Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la...

56
Chapitre 7 | Cadre biologique

Transcript of Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la...

Page 1: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Chapitre 7 | Cadre biologique

Page 2: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL

Chapitre 7 | Cadre biologique

7 CADRE BIOLOGIQUE .................................................................................................. 7-3

7.1 Méthodes et zones d'étude .................................................................................................................................. 7-3

7.2 Biodiversité terrestre ............................................................................................................................................... 7-7

7.2.1 Parc National du Niokolo-Koba............................................................................................................. 7-7

7.2.2 Autres aires protégées ............................................................................................................................. 7-8

7.2.3 Habitat et flore ............................................................................................................................................ 7-9

7.2.4 Grands mammifères ............................................................................................................................... 7-23

7.2.5 Chimpanzés ............................................................................................................................................... 7-32

7.2.6 Oiseaux ........................................................................................................................................................ 7-37

7.2.7 Menaces existantes pour la biodiversité terrestre ....................................................................... 7-41

7.3 Biodiversité aquatique ......................................................................................................................................... 7-43

7.3.1 Fleuve Gambie et ses affluents ........................................................................................................... 7-43

7.3.2 Zones protégées ...................................................................................................................................... 7-44

7.3.3 Habitats ....................................................................................................................................................... 7-44

7.3.4 Macrophytes et algues multicellulaires ........................................................................................... 7-44

7.3.5 Poissons ...................................................................................................................................................... 7-45

7.3.6 Amphibiens et reptiles .......................................................................................................................... 7-48

7.3.7 Macroinvertébrés .................................................................................................................................... 7-48

7.3.8 Menaces existantes pour la biodiversité aquatique .................................................................... 7-49

7.4 Services écosystémiques ..................................................................................................................................... 7-49

7.4.1 Utilisation des ressources terrestres ................................................................................................. 7-50

7.4.2 Utilisation des ressources aquatiques .............................................................................................. 7-52

7.4.3 Utilisation des ressources d'eau ......................................................................................................... 7-56

Page 3: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-3

7 CADRE BIOLOGIQUE

Le projet aurifère de Mako se donne l'objectif d'aucune perte nette de biodiversité. Le Projet adoptera la hiérarchie d'atténuation pour faire en sorte d'éviter, de minimiser, de gérer les impacts néfastes sur le Parc National du Niokolo-Koba (PNNK) et sur d'autres valeurs prioritaires pour la biodiversité, et par ailleurs en compenser les impacts résiduels. Mako Exploration Company (la Société) a pris en outre l'engagement de respecter la Norme de performance 6 de la Société financière internationale (SFI) pour qu'elle serve de référence adéquate de bonnes pratiques internationales pour le projet aurifère de Mako. L'approche de la Société et ses engagements envers le principe d'aucune perte nette sont présentés dans la Stratégie en matière de biodiversité : Approche « aucune perte nette » de la Société.

Ce chapitre résume les résultats des études terrestres et aquatiques réalisées au cours de la période de Janvier 2013 à Août 2014 afin de déterminer les conditions de base de la zone de développement du projet aurifère de Mako (la zone de développement du Projet) et de ses environs lors de la phase d'exploration du Projet. Ces études ont relevé la présence et l'emplacement des habitats et des espèces prioritaires associés au Projet, leurs statuts, et ont permis de décrire l'état actuel de la zone. Le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest a été identifié comme étant une espèce hautement prioritaire pour le projet aurifère de Mako, ainsi que plusieurs autres espèces (et notamment le lion d'Afrique et l'éland de Derby () et des habitats (c.-à-d. bowal, forêt-galerie et fleuve Gambie), ainsi que le PNNK qui y est adjacent, et qui tous revêtent une grande importance sur le plan mondial et régional.

7.1 Méthodes et zones d'étude

Un compte rendu détaillé des zones d'étude, la méthodologie et les résultats des études de base aquatiques et terrestres sont présentés dans les annexes suivantes :

Volume A, Annexe 5 : Étude sur l'écologie et la biodiversité terrestre (Earth Systems, 2015), composée des parties suivantes :

• Évaluation des risques écologiques ;

• Revue littéraire et des données existantes ;

• Études de base à la saison sèche et à la saison des pluies (2013) : habitats et flore, grands mammifères, chimpanzé d'Afrique de l'Ouest, oiseaux et études sur les connaissances indigènes ;

• Études ciblées (2014) : Étude des chimpanzés d'Afrique de l'Ouest, recherche d'espèces prioritaires, étude des nids de vautours, étude du drainage et cartographie des habitats ; et

• Suivi à distance (de 2013 à 2014) : capture d'images.

Volume A, Annexe 6 : Étude de base sur l'écologie aquatique (Earth Systems, 2015), composée des parties suivantes :

• Revue littéraire et des données existantes ;

• Études de base à la saison sèche et à la saison des pluies (2013) : Poissons, reptiles, batraciens, macrophytes, algues et enquêtes sur les connaissances indigènes ; et

• Études ciblées (2014) : Étude des invertébrés aquatiques et analyse de bio-indicateurs aquatiques.

Il est important de relever que le suivi de la biodiversité (c.-à-d. la capture d'images) se poursuit actuellement dans la zone d'étude du Projet, dans le PNNK ainsi que dans la zone tampon.

Page 4: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-4

Les études de terrain des habitats terrestres et de la biodiversité se sont concentrées sur la zone d'étude du Projet (Zone du permis de recherche de MEC qui comprend la zone de développement du Projet et la zone proposée de la concession minière, ainsi que les habitats environnants) et la zone d'étude du PNNK (qui correspond à une partie du PNNK et à la zone tampon) qui se trouve à proximité de la zone d'étude du Projet (Figure 7-1). La zone d'étude du PNNK s'étend sur un rayon d'environ 7 km à partir de la limite ouest de la zone d'étude du Projet, et elle est limitée par la route nationale au nord et le fleuve Gambie au sud. Les résultats de ces enquêtes et études ont été mis en contexte à différents échelons (c.-à-d. local, régional, national et international).

Le fleuve Gambie a fait l'objet d'études sur l'écologie aquatique, car il constitue une ressource importante pour la faune et les villageois. Le fleuve Gambie traverse la partie centrale de la zone d'étude du Projet, située entre le gisement de Pétowal et les collines de Kérékonko. Il traverse le Parc National du Niokolo-Koba sur une courte distance en aval de la bordure occidentale de la limite de la zone d'étude du Projet (Figure 7-1). Les études sur l'écologie aquatique ont englobé des sites d'étude situés en amont (par ex. Bafoundou), à l'intérieur et en aval de la zone de développement du Projet (par ex. Bomboya). Les résultats des études aquatiques ont eux aussi été mis en contexte à différents échelons (c.-à-d. local, régional, national et international).

Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (TBC, 2015) en vue de déterminer si la zone d'étude du Projet se situe dans un habitat critique, et afin d'identifier les caractéristiques justifiant la désignation d'un habitat critique. L'Évaluation des habitats critiques a permis également de se concentrer sur les impacts exercés sur les habitats et les espèces prioritaires.

La SFI qualifie d'habitat critique les aires ayant une « valeur élevée en biodiversité ». Une telle dénomination repose sur la présence et/ou la quantité de types importants de biodiversité (par ex. espèces rares, habitats rares). La NP6 de la SFI utilise cinq critères pour définir les habitats critiques :

1. Espèces En danger critique d'extinction et/ou En danger ;

2. Espèces endémiques et/ou à distribution limitée ;

3. Aires d’une grande importance abritant des concentrations internationales importantes d'espèces migratrices et/ou d'espèces uniques ;

4. Écosystèmes gravement menacés et/ou uniques ;

5. Aires associées à des processus évolutifs clés.

La NP6 définit des seuils quantitatifs pour les trois premiers critères qui sont appliqués aux informations relatives aux espèces. Si l'un quelconque des critères dépasse ces seuils, cela justifie la qualification d'une zone d'habitat critique. Au-delà de ces cinq critères principaux, les aires protégées et les aires reconnues par la communauté internationale peuvent également être désignées comme habitat critique. Une qualification d'habitat critique est également possible au cas par cas en présence d'autres caractéristiques de biodiversité significatives telles que des aires nécessaires à la réintroduction d'espèces menacées. Les critères 4 et 5 font l'objet d'une évaluation qualitative.

L'Évaluation des habitats critiques a relevé la présence de 14 espèces/sous-espèces/sous-populations fortement menacés ou à aire réduite (représentant 11 espèces) (à une échelle de paysage écologique), ce qui qualifie la zone de développement du Projet et ses environs d'habitat critique. Plusieurs des espèces et habitats qui répondent aux critères d'habitat critique ont été identifiés lors des études de base comme se trouvant dans la zone du Projet et dans la partie adjacente du PNNK. Étant une zone officiellement protégée, le PNNK se qualifie d'habitat critique. Le PNNK est l'une des plus grandes zones protégées d'Afrique de l'Ouest (Howard 2007) et il constitue peut-être le dernier site de la partie occidentale de l'Afrique de l'Ouest à être capable d'accueillir et d'assurer la survie de populations viables de lions, d'élands géants, de lycaons et d'éléphants d'Afrique. Son caractère prioritaire est encore accru par sa désignation en tant que Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO), site du Patrimoine mondial naturel de l'UNESCO et réserve de biosphère UNESCO-MAB. Le parc a été inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO et désigné réserve de biosphère UNESCO-MAB en 1981.

Page 5: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-5

L'évaluation en a conclu que le projet aurifère de Mako se situe dans un habitat critique de niveau 1. La NP6 de la SFI définit deux « niveaux » d'habitat critique, avec des seuils quantitatifs pour les critères 1 à 3 (SFI, 2012b). Le niveau 1 correspond au niveau le plus élevé et se définit par la présence de plus grandes quantités de biodiversité justifiant la désignation d'habitat critique. La présence de certaines espèces, telles que les grands singes menacés, peut également justifier le statut de niveau 1 (voir la Note d'orientation 20 de la NP6 de la SFI : « Lorsqu'il existe des populations de grands singes en danger critique d'extinction et en danger, une désignation d’habitat de Niveau 1 est probable, quel que soit le concept d'unité de gestion discrète. »).

Les résultats des études terrestres et aquatiques et de l'évaluation d'habitat critique sont présentés ci-dessous.

Page 6: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-6

Figure 7-1 La zone de développement du Projet, la zone d'étude du Projet et la zone d'étude du PNNK

Page 7: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-7

7.2 Biodiversité terrestre

Le Projet se situe au sud-est du Sénégal. Pour une description détaillée du cadre environnemental du Projet, se reporter au Chapitre 6. Le projet se situe à la limite de deux écorégions, à savoir la région bouclier qui empiète la région de transition orientale (Tappan et al., 2004). La région bouclier est définie comme une savane boisée, dégagée à dense, et des prairies sur des plateaux, des collines, des terrasses et des vallées. La région de transition orientale est principalement constituée de savane forestière et boisée sur des plateaux et des bassins sédimentaires (Tappan et al., 2004). La région la plus grande est caractérisée par quatre types d'habitats principaux : la savane, la forêt semi-décidue, la forêt galerie et le bowal ou la végétation de plateau de latérite (Bâ et Noba, 2001) qui se caractérise par une exposition ferrugineuse dû à l'érosion de la surface du sol (Padonoua et al. 2015). Bien que la savane domine la plus grande partie de la zone, les parcelles de forêts continuent d'être considérées comme des « points chauds » de la biodiversité et s'étendent du Sénégal au Togo (Pooter et al., 2004). Par exemple, les forêts galeries le long des fleuves et des affluents abritent souvent des nombres plus élevés d'espèces que les types de végétation de savane avoisinants. Ces forêts galeries abritent de nombreuses espèces endémiques et menacées de la flore et de la faune, et celles-ci sont particulièrement menacées par la déforestation, la fragmentation de l'habitat, la surexploitation et la chasse.

7.2.1 Parc National du Niokolo-Koba

Le Projet s'inscrit entièrement à l'extérieur du PNNK et de sa zone tampon. La zone d'étude du Projet se trouve à 1 km à l'est du PNNK en son point le plus proche. Le PNNK répond à la désignation d'habitat critique (TBC, 2015) et il représente l'une des plus importantes zones protégées du Sénégal et l'une des plus vastes zones protégées de l'Afrique de l'Ouest, s'étendant sur une superficie de 9 130 km². Le PNNK jouit d'une reconnaissance internationale en tant que zone à biodiversité élevée et a été déclaré site du Patrimoine mondial naturel, réserve de biosphère UNESCO-MAB, en plus de quatre autres réserves de biosphère du MAB au Sénégal (notamment Samba Dia, Delta du Saloum, delta du fleuve Sénégal (avec la Mauritanie) et du Ferlo). Le PNNK est également une importante et zone pour la conservation des oiseaux (ZICO), en raison de sa remarquable diversité et de la présence d'écosystèmes variés. Une description et une évaluation détaillées des impacts liés au Projet sur les valeurs universelles exceptionnelles du PNNK sont présentées au Chapitre 12.

Site du patrimoine mondial - Valeurs universelles exceptionnelles

Le PNNK a été créé comme réserve de chasse en 1926, réserve forestière en 1951, réserve de faune en 1953 et a été déclaré parc national sénégalais en 1954, pour finalement être inscrit comme Site du patrimoine mondial en 1981.

Le PNNK doit son inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO à ses valeurs universelles exceptionnelles, conformément au critère (x)1. Le Parc National de Niokolo-Koba y est listé, car il « contient tous les écosystèmes uniques de la zone bioclimatique soudanaise, comme des cours d'eau majeurs (le Gambie, le Sereko, le Niokolo, le Koulountou), des forêts galeries, des plaines inondables recouvertes de savane herbacée, des mares, des forêts sèches (denses ou avec clairières), des collines et des versants rocheux et des bowals arides. Le site abrite une diversité remarquable de faune et de flore, unique dans la sous-région. Il abrite plus de 70 espèces de mammifères, 329 espèces d'oiseaux, 36 espèces de reptiles, 20 espèces d'amphibiens et un grand nombre d'invertébrés. » (UNESCO, 2012).

L'immensité du PNNK vaut à de nombreuses espèces d'y trouver refuge dans certaines de ses parties les plus éloignées et inaccessibles. Il abrite la dernière population sauvage d'éléphants d'Afrique (Loxodonta africana)

1 Contient « les habitats naturels les plus importants et déterminants pour la conservation sur place de la diversité biologique, y compris ceux abritant des espèces menacées de valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation » (WHC 2013)

Page 8: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-8

au Sénégal. Les autres espèces menacées dont la présence est avérée dans le PNNK sont le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest (Pan troglodytes spp verus), le léopard (Panthera pardus), le lion d'Afrique de l'Ouest (Panthera leo), le lycaon (Lycaon pictus), l'hippopotame (Hippopotamus amphibius), le colobe rouge d'Afrique de l'Ouest (Procolobus badius spp temminckii), l'éland de Derby (Taurotragus derbianus spp derbianus), le percnoptère brun (Necrosyrtes monachus) et le gyps africain (Gyps africanus).

On pense également que le reptile Cynisca senegalensis habite dans le PNNK et constitue une espèce justifiant la désignation d'habitat critique. La Liste rouge des espèces menacées (UICN, 2014) a évalué et classé cette espèce dans la catégorie « données insuffisantes ». Cette espèce est connue à partir d'un seul spécimen de type indéterminé recensé dans le PNKK (Gans, 1987) et le dernier signalement de sa présence remonte à 1973.

Le PNNK est traversé par plusieurs cours d'eau majeurs et leurs affluents. La Gambie, le Niokolo et le Koulountou sont des caractéristiques distinctives du paysage et créent également une inondation saisonnière des plaines herbacées. Ces fleuves présentent un habitat pour le crocodile d'Afrique (Crocodylus sp.), le crocodile nain (Osteolauemus tetraspis), des tortues, ainsi que de nombreuses espèces de poissons, d'invertébrés ainsi que d'autres espèces de faune (par ex. hippopotames, loutres). Des centaines d'oiseaux résident dans le PNNK ou y sont des visiteurs migrateurs, par ailleurs de nombreuses espèces utilisent les écosystèmes d'eau douce comme points d'abreuvement le long de leurs itinéraires migratoires annuels.

Le PNNK est une aire protégée d'importance critique du fait qu'il contient plusieurs sous-espèces et sous-populations de grands mammifères et de primates gravement menacées. D'autre part, le parc est de taille suffisante pour contenir des écosystèmes opérants, capables de subvenir aux besoins de populations viables d'espèces menacées.

Menaces existantes envers les valeurs universelles exceptionnelles

Les pressions issues des activités anthropiques exercées sur le PNNK lui ont valu d'être inscrit en 2007 à la Liste de l'UNESCO du patrimoine mondial en péril. À l'origine, le PNNK était classé comme étant En danger, en raison des menaces immédiates portées à ses valeurs universelles exceptionnelles, et plus particulièrement à ses populations de mammifères dangereusement faibles, aux difficultés continues dont il fait face en matière de gestion et en outre aux impacts potentiels associés à un projet de développement hydroélectrique sur le fleuve Gambie, en amont du parc. Le PNNK reste depuis 2007 sur la Liste de l'UNESCO du patrimoine mondial en péril en raison des menaces continues faites à ses valeurs universelles exceptionnelles, dues notamment au braconnage, au pâturage du bétail, à la sécheresse et à l'orpaillage. D'autres menaces ont été identifiées à l'intérieur du PNNK, parmi lesquelles on relève les feux (anthropiques et naturels), l'établissement de sentiers et de routes illégaux (facilitant le braconnage), la collecte des ressources forestières (par ex. produits ligneux, fruits), et la propagation de plantes envahissantes non indigènes (UNESCO, 2007).

L'UICN répertorie également le PNNK dans sa liste à la rubrique « perspective de conservation critique », en soulignant le fait qu'il nécessite de toute urgence des mesures de conservation (supplémentaires) à grande échelle, au risque de perdre les valeurs qui lui ont valu de figurer sur la liste du Patrimoine mondial (Osipova et al., 2014).

Lors de sa dernière réunion qui s'est tenue en Juin 2014 (UNESCO, 2014), le Comité du Patrimoine mondial a décidé de conserver le PNNK sur la Liste du patrimoine mondial en péril en raison des inquiétudes quant à la conservation (et aux populations peu élevées) d'espèces clés. Le Comité du Patrimoine mondial a réitéré « ses vives préoccupations concernant l'état de conservation d'espèces clés à l'intérieur du parc, notamment de l'éléphant et du chimpanzé » (UNESCO, 2014).

7.2.2 Autres aires protégées

La zone de développement du Projet et la zone d'étude du Projet ne s'inscrivent pas dans sites formellement désignés comme étant d'importance pour la conservation. La réserve naturelle communautaire (RNC) de Niéméniké chevauche la zone de développement du Projet et couvre une superficie d'environ 15 000 ha. Les objectifs de la RNC sont notamment d'assurer la conservation de la biodiversité, ainsi que de soutenir et

Page 9: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-9

d'améliorer les moyens de subsistance des populations. Ces réserves ne sont pas considérées comme faisant partie du réseau national des aires protégées au Sénégal (Dieng et Ndiaye, 2012).

7.2.3 Habitat et flore

Composition et état de l'habitat dans la zone de développement du Projet et dans la zone d'étude du Projet

Environ 95 % de la zone d'étude du Projet sont recouverts d'habitats naturels, à savoir : la savane arbustive (Planche 7-1, Planche 7-2), la forêt claire, la savane boisée (Planche 7-3, Planche 7-4), la savane arborée, la forêt galerie (Planche 7-5, Planche 7-6), et le bowal (Planche 7-7, Planche 7-8). Les habitats de type savane dominent cette région, tout en formant des mosaïques avec des bambous (Figure 7-2). La forêt galerie et l'habitat de bowal sont à distribution restreinte. Le Tableau 7-1 donne une description de ces types de végétation (pour une description plus détaillée, voir l'Étude sur l'écologie et la biodiversité terrestre, Annexe 5). La zone de développement du Projet est dominée par la savane arborée et une mosaïque de bambous et par la savane boisée. La zone de développement du Projet comprend aussi 25 ha d'habitat de bowal, 62 ha de savane boisée et 59 ha de forêt claire.

Les habitats modifiés représentent 3 % environ de la zone d'étude du Projet (Tableau 7-2). Les types les plus dominants sont les terres cultivées et en jachère (c.-à-d. les jachères et les terres cultivées abandonnées), qui sont présentes aux alentours des localités.

L'état des types d'habitat est variable dans la zone d'étude du Projet, où l'on trouve des perturbations liées à l'activité anthropique généralement plus élevées que dans le PNNK, en raison de la présence de cultures, de pacage et de la collecte de ressources naturelles (par ex. : des produits ligneux et non ligneux). La répartition des types d'habitat est présentée à la Figure 7-2.

Composition et état de l'habitat dans le PNNK

La qualité de l'habitat est meilleure dans la zone d'étude du PNNK que dans la zone d'étude du Projet en raison de plus faibles niveaux de perturbation anthropique. Toutefois, il est probable que la prévalence d'incendies ait eu un impact important sur la qualité des habitats dans le PNNK et dans la zone tampon. Près de 99 % de la périphérie du PNNK, la plus proche du Projet, sont recouverts d'habitats naturels (Tableau 7-2). Cette partie du PNNK est dominée par la savane arborée, une mosaïque de bambous et de savane boisée. La répartition des types d'habitat est présentée à la Figure 7-3. La forêt claire, qui est présente dans l'ensemble du PNNK, ne représente que 3 % de la couverture totale. La forêt galerie est présente dans l'ensemble du PNNK et en couvre une bien plus grande superficie (9 %) que dans la zone d'étude du Projet (1 %). De même, le bowal est présent dans l'ensemble du PNNK et d'importantes aires contiguës de bowal s'étendent dans les parties centrale et septentrionale du parc, quelques fragments seulement étant présents dans sa région méridionale. Le bowal couvre une plus grande superficie dans la zone d'étude du PNNK (9 %) que dans la zone d'étude du Projet (7 %).

Les habitats modifiés représentent <1 % du PNNK et se composent de terres cultivées, qui se limitent à la bordure sud-est de la zone d'étude du PNNK.

Tableau 7-1 Descriptions des types d'habitat

Nom français Nom anglais Description

Forêt galerie (et riveraine)

Gallery (and riparian) forest

Les forêts galeries se trouvent dans la zone riveraine, dans des vallées et le long des cours d'eau.

Forêt claire Woodland Les arbres constituent la forme végétale dominante en forêt claire. Les couverts forestiers se chevauchent et s'entremêlent généralement, formant un couvert plus ou moins continu.

Savane arbustive Shrub savannah Ce type de savane est dépourvu de canopée et est dominé par les arbustes et une étendue d'herbe continue.

Page 10: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-10

Nom français Nom anglais Description

Savane arborée Tree savannah Habitat arboré ouvert où de grands arbres forment une canopée très éparse. Arbustes et herbes peuvent être présents dans la canopée moyenne et la couche au sol.

Savane boisée Woody savannah (ou Savannah woodland)

Caractérisée par une mosaïque d'arbres et d'arbustes épars. Les arbres de petite taille ne forment pas une canopée continue.

Mosaïque de bambous et de savane boisée

Woody savannah bamboo mosaic

Savane qui a été défrichée de manière sélective ou sporadique par le feu ou la moisson. Le bambou est devenu plus commun à l'étage intermédiaire de la forêt.

Bowal Bowal / grassland Se trouve dans les plaines de latérite rocheuse couvertes d'herbe, d'arbustes et de petits arbres pendant la saison des pluies et de roche nue/de latérite pendant la saison sèche.

Habitat modifié

Contient une forte proportion d'espèces non autochtones, et/ou où les activités humaines ont sensiblement modifié les fonctions écologiques primaires de la zone et la composition des espèces, par ex. des terres cultivées pour l'agriculture

Tableau 7-2 Pourcentage de la composition et de la couverture des types d'habitat (ha)

Type d'habitat Zone de

développemen

t du projet

Zone

d'étude du

Projet

Zone

d'étude du

PNNK

Superficie

totale (ha)

Superficie

totale (%)

Habitat naturel

Forêt galerie 59,35 887,09 946,43 5,1

Forêt claire 59,20 336,13 345,76 741,09 4,0

Savane arbustive 27,31 342,83 370,14 2,0

Savane arborée 274,71 3 916,77 4 249,97 8 441,45 45,7

Savane boisée 62,45 1 380,91 1 522,62 2 965,99 16,1

Mosaïque de bambous/savane boisée 118,25 1 245,13 947,14 2 310,52 12,5

Bowal 24,51 301,01 1 826,24 2 151,77 11,7

Eau 29,63 54,34 83,98 0,5

Habitat modifié

Terres cultivées 216,57 53,84 270,41 1,5

Carrière 11,82 11,82 0,1

Autres

Zone d'habitation 7,35 7,35 0,0

Terres en jachère 152,75 152,75 0,8

Routes non goudronnées/Pistes 1,85 9,07 3,01 13,93 0,1

Superficie totale (ha) 540,97 7 693,82 10 232,84 18 467,63 100,0

Page 11: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-11

Planche 7-1 Savane arbustive (saison sèche)

Planche 7-2 Savane arbustive (saison des pluies)

Planche 7-3 Savane boisée (saison sèche)

Planche 7-4 Savane boisée (saison des pluies)

Planche 7-5 Forêt galerie (saison sèche)

Planche 7-6 Forêt galerie (saison des pluies)

Page 12: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-12

Planche 7-7 Bowal (saison sèche)

Planche 7-8 Bowal (saison des pluies)

Page 13: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-13

Figure 7-2 Types d'habitat dans la zone de développement du Projet et de la zone d'étude du Projet

Page 14: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-14

Figure 7-3 Types d'habitat dans la zone d'étude du PNNK

Page 15: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-15

Habitats uniques et/ou menacés

L'habitat de bowal d'Afrique de l'Ouest est un sous-type de prairie dégagée en plaine rocheuse latéritique, caractérisé par une composition spécifique de plantes dont certaines sont rares et présentent une distribution limitée. L'habitat de bowal est localement courant dans certaines parties du Sénégal, mais on estime qu'il présente une distribution limitée à l'échelle mondiale et est menacé par la disparition de l'habitat (Martin Cheek, Kew Royal Botanical Gardens, in litt. 2015). Cet habitat ne justifie pas la désignation d'habitat critique selon le critère 4 (TBC, 2015). De petits fragments d'habitat de bowal représentent 4 % environ de la zone d'étude du Projet et 18 % de la zone d'étude du PNNK.

Il est avéré que l'habitat de bowal dans le PNNK subvient aux besoins d'espèces de flore rares au monde, qui sont des espèces justifiant la désignation d'habitat critique, à savoir Lepidagathis capituliformis, Scleria chevalieri et Tephrosia berhautiana. La présence/l'absence éventuelle de ces espèces dans la zone de développement du Projet et dans la zone d'étude du Projet est incertaine.

Les mares dans le bowal dans la zone d'étude du PNNK ont également été identifiées en tant que types d'habitats prioritaires, en particulier les mares caractérisées par la présence de : Marsilea berhauti (espèce menacée), Nympheae lotus, Oryza brachyantha, Ceratophyllum submersum, Lobelia senegalense, Eichhornia natans et Scleria interrupta.

La forêt galerie revêt une valeur de conservation élevée pour les environs, car elle fournit des ressources vitales à de nombreuses espèces prioritaires de faune, notamment le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest. La forêt galerie est le type de végétation le moins répandu dans la zone d'étude du Projet et n'en recouvre que 1 % de la superficie. Des portions de forêt galerie se caractérisent par une répartition fragmentée dans zones riveraines, le long de canaux de drainage et du fleuve Gambie. On a pu observer que des portions de forêt galerie le long des rives du fleuve Gambie abritent également plusieurs espèces de flore qui sont menacées, notamment Alchornea cordifolia et Pterocarpus santaniloides.

Assemblage d'espèces de flore

La plupart des espèces de flore identifiées dans la zone d'étude du Projet et de la zone d'étude du PNNK lors de l'étude de base sont courantes et généralement répandues. Les études de base indiquent que la richesse et l'abondance des espèces florales sont plus importantes dans la zone d'étude du PNNK que dans la zone d'étude du Projet, en raison des différences qui existent en termes de diversité et d'état de l'habitat (par ex. niveau de répartition). Néanmoins, on a observé la présence d'espèces de flore rares/menacées sur le plan mondial, rares/menacées sur le plan national et d'espèces protégées par la législation sénégalaise, et ce, dans la zone de développement du Projet et dans la zone d'étude du Projet (Tableau 7-3).

Page 16: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-16

Tableau 7-3 Espèces prioritaires de flore présentes dans la zone de développement du Projet, dans la zone d'étude du Projet et dans la zone d'étude du PNNK

Nom scientifique Statut UICN Statut UICN

sur la base

de

l’évaluation

faite par

Royal

Botanic

Gardens,

Kew

(Royaume-

Uni).

Espèce

menacée ou

rare sur le

plan

national

Niveau de la

protection

sénégalaise

Espèce à

distribution

limitée

Espèce

justifiant la

désignation

d'habitat

critique

Présence

dans la zone

de

développem

ent du Projet

Présence

dans la zone

d'étude du

Projet

Présence dans

la zone

d'étude du

PNNK

Acalypha senensis + + + +

Adansonia digitata PP + +

Alchornea cordifolia + +

Albizia adianthifolia FP + +

Albizia ferruginea VU +

Aeschynomene tambacoundensis

VU + +

Afzelia africana VU FP +

Boscia angustifolia + +

Borassus aethiopum

PP + + +

Page 17: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-17

Nom scientifique Statut UICN Statut UICN

sur la base

de

l’évaluation

faite par

Royal

Botanic

Gardens,

Kew

(Royaume-

Uni).

Espèce

menacée ou

rare sur le

plan

national

Niveau de la

protection

sénégalaise

Espèce à

distribution

limitée

Espèce

justifiant la

désignation

d'habitat

critique

Présence

dans la zone

de

développem

ent du Projet

Présence

dans la zone

d'étude du

Projet

Présence dans

la zone

d'étude du

PNNK

Bulbostylis coleotricha

LC + +

Cyathula pobeguinii EN/VU + +

Ceiba pentandra PP +

Celtis integrifolia FP + +

Scleria chevalieri CR +

Commiphora pedunculata

NT + PP +

Cordyla pinnata PP + + +

Crateva adansonnii + +

Diospyros mespiliformis

FP + + +

Elaeis guiennensis NT + +

Entada africana NT + + +

Erythrophlyleum africana

NT + +

Page 18: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-18

Nom scientifique Statut UICN Statut UICN

sur la base

de

l’évaluation

faite par

Royal

Botanic

Gardens,

Kew

(Royaume-

Uni).

Espèce

menacée ou

rare sur le

plan

national

Niveau de la

protection

sénégalaise

Espèce à

distribution

limitée

Espèce

justifiant la

désignation

d'habitat

critique

Présence

dans la zone

de

développem

ent du Projet

Présence

dans la zone

d'étude du

Projet

Présence dans

la zone

d'étude du

PNNK

Euphorbia poissonii NT/VU + +

Faidherbia albida PP + +

Ficus ovata + +

Ficus platyphylla + + +

Ficus thonningii + + +

Gardenia sokotens + +

Gardenia triacantha + + +

Gymnema sylvestre + + +

Indigofera leptoclada

NT/VU + +

Khaya senegalensis

VU PP +

Lepidagathis capituliformis

EN/VU + + +

Marsilea berhautii VU/EN + +

Page 19: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-19

Nom scientifique Statut UICN Statut UICN

sur la base

de

l’évaluation

faite par

Royal

Botanic

Gardens,

Kew

(Royaume-

Uni).

Espèce

menacée ou

rare sur le

plan

national

Niveau de la

protection

sénégalaise

Espèce à

distribution

limitée

Espèce

justifiant la

désignation

d'habitat

critique

Présence

dans la zone

de

développem

ent du Projet

Présence

dans la zone

d'étude du

Projet

Présence dans

la zone

d'étude du

PNNK

Macrosphyra longistyla

+ +

Maerua angolensis + + +

Oxytenanthera abyssinica

+ + + +

Oryza brachyantha NT + +

Ozoroa insignis + + +

Parinari curatellifolia

+ +

Paullinia pinnata + +

Pavetta cinereifolia EN + +

Pseudocedrela kotschyi

NT + +

Pterocarpus erinaceus

PP + + +

Pterocarpus santaniloides

+ + +

Page 20: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-20

Nom scientifique Statut UICN Statut UICN

sur la base

de

l’évaluation

faite par

Royal

Botanic

Gardens,

Kew

(Royaume-

Uni).

Espèce

menacée ou

rare sur le

plan

national

Niveau de la

protection

sénégalaise

Espèce à

distribution

limitée

Espèce

justifiant la

désignation

d'habitat

critique

Présence

dans la zone

de

développem

ent du Projet

Présence

dans la zone

d'étude du

Projet

Présence dans

la zone

d'étude du

PNNK

Rytigina senegalensis

LC / NT + + +

Sclerocarya birrea PP +

Sclerea chevalieri CR + + +

Sterculia setigera + + +

Sygygium guinneense

+ + +

Tamarindus indica PP + +

Tephrosia berhautiana

VU/EN (endémique au Sénégal)

+ + +

Tragia senegalensis VU/NT + +

Trema orientalis + + +

Vitellaria paradoxa VU FP + + +

Ziziphus amphibia + PP + +

Légende : FP – Totalement protégé, PP – Partiellement protégé, CR – En danger critique d'extinction, EN – Espèce en danger ; VU – Vulnérable ; NT – Quasi-menacé, LC – Préoccupation mineure

Page 21: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment

RAPPORT FINAL 7-21

Flore unique et/ou menacée

Espèces menacées à l'échelle mondiale

Quatre espèces de flore menacées à l'échelle planétaire et classées comme Vulnérables sur la Liste rouge de l'UICN (2014) ont été recensées dans la zone durant l'étude (Tableau 7-3) :

• Afzelia africana ;

• Albizia ferruginea ;

• Khaya senegalensis ; et

• Vitellaria paradoxa.

V. paradoxa est également totalement protégée par le Code forestier 1998, ce qui signifie que l’abattage de cette espèce sans autorisation de l’Inspection des eaux et forêts est considéré comme un délit. En outre, l'A. ferruginea est également inclus sur la Liste mondiale des arbres menacés (USAID, 2008).

Trois de ces espèces, à savoir A. africana, A. ferruginea et V. paradoxa, sont présentes dans la zone d'étude du Projet. En règle générale, A. africana et A. ferruginea ont une répartition restreinte dans cette zone, alors que V. paradoxa est plus répandue. A. ferruginea et V. paradoxa sont présentes également dans la zone de développement du Projet.

Seules les espèces K. senegalensis et V. paradoxa ont été relevées dans la zone d'étude du PNNK. En règle générale, K. senegalensis a une répartition restreinte dans l'ensemble du PNNK, alors que V. paradoxa semble être une espèce relativement plus répandue. Il est possible que K. senegalensis soit présente dans des parties de la zone de développement du Projet et dans la zone d'étude du Projet qui n'ont pas encore été étudiées.

Seule une petite partie de la flore identifiée durant l'étude de base a été évaluée par la Liste rouge des espèces menacées de l'UICN (UICN, 2015) et figure à la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées (UICN, 2015). Par conséquent, plusieurs espèces végétales identifiées comme étant potentiellement menacées ont été soumises à examen par Royal Botanic Gardens, Kew, afin d'en comprendre le statut de conservation mondial (Étude sur l'écologie et la biodiversité terrestre (Earth Systems, 2015)).

L'évaluation a relevé la présence de deux espèces quasi-menacées d'arbre/d'arbuste dans la zone d'étude du Projet (Tableau 7-3), comme suit :

• Entada africana (Quasi-menacé) ; et

• Rytigina senegalensis (Préoccupation mineure / quasi-menacé).

Commiphora pedunculata (Quasi-menacé) a été relevée dans le nord-est de la zone d'étude du Projet.

Ces espèces sont présentes aussi à l'intérieur du PNNK. Quatre autres espèces (arbres, palmiers et arbustes) présentes dans le PNNK ont été identifiées comme revêtant une importance internationale en termes de conservation (Tableau 7-3). Une espèce, Pavetta cinereifolia, présente dans la partie centrale de la zone d'étude du PNNK, la plus proche de la zone de développement du Projet, été considérée En danger d'extinction au niveau mondial. La liste des autres espèces sujettes à évaluation est donnée ci-dessous, avec l'estimation correspondante de leur état menacé à l'échelle mondiale :

• Pavetta cinereifolia – EN ;

• Elaeis guiennensis – NT ;

• Erythrophlyleum africana – NT ;

• Pseudocedrela kotschyi – NT ; et

Par ailleurs, dix espèces d'herbacées et de graminées qui ont été relevées exclusivement dans la zone d'étude du PNNK lors de l'étude de base ont été évaluées comme présentant une importance de conservation

Page 22: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment

RAPPORT FINAL 7-22

mondiale. La liste de ces espèces est donnée ci-dessous, avec l'estimation correspondante de leur état menacé à l'échelle mondiale :

• Cleria chevalieri - CR ;

• Cyathula pobeguinii - EN / VU ;

• Lepidagathis capituliformis - EN / VU ;

• Tephrosia berhautiana - VU / EN ;

• Marsilea berhautii - VU / EN ;

• Aeschynomene tambacoundensis - VU ;

• Tragia senegalensis - VU / NT ;

• Indigofera leptoclada - NT / VU ;

• Euphorbia poissonii - NT / VU ; et

• Oryza brachyantha - NT.

Trois de ces espèces, à savoir Lepidagathis capituliformis, Scleria chevalieri et Tephrosia berhautiana, sont des espèces justifiant la désignation d'habitat critique conformément au Niveau 2 d’Habitat critique du critère 1 (SFI, 2012), soit En danger critique d'extinction, soit En danger d'extinction (Martin Cheek, Kew Royal Botanical Gardens in litt. 2015). Ces espèces sont associées à l'habitat de bowal (Martin Cheek, Kew Royal Botanical Gardens in litt. 2015) et leur présence dans la zone de développement du Projet et dans la zone d'étude du Projet est incertaine.

Espèces menacées à l'échelle nationale

L'étude de base a relevé 27 espèces d'arbres et d'arbustes qui sont menacées ou rares à l'échelle nationale (Tableau 7-3) d'après des experts sénégalais en botanique (voir l'Étude de base sur l'écologie et la biodiversité terrestre, Annexe 5). Parmi celles-ci, 19 d'espèces sont présentes dans la zone d'étude du Projet et dans ses environs, et 10 dans la zone d'étude du PNNK. Parmi ces espèces, nombreuses sont celles qui sont considérées comme des régénérateurs naturels médiocres. On pense aussi que leur régénération est sujette à des menaces et, par conséquent, le potentiel de survie de ces espèces est faible.

Acalypha senensis (famille des euphorbiacées) était l'unique espèce herbacée identifiée dans la zone de développement du Projet comme revêtant une importance de conservation nationale. En revanche, 15 espèces menacées ou rares sur le plan national d'herbacées et de graminées sont présentes dans la zone d'étude du PNNK (Tableau 7-3).

Espèces légalement protégées

Cinq espèces de flore relevées dans la zone d'étude du Projet sont totalement protégées par le Code forestier sénégalais (1998), et 10 le sont partiellement (Tableau 7-3). La zone de développement du Projet s'est avérée abriter un grand nombre d'espèces de flore qui sont légalement protégées.

Six espèces de flore relevées dans le PNNK sont protégées par le Code forestier sénégalais (1998), dont deux le sont totalement.

Espèces à distribution limitée

Dans le bowal de la zone d'étude du PNNK (Tableau 7-3), un expert international en botanique a relevé dix espèces de flore comme étant à distribution limitée. Plusieurs de ces espèces sont considérées comme importantes en termes de conservation par les botanistes nationaux et internationaux.

Parmi celles-ci, trois d'entre elles sont des espèces justifiant la désignation d'habitat critique, à savoir Lepidagathis capituliformis, Scleria chevalieri et Tephrosia berhautiana. En plus de sa classification au Niveau 1 (SFI, 2012), ces espèces sont aussi classées au titre du Niveau 2, du fait que leur aire est mondialement réduite

Page 23: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment

RAPPORT FINAL 7-23

(TBC, 2015). Par exemple, Lepidagathis capituliformis présente une aire limitée (d'environ 4 300 km2) et existe principalement au Sénégal avec un signalement en Guinée. L'espèce Scleria chevalieri n'est connue que dans trois endroits à l'échelle mondiale. La présence deTephrosia berhautiana, quant à elle, n'est avérée qu'au Sénégal et au Mali. La présence/l'absence éventuelle de ces espèces dans le bowal dans la zone de développement du Projet et dans la zone d'étude du Projet est incertaine. De plus amples investigations sont nécessaires préalablement au commencement des travaux de pré-construction/construction.

Espèces invasives

La présence de l'espèce hautement invasive Mimosa pigra a été recensée le long des berges du fleuve Gambie ainsi que dans la zone d'étude du Projet. L'espèce Mimosa pigra est originaire du Mexique, d'Amérique centrale et du Sud, mais est désormais très répandue en Afrique. L'espèce Mimosa pigra est une concurrente agressive et, en tant que telle, est capable de dominer progressivement les zones de l'habitat naturel et de se répandre facilement.

Mimosa pigra a également été identifiée dans la zone d'étude du PNNK le long des berges du fleuve Gambie et elle est connue pour être présente ailleurs dans les zones humides et les étangs du PNNK (Directive du parc national, 2010).

7.2.4 Grands mammifères

L'étude de base terrestre a confirmé la présence de 27 espèces de mammifères dans la zone d'étude du Projet et de 38 espèces de mammifères dans la périphérie est de la zone d'étude du PNNK. La plupart de ces espèces sont classifiées de préoccupation mineure par l'UICN (2015) et ne sont donc pas considérées comme des espèces prioritaires pour le Projet. Néanmoins, plusieurs espèces prioritaires de faune ont été identifiées dans la zone d'étude du Projet et de la zone d'étude du PNNK (Tableau 7-4 et Figure 7-4).

Page 24: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment

RAPPORT FINAL 7-24

Tableau 7-4 Espèces prioritaires de mammifères habitant dans la zone de développement du Projet, dans la zone d'étude du Projet et dans la zone d'étude du PNNK

Nom courant Nom scientifique Statut

UICN

Espèce justifiant

la désignation

d'habitat

critique

Niveau de la

protection

sénégalaise

Présence dans

la zone de

développement

du Projet

Présence dans

la zone d'étude

du Projet

Présence dans

la zone d'étude

du PNNK

Type(s)

d'habitat

Type de preuve

Chimpanzé d'Afrique de l'Ouest Pan troglodytes verus EN + FP + + +

W, WS, TS, WSBM, GF, B

Observation, photographie, vocalisations,

empreintes, fèces, nids, restes de

nourriture

Hippopotame Hippopotamus amphibious VU FP + +

TS, WS, GF, CL

(Fleuve Gambie)

Observations, fèces, empreintes, restes

de nourriture, vocalisations

Léopard Panthera pardus NT + + + TS, GF, CL, WS, WSBM, B

Photographes d'individus, empreintes, vocalisations

Babouin de Guinée Papio papio NT + + + Tous types d'habitats

Observations, fèces, appels, empreintes, restes de nourriture

Bubale d'Afrique occidentale

Alcelaphus buselaphus major VU + B Empreintes

Lion d'Afrique Panthera leo VU dans

le monde/CR

+ PP + TS, GF Empreintes

Page 25: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment

RAPPORT FINAL 7-25

Nom courant Nom scientifique Statut

UICN

Espèce justifiant

la désignation

d'habitat

critique

Niveau de la

protection

sénégalaise

Présence dans

la zone de

développement

du Projet

Présence dans

la zone d'étude

du Projet

Présence dans

la zone d'étude

du PNNK

Type(s)

d'habitat

Type de preuve

en Afrique de l'Ouest

Éland de Derby ( Taurotragus derbianus derbianus CR + FP + WS, GF, B, Fèces, empreintes

Éléphant d'Afrique Loxodonta africana VU FP + TS Fèces

Oryctérope Orycteropus afer LC FP + Terrier TS

Buffle africain Syncerus caffer LC PP +

+ Fèces, empreintes,

appels, nourriture

B, TS

Antilope zébrée Tragelaphus scriptus LC PP + + Empreintes TS, GF, B, W, WS, WSBM

Kob Kobus kob LC PP + + Individus, empreintes

WS

Oribi Ourebia ourebi LC PP + Empreintes TS

Céphalophe à flancs roux

Cephalophus rufilatus LC PP + Empreintes, fèces

TS, WS, WSBM, RL

Légende : EN – Espèce en danger ; VU – Vulnérable ; NT – Quasi-menacé ; LC - Préoccupation mineure ; GF – Forêt galerie, TS – Savane arborée, WS – Savane boisée, WSMB – Mosaïque de bambous/savane boisée, W – Forêt claire, B –

Bowal / prairies, CL – Terres cultivées, RL – Jachères. (Ce sont des acronymes anglais).

Page 26: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-26

Figure 7-4 Signe de présence d’espèces de faune durant les études de base et les études ciblées

Page 27: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-27

Espèces sénégalaises protégées

Neuf espèces de faune placées sous protection légale ont été identifiées comme habitant la zone d'étude du Projet, et plusieurs ont été enregistrées dans la zone de développement du Projet ou à proximité (Tableau 7-4). Trois d'entre elles reçoivent la pleine protection du Code de la chasse de 1986 : le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest, l'hippopotame et l'oryctérope.

Onze espèces légalement protégées de mammifères ont été recensées dans la zone d'étude du PNNK (Tableau 7-4), dont cinq reçoivent la pleine protection du Code de la chasse de 1986 (à savoir l'oryctérope, l'éléphant d'Afrique, l'hippopotame, le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest et l'éland de Derby ).

Espèces menacées et quasi-menacées à l'échelle mondiale

L'étude de référence et l'évaluation des habitats critiques ont confirmé la présence de deux espèces de mammifères menacées à l'échelle mondiale (le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest et l'hippopotame) et de deux espèces quasi-menacées (le léopard et le babouin de Guinée) dans la zone d'étude du Projet (UICN, 2015) (Tableau 7-4 et Figure 7-4). La continuité de l'habitat est susceptible de faciliter les déplacements de ces espèces entre la zone d'étude du Projet et le PNNK et la zone tampon. Une seule espèce, le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest, est une espèce justifiant la désignation d'habitat critique (TBC, 2015).

Six espèces menacées à l'échelle mondiale de grands mammifères (le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest, l'hippopotame, le bubale d'Afrique occidentale, le lion d'Afrique, l'éland de Derby et l'éléphant d'Afrique) ont été identifiées comme fréquentant dans la zone d'étude du PNNK lors des enquêtes sur le terrain (Tableau 7-4 et Figure 7-4). La présence de deux espèces quasi-menacées de mammifères, le babouin de Guinée et le léopard, a également été relevée dans cette zone. Ces espèces font l'objet d'un examen plus approfondi ci-dessous.

Chimpanzé d'Afrique de l'Ouest

Le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest a été identifié comme une espèce hautement priorité pour le projet aurifère de Mako. Les études de base et ciblées confirment la présence du chimpanzé d'Afrique de l'Ouest dans la zone de développement du Projet, dans la zone d'étude du Projet et dans la zone d'étude du PNNK. Il s'agit là de nouveaux relevés de chimpanzés, qui n'ont pas été pris en compte lors de l'estimatif du nombre de la population de chimpanzés sénégalais de 200 à 400 individus, signalé par Kormos et al. (2003). Des informations de base concernant les chimpanzés sont abordées dans plus de détails à la Section 7.2.5.

Hippopotame

Des hippopotames semblent fréquenter par intermittence le fleuve Gambie, les habitats riverains et les prairies voisines en amont, en aval et dans la zone d'étude du Projet (Planche 7-9, Planche 7-10). Il est probable que ces hippopotames se déplacent dans leur aire en réponse à plusieurs facteurs, et notamment la disponibilité des ressources, les niveaux d'eau dans le fleuve Gambie et les perturbations anthropiques. Le nombre précis d'individus habitant ce secteur du fleuve Gambie est incertain. Les dispositifs de surveillance ont enregistré entre un et quatre individus fréquentant ce secteur du fleuve Gambie à tout moment donné. Le plus grand groupe enregistré à ce jour comporte trois adultes, un sous-adulte et un juvénile. Des mâles comme des femelles y ont été enregistrés, et la présence d'un jeune indique que les hippopotames se reproduisent avec succès dans ce secteur. Des points chauds d'activité terrestre (sites de pâturage, marquages de latrines, empreintes, etc.) ont été enregistrés dans la zone d'étude du PNNK et, dans une moindre mesure, dans la zone d'étude du Projet.

Les estimatifs de la population mondiale les plus récents suggèrent qu'au cours des dix dernières années, la population d'hippopotames a enregistré un déclin de l'ordre de 7 à 20 % (UICN, 2015). Cette espèce n'est pas répandue en Afrique de l'Ouest, et la population est divisée en une série de petits groupes, s'élevant à 7 000 individus environ répartis entre 19 pays. La Guinée, la Guinée Bissau et le Sénégal sont des zones où le nombre total d'individus est de l'ordre de plusieurs milliers (UICN, 2015). L'espèce est répandue à l'est et au sud du Sénégal, avec une population estimée à entre 500 et 700 individus à l'échelle du pays (UICN, 2015). En raison de son statut de conservation, l'hippopotame est une espèce prioritaire pour le Projet.

Page 28: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-28

Léopard

Des capteurs d’image ont confirmé la présence du léopard dans la zone de développement du Projet et dans la zone d'étude du Projet (Planche 7-11). Aucune autre trace de léopard n'a été décelée. L'étude par capture d'images a révélé un seul léopard. Il s'agissait peut-être d'une femelle adulte ou d'un jeune mâle, qui fréquente les habitats dans la zone d'étude du Projet, dans les environs immédiats entourant la zone de développement du Projet. Il est toutefois probable que d'autres léopards habitent ce secteur, car l'aire de distribution d'un léopard mâle solitaire recoupe celles de plusieurs femelles (Sunquist & Sunquist, 2002).

Des empreintes de léopard d'un seul individu ont été observées à deux reprises dans la zone d'étude du PNNK lors des études de base sur le terrain. Une série d'empreintes a été relevée tout près de la route nationale. Des empreintes d'un individu solitaire ont également été relevées dans un lit de rivière à sec à proximité du fleuve Gambie. Des léopards ont été entendus à deux reprises la nuit. On estime qu'entre un et trois léopards habitent peut-être dans ce secteur de la zone d'étude du PNNK. Des signalements passés ont indiqué que cette espèce habite le PNNK (UNESCO, 2013).

Historiquement, le domaine des léopards s'étendait sur la majeure partie du Sénégal, en particulier dans le sud du pays (Myers, 1976). Bien qu'ils restent nombreux dans de nombreuses régions d'Afrique subsaharienne, les léopards sont en voie de disparition en Afrique du Nord et, si ce déclin se prolonge, l'espèce risque d'être qualifiée de vulnérable (UICN, 2015).

Babouin de Guinée

Des babouins de Guinée ont été identifiés comme habitant dans la zone de développement du Projet, la zone d'étude du Projet et la zone d'étude du PNNK lors des études de base sur le terrain (Planche 7-12). On a régulièrement observé des individus, on les a entendus vocaliser et ils ont été photographiés dans tous les types d'habitat lors de ces études. Un troupeau de 25 à 50 individus a été aperçu à deux endroits différents à diverses reprises dans la zone de développement du Projet lors des études de base. Toutefois, le nombre d'individus dans ce secteur est probablement plus important que ceux qui ont été enregistrés jusqu'à présent. Le babouin de Guinée constitue également une espèce de proie importante pour le léopard.

Le babouin de Guinée est répandu dans le PNNK où il est probablement présent en plus grands nombres. On a régulièrement observé des individus, on les a entendus vocaliser et des preuves indirectes (c.-à-d. restes de nourriture, fèces et empreintes) ont été fréquemment relevées lors de l'étude de base. Leur habitat se trouve être la forêt (c.-à-d. la forêt galerie et la forêt claire) et la savane. Des troupeaux ont également été observés en bordure de l'habitat de bowal. La richesse des ressources alimentaires et la protection qu’offre le PNNK permettent à de grands rassemblements de groupes de harems, dénombrant entre 10 et 200 individus (parfois même plus de 500) de venir y chercher de la nourriture ensemble (UICN, 2015).

Cependant, la population mondiale de babouins de Guinée a grandement reculé (20 à 25 %) au cours des 30 dernières années, vue l'expansion agricole à grande échelle, des persécutions et de la chasse (UICN, 2015). Cette espèce a souffert d'un terrible déclin de population sous les effets de l'expansion agricole, de la déforestation et de la chasse délibérée afin de protéger les cultures.

Page 29: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-29

Planche 7-9 Empreinte d'hippopotame

(Hippopotamus amphibius) photographiée à la saison

des pluies à proximité du fleuve Gambie

Planche 7-10 Partie d'une empreinte d'hippopotame

relevée à la saison sèche à proximité du fleuve Gambie

Planche 7-11 Léopard (Panthera pardus) photographié

par un piège photographique dans la zone d'étude du

Projet

Planche 7-12 Troupeau de babouins de Guinée (Papio papio) observés au sud de la zone d'intérêt de Pétowal,

dans la zone d'étude du Projet

Planche 7-13 Empreinte de lion d'Afrique (à noter que

les empreintes de griffes ne sont pas une

caractéristique type d'une empreinte brute et ne sont

présentes qu'en raison de la présence de boue

profonde)

Planche 7-14 Fèces d'éland de Derby (Taurotragus derbianus spp) relevées dans le PNNK

Page 30: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-30

Mammifères menacés absents de la zone d'étude du Projet

Plusieurs espèces rares et menacées à l'échelle mondiale dont la présence a été avérée dans le PNNK n'ont pas été détectées dans la zone d'étude du Projet lors de l'étude de base, et il est peu probable qu'elles habitent ou fréquentent régulièrement les habitats dans la zone de développement du Projet. Il s'agit des espèces suivantes :

• L’éléphant d'Afrique

• Le lycaon

• La sous-population d'Afrique de l'Ouest du lion d'Afrique

• L’éland de Derby ; et

• Le colobe rouge d'Afrique de l'Ouest.

Leur absence probable de la zone de développement du Projet est abordée ci-dessous plus en détails :

Éléphant d'Afrique

Bien que la zone d'étude du Projet offre des types d'habitat adéquats (c.-à-d. forêt dense, savane et prairies dégagées et fermées) pour subvenir aux besoins de l'éléphant d'Afrique, ceux-ci seront vraisemblablement sous-optimaux par rapport aux habitats dans le PNNK. Il est très probable que la topographie escarpée qui entoure Pétowal et le niveau élevé d'activité anthropique ont pour effet de dissuader les éléphants de s'aventurer hors du PNNK pour pénétrer dans la zone de développement du Projet et la zone d'étude du Projet dans son ensemble. Aucun signe d'activité d'un éléphant d'Afrique n'a été détecté dans la zone du Projet lors des études de base réalisées en 2013 et 2014. Par conséquent, on estime que cette espèce n'habite pas la zone du Projet, et plus particulièrement la zone 1.

Des fèces d'éléphant d'Afrique appartenant à un individu ont été relevées à la saison sèche en 2013 dans le PNNK. On peut donc en conclure que l'éléphant d'Afrique occupe des habitats à l'extrémité est du PNNK. Il s'agissait là de l'unique preuve d'activité d'un éléphant d'Afrique ayant été détectée lors des études de base.

On pense que des éléphants d'Afrique sont présents en petits nombres dans le PNNK; le nombre exact est incertain. Six éléphants ont été observés lors d'une étude en 2006 et l'étude Renaud et al. (2006) a estimé que la population comprenait 10 éléphants au moment de l'enquête. Un recensement réalisé en 2012 dans le sud-est du PNNK a établi la présence d'éléphants dans de très faibles densités : 1 indice de présence a été relevé par transect de 350 km (UNESCO, 2013).

Lycaon

Aucune trace de lycaon n'a été relevée lors de l'étude de base dans la zone de développement du Projet, la zone d'étude du Projet et la zone d'étude du PNNK. De même, les pièges photographiques n'ont détecté la présence d'aucun lycaon. Une petite meute de lycaons a toutefois été observée par des enquêteurs en Août 2014, à quelque 57 km de distance de la zone d'étude du Projet (UTM 28N 730027, 1455875). D'après des spécialistes du pays, le domaine de la population du PNNK s'étend au-delà du PNNK, et des villageois des alentours ont signalé en avoir observé au nord de Niéméniké.

La zone d'étude du Projet abrite des habitats et des proies qui conviennent au lycaon, néanmoins, l'état de l'habitat y est sous-optimal par rapport à celui de la savane qui se trouve dans le PNNK. Les activités anthropiques dissuadent probablement le lycaon de sortir du PNNK et d'utiliser les habitas dans la zone de développement du Projet et dans ses alentours immédiats.

Le lycaon d'Afrique de l'Ouest est classé comme En danger (UICN, 2014), et le lycaon d'Afrique de l'Ouest (sous-population) est En danger critique d'extinction (UICN 2015). La population présente dans le PNNK est considérée comme l'unique population potentiellement viable de la région, et a été l'un des éléments essentiels du classement comme site du patrimoine mondial de l'UNESCO (à confirmer, 2015). Il en ressort donc que le lycaon est une espèce justifiant la désignation d'habitat critique et une espèce prioritaire pour le projet aurifère de Mako.

Page 31: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-31

Lion d'Afrique

Aucune trace de lion d'Afrique de l'Ouest n'a été relevée lors de l'étude de base dans la zone de développement du Projet et la zone d'étude du Projet. Malgré cela, il est possible que des lions d'Afrique de l'Ouest fréquentent occasionnellement des habitats qui ont échappé à l'étude et qui sont situés dans la partie plus reculée de la zone d'étude du Projet la plus proche du PNNK. Plusieurs parties de la zone d'étude du Projet offrent éventuellement un habitat et des espèces de proies adéquats pour le lion, notamment dans la savane, particulièrement à la saison des pluies où il existe davantage d'eau disponible. Toutefois, il est possible que les conditions d'habitat soient jugées sous-optimales par rapport à celles du PNNK, et les perturbations anthropiques risquent de les dissuader d'y pénétrer.

Des traces de lion fraîches ont été relevées dans la zone d'étude du PNNK à deux reprises distinctes lors de l'étude de base. Les lions d'Afrique de l'Ouest étant des carnivores sociaux, il est possible que plusieurs individus fréquentent cette partie du PNNK, et les empreintes observées lors de ces études appartiennent à des individus d'une troupe. Il est possible également que ces empreintes appartiennent à un seul et même individu (c.-à-d. un mâle solitaire)

Le lion d'Afrique de l'Ouest est une sous-espèce justifiant la désignation d'habitat critique en vertu de l'habitat critique de Niveau 2, sous-critère 1e (SFI 2012 ; TBC, 2015). Il s'agit donc d'une espèce prioritaire pour le projet aurifère de Mako. La sous-population du lion d'Afrique de l'Ouest est actuellement classée comme En danger d'extinction (Bauer et al. 2004). Cependant, Henschel et al. (2014) affirme que la population en Afrique de l'Ouest est inférieure à 250 individus matures et à ce titre, appelle à une révision de la classification par l'UICN pour faire figurer la population du lion d'Afrique de l'Ouest comme étant En danger critique d'extinction. On compte moins de 10 lions adultes présents à l'intérieur du PNNK (Henschel et al., 2014) et leur présence a été l'une des raisons du classement du parc comme site du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Éland de Derby

Des fèces d'élands de Derby ont été relevées dans la zone d'étude du PNNK au cours de l'étude de base de 2013 et de celle de 2014 (Planche 7 24). L'éland de Derby habite la forêt claire et la savane dans le PNNK. La zone de développement du Projet et la zone d'étude du Projet présentent un habitat potentiellement adéquat pour subvenir aux besoins de l'éland de Derby. Il est toutefois probable que le manque d'eau potable à la saison sèche, une fois que les ruisseaux et les affluents (hormis le fleuve Gambie) sont asséchés, le dissuade de les fréquenter. Par ailleurs, la topographie escarpée et le niveau des perturbations anthropiques empêcheraient l'éland de Derby de fréquenter de nombreux habitats dans la zone de développement du Projet et aux alentours.

L'éland de Derby (la sous-espèce d'Afrique de l'Ouest de l'élan géant) est classé comme en danger critique d'extinction (East, 1999, UICN 2014) et à cet égard est à la fois une espèce justifiant la désignation d'habitat critique et une espèce prioritaire pour le projet aurifère de Mako (TBC, 2015). On estime qu'il reste moins de 200 individus au Sénégal, la majorité se trouvant au PNNK. (Nezerková & Hájek 2000 ; Koláčková et al. 2011 ; UICN 2014). La population du PNNK était l'un des éléments essentiels du classement comme site du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Colobe rouge d'Afrique de l'Ouest

Aucun signe d'activité du colobe rouge d'Afrique de l'Ouest n'a été détecté lors des études de base et ciblées. La distribution du colobe rouge d'Afrique de l'Ouest se limite aux parties occidentales et centrales du PNNK, où l'habitat lui est adapté (c.-à-d. en forêt dense). On peut donc en conclure que cette espèce n'habite pas la zone d'étude du Projet. Il s'agit donc d'une espèce justifiant la désignation d'habitat critique en vertu du critère 1e, et cette sous-espèce se qualifie également au titre du Niveau 2 (SFI, 2012 ; TBC, 2015). Par conséquent, le colobe rouge d'Afrique de l'Ouest est une espèce prioritaire pour le projet aurifère de Mako. On estime qu'il reste moins d'une centaine de colobes rouges d'Afrique de l'Ouest dans le PNNK. Cette espèce n'habite pas la zone de développement du Projet.

Page 32: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-32

Bubale d'Afrique occidentale

La présence de bubales d'Afrique occidentale n'a été relevée qu'au cours de l'étude de base réalisée en 2013 pendant la saison des pluies. Au cours de cette étude, quatre empreintes ont été trouvées à l'intérieur du bowal, dans la zone d'étude du PNNK. On sait que le bubale d'Afrique occidentale habite le PNNK (UICN, 2015). La zone d'étude du Projet présente un habitat potentiellement adéquat pour subvenir aux besoins du bubale d'Afrique occidentale. Il est toutefois probable que le niveau élevé des perturbations anthropiques empêche cette espèce de fréquenter de nombreux habitats dans la zone de développement du Projet.

La sous-espèce du bubale d'Afrique occidentale (l'une des huit sous-espèces) est classée dans la catégorie d'espèce « quasi-menacée » en raison du déclin majeur de sa population causé par la perte d'habitat et la chasse (UICN, 2015). L'UICN (2015) a estimé qu'elle a subi un déclin de 25 % au cours des 20 dernières années (trois générations).

7.2.5 Chimpanzés

L'étude de base terrestre confirme la présence de chimpanzés d'Afrique de l'Ouest (Pan troglodytes ssp. verus) dans la zone de développement du Projet et dans la zone d'étude du Projet environnante (y compris au sud du fleuve Gambie) et dans la zone d'étude du PNNK (Figure 7-).

Le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest, qui est la sous-espèce présente au Sénégal, est l'une des sous-espèces les plus menacées de chimpanzé (Pan troglodytes) (Butynski, 2001), et est classé comme espèce En danger (UICN, 2015). Le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest habite actuellement dans neuf pays africains et occupe un domaine géographique extrêmement fragmenté d'environ 631 000 km2 (Kormos et al., 2003). Cette sous-espèce est extrêmement rare ou proche de l'extinction au Burkina Faso, au Ghana, en Guinée-Bissau et au Sénégal (Kormos et al., 2003; UICN, 2014). Le nombre estimé de chimpanzés d'Afrique de l'Ouest vivant à l'état sauvage au Sénégal est compris entre 200 et 400 individus la plupart d'entre eux vivant dans des zones non protégées (Kormos et al., 2003). Le PNNK est considéré comme « extrêmement important » pour la conservation des chimpanzés (Pruetz et al., 2002; Kormos et al., 2003), et abrite 46 % de l'aire nationale de l'espèce. Le chimpanzé d'Afrique de l'Ouest est par conséquent une sous-espèce justifiant la désignation d'habitat critique et d'espèce prioritaire pour le Projet (TBC, 2015). L'habitat de nidification, l'habitat d'alimentation et les couloirs où la présence du chimpanzé a été établie, répondent au critère 1 d'habitat critique selon la norme de performance 6 de la SFI (SFI, 2012) où les habitats sont d'importance significative pour les espèces en danger critique d'extinction et/ou en danger (TBC, 2015). Un compte rendu détaillé de la fréquentation des habitats par les chimpanzés est donnée dans l'Étude sur l'écologie et la biodiversité terrestre et un résumé des activités, de la distribution et des préférences des chimpanzés est présenté ci-dessous.

Preuves d'activités de chimpanzés

Le principal habitat de nidification du chimpanzé d'Afrique de l'Ouest (appelé ci-après chimpanzé) identifié lors de l'étude de base ciblée réalisée en 2014 a été enregistré dans le PNNK et dans la zone tampon, au nord-ouest de la zone de développement du Projet. Au total, 774 nids de chimpanzés ont été relevés dans ce secteur, comprenant à la fois des nids frais (susceptibles d'avoir été occupés moins de 48 heures auparavant) et utilisés récemment (de 2 à 7 jours d'ancienneté ; Planche 17-16). On a également entendu des cris de chimpanzés (un type d’appel au secours) dans la forêt galerie. Peu de temps après cela, un mâle solitaire a été observé dans un arbre, et le reste du groupe a été entendu lancer des cris d'appel vers le mâle.

En revanche, un moins grand nombre de nids (17) ont été relevés lors de cette étude dans la zone d'étude du Projet (au nord du fleuve Gambie), et la plupart d'entre eux étaient anciens (sans doute de plus d'une semaine ; Planche 7-15) ou très anciens (un à plusieurs mois, la structure pouvant durer des années), et ont été observés en bordure occidentale de Pétowal, tout près de la délimitation avec la zone tampon du PNNK. Plusieurs nids ont été identifiés à proximité de la zone de développement du Projet. Lors de cette étude, aucun chimpanzé n'a été observé dans la zone d'étude du Projet. Toutefois, deux ou trois chimpanzés ont été observés dans la

Page 33: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-33

zone d'étude du Projet dans la vallée de Wayako en 2013, et ce à deux reprises. Des preuves indirectes (par ex. nids, empreintes et fèces fraîches) ont aussi été relevées à 1,2 km de la zone de développement du Projet. Il est par conséquent évident que des chimpanzés fréquentent les habitats à l'intérieur et à proximité de la zone de développement du Projet.

Des nids de chimpanzés, notamment frais et récents, ont également été relevés au sud du fleuve Gambie, dans les collines de Kérékonko en 2014 (Figure 7-) et on a pu entendre aussi des vocalisations de chimpanzés. À partir de ces cris, les enquêteurs ont identifié la présence d'au moins trois individus.

Répartition

Les informations disponibles laissent penser qu'il existe une communauté de chimpanzés centrée dans le PNNK (au nord-ouest de Pétowal) s'étendant à la périphérie ouest de la zone d'étude du Projet (dénommée ci-après la « communauté de chimpanzés de Mako »). D'après le domaine vital (de 86 km²) de la communauté de chimpanzés à Fongoli, il est probable que la communauté de chimpanzés de Mako soit distincte des communautés de chimpanzés connues dans le PNNK qui sont basées dans le Mont Assirik et à Anten (Figure 7-5 ; Dr Jill Pruetz, communication personnelle, 2014).

Il semblerait aussi que les chimpanzés utilisent des habitats au sud du fleuve Gambie, dans le secteur de la colline de Kérékonko. Il existe moins de preuves disponibles concernant les chimpanzés de ce secteur. Les informations recueillies jusqu'à présent indiquent que les nids situés dans la colline de Kérékonko et ceux situés dans le nord-est de la zone de développement du Projet dans le PNNK (nord-ouest de Pétowal) sont associés à deux communautés distinctes de chimpanzés, toutefois de plus amples travaux d'étude sont nécessaires pour pouvoir le confirmer. La possibilité d'une migration de femelles existe entre ces deux communautés et d'autres communautés de la région, y compris celle de Baniom, située au sud de la colline de Kérékonko. Il est probable que cette migration de femelles entre communautés de chimpanzés situées au nord et au sud du fleuve Gambie n'intervienne que durant la saison sèche, lorsque le niveau du fleuve Gambie est au plus bas.

Estimations de la taille de la communauté

La taille estimée de la communauté de chimpanzés de la zone d'étude du Projet, du PNNK et de la zone tampon du PNNK est incertaine. Une surveillance continue à partir de pièges photographiques a permis de photographier entre 8 et 12 chimpanzés (Dr Jill Pruetz Communication personnelle, 2015) dans la zone d'étude du Projet, au nord du fleuve Gambie. Dans la communauté de chimpanzés voisine de Fongoli, la taille du sous-groupe moyen (qui correspond à une portion de la communauté de chimpanzés) est de 15 individus (Pruetz & Bertolani, 2009). Il est possible que la communauté de chimpanzés de Mako comprenne plus de 8 à 12 individus, surtout s'il s'agit d'une communauté viable, dans ce cas il pourrait probablement y avoir plus de 20 individus (Dr Jill Pruetz, Communication personnelle, 2015). Il est probable aussi que la taille de cette communauté change en raison des fissions-fusions de groupe qui peuvent varier d'une saison à l'autre, dont la majeur partie a lieu pendant la saison des pluies.Préférence d'habitat

Le choix des sites de nidification semble plutôt associé autype d'habitat, à la disponibilité des ressources (arbres adaptés à la nidification, disponibilité de nourriture et d'eau potable), à l'ombre et à l'état de l'habitat. La forêt galerie représente un habitat important pour ces chimpanzés : 86 % des nids ont été découverts dans ce type d'habitat. Peu de nids ont été relevés dans les habitats de type forêt claire et savane. Des traces plus indirectes de recherche de nourriture (restes de nourriture) ont été découvertes dans la forêt galerie tout près de nids, mais les chimpanzés sont connus pour s'alimenter loin des sites de nidification dans d'autres habitats (forêt claire, savane et terre agricole en jachère). Il semble que la forêt galerie et les réseaux de drainage constituent des corridors importants pour les chimpanzés qui les empruntent pour se déplacer entre les sites de nidification à l'intérieur et à l'extérieur du PNNK et de la zone tampon.

Il est probable que l'état de l'habitat soit meilleur dans la zone d'étude du PNNK que dans la zone d'étude du Projet, et on pense que les perturbations anthropiques récentes pourraient avoir diminué la fréquentation des habitats par les chimpanzés dans la zone d'étude du Projet et aux alentours (Dr Pruetz, communication personnelle, 2015). Toutefois, d'importantes aires de terres agricoles ont été observées à proximité de réseaux de drainage, à la limite est du PNNK, proche du fleuve Gambie, et d'autres perturbations (c.-à-d. collecte de

Page 34: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-34

ressources naturelles et présence humaine) sont peut-être à l'origine de l'absence d'activités de chimpanzés dans ce secteur, particulièrement là où le défrichage pour l’agriculture est à grande échelle et où les terres sont cultivées en permanence. Il existe probablement un habitat de nidification de haute qualité, des habitats de recherche de nourriture et des couloirs d'alimentation quand on avance plus profondément dans le PNNK et il est possible que les chimpanzés exploitent par moments cet habitat de meilleure qualité s'il y a suffisamment d'eau c.-à-d. pendant la saison des pluies ou aux alentours des sources d’eau disponible pendant la saison sèche.

L'utilisation, par les chimpanzés, de l'habitat en mosaïque de savane dépend largement des sources d'eau à la saison sèche (Pruetz, 2013). Pendant la saison sèche, les chimpanzés ont besoin de boire tous les jours (Dr Pruetz, communication personnelle, 2014), et les chimpanzés de Fongoli évoluent sélectivement autour de « sources » plutôt qu'à proximité du fleuve Gambie qui délimite une partie de leur domaine vital (Pruetz, 2013). Les signes recueillis jusqu'à présent laissent supposer que les chimpanzés présents dans la zone d'étude du projet utilisent plusieurs sources d'eau, mais ne s'abreuvent probablement pas au fleuve Gambie. Plusieurs sources situées dans un canal de drainage dans la zone d'étude du Projet (dans la vallée de Wayako, à 1 km environ de la zone de développement du Projet) constituent des points d'eau importants à la saison sèche pour les chimpanzés et d'autres espèces prioritaires (Planche 7-19 et 7-20). La plupart des chimpanzés qui ont été photographiés par capture d'images ont été enregistrés à l'intérieur des canaux de drainage dans les alentours de ce secteur, et plusieurs d'entre eux ont été enregistrés à proximité d'une source à la saison sèche (Planches 7-19 à 7-24).

Figure 7-5 Communautés de chimpanzés (entourées en jaune) autour de la zone d'étude du Projet (étiquetée Mako) ; Source : Pruetz (2013)

Page 35: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-35

Figure 7-6 Distribution et abondance des sites de nidification des chimpanzés, ajustées en fonction de l'intensité de

l'étude

Page 36: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-36

Planche 7-15 Ancien nid dans un terocarpus erinaceus

Planche 7-16 Nid récent dans un terocarpus erinaceus

Planche 7-17 Nid de chimpanzé dans la zone d'étude du Projet à la saison sèche

Planche 7-18 Observation de la technique de croisement utilisant la fourche de l'arbre pour créer un schéma circulaire

Planche 7-19 Deux chimpanzés photographiés dans le ruisseau éphémère, en amont de la zone d'étude du Projet

Planche 7-20 Chimpanzé à la source/au point d'eau dans la zone d'étude du Projet

Page 37: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-37

Planche 7-21 Chimpanzés se déplaçant à l'ouest de la vallée de Wayako dans la zone d'étude du Projet

Planche 7-22 Chimpanzés se déplaçant à l'ouest de la vallée de Wayako quatre jours plus tard

Planche 7-23 Mère et son petit dans la zone d'étude du Projet

Planche 7-24 Chimpanzé individuel se déplaçant à l'ouest de la vallée de Wayako

7.2.6 Oiseaux

Au total, 117 espèces d'oiseaux ont été recensées lors de la zone de base terrestre. La richesse d'espèces a été particulièrement élevée dans la zone de développement du Projet et dans la zone d'étude du Projet à la saison sèche. Au total, 72 espèces d'oiseaux ont été identifiées dans la zone d'étude du PNNK lors des études de base sur le terrain. Aucune de ces espèces n'est une espèce justifiant la désignation d'habitat critique. Aucune population ou concentration d'espèces d'oiseaux migrateurs d'importance mondiale n'a été identifiée. Toutefois, plusieurs espèces d'oiseaux menacées à l'échelle mondiale, légalement protégées et restreintes à un biome ont été enregistrées (Tableau 7-5). La présence d'autres espèces d'oiseaux importantes à l'échelle nationale dont Messager sagittaire appelé l'oiseau secrétaire (Sagittaire serpentarius; Classé Vulnérable sur la liste rouge de l’UICN) et certaines espèces de cigogne ne sont pas identifiées lors de l'étude de base terrestre.

Oiseaux menacés à l'échelle mondiale

Deux espèces d'oiseaux En danger d'extinction à l'échelle mondiale ont été identifiées dans la zone d'étude du Projet (5): le gyps africain (Gyps africanus) et le percnoptère brun (Necrosyrtes monachus). Des vautours n'ont pas été observés dans le PNNK.

Page 38: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-38

Figure 7-5 Observations de vautours charognard et de vautour à dos blanc pendant les études de base et les études

ciblées

Page 39: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-39

Percnoptère brun

Un percnoptère brun a été observé à la saison sèche, près du fleuve Gambie en 2013, et en 2014 un individu a été observé perché sur un arbre à proximité de la route nationale près de la vallée de Mako, juste en dehors de la zone d'étude du Projet. Les études de nids de vautours ont identifié la présence d'un site de nidification d'un percnoptère brun proche d'un abattoir, tout près du village de Mako. Jusqu'à huit vautours individuels ont été recensés en train de nicher dans le même arbre à cet endroit. Des nids de vautours n'ont pas été relevés dans la zone de développement du Projet. Cette espèce est souvent associée à des localités humaines et se nourrit principalement de charogne. Le domaine vital des vautours peut être extrêmement vaste, de sorte qu'une partie seulement des territoires de ces percnoptères bruns chevauche la zone d'étude du Projet.

La population mondiale du percnoptère brun a été estimée à un maximum de 197 000 individus (Ogada et Buisj 2011) et on pense qu'elle connaît un déclin rapide (Ogada et Buij 2011). Cette espèce est cependant répandue en Afrique subsaharienne (Ferguson-Lees & Christie, 2001). Le percnoptère brun est considéré espèce prioritaire pour le Projet.

Gyps africain

Le gyps africain n'a été enregistré qu'à la saison sèche dans la zone d'étude du Projet, au sud du fleuve Gambie et non pas à l'intérieur du PNNK ni de la zone tampon. On ne sait pas avec certitude si cela est dû à la migration de l'espèce ou à l'immensité de son territoire qui est telle que la probabilité de détection est très faible. Il est donc possible que cette espèce fréquente d'autres habitats dans la zone d'étude du Projet et dans le PNNK.

Le gyps africain a subi un très grave déclin, surtout en Afrique de l'Ouest (>90) (UICN, 2015). Le gyps africain est donc considéré espèce prioritaire pour le Projet.

Trois espèces d'oiseaux menacés de l'UICN (2015) ont été relevées dans le PNNK :

• L'aigle martial (Polemaetus bellicosus – VU)

• L'outarde arabe (Ardeotis arabs – NT)

• Le bateleur des savanes (Terathopius ecaudatus – NT)

Aigle martial

Des aigles martiaux ont été observés à deux reprises (exclusivement) dans la zone d'étude du PNNK en 2013 et 2014. Toutefois, il est fort probable que cette espèce à vaste domaine vital soit présente ailleurs. Le statut de conservation de l'aigle martial a été reclassé, passant de Quasi-menacé à Vulnérable à la fin de 2013, et de plus amples informations pourraient aboutir à son changement de classification pour tomber à l'avenir dans la catégorie en danger (UICN, 2015).

Bateleur des savanes

Un bateleur des savanes a été observé dans la zone d'étude du PNNK à la saison sèche lors de l'étude de base. L'aire de distribution de cette espèce est vaste et s'étend sur la majeure partie de l'Afrique subsaharienne. Cette espèce est classée en tant que Quasi-menacée du fait qu'on la soupçonne d'avoir subi un déclin modérément rapide au cours des trois dernières générations (41 ans) en raison de sa perte d'habitat, d'empoisonnement et de pollution, et il donc bien possible qu'elle soit classée comme vulnérable à l'avenir (UICN, 2015).

Outarde arabe

Une outarde arabe a été observée dans la zone d'étude du PNNK à la saison des pluies lors de l'étude de base en 2013. L'outarde arabe est classée Quasi-menacée par l'UICN (2015) et la principale cause de son déclin est semble-t-il due à une chasse excessive. Bien que la population mondiale n'ait pas été quantifiée, les rapports indiquent que cette espèce est répandue (del Hoyo et al. 1996).

Page 40: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-40

Oiseaux sénégalais protégés

Huit oiseaux identifiés comme fréquentant la zone d'étude du Projet lors de l'étude de base sont totalement protégés par le Code de la chasse (1986) et deux espèces reçoivent une protection partielle (Tableau 7-5). Sept espèces d'oiseaux totalement protégés ont été identifiées dans la zone d'étude du PNNK, ainsi que deux qui le sont partiellement. Toutes ces espèces figurent dans la catégorie préoccupation mineure de la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées (UICN, 2015), à l'exception des vautours.

Espèces restreintes à un biome

Le PNNK est désigné zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) et abrite 31 espèces restreintes à un biome (par ex. des groupes d'espèces qui partagent dans une large mesure la même aire de distribution d'une superficie de plus de 50 000 km2, qui sont présentes principalement ou intégralement dans tout ou partie d'un biome donné) et qui revêtent de ce fait une importance mondiale (BirdLife International, 2013). Six de ces espèces ont été observées dans le PNNK et dans la zone d'étude du Projet lors des relevés de l'étude de base de 2013 (Tableau 7-5). Aucune de ces espèces n'est protégée légalement par le Code de la chasse (1986), et toutes figurent à la catégorie de Préoccupation mineure selon l'UICN (2015).

Tableau 7-5 Espèces prioritaires d'oiseaux habitant dans la zone de développement du Projet, dans la zone d'étude

du Projet et dans la zone d'étude du PNNK

Famille Nom

courant français

Nom scientifique

UICN Statut

Légalement

protégé

Espèces d'oiseaux

restreintes à un

biome du PNNK

Présence dans la zone

de développement du Projet

Présence dans la

zone d'étude

du Projet

Présence dans la

zone d'étude du

PNNK

Accipitridés

Busard cendré

Circus pygargus

LC FP + Gyps africain

Gyps africanus

EN FP + Autour gabar

Melierax gabar

LC FP + Percnoptère brun

Necrosyrtes monachus

EN FP + Buse des chauves-souris

Macheiramphus alcinus

LC FP

+ Aigle martial

Polemaetus bellicosus

VU FP + Bateleur des savanes

Terathopius ecaudatus

NT FP

+ Aigle vocifère

Hliaetus vocifer

LC FP +

Ardéidés Héron garde-bœufs

Bubulcus ibis LC FP + +

Bucérotidés

Calao à bec rouge

Tockus erythrorhynchus

LC FP

+

+

+

Calao à bec noir

Tockus nasutus

LC FP + + +

Coraciidés Rollier à ventre bleu

Coracias cyanogaster

LC + + +

Méropidés Guêpier à gorge rouge

Merops bulocki

LC + + +

Page 41: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-41

Musophagidés Touraco violet

Musophaga violacea

LC + + +

Laniidés Corvinelle à bec jaune

Corvinella corvina

LC + + +

Otididés Outarde arabe Ardeotis arabs NT FP

+

Psittacidés

Perroquet youyou

Poicephalus senegalus

LC PP + +

Perruche à collier

Psittacula krameri

LC PP + +

Strigidés Grand-duc africain

Bubo africanus

LC FP + +

Timaliidés Cratérope à tête noire

Turdoides reinwardii

LC + + +

Ramphastidés Barbican à poitrine rouge

Lybius dubius LC + + +

Légende : FP - Pleinement protégé (Full protection en anglais); PP - Partiellement protégé ; EN – Espèce en danger ; VU – Vulnérable ; NT –

Quasi-menacé ; LC - Préoccupation mineure.

7.2.7 Menaces existantes pour la biodiversité terrestre

Les perturbations anthropiques ont nui à la qualité de l'habitat et à la diversité des espèces dans la zone de développement du Projet, la zone d'étude du Projet, le PNNK et la zone tampon. Toute la région a une longue histoire d'occupation humaine, et par conséquent, l'utilisation des terres à des fins agricoles y est d’une certaine réalité. Ces facteurs sont également considérés comme des menaces pour la biodiversité à l'échelle nationale (Direction des parcs nationaux, 2010).

Voici la liste des menaces historiques (et persistantes) envers la biodiversité dans la zone d'étude du Projet, le PNNK et la zone tampon :

• Le défrichage pour le développement des terres agricoles (par ex. cultures, bétail et l'apiculture) et à des fins résidentielles. Le défrichage est particulièrement intensif autour des villages et dans les terres basses à proximité du fleuve Gambie ;

• La chasse et le commerce s'y déroulent depuis l'occupation humaine, toutefois, avec les augmentations de la population au cours du dernier siècle, la menace s'est largement généralisée et a sans doute provoqué des cas localisés d'extinction. La chasse illégale et non régulée a contribué au déclin d'abondance de nombreuses populations de grands mammifères au Sénégal, dont celle de l'hippopotame (UICN, 2015). Dorénavant, plusieurs espèces n'existent plus qu'à l'intérieur du PNNK et cela fait de nombreuses années qu'elles n'ont pas été observées à l'extérieur du PNNK (comme l'éléphant d'Afrique, par exemple). Le braconnage à des fins commerciales représente une grave menace pour la diversité et l'abondance de la faune dans le PNNK, et beaucoup de grands mammifères, dont l'éléphant d'Afrique et le lion, sont en voie d'extinction (UNESCO, 2007) ;

• La collecte intensive de ressources naturelles (c.-à-d. de produits ligneux et non ligneux) est reconnue comme une menace pour la diversité et l'abondance d'espèces de flore essentielles au Sénégal. Cette activité a porté atteinte à la composition floristique de types d'habitat naturel importants, et elle a contribué au déclin localisé d'essences d'arbres qui sont déjà menacées, que ce soit sur le plan national ou mondial. Le PNNK fait également face à des pressions provenant de la collecte intensive de ressources naturelles. Ainsi, l'abattage illégal d'arbres (par ex. du palmier borassus) a porté atteinte à des habitats importants dans le PNNK (UNESCO, 2007). La surexploitation des ressources naturelles, que ce soit à des fins de consommation ou commerciales, est aussi une menace pour la faune qui en dépend. La cueillette

Page 42: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-42

de fruits sauvages représente une menace considérable pour les chimpanzés au Sénégal (Carter et al. 2003) ;

• Le recours au feu pour le défrichage de terres, pour des activités de chasse ou agro-pastorales et comme outil de gestion. Les feux de brousse ont contribué à la dégradation et à la destruction à grande échelle des habitats dans la région. Il est avéré que la modification des régimes de feux a changé la composition des habitats et de la flore, et a induit des changements au niveau du microclimat, de la composition ainsi que de la stabilité des sols ;

• La diminution du pâturage et du broutage de grands herbivores sauvages (d'éléphants par ex.) peut finir par modifier la composition floristique des habitats. Il s'agit là d'un problème particulier dans le PNNK, où le déclin du nombre d'éléphants a été associé à une augmentation de l'embroussaillement ;

• La déforestation sur du sol fertile et arable (par ex. de forêt galerie) pour la culture d'agrumes, d'autres pratiques agricoles et la collecte générale de bois. La forêt galerie est plus courante et répandue dans le PNNK que dans la zone d'étude du Projet ;

• L’assèchement prématuré de mares et sécheresse ;

• L'orpaillage, avec son utilisation de cyanure et de mercure, et ses impacts sur le sol, l'eau, les espèces et l'habitat. Quelques activités d'orpaillage sont menées dans le PNNK et la zone tampon, mais elles sont courantes et généralisées hors du PNNK ; et

• L’introduction fortuite ou délibérée d'espèces exotiques et invasives telles que la Mimosa pigra. À l'heure actuelle, la distribution de cette espèce semble relativement limitée à la zone d'étude du Projet. Il existe cependant un risque que cette espèce et d'autres herbacées nuisibles se répandent encore plus avec l'augmentation des activités humaines.

Il convient de relever les menaces plus récentes suivantes :

• L'utilisation d'herbicides pour défricher de grandes zones de végétation à des fins agricoles devient de plus en plus courante. Les herbicides peuvent infiltrer les nappes phréatiques, pénétrer dans l'eau de surface et plus généralement être ingérés par les espèces. Leur bioaccumulation dans les organismes et/ou leur bioamplification dans la chaîne alimentaire sont avérées pour plusieurs herbicides chimiques (par ex. DDT) ; et

• Les activités d'exploration minière (c.-à-d. le forage et la création de pistes) ont entraîné une perte localisée de l'habitat dans la zone de développement du Projet.

Bien que l'habitat dans le PNNK soit de qualité bien meilleure à celui dans la zone de développement du Projet et la zone d'étude du Projet, plusieurs processus menaçants de première importance ont été relevés dans la zone d'étude du PNNK lors de l'étude de base. Il s'agit des processus suivants :

• Le défrichement pour la création de routes d'accès et le développement de terres agricoles, surtout l'empiétement de terres agricoles sur le bord est de la zone d'étude du PNNK, à proximité du fleuve Gambie ;

• Le braconnage ;

• Il est probable que les régimes de feux modifiés (incendies volontaires ou naturels) se sont intensifiés et généralisés ;

• Le pâturage par du bétail (c.-à-d. entrée fortuite d'animaux ou pacage délibéré), surtout dans les alentours des terres agricoles ;

• Les activités d'orpaillage ont lieu dans le PNNK, provoquant la dégradation et la perte d'habitats ; l'étude de base n'a révélé aucune trace d'utilisation de produits chimiques, tels que du cyanure ou du mercure ;

• L’augmentation des perturbations causées par une fréquentation humaine accrue dans le PNNK ; et

• L’introduction fortuite ou délibérée d'espèces exotiques et invasives telles que la Mimosa pigra.

Page 43: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-43

7.3 Biodiversité aquatique

7.3.1 Fleuve Gambie et ses affluents

Le Projet s'inscrit dans l'écorégion d'eau douce du Sénégal-Gambie. Des rivières de plaines fluviales et des terres humides tropicales et subtropicales constituent le principal type d'habitat de cette écorégion (Abell et al. 2008 ; Thieme, 2014). L'écorégion est définie par les bassins fluviaux du fleuve Sénégal et du fleuve Gambie et, à ce titre, abrite des espèces fauniques d'eau douce nilo-soudanaises (Roberts, 1975). La région aux alentours du Projet est connue comme étant relativement diverse sur le plan biologique, le fleuve Gambie et ses affluents étant les principaux habitats d'eau douce de la région.

Le fleuve Gambie, principal caractéristique hydrologique de la région, est situé à environ 1,2 km du sud de la limite de la ZDP et traverse la zone du Projet sur une courte distance et se jette dans le PNNK. Un certain nombre de ruisseaux temporaires (c.-à-d. ruisseau Badalla) drainent la ZDP qui finalement se jettent dans le fleuve Gambie.Le fleuve Gambie est l'un des plus importants cours d'eau d'Afrique de l'Ouest. et est important, en ce sens qu'il s'agit du dernier grand fleuve d'Afrique de l'Ouest à conserver un régime naturel d'écoulement. Les principaux affluents du fleuve Gambie comprennent le Niokolo-Koba, le Niéri-Ko, le Sandougou, le Tiokoyé, le Diarha et le Koulountou, même si aucun de ces affluents ne se trouve dans la zone d'étude du Projet proprement dite.

Le fleuve Gambie traverse la partie centrale de la zone d'étude du Projet, située entre le gisement de Pétowal et les collines de Kérékonko. Il traverse le PNNK sur une courte distance en aval de la bordure ouest de la limite de la zone d'étude du Projet. Le fleuve Gambie a fait l'objet d'une étude de base aquatique, car il constitue une ressource importante pour la faune et les villageois.

Biodiversité du fleuve Gambie

La faune aquatique du fleuve Gambie est essentiellement composée d'espèces nilo-soudanaises, des espèces guinéennes étant présentes dans son cours supérieur (Johnels, 1954 ; Lévêque et al., 1991). On trouve 108 espèces de poissons tout le long du fleuve Gambie, qui varient en termes de schémas d'utilisation des habitats et de tolérance à la salinité (Baran, 2000). Selon les experts, aucune de ces 108 espèces n'est endémique du Sénégal. On estime que le tronçon du fleuve Gambie situé à l'intérieur du PNNK abrite 73 espèces de poissons (Blažek et al. 2012). La présence de l'espèce de poisson Barbus dialonensis, justifiant la désignation d'habitat critique, a été relevée dans le fleuve Gambie (TBC, 2015). Cette espèce est de diffusion restreinte (SFI, 2012) et est connue uniquement dans trois lieux du cours supérieur du fleuve Gambie, du cours supérieur du fleuve Niger et du cours supérieur du Sénégal (Téné) (UICN, 2015). Barbus dialonensis est aussi une espèce vulnérable à l'échelle mondiale (UICN, 2015).

On ne possède que peu d'informations sur la répartition et l'abondance des reptiles aquatiques, des reptiles semi-aquatiques et des grenouilles dans le fleuve Gambie. Des études sont en cours (UICN, 2011 ; Niane et al., 2014 ; Leeney and Downing, 2015), et il est possible que des espèces rares soient présentes dans la région. Parmi les espèces de reptiles que l'on sait habiter le fleuve Gambie, on trouve la tortue à carapace molle d'Afrique (Trionyx triunguis) et la tortue Pelomeduse à cou caché d'Afrique (Pelomedusa subrufa) (Villiers, 1956, Håkansson, 1981). Il est possible que le faux-gavial d'Afrique (Mecistops cataphractus; classé En danger critique d'extinction) habite le fleuve Gambie, toutefois Shirley (2010) et l'UICN (2015) indiquent que cette espèce a quasiment disparue dans l'écorégion de la Haute Guinée (dont le Sénégal fait partie).

Les assemblages de macroinvertébrés présentent des différences notables à plusieurs endroits à l'intérieur du fleuve Gambie. Ainsi par exemple, alors que le fleuve passe d'une eau saumâtre à de l'eau douce dans son cours moyen (c.-à-d. à l'intérieur du PNNK, en aval de la zone d'étude du Projet), l'assemblage d'espèces de macroinvertébrés est relativement moins varié que les assemblages situés en amont, et il est dominé par des annélides (vers), des arthropodes et des mollusques (Van Maren, 1985). D'autre part, les insectes sont courants dans la partie centrale du fleuve Gambie, tandis que les annélides et les mollusques y sont moins diversifiés (Van Maren, 1985). Les espèces collectées dans le fleuve Gambie à l'intérieur du PNNK comprennent des crabes (Potamonautes ecorssei) et des palourdes (Aspatharia senegalensis, Corbicula africana et Eupera parasitica)

Page 44: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-44

(Daget, 1961). Quelques études clés ont été menées sur les macroinvertébrés du fleuve Gambie (par ex. Van Maren, 1985), il reste toutefois possible que des espèces rares dans la région n'aient pas encore été découvertes.

L'espèce justifiant la désignation d'habitat critique de libellule, Elattoneura pluotae, (listée Données insuffisantes (UICN, 2015) occupe un domaine vital restreint, et n'est connue que d'après la découverte de matière-type dans un petit ruisseau près de Kédougou en 1982 (à confirmer, 2015). Cette espèce distinctive de libellule n'a pas été redécouverte depuis 1982 et ce, en dépit des études relativement approfondies entreprises sur le secteur (UICN, 2015). Les experts estiment qu'il est peu probable qu'elle soit présente dans la zone d'étude du Projet, et par conséquent, elle ne pose pas de risque réel au projet (à confirmer, 2015).

On possède nettement moins d'informations sur l'assemblage d'espèces de producteurs primaires (par ex. macrophytes, algues) que sur les autres taxons présents dans le fleuve Gambie ou la région prise dans son ensemble. Une étude réalisée par Healey et al., (1988) du bactérioplancton confirme les résultats des études sur d'autres taxons, à savoir que l'abondance et la distribution des espèces et des individus sont influencées par le régime d'inondations annuelles et le type d'habitat (surtout dans les mangroves de l'estuaire). Face à la pauvreté des informations, il existe donc un fort potentiel d'amélioration des connaissances dans ce domaine.

7.3.2 Zones protégées

La zone d'étude du Projet ne renferme aucune zone aquatique protégée sur le plan international ou national (par ex. sites RAMSAR). Le fleuve Gambie dans la zone d'étude du Projet n'est pas protégé sur toute sa longueur, alors que plus en aval, là où le fleuve traverse le PNNK, le fleuve Gambie est protégé au titre de la même législation que celle qui protège le PNNK. La zone riveraine (berge nord) située directement en aval de la zone d'étude du Projet et à l'intérieur du PNNK est elle aussi protégée. De même, tous les habitats d'eau douce situés à l'intérieur du PNNK sont protégés.

7.3.3 Habitats

Le secteur du fleuve Gambie qui traverse la zone d'étude du Projet est un cours d'eau douce saisonnier. La largeur du fleuve entre ses berges principales peut varier de 30 à 220 m. À la saison sèche, il arrive que des bancs de sable et de boue soient exposés en son milieu, avec la baisse du débit et du niveau d'eau. Pour la description de l'hydrologie et de l'hydrochimie du fleuve, se référer au Chapitre 9.

Les principaux habitats à l'intérieur du fleuve Gambie se composent de rapides, de bassins profonds, de plaines inondables, de benthique (lit du fleuve) et des berges. Le régime des inondations saisonnières influence l'ensemble de ces habitats. Les rapides, les bassins profonds et les plaines inondables deviennent moins marqués à la saison sèche, avec la baisse du débit et du niveau d'eau. La superficie de l'habitat benthique et des berges diminue très sensiblement à la saison sèche.

La plupart des microhabitats sont constitués d'une mosaïque de pierres, de sable et de macrophytes posée sur la roche-mère. L'étude Diarra (2014) a identifié 15 types d'habitat, dont 11 situés sur la rive. Même s'il y avait différentes mosaïques de microhabitats sur les sites, les sites possédaient des caractéristiques principales similaires (pour obtenir une description détaillée des microhabitats, se r référer à l'étude Diarra, 2014).

7.3.4 Macrophytes et algues multicellulaires

Macrophytes

Neuf espèces de macrophytes émergents ont été recensées dans le fleuve Gambie lors des études de base. Rotula aquatica était l'espèce la plus abondante (en termes de % de la superficie couverte) dans le fleuve aux sites échantillonnés. En attendant, Mimosa pigra (espèce invasive) et Vetiveria nigritana restent les espèces les plus répandues, présentes dans l'ensemble des sept sites échantillonnés à l'intérieur des trois secteurs. Globalement le nombre d'espèces ne variait pas sensiblement entre les différents sites et les trois secteurs (χ2 = 3,6, P > 0,1). Une seule espèce recensée lors des études a fait l'objet d'une évaluation pour en déterminer le

Page 45: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-45

statut de conservation par l'UICN et figure à la liste des espèces de Préoccupation mineure (Polygonum senegalense; UICN, 2015).

Algues multicellulaires

Aucune prolifération algale n'a été observée dans la zone d'étude du Projet, ni en amont ni en aval, lors des relevés à la saison sèche et à la saison des pluies. Toutefois, la forte turbidité du fleuve Gambie a rendu difficile l'évaluation de la présence d'algues en suspension. Les proliférations algales peuvent être des indicateurs de pollution, notamment en termes d'enrichissement en nutriments.

7.3.5 Poissons

Assemblage d'espèces

Au total, 37 espèces de poissons de 24 genres et 13 familles ont été recensées durant les études effectuées à la saison sèche et à la saison des pluies (Tableau 7-6 ; Planche 7-25 à Planche 7-30). Toutes les espèces ont été recensées dans le fleuve Gambie au cours d'études précédentes (par ex. Blažek et al. 2012). La plupart des espèces capturées pendant la saison sèche et la saison des pluies en 2013 appartenait à la famille des alestidés. Brycinus nurse et Barbus spp. étaient les espèces les plus courantes, étant donné leur présence sur tous les sites d'échantillonnage.

La répartition et le nombre d'espèces de poissons s'avèrent relativement uniformes dans toute la zone d'étude du Projet, d'une saison à l'autre. De même, la richesse relative des espèces s'est avérée constante d'une saison à l'autre. Dans ce secteur, la diversité des poissons était élevée, indépendamment de la saison.

En revanche, le taux de pêche par unité d'effort (PUE) était plus élevé pendant la saison des pluies (5,48 kg par nuit) que pendant la saison sèche (2,09 kg par nuit). Cela relève des fluctuations de productivité saisonnières. Les valeurs de PUE les plus élevées ont été relevées en aval de la zone d'étude du Projet. Peu de poissons adultes ont été capturés et les prises étaient majoritairement constituées de poissons juvéniles et immatures. On pense que cela indique une surexploitation des stocks halieutiques, car les poissons adultes sont plus recherchés par les pêcheurs.

Tableau 7-6 Espèces de poissons identifiées (+) en amont, en aval et dans la zone d'étude du Projet pendant la

saison sèche et la saison des pluies

Famille Genre Nom scientifique Statut UICN Saison sèche Saison des

pluies

Alestidés

Alestes Alestes baremoze LC + +

Brycinus

Brycinus intermedius LC - +

Brycinus leuciscus LC + +

Brycinus longipinnis LC + +

Brycinus nurse LC + -

Hydrocynus Hydrocynus brevis LC + +

Micralestes Micralestes elongatus NA + +

Anabantidés Ctenopoma Ctenopoma petherici LC + +

Cichlidés

Hemichromis Hemichromis bimaculatus LC + -

Hemichromis fasciatus LC + +

Tilapia Tilapia guineensis LC + +

Tilapia congica LC + +

Page 46: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-46

Famille Genre Nom scientifique Statut UICN Saison sèche Saison des

pluies

Tylochromis Tylochromis intermedius LC + +

Clarotéidés Chrysichthys Chrysichthys johnelsi LC + +

Chrysichthys nigrodigitatus LC + -

Clupéidés Pellonula Pellonula leonensis NA + -

Cyprinidés

Barbus Barbus sp _ + -

Labéo

Labeo coubie LC + +

Labeo parvus LC + +

Labeo senegalensis LC + +

Raiamas Raiamas senegalensis LC + +

Distichodontidés Distichodus

Distichodus rostratus LC + +

Distichodus dimidiatus NR - +

Distichodus intermedius NR - +

Paradistichodus Paradistichodus dimidiatus LC +

Malapteruridés Malapterurus Malapterurus electricus LC + +

Mochokidés Synodontis

Synodontis annectens LC + -

Synodontis clarias LC + -

Synodontis schall LC - +

Synodontis ocellifer LC + +

Mormyridés

Brienomyrus Brienomyrus niger NA - +

Marcusenius Marcusenius senegalensis LC + +

Mormyrops Mormyrops Anguilloides LC - +

Petrocephalus Petrocephalus bovei bovei NA + +

Notoptéridés Papyrocranus Papyrocranus afer LC - +

Polyptéridés Polypterus Polypterus bichir lapradei NA + -

Schilbéidés Schilbe Schilbe intermedius LC + +

13 familles 24 genres 37 espèces 30 28

Richesse relative des espèces 81 % 76 %

Légende : + Présent; - Absent; LC = Préoccupation mineure ; NA = Non évalué; NR = Non reconnu (comme espèce distincte du genre en

question au moment de la rédaction)

Page 47: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-47

Planche 7-25 Malapterurus electricus (produit une décharge électrique)

Planche 7-26 Brycinus intermedius

Planche 7-27 Brycinus nurse

Planche 7-28 Raiamas senegalensis

Planche 7-29 Labeo coubie

Planche 7-30 Schilbe intermedius

Poissons migrateurs

Sur les 37 espèces attrapées, neuf ont été capturées uniquement à la saison sèche (par ex. Brycinus longipinnis) et sept ont été capturées exclusivement à la saison des pluies (par ex. Distichodus intermedius).

Des études passées ont montré que l'utilisation saisonnière des habitats des poissons dans le fleuve Gambie peut varier de manière considérable. Par exemple, l'étude White et al. (2010) a déterminé que les espèces généralistes en termes d'habitat, comme les espèces Barbus macrops, B. pobeguini et Rhabdalestes septentrionalis, sont présentes dans tous les habitats, quelle que soit la saison. En revanche, plusieurs autres espèces de poissons sont fortement associées aux habitats situés à l'intérieur et à l'extérieur des canaux, et d'autres espèces semblent migrer latéralement (par ex. Ctenopoma petherici).

La plupart des poissons migrateurs identifiés dans le cadre de l'étude de base migrent latéralement entre le fleuve Gambie et les points d'eau secondaires (c.-à-d. criques et mares). Ils le font généralement pour se reproduire et pour se nourrir. Cependant, certains poissons comme les Clarotéidés (Chrysichthys sp.) et les Alestidés (Brycinus sp, Alestes sp et Cichlidés sp) nagent à contre-courant vers l'amont pendant la saison sèche.

Les études effectuées n'ont pas identifié d'espèces de poissons grégaires.

Espèces menacées ou à distribution limitée

Toutes les espèces évaluées par l'UICN à des fins d'inclusion dans la Liste rouge des espèces menacées (2015) ont été classées dans la catégorie Préoccupation mineure. Il convient de relever qu'à ce jour, plusieurs espèces de poissons recensées dans le cadre de l'étude n'ont pas encore été évaluées. Même si l'espèce justifiant la

Page 48: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-48

désignation d'habitat critique et à distribution limitée Barbus dialonensis (Vulnérable, UICN 2015) n'a pas été identifiée pendant les études, des individus du genre Barbus ont été recensés pendant la saison sèche (2013). Il n'a pas été possible d'identifier ces individus au niveau de leur espèce, et à ce titre, il n'est pas possible d'ignorer l'absence probable du Barbus dialonensis en amont, en aval et de la zone d'étude du Projet.

7.3.6 Amphibiens et reptiles

Deux espèces de grenouille, la grenouille à lèvres blanches (Phrynobatrachus accraensis) et Phrynobatrachus francisci, ont été recensées sur tous les sites en amont, en aval et de la zone d'étude du Projet. Ces deux espèces appartiennent à la catégorie de préoccupation mineure de la Liste des espèces menacées de l'UICN (2014). Elles ne sont pas légalement protégées au Sénégal.

Aucun reptile aquatique n'a été observé pendant les études. Toutefois, des pêcheurs locaux ont indiqué qu'ils avaient aperçu des tortues à carapace molle du Sénégal (Cyclanorbis senegalensis), des crocodiles du Nil (Crocodylus niloticus) et des serpents (et notamment des pythons) dans le fleuve Gambie et le long de ce dernier (voir Section 7.4.2).

7.3.7 Macroinvertébrés

Au total, 119 espèces (ou taxons distincts)2 de macroinvertébrés appartenant à au moins 57 familles, de 19 ordres et 6 classes, ont été recensées. Les insectes étaient le taxon le plus riche, avec 107 espèces (90 %), tandis que les autres taxons ne représentaient qu'une petite partie de l'ensemble. Les coléoptères représentait l'ordre d'insectes le plus courant. Au total, 1 700 individus macroinvertébrés ont été capturés au cours de l'étude de base. Les insectes étaient aussi le taxon le plus abondant.

La diversité des espèces (c.-à-d. en utilisant des indices de diversité) n'était pas sensiblement différente entre les sites en amont, en aval ou dans la zone d'étude du Projet (c.-à-d. analyse de dissimilitude P > 0,05). Aucune espèce menacée sur le plan international (UICN, 2015) ou du Sénégal n'a été recensée. Néanmoins, moins de 15 % des espèces identifiées durant l'étude de base ont été évalués par la Liste rouge de l'UICN des espèces menacées (UICN, 2015).

Bioindicateurs et qualité biologique de l'eau

Les invertébrés aquatiques constituent d'importantes sources alimentaires pour les niveaux trophiques aquatiques plus élevés. Ils sont sensibles à la qualité de l'eau et sont souvent utilisés comme indicateurs biologiques de changements et de contraintes au niveau de l'environnement, car les espèces diffèrent en termes de tolérance aux polluants, à de faibles niveaux d’oxygène et à d'autres impacts. La diversité des invertébrés d'eau douce a été utilisée comme mesure de la qualité de l'eau et pour caractériser l'actuel environnement aquatique du fleuve Gambie. Il convient de se reporter à l'étude de base sur l'écologie aquatique (Earth Systems, 2015) pour en savoir plus sur l'évaluation préliminaire de la qualité de l'eau à partir des bioindicateurs.

Cette évaluation (Tableau 7-7) a montré que le fleuve Gambie, en amont, en aval et dans la zone d'étude du Projet, semble présenter une qualité d'eau moyenne (à l'exception du site de Linguékoto). La mauvaise note qualifiant la qualité de l'eau sur le site de Linguékoto peut indiquer des impacts localisés sur l'environnement aquatique, mais elle est plus probablement liée aux perturbations causées par les pluies et les inondations survenues avant le prélèvement. Ces notes de la qualité biologique ne reflètent pas directement la mesure de la qualité de l'eau physique, chimique ou bactérienne du fleuve Gambie (voir le chapitre 6 pour obtenir la description détaillée de la qualité de l'eau).

2Il n'a pas été possible d'identifier tous les individus au niveau de leur espèce. Pour certains, seul leur niveau de taxon supérieur a pu être indiqué.

Page 49: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-49

Tableau 7-7 Évaluation de la qualité de l'eau à l'aide de bioindicateurs pour chaque site

Numéro du site Nom du site Nombre de taxons Qualité de l'eau

1 Bafoundou 10 Moyenne

2 Keur Annick 11 Moyenne

3 Linguékoto 9 Médiocre

4 Badalla 19 Moyenne

5 Kélendourou 19 Moyenne

6 Bomboya 18 Moyenne

7.3.8 Menaces existantes pour la biodiversité aquatique

Une longue histoire d'occupation humaine existe dans la région. Étant donné que le fleuve Gambie est une caractéristique dominante du paysage qui entoure la zone de développement du Projet, les ressources aquatiques ont été perçues comme étant importantes dans la région. Par conséquent, voici la liste des principaux processus historiques et actuels qui constituent une menace pour le fleuve Gambie et qui sont situés en amont, en aval et dans la zone d'étude du Projet :

• La surexploitation de la faune et de la flore aquatiques, y compris par des pratiques de pêche non régulées, a appauvri la distribution et l'abondance des espèces halieutiques, particulièrement par l'utilisation de filets dérivants en monofilament de maillage fin.

• La détérioration de la végétation riveraine et l'érosion des berges par des activités de défrichage des terres agricoles ont augmenté la charge en sédiments et en nutriments du fleuve Gambie et de ses affluents, ce qui a détérioré la qualité de l'eau.

• L'introduction fortuite ou délibérée d'espèces exotiques et invasives telles que la Mimosa pigra dans la zone d'étude du Projet et le PNNK. Cette espèce fait partie des 100 pires espèces invasives du monde (GSEE, 2014). Mimosa pigra peut accroître la turbidité et réduire le débit de l'eau, car cette espèce forme souvent des dépôts de grande taille sur les rives des fleuves et de leurs affluents.

• Une petite exploitation minière aurifère alluviale opère sur la rive sud du fleuve Gambie, à côté du village de Kérékonko. Cette exploitation est située dans la zone tampon du PNNK. L'eau est extraite du fleuve Gambie et pompée dans l'écluse pour laver les matières minéralisées. Des résidus miniers ont été directement déchargés sur la rive du fleuve Gambie. Les opérations d'orpaillage sur les rives du fleuve Gambie sont susceptibles d'accroître les charges sédimentaires en suspension dans le fleuve et de contaminer l'eau en raison des rejets potentiels d'hydrocarbures et de produits chimiques de transformation (par ex. mercure, cyanure) dans le fleuve.

7.4 Services écosystémiques

Un compte rendu détaillé des ressources naturelles terrestres est présenté à l'Annexe 5, Étude de base sur l'écologie et la biodiversité terrestre, qui s'appuie sur les résultats des enquêtes sur les connaissances traditionnelles, ainsi qu'à l'Annexe 8 Étude de base socioéconomique et relative à l'utilisation des terres et des eaux.

La Norme de performance 6 de la SFI répertorie les services écosystémiques en quatre catégories, à savoir : (i) les services d'approvisionnement, qui englobent les produits que les populations obtiennent à partir des écosystèmes ; (ii) les services de régulation, qui englobent les avantages que les populations obtiennent grâce à la régulation des processus écosystémiques ; (iii) les services culturels, qui sont les avantages non matériels

Page 50: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-50

que les populations obtiennent à partir des écosystèmes, et enfin (iv) les services de soutien, qui englobent les processus naturels permettant de maintenir les autres services.

Les « services d'approvisionnement » constituent le service d'écosystème le plus important pour les villages des alentours. Il s'agit plus particulièrement des écosystèmes qui fournissent aux populations du poisson, de la faune terrestre (par la chasse) ainsi que du bois et d'autres ressources forestières. Toutefois, les « services de régulation » et les « services culturels » ont eux aussi été considérés comme importants dans la zone d'étude du Projet. Les sections suivantes se concentrent sur les espèces et les habitats les plus importants qui fournissent des services écosystémiques, alors que le Chapitre 8 aborde l'importance des services écosystémiques sur les moyens de subsistance et le patrimoine culturel des populations locales.

7.4.1 Utilisation des ressources terrestres

L'enquête sur les ménages a relevé que, d'après les personnes interrogées, la récolte de ressources terrestres (c.-à-d. de PFNL) était considérée d'importance modérée pour subvenir aux besoins de subsistance locaux ainsi qu'en termes de valeur culturelle, et qu'elle est susceptible de contribuer à la sécurité alimentaire des villages locaux. Plus de 95 % des ménages interrogés dans le cadre de l'Étude de base socio-économique relative à l'utilisation des terres et des eaux (Earth Systems, 2013) déclaraient utiliser des terres forestières de communauté pour y ramasser des produits forestiers ligneux et non ligneux. La valeur culturelle des ressources terrestres est discutée en détail au Chapitre 8.

Habitats

Les habitats terrestres et les espèces qui y vivent fournissent un large éventail de services écosystémiques. Dans le contexte de la zone d'étude du Projet, les plus importants d'entre eux ont été estimés être les suivants :

• Régulation locale sur la qualité de l'air et le bruit

• Régulation sur l'écoulement et le débit des eaux

• Régulation des maladies

• Contrôle des ravageurs

• Contrôle de l'érosion

• Protection des écosystèmes naturels

• Source de pollinisation

• Fonctions du cycle de l'eau.

Le Tableau 7-8 ci-dessous donne plus de détails sur ces services écosystémiques.

Utilisation de produits ligneux

Le bois représente un service d'approvisionnement particulièrement important. L'enquête sur les ménages a relevé que plus de 90 % des personnes interrogées ramassent régulièrement du bois. Parmi ceux qui ramassent du bois, 15 % d'entre eux en ramassent tous les jours, et 50 % environ en ramassent au moins deux fois par semaine. Les produits ligneux sont principalement destinés à être utilisés pour le feu, l'agriculture, le bétail, comme bois d'œuvre, à des fins médicinales traditionnelles et pour leur valeur spirituelle.

Les espèces de bois les plus couramment collectées pour le bois de chauffage indiquées dans les enquêtes sur les ménages d'Earth Systems étaient le gueno (Acacia spp.), le bambou, du bois de la famille des combrétacées (arbres de plomb), le casuarina et l'eucalyptus.

Le bois constitue la principale source d'énergie domestique pour les communautés locales, et ce sont principalement les femmes qui se chargent du ramassage. Au moins 15 espèces d'arbres sont utilisées comme combustible dans la région. Les espèces Combretum glutinosum et Pterocarpus erinaceus sont les plus utilisées comme source d'énergie domestique pour les communautés locales. Cordyla pinnata, Terminalia et Anogeissus

Page 51: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-51

leiocarpus ssp. macroptera sont aussi des espèces très souvent utilisées comme combustible et pour la préparation des repas. La construction d'habitations constituait la deuxième utilisation la plus importante des produits ligneux (mentionné par 81 % des personnes qui ramassent du bois). Une faible proportion des ménages utilise aussi du bois pour des produits d'artisanat, dont la vente directe leur procure des revenus (mentionné par 10 % des personnes qui ramassent du bois).

Des espèces ligneuses sont utilisées à des fins agricoles pour améliorer la fertilité du sol et protéger les graines et les plantes de leur prédation par les oiseaux et les animaux. Tamarindus indica, Erythrophleum suaveolens et Khaya senegalensis sont les espèces utilisées le plus couramment en agriculture. Pour la préparation de parcelles agricoles, il est fréquent de défricher des espèces ligneuses afin d'éviter l'ombrage excessif, toutefois les espèces qui portent des fruits comestibles sont épargnées pour continuer de servir de sources alimentaires.

Au moins 54 espèces ligneuses sont utilisées par les habitants des villages locaux à des fins médicinales. Combretum glutinosum, Cassia sieberiana, Combretum micranthum, Ficus dicranostyla, Baati (Sarcocephalus latifolius) et Combretum molle sont les espèces utilisées les plus couramment pour traiter des affections mineures. Parmi les autres espèces clés, dont beaucoup se trouvent sur la rive du fleuve, on compte les suivantes : Makhalintang (Kigelia africana), Sanphyto (Moghania faginea), Néré (Parkia biglobosa), Karité (Vitellaria paradoxa), Leung (Vitex doniana), Kofina/Solom (Dialium guineense), Sinamou (Crateva adansonii), Bondie (Strophanthus sarmentosus), Baylo Fouta (Pentatropis spiralis), Mandang (Syzygium guineense), Vetiver (Chrysopogon nigritanus), et Nhorondiong (Mimosa pigra). Certaines espèces ligneuses sont souvent utilisées comme produits médicinaux vétérinaires.

En outre, plusieurs espèces d'arbres détiennent une valeur spirituelle, et plus particulièrement les espèces suivantes : Katignankoumo, Wouloudounkoung et Koulikoulo (Pericopsis laxiflora), qui sont aussi utilisées dans les rituels à base médicinale. Cezico pentandra est une espèce associée à des croyances mystiques.

Cueillette de plantes et de fruits sauvages

Cinquante-quatre pour cent des personnes interrogées indiquent ramasser des plantes sauvages (PFNL) dans les environs de leur village. La plupart des personnes interrogées indiquent ne ramasser des plantes sauvages qu'à titre occasionnel (par ex. une fois par mois jusqu'à quelques fois par an). Toutefois, 4 % des personnes qui ramassent des plantes sauvages indiquent le faire tous les jours, et 9 % d'autres déclarent le faire au moins une fois par semaine.

La cueillette de plantes et de fruits sauvages remplit de multiples fonctions, notamment à des fins de consommation, à des fins médicinales, et pour les revendre, tandis que certains détiennent une valeur spirituelle.

Dix-huit espèces de plantes sauvages sont utilisées comme sources alimentaires consommées par les communautés locales. Les espèces utilisées les plus couramment s'avèrent être Vitellaria paradoxa (karité), Cordyla pinnata et Leptadenia hastata. La cueillette de ces espèces (y compris les arachides) est quotidienne. Parmi les autres espèces importantes, on compte le fruit de karité, « madd » (Saba senegalensis), les feuilles/les fruits du baobab, le jujube (Ziziphus spp.), le pain de singe (Adansonia digitata), et le tamarin (Tamarindus indica).

Agriculture

Les habitats terrestres situés dans la zone d'étude du Projet sont souvent adaptés à la production de subsistance de millet et de maïs pour la consommation personnelle, ainsi qu'à la production de cultures commerciales, telles que les arachides. Ces cultures emploient la méthode des terres en jachère et de rotation des cultures sur un damier de terres à divers stades de culture et de jachère. Il est également fréquent de planter des arbres fruitiers.

Les habitats terrestres fournissent également du pâturage pour le bétail. Les conditions arides et le manque de pâture ont favorisé le choix de caprins et d'ovins au détriment des bovins. Les caprins et les ovins sont élevés en général dans des champs attenant au village. La vallée de Wayako est cependant une zone de pâturage très appréciée à la saison sèche pour le bétail de tous les villages environnants. La colline de Pétowal est un lieu important pour les fermiers de Tambanoumouya qui viennent y faire pâturer leur bétail à la saison des pluies.

Page 52: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-52

Le fleuve Gambie et ses affluents, ainsi que les sources d'eau des villages, constituent également des sources d'eau importantes pour le bétail.

La zone d'étude du Projet est aussi utilisée dans une moindre mesure par des bergers nomades de bovins et de caprins. De plus amples précisions sur l'agriculture dans la zone d'étude du Projet figurent au Chapitre 8.

Chasse

On pratique le braconnage dans la région du Projet, surtout en vue d'attraper des mammifères et des oiseaux à des fins alimentaires, médicinales et spirituelles. Bien que la plupart partie des personnes interrogées dans le cadre l'étude auprès des ménages ait affirmé ne pas chasser (avec un permis) ni braconner, des preuves de la pratique de la chasse ont été recueillies, notamment sous forme de cartouches vides de fusil, de camps et de pistes, de photos prises par capture d'images ainsi que lors des discussions en groupe de réflexion. Les habitants du village de Mako ont indiqué utiliser des fusils pour braconner des francolins à double éperon, des pintades sauvages et des colombars à front nu pour les manger. La chasse est une activité illégale à l'intérieur du PNNK et elle est limitée ailleurs au titre du Code de la chasse, 1986.

Bien que ces espèces soient principalement chassées pour la nourriture, les villageois ont également déclaré que des espèces animales l'étaient pour être utilisées dans le cadre de la médecine traditionnelle. Exemples de ressources destinées à médecine traditionnelle issues de la chasse :

• Les oiseaux sont utilisés dans le traitement et la prévention de maladies, et les espèces les plus communément utilisées sont les calaos, les engoulevents, les vautours, les grands coucals, les hirondelles et les touracos ;

• La viande de chacal à flancs rayés (Canis adustus) est consommée pour soigner les rhumatismes ;

• La viande de singe rouge (Erythrocebus patas) est consommée pour soigner la jaunisse et la fièvre jaune ;

• La peau du céphalophe à flancs roux (Cephalophus rufilatus) soulage les raideurs articulaires ;

• L'hippopotame ;

• Le contenu de l'estomac du porc-épic à crête (Hystrix cristata) est utilisé pour soulager les douleurs d'estomac ;

• La graisse de python est utilisée pour soigner les rhumatismes ;

• Les vertèbres de tortues d'eau sont censées accroître la libido ; et

• Le miel est récolté et consommé pour se maintenir en bonne santé.

Des collectionneurs locaux capturent des oiseaux d'ornement, et notamment de petits passériformes, et chassent sous permis délivrés par le ministère des Forêts. Une zone de chasse (amodiée) a également été relevée dans la zone d'étude du Projet.

7.4.2 Utilisation des ressources aquatiques

Les enquêtes ont déterminé que même si la pêche représente seulement une petite proportion des revenus globaux des villages sur le plan local, il s'agit là d'un moyen de subsistance important pour certains ménages dans les villages locaux. Les enquêtes ont relevé 53 ménages vivant dans 16 villages locaux qui considèrent la pêche comme l'activité la plus importante en tant que moyen de subsistance. Généralement, seule une petite partie des ménages de chaque village pêche activement. Toutefois, la pêche est une activité particulièrement importante dans des villages comme Sibikiling et Bomboya, où 75 % et 67 % respectivement des foyers interrogés déclarent pêcher activement. Sur les ménages considérant la pêche comme l'activité la plus importante pour leur survie, environ 50 % d'entre eux déclarent pêcher uniquement pendant la saison des pluies, et seulement 30 % déclarent pêcher toute l'année.

Les pêcheurs utilisent la plupart du temps des filets dérivants avec des maillages de 30 mm à 80 mm et des lignes de fond. Ils utilisent des pirogues en bois pour pêcher, mais ces embarcations sont très petites. Selon les

Page 53: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-53

zones, les quantités de poissons pêchés varient entre 3 kg et 10 kg par jour. La diversité des poissons capturés est élevée. Les principaux taxons sont le kong (Synodontis schall), le dolla (Labeo coubie), la carpe/fouro (Tilapia guineensis, T. zilii), et le poisson-chat. Parmi les autres espèces importantes, on relève le kouna woule (Brinus nurse), la sardine (Sardinella, Sardina), le Kono kono (Clarias anguillaris), le saro, le warangue et le nalla (Mormyrus hasselquestii). Parmi les espèces rarement capturées, on trouve le Gymnarchus niloticus.

Les entretiens informels avec les pêcheurs indiquent également que d'autres espèces animales sont présentes dans le fleuve Gambie et consommées par les populations locales (bien que certaines d'entre elles soient protégées). Comme exemples de taxons consommés, on relève des crustacés (par ex. homard et crevette (Caridina africana), la tortue à carapace molle du Sénégal (Cyclanorbis senegalensis) appartenant à la catégorie faible risque/quasi-menacé (UICN, 2015), le crocodile du Nil (Crocodylus niloticus), des serpents (y compris des pythons) ainsi que la loutre à joues blanches du Cap (Aonyx capensis). Dans trois villages, les habitants interrogés affirment chasser et consommer l'hippopotame (Hippopotamus amphibius), espèce menacée classée à la catégorie vulnérable par l'UICN (2015).

Les populations locales consomment quelques plantes aquatiques et semi-aquatiques. Les feuilles de Rotula aquatica sont utilisées pour la préparation de la sauce. Les racines de Vetiver sp. sont utilisées par les locaux pour aromatiser l'eau. En outre, les feuilles de R. aquatica sont broyées et utilisées par les orpailleurs pour nettoyer l'or.

Tableau 7-8 Classification des services écosystémiques

Catégorie de

service

écosystémiques

Service Exemple Espèces ou habitats clés

Utilisation des ressources terrestres : Approvisionnement et services culturels

Approvisionnement Bois et produits ligneux

Le bois est principalement destiné à être utilisé pour le feu, l'agriculture, le bétail, comme bois d'œuvre, à des fins médicinales traditionnelles et pour leur valeur spirituelle.

Gueno (Acacia spp.), bambou, bois de la famille des combrétacées (arbres de plomb)), casuarina et eucalyptus

Approvisionnement PFNL : Fruits, herbacées et graminées

Consommation, usage médicinal et vente

Vitellaria paradoxa (karité), Cordyla pinnata, Leptadenia hastate, fruit du karité, « madd » (Saba senegalensis), feuilles/fruits du baobab, jujube (Ziziphus spp.), baobab /pain de singe (Adansonia digitata) et tamarin (Tamarindus indica).

Approvisionnement Alimentation : faune

Les oiseaux sont chassés comme source de nourriture.

Francolins à double éperon (Pternistis bicalcaratus), pintades sauvages (Numida meleagris) et colombars à front nu (Treron calvus).

Approvisionnement Alimentation : Cultures

La culture du riz, de légumes et de fruits constituent des sources de nourriture et de subsistance importantes dans la zone d'étude.

Millet et maïs (cultures de subsistance primaires)

Arachides, riz, sorgho et okra (cultures de rente primaires)

Se référer au Chapitre 8 pour de plus amples renseignements

Approvisionnement Alimentation : Élevage de bétail

L'élevage de bétail représente une activité secondaire pour les habitants de la zone.

Caprins, ovins, bovins, volaille.

Page 54: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-54

Catégorie de

service

écosystémiques

Service Exemple Espèces ou habitats clés

Se référer au Chapitre 8 pour de plus amples renseignements

Approvisionnement Combustible de la biomasse

Bois et matière végétale pour le charbon, combustible.

Genoo, bani-dooki (Combretum glutinosum), genoolu, diambakatayo, casuarina, eucalyptus et d'autres espèces de plantes.

Culturel Valeur spirituelle

Espèces ligneuses et arbres de valeur spirituelle, associées à des croyances mystiques et/ou des rituels à base médicinale

Katignankoumo, wouloudounkoung et koulikoulo (Pericopsis laxiflora) et Ceiba pentandra

Apez (fibres rouges d'écorce d'arbre)

Culturel Pratiques traditionnelles

Valeur culturelle associée à des pratiques traditionnelles comme l'utilisation de la faune et de ses produits à des fins médicinales.

Oiseaux : calaos, engoulevents, vautours, grands coucals, hirondelles et touracos.

Mammifères : Chacal à flancs rayés (Canis adustus), singe rouge (Erythrocebus patas), céphalophe à flancs roux (Cephalophus rufilatus), hippopotame, porc-épic à crête (Hystrix cristata) et python.

Autre : Miel

Culturel Valeur d'existence

Espèces et aires appréciées mondialement et recensées comme revêtant une importante valeur de conservation. Espèces menacées classées par l'UICN ou menacées sur le plan national. Les avantages se ressentent principalement sur le plan national et sur le plan international.

PNNK et zone tampon

Culturel Loisirs et écotourisme

Plaisir récréatif que les gens dérivent des écosystèmes et les avantages économiques locaux de ces ressources

PNNK et zone tampon

Utilisation des ressources aquatiques : Approvisionnement et services culturels

Approvisionnement

Alimentation : prise de poissons sauvages

Poissons sauvages attrapés à des fins de subsistance et commerciales.

Kong (Synodontis schall), dolla (Labeo coubie), carpes/fouro (Tilapia guineensis, T. zilii), poisson-chat, kouna woule (Brinus nurse), sardines (Sardinella, Sardina), kono kono (Clarias anguillaris), saro, warangue et nalla (Mormyrus hasselquestii)

Culturel Pratiques traditionnelles

Valeur culturelle associée à des pratiques traditionnelles comme l'utilisation de la faune et de ses produits à des fins médicinales.

Tortues d'eau

Services de réglementation et de soutien

Régulation Régulation locale sur la

Les zones forestières peuvent procurer de l'ombre pour les cultures qui poussent à l'ombre et

Toutes les grandes espèces d'arbres

Page 55: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-55

Catégorie de

service

écosystémiques

Service Exemple Espèces ou habitats clés

qualité de l'air et le climat

pour y trouver de la fraîcheur. Les arbres plantés le long des routes aident à filtrer la poussière des routes.

Régulation Contrôle des maladies

Le rôle des habitats en tant que zones propices à la reproduction de moustiques et autres sources de maladies vectorielles, et en tant que protection naturelle contre la propagation des maladies.

Les parties à débit lent ou les parties stagnantes du fleuve Gambie et de ses affluents peuvent être potentiellement des zones propices à la reproduction de moustiques.

La couverture végétale augmente la consommation d'eau et réduit la présence d'eau stagnante.

Sans objet

Régulation Contrôle des ravageurs

Il est probable que les prédateurs tels que les chauves-souris, les crapauds et les serpents des zones forestières avoisinantes, y compris du PNNK, tuent des ravageurs de cultures

Aucune espèce spécifique relevée

Régulation Contrôle de l'érosion

De la végétation, telle que les herbacées et les arbres, empêche la perte de sol due au vent et à la pluie, et empêche l'envasement des cours d'eau

Sans objet

Régulation Pollinisation

Les écosystèmes jouent un rôle dans le transfert du pollen de la partie mâle à la partie femelle de la fleur, par ex. les abeilles du PNNK viennent polliniser les cultures villageoises

Aucune espèce spécifique relevée

Soutien Protection des écosystèmes naturels

Les espaces naturels ou semi-naturels qui maintiennent des populations d'espèces et protègent les capacités des communautés écologiques à se rétablir de perturbations,

par ex. 1) Les communautés végétales autochtones fournissent souvent aux pollinisateurs de la nourriture et

1) Tous les habitats

2) Le fleuve Gambie et ses affluents

3) Le PNNK

Page 56: Chapitre 7 | Cadre biologique · Une Évaluation des habitats critiques (conforme à la NP6 de la SFI (2012)) a été réalisée (, 2015) en vue de TBC déterminer si la zone d'étude

Mako Gold Project

Environmental Impact Assessment et social

RAPPORT FINAL 7-56

Catégorie de

service

écosystémiques

Service Exemple Espèces ou habitats clés

une structure pour leur permettre de se reproduire

2) Les rivières et les estuaires fournissent des aires d'alevinage pour la reproduction halieutique et le développement juvénile

3) Les vastes espaces naturels dégagés et les couloirs biologiques permettent aux animaux de survivre aux feux de forêt et à d'autres perturbations

Soutien Cycle de l'eau

Le flux d'eau qui traverse les écosystèmes par les précipitations, la percolation, l'évaporation, la transpiration, etc.

Le fleuve Gambie et ses affluents, tous les habitats

7.4.3 Utilisation des ressources d'eau

L'importance des ressources d'eau sur les moyens de subsistance et les valeurs culturelles est détaillée au Chapitre 8.