait le moins de repos. La jeune
fille s’était retiré dans une profonde crevasse où elle savait que personne ne viendrait l’y
chercher. Une jolie cascade tombait dans cette énorme fissure, et la rivière qui en résultait
permettait à Hinata d’améliorer sa maîtrise des pointes de chakra. Elle travaillait d’arrache-
pied sur cette méthode de sculpture du chakra, avant de réessayer sa transformation en
élément Vent, sans se ménager un seul instant.
Et elle ne ménageait pas le terrain non plus, qui était rapidement devenue une véritable
réplique de champ de bataille à la fin de cette première journée d’entraînement. Le soir
commençait à tomber, et Hinata décida de s’arrêter, bien que son Byakugan lui permettait de
voir aussi parfaitement qu’en plein jour. Elle voulait profiter de cette dernière soirée pour
autre chose. Tandis qu’elle se rhabillait, elle repassa dans sa tête le plan que Shikamaru avait
établit le matin même. Ça peut marcher, mais les chances de succès sont loin d’être
rassurantes. L’un de nous pourrait très bien mourir pendant la bataille… même plusieurs
d’entre nous. Si on réfléchie bien, je suis la plus vulnérable du groupe. Et si cette nuit était
ma dernière, que devrais-je faire pour en profiter. Comment devrais-je faire pour en
profiter ? Comment… Naruto-kun… comment dois-je faire ?
C’est donc l’esprit déjà en deuil de son futur perdu qu’elle rentra au palais royal. Le long
du chemin, elle contempla le coucher du soleil qui laissa lentement apparaître les étoiles. Les
plus brillantes furent les première à percer le ciel de leur lumière d’un blanc pur. L’amour est
semblable à ces étoiles : les gens ne regardent que les plus intenses. Sakura-san fait parti de
ces quelques grandes étoiles, qui rayonnent de beauté à chaque instant de leur vie, tandis que
je ne suis qu’une étoile timide qui n’ose pas s’illuminer, ou qui ne le peut pas…
C’est pour cela que Naruto-kun ne me voit pas. Comment pourrais-je exister dans son
cœur à côté de Sakura-san, si je tremble à chaque moment que je passe auprès de lui ? J’ai
toujours tenté de resté à l’écart, me contentant de l’observer et de l’aimer en silence, sans
jamais rien dire. Mais quels que soient mes sentiments les plus profonds, ils n’ont aucune
valeur si je ne les exprime pas. Et si je meure demain, alors toutes ces émotions si intenses
auront donc été vaines, et je ne pourrais pas dire que j’ai vécu en accord avec moi-même…
Mais je peux changer cela, dès cette nuit. Je peux repousser ma timidité pour lui avouer
enfin ce que je ressens. Je peux chasser mes peurs pour lui dire les mots qui m’ouvriront son
cœur. Je peux tenter, pour cette dernière nuit, ma dernière chance.
Hinata accéléra soudain le rythme, jusqu’à courir aussi vite qu’elle le pouvait. Lorsqu’elle
franchit la dernière montagne et que le palais royal lui apparut enfin, son cœur se mit à
tambouriner comme jamais. Elle s’arrêta alors pour reprendre son souffle et essayer de calmer
son esprit enflammé de passion. Assis sur un rocher, son regard se porta sur les vastes
étendues du Pays des Fleures. En une journée, toutes les fleures du royaume avait fini par
dépérir, et les noirs nuages qu’on pouvait vouloir au loin à l’Ouest ne laissaient présager rien
de bon.
Yatsugo aurait très bien put rapporter la Couronne du Printemps à la reine, mais
Shikamaru avait préféré qu’il attendre une journée pour cela, afin de donner un peut de temps
à la mise en place du plan, et à l’entraînement des troupes. Shikamaru comptait sur le pouvoir
de la Pierre Florale pour attirer Sagara et ses partisans dans une bataille bien préparée.
Demain soir, la reine récupèrera sa couronne, et aussitôt après la Nature s’épanouira de
nouveau, informant Sagara que nous avons la véritable couronne. Il est certain qu’il
attaquera dès ce moment. Nous devons être prêts…
- Hinata ? fit une voix derrière elle. Que fais-tu assise là ?
La jeune fille se retourna. C’était Naruto. Sa surprise faillit la faire tomber de son rocher,
mais elle s’agrippa à son courage pour rester calme. Le plus naturellement que lui permettait
sa profonde timidité, elle répondit :
- R… rien. Je regardais le coucher de soleil.
- Ah ! fit Naruto en regardant les derniers rayon de l’astre qui disparaissait à
l’horizon. Moi j’ai finit de m’entraîner pour aujourd’hui. J’allais rentrer au palais.
- Et bien on y rentre ensemble.
- D’accord.
Et c’est ainsi que les deux adolescent profitèrent d’un deuxième instant seul à seul depuis
longtemps. Marchant tranquillement sur les sentiers escarpés de la montagne, ils restèrent un
long moment sans savoir quoi se dire. Mais lorsqu’ils furent presque arrivés à l’entrée du
palais, Naruto annonça :
- Je crois que je vais aller aux sources thermales avant de manger. Je me suis
tellement entraîner que je suis couvert de sueur.
Hinata remarqua soudainement qu’elle aussi s’était beaucoup donné pour progresser, et se
sentie soudain gênée. Je suis sûr que ce genre de chose n’arriverait pas à Sakura-san…
- Je vais y aller aussi, déclara la jeune fille. J’ai besoin de me relaxer.
Ainsi, séparés par un haut mur de bambous, ils se baignèrent allègrement dans les sources
d’eau chaudes, leurs corps totalement détendus après une telle journée d’exercices. Soudain,
Hinata se souvint de l’incident durant la mission du Bikuchuu, où Naruto l’avait aperçue
pendant son entraînement spécial sur l’eau, sans même la reconnaître (voir épisode 148). Ce
serait peut-être un bon point de départ pour engager la discussion… mais il ne s’en rappelle
probablement pas. Essayons quand même.
- Naruto ? Tu te souviens de notre mission de recherche du Bikuchuu ?
- Hum… Ah oui ! L’insecte qui aurait put nous mener à Sasuke, c’est ça ?
- C’est ça. Et tu te souviens de la fille que tu avais vu à la cascade ?
- Heu… une fille ? … désolé, mais je ne m’en souviens pas. Pourquoi ? C’est
important ?
- Non, fit Hinata en baissant la tête. C’est pas grave.
Aucune autre parole ne fut échangée entre eux durant leur bain, et ils en sortirent en
silence. C’est pas possible, se dit Hinata. Je ne vais pas le laisser partir comme ça ! Il me faut
rallonger ce moment…
- Naruto ? Avant de manger, tu voudrais m’accompagner aux jardins ?
- Pourquoi ?
- Parce que… je voudrais t’y montrer quelque chose.
- Ha bon ? … ok, je te suis.
Pleine d’espoir et de courage, Hinata prit alors la main de Naruto et l’emmena dans
l’obscurité à travers le palais, jusqu’au plus profond des jardins. Elle l’emmena sur un petit
pont de bois devant une succession de cascades, dont le doux bruit était infiniment apaisant
aux oreilles de la jeune fille.
- Alors ? fit Naruto. Qu’est-ce que tu voulais me montrer ?
- Ce n’est pas vraiment quelque chose qui se vois. C’est plutôt quelque chose qui se
dis
- Ha bon ?
- Naruto-kun… tu sais… cela fait longtemps qu’on se connaît.
- Oui, depuis l’examen de genin.
Hinata ressentit son cœur se resserrer brusquement. En vérité, cela faisait depuis bien plus
longtemps. Elle avait été dans la classe de Naruto à l’académie des jeunes ninjas, mais elle ne
l’avais jamais approché. Elle se rappelait des railleries qu’essuyait le garçon à l’époque
lorsqu’il jurait de devenir Hokage alors qu’il ne savait même pas faire un clone correctement.
Personne n’essayait de le comprendre. Pourtant il avait une volonté et une énergie sans
égale, même s’il n’était pas très doué. Aujourd’hui il est certainement l’un des meilleurs
jeunes ninjas de Konoha, et tous l’admettent. Je l’ai toujours soutenu, mais en silence. Si je
l’avais défendu contre ces railleries, il se serait souvenu que j’étais dans sa classe…
- C’est ça, finit par dire Hinata à contre-cœur. Depuis l’examen genin… je t’ai
toujours admiré.
- C’est vrai ?!
- Oui… même si tout le monde te prenais pour un idiot, je voyais toujours en toi
quelqu’un de dynamique, de courageux, qui s’accroche plus que quiconque à ses rêves.
Hinata marqua une pose, puis détourna ses yeux vers les cascades. Un léger sourire en
coin apparu du côté de son visage que Naruto ne pouvait voir. Après une grande inspiration,
elle lui dit :
- Mais tu n’es pas le seul a avoir des rêves, Naruto-kun. Tout le monde vie pour
quelque chose… ou quelqu’un. Certains ont les mêmes que toi, comme Akamaru qui te
ressemble de plus en plus chaque jour. D’autres ont des rêves plus… douloureux.
- Douloureux ? répéta Naruto qui avait du mal à comprendre.
- Oui, douloureux. Lorsqu’on se moquait de toi à l’académie parce que tu disais que
tu deviendrais Hokage, c’était douloureux, non ?
- O… oui, bien sûr.
- Et bien il y a beaucoup d’autres rêves qui font tous aussi mal, et même plus,
lorsqu’on est confronté à la réalité qui veut nous faire croire qu’ils sont impossibles. Et mes
rêves… n’ont jamais arrêté de me faire souffrir.
- Tu as des rêves, Hinata ?
- J’en ai un, oui. Mais je n’y ai jamais vraiment cru. Tout autour de moi semblait me
dire continuellement que c’était impossible, que je courrait après quelque chose d’insensé.
Les seuls fois où j’ai reçut l’impression de pouvoir réaliser ce rêve, c’est toi qui me les a
donné, Naruto-kun. Tu as ce pouvoir fantastique d’apporter le courage et la volonté à tous
ceux que tu rencontre, et j’y ai goûté quelques fois lors de nos missions. C’était si
merveilleux…
Hinata avait du mal à réaliser qu’elle parlait autant à Naruto. Est-ce que j’aurais
changé ? Aurais-je vaincu ma peur ? Quand je pense à toutes ces fois où j’aurais put tout lui
avouer, j’en arrive presque à me maudire. Je ne dois pas rater cette chance. Je suis allé trop
loin pour reculer, désormais. Il faut que j’aille jusqu’au bout, et que j’accepte le sort que le
destin nous aura tracé. Mais s’il ne m’aime pas…
Prenant son courage à deux mains, Hinata se tourna vers Naruto et le regarda droit dans
les yeux, d’un regard plein de tendresse. Elle savait que si elle tardait trop à faire ses aveux,
Naruto allait finir par partir, que ce soit physiquement ou non. Mais les derniers brins de
timidité qui étaient ancrés en elle la forcèrent à faire cela par un chemin détourné :
- Naruto-kun… je veux que tu saches ceci : depuis l’académie ninja, il y a une fille
qui n’a jamais cessé de s’inquiété pour toi. Quelqu’un que tu connais, et qui t’observais
beaucoup lorsque tu étais à Konoha. Cette personne admirait chaque partie de ton être, et a
parfois même veillé sur ta vie, au péril de la sienne, afin de te permettre de réaliser tes propres
rêves. Sais-tu qui est cette fille ?
- Sakuran-chan ?
Si Naruto avait hésité ne serait-ce qu’un peut pour donner une telle réponse, le choc
aurait été supportable. Mais l’entrain et la rapidité foudroyante avec laquelle il avait prononcé
ce nom fut comme un éclair transperçant le cœur d’Hinata. La jeune fille ferma lentement les
yeux, baissa la tête, puis commença à reculer pour s’éloigner de Naruto. Après quelques pas,
elle se retourna et marcha silencieusement vers le cœur des jardin royaux, que les hauts arbres
qui y régnaient rendaient aussi sombre qu’une grotte. Naruto n’arrivait pas à comprendre ce
qui s’était passé. Son ventre se mit subitement à gargouiller, et il décida d’aller manger,
pensant qu’Hinata le rejoindrait plus tard. Mais elle ne vint pas au repas. Son absence ne fut
bizarrement remarquée que par lui. Et malgré le fait qu’il resta éveillé jusqu’à tard dans la nuit
et que la chambre d’Hinata était juste à côté de la sienne, il ne l’entendit pas rentrer.
Il ne sut jamais qu’au cœur des jardins, entouré des arbres dépérissant, sur un sol
couvert de pétales fanés, Hinata pleura toute les larmes de son corps jusqu’à s’évanouir de
chagrin, le cœur brisé, et son rêve anéanti.
CHAPITRE ONZE : LA FORCE DE LA RUSE
Il était temps de commencer à réaliser le plan de Shikamaru. Yatsugo remit la Couronne
du Printemps à sa reine, et celle-ci s’empressa de la remettre sur son front royal. Aussitôt, les
orages qui balayaient rageusement le Pays des Fleures cessèrent tandis que de nouveaux
bourgeons apparurent sur les arbres du royaume et que les feuilles reprenaient leur teint
naturel en quelques secondes. Le formidable pouvoir de la Pierre Floral avait guérit les
blessures de la Natures. Une demi-heure après, l’armée de Sagara attaqua.
Une centaine de soldats ninja franchie la frontière dont les gardes avaient étrangement
disparu, et se dirigèrent vers la capitale. Mais alors qu’ils gravissaient la montagne, une
énorme explosion retentit, et une avalanche de pierres colossale s’abattit sur eux. Une grande
partie de l’armée réussit cependant à se mettre à couvert. Bien que les pertes causée par ce
stratagème furent minimes, elles étaient toujours bienvenues pour les défenseurs de la
capitale.
Lorsque les envahisseurs arrivèrent aux portes de la ville, ils ne rencontrèrent aucune
résistance. Les rues étaient totalement désertes. Sagara et ses trois mercenaires, qui dirigeaient
l’attaque à l’abris derrière l’armée, comprirent rapidement qu’ils étaient attendus.
- Qu’est-ce qu’on fait, patron ? demanda froidement Zankuro.
- Ces ninjas de Konoha semblent être bien plus malins qu’ils ne le paraissent. Mais
quelle que soit la défense qu’ils nous ont préparée, ils ne peuvent rien contre nous. Que les
hommes se dispersent dans la ville pour trouver les habitants. Vous trois, vous venez avec moi
au palais.
Le petite groupe d’élite se détacha alors du reste de l’armée pour atteindre le palais. Et
c’est devant le magnifique édifice que la première forme de résistance apparue : les quatre
ninjas de Konoha.
- Vous n’irez pas plus loin ! annonça Naruto.
Sagara était un homme de grande taille et à la forte carrure, probablement héritée de
Yatsugo, et portait une armure dorée très fine, ornée de centaines de sceaux. Son visage ne
semblait pas pouvoir exprimer autre chose qu’une profonde haine pour tout ce qui l’entourait.
Son obsession pour la Pierre Florale et la frustration d’avoir été chassé du Pays des Fleures
l’avait rongé pendant de longues années au point de ne plus laisser la moindre once
d’humanité en lui.
- Zankuro, fit-il. Je vais aller chercher mon dû. Pendant ce temps, occupez-vous de
ces insolents.
- Bien, patron. Ce sera vite fait.
- C’est ça, lança Naruto. On aura vite fait de vous mettre en pièce, enfoirés.
Sans porter la moindre intention aux adolescents, Sagara s’avança tranquillement vers
l’entrée du palais. Lee voulu s’interposer mais il fut instantanément écarté par un violent coup
de poing qui l’envoya voler au loin. Les autres jeunes ninjas n’osèrent pas tenter leur chance
contre ce terrible adversaire, d’autant que les trois mercenaires les encerclaient déjà. La
situation ne semblait pas être à leur avantage.
- Très bien, fit Zankuro. Maintenant nous n’allons pas perdre notre temps. Dangô !
Débarrasse-toi d’eux.
- Avec joie…
L’énorme brute caparaçonnée leva alors son arme et l’abattit sur le sol aussi violemment
qu’il le put. L’onde de choc qui en résultat fut terrible et brisa toutes les vitres dans un rayon
d’une cinquantaine de mètres. Mais au lieu de s’écrouler au sol, les quatre adolescents
disparurent brusquement dans un écran de fumée. Zankuro ne fut pas très surpris :
- Des clones transformés, hein ? Ces types sont vraiment intéressants… Dispersion !
Sagara marchait à pas lents dans les corridors menant à la salle du trône. Aucun ennemi
ne se présenta à lui. Les habitants de la capitale ont dû été évacués hors de la ville, et les
soldats sont sans doute avec eux pour les protéger. Tels que je connais le roi et la reine, ils
ont certainement préféré rester pour affronter leur destin. Le besoin de noblesse de ces gens
m’écœurera toujours.
Lorsqu’il pénétra dans la salle du trône, il ne fut pas étonné de voir le couple royal qui
l’attendaient impassiblement. Bizarrement, les deux souverains souriaient, leurs visages
exprimant un amusement face à l’ironie de la situation : le meilleur élément de leur pays, celui
qu’ils avaient considéré comme l’espoir de leur pays, était revenu pour les tuer. Le roi se leva
alors de son trône.
- Tu es donc finalement revenu, Sagara. Ton exil n’a pas suffit à calmer ta soif de
pouvoir.
- Arrête tout de suite ton baratin, imbécile ! Vous êtes passés complètement à côté de
la véritable utilité de la Pierre. Cette puissance doit servir à faire reconnaître notre Pays
comme l’égal des cinq grands pays ninjas, et je vais m’assurer que cela soit fait ! Mais vous
n’aurez pas la chance de vivre assez longtemps pour le voir.
Sur ces mots, Sagara lança deux shurikens qui frappèrent le roi et la reine. La satisfaction
avec laquelle il observa la douleur sur leurs visage disparut brusquement lorsque les
souverains s’évaporèrent. Des clones ?
- Par ici enfoiré ! cria une voix derrière lui.
Sagara n’eut pas le temps de réagir que Naruto lui avait déjà enfoncé son poing dans la
figure, l’envoyant volé sur plusieurs mètres. Mais l’homme en armure réussit à se
réceptionner parfaitement au sol. Pendant qu’il se redressait lentement, il jeta un regard
meurtrier à Naruto, les yeux injectés de sang.
- Toi… je vais me faire un plaisir de te réduire en bouillie.
- Cours toujours, mon grand. T’es beaucoup trop vieux pour pouvoir vaincre Uzumaki
Naruto.
Dangô parcourait l’aile Ouest du palais à la recherche des ninjas de Konoha, avec la
grande lenteur que lui imposait son armure massive. Le sol tremblait à chacun de ses pas, dont
les empreintes se creusaient dans les larges dalles recouvrant le sol. Avec cette vitesse et ce
bruit, l’ennemi n’aurait aucun mal à me repérer et à me contourner. C’était vraiment une
idée débile qu’a eut Zankuro. Même si lui et Minara ont plus de chance de trouver ces petites
pestes de Konoha, ils n’ont vraiment pas pensé à moi. Mais si je m’étais plaint, Zankuro
m’aurait certainement mis en pièce. Il est beaucoup trop fort pour moi. Vivement qu’on
finisse ce boulot, que je puisse me barrer d’ici avec mon équipement et ma prime…
Soudain, alors qu’il traversait une grande courre pavée non loin des jardins royaux, une
ombre postée sur les toits lança une poignée de fumigènes qui réduisit sa vue à trois mètres.
Dangô ne s’inquiéta pas pour autant, car il était très confiant en la résistance de son armure.
Quelques secondes plus tard, des shurikens filèrent vers lui mais furent déviés par son champ
magnétique. Ce ne sont sûrement que des diversions. L’ennemi veut m’obliger à me tourner
vers l’origine des shurikens pour m’attaquer dans le dos.
Dangô se retourna donc pour attendre son adversaire inconnu. Mais personne ne se
présenta. Le géant commença à croire qu’on cherchait seulement à le ralentir lorsqu’il sentit
quelqu’un frapper dans son dos. Sa protection amortit la quasi totalité du coup, et il
s’empressa d’effectuer une rotation sur lui-même en levant sa masse avant de l’abattre sur le
sol. Son adversaire lui échappa, mais la puissance de son coup dissipa la fumée qui l’entourait
pour le laisser voir qui il affrontait : une jeune fille d’une quinzaine d’années aux yeux d’un
blanc immaculé dont les nerfs étaient tellement grossis qu’ils en étaient visibles. Ainsi, voilà à
quoi ressemble un Byakugan… dommage que Zankuro ne soit pas là. Ca lui aurait fait plaisir
de se venger de la famille qui l’a rendu infirme. Mais c’est pas grave : je vais me charger de
lui faire un joli cadeau.
Minara survolait l’aile Est du palais pour avoir une vue d’ensemble de la structure.
Personne n’était en vue. Quel peut bien être le plan de ces gamins ? Où sont les habitants de
la capitale, et les soldats ? Ils doivent bien être quelque part. Et ça m’étonnerait que ces
quatre chunins se sentent capables de s’occuper de nous et de toute notre armée. Ils contre-
attaqueront certainement très bientôt.
- Hé ! fit une voix au-dessus d’elle. J’peux te déranger ou t’es occupée ?
La femme-ninja leva les yeux et aperçut le chef de l’équipe de Konoha, qui volait dans
les airs grâce à un ingénieux assemblage de toiles semblable à des ailes, en profitant des vents
ascendant de la montagne. Depuis combien de temps est-ce qu’il m’observe comme ça ?
- Très bien, mon garçon. Tu as donc décidé de mourir aujourd’hui. Saches que je ne te
ferai pas de cadeaux.
- Tans mieux, fit Shikamaru avant de foncer sur son adversaire, ça n’en sera que plus
amusant.
Zankuro explorait la partie Nord du palais royal d’une allure qui lui paraissait bien lente
par rapport à ses habitudes, de façon à mieux rechercher les ninjas de Konoha. Pourtant, tous
ses sens lui murmuraient qu’il était au beau milieu d’un immense piège, tout comme le reste
de l’armée de Sagara. Il y a tellement de tension dans l’air… tout cet endroit respire
l’embuscade. J’ai l’impression que l’ennemi nous a délibérément laissé entrer dans la
capitale pour mieux nous encercler lors de leur contre-attaque. Il faut absolument éliminer
ces gamins de Konoha avant, car bien que cela semble bizarre, ils représentent la plus grande
menace pour notre armée. Les soldats de ce Pays n’ont aucune chance contre nos propres
troupes. Les armures de Sagara sont vraiment les meilleures… sans lui, je serais
certainement mort, aujourd’hui.
Mais alors qu’il réfléchissait ainsi à la suite des opérations en courrant au travers des
jardins royaux, il ressentit une présence dans les parages. Il s’arrêta aussitôt. Ses facultés
d’assassin lui permirent de connaître la position approximative de cet ennemi. Il est dans les
arbres… par là !
Zankuro lança trois shurikens explosifs dans la directions que lui indiquait son instinct.
La déflagration enflamma plusieurs arbres qui illuminèrent la petite forêt-jardin, tandis qu’une
ombre surgissait des cimes pour se jeter sur Zankuro. Cette vitesse…
Son intuition ne l’avait pas tromper. En une fraction de secondes, la magnifique bête
verte de Konoha était sur lui, enchaînant coups de poings et coups de pieds dans un style
parfait. L’assassin n’avait pas eut le temps de s’injecter les drogues nécessaires pour suivre un
tel rythme, et tenta d’éviter le plus d’attaques possible avant de reculer. Même du temps où
j’étais encore entier, jamais je n’ai atteint une telle célérité. Qui est ce gosse ?
- Je crois qu’il est temps pour nous deux de terminer le combat de l’autre fois, lança
Lee d’un ton résolu.
- Ne t’inquiète pas, gamin. Je vais tout faire pour m’assurer que tu meures en
défendant ta Voie de Ninja.
CHAPITRE DOUZE : LA REVANCHE
Ce fut plus sa confiance en lui que le plan de Shikamaru qui empêcha Lee de trembler face
au terrible assassin. Zankuro était deux fois plus âgé que lui, et l’armure qu’il portait le
rendait dix fois plus dangereux que ce que les autorités des cinq grands pays avaient connu. Il
a vaincu tellement de grands ninjas…
- Avant de me tuer, annonça Lee, j’aimerai savoir comment tu a bien put survivre à
un combat contre Hiashi Yunga.
Zankuro laissa s’échapper un bref rire tandis que son regard s’illuminait d’un éclat revenu
du passé. Des souvenirs en pagaille reparurent devant ses yeux sombres.
- Si telle est ta dernière volonté, alors je vais te l’accorder : c’était il y a cinq ans. Le
Pays de la Foudre m’avait engagé pour capturer la fille héritière du Byakugan, comme l’avait
tenté le capitaine Gashir quelques mois plus tôt, et de venger la mort de celui-ci en tuant
Hiashi Yunga.
« Mais malgré mes grandes capacités d’assassin, j’ai raté ma première attaque. Une
fois le combat engagé, j’ai vite compris que je n’avais aucune chance contre lui, et j’ai donc
pris mes dispositions : j’ai progressivement ralentit mon rythme cardiaque pour me mettre en
léthargie. Hiashi a donc cru m’avoir tué et a renvoyé mon corps au Pays de la Foudre, voulant
leur faire comprendre qu’ils n’auraient jamais le Byakugan.
« Et c’est lors de mon arrivé au village caché de Kumo que je me suis réveillé.
Malheureusement, la dernière attaque de Hiashi avait définitivement détruit la plupart de mes
tenketsus, et m’avait alors rendu paralysé. Ce n’est que grâce à la présence providentielle de
Sagara-sama que j’ai put survivre. Il a créée cette armure pour moi, qui remplace mes voies
naturelles de Chakra et démultiplie ma force.
Lee était impressionné. Le fait d’affronter un tel adversaire était un challenge
particulièrement dangereux pour lui. Mais il faut que je le batte. J’espère juste que le plan de
Shikamaru va marcher…
- Et bien que dirais-tu de te battre avec ton égal ? proposa Lee.
- Qu’est-ce que tu racontes, gamin ? Tu ne peut pas et tu ne pourras jamais être mon
égal.
- Tu paries ?
Lentement, Lee se concentra sur ses portes à chakra. Une aura bleuté commença alors à
l’entourer, de plus en plus forte et lumineuse. Une tornade miniature se leva à ses pieds tandis
que chaque veine de son corps gonflait sous la force qui commençait à l’envahir. Porte de
l’Ouverture… ouverte.
- Oh ! lâcha Zankuro avec surprise. Tu sais utiliser les portes à ton âge ? Intéressant…
Progressivement, Lee ouvrit la seconde porte, celle de l’Energie, puis la troisième, celle de
la Vie. Je ne vais pas me risquer à aller plus loin. Car même si j’arrivais à le vaincre grâce à
cela, mon corps se retrouverais trop endommagé pour que j’aille aider les autres après. Il va
falloir que je me contente de trois portes.
- Tu es prêts à perdre ? demanda Lee.
- Je suis prêt à t’envoyer en enfer, insolent.
Les deux combattants s’élancèrent l’un vers l’autre à des vitesses sur-humaines. Un œil
humain n’aurait eut aucune chance de les voir, et seule la tempête destructrice qu’ils causaient
au milieu des jardins pouvait témoigner de leur affrontement. Les arbres tombaient par
dizaines sous leurs coups.
- Je dois avouer que tu te débrouilles bien pour un gamin, avoua Zankuro tout en
attaquant.
- Et tu n’as encore rien vu…
Au beau milieu d’un enchaînement de coups, Lee ouvrit la quatrième porte, celle de la
______. Je ne pensais pas que j’aurais à aller aussi loin. Espérons juste que Shikamaru ne
s’est pas trompé…
Encore plus rapide que jamais, le jeune ninja obligea Zankuro a suivre un rythme
terrifiant, dépassant de loin la vitesse du son. La force des deux adversaires dévastait les
jardins royaux comme aucun autre fléau n’aurait put le faire, mais Zankuro ne semblait
toujours pas dépassé. Et merde ! se dit Lee. Ca ne marche pas ! Comment fait-il pour tenir un
tel rythme sans ouvrir aucune porte ? Et je ne peux pas ouvrir la cinquième sans en mourir…
Mais soudain, Zankuro poussa un cri de douleur intense et s’effondra sur le sol, où il
n’arriva pas à se relever. Voyant son ennemi écroulé, Lee s’immobilisa pour refermer
calmement ses portes à chakra. Ca a marché !
- Co… comment ? gémit Zankuro sans pouvoir effectuer le moindre mouvement.
- Mon chef d’équipe a découvert la faiblesse de ton armure : les injections de drogues
qu’elle t’administre sont faites dès que tes muscles en sentent le besoin. Cela te permet de ne
pas avoir à les gérer toi-même, mais c’est aussi un danger silencieux pour ton corps : une
seule substance permet d’augmenter les réflexes humains, la mérolasse. Malheureusement,
elle possède des effets secondaires redoutables si elle est injectée à trop forte dose.
« Ce produit transforme les constituants des cellules nerveuses afin que les signaux
d’information les traverse plus rapidement. Mais a partir d’une certaine quantité, les cellules
se liquéfient, coupant le lien entre le cerveau et le reste du corps. Vu la quantité de mérolasse
que tu as dû recevoir pour suivre mes attaques, ton cortex va lentement se dissoudre. Mais ne
t’inquiètes pas, je ne vais pas te laisser souffrir plus longtemps.
Les habitants de la capitale avaient été évacués plusieurs heures auparavant dans les
mines d’adamantium situées dans les plus hautes montagnes de la région, et les soldats du
royaumes avaient été chargés de les protéger. Les quelques combattants qui gardaient l’entrée
des galeries observaient depuis leur poste le combat aérien qui se déroulaient loin en dessous
d’eux. Malgré la distance qui les séparaient de l’affrontement, ils pouvaient nettement voir les
nombreuses explosions qui illuminaient la ville.
Shikamaru évitait chaque attaque de Minara avec une agilité incroyable, ne répliquant
qu’avec de rares shurikens que son adversaire déviait sans aucune difficulté. J’en ai marre de
me battre contre des filles. Il faut croire que j’ai pas de bol…
Bien que son plan lui semblait parfaitement réalisable, Shikamaru n’était pas très en
confiance. S’il ne s’était pas entraîné toute la journée à manier son engin de vol, il se serait
fait abattre depuis longtemps par les attaques de Minara. Ses shurikens spéciaux fendaient les
airs avec une facilité déconcertantes, et décrivait des trajectoires difficilement prévisibles,
même pour l’esprit formidable de Shikamaru. Elle maîtrise le combat aérien à la perfection,
mais apparemment, elle n’a pas l’habitude d’affronter un adversaire volant. Elle est
beaucoup moins à l’aise que lorsque sa cible se trouve au sol. Le fait de ne pas toujours se
trouver au-dessus de l’ennemi doit la perturber fortement. Je dois en profiter avant qu’elle ne
s’adapte.
Shikamaru s’élança alors vers une l’une des montagnes qui portaient la capitale, jusqu’à
de hautes falaises surplombant le palais. Là, il attendit patiemment que Minara lance de
nouveau ses shurikens pour passer à l’action. Evitant habilement les deux projectiles, il
effectua une vrille ascendante pour se retrouver au-dessus de la femme-ninja. Celle-ci se
rendit compte que la pleine lune se trouvait tout juste dans le dos de son adversaire. Merde !
Son ombre est sur moi ! Il faut que je bouge avant qu’il effectue sa technique !
Minara plongea vers les falaises afin d’éviter l’ombre de Shikamaru, qui descendit
également afin de la poursuivre. Soudain, elle aperçut une grande cascade qui s’écoulait en
direction des jardins du palais, et se précipita derrière. Là, son ombre ne pourra pas
m’atteindre directement. Il sera obliger de lui faire longer la falaise, et lorsqu’il le fera, je
saurait tout de suite où il se trouve. Je n’aurais plus alors qu’à attaquer.
Mais alors qu’elle préparait ses armes, l’eau de la cascade cessa brutalement de couler, et
Minara put voir Shikamaru qui volait entre la lune et elle. Immédiatement, son corps cessa de
lui obéir. Merde ! Comment a-t-il fait ?
- J’ai finalement réussi à t’amener là ou je voulais, fit l’adolescent d’un air satisfait.
- Là où tu voulais ?! Tu veux dire que tout ça n’était qu’un plan pour me guider
jusqu’ici ?
- En effet. Je savais que tu n’hésiterais pas à me poursuivre jusqu’ici. Ma première
tentative n’était qu’un moyen de te forcer à chercher un abris. Vu que j’étais au-dessus de toi,
ta seule possibilité était de descendre, et cette cascade était parfaite pour te protéger.
« Dès que tu t’y es réfugiée, j’ai déclenché les sceaux explosifs que j’avais placés en
amont. Ils ont ouvert un nouveau passage que j’avais fait creusé aux habitants de la ville pour
dériver la rivière. Je n’ai plus eut qu’à me placer avant que l’eau ne cesse de te couvrir pour te
piéger.
« Et maintenant, c’est le moment pour mon dernier mouvement.
Sur ces mots, Shikamaru piqua vers le sol, et Minara fut forcer de l’imiter. Les deux
adversaires atteignirent rapidement une vitesse vertigineuse qui augmentait au fur et à mesure
qu’ils se rapprochaient des piques rocheux en contre-bas. Shikamaru était beaucoup plus haut
que sa victime, et il put redresser son vol bien après qu’elle n’ait violemment percuté les rocs.
Echec et mat !
CHAPITRE TREIZE : LA DETERMINATION D’UN
CŒUR BRISE
Dangô était comme une statue, gigantesque et immobile, attendant tranquillement d’être
attaqué pour anéantir la jeune fille qui lui faisait face. Mais Hinata avait beau croire dur
comme fer au plan de Shikamaru, elle sentait nettement son absence totale de confiance en
elle-même. A quoi cela me sert-il encore de me battre ? Je n’ai plus aucun espoir, plus de
rêves, plus rien… Même si j’accomplissais les plus grands prodiges, jamais je ne deviendrais
chère à Naruto-kun. Je ferais sans doute mieux de mourir rapidement pour abréger mes
souffrances.
- Alors ? lança Dangô avec un début d’impatience. Qu’est-ce que tu attends ?
Hinata ne répliqua pas. Elle n’écoutait même pas. Son esprit était totalement ailleurs,
perdu dans les méandres de la tristesse et du désespoir, cherchant à se rattraper à quelque
chose qui justifierait la peine de combattre.
- Est-ce que je te ferais si peur que ça, fillette ? Tu vas t’enfuir sans tenter d’aider tes
amis ?
Le visage de la jeune fille n’exprimait plus aucune émotion depuis longtemps, ce qui
perturbait un peu Dangô. Tous les ennemis que j’ai affrontés étaient soit effrayés, soit trop
confiants. Mais cette fille est différente. On dirait qu’elle n’a pas vraiment envie de se battre,
mais que ce n’est pas parce qu’elle a peur de mourir. Les membres de la famille Yunga sont-
ils tous ainsi ?
- Qu’est-ce qui te retient ? continua le géant d’un air moqueur. Tu étais nettement
plus enthousiaste la dernière fois, lorsque tu as sauver ton amis le déchet à grande gueule.
Ce mot fit immédiatement sursauter Hinata, et Dangô comprit qu’il avait touché un point
sensible.
- Ce lâche s’est certainement enfui avec les habitants de la ville pour éviter de nous
affronter. Qu’est-ce que ça te fais de savoir que tu sers de bouclier sacrifiable pour ce genre
de peureux incompétent ?
Hinata baissa alors la tête. Elle va vraiment s’enfuir ? se demanda Dangô. Peut-être va-t-
elle simplement partir sans combattre ? Rien ne l’anime, et sa détermination paraît
inexistante. Est-elle vraiment un membre de la terrible famille héritière du Byakugan ?
- Pourquoi ? fit Hinata sans relever la tête.
- Quoi ?
- Pourquoi vous battez-vous ? Pourquoi est-ce que le monde entier se bat ? Qu’est-ce
qui pousse les hommes à toujours vouloir se battre ?
- Sagara m’a promit de me laisser cet équipement lorsque nous aurons conquis tous
les pays, et il m’a promit que je gouvernerai le Pays de la Terre.
- Alors vous vous battez pour le pouvoir ? Pour la puissance ? Vous voulez
certainement être reconnu par vos semblables ?
La voix d’Hinata était devenue totalement dénuée d’émotion. On aurait cru entendre une
marionnette ou un enfant, et Dangô devenait de plus en plus perturbé par l’étrange jeune fille,
dont les questions étaient aussi dérangeantes que sa façon de les exprimer.
- Qu’est-ce que tu me chante ?
- Il y a tellement de gens qui cherchent la puissance. J’en ai tellement connu. Tous ne
veulent qu’assoire leur domination sur les autres, et satisfaire toutes leurs envies. Mais
Naruto-kun est différent. Toute son enfance, il a été sous-estimé et même haï par les autres,
qu’ils soient de son village ou non, et il veut devenir Hokage pour être accepté. Il veut qu’on
le reconnaisse comme un véritable ninja. C’est un rêve noble, qui a de bonnes raisons
d’exister, et que je respecte.
C’est alors qu’Hinata releva les yeux vers Dangô, et celui-ci put y voir une fureur sans
nom illuminer les pupilles blanches de la jeune fille. Elle est sérieuse, maintenant…
- Aujourd’hui, fit-elle, je me moques bien de mourir. Mais même si ma fin doit venir
ce soir, de ta main, je ne te laisserai jamais insulter ainsi Naruto-kun. Je vais te faire regretter
amèrement ce que tu viens de dire…
Sans aucune hésitation, Hinata s’élança vers le géant en armure, et activa son Byakugan.
Son ennemi ne fut cependant pas trop intimidé par cette détermination, et attendit patiemment
qu’elle soit suffisamment proche de lui avant d’abattre son arme sur le sol. L’onde de choc fut
terrible, et fissura de nombreuses pierres de la coure qui cédèrent sous la pression. Des
milliers d’éclats volèrent dans les airs, ricochant sur l’armure de Dangô et meurtrissant
durement la peau d’Hinata. Mais la jeune fille ne s’arrêta pas, et porta un puissant coup sur la
poitrine du géant. Comment ? Elle n’est pas paralysée ?
Mais l’armure du colosse encaissa l’attaque sans problème. Sa grande solidité meurtrit le
poing d’Hinata, et du sang éclaboussa légèrement la lourde plaque de protection. A la grande
surprise de Dangô, aucun cri de douleur ne sortit de la bouche de l’adolescente, qui affichait
toujours un regard déterminé et furieux. L’aurais-je provoquée à ce point ? Ce gamin… ce
« Naruto »… il lui est si précieux que ça ?
Voyant que son attaque n’avait eut aucun effet, Hinata effectua un saut en arrière,
couvrant sa retraite avec un jet de shurikens qui furent tous déviés par le champ magnétique
de Dangô. Elle se plaça à dix mètres de lui, et réfléchit à un moyen de vaincre la grande brute.
J’ai été choisie par défaut pour affronter ce type. Seul Lee pouvait rivaliser avec la vitesse de
Zankuro, et seul Shikamaru avait assez de talent pour apprendre l’art du vol en une journée.
De toute s’équipe, je suis la plus mal lotie. Non seulement j’ai hérité d’un adversaire qui ne
m’est pas véritablement adapté, mais Shikamaru n’a pas trouvé de moyen de le vaincre. Il
faut avouer que sa plus grande force reste le fait qu’il est totalement immunisé à toute sorte
d’attaque… sauf une, peut-être.
- Comment se fait-il que tu n’ais pas subit les effets de mon arme ? demanda Dangô
sans cacher sa surprise.
- De la même façon que toi.
Un léger frisson involontaire parcourut le corps du géant. Impossible ! Elle ne fait pas
parti de ce pays, et elle n’a pas put comprendre cela en un seul combat…
- Les ondes de choc se diffusent plus ou moins facilement selon le matériaux qu’elles
traversent, expliqua Hinata. Mais l’adamantium a une caractéristique rare en plus d’être
extrêmement résistant : grâce à l’alignement des atomes qui le constituent, il réfléchit les
ondes physiques. De ce fait, ton armure renvoie toute forme de vibration à sa source sans en
ressentir le moindre effet. J’ai donc mis à mes sandales de minces couches d’adamantium afin
de me protéger de tes attaques.
Dangô était impressionné, mais son ennemi ne put le voir à travers la visière métallique
de son casque. Hinata observa avec attention la structure de ce heaume de protection : il
couvrait totalement le visage de son porteur, ne laissant qu’une mince fente horizontal pour
qu’il puisse voir. C’est ma seule ouverture. Je dois la tenter…
- Très bien, fit Dangô en essayant de se rassurer. Tu as trouver comment éviter mes
attaques. Mais as-tu trouvé comment me vaincre ?
- Oui.
Le géant eut un terrible sursaut en entendant cette réponse, qu’Hinata avait prononcée très
clairement et sans hésiter. Aussitôt, la jeune fille s’élança vers lui, et pour la première fois
depuis longtemps, Dangô commença à avoir peur. Il leva alors son énorme masse et la fit
tournoyer dans les airs afin de se protéger. Mais Hinata évita l’arme en se laissant glisser en
avant. Elle frappa violemment l’une des jambes du colosse, qui perdit soudain son équilibre
déjà fragilisé par son tournoiement.
Sa chute fut comme un tremblement de terre, secouant puissamment toute cette partie du
palais lorsque l’énorme masse d’adamantium de son armure fracassa la pierre. Dangô se
retrouva alors dos au sol, et se dépêcha de se relever. Mais soudain il se rendit compte qu’il en
était bien incapable. Merde ! Elle a compris mon point faible : même si je suis bien capable de
porter une telle masse de métal, la soulever ainsi est totalement différent. Je suis comme une
tortue renversée sur le dos… totalement vulnérable.
Hinata ne perdit pas une seconde, et s’avança vers Dangô en préparant sa dernière
attaque. Une longue pointe de chakra se forma dans la paume de sa main droite. Une tornade
miniature ne tarda pas à entourer cette arme énergétique alors qu’elle s’approchait, achevant
de terroriser le géant immobilisé. Elle maîtrise le Fûton a son âge ? … Qui est cette fille ?
Hinata s’arrêta juste au-dessus de lui, continuant d’accumuler son chakra dans sa main.
Dangô comprit très vite qu’elle comptait le tuer, et chercha son arme du regard. Il l’aperçut à
quelques mètres derrière l’adolescente. C’est fini ; j’ai perdu. Quelle ironie de me faire battre
par une fille alors que je rêvais de devenir TsuchiKage (Kage du Pays de la Terre). J’aurais
fait tout cela en vain…
Dangô ferma alors les yeux. Son énorme casque l’avait habitué à l’obscurité, mais pour
la première fois, il trouva une certaine quiétude dans le noir absolu. L’approche de la Mort
l’avait libéré de ses rancœurs, et même si un profond regret les avait remplacé, il préférait
nettement cela. Enfin, après trente ans de tourments, il était enfin en paix avec lui-même.
- Tue-moi, prononça doucement Hinata.
CHAPITRE QUATORZE : LA FIN D’UN REVE
- Qu’est-ce que tu as dis ? fit Dangô estomaqué.
- Tue-moi, s’il te plait.
Il n’y avait aucune hésitation dans la voix d’Hinata, ce qui avait pour effet de terroriser le
géant étendu sur le sol. Jamais il n’avait pensé se retrouver dans une telle situation, aussi
invraisemblable. Il saisit alors son énorme casque de ses deux mains afin d’arracher les
attaches qui le fixait au reste de son armure, révélant enfin son visage à la jeune fille.
De nombreuses cicatrices parcourait son faciès de trentenaire, témoignant de sa grande
expérience du combat, mais la plus impressionnante était une énorme balafre qui traversait sa
joue droite et fendait son menton relevé. Ses yeux d’un bleu intense au regard vif lui
donnaient une incroyable étincelle de jeunesse, tandis que ses cheveux d’un gris de neige sale
coupés courts le vieillissaient légèrement. Sa peau au teint brunâtre avait était profondément
creusée par le temps et les combats comme l’eau aurait creusé la roche, prenant un aspect
aussi rugueux qu’une terre sablonnée.
Son regard fixa longtemps celui d’Hinata, se perdant dans ses énormes pupilles d’un
blanc pur sans pouvoir y trouver un point d’accroche. Il fut encore plus terrorisé par la requête
de l’adolescente en voyant qu’elle souriait faiblement. Qu’est-ce qui lui arrive ? Est-elle en
train de me tester ? Il y a à peine trente seconde, elle affichait une détermination sans faille,
et maintenant elle voudrait mourir ?
- Pourquoi ? demanda simplement Dangô.
- J’ai accompli ma mission : je t’ai arrêté. Avec le poids de ton armure, tu ne pourras
pas te relever tout seul. C’était mon dernier but, et je peux maintenant mourir en paix.
- Mais… tu n’as plus rien à accomplir ? Des ambitions ? Des désirs ? Des rêves ?
- Le seul rêve que j’ai jamais eut n’existe plus. C’était ma raison de vivre, ce qui
motivait chacun de mes actes, et je lui ai tout donné jusqu’au plus profond de mon être. Mais
cela n’a pas suffit, et ce rêve est mort.
Dangô ne savait pas quoi dire. Etre aussi désespéré à cet âge ? Quel rêve peut être aussi
important pour détruire une vie entière ? Je me suis battu pour un rêve aux dimensions
gigantesques, et de nombreuses fois j’ai cru qu’il allait m’échappé, mais je n’ai jamais
abandonné.
- Un rêve ne meure qu’avec celui qui veut le construire, dit-il finalement. C’est ta foi
en ce rêve qui a disparu, mais tu veux toujours pouvoir le réaliser. Tel que tu me vois,
incapable de continuer le combat et à ta merci, je continue de croire en mon rêve.
- Quel est ce rêve ? demanda Hinata sans cependant montrer la moindre curiosité,
toute vie semblant l’avoir quitté.
- Je veux devenir TsuchiKage, afin d’être reconnu par mon village et prouver mon
innocence.
- Ton innocence ?
- Oui. J’ai été accusé à tort d’un énorme massacre dans un petit village voisin nommé
Usoni, lorsque j’y ait effectué une mission il y a trois ans.
« J’étais Jounin à l’époque, et je devais entraîner trois jeunes ninjas de ton âge. Nous
avions pour objectif de cultiver un champ de riz, une simple mission de rang D. Mais alors
que nous travaillions, le village a été attaqué par une armée de ninjas. Mes élèves n’étaient
pas encore assez forts pour subir une telle bataille, et ils furent tués sans la moindre pitié, ainsi
que tous les habitants d’Usoni.
« Moi seul ai été épargné, ou plutôt capturé. Lorsque les ninjas d’Iwa (village caché
de la Terre) envoyèrent une équipe de recherche deux jours plus tard, celle-ci fut également
massacrées. Après cela, on m’a relâché, et quand mon village a apprit que j’avais survécu, ils
m’ont tout de suite accusé du massacre.
- Et tu n’as jamais cherché à retrouver le vrai coupable ? demanda Hinata avec un
léger intérêt.
Dangô avait du mal à croire qu’il avouait la honte de son passé à quelqu’un d’autre, et
particulièrement une jeune fille qui venait tout juste de le vaincre aussi facilement que s’il
avait été un enfant. Je n’ai jamais raconté cette histoire à personne. De toute façon, je n’ai
jamais eut personne pour la raconter. Mais c’est surtout parce que…
- C’était Sagara, avoua-t-il.
- Et tu travailles pour lui ?
- Je ne pouvais pas le vaincre. Il était, et il est toujours beaucoup trop fort pour moi.
De plus, il m’a promit que si je l’aidait dans sa guerre, il prouverait au Pays de la Terre qu’il
est responsable du massacre d’Usoni.
- Et tu penses servir ton rêve en t’alliant avec celui qui t’a détruit ?
- Un rêve peut se construire de nombreuses façon, mais souvent il n’y a qu’un moyen
d’y parvenir. C’est mon cas. Je ne peux pas prouver mon innocence seul. Mais avec l’aide de
Sagara, j’obtiendrai la puissance pour devenir TsuchiKage et prouver par mes actes que je
n’ai jamais été un meurtrier.
Hinata baissa soudain la tête. Elle resta silencieuse un long moment, et Dangô n’osa rien
dire non plus. Et brusquement, des étincelles apparurent sous les yeux de la jeune ninja.
Dangô ne comprit pas tout de suite, mais l’étrangeté de la situation ne le surprenait plus assez
pour qu’il ne voit pas ce que c’était. Des larmes… elle pleure ?
- La puissance, murmura Hinata. Toujours la puissance. N’existe-t-il donc rien de
plus important que la puissance dans ce monde ?
- La puissance n’est pas un but, mais un moyen, et c’est le seul chemin qui mène à
mon rêve.
- C’était le seul chemin qui menait au mien, répondit-elle. J’ai voulu devenir plus
forte pour ne plus être ignorée ni méprisée, et pour que celui que j’admire me remarque. Mon
rêve était de m’unir à Naruto-kun. Mais j’ai compris que jamais il ne me remarquera.
Ainsi, pensa Dangô, c’est l’amour qui la guidait. Quelle désillusion…un ninja doit avant
tout faire abstraction de ses sentiments, ne pas se laisser guider par ses émotions ni même les
afficher face à l’ennemi. Un ninja est un combattant entraîner pour tuer sans la moindre
hésitation ni…
Non… c’est faux. C’est ce qu’on nous enseigne à l’académie, mais ce n’est jamais juste
sur le champ de bataille. Les sentiments sont les seules choses qui font de nous des hommes,
et non des machines à tuer comme cet assassin de Zankuro. Cette fille a raison d’écouter ses
sentiments, mais elle s’y est tellement accroché que cela l’a perdu…
- Tant que vous êtes tout deux en vie, il y a un espoir, fit-il d’un ton qui se voulait
rassurant.
- Qu’en sais-tu ?
- J’en sais que j’ai vécu des choses étonnantes, et que mes yeux ont vu des merveilles
que je croyais impossibles dans ma jeunesse. En ce monde, rien n’est impossible. La seule
chose qui permet de réaliser les rêve n’est pas vraiment la puissance, mais la volonté. C’est la
puissance de ton désir qui te donne la force nécessaire pour accomplir même les plus grands
miracles. Mais si ta volonté disparaît, ton rêve s’envole aussitôt, comme une feuille qu’on
cesse de retenir sous le vent.
Comme en réponse à cette métaphore, le vent commença à souffler sur la coure pavé où se
dévisageaient les deux ninjas. Plusieurs feuilles des arbres voisins furent emportés par la
bourrasque, et l’une d’elle passa devant les yeux d’Hinata. Suis-je donc comme un arbre
d’hiver ? Aurais-je laissé s’échappé toutes les feuilles de mon espoir ? Toute ma vie je me
suis effacé face aux autres, rêvant en cachette à des buts impossibles…
Sa vie repassait devant ses yeux. Beaucoup de personnes pensent que c’était le signe
d’une mort imminente, mais elle vit cela comme un moment de remise en question, où elle
devait faire un choix. La tristesse de sa vie continuait de s’abattre sur elle tandis que les
souvenirs de son père et de Neji traversaient son esprit. Ces instants où elle s’était sentie
tellement faible et inutile. Mais peu à peu, tous les moments passés avec Naruto lui formèrent
un léger sourire au fur et à mesure qu’ils lui revenaient. Avec un calme qui mit Dangô mal à
l’aise, elle annonça :
- Je pense que j’ai une solution pour réaliser nos rêves.
CHAPITRE QUINZE : L’ULTIME CONFRONTATION
Dès l’instant où il avait vu Sagara, Naruto avait compris que ce n’était pas un adversaire à
sous-estimer. De grande taille, très musclé et au regard imprégnés d’une détermination sans
faille, tout en lui respirait la puissance. Son armure était d’un noir si total qu’il pouvait se
fondre avec les ombres éparts du palais comme si elles l’avalaient.
Le combat durait depuis maintenant plusieurs minutes durant lesquelles personne n’avait
véritablement attaqué. Tandis que Sagara jouait avec son adversaire, Naruto prenait son temps
pour évaluer les capacité de l’ennemi, et surtout celles de son armures. Bien que Sagara n’ait
encore utilisé aucun équipement spécial, le ninja de Konoha avait déjà remarqué plusieurs
similitudes entre cette armure et celles des trois mercenaires. Il est équipé du même dispositif
de vol de Minara, et les câbles qui parcourent son armure doivent avoir la même fonction que
ceux sur celle de Zankuro. S’il décide d’utiliser ce système pour augmenter sa vitesse, je vais
avoir beaucoup de mal à m’en sortir. Il faut que je l’élimine rapidement…
Naruto fouilla dans son sac d’équipement, et s’aperçut qu’il n’avait plus que trois kunais
et sept shurikens. Il avait beaucoup utilisé ses armes de jet pour maintenir Sagara à distance
afin de mieux l’examiner, et il comprit que le temps était venu de passer à l’action.
Malheureusement, vu qu’ils ne l’avaient pas affronté lors de la précédente attaque, Shikamaru
n’avait pas put élaborer de stratégie. Je vais devoir me démerder tout seul. J’espère juste que
je n’aurais pas à utiliser Kyubi...
Comme à son habitude, Naruto fonça droit sur son adversaire. Au beau milieu de sa
courser, il créa cinq clones qui attaquèrent tous en même temps, chacun d’une façon
différente. Tous les coups touchèrent au but un peu partout sur l’armure, mais Sagara ne
broncha pas. Un sourire d’amusement apparut sur son visage, et une longue seconde s’écoula
avant qu’il ne réponde : agrippant un clone par le bras, il le fit tournoyer dans les airs pour
frapper les autres, qui volèrent au loin pour disparaître aussitôt, tous.
Naruto était déjà derrière lui, le poing en avant. Une fois encore, Sagara ne chercha pas à
esquiver, mais cette fois-ci, le coup l’atteignit en pleine figure, et il tituba légèrement en
arrière. Tandis qu’il essuyait le sang qui coulait de sa lèvre inférieure, son regard devint
subitement furieux.
- Tu tiens vraiment à mourir, petit.
- Je tiens à te botter le cul, oui ! fit Naruto derrière lui.
Sagara ne comprit que trop tard qu’il s’était fait rouler. Déjà, le jeune ninja fonçait sur lui,
tenant la sphère lumineuse d’un Rasengan dans sa main. Il m’a fait croire que c’était le vrai
lui qui m’a frappé, comprit Sagara, pendant qu’il se plaçait dans mon dos pour préparer son
attaque. Si je me prends ce truc, mon armure risque de souffrir sévèrement. Je dois esquiver.
Avec une rapidité déconcertante, Sagara actionna les ailes de son armure et s’éleva dans
les airs. Mais Naruto ne comptait pas le laisser s’échapper aussi facilement. Sautant aussi haut
qu’il le put, il mit son Rasengan en avant pour toucher son adversaire, qui n’attendait que ça.
Sagara esquiva une deuxième fois le typhon miniature avant de saisir le bras qui le portait,
pour envoyer Naruto contre le mur le plus proche. L’énorme explosion qui résultat de
l’impact y créa un trou de plusieurs mètres de diamètres, malgré les épaisses pierres qui le
constituait, les débris s’écroulant sur un Naruto grandement énervé. Fait chier… mes attaques
normales n’ont aucun effets sur lui, et je n’ai pas la vitesse nécessaire pour le toucher avec
mon Rasengan.
Soudain, alors qu’il était étendu sur le ventre, impuissant, immobilisé par d’imposantes
quantités de pierres, une voix résonna dans sa tête. Une voix grave et terrible, remplie de
colère dont la gigantesque puissance avait du mal à se contenir. Cette voix que Naruto aurait
souhaité ne plus jamais entendre et qui lui disait :
- Tu es faible, gamin. Tu ne peux pas gagner seul. Libère-moi !
Libère-moi et je te donnerai toute ma force ! - Ta gueule, sale renard ! répliqua Naruto. J’ai pas besoin de toi !
La voix ricana subitement, d’un rire rauque qui mettait Naruto mal à l’aise. Car même si
Kyubi n’avait jamais forcé sa volonté, chacun de ses mots semblait rapprocher le moment
fatidique où il cesserait de rester tranquille. Pourtant il a raison, se dit Naruto en voyant qu’il
n’arrivait pas à soulever les débris qui le recouvraient. Je ne peux pas gagner seul.
- Alors ? fit Kyubi en s’impatientant. Vas-tu mourir écrasé comme un
chien ? Ou vas-tu me laisser massacrer ce type ?
- Je ne peux pas gagner seul, c’est vrai, mais je n’ai pas besoin de toi.
- Qu’est-ce que tu dis ?! Et par qui crois-tu que tu vas être sauvé si
ce n’est par moi ? Qui d’autre as-tu dans ce monde pour t’aider ?
Soudain, Naruto sentit les poids sur son corps disparaître peu à peu, et une main ouverte
apparut devant ses yeux. Alors qu’il la saisissait, il répondit au démon le sourire aux lèvres :
- J’ai mes amis.
La main qu’il tenait était d’une grande douceur qui ne pouvait appartenir qu’à une fille, et
Naruto fut heureux de savoir qu’Hinata avait réussi son combat. Lorsqu’il vit le visage de sa
sauveuse, il aperçu des traces de larmes récentes, effacées trop rapidement pour avoir
complètement disparut. Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Aussi loin que je me rappelle, je ne l’ai
jamais vu pleurer, même lors de son duel contre Neji.
- Naruto ! fit l’adolescente avec précipitation. Tu vas bien ?
- Ouais… je crois.
Lee et Shikamaru étaient là aussi, en train de maintenir Sagara à distance, et une
quatrième silhouette se trouvait derrière Naruto. Un grand homme en armure de bronze qu’il
reconnu tout de suite.
- Ah ! s’écria-t-il. Mais qu’est-ce qu’il fait là, lui ?!
- Il est avec nous, expliqua Hinata.
Un échange de regards de plusieurs seconde s’effectua entre Naruto et Dangô. Les yeux
bleus du géant était d’une gentillesse incroyable que l’adolescent n’aurait jamais soupçonné,
mais cela ne suffit pas à dissiper sa méfiance envers ce nouvel allié. Celui-ci affichait un léger
sourire dont Naruto ne comprenait pas l’origine, tandis que le géant considérait le jeune
homme. C’est vrai qu’il est impressionnant, ce petit. Même si lors de notre dernier combat, il
m’a semblé bien faible, il doit être très fort pour avoir tenu si longtemps face à Sagara. Je
comprend très bien qu’Hinata-san l’aime autant…
- J’entends bien, Dengô ? fit Sagara depuis l’autre côté de la salle. Tu as rejoint cette
bande de gamins ? Penses-tu avoir plus de chances de me vaincre avec eux à tes côtés ?
- Ce que je pense, c’est que j’ai commis une faute en m’alliant avec toi. Un rêve doit
se construire par sa seule volonté, et non par l’aide d’un autre. Si je dois devenir TsuchiKage
et prouver mon innocence, je le ferai seul, sans toi. Et maintenant, je vais laver ma honte, avec
ma seule force.
Dangô commença alors à retirer ses plaques d’armure, arrachant certaines parties trop
fortement fixées, pour laisser apparaître son uniforme de Jounin du Pays de la Terre. Sa
musculature était impressionnante, à peine contenue par ses habits. Sagara semblait de plus en
plus amusé par la situation, et laissa Dangô commencer le combat. Le géant posa ses mains
sur le sol en prononçant :
- Dôton ! Justi Kafu No Justu ! (technique de Terre, prison des profondeurs)
Aussitôt, le sol autour de Sagara se souleva pour former une demi-sphère dans laquelle il
se retrouva enfermé en quelques fractions de secondes. Immédiatement après, le dôme de
terre s’aplatit pour enfoncer son prisonnier, mais celui-ci le fit éclater avant pour s’en
échapper. Dangô n’abandonna pas pour autant, et s’élança vers son ennemi avec une vitesse
terrifiante. Son armure a eut le même effet que mes poids d’entraînement, songea Lee. Il a un
certain avantage.
En un instant, Dangô parcourut plus de vingt mètre pour porter un puissant coup de
pieds au beau milieu du visage de Sagara, qui s’écrasa contre le mur derrière lui. Il s’y
enfonça même légèrement, en lâchant un cri de douleur étouffé. Sans perdre un instant, le
colosse forma une série de sceaux :
- Dôton ! Sabaku Diuro No Jutsu ! (technique de Terre, cercueil des montagnes)
Le mur qui avait réceptionné Sagara commença alors à se ramollire pour former une
sorte de cocon tout autour de lui. Naruto vit immédiatement la ressemblance avec la technique
des sables de Gaara. Il est foutu…
Mais une fois de plus, Sagara se libéra du piège avec une force effrayante. Aussitôt, il
actionna son système de vol et s’éleva dans les airs pour s’éloigner de toute source rocheuse.
Dangô forma alors plusieurs projectiles rocheux et les envoya contre son ennemi, qui les
esquiva tous sans aucune difficulté. Apparemment lassé par ce petit jeu, Sagara actionna un
bouton de son armure. C’est alors que, à la stupéfaction générale, une nouvelle paire de bras
apparue au niveau de son ventre. Elle était plus transparente, presque fantomatique, mais il
prouva qu’elle était bien réelle lorsque chacune de ses paires de bras forma une série de
sceaux différents. Avec un sourire malsain aux lèvres, il prononça :
- Dôton ! Yefugo No Jutsu ! (technique de Terre, isolement des 5 barrières
démoniaques) Raiton ! Tsanifu No Jutsu ! (technique de Foudre, explosion des 36 éclairs
ultimes)
Merde ! fit Naruto. C’est très mauvais !
Quatre énormes portes en forme d’affreuses têtes de démons surgirent alors du sol pour
isoler Dangô, avant qu’une cinquième n’apparaissent au-dessus de lui. Immédiatement après,
la prison cubique laissa s’échapper une lumière aveuglante par les minces fentes entre les
portes. Une foudre d’une intensité inimaginable retentit dans la salle, et les parois
démoniaques renvoyaient chacun des éclairs qui remplirent le minuscule espace à l’intérieur.
Dangô n’eut même pas le temps de hurler.
Lorsque les portes-démon disparurent, il ne restait plus rien du colosse, son corps ayant
été littéralement vaporisé par la force et l’intensité des éclairs qui s’étaient déchaînés sur lui.
- Et maintenant ? fit Sagara en ricanant. A qui le tour ?
CHAPITRE SEIZE : REACTION MAJEURE
Le petit groupe de Konoha était à moitié paralysé par le déchaînement de puissance qui
s’était déroulé devant leurs yeux, et dont le pauvre Dangô avait été victime. Une larme coula
sur le visage d’Hinata alors qu’elle repensait à ce qu’il lui avait dit. Jusqu’à ce soir, je pensais
qu’il n’était qu’une brute sanguinaire, mais je n’aurais jamais imaginé pouvoir me tromper
autant sur son compte. Il était comme Naruto. Sa volonté était telle que ni la peur ni le
désespoir n’avaient prise sur lui. Ce n’est pas juste qu’il soit mort comme ça…
- On se ressaisit, fit Naruto en conservant son ton déterminé. On ne pourra pas sauver
ce pays si on ne l’élimine pas !
- D’accord, répondit Shikamaru, mais ne prenez aucun risque ! Il est beaucoup plus
fort que nous tous.
Seulement, Shikamaru savait en son fort intérieur qu’il était impossible de battre un tel
adversaire sans prendre de risque. Vu la situation, il est quasiment impossible que nous
survivions tous à cet affrontement. Soit il décide de s’attaquer d’abord aux éléments forts de
notre groupe, soit il commencera par éliminer les plus faibles. Dans le premier cas, Naruto et
Lee pourraient tenir suffisamment longtemps pour que nous élaborions un plan adapté, mais
dans le second cas, Hinata et moi aurions très peu de chances de survie…
- Toute résistance est inutile, tas de larves ! lança Sagara aux jeunes ninjas.
Le courage d’Hinata faiblissait de plus en plus à chaque seconde. La mort de Dangô avait
été si violente qu’elle commençait à comprendre qu’il ne serait pas le seul à mourir pour
vaincre Sagara.
Soudain, Naruto se retourna vers ses camarades, le regard rempli de détermination.
- Ecoutez tous ! Nous devons combinez nos attaques pour gagner. Notre travail
d’équipe est la seule carte que nous pouvons jouer. Mais n’essayez même pas de frapper son
armure : elle est aussi résistante que celle de Dangô. Alors viser la tête, et frapper fort.
- Compte sur moi, Naruto-san ! fit Lee en serrant le poing.
- Shikamaru ! continua Naruto. Il faut que tu réussisses à l’immobiliser. Prépare-lui
un piège et on essayera de le rabattre vers toi.
- Bien compris !
- Quant à toi, Hinata, tu es peut-être la seule d’entre nous qui puisse frapper son
armure. Ton taijutsu spécial sera très utile pour diminuer ses capacités et le rendre plus
vulnérable. Je m’occupe de te couvrir.
- Pas la peine, Naruto-kun. Je peux me débrouiller toute seule.
- D’accord. Alors allons-y !
Naruto et Lee s’élancèrent les premiers, chacun sur un flanc, et Hinata les suivit peu après.
Le ninja ennemi ne chercha même pas à leur échapper, et décida de faire face à Naruto, tandis
que ses deux bras fantomatiques se tournaient vers Lee. Chacun des deux ninjas de Konoha
firent pleuvoir un déluge de coups qui furent tous parés sans difficulté, et tandis qu’Hinata
avançait à grand pas vers sa cible. Naruto avait donc prévu que Sagara ne ferait pas attention
à moi. Je ne dois surtout pas rater ma première attaque. Byakugan !
Les yeux de la kunoichi s’agrandirent immédiatement pour lui laisser voir les tenketsus de
l’ennemi. En une fraction de seconde, elle repéra celui du cœur et commença à former une
mince pointe de chakra dans chacune de ses mains. Sagara n’eut pas le temps de voir venir
l’attaque, et la reçut alors de plein fouet. Aussitôt, Naruto et Lee reculèrent pour observer le
résultat.
Sagara était toujours debout, impassible.
- Alors c’est cela le pouvoir du clan Hyunga ? fit-il d’un ton moqueur. Ca n’a pas
l’air aussi terrifiant que le laissait entendre cet incapable de Zankuro. Pas étonnant qu’il se
soit fait battre aussi facilement.
- Comment ça se fait que ça ne lui ait rien fait ? s’écria Naruto.
- Cette armure est immunisée aux attaques physiques grâce à la grande qualité de
l’adamantium qui la constitue, et le chakra qui y circule en permanence crée une barrière
infranchissable pour toute attaque utilisant le chakra. Elle ne possède strictement aucun point
faible.
- Si, intervint Naruto : tu tiens tellement à montrer ta sale tête que je vais te la
dévisser.
- Quelles paroles inutiles…
Calmement, Sagara détacha de son armure un katana dépourvu de lame, dont le pommeau
de la garde était toujours rattaché à l’armure par un mince câble. D’un simple geste, il fit
apparaître du chakra qui forma en quelques secondes une longue lame lumineuse, aussi fine
qu’une feuille d’arbre. Ca c’est pas bon, pensa Naruto. Il a décidé de monter d’un cran, et
n’est plus décidé à jouer avec nous. Je dois continuer de le provoquer pour attirer ses
attaques, sinon quelqu’un risque de mourir, et je ne voudrais surtout pas que…
Mais avant qu’il ait put réagir, Naruto vit Sagara s’élancer avec une vitesse terrifiante vers
Hinata.
Non !!! Pas elle !!!
En un instant, il se retrouva devant elle, sa lame enfoncée jusqu’à la garde dans la poitrine
de la jeune fille. Le Byakugan de celle-ci disparut aussitôt, et ses yeux blancs exprimèrent
alors une tristesse sans limite qui déborda sous la forme d’une larme. Tout son corps tremblait
sous la douleur, mais aucun son ne sorti de sa bouche où le sang commençait à monter. Sa
main tenta d’agripper l’épaule de Sagara, et ses doigts fébriles glissèrent sur l’armure
d’adamantium dont le plastron était éclaboussé de son sang. Alors… c’est la fin ? C’est ainsi
que ma vie doit finir ? Sans avoir réalisé mon rêve ou avoir entrevu le moindre espoir pour ne
pas le regretter ? Dommage… j’aurais tellement aimé continuer à vivre… avec Naruto-kun…
Ne faisant montre d’aucune pitié, Sagara libéra sa lame du corps de l’adolescente et lui
portant un violent coup de pied qui l’envoya voler vers le balcon de la salle. Immédiatement,
Naruto créa deux clones qui le saisir pour l’envoyer dans la même direction. Mais Sagara
avait frappé tellement fort qu’Hinata passa par-dessus le balcon pour tomber dans le gouffre
qu’il surplombait, et Naruto n’hésita pas une seule seconde pour la suivre. Si je ne la rattrape
pas…
Alors qu’il chutait derrière elle, il créa deux nouveaux clones pour le projeter une nouvelle
fois et augmenter sa vitesse. Rapidement, il rattrapa Hinata qu’il saisit à deux bras. Aussitôt, il
créa un nombre impressionnant de clones qui formèrent une chaîne vivante le raccrochant au
balcon. Leurs forces combinées permirent de remonter les Hinata pour l’y déposer
doucement, et les clones disparurent dès qu’elle fut en sécurité. Le vrai Naruto se pencha alors
sur elle, totalement désemparé.
- Hinata ! Hinata !!
Les paupières de la jeune fille vibrèrent faiblement avant de se relever. Son regard se
tourna lentement vers Naruto, et une nouvelle larme en coula pour aller se mêler au sang
s’échappant de sa bouche. Sa blessure était très grave. L’un de ses poumons était certainement
perforé, sans compter la terrible hémorragie interne que le coup avait dû ouvrir. Sans perdre
de temps, Naruto mis la blessure à nu et y appliqua ses mains pour maintenir le sang. Et nous
n’avons pas de ninja-médecin avec nous. Si elle n’est pas dans un hôpital dans très peu de
temps, elle va…
- Naruto-kun… prononça faiblement Hinata.
- Ne dis rien. Préserve tes forces.
- Ca ne sert plus à rien, et tu le sais.
Un désespoir d’un poids immense s’abattit alors sur Naruto. Il se sentait tellement
impuissant devant cette mort imminente qui n’allait même pas être la sienne. Pourquoi ?
Pourquoi est-ce qu’il a fallut que ce soit elle qu’il frappe ? Pourquoi est-ce que je n’ai pas
put m’interposer ? Pourquoi ?
- Naruto-kun ? … tu pleures ?
Hinata passa sa main sur la joue du garçon, et y cueillit une larme.
- Ne sois pas triste, fit-elle. Au moins là où je vais, plus aucune douleur ne pourra
m’atteindre.
- Comment peux-tu dire ça, Hinata ? Que fais-tu de la douleur que tu laisses à tes
amis ?
- Tu es fort, Naruto-kun. Je sais que tu pourras m’oublier.
- Comment est-ce que je pourrais t’oublier ? Tu es tellement incroyable.
A ces mots, les yeux d’Hinata s’illuminèrent de surprise.
- Vraiment ?
- Mais oui ! Tu es aussi déterminée que moi. Quelle que soit la difficulté, tu n’hésite
pas à risquer ta vie pour nous aider. Tu as des qualités incroyables autant comme ninja que
comme femme. Et même si parfois tu semble un peu bizarre, je sais que tu peux être très
attentionnée, gentille, d’une grande douceur que n’importe quel homme aimerait avoir avec
lui. De plus… tu est tellement jolie.
« Tu es la fille la plus mature que je connaisse. Les moments que j’ai passé avec toi
sont les plus agréables de ma vie, et je n’en oublierai jamais un seul, quoi qu’il arrive. Tu es
merveilleuse, Hinata-chan. Je suis sûr que tu ferais une épouse parfaite, et… j’envie déjà celui
que tu aimeras.
La surprise d’Hinata se transforma en une joie infinie au fur et à mesure que ces douces
paroles venaient à ses oreilles, et de nouvelles larmes coulèrent de ses yeux, portant un tout
autre message. Avec ses dernière forces, elle se jeta dans les bras de Naruto et l’embrassa,
d’un long baiser qui paralysa d’abord le jeune garçon, avant qu’il ne l’embrasse à son tour.
Cet instant leur procura plus de bonheur que tous les moments de joie de leur vie réunis, au-
delà de tout ce qu’ils auraient put imaginer. C’était comme si toute la douleur et la tristesse de
ce monde avait disparut, et qu’il n’existait plus rien d’autre qu’eux et leur amour sans borne.
Lorsque leurs lèvres se séparèrent finalement, Hinata fixa Naruto dans les yeux avec un
sourire d’extase, avant de dire :
- Naruto-kun… merci.
Et avec ces mots, elle s’effondra sur lui, et cessa de respirer.
- Hinata-chan ? Hinata-chan ?!!!
Naruto l’étendit sur le sol du balcon et posa sa tête contre la poitrine de la jeune fille. Son
cœur battait très faiblement. Elle est en train de mourir ! Elle est en train de mourir et je ne
peux rien faire… ce n’est pas juste. Ce n’est pas juste ! Elle n’était que pureté, douceur et
gentillesse. Tout en elle respirait la bonté. Et en plus… elle m’aimait.
Personne ne m’a jamais accepté comme ça. Les autres villageois de Konoha
reconnaissent ma force, mais pour eux je suis toujours le gamin turbulent qui ne faisait que
des bêtises. Cela amuse peut-être certains et leur donne envie d’être mes amis, mais
personne ne m’a prouvé de l’affection pour ce que je suis vraiment. Alors qu’Hinata elle…
elle…
Avec l’énergie du désespoir, Naruto plaça ses mains sur la poitrine d’Hinata, et commença
à lui faire du bouche à bouche. Même si je ne suis pas un ninja-médecin, je ferai tout pour la
sauver ! Je ne peux pas devenir Hokage si je ne peux pas protéger ceux qui me sont chers !
Mais sa seule détermination ne suffisait pas, et il s’en rendit compte peu à peu. Il avait
beau continuer, le cœur battait de plus en plus faiblement. La vie commençait à quitter la
jeune fille, dont le visage affichait pourtant un sourire radieux qui attristait encore plus
Naruto. Depuis tout ce temps… depuis le premier jour où nous nous sommes rencontrés… elle
m’a toujours porté dans son cœur. Maintenant je comprends ce qu’elle voulait me dire l’autre
soir, et toutes les autres fois. Comme j’ai put être stupide ! C’est pas juste !
De grosses larmes coulèrent sur le visage du garçon, avant de tomber sur celui d’Hinata.
La tristesse avait rempli chaque parcelle de son corps et de son âme. Mais peu à peu, cette
tristesse se transforma en colère, en une rage terrible de celles qui réclament du sang, le sang
de la vengeance. Un cri de douleur surgit de la gorge de Naruto pour emplir le ciel de sa
fureur, tandis qu’au fond de lui une voix murmurait :
- Voilà ce qui arrive lorsque tu essayes de te débrouiller tout seul.
Tu as besoin de force pour protéger ceux que tu aimes. Libères-moi ! Progressivement, la voix devint plus qu’un murmure, s’amplifiant jusqu’à hurler dans
l’esprit de Naruto où la rage y faisait résonner les paroles du démon :
- Libères-moi ! Libères-moi et je le tue pour toi ! Libère-moi et je la
vengerai ! - … d’accord, répondit Naruto d’une voix sans émotion. Je vais t’ouvrir un passage.
Et le chakra de Kyubi s’échappa alors du corps de Naruto par le seul accès qu’il lui
laissa : ses mains, qu’il avait laissées posées sur la poitrine d’Hinata. En un instant, une
quantité de chakra phénoménale se déversa de ses doigts et se répandit dans le corps de la
jeune fille. En quelques secondes, ses blessures se refermèrent et le cœur redémarra. Une aura
de chakra orange d’un immense pouvoir guérisseur entoura rapidement Hinata, et la vie revint
en elle.
Lentement, elle ouvrit les yeux, et Naruto renferma aussitôt l’énergie du démon pour
échapper à sa possession. Hinata chercha sa blessure de la main mais ne la trouva pas.
- Je suis en vie ? demanda-t-elle d’une voix encore très faible.
- Oui, Hinata-chan. Tu es en vie. Dieu merci tu es en vie.
- C’est toi qui m’a sauvé, Naruto-kun ?
Le garçon acquiesça de la tête avec un sourire de soulagement. Aussitôt, Hinata se releva
avec difficulté et Naruto s’empressa de l’aider.
- Il faut que tu te reposes, fit-il.
- Non. Je ne peux pas rester ici alors que tu vas risquer ta vie. D’ailleurs je commence
déjà à aller mieux.
Elle se redressa alors et malaxa son chakra, qui jaillit sous la forme d’un vent
tourbillonnant autour d’elle. Une feuille vola par hasard jusqu’à elle, et fut immédiatement
découpée en d’innombrables morceaux minuscules qui repartirent chacun dans sa direction.
Pour la première fois, Hinata savait que Naruto la voyait telle qu’elle avait toujours voulu
l’être : forte, déterminée, et belle.
- Allons aider les autres, dit-elle.
- OK !
CHAPITRE DIX-SEPT : UNION
Jamais Naruto ne s’était senti aussi confiant, aussi fort. Il aurait bien pu avoir à se battre
contre le monde entier que cela n’aurait rien changé pour lui, tant qu’Hinata était à ses côtés.
C’était comme s’il était devenu invincible. Désormais, tout lui semblait possible, même battre
le monstre de puissance et de technologie qu’était devenu Sagara. Son esprit combatif repassa
en un instant toutes les images de leur affrontement pour élaborer une stratégie, et finalement
un plan se dessina.
Aussitôt, il créa un clone qui partit sans dire un mot vers les montagnes. Puis il rejoignit
Lee et Shikamaru avec Hinata. Les deux jeunes ninjas avaient du mal à contenir les attaques
incessantes de Sagara, qui semblait ne plus vouloir se contenter de s’amuser. Naruto créa une
véritable foule de clones qui se jetèrent sur l’ennemi, laissant ses amis le rejoindre en toute
sécurité. Dès qu’ils furent enfin tous réunis, il leur exposa rapidement son plan, et fut
récompensé par des sourires de grande confiance.
- Vous avez bien compris ? s’assura-t-il.
Ils acquiescèrent tous. Immédiatement, ils se lancèrent à l’assaut de leur adversaire et
effectuèrent une technique d’encerclement. La formidable vitesse de Lee lui permit de se
retrouver derrière Sagara en un clin d’œil, tandis que Shikamaru et Hinata prenaient chacun
un flanc, et que Naruto lui faisait face. Chacun resta à une distance relativement grande pour
voir venir la moindre attaque, bien que cela donnait le même avantage à leur ennemi qui
ricana devant cette formation :
- Si vous croyez m’avoir aussi facilement vous vous trompez lourdement.
- Tu es beaucoup trop confiant, répliqua Naruto. Taiju ! Kage Bunshin no Jutsu !
(technique de clonage massif de l’ombre)
Aussitôt, des centaines de clones apparurent dans la vaste pièce, envahissant presque tout
l’espace. Comme un seul homme, ils sautèrent dans les airs en direction de Sagara, tellement
nombreux qu’on ne distinguaient plus le plafond. Naruto annonça alors :
- Shikamaru ! A toi de jouer !
- OK ! Kage Mane no Jutsu ! (technique de l’imitation de l’ombre)
Facilité par l'obscurcissement que créaient les clones de Naruto, l’ombre de Shikamaru
fila avec la célérité de la foudre sur celle de Sagara, qui n’eut même pas le temps de réagir et
se retrouva aussitôt piégé. Le membre du clan Nara l’obligea à désactiver son système de vol,
et il tomba alors sur le sol dans un grand fracas. Bien que la douleur du choc fut transmise à
Shikamaru par le biais de sa technique, il ne faiblit pas pour autant et continua de maintenir
son contrôle.
- Hinata ! fit-il le front couvert de sueur. Envoie un kunai sur le bouton vert situé sur
son avant-bras gauche ! Vite !
La jeune fille s’exécuta, et brisa le dispositif d’un projectile bien placé. C’était celui que
Zankuro avait utilisé lors de leur premier combat pour se libérer de la technique d’imitation
des ombres, et la dernière chose que souhaitait Shikamaru était que cela se reproduise.
- Il ne peut plus rien faire, annonça-t-il. Attaquez !
Comme toujours, Lee fut le plus rapide à réagir. Il ne lui fallut qu’un instant pour se
retrouver face à sa cible avant d’enchaînez les coups les plus puissants qu’il connaissaient, et
Shikamaru eut tout juste le temps de mettre fin à sa technique. Mais tandis que les poings de
Lee meurtrissaient le visage de Sagara, ses coups pieds ne faisaient aucun effet malgré leur
force. Il fini par reculer après quelques secondes de combos monstrueux, laissant son
adversaire complètement sonné et à la merci du prochain attaquant.
Naruto s’élança aussitôt, son Rasengan déjà prêt. Aucune résistance ne s’opposa à lui, et
Sagara prit le coup de plein fouet dans un flash blanc aveuglant. Et même si le chakra de son
typhon miniature fut entièrement stoppé par l’armure ennemie, son énergie tournoyante fut
bien suffisante pour l’envoyer voler contre un mur où il s’enfonça profondément.
Tout était prêt pour l’attaque finale : celle d’Hinata. Fermant les yeux pour mieux se
concentrer, elle avait déjà malaxé sont chakra, à tel qu’une intense aura lumineuse
l’enveloppait, et que tout son corps baignait dans des flammes d’un blanc aussi pur qu’elle.
Lorsque son embrasement atteignit son paroxysme, elle rouvrit ses yeux légèrement exorbités
par le Byakugan. D’un ton détaché, elle annonça sa technique :
- Fûton ! Honki Jou Sempu ! (technique de vent, la Tornade des Sentiments)
Elle se mit alors à tournoyer sur elle-même. D’abord lentement, puis de plus en plus vite,
libérant du chakra par les paumes de ses mains, jusqu’à atteindre une vitesse telle qu’on ne la
distinguait plus derrière le rideau blanc de chakra qui l’enveloppait. Un véritable typhon se
forma autour d’elle, ce qui impressionna les autres ninjas de Konoha, et surtout Naruto. Puis
brusquement, elle cessa de tournoyer pour envoyer sa tornade vers Sagara d’un simple geste.
Cette attaque le décrocha du mur dans lequel il avait été encastré pour le piéger dans un
tourbillon de chakra si tranchant qu’il taillada entièrement son armure peu à peu, jusqu’à la
réduire en morceaux. Sagara était sans défense face à l’incalculable nombre d’aiguilles
énergétiques dissimulées dans ce tourbillon, et une souffrance inimaginable s’empara aussitôt
de lui pendant les longues secondes où il resta piégé ainsi.
Lorsque la tornade d’Hinata fini par le vomir comme le déchet d’un aliment qu’elle avait
fini de digérer, il ne se sentit même pas heurter le sol de la salle du trône. 80% de son corps ne
répondait plus. Comme ses yeux étaient incapables de voir autre chose que le haut plafond au-
dessus de lui, il se demanda s’il était toujours entier. De minces filets de sang s’échappaient
lentement des innombrables plaies microscopiques causées par cette dernière attaque
meurtrière, et sa vie semblait vouloir faire de même.
- C’est fini pour toi, dit Naruto en s’avançant vers le vaincu.
Sagara toussa longuement en crachant du sang avant de répondre :
- Dommage. C’aurait été tellement magnifique… J’aurais unifié tous les pays du
monde en une seule et même nation, où la paix règnerait.
- Celle d’un tyran, répliqua Naruto. Personne n’a le droit d’imposer une paix par la
force. Il faut l’amener dans le cœur des gens pour qu’ils l’adoptent par eux-même.
- Tu peux parler ! Toi, un ninja, tu prône la non-violence ? Pourtant tu cherche bien
le chemin de la puissance, toi aussi…
- Je veux devenir plus fort afin de devenir Hokage, et ainsi protéger tous ceux qui me
sont chers. La puissance sert à se défendre, non à opprimer. Accepte-le, et tu seras vraiment
un homme.
Un sourire d’amusement traversa le visage de Sagara alors qu’il crachait de plus en plus
de sang. Il n’était plus capable de bouger quoi que ce soit, mais ses yeux n’avaient pas encore
lâché, et il pouvait voir ses quatre vainqueurs qui se tenaient debout autour de lui. Malgré sa
défaite, malgré la honte de se sentir si impuissant face à de simples adolescents, et malgré ce
sentiment de la mort proche, il était content. Et oui, pensa-t-il, je sais que cela peut sembler
bizarre en un moment pareil, mais c’est une belle fin. Depuis cinq ans, j’ai rêvé de prendre la
Couronne du Printemps pour conquérir le monde, alors que j’aurais dû penser à protéger
mon pays, mes amis, mes parents…Maintenant que j’y pense, je ne me suis jamais soucié de
ce que mes parents pensait de moi. J’étais l’espoir de ce royaume, et j’en suis devenu la
première menace. Mais maintenant ce n’est plus un problème…
- Je suis heureux de vous avoir eut comme derniers adversaires, dit-il le sourire aux
lèvres. Je vous remercie, vous tous, de m’avoir vaincu ainsi, pour me montrer mon erreur et
prouver la force des valeurs que vous défendez. Je vous souhaite bonne chance dans tout ce
que vous entreprendrez. Moi, je m’arrête ici, heureux.
Et sur ces mots, il rendit son dernier soupire, le visage figé dans une expression de
béatitude profonde et sincère. Mais malgré cette image réconfortante d’une mort
bienheureuse, Hinata fut brusquement terrorisée pour une raison inconnue.
- Hinata-chan ? fit Naruto très inquiet. Qu’est-ce tu as ?
- Je… je l’ai tué. J’ai tué un être humain. C’est horrible !
- Tu n’as pas à te le reprocher, Hinata. Tu ne connaissais pas encore la puissance de
ta technique. Et puis, nous avons tous participé, aussi.
- Mais c’est moi qui l’ai achevé ! Qui suis-je pour enlever ainsi une vie ?!
- Tu es Hinata Yuuga, kunoichi de Konoha. Mais plus que tout, tu es celle que
j’aime pour sa pureté, sa douceur et sa beauté sans égale. Et je vais te le prouver maintenant.
C’est alors qu’un clone de Naruto surgit dans la salle. C’était celui qu’il avait envoyé
juste après la résurrection d’Hinata, et il tenait un objet à la main, dont l’éclat si particulier ne
pouvait tromper personne : la Couronne du Printemps. Il s’approcha de la jeune fille et voulu
poser la couronne sur sa tête lorsqu’elle recula.
- Mais tu es fou, Naruto-kun ? Tu sais bien que seule la reine peut la porter !
- Seules les personnes pures d’âme et pleines de bonté le peuvent, corrigea-t-il, et je
sais que tu en fais partie. Cette couronne va refléter ton aspect intérieur profond, et je suis sûr
qu’il n’en sortira rien d’autre que du bien. Tu vas voir.
Là-dessus, il prit la couronne des mains de son clone qui disparut aussitôt. Et avec une
délicatesse infinie, il la posa sur la tête d’Hinata, qui préféra fermer les yeux.
Plusieurs secondes s’écoulèrent durant lesquels il ne se passa rien. Mais peu à peu, un
bruit sourd se fit entendre, grandissant, avant que le sol sous leur pied ne commence à
trembler. La peur s’empara d’Hinata qui voulu retirer la couronne, mais Naruto l’en empêcha.
Voyant qu’elle était complètement terrorisé, il lui murmura à l’oreille :
- Ce n’est que le signe de l’ampleur de ta pureté, Hinata-chan. Tu n’as pas à avoir
peur.
Et sur ces mots, il l’embrassa. La résistance d’Hinata disparut lentement face au torrent
de sentiments qui l’inondait à travers les lèvres de Naruto. Et tandis que les tremblements
gagnaient en amplitude pour devenir sérieusement inquiétants, ces deux jeunes êtres ne
pensaient plus à rien d’autre qu’à se vouer un amour fou, sans borne, sans interdit, sans aucun
obstacle, mêlant leurs existences pour l’éternité dans un baiser d’une passion démesurée.
Soudain, des plantes surgirent du sol tout autour des deux amants, poussant à une vitesse
incroyable pour des végétaux. Mais ni Hinata ni Naruto n’eurent le moindre sursaut devant cet
évènement phénoménal, dont ils ne se souciaient même plus. Par contre, Lee et Shikamaru
s’écartèrent rapidement. Les plantes déployèrent brusquement des multitudes de branchages
qui enveloppèrent la scène, formant au final un filet sphérique de trois mètres de diamètres,
aux mailles relativement lâches qui permettaient de voir à l’intérieur. Le chakra des deux
amoureux flambait littéralement à la surface de leur peau, s’unissant également avec une
facilité incroyable comme si leurs énergies physiques et spirituelles étaient en totale
harmonie.
C’est alors que les branchages se couvrirent de feuilles d’une blancheur éclatante, et que
des fleures d’une espèce encore jamais vue surgirent quasi instantanément à de multiples
endroits. Leurs pétales en forme de cœur étaient d’un rouge intense avec une tache blanche
centrale, et leur surface était plus lisse qu’aucune autre chose existante.
De nombreuses et longues secondes s’écoulèrent encore après cet instant magique, avant
que Naruto et Hinata ne se réveillent du leur. C’est là qu’ils se rendirent compte de ce qui
s’était passé pendant leur « absence », de toute la beauté et de toute la magnificence qu’avait
créé la couronne du Printemps. Hinata en fut émerveillée.
- C’est magnifique, Naruto-kun…
- Je te l’avais dit.
- Si tu savais combien je t’aime, Naruto-kun.
- Je le sais, Hinata. Crois-moi, je le sais. Je t’aime.
CHAPITRE DIX-HUIT : VIE NOUVELLE
Bien que Sagara était vaincu, il restait un autre problème sur les bras des ninjas de Konoha :
l’énorme armée ennemie qui fouillait la capitale à la recherche des habitants. Mais bien sûr,
cela faisait parti du plan de Shikamaru, et il engagea immédiatement la phase finale.
Les quatre vainqueurs entreprirent de soulever Sagara pour l’emmener au dehors. La vue de
leur chef terrassé était le meilleur moyen de forcer l’ennemi à abandonner les armes, mais un
obstacle que Shikamaru n’avait pas prévu apparut brusquement : même en mettant toutes
leurs forces en communs, ils étaient incapables de soulever le corps. Le chef d’équipe
examina longuement son armure pour trouver un moyen de la démonter, mais il comprit
rapidement que cela nécessitait des outils spécialisés, ce qu’ils n’avaient pas sous la main. Et
merde ! Comment est-ce qu’on va faire pour l’emmener ? D’autant que cette armure est quasi
indestructible… et je me refuse à le décapiter pour ça.
Mais cela ne semblait pas affecter Naruto qui affichait un grand sourire d’amusement. Au
bout d’un moment, il finit par se tourner vers un coin d’ombre de la salle pour lancer :
- Alors ? T’as l’intention de nous faire poireauter encore longtemps ?
- D’accord, d’accord ! fit une voix rauque. Je vais m’en charger.
Et Dangô surgit de l’ombre pour aller ramasser le corps de Sagara, qu’il mit sur son dos
avec une facilité déconcertante, devant les mines abasourdies de Lee, Hinata et Shikamaru.
- Co… comment ?… balbutia Hinata.
- C’est grâce à Naruto-san que je suis encore en vie, expliqua-t-il. Lorsque Sagara
m’a attaqué, il a créé deux clones qui se sont immédiatement dirigé vers moi. Et tandis que
l’un d’eux me tirait de ce piège, le second prenait mon apparence pour leurrer Sagara.
Dangô se tourna alors vers Naruto et s’inclina autant que son fardeau le lui permettait.
- Encore merci, Naruto-san. Je n’oublierai jamais ce que tu as fais pour moi.
Malheureusement, j’ai peur de n’avoir rien d’assez important à t’offrir pour te récompenser.
- Deviens Tsuchi-Kage, répliqua Naruto, et je serais plus heureux qu’en recevant
n’importe quel cadeau.
Le géant esquissa un large sourire.
- Tu es vraiment quelqu’un de bien, Naruto-san. Je te souhaite beaucoup de bonheur,
à toi et à Hinata-san, et bonne chance dans tout ce que vous entreprendrez. Bon… maintenant
je vais me charger de disperser l’armée.
Le jour se levait sur la capitale alors que toute la population fêtait la victoire depuis le
milieu de la nuit. Les jardins royaux s’étaient transformés en un gigantesque banquet
accueillant des milliers de gens ivres de joie célébrant le courage et la force de leurs cinq
sauveurs. Le fait qu’il ait obligé l’armée de Sagara à fuir la capitale avait beaucoup aider à
faire accepter Dangô parmi eux, d’autant qu’il suffisait de croiser son regard radieux pour
comprendre qu’il n’était pas celui qu’on croyait.
Le corps de Sagara fut enterré dans la matinée par la garde d’honneur du roi, devant
Naruto et ses amis, ainsi que Dangô et de Yatsugo, qui ne put s’empêcher de verser une larme
pour son fils disparut. Les derniers instants de son existence avaient racheté son âmes, et on
lui accorda donc des honneurs modestes pour ses funérailles. Lors de la cérémonie, la reine du
Pays des Fleures s’avança vers Hinata.
- Vous êtes une jeune fille étonnante, Hinata-chan. Votre âmes est encore plus pure
que la mienne.
- Votre altesse, fit-elle immédiatement en s’inclinant, l’air gênée. Je… je m’excuse
d’avoir porté votre couronne. Ne blâmez pas Naruto-kun pour…
- Vous n’avez pas à vous excuser. Je comprends parfaitement les intentions qu’il a
exprimé ce soir-là. De plus, c’est quelque chose que j’attendais depuis longtemps.
C’est alors que la reine porta les mains derrière sa nuque, et décrocha un pendentif qu’elle
dissimulait sous sa robe. Il renfermait une petite pierre précieuse d’un éclat vert rubis, mais
dont les bords dessinaient des motifs abstrait aux détails incroyablement précis, et qui brillait
d’une lumière intérieure étrange.
- Lorsque notre peuple découvrit les incroyables propriétés de l’adamantium, il
entreprit aussitôt de l’exploiter. Mais dans notre obsession de creuser les profondeurs de notre
petit territoire, nous avons finit par affaiblir la Nature qui nous entourait. Nous avions oublié
pourquoi les montagnes sont sacrée, et nous l’aurions payé très cher sans le miracle qui nous
est arrivé : lorsque la situation fut sur le point de devenir irréversible, le pouvoir de Mère
Nature se concentra en deux pierres magiques.
« Nous comprîmes très vite l’énorme puissance que recelaient ces pierres, et il fut
alors décidé que seule la reine, éduquée dans la bonté et la sagesse, pouvait les porter. La plus
grande fut incrustée dans la Couronne du Printemps tandis que l’autre resta cachée, confiée de
mère à fille dans la famille royale. Cela permettait de garder les Pierres Florales à l’abris.
« Mais au fil du temps, ces pierres sont devenu bien lourds à porter. Leur pouvoir
exerce une pression incroyable sur celles qui les portent. C’est pourquoi j’ai toujours pensé
que nous pourrions offrir l’une de ces pierres à un autre pays, si une personne d’âme pure se
présentait. Et cette personne, je l’ai trouvé en vous.
La reine tendit alors le pendentif à Hinata, qui avança une main hésitante pour le prendre.
Quant elle saisit la pierre, son éclat disparut subitement, avant de réapparaître faiblement.
- Elle s’habitue à toi. Bientôt, elle brillera bien plus qu’elle n’a jamais brillé. J’en suis
certaine.
Le jour suivant, l’équipe repartit pour Konoha, tandis que Dangô retournait au Pays de la
Terre pour y clamer son innocence. Naruto lui avait promit de tout faire pour l’aider,
comptant sur l’influence de Tsunade qui pourrait rapporter à l’actuel TsuchiKage le
témoignage des quatre ninjas.
Depuis ce jour, le Pays des Fleures célèbre chaque année la victoire contre Sagara, et
continua d’entretenir d’excellentes relations avec le village de Konoha. Le couple royal
conserva précieusement le dôme végétal qu’Hinata avait créée avec la couronne, et le nomma
le « Dôme des Amants ». On raconte que ses plantes fleurissent lorsqu’un couple d’amoureux
y entre, et il est devenu l’un des symboles du pouvoir de la Couronne du Printemps.
Naruto fut le seul à connaître le cadeau qu’avait reçut Hinata. Elle souhaitait que cela
reste un secret entre eux, et Naruto jura de ne jamais le révéler. Il comprenait parfaitement ce
qui risquait d’arriver si des personnes moins bien intentionnées étaient au courrant.
Heureusement pour eux, cette Pierre Florale était pareille à Hinata : douce, tendre et gentille,
bien sûr, mais surtout discrète, et agissant toujours de façon à ne pas attirer l’attention. Leur
secret ne risquait pas d’être découvert d’aussi tôt.
Neji observait le ciel avec ennui. Assis sur les marches menant à la cour intérieure de la
maison de son clan, il regrettait de n’être pas en mission ou n’importe quelle autre tâche qui
lui permettrait de s’entraîner. Son oncle étant parti pour quelques temps voir des amis d’un
village voisin, il n’avait plus personne avec qui combattre pour s’améliorer, et cela n’était pas
pour lui faire plaisir. Même Lee est parti. Lui qui adore m’affronter. Même si je n’aurait eut
aucun mal à le battre, cela m’aurait fait de l’exercice. J’aurait put entraîner Hinata, mais elle
n’est pas là non plus…
Bien qu’il n’était pas aussi acharné que Lee pour s’entraîner, Neji avait rarement passé
une journée sans faire un seul combat amical. C’était pour lui un moyen de vérifier sa force et
garder confiance, avant même de chercher de nouvelles techniques. Sa récente accession au
rang de Jounin avait été la plus grande preuve de son talent, mais depuis, les épreuves lui
manquaient.
C’est alors qu’il entendit des pas sur le plancher derrière lui. Lorsqu’il se retourna, il vit
Hinata et Naruto qui s’avançaient vers lui.
- Boujour Neji ! fit Hinata d’un ton joyeux.
Il y a quelque chose de changé en elle, remarqua Neji. Elle semble beaucoup plus
confiante. Ca doit être grâce à Naruto. Il a ce pouvoir : celui de changer les personnes.
- Bonjour Hinata ! répondit-il. Et bonjour, Naruto !
- Père n’est pas là ?
- Non. Il est à Kusa no Kuni (village de l’herbe) chez Kitono.
Naruto avait toujours du mal à saisir la relation entre Hinata et son cousin. Il avait
toujours été considéré comme l’avenir du clan, malgré le fait qu’il fasse partie de la lignée
parallèle. Hinata, elle, avait été méprisée et sous-estimée par son propre père dès son plus
jeune âge, alors qu’elle était la seule héritière légitime, et fut mise de côté sans que personne
de sa famille ne s’inquiète de son sort. Mais cependant, elle n’en avait jamais voulu à Neji
d’avoir pris sa place dans le cœur de son père.
- Neji, fit-elle. Je… je veux t’affronter.
Ces mots transpercèrent l’écran de certitudes que le jeune jounin avait mit entre lui et
Hinata. C’est… c’est impossible. Elle m’a toujours craint, plus ou moins ouvertement. Pour
elle, je suis un grand frère sur qui elle doit prendre exemple. Voudrait-elle s’entraîner ? …
non. Il y a beaucoup trop de certitude dans ses yeux. Alors pourquoi pense-t-elle pouvoir
combattre à mon niveau ?
- Si c’est ce que tu veux… alors allons-y.
Les deux Hyunga pénétrèrent alors dans la coure intérieur du domaine et se mirent en
position. L’hésitation gagnait peu à peu l’esprit de Neji tandis qu’il scrutait le regard de sa
cousine, cherchant à y voir ce qu’elle pensait, ce qu’elle espérait obtenir de ce combat. J’ai
beau l’observer, tout en elle ne pense qu’à une chose : la victoire. Elle serait donc si sûr que
ça ?
- Hinata ! fit Neji. Souhaite-tu que je retienne un peu mes coups ?
- Non. Je veux que tu te battes à ton plein potentiel, tout comme je le ferai. Je veux
tester ma force face à toi, et je veux prouver que je peux te battre. Excuse-moi si je te fais mal.
Et sur ces mots, elle attaqua.