Chapitre I : Etude bibliographique - INSA...
Transcript of Chapitre I : Etude bibliographique - INSA...
7
Chapitre I :
Etude bibliographique
8
Chapitre I Etude bibliographique
9
Etude bibliographique
I. Structuration des copolymères à blocs 9
I.1. Les copolymères diblocs 9
I.2. Les copolymères triblocs ABA 10
I.3. Les copolymères triblocs ABC 11
I.4. Les copolymères statistiques 12
II. Thermodynamique et notion de transition ordre-désordre. 12
II.1. Les régimes de ségrégation des copolymères seuls 12
II.2. Les copolymères à blocs en mélange. 16
II.3. La transition ordre-désordre : TODT 22
III. Les copolymères à blocs, outils de la structuration de polymères réticulés. 31
III.1. Séparation de phases induite par la réaction : RIPS. 31
III.2. Comportement de copolymères à blocs dans un solvant précurseur de réseau époxyde. 34
III.3. Cas de copolymères à blocs utilisés dans des systèmes thermodurcissables : principaux résultats. 36
IV. Conclusion 42
_______________
I. Structuration des copolymères à blocs
Un copolymère à blocs, se définit comme l’association d’au moins deux homopolymères A et B
de nature chimique différente, liés entre eux par des liaisons covalentes.
D’une manière générale, le mélange de deux homopolymères A et B immiscibles conduit à
une macroséparation de phases donnant lieu à la co-existence de deux phases, l’une riche en
homopolymère A, l’autre en homopolymère B. Dans le cas des copolymères à blocs, la liaison
chimique existant entre les différents blocs va limiter cette séparation de phases et conduire à
des domaines de taille nanoscopique, on parle alors de microséparation de phases.
I.1. Les copolymères diblocs
Les différents microdomaines s’organisent de manière régulière pour former des structures
périodiques. Pour des copolymères dibloc AB, les morphologies les plus couramment obtenues
sont les suivantes (Figure I- 1).
Chapitre I Etude bibliographique
10
Figure I- 1: Effet de la composition du copolymère à blocs sur la morphologie [1]
Cet état de ségrégation provient de deux contributions: la contribution enthalpique qui se
traduit par le paramètre d’interaction entre les deux motifs A et B (χAB), et la contribution
entropique, inversement proportionnelle au nombre total de motifs de répétition N. Le produit
χN définit le pouvoir de ségrégation du système.
Dans le cas d’un copolymère dibloc AB symétrique (les volumes molaires des blocs A et B sont
identiques), la répulsion entre A et B contraint les chaînes à s’organiser pour minimiser ces
contacts. Le lien chimique entre le bloc A et le bloc B, n’ayant pas d’autre possibilité que de
subir cette répulsion, va se localiser à l’interface entre les domaines tandis que les autres
parties de la chaînes vont tenter de s’en éloigner. Les blocs A et B vont donc se déployer
perpendiculairement à l’interface afin qu’elle soit la plus réduite possible. L’équilibre entre
répulsion et étirement conduit à une morphologie lamellaire. Si on introduit une dissymétrie
dans la longueur des blocs (A plus long que B), les blocs vont être étiré de façon égale afin de
conserver une interface plane. Les contraintes entropiques pour l’étirer seront d’autant plus
grandes que le bloc A sera long. Afin de limiter ces contraintes et d’autoriser plus de
conformations aux blocs A, l’interface va se courber. Les multiples morphologies obtenues
proviennent de ce phénomène.
Figure I- 2: représentation schématique du phénomène de courbure dans les systèmes de copolymères dissymétriques[2]
I.2. Les copolymères triblocs ABA
Les copolymères triblocs ABA adoptent des morphologies très similaires à celles des diblocs
AB. En effet dans les deux cas, seules deux espèces chimiques sont présentes. Il existe tout
de même une différence entre les deux types de copolymère qui réside dans la configuration
A B
Chapitre I Etude bibliographique
11
moléculaire des blocs[3, 4]. Les copolymères diblocs possèdent seulement des blocs
terminaux qui prennent toujours une conformation « queue » (Figure I- 3(a)) qui lie un
domaine A à un domaine B. Par contre les copolymères triblocs ont un bloc central qui peut
aussi bien former une « boucle » si les deux blocs terminaux se trouvent dans le même
domaine B, qu’un « pont » reliant différents domaines B (Figure I- 3 (b) et (c)).
Figure I- 3:illustration schématique (a) d'une queue B dans un dibloc AB, (b) d'une boucle B dans un tribloc ABA, et (c) d'un pont B dans un tribloc ABA [3, 4]
Ces différences d’architecture moléculaire jouent un rôle important dans l’alignement des
microdomaines en écoulement mais aussi peuvent influencer significativement la
viscoélasticité, la résistance mécanique ainsi que d’autres propriétés physiques selon la
proportion de ponts formés.
I.3. Les copolymères triblocs ABC
Dans le cas des copolymères triblocs de type ABC, le nombre de morphologies observables est
plus varié. Celles-ci dépendent alors :
o De deux fractions volumiques indépendantes φA et φB
o De trois paramètres d’interactions χAB, χBC et χAC entre les blocs A/B et B/C liés
et les blocs A/C non liés
o De l’ordre des blocs (ABC/ ACB/BAC)
Bates et Frederickson[5] ont résumé les différentes structures obtenues suivant les valeurs de
ces paramètres (Figure I- 4).
Les copolymères triblocs ABC s’organisent en lamelles successives de A, B et C (Figure I- 4a),
pour des fractions volumiques égales (φA=φB=φC), et des paramètres d’interaction similaires
(χAB≈χBC≈χAC). Les structures f, g et l de la Figure I- 4 montrent qu’en conservant une
composition « symétrique » avec φA=φC et χAB≈χBC<χAC, les blocs s’organisent de manière à
diminuer les contacts entre les blocs A et C. Dans le cas inverse où χAB≈χBC>χAC, le bloc central
B devient fortement incompatible avec les blocs de fins de chaîne A et C. Afin de favoriser les
contacts entre les blocs A et C, les domaines B deviennent discontinus, et les morphologies
observées sont de type « cylinders at the wall » (Figure I- 4c), « ball at the wall » (Figure I-
4d) et helicoïdale (Figure I- 4e). Enfin la Figure I- 4b (structure core-shell) illustre comment les
interfaces AB et BC subissent une modification de leur rayon de courbure tendant à diminuer
Chapitre I Etude bibliographique
12
la surface interfaciale BC, dans le cas où les copolymères présentent une forte asymétrie de
composition ou d’interaction de type χAB<<χBC.
Figure I- 4: Morphologies de copolymères triblocs ABC. Les microdomaines sont colorés comme les différents blocs A, B et C du copolymère présenté en haut de la figure [5].
I.4. Les copolymères statistiques
Les copolymères statistiques sont des macromolécules au sein desquelles la probabilité de
trouver une unité monomère donnée à n’importe quelle position de la chaîne, est
indépendante de la nature des unités adjacentes. La répartition des unités monomères suit
une loi statistique de Bernouilli.
Les propriétés du copolymère obtenu correspondent à une moyenne des propriétés des
monomères constitutifs.
II. Thermodynamique et notion de transition ordre-désordre.
Dans la partie précédente, nous avons vu que les copolymères à blocs étaient capables
d’adopter différentes morphologies. Nous allons maintenant nous intéresser plus en détail, à
l’évolution de la structuration et aux paramètres gouvernants ces transitions d’organisation.
II.1. Les régimes de ségrégation des copolymères seuls
La miscibilité de tout mélange de polymères est gouvernée par l’enthalpie libre de mélange
∆Gm :
Chapitre I Etude bibliographique
13
mmm STHG ∆∆∆ −= Equation I- 1
Où ∆Hm est l’enthalpie de mélange, T la température et ∆Sm l’entropie de mélange.
Dans les copolymères à blocs l’état de ségrégation provient de deux contributions: la
contribution enthalpique qui se traduit par le paramètre d’interaction entre les deux motifs A
et B (χAB), et la contribution entropique, inversement proportionnelle au nombre total de
motifs de répétition N. Le produit χN définit le pouvoir de ségrégation du système. Ce pouvoir
de ségrégation est directement relié à la température T par :
bTa +=χ où a et b sont des constantes Equation I- 2
Il dépend également des paramètres de solubilité de chacun des blocs :
( )2BAAB δδχ −∝ Equation I- 3
En fonction du produit χN, différentes organisations sont obtenues (Figure I- 5):
Pour un copolymère dibloc symétrique, si χN est faible (χN << 10), c’est l’effet entropique qui
domine et le mélange est favorisé : c’est l’état désordonné. A mesure que χN augmente, le
terme enthalpique de l’énergie libre devient de plus en plus important et conduit au
développement de fluctuations de concentrations à des échelles proportionnelles au rayon de
giration du copolymère.
Figure I- 5 : représentation schématique des différents régimes décrivant l’organisation des copolymères à blocs en fonction du pouvoir de ségrégation, χN. φA représente l’amplitude des fluctuations locales de
composition [6].
Si χN ≈10, le système est faiblement ségrégé, le profil de concentration est sinusoïdal et les
chaînes conservent une statistique gaussienne.
ΦA
χN
Chapitre I Etude bibliographique
14
Si χN augmente le système devient de plus en plus ordonné jusqu’à atteindre le régime de
forte ségrégation (χN>>10) dans lequel les microdomaines ordonnés sont parfaitement
définis.
II.1.1. Le régime de ségrégation faible
Dans le régime de faible ségrégation, les chaînes sont peu perturbées. Elles sont proches de
leur état gaussien qu’elles adoptent dans un mélange homogène. La périodicité des domaines
est par conséquent de l’ordre du rayon de giration de la chaîne dans la phase désordonnée,
d~N1/2.
La transition de microséparation de phases des copolymères à blocs, d’un état désordonné
homogène à une phase structurée, a été décrite, pour la première fois par Leibler [7] dans les
années 1980. Ces calculs, basés sur une approche de champ moyen de Landau, ont permis
d’établir le diagramme de phases d’un copolymère dibloc en fonction du pouvoir de
ségrégation χN et de la composition f du dibloc (Figure I- 6a). Ils mettent en évidence la
possibilité que des transitions ordre-ordre soient induites par une modification du pouvoir de
ségrégation donc de la température. Un apport important de ces travaux a été de fournir une
expression du facteur de structure dans l’état désordonné, permettant de simuler l’allure du
pic d’intensité diffusée en rayon X ou en neutrons et d’accéder au paramètre d’interaction, χAB,
d’un couple A-B.
Figure I- 6 : Diagrammes de phases a) établis à partir de la théorie de champ moyen de Leibler ; b) modifiés par Frederickson et Helfand pour rendre compte des effets de fluctuations de concentration.[8].
Cette théorie fut complétée par Frederickson et Helfand [9], qui introduirent la notion de
fluctuations de concentrations au voisinage de la transition (Figure I- 6b), puis par Mayes et
Olvera de la Cruz [10] qui l’ont étendu aux cas des copolymères triblocs ABA (Figure I- 7) et
des copolymères en étoile.
Chapitre I Etude bibliographique
15
Figure I- 7 : diagramme de phase a) d’un copolymère tribloc A-B-A dissymétrique (fA/fB=0,25) ; b) d’un copolymère tribloc A-B-A symétrique. Ligne pleine : transition ordre-désordre ; ligne pointillée : transition de
sphères en réseau cubique face centrée à cylindres sur réseau hexagonal ; ligne hachurée : transition de cylindres sur réseau hexagonal à lamellaire [10].
II.1.2. Le régime de ségrégation forte
Dans le régime de ségrégation forte, les copolymères s’ordonnent pour former des structures
périodiques sphériques, cylindriques, lamellaires... (cf I.1). La théorie développée par Helfand
et Wasserman, puis complétée par Semenenov ou Alexander et De gennes, basée sur une
approche de champ moyen, a permis de déterminer l’énergie libre associée à ces différentes
morphologies, en fonction de l’épaisseur des domaines d, et la fraction volumique du bloc A, f.
Cette approche repose sur deux hypothèses :
les interfaces entre les domaines sont franches et les interphases étroites,
l’état désordonné pris comme référence est homogène.
Les domaines de stabilité des différentes morphologies sont obtenus en calculant l’énergie
libre associée à chacune d’elles et en déterminant, pour chaque fraction volumique f, celle qui
minimise l’énergie libre du système. Il en ressort qu’au sein d’un domaine de stabilité, les
morphologies ne dépendent pas du pouvoir de ségrégation χN et donc qu’aucune transition
ordre-ordre ne pourra se produire sous l’influence de la température.
II.1.3. Passage du régime de ségrégation faible au régime de ségrégation forte.
Typiquement, la ségrégation est catégorisée en deux régimes : un régime de ségrégation
faible (cf II.1.1), un régime de ségrégation forte (cf II.1.2). Jusque dans les années 1990, la
zone intermédiaire entre faible et forte ségrégation était mal connue et n’était mentionnée
qu’en termes vagues, aucun critère précis n’existant pour délimiter les différents régimes. En
1996, Matsen et Bates [11], s’intéressent plus particulièrement à cette zone, et réussissent à
unifier les théories de faible et forte ségrégation en s’affranchissant des approximations
traditionnelles qui rendaient les théories valables seulement dans l’un où l’autre des régimes.
Ils définissent également les zones de stabilités de morphologies complexes telles que les
Chapitre I Etude bibliographique
16
morphologies bicontinues et obtiennent alors un diagramme de phases complet et très proche
des résultats expérimentaux.
Figure I- 8 : diagramme de phases obtenu par Matsen et Bates pour un copolymère dibloc symétrique. Les phases sont identifiées de la façon suivante : L : lamellaire ; H : cylindres sur réseau héxagonal ; QIa3d :
bicontinues sur réseau cubique ; QIm3m : sphères sur réseau cubique face centré, CPS : sphères compactes ; DIS : état désordonné[11].
II.2. Les copolymères à blocs en mélange.
Dans la plupart de leurs applications, les copolymères à blocs sont utilisés en mélange avec
un homopolymère, une résine de faible masse molaire, un plastifiant ou encore un solvant.
L’ajout de ce type de composés n’est pas sans effet sur la structuration du copolymère et son
influence varie selon son affinité avec chacun des blocs [12].
II.2.1. Mélange copolymère à blocs/solvant
II.2.1.a Mélange copolymère à blocs /solvant neutre
Un solvant est dit neutre lorsqu’il montre la même affinité pour chacun des blocs. Le solvant
est réparti de façon homogène au sein des blocs, il n’ y a donc pas de modification de la
courbure de l’interface qui pourrait induire une transition de structure (Transition Ordre-
Ordre:OOT). Comme dans le copolymère à bloc, ce sont les interactions entre les blocs qui
vont continuer de gouverner le comportement du mélange[13]. La présence du solvant va
simplement provoquer une diminution des températures de transition en diminuant le
paramètre d’interaction effectif. L’ajout de solvant neutre favorise l’état désordonné (cf Figure
I- 9 a).
II.2.1.b Mélange copolymère à blocs /solvant légèrement sélectif
Un solvant est dit légèrement sélectif lorsqu’il est bon solvant pour un bloc (A) et proche du
solvant θ pour l’autre bloc (B). Suivant l’incidence de la température sur les interactions entre
les blocs et le solvant, de faibles changements de température induiront des modifications
Chapitre I Etude bibliographique
17
importantes dans les propriétés du mélange [13](cf Figure I- 9 b-c et Figure I- 10 a-b).En effet,
la sélectivité du solvant a tendance à décroître lorsque la température augmente.
Figure I- 9 : Diagramme de phase d’un copolymère dibloc SI dissymétrique (23%S)dans a) un solvant neutre, le dioctylphtalate (DOP) ;b) un solvant légèrement sélectif du bloc S ,le di-n-butylphtalate (DBP) ; c) un solvant
sélectif du bloc S, le diethylphtalate DEP [14]
II.2.1.c Mélange copolymère à blocs/ solvant fortement sélectif.
Un solvant est dit fortement sélectif lorsqu’il est bon solvant pour un bloc et non solvant pour
l’autre bloc. Sa présence va entraîner une augmentation de la ségrégation des blocs et donc
augmenter la stabilité de l’état ordonné [12](cf Figure I- 10c).
Figure I- 10: Diagramme de phase d’un copolymère dibloc SI dissymétrique (63%S) dans a) un solvant légèrement sélectif du bloc S ,le di-n-butylphtalate (DBP) ; b) un solvant sélectif du bloc S, le diethylphtalate
DEP,c) un solvant fortement sélectif du bloc S, le dimethylphtalate (DMP) [14].
Pour les solutions de copolymères à blocs dans un solvant sélectif d’un des blocs, différents
régimes sont généralement définis selon la concentration en copolymère : dilué, semi-dilué et
concentré (Figure I- 11).
Chapitre I Etude bibliographique
18
Figure I- 11 : conformation des molécules de copolymère dibloc dans un solvant sélectif en fonction de la concentration en copolymère [15].
Lorsque la concentration en copolymère est inférieure à la concentration micellaire critique
(cmc), φ0, le bloc A, miscible, est gonflé par le solvant, alors que le bloc B, immiscible,
s’agrège sur lui-même. Etant dans un régime dilué, les chaînes de copolymères sont
dispersées de façon homogène. Si la concentration en copolymère devient supérieure à φ0,
une partie des blocs B se ségrégent pour former des micelles dont le cœur est constitué des
blocs B immiscibles, et dont l’écorce est constituée des blocs A miscibles gonflés par le solvant
[16]. Si la concentration en copolymère devient plus importante que la concentration de
recouvrement φ*, concentration pour laquelle la somme des volumes des domaines occupés
par les micelles est approximativement égale au volume total de la solution, la solution passe
d’un régime dilué à un régime semi-dilué (φ>φ*). Les micelles s’organisent en structures
fortement ordonnées et la solution possède alors un comportement élastique (un gel physique
est formé).
Les micelles sont caractérisées par leur forme, leur taille, mais également par le nombre
d’agrégation, défini comme le nombre de molécules de copolymère formant une micelle[17].
La masse molaire des micelles, et donc leur nombre d’agrégation est fonction[18] :
Des caractéristiques moléculaires du copolymère (masse molaire, composition et
structure)
Des différents paramètres dont dépendent les interactions polymère/ solvant pour les
segments formant l’écorce de la micelle, comme par exemple la température.
II.2.2. Mélange copolymère à blocs/ homopolymère
Lorsqu’un copolymère dibloc AB est mélangé avec un homopolymère A, soit le mélange subit
une macroséparation de phases, soit l’introduction de l’homopolymère provoque une
modification de la morphologie du dibloc.
C’est la longueur relative de l’homopolymère A par rapport à la longueur du bloc A qui va
gouverner la miscibilité de ces mélanges. Les travaux d’Hashimoto, Tanaka et Hasegawa [19-
21] ainsi que les études de Koizumi et al [22] ont montré trois grands types de situations.
Concentration en
copolymère
Régime dilué
0 φ 0 =cmc φ*
Régime semi-dilué
Chapitre I Etude bibliographique
19
La longueur du bloc A >> la longueur de l’homopolymère A : régime de brosse humide
Figure I- 12 : représentation schématique du régime de brosse humide[20].
La pénétration de l’homopolymère dans la brosse est favorisée thermodynamiquement car la
présence de chaînes courtes permet la relaxation des blocs A. Une réduction de l’aire
interfaciale par jonction, donc une contraction des lamelles B, est provoquée par le
gonflement des blocs A. Si l’homopolymère est ajouté en assez grande quantité, une
transition de morphologie peut se produire : de lamellaire elle va s’orienter vers une
morphologie gyroïde puis cylindrique (les transitions entre les phases sont les mêmes que
dans le cas d’un dibloc pur).
La longueur du bloc A ≈ la longueur de l’homopolymère A : régime de brosse sèche
Figure I- 13 : représentation schématique du régime de brosse sèche[20].
La pénétration de l’homopolymère est partielle, elle n’induit pas de modification de l’aire
interfaciale. la brosse est dite sèche.
La longueur du bloc A << la longueur de l’homopolymère A : Macroséparation de
phases
Figure I- 14 : représentation schématique d’une macroséparation de phases[20].
domaineA
domaine B
domaineB
Phase copolymère A-BPhase
homopolymère A
domaine A
Homopolymère A
domaineB
domaine A
Homopolymère A
domaineB
Chapitre I Etude bibliographique
20
Les chaînes d’homopolymères sont trop longues pour gonfler la brosse A. Le bloc A et
l’homopolymère A sont, dans ce cas, immiscibles. Une macroséparation de phases a lieu
formant des domaines de dibloc, d’une part, et des domaines d’homopolymère pur, d’autre
part.
II.2.3. Notion de gel physique
La notion de gel fait l’objet de nombreuses discussions, en raison de la difficulté à définir cet
état. En effet même s’il est assez aisé de reconnaître cet état, il est beaucoup plus compliqué
d’en donner une définition précise.
D’après la classification proposée par Flory et reprise par te Nijenhuis [23], les gels peuvent
être classés en quatre grands groupes :
Les structures lamellaires ordonnées, incluant les mésophases. Dans ce cas, les force
électrostatiques et/ou les forces de Van der Waals jouent un rôle important dans la
formation du gel.
Les réseaux polymères de type covalent, totalement désordonnés. Il s’agit de réseaux
chimiques (gels chimiques) tels que les polymères thermodurcissables formés par
réticulation.
Les réseaux formés par agrégations physiques, majoritairement désordonnés mais
possédant localement des zones ordonnées. La réticulation résulte, dans ce cas,
d’interactions physiques.
Les structures désordonnées de type particulaire. Elles regroupent les gels constitués
de particules (ou floculats) très anisotropes.
Les gels thermoréversibles (ou gels physiques) appartiennent, en général, à la troisième
classe. L’obtention de ces gels peut provenir de différents types d’interactions physiques
(Figure I- 15).
Figure I- 15 :représentation schématique de différents gels physiques. A) PVC/plastifiant ; B) gélatine aqueuse ; C) Polystyrène atactique dans CS2 ; D) copolymère tribloc poly(styrène-b-butadiène-b-dtyrène) dans
le tetradecane ; E) Copolymère Poly(oxyde de propylène-b-Oxyde d’éthylène-b-oxyde de propylène) dans l’eau ; F) PMMA syndiotactique et isotactique dans le toluène ; G) solution de polymère à cristaux liquides[23].
Dans le cas A, ce sont des cristallites micellaires qui sont responsables de la formation du gel,
alors que dans le cas B se sont des structures en hélice. Les cas C, D et E illustrent l’obtention
de gel par séparation de phases. L’exemple E présente la particularité de posséder des
Chapitre I Etude bibliographique
21
microdomaines semi-cristallins. D’autres mécanismes plus complexes peuvent avoir lieu (cas
F et G).
Afin de déterminer expérimentalement l’apparition d’un gel physique, la méthode la plus
simple est celle du tube renversé.
Figure I- 16 : représentation schématique du test du tube renversé utilisé pour déterminer la présence d’un gel.
Cette méthode, bien que très simple et pratique à utiliser, ne permet pas une étude précise
de la notion de gel.
L’apparition du gel peut également être déterminée en mesurant des propriétés tels que le
module de conservation ou le module de perte à différentes fréquences pour différentes
températures. Le moment (ou la température) où le module de conservation diminue
brusquement et fortement est définie comme le point de gel. Une autre méthode consiste en
la détermination du croisement des modules de conservation et de perte lors d’un balayage
en température ou en fréquence. Mais Ross-Murphy, en comparant les deux méthodes, en
conclue qu’elles restent imprécises.
C’est certainement à Winter [24] que l’on doit les travaux les plus aboutis sur le
comportement rhéologique des gels. Il montre, ainsi que te Nijenhuis, que le modèle
développé pour les gels chimiques (transitions sol-gel) s’applique aux gels physiques décrits
précédemment (transition gel-sol).
Dans un état de gel, le module de cisaillement (G) du système considéré répond à une loi
puissance :
( ) nG t St−= Equation I- 4
où S caractérise la force du gel et n l’exposant lié à la relaxation.
Cette loi puissance implique l’auto-similarité du gel, c’est à dire sa nature fractale. La
connectivité entre les chaînes se traduit par le fait que le mouvement d’une chaîne entraîne le
mouvement d’une autre chaîne située à une très grande distance. Il en découle une évolution
des temps de relaxation des chaînes en loi puissance alors qu’à l’état « sol » les chaînes
peuvent relaxer individuellement.
Dans un état de gel, logG’(ω) et logG’’(ω) donnent deux droites parallèles de pente n.
'( ) ''( ) nG Gω ω ω∝ ∝ Equation I- 5
liquide gel
ou
Chapitre I Etude bibliographique
22
Au passage de la transition sol-gel ou gel-sol, l’équation I-5 se traduit expérimentalement par
une indépendance de tanδ vis à vis de la fréquence (Equation I-6). Les courbes obtenues à
différentes fréquences vont donc se croiser en un point unique caractéristique du point de gel.
'' 1tan tan' 2
GG n
δπ
⎛ ⎞= = ⎜ ⎟⎝ ⎠
Equation I- 6
Les nœuds d’un gel chimique étant permanents, les lois puissances sont, en principe, toujours
respectées (à condition que le comportement des chaînes ne soit pas perturbé par d’autres
phénomènes comme la vitrification). Pour admettre un parallèle pour les gels physiques, il
faudrait que les nœuds physiques soient également permanents. Les enchevêtrements, par
exemple, ne peuvent être considérés comme tels car ils sont dépendants du temps de
relaxation des chaînes. A strictement parler, ce type de système, au point de gélification, est
un liquide s’il est observé à des temps expérimentaux tp supérieurs au temps de relaxation
des chaînes enchevêtrées (λpg). Winter et al [24] définissent alors un groupe adimensionnel,
le nombre de gel Ng.
pgg
p
temps de vie du réseauNt durée de l'expérience
λ= = Equation I- 7
La transition sol-gel est observable pour Ng >10. En dessous (Ng<1) le matériau s’apparente à
un liquide. Pour faire l’analogie avec les gels chimiques, la condition nécessaire est que Ng>>1.
II.3. La transition ordre-désordre : TODT
Même si cette désignation semble explicite du fait qu’elle traduise le passage d’un état
ordonné à un état désordonné, il convient de savoir à quel désordre et à quel ordre elle fait
référence.
II.3.1. Définition
Dans la littérature, la TODT n’est pas toujours utilisée pour désigner la même transition. Pour
certains, elle marque la perte de toute organisation et l’obtention d’un mélange homogène
[25] alors que pour d’autres, elle reflète la perte d’ordre à grande distance, parfois noté
LTODT (Lattice order-disorder transition) aboutissant à des micelles désordonnées (Figure I-
17). C’est cette dernière définition que nous avons choisi d’adopter pour la suite de notre
étude.
Figure I- 17 : Illustration schématique des transitions de phases d’un copolymère tribloc SIS asymétrique avec
la température [26, 27]
Chapitre I Etude bibliographique
23
Récemment, la théorie de ségrégation forte des copolymères très asymétriques développée
par Semenov, a été étendue par Dormidontova et Bates, pour considérer la stabilité d’un
régime de micelles désordonnées au-delà de la TODT. [28].
Figure I- 18 : diagramme de phases montrant l’intervalle de concentration au sein duquel les micelles désordonnées sont favorisées (CMT :température micellaire critique)[28].
Au sein même de la phase désordonnée des transitions existent. Ces évolutions de
structuration (ou de déstructuration) sont beaucoup moins franches que dans le cas des
transitions ordre-ordre, mais mènent progressivement à un état désordonné homogène.
Figure I- 19 : évolution de structuration a) d’un mélange à 25% de dibloc SI (styrène –isoprène) symétrique dans un mélange de solvants sélectif de S ; b) d’un mélange à 40% de dibloc SI (styrène –isoprène)
symétrique dans un mélange de solvants sélectif de S [29].
Comme défini précédemment, la TODT correspond à la perte de l’ordre à grande distance. Le
réseau disparaît et le mélange est alors dans un régime de micelles désordonnées. Lorsque la
température atteint la température micellaire critique (CMT), les micelles commence à se
dissocier en chaînes libres. Le mélange n’est considéré comme homogène qu’après avoir
franchi la température TMF (Mean Field température) au-delà de laquelle la majorité des
micelles se sont dissociées en chaînes libres et le mélange répond à la théorie de champ
moyen de Leibler [7, 29-31].
Ordre
Micelles désordonnées
Champ moyen
désordonné
ordonné
Chapitre I Etude bibliographique
24
Il semblerait que dans le cas des mélanges concentrés, la transition ordre-désordre soit
davantage dépendante des interactions existant entre le bloc non miscible et le solvant que
des interactions entre les blocs du copolymère[12, 14].
II.3.2. Méthodes de détermination de la température de transition ordre-désordre.
Afin de localiser la position de la transition ordre-désordre, deux types de mesures sont
pertinentes : des mesures rhéologiques et des mesures de diffusion des rayons X aux petits
angles.
II.3.2.a Comportement rhéologique au passage de la TODT.
Influence du type de structuration sur le comportement rhéologique de copolymères à
blocs.
Tout polymère possède un comportement viscoélastique qui peut être divisé en 4 grands
domaines : le plateau vitreux, la zone de transition vitreuse, le plateau caoutchoutique et
enfin la zone d’écoulement qui nous intéresse plus particulièrement dans le cas des
copolymères à blocs (Figure I- 20).
Figure I- 20 : schématisation du module de conservation G’ (ω) [32]
Le plateau caoutchoutique est caractéristique de tout polymère (ou mélange de polymères)
ayant des chaînes assez longues pour créer des effets d’enchevêtrements [33]. Du fait de ces
interactions intermoléculaires fortes, les chaînes enchevêtrées ne peuvent avoir de
mouvement d’ensemble. Le module est alors quasiment indépendant de la fréquence.
La valeur du module à ce plateau est directement liée à la masse molaire entre
enchevêtrements (Me) par :
Plateau caoutchoutique
Plateau vitreux
Zone de transition vitreuse
cubique cylindrique
lamellaire
désordonné
désordonné avec fluctuations
Chapitre I Etude bibliographique
25
e
N MRTG ρ=0 Equation I- 8
La zone d’écoulement correspond au désenchevêtrement des chaînes qui peuvent alors se
mouvoir sans contrainte. Elle se traduit par une chute du module G’.
Pour une phase désordonnée, la chute est la même que n’importe quel fluide viscoélastique et
le module de conservation devient proportionnel à ω2 (le module de perte à ω)
Une phase désordonnée se trouvant à une température plus proche de sa TODT, possède des
fluctuations de concentration qui sont des barrières à la mobilité des chaînes, et retardent
l’apparition de son comportement homogène proportionnel à ω2.
Pour une organisation cubique, le comportement est le même qu’un solide cristallin.
Pour une organisation en cylindres sur réseau hexagonal, le module complexe est
proportionnel à ω1/3 d’après Ryu [34], mais la seule théorie disponible pour ce type
d’organisation prévoit une dépendance en puissance ¼(Rubistein [35]). Enfin pour une
structure en lamelles, le module complexe obéit à une loi puissance en
fréquence proportionnelle à ω1/2. Le scénario avancé pour expliquer cette dépendance serait
que ce type de structure se comporte à la fois comme un solide et comme un liquide à des
fréquences suffisamment faibles.
L’organisation adoptée par les copolymères entraîne bien un comportement viscoélastique
spécifique. C’est grâce à cela que la transition ordre-désordre de ce type de matériaux pourra
être localisée.
Equivalence temps-température.
Il est assez rare de pouvoir mesurer le comportement d’un échantillon sur une plage de
fréquence suffisante pour que les différentes transitions soient visibles. Afin d’obtenir les
renseignements voulus, une équivalence temps-température peut alors être utilisée. La
température étant un paramètre facilement modifiable.
Une équivalence temps-température s’envisage aisément lorsqu’on interprète le processus de
relaxation comme la possibilité de mouvements moléculaires. Un apport d’énergie, sous forme
thermique, ne pourra que faciliter ces mouvements. Ainsi un même phénomène se produira
dans un intervalle de temps plus court si la température est plus élevée : une augmentation
de température conduit à une diminution des temps de relaxation. Ceci n’est vrai que si le
matériau ne subit aucune modification structurale dans la gamme de température étudiée.
Chapitre I Etude bibliographique
26
Localisation de la transition Ordre-désordre
Une des premières fois que la TODT fut mise en évidence, ce fut par des méthodes
rhéologiques par Widmaier et Meyer [36]. En effet, si le copolymère est ordonné ou non, son
comportement rhéologique sera complètement différent.
Dans un état ordonné, l’organisation des blocs qui tend à limiter leur répulsion, entrave le
déplacement relatif des chaînes. Le matériau a un comportement élastique qui se traduit par
un module de conservation (G’) supérieur au module de perte (G’’) s’il est sollicité en
cisaillement.
Dans l’état désordonné, le système est proche d’un mélange homogène. Le matériau peut
s’écouler puisque les barrières énergétiques ont disparues. Cela se traduit par un module de
perte (G’’) supérieur au module de conservation (G’).
La transition ordre-désordre correspond, alors, à une chute brusque des modules et au
croisement de ceux-ci marquant le passage d’un comportement élastique à un comportement
liquide Figure I- 21.
Figure I- 21 : Evolution de G’(●) et G’’(○) en fonction de la température à une fréquence de 5 ou 10 rad/s pour un mélange 15% en volume de copolymère tribloc poly(méthacrylate de méthyle)-b-poly(ter-acrylate de
butyle)-b-poly(méthacrylate de méthyle) dans le 2-éthylhexanol [37].
Néanmoins la localisation de la TODT reste délicate. La détermination de cette transition a été
affinée par Bates [38, 39] par l’utilisation d’une superposition temps-température. Il montre
qu’il existe une zone de transition au sein de laquelle le copolymère possède un
comportement intermédiaire entre celui d’un état ordonné (G’ et G’’ suivent une loi puissance
de type ω1/2), et celui d’un état désordonné (G’ et G’’ suivent les lois d’écoulement
classiques : G’∼ω2 et G’’∼ω). La transition ordre-désordre correspond, alors, à la forte
déviation observée dans la superposition temps-température due à des fluctuations de
concentrations (Figure I- 22).
Chapitre I Etude bibliographique
27
Figure I- 22 : log(G’) en fonction de la fréquence w pour différentes températures :(Ο) 110, (∆) 120, ( ) 130,
(∇) 135, (◊) 140, (●)145, ( ) 160, ( ) 180°, (◑)190°C,(◮) 195, (◨) 200°C, (▼) 205, (◐)210°C. TODT= 205°C [40]
Han et al [41, 42], proposent une autre méthode de détermination de la TODT qui ne fait pas
intervenir de superposition temps température. La transition est accessible en traçant log(G’)
en fonction log(G’’) et permet également de localiser la température critique de micellisation
(CMT). Par analogie avec l’écoulement d’un homopolymère, la TODT correspond à la
température à partir de laquelle les courbes ont une pente de 2 et la CMT à la température à
partir de laquelle les courbes de pente 2 se superposent.
Figure I- 23 : log G’ en fonction de log G’’ pour un copolymère tribloc SIS à différentes températures : (Ο) 60, (∆) 70, ( ) 80, (∇) 85, (◊) 90, ( )95, (●)100, ( )105, ( ) 110, ( ) 115°C TODT=85°C et CMT=105°C. [43]
Par des mesures rhéologiques, il est donc possible de déterminer la position de la transition
ordre-désordre. Mais cette localisation sera plus ou moins précises selon la technique
sélectionnée. Ainsi la prise en compte du croisement des modules G’ et G’’ peut s’avérer
moins pertinente. En effet, même si elle reflète une forte modification de structuration qui se
traduit par un changement de comportement rhéologique, il est difficile de savoir si la chute
Chapitre I Etude bibliographique
28
des modules correspond à l’obtention d’un système homogène ou simplement à la perte de
l’ordre à grande distance. Néanmoins cette méthode présente l’avantage d’être facilement
réalisable et donne une première idée de l’emplacement de la TODT. A partir des résultats ainsi
obtenus, il sera plus aisé d’orienter les mesures réalisées avec les deux autres méthodes (plus
longues à mettre en place). La représentation de log G’ en fonction de log G’’ s’avère la
technique la plus précise et la plus complète. Elle permet de distinguer, dans un premier
temps, la perte de l’ordre à grande distance du réseau puis , dans un second temps, de
déterminer si le système a atteint un état homogène ou non.
En conclusion, les différentes méthodes, présentées ici, n’offrent pas la même précision de
localisation de la TODT mais peuvent s’avérer complémentaires les unes des autres.
II.3.2.b Empreinte de la TODT en diffusion des rayons X aux petits angles.
La détermination de la position de la transition ordre-désordre étant assez délicate, la
diffusion des rayons X ( ou des neutrons) aux petits angles (SAXS ou SANS) s’est avérée un
outil pertinent.
Lorsque le système est ordonné, le profil d’intensité diffusée présente des pics
caractéristiques de l’organisation du système. Selon la position des pics secondaires, il est
possible de déterminer le type d’organisation obtenue. Ainsi des pics localisés à 2q, 3q, 4q…
seront le reflet d’un système lamellaire. Un réseau cylindrique sur réseau hexagonal
présentera, quant à lui, des pics secondaires aux positions √3q, √4q, √7q, √9q… Un
arrangement de sphères en réseau cubique sera reconnaissable à la position de ses pics à √2q,
√3q, √6q…(Figure I- 24).
Des imperfections ou défauts d’organisation se traduiront le plus souvent par l’absence de
certains pics secondaires ou par un certain décalage de ces pics (apparaîtront à des q plus ou
moins élevé par rapport à leur position théorique).
Figure I- 24 : diagrammes de diffusion obtenus pour différents mélanges tribloc SIS/PS présentant des structurations différentes [44].
Chapitre I Etude bibliographique
29
Pour une certaine valeur du pouvoir de ségrégation χN, l’intensité diffusée diminue et les pics
d’ordre supérieur disparaissent plus ou moins progressivement selon le type d’organisation
initiale (Figure I- 25). A mesure que le pouvoir de ségrégation diminue, le phénomène de
fluctuations de concentrations devient de plus en plus négligeable, les chaînes de polymères
sont de moins en moins étirées. Le système aboutit à un état désordonné dans lequel le
pouvoir de ségrégation est très faible. La théorie de champ moyen de Leibler décrit alors l’état
peu perturbé des chaînes.
Figure I- 25 : diagrammes (SANS) obtenus pour un mélange à 25% de dibloc SI dans un mélange de solvant sélectifs du bloc S (di-n-butylphtalate et diethylphtalate) en fonction de la température. Le diagramme à 60°C
reflète une structure de sphères sur réseau cubique (bcc).[29]
Afin de déterminer la position des transitions et de quantifier la disparition des pics (ce qui
n’est pas toujours aisé en observant les diagrammes), l’inverse de l’intensité maximale
diffusée (I-1), le carré de la largeur à mi-hauteur (σ) du pic principal, ainsi que la distance
entre particules directement liée à la position du pic principal (D=2Π/q), sont étudiés en
fonction de l’inverse de la température (Figure I- 26).
La transition ordre-désordre (perte de l’ordre à longue distance) se manifeste par une
discontinuité dans l’évolution de I-1 et σ2[27, 29]. En effet avant d’atteindre cette température,
le système, ordonné, garde la même structuration sur une plage de température définie par
son diagramme de phases. Il existe alors une relation linéaire entre I-1 et σ2 et l’inverse de la
température. .Les effets de fluctuations proche de la TODT provoque une modification de cette
relation linéaire ce qui explique l’apparition d’un décrochement.
Chapitre I Etude bibliographique
30
Figure I- 26 : Influence de la temperature sur (a) Imax-1, (b) σ2, et (c) D pour un mélange à 25% de dibloc SI
dans un mélange de solvant sélectifs du bloc S (di-n-butylphtalate et diethylphtalate)[29].
La température micellaire critique (CMT ou TS), température à partir de laquelle les micelles
désordonnées commencent à se dissocier en chaînes libres, est également identifiable. Elle
entraîne un brusque changement de pente des courbes I-1 et σ2 [29] s’expliquant par la
diminution du nombre d’objets diffusants au sein du système. Elle est définie par la
température à laquelle I-1 et σ2 deviennent nulles par extrapolation de la droite caractéristique
de la zone de régime de champs moyen (cf paragraphe suivant).
La température de champ moyen (T MF), définit le passage à un système homogène où la
majorité des micelles se sont dissociées et dont le comportement suit la théorie de champ
Chapitre I Etude bibliographique
31
moyen décrit par Leibler. Elle se caractérise par une modification de la pente des courbes I-1
et σ2 mais surtout par une stabilisation de la distance D [29]. D reste alors constant,
marquant la disparition de toute structure diffusante : le désordre homogène est atteint.
Notons que seule la ODT est une transition de phases thermodynamique. La CMT et TMF ne
sont que des transitions phénoménologiques qui mènent au désordre.
Au travers de ces différentes méthodes de localisation de la TODT, il apparaît que sa
détermination reste délicate. Le couplage des différentes techniques permet d’affiner sa
mesure mais également de comprendre de quelle transition il s’agit et quels phénomènes sont
mis en jeu.
III. Les copolymères à blocs, outils de la structuration de
polymères réticulés.
Les systèmes thermodurcissables ont l’avantage de mener à des matériaux à hauts modules
et à températures de transition élevées. Néanmoins leurs tenues à la propagation de fissures
et aux chocs restent très faibles en raison de leur structure fortement réticulée. C’est
pourquoi ils ont toujours fait l’objet d’étude de renforcement, que se soit par des fibres, des
charges inorganiques, des élastomères, des thermoplastiques [45, 46] ou plus récemment
des copolymères à blocs [47-51].
La difficulté réside dans le fait que l’avancement de la réaction de formation du polymère,
augmentant avec le temps et la température, modifie la thermodynamique initiale. La
miscibilité initiale que pouvait avoir l’additif introduit change. Cette évolution de miscibilité
peut mener à une macroséparation de phases modifiant les propriétés attendues. Revenons
rapidement sur ce phénomène.
III.1. Séparation de phases induite par la réaction : RIPS.
Prenons l’exemple des systèmes thermoplastique-thermodurcissables [52]. Ils résultent du
mélange d’un polymère linéaire avec les précurseurs d’un thermodurcissable (monomère et
durcisseur). Leur association conduit à différents scénarios:
Le mélange initial est homogène et la séparation de phases a lieu au cours de la
réaction de polymérisation du thermodurcissable : RIPS
Le mélange initial est homogène et la polymérisation du thermodurcissable ne
provoque pas de macroséparation de phases.
Chapitre I Etude bibliographique
32
Le mélange initial est constitué d’une phase de polymère linéaire dispersées dans une
matrice thermodurcissable et le système reste hétérogène tout au long de la
polymérisation.
La dissolution du polymère linéaire dans les précurseurs du thermodurcissable est gouvernée
par la miscibilité réciproque des constituants. Comme pour n’importe quel mélange, l’état de
miscibilité dépend de l’énergie libre de mélange de Gibbs, ∆G, qui peut s’exprimée selon la
théorie de réseau de Flory-Huggins, de la façon suivante:
TSTPref
i,TPi,TP
TPTS
TS
TS
Vln
iV1ln
VRTG φφχφ
φφφ∆ +⎟⎟
⎠
⎞⎜⎜⎝
⎛∑⎟⎟⎠
⎞⎜⎜⎝
⎛+= Equation I- 9
Vref : volume molaire définissant l’unité de référence : souvent volume molaire du précurseur
VTS ou volume molaire du motif de répétition du polymère linéaire VTP.
R : constante des gaz parfaits
φTS et φTP,i : fraction volumique des précurseurs du thermodurcissable et fraction volumique
des i-mères du polymère thermoplastique (φTP=ΣφTP,i)
Le paramètre d’interaction, χ, doit être considéré comme fonction de la température, de la
composition ainsi que du degré moyen de polymérisation du thermoplastique. Si χ diminue
quand la température augmente, alors le diagramme de phase correspond à un
comportement UCST (Upper Critical Solution Temperature) (Figure I- 27a). A l’inverse, si χ
augmente avec la température, le système a un comportement LCST (Lower Critical Solution
Temperature) (Figure I- 27b).
Figure I- 27 : représentation de courbes de point de trouble dans le cas d’un comportement a) UCST ; b) LCST.
Le mélange initial comprend une fraction volumique de polymère linéaire équivalente à φ0
TP et
est placé à la température de polymérisation TC à laquelle le système est homogène. A
mesure que la conversion augmente, la solubilité du polymère linéaire dans le
thermodurcissable diminue [53]. En effet, l’augmentation de la distribution de taille des
espèces thermodurcissables entraîne une diminution du terme entropique de l’énergie de
mélange. Lorsque le système atteint la conversion xcp, conversion au trouble, qui est
habituellement plus faible que la conversion au gel, la courbe de point de trouble franchit le
point initial α. Une augmentation de la conversion au-delà de ce point rend le système
1 phaseT
φTP0
2 phases
a)
2 phases
T
φTP0
1 phase
b)
Chapitre I Etude bibliographique
33
métastable et la séparation de phase peut se produire. Le mélange est alors composé d’une
phase riche en polymère linéaire thermoplastique et d’une phase riche en thermodurcissable.
Figure I- 28 : Evolution du diagramme de phases (température vs composition) pour un mélange
thermoplastique-thermodurcissable ayant un comportement UCST (Upper Critical Solution Temperature)
La Figure I- 28 décrit l’évolution d’un comportement UCST (Upper critical solution
temperature). Pour un comportement LCST (Lower critical solution temperature),
l’augmentation de conversion entraînerait un décalage de la courbe de point de trouble vers le
bas (Figure I- 29) faisant passer le système d’une phase à deux phases.
Figure I- 29 : Evolution du diagramme de phases (température vs composition) pour un mélange thermoplastique-thermodurcissable ayant un comportement LCST (Lower Critical Solution temperature).
Les mécanismes de séparation de phases ainsi que le type de morphologie obtenue
dépendent de la composition initiale du mélange, et en particulier de la fraction massique de
polymère linéaire thermoplastique φTP par rapport à la composition critique φTP,crit d’inversion
de phase. Le processus de séparation de phases peut avoir lieu soit par décomposition
spinodale pour des concentrations proches de φTP,crit, soit par nucléation croissance pour des
composition éloignées de la composition critique [54].
10 φ0TP φTP
αTc
T
1 phase
2 phases x=0
T
0 φ0TP 1 φTP
αTc
1 phase
2 phasesx=0
x=xcp
T
0 φ0TP φTP 1
TC
1 phase
2 phases
α
x=0
T
0 φ0TP φTP 1
TC
1 phase
2 phases
α
x=0
x=xcp Conversion (x)↑
Chapitre I Etude bibliographique
34
Dans le cas de mélanges copolymère à bloc-thermodurcissable, le problème devient plus
complexe. Chacun des blocs présente un degré de miscibilité propre par rapport aux
précurseurs. De plus, le fait que les blocs soient liés entre eux va modifier la
thermodynamique du système, et conduire à des structures plus ou moins organisées.
III.2. Comportement de copolymères à blocs dans un solvant précurseur de
réseau époxyde.
L’objectif de ce paragraphe est de comprendre, aux travers de quelques exemples simples, les
phénomènes rhéologiques associés à la transition ordre-désordre de mélanges obtenus à
partir de copolymères à blocs introduits dans un précurseur époxyde.
Fine et al [55] ont ainsi étudiés le comportement, à différentes températures, de copolymères
diblocs Poly(styrène-bloc-méthacrylate de méthyle) (P(S-b-MMA)) et Poly(butadiène-bloc-
méthacrylate de méthyle) (P(B-b-MMA) solubilisés dans un précurseur époxyde liquide de
type DGEBA (diglycidyle éther du bisphénol A). Le rôle de chaque bloc a été identifié. Le bloc
PMMA stabilise la microséparation de phases tandis que les blocs PB et PS sont microségrégés.
Un mélange comprenant 30% en masse de dibloc P(S-b-MMA) symétrique ne s’écoule pas à
température ambiante. A cette température les domaines de PS vitreux affectent
certainement la relaxation des bloc PMMA dans la matrice en augmentant leurs temps de
relaxation. En effet, les chaînes de PMMA sont en partie attachées par liaisons covalentes aux
domaines vitreux de PS. Les temps de vie des interactions physiques sont tellement longs par
rapport aux temps expérimentaux que le mélange peut-être considéré comme un gel.
Une montée en température s’accompagne d’une chute brutale des modules de perte et de
conservation à une température proche mais inférieure à la TODT mesurée par SAXS (Figure I-
30).
Figure I- 30 : Evolution de G’(⎯) et G’’ (⎯) en fonction de la température à 1 rad/s pour un mélange 70/30 DGEBA/ P(S-b-MMA) symmétrique Mn=104kg/mol[55].
Cette chute peut-être attribuée à la solubilisation des blocs PS. Ainsi lorsque la température
atteint la température de transition vitreuse des domaines riches en PS, qui se trouvent alors
Chapitre I Etude bibliographique
35
gonflés par le solvant, la mobilité des chaînes augmente fortement. Les temps de vie des
interactions physiques deviennent bien inférieurs aux temps expérimentaux. Cette différence
de temps de relaxation peut expliquer l’apparente transition sol-gel. Le fait que cette
transition ait lieu à une température inférieure à la TODT mesurée par SAXS confirme qu’il ne
s’agit pas d’une transition ordre-désordre menant à un mélange homogène.
Dans le cas d’un copolymère P(B-b-MMA), le bloc B reste microségrégé quelque soit la
température. Les temps de relaxations des chaînes ne sont donc pas significativement
modifiés lors d’une montée en température. Aucune transition ordre-désordre n’est observée
par SAXS et aucune chute des modules G’ et G’’ ne se produit en augmentant la température
(Figure I- 31). Le mélange conserve son organisation initiale de 20°C à 180°C.
Figure I- 31 : Evolution de G’(⎯) et G’’ (⎯) en fonction de la température à 1 rad/s pour un mélange 70/30
DGEBA/ P(B-b-MMA) Mn=110 kg/mol [55].
La comparaison de plusieurs copolymères dibloc SM a permis de montrer que la masse
molaire globale du copolymère à bloc était un paramètre important. Le mélange à 30% de
copolymère SM symétrique de Mn=104kg/mol, décrit dans le paragraphe précédant,
s’organise en cylindres sur réseau hexagonal. Mais si la masse molaire du dibloc est trop
faible, le pouvoir de ségrégation du système n’est pas assez important pour engendrer une
structure ordonnée à cette concentration. Les micelles de dibloc ne sont pas organisées, et la
distance interparticulaire est trop grande pour que ces micelles interagissent et confèrent au
mélange un comportement élastique (Figure I- 32).
Figure I- 32 :Evolution de G’(⎯) et G’’ (⎯) en fonction de la température à 1 rad/s pour un mélange 70/30 DGEBA/ P(S-b-MMA) Mn=29 kg/mol [55].
En revanche, si la masse molaire du dibloc est beaucoup plus importante (Mn=200kg/mol) et
que le copolymère à bloc est très asymétrique, le système ne peut pas facilement revenir à
Chapitre I Etude bibliographique
36
son équilibre en raison de la longueur des temps de relaxation. Des micelles semblent
persister à haute température (180°C). En effet une montée en température ne s’accompagne
pas d’une chute brutale des modules G’ et G’’ mais d’une diminution progressive (Figure I- 33).
Deux raisons peuvent expliquer un tel résultat. Premièrement, Le gonflement des micelles
dans cette plage de température mène à de fortes interactions entre des micelles très proches.
Deuxièmement, même dans l’état de désordre et au-dessus de 180°C, la solution conserve
une viscosité importante qui peut rester proche de celle du système ordonné.
Figure I- 33 : Evolution de G’(⎯) et G’’ (⎯) en fonction de la température à 1 rad/s pour un mélange 70/30 DGEBA/ P(S-b-MMA) Mn=200 kg/mol [55].
Ces différents exemples ont permis de mettre en évidence différents comportements de
copolymère à bloc dans un solvant précurseur de réseaux époxydes. Il apparaît que la
miscibilité des blocs avec la matrice ainsi que la masse molaire du copolymère sont des
paramètres clés. Ils influent directement sur les temps de relaxation des chaînes et par cela
sur leur comportement rhéologique et leur aptitude à conserver une structuration ordonnée.
III.3. Cas de copolymères à blocs utilisés dans des systèmes
thermodurcissables : principaux résultats.
Le but de ce paragraphe n’est pas de faire une revue détaillée de tous les copolymères à blocs
ayant été utilisés dans les systèmes thermodurcissables mais plutôt de donner un aperçu des
potentialités de ce type de mélanges. Les principaux résultats de ces travaux nous
permettront d’introduire le contexte de notre étude ainsi que de justifier les orientations
initiales de celle-ci.
III.3.1. Cas de copolymères à blocs possédant un (ou plusieurs) blocs Poly(oxyde
d’éthylène) PEO.
Dans un mélange copolymère à blocs -système thermodurcissable, la structure finale et les
morphologies obtenues dépendent de différents phénomènes incluant la réticulation du
système, l’auto-assemblage du copolymère à blocs ainsi que la séparation de phases.
L’introduction de copolymère à bloc amphiphile contenant un (ou plusieurs) bloc PEO dans des
systèmes époxydes a été étudiée par les équipes de Bates [49, 56-58], Mijovic [51] ou Guo
[59-61].
Chapitre I Etude bibliographique
37
Rappelons que le PEO est semi cristallin et est associé, dans les exemples que nous allons
évoqués, à un bloc Poly(oxyde de propylène) (PPO) ou poly(éthylène-alt-propylène) (PEP) qui
sont tout deux amorphes. Les copolymères utilisés lors de ces études possèdent des masses
molaires assez faibles (Mn<16 kg/mol). Le système époxyde étudié est obtenu à partir de
diglycidyl éther du bisphénol A (DGEBA) et de la 4,4’-methylenedianiline (MDA) comme
durcisseur.
Le bloc PEO est initialement miscible avec le système époxy tandis que l’autre bloc ne l’est
pas. Le bloc PEO est donc initialement gonflé par la matrice. Au cours de la réaction, il est
expulsé localement par un mécanisme de RIPS. Les différentes études montrent que les
structures obtenues dépendent de plusieurs paramètres :
Du % de PEO dans le copolymère à bloc
De la température de polymérisation
De l’architecture dibloc ou tribloc du copolymère
Ainsi Bates [57] présente différentes morphologies (vésicules ou sphères) observées pour des
mélanges comprenant 5% en masse de copolymères diblocs PEO-b-PEP avec des taux de PEO
différents (Figure I- 34).
Figure I- 34 : images TEM obtenues pour des mélanges réticulés présentant a) une morphologie vésiculaire obtenue pour un mélange contenant 2,5% en poids de copolymère dibloc PEO-b-PEP avec 32% de PEO (Mn= 2kg/mol); b) une morphologie vésiculaire obtenue pour un mélange contenant 5% en poids de copolymère
dibloc PEO-b-PEP avec 46% PEO (Mn=16 kg/mol)[57].
Mijovic [51] obtient une nanostructuration avec un mélange contenant un dibloc PEO-b-PPO.
Les travaux récents de Sun et al [62], expliquent que durant la réaction, le réseau époxyde
réticulé devenu rigide a formé une microphase séparée, alors que la partie de PEO mobile a
été localement expulsée du réseau et forme une autre phase microséparée avec le PPO (ou
PEP) mobile. Les blocs PEO résiduels immobilisés sont intimement liés avec la phase
partiellement réticulée et forme une interface. Le fait d’augmenter la proportion de PEO tend
à diminuer la taille des domaines mais a peu d’effet sur l’épaisseur de l’interface.
Pour un mélange contenant un copolymère tribloc PEO-b-PPO-b-PEO, Mijovic [51] constate
qu’il y a eu macroséparation de phases pendant la polymérisation (à 120°C) à la fois à
l’échelle macroscopique et nanoscopique. En effet au sein des différentes phases des
nanostructures sont visibles. Guo, quant à lui, obtient, pour un copolymère tribloc similaire,
une nanostructuration. Il explique la différence de résultats par l’utilisation de cycles de
50 nm
a
Chapitre I Etude bibliographique
38
polymérisation différents [59] (Guo polymérise ses échantillons de la façon suivante : 8h 80°C
+ 2h 150°C +2h 175°C tandis que Mijovic n’utilise qu’une étape de 2h à 120°C). La
polymérisation, en augmentant la masse molaire du réseau en croissance, diminue l’entropie
du mélange et peut provoquer une séparation de phases. Mais cette séparation de phases
n’est pas seulement gouvernée par un facteur thermodynamique mais aussi cinétique. En
augmentant la température de polymérisation, la vitesse de réaction augmente et le temps de
gel diminue. Si le gel est atteint avant la séparation de phases macroscopique, aucun
macrodomaine ne sera formé. Mais d’un autre côté, le fait d’augmenter la température,
favorise la mobilité des molécules et facilite la séparation de phases. Les résultats de Mijovic
impliquent que dans son système le facteur cinétique est dominant et que la température est
favorable à la séparation de phases.
D’un point de vue propriétés mécaniques[57], les résultats obtenus par Bates pour des diblocs
PEO-b-PEP montrent une amélioration très importante de la ténacité quelque soit le
copolymère utilisé. Il se dégage néanmoins que les morphologies vésiculaires permettent
d’atteindre un niveau de renforcement plus important pour des proportions introduites plus
faibles.
III.3.2. cas des copolymères triblocs Poly(Styrène-bloc-Butadiène-bloc-Méthacrylate
de Méthyle) ou SBM.
Comme présenté dans la partie I.3, les copolymères triblocs de type ABC peuvent s’organiser
en structures variées. Dans le cas des SBM, la morphologie est fortement influencée par les
forces répulsives entre le bloc central PB et les deux blocs finaux PS et PMMA. Stadler et al
[63] décrivent les différentes structures observées en fonction de la fraction volumique de
chacun des blocs.
Figure I- 35 : schéma des différentes morphologies connues pour les copolymères tribloc SBM [64].
Chapitre I Etude bibliographique
39
III.3.2.a SBM dans des systèmes époxy-amine
Les SBM ont été introduits dans différents systèmes époxy-diamine dans le but de générer
des matériaux thermodurcissables nanostructurés. Les systèmes étudiés par Ritzenthaler et al
[65] sont composés du précurseur époxyde Diglycidyl éther du bisphenol A (DGEBA) et,
suivant les cas, de 4,4’ diaminodiphenylsulfone (DDS) ou de 4,4’-méthylène bis (3-chloro 2,6-
diéthylaniline) (MCDEA) comme durcisseur.
La miscibilité de chaque bloc est différente dans le précurseur époxyde :
l’homopolybutadiène, PB, est immiscible dans la DGEBA conduisant à une
macroséparation de phases initale entre l’élastomère PB et le monomère époxyde.
L’homopolystyrène est partiellement miscible avec la DGEBA. Il présente un
comportement UCST. Un mélange homogène est obtenu si la température est
supérieure à 90°C
L’homopolyméthacrylate de méthyle est miscible dans le précurseur époxy quelque
soit la température.
L’ajout de la diamine modifie la miscibilité des blocs dans le système. La MCDEA a tendance à
améliorer la miscibilité alors que la DDS a l’effet inverse.
L’étude des mélanges avant polymérisation a montré que dans le cas des deux systèmes à
conversion nulle, une nanostructuration est obtenue (Figure I- 36 1a et 2a).
Après polymérisation, en revanche, deux types de structures sont observées : dans le cas des
mélanges DGEBA-MCDEA la nanostructuration initiale est conservée (Figure I- 36 1b). Dans le
cas des mélanges DGEBA-DDS, une macroséparation de phases a eu lieu (Figure I- 36 2b).
Figure I- 36 : Observations TEM de mélanges SBM-1a) DGEBA-MCDEA avant réaction, 1b) DGEBA-MCDEA après réaction ; 2a) DGEBA-DDS avant réaction, 2b) DGEBA-DDS après réaction[65].
200 nm200 nm200 nm200 nm
S da s G C
1a 1b
2a 2b
Chapitre I Etude bibliographique
40
Les auteurs expliquent cette différence de comportement par le fait que le bloc PMMA reste
miscible tout au long de la réaction dans le système DGEBA-MCDEA et joue alors le rôle de
stabilisateur de la structuration. Dans DGEBA-DDS, le bloc PMMA n’est que partiellement
miscible, il ne permet pas de stabiliser le système et les particules de SBM floculent.
La miscibilité totale d’un des blocs est donc un paramètre clé pour l’obtention de mélanges
finaux nanostructurés.
Mais d’un point de vue mécanique, faut-il privilégier les systèmes nanostructurés ou les
systèmes floculés ? C’est la question à laquelle se sont ensuite intéressés Ritzenthaler et al
[15, 47]. Ils montrent que le renforcement de matrice époxy est bien meilleur dans le cas de
mélanges nanostructurés (MCDEA) (Figure I- 37). Cela étant, sans doute, du également à une
meilleure adhésion entre les nanoparticules dispersées et la matrice.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5% PB
Renf
orc
emen
t (%
)
MCDEA
DDS
200 nm200 nm200 nm
200 nm200 nm200 nm
Figure I- 37 : Influence du type de structuration sur la ténacité de systèmes époxy modifiés par un copolymère tribloc SBM [47]
La nanostructuration des systèmes époxydes menant à une amélioration de leurs
performances mécaniques, il est apparu intéressant d’essayer d’empêcher la floculation de la
structure. Dans cette optique, Rebizant et al [48], ont étudiés le comportement de SBM
modifiés de façon à avoir des fonctions réactives capables de réagir avec la matrice. Pour se
faire, le bloc PMMA est remplacé par un bloc Poly(méthacrylate de méthyle- acide
méthacrylique) (SB(MA)) obtenu par hydrolyse du Poly(méthacrylate de méthyle-co-ter-
méthacrylate de butyle) (SB(MT)). Dans le cas de SBM non hydrolysés, la réactivité des
copolymères n’est pas suffisante pour créer des liens efficaces entre la matrice et le
copolymère et éviter la floculation (Figure I- 38 b,c). La situation est différente, pour les SBM
hydrolysés. La formation de liaisons éther par réaction des fonctions COOH sur le cycle
oxirane permet d’éviter la séparation de phases et d’obtenir des nanostructures plus ou moins
homogènes (Figure I- 38 e,f).
Chapitre I Etude bibliographique
41
Figure I- 38 : observations TEM de mélanges a) DGEBA-MCEA+10% SB(MT) ; b)DGEBA-DDS+10% SB(MT) ; c) DGEBA-MDA+10% SB(MT) ; d) DGEBA-MCDEA+10% SB(MA) ; e) DGEBA-DDS+10% SB(MA) ; DGEBA-MDA +
10% SB(MA) [48].
III.3.2.b SBM dans d’autres systèmes thermodurcissables
L’utilisation de SBM réactifs a été étendue à d’autres systèmes époxydes[48] utilisant comme
durcisseurs le 2-phénylimidazole (2-PI), l’anhydride méthyltétrahydrophtalique (MTHPA), ou
la dicyandiamide (DICY). La présence des fonctions acides permet, comme dans les cas
précédents, de limiter partiellement la floculation mise à part dans le système DGEBA-DICY
où la floculation n’est pas entièrement évitée. La modification de structuration ne
s’accompagne pas d’une amélioration de la résistance à la propagation de fissures. Ceci étant
sans doute du à une mauvaise adhésion entre les phases [66].
Figure I- 39 : observations TEM de mélanges a) DGEBA-2-PI+10% SB(MT) ; b)DGEBA-MTHPA+10% SB(MT) ; c) DGEBA-DICY+10% SB(MT) ; d) DGEBA-2-PI+10% SB(MA) ; e) DGEBA-MTHPA+10% SB(MA) ; DGEBA-DICY
+ 10% SB(MA)[48].
b ca
200 nm200 nm200 nm 200 nm200 nm200 nm 200 nm200 nm200 nm
200 nm200 nm200 nm 200 nm200 nm200 nm200 nm200 nm200 nm
a b c
d e f
Chapitre I Etude bibliographique
42
Le comportement de SBM dans des polyesters insaturés ou dans des vinyl esters a également
été étudiés[66]. Dans les deux systèmes, une macroséparation de phases se produit. Pour les
vinyl esters, elle s’accompagne tout de même d’une amélioration des propriétés mécaniques.
En conclusion, l’existence de liaisons fortes entre le copolymère et la matrice, permet dans la
plupart des cas, de contrôler, au moins en partie, les morphologies obtenues. La relation
morphologie-propriétés mécaniques n’est pas aisée à établir car l’adhésion entre les phases
entre également en jeux.
IV. Conclusion
Cette partie nous a permis de présenter les différentes morphologies adoptées par un
copolymère à bloc suivant sa structure (AB, ABA ou ABC) et sa composition, et de montrer
l’influence de l’ajout d’un solvant plus ou moins sélectif sur cette organisation. La notion de
Transition Ordre-Désordre a été introduite en détaillant les différentes façons dont elle se
manifeste d’un point de vue rhéologique et morphologique.
L’incorporation de copolymères à blocs dans des systèmes réactifs type thermodurcissables,
a été exposé au travers de plusieurs exemples. Par le biais de ceux-ci, la structuration à
l’échelle nanométrique s’est révélée être possible mais difficile car soumise aux respects de
différents paramètres. La miscibilité totale d’un des blocs dans la matrice en croissance
apparaît être un critère important, tout comme l’existence d’interactions entre les phases.
Notons que la connaissance de la structuration du mélange initial du copolymère à blocs dans
le solvant précurseur du thermodurcissable et son évolution au cours de la polymérisation ont
fait l’objet de très peu d’études.
Dans la suite ce travail nous nous intéresserons à la nanostructuration de systèmes époxydes
par des copolymères dibloc AB et tribloc ABA possédant un bloc ayant une grande affinité
avec la matrice. Nous essaierons de comprendre la relation entre la structure d’un copolymère
à bloc et la nanostructuration d’un polymère réticulé. Comme nous l’avons décrit, les travaux
précédents n’ont permis l’obtention de réseaux polymères nanostructurés que dans très peu
de cas. Les seuls sont les systèmes obtenus à partir de diglycidyl éther du bisphenol A
(DGEBA) avec les durcisseurs diamines 4,4’-méthylène bis (3-chloro 2,6-diéthylaniline)
(MCDEA) ou 4,4’-methylenedianiline (MDA). Un cas difficile et qui pourtant est
industriellement important est le système DGEBA-4,4’ diaminodiphenylsulfone (DDS). Un de
nos objectifs sera donc de parvenir à la nanostructuration de ce système en sélectionnant un
copolymère à bloc adapté.
Dans un premier temps, la miscibilité fera l’objet d’une étude particulière afin d’identifier un
bloc capable de rester miscible dans les systèmes époxydes jusqu’à la fin de réticulation.
Une fois ce bloc déterminé, nous nous attacherons à comprendre le comportement de ce type
de copolymères dans un solvant sélectif.
Chapitre I Etude bibliographique
43
Nous verrons finalement, les effets de la nanostructuration sur les propriétés mécaniques et
tenterons de dresser un bilan sur la manière d’obtenir des systèmes thermodurcissables
nanostructurés.
Chapitre I Etude bibliographique
44
Références bibliographiques
[1] PARK C., YOON J. THOMAS E.L., Enabling nanotechnology with self assembled block
copolymers patterns. Polymer, 2003, 44, n°22, p. 6725-6760. [2] FLEURY C. Structuration et rhéologie des solutions de copolymères triblocs SBM:smectiques
frustres d'intérêt industriel; Thèse Université Pierre et Marie Curie, Paris, 2001; p 221 [3] MORI Y., LIM L. S. BATES F. S., Consequences of molecular bridging in lamellae-forming
triblock/ pentablock copolymer blends. Macromolecules, 2003, 36, n°26, p. 9879-9888. [4] WATANABE H., Slow dielectric relaxation of styrene-Isoprene-Styrene triblock copolymer with
dipole inversion in the middle block: a challenge to a loop/bridge problem. Macromolecules, 1995, 28, p. 5006-5011.
[5] BATES F. S. FREDERICKSON G.H., Block copolymers-designers soft materials. Physics today,
1999, p. 32-38. [6] ROSEDALE J. H., BATES F. S., ALMDAL K., MORTENSEN K.WIGNALL G. D., Order and Disorder in
Symmetric Diblock Copolymer Melts. Macromolecules, 1995, 28, n°5, p. 1429-1443. [7] LEIBLER L., Theory of microphase separation in block copolymers. Macromolecules, 1980, 13,
n°6, p. 1602-1617. [8] BATES F. S., ROSENDALE J. H. FREDERICKSON G. H., Fluctuation effects in a symmetric diblock
copolymer near the order-disorder transition. Journal of Chemical Physics, 1990, 92, n°10, p. 6255-6270.
[9] FREDERICKSON G.H. HELFAND E., Fluctuation effects in the theory of microphase separation in
block copolymers. Journal of Chemical Physics, 1987, 87, n°1, p. 697-705. [10] MAYES A. M. CRUZ M. OLVERA DE LA, Microphase separation in multiblock copolymer melts.
Journal of Chemical Physics, 1989, 91, n°11, p. 7228-7235. [11] MATSEN M. W. BATES F. S., Unifying Weak-and Strong segregation block copolymer theories.
Macromolecules, 1996, 29, n°4, p. 1091-1098. [12] HANLEY K. J. LODGE T. P., Phase behavior of a block copolymer in solvents of varying
selectivity. Macromolecules, 2000, 33, p. 5918-5931. [13] PEDERSEN J. S., Contrast variation small-angle neutron scattering study of the structure of
block copolymer micelles in a slightly selective solvent semidilute concentrations. Macromolecules, 2000, 33, p. 542-550.
[14] LODGE T. P., PUDIL B. HANLEY K. J., The full phase behavior for block copolymers in solvents
of varying selectivity. Macromolecules, 2002, 35, n°12, p. 4707-4717. [15] RITZENTHALER S. Nanostructuration de reseaux epoxyde par des copolymeres à blocs de type
ABC; Thèse INSA de Lyon, 2000; p 162 [16] CHU B., Structure and dynamics of block copolymer colloids. Langmuir, 1995, 11, p. 414-
421. [17] BILTZ J.M. FISH M.R., Aggregation number of micelles in semi-dilute solutions. Langmuir,
1995, 11, p. 3595-3597. [18] RIESS G. .In Research on thermoplastic elastomers. Section2: Interfacial activity of block
copolymers. In Thermoplastic elastomer, a comprehensive review; Edited by N.R. Legge, G. Holden, H.E. Schroeder, Ed.; Hanser: Munich, 1997; pp 325-349.
Chapitre I Etude bibliographique
45
[19] HASHIMOTO T., HASEGAWA H. TANAKA H., Ordered Structure in Mixtures of a Block Copolymer and Homopolymers. 2. Effects of Molecular Weights of Homopolymers. Macromolecules, 1990, 23, n°20, p. 4378-4386.
[20] TANAKA H., HASEGAWA H. HASHIMOTO T., Ordered Structure in Mixtures of a Block Copolymer
and Homopolymers. 1. Solubilization of Low Molecular Weight Homopolymers. Macromolecules, 1991, 24, n°1, p. 240-251.
[21] TANAKA H. HASHIMOTO T., Ordered Structures of Block Polymer/Homopolymer Mixtures.
3.Temperature Dependence. macromolecules, 1991, 24, n°20, p. 5713-5720. [22] KOIZUMI S., HASEGAWA H. HASHIMOTO T. Makromolekulare Chemie, Makromolekulare symposia,
1992, 62, p. 75-91. [23] NIJENHUIS K. TE. Thermoreversible networks: viscoelastic properties and structure of gels.In
Advances in Polymer Science; Berlin, Springer, 1997; 130, p 264. [24] WINTER H. H. MOURS M. Rheology of polymers near liquid-solid transitions.In Advances in
polymer science; Springer: Berlin, 1997; 134, pp 165-234. [25] HASHIMOTO T., SHIBAYAMA M., KAWAI H., WATANABE H.KOTAKA T., Ordered Structure in Block
Polymer solution. 2. Its Effect on Rheological Behavior. Macromolecules, 1983, 16, p. 361-371.
[26] SOTA N., SAKAMOTO N., SAIJO K. HASHIMOTO T., Phase Transition from Disordered Sphere to
Hex-Cylinder via Transient Ordering into Bcc-Sphere in SIS Triblock Copolymer†. Macromolecules, 2003, 36, n°12, p. 4534-4543.
[27] VAIDYA N. Y., HAN C. D. KIM D., Microdomain Structures and Phase Transitions in Binary
Blends Consisting of a Highly Asymmetric Block Copolymer and a Homopolymer. Macromolecules, 2001, 34, n°2, p. 222-234.
[28] DORMIDONTOVA E. E. LODGE T. P., The order-disorder transition and the disordered micelle
regime in sphere-forming block copolymer melts. macromolecules, 2001, 34, p. 9143-9155. [29] PARK M. J., CHAR K., BANG J. LODGE T. P., Order-Disorder Transition and critical micelle
temperature in concentrated block copolymer solutions. Macromolecules, 2005, 38, n°6, p. 2449-2459.
[30] HAMLEY I. W., FAIRCLOUGH J. P. A., RYAN A. J., RYU C. Y., LODGE T. P., GLEESON A. J.PEDERSEN J.
S., Micellar Ordering in Concentrated Solutions of Di- and Triblock Copolymers in a Slightly Selective Solvent. Macromolecules, 1998, 31, n°4, p. 1188-1196.
[31] SHIBAYAMA M., HASHIMOTO T. KAWAI H., Ordered structure in block polymer solutions. 1.
Selective solvents. Macromolecules, 1983, 16, n°1, p. 16-28. [32] COLBY R. H. Block copolymers, Melt rheology of.In Encyclopedia of materials: Science and
technology; New York, Elsevier science Ltd, 2001; pp 727-730. [33] FERRY J. D. Viscoelastic properties of polymers, third ed.; John Wiley and Sons, 1980. [34] RYU C. Y., HADJUK M. S. LODGE T. P., Structure and viscoelasticity of matched asymmetric
diblock ang triblock copolymers in the cylinder and sphere microstructures. Journal of Polymer Science: Part B: Polymer Physics, 1997, 35, p. 2811-2823.
[35] RUBINSTEIN M. OBUKHOV S. P., Power-law-likestress relaxation of block copolymers:
disentanglement regimes. Macromolecules, 1993, 26, p. 1740-1750. [36] WIDMAIER J. M. MEYER G. C., Structural evolution of an ABA poly(styrene-b-isoprene) block
copolymer with temperature. Journal of polymer science: part B: Polymer Physics, 1980, 18, p. 2217-2225.
[37] DRZAL P L. SHULL K R., Origins of Mechanical Strenght and Elasticity in Thermally Reversible.
Acrylic Triblock Copolymer Gels. Macromolecules, 2003, 36, p. 2000-2008.
Chapitre I Etude bibliographique
46
[38] BATES F. S., Block copolymers near the microphase separation transition. 2. linear dynamic mechanical properties. Macromolecules, 1984, 17, p. 2607-2613.
[39] ROSENDALE J. H. BATES F.S., Rheology of ordered and disordered symmetric
poly(ethylenepropylene)-poly(ethylethylene) diblock copolymers. Macromolecules, 1990, 23, p. 2329-2338.
[40] SAKAMOTO N., HASHIMOTO T., HAN C. D., KIM D. VAIDYA N. Y., Effect of Addition of a Neutral
Solvent on the Order-Order and Order-Disorder Transitions in a Polystyrene-block-polyisoprene-block-polystyrene Copolymer. Macromolecules, 1997, 30, n°18, p.
[41] HAN C.D.KIM J., Rheological technic for determining the order-disorder transition of block
copolymers. Journal of polymer science: Part B: Polymer Physics, 1987, 25, p. 1741-1764. [42] HAN C. D., KIM J. KIM J.K., Determination of the order-disorder transition temperature of
block copolymers. Macromolecules, 1989, 22, p. 383-394. [43] CHOI S., LEE K. M., HAN C. D., SOTA N. HASHIMOTO T., Phase Transitions in Sphere-Forming
Polystyrene-block-polyisoprene-block-polystyrene Copolymer and Its Blends with Homopolymer. Macromolecules, 2003, 36, n°3, p. 793-803.
[44] LEE S.-H., CHAR K. KIM G., Order-Disorder and Order-Order Transitions in Mixtures of Highly
Asymmetric Triblock Copolymer and Low Molecular Weight Homopolymers. Macromolecules, 2000, 33, n°19, p. 7072-7083.
[45] ZUCCHI I.A., GALANTE M.J. WILLIAMS R.J.J., Comparison of morphologies and mechanical
properties of crosslinked epoxies modified by polystyrene and poly(methyl methacrylate)) or by the corresponding block copolymer polystyrene-b-poly(methyl methacrylate). Polymer, 2005, 46, n°8, p. 2603-2609.
[46] STEFANI P. M., RICCARDI C. C., REMIRO P. M. MONDRAGÓAN I., Morphology profiles generated by
temperature gradient in PMMA modified epoxy system. Polymer Engineering & Science, 2001, 41, n°11, p. 2013-2021.
[47] RITZENTHALER S., COURT F., GIRARD-REYDET E., LEIBLER L. PASCAULT J.P., ABC Triblock
copolymers/Epoxy-Diamine blends. 2. parameters controlling the morphologies and properties. Macromolecules, 2003, 36, n°1, p. 118-126.
[48] REBIZANT V., VENET A.S., TOURNILHAC F., GIRARD-REYDET E., NAVARRO C., PASCAULT J. P.LEIBLER L.,
Chemistry and Mechanical properties of epoxy-based thermosets reinforced by reactive and nonrecative SBMX block copolymers. Macromolecules, 2004, 37, n°21, p. 8017-8027.
[49] DEAN J. M., GRUBBS R. B., SAAD W., COOK R. F. BATES F. S., Mechanical properties of block
copolymer vesicle and micelle modified epoxies. Journal of Polymer Science: Part B: polymer physics, 2003, 41, p. 2444-2456.
[50] GUO Q., DEAN J. M., GRUBBS R. B. BATES F. S., Block copolymer modified novolac epoxy resin.
Journal of Polymer Science: Part B: polymer Physics, 2003, 41, p. 1994-2003. [51] MIJOVIC J., SHEN M. SY J. W., Dynamics and mophology in nanostructured thermoset
network/block copolymer blends during network formation. Macromolecules, 2000, 33, n°14, p. 5235-5244.
[52] PASCAULT J.P. WILLIAMS R.J.J. Formulation and Characterization of Thermoset-Thermoplastic
blends.In Polymer Blends. Volume 1: Formulation; Paul D.R.; Bucknall C. B., New York, Eds John Wiley & Sons, Inc, 2000; p 600.
[53] WILLIAMS R. J. J., ROZENBERG A. PASCAULT J. P. P., Reaction-induced phase separation in
modified thermosetting polymers. Advances in polymer science, 1997, 128, p. 97-156. [54] GIRARD-REYDET E., SAUTEREAU H., PASCAULT J.P., KEATES P., NAVARD P., THOLLET G.VIGIER G.,
Reaction-induced phase separation mechanisms in modified thermosets. Polymer, 1998, 39, n°11, p. 2269-2279.
Chapitre I Etude bibliographique
47
[55] FINE T., LORTIE F., DAVID L. PASCAULT J.-P., Structures and rheological properties of reactive solutions of block copolymers. Part I. Diblock copolymers in a liquid epoxy monomer. Polymer, 2005, 46, n°17, p. 6605-6613.
[56] DEAN J M., VERGHESE N E., PHAM H Q. BATES F S, Nanostructure Thoughened Epoxy Resins.
Macromolecules, 2003, 36, p. 9265. [57] DEAN J.M., LIPIC P.M., GRUBBS R.B., COOK R.F. BATES F.S., Micellar Structure and Mechanical
Properties of block Copolymer-Modified Epoxies. Journal of Polymer Science: Part B: polymer Physics, 2001, 39, p. 2996-3010.
[58] HILLMYER M. A., Self-assembly and polymerization of epoxy resin-amphiphilic block
copolymer nanocomposites. Journal of American Chemical Society, 1997, 119, n°11, p. 2749-2750.
[59] GUO Q., THOMANN R. GRONSKI W., Phase behavior, crystallization and hierarchical
nanostructures in self-organized thermoset blends of epoxy resin and amphiphilic poly(ethylene oxide)-block-poly(propylene oxide)-block-poly(ethylene oxide) triblock copolymers. Macromolecules, 2002, 35, n°8, p. 3133-3144.
[60] GUO Q., THOMANN R. GRONSKI W., Nanostructures, semicrystalline morphology, and nanoscale
confinement effect on the crystallization kinetics in self-organized block copolymer/thermoset blends. Macromolecules, 2003, 36, n°10, p. 3635-3645.
[61] GUO Q., HARRATS C., GROENINCKX G. KOCH M H J., Miscibility, crystallization kinetics and r-time
small-angle X-ray scattering investigation of the semicrystalline morphology in thermosetting polymer blends of epoxy resin and poly(ethylene oxide). Polymer, 2001, 42, p. 4127-4140.
[62] SUN P., DANG Q., LI B., CHEN T., WANG Y., LIN H., JIN Q. DING D., Mobility, miscibility, and
microdomain structure in nanostructured thermoset blends of epoxy resin and amphiphilic poly(ethylene oxide)-block-poly(propylene oxide)-block-poly(ethylene oxide) triblock copolymers characterized by solid-state NMR. Macromolecules, 2005, 38, n°13, p. 5654-5667.
[63] STADLER R., AUSCHRA C., BECKMANN J., KRAPPE U., VOIGT-MARTIN I. LEIBLER L., Morphology and
thermodynamics of symmetric poly(A-block-B-block-C) triblock copolymers. Macromolecules, 1995, 28, n°9, p. 3080-3097.
[64] ABETZ V. GOLDACKER T., Formation of superlattices via blending of block copolymers.
Macromolecular Rapid communications, 2000, 21, n°1, p. 16-34. [65] RITZENTHALER S., COURT F., DAVID L., GIRARD-REYDET E., LEIBLER L. PASCAULT J. P., ABC triblock
copolymers/ Epoxy-diamine blends. 1. Keys to achieve nanostructured thermosets. Macromolecules, 2002, 35, p. 6245-6254.
[66] VENET A. Structuration de polymères réticulés par des copolymères à blocs de type ABC.;
Thèse INSA de Lyon, 2002; p 211
Chapitre I Etude bibliographique
48